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Record d’investissements directs étrangers au Rwanda
Pour y faire face, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du royaume mise notamment sur des usines de dessalement d’eau de mer (celle d’Agadir, érigée en trente-six mois, doit à terme traiter 400 000 m3 par jour) ainsi que sur la traque des fuites dans le réseau de canalisations.
L’eau est un enjeu majeur de développement durable pour le Groupe OCP. L’engagement du groupe en matière de gestion durable des ressources hydriques a pris davantage d’ampleur depuis la mise en place en 2008 d’une « stratégie Eau », reposant sur la rationalisation de la consommation de l’eau dans tout le processus de production et sur la priorisation de la mobilisation des ressources en eaux non conventionnelles.
En 2021, 30 % des besoins en eau d’OCP ont été satisfaits à partir de sources dites « non conventionnelles » (issues du dessalement de l’eau de mer ou du traitement des eaux usées urbaines). Le Groupe OCP accélère son programme « Eau » afin de se dispenser à 100 % de l’utilisation de l’eau conventionnelle d’ici 2026 : « Ce programme a été conçu pour satisfaire tous nos besoins industriels en eau à partir des ressources non conventionnelles », explique le groupe. « Nous utilisons les eaux usées d’origine urbaine, une fois traitées, dans le lavage du phosphate. » Trois stations d’épuration ont été construites sur les sites OCP de Khouribga, Benguerir et Youssoufia, afin de valoriser plus de 10 millions de m3 par an. Deuxième source d’eau non conventionnelle de cette stratégie : le dessalement de l’eau de mer. « Notre complexe à Jorf Lasfar est desservi par l’une des plus grandes stations de dessalement du pays », avec une capacité de 25 millions de m3 par an, à terme
Le pays a reçu 3,7 milliards de dollars d’IDE en 2021. L’agence de notation financière Fitch Ratings juge cependant sa dette « très risquée ».
Le Rwanda a enregistré 3,7 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2021, contre 1,3 milliard l’année précédente. Un nouveau record pour ce pays enclavé d’environ 13 millions d’habitants pour 26 000 km2. « La performance de 2021 démontre les gains de nos efforts de relance économique », s’est félicitée Clare Akamanzi, présidente du Rwanda Development Board (RDB).
En 2015, Kigali s’est doté d’un nouveau code des investissements afin d’offrir des allégements fiscaux et autres incitations aux investisseurs étrangers, une stratégie qui semble payer. « Réaliser cet exploit contre toute attente » en raison de l’impact de la pandémie sur les échanges mondiaux, est « un signe de la confiance continue des investisseurs dans le Rwanda », pour Clare Akamanzi. Selon le RDB, les secteurs de la construction, de l’immobilier et de l’industrie représentent 72 % du montant des investissements de l’année. En pleine renaissance après le génocide de 1994, le pays des mille collines mise aussi sur ses atouts touristiques (parcs nationaux, bon réseau routier et sécurité), sponsorisant des publicités « Visit Rwanda » sur les maillots des footballeurs d’Arsenal et du PSG. Un bémol cependant : l’agence de notation Fitch Ratings, si elle reconnaît les « efforts de gouvernance » de Kigali, a estimé début mai que la dette du pays demeure « très risquée ». Pour la première fois depuis une décennie, la Banque centrale du Rwanda a augmenté ses taux directeurs, afin de limiter l’inflation qui frappe tout le continent. ■ étendu à 40 millions. Le groupe compte aussi déployer de nouvelles unités mobiles de dessalement sur ses sites de production d’engrais. Enfin, l’innovation et la recherche & développement étant au cœur de la stratégie de croissance d’OCP, plusieurs projets sont lancés avec des partenaires tels que l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), afin de développer des solutions disruptives d’optimisation
d’eau et recourir aux technologies de traitement d’eau les plus durables. En Afrique du Nord, les disponibilités en eau par habitant ont diminué de plus de 30 % en vingt ans, à cause des effets conjugués du réchauffement climatique et de la démographie : au Maroc, 600 m3 d’eau par an et par habitant sont désormais disponibles, contre 2 600 dans les années 1960. ■