GAÏA
QUE DEVIENSTU ?
GAÏA
QUE DEVIENSTU ?
Parce que la philosophie du développement durable c’est le « faire ensemble », Guerlain s’est toujours entouré d’artistes engagés, majeurs ou émergents, et je suis aujourd‘hui heureux de faire communiquer Art et développement
durable dans le cadre de notre exposition « GAÏA, que deviens-tu ? ». Parce que promouvoir un art qui intègre les enjeux du développement durable, c’est promouvoir l’art contemporain, un art pleinement embarqué dans son époque. L’artiste a pour vocation de complémenter et enrichir les approches scientifiques, économiques et politiques propres aux enjeux écologiques et sociétaux, par des voies plus sensibles, esthétiques et créatives, indispensables à la prise de conscience et au changement. Depuis 1828, l’histoire de la Maison Guerlain se conjugue avec celle de l’Art. En 1889, Aimé Guerlain compose Jicky à la manière d’un tableau impressionniste. Un demi-siècle plus tard, Jean-Michel Frank, Christian Bérard et Alberto Giacometti conjuguent leurs talents et signent le décor du tout nouvel institut des Champs-Élysées. Nous croyons aussi que le monde est un jardin extraordinaire : il nous inspire et nous le protégeons. Contribuer à préserver la Beauté du monde, c’est notre mission ; aussi avons-nous placé le développement durable au cœur de notre stratégie et de notre ambition : faire de Guerlain la Maison la plus prestigieuse et la plus responsable. Conjuguer Art et développement durable, c’est prendre la main sur son temps, et être tourné vers l’avenir. Un futur désirable que nous construisons chaque jour, avec des experts, dont Alice Audouin, expert associé en développement durable qui nous a accompagnés dans la réalisation de cette belle exposition. Au Nom de la Beauté de ses clients, de ses créations, et de la planète, Guerlain agit et s’engage pour un monde plus durable. VIK MUNIZ
Bee (détail) 2016
Courtesy Vik Muniz
LAURENT BOILLOT
Président-directeur général 1
GAÏA QUE DEVIENS-TU ? 20 artistes internationaux se réunissent pour la planète
B
ien au-delà d’un effet de mode, la question de l’environnement et de la préservation de la planète commence (enfin) à pénétrer notre conscience à tous. La menace orchestrée par le « monde civilisé » sur l’environnement naturel révèle l’absurdité d’un système qui jusqu’à présent ne faisait qu’exploiter, accroître la consommation, sans s’interroger sur le potentiel limité d’un environnement incapable de résister à l’assaut de l’espèce humaine. La menace imminente d’un collapse commence enfin à être remarquée, même si les
esprits ne parviennent pas encore à s'engager dans des actions collectives, pourtant indispensables. Le grand public, surtout les jeunes, sont alertés par des Greta Thunberg et autres militants, qui même s’ils n’arrivent pas à faire changer la politique, sensibilisent et créent une nouvelle conscience en rendant la menace moins abstraite, moins diffuse, moins lointaine. Dans le domaine des arts plastiques, l’interaction entre l’artiste et l’environnement naturel constitue le fondement de la représentation et marque, dès sa genèse, l’intervention humaine sur le monde. Dans l’histoire récente, c’est dans les années 1960 et notamment avec le Land Art que les artistes effectuent les premières interventions sur ou dans le paysage, et le modifient de manière provisoire ou durable. Néanmoins, ces artistes développent surtout une approche conceptuelle car même si l’empreinte sur l’environnement est importante, le discours concernant la préservation de la nature reste mineur. Un discours politique engagé, donc écologique, émergera plutôt dans les années 1970. Il faudra attendre 1987 pour que le terme de développement durable soit trouvé. Avec le manifeste de l’art écologique, The Reenchantment of Art, publié par la théoricienne Suzi Gablik en 1991, on parle d'un art moins autocentré qui prône une créativité plus sociale, en harmonie avec la nature. Depuis, nous assistons à une évolution, d’un art contemporain « conscient » de l’environnement à un art qui évolue autour de problématiques extrêmement concrètes telles que le réchauffement climatique, la diminution des déchets et le recyclage, la biodiversité etc., souvent grâce à un rapprochement entre les arts et les sciences de l’environnement. Les artistes plasticiens élèvent ainsi leurs voix pour clamer l’urgence absolue de repenser notre façon de vivre au quotidien et deviennent « porte-images » vis-à-vis des individus, mais aussi des institutions politiques. Les implications et les recherches des plasticiens sont aussi diverses que leur art. Néanmoins, il est possible de dégager quelques dénominateurs communs afin de mieux appréhender leurs intentions.
ALI CHERRI
The Melancholy of Birds A (détail) 2017
4 lithographies 105 x 74,5 x 3,5 cm (chacune, avec cadre) Courtesy de l’artiste et galerie Imane Farès, Paris
2
On pense notamment aux « catégories » de Joanne Clavel 1 qui différencie, chez les artistes, les « historiens », les « explorateurs » et les « activistes » ou encore à Bénédicte Ramade 2 qui distingue dans leurs approches différents modes opératoires : illustrer pour informer, agir pour réparer, élaborer des actions symboliques pour sensibiliser, protester, culpabiliser, accuser, documenter, dénoncer. Les artistes de l’exposition « GAÏA, que devienstu ? » appellent à une prise de conscience face à des problèmes mondiaux, qui semblent parfois disparaître derrière des urgences de proximité, plus locales ou nationales. Il convient toutefois de rester vigilant face à un nouveau discours écologique parfois davantage associé à un phénomène de « mode » qu’à une réflexion fondamentale sur l’avenir.
UN RAPPORT DE FORCE ENTRE LA DURÉE ET L’ÉPHÉMÈRE Ceci soulève une fois de plus la question de la place de l’artiste dans la société. Ne surestimet-il pas son pouvoir et son influence ? Auprès de qui ? Les décisionnaires entendent-ils les voix des créatifs, jugés souvent très éloignés de leurs préoccupations ? Les plasticiens se doivent d’être engagés en faisant attention à la notion de discours critique qui par moment semble également avoir été convoqué pour faire bonne figure.
ANDY GOLDSWORTHY
Foxgloves threaded onto rushes (détail) 1987
Photographie : 47,5 x 47,5 cm - Texte : 22 x 32 cm Courtesy de l’artiste et galerie Lelong & Co.
Se joue ainsi un rapport de force entre ceux qui sont conscients du danger et ceux qui ne cessent de penser à leur avantage matériel ou, qui en d'autres termes, convoquent un rapport de force entre la durée et l’éphémère. Nous incitant à devenir alerte, la sélection faite pour cette exposition propose de mettre les artistes au centre et de considérer leur art comme un combat de conscience. Ce projet pose donc également une question, qui anime un certain nombre d’experts : un art écologique existe-t-il en tant que tel ? Selon Paul Ardenne 4, on parle d’une véritable écoœuvre lorsque lors de sa contemplation, le spectateur ressent le besoin d’agir en faveur d’un environnement plus sain. Selon le philosophe, le dénominateur commun est l’éthique qui devrait tous nous animer, aussi bien créateurs que spectateurs. Nous revenons ainsi à une certaine forme de militantisme prôné par la plus jeune des représentantes (Greta Thunberg) avec « Fridays for future » ou pour le dire de façon encore plus simple : nous devons tous agir pour notre planète !
