LA REVUE DU GAZ NATUREL, DU BIOMÉTHANE, DU BUTANE ET DU PROPANE ÉDITÉE PAR L’ASSOCIATION FRANÇAISE DU GAZ WWW.AFGAZ.FR
N°2015-2 / AVRIL-JUIN
ENTRETIENS
GÉRARD MESTRALLET Président-directeur général d’Engie
REVUE TRIMESTRIELLE DE L’AFG / ABONNEMENT ANNUEL : 120 EUROS TTC
PATRICK POUYANNÉ Directeur général de Total
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ÉDITO REVUE TRIMESTRIELLE ÉDITÉE PAR : AFG, Association française du gaz 8, rue de l’Hôtel de Ville - 92200 Neuilly-sur-Seine www.afgaz.fr Code Siret : 784854820 00023 Code APE/NAF : 9412Z Président : ����������������������������������������Jérôme Ferrier Vice-président : ��������������������������������� Patrick Corbin Trésorier : ����������������������������������������� Joël Pedessac Délégué général : �����������������������Georges Bouchard Directeur de la publication : ������Georges Bouchard Rédactrice en chef : ��������������������� Madeleine Lafon Email : ����������������������������madeleine.lafon@afgaz.fr Rédactrice en chef adjointe : Méline Le Gourriérec Email : ���������������������� meline.legourrierec@afgaz.fr ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Création et maquette : Eric Leuliet pour Pensioncomplète. Relecture : Pomme Larmoyer. Rédaction : Méline Le Gourriérec, Charlotte de Lorgeril et Noël Courtemanche, Armelle Lecarpentier, Marius Popescu. Les opinions formulées dans les articles de Gaz d’aujourd’hui sont celles de leurs auteurs. Elles n’engagent en rien la responsabilité de l’AFG. © Couverture : Eric Leuliet ADMINISTRATION DES ABONNEMENTS : AFG Tél. : +33 (0)1 80 21 08 00 Fax : +33 (0)1 80 21 07 96 E-mail : laura.icart@afgaz.fr Prix au numéro : 33 euros TTC Abonnement annuel France : 120 euros TTC Abonnement annuel étranger : 120 euros TTC Bulletin d’abonnement : p. 27 RÉGIE PUBLICITAIRE : ODYSSEY 28, rue Legendre, 75017 Paris Tél. : +33 (0)1 55 33 51 44 E-mail : sabrina@odyssey.fr IMPRIMÉE PAR : SEPEC ZAC des Bruyères 01960 Péronnas Impression et dépôt légal : Mai 2015 - N° 2 - XXXXXXXX LISTE DES ANNONCEURS Gazomat ����������������������������������������� 2e de couverture TIGF ���������������������������������������������������������������������p. 2 Clesse Novacomet ��������������������������������������������p. 10 Diehl ������������������������������������������������������������������p. 15
Le gaz : un atout pour le XXIe siècle Du 1er au 5 juin 2015, Paris accueille la communauté mondiale de l’industrie gazière à l’occasion du 26e Congrès mondial du gaz (World Gas Conference - WGC Paris 2015). Organisé tous les trois ans dans le pays de la présidence de l’Union internationale du gaz (UIG), cet événement est une vitrine formidable pour notre énergie. © AFG Autour de plus de 3 000 congressistes et dans 45 000 m2 d’exposition, ce congrès sera l’occasion pour le gaz de démontrer qu’il est, avant tout, une énergie d’avenir. Accessible, abordable et respectueux de l’environnement : le gaz est un atout pour notre pays, pour l’Europe et pour le monde. Patrick Pouyanné, directeur général du groupe Total et Gérard Mestrallet, président-directeur général du groupe Engie, qui sont les deux grands sponsors de ce rendez-vous, ont accepté de répondre aux questions de Gaz d’aujourd’hui pour ce numéro spécial Congrès mondial du gaz. En présence des plus hautes autorités de l’État et des leaders de l’industrie venant du monde entier, et à six mois de la COP21 (conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra à Paris en fin d’année), le gaz devra aussi rappeler qu’il est un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique. Vous retrouverez dans ce numéro de Gaz d’aujourd’hui le recensement des actions en faveur du climat et du développement durable menées par l’industrie gazière. Liens entre gaz naturel et développement durable, complémentarité entre gaz et énergies renouvelables dans l’électricité, présence dans les pays émergents, question du capital humain : le gaz ne doit pas avoir peur de faire valoir ses arguments. Ils sont solides ! Alors que les équilibres mondiaux se redessinent, les gaziers, tous réunis, devront passer un message fort et sans équivoque : le gaz sera un atout pour le XXIe siècle.
Jérôme Ferrier Président de l’AFG et de l’UIG
LE PROCHAIN NUMÉRO SORTIRA EN JUILLET 2015
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SOMMAIRE
Avril - juin - n° 2015-2 La revue du gaz naturel, du biométhane, du butane et du propane
ENTRETIENS GÉRARD MESTRALLET Président-directeur général d’Engie
p. 4
PATRICK POUYANNÉ Directeur général de Total p. 7
DURABILITÉ Le gaz, pilier décisif du futur durable de la planète
p. 11
Contribution de l’industrie gazière dans la lutte contre le changement climatique et pour le développement durable
p .12
GPL : une solution bénéfique à l’environnement
p. 16
CONVERGENCE Gaz, renouvelables et électricité : une combinaison parfaite
p. 17
Power to gas : état des lieux des projets réalisés, en cours ou programmés visant à préparer l’industrialisation du procédé
p.18
MARCHÉS Le gaz comme facteur de croissance pour les économies émergentes
p. 21
Les ressources de gaz naturel dans le monde
p. 22
Gaz : les carburants alternatifs
p. 24
RESSOUCES HUMAINES Le capital humain pour le futur de l’industrie gazière
p. 25
Le talent comme priorité
p. 26
Bienvenue à la jeunesse
p. 28
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ENTRETIEN
GÉRARD MESTRALLET président-directeur général d’Engie
« Le centre de gravité du secteur énergétique s’est déplacé vers les pays émergents. Engie en a tiré les conséquences très tôt en accélérant son développement international, sans sacrifier son ancrage européen » Engie - ancien GDF Suez - communique beaucoup sur les bouleversements du secteur de l’énergie et sur la nécessité pour le groupe de s’y adapter. Qu’en est-il pour le gaz ? Le paysage énergétique vit depuis quelques années une transformation sans précédent, qui affecte et interagit avec le gaz naturel. Trois dynamiques structurent notre secteur : en Amérique du Nord, l’essor exceptionnel des gaz et pétrole non conventionnels a créé les conditions d’une véritable révolution économique et énergétique. La part du gaz dans la production électrique a doublé en dix ans et, au-delà, les secteurs de l’industrie et des transports s’en trouvent durablement transformés. En Europe, sous l’effet d’une faible croissance économique et des efforts d’efficacité énergétique, la consommation d’énergie stagne. Le gaz naturel doit affronter le développement subventionné des énergies renouvelables et un charbon américain devenu bon marché et déplacé vers nos marchés. Conséquence : les centrales thermiques à charbon tournent à plein et les centrales à gaz, pourtant trois fois moins émettrices de CO2, ne sont pas sollicitées, voire sont déclassées, car devenues moins compétitives. Les électriciens européens ont fermé 70 gigawatts (GW) de centrales au gaz, l’équivalent de la puissance de soixante-dix réacteurs nucléaires ! Cette situation n’est pas sans conséquence sur le niveau de la sécurité de l’approvisionnement de l’Europe. Enfin, dans les pays émergents, le gaz naturel alimente la très forte demande énergétique qui accompagne la croissance économique et démographique. Les pays non-OCDE représenteront ainsi 93 % des nouveaux besoins en énergie d’ici à 2040. Si toutes les sources d’énergie sont sollicitées, le gaz occupe une part croissante dans le mix électrique. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la croissance de la demande de gaz naturel sera d’environ 5 % par an pour la Chine ou l’Inde, et de 2 à 3 % par an au MoyenOrient, en Amérique latine ou en Afrique. Le centre de gravité du secteur énergétique s’est déplacé vers les pays émergents. Engie en a tiré les conséquences très tôt en accélérant son développement international, sans sacrifier son ancrage européen. Notre stratégie est claire sur ce point : nous voulons être
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leader de la transition énergétique en Europe et énergéticien de référence dans les pays à forte croissance. Pour mettre en œuvre ce second axe, nous nous appuyons notamment sur les forces de notre positionnement sur toute la chaîne gazière, à commencer par le GNL. Engie veut être le leader de la transition énergétique en Europe. Quelle place est réservée au gaz ? Le gaz est considéré dans le monde entier comme étant l’un des vecteurs, si ce n’est le vecteur le plus efficace de décarbonisation de l’économie. En Europe comme ailleurs, il doit donc occuper une place de choix dans la transition énergétique, en raison de plusieurs vertus essentielles : il contribue à faire baisser les émissions dans l’atmosphère, par substitution du pétrole ou du charbon, et améliore la qualité de l’air dans les grandes villes parce qu’il n’émet aucune particule ; il est complémentaire des énergies renouvelables électriques, dont il compense l’intermittence ; il est porteur d’efficacité énergétique, notamment grâce à des équipements de chauffage plus performants ; enfin, il contribue à la mobilité durable, grâce aux opportunités qu’offrent par exemple le biométhane pour les flottes collectives et le GNL/GNC dans le transport maritime ou fluvial. Engie a fait le choix de proposer des solutions gaz naturel dans un grand nombre de ses activités. Nous avons fixé un objectif de 10 % de biométhane injecté dans les réseaux en 2030 et participons au développement de la méthanisation, une filière agricole et industrielle d’avenir. Par ailleurs, notre groupe croit au développement des véhicules au gaz. C’est un marché en croissance dans le monde (+ 18 % par an). Notre groupe est déjà présent sur ce segment en France au travers de sa filiale GNVert (cent trente-cinq stations exploitées). Nous avons ainsi signé récemment un partenariat avec la RATP pour développer les bus roulant au biogaz qui pourraient représenter jusqu’à 20 % de la flotte totale en 2025. Ces solutions permettent à la fois une décarbonisation et une réappropriation par les territoires de leur consommation énergétique, deux caractéristiques clés de la transition énergétique.
ENTRETIEN
© Engie/Miro/Meyssonnier Antoine
GÉRARD MESTRALLET Diplômé de l’école Polytechnique, ingénieur de l’aviation civile et ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA). GPL est nommé administrateur civil à la Gérard Mestrallet direction du Trésor au ministère de l’Économie et des finances en 1978. De 1982 à 1984, il rejoint le cabinet du ministre de l’Économie et des finances comme conseiller technique pour les affaires industrielles. En 1984, Gérard Mestrallet entre à la Compagnie financière de Suez, en tant que chargé de mission auprès du président. En 1986, il y est nommé délégué général adjoint pour les affaires industrielles. En février 1991, Gérard Mestrallet est nommé administrateur délégué de la Société générale de Belgique (SGB). Il mène la restructuration de la SGB, premier groupe d’entreprises belges.
