Jan Fabre, Folklore Sexuel Belge et Mer du Nord Sexuelle Belge

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JAN FABRE Folklore Sexuel Belge (2017-2018) Mer du Nord Sexuelle Belge (2018) Édité et Offert Par Jan Fabre, Le Bon Artiste Belge





JAN FABRE Folklore Sexuel Belge (2017-2018) Mer du Nord Sexuelle Belge (2018) Édité et Offert Par Jan Fabre, Le Bon Artiste Belge



Avant-propos Foreword


Perversions perverties : le carnavalesque, le congolesque.

Violaine Boutet de Monvel Critique d’art

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Jan Fabre | Avant-propos

D

e leur visite de l’exposition de Jan

L’artiste anversois a conçu l’ensemble comme une célébration critique de la Belgique contre la montée des communautarismes de droite.

Fabre Folklore Sexuel Belge (20172018)/Mer du Nord Sexuelle Belge

(2018), dont le titre reprend celui de deux séries d’œuvres mixtes, les spectateurs auront sans doute retenu ce qui crève les yeux dès l’entrée : une douzaine de sculptures joyeusement lubriques recouvertes de paillettes colorées. Pourtant, près de cinquante petits dessins bordés d’élégants cadres dorés et de passe-partout en velours rouge ponctuent plus discrètement l’étalage des plus clinquants. L’artiste anversois a conçu l’ensemble comme une célébration critique de la Belgique contre la montée des communautarismes de droite menaçant d’imploser le pays. (C’est du moins ce qu’il confiait aux curieux lors de l’inauguration de la nouvelle galerie Templon à Paris.) À l’origine de ce déballage grotesque de

toutes ces miniatures sont le fruit d’altéra-

sexes masculins et féminins collés sur des

tions picturales méticuleuses déclinées au

mollusques factices, des masques de car-

crayon et à l’aquarelle sur des originaux ou

naval et bien d’autres merveilles encore,

des copies de vieilles chromos, que l’illustre

dont une imposante croix christique et

chocolaterie Côte d’Or – comme nombre de

un orgue de Barbarie en marche, une re-

confiseurs aux XIXe et XXe siècles – offrait à

marque d’une telle profondeur politique

collectionner pour fidéliser la clientèle. Clin

n’était pas particulièrement attendue, pour

d’œil direct à l’enseigne alléchante « le bon

ne pas dire aucunement.

chocolat belge », Jan Fabre a ironiquement signé du « bon artiste belge » ses vignettes

Loin de l’exubérance grivoise de leurs

désormais d’autant plus délicieuses que sub-

contrepoints sculpturaux, les images

tilement débauchées.

délicatement encadrées de Jan Fabre requièrent l’attention de voyeurs plus avertis.

Comment passe-t-on alors d’une conception

D’une série à l’autre, elles déploient des

débridée du plaisir de la chair (la définition

parades de carnaval et des processions re-

littérale du Carnaval avant le jeûne austère

ligieuses aussi surréalistes que frustes, en

du carême, et le thème manifeste de l’expo-

dialogue avec d’autres scènes, aquatiques,

sition) à diverses obscénités plus ou moins

à l’abord innocent. Dans la série dédiée à

sérieuses censées combattre le nationa-

la mer du Nord, certaines œuvres faus-

lisme ? Si une addiction présumée au sucre

sement naïves dépeignent ainsi des sper-

ne saurait expliquer tous les trips du bon

matozoïdes sur le point de féconder des

artiste depuis 1958, la réponse se dissimule

coquillages, donnant éventuellement nais-

ici bel et bien derrière ces gâteries. De fait,

sance à des chérubins nus et potelés, pen-

toutes les chromos consacrées au folklore

dant que d’autres enfants s’ébattent plus

belge furent initialement éditées pendant

loin sous l’eau. Pour la plupart coquines,

la Seconde Guerre mondiale, lorsque Côte

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Jan Fabre | Avant-propos

d’Or lança sur le marché son ersatz de cho-

monstre dans l’installation Heaven of Delight

colat, Congobar, faute de pouvoir décem-

(2002), qui revêt encore le plafond de la salle

ment s’approvisionner en fèves de cacao

des Glaces du palais royal de Bruxelles dont

sous l’occupation allemande. Malgré l’hor-

la décoration devait rappeler l’ancienne colo-

reur avérée de l’esclavagisme, l’enseigne

nie. Dans la tradition de la peinture flamande

avait historiquement construit son identité

qui nourrit sa pratique, et particulièrement

visuelle sur un fantasme africain. Ce n’est pas

le genre des vanités, les scarabées, comme

la première fois que Jan Fabre en détourne

d’autres insectes, étaient de puissants sym-

l’iconographie trompeuse pour se frotter au

boles de renouveau ou de renaissance, c’est-

sombre passé colonial de son pays. Dans sa

à-dire à la fois de la mort et de la vie.

série Hommage au Congo Belge (2010-2013), parmi les nombreuses images de publicité ou

Un dernier examen des dessins travestis chez

de propagande de l’époque qu’il a revisitées,

Templon révèle que le déluge orgiaque laisse

celle faisant la promotion du pseudo-choco-

rapidement place à un spectacle autrement

lat décrivait alors de manière aussi caricatu-

plus funeste. Des gouttes de sang rouges

rale que mensongère les épaisses lèvres et

et noires – les couleurs du drapeau belge

les larges boucles d’oreilles d’un Congolais

soit dit en passant – dégoulinent des mains

brandissant tout sourire un Congobar géant.

de plusieurs protagonistes. Si l’artiste a par le passé abordé de manière plus frontale

L’ensemble des œuvres de cet hommage

l’ombre toujours pesante du colonialisme

doux-amer a été somptueusement composé

dans son pays, ne plus la distinguer aussi clai-

d’une pléthore d’élytres – les carapaces iri-

rement ne signifie aucunement qu’elle se soit

sées des ailes de scarabées. Jan Fabre avait

ici dissipée. Comme l’or et le velours avec

déjà expérimenté ces coquilles à la poésie

lesquels il a décidé d’exhiber ses perversions perverties pour mieux, peut-être, berner le bourgeois, la critique y est simplement plus insidieuse. Sous leur surface impudique s’inscrit un commentaire politique musclé : au carrefour de l’Europe et du reste du monde, aucun terreau nationaliste n’a jamais fait honneur à la Belgique.

Un dernier examen des dessins travestis chez Templon révèle que le déluge orgiaque laisse rapidement place à un spectacle autrement plus funeste.

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Perverted Perversions: the Carnivalesque, the Congolesque.

Violaine Boutet de Monvel Art critic

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S

tanding out a mile, the dozen merrily bawdy sculptures covered with colourful glitter are without a doubt what

The Antwerp-born artist conceived the overall ensemble as a critical celebration of Belgium against the rise of right-wing communitarianisms.

viewers first notice and perhaps even last remember upon visiting Jan Fabre’s exhibition Sexual Belgian Folklore (2017-2018)/Sexual Belgian North Sea (2018), named after two series of mixed-media works. Yet, almost fifty small drawings mounted in elegant gilded frames and red-velvet passe-partout more discreetly punctuate the otherwise showy show. The Antwerp-born artist conceived the overall ensemble as a critical celebration of Belgium against the rise of right-wing communitarianisms threatening to splinter his country – or so he told anybody asking during the inauguration of the new Galerie Templon in Paris. Underlying his grotesque display of male and female genitalia glued

customers to collect. As a direct nod to its

on fake mollusks, carnival masks and many

catchy slogan ‘the good Belgian chocolate,’

other curios, including an imposing Christian

Jan Fabre wittily signed ‘the good Belgian

cross and a working barrel organ, such a

artist’ to his now subtly debauched and all

deep political statement wasn’t particularly,

the more delicious vignettes.

if at all, expected. So how does one get from an unrestrained Far from the provocative exuberance of

notion of carnal pleasure (the literal defini-

their sculptural counterpoints, Jan Fabre’s

tion of Carnival before the austere fasting

delicately framed pictures call for the at-

of Lent, and the apparent theme of the ex-

tention of more experienced voyeurs. From

hibition) to more or less serious profanities

one series to the next, they unfold quite

supposedly fighting nationalism? Although

surreal (but no less crude) carnival parades

a presumed sugar addiction could never

and religious processions in dialogue with

explain all the good artist’s trips since 1958,

seemingly innocent aquatic scenes. Among

here the answer truly lies behind the treats.

the works dedicated to the North Sea, not

As a matter of fact, the ensemble of chro-

so naive images thus depict spermatozoa

mos dedicated to Belgian folklore was origi-

inseminating seashells, eventually giving

nally edited in the midst of the Second World

birth to naked chubby cherubs, while other

War, when Côte d’Or launched its ersatz

children further tease one another underwa-

chocolate Congobar due to low supplies

ter. Essentially naughty, all these miniatures

of quality cacao beans under German oc-

are pencil and watercolor alterations me-

cupation. Despite the horrid reality of slav-

ticulously drawn over originals or copies of

ery, the brand had historically built its visual

old chromolithographs, that the renowned

identity on an African fantasy. This isn’t the

chocolate factory Côte d’Or – like many

first time that Jan Fabre diverts its decep-

other sweet brands throughout the 19th

tive iconography to touch upon his country’s

and 20th centuries – used to offer for loyal

dark colonial past. In his series Tribute to

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Jan Fabre | Foreword

Belgian Congo (2010-2013), among many

In the tradition of Flemish painting, which

advertising and propaganda images from

fuelshis practice, and particularly the van-

that time, he reproduced one promoting the

itas genre, scarabs like other insects were

pseudo-chocolate, which falsely depicted a

powerful symbols of renewal or rebirth, that

Congolese man with caricatured thick lips

is, both life and death.

and large hoop earrings happily holding out a giant Congobar.

Taking a final look at the drawings in disguise at Templon, what appears first as

All the compositions in this bittersweet

an orgiastic deluge soon becomes rather

tribute were stunningly made out of count-

gruesome. Drops of black and red blood –

less elytra – the iridescent wing cases of

incidentally the colours of the Belgian flag

­scarabs. Jan Fabre had already experiment-

– trickle from the hands of various protago-

ed with these fiercely poetic beetle shells in

nists. Although some of the artist’s previous

the installation Heaven of Delight (2002)

works more frontally tackled the ever-pres-

still covering the ceiling of the Royal Palace’s

ent shadow of colonialism in his country, not

Hall of Mirrors in Brussels, whose decoration

being able to see it as clearly here doesn’t

was intended to recall the former colony.

mean it has disappeared. Like the gold and velvet with which he decided to deceitfully expose his perverted perversions to, perhaps, better fool the bourgeois, the critique is just more insidious. Beneath their lustful surface stands a strong political comment: at the crossroads of Europe and the rest of the world, no nationalist ground has ever done justice to Belgium.

Taking a final look at the drawings in disguise at Templon, what appears first as an orgiastic deluge soon becomes rather gruesome.

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Liberté !