Notre époque, dite anthropocène 3 place l’humain au centre et le rend arbitre de la survie de notre planète.
Caroline Messensee, Commissaire de l'exposition 3
1. Joanne Clavel, L’art écologique : une forme de médiation des sciences de la conservation ? dans Natures Sciences Sociétés 2012/4, pp. 437-447. 2. Bénédicte Ramade, L’art écologique l’est-il vraiment ? dans Huffpost O7/03/2017 3. L'anthropocène, soit l'ère de l'homme, est un terme relatif à la chronologie de la géologie proposé pour caractériser l’époque de l'histoire de la terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l'écosystème terrestre. On considère que l’anthropocène débute avec la révolution industrielle, donc à la fin du 18e siècle. 4. Paul Ardenne, Un art écologique. Création plasticienne et anthropocène, postface de Bernard Stiegler, La Muette, Le bord de l’eau, Lormont, 2018.
i n t e rv i e w
Laurent Boillot p r é s i d e n t- d i r e c t e u r g é n é r a l de l a maison guerl ain
“L’ALLIANCE NÉCESSAIRE ENTRE LA BEAUTÉ ET LE RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT.” — Pourquoi est-ce important aujourd’hui d’aborder la question environnementale à travers votre exposition ? Lorsque j’ai pris mes fonctions de président-directeur général en 2007, j’ai eu la conviction que pour préserver l’exceptionnel patrimoine de la Maison, l’améliorer et le transmettre aux générations futures, il fallait inscrire le développement durable au cœur de notre stratégie. Cette année nous célébrons nos douze ans d’engagement et notre ambition reste constante : faire de Guerlain la Maison la plus prestigieuse et la plus responsable au monde, et développer nos franchises dans cette même optique de responsabilité sociétale et environnementale. L’évolution récente de la société nous donne factuellement raison de nous être engagés si tôt dans ce challenge de tous les instants ! L’art est également au cœur de notre histoire. À l’heure où l’ensemble de la société doit réaliser sa révolution écologique et que la philosophie du développement durable c’est le « faire ensemble », Guerlain s’entoure d’artistes pour symboliser, mettre en action et apporter un regard authentique aux enjeux environnementaux et sociétaux.
LUCY + JORGE ORTA
Antarctic Village - No Borders, Drop Parachute 2007
Courtesy Lucy + Jorge Orta
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En 2019, plus que jamais, nous nous attachons à préserver, développer et transmettre notre héritage unique ; la rédaction formelle de notre Raison d’Être - ce fameux « purpose » en anglais - dans un manifeste intitulé « Au Nom de la Beauté », nous permet d’inscrire nos actions dans une stratégie en phase avec les nouvelles attentes de nos clientes et de la société, le tout adossé à des objectifs ambitieux et des réalisations nombreuses et concrètes. Adeptes de l’excellence, nous ne cessons de placer la barre de plus en plus haut sur nos quatre axes d’engagement : — la préservation de la biodiversité et tout particulièrement l’abeille, sentinelle de l’environnement et symbole de la Maison ;
— Guerlain est engagé dans une démarche de développement durable depuis plusieurs années. Comment se traduit cet engagement ? Le développement durable est devenu au sein de notre Maison un sujet partagé par tous : stratégique, inspirant et structurant pour le Comité exécutif, il est aussi une source de sens et de fierté pour l’ensemble des collaborateurs. C’est aussi la preuve qu’il s’agit bel et bien pour nous de considérer le développement durable comme une vision intégrée au pilotage de la Maison, pour guider la création de valeur que nous ambitionnons.
— l’éco-conception de 100 % de nos nouvelles créations d’ici 2020 en assurant la transparence dans tout leur cycle de vie grâce à notre plateforme digitale de traçabilité Bee Respect ; — la réduction de notre empreinte sur le climat en visant la neutralité carbone d’ici 2028 à l’occasion des 200 ans de notre Maison ; — et enfin, l’engagement social et sociétal qui se conjugue chez Guerlain avec les notions de générosité et de partage chères à nos collaborateurs au service de femmes fragilisées dans leur estime de soi. — Guerlain a toujours encouragé la création artistique. En quoi est-ce important de donner la parole aux artistes sur une thématique aussi fondamentale ? Au Nom de la Beauté, nous nous engageons et agissons avec toutes nos parties prenantes et à mon sens les artistes ont un rôle majeur à jouer dans un avenir post-carbone ; ils portent une vision du monde de demain, une manière d’agir qui bouscule les habitudes ainsi qu’une approche visuelle et sensible, autant de dimensions indispensables pour aller vers un futur durable et désirable. Je suis personnellement convaincu que l’artiste est un accélérateur de changement et je veux lui confier la mission d’impulser ce changement, cette alliance nécessaire entre la beauté et le respect de l’environnement. Car sans l’art, aucun avenir riche de sens ne pourra advenir.
OTOBONG NKANGA
Alterscapes : Playground (A) 2005-2015
Courtesy de l’artiste et galerie In Situ – Fabienne leclerc, Paris
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i n t e rv i e w
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Pourquoi est-ce important de présenter à la fois des artistes incontournables et des jeunes
créateurs ?
Avec les années, la Maison Guerlain est devenue autour de la période de la FIAC une véritable plateforme permettant de découvrir des artistes de tous horizons, en début ou au sommet de leur carrière dans un contexte complètement différent de l’environnement muséal. Ceci est un exercice exigeant et parfois périlleux. Le fait de pouvoir présenter un artiste émergent non seulement à un public d’initiés mais aussi à des personnes parfois éloignées de l’univers de l’art contemporain crée des rencontres et des réactions souvent précieuses. Les artistes incontournables nous font l’honneur de leur participation et sont les piliers de nos projets. Ainsi, la Maison Guerlain fait le lien entre les artistes mondialement connus ou en devenir, un public d’amateurs, d’initiés et de novices. Le tout reflète la formidable diversité qui enrichit notre vie au quotidien.
3 questions à Caroline Messensee c o m m i s s a i r e d e l’e x p o s i t i o n
1
Chacun des artistes sélectionnés
3
aborde à sa manière la question de
Depuis toujours, la nature est une
l’écologie. Qu’est-ce qui a guidé vos
source d’inspiration artistique.
choix d’artistes et d’œuvres ?
Que peut apporter l’art au débat/
combat lié au processus de transition
Depuis la première édition de cette série d’expositions qui a toujours été construite autour d’une thématique, je n’ai jamais voulu prétendre être exhaustive. Les thèmes sont ceux qui traitent de notre époque, de nos vies, de nos peurs aussi. L’avenir de notre planète en fait bien évidemment partie. Mon choix est comme toujours subjectif (c’est dans la nature même d’un commissariat d’exposition) et largement dicté par mes préférences artistiques, néanmoins, de façon exceptionnelle, j’ai pu bénéficier du regard avisé d’Alice Audouin. J’ai effectivement essayé d’embrasser un maximum de problématiques relatives au développement durable, mais très certainement sans les couvrir toutes. Il y a des propositions artistiques qui sont liées de façon très concrète à des thèmes comme le changement climatique, la préservation des fonds marins, la biodiversité, la gestion des déchets pour n’en citer que quelques-uns. Mais il y a aussi des œuvres qui me permettent des associations d’idées plus ou moins lointaines et qui réfèrent tout simplement à la beauté de notre planète.