Quelle est la stratégie gazière du groupe Engie à l’international ? Le groupe a pour objectif d’accompagner le développement des économies en croissance en leur proposant des solutions énergétiques incluant l’ensemble de la chaîne gazière et adaptées à leurs besoins spécifiques. Nos activités couvrent la production de gaz naturel et le GNL mais aussi les infrastructures de transport ou de stockage. Par exemple, nous sommes entrés en 2014 dans plusieurs licences exploration et production au Brésil et en Malaisie, qui sont de nouveaux pays pour nous dans ce domaine. Au Mexique, le groupe a été sélectionné pour construire un tronçon dans l’un des projets d’infrastructures énergétiques les plus importants de l’his-
En juillet 1995, Gérard Mestrallet est nommé présidentdirecteur général de la Compagnie de Suez. Il y mène la fusion avec Lyonnaise des Eaux pour créer un des leaders mondiaux des services aux collectivités. En juin 1997, Gérard Mestrallet est nommé président du directoire de Suez Lyonnaise des Eaux, puis en 2001, président-directeur général du groupe, devenu Suez. Il réorganise l’entreprise pour en faire un groupe industriel intégré et un des leaders mondiaux de l’énergie et de l’environnement. Il fait franchir au groupe une nouvelle étape en menant la fusion avec Gaz de France et constitue un leader mondial de l’énergie. En juillet 2008, Gérard Mestrallet est nommé président-directeur général de GDF Suez. Il a été renouvelé dans ses fonctions le 23 avril 2012. Le 24 avril 2015, GDF Suez change de nom et devient Engie. Outre son statut de président-directeur général d’Engie, il préside le conseil d’administration de Suez Environnement, l’association Paris-Europlace et la fondation Agir contre l’exclusion.
toire du pays : le gazoduc Los Ramones, qui reliera le Texas aux zones industrielles mexicaines. Enfin, en Chine, des entreprises comme Beijing Gas ou Shanghai Energy ont fait appel à notre expertise gazière pour développer leurs activités avec Engie et nous avons signé plusieurs accords de coopération, notamment dans les domaines du GNL, des projets d’infrastructures et de la production d’électricité à partir de gaz. Quelles sont les perspectives d’Engie pour le GNL ? Engie a développé, au cours de son histoire, un ensemble de savoir-faire techniques et une expertise couvrant toute la chaîne de valeur du GNL qui lui confèrent aujourd’hui une position de leader. Notre groupe se place parmi les cinq
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principaux acteurs du marché avec un portefeuille de 16,4 millions de tonnes par an provenant de six pays différents et développe un business model d’intégration sur toute la chaîne de valeur de la liquéfaction à la regazéification et au transport maritime. Engie est également présent dans l’ingénierie avec Tractebel Engineering et GTT, leader mondial incontesté des nouvelles membranes de confinement du GNL qui équipent aujourd’hui 71 % de la flotte mondiale et 80 % des commandes de méthaniers. Le groupe se développe comme opérateur d‘infrastructures de liquéfaction avec le projet Cameron LNG aux États-Unis, dont la construction a été lancée et qui sera le deuxième projet d’exportation de GNL américain lorsqu’il sera mis en service en 2018. Grâce à ce projet, 4 millions de tonnes par an de GNL flexible viendront alimenter le portefeuille de GNL d’Engie pour alimenter de nouveaux marchés en croissance en Asie, au Moyen-Orient ou en Amérique du Sud. Enfin, nous croyons en l’utilisation du GNL comme carburant maritime pour répondre aux contraintes environnementales de plus en plus sévères. Nous avons d’ailleurs conclu un partenariat de portée mondiale avec NYK et Mitsubishi pour le développement d’un réseau de services d’avitaillement en combustible de GNL dans les principaux ports pour alimenter les navires. Dans ce cadre, un premier navire ravitailleur a été commandé et un premier contrat de fourniture de GNL carburant a été conclu entre Engie et United European Car Carriers (UECC), l’un des leaders du transport maritime de courte distance. La COP21 aura lieu à Paris en décembre 2015. Qu’en attendez-vous ? Comment ce rendez-vous majeur de la lutte contre le changement climatique peut-il jouer en faveur du gaz dans la concurrence avec le charbon pour la production d’électricité ? Engie est un acteur pleinement engagé dans la COP21. Nous appelons de nos vœux un accord multilatéral clair permettant de limiter le réchauffement climatique en deçà des 2 °C. Pour nous, entreprises, seul un cadre stable permettra d’éclairer
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les choix stratégiques d’investissement. Je crois par ailleurs que le secteur privé doit prendre ses responsabilités pendant les négociations et au-delà. C’est d’autant plus essentiel pour le secteur énergétique que 60 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à l’énergie et que l’on anticipe un triplement de la consommation mondiale d’ici 2040. Nous pensons qu’il est absolument nécessaire d’envoyer le bon signal pour orienter les investisseurs et les consommateurs vers les solutions bas carbone et en l’occurrence vers le gaz de préférence au charbon lorsque c’est possible. Ce signal, c’est une généralisation du prix du carbone. C’est aujourd’hui l’outil le plus pertinent pour réduire de manière nette les émissions de CO2, tout en stimulant l’innovation et la croissance des secteurs moins polluants. Cette idée, que je porte sur la scène économique internationale aux côtés de la Banque mondiale, rejoint la proposition centrale que nous avons faite avec le groupe Magritte réunissant onze grands patrons énergéticiens européens [600 000 salariés, 600 milliards de chiffres d’affaires, 50 % de la production d’électricité en Europe, NDLR] : restaurer le marché du carbone EU ETS [système communautaire d’échange de quotas d’émission (SCEQE), NDLR], assorti d’un système de market stability reserve pouvant réguler le nombre de certificats carbone émis. L’effet de la substitution par le gaz induite par ce mécanisme serait accéléré : la conversion de l’ensemble des centrales au charbon en centrales au gaz permettrait à l’Union européenne de réaliser une grande partie de son objectif ambitieux de 40 % de réduction des émissions de C02 qu’elle s’est fixée pour 2030. Dans le reste du monde, le pourcentage serait encore plus élevé. Propos recueillis par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui
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PATRICK POUYANNÉ directeur général de Total
« Le gaz, grâce à son efficacité énergétique, sa souplesse d’utilisation et ses émissions en CO2 les plus faibles de tous les combustibles fossiles, est appelé à jouer un rôle de premier plan dans le mix énergétique mondial des décennies à venir » Que représente l’activité gazière dans l’ensemble des activités de Total ? En 2014, le gaz a représenté 50 % de notre production d’hydrocarbures, contre 35 % il y a encore dix ans. Cette part plus importante du gaz n’est pas le fait du hasard mais traduit bien une volonté du groupe de faire progressivement évoluer notre mix énergétique dans un sens répondant aux préoccupations liées au changement climatique. Total est un producteur d’énergie et non pas simplement, comme on l’entend encore parfois, un pétrolier. Notre mission consiste à satisfaire les besoins croissants en énergie de la planète de manière sûre, propre et compétitive en termes de prix. C’est le sens de notre signature : « Committed to better energy ». Dans le domaine du pétrole, Total est présent sur l’ensemble de la chaîne (exploration-production, raffinage, distribution). Quelle est la politique du groupe en matière de gaz ? Nous considérons chez Total que le gaz, grâce à son efficacité énergétique, sa souplesse d’utilisation et ses émissions en CO2 les plus faibles de tous les combustibles fossiles, est appelé à jouer un rôle de premier plan dans le mix énergétique mondial des décennies à venir. En particulier, par sa flexibilité et ses faibles émissions, il constitue la ressource fossile la plus adaptée pour compléter les énergies renouvelables dans la production d’électricité. Nous développons par conséquent la part du gaz dans ce mix. Tout comme pour le pétrole, nous sommes dans le cas du gaz présents sur l’ensemble de la chaîne, depuis l’extraction en amont jusqu’à la commercialisation aux clients finaux, en passant par la liquéfaction, le transport et la regazéfication, sans oublier le trading qui joue un rôle charnière entre l’amont et l’aval. Sur l’ensemble de ces activités, Total présente une implantation internationale
bien répartie. Le gaz naturel liquéfié (GNL), au cœur de cette chaîne, est un des piliers de la stratégie amont de Total. Nous en sommes en effet l’un des leaders mondiaux, avec des positions fortes et diversifiées sur toute la chaîne de valeur. Grâce à nos participations dans des unités de liquéfaction représentant 30 % de la production mondiale, nous avons produit, en 2014, 12 millions de tonnes de GNL et nous avons l’objectif de multiplier nos ventes par deux à l’horizon 2020. En matière d’énergies renouvelables, Total est investi dans le solaire. Quelle est votre position concernant les énergies renouvelables en lien avec le gaz (biométhane, power to gas, etc.) ? Les ressources mondiales de gaz, y compris celles de gaz non conventionnel, représentent aujourd’hui environ cent quarante ans de consommation au rythme actuel, contre seulement soixante-dix ans il y a seulement quelques années. Notre expertise et notre cœur de métier reposent avant tout sur le développement de ces ressources. Le biométhane peut être une solution adaptée à certains clients (notamment ceux qui n’ont pas accès au réseau et qui ont des besoins limités) mais nous n’avons ni activité ni expertise dans ce domaine. Quant au power to gas, qui repose sur le stockage de la surproduction des énergies renouvelables, il pourrait offrir des perspectives intéressantes pour certains mais n’a pas véritablement de lien avec nos activités. En ce qui concerne les énergies renouvelables, Total a surtout fait le choix du solaire photovoltaïque parce que cette technologie est d’ores et déjà rentable sans subventions dans près de vingt pays dans le monde. Grâce à notre filiale Sun Power (détenue à plus de 60 %), nous sommes aujourd’hui le numéro 2 mondial du secteur et nous disposons de la technologie la plus performante. Et nous nous intéressons également aux biocarburants.
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© Total
PATRICK POUYANNÉ Diplômé de l’école Polytechnique et de l’école des Mines de Paris. De 1989 à 1996, il occupe divers postes dans l’administration du ministère de l’Industrie et dans des cabinets GPL ministériels. En janvier 1997, il rejoint Total au sein de la branche exploration et production en tant que secrétaire général en Angola puis, en 1999, il devient représentant du groupe au Qatar et directeur général de la filiale exploration et production au Qatar. En août 2002, il est nommé directeur finances, économie, informatique de la branche exploration et production.
Quelle est, à ce jour, votre politique en matière de gaz non conventionnel aux États-Unis et ailleurs dans le monde ? Ces ressources sont bien sûr dans le champ des réflexions stratégiques de Total de par leur importance. Elles sont à des stades de développement très différents selon qu’elles sont situées aux États-Unis ou dans le reste du monde : la production est industrielle et à grande échelle dans plusieurs États américains alors qu’ailleurs dans le monde le stade de l’exploration ou celui du pilote de production n’ont pas encore été dépassés. Aux États-Unis, Total est présent dans la production de gaz de schiste depuis 2009, dans le Barnett, au Texas, en partenariat avec Chesapeake Energy, l’un des leaders du secteur. Fin 2011, Total a investi, toujours en partenariat avec Chesapeake, dans l’Utica (Ohio), région de gaz de schiste riches en liquides. Notre expérience aux
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En janvier 2006, il devient directeur stratégie, croissance, recherche de la branche exploration et production et est nommé membre du comité directeur du groupe en mai 2006. En mars 2011, Patrick Pouyanné est nommé directeur général adjoint chimie et directeur général adjoint pétrochimie. En janvier 2012, il est nommé directeur général de la branche raffinage-chimie et membre du comité exécutif du groupe. Le 22 octobre 2014, il est nommé directeur général de Total par le conseil d’administration et devient ainsi président du comité exécutif du groupe.
