Numéro 146
France • Liban • Maroc
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Mode,
«Mon échange avec Karl Lagerfeld» avec Emile Issa
© photo Emile Issa
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Dur, Dur, Dur de gravir les échelons de la culture par Khalid mhammedi
N
© Life - Sir Winston Churchill
ous avons constaté ces dernières années un désistement de l’Etat marocain des domaines de la santé et l’éducation en faveur du privé qui essayait tant bien que mal de parer au plus urgent
“mais pourquoi nous battons nous ?”, à savoir combler le vide et rassurer le citoyen. L’expérience plaît tellement que d’autres
domaines suivent le pas et passent le rubicond de la gestion étatique. La culture ne fait pas exception et ce sont aujourd’hui des éditeurs privés, des galeries privées et autres écoles de musique privées qui initient à la lecture. Les arts plastiques ou la musique, cette jeunesse marocaine qui peut se permettre de mettre la main à la poche ou plutôt demander l’aide des parents ou des plus proches afin de réaliser bien des œuvres artistiques voire littéraires. Lors de la seconde guerre mondiale, quand on demanda à Sir Winston Churchill de baisser le budget de la culture en ces temps difficiles, il eut pour réponse
“mais pourquoi nous battons nous ?”, la culture est une affaire de citoyen et à l’Etat d’oeuvrer pour la rendre accessible à tous et à chacun, je ne pense pas qu’on y consacrant 0,6% du PIB que nous gagnerons cette «guerre». Nous pourrons nous marocains, certes toujours, continuer à produire des exceptions qui feront rayonner par leurs succès la petite sphère culturelle labellisée Maroc , mais l’effort restera personnel et les louanges privées. Je vous admire artistes, je vous salue mécènes. © culturetoute.com
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SOMMAIRE
Numéro 146 du 14 octobre 2016 couverture Ahmad Bouzoubaa pour culturetoute.com
actu 03 Chronique, Dur, Dur, Dur de gravir les échelons de la culture
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10 Littérature, Le Prix Grand Atlas 2016 décerné aux écrivains Reda Sadiki, Nezha Lakhal-Chevé et Anne Buguet et au traducteur Mohamed Grou 10 Musique, Al Di Meola en concert à Casablanca 11 Culture, la région de l’Oriental célébrée à Bruxelles
#culturetoute
11 Festival, prochaine tenue à Fès du Festival national de l’art du Madih et Samaa
10
en une 06 Mode, «Mon échange avec Karl Lagerfeld» avec Emile Issa
magazine 12 Littérature, Trois jours et le Néant de Youssef Wahboun, la complexité de l’humain ou l’autre hymne à la vie
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16 Cinéma, À l’affiche cette semaine, “MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS” 18 Cinéma, Interview de Abdellah BENSAID 22 Littérature, Réda Dalil, entretien un sérial-winner.
