"Once in a blue moon", Oda Jaune

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2010

Oda Jaune 30 rue Beaubourg 75003 Paris

Tel : 33 (0)1 42 72 14 10 – www.danieltemplon.com ISBN 978-2-917515-07-5 20€

Galerie Daniel Templon

Galerie Daniel Templon

Oda Jaune

Once in a Blue Moon

Galerie Daniel Templon



Exposition du 6 novembre au 31 dĂŠcembre 2010

Oda Jaune

Once in a Blue Moon

Galerie Daniel Templon


Oda Jaune photographed by Nan Goldin, Paris 2009. Oda Jaune photographiĂŠe par Nan Goldin, Paris 2009.

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A Feeling for the Flesh

En chair et en osmose

JudicaĂŤl Lavrador 4



Page précédente : Two Love (détail), 2010 Oil on canvas, 72 7/8 x 70 7/8 in. Huile sur toile, 185 x 180 cm

Touched, 2010 Oil on canvas, 18 1/8 x 21 5/8 in. Huile sur toile, 46 x 55 cm

A long time ago, creatures with four legs, four arms and two heads lived a happy life. Each day, they became stronger and rose ever taller towards the heavens. The gods began to worry and did not at all appreciate the growing strength of these beings and decided to weaken them by cutting them down to size. The result: truncated creatures with two legs, two arms and just one head. “We are only a half, the half of those beings, our distant ancestors,” Oda Jaune declared after telling me the mythological story (drawn from Aristophanes’ speech in Plato’s Banquet). It provides us with an allegory of the human condition according to which man is an essentially incomplete being, condemned to get along without a part of himself, destined to experience the pain of a body deprived of its original form, with the memory of it living on in his mind. If the painting of Oda Jaune does not seek to illustrate this story, it does nevertheless share its dream-like melancholy and mythological significance. It is said of amputees that long after their operation, they feel tingling sensations in the stump of the limb that has been removed, but still registering its existence. In the same way, something which is no longer there seems to weigh on the figures in Oda Jaune’s pictures. A lack, a frustration, a keen sense of incompleteness seem to lie at the heart of her painting. Man-as-torso, man-as-finger, woman-as-belly with the head and paws of a teddy bear, teenage centaurs, two-headed babies, women with buttocks for a head, a head with the mouth of a vulva, a whole bizarre little tribe confronts the observer with the most improbable monstrosities. Sometimes crude, this

Il y a bien longtemps, des créatures aux corps constitués de quatre jambes, quatre bras, et deux têtes vivaient heureuses. Elles devenaient chaque jour plus fortes et s’élevaient toujours plus haut vers le Ciel. Les Dieux, inquiets, ne virent pas d’un bon oeil la force croissante de ces êtres et décidèrent de les affaiblir, en les amputant. Résultat : des créatures tronquées avec deux jambes, deux bras, et une seule tête. “Nous ne sommes qu’une moitié, la moitié de ces êtres, nos lointains aînés”, conclut Oda Jaune après m’avoir raconté ce récit mythologique, extrait du discours d’Aristophane dans Le Banquet de Platon, qui livre une allégorie de la condition humaine : l’homme serait un être essentiellement incomplet, condamné à faire sans (une partie de lui-même), voué à éprouver douloureusement la privation de ce corps originel dont le souvenir lui reste pourtant fiché en tête. Or si la peinture d’Oda Jaune ne travaille pas à illustrer cette histoire, elle partage néanmoins avec elle cette mélancolie songeuse et cette portée mythologique. On dit des amputés que, longtemps après l’opération, ils ressentent des fourmillements parcourir leur moignon et que ce sont là les manifestations du membre sectionné. De même, quelque chose qui n’est plus là semble peser sur les personnages d’Oda Jaune. Le manque, la frustration, un vif sentiment d’incomplétude semblent ainsi être au coeur de sa pratique de la peinture. Homme-tronc, hommedoigt, femme-ventre à tête et à pattes d’ours en peluche, adolescents-centaures, bambins bicéphales, femmes à tête de fesses, visage fendu d’un sexe, tout un petit peuple bizarre affiche à la face du spectateur les monstruosités les plus invraisemblables. Parfois crue, cette galerie de portraits atteste surtout d’un immense appétit pour la chair, ses plis et ses replis. D’autant qu’Oda Jaune se plait à épaissir encore ces corps charnus et à les modeler par des étreintes, des embrassades goulues et des calins fusionnels. Les personnages font couple et font corps en effet dans de nombreuses toiles. Ces deux visages, bouche à la place du front et joue contre joue, n’en forment qu’un. De même, ces garçons s’embrassant (Tender, 2009) n’en constituent qu’un avec cette masse charnue qu’ils enlacent. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait un truc à trois, plutôt un truc à deux et demi qui pourrait passer pour une variation sur le thème du Déjeuner sur l’herbe. A force de mêler les (moitiés) de corps, Oda Jaune sème le trouble jusque dans la tonalité de ses peintures. On se dit que ce n’est pas drôle, que s’étalent là des corps en souffrance, en quête d’unité ou de cohérence, emporté dans un tourbillon alimenté par le souffle des

