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No. 298 du 24 juillet 2017

DOSSIER SPÉCIAL

France • Liban • Maroc

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Photo ©Christophe Raynaud de Lage

UNVENT AFRICAIN SOUFFLESUR LEFESTIVAL D’AVIGNON

ART

Louardiri Découverte

KARA, LE PRIX DE LA LIBERTé

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50x50 cm peinture à l’huile commendez via l’adresse mail suivante : contact@culturetoute.com


éditorial

Culturetoute an II

L

es experts de la Banque Mondiale viennent de nous administrer notre décennale correction. Mais cette foisci, contrairement aux précédentes fois, ils ne nous conseillent plus seulement de revoir notre croissance trop molle, d’en changer le modèle, de travailler plus, de cesser les investissements peu rentables, de tenir l’Etat à l’écart de l’investissement. La grande nouveauté est qu’ils nous conseillent de placer au cœur de nos politiques publiques, le capital immatériel. Le capital immatériel – appelé également patrimoine immatériel - est constitué de l’ensemble des éléments non monétaires et sans substance physique, constitués par les informations et connaissances détenues par une organisation et ayant une valeur positive. Dans le cas où l’organisation est un pays, ce capital immatériel est constitué du socle quadrilatéral du capital humain : La santé, l’éducation, la justice, la culture Est-ce bien sorcier ? Un citoyen qui trouve les soins appropriés dans les hôpitaux publics, lorsqu’il est malade, une éducation adéquate pour ses enfants dans les écoles publiques, le respect et le recouvrement de ses droits lorsqu’il s’adresse à la justice dans les tribunaux et quelques nourritures spirituelles pour se divertir, se cultiver et se former, dans les médias étatiques ou privés, dans les théâtres, les cinémas, les salons, sur les places publiques et dans les lieux de loisirs, ce citoyen-là, s’il est sage, que peut-il revendiquer de plus ? Ne sont-ce pas là tous les besoins importants de la vie humaine ? La séparation entre le concret et l’abstrait, le directement utile et l’indirectement utile a fait son temps, ce qu’illustre cette sentence lumineuse :

“Apprendre, c’est accepter de prendre’’

Toute la force de cette assertion s’explique dans la définition que fait l’UNESCO de la culture : ‘’Ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. La culture englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux, les valeurs, les traditions et les croyances.’’ La culture agit à double titre sur le développement : • Par la contribution directe et indirecte des secteurs de la culture à l’activité économique ; • Par sa contribution au développement économique et social, à la cohésion sociale, à la promotion de la tolérance, à l’intégration des catégories défavorisées de la population et à la gestion de conflits. C’est un lien identitaire, un facteur de cohésion et de stabilité, de renforcement de la citoyenneté, de promotion de la paix et de la tolérance, de communication, d’intégration des femmes et de valorisation de leur rôle. C’est un outil d’intégration des personnes handicapées, des conflits avec des minorités, d’intégration des immigrés et autres catégories défavorisées. Compte tenu de tout cela, il est indéniable que la culture améliore la qualité de tous les aspects de la vie … Alors, que les ‘’biens et services culturels’’ que sont les œuvres artistiques, littéraires ou musicales, les créations, les images, les spectacles, les manifestations et les événements etc. fassent partie des préoccupations d’un nombre croissant de nos concitoyens et que ce modeste candile, timidement allumé il y a une année, devienne une torche ardente et conquérante en sa deuxième année.

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Numéro 298 du 24 juillet 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com

SOMMAIRE

actu 24 Musique, Des quartiers pauvres d’Abidjan à une notoriété mondiale 24 Festival, Une aide de dix millions de dirhams accordée à 31 festivals et manifestations 24 événement, Abidjan abrite la 3ème édition du Made In Morocco 24 Festival, Magnifique hommage à Leïla Alaoui au Festival d’Avignon

10 #culturetoute

en une 10 Festival, “DOSSIER SPÉCIAL FESTIVAL D’AVIGNON 2017” par ILHAM MIRNEZAMI et ORIANNE JOUY

magazine 06 Découverte, KARA, LE PRIX DE LA LIBERTé par Abbas Msefer

06 08

08 Editon, “Louardiri” par par Mourad HAMAYET

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KARA, LE PRIX DE LA LIBERTé

par Abbas Msefer

N

otre liberté est tellement précieuse que nous sommes prêts à tout pour l’acquérir et la sauvegarder. Peutêtre que c’est ce sentiment qui habitait le prisonnier de nationalité portugaise Kara à l’origine de la construction de cette prison mystérieuse se trouvant à Meknès. J’ai découvert «Habs Kara» (prison de Kara) non pas en tant que « résident » mais lors d’une visite scolaire. Enorme, lugubre,

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ténébreuse tels les étaient les premiers adjectifs qui me vinrent à l’esprit lorsque j’ai pénétré pour la première fois dans cette prison. J’ai encore en mémoire ces chaînes recouvertes de poussière et ces traces de détresse inscrites à tout jamais sur ces murs blafards. Par la suite, mes lectures, mes visionnages de films et le travail de mon père m’ont fait rencontrer une seconde fois l’univers carcéral. En effet, le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas m’a montré comment un prisonnier pouvait se lancer le haut d’une tour et plonger dans la mer au risque de sa vie. Mais ce sont surtout les films qui m’ont marqué à commencer par « l’évadé d’Alcatraz » avec Clint Eastwood, « Papillon » avec Dustin Hoffman et Steve McQueen, « Midnight Express » d’Alan Parker et enfin le mythique « Vol au-dessus d’un nid de coucou » avec Jack Nicholson. Le monde carcéral


à l’intérieur et à leur fournir la nourriture. Sa superficie s’étendrait jusqu’à la ville de Taza. Elle a été construire pour accueillir 40 000 prisonniers. A côté de la prison, se dresse un bâtiment qui serait un lieu d’échanges diplomatiques. La prison est également un labyrinthe sans fin où le visiteur peut se perdre facilement.

est un univers très philosophique, il peut soit guider vers la folie soit vers la découverte de soi. (Rappelez-vous Mandela). Aujourd’hui, la prison de Kara est un lieu mystérieux par son immensité et par toutes les légendes qui se sont construites autour. Elle est également associée à l’un des plus célèbres sultans du Maroc, Moulay Ismail dont le règne est le plus long qu’ai connu le Maroc (55 ans) de 1672 à 1727. Ce sultan doit sa renommée aux travaux qu’il a réalisé pour développer la ville de Meknès et à sa supposée nombreuse progéniture (1000 enfants : 500 garçons, 500 filles). Autre fait notoire : il aurait apparemment demandé la main de la fille de Louis XIV qui finalement ne lui a pas été accordée. En quoi consiste le mystère de la prison de Kara ? A l’instar de la « Tour Sanglante » de Londres, cette prison suscite effroi et pensées macabres. D’abord, c’est son architecture qui contribue à ce mystère. La prison est une prison souterraine, plusieurs trous sur la surface auraient été utilisés pour jeter les prisonniers

Il y a ensuite son appellation. Elle est tantôt appelée KARA tantôt « Prison des Chrétiens ». Pourquoi Kara ? Elle aurait été construite par un prisonnier portugais du nom de Kara. C’est pour retrouver sa liberté qu’il aurait accepté de construire cette prison construite au XVIIIème siècle. Le sort des prisonniers est également source de mystère. Comment vivaient-ils à l’intérieur ? Etaient-ils les opposants du