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La Namibie mise sur l’hydrogène vert
et urgent à l’heure actuelle. Nous devons donc nous hisser à la hauteur de ce défi en créant des opportunités de croissance tout au long de la chaîne de valeur en Afrique, a déclaré le PDG d’Ecobank, Ade Ayeyemi. Notre partenariat avec Mastercard intervient opportunément pour accélérer l’accès des petits exploitants aux services financiers », indispensables à la réalisation du plein potentiel agricole du continent. Selon le cabinet McKinsey, alors que 60 % de la population d’Afrique subsaharienne est composée de petits exploitants agricoles, seuls 3 % bénéficient d’un crédit bancaire. Un sous-financement qui limite l’aptitude de l’écrasante majorité des petits paysans à surmonter une période de mauvaise récolte ou de chute des cours. Ce partenariat permettra « de rendre l’agriculture en Afrique plus rentable, plus compétitive et plus résiliente, contribuant ainsi à la croissance économique du continent », estime Ade Ayeyemi. Farm Pass fait partie intégrante de Community Pass, une plate-forme numérique via laquelle Mastercard entend connecter à l’économie numérique 1 milliard de personnes et 50 millions de micro et petites entreprises d’ici 2025.
Ce partenariat « s’inscrit dans l’esprit de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence », approuvée par la Banque africaine de développement (BAD) afin « d’aider les pays à stimuler la production et la productivité des principaux produits de base sur le continent », a précisé Solomon Quaynor, vice-président de la BAD chargé du secteur privé. L’initiative vise à mobiliser 1,5 milliard de dollars en deux ans afin d’accroître la production agricole continentale, l’approvisionnement en céréales étant mis à mal par le conflit en Ukraine. ■
Le pays est doté d’un gigantesque potentiel en énergie solaire.
L’idée est de le produire à partir du soleil et de l’eau de mer, puis de l’exporter vers Europe.
Avec 3 500 heures de soleil par an, la Namibie (2,5 millions d’habitants) est dotée d’un gigantesque potentiel en énergie solaire. Or, elle importe 60 à 70 % de son électricité depuis l’Afrique du Sud – et notamment de ses centrales à charbon. Durement impacté par le réchauffement climatique (sécheresses et inondations s’y succèdent), le pays ne veut plus dépendre des énergies fossiles de son voisin : les autorités souhaitent donc se lancer dans la production d’hydrogène « vert » (issu des énergies renouvelables). Le principe est de produire de l’électricité avec l’énergie solaire, puis de procéder à la désalinisation et à l’électrolyse d’eau de mer, afin de détacher l’hydrogène des molécules d’eau. Sur la côte sud du pays, à Tsau Khaeb, le groupe industriel allemand Enertrag bâtit une centrale apte à produire 5 000 MW et 300 000 tonnes d’hydrogène vers 2026. Cet hydrogène pourrait ensuite être exporté vers l’Europe : l’UE cherche en effet à réduire sa dépendance au gaz russe et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, elle devrait importer 10 millions de tonnes d’hydrogène par an. Afin de convaincre les investisseurs européens, une importante délégation namibienne s’est rendue en mai à Paris, à Berlin, à Davos (au Forum économique mondial) ainsi qu’à Rotterdam (au World Hydrogen Summit). Berlin a déjà promis une enveloppe de 40 millions d’euros, estimant que la Namibie pourrait produire un hydrogène entre 1,5 et 2 euros le kilo, soit le prix le plus compétitif au monde. ■