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Trunk, 2010 Oil on canvas, 25 5/8 x 21 1/4 in. Huile sur toile, 65 x 54 cm

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Silking, 2010 Oil on canvas, 65 x 51 1/8 in. Huile sur toile, 165 x 130 cm

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gallery of portraits attests to a huge appetite for flesh, with all its folds and furrows. All the more so as Oda Jaune likes to add on layers to these fleshy bodies and to model them with intense, voracious coupling, embraces and hugs. The figures couple to form one body in many of the canvases. These two faces, with a mouth in place of a forehead and cheek to cheek, become one. Similarly, these boys kissing each other (Tender, 2009) blend as one in this mass of flesh they are embracing. It is really not quite a threesome, but rather a twosome-and-a-half which could be taken as a variation on the theme of a Déjeuner sur l’herbe. By melding these (fragmented) bodies, Oda Jaune has a disturbing impact in the very tone of her paintings. We find ourselves saying this is just not funny, this display of bodies in torment, seeking some kind of unity or coherence, overcome in a whirl stirred up by the spirit of the Surrealists or by Francis Bacon. Indeed, some scenes seem worthy of the dark humour of Kafka describing how Gregor Samsa is metamorphosed into a beetle, while others evoke Philip Roth’s sense of the absurd in the character he transforms into a huge “Breast”, the title of his short novel. Thus, in The Bath (2009), a man with a finger or stump of flesh in place of his head is blithely taking his shower, perfectly at ease with himself. This variation in tone, from the tragic to the comic, derives no doubt from the fact that Oda Jaune conceives her figures as members of one big family. One ought perhaps to say that her work forms one large conception of the universe, except that she speaks of her figures with such affection that it may be better to keep it simple. Even if, in this case, all is not so simple, neither for them nor for us. For not only are they intertwined, but they sometimes even fuse with the picture’s background. The supple mane of hair of this silhouette, contemplating in the distance a two-headed baby, stretches out, somewhat tousled, to blend into the darkness of a cave. The night air seems to breathe in the head of hair, airy, volatile and nocturnal as in Baudelaire’s poem: O fleecy hair, falling in curls to the shoulders!/O black locks! O perfume laden with nonchalance!/Ecstasy! To people the dark alcove tonight/With memories sleeping in that thick head of hair./I would like to shake it in the air like a scarf! In another canvas, a long diaphanous cloak covers a protective, maternal figure, ultimately draping the entire picture in a mass of complex, undulating folds. As if the cloak is enveloping the canvas itself. Or even as if this cloak is the painting itself: it pours out in long folds towards the lower left edge and suddenly plunges towards the centre of the picture in a sort of bottomless abyss. If