États-Unis est bénéfique pour nos autres opérations dans le monde. Total est en effet partenaire ou opérateur sur plusieurs permis de pétrole ou de gaz de schiste, notamment en Argentine, au Royaume-Uni, au Danemark, en Uruguay, en Chine et en Australie. En France, l’interdiction de la fracturation hydraulique ne permet pas de mener l’exploration nécessaire à l’évaluation des ressources. L’exploitation de ces ressources pose un certain nombre de questions en termes de gestion des impacts environnementaux. Dans chacun des pays où il opère, Total se conforme à la législation locale mais applique aussi la charte « sécurité santé environnement qualité » du groupe. Total mobilise ses équipes afin de trouver des réponses aux grands enjeux associés au développement des gaz de schiste, notamment l’optimisation de la gestion de l’eau et la réduction de la gêne occasionnée par les opérations et de leur impact sur les paysages.
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Quelles sont les répercussions de la baisse du prix du pétrole sur vos projets gaziers ? En dehors de l’Amérique du Nord, le prix du gaz est indexé majoritairement sur le celui du pétrole. Le marché du gaz est donc bien impacté par la baisse du prix du pétrole. Notre réponse face à cet environnement de prix bas consiste à nous adapter à l’environnement court terme mais tout en préservant notre stratégie et notre vision à moyen et long terme. L’énergie en général, le gaz en particulier, nécessite des investissements sur des durées longues, de vingt à vingt-cinq ans. Nous savons que le prix des matières premières est soumis à des cycles mais nous ne devons pas mettre en péril nos objectifs de long terme en sur-réagissant. Par contre, nous devons tirer parti de cet environnement de prix bas pour agir sur nos coûts. Dès le début de l’année 2014, nous avions lancé un grand programme de réduction des coûts dans l’ensemble du groupe. La baisse des prix du pétrole n’a fait que nous conduire à le renforcer et à l’accélérer. En effet, ce vaste programme permet de rendre nos projets plus compétitifs en baissant nos points morts, ce qui est la bonne réponse industrielle appropriée face à la volatilité des prix. C’est également l’opportunité d’innover et d’essayer de penser autrement. Une compagnie comme Total a déjà surmonté des prix bas et a fait la preuve de sa robustesse. Le groupe est solide et je ne doute pas un seul instant qu’il saura traverser cette période de prix bas et en sortir renforcé. Yamal LNG est un des plus importants projets de la zone arctique, auquel Total collabore en partenariat avec le numéro 2 russe du gaz Novatek et China National Petroleum Corporation (CNPC). Où en est-on ? Quelles sont vos ambitions en Russie ? Avez-vous d’autres projets ? Je suis moi-même allé à Yamal début avril constater de visu l’avancement de ce projet. Les travaux sur Yamal se déroulent conformément au calendrier prévu : près de la moitié des puits nécessaires à la production du premier train de GNL ont déjà été forés, deux bacs de stockage de GNL sont sortis de terre, le port et l’aéroport sont terminés. Quant à l’unité de liquéfaction, elle est en cours de construction sur divers yards asiatiques, notamment chinois. Le projet est donc bien avancé et le démarrage du premier train de liquéfaction est toujours prévu en 2017. Il s’agit d’un projet dont l’investissement est évalué à 27 milliards de dollars et capable de produire 16,5 millions de tonnes de GNL par an pendant vingt ans. Les trois partenaires du projet, Novatek, CNPC et Total, travaillent à la définition d’un schéma de financement qui respecte les sanctions internationales en cours. Notre présence en Russie date maintenant de bientôt vingt-cinq ans : nous l’avons construite pas à pas, étape par étape, nous engageant dans des projets toujours plus importants, pour en arriver aujourd’hui à être l’une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales actives en Russie. Il s’agit du pays qui détient les plus grandes
réserves de gaz au monde et pour une compagnie comme la nôtre qui souhaite se développer dans le gaz, il est incontournable. La France est au centre de toutes les attentions avec le Congrès mondial du gaz qui se tiendra en juin 2015 et la COP 21 en décembre de la même année. Qu’attendez-vous de ces deux grands rendez-vous internationaux ? L’organisation en France de ces deux rendez-vous majeurs à quelques mois d’intervalle nous fournit une occasion unique de les faire rentrer en résonance ! Je m’explique : le congrès mondial du gaz nous offre une tribune exceptionnelle pour mettre en avant et faire partager au plus grand nombre toutes les qualités et tous les avantages que présente le gaz naturel, en particulier en substitution au charbon dans la génération électrique. Je les ai cités précédemment : sa meilleure efficacité énergétique et une émission de CO2 environ deux fois moindre, une très bonne solution à l’intermittence des énergies renouvelables. Même si le gaz est une énergie fossile et comme telle dénoncée par certains, le développement de l’utilisation du gaz naturel, en complément des énergies renouvelables, pourrait être ainsi reconnu à l’occasion de la COP 21 comme l’un des moyens les plus sûrs, les plus rapides et les plus efficaces d’atteindre les objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 auxquels souhaitent parvenir les États. La mise en place d’un prix du carbone internationalement reconnu et utilisé, mais aussi celle de critères de performance et d’efficacité (par exemple la quantité de CO2 émise par kilowattheure produit) pourrait faciliter et accélérer cette transition en faveur du gaz naturel. En tout état de cause, nous attendons de la COP 21 qu’elle débouche sur des niveaux d’engagement similaires de la part des principales zones économiques afin d’assurer une concurrence équitable entre les acteurs et qu’elle encourage la réduction des émissions de CO2 en privilégiant des investissements et des technologies rentables sur un plan économique. Les compagnies pétrolières et gazières doivent prendre aujourd’hui la parole, participer aux débats et montrer qu’elles détiennent une partie au moins des solutions nécessaires à la lutte contre le changement climatique. Nous sommes les mieux placés pour le faire. Nous nous exprimerons donc et veillerons à ce que Total soit acteur du changement comme nous nous y engageons : « Committed to better energy » ! Propos recueillis par la rédaction de Gaz d’aujourd’hui
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Clesse / Novacomet :
L’innovation et des solutions constructives au service de la sécurité des installations de GPL et gaz naturel – une réputation mondiale dans la détente du gaz depuis soixante ans Clesse Industries conçoit, produit et commercialise dans le monde entier des équipements pour le GPL (butane – propane), le gaz naturel, le biogaz et les mélanges air-GPL. La gamme de produits comprend des détendeurs de gaz, des soupapes, des raccords et des accessoires de sécurité, destinés à être installés sur des réseaux, des citernes, des réservoirs ou des canalisations.
Les développements les plus récents des gammes de produits (CSR485, Compact800, BP4203, BP2203, BP2402FC, APS2) prennent en compte les derniers besoins du marché, la facilité d’installation et de mise en service, l’ajustement sur site en fonction des besoins du client mais également la simplicité de maintenance pour une fiabilité sur le long-terme.
Tout en ayant son siège social et une usine à Cournon d’Auvergne, France, l’entreprise a aussi, dans son organisation globale, une usine en Italie Novacomet qui célèbre ses soixante ans d’activité et une usine au Brésil, Clesse Brazil, qui complètent l’offre de solutions innovantes de détente et de développements techniques nécessaires pour répondre aux exigences des clients. La position de Clesse est renforcée par des filiales locales au Royaume-Uni, en France, en Italie et au Brésil assurant la distribution, le service client et l’assemblage. En lien étroit avec ses partenaires-distributeurs à l’international, Clesse est en contact avec les clients pour assurer une position de leader sur le marché mondial de la détente du gaz.
Pour les usages domestiques, la version CSR485 conforme aux standards anglais et italien regroupe dans un volume compact les fonctions de détente : basse pression, soupape d’écrêtage, sécurité contre la surpression avec la fonction « push to reset ». En complément, l’inverseur Compact800 possède ces mêmes fonctions tout en assurant en plus les fonctionnalités de l’inversion automatique, c’est-à-dire continuité de service et augmentation de la capacité de débit en cas de forte consommation ponctuelle. Cet inverseur inclut également la fonction télémétrie qui permet d’optimiser la logistique et le service rendu au client final.
Acteur majeur dans le secteur de la régulation du gaz pour les installations domestiques, professionnelles et industrielles, Clesse Industries a su innover et faire évoluer sa gamme de produits pour la rendre conforme aux exigences européennes et nationales, parmi lesquelles on trouve EN 16 129, UNI7131, BS6891, IGEM TD13, PED ou encore les standards des entités d’inspection comme NF, DVGW, Certigaz et BSI. Le système de gestion de la qualité est certifié par BSI pour la norme ISO 9001:2008 portant sur la conception, la production et la vente des détendeurs, des accessoires et des kits pour le GPL et gaz naturel. Clesse collabore avec les distributeurs de gaz de premier plan afin de fournir des solutions techniques performantes pour la distribution et la mise à disposition en apportant au client un haut niveau de sécurité et de confort. Allant des installations domestiques de petite capacité jusqu’aux installations industrielles pouvant débiter plusieurs tonnes de gaz par heure, la gamme de détendeurs Clesse /Novacomet associe précision de la détente, sécurité intégrée à la surpression et à la sous-pression, soupape de sécurité ainsi que filtration du gaz.
Pour des installations de GPL et de gaz naturel, les détendeurs BP4203 sont entre autres destinés à des solutions de comptage en ligne tout en intégrant les sécurités associées à une détente de précision double étage. Les produits les plus évolués dans le domaine de la sécurité sont l’APS2 Monitor en version haute pression et le BP2402FC Monitor en version basse et moyenne pression. Ils appartiennent à la gamme « single stream active monitor OPSO ». Cette gamme procure une double protection contre la surpression tout en assurant une continuité de service. L’installation se trouve simplifiée grâce à la réduction de l’encombrement et à la conception optimisée des connectiques. L’APS2M et le BP2402FCM peuvent être reliés à une transmission par télémétrie autorisant ainsi la surveillance à distance du processus de régulation du gaz. Tous les détendeurs présentés ci-dessus peuvent être intégrés dans des coffrets et des armoires de détente et de détente-comptage répondant aux exigences de la norme EN16129, d’IGEM TD13, de la nouvelle directive des équipements sous pression 2014/968/ UE et aux exigences des marchés locaux.
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Le gaz, pilier décisif du futur durable de la planète Le gaz a un rôle crucial à jouer dans le développement d’une énergie moins carbonée et plus respectueuse de l’environnement. Reconnue comme étant l’énergie fossile la plus propre, son utilisation dans différents secteurs d’activités conduit à une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre. En outre, le gaz contribue au développement des énergies renouvelables et devient lui-même renouvelable à travers la production de biométhane. Le développement de ce gaz vert basé sur une économie circulaire a ouvert de nouvelles perspectives pour l’usage du gaz sur l’ensemble des territoires.