écologique ?
La nature en tant qu’inspiration est effectivement un thème vieux comme la création artistique. Néanmoins, dans « GAÏA, que deviens-tu ? », il s’agit de dépasser la nature comme source d’inspiration. Cela va bien au-delà de la contemplation et demande une vraie prise de position de la part des artistes. L’art contemporain est un art engagé que ce soit sur le plan social, politique ou écologique. Les artistes se font ainsi porte-parole de la société, ils expriment l’urgence des non-dits... L’émergence des associations comme Greenpeace en 1971 avec son fondateur David Mc Taggart a contribué à éveiller la conscience collective quant aux urgences environnementales. C’est après la création du Land Art dans les années 1960 et 1970 que nous constatons une véritable accélération au sein de la communauté artistique. Elle est aussi marquée par les grands rendez-vous comme la COP 21 à Paris en 2015 et l’intervention spectaculaire de Olafur Eliasson. 6
Cathedras Alta 2020 Nam asimusda con re inus et volup tatus esciminue quae. Pitas
FABRICE MONTEIRO
Prophecy #6 (dĂŠtail)
2014
Courtesy Magnin-A Gallery, Paris
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GAÏA
Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla
Julian Charrière & Julius von Bismarck
QUE DEVIENS-TU ? CAROLINE MESSENSEE COMMISSAIRE D’EXPOSITION ALICE AUDOUIN EXPERT ASSOCIÉ DÉVELOPPEMENT DURABLE
Ali Cherri Russell Crotty Mark Dion Chen Duxi Andy Goldsworthy Max Hooper Schneider Eva Jospin Clay Ketter Neil Lang Ibrahim Mahama Kate MccGwire Fabrice Monteiro Vik Muniz Otobong Nkanga Lucy + Jorge Orta Sigismond de Vajay Douglas White Li Xin 8
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla travaillent ensemble depuis 1995. S’appuyant sur des recherches approfondies, leur démarche donne lieu à un travail sur le croisement entre histoire, culture matérielle et critique politique. Ils utilisent pour cela une grande diversité de médiums comme la performance, la sculpture, le son, la vidéo et la photographie. Ce projet répertorie les sites de Vieques,
Contract (AOC L)
à Porto Rico, où des palmiers ont été utilisés
2014
comme marqueurs naturels pour désigner
Sérigraphie sur toile de lin 243 x 182 cm Courtesy de l’artiste et galerie Chantal Crousel, Paris
les sites d’élimination des déchets toxiques. Plantées par l’armée américaine pour délimiter des zones d’immersion de munitions et d’autres déchets industriels pendant leurs 60 années d’occupation de l’île, ces palmeraies sont actuellement gérées par le U.S. Department of the Interior, comme « zones de conservation ». Cette désignation paradoxale masque les risques environnementaux et sanitaires sous-jacents de ces anciennes décharges de déchets toxiques qui, en 2005, ont été inscrites sur la liste des priorités nationales du Superfund de la U.S. Environmental Protection Agency.
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Some pigeons are more equal than others (série)
2012 Tirage photographique sur papier Hahnemühle 38 x 27 cm (chaque) Courtesy galerie Dittrich
& Schlechtriem
Julian Charrière & Julius von Bismarck Julian Charrière, né en 1987 à Morges en Suisse, est un artiste franco-suisse basé à Berlin qui prend la Terre comme terrain d'investigation. Qu'il rassemble du sable provenant des États reconnus par l'ONU ou des prélèvements issus des plus longs fleuves du monde, qu'il réalise des performances solitaires en Éthiopie ou en Islande, il joue avec la géologie, la science et l'architecture. Ses œuvres traduisent et rendent perceptible l'impact du temps sur les objets en infiltrant des éléments perturbateurs dans des images dont nous avons une compréhension ordinaire. Il dirige ainsi notre attention sur le fait que notre perception des choses n'est pas aussi franche et directe que ce que nous croyons. Ancien élève d’Olafur Eliasson, Julian Charrière a exposé ses œuvres dans des musées et institutions du monde entier. En 2012, Charrière a collaboré avec l’artiste Julius von Bismarck à la création de la performance Some pigeons are more equals than others pour la 13e édition de la Biennale de Venise. Ils ont attrapé des pigeons et ont teint leurs plumes de couleurs pour ensuite les libérer dans leur milieu urbain d’origine à Berlin, Venise et Copenhague. 10
Ali Cherri Né à Beyrouth, Ali Cherri est un artiste plasticien et vidéaste. Ses projets récents expriment la tension entre la nature et ses reproductions culturelles. En exploitant les rapports qui se nouent entre la mémoire et la fiction, les communautés et les civilisations, les vivants et les morts, l’artiste reconnaît que l’histoire est un espace fragile, construit d’événements et de récits ancrés dans l’expérience politique individuelle et collective. Dans The Melancholy of Birds, Ali Cherri aborde la question de notre rapport à la nature : la nature comme expérience ou la nature comme objet d’étude. Il a reproduit des dessins isolés sur les planches d’ouvrages de botanique et d’ornithologie, les a superposés afin de les « replacer » dans leur environnement d’origine et
The Melancholy of Birds C (détail)
recréer ainsi la dimension émotionnelle de notre expérience face à la nature. Les oiseaux sont des
2017
2 lithographies 105 x 74,5 x 3,5 cm (chacune, avec cadre) Courtesy de l’artiste et galerie Imane Farès, Paris
leitmotivs qui peuplent son œuvre. Cette série révèle de manière poétique et délicate le pouvoir symbolique de ces créatures, présentes dans de nombreux mythes et textes sacrés.
