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DJELI MOUSSA CONDÉ Mère Afrique
from AM 439 Free
by afmag
Le chanteur et JOUEUR
GUINÉEN DE KORA rend hommage à son continent natal avec un touchant troisième album.
AFRICA MAMA, un nom simple et efficace pour une musique qui l’est tout autant. Mais sans oublier toute la variété des racines musicales de Djeli Moussa Condé. À l’approche de la soixantaine, il garde toute sa vitalité instrumentiste et s’allie avec le percussionniste Gérald Bonnegrace (du groupe Arat Kilo), pour une réalisation au diapason. Avec une sincérité organique en guise de fil rouge, les compositions de Condé témoignent de son héritage griot, mais également de ses amours transculturelles… Résidant en France dès le début des années 1990, il a accompagné, armé de sa kora, aussi bien Cesária Évora qu’Alpha Blondy ou Manu Dibango. Depuis plus d’une décennie, il se livre à un travail solo qui, une nouvelle preuve en est donnée, est captivant. ■ S.R.
D’un empire l’autre
Le destin singulier d’un des derniers mamelouks de Tunis. De la tutelle ottomane à la colonisation française.
EN JUIN 1887, le général Husayn – esclave affranchi devenu dignitaire de l’empire ottoman, avant que la colonisation de la Tunisie par la France, en 1881, ne le contraigne à l’exil en Italie – décède à Florence. Sa mort est suivie de multiples conflits autour de sa succession, entre les années 1880 et 1920, avec un éventail surprenant d’acteurs : le sultan Abdülhamid II et ses vizirs, les gouvernements tunisien, français et italien,
Histoire Essai
Péril en la demeure
Le nouvel ouvrage d’Achille Mbembe propose une réflexion sur la Terre, ses interactions avec le vivant. Et son devenir.
SI LA GRANDE question qui a toujours occupé l’humanité était de chercher à comprendre les origines de la vie, aujourd’hui, il s’agit de savoir comment elle se termine et s’il est possible de la prolonger. Notre incapacité à vivre ensemble, entre humains, mais aussi avec les animaux et les végétaux, nous met plus que jamais à l’épreuve. Et ce que l’on a perdu est irrécupérable. D’où l’urgence de renouer avec le cosmos et de penser la Terre comme une « communauté terrestre », avec la cohorte d’espèces animées et ainsi que des représentants des communautés diasporiques musulmanes et juives. C’est cette trajectoire hors du commun que M’hamed Oualdi, spécialiste de l’histoire du Maghreb moderne et contemporain, relate. Un récit foisonnant, ancré dans le contexte international de la lutte entre les forces ottomanes et françaises pour le contrôle de la Méditerranée. Qui met en lumière les multiples effets d’une telle transition sur la société maghrébine. ■ C.F.
M’HAMED OUALDI, Un esclave entre deux empires : Une histoire transimpériale du Maghreb, Seuil, 272 pages, 24 €.
ACHILLE MBEMBE, La Communauté terrestre, La Découverte, 208 pages, 20 € inanimées qui l’habitent. Une planète où coexister et faire place à d’autres que soi, humains et non-humains, suppose un droit fondamental à la vie et à l’hospitalité. Et où l’histoire africaine et les traditions du continent peuvent aider le monde à trouver un autre chemin. Dans ce dernier volet de sa trilogie, avec Politiques de l’inimitié et Brutalisme, le philosophe camerounais Achille Mbembe continue d’interroger les aspérités du monde contemporain. ■