Surréalistes ou par Francis Bacon. Or, certaines scènes paraissent aussi dignes de l’humour noir de Kafka, contant comment Gregor Samsa se métamorphose en cafard tandis que d’autres renvoient au sens de l’absurde de l’Américain Philip Roth et de son personnage transformé en “Sein” opulent dans une nouvelle éponyme. Ainsi, dans Le Bain (2009), un homme à tête de doigt ou de manche prend sa douche, l’air de rien, l’air d’aller bien. Cette variété de ton, du tragique au comique, tient sans doute à ce qu’Oda Jaune conçoit ses personnages comme les membres d’une grande famille. On devrait dire que son œuvre forme une large cosmogonie mais elle parle d’eux avec une telle tendresse qu’il vaut mieux ici rester simple. Même si, pour le coup, tout n’est pas si simple, ni pour eux ni pour nous. Car, non contents de s’enchevêtrer, ils se confondent parfois avec la toile de fond. La souple crinière de cette silhouette contemplant au loin un bambin bicéphale, s’étire, ébouriffée, pour se fondre dans l’obscurité d’une caverne (Two Love, 2010). L’air de la nuit semble y aspirer la chevelure, devenue aérienne, volatile et nocturne comme dans ce poème de Baudelaire : “O toison, moutonnant jusque sur l’encolure !/ O boucles ! O parfum chargé de nonchaloir !/ Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure/ Des souvenirs dormant dans cette chevelure,/Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir !”. Dans cette autre toile d’Oda Jaune, c’est

Le Bain, 2009

Oil on canvas, 39 3/8 x 31 7/8 in. Huile sur toile, 100 x 81 cm

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Lonesome Tonight, 2009 Oil on canvas, 18 1/8 x 15 in. Huile sur toile, 46 x 38 cm

Autobahn, 2010 Oil on canvas, 9 1/2 x 11 3/4 in. Huile sur toile, 24 x 30 cm

A Cry-Baby, 2010 Oil on canvas, 11 3/4 x 9 1/2 in. Huile sur toile, 30 x 24 cm

Welcome, 2010 Oil on canvas, 11 3/4 x 9 1/2 in. Huile sur toile, 30 x 24 cm

S. Vartan, 2010 Oil on canvas, 9 1/2 x 11 3/4 in. Huile sur toile, 24 x 30 cm

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the motifs glide in this manner towards the background and blend there in a series of fluid, supple lines, it is because the limits of their own body remain quite vague and uncertain. The bodies in Oda Jaune’s work do not stand alone. Most of them do not stand straight or upright. They are most often sprawling, reclining or seated, off-balance or crooked, bent over or leaning. As if they could not bring themselves face to face with the observer, or then again, as if they were trying to avoid a too open display of themselves. Indeed, a crowd of figures just does not keep within the frame: they are only partially there, the rest extending to infinity, out of our view. Characteristically with this half-open mouth gleaming up there in the starry night (Lonesome Tonight, 2009), Oda Jaune’s creatures seem ready to slip away. Far from posing or placing themselves in the picture, they are just passing by. It is not by chance that the passing of the seasons and the rhythm of day and night, and so the variations of light and colours, can be seen so clearly in the artist’s paintings. More surely than the setting, often merely allusive, it is the luminous hues that orchestrate the picture. This radiant girl with hair as blond as wheat (A Cry Baby, 2010) is bathed in a blue summer light like that of an early morning at the seaside, while the face of this bride moved to tears, wrapped in her wedding veil, is caressed by the last rays of an autumn sunshine which adds to her expression a misty melancholy.

un long voile translucide, qui, recouvrant une figure protectrice et maternelle, finit par draper le tableau tout entier dans des ondulations compliquées et un long effet de traîne (Silking, 2010). Comme si le voile enveloppait la toile elle-même. Voire comme si ce voile-là était la peinture elle-même : elle dégouline en longs plis vers le bord inférieur gauche, et s’abîme soudain vers le centre du tableau en formant une espèce de gouffre insondable. Si les motifs glissent ainsi vers l’arrière-plan et s’y fondent en suivant des lignes fluides et souples, c’est que les limites de leur propre corps demeurent assez floues et incertaines. Les corps chez Oda Jaune ne tiennent pas seuls. La plupart ne se tiennent pas droits, ni debouts. Ils sont plutôt vautrés, couchés ou assis, de guingois ou déhanchés, inclinés ou penchés. Comme s’ils ne pouvaient faire front, face au spectateur, ou encore, comme s’ils cherchaient à fuir une trop franche exposition. Une foule de personnage ne tient d’ailleurs pas dans le cadre : ils ne sont là qu’en partie, le reste s’étendant à l’infini, hors de notre portée. A l’image de cette bouche entrouverte qui brille haut dans la nuit étoilée (Lonesome Tonight, 2009), les créatures d’Oda Jaune semblent prêtes à s’éclipser. Loin de poser ou de se poser dans le tableau, elles ne font qu’y passer. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le passage des saisons et le rythme du jour et de la nuit, donc les variations de la lumière et celui des couleurs, se perçoit aussi nettement dans les peintures de l’artiste. Plus sûrement que le décor, souvent allusif, les teintes lumineuses organisent le tableau. Cette fille radieuse, cheveux blonds comme les blés (A Cry-Baby, 2010), baigne dans une lumière estivale bleutée comme celle des petits matins en bord de mer tandis que cette mariée émue au visage emmitouflé dans son voile nuptial a le visage caressé par les derniers rayons d’un soleil d’automne qui mâtine son expression d’une brumeuse mélancolie (S. Vartan, 2010). Tous les personnages s’ancrent ainsi par le reflet de la lumière dans le rythme du monde. Dans un autre tableau, c’est sous une couverture de survie que disparaît et apparaît dans le même temps une petite silhouette (Everybody’s Darling, 2010). Les reliefs compliqués de la couverture laissent deviner les contours du petit corps qui s’y tapit. Mais l’éclat doré frappe aussi l’œil du spectateur, et l’aveugle au moment de se braquer vers le coin obscur du tableau. Un effet qui rappelle la manière avec laquelle, fixant une lumière vive puis avançant dans une pièce sombre, vous aurez du mal à supporter le contraste. Aveuglé, vous n’y verrez que du feu. Si les jeux de lumière sont cruciaux chez


