Fertilisation
Les plantes ont besoin d’iode, élément nutritif nouvellement reconnu pour les plantes
«L’iode doit être considéré comme un élément nutritif des plantes». Telle est la principale conclusion d’un article scientifique, publié en septembre 2020 par un groupe de scientifiques italiens. L’iode est bien connu pour être essentiel à la santé des humains et des animaux de fermes, et il a été désormais découvert que les plantes ont également besoin d’iode, à une dose micro-molaire dans la solution nutritive. La présence de protéines iodées naturelles dans les plantes supérieures a été prouvée pour la première fois et 82 protéines iodées ont été identifiées. Sur la base d’études de phénotypes, de génomique et protéomique, il a été montré que les plantes ont besoin d’iode pour la croissance des feuilles et des racines, une photosynthèse efficace (processus de conversion de la lumière du soleil en énergie chimique dans la feuille), une floraison rapide, une production accrue de graines et l’activation d’un système d’alerte précoce qui permet à la plante de mieux se défendre contre les dommages dus au stress abiotique et biotique. Dans les régions où le sol et l’eau sont naturellement pauvres en iode, une carence en iode peut entraîner une perte de rendement des cultures et une diminution de la qualité des fruits. Pour permettre aux cultivateurs de fournir facilement et en toute sécurité la bonne source et la bonne dose d’iode au bon moment, un produit commercial est maintenant disponible. Il combine l’iode et le nitrate de potassium en un seul engrais de spécialité. La demande en iode de la plante est bien synchronisée avec les applications habituelles de nitrate de potassium comme source de nitrate et de potassium dans des solutions nutritives.
L’iode est un élément nutritif minéral nécessaire aux plantes
Les éléments actuellement considérés comme des éléments nutritifs pour les plantes sont le C, H, O, N, P, K (éléments nutritifs principaux), Ca, Mg, S (éléments nutritifs secondaires) et Fe, Zn, Cu, Mn, B, Cl, Mo, Co et Ni (microéléments). Cette liste d’éléments nutritifs de nutriments végétaux connus peut maintenant être élargie avec l’élément iode, le premier nouvel oligo-élément à être ajouté depuis le Ni (Nickel) en 1987. En Italie, le professeur Pierdomenico Perata, Dr. Claudia Kiferle, leur équipe de la Sant’Anna School of Advanced Studies de Pise et des scientifiques liés au Conseil national de recherches de Naples ont rendu publique cette nouvelle découverte importante: les plantes se lient à l’iode dans 82 protéines différentes avec des fonctions dans des processus biologiques importants, comme la protéine Rubisco pour
une photosynthèse efficace dans les feuilles, ou les enzymes peroxydases protégeant la plante du stress abiotique et biotique et l’enzyme ATP-ase nécessaire pour fournir de l’énergie à la croissance des plantes et au transport des nutriments. Une carence en iode dans les plantes devrait entraîner des pertes de rendement, similaires à celles qui peuvent se produire si les plantes souffrent d’une carence pour tout autre oligo-élément. Pour une production optimale des cultures, l’iode doit être fourni aux cultures au bon dosage.
Qu’est-ce que l’iode
L’iode est un élément du tableau périodique des éléments chimiques avec le symbole I et le numéro atomique 53. L’iode est un halogène, un élément classé dans le même groupe que le chlore (Cl) et le brome (Br). Les halogènes réagissent facilement avec des métaux comme le sodium ou le potassium. Quelques exemples sont le chlorure de sodium (sel de table, NaCl)
ou l’iodure de potassium (KI) qui est ajouté pour produire du sel de table iodé pour la santé humaine.
Où l’iode se trouve-t-il à l’état naturel
L’iode est présent partout, mais en petites quantités seulement. La plus grande quantité d’iode se trouve dans les océans, avec une concentration moyenne de 0,5 micromole d’iode par litre d’eau de mer. En revanche, la pluie, la solution du sol et l’eau d’irrigation contiennent des concentrations plus faibles, inférieures à 0,2 micromole par litre. De plus, généralement moins de 10% de l’iode total dans le sol est disponible pour l’absorption par les plantes. Chez l’homme et les animaux de ferme, des troubles tels que le goitre et l’hypothyroïdie sont causés par une carence en iode, perturbant la fonction thyroïdienne. Au Maroc, les sols sont généralement déficients en iode, ce qui entraîne une carence en iode chez les personnes lorsqu’aucune dose supplémentaire n’est fournie pour atteindre les besoins. Dans une étude publiée en 2016, des scientifiques de l’Université CNESTENIbn Tofaıl de Rabat ont montré que plus de 70% des écoliers vivant dans les régions rurales des montagnes du Maroc souffrent d’une carence en iode entraînant un manque d’énergie (hypothyroïdie) et de mauvaises performances scolaires.
Les plantes peuvent absorber et stocker l’iode
On sait depuis longtemps que les 94
Agriculture du Maghreb N° 130 - Septembre/octobre 2020
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