©GrDF / Grégory Brandel
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L’ASSOCIATION FRANÇAISE DU GAZ
Contribution de l’industrie gazière dans la lutte contre le changement climatique et pour le développement durable La 21e conférence des parties de la convention cadre des Nations unies, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 (COP21), représente une étape décisive dans la négociation du futur accord international sur le climat, qui entrera en vigueur en 2020. L’objectif visé est ambitieux : contenir le réchauffement de la planète en deçà du seuil critique de 2 °C d’ici à 2100. Consciente de l’enjeu climatique et du rôle indispensable de l’ensemble des acteurs économiques, l’industrie gazière s’est engagée dans une série de mesures contribuant au respect de cet objectif planétaire et à faciliter le développement durable par l’accès à une énergie moins carbonée et plus respectueuse de l’environnement.
La mobilisation de l’industrie gazière pour lutter contre le changement climatique Le méthane L’optimisation de la chaîne gazière pour réduire les émissions de méthane Bien que les activités de l’industrie gazière (de l’extraction à l’utilisation) ne contribuent qu’à hauteur de 30 % aux émissions de méthane d’origine anthropique (soit de l’ordre de 4 % des émissions de gaz à effet de serre selon le World Resources Institute), des mesures sont mises en place progressivement sur les maillons amont et aval de la chaîne gazière (dont, pour la partie aval : terminaux méthaniers, réseaux de transport et de distribution, stations de compression, stockages…) pour identifier et limiter encore plus ces émissions. Un vecteur énergétique qui devient progressivement renouvelable De nombreuses actions sont initiées afin de favoriser le développement de solutions de production, de stockage, transport et distribution de gaz d’origine renouvelable. Le biométhane, gaz vert obtenu à partir de biomasse ou de déchets en est un exemple : il est renouvelable, à basse teneur en carbone et produit localement en développant une économie circulaire. Autre exemple prometteur, le power to gas permettra la valorisation la plus souple de l’électricité excédentaire issue des énergies renouvelables en produisant de l’hydrogène ou du méthane de synthèse : ce gaz (H2 ou CH4) est une solution potentielle au problème de l’intermittence de la plupart des énergies renouvelables (et à celui de la difficulté de stocker à grande échelle l’électricité).
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Le gaz carbonique Le gaz a un rôle important à jouer dans le cadre de la transition énergétique qui s’opère dans le monde. Il peut favoriser l’accès à l’énergie y compris dans les pays en développement (à ce jour, ce sont encore plus de 1,3 milliard de personnes – 19 % de la population mondiale - qui n’ont pas accès à l’électricité et le double qui ne disposent pas de moyens de cuisson modernes et propres). Le gaz contribue au développement des énergies renouvelables et représente un excellent moyen de stockage de l’énergie. De plus, son développement en substitution à d’autres énergies plus carbonées (charbon et pétrole) contribue à la réduction des émissions de CO2. Limitation de l’usage du bois et des combustibles solides dans les pays en voie de développement Le développement de la production de biogaz et la facilitation d’accès à l’énergie (gaz butane et propane) dans les pays en voie de développement peut conduire à limiter l’usage du bois et des combustibles solides et donner accès à de nouvelles sources d’énergie plus respectueuses de l’environnement et de la santé des utilisateurs. Participation au développement des énergies renouvelables Le gaz, par sa flexibilité, contribue au développement des énergies renouvelables électriques, en palliant l’intermittence de ces sources d’énergie et la difficulté à stocker massivement l’électricité. D’autre part, il pourra progressivement laisser sa place à du gaz d’origine renouvelable sans modification des infrastructures gazières et contribuera ainsi au développement des énergies renouvelables thermiques. Une énergie faiblement carbonée L’utilisation accrue du gaz, notamment dans les pays de
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l’OCDE (où les secteurs de l’électricité, du transport, de l’industrie, du résidentiel-tertiaire contribuent respectivement à hauteur de 39 %, 27 %, 12 % et 12 % des émissions totales de GES), en substitution à des énergies à plus fort contenu en carbone, conduit à une réduction des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques tels que particules, oxydes d’azote (NOx), dioxyde de soufre (SO2), suies… Ainsi, l’utilisation de gaz naturel en remplacement du charbon pour la production d’électricité (secteur le plus émetteur, à hauteur de 39 % au sein de l’OCDE et de 44 % hors OCDE) conduit à réduire les émissions de CO2 d’environ 50 %. L’utilisation du charbon représente encore 47 % de la production mondiale d’électricité : le potentiel de réduction est donc très important. Dans le secteur des transports, l’utilisation de l’énergie gaz (gaz naturel, GNC, GNL ou GPL) pour des usages terrestres et maritimes, en substitution des carburants traditionnels issus du pétrole, conduit également à limiter les émissions de CO2 (l’utilisation des produits pétroliers représente 92 % des consommations du secteur). Par ailleurs, le gaz (gaz naturel et butane et propane) n’émettant pas de poussière ni de soufre et peu de NOx, elle contribue à l’amélioration de la qualité de l’air dans les villes.
Les actions de l’industrie gazière L’AFG a recensé des actions en faveur du climat et du développement durable mises en œuvre par ses entreprises adhérentes (les membres sociétaires individuels ne sont pas compris). Elles incluent des mesures en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2 et CH4) et du développement du gaz d’origine renouvelable. Ces actions sont dédiées à la promotion des usages du gaz dans les secteurs résidentiel-tertiaire et transports terrestre, fluvial et maritime, au développement de technologies à très haut rendement, à l’accompagnement des filières de production de biométhane et à la limitation des émissions de CO2 et de méthane sur l’ensemble de la chaîne gazière. En complément de ces actions, l’AFG se prononce en faveur de la nécessité de généraliser un prix du carbone au niveau international, qui peut se traduire par un accord mondial dans la mesure où il est progressif et n’introduit pas de différentiel significatif entre les différentes zones économiques. D’ores et déjà, des membres de l’AFG utilisent un prix interne du CO2 pour leurs décisions d’investissements de long terme.
Les actions de l’initiative AFG Action 1 : réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au réseau de transport de gaz naturel Réduire les émissions diffuses de méthane des installations aériennes sur les stations de compression, postes de sectionnement ou de livraison, sites de stockage géologique
Comment : réalisation de contrôles périodiques systématiques permettant de détecter les fuites et d’y remédier (actions de maintenance courante le plus souvent). Potentiel : difficilement quantifiable. Éviter les émissions de méthane lors de travaux programmés sur le réseau de transport de gaz Comment : mise en place d’une stratégie de vidage d’une conduite sans mise à l’atmosphère, soit par consommation par les clients sur un tronçon fermé, soit par la technique du gaz booster, permettant de pomper le gaz dans une canalisation à vider pour le transférer dans une autre, en service. Potentiel : dépend des travaux à réaliser sur le réseau, peut s’estimer à partir d’un historique. Réduire les émissions de CO2 en optimisant l’utilisation des stations de compression à l’aide d’un logiciel dédié Comment : mise en place d’un outil de gestion de la consommation d’énergie du réseau permettant d’utiliser l’énergie motrice de façon optimisée. Potentiel : se mesure par rapport à une consommation de référence d’un réseau de transport de gaz (comparaison avec et sans logiciel). Action 2 : réduire les émissions liées aux terminaux méthaniers Réduire le débit minimal du terminal (avec optimisation du système de réincorporation) Comprimer les évaporations pour réinjection sur le réseau Comment : mise en place de dispositifs qui améliorent l’empreinte environnementale du terminal en cas de faible activité. Sur un terminal méthanier, le stockage du GNL en cuve génère des évaporations que l’opérateur du terminal réincorpore dans les flux de GNL regazéifié et injecté sur le réseau de transport. En fonctionnement normal, le terminal ne provoque pas d’émissions à l’atmosphère. En période de raréfaction des déchargements de GNL, faute de pouvoir injecter ces évaporations dans le réseau (débit regazéifié trop faible), l’opérateur du terminal se voyait obligé de brûler à la torche des volumes de gaz. Le projet mis en œuvre comprend deux volets et permet de réduire significativement les émissions du terminal : la réduction du débit minimal du terminal (grâce à l’optimisation du système de réincorporation) permettant de prolonger le maintien en fonctionnement du terminal ; et la compression des évaporations afin de les injecter sur le réseau pendant les périodes d’arrêt du terminal. Potentiel : chiffres dépendants de l’activité des terminaux. Action 3 : étudier le CCS (carbon capture and storage) et les moyens de son développement Comment : captage et stockage du carbone lié à la production d’hydrocarbures (en l’occurrence gaz) et à l’utilisation du gaz dans les secteurs industriels (exemple : acier, ciment…) ou pour la production d’électricité. Le stockage est réalisé dans un réservoir géologique profond (gise-
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ments d’hydrocarbure déplétés, aquifères salins…) pour éviter son rejet dans l’atmosphère. Afin de déployer cette solution CCS, il sera nécessaire d’avoir un coût attribué à la tonne de CO2 qui soutienne les coûts de captage et de stockage. Mais aussi développement d’installations de combustion CCS ready, susceptibles d’être équipées à terme d’un CCS (pour mémoire une directive CCS est en discussion au niveau européen). Potentiel : le potentiel mondial de volume de réduction d’émission de GES pour le CCS est de 14 % en supposant un cadre régulatoire et financier adéquat. Action 4 : contribuer au développement des nouvelles technologies performantes valorisant les qualités énergétiques et environnementales du gaz Comment : développement ou poursuite des activités de R&D au sein des entreprises gazières et/ou mise en place de partenariats avec les constructeurs d’équipement pour accélérer le développement des équipements de demain : chaudière hybride, micro-cogénération, pompe à chaleur gaz, pile à combustible… Potentiel : sans objet. Action 5 : créer les conditions pour que les producteurs d’électricité soient incités à remplacer le charbon par le gaz pour la production électrique Comment : en incitant les gouvernements au niveau mondial à généraliser un prix du carbone ; en incitant les régulateurs à mettre en place des réglementations qui valorisent les avantages environnementaux du gaz (lois sur la qualité de l’air par exemple, sur le plafonnement des émissions…). Potentiel : au niveau mondial, le charbon représente les trois-quarts des émissions du secteur électrique, soit de l’ordre de 10 giga tonnes (Gt) de CO2. L’ordre de grandeur entre production électrique à base de charbon et production à partir du combustible gaz étant de deux environ, ce sont quelque 5 Gt CO2 qui pourraient ainsi être économisées en potentiel ultime (i.e. indépendamment de considérations techniques et économiques), soit environ 15 % des émissions dues à l’énergie. Action 6 : développer le gaz comme carburant alternatif Dans un contexte de pression environnementale forte, le gaz, sous ses diverses formes (gaz naturel, GNC, GNL ou GPL), est une alternative crédible aux carburants traditionnels grâce à ses qualités intrinsèques : selon les carburants auxquels il se substitue, le gain peut aller jusqu’à 25 % pour le CO2, 60 % à 90 % pour les NOx et presque 100 % concernant les SOx et particules. Cette action s’inscrit également dans le cadre du déploiement volontariste d’un réseau de stations d’avitaillement, préconisé par l’Union européenne. Promouvoir la filière GNL carburant marin pour le transport maritime et fluvial Comment : en favorisant l’installation d’infrastructures d’approvisionnement en GNL dans les ports et les termi-