Blandine Gwizdala Auteure et commissaire d’exposition

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Jan Fabre | Avant-propos

C

’est au carnaval que Jan Fabre nous

des époques pour coller à une morale plus

emmène en balade, au cœur d’une

convenable.

fête à sarabandes et farandoles où les

corps dansent, les seins débordent et les culs

Dissimulé à l’intérieur de la galerie, le titre

s’agitent en tous sens au son des fanfares, des

de l’exposition de Jan Fabre, Folklore Sexuel

vielles et des tambourins. Là, les mains ap-

Belge (2017-2018)/Mer du Nord Sexuelle Belge

pellent le ciel et les rires éclatent en grandes

(2018), n’apparaît pas sur la vitrine de peur

dents joyeuses, prêtes à dévorer des plats aux

d’attirer les reluqueurs et les lubriques dési-

fumets divins. Les vins délient les langues, les

reux de prendre du bon temps ; on y pénètre

chants résonnent et les cris ardents des foules

alors comme dans une backroom réservée

communiquent les sentiments de liesse d’un

aux initiés passablement excités par ce qu’ils

moment fugace d’intense liberté. La vie, la

vont trouver derrière le masque de l’entrée. Le

vie ! Dans la parade, les grosses têtes défilent

mot « sexe » serait-il réservé aux devantures

allègrement sous une nuée de confettis qui

des peep-shows ? Avouons-le sans complexe,

voilent le ciel de mille couleurs éclatantes, les

on en a tous un, de sexe. On le voit, il est là,

costumes sont confectionnés de perles et de

on le tripote, on y enfonce les doigts pour voir

paillettes ou arlequinés en vrac et rehaussés

Dieu et les étoiles car il nous donne du plai-

de perruques, de plumes et de bricoles en-

sir, de la joie, nous emmène au septième ciel,

chantées, tandis que les loups et les masques

c’est un outil utile pour créer la vie, un noble

baratinent le venant de faces multiples où il est elle et le beau le laid. Tout est possible ! Tout est permis ! Amusons-nous ! Alors, sous la lune, tous vont au bal s’enivrer de danse et de musique, d’accolades amicales et de baisers fougueux à l’abri des regards sous la lumière féline de la nuit qui acoquine les plus chanceux. Le carnaval comme l’expression joyeuse des peuples. Le carnaval comme la fête de tous les plaisirs. Le Cantique des cantiques est le livre biblique

Tout est possible ! Tout est permis ! Le carnaval comme l’expression joyeuse des peuples. Le carnaval comme la fête de tous les plaisirs.

absolu de la célébration du plaisir par la beauté : la beauté des corps et des esprits, la beauté de la nature abondante, la beauté de la jouissance. Ces écrits anciens ouvertement voluptueux glorifient la sensualité, la sexualité, le désir et l’amour comme les règles élémentaires de la vie ; la sexualité y est considérée pure, sainte et saine, car elle relève de l’œuvre créatrice de Dieu. La joie y est omniprésente de même que l’exaltation des sens. Ainsi le plaisir y est source de vie et la vie, source de plaisir. Ces écrits religieux célébrant la vie ont cependant été considérés comme subversifs et réinterprétés au fil du temps et

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Jan Fabre | Avant-propos

instrument garant de notre survie. On peut

comme sur une chaîne de montage pour se

alors se demander en quoi un sexe est sub-

faire emboîter et déboîter au cours d’un banal

versif ! Cette vitrine vierge à dessein pourrait

assemblage. Une vraie baise mécanique ! Au

très bien refléter la morale contemporaine

suivant, au suivant !

d’une société gangrenée par l’autocensure, un mal qui s’est glissé insidieusement

Il faudrait peut-être penser à préserver la

dans nos esprits et dont on prend rarement

sexualité comme un acte de beauté, de joie et

conscience. À quels moments de l’histoire

de plaisir, la protéger comme un patrimoine

avons-nous pratiqué l’autocensure, au nom

culturel à l’image de traditions et de rites an-

de quelle morale ou de quelle idéologie ?

cestraux. Dans la série de sculptures Coquillage belge au garde à vous, Jan Fabre prend

Jan Fabre est l’un des rares artistes à célébrer

les devants et nous rappelle les principes

dans son travail la beauté des corps et les

élémentaires de l’érection. Ainsi, comme

fluides bienfaiteurs qui les composent, sym-

un écrin renfermant un objet précieux, trois

boles de vie et de fertilité. Dans ses œuvres, la

coques de nautile, subtilement ornées d’un

nudité n’est pas tabou et n’est jamais vulgaire.

habit de velours à motifs, abritent chacune

Il exalte la sensualité par les caresses, les bai-

un pénis saillant couvert de sequins rose

sers, la contorsion des corps et leur parfaite

flamboyant. Le premier est au repos, le deu-

harmonie. L’œuvre Mount Olympus1 offre à

xième s’érige majestueusement tandis que

nos sens des scènes éminemment érotiques

le troisième arbore sa posture de fête avec

qui stimulent le désir de jouissance par une

fierté. Il est le pénis souverain prêt à péné-

sexualité sensuelle, enivrante et spirituelle.

trer le passant, il est le roi de la parade. Ces

Elles contrebalancent les scènes où celle-ci

nautiles érectiles magnifient l’organe sexuel

se transforme en acte de performance ou

masculin dans toute sa puissance et tendent

d’exercice de gymnastique automatique rap-

manifestement vers une clique d’étoiles de

pelant qu’elle est devenue aujourd’hui une

mer2 aux vulves joyeuses, les reines du bal.

sorte d’activité régulière trompant l’ennui où

Entièrement vêtues de robes fourreaux à

les partenaires défilent les uns après les autres

sequins, les trois étoiles de mer ressemblent à un groupe de girls prêtes à interpréter le répertoire des Supremes et de Diana Ross,

Jan Fabre est l’un des rares artistes à célébrer dans son travail la beauté des corps et les fluides bienfaiteurs qui les composent, symboles de vie et de fertilité.

de la sensuelle Baby Love à la sexuelle I Feel Love. Montées sur pied, elles arborent des piques tels des Tétons de Vénus excités par quelque pensée libidineuse et leurs bras de divinité indienne s’ouvrent sur une bouche aux lèvres pulpeuses gorgées de jeunesse. Ces étoiles vaginales subliment l’organe sexuel féminin et symbolisent une sexualité épanouie affranchie de toute barrière morale pour le seul éloge du plaisir et de la beauté. Dans cette mer sexuelle, les nautiles érectiles et les étoiles vaginales côtoient les coquillages lécheurs à grande langue3 et les homards en extase4 dont le corps raide semble

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Jan Fabre | Avant-propos

décomposé par l’orgasme. Une bande de spermatozoïdes téméraires filent quant à eux dans les airs et dans les eaux bien décidés à féconder ce qui les entoure, les fleurs, les arbres, les foules et les coquillages, donnant ainsi naissance au jeune Cupidon, dieu du désir et de l’amour, serviteur de la beauté. On est alors plongé dans une grande fête de la semence dont la récolte ultime est la jouissance. Comme un hymne à la vie. Le seul nom de Jan Fabre suffit à évoquer la subversivité, lui pourtant qui ne fait que défendre la vie sous toutes ses couleurs. Face à lui, l’adversité d’une société bien pâle cachée sous les masques de l’hypocrisie et dont les fards artificiels tentent de faire briller le peu de fluide humain qui lui reste. Ainsi, l’exposition est accompagnée du son mécanique d’un orgue de Barbarie5 répétant inlassablement les mêmes morceaux mélancoliques comme pour conserver les âmes dans des boîtes à images. La Vie en Rose sonne faux, mais qui l’entend ?

1. Mount Olympus, To glorify the cult of tragedy, A 24h performance, 2015. 2. Étoile de mer belge à ventouse (I, II, III), 2018. 3. Coquillage belge lécheur, 2018. 4. Homard belge en extase (pour la communauté germanophone), 2018. 5. Sexy orgue de Barbarie belge, 2017.


Liberty!

Blandine Gwizdala Author and curator

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Jan Fabre | Foreword

J

an Fabre is taking us to the carnival, into a festival of sarabands and farandoles where bodies dance,

breasts tumble free and arses shake their booty to all compass points borne by the

Everything is possible! Everything is allowed! Let’s have fun! Carnival as joyous selfexpression of the people, Carnival as the festival of all pleasures.

sound of brass bands, hurdy-gurdies and drums. Here, hands implore the sky and laughter bursts out in big jovial teeth, ready to wolf down divine-smelling dishes. Wine loosens tongues, songs ring out and the rousing cries of the crowds exude joy, in a fleeting moment of intense liberty. Life, life! In the procession, big heads parade joyously under a cloud of confetti veiling the sky with a hundred dazzling colours. The costumes are made of pearls and sequins or harlequined as they come, set off by wigs, fea­thers and magic odds and ends, while the dominos and masks perilously parley the pictures of multiple faces where he is she and beauty is ugliness. Everything is

Shown only inside the gallery, the title of Jan

possible! Everything is allowed! Let’s have

Fabre’s exhibition, Sexual Belgian Folklore

fun! And so, under the moon, we all go to

(2017-18)/Sexual Belgian North Sea (2018),

the ball to get drunk on dance and music,

does not appear on the window for fear of

on friendly hugs and hot wet kisses out of

attracting oglers and dirty-minders out for a

eyesight under the feline light of the night

cheap thrill. We enter, therefore, as we do a

that plays pander to the lucky ones. Carni-

backroom for initiates excited by what they

val as joyous self-expression of the people,

will find behind the mask of the entrance.

Carnival as the festival of all pleasures.

Must the word “sex” be used only on peepshows’ ads? Because, let’s face it, we all

In the Bible, the Song of Songs is the ab-

have one – a sex, I mean. We can see it, it is

solute book of the celebration of pleasure

there, we play with it, we stroke it and stick

through beauty: the beauty of bodies and

our fingers into it to see God and the stars

minds, the beauty of abundant nature, the

because it gives us pleasure, joy, takes us to

beauty of pleasure. These overtly volup-

seventh heaven, it is a tool that can be used

tuous ancient writings glorify sensuality,

to create life, a noble instrument guarantee-

sexuality, desire and love as the elemen-

ing our survival. So how, we may wonder,

tary rules of life. Sexuality is considered

is sex subversive?! This deliberately virgin

as pure, holy and healthy, part of God’s

window could well reflect the contemporary

creative work. Pleasure is thus the source

morality of a society gangrened by self-cen-

of life, and life, a source of pleasure. And

sorship, an evil that has insinuated its way

yet these religious writings celebrating life

into our minds, and that we rarely register.

were judged subversive and reinterpreted

At what moments in history have we prac-

over the years and in different ages to con-

tised self-censorship, and in the name of

form to a more suitable morality.

what morality and what ideology?