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Interview «Mon échange avec Karl Lagerfeld» par emile issa Un tonnerre d’applaudissements retentit, Suzy Menkes remercie Karl Lagerfeld de sa présence et avant de se quitter, elle demande à l’audience : y’auraitil quelqu’un pour poser une question intelligente à Karl ? Karl Lagerfeld : Ne me posez pas une question méchante vous pourriez recevoir une réponse qui le sera encore plus ! Rires de la salle- personne ne se présente. Suzy Menkes : n’y aurait-il vraiment personne pour poser la question d’une vie ? Non ?? 6 culturetoute.com 10.10.2016
Ils ne sont pas très courageux ces Dames et Messieurs aujourd’hui… ! Silence dans la salle.. Saisissant l’opportunité qui se présente, je demande le micro. L’audience se retourne cherchant des yeux d’où vient la voix qui se présente en ces termes : Je m’appelle Emile Issa, je suis un peu photographe entre autres… J’aimerai vous demander comment vous avez eu l’idée de jeter le vase de fleurs par-dessus le balcon
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dans le célèbre portrait en noir et blanc qu’a tiré de vous Helmut Newton à Paris face à la Tour Eiffel ? Karl Lagerfeld : «Eh bien voilà, c’est la première fois que je raconte cette histoire en public. Helmut qui était un grand ami m’avait donné rendez-vous au Ritz à Paris afin de faire un portrait pour un magazine, Vogue si je ne me trompe pas. Or il arrive avec un vase de fleurs «Lillies». Horrifié, instantanément je jette le vase et les fleurs par-dessus le blacon au moment òu Helmut prenait sa première photo. Un cri de douleur s’élève d’enbas, nous accourons aussitôt, il s’agissait du portier du Ritz qui avait reçu le vase et les fleurs sur sa tête. Nous avons dû interrompre la séance et faire soigner le pauvre portier à l’hôpital. Il s’en est tiré avec quelques sutures et nous n’avons eu que cette photo, ni une de plus, ni une de moins. Ce n’était pas une question liée à la Mode mais c’était une très belle question ! » Cliquez ici pour lire la suite sur kamsyn.com partenaire de culturetoute.com 8 culturetoute.com 10.10.2016
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la revue de presse #du vendredi 14 octobre 2016 Le Prix Grand Atlas 2016 décerné aux écrivains Reda Sadiki, Nezha Lakhal-Chevé et Anne Buguet et au traducteur Mohamed Grou
Le Prix Grand Atlas dans sa 23e édition a été remis, jeudi soir à Rabat, aux écrivains Reda Sadiki, Nezha Lakhal-Chevé et Anne Buguet et au traducteur Mohamed Grou. Le 14 octobre 2016
Al Di Meola en concert à Casablanca Le guitariste a vendu plus de 6 millions d’albums et obtenu 3 disques d’or
la guitare, Al Di Meola, sera de retour au Maroc pour deux spectacles qui s’annoncent grandioses, le mercredi prochain au Megarama de Casablanca, à 20h00 et 22h15. Ces spectacles seront organisés dans le cadre des «Casa Live sessions», le nouveau concept lancé par les initiateurs de Jazzablanca et qui a pour objectif d’animer la scène musicale casablancaise, tout au long de l’année. Le programme de cette édition prévoit trois artistes internationaux en ce mois d’octobre, puis en décembre prochain et en janvier 2017... Le 14 octobre 2016
Après un premier passage remarqué à Jazzablanca en 2007 et deux concerts dans le cadre du Festival Mawazine (2008 et 2009), le célèbre virtuose de
Al Di Meola
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La région de l’Oriental célébrée à Bruxelles
Mohamed Mbarki, directeur général de l’agence de l’Oriental s’est félicité de cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la commune de Saint-Josse et des communes de la région, notamment la province de Jerada ... Le 14 octobre 2016
Prochaine tenue à Fès du Festival national de l’art du Madih et Samaa
essentielle de l’identité culturelle marocaine. A son programme figure une panoplie d’activités particulièrement des veillées religieuses et des soirées de dikr dans les célèbres zaouïas de Fès. Dédié à la préservation du patrimoine culturel et artistique aussi bien local que national... Le 13 octobre 2016
La commune bruxelloise de Saint-Josse organise du 11 au 16 octobre une semaine culturelle avec comme invité d’honneur la région de l’Oriental. La séance d’ouverture de cette manifestation s’est déroulée mardi soir dans la salle des réceptions du Parlement francophone de la région de Bruxelles, en présence de nombreuses personnalités belges et marocaines. Intervenant à cette occasion,
La 19 ème édition du Festival national de l’art du Madih et Samaa sera organisée du vendredi 21 au samedi 29 octobre courant à Fès sous le thème : «La société civile et la préservation du patrimoine». Organisé par la commune de la capitale spirituelle en collaboration avec la Fondation du patrimoine de cette ville, ce festival qui constitue un événement culturel majeur, ambitionne d’encourager et de perpétuer la pratique de cet art en tant que composante
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Trois jours et le Néant de Youssef Wahboun, la complexité de l’humain ou l’autre hymne à la vie Par Mounir Serhani Sous le signe de l’ambigüité Homme de lettres, professeur d›esthétique, peintre et nouvelliste, Youssef Wahboun a publié tout récemment son premier roman dont le titre s›égale sciemment à une trouvaille aussi bien heureuse 12 culturetoute.com 10.10.2016
que singulière, savoir Trois jours et le Néant, aux éditions Marsam, 2013. Ce choix est d›ores et déjà prometteur dans la mesure où la connation «biblique» qui, au lieu de déboucher sur une existence ternaire, donne soudainement, sur le non-être; emblématisé
par personnage appelé Le Néant. Une telle entité ambigüe structure le récit, en filigrane, voire même en douceur subtile. En effet, cette ambigüité s›illustre par un procédé stylistique qui préfère désigner le personnage pivot par un « tu » polymorphe et carrément insaisissable.