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naux méthaniers. Potentiel : 2 % des soutes mondiales à l’horizon 2025, 8 % à l’horizon 2035. D’autres sources plus « volontaristes » donnent 8 % en 2020 (Man) et 11 % en 2030 (Llyod’s register). Promouvoir la filière GNL carburant terrestre pour les véhicules lourds Comment : en favorisant l’installation d’infrastructures d’approvisionnement de GNL pour les poids lourds. Potentiel : les estimations AIE (2013) et NGVA (2013) prévoient que la filière du GNL routier pourrait se situer aux alentours de 40 millions de tonnes par an d’ici 2030, ce qui représenterait 8 % de la demande mondiale en GNL. Cette croissance devrait se faire avec celle du GNL marin, les deux filières pouvant profiter d’installations multimodales. Promouvoir la filière GNC gaz naturel et biométhane pour les véhicules particuliers, flotte d’entreprise et de collectivités, poids lourds Comment : avec la mise en place d’une régulation favorable et déploiement volontariste d’un réseau de stations d’avitaillement. Potentiel : au niveau mondial, passer de 2 % actuellement à 5 % de carburant GN en substitution des carburants pétroliers conventionnels représenterait une économie de 65 Mt CO2 éq., soit 1 % des émissions actuelles du secteur routier. Promouvoir la filière GPL carburant pour les véhicules particuliers, flotte d’entreprises et de collectivités Comment : en accélérant le développement des véhicules à énergie alternative fonctionnant au GPL via la valorisation du vaste réseau de stations-service déjà disponible au niveau européen, des actions de communication auprès des pouvoirs publics et du grand public, des rencontres avec les institutionnels et les médias, l’organisation d’événements dédiés, la réalisation d’études d’impacts et d’image ainsi que la collaboration avec des constructeurs automobiles. Potentiel : Le modèle économétrique « Tremove » développé par Transport & Mobility Leuven (TML) démontre que l’atteinte d’une part de GPL de 10 % dans le mix carburant d’ici 2020 permettrait d’éviter l’émission de 314 millions de tonnes de CO2 et 35 millions de tonnes supplémentaires si l’on considère les émissions du puits au réservoir, ainsi que de 11 000 tonnes de particules, tout en limitant les externalités négatives y étant associées (santé et environnement) ainsi que leur coût. Action 7 : contribuer au développement d’une filière de méthanisation de déchets et de biomasse en partenariat avec le monde agricole et les collectivités locales Comment : les actions contribueront à favoriser d’une part le développement de nouvelles installations de méthanisation individuelles ou collectives en milieu agricole et auprès des collectivités locales, et d’autre part l’injection de biométhane dans le réseau de gaz pour réinjection. Ces efforts seront accompagnés de travaux de recherche sur
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les technologies de deuxième (gazéification-méthanation) et de troisième génération (micro-algues). Potentiel : cela contribuera à répondre aux objectifs fixés par les ministères de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, et de l’Agriculture et de la forêt, de développer à horizon 2020 en France 1 500 méthaniseurs. Action 8 : contribuer au développement du power to gas Comment : la technologie power to gas permettra de redéployer les excédents de production des EnR électriques intermittents non stockables et perdus en transformant en gaz hydrogène (H2) ou méthane (CH4), par recombinaison avec du CO2, l’électricité inutilisée tout en s’appuyant sur des réseaux de gaz existants. Potentiel : en France, le potentiel est estimé entre 20 TWh et 73 TWh électrique en 2050 suivant les scénarios (étude Ademe, septembre 2014). Action 9 : promouvoir le déploiement de matériel de « cuisson propre pour tous » alimentés en gaz butane et propane ou par du biogaz issu de micro-méthaniseurs Comment : afin de pallier l’ensemble des problématiques environnementales et de santé humaine liées à l’utilisation de combustibles solides pour la cuisson, l’une des solutions est de substituer les combustibles solides par des combustibles gazeux dont la combustion est bien plus propre et
maîtrisable. À ce titre, les gaz butane et propane (sousproduits de l’extraction du gaz naturel et du raffinage du pétrole brut, dont la valorisation en tant qu’énergie permet d’accroître l’efficacité de l’ensemble de la chaîne gazière) s’inscrivent comme une énergie stockable particulièrement efficace pour répondre de manière vertueuse à l’usage cuisson des foyers, car peu polluante, facile d’utilisation et disposant d’une densité énergétique importante. Une autre possibilité est de produire du gaz naturel à partir de matières organiques, à l’aide de bio-digesteurs, solution énergétique particulièrement adaptée aux foyers ruraux éloignés des réseaux d’électrification dans les pays en développement, où la gestion des déchets est peu développée. Les résidus sortant du bio-digesteur sous forme de digestat pouvant également être utilisés comme de l’engrais biologique en substitution des pesticides. Potentiel : 1 milliard de personnes. Près de 540 millions de foyers à travers le monde, soit environ 2,8 milliards de personnes, utilisent des combustibles comme le bois ou le charbon de bois. Selon les projections 2015 et 2030 de l’Agence internationale de l’énergie, respectivement 445 millions et 730 millions de personnes devraient convertir une partie de leur consommation de biomasse vers la cuisson au gaz.
AERIUS
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DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL
GPL : une solution bénéfique à l’environnement Le passage d’un combustible solide à un combustible liquide ou gazeux donne accès à une énergie domestique moderne aux effets bénéfiques sur l’environnement et sur la qualité de vie. L’Association mondiale du GPL ambitionne cette transition pour un milliard d’individus.
«
Cooking for life », la campagne menée par l’Association mondiale du GPL (WLPGA) répond à l’action n° 9 de l’initiative sur le climat entreprise par l’Association française du gaz (AFG). Elle promeut le déploiement de matériel de « cuisson propre pour tous ». L’objectif visé est de faciliter la transition d’ici 2030 d’un milliard de personnes qui utilisent à ce jour pour la cuisson des combustibles solides vers le GPL à la combustion plus propre. Chaque année, 4,3 millions de personnes meurent de maladies causées par la pollution de l’air liée à la cuisson, sans compter les impacts environnementaux négatifs. Trois régions du monde sont principalement touchées : l’Asie de l’Est, le subcontinent indien et l’Afrique subsaharienne. L’exemple de l’Afrique En Afrique, les combustibles domestiques les plus couramment utilisés sont le bois et le charbon de bois. Leur usage participe à la déforestation du continent, véritable menace à long terme pour l’environnement et met en danger des millions de vies chaque année en raison des fumées toxiques qui s’en dégagent.
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Le GPL se présente comme une alternative énergétique intéressante pour différents aspects. Il n’émet pratiquement pas de particules ni de gaz à effet de serre. En outre, il est relativement facile à transporter, à stocker et à distribuer, ce qui permet de l’utiliser aussi bien dans des zones rurales éloignées que dans des zones urbaines mal desservies. Par ailleurs, son utilisation ne nécessite pas ou peu d’investissement dans la technologie et les infrastructures. Ces avantages économiques, sociaux et environnementaux en font une excellente source énergétique pour des millions de personnes sur le continent africain. Un déploiement progressif Depuis dix ans, l’usage du GPL n’a cessé d’augmenter en Afrique, passant de 8,5 millions de tonnes (Mt) en 2003 à 11,7 Mt en 2013, ce qui représente environ 4,5 % de la consommation mondiale. D’après les statistiques publiées par WLPGA, plus de 87 % du GPL consommé le sont pour un usage domestique. Le développement récent et soutenu de cette industrie dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne a démontré le potentiel sur le long terme pour cette région du monde. L’un des avantages du GPL est que son usage peut se développer graduellement. La première étape est le simple remplacement du combustible solide traditionnellement utilisé pour la cuisson par une bouteille de GPL reliée à un brûleur. Il devient alors possible d’ajouter un système d’éclairage fonctionnant au gaz. La deuxième étape est la mise en place d’une cuisinière dans le foyer alimentée à partir de bouteilles situées à l’extérieur. L’eau chaude, le chauffage et le refroidissement peuvent également compléter ce système basique. En outre, l’électricité et les appareils ménagers peuvent fonctionner à partir d’un générateur alimenté au GPL. La dernière étape est l’alimentation en énergie de plusieurs maisons, voire d’un quartier, grâce à un système de canalisations relié à un site de stockage central en GPL. Méline Le Gourriérec
CONVERGENCE
Gaz, renouvelables et électricité : une combinaison parfaite L’avenir ne sera pas fondé sur le monopole d’une seule énergie. La multiplicité des situations nécessitera une diversité des solutions. Par sa flexibilité et son efficacité, le gaz complète parfaitement les différentes énergies renouvelables. En outre, il est lui-même une énergie renouvelable à travers le biométhane. Avec le déploiement des réseaux intelligents et de l’énergie décentralisée, le gaz naturel est une solution parfaite pour produire localement de la chaleur et de l’électricité. Dans un contexte d’économies d’énergie et de développement de l’utilisation de l’électricité, coupler les réseaux de gaz et d’électricité apporte une solution qui évite les investissements massifs dans les réseaux d’électricité en utilisant ceux du gaz lorsqu’ils existent. Par ailleurs, la combinaison de la flexibilité de la production d’électricité au gaz avec l’utilisation des stockages de gaz et le potentiel du power to gas pourrait résoudre le problème du stockage de l’électricité.