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Jan Fabre | Foreword

We should perhaps be thinking of preserving sexuality as an act of beauty, of joy and pleasure, of protecting it as a cultural heritage in the same way as ancestral traditions and rites. In the series of sculptures Coquillage belge au garde à vous, Jan Fabre takes the lead and reminds us

Jan Fabre is one of the few artists to celebrate in his work the beauty of bodies and the beneficial fluids that constitute them, symbols of life and fertility.

of the elementary principles of the erection. Thus, like caskets holding a precious object, three nautilus shells subtly adorned with a patterned velvet cladding each house a salient penis covered with blazing pink sequins. The first is at rest, the second majestically erect, while the third proudly strikes a festive pose. This is the sovereign penis ready to penetrate the passerby, the king of the parade. These erectile nautiluses magnify the male sex organ in all its power, and are manifestly drawn towards a clique of starfish2 with joyous vulvas, the queens of the ball. Clad in sequined sheath dresses, the three starfish are like a girl band ready to perform a repertoire ranging from the Supremes’ sensual Baby Love to Donna Summer’s sexual I Feel

Jan Fabre is one of the few artists to cele-

Love. Mounted on legs, they spike out like

brate in his work the beauty of bodies and

Venus Nipples excited by some libidinous

the beneficial fluids that constitute them,

thought, their Indian-divinity arms open

symbols of life and fertility. In his works, nu-

onto a mouth with fleshy lips packed with

dity is no taboo and is never vulgar. It exalts

youth. These vaginal stars sublimate the fe-

sensuality with caresses, kisses, the contor-

male genital organ and symbolise a fulfilled

tion of bodies and their perfect harmony.

sexuality unhampered by moral barriers, a

The work Mount Olympus1 offers our sens-

pure tribute to pleasure and beauty.

es eminently erotic scenes that stimulate the desire for pleasure with sensual, heady and

In this sexual sea, the erectile nautiluses

spiritual sexuality. They counterbalance the

and the vaginal starfish cohabit with shells

scenes where this is transformed into an act

that lick with big tongues3 and ecstatic lob-

of performance or an automatic exercise in

sters4 whose stiff bodies appear to have

gymnastics, reminding us that today it has

been broken down by orgasm. A bold band

become a kind of regular activity designed

of spermatozoa swim through the air and

to offset boredom in which partners parade

water, determined to fecundate what sur-

past as if on an assembly line, ready to dock

rounds them – the flowers, trees, crowds

and disengage in the process of a banal as-

and shellfish, thus giving birth to the young

semblage. A clockwork fuck, in short. Au

Cupid, the god of desire and love, servant

suivant! Au suivant!

of beauty. We are immersed in a grand fes-

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Jan Fabre | Foreword

tival of semen whose ultimate yield is jouissance. Like a hymn to life. The simple name Jan Fabre evokes subversion, yet this is an artist who never does more than champion life in all its facets. Facing him is the adversity of a truly pallid society hidden behind the masks of hypocrisy, whose artificial paint attempts to bring a shine to the little human fluid it has left. The exhibition is therefore accompanied by the mechanical sound of a barrel organ5 tirelessly repeating the same melancholy pieces as if to keep souls in boxes of images. La Vie en Rose sounds wrong, but who can hear it?

1. Mount Olympus, To glorify the cult of tragedy, A 24h performance, 2015 2. Belgian suction cup starfish (I, II and III), 2018 3. Belgian licking shellfish, 2018 4. Belgian lobster in extasy(for the German speaking community), 2018 5. Sexy Belgian barrel organ, 2017

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Folklore Sexuel Belge (2017-2018)


Le sacré dans  le profane et vice versa Paul Ardenne Écrivain et historien de l’art

F

olklore Sexuel Belge (2017-2018) est, dit

Des portraits de figures sacrées de la chré-

Jan Fabre, « une déclaration d’amour cri-

tienté, des objets rituels appartenant au

tique à mon pays, la Belgique ».

culte catholique, des vues de processions

Déclaration d’amour « critique » ? On ne sau-

religieuses, encore, y sont revisités dans

rait mieux qualifier, de fait, cet ensemble de

cette optique non dissimulée, fusionner

dessins et de sculptures aux accents mi-pro-

sacralité, sexualité et excentricité.

fanatoires mi-narquois. Autant de créations

Exemples. Sexy orgue de Barbarie belge,

pour l’essentiel inspirées de l’iconographie

cet instrument de musique racheté à l’un

catholique, réalisées, pour certaines, à par-

des voisins anversois par l’artiste et traité

tir d’objets de culte trouvés dans des bro-

par Jan Fabre à la manière d’un bas-relief,

cantes, et toutes abondamment traversées

avec cordes colorées et broderie représen-

de citations récurrentes à la fête carnava-

tant un orgue de Barbarie (un instrument

lesque et au sexe.

de musique populaire fréquemment utilisé comme harmonium lors des services reli-

Paganismus

gieux), se découvre orné de spermatozoïdes

Proposée sous forme de série, Folklore

nageant vers une vulve, en plus d’être flan-

Sexuel Belge cumule tableautins et objets de

qué de deux augustes phallus rebondis.

factures diverses que fédèrent les thèmes

La fête de Saint-Martin, dessin évoquant

entrelacés du Sexe, de la Croix et de la Fête.

une fête publique en l’honneur de l’Évêque

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Jan Fabre | Folklore Sexuel Belge (2017-2018)

de Tours ayant partagé son manteau avec

Le sexe est une fête, la religion, une exaltation, l’un et l’autre jouent ici une même partition transcendantale, entre adoration éperdue et navigation du désir sur la Nef des fous.

un pauvre, montre des porteurs déguisés promener dans la rue de gras personnages aux airs de phallus – le Ver Sacrum plus que l’éloge du dénuement, assurément. Le bluff de la Vierge Marie belge, une sculpture de la Madone, expose en majesté la Vierge portant dans ses bras non l’enfant Jésus mais un énorme poisson (le symbole du Christ, il est vrai). Son geste généreux, celui de l’Offrande suprême, n’est pas sans renvoyer à la vantardise : voyez le bel enfant divin. Comme un pêcheur vous tendra le produit de sa pêche en vous clignant de l’oeil, ou encore comme un mâle exhibitionniste en mal de rut vous présentera le « paquet » qu’il a entre les jambes. L’arbre de vie du carnaval belge, une sculpture de la Sainte Croix, voit pousser sur ses branches des masques au nez en forme de phallus et est orné de chapeaux pointus décorés de vulves... Tout un « folklore » en effet, de l’anglais folk, « peuple », et lore, « traditions » : l’ensemble des productions

Couleur très locale

et représentations émanant du peuple –

À dessein marqué par l’esprit de facétie,

contes, récits, chants, musiques et danses,

Folklore Sexuel « Belge » (insistons sur ce

rites... –, ici le peuple belge que s’approprie

dernier adjectif) se présente par désignation

pour l’occasion l’imaginaire de Jan Fabre.

comme un travail d’identification. Il existe

Toujours sous-jacent, le thème populaire

donc, en Belgique même, un folklore sexuel

de la fête profane se déploie dans Folk-

spécifique. Serait-il redevable de l’esprit

lore Sexuel Belge en un constant balan-

transmutateur du folklore et du carnaval,

cement entre le thème chrétien, la fête

ce moment où le fou peut être roi et où les

votive, et l’évocation du carnaval païen,

hiérarchies sociales, momentanément, s’in-

citation à peine voilée des panathénées

versent.

et des bacchanales antiques. Le paga-

Quel est-il ? Quelle forme prend-il ? Par ex-

nisme rôde au pied des autels et, avec lui,

tension, quid de la « Belgitude » en manière

la joie décontractée, le « lâchez tout ! »

de sexualité ? Question de la sexualité, on

Servir les divinités et les idoles, oui. Mais

le pressent, de nature tendue dans un pays

encore s’agit-il d’y souscrire dans une dis-

encore fort marqué par sa culture catholique

position licencieuse jamais ennemie de la

offensive, celle de la Contre-Réforme. Rap-

débauche. Le sexe est une fête, la reli-

pelons-le : avant même d’exister sous forme

gion, une exaltation, l’un et l’autre jouent

d’État constitué (la Belgique naît en 1830),

ici une même partition transcendantale,

les futures terres belges, depuis la Flandre

entre adoration éperdue et navigation du

méridionale jusqu’à la Meuse, sont désignées

désir sur la Nef des fous.

« frontières de catholicité » par les stratèges

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Jan Fabre | Folklore Sexuel Belge (2017-2018)

du Concile de Trente (1545), engagés dans

manipulateur de formes et de symboles), et

une lutte sans merci contre la propagation

de sa qualité, celle d’appartenir à la catégorie

du protestantisme, né en Saxe avec Luther

des « bons » artistes belges. Qu’est-ce qu’un

en 1517. Une culture spécifique en émane,

artiste généreux ? Celui qui offre à sa nation,

baroque, exubérante, riche d’effets exaltés,

comme il en va avec Folklore Sexuel Belge,

contre l’austérité calviniste des Provinces du

un panel de sa culture propre afin d’en dire la

Nord, les futurs Pays-Bas protestants.

singularité, à la manière d’un Phidias pour la

Nombre de pièces composant Folklore

Grèce de Périclès, d’un Goya pour l’Espagne,

Sexuel Belge – les tableautins, notamment :

d’une Frida Kahlo pour le Mexique ou d’un

L’heure du repas des poules, Le jeu du Saint-

Edward Hopper pour les États-Unis. Et com-

Sang à Bruges, Danses paysannes pendant

ment se qualifie le « bon » artiste belge ? À

l’Ommegang... – sont ornées en leur partie

l’évidence, comme celui qui se fait un devoir

basse d’une plaque de bronze estampillée de

d’honorer sa patrie en tournant sa création

la formule « Édité et Offert par Jan Fabre »,

vers la célébration de son identité d’origine.

mention sous laquelle on trouve cette autre

Regardons en particulier, dans Folklore

indication, gravée tel un label : « Le bon

Sexuel Belge, le tableautin de type portrait

artiste belge ». Cette double signature, Jan

estampillé de nouveau du label Le bon ar-

Fabre d’une part, « Le bon artiste belge »

tiste belge, portrait dans lequel il n’est pas

d’autre part, vaut pour validation, et de la

inapproprié de voir, plutôt, un autoportrait.

générosité de l’auteur Jan Fabre (il offre à la

Ce tableautin de type chromo entretient un

Belgique son « art », sa compétence de grand

lien étroit avec la culture locale (il réutilise les images offertes par le chocolatier belge Côte d’Or, « le bon chocolat belge », avec ses boîtes et ses tablettes vendues dans le commerce) ainsi que familiale. L’artiste retravaille pour l’occasion ces vignettes trouvées dans les greniers de son enfance pour leur donner un tour subversif où, symboli-

Un rigolo ? On le croirait bien mais ce n’est pas si sûr. Notre « bon artiste belge », confondant peut-être la société et l’abattoir, tient en effet en main un crochet de boucher de la pointe duquel coule du sang…

quement, la friandise ne gâte plus le palais mais l’agresse comme le ferait une praline sucrée fourrée de moutarde. Le bon artiste belge ? Un personnage de carnaval a pris place dans l’image, tenant à peine debout devant un bâtiment recouvert de petits pois, comme autant de confettis, à la Yayoi Kusama. Ce bon artiste belge tel que nous le présente – et tel que l’incarne, sans nul doute – Jan Fabre ne saurait se représenter sous les traits altiers d’un Dürer se prenant pour Jésus en personne ou, à l’autre bout du spectre, sur le versant cette fois de la dégringolade, sous ceux de Van Gogh avec son oreille bandée, un pauvre hère n’ayant plus en ce monde pour amis que son pinceau et sa pipe qui fume. Le bon artiste

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belge ? Il est un Arlequin d’abord, un saltim-

Rules / Belgium Rules (2017, première au

banque appelé à peupler une procession du

Volkstheater de Vienne), un nationalisme

genre de celle peinte par James Ensor pour

tout ce qu’il y a d’ambivalent. Célébrer ce

accompagner notre Sauveur lors de son

que possède en propre la nation belge ? Ce

entrée à Bruxelles, procession de joyeux

sera alors sous condition d’y pointer des sin-

drilles en état d’ébriété avancée et pas en-

gularités parfois sujettes à discussion, culte

nemis de la bonne blague salace. Un être

excessif de la bonne chère, amour immodéré

de décor ? Un être de décor. Et qui nous

de la bière et du chocolat, héritage colonial

tire la langue, ce malotru. Un rigolo ? On le

problématique (Léopold II bourreau sangui-

croirait bien mais ce n’est pas si sûr. Notre

naire du Congo) ou commerce des armes,

« bon artiste belge », confondant peut-être

profondes déchirures nationales et risque

la société et l’abattoir, tient en effet en main

permanent de la sécession (flamingantisme,

un crochet de boucher de la pointe duquel

rattachisme). Plus la célébration, il va de

coule du sang, de quoi le rapprocher analo-

soi, de la fête collective, toujours arrosée

giquement d’Otto Dix version années 1910

plus qu’il ne faudrait, dionysiaque, érup-

se portraiturant en Jack l’éventreur. Causti-

tive. Culture pour le moins détonnante que

cité, sarcasme, cruauté, la Sainte-Trinité du

celle-ci, aussi vitaliste que profonde, aussi

bon art belge selon Jan Fabre.

hédoniste que culpabilisée, pour laquelle la liesse est sans doute le meilleur exutoire, et

À distance de la sacristie

la solution. « Les Belges s’assouvissent de vie.