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The Melancholy of Birds B 2017
3 lithographies 105 x 74,5 x 3,5 cm (chacune, avec cadre) Courtesy de l’artiste et galerie Imane Farès, Paris
The cape 2010
Encre de stylo bille et aquarelle sur papier posé sur globe en fibre de verre 91,44 x 91,44 cm Courtesy de l’artiste et galerie Suzanne Tarasieve, Paris
Russell Crotty Le travail de Russell Crotty met en évidence les systèmes qui régissent la planète, les irrégularités et les différences sociales, le pouvoir et le contrôle global. Avec un regard désenchanté, ses œuvres oscillent sans cesse entre l’humain et la machine, l’individu et la masse ou encore la nature et la technologie. Grand amateur d’astronomie pendant des décennies, Russell Crotty a étudié le ciel en utilisant sa propre collection de télescopes. Il a effectué plusieurs séjours dans des observatoires professionnels et a pu apporter, à partir de ses observations, d’importantes contributions à des organisations d’astronomie accréditées comme la NASA et ALPO. Cette série de « travaux astronomiques » s’est basée sur une véritable recherche scientifique, mais est aussi imprégnée de la dimension poétique de l’artiste. Célèbre pour ses globes suspendus recouverts de papier et ses grands livres contenant d’intenses réseaux de lignes au stylo à bille et à l’aquarelle, l’œuvre multiforme de Russell Crotty remet en question la définition même du dessin, jusqu’à pousser le genre vers l’installation sculpturale et minimale. 12
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Mark Dion
Souvenir from Mysterious Seas 2015
Vitrine de verre et laiton, objets en papier mâché, peinture fluorescente 20 x 77 x 40 cm Courtesy de l’artiste et galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris Collection privée
Connu pour ses installations complexes inspirées des Wunderkammern comme des laboratoires scientifiques, Mark Dion s’intéresse particulièrement au rapport que l’homme entretient à la nature à travers la construction du savoir et des discours scientifiques ayant cours depuis l’Antiquité. Ses projets se parent souvent des atours de l’expédition naturaliste, archéologique, impliquant parfois la figure de l’artiste imitant les gestes de l’explorateur, du biochimiste, du détective ou de l’archéologue. En résultent des installations que l’on rapproche volontiers des cabinets de curiosité qui se répandent en Europe au XVIe siècle, mais dont les ambitions sont tout autres. Mark Dion imite mais surtout pervertit le goût pour la classification : il emprunte les méthodes, les attributs, le vocabulaire, pour mieux interroger le savoir et le phénomène de sa monstration. L’humour et le caractère volontiers absurde de ses œuvres révèlent bien vite le désir profond de l’artiste de confronter les limites du savoir scientifique à la réalité de la nature. 13
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Chen Duxi Les œuvres de Duxi se divisent en deux thématiques : montagne et eau, hommes et choses. Les lignes sont une caractéristique essentielle des œuvres. Elles sont non seulement utilisées comme un procédé dans la peinture chinoise pour représenter des formes, leur utilisation, le vide et le plein. Leur densité, leurs ondulations expriment également l’émotion et la réflexion personnelle de l’artiste. Le langage pictural utilisé dans les peintures de Duxi exprime sa vision du monde. La vision du corps dans la tradition chinoise consiste à lier le corps à la nature. Représenter les montagnes et l’eau revient à représenter le corps. Duxi déclare qu’à travers ses œuvres, il cherche à découvrir des choses au caractère inné. « Avant d’établir les règles de la peinture, quelles étaient les références des anciens ? ». Cette recherche du « caractère inné » des choses est en quelque sorte une quête de traditions et de sinité, en réponse à l’époque de transformations que connaît la Chine.
Bonsai 2018
Encre sur soie 70 x 50 cm Courtesy Chen Duxi et Yishu 8
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Beach Cairn (détail) 19890
Photographie : 47,5 x 47,5 cm Texte : 22 x 32 cm Courtesy de l’artiste et galerie Lelong & Co.
Andy Goldsworthy Né en 1956 dans le Cheshire (Angleterre), Andy Goldsworthy est un artiste majeur de la scène artistique internationale. S’inscrivant dans la mouvance de Land Art, il explore depuis la fin des années 1970 de nombreux sites naturels et paysages dans lesquels il élabore des œuvres d’une grande subtilité, empreintes des éléments de la nature en totale harmonie avec leur environnement. « Chaque empilement est bien plus que la somme de ses éléments. Il y a des cairns de lumière, de couleur, de froid, d’eau... et de pierres. J’ai uni entre eux le clair de lune, le soleil couchant, la marée montante.» Goldsworthy est un compositeur qui revisite la nature au gré de ses fantaisies. Jouant avec la souche d’un platane abattu, mais dont repoussent certaines branches rebelles, l’artiste a conçu un cairn inédit où pierres et végétaux s’entrelacent en s’épousant, année après année. À travers des photographies, des sculptures, des installations et des films, Goldsworthy rend compte de ses recherches sur les effets du temps, sur la relation entre les hommes et leur environnement naturel, et sur la beauté du déclin et de la régénération. 15
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Max Hooper Schneider Les artistes sont souvent assimilés à des inventeurs ou à des scientifiques, et dans le cas de Max Hooper Schneider, la comparaison est plus que métaphorique. L’expérience de l’artiste en architecture de paysage et en biologie marine influence fortement son œuvre. La recherche et l’investigation scientifique sont la clé de son processus. Il explore les relations entre la philosophie et la nature, le personnel et le politique, la destruction et la construction, et ce qu’il appelle les agents non humains et humains. Mélangeant ses divers domaines d’expertise, ses sculptures, installations et dessins idiosyncrasiques remettent en question les systèmes conventionnels de classification, suggérant une vision du monde qui cherche à disloquer les humains de leur position supposée de centralité et de supériorité.
Proving Pool 2018
Machine à laver modifiée, système de filtration, lampes UV, fausses plantes, verre d’uranium, textiles, poissons Danio. Approx. 85 x 90 x 85 cm Courtesy de l’artiste et High Art, Paris
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Eva Jospin
Forêt 2019
L’œuvre d’Eva Jospin se caractérise par la récurrence du motif unique de la forêt et du paysage. De cette obsession naissent des installations et des sculptures en carton qu’elle travaille à la manière d’une orfèvre. Toutes les propriétés du carton sont exploitées, tant économiques que matérielles. L’usage de ce matériau, peu coûteux et disponible en masse, fut d’abord une opportunité pour l’artiste de répondre aux contraintes économiques imposées par la production de toute œuvre d’art. Dans un long travail d’assemblage, elle superpose et colle les différents morceaux de carton préalablement coupés pour construire, dans un jeu de volumes, des portions de forêts extrêmement denses. Ses « Forêts », présentées en haut-relief, évoquent des lieux de quête et de connaissance, comme celles des contes et des récits traditionnels qui ont façonné l’imaginaire collectif et les croyances. En effet, la forêt incarne non seulement la nature sauvage, mais aussi l’espace de l’épreuve. Elle cherche ainsi à provoquer la contemplation mais également un retour à la propre intériorité du spectateur, à la stimulation de son imaginaire. 17
Bois et carton 90,5 x 130 x 20 cm Courtesy de l’artiste et galerie Suzanne Tarasieve, Paris
Building on other planets
2009 Technique mixte 82 x 82 x 4 cm Courtesy galerie Templon, Paris/Bruxelles Collection Florence et Daniel Guerlain, Paris
Clay Ketter Clay Ketter est né aux États-Unis en 1967 et vit en Suède depuis plus de vingt ans. Il s’est fait connaître dans les années 1990 pour ses « Wall Paintings » (1992-2000), des plaques de plâtre recouvertes de vis et de joints. Il s’agissait à la fois de peintures abstraites d’une beauté frappante et de readymades fabriqués, moins finis que le mur auquel ils étaient accrochés. Des traces de papier peint, d’étagères et de fils électriques évoquent un sentiment d’incertitude chez le spectateur quant à savoir s’il s’agit d’un vrai mur ou d’une peinture de mur. Des surfaces abstraites aux textures inattendues et à la planéité intrigante, Clay Ketter explore l’étrange beauté des chantiers ou des bâtiments en démolition. Son travail hybride qui allie peinture, matériaux de construction et photographie, s’inscrit dans une histoire de la peinture américaine abstraite, de Jackson Pollock à Robert Ryman. 18
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Neil Lang Né en 1967, Neil Lang passe son enfance à New York où son père, peintre, l’amène à côtoyer le milieu artistique du Village. C’est en France qu’il se forme à la photographie au sein de l’armée de l’air où il sera recruté comme technicien photographe. Il se dirige alors vers la presse et la publicité et se confronte à l’immédiateté du rapport à l’image en dirigeant la communication d’un magazine d’actualité culturelle. Par la suite, il crée et manage une agence de création interactive qui réalise des productions pour les grandes marques de la mode, du luxe et du design comme Karl Lagerfeld, Ungaro, Oscar de la Renta, Loris Azzaro... Depuis dix ans, il collabore à la production et à la diffusion de la photographie plasticienne Bee Wars Episode II Clip 1 2019
Vidéo 3’ 40’ Courtesy galerie Odile Ouizeman // ART500
auprès d’artistes internationaux tout en développant une pratique de la photographie où l’émotion et la contemplation s’entremêlent dans des questionnements environnementaux et scientifiques.
