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La Gambie s’engage contre la déforestation

nigérian », le foisonnant et inventif Nollywood. Depuis le 5 mai, la plate-forme américaine diffuse une série coproduite avec le studio nigérian EbonyLife : Blood Sisters, de Biyi Bandele et Kenneth Gyang (un thriller sur fond de dénonciation du fléau des violences conjugales). Le studio vient par ailleurs de lancer à Lagos une école de cinéma, Ebony Life Creative, dans le but de former les talents locaux et de poursuivre l’exportation de Nollywood. « Bien que l’écart entre Showmax et Netflix se réduise, le faible taux de pénétration » des plates-formes de streaming en Afrique subsaharienne, combiné au lancement de nouveaux acteurs en 2022 tels que Disney+, Baze (Safaricom, Kenya) et KIWI (Côte Ouest audiovisuel, Côte d’Ivoire), suggère que la concurrence va s’intensifier entre plates-formes africaines et internationales », note Dataxis.

Face au streaming, la télévision payante n’est pas en reste : le cabinet britannique Digital TV Research estime que la clientèle des chaînes payantes en Afrique subsaharienne va progresser de 50 % ces prochaines années, pour atteindre environ 50 millions d’abonnés en 2026. Ici aussi, le sud-africain MultiChoice se place dans le trio de tête, derrière le chinois StarTimes, mais devant le français Canal+. Le 5 juillet, le groupe de Vincent Bolloré a par ailleurs annoncé l’acquisition de Zacu Entertainment, leader de la production et de la distribution audiovisuelle au Rwanda, disposant « de plus de 500 heures de nouveaux films et séries produits par an et d’un catalogue de 700 heures », précise Canal+. Présente depuis dix ans déjà au pays des mille collines, la chaîne entend aussi « lancer une chaîne de fiction 100 % en kinyarwanda », la langue nationale. ■ La Gambie a annoncé début juillet la suspension d’absolument toutes les exportations de bois, et ce jusqu’à nouvel ordre. Les autorités appellent aussi les citoyens à signaler « les cas présumés de destruction de l’environnement, de coupes d’arbres protégés, de feux de brousse, d’empiètement de forêt ». Plus aucune grume (tronc coupé et élagué) ne doit quitter le port de Banjul, devenu ces dernières années une plaque tournante du trafic illégal, principalement à destination de la Chine, du bois de rose et du bois de vène (pterocarpus erinaceus, également connu sous le nom de palissandre). Il y a deux ans, le transporteur maritime français CMA CGM, alerté par des défenseurs de l’environnement, avait cessé d’embarquer sur ses navires des grumes depuis le port gambien. Les forêts de ce petit pays (11 300 km2) ne suffisant plus, les trafiquants ont pris l’habitude de traverser la frontière pour s’en prendre aux troncs de la Casamance sénégalaise. Depuis plusieurs années, militants écologistes et élus sénégalais y dénoncent le trafic de bois précieux, au profit notamment de mouvements séparatistes locaux. Exilé en Guinée équatoriale, l’ancien président gambien Yahya Jammeh (1996-2017) est soupçonné d’avoir été impliqué dans le trafic de bois avec un négociant suisso-roumain, Nicolae Bogdan Buzaianu : fin juin, le ministère de la Justice helvétique a ainsi formulé à la Gambie une « demande d’entraide judiciaire » dans le cadre d’une procédure pour « crimes contre l’environnement ». ■

Le port de Banjul est devenu ces dernières années une plaque tournante du trafic illégal. La Gambie s’engage contre la déforestation

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