», au Maroc et à l’étranger. En revanche, Wahboun sait pertinemment se défaire de ses casquettes multiples, à foison. En tant que romancier, on pourrait dire qu’il y habite en conteur vétéran aguerri et maitrise ainsi cette espèce d’enfilade narrative susceptible de nous apprendrenous lecteurs- que le récit abandonne Un conseiller ministériel placé subtilement la « poéticité » outrée ou sous le signe du malaise sempiternel. du moins gratuite. Toutefois, ce même Dévergondé, hirsute, versatile, lèverécit se nourrit du rythme narratif suivi, tard, agoraphobe, mais compétent, rapide, et même acharné, comme si doux, et fidèle à un quotidien enragé le narrateur se coupait délibérément et souvent fastidieux. Ce jeune homme le souffle ou, mieux encore, voulait cultivé se trouve inexorablement pris s’extraire un fardeau lourdement en otage par sa propre mémoire qui étouffant. Noir sur blanc, cécité sur le taraude perpétuellement à tel point silence. C’est dire que le scribe s’invite qu’il s’empoisonne la vie personnelle pour polir les contours. A rebours de (délire, hallucinations, addiction) et qu’il la tentation d’un enfermement dans s’oublie volontiers dans le shit et dans l’enceinte prétendument absolue du la cécité charnelle. Nonobstant, il s’agit genre romanesque, Wahboun met sans d’un enfant élevé dans les parages du doute en avant « l’intériorité » de son palais royal, d’une famille originairement personnage. Simultanément, il vit de pauvre, mais socialement riche. Un « tout ce que les autres ne savent pas jeune homme qui aurait normalement de lui », comme disait Peter Handke. quitté son enfance, sans que celle-ci le Et l’épanchement de revêtir les traits quitte définitivement. De l’autre côté, distinctifs d’une psychothérapie un tel calibre –celui d’un rédacteur urgente. La parole semble porteuse de discours ministériels- ne baigne d’une ambition se voulant de la façon aucunement dans son élément. Il est particulière d’être au monde. Thériaque autant empêché de travailler que de à même d’embaumer des plaies vivre. abyssales. Le Néant en est le leitmotiv hantant l’esprit du jeune homme, fragile Il serait probablement utile de et visiblement sensible. Son temps parait rappeler que Youssef Wahboun est s’arrêter à l’autel de ce monstre absolu avant un universitaire qui interroge et fatal, et son espace se rétrécit jusqu’à et s’interroge sur l’art (la peinture l’asphyxie. Il est, remarquons-nous en l’occurrence) et la poésie. Il est à vue d’œil, un être conscient de son effectivement l’auteur d’une thèse sur non-être parce que ce fantôme, aussi l’esthétique (Baudelaire et la peinture) invisible soit-il, anime ses cauchemars ; poète des Etreintes Creuses, et et bouleverse ses moments les plus nouvelliste de Il faut assassiner la intimes. Même ses rapports amoureux, peinture. Conférencier à même de se notamment ses coïts dérobés, se prononcer sur « l’empire des couleurs consomment sous l’emprise des yeux 10.10.2016 culturetoute.com 13
omniprésents, toujours aux aguets. En d’autres termes, le horla crée la douleur et la peur, fiévreuse et incontrôlée. Le lecteur découvre le long du récit qu’il s’agit bien évidemment d’une image de fond qui procure foncièrement un sentiment d’insécurité au personnage, obsédé par son propre sang, pourraiton avancer. Par conséquent, il échoue dans les réactions les plus futiles (ne jamais pouvoir raconter la vérité de son absence au ministre) et/ou les plus courageuses (s’arracher au joug illusoire du Néant physiquement « inexistant » !). Il est peut-être question d’une quête inlassablement vaine et sans issue. Cette spirale de déboires ne fait-elle pas de l’arrière-plan une structure de l’échec ? Un