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Untitled 2014
Toile de jute 183 x 213 cm Collection privée, Londres
Ibrahim Mahama Ibrahim Mahama est considéré comme une figure majeure de l'art contemporain ghanéen. Il se fait connaître à l'international grâce à ses installations monumentales créées à partir de matériaux récupérés en milieu urbain. Il utilise ainsi la transformation des matériaux pour explorer les thèmes sociaux et contemporains tels que les migrations, la mondialisation et les échanges économiques, et enveloppe souvent des bâtiments ou espaces publics de tissus recomposés, afin de « perturber et de subvertir la politique des espaces en leur attribuant de nouvelles formes ». Mahama utilise par exemple des sacs de jute cousus ensemble et drapés sur des structures architecturales. Ces sacs symbolisent les marchés commerciaux du Ghana : fabriqués en Asie du Sud-Est, les sacs sont importés pour transporter des fèves de cacao puis sont utilisés pour le transport de nourriture, de charbon de bois et d'autres produits. Ceux qui les tissent, les emballent, les chargent et les transportent laissent leurs sueurs, noms, dates et autres coordonnées sur les sacs. Les sacs deviennent ainsi « des peaux avec des scarifications qui trahissent leur héritage sociopolitique et économique ». 20
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Kate MccGwire Née en 1964, à Norwich au Royaume-Uni, Kate MccGwire évolue dans un monde fascinant et fantastique. Enchanteresse pour certains, sorcière pour les autres, elle joue sur tant de registres que ses œuvres ne laissent personne indifférent. À partir de plumes patiemment récoltées, nettoyées et assemblées, elle crée depuis 2004 toute une faune inédite de formes mêlées, entrelacées, animées de mouvements, d’ondulations qui semblent douées de vie et d’expansion. Ce bestiaire tout droit sorti d’un livre de contes de fées, qui s’enroule sur lui-même, et dont on ne saurait trouver ni commencement ni fin, réussit l’exploit de nous ramener à des temps obscurs, primaires et incertains tout en nous semblant d’une incroyable familiarité. Et c’est bien dans ce phénomène surprenant que se dévoilent les axes principaux du travail de Kate MccGwire : en jouant tout à la fois sur l’emploi de matériaux communs et facilement identifiables mais inusités, Kate MccGwire reprend en partie le concept freudien d’« Unheimlich » (l’étrange, ou littéralement, l’inhospitalier), c’est-à-dire l’idée d’un espace où le familier peut en quelque sorte susciter la peur.
Paradox 2019
Technique mixte avec plumes de faisan, vitrine en bois sur mesure (sapele noirci) et panneaux de verre 56 x 40 x 40 cm Courtesy de l’artiste et galerie Les filles du Calvaire, Paris
Enfin Kate MccGwire place aussi au centre de son questionnement la relation de l’œuvre au spectateur : face à ces créations indéfinissables, nous sommes comme aimantés, et que nous aimions, ou au contraire que nous rejetions ce qui nous est donné à voir, nous sommes englobés par l’œuvre dont le souvenir restera longtemps ancré en nous. 21
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Fabrice Monteiro Né en 1972 à Namur, Fabrice Monteiro grandit au Bénin. Après des études d’ingénieur industriel, il débute une carrière de mannequin, l’occasion pour lui d’un premier contact avec le medium photographique. Passé derrière l’objectif, ses premières expériences se feront naturellement dans l’univers de la mode mais très rapidement, il décide de raconter une autre histoire. La photographie de Fabrice Monteiro occupe un espace riche qui chevauche les genres : le photo-reportage, l’image de mode et le portrait se mêlent et s’entrechoquent pour mieux révéler un univers « métis » à l’image de l’artiste. Profondément et génétiquement transculturel, Monteiro ne se laisse pas surprendre par le clivage ou le parti pris, mais cultive sa richesse caractéristique par la projection d’un double regard sur les thématiques qu’il aborde. Prophecy #6
Des visions terrifiantes d’un monde étranglé par les déchets dans sa série
2014
« The Prophecy » aux portraits hautement stylisés faisant resurgir une Histoire oubliée,
Canson Infinity Platine Fibre Rag 310 gr N° Inv.FM1812006H Courtesy Magnin-A Gallery, Paris
l’artiste adresse des questions de société, de politique, de religion et d’identité. Loin d’être timide, le travail de Monteiro feinte et esquive brillamment toute stigmatisation pour laisser s’exprimer la pleine sensibilité d’une identité non conflictuelle.
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Bee 2016
Photographie 180 X 180 cm Courtesy Vik Muniz
Vik Muniz Vik Muniz est un artiste brésilien qui n’a eu de cesse de travailler à comprendre comment la perception d’une image résulte d’un réseau d’impressions et de souvenirs emmagasinés par celui qui la regarde. Sa rencontre avec Thierry Wasser, le nez de Guerlain, a fait entrer en résonance le champ du sentir et celui du voir, deux univers liés et nourris par un réseau profus de matières premières amoureusement produites et sélectionnées. Vik Muniz a réfléchi à ce que recouvrait l’acte de conserver l’essence de ce qu’a été une fleur, de ce que peut être un souvenir dans sa gloire et dans son seul parfum, et il a composé une installation constituée des matières premières entrant dans la composition des parfums de la Maison Guerlain. Face à face, au 68, avenue des Champs-Élysées, l’oeuvre éphémère, odorante, et la photo qui l’immortalise se répondent et obligent le spectateur à éprouver l’écart entre ces deux représentations. Sur un vaste plateau carré d’1,10 m de côté, roses, pivoines, jasmin, lavande, vétiver, vanille, verveine, fèves tonka, mimosa… ont été piqués et assemblés pour figurer une abeille posée sur un champ de fleurs. Du premier au dernier plan, l’image perd en netteté vers un flou figuré par les fleurs les plus petites, dispersées et émiettées en pluie fine. La photo d’1,80 m de côté pose l’énigme du processus qui a mené à sa réalisation et évoque le parfum de son éphémère modèle. 23
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Otobong Nkanga Plasticienne et performeuse, Otobong Nkanga a suivi des études d’art à l’Obafemi Awolowo University d’Ile-Ifé, au Nigeria, puis à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Paris. Les dessins, installations, photographies, performances et sculptures d’Otobong Nkanga interrogent de différentes manières la notion de territoire et la valeur accordée aux ressources naturelles. Dans son travail, la dimension performative imprègne différents média et génère toutes sortes d’œuvres (peinture, dessin, photographie, sculpture, installation et vidéo), bien qu’elles soient toutes connectées aux thèmes du paysage et de l’architecture. Traces humaines attestant de modes de vie et de problématiques environnementales, l’architecture et le paysage servent de point de départ à la narration et à l’acte performatif. Dans plusieurs de ses travaux, Otobong Nkanga explore les différents usages et valeurs culturelles connectés aux ressources naturelles, explorant comment sens et fonction sont relatifs au sein de cultures, tout particulièrement dans le contexte de sa propre vie et de ses souvenirs.