Le nationalisme comme seule issue de l’art ?

Ils jouissent, mangent et boivent à s’en péter

Mettons, dans ce cas, à l’instar d’un spec-

la panse. Frites ! Bière ! Gaufres et chocolat !

tacle récent de Jan Fabre tel que Belgian

Ils célèbrent la chère et la chair. Croient dans

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Jan Fabre | Folklore Sexuel Belge (2017-2018)

tasme et interdit en signifiant leur complémentarité. Autre finalité de Folklore Sexuel Belge, évoquant de loin en loin, celle-là, ce monde non-judéo-chrétien tant vanté par Michel Foucault dans sa monumentale Histoire de la sexualité (1976- 1984) : faire valoir que le sexe, loin d’être honteux, peut être heureux, festif, social et non plus seulement confiné aux seuls espaces reclus, et

Le propos de Jan Fabre, sous ses dehors farcesques, a cette finalité d’abord […] abouter sublimation, fantasme et interdit en signifiant leur complémentarité.

qu’il est à sa façon une religion, un facteur de lien social (religion, de religare, lier). Le tout décrété non avec componction mais de façon amusée, désacralisée, est-il besoin de le répéter. L’heure n’est plus, en notre début de XXIe siècle, à la poétique du trou de serrure et de la sacristie. Pas ici de prêtres libidineux troussant des nonnes en chaleur, pas plus de sodomites pédophiles déchaînés à l’ombre cruciforme des calvaires. Clovis Trouille, Georges Bataille, la progéniture née de la planète Sade et ayant été biberonnée aux émois de La Religieuse ? Ces cham-

les fanfares et la fête. À l’occasion desquelles

pions de frustration et de masturbation ne

ils dansent avec la mort, des masques et le

sont que très allusivement les fantômes de

carnaval. Cet État nain est grandiose dans

ce Folklore Sexuel Belge où il est bien en-

ses cortèges de géants », écrit de la sorte Jan

tendu que l’on a lu Freud et retenu la leçon :

Fabre dans sa présentation de Belgian Rules /

la religion, ce sommet de sublimation, est

Belgium Rules.

une forme de sexualité. Aimer Dieu comme

Riche de ses grands écarts symboliques (Dieu

Sainte Thérèse adore Jésus, son amant dit-

d’un côté, les œuvres du Diable de l’autre),

elle, ou en pénétrant de son corps la chair

Folklore Sexuel Belge se veut en fait un rac-

de celui d’autrui relèvent bien d’une même

courci de ce que serait « l’esprit » belge. Com-

pulsion érotique.

ment surmonter le « chagrin » (Hugo Claus) né de tant de contradictions culturelles ? En

Belge, donc humain

souscrivant à la catholicité et au sentiment du-

« Naturalia non sunt turpia » (« les choses de

rable du Péché originel. En souscrivant aussi,

la nature ne sont pas sales »), a pu écrire Féli-

à parts égales, à la vie vécue comme proces-

cien Rops en marge d’une de ses gravures.

sus libérateur des affects et des pulsions. On

Rops le Belge, le fameux peintre de Porno-

s’évitera avec sagesse, en l’occurrence, de

cratès (1878), la putain triomphante, Rops qui

parler de surréalisme, d’agencements imagi-

ne lésinait pas, en son temps, sur la représen-

naires délirants, dans l’auguste lignée locale

tation des choses du sexe – les « grands em-

du tandem Magritte-Delvaux. Le propos de

brassements », comme les désignait ce natif

Jan Fabre, sous ses dehors farcesques, a cette

de Namur que fascinait le satanisme. « Les

finalité d’abord, sollicitant plus hardiment la

choses de la nature ne sont pas sales ». On se

réalité humaine : abouter sublimation, fan-

doit d’ajouter : elles peuvent être amusantes

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Jan Fabre | Folklore Sexuel Belge (2017-2018)

aussi et, mieux encore, bien mieux encore, instructives. Il arrive parfois que l’artiste jalouse, entre ses semblables, l’ethnologue. Pourquoi cette jalousie ? L’ethnologue nous montre la réalité de nos vies, il nous éclaire sur nos manières d’exister au quotidien, il se tient proche du monde et de son sel là où l’artiste, toujours suspect d’affabulation, se condamne aux élucubrations, aux simulacres, autant de sortilèges de pacotille. Comment vaincre, artiste, cette jalousie, et comment retourner à son profit la situation ? En se faisant, à son tour, ethnologue. Mais alors, dans le cas de l’artiste, ethnologue de la vie mieux que réelle, ethnologue de la vie réalisée. Folklore Sexuel Belge, sous des dehors légers voire drolatiques, peut être interprété à telle enseigne comme un travail d’ethnologie libre, anti-académique en diable, où s’énonce derrière l’artifice des figures une vérité que l’art et son pouvoir de représentation rendent éclatante. De quoi en apprendre un peu plus sur notre condition, par enchaînement : condition humaine « belge » d’abord et, donc, par voie de conséquence, condition humaine, tout court.

La religion, ce sommet de sublimation, est une forme de sexualité. Aimer Dieu comme Sainte Thérèse adore Jésus, son amant dit-elle, ou en pénétrant de son corps la chair de celui d’autrui relèvent bien d’une même pulsion érotique.


The Sacred in the Profane and Vice Versa Paul Ardenne Writer and art historian

Sexual Belgian Folklore (2017–2018) is, says

processions, again, are revisited with the

Jan Fabre, “a critical declaration of love to

quite overt intention of merging sacrality,

my country, Belgium.”

sexuality and eccentricity.

A “critical” declaration of love? There could

Some examples: Sexy Belgian barrel organ:

be no better description of this set of draw-

this musical instrument, the barrel organ, pur-

ings that are half-profanatory and half-mock-

chased from a neighbour in Antwerp is sum-

ing. Most of these creations are inspired by

moned up by the artist as a low relief with

Catholic iconography, and some were made

coloured rope and embroidery. This popular

using liturgical objects found on bric-a-brac

musical instrument (frequently used as a har-

stalls. All are abundantly informed by quota-

monium in religious services) turns out to be

tions from the worlds of carnival and sex.

adorned with spermatozoa swimming up towards a vulva, and flanked at the bottom by

Paganismus

two august and plump phalluses. The Feast

Presented as a series, Sexual Belgian Folklore

of St Martin, a drawing evoking a public cele-

is an accumulation of little pictures and var-

bration of this Bishop Of Tours who shared his

iously fashioned objects united by the inter-

cloak with a pauper, shows disguised bear-

lacing themes of Sex, the Cross and Festivity.

ers walking through the streets with rotund,

Portraits of Christian holy figures, ritual ob-

phallus-like figures – much more the Ver Sa-

jects from Catholic liturgy, views of religious

crum than a paean to bareness, for sure. The

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33


Jan Fabre | Sexual Belgian Folklore (2017-2018)

bluff of Belgian Virgin Mary, a sculpture of

play the same transcendental score, between

the Madonna, majestically displays the Vir-

outright adoration and desire sailing close to

gin bearing in her arms, not the infant Jesus,

the wind on the Ship of fools.

but an enormous fish (the symbol of Christ, admittedly). Her gesture, that of the supreme

Very local colour

gift, may also evoke boastfulness: take a look

Overtly and unapologetically prankish,

at this beautiful divine child. Like a fisherman

Sexual ‘Belgian’ Folklore (that second ad-

showing you his hefty catch with a wink, or

jective warrants emphasis) is a title that

again, a male exhibitionist in heat giving you

designates and identifies. There is, then,

an eyeful of the “packet” between his legs.

a specific sexual folklore over there in Bel-

The lifetree of the Belgian carnival , a sculp-

gium, founded perhaps on the overturning

ture of the Holy Cross, has masks with phallus

spirit of folklore and carnival, that moment

noses sprouting from its branches and wears

when the fool can be king and social hier-

pointy-topped carnival hats decorated with

archies are stood on their head.

vulvas. Here, then, is folklore galore, based,

What is it, then? What form does it take? And

as it should be, on the tales, stories, songs,

by extension, how does Belgianness inflect

music, dance and rites of the common peo-

sexuality? In a country still marked by the

ple, in this case the Belgians, whose world is

aggressive Catholicism of the Counter-Ref-

the fuel for Fabre’s imagination.

ormation, we might expect this sexuality to

Subjacent throughout, the popular theme

be a tense affair. Remember that, even before

of the profane feast informs Sexual Belgian

Belgium began to exist as a specific state (in

Folklore in its constant oscillation between

1830), its future lands, from southern Flanders

Christian themes, votive festivities and the

to the Meuse, were named the “frontiers of

evocation of the pagan carnival, its barely

Catholicity” by the strategists of the Council

hidden quotation of the Panathenaia and

of Trent (1545) as they planned their merciless

Bacchanalia of ancient times. Paganism

struggle against the advance of the Protes-

prowls the altars and, with it, relaxed jovial-

tantism spawned in Saxony by Luther in 1517.

ity, the irresistible urge to let it all hang out.

From this there arose a very specific culture

Yes, you can serve divinities and idols, but the

– Baroque, exuberant, rich in heady, spirited

point is to do to all this via a licentious set-

effects and designed to counter the Calvinist

up that never frowns on debauchery. Sex is

dourness of the protestant Northern Provinces,

a feast, religion an exaltation, and both here

the future Netherlands.