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©Electrabel / DE BARSE Rudy
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CONVERGENCE
SYNERGIE GAZ ET ÉLECTRICITÉ
Power to gas : état des lieux des projets réalisés, en cours ou programmés visant à préparer l’industrialisation du procédé
L
e power to gas[1] (P2G) est une solution qui permet de répondre aux problématiques de stockage de l’électricité d’origine renouvelable. Dans ce contexte, de nombreux projets ont vu le jour en Europe avec un leadership marqué de l’Allemagne sur le sujet. La technologie se développe par étape et les projets power to gas sont aujourd’hui à différents stades de développement. Il peut s’agir en effet d’études de faisabilité, de projets de R&D ou de projets démonstrateurs et pilotes. Les études de faisabilité ont généralement pour but d’étudier la viabilité technico-économique du power to gas et les contraintes liées à l’injection directe d’hydrogène dans les réseaux de gaz. C’est le cas par exemple du projet britannique GridGas porté par ITM Power, National Grid et Shell. Les projets de R&D visent, quant à eux, à développer les technologies au cœur du procédé P2G pour optimiser le rendement et réduire les coûts de fabrication. Le projet français Minerve, initié par Engie et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), contribue ainsi au développement d’une technologie de réacteurs électrochimiques de co-électrolyse à haute température et de méthanation. Aujourd’hui, ce sont les projets pilotes ou démonstrateurs qui jouent un rôle essentiel pour préparer la commercialisation et l’industrialisation du procédé. Dans cet article, nous vous proposons un état des lieux de quelques projets pilotes significatifs. Les projets en Europe En Allemagne, les projets pilotes sont à un stade de développement avancé. Ils s’inscrivent en effet dans un contexte de développement fort des énergies renouvelables qui représentent aujourd’hui plus de 20 % du mix énergétique et devraient être portées à 35 % en 2020, 50 % en 2030 et même 80 % en 2050. Le besoin en solutions de stockage et en gestion de l’intermittence est donc vital et se traduit par un engagement politique important. Pour répondre à ces préoccupations, le producteur d’éner-
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gie allemand Enertrag a inauguré en 2011 à Prenzlau une centrale hybride qui produit de l’hydrogène à partir d’énergie éolienne. Cet hydrogène est injecté dans le réseau[2] et alimente des stations-service de Total pour véhicules à hydrogène. L’installation est couplée à une centrale biogaz, qui réinjecte de l’électricité sur le réseau lorsque la demande est plus importante. De son côté, l’énergéticien E.ON a construit une usine pilote de 2 mégawatts (MW) à Falkenhagen, au nord-est de l’Allemagne, basée sur le même concept de conversion d’électricité éolienne en hydrogène et d’injection dans le réseau national de gaz. L’installation a été mise en service en 2013 et une seconde centrale similaire est en cours de construction à Hambourg afin de valider une technologie d’électrolyse différente (mise en service prévue pour 2016). Plus surprenant, le constructeur automobile Audi s’intéresse aussi de près au P2G et a développé une installation de méthanation à Wertle, en Allemagne. En effet, Audi a lancé en 2013 la production d’une nouvelle version de sa célèbre A3 roulant au méthane de synthèse éolien aussi appelé « e-gas ». Le projet a été réalisé en partenariat avec une PME locale, Etogas (ex-SolarFuel) et l’Institut de recherche Fraunhofer IWES. L’installation de Wertle peut injecter dans le réseau une quantité de méthane permettant d’alimenter 1 500 voitures par an (roulant en moyenne 15 000 km par an). Plus récemment, en mai 2014, Siemens, The Linde Group et l’énergéticien Stadtwerke Mainz AG ont lancé la phase de construction du projet pilote Energiepark Mainz de 6 MW. Ce projet financé à 50 % par le ministère de l’Économie allemand produira en 2015 de l’hydrogène par électrolyse PEM (pour proton exchange membrane) avec injection dans le réseau de gaz local. En France, malgré une attente forte de signaux politiques et réglementaires qui permettraient de soutenir la généralisation de ces installations, d’importants projets de démonstration sont aujourd’hui en cours ou prévus.
CONVERGENCE
La plateforme Myrte (« mission hydrogène renouvelable pour l’intégration au réseau électrique »), première installation P2G sur le territoire français, est un projet de démonstration d’une solution de stockage d’électricité via des technologies hydrogènes. L’objectif final du projet est de lisser les fluctuations de la production d’électricité issue d’un champ solaire et d’assurer la sécurité du réseau électrique de la Corse. La centrale électrique photovoltaïque de 560 kilowatts-crêtes (kWc) est connectée à un système de stockage d’énergie développé par Hélion, une filiale d’Areva (électrolyseur, stockages d’hydrogène et d’oxygène et une pile à combustible). La plateforme est connectée au réseau électrique corse depuis le 16 décembre 2011. Suite à cette expérience acquise dans le stockage via le vecteur hydrogène, Areva a créé en mai 2014 avec CETH2 (filiale de Smart Energies) la co-entreprise Areva H2-Gen. Cette nouvelle société spécialisée dans la fabrication et le développement d’électrolyseurs PEM pour le power to gas et la mobilité hydrogène a pour ambition de devenir un « leader mondial de l’électrolyse ». D’autres énergéticiens français s’activent sur le sujet, à l’image d’Engie qui a initié fin 2012 à Dunkerque un projet P2G baptisé « Grhyd », dont l’objectif est d’expérimenter l’injection d’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel d’un nouveau quartier et l’injection d’hythane® (carburant
composé de 20 % d’hydrogène et 80 % de GNV) dans une station de bus GNV de la communauté urbaine de Dunkerque. Le projet a été officiellement lancé en janvier 2014 et devrait aboutir en 2018. Mais l’Allemagne et la France ne sont pas les seuls pays hôtes de projets démonstrateurs. D’autres pilotes sont actuellement en cours de développement, notamment en Italie, au Danemark et aux Pays-Bas. La PME danoise Electrochaea a ainsi lancé plusieurs installations de démonstration à différentes échelles, dont la dernière en date est la plus grande usine pilote P2G basée sur la méthanation biologique. Electrochaea développe en parallèle une étude de faisabilité pour un projet de centrale P2G (1 MW) au Royaume-Uni. En Italie, un consortium de sept partenaires européens, dont l’énergéticien Enel Ditribuzione et la PME iséroise McPhy, collaborent sur un projet d’installation pilote baptisé « Ingrid ». Cette centrale produira de l’hydrogène qui sera stocké sous forme solide puis réutilisé pour créer de l’électricité via une pile à combustible ou pour alimenter des clients industriels et des stations de chargement de véhicules. Le projet a débuté en 2014 dans le sud de l’Italie, une zone particulièrement fournie en champs éoliens et photovoltaïques. Enfin, c’est en Hollande que le plus gros projet de power to gas est annoncé. L’unité de production d’hydrogène par
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CONVERGENCE
© S.Aude-Ballaloide/Université de Corse
Plateforme Myrte, en Corse.
électrolyse de 12 MW pour des applications industrielles ou pour de l’injection réseau après une étape de conversion en méthane de synthèse est prévue pour 2016. Ce projet est coordonné par la fondation Energy Valley en partenariat avec Torrgas, Siemens et Gasunie. Il s’achemine vers un déploiement à l’horizon 2030, lorsque les leviers permettant d’atteindre la rentabilité auront été actionnés. Le power to gas comme solution de stockage à grande échelle est aujourd’hui en phase de démonstration. Les équipementiers et énergéticiens doivent lever les derniers verrous techniques (réduction des coûts, optimisation des rendements, des durées de vie et de la flexibilité du système) et réglementaires (sécurité, taux d’hydrogène acceptable dans les réseaux, etc.) pour assurer la viabilité du procédé. En parallèle, la mise en place d’un cadre permettant de valoriser les services rendus par le power to gas est nécessaire pour préparer au mieux un déploiement potentiel à l’horizon 2030. Charlotte de Lorgeril, senior manager énergies et environnement et Noël Courtemanche, consultant chez Sia Partners Article tiré de l’étude « Le power to gas, un outil de flexibilité pour accompagner la transformation du système énergétique ».
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20 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-2
[1] Le développement massif des énergies renouvelables soulève de nombreuses interrogations, notamment sur la gestion de l’intermittence de la production électrique, la gestion des pointes de consommation et la problématique du stockage de l’électricité. Plusieurs solutions sont aujourd’hui à l’étude pour y répondre. Le power to gas est l’une d’entre elles. Le principe consiste à transformer l’électricité fatale en hydrogène vert par électrolyse de l’eau. Cet hydrogène vert sert alors de vecteur énergétique pour différentes applications : production d’électricité, production de méthane de synthèse via une étape de méthanation, mobilité verte (hydrogène ou GNV), injection dans le réseau de gaz, etc. [2] Depuis 2013, l’hydrogène et le méthane de synthèse profitent des mêmes conditions d’injection réseau que le biogaz en Allemagne. Mais si l’Allemagne est aujourd’hui en avance, ceci s’explique par la plus grande proportion d’énergies renouvelables dans son mix électrique et des besoins en stockage plus importants.
MARCHÉS
Le gaz comme facteur de croissance pour les économies émergentes L’ensemble des qualités du gaz – disponible, abordable, efficace, acceptable et fiable – fait de cette énergie une pierre angulaire à la fois pour le développement des pays émergents et pour celui de nouvelles activités économiques. Autre avantage, le gaz est disponible partout sous forme gazeuse et/ou liquide, selon les infrastructures (gazoducs, méthaniers). En outre, le gaz peut être consommé dans différents secteurs – résidentiel, commercial ou industriel – et pour différents usages – production d’électricité ou encore carburant propre pour le transport.