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Alterscapes : Playground (A) 2005-2015
c -print monté sur aluminium 50 x 67 cm (54 x 71 x 4 cm encadré) Edition 5/7 ex + 1 AP Courtesy de l’artiste et galerie In Situ Fabienne Leclerc, Paris
Lucy + Jorge Orta Les artistes Lucy, née au Royaume-Uni en 1966, et Jorge Orta, né à Rosario en Argentine en 1953, ont fondé le Studio Orta en 1992. Leur collaboration est centrée sur les facteurs sociaux et écologiques de protection de l’environnement, à travers une grande variété de supports : sculpture, peinture, photographie, vidéo, dessin, intervention éphémère et performance. Pour les Orta, les artistes ne sont pas des observateurs du monde, ils y sont activement engagés, et sont des « opérateurs de la prise de conscience ». Fabriqués sur le modèle des parachutes d’expédition humanitaire, les parachutes de largage des Orta sont fabriqués à partir de drapeaux de différents pays. Les vêtements et les objets qui descendent du ciel font référence à la survie physique et matérielle de l’humanité et à ses besoins spirituels, en particulier le besoin inaltérable de solidarité. En 2007, les artistes reçoivent le Green Leaf Award offert par le Programme Environnemental des Nations Unies en partenariat avec le Natural World Museum, au Nobel Peace Center d’Oslo, en Norvège, pour leur excellence artistique et leur message environnemental.
Antarctic Village – No Borders, Drop Parachute 2007
Polyamide enduit, baguettes en fibre de verre, textiles divers, drapeaux nationaux, calebasses, seaux, ustensiles, objets, sérigraphie, sangles, caisse de la Croix-Rouge. 116 x 117 x 130 cm Courtesy Lucy + Jorge Orta
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GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Sigismond de Vajay Sigismond de Vajay est un artiste protéiforme, curateur et éditeur, argentin, hongrois et suisse, né à Paris en 1972. Avec un regard désenchanté, ses œuvres oscillent sans cesse entre l’humain et la machine, l’individu et la masse ou encore la nature et la technologie. Ses productions ont en commun une esthétique de la dystopie avec laquelle il décrit la condition des sociétés contemporaines à l’état de ruine. Les dessins présentés sont issus de la série intitulée Unreachable Empires, un ensemble de quatre-vingt-dix-neuf dessins, regroupés dans un livre au titre éponyme. À la suite de son précédent travail Nouveaux désastres, également objet d’une publication, de Vajay dépeint un monde grave et obscur dans lequel sont mis en évidence, avec subtilité et poésie, les systèmes qui régissent la planète, les irrégularités et les différences sociales, le pouvoir et le contrôle global.
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Five continents and us 2013
Aquarelle 53 x 72 cm Courtesy de l’artiste et de Xippas
Douglas White
Black Sun 2010
Douglas White, né au Royaume-Uni en 1977, est un artiste reconnu pour son utilisation évocatrice d’objets et de matériaux trouvés. Il élimine les détritus de la société et les transforme de manière compulsive en sculptures étranges, souvent monumentales. Poussée par une fascination pour les matériaux mis au rebut et oubliés et pour « trouver quelque chose de magique dans le quotidien », la pratique intuitive de Douglas White intègre des éléments aussi divers que les pneus de camion soufflés et les arbres frappés par la foudre. Les matériaux sont souvent soumis à de violentes transformations, révélant des surfaces, des structures, des esthétiques wet des fragilités intérieures ou inattendues. Black Sun, dérivé du symbole alchimique de destruction et de renaissance, se constitue à partir d’un pneu éclaté récupéré sur le bord de la route et des racines exhumées d’un if, symbole même de la mort et de la résurrection dans la culture celtique. 27
Fragment, racines d’if, acier, panneau de fibres 209 x 220 x 84 cm Courtesy de l’artiste et de la galerie Odile Ouizeman
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
Li Xin Li Xin est né en 1973 sur les rives du fleuve Jaune. En 1996, il est diplômé de l’Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin. Depuis 2002, il vit et travaille entre la France et la Chine. Le fleuve Jaune, immense et puissant, l’a influencé depuis son enfance, par sa présence visuelle mais aussi par les odeurs et les murmures constants de son débit. En 2007, après avoir créé de nombreuses œuvres abstraites, Li Xin revient à la pratique de l’encre. C’était le résultat d’un développement artistique personnel, mais aussi influencé par son choix culturel, une volonté de replacer la tradition dans le monde contemporain. Calligraphe dans l’âme, ce peintre contemporain ne considère pas l’eau comme un élément égal aux autres. L’eau apporte à son travail la part de risque et d’instabilité. Ici, l’eau fait le travail de l’encre dans la peinture traditionnelle. 2016.9.26 H 2016
Peinture à l’encre 185 x 320 cm Courtesy Li Xin
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Les artistes ayant exposé à la Maison Guerlain
Stephan Crasneanscki
Wolfgang Laib
Niki De Saint-Phalle
Olivier Darne
Gonzalo Lebrija
Joe Scanlan
Frédéric Delangle
Claude Lévêque
Marie Denis
Ludo
Mithu Sen
Morgane Denzler
Christopher Makos
Jef Aerosol
Atul Dodiya
Nalini Malani
Antoine Dorotte
Pierre Malphettes
Pilar Albarracin
Wang Du
Philippe Mayaux
Sudarshan Shetty
Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla
Marlene Dumas
Myriam Mechita
Chiharu Shiota
Leandro Erlich
Mehdi Meddaci
Shine Shivan
Jean-Michel Alberola
Dario Escobar
Annette Messager
Jangarh Singh Shyam
Marie Amar
Valie Export
Jürgen Messensee
Jan Fabre
Meteor
Space Invader
Ghada Amer El Anatsui
Flavio Favelli
Albertine Meunier
Jane Evelyn Atwood
Isabelle Ferreira
John Miller
Nobuyoshi Araki
Spencer Finch
Thomas Monin
Arotin & Serghei
Didier Fiuza Faustino
Gianni Motti
Swoon
Olivier Babin
Daniel Firman
Claire Morgan
Claire Tabouret
Bhuri Bai
Sylvie Fleury
Shahryar Nashat
Aya Takano
Rina Banerjee
Judy Fox
Nasty
Sam Taylor – Wood
Banksy
Bernard Frize
Ivan Navarro
Robert Barta
Futura
Agnès Thurnauer
Alexandra Baumgartner
Dominique Ghesquière
Ralph Nauta & Lonneke Gordijn
Vanessa Beecroft
Gilbert & George
Audrey Nervi
Janaina Tschäpe
Valérie Belin
Nicolas Giraud
Shirin Neshat
Emmanuel Tussore
Katherine Bernhardt
Laurent Grasso
Meret Oppenheim
Louise Unger
Julien Berthier
Gris1
Jean-Michel Othoniel
Ram Singh Urveti
Davide Bertocchi
David Guez
Tony Oursler
Mladen Bizumic
Martin Parr
Erik Van Lieshout
Shilpa Gupta
Michel Blazy
Marlene Haring
Patricia Parinejad
Blek Le Rat
Pascal Haudressy
Payram
Christian Boltanski
Roger Hiorns
Javier Perez
Katharina Bosse
Carsten Höller
Bruno Perramant
Zoulikha Bouabdellah
James Hopkins
Françoise Pétrovitch
Louise Bourgeois
Rebecca Horn
Pablo Picasso
Ellen Von Unwerth
Céleste BoursierMougenot
Fabrice Hyber
Pierre et Gilles
Andy Warhol
Oda Jaune
Sabine Pigalle
Asim Waqif
Tony Brown
Laurent Ajina
Seth José-Maria Sicilia Malick Sidibé
Jivya Soma Mashe Annelies Strba Jeanne Susplugas
Gabi Trinkaus
Joana Vasconcelos Sandra Vasquez de La Horra Massimo Vitali Xavier Veilhan
JonOne
Anne et Patrick Poirier
Erwin Wurm
Alain Bublex
Jitish Kallat
Triny Prada
Sophie Calle
Jon Kessler
Marcus Raetz
Hu Yinping
Hsia-Fei Chang
Bharti Kher
Philippe Ramette
Patty Chang
Jeff Koons
Bettina Rheims
Charlotte Charbonnel
Pushpa Kumari
Terry Richardson
Céline Cléron
Yayoi Kusama
Candida Romero
Zevs
Claude Closky
Pierre Labat
Michael Roy
Brigitte Zieger
Jean Cocteau
David LaChapelle
Elsa Sahal 29
Li Yongbin Kimiko Yoshida Billie Zangewa
GAÏA QUE DEVIENS -TU ?