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Jan Fabre | Sexual Belgian Folklore (2017-2018)

Many of the pieces making up Sexual Bel-

Sex is a feast, religion an exaltation, and both here play the same transcendental score, between outright adoration and desire sailing close to the wind on the Ship of fools.

gian Folklore –notably the small pictures: The chicken being fed, The holy performance in Bruges, Farmers’ dance during the religious procession – sport at the bottom a bronze plate engraved with the words “Édité et offert par Jan Fabre” (edited and offered by Jan Fabre), and, on the line below, “Le bon artiste belge”. This double signature, that of the individual Jan Fabre, and that of his category as “The good Belgian artist,” validates Fabre’s generosity in offering his country his art, and his competence as a skilled manipulator of forms and symbols, as well as his quality as belonging to the category of “good” Belgian artists. What is a generous artist? One who offers his nation, as he does with Sexual Belgian Folklore, a representative sample of its own culture in order to state its singularity, like Phidias with Periclean Athens, or Goya with Spain, Frida Kahlo with Mexico and Edward Hopper with the United States. And how do we define a “good” Belgian artist? Manifestly, as one who makes it his duty to honour his country

covered with confetti-like dots à la Yayoi

by turning his art towards the celebration of

Kusama. This good Belgian artist as pre-

its original identity.

sented to us – and no doubt embodied – by

Let us consider the particular picture ob-

Jan Fabre, could never take on the lofty fea-

ject titled Sexual Belgian Folklore, a por-

tures of a Dürer taking himself for Jesus in

trait-type work bearing the label of Le bon

person or, at the other end of the scale (this

artiste belge, a work that it would not be

time on the slope of collapse), of Van Gogh

inappropriate to read as more of a self-por-

with his bandaged ear, a poor wretch whose

trait. This poster-like image has a close link

only friends in this world are his brush and

with local culture (it recycles images given

his smoking pipe. The good Belgian artist?

away by the Belgian chocolate firm Côte

He is a harlequin, first of all, a saltimbanque

d’Or, “le bon chocolat belge,” with its tins

destined to people a procession of the kind

and its bars sold in shops) and family mat-

painted by James Ensor to accompany Our

ters. Here, the artist reworks the drawings

Saviour on his entry into Brussels amidst a

he found in the attic as a child, giving them

procession of jolly fellows more than a little

a subversive twist so that, symbolically, the

tipsy and always ready for a good bawdy

confectionery does not delight the palate but

laugh. Part of the scenery? Yes, part of the

aggresses it like a praline stuffed with mus-

scenery. An oaf sticking his tongue out at us?

ter. The “good Belgian artist”? In the image

A joker? You’d be tempted to think so, but

we now see a carnival-type character, strug-

it’s not so sure. Our “good Belgian artist,”

gling to stay on his feet in front of a building

who may be mixing up society and slaugh-

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Jan Fabre | Sexual Belgian Folklore (2017-2018)

Walloons wanting to be French). Plus celebration, it goes without saying, of the collective feast days, always more liquid than it should be, always Dionysian and eruptive. This culture is brash and jarring, as vitalist as it is profound, as hedonistic as it is prone to guilt, one for which collective joy is no doubt the best catharsis, and the solution. “Belgians feed and feast on life. French

A joker? You’d be tempted to think so, but it’s not so sure. Our “good Belgian artist,” who may be mixing up society and slaughterhouse, is holding in his hand a butcher’s hook dripping with blood.

fries! Beer! Waffles and chocolate! They revel in flesh. They dance with death. They believe in big bands, masks and carnival. This dwarf state is great in grand parades of giants”, writes Fabre in his presentation of Belgian Rules/Belgium Rules. Rich in its great symbolic discrepancies (God on one side, the Devil’s work on the other), Sexual Belgian Folklore is meant as a concise summation of Belgian “wit”, whatever that is. How do you overcome the “chagrin” (Hugo Claus) born of so many cultural contradic-

terhouse, is holding in his hand a butcher’s

tions? By subscribing to Catholicity and the

hook dripping with blood, offering grounds

lasting feeling of Original Sin. By subscribing

for an analogical comparison with Otto

also, and in equal measure, to life lived as a

Dix depicting himself as Jack the Ripper in

process liberating affects and drives. Here,

1910. Causticity, sarcasm, cruelty are the

then, we will wisely avoid talking about Sur-

Holy Trinity of good Belgian art according

realism, about delirious imaginary orchestra-

to Jan Fabre.

tions following the august local lineage of the Magritte-Delvaux tandem. Behind the jokey

Far from the sacristy

exterior, Fabre’s first purpose is to draw more

Nationalism as the only way out for art?

boldly on human reality, to join up sublima-

In that case let us choose, in line with a

tion, fantasy and taboo by signalling their

recent show by Fabre, Belgian Rules/Bel-

complementarity. Another point of Sexual

gium Rules (2017, premiered at the Volks-

Belgian Folklore, as it evokes now and again

theater, Vienna), a nationalism as ambig-

the non-Judeo-Christian world eloquently

uous as they come. Let us celebrate what

championed by Michel Foucault in his monu-

is particular about the Belgian nation. This

mental History of Sexuality (1976-1984), is

would mean pointing up singularities that

to bring across the fact that sex, far from

are sometimes debatable, such as an ex-

being shameful, can be festive, social and

cessive passion for good food, an immoder-

not just confined to discreet spaces, and

ate love of beer and chocolate, a problem-

that it is in its way a religion, part of the

atic colonial heritage (Leopold II’s bloody

social bond (religion, from religare, to tie).

exploitation of the Congo), the arms trade,

The whole idea is laid down, not with com-

deep national divisions and the permanent

punction but in an amused, desacralized

risk of secession (Flemish independentists,

way (as if that needed restating). In our ear-

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Jan Fabre | Sexual Belgian Folklore (2017-2018)

ly 21st century we have moved on from the

Sexual Belgian Folklore can be interpreted

poetics of the keyhole and sacristy. There

in this way as a work of free ethnology, dev-

are no hot-to-trot priests getting in nuns’

ilishly anti-academic, in which, under the

pants here, no wild paedophiles sodomis-

artifice of its figures, a truth that art and

ing away in the shadow of the Cross. Clovis

its power of representation can make daz-

Trouille, Georges Bataille, those planets

zling is being spoken. Here we can learn a

born of the Sadean big (gang)bang and

little more about our condition, by knock-on

heated by Diderot’s La Religieuse? Those

effect: the “Belgian” human condition first

champions of frustration and masturbation

of all, and then, consequently, the human

are only allusively the ghosts in this Sexual

condition, full stop.

Belgian Folklore where Freud has been parsed and his lesson absorbed, namely, that religion, a summit of sublimation, is a form of sexuality. To love God the way Saint Teresa adored Jesus – her lover, she says – or by penetrating with one’s body the flesh of another’s is very much the illustration of an erotic drive.

Belgian, and therefore human “Naturalia non sunt turpia” (“the things of nature are not dirty”) wrote Félicien Rops in the margin of one of his prints. Rops the Belgian, the famous painter of that triumphant whore Pornocratès (1878); Rops, who in his day never held back in his representation of sex – the “great embracings” as this son of Namur fascinated by Satanism used to call it. The things of nature are not dirty. To which we should add: they can be amusing or, even better, instructive.

Behind the jokey exterior, Fabre’s first purpose is to join up sublimation, fantasy and taboo by signalling their complementarity.

It sometimes happens that artists envy ethnologists. Why this jealousy? The ethnologist shows us the reality of our lives, she enlightens us about our day-to-day existence. She sticks closely to the world and its salt whereas the artist, always suspected of telling tall ones, condemns herself to rants, simulacra and other gimcrack tricks. So how can the artist overcome this jealousy and turn the situation to her advantage? By acting as an ethnologist in turn. But as an ethnologist of life that is better than real: the artist as an ethnologist of life realised. Behind its light, even whimsical exterior,

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Sexy ange belge, 2017 Bois, pigments, polymère et mÊtal Wood, pigment, polymer and metal 93 x 88 x 23 cm / 36 3/4 x 34 3/4 x 91/4 in.

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La Vierge belge sexy jouant avec le mal, 2018 Bois, pigments, papier, polymère, mÊtal et textile Wood, pigment, paper, polymer, metal and textile 153,5 x 53,5 x 68 cm / 603/8 x 211/8 x 263/4 in.

39


Sexy orgue de Barbarie belge, 2017 Bois, pigments, polymère, métal, papier et éléments électroniques Wood, pigment, polymer, metal, paper and electronics 147 x 145 x 42 cm / 57 3/4 x 57 1/8 x 165/8 in.

40


L’arbre de vie du carnaval belge, 2018 Bois, pigments, polymère, métal et textile Wood, pigment, polymer, metal and textile 349 x 166 x 135 cm / 1371/4 x 653/8 x 531/4 in.

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Sexy Ange Belge, 2017 Bois, pigments, polymère et métal Wood, pigment, polymer and metal 93,4 x 88,4 x 23,4 cm / 36 3/4 x 34 3/4 x 91/4 in.

Le bluff de la Vierge Marie belge, 2018

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Pigments, papier, polymère, métal et textile Pigment, paper, polymer, metal and textile 155 x 63 x 59 cm / 61 1/8 x 24 5/8 x 231/8 in.


Sexy grenouillère belge, 2017 Bois, pigments, polymère et métal Wood, pigment, polymer and metal 82 x 40 x 53 cm 323/8 x 15 7/8 x 203/4 in.

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Baudoin IV et son épouse, Alix de Namur, 2 017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Le carrosse d’or avec le reliquaire de Sainte Waudru, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

47


Goliath, le plus grand gĂŠant belge, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

48


La procession de la couronne ĂŠtoilĂŠe, 2 017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Spectacle de marionnettes, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Danses paysannes durant l’Ommegang, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Se noircir au cirage, le Mardi gras, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Joueur d’orgue, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Les gĂŠants du Hageland, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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L’Ommegang de Malines, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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Les feux de la Saint-Martin, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

56


La procession de la pluie de roses, 2017 33,5 x 29,5 x 2,2 cm / 131/4 x 115/8 x 07/8 in.

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La paille sur laquelle reposait le cercueil est derrière la chapelle, 2017 46,1 x 34,6 x 2,2 cm / 181/8 x 135/8 x 07/8 in.

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La fĂŞte de la Saint-Martin, 2017 37,4 x 25,4 x 2,2 cm / 143/4 x 10 x 07/8 in.

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Le jeu de l’oiseau en bois, 2017 37,4 x 25,4 x 2,2 cm / 143/4 x 10 x 07/8 in.

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Chinel de Fosses-la-Ville (Namur), 2017 37,4 x 25,4 x 2,2 cm / 143/4 x 10 x 07/8 in.

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Gendarme Ă cheval, 2017 37,4 x 25,4 x 2,2 cm / 143/4 x 10 x 07/8 in.

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La vendeuse de ballons, 2017 37,4 x 25,4 x 2,2 cm / 143/4 x 10 x 07/8 in.

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La plantation du Meyboom en prĂŠsence des gĂŠants bruxellois, 2017 42,7 x 38,1 x 2,2 cm / 163/4 x 15 x 07/8 in.

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Nonne au bĂŠguinage, 2 017 42,7 x 38,1 x 2,2 cm / 163/4 x 15 x 07/8 in.

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L’heure du repas des poules, 2017 46,1 x 34,6 x 2,2 cm / 181/8 x 135/8 x 07/8 in.

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Le jeu du Saint-Sang à Bruges, 2017 46,1 x 34,6 x 2,2 cm / 181/8 x 135/8 x 07/8 in.

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Mer du Nord Sexuelle Belge (2018)

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“L’érotisme est une élégance  de l’esprit” Numa Hambursin Critique d’art, directeur du pôle Art moderne et contemporain de la Ville de Cannes, directeur de la fondation Hélénis-GGL pour l’art contemporain à Montpellier

Ne dites pas : « Sa pine est trop grosse pour ma bouche. » Dites : « Je me sens bien petite fille quand je cause avec lui. » Pierre Louÿs, Manuel de Civilité pour les petites filles à l’usage des Maisons d’éducation

D

es petits garçons et des petites filles

boursouflée, échouée sur une plage aux

aux bras potelés, aux joues délicate-

allures de cimetière conchylicole. Et ce petit

ment rosées, aux cheveux blonds, au

blondinet qui cueille de mystérieuses fleurs

teint délicieusement frais, s’amusent avec

rouges, la nasse réticulée qui le protège et

coquillages et crustacés à des jeux innocents.

l’ensevelit, entre sarcophage et chrysalide.

En voilà un qui s’abrite, nu, dans une patelle.