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Away, 2009 Oil on canvas, 76 3/4 x 51 1/8 in. Huile sur toile, 195 x 130 cm

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In another picture, it is beneath a survival blanket that a little silhouette appears and disappears at the same time. The blanket’s complex play of surfaces let us guess the contours of the little body hidden within it. But the golden gleam also catches the eye of the observer and blinds it at the moment of turning to the dark corner of the picture. It is an effect that recalls the manner in which, gazing at a bright light, then moving on to a dark room, you find it hard to bear the contrast. Blinded, you will see nothing but fire. If the plays of light are crucial in Oda Jaune’s work, it is because they signal the appearance and disappearance of her figures. This is the case with the little two-headed figure appearing at the rear of the picture in a puddle of white light or as in the image of the woman disappearing into the darkness (Away, 2009), whose blond hair – once again – is the luminous detail enabling us to make her out. “My figures are soldiers,” Oda Jaune ventures to say. Only half convinced by her suggestion, she immediately explains: “They are fighting for their right to come there, to be there.” In most of the portraits, the face is completely or partly masked. By a veil, hair too long or hands pressed against it. Or else the figure turns its back to you. Moreover, the eyes are often closed or even blind. The figures do not look at you, do not return the look you give them. Something is broken in the relation of reciprocity between the model (even imaginary) and the painter, between the subject painted and the observer. This exchange as a mirror reflection no longer exists. When the couple separates, what does it mean? That there is one active person (the painter) and another inactive, an inanimate subject. No relationship can develop between the two. What is painted, then, is the representation of a kind of inevitable distance, a separation, solitude and loss. It could be suggested that in Oda Jaune’s work this derives from an imaginary world peculiar to her. But not only that. In the traditional portrait, it is less a matter of painting a model than a relationship to the model, the intimate dialogue established between the painter and the model. That is also true in photography: the more the photographers talk with their model, the more they are able to hold the model’s attention and the more the latter can play, perform or pose in a lively, vivacious or poignant manner. As a result, most of the portraits are frontal, the person portrayed looking the observer straight in the eye. To paint figures from the back or with eyes closed or without a face is to paint a lack, the impossibility of encountering the other, the loss of a reciprocity. It is an attempt to complete a process of mourning – to try to make do without part of oneself, of the other, of the painting itself.