roman des origines enchevêtré par des rebondissements inextricables, et qui valsent au rythme de la plus pénible des passions, à savoir l’amour. Le personnage manque par ailleurs d’identité, à l’instar de son objet de recherche, le Néant (c’est l’anonymat qu’ils, entre autres, en commun). Toujours est-il qu’il est épris de cet autre absent-présent et dont ne cesse de s’enquérir conséquemment dans ses autres substituts (rien et personne ne le remplace, sinon les pâles simulacres !) où il s’investit amoureusement simultanément même (Yasmine, Mohja, Marjane…). Trois jours, trois nouvelles et trois échecs-déceptions. Une vie monotone gouvernée par une amertume initiale, une grisaille antérieure ; de l’inconvénient d’être né, pour reprendre l’expression cioranienne de cet écrivain cité ad hoc au sein de texte. L’écrivain roumain est convoqué consciemment pour étayer et glorifier ce malaise 14 culturetoute.com 10.10.2016
d’exister. Effectivement, l’épigraphe ouvrant le premier chapitre influencera la logique de l’œuvre : « Naître est un péché vivre une expiation, écrire est un tissu d’excuses.», Henri Michaux. Paradoxalement, le personnage déborde de vie, bon vivant, se délecte dans une torpeur continuelle qui va jusqu’à l’anesthésie entière. N’oublions pas qu’il est, au centre, au ministère, et préfère, néanmoins, la marge. Un picaro de la ville ; un héros de la périphérie où il se ressemble paisiblement. L’être ne cèderait point à l’avoir. Pourquoi donc ? Parce que, tout simplement, ce dit conseiller ministériel est factice et ne saurait à aucun moment endosser ni le code formel du cabinet ni le masque protocolaire en vigueur. Nous nous trouvons devant un personnage nonchalant, mais rétif aux systèmes qu’impose l’institution et révolté, quoique silencieusement, contre les stéréotypes réducteurs des universitaires invétérés et imbus de leurs savoirs. Un récit à l’envers Le lecteur est en mesure de relever ad hoc le point focal de ce tableau tryptique, cette fresque regorgeant de péripéties. Chaque jour est bel et bien bouclé comme une réalité indépendante par rapport aux autres structures, mais intimement lié à l’intrigue générale qui évolue vers la chute, l’inattendu ultime. Un texte écrit à l’envers. Une forme de journal renversant intrinsèquement la chronologie formellement correcte, Mardi, Mercredi, Jeudi. Les vannes rétrospectives et les envolées prospectives faussent les habitudes de lecture. En sus de cette volonté esthétiquement subversive, le narrateur
est bizarrement doté d’une faculté susceptible d’être qualifiée d’olfactive hors du commun dans la mesure où le visuel et l’imagé se dissipent conjointement pour laisser la place aux autres sens, tacitement, au service de la narration. On peut citer le mot à connotation péjorative dont il fait usage à chaque fois qu’il décrit son bureau, à savoir « désodorisant ». D’autre part, le romancier répond subtilement à l’objection qu’il n’y aurait ici-bas (la vie) que simple chimère, utopie réconfortante, et corvée incessante. C’est pourquoi, nous semble-t-il, que les séquences narratives procèdent des brisures et syncopes qu’elles imposent au langage jusqu’à ce que le récit fasse parler les blancs et les silences tout en réinventant le sens. Au fond, l’aphasie (scènes érotiques interrompues ou non minutieuses) ou l’esquive (abstinence quant au registre politique ou idéologique), invitent, les deux dialectiquement, à une reconstitution du puzzle adoublé et, par conséquent, dépassé. En d’autres termes, il impose au langage une dynamique vouée au travail d’introspection qu’exerce hystériquement un être dont la légèreté demeure néanmoins insoutenable ! Dans ce sens, il va sans dire que Kundera est cité à plusieurs reprises d’autant plus que son roman, La vie est ailleurs, est le livre du chevet du personnage. Hostile au formel, celui-ci s’arrache à l’ordre par le recours au chaos, à l’image des êtres apocalyptiques. Il fait de sa quête du néant un prétexte vraisemblable à cette descente aux enfers et se laisse porter par cette hantise, davantage dissidente, d’où émane sa réaffirmation de soi, son