LES EXPOSITIONS GUERLAIN Comme chaque année, la Maison Guerlain crée l’événement en proposant une exposition dédiée à l’avant-garde de l’art contemporain. Associé au Parcours Privé de la FIAC, ce rendez-vous s’inscrit dans la longue tradition de collaboration avec les artistes que la Maison a initiée dès 1828. Diversité des registres, mélange des supports, thématiques polysémiques, les onze premières expositions ont connu un franc succès public et médiatique, par une programmation à la reconnaissance croissante. 2006 – INSOLENCE
En 2006, lors du lever de rideau sur sa première exposition, la Maison Guerlain réunit huit artistes de notoriété internationale parmi lesquels Gadha Amer, Sylvie Fleury, Sharyar Nashat, Tony Oursler, Terry Richardson, Laurent Ajina, Myriam Mechita et Jeanne Susplugas. Les œuvres présentées interrogent alors l’Insolence dans l’art contemporain et font écho à l’attitude audacieuse de la Maison Guerlain. Quel que soit leur registre d’interprétation de l’Insolence, les artistes embrassent avec humour, fougue, outrance, désinvolture ou sérieux la démarche artistique de leur hôte à travers une diversité de supports : vidéo, installation, photographie, peinture.
La Maison Guerlain, au 68, Champs-Élysées est l’écrin de toutes les expositions Guerlain.
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2007 – MIROIR, MON BEAU MIROIR
Lors du vernissage de la deuxième édition, invités et artistes se confrontent aux œuvres dans un lieu qui se découvre, pour l’occasion, au-delà de son patrimoine architectural. En témoignent les interventions de Jean-Michel Frank ou Diego Giacometti. Pour « Miroir, mon beau Miroir », les artistes explorent le mythe de Narcisse, incitent le visiteur à traverser le miroir et exploitent registre onirique, réflexions introspectives et dualité du reflet. L’édition 2007 a réuni des pièces de Marie Amar, Patty Chang, Leandro Erlich, Flavio Favelli, Marlene Haring, Jon Kessler, Philippe Mayaux, John Miller, Patricia Parinejad, Annelies Strba et Kimiko Yoshida. 2008 – LE RENOUVEAU DU TEMPS
La troisième édition se veut plus spirituelle, elle interroge le temps et les réflexions qu’il insinue. Le « Renouveau du temps » est le titre donné à cette exposition qui met en scène des pièces inscrites dans une gamme de tons allant de la légèreté à la métaphysique. Le temps justement ne fait qu’intensifier l’enthousiasme des visiteurs de l’exposition qui accueille, pour sa troisième édition, des artistes tels que Louise Bourgeois, Jeff Koons, Laurent Grasso, Gianni Motti, Claude Closky, Joe Scanlan, Bernard Frize ou encore Olivier Babin. En 2008, l’initiative audacieuse de 2006 s’est muée en rendez-vous incontournable. 2009 – MÉCANIQUES AMOUREUSES
Le titre de l’exposition, « Mécaniques Amoureuses », donne le ton de cette quatrième édition qui plonge le visiteur au cœur de la thématique universelle de l’amour et de ses méandres. Les artistes explorent avec audace, originalité et sensualité les multiples facettes de ce sentiment, amour passion, amour partage, amour dévastateur... Au détour d’un éventail complet de la création contemporaine, de sculptures, photographies, vidéos, dessins et installations, Annette Messager, Sophie Calle, Wang Du, Martin Parr et Rebecca Horn, Pascal Haudressy, Zoulikha Bouabdellah ou encore Davide Bertocchi illustrent la complexité des rapports humains et nous renvoient à nos propres incertitudes.
2010 – BEE NATURAL
En 2010, l’exposition relève le défi de s’inscrire dans une dualité temporelle : renouer avec les origines graphiques de Guerlain (le fameux flacon abeille) et mettre en lumière des enjeux environnementaux contemporains. Jan Fabre et son monumental Beekeeper, Thomas Monin, José-Maria Sicilia, Meret Oppenheim ou encore Nobuyoshi Araki ont essaimé leur talent pour rendre hommage à l’insecte qui symbolise la reproduction et la vie. 2011 – QU’IMPORTE LE FLACON, POURVU QU’ON AIT L’IVRESSE
Pour la sixième édition, la Maison Guerlain propose une vision contemporaine du chemin qui mène vers l’ivresse. L’exposition se fait l’écho artistique du travail d’alchimiste perpétué par Guerlain depuis l’époque de Musset. Autour de l’ivresse, thème romantique, traité ici tant dans sa dimension poétique que mécanique, les œuvres de Dario Escobar, Allora & Calzadilla, Carsten Höller, Gilbert & George, Bruno Perramant, Malick Sidibé, Erik Van Lieshout, Philippe Ramette, Daniel Firman, El Anatsui, Nicolas Giraud, Sandra Vasquez de la Horra, Gonzalo Lebrija ou encore de Xavier Veilhan, ont pu se rencontrer pour le plus grand plaisir des visiteurs. 2012 – PRÉSOMPTION D’INSOUCIANCE
À travers cette septième exposition, le thème de l’insouciance, source d’inspiration de nombreux artistes, est mis à l’honneur. Mais attention aux apparences, car derrière l’apparente légèreté du sujet proposé, l’insouciance ne serait pas sans danger... Parmi les artistes exposés, Michel Blazy, JeanMichel Othoniel, Françoise Pétrovitch, Pierre et Gilles, Philippe Ramette, Joana Vasconcelos, ou encore Massimo Vitali, ont ainsi apporté leur part d’insouciance avant la fermeture de la Maison Guerlain qui renaîtra magnifiée en 2013.
2014 – KALEIDOSCOPIC INDIA
Pour cette huitième édition, Caroline Messensee proposait, à travers sa sélection, d’explorer les multiples facettes de l’Inde. Source fertile de force et d’inspiration pour l’Occident, l’Inde vit une réalité multiple. C’est en ce sens que l’exposition a proposé de réconcilier les termes apparemment opposés de la permanence et du changement, de l’identité et de la différence. Une réalité colorée et polymorphe retranscrite à travers une programmation inédite d’artistes, tels Atul Dodiya, Jitish Kallat, Shilpa Gupta, Sudarshan Shetty, Bhuri Bai, Rina Banerjee, Shine Shivan, Mithu Sen, Bharti Kher, ou encore Nalini Malani. 2015 – GENRE IDÉAL ?