La nature y est un temple de vivants piliers,

En voilà une qui surgit avec maladresse de sa

un décor de lianes et de fougères exotiques,

pourpre bouche de sang aux contours fantas-

sans doute peu conforme à l’image admise de

més, Vénus trop précoce, candide imitatrice

l’austère mer du Nord. Dans le ciel, comme

des modèles de Botticelli, de Cabanel et de

une longue traînée de nuages, des sperma-

Bouguereau. Adieu soleil levant, coquille

tozoïdes à la queue effilée. Et puis encore les

Saint-Jacques titanesque au cœur des flots,

enfants déguisés en homards et crevettes,

adieu corps sublime et envoûtant. De votre

des palourdes, des méduses, des pétoncles,

triomphe, il ne subsiste qu’une enveloppe

des bigorneaux et des actéons enroulés pour

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Jan Fabre | Mer du Nord Sexuelle Belge (2018)

instruments à vent, des moules bien sûr, un étal tant joyeux que dérangeant, ensemencé

Nul champ plus jouissif que celui du libertin, nul vocabulaire plus imaginatif que celui des contes interdits, nulle plaisanterie convaincante qui ne soit grivoise…

par d’omniprésents têtards. En me pourléchant des fines icônes de Jan Fabre, je songeais à une scène de fellation peu ordinaire, au rythme du ressac de la mer, esquissée par André Pieyre de Mandiargues dans une nouvelle érotique, La marée. Le narrateur a dix-huit ans, sa cousine seize et un air en sa bouche « à la fois jeune et fané, impur et frais ». J’étais jeune, aussi, quand j’avais lu ces pages. Je me souviens avoir bandé, avoir déchargé, avoir caché le livre dans ma bibliothèque avec un sentiment de honte confus. Étais-je monstrueux, moi aussi ? L’érotisme est une élégance de l’esprit. Pourquoi feindre de ne pas s’y intéresser ? Nul champ plus jouissif que celui du libertin, nul vocabulaire plus imaginatif que celui des contes interdits, nulle plaisanterie convaincante qui ne soit grivoise, nulle beauté parfaite qui n’accepte sa part coquine. Ce Christ sur la croix, que célèbrent les dévots, n’est-il

en rien verser dans la vulgarité. Et pourtant

pas déshabillé à dessein, le torse émouvant,

la morale veille. Celle d’hier, la bonne vieille

les muscles délicats, le visage abandonné

pudibonderie, nous la connaissions. Elle avan-

sous la chevelure de jais ? À la mesure des

çait d’un pas lourd avec ses sabots hypocrites.

verges sublimes sont les verbes sublimés,

Nous savions moquer ses ressorts bourgeois,

enconner, gougnotter, gousser, gamahucher.

nous savions dénoncer ses tartuffes, nous

Plus de cent dénominations pour un seul or-

savions rire de ses corsets. Portés par le mar-

gane, des trésors d’inventivité à travers les ter-

quis de Sade et Pierre Louÿs, les surréalistes

ritoires et les siècles : le vit désormais Vieille

lui avaient porté le coup de grâce. Elle était

France des écrivains maudits d’autrefois, le

utile même. La maintenir artificiellement en

chibriape d’Apollinaire, l’amusante bibite de

vie permettait de conserver un adversaire de

l’île Maurice, le braquemard(t) pour les plus

paille. Il fallait ruser pour la contourner, inven-

arrogants, le dard béni des contrepèteries,

ter toujours mieux. L’interdit sublimait le désir.

l’écouvillon, le nœud du problème, la nouille

Mais le clergé est autre aujourd’hui. Il ne s’of-

des cyniques et des nihilistes, le petit Jésus

fusque pas à visage démasqué, il ferraille sous

en hommage à nos racines chrétiennes, la

la bannière du Bien, au nom des faibles. #Me-

très imagée vipère broussailleuse, le sguègue

Too a déferlé sur nos consciences indignées.

vintage années 80, le tricotin, le petit oiseau

Les rapports sous-jacents de domination et la

de nos grands-mères, etc., etc. L’érotisme ne

société patriarcale sont pointés de l’index, les

chante pas seulement le corps, il célèbre les

archétypes de genre frappés d’anathème, les

images et les mots. Caresser cette chair si hu-

mâles blancs accusés de « pédophilie men-

maine, pénétrer un tel monde lexical, ce n’est

tale » ou de sexisme livrés à l’hallali. Comment

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Jan Fabre | Mer du Nord Sexuelle Belge (2018)

dénoncer la censure et la castration quand il

Ostende, sur la côte belge, que Marvin Gaye

s’agit de lutter contre une injustice ? La bonne

composa son célèbre tube Sexual Healing.

conscience est une flèche plus efficace que la

C’est à Knokke-Le-Zoute que fut tourné Cam-

morale de papa.

ping Cosmos de Jan Bucquoy, deuxième volet de la trilogie La vie sexuelle des Belges. Le

Il faut à Jan Fabre un certain panache pour in-

film se déroule en 1986, pendant la Coupe du

terroger la frontière du permis et de l’interdit,

monde de football qui vit les Diables rouges

la ligne floue qui sépare le juste tabou, celui

atteindre les demi-finales contre l’Argentine.

qui protège la société contre le prédateur, du

Lolo Ferrari y livre une interprétation inou-

puritanisme excessif. Le bon curseur n’exis-

bliable de Madame Vandeputte. Dans ce

tera jamais. Certaines pages admirables de

décor de ciel gris et de plage battue par les

Pierre Louÿs nous retournent le cœur, quand

vents, l’humour grivois se teinte de mélanco-

l’argent, le pouvoir et le sexe cohabitent en

lie. Le rire gras est une politesse pour traiter

un parfum que l’âme contemporaine ne sup-

de l’angoisse des hommes, si seuls face à l’ab-

porte plus. Et pourtant, l’écriture est si belle,

surdité du monde, si seuls face aux autres, si

l’excitation intacte. La mer du Nord incarne

seuls face à leur minuscule destin. Sans lui,

géographiquement la notion de seuil, mou-

il ne resterait que la tragédie et le désespoir.

vante, inconstante, ondulante, capricieuse,

Est-ce cela, la belgitude ? Avec ses Coquil-

un « dernier terrain vague, et des vagues de

lages belges au garde-à-vous, Jan Fabre nous

dunes pour arrêter les vagues, et de vagues

peint les trois couleurs du drapeau de ce pays

rochers que les marées dépassent, et qui

à part et à plat. Tandis que l’art contemporain

ont à jamais le cœur à marée basse ». C’est à

s’internationalise et que les propositions s’uniformisent d’un continent à l’autre, l’esprit de l’incongru n’a pas quitté tous les artistes belges. L’exposition de Jan Fabre à la galerie Templon relève de cette histoire séculaire et singulière. Je suis convaincu que seuls les grands timides savent construire une œuvre érotique. Il convient d’y faire preuve d’une transgression poétique inconnue des bienheureux qui méconnaissent les joies tristes de l’impuissance et de la frustration.

Tandis que l’art contemporain s’internationalise et que les propositions s’uniformisent d’un continent à l’autre, l’esprit de l’incongru n’a pas quitté tous les artistes belges.

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“Eroticism is an elegance of the mind.” Numa Hambursin Art critic, Head of modern and contemporay art for the city of Cannes, Director of Hélénis-GGL Foundation for contemporary art in Montpellier

“Don’t say: ‘His prick is too big for my mouth.’ Say: ‘I feel like a little girl when I talk with him.’” Pierre Louÿs, Manuel de Civilité pour les petites filles à l’usage des Maisons d’éducation

L

ittle boys and little girls with chubby

boy gathering mysterious red flowers, the

arms, delicately pink cheeks, blond

reticulated net that protects and buries him,

hair, and deliciously fresh complexions,

half-sarcophagus and half-chrysalis? Nature

play innocently with shells and crustaceans.

is a temple of living pillars, a decor of exotic

And here is one, nestling, nude, in a limpet.

creepers and ferns, a long way, surely, from

And here is another awkwardly poking out of

the image accepted in the austere North Sea.

its blood-purple, fantasy mouth, a Venus too

In the sky, like a long trail of clouds, sperma-

precocious, an innocent imitator of the mod-

tozoa with tapering tails. And then, children

els by Botticelli, Cabanel and Bouguereau.

disguised as lobsters and shrimps, clams, jel-

Farewell, rising sun, titanic scallop shell amid

lyfish, winding winkles and acteons as wind

the waves, farewell sublime and enchanting

instruments, and mussels of course, a spread

body. All that remains of your triumph is a

as joyous as it is upsetting, inseminated by

swollen envelope, washed up on a mollusc

ubiquitous tadpoles. Licking my lips over these

graveyard of a beach. And this little blond

fine icons by Jan Fabre, I thought of an un-

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Jan Fabre | Sexual Belgian North Sea (2018)

are sublimated words – enconner, gougnotter, gousser, gamahucher. Over a hundred denominations for a single male organ, a wealth of invention expressed in different territories and times: the vit, which is now so Vieille France, the word of yesteryear’s maudit writers, Apollinaire’s chibriape, the amusing bibite on Mauritius, braquemard(t) for more arrogant sorts, the blessed dard for spoonerists, écouvillon, the knotty nœud, the cynics’ and nihilists’ nouille, petit Jésus in homage to our Christian roots, the vivid vipère brous-

No domain offers more pleasure than the libertine’s, no vocabulary is more inventive than that of forbidden tales, no joke hits home if not bawdy…

sailleuse, the sguègue, a 1980s gem, the tricotin, our grandmothers’ petit oiseau, etc., etc. Eroticism does more than sing the body, it celebrates images and words. To caress this very human flesh, to penetrate this lexical world, is not at all vulgar. And yet, moralism is watching. The good old prudishness of yesteryear we knew all about: its heavy tread, its hypocritical clogs. We knew how to mock its bourgeois thinking, to expose its Tartuffes, to laugh at its corsets. Backed by

usual fellatio scene set to the ebb and flow of

the Marquis de Sade and Pierre Louÿs, the

the sea, evoked by André Pieyre de Mandiar-

Surrealists dealt the deathblow. It was even

gues in an erotic novella, La Marée. The nar-

useful. Kept artificially alive, it was a handy

rator is eighteen years old, his cousin sixteen

straw man. You had to be crafty to circum-

and the air in her mouth is “at once young and

vent it, to keep inventing new tricks. Taboos

faded, impure and fresh.” I was young, too,

were the Tabasco of desire. But today’s clergy

when I read these pages. I remember getting

is different. Instead of open outrage, it fights

an erection, coming, hiding the book on my

under the banner of Good, in the name of the

shelf with a feeling of confusion and shame.

weak. #MeToo has flooded our conscious-

Was I a monster too?

nesses with indignation. The subjacent play of domination and patriarchal society are

Eroticism is an elegance of the mind. Why

denounced, gender archetypes anathema-

feign disinterest? No domain offers more

tised, there’s a hue and cry on white males

pleasure than the libertine’s, no vocabulary

accused of “mental paedophilia” and sexism.

is more inventive than that of forbidden tales,

How can we attack censorship and castra-

no joke hits home if not bawdy, there is no

tion when they are fighting injustice? Good

perfect beauty that refutes its naughty side.

conscience is a sharper arrow than dad’s old-

This Christ on the Cross, celebrated by the

style morality.

devout, is carefully undressed, is he not? His torso is fetching, his muscles delicate, with

It takes a kind of panache for Jan Fabre to

the face beneath the jet-black hair that ex-

probe the frontier of the allowed and the

presses abandon. On a par with sublime rods

forbidden, the hazy line that runs between

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Jan Fabre | Sexual Belgian North Sea (2018)

the justified taboo, the one that protects so-

beings – so alone before the absurdity of this

ciety against predators, and excessive puri-

world, so alone in relation to others, so alone

tanism. The cursor will always waver. There

in our tiny little lives. Take it away, and all

are certain admirable pages in Pierre Louÿs

that’s left is tragedy and despair. Could it be

that now turn the stomach with a mixture of

that, Belgianness? With his Belgian shellfishs

money, power and sex whose odour repels

standing at attention, Jan Fabre paints the

the contemporary soul. And yet the writing

three colours of the country’s flag separate-

is so fine, and the excitement remains. The

ly and flatly. As contemporary art goes ever

North Sea embodies, geographically, the no-

more international and works are the same

tion of a shifting, inconstant, undulating and

from one continent to the next, the spirit of

capricious threshold, one “last wasteland,

incongruity has yet to desert Belgian artists.

and waves of dunes to stop the waves, and

Jan Fabre’s exhibition at Galerie Templon is

vague rocks topped by the tides, and whose

part of that old and singular tradition. I believe

heart is always at low tide.” It was in Ostend,

that only the truly timid are able to produce a

on the Belgian coast, that Marvin Gaye com-

body of work that is erotic. What is needed

posed his famous hit Sexual Healing. It was

here is a poetic transgression unknown to the

in Knokke-Le-Zoute that Jan Bucquoy shot

lucky ones who have not experienced the sad

Camping Cosmos, the second instalment in

joys of impotence and frustration.

his trilogy La vie sexuelle des Belges. The film is set in 1986, during the World Cup, when Belgium’s footballers, the Red Devils, reached the semi-finals, against Argentina. The film also has Lolo Ferrari singing an unforgettable version of Madame Vandeputte. Against the grey sky and windswept beach, dirty humour takes a melancholy turn. Filthy laughter is a polite way of dealing with the angst of human

As contemporary art goes ever more international and works are the same from one continent to the next, the spirit of incongruity has yet to desert Belgian artists.