rapport renouvelé au monde, ainsi que son espérance « poétique ». En somme, Trois jours et le Néant est un désir inassouvi, un secours sans issue, un épanchement difficile à endiguer. Et peut-être l’écriture de ce récit est-elle d’ailleurs, quant à cet élan, une forme d’autoanalyse, tournée vers le monde/ autrui en ce qu’il a de chatoyant et de bigarré. Toutefois, à y bien réfléchir, on
peut affirmer in fine que ce personnage inhabituel est hybride d’autant plus qu’il a deux faces à valeur androgyniques : féminine et masculine. Autrement dit, son désir est inévitablement double : une volonté d’immersion, de participation à la plénitude bariolée du monde et un fantasme naïf, enfantin de retour au sein maternel. Savoureuse aventure, mélange de rêverie et de pensée, Trois jours et le néant frôle les visions ontologiques, toutes nuances gardés, de Nietzsche, Kierkegaard et Cioran, dans leur existentialisme mélancolique qui coupe à la racine les illusions poussant aussi leurs idées jusqu’au « gai désespoir », écrit à même le cri et l’humain dans la suite poétique, Les hommes meurent mais ne tombent pas. © culturetoute.com 10.10.2016 culturetoute.com 15
À l’affiche cette semaine,
“MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS” par Laila Boui Idrissi
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eux années après son dernier film «Big Eyes», Tim Burton signe son grand retour avec Miss Peregrine et les Enfants Particuliers.
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Jacob un adolescent curieux va découvrir à la mort de son grand père, l’existence d’un monde mystérieux, celui d’un orphelinat où les résidents possèdent tous
d’étranges pouvoirs. Tiré d’un bestseller américain, l’excellente adaptation du roman de Ramson Riggs nous plonge dans un univers extraordinaire
comme seul Tim Burton sait le faire. A travers ce film, le cinéaste aborde le thème de la différence, la difficulté que cela implique «d’exister» dans une société normative qui manque singulièrement de magie, c’est un refus de grandir qui serait peut être le reflet de sa propre jeunesse. Ce film caresse notre âme d’enfant et nous fait voyager dans un univers incroyable à l’esthétisme
soignée, on se laisse ainsi porter par cette aventure épique. Tout y est ou presque. Helena Boham Carter et Johnny Depp laissent leur place à la muse de Burton : Eva Green. Exceptionnelle, la comédienne signe ici un sans faute, se fondant à nouveau dans cette univers avec panache. Tim Burton revient donc avec ce grand crû mêlant le poétique et le sombre. Avec cette ambiance noirâtre,
portée par des décors somptueux il signe là un film d›une force visuelle et narrative impressionnante. Son univers s›instille petit à petit dans notre vision, jusqu›à nous donner envie d›en faire partie. Un vrai moment d›évasion, la magie Tim Burton opère pour le plus grand plaisir des petits et des grands enfants ! © culturetoute.com
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Interview de Abdellah BENSAID par nadia jacquot