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©GrDF / Grégory Brandel
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MARCHÉS
ANALYSE
Les ressources de gaz naturel dans le monde Contexte mondial Après être restées relativement stables en 2012, les réserves de gaz conventionnel ont augmenté très légèrement, de 0,5 % en 2013 pour atteindre un volume de 200 576 giga mètres cubes (Gm3) au 1er janvier 20141, ce qui représente une durée de vie de cinquante-neuf ans au rythme de consommation actuel. Les réserves gazières comprennent une portion de gaz non conventionnel, dont environ 4 800 Gm3 de gaz de schiste, situés principalement aux États-Unis. Les réserves gazières prouvées restent très concentrées dans deux régions : le Moyen-Orient (40 %) et la Communauté des États indépendants, CEI (33 %). La prédominance de ces deux régions s’explique par la présence de la plupart des gisements géants de la planète. La mise en œuvre d’une exploration spécifiquement gazière a contribué à une diminution assez rapide de la part du gaz associé, qui ne représente aujourd’hui plus qu’un quart des réserves mondiales. Il existe une inadéquation de la répartition des réserves relativement aux lieux de consommation. Les pays de l’Opep détiennent 47 % des réserves mondiales mais ne représentent que 19 % de la production. À l’inverse, les pays industrialisés de l’OCDE ne concentrent que 10 % des réserves mondiales alors qu’ils consomment 47 % du volume total. Au niveau national, trois pays possèdent à eux seuls plus de la moitié des réserves, à savoir la Russie (25 %), l’Iran (17 %) et le Qatar (12 %). Selon Cedigaz, les réserves prouvées de gaz naturel dans le monde ont augmenté de 15 % (+ 26 téra mètres cubes) ces dix dernières années. Les plus fortes augmentations ont été enregistrées au Turkménistan (découverte du gisement de Galkynysh), en Russie, aux États-Unis (effet gaz de schiste) et au Moyen-Orient. En revanche, l’Europe a observé un déclin notable (- 30 %) dû à l’épuisement des gisements matures de la mer du Nord. Il convient de noter que la production a augmenté plus fortement (+ 25 %) que les réserves sur la même période. Les découvertes et réévaluations de champs existants ont permis de remplacer la production à hauteur de 175 % en moyenne sur la période. Mais ce taux de remplacement affiche une tendance baissière depuis plusieurs années qui souligne un manque d’investissement en explorationproduction dans les pays émergents. Il est donc essentiel
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de pouvoir renouveler les réserves actuelles de gaz naturel grâce aux nouvelles découvertes et au développement des vastes ressources qui restent à découvrir. En effet, les réserves prouvées de gaz ne représentent qu’une petite partie des ressources totales. L’exploration gazière étant moins mature que celle du pétrole, les ressources de gaz naturel sont considérables. Au total, les ressources techniquement récupérables de gaz naturel sont estimées à plus de 800 téra mètres cubes2, ce qui représente environ deux cent quarante ans de consommation au rythme actuel. Les ressources de gaz sont donc largement suffisantes pour apporter une contribution majeure à l’industrie énergétique du XXIe siècle. À l’image des réserves actuelles, les ressources de gaz conventionnel sont concentrées dans deux grandes zones : l’Eurasie et le Moyen-Orient, qui présentent par ailleurs une instabilité sur le plan économique et politique. La géopolitique va donc s’inviter de plus en plus sur la scène gazière. Mais l’essor des gaz non conventionnels a modifié notre vision de la répartition des ressources gazières mondiales. Les ressources en gaz non conventionnel3 sont estimées à environ 340 Tm3, représentant cent ans de consommation. Elles sont réparties de la manière suivante : 211 Tm3 de gaz de schiste, 50 Tm3 de gaz de charbon et 81 Tm3 de tight gas. Ces ressources sont encore très incertaines et appelées à évoluer, mais elles laissent espérer un potentiel considérable. Si leur potentiel était prouvé et exploitable aux conditions économiques du moment, les gaz de schiste en particulier permettraient de doubler le niveau actuel des réserves prouvées de gaz. Comme le montre ce graphique, la distribution des ressources en gaz non conventionnels apparaît plus équilibrée sur la planète. En dehors de l’Amérique du Nord, il existe un potentiel particulièrement prometteur de gaz de schiste en Asie-Océanie, en Amérique latine et en Afrique. D’après le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) 2013, la Chine serait le pays le mieux doté en gaz de schiste, devant l’Argentine, l’Algérie, les États-Unis, le Canada, le Mexique, l’Australie et l’Afrique du Sud. Il est clair que l’enjeu économique et politique des gaz non conventionnels est majeur. Les gaz non conventionnels vont permettre de diversifier l’approvisionnement et de limiter la dépendance externe qui s’accroît sur les grands
MARCHÉS Ressources techniquement récupérables de gaz naturel par type et par région, fin 2013 (Tm3)
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marchés consommateurs, comme l’Europe et l’Asie. Par ailleurs, ils conduisent l’Amérique du Nord sur la voie de l’autosuffisance avant que cette région ne devienne exportatrice nette de GNL. Le rôle essentiel que seront amenées à jouer les ressources gazières pour répondre à la croissance de la demande et pallier les déséquilibres régionaux justifie l’intérêt d’examiner à quelles contraintes elles sont confrontées. Défis et perspectives d’avenir Bien que les ressources de gaz naturel soient abondantes, leur mise à disposition et leur commercialisation sur les marchés internationaux soulèvent des défis technologiques, environnementaux, économiques et politiques. Les investisseurs doivent progressivement se tourner vers des gisements dont les conditions d’exploitation sont souvent plus complexes et plus coûteuse (zones frontières, Arctique, gaz non conventionnel, gaz acide, offshore profond…). L’exemple du Moyen-Orient est frappant. Dans cette région, la production tend à se déplacer des gisements de gaz associé vers des gisements plus coûteux (5 à 10 dollars/MBTU) de gaz non associé, offshore et souvent riche en gaz acide. Par ailleurs, l’éloignement entre les centres de production et de consommation nécessite la mise en place de projets d’infrastructures de transport à forte intensité capitalistique. La nécessité d’améliorer l’économie des projets va donc se renforcer à l’avenir. L’exploitation des gaz non conventionnels fait face à des contraintes variées, de nature économique, technique, environnementale et d’acceptabilité sociale. Il est donc nécessaire d’appréhender au mieux les ressources gazières et de pouvoir les exploiter dans de bonnes conditions, via la mise en œuvre de technologies appropriées et d’un cadre réglementaire adapté, afin de conduire de manière optimale la transition énergétique. Dans le scénario de référence de Cedigaz4, la production mondiale de gaz naturel augmente fortement de 1,8 % par an sur la période 2013-2035. Elle devrait croître de manière significative dans toutes les régions à l’exception de l’Europe, où elle entame un déclin irréversible. Les gains
Sources : Cedigaz, BP, BGR, O&GJ, US EIA/ARI, USGS, AIE.
de production les plus élevés sont attendus en Asie-Océanie (gaz non conventionnels en Chine et en Australie), au Moyen-Orient (Iran, Qatar, Arabie saoudite), aux États-Unis (gaz de schiste) et en Russie. De nouvelles zones d’activité vont contribuer à la croissance de l’offre mondiale, comme l’Afrique de l’Est et la Méditerranée orientale. Par ailleurs, les gaz non conventionnels expliquent 60 % l’augmentation de la production mondiale et vont représenter 32 % du volume total en 2035 (contre 19 % en 2013). La mise à disposition de réserves de gaz à un prix compétitif par rapport aux autres énergies concurrentes représente un défi que l’industrie devra sans cesse relever. Dans les marchés émergents, la réduction des subventions et les réformes des prix domestiques font partie des conditions nécessaires permettant l’exploitation de nouvelles réserves. Armelle Lecarpentier, chef économiste, Cedigaz 1
Chiffres tirés de l’analyse Cedigaz « Natural Gas in the World », 2014. 2 3
World Energy Outlook, AIE, 2014.
Les hydrates de méthane sont exclus des calculs de ressources. 4
« Medium and Long Term Natural Gas Outlook », février 2015.
Cedigaz Cedigaz (Centre d’information international sur le gaz naturel) est une association internationale créée en 1961 par IFP Énergies nouvelles et un groupe de compagnies gazières internationales. Cette association regroupe aujourd’hui environ 90 membres dans le monde, associant la plupart des grandes compagnies pétrolières et gazières, des organisations nationales et internationales, des banques, des consultants, des entreprises d’ingénierie et des fournisseurs d’équipement. Dédiée à l’information sur le gaz naturel, Cedigaz collecte et analyse des données économiques de manière exhaustive et critique.
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Gaz d’aujourd’hui • n 2015-2 • 23
MARCHÉS
TRANSPORT ROUTIER
Gaz : les carburants alternatifs État des lieux du développement dans le monde de l’utilisation de gaz – gaz de pétrole liquéfié (GPL) et gaz naturel – comme carburant alternatif.
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es prix élevés de l’essence et du gazole, les impacts environnementaux et la volonté de nombreux pays d’être moins dépendants des importations en pétrole sont autant de raisons qui ont poussé au développement de carburants alternatifs : le GPL et le gaz naturel. Le gaz de pétrole liquéfié Contrairement aux idées reçues, le GPL est composé de deux gaz présents à l’état naturel : le butane et le propane, qui viennent à 70 % des champs de gaz. Le GPL peut donc être aussi naturel que le méthane, plus connu sous le nom de « gaz naturel ». À ce jour, près de 25 millions de véhicules roulent au GPL à travers le monde et environ 70 000 sites de ravitaillement sont comptabilisés. La consommation mondiale de GPL carburant a connu une forte augmentation au cours des dix années, atteignant 25,8 millions de tonnes (Mt) en 2013, soit une hausse de 9,4 Mt (+ 57 %) par rapport au niveau de 2003. Toutefois, les tendances diffèrent sensiblement selon les pays. Certains ont vu leur marché se contracter en 2013, tandis que d’autres ont fortement progressé. À ce jour, le GPL carburant est utilisé par de nombreux pays : en Asie (Hong-Kong, Japon, Corée, Inde, Vietnam) ; mais également sur le continent américain (États-Unis, Canada, Pérou, Mexique) et en Europe, de la Turquie à la Russie en passant par l’Italie, la Pologne… Le succès du GPL carburant s’explique principalement par la constance des politiques d’incitation des gouvernements pour encourager son développement et répondre au problème de la pollution des zones urbaines. La Corée a été l’un des premiers pays à promouvoir l’utilisation du GPL carburant. La demande a bondi dans les années quatrevingt-dix en raison d’un soutien gouvernemental appuyé, notamment par le biais d’avantages fiscaux. C’est au début des années deux mille que la décroissance a été constatée, à la suite d‘un changement de politique qui visait à augmenter les recettes provenant des taxes sur les carburants. Celles sur le GPL ont crû petit à petit de façon à réaligner son prix à la pompe sur ceux du diesel et de l’essence. Malgré ces freins, la demande de GPL carburant a continué à croître. En 2013, la consommation était estimée à 14 % de la consommation totale de carburant pour les transports routiers. Les voitures fonctionnant au GPL représentent environ 13 % du parc national. En Turquie, c’est la levée de l’interdiction des véhicules GPL à la fin des années quatre-vingt-dix qui a engendré une croissance spectaculaire de la demande. Fin 2013, 27 % de la flotte totale de véhicules roulaient au GPL. La plupart sont
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des anciens véhicules à essence qui ont été convertis. Depuis 2006, la Turquie compte environ 300 000 conversions par an. En revanche, aux États-Unis, malgré les encouragements prodigués par les États à convertir les véhicules et malgré l’installation de stations de ravitaillement, le marché du GPL carburant reste insignifiant : 0,1 % des ventes de carburant. Son prix à la pompe, plus élevé que celui des carburants classiques, est la principale raison de cette indifférence. Avec l’avancée des travaux de R&D pour développer le biopropane, le GPL comprendra prochainement une part de renouvelable. Le gaz naturel À ce jour, l’utilisation du gaz naturel dans le secteur du transport reste limitée. Toutefois, la demande augmente rapidement, les dernières données mondiales relevées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montrent qu’à la fin de 2012 16,7 millions de véhicules roulaient au gaz naturel. 80 % se trouvent en Iran, au Pakistan, en Argentine, au Brésil, en Chine, en Inde et en Italie. L’Argentine et le Brésil détenaient en juin 2012 respectivement 13 % et 10 % du parc mondial de véhicules GNV. En Europe, l’Italie a été le premier pays à s’intéresser au GNV pour valoriser les ressources nationales de gaz naturel. Le parc italien compte près de 800 000 véhicules. Conjointement à l’augmentation de la flotte mondiale de véhicules au gaz naturel, des stations de ravitaillement ont été installées, passant de moins de 15 000 en 2008 à plus de 21 000 fin 2012. Dans son Word Energy Outlook 2014, l’AIE prévoit un développement du gaz naturel dans le secteur du transport routier de 5,1 % par an, ce qui ferait passer la consommation de 40 BCM (billion cubic meters) en 2012 à 160 BCM en 2040. À ce jour, près de 40 % de la croissance de l’usage du gaz naturel pour le transport routier se concentre aux États-Unis et en Chine. La Chine comptait près de 3 millions de véhicules sur les routes à la fin de l’année 2013. Parmi eux, 169 000, principalement des camions et des bus, sont alimentés en GNL. De plus, la Chine développe rapidement ses infrastructures de ravitaillement : 1 700 stations ont été installées en 2013 pour un total de 4 500, dont 1 900 pour les véhicules alimentés au GNL. Malgré le fort potentiel du gaz naturel carburant, l’AIE rappelle qu’un soutien politique énergique, un investissement dans les infrastructures gazières et des aides pour encourager les clients à passer au gaz naturel carburant sont nécessaires pour que l’offre gaz naturel carburant pénètre le marché.
RESSOURCES HUMAINES
Le capital humain pour le futur de l’industrie gazière L’industrie gazière a fait un constat clair : elle doit attirer les jeunes professionnels pour remplacer les précédentes générations d’actifs. En effet, la filière du gaz naturel s’est épanouie au milieu des années soixante avec les premiers grands contrats d’importation-exportation de gaz néerlandais et russe, puis au milieu des années soixante-dix avec la multiplication de sources nouvelles (Algérie et Norvège). Elle est, à présent, une industrie mondiale. L’objectif aujourd’hui est de développer les activités sur la chaîne gazière, en amont comme en aval. Il faut donc attirer les meilleurs chercheurs, managers et techniciens de façon à répondre aux nouveaux enjeux de cette industrie en croissance. À ce jour, le personnel gazier reste majoritairement masculin. Augmenter le nombre de femmes salariées est également une nécessité pour le secteur. Cela exige d’améliorer la communication et d’attirer les jeunes femmes vers des études scientifiques et techniques.