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Langouste belge en extase (pour les Flamands), 2018

Langouste belge en extase (pour les Wallons), 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, verre et langouste Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and crayfish 77 x 34 x 34 cm / 30 1/4 x 133/8 x 133/8 in.

Bois, pigments, papier, polymère, métal, verre et langouste Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and crayfish 77 x 34 x 34 cm / 301/4 x 133/8 x 133/8 in.


Homard belge en extase (pour la communautÊ germanophone), 2018 Bois, pigments, papier, polymère, mÊtal, verre et homard Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and lobster 72 x 42 x 42 cm / 281/2 x 161/2 x 161/2 in.

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Étoile de mer belge à ventouse (I), 2 018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and sea star 36 x 26 x 11,5 cm / 141/8 x 101/8 x 41/2 in.

Étoile de mer belge à ventouse (II), 2 018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and sea star 33 x 21 x 11 cm / 131/8 x 81/8 x 41/2 in.

Étoile de mer belge à ventouse (III), 2 018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and sea star 36 x 23 x 11,5 cm / 141/8 x 91/4 x 41/2 in.

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Poisson belge lubrique faisant la fête, 2018 Bois, pigments, polymère, métal, verre et poisson Wood, pigment, polymer, metal, glass and fish 16 x 29,5 x 29,5 cm / 61/8 x 115/8 x 115/8 in.

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Peigne de Vénus belge lécheur, 2018 Bois, pigments, papier, métal, verre et coquillage Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and shell 30 x 16 x 16 cm / 11 7/8 x 61/2 x 61/2 in.

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Limule belge à orifice anal, 2018 Bois, pigments, polymère, métal, verre et coquillage Wood, pigment, polymer, metal, glass and shell 43 x 20 x 20 cm / 16 7/8 x 8 x 8 in.

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Coquillage belge lÊcheur, 2018 Pigments, papier, polymère, textile et coquillage Pigment, paper, polymer, textile and shell 24 x 56 x 28 cm / 9 1/2 x 221/8 x 107/8 in.

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Coquillage belge au garde-à-vous (noir), 2018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 31 x 20 x 10 cm / 123/8 x 73/4 x 37/8 in.

Coquillage belge au garde-à-vous (jaune), 2018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 32 x 26 x 10 cm / 121/12 x 101/4 x 37/8 in.

Coquillage belge au garde-à-vous (rouge), 2018 Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 32 x 31 x 10 cm / 123/4 x 12 x 4 in.

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Écouter l’envie, 2 018 36,2 x 25 x 2,2 cm / 141/4 x 97/8 x 07/8 in.

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Le pompier-auditeur, 2 018 36,2 x 24,7 x 2,2 cm / 141/4 x 93/4 x 07/8 in.

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La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (I), 2 018 36,7 x 25,3 x 2,2 cm / 141/2 x 10 x 07/8 in.

90


La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (II), 2 018 36,6 x 25,3 x 2,2 cm / 143/8 x 10 x 07/8 in.

91


La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (III), 2 018 36,7 x 25,4 x 2,2 cm / 141/2 x 10 x 07/8 in.

92


La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (IV), 2 018 36,7 x 25,3 x 2,2 cm / 141/2 x 10 x 07/8 in.

93


La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (V), 2 018 36,7 x 25,2 x 2,2 cm / 141/2 x 97/8 x 07/8 in.

94


La naissance du petit, potelĂŠ et sĂŠduisant Cupidon marin (VI), 2 018 36,8 x 25,3 x 2,2 cm / 141/2 x 10 x 07/8 in.

95


La mer d’amour (I), 2 018 39,8 x 26,3 x 2,2 cm / 155/8 x 103/8 x 07/8 in.

96


La mer d’amour (II), 2 018 39,8 x 26,3 x 2,2 cm / 155/8 x 103/8 x 07/8 in.

97


La mer d’amour (III), 2 018 39,9 x 26,4 x 2,2 cm / 153/4 x 103/8 x 07/8 in.

98


La mer d’amour (IV), 2 018 39,9 x 26,3 x 2,2 cm / 153/4 x 103/8 x 07/8 in.

99


La mer d’amour (V), 2 018 39,8 x 26,4 x 2,2 cm / 155/8 x 103/8 x 07/8 in.

100


La mer d’amour (VI), 2 018 34,6 x 31,9 x 2,2 cm / 135/8 x 121/2 x 07/8 in.

101


La mer d’amour (VII), 2 018 34,6 x 31,9 x 2,2 cm / 135/8 x 121/2 x 07/8 in.

102


Jeux profanes de la mer du Nord (I), 2 018 32,6 x 28,6 x 2,2 cm / 127/8 x 111/4 x 07/8 in.

103


Jeux profanes de la mer du Nord (II), 2 018 32,6 x 28,5 x 2,2 cm / 127/8 x 111/4 x 07/8 in.

104


Jeux profanes de la mer du Nord (III), 2 018 32,6 x 28,5 x 2,2 cm / 127/8 x 111/4 x 07/8 in.

105


Jeux profanes de la mer du Nord (IV), 2 018 32,6 x 28,5 x 2,2 cm / 127/8 x 111/4 x 07/8 in.

106


Jeux profanes de la mer du Nord (V), 2 018 32,6 x 28,6 x 2,2 cm / 127/8 x 111/4 x 07/8 in.

107


Jeux d’enfants à la mer du Nord (I), 2 018 37 x 25,6 x 2,2 cm / 145/8 x 101/8 x 07/8 in.

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Jeux d’enfants à la mer du Nord (II), 2 018 37 x 25,5 x 2,2 cm / 145/8 x 10 x 07/8 in.

109


La petite, potelée et séduisante Vénus belge (I), 2 018 37,5 x 33,7 x 2,2 cm / 143/4 x 131/4 x 07/8 in.

110


La petite, potelée et séduisante Vénus belge (II), 2 018 37,5 x 33,7 x 2,2 cm / 143/4 x 131/4 x 07/8 in.

111


La petite, potelée et séduisante Vénus belge (III), 2 018 37,5 x 33,8 x 2,2 cm / 143/4 x 131/4 x 07/8 in.

112


Le dĂŠpucelage belge, 2 018 40 x 28,2 x 2,2 cm / 153/4 x 111/8 x 07/8 in.

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Jan Fabre | Folklore Sexuel Belge (2017-2018)

Folklore Sexuel Belge (2017-2018) Édité et Offert Par Jan Fabre, Le Bon Artiste Belge

Sexy ange belge/ Sexy Belgian angel – 2017

Bois, pigments, polymère et métal/Wood, pigment, polymer and metal 93 x 88 x 23 cm 36 3/4 x 34 3/4 x 9 1/4 in. P. 34 La Vierge belge sexy jouant avec le mal/The sexy Belgian Madonna playing with Evil – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal et textile/ Wood, pigment, paper, polymer, metal and textile 153,5 x 53,5 x 68 cm 60 3/8 x 21 1/8 x 26 3/4 in. P. 35 Sexy orgue de Barbarie belge/Sexy Belgian barrel organ – 2017

Bois, pigments, polymère, métal, papier et éléments électroniques/Wood, pigment, polymer, metal, paper and electronics 147 x 145 x 42 cm 57 3/4 x 57 1/8 x 16 5/8 in. P. 36 L’arbre de vie du carnaval belge/The lifetree of the Belgian carnival – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal et textile/ Wood, pigment, paper, polymer, metal and textile 349 x 166 x 135 cm 137 1/4 x 65 3/8 x 53 1/4 in. P. 37 Le bluff de la Vierge Marie Belge/The bluff of Belgian Virgin Mary – 2018

Pigments, papier, polymère, métal et textile/Pigment, paper, polymer, metal and textile 155 x 63 x 59 cm 61 1/8 x 24 5/8 x 23 1/8 in. P. 38 Sexy grenouillère Belge/Sexy Belgian toad in the hole – 2017

Bois, pigments, polymère et métal/Wood, pigment, polymer and metal 82 x 40 x 53 cm 32 3/8 x 15 7/8 x 20 3/4 in. P. 39

Tous les dessins : crayon HB, crayon de couleur sur chromo, passe-partout en velours rouge et cadre doré/unique/ All drawings: HB pencil, colour pencil on chromo, red velvet passe-partout and gilt frame/ Unique

Les feux de la Saint-Martin/ The fires of St Martin – 2017

Baudoin IV et son épouse, Alix de Namur/Baudouin IV with his consort ‘Alix of Namur’ – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 53

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 7/8 in. P. 42

Le carrosse d’or avec le reliquaire de Sainte Waudru/ The golden coach with the shrine of St Waudru – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 7/8 in. P. 43

Goliath, le plus grand géant belge/Goliath, the biggest Belgian giant – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 7/8 in. P. 44

La procession de la couronne étoilée/ The Procession of the crown of stars – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 45

Spectacle de marionnettes/ A puppet show – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 46

Danses paysannes pendant l’Ommegang/Farmers’ dances during the religious procession – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 47

Se noircir au cirage, le Mardi gras/Blacking up with shoe polish on Shrove Tuesday – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 48

Joueur d’orgue/ The organ-player – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 49

Les géants du Hageland/ The Hageland giants – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 50

L’Ommegang de Malines/ The religious procession in Mechelen – 2017

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 52

La procession de la pluie de roses/The procession of the rain of roses – 2017

La paille sur laquelle reposait le cercueil est derrière la chapelle/The straw the coffin was standing on is put behind the chapel – 2017

46,1 x 34,6 x 2,2 cm 18 1/8 x 13 5/8 x 0 7/8 in. P. 54

La fête de la Saint-Martin/ The feast of St Martin – 2017

37,4 x 25,4 x 2,2 cm 14 3/4 x 10 x 0 7/8 in. P. 55

Le jeu de l’oiseau en bois/ The wooden-bird game – 2017

37,4 x 25,4 x 2,2 cm 14 3/4 x 10 x 0 7/8 in. P. 56

Chinel de Fosse-La-Ville (Namur)/A ‘Chinel’ from Fosse-La-Ville (Namur) – 2017

37,4 x 25,4 x 2,2 cm 14 3/4 x 10 x 0 7/8 in. P. 57

Gendarme à cheval/ Mounted gendarme – 2017

37,4 x 25,4 x 2,2 cm 14 3/4 x 10 x 0 7/8 in. P. 58

La vendeuse de ballons/ The balloon-seller – 2017

37,4 x 25,4 x 2,2 cm 14 3/4 x 10 x 0 7/8 in. P. 59

La plantation du Meyboom en présence des géants bruxellois/The maypole is planted in the presence of the Brussels giants – 2017