Comment avez-vous débuté votre carrière ? C’est venu tout seul. Je faisais des études qui n’avaient rien à voir avec le théâtre. Le théâtre je ne connaissais pas. Je faisais de la publicité et à coté de ça je faisais de la figuration pour des films pour me faire un peu d’argent. J’ai été pris pour une photo pour le lancement de Wana. La photo mesurait plus de 600m2 et se trouvait sur le boulevard Zerktouni sur la façade de l’hôtel Barlelo. Je n’en revenais pas. Moi, sur le Bd Zerktouni ! On m’a félicité et ça m’a donné envie de continuer. J’ai découvert qu’il 18 culturetoute.com 10.10.2016
y avait une école de théâtre et je me suis inscris. J’ai arrêté après 3 années alors que la 4ème année est celle où l’on obtient son diplôme, pour faire la 1ère novela au Maroc. J’ai travaillé avec des professionnels qui m’ont appris beaucoup sur le métier. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être acteur ? Comme je l’ai dit que je n’avais pas prévu de faire ce métier. J’ignorais même qu’il s’agissait d’un métier. En interprétant des rôles, j’ai commencé à me poser des questions sur qui j’étais, ce qu’était la
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vie et qui sont les autres ? J’ai poursuivis pour pouvoir mieux me connaître. Le fait de pouvoir s’évader de qui on est, c’est génial. Je peux m’évader de mon personnage et me cacher derrière d’autres. Être plusieurs personnages dans la vie, ça fait énormément de bien. Je vois ce métier comme une thérapie. Avez-vous des projets professionnels ? Je travaille sur un stand-up. J’ai bien envie de me lancer dans un One-Man Show. J’ai plein de projets en stand by. Je suis en train de préparer beaucoup de choses assez originales. J’attends de concrétiser pour en parler. Dans ce métier, on est très superstitieux. J’ai des projets cinématographiques et de séries. J’ai aussi un projet pour un film international et des shooting photos. J’ai plein de projets dans les tiroirs. Il me faut juste le temps de les finaliser. Qu’est ce la culture selon Abdellah Bensaid ? J’ai toujours été contre le fait d’avoir la même culture que les autres. Je n’ai jamais d’accord d’apprendre les mêmes choses que les autres ou en tous cas de la même
manière. Je ne suis pas non plus quelqu’un d’hyper différent, mais je cherche toujours à faire à ma manière. Je suis comme tout le monde, mais à ma manière. Ma culture est basée sur pleins d’apprentissages, celle de l’école puis celle de la vie. J’ai j’accepté mon passé et j’apprends de mon présent. Culturellement, je suis un autodidacte sincère. Je suis simple dans ma culture. Je ne cherche pas impressionner l’autre avec des mots hyper compliqués ou conceptualisés. Je cherche à être aussi proche de l’instinct que du raisonnement. Je jongle entre les deux. Ma culture se construit entre qui je suis et de ce que j’apprends tous les jours. ©culturetoute.com 10.10.2016 culturetoute.com 21
Réda Dalil, Entretien un sérialwinner. Réda Dalil, une plume qui fait le Job par Khalid Mhammedi Après Le Job, prix littéraire de la Mamounia en 2014, Réda Dalil signe un deuxième roman Best-Seller récemment primé à Paris. Entretien un sérial-winner. Culturetoute.com : «Bestseller», titre plutôt original ! Comment vous est-il venu ? Dans le livre, il est question d’un écrivain Bachir Bachir 22 culturetoute.com 10.10.2016
dont le don d’écriture s’évapore brusquement. Quitté par sa muse, en proie à un vague à l’âme abyssal, endetté jusqu’au cou, plongé dans une dépression gigogne, il n’aura d’autre choix pour s’en sortir que d’écrire un roman à succès. C’est de cette obsession à produire un best-seller qu’est dérivé le titre du roman. Culturetoute.com : Votre premier roman «Le Job» est lauréat du «Prix littéraire de la Mamounia» en 2o14 et
