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OUIDAH SIDE STORY
Dans le dernier film de Jean Odoutan, des ENFANTS DES RUES DU
TAMBOUR TAM-TAM A FAIT
FORTUNE à Paname, et le chantier de la rutilante maison qui l’attend à Ouidah suscite des envies de départ chez quatre enfants qui vivent dans la rue. Âgés de 12 à 14 ans, plus ou moins orphelins, sans les papiers nécessaires pour aller à l’école, ils sont suivis de près par la caméra de Jean Odoutan pour une comédie musicale en mouvement, au rythme de leurs menus larcins mais aussi de leur prestation en quatuor, chantant et dansant pour obtenir quelques francs. « Voilà les chapardeurs ! », « Les p’tits Macron ! » entend-on sur leur passage. Quelques flash-back en noir et blanc nous racontent l’origine de leur malheur, mais le réalisateur (qui a lui-même connu la rue) nous montre surtout la vitalité et la bonne humeur de ces gamins. À tel point que lorsque le drame menace de survenir, on a du mal à y croire. Le fondateur du festival Quintescence et de l’Institut cinématographique de Ouidah, réalisateur notamment de La Valse des gros derrières (2002), signe une nouvelle charge sociale et burlesque, près de quinze ans après le tournage de son dernier long-métrage, Pim-Pim Tché : Toast de vie ! Il lui a fallu des années d’écriture et des mois de travail auprès de ces jeunes pour mettre au point cette comédie rythmée par la tchatche et les percussions corporelles. Ces petits aventuriers aux pieds nus rêvent d’ouvrir une concession Peugeot sur les Champs-Élysées, et une femme chante soudain
« Brigitte Bardot, Bardot ! », mais tout au long de cette épopée de quartier un peu chaotique, on est bien au Bénin, entre rap et culte vaudou ! ■ Jean-Marie Chazeau
LE PANTHÉON DE LA JOIE (France-Bénin),de Jean Odoutan. Avec Jérémie Ahouansou, Jacob Gbetie-Marcos, Jean-Phlorique Anato, Carl Tchanou. En salles.
LITTÉRATURE