42,7 x 38,1 x 2,2 cm 16 3/4 x 15 x 0 7/8 in. P. 60

Nonne au béguinage/A nun in the beguinage – 2017

42,7 x 38,1 x 2,2 cm 16 3/4 x 15 x 0 7/8 in. P. 61

L’heure du repas des poules/ The chickens being fed – 2017

46,1 x 34,6 x 2,2 cm 18 1/8 x 13 5/8 x 0 7/8 in. P. 62

33,5 x 29,5 x 2,2 cm 13 1/4 x 11 5/8 x 0 7/8 in. P. 51

114

Le jeu du Saint-Sang à Bruges/ The ‘Holy Blood performance’ in Bruges – 2017

46,1 x 34,6 x 2,2 cm 18 1/8 x 13 5/8 x 0 7/8 in. P. 63

Mer du Nord Sexuelle Belge (2018) Édité et Offert Par Jan Fabre, Le Bon Artiste Belge Langouste belge en extase (pour les Flamands)/Belgian crayfish in ecstasy (for the Flemish) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, verre et langouste/Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and crayfish 77 x 34 x 34 cm 30 1/4 x 13 3/8 x 13 3/8 in. P. 74 Langouste belge en extase (pour les Wallons)/Belgian crayfish in ecstasy (for the Walloons) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, verre et langouste/Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and crayfish 77 x 34 x 34 cm 30 1/4 x 13 3/8 x 13 3/8 in. P. 74 Homard belge en extase (pour la communauté germanophone)/Belgian lobster in ecstasy (for the German speaking community) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, verre et homard/Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and lobster 72 x 42 x 42 cm 28 1/2 x 16 1/2 x 16 1/2 in. P. 75 Étoile de mer belge à ventouse (I)/Belgian suction cup starfish (I) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer/Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and sea star 36 x 26 x 11,5 cm 14 1/8 x 10 1/8 x 4 1/2 in. P. 76


Jan Fabre | Mer du Nord Sexuelle Belge (2018) Étoile de mer belge à ventouse (II)/Belgian suction cup starfish (II) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer/Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and sea star 33 x 21 x 11 cm 13 1/8 x 8 1/8 x 4 1/2 in. P. 76 Étoile de mer belge à ventouse (III)/Belgian suction cup starfish (III) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et étoile de mer/Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile ans sea star 36 x 23 x 11,5 cm 14 1/8 x 9 1/4 x 4 1/2 in. P. 77

Poisson belge lubrique faisant la fête/Belgian lubricious party fish – 2018

Bois, pigments, polymère, métal, verre et poisson/Wood, pigment, polymer, metal, glass and fish 16 x 29,5 x 29,5 cm 6 1/8 x 11 5/8 x 11 5/8 in. P. 78 Peigne de Vénus belge lécheur/Belgian licking Venus comb – 2018

Bois, pigments, papier, métal, verre et coquillage/Wood, pigment, paper, polymer, metal, glass and shell 30 x 16 x 16 cm 11 7/8 x 6 1/2 x 6 1/2 in. P. 79 Limule belge à orifice anal/ Belgian anal horseshoe crab – 2018

Bois, pigments, polymère, métal, verre et coquillage/ Wood, pigment, polymer, metal, glass and shell 43 x 20 x 20 cm 16 7/8 x 8 x 8 in. P. 80 Coquillage belge lécheur/ Belgian licking shellfish – 2018

Pigments, papier, polymère, textile et coquillage/Pigment, paper, polymer, textile and shell 24 x 56 x 28 cm 9 1/2 x 22 1/8 x 10 7/8 in. P. 81 Coquillage belge au garde-à-vous (noir)/Belgian shellfish standing at attention (black) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage/ Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 31 x 20 x 10 cm 12 3/8 x 7 3/4 x 3 7/8 in. P. 82

Coquillage belge au garde-à-vous (jaune)/Belgian shellfish standing at attention (yellow) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage/Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 32 x 26 x 10 cm 12 1/12 x 10 1/4 x 3 7/8 in. P. 82

Coquillage belge au garde-à-vous (rouge)/Belgian shellfish standing at attention (red) – 2018

Bois, pigments, papier, polymère, métal, textile et coquillage/ Wood, pigment, paper, polymer, metal, textile and shell 32 x 31 x 10 cm 12 3/4 x 12 x 4 in. P. 83 Tous les dessins : crayon HB, crayon de couleur sur chromo, passe-partout en velours rouge et cadre doré/unique/ All drawings: HB pencil, colour pencil on chromo, red velvet passe-partout and gilt frame/ Unique Écouter l’envie/Listening to the lust – 2018

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (V)/The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (V) – 2018

36,7 x 25,2 x 2,2 cm 14 1/2 x 9 7/8 x 0 7/8 in. P. 90

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (VI)/The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (VI) – 2018

36,8 x 25,3 x 2,2 cm 14 1/2 x 10 x 0 7/8 in. P. 91

La mer d’amour (I)/The sea of love (I) – 2018

39,8 x 26,3 x 2,2 cm 15 5/8 x 10 3/8 x 0 7/8 in. P. 92

La mer d’amour (II)/The sea of love (II) – 2018

39,8 x 26,3 x 2,2 cm 15 5/8 x 10 3/8 x 0 7/8 in. P. 93

La mer d’amour (III)/The sea of love (III) – 2018

39,9 x 26,4 x 2,2 cm 15 3/4 x 10 3/8 x 0 7/8 in. P. 94

La mer d’amour (IV)/The sea of love (IV) – 2018

36,2 x 25 x 2,2 cm 14 1/4 x 9 7/8 x 0 7/8 in. P. 84

39,9 x 26,3 x 2,2 cm 15 3/4 x 10 3/8 x 0 7/8 in. P. 95

Le pompier-auditeur/ The fireman listener – 2018

La mer d’amour (V)/The sea of love (V) – 2018

36,2 x 24,7 x 2,2 cm 14 1/4 x 9 3/4 x 0 7/8 in. P. 85

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (I)/ The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (I) – 2018

36,7 x 25,3 x 2,2 cm 14 1/2 x 10 x 0 7/8 in. P. 86

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (II)/The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (II) – 2018

36,6 x 25,3 x 2,2 cm 14 3/8 x 10 x 0 7/8 in. P. 87

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (III)/The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (III) – 2018

36,7 x 25,4 x 2,2 cm 14 1/2 x 10 x 0 7/8 in. P. 88

39,8 x 26,4 x 2,2 cm 15 5/8 x 10 3/8 x 0 7/8 in. P. 96

La mer d’amour (VI)/The sea of love (VI) – 2018

34,6 x 31,9 x 2,2 cm 13 5/8 x 12 1/2 x 0 7/8 in. P. 97

La mer d’amour (VII)/The sea of love (VII) – 2018

34,6 x 31,9 x 2,2 cm 13 5/8 x 12 1/2 x 0 7/8 in. P. 98

Jeux profanes de la mer du Nord (I)/Secular games of the North Sea (I) – 2018

32,6 x 28,6 x 2,2 cm 12 7/8 x 11 1/4 x 0 7/8 in. P. 99

Jeux profanes de la mer du Nord (II)/Secular games of the North Sea (II) – 2018

La naissance du petit, potelé et séduisant Cupidon marin (IV)/The birth of small, chubby, attractive sea Cupid (IV) – 2018

36,7 x 25,3 x 2,2 cm 14 1/2 x 10 x 07/8 in. P. 89

115

32,6 x 28,5 x 2,2 cm 12 7/8 x 11 1/4 x 0 7/8 in. P. 100

Jeux profanes de la mer du Nord (III)/Secular games of the North Sea (III) – 2018

32,6 x 28,5 x 2,2 cm 12 7/8 x 11 1/4 x 0 7/8 in. P. 101

Jeux profanes de la mer du Nord (IV)/Secular games of the North Sea (IV) – 2018

32,6 x 28,5 x 2,2 cm 12 7/8 x 11 1/4 x 0 7/8 in. P. 102

Jeux profanes de la mer du Nord (V)/Secular games of the North Sea (V) – 2018

32,6 x 28,6 x 2,2 cm 12 7/8 x 11 1/4 x 0 7/8 in. P. 103

Jeux d’enfants à la mer du Nord (I)/Children games of the North Sea (I) – 2018

37 x 25,6 x 2,2 cm 14 5/8 x 10 1/8 x 0 7/8 in. P. 104

Jeux d’enfants à la mer du Nord (II)/Children games of the North Sea (II) – 2018

37 x 25,5 x 2,2 cm 14 5/8 x 10 x 0 7/8 in. P. 105

La petite, potelée et séduisante Vénus belge (I)/ The small, chubby, attractive Belgian Venus (I) – 2018

37,5 x 33,7 x 2,2 cm 14 3/4 x 13 1/4 x 0 7/8 in. P. 106

La petite, potelée et séduisante Vénus belge (II)/ The small, chubby, attractive Belgian Venus (II) – 2018

37,5 x 33,7 x 2,2 cm 14 3/4 x 13 1/4 x 0 7/8 in. P. 107

La petite, potelée et séduisante Vénus belge (III)/ The small, chubby, attractive Belgian Venus (III) – 2018

37,5 x 33,8 x 2,2 cm 14 3/4 x 13 1/4 x 0 7/8 in. P. 108

Le dépucelage belge/Belgian defloration – 2018

40 x 28,2 x 2,2 cm 15 3/4 x 11 1/8 x 0 7/8 in. P. 109


Catalogue édité à l’occasion de l’exposition Catalogue published for the exhibition

JAN FABRE Folklore Sexuel Belge (2017-2018) Mer du Nord Sexuelle Belge (2018) Édité et Offert Par Jan Fabre, Le Bon Artiste Belge

Du 17 mai au 21 juillet 2018 From May 17 to July 21, 2018 ANGELOS BVBA/JAN FABRE Project and studio management: Barbara de Coninck, Mikes Poppe Studio: Naïm Mertens, Kathy Vercauteren Freelance collaborators : Fien Maris, Sammi Van Den Heuvel, Nils Wagemans, Mathias Verhoeven, Simon Vanheukelom, Mario Leko, Lotte Vanhamel, Lindsey Daems, Margerita Sanders, Vincent Surmont, Senne Claes, Yasmin Van der Rauwelaert, Cleo Jespers, Hannelore Troch, Sarah Gallagher, Erin Helsen, Jonas Dedecker, Martha Maillieu, Georgios Tsakiridis, Persefoni Ververi, Gijs Waterschoot.

28 RUE DU GRENIER SAINT-LAZARE 75003 PARIS +33 (0)1 42 72 14 10

info@templon.com | www.templon.com Édition/Editor : Victoire Disderot assistée de/assisted by Théa Chevalin Traduction/Translation : Charles Penwarden Photos : Œuvres/Works : Pat Verbruggen Exhibition views/vues d’exposition : B. Huet/Tutti

Création, édition : Agence Communic’Art 23 rue du Renard – 75004 Paris Tél. : +33 1 43 20 10 49 www.communicart.fr Directeur de la création/Creative director: François Blanc Design : Georges Baur Coordination : Pascale Guerre Imprimé en Belgique/Printed in Belgium © Galerie Templon ISBN : 978-2-917515-32-7

116





ISBN 978-2-917515-32-7 25€


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