du prix «Gros Sel Belge du public». Best-Seller vient de recevoir la mention spéciale du jury de la littérature arabe. Comment expliquez-vous ce succès ? S’il existait une formule expliquant le succès d’un livre et que j’en étais le dépositaire, je m’emploierai à l’exploiter dans toutes mes publications. Ou bien, je lancerai ma propre maison d’édition et deviendrai riche et fortuné en deux coups de cuillère à pot. Mais, plaisanterie à part, et pour
être tout à fait sincère, je n’en ai aucune idée. Il me semble qu’un style simple, une intensité dramatique soutenue et des personnages plutôt crédibles, constituent un bon point de départ pour un roman dit «réussi». Là encore, je le répète, il n’existe pas de formule figée. Il faut se faire confiance et écrire le livre qu’on aimerait lire. Culturetoute.com : On dit que l’écriture de Best-Seller vous a été inspirée par, paradoxalement, un manque d’inspiration, ou plutôt un blocage. Vous confirmez ? En effet, la thématique centrale de Best-seller, à savoir, le syndrome de la page blanche, est inspirée d’un vécu. J’ai moi-même, après la parution de mon premier roman : Le Job, été victime d’un blocage aussi total qu’inexplicable. Il me semblait que tout ce que j’écrivais était d’une médiocrité crasse. J’impute cette situation assez insolite au plafond d’attente que j’avais créé avec le succès de Le Job. Cette exigence a tari mon verbe. J’ai donc décidé d’en faire un livre. C’est ainsi que j’ai fait du personnage central de Best-Seller :
chaîne, éditeurs, libraires, distributeurs, est frappée d’une démotivation terminale. Si l’on sait d’avance qu’en cas de réussite, on reste quand même dans l’échec relatif, cela n’est pas de nature à créer l’enthousiasme à l’origine de l’excellence. Culturetoute.com : Comment A l’exception d’un petite minorité, les marocains Bachir Bachir arrive-t-il à ne lisent pas, c’est un fait vivre de sa plume au Maroc où on ne lit que deux minutes incontournable. Hélas, cette minorité de lecteurs ne peut pas an ? à elle seule dynamiser toute Il y arrive grâce un mélange une filière. On pense à tort de roublardise et de bagout, en facturant des conférences, qu’à partir de l’instant où le des passages télé, en tarifant livre est en libraire, ou un acte d’achat est possible, sa présence dans des jurys qu’un écrivain gagne de diverset variés. Du reste, l’argent. Pour l’écrivain, en grâce à son premier roman réalité, l’écriture ne peut : Le Jib, écoulé à 14.756 être qu’un hobby. Et c’est exemplaires, il a empoché bien dommage car la scène une somme rondelette qui, compte des écrivains de on le verra dans le livre, ne talent lesquels, faute de résistera pas longtemps temps, n’iront jamais au bout aux assauts d’un quotidien de leur potentiel. particulièrement onéreux. Bachir Bachir, une sorte de double romanesque soumis aux mêmes contraintes d’écriture que moi. Très vite, en objectivant mon trouble de la sorte, j’ai réussi à lever le blocage. Mais ce ne fut pas de tout repos.
Culturetoute.com : Le livre plonge dans une crise latente depuis plusieurs années. Y-a-t-il un remède à cette impasse? La raison en est simple. Il n’y a tout simplement pas de marché. Lorsqu’on sait qu’un best-seller s’écoule à 1000 exemplaires, toute la
© culturetoute.com
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Exposition
L’Histoire du Maroc exposée à Paris L’exposition se poursuivra jusqu’au 30 décembre prochain Après “Le Maroc contemporain” à l’Institut du monde arabe et “Le Maroc médiéval” au Musée du Louvre, une nouvelle exposition dédiée à l’Histoire du Royaume se tient actuellement au Musée de l’Ordre de la Libération à Paris.... © libe.MA
A la rencontre du guitariste Doueh, le Jimi Hendrix du Sahara (VIDÉO)
Ahmad Bouzoubaa, Fondateur et créatif de lamaisondesartistes.ma & culturetoute.com
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