À travers la neuvième édition, Guerlain a choisi d’explorer la notion de genre. Thématique plus que jamais contemporaine, notre société livre un foisonnement de symboles, de figures culturelles, qui repose incessamment la question du Genre. Conceptions plurielles, réalités multiples ? Ne parvenant pas à faire tomber les règles du (des) genre(s), l’exposition « Genre Idéal ? » a proposé une sélection d’œuvres qui explore cette notion complexe à travers une approche tantôt symbolique, poétique, ou plus introspective. L’édition 2015 a réuni des pièces de Vanessa Beecroft, Jean Cocteau, David LaChapelle, Christopher Makos, Javier Perez, Pierre et Gilles, Bettina Rheims, Elsa Sahal, Claire Tabouret, Joana Vasconcelos, Ellen Von Unwerth ou encore Li Yongbin.
2016 – BELLE VILLE
Pour la dixième édition, l’art urbain a envahi les murs du 68, avenue des Champs-Elysées. Guerlain et le streetart, deux univers qui, au premier regard, ne sont pas forcément faits pour se rencontrer... Et pourtant. S’il n’y avait qu’un dénominateur commun entre l’univers de Guerlain et celui de l’art urbain, il s’agirait de la notion de ré-enchantement du quotidien. Tandis que l’artiste ré-enchante la ville à sa façon, la Maison Guerlain n’a eu de cesse de vouloir révéler la beauté de chacun. Afin d’exposer l’art urbain à travers sa mutation dans la société, Guerlain a ouvert ses portes à des artistes tels que Bansky, Blek Le Rat, Futura, Gris1, Jef Aérosol, JonOne, Keith Haring, Ludo, Meteor, Nasty, Seth, Space Invader, Swoon ou encore Zevs. 2017 – ET DIEU CRÉA LA FEMME
Avec un titre hautement évocateur emprunté au célèbre film de Roger Vadim, la Maison Guerlain a souhaité rendre hommage à la force créatrice et artistique féminine. Le parcours de cette onzième édition a réuni une vingtaine d’œuvres de femmes cosmopolites qui avaient en commun la nécessité de témoigner de leur identité, de leur place dans une société, au-delà des stéréotypes et des archétypes. 24 œuvres majeures – signées Dominique Issermann, Bettina Rheims, Sarah Moon, Alice Springs entre autres – ont été exposées aux côtés de Liberty, œuvre photographique réalisée pour l’occasion par l’artiste contemporaine Valérie Belin. 2018 – FUTURS ANTÉRIEURS
À l’occasion du 190e anniversaire de Guerlain, l’exposition « Futurs Antérieurs » abordait la question de la mémoire et de la temporalité. Un sujet brûlant d’actualité, auquel notre société, et notre propre expérience du quotidien ne peuvent répondre. Le parcours de l’exposition proposait un parcours aux univers pluriels : installations, vidéos, photos, dessins, peintures, objets interactifs, réunissant jeunes créateurs et artistes confirmés parmi lesquels Christian Boltanski, Jean-Michel Alberola, Arotin & Serghei, Charlotte Charbonnel, Jan Fabre, Fabrice Hyber, Mehdi Meddaci, Albertine Meunier ou encore Claire Morgan.
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Catalogue édité à l’occasion de l’exposition
GAÏA QUE DEVIENS-TU ?
18 octobre – 8 novembre 2019 Maison Guerlain 68 avenue des Champs-Élysées 75008 Paris www.guerlain.com La Maison Guerlain remercie chaleureusement Alice Audouin et l’ensemble des artistes et des prêteurs de l’exposition : Jennifer Allora & Guillermo Calzadilla, Julian Charrière & Julius von Bismarck, Ali Cherri, Russell Crotty, Mark Dion, Chen Duxi, Andy Goldsworthy, Max Hooper Schneider, Eva Jospin, Clay Ketter, Neil Lang, Ibrahim Mahama, Kate MccGwire, Fabrice Monteiro, Vik Muniz, Otobong Nkanga, Lucy + Jorge Orta, Sigismond de Vajay, Douglas White et Li Xin; ART500, la galerie Bugada & Cargnel, la galerie Chantal Crousel, la galerie Dittrich & Schlechtriem, la galerie Les filles du Calvaire, High Art Gallery, la galerie Imane Farès, la galerie In Situ – Fabienne Leclerc, la galerie Lelong & Co, Magnin-A Gallery, la galerie Odile Ouizeman, Saatchi Gallery, la galerie Suzanne Tarasieve, le studio Orta, la galerie Templon, la galerie Xippas, Yishu 8 Gallery ainsi que Florence & Daniel Guerlain. Crédits photos
Photo de couverture : © Olivier Toggwiler ; p. II : © Vik Muniz ; p. 2 : © Ali Cherri ; p. 3 : © Fabrice Gibert ; p. 4 : © Thierry Bal/ADAGP ; p. 5 : © Clotilde Le Guay et Otobong Nkanga ; p. 6 : © Katharina Gossow ; p. 7 : © Fabrice Monteiro ; p. 9 : © Sebastiano Pellion di Persano ; p. 10 : © tous droits réservés ; p. 11 : © Ali Cherri ; p. 12 : © tous droits réservés , p. 13 : © Rebecca Fanuele ; p. 14 : © HAO Ge ; p. 15 : © Fabrice Gibert ; p. 16 : © High Art ; p. 17 : © Olivier Toggwiller ; p. 18 : © B. Huet-Tutti ; p. 19 : © Neil Lang ; p. 20 : © Private Collection, London ; p. 21 : © JP Bland ; p. 22 : Fabrice Monteiro ; p. 23 : Vik Muniz ; p. 24 : Otobong Nkanga ; p. 25 : © Thierry Bal/ ADAGP ; p. 26 : © Sigismond de Vajay ; p. 27 : © Douglas White ; p. 28 : © Li Xin ; p. 30 : tous droits réservés ; page III : © Sigismond de Vajay
Création, édition : Agence Communic’Art 23 rue du Renard – 75004 Paris Tél. : +33 1 43 20 10 49 www.communicart.fr Directeur de la création : François Blanc Design : Georges Baur Coordination : Pascale Guerre Imprimé en France sur Nautilus SuperWhite 100 % recyclé par Dynaprint, imprimeur certifié Imprim’Vert depuis 2014.
SIGISMOND DE VAJAY,
Electric City
2012
Aquarelle 36,5 x 55,5 cm Courtesy de l’artiste et de Xippas
Nous créons des produits d’exception de Parfum et de Beauté depuis 1828 et nous œuvrons pour préserver, développer et transmettre ce patrimoine unique aux générations futures. NOUS NOUS ENGAGEONS ET NOUS AGISSONS AU NOM DE LA BEAUTÉ DE NOS CLIENTS, AU NOM DE LA BEAUTÉ DE NOS CRÉATIONS ET AU NOM DE LA BEAUTÉ DE LA PLANÈTE. Nous embarquons et nous fédérons (clients, partenaires, sociétés partageant la même vision) afin d’imaginer et de façonner ensemble un monde plus beau et responsable.