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MASA MARA, FLOWER POWER

Dans sa collection « SILENCE THE GUNS », le Rwandais Nyambo MasaMara invite à faire la paix avec le passé traumatisant.

COLORÉE, PUISSANTE ET ÉVOCATRICE, « Silence

the Guns » (« Faites taire les armes ») est la huitième et dernière collection signée Masa Mara. Un label créé en 2017, au Cap, par le designeur et visual artist rwandais Nyambo MasaMara : Eli Gold, de son vrai nom, aime se servir de ses pièces pour affirmer son identité panafricaine et prendre position sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Né au Rwanda au début des années 1990 dans une famille multiculturelle, il devient un réfugié pour échapper au génocide et grandit dans huit pays différents (République démocratique du Congo, Ouganda, ou encore Burundi), avant de s’installer en Afrique du Sud à 12 ans. Cette collection parle de ses démons et revient sur un trauma d’enfance – qui n’est pas seulement le sien. Mélangeant mode et art, il cherche à le dépasser à travers les motifs imprimés, qu’il dessine lui-même : « Les couleurs et les fleurs de cette collection représentent la gentillesse et la beauté de notre continent natal, notre désir de guérir et changer la narrative », explique-t-il. « C’est aussi une invitation au reste du monde, pour qu’il nous accompagne dans ce changement. Mettons fin aux violences qui tourmentent tant de communautés en Afrique. Nous sommes une génération nouvelle, prête à lutter contre la discrimination, la brutalité et la division. » Voici donc défiler sur la passerelle des hommes en uniformes fleuris, moulants et chatoyants, avec des fusils peints en rose et jaune fluo. Les cols et les pochettes des chemises militaires intègrent des robes déstructurées et des habits deux-pièces non genrés, participant au jeu de détournement. Tout a été réalisé au Cap, à partir d’un mélange de coton et de textiles synthétiques locaux. Pièce maîtresse de la collection, une magnifique robe jaune à volants et un couvre-chef imposant en forme de cornes de vache Ankole – symbole d’un animal vénéré au Rwanda et clin d’œil au pseudo du créateur, Nyambo étant un autre nom du bovin. masamara.co.za ■ L.N.

Dans Les Pas

D’ARMANDO CABRAL

ARMANDO CABRAL a été l’un des mannequins les plus demandés au monde dans les années 2000 : à 21 ans, il travaillait déjà avec Louis Vuitton et Balmain. Aujourd’hui, il est à la tête d’un label de chaussures de luxe qui mixe l’expertise de la manufacture européenne à la culture de son pays d’origine. Né en Guinée-Bissau en 1982, il a grandi à Lisbonne et parcouru le monde, puis s’est lancé dans l’entrepreneuriat en 2008, après avoir arpenté des centaines de podiums dans des chaussures aussi magnifiques qu’inconfortables. La marque, à son nom – qui a ouvert il y a peu une boutique dans le Rockefeller Center, à New York –, propose des créations classiques mais confortables pour hommes (quelques-unes sont unisexes). Certaines paires sont confectionnées avec du Pano di Pinti, un tissu principalement produit par deux peuples en Guinée-Bissau, les Papel et les Manjaques – dont est issue la mère du créateur –, et véritable symbole socioculturel du pays. Chaque pièce a son histoire et son identité, lesquelles s’expriment via des motifs inspirés par la nature, les animaux et les événements traditionnels, reflétant toute la richesse de la terre natale du designeur. shop.armando-cabral.com ■ L.N.

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