Oda Jaune, c’est parce qu’ils sont le signe de l’apparition ou de la disparition de ses personnages. A l’image de cette figurine bicéphale apparaissant au fond du tableau dans une flaque de lumière blanche ou à l’image de cette femme disparaissant dans l’obscurité (Away, 2009) et dont la chevelure blonde est – à nouveau - le détail lumineux qui permet de la distinguer. “Mes personnages sont des soldats, lance Oda Jaune. A moitié convaincue seulement par cette formule, elle la précise aussitôt : Ils luttent pour leur droit de venir là, d’être là”. Dans la plupart des portraits, le visage est masqué entièrement ou en partie. Un voile, des cheveux trop longs, les mains qui le compriment. Ou bien le personnage, vous tourne le dos. Mieux, les yeux sont souvent clos, ou bien aveugles. Les personnages ne vous regardent pas, ne vous rendent pas le regard que vous jetez sur eux. Quelque chose s’est brisé dans la relation de réciprocité entre le modèle (même imaginaire) et le peintre, entre le sujet peint et le spectateur. Cet échange en forme de miroir n’existe plus. Quand ce couple se sépare, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il y a une personne active (le peintre) et une autre non, un sujet inanimé. Aucune relation ne peut se développer entre les deux. Ce qui est peint alors, c’est la représentation d’une forme de distance inévitable et de séparation, la solitude et la perte. On pourrait suggérer que chez Oda Jaune, cela tient à un imaginaire qui lui est propre. Mais pas seulement. Dans le portrait traditionnel, il s’agit moins de peindre un modèle qu’une relation au modèle, ce le dialogue intime qui s’instaure entre le peintre et son modèle. C’est vrai aussi dans la photo : plus le photographe discute avec son modèle, plus il est à même de capter son attention, plus celui-ci peut jouer, performer, poser de manière vivante, vivace et poignante, garantissant à la photo un impact, une présence. Du coup, la plupart des portraits étaient frontaux : le personnage peint regardant le spectateur droit dans les yeux. Peindre des personnages de dos, ou les yeux clos, ou sans visage, c’est ainsi peindre un manque, l’impossibilité de rencontrer l’autre, la perte d’une réciprocité. C’est tenter d’accomplir un travail de deuil – tenter de faire sans, une partie de soi, de l’autre, de la peinture.

Judicaël Lavrador is an art critic, and curator based in Paris Judicaël Lavrador est critique d’art et commissaire d’expositions, basé à Paris.


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Works

Ĺ“uvres

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Splendid Isolation, 2009 Oil on canvas, 63 x 74 3/4 in. Huile sur toile, 160 x 190 cm

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For All to See, 2010 Oil on canvas, 66 7/8 x 63 in. Huile sur toile, 170 x 160 cm

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Dissolved Girl, 2010 Oil on canvas, 76 3/4 x 51 1/8 in. Huile sur toile, 195 x 130 cm

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Once in a Blue Moon, 2010 Oil on canvas, 65 x 51 1 /8 in. Huile sur toile, 165 x 130 cm

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So Quiet, 2009 Oil on canvas, 51 1/8 x 63 3/4 in. Huile sur toile, 130 x 162 cm

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Tilllate, 2010 Oil on canvas, 76 3/4 x 51 1/8 in. Huile sur toile, 195 x 130 cm

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Worship Central, 2010 Oil on canvas, 21 1/4 x 25 5/8 in. Huile sur toile, 54 x 65 cm

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The Kiss, 2010 Oil on canvas, 24 x 18 1/8 in. Huile sur toile, 61 x 46 cm

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Everybody’s Darling, 2010 Oil on canvas, 25 5/8 x 31 7/8 in. Huile sur toile, 65 x 81 cm

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White Paper, 2009 Oil on canvas, 28 3/4 x 23 5/8 in. Huile sur toile, 73 x 60 cm

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Dusted, 2010 Oil on canvas, 25 5/8 x 21 1/4 in. Huile sur toile, 65 x 54 cm

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Blue Moon, 2010 Oil on canvas, 36 1/4 x 28 3/4 in. Huile sur toile, 92 x 73 cm

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Two Love, 2010 Oil on canvas, 72 7/8 x 70 7/8 in. Huile sur toile, 185 x 180 cm

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Expecting, 2010 Oil on canvas, 47 1/4 x 39 3/8 in. Huile sur toile, 120 x 100 cm

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Lover Ungrateful, 2009 Oil on canvas, 21 5/8 x 17 3/8 in. Huile sur toile, 55 x 44 cm

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Wonderful, 2010 Oil on canvas, 24 x 19 5/8 in. Huile sur toile, 61 x 50 cm

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To My Lady, 2010 Oil on canvas, 90 1/2 x 86 5/8 in. Huile sur toile, 230 x 220 cm