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RESSOURCES HUMAINES
LE PERSONNEL GAZIER
Le talent comme priorité S
elon les prévisions, la demande énergétique mondiale va augmenter d’environ 37 % d’ici 20401 et la part de gaz naturel va s’accroître plus rapidement que tous les autres combustibles fossiles. En effet, on prévoit d’ici 2030 que le gaz naturel deviendra le combustible leader dans le bouquet énergétique de l’OCDE. L’investissement global cumulé nécessaire pour satisfaire les besoins énergétiques mondiaux au cours des deux prochaines décennies est estimé à plus de 48 milliards de dollars2. Les sociétés gazières assument une grande responsabilité dans la mobilisation du capital nécessaire et l’utilisation effective d’une main-d’œuvre hautement qualifiée pour diriger et gérer de manière optimale les actifs extrêmement précieux dans le but de répondre à la demande énergétique mondiale. Par ailleurs, au vu des attentes croissantes de la société à l’égard de la responsabilité environnementale et sociale, les entreprises gazières devront redoubler d’efforts pour conserver leur droit d’opérer et conserver l’acceptation du public. Afin d’assurer la livraison du gaz naturel en toute sécurité et de manière fiable, l’industrie gazière doit attirer et former les employés les plus compétents. Les professionnels du gaz devront être capables de fournir des solutions non seulement techniquement possibles et économiquement efficaces, mais qui seront aussi acceptées par la société. La compétition pour acquérir un personnel talentueux augmentant sur le marché du travail mondial, l’industrie gazière doit réaffirmer son engagement pour garantir la disponibilité constante du capital humain qualifié. L’industrie doit incontestablement comprendre que toute sous-performance pro1 - Pourcentage de femmes employées dans les effectifs 27,8 %
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Sources : UIG, TF1.
venant du facteur humain se traduit par un gaspillage qui doit être compensé par des investissements en capital supplémentaires, proportionnellement au déficit humain. Six ans plus tôt, l’UIG a mis sur pied un groupe de travail (Task Force 1 - Ressources humaines - TF1) et l’a chargé de comprendre les problèmes clés impactant l’attraction, le développement et la rétention de talent dans l’industrie gazière. Tous les trois ans, la TF1 réunit une équipe de cinquante à soixante spécialistes en ressources humaines et de professionnels du gaz issus des entreprises gazières leaders dans le monde, afin d’élaborer un rapport de référence indépendant consacré au capital humain dans l’industrie du gaz. Le rapport TF1 de 2015 « Delivering on Talent » (le talent avant tout) sera lancé au cours de la 26e conférence mondiale sur le gaz, qui se tient à Paris au mois de juin. S’agissant d’une somme d’informations concernant le capital humain dans l’industrie du gaz, il constitue une lecture très enrichissante pour tous les professionnels RH en général, ainsi que pour les dirigeants du secteur énergétique qui mettent l’accent sur la stratégie. Les femmes dans l’industrie gazière aujourd’hui Au cours de l’atelier consacré aux femmes dans l’ingénierie organisé à Paris par l’Unesco et l’UIG, M. Getachew Engida, directeur général adjoint de l’Unesco, a déclaré qu’« aucun pays ne pouvait ignorer 50 % de ses ressources humaines ». La TF1 est persuadée que l’industrie du gaz est concernée elle aussi. Par opposition à ce qui est mentionné ci-dessus, le rapport TF1 montre que les femmes ne représentent actuellement qu’un faible pourcentage de la main-d’œuvre dans l’industrie gazière, qu’elles ont majoritairement tendance à occuper des postes non techniques/dans le support et qu’elles sont largement absentes aux postes de cadres. Les illustrations 1 montre que l’industrie du gaz continue de rester une industrie à domination masculine où trois employés sur quatre sont des hommes et plus de 95 % des dirigeants sont des hommes dans plus de la moitié des sociétés gazières. De plus, les femmes manifestent à l’égard de l’industrie du gaz significativement moins d’intérêt que les hommes. L’illustration 2 indique qu’environ 60 % des entreprises dans le monde voient moins de 30 % de femmes postuler à leurs offres de travail. Malgré les faibles résultats présentés ci-dessus, les sociétés gazières semblent faire de leur mieux pour s’adapter au personnel féminin une fois qu’il a rejoint le secteur. La vaste majorité du personnel féminin travaillant dans l’industrie
RESSOURCES HUMAINES
2 - Pourcentage de postulantes par rapport au total de candidatures reçues par région Monde Moyen-Orient et Afrique Europe Asie Amériques
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gazière a le sentiment que le secteur du gaz peut effectivement répondre à leurs attentes professionnelles. Par ailleurs, bien que les sociétés gazières embauchent en moyenne considérablement plus d’hommes que de femmes, ce sont les femmes qui ont tendance à rester le plus longtemps au sein de l’entreprise. Le taux de départs moyen chez les femmes est significativement inférieur à celui de l’ensemble de l’entreprise. Que les choses soient claires : l’industrie du gaz s’efforce de créer un environnement plus favorable aux femmes. Comme l’illustration 3 le montre, les trois-quarts des entreprises du gaz dans le monde ont mis en œuvre un ou plusieurs programmes spéciaux visant à assister leurs employées. La plupart de ces programmes se concentrent sur les femmes revenant de congé maternité. Cependant, ces efforts semblent trop souvent timides, inefficaces même à un certain degré et globalement ils ne suffisent pas à faire de l’industrie gazière une industrie favorable aux femmes. Afin de remédier à ces circonstances, les entreprises gazières ne doivent pas limiter leurs actions à ce qui leur est confortable, mais doivent étendre leurs efforts à ce qui est actuellement requis.
21-30 %
31-50 %
51 %
Sources : UIG, TF1.
Le rapport TF1 s’évertue à montrer que l’industrie du gaz peut devenir plus attractive et plus adaptée pour les femmes. Nos recherches suggèrent que pour attirer plus de personnel féminin, la première étape est de communiquer davantage sur le fait que les femmes peuvent trouver de bonnes opportunités au sein de l’industrie gazière. Afin d’être perçue comme favorable aux femmes, l’industrie du gaz doit d’abord mettre la priorité sur une plus grande flexibilité offerte aux femmes, en facilitant leur intégration pour leur permettre de réussir leur carrière professionnelle et leur vie de famille. Marius Popescu Managing director, Energy Brains Consulting 1 Agence internationale de l’énergie, « Perspectives énergétiques mondiales 2014 ». 2 Agence internationale de l’énergie, « Perspectives mondiales de l’investissement dans le secteur de l’énergie 2014 ».
3 - Programme de reconnaissance et d’encouragement à destination du personnel féminin 4 programmes 3 programmes
Aucun programme
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24 %
2 programmes
20 %
26 %
13 %
53 %
14 %
Réseau professionnel actif dédié au personnel féminin
Programme d’intégration actif en place pour le personnel féminin
Programme spécial d’accompagnement et de coaching pour le personnel féminin
Programmes spéciaux pour les femmes de retour de congé maternité
Autres
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14 %
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0 1 programme
Sources : UIG, TF1.
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RESSOURCES HUMAINES Youth Event sur Twitter : #WGC15YE
YOUTH EVENT
Bienvenue à la jeunesse Conjointement au Congrès mondial du gaz organisé à Paris se tient la seconde édition du Programme jeunes. Interactivité, réseau professionnel, échanges, conférences… : les 3, 4 et 5 juin sont dédiés à l’avenir du secteur gazier. Paris invitent l’ensemble des participants à découvrir le programme et à se rencontrer. Puis, du mercredi 3 au vendredi 5 juin, rencontres et échanges sont à l’ordre du jour ainsi que des conférences animées par des intervenants de haut niveau, tous issus de l’industrie gazière ou, plus largement, de celle de l’énergie. Des réunions en petits groupes avec des personnalités du secteur gazier - notamment des femmes - sont également prévues. Objectif : montrer par le biais de ces témoignages des modèles de réussite et les multiples opportunités que l’industrie du gaz peut offrir à de jeunes professionnels. À l’occasion de cet événement mondial, un système interactif est déployé afin de faciliter les échanges entre les conférenciers et les jeunes participants. À partir de smartphones ou de tablettes numériques, il est possible de poser des questions, de voter ou de répondre à des enquêtes.
L’équipe organisatrice.
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Qui mieux que les jeunes pour expliquer aux dirigeants comment les attirer et les retenir dans les métiers de la filière gazière ! » souligne Marc Mopty, organisateur du Programme jeunes du Congrès mondial du gaz 2015. Cette manifestation, conçue par une équipe d’une dizaine de jeunes professionels, vise à réunir quelque 200 étudiants et professionnels âgés de 20 à 35 ans venus de toute la planète. L’objectif est de leur montrer les opportunités et les défis qu’ouvre l’industrie gazière à leur génération. Cet événement est une occasion unique d’échanger avec les leaders de l’industrie et avec d’autres jeunes venant d’entreprises variées et des quatre coins du monde. Conférences, ateliers, rencontres… Le programme de cette manifestation jeunesse s’étend sur trois jours et s’articule autour de deux thèmes majeurs : « l’énergie pour tous : le rôle du gaz dans le développement durable » et « attirer et retenir les jeunes talents, en particulier les femmes : un défi majeur pour l’industrie gazière ». Avant de se lancer dans les ateliers et autres conférences, une cérémonie d’ouverture suivie d’une soirée au cœur de
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28 • Gaz d’aujourd’hui • n 2015-2
Des équipes s’affrontent Des ateliers sont organisés sur les deux thèmes majeurs du programme. Pour chacun d’eux, des groupes sont constitués et mis en compétition. Un mois avant le début du congrès, les participants ont été informés du thème de leur atelier afin de pouvoir commencer à travailler en équipe. Dans le cadre de cette compétition, ils ont accès à des conférences en lien avec leur sujet organisées par le congrès mondial. C’est l’occasion pour eux de montrer qu’ils ont des solutions, une vision de l’industrie gazière et de rappeler qu’ils représentent l’avenir du secteur. Ces travaux les mèneront à développer leur point de vue et à présenter sous différentes formes des produits livrables. Le jury sélectionnera les finalistes dans l’après-midi du jeudi 4 juin. Le vendredi, une cérémonie de clôture mettra fin au Programme jeunes. Après un bref résumé de cet événement de trois jours, l’équipe finaliste de chaque atelier devra présenter son travail devant six cents délégués du congrès mondial. Le public sera alors en mesure de désigner l’équipe lauréate qui sera récompensée par des dirigeants de haut niveau. La journée se terminera lors de la cérémonie de clôture du congrès par la passation de la présidence de l’Union internationale du gaz à l’équipe américaine, qui a d’ores et déjà prévu de réitérer le Programme jeunes. Le soir, l’organisation de la Farewell Party sera l’occasion de se réunir dans une ambiance conviviale. M.L.G.