Les huiles essentielles cherchent leur place Adrien Lasnier, Revue Réussir Fruits et Légumes
Les huiles essentielles, par leurs propriétés biocides, sont susceptibles d’intéresser les producteurs pour être intégrées dans les programmes de protection. Mais très peu de produits commerciaux sont homologués pour le moment.
L
es huiles essentielles sont partout en cosmétique, en aromathérapie, dans l’agroalimentaire… Et plus discrètement en protection des cultures, où l’intérêt pour ces substances a augmenté avec le développement des méthodes alternatives aux produits phytosanitaires classiques. La pharmacopée européenne définit les huiles essentielles (HE) comme des produits odorants, généralement de composition complexe, obtenus à partir d’une matière végétale, selon un procédé d’extraction précis. Celui-ci peut être soit l’entraînement
Une diversité d’activité antifongique
L’activité antifongique de plusieurs HE, en conditions in vitro, a été mise en évidence à l’institut Charles Violette à Lille. « Les concentrations inhibitrices médianes (CI50) de huit huiles essentielles et du sulfate de cuivre ont été évaluées vis-à-vis de Phytophthora infestans (mildiou de la pomme de terre) et de Venturia inaequalis (tavelure du pommier) », décrit Jérôme Muchembled. La CI50 correspond à la concentration de produit nécessaire pour inhiber à 50 % l’activité du pathogène. Plus elle est faible, plus l’activité anti-fongique de l’HE est élevée. « Contre P. infestans, le cuivre reste la molécule la plus efficace, avec une CI50 de 16,6 mg/l », signale Jérôme Muchembled. Les HE testées ont une grande diversité d’activité antifongique, de l’huile essentielle de houblon avec une CI50 de 13 000 mg/l, jusqu’à l’huile essentielle de girofle présentant une CI50 de 32 mg/l. « Contre V. inaequalis, l’huile essentielle de girofle est très efficace, ainsi que celle d’eucalyptus elles font mieux que le cuivre », souligne le chercheur. 100
Agriculture du Maghreb N° 130 - Septembre/octobre 2020
www.agri-mag.com