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Leda, 2009 Oil on canvas, 31 7/8 x 25 5/8 in. Huile sur toile, 81 x 65 cm

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Pure, 2010 Oil on canvas, 23 5/8 x 19 5/8 in. Huile sur toile, 60 x 50 cm

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Tender, 2009 Oil on canvas, 59 x 76 3/4 in. Huile sur toile, 150 x 195 cm

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Itself, 2009 Oil on canvas, 23 5/8 x 31 1/2 in. Huile sur toile, 60 x 80 cm

Horseback, 2010 Oil on canvas, 78 3/4 x 66 7/8 in. Huile sur toile, 200 x 170 cm

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Tear-Drop, 2010 Oil on canvas, 25 5/8 x 21 1/4 in. Huile sur toile, 65 x 54 cm

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Sparkle, 2009 Oil on canvas, 31 1/2 x 23 5/8 in. Huile sur toile, 80 x 60 cm

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Bubblegun, 2010 Oil on canvas, 72 7/8 x 70 7/8 in. Huile sur toile, 185 x 180 cm

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Grace Silika, 2010 Oil on canvas, 72 7/8 x 70 7/8 in. Huile sur toile, 185 x 180 cm

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Biography

Biographie

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Solo Exhibitions

Expositions personnelles

2010 Once in a Blue Moon, Galerie Daniel Templon, Paris*

2009 May You See Rainbows, Galerie Daniel Templon, Paris*

2007 Fondazione Mudima, Milano*

2006 Galerie Davide di Maggio, Berlin*

2004 Kunsthalle, Koblenz*

Oda Jaune Born in 1979 in Sofia (Bulgaria) 1998-2003 Studies at the Kunstakademie, Düsseldorf. She lives and works in Paris.

Née en 1979 à Sofia (Bulgarie) 1998-2003 Etudes à la Kunstakademie de Düsseldorf. Elle vit et travaille à Paris.

Group Exhibitions

Expositions collectives

2008 The Bearable Lightness of Being The Metaphor of the Space, Palazzo Pesaro Papafava, Biennale di Venezia, 11. Mostra Internazionale di Architettura*

2007 Malkunst 2, Fondazione Mudima, Milano ; Schloss Plüschow, Mecklenburgisches Künstlerhaus, Plüschow Plus Zwei : Zeitgenössische Kunst aus Bulgarien und Rumänien, Museum Küppersmühle, Duisburg*

2003 Emprise Art Award 2003, Die Zukunft im Nacken: Frustration oder Improvisation?, NRW - Forum, Düsseldorf ; Museum Baden, Solingen Twenty-Four Living Artists in China, White Space, Beijing * Exhibition catalogue/Catalogue d’exposition

Dissolved Girl (détail), 2010 Oil on canvas, 76 3/4 x 51 1/8 in. Huile sur toile, 195 x 130 cm

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Catalogue published for the exhibition Catalogue édité à l’occasion de l’exposition

Once in a Blue Moon Du 6 novembre au 31 décembre 2010

From November 6 to December 31, 2010

Remerciements de l’artiste/Special thanks : Thanks to Daniel Templon, Delphine Guillaud, Anne-Claudie Coric, Anna + Michael Haas, Jens Kunath, Bettina Schob, Daniela Hain, Thilo Billmeier, Michael Fetzer, Nicole Wendel, Clara Wendel, Gisela Wirths, Karsten Wirths

Galerie Daniel Templon 30 rue Beaubourg 75003 Paris Tel : 33 (0)1 42 72 14 10 - Fax : 33 (0)1 42 77 45 36 info@danieltemplon.com - www.danieltemplon.com Traduction/Translation : Jack Altman Photos : B. Huet/Tutti Création, édition : COMMUNIC’ART 216 bd Raspail 75014 Paris Tel : 33 (0)1 43 20 10 49 E.mail : contact@communicart.fr Directeur de la création/Creative director : François Blanc Design : Georges Baur Coordination : Julie Maillard Imprimé en Belgique/Printed in Belgium © Galerie Daniel Templon ISBN : 978-2-917515-07-5

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Oda Jaune 30 rue Beaubourg 75003 Paris

Tel : 33 (0)1 42 72 14 10 – www.danieltemplon.com ISBN 978-2-917515-07-5 20€

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Once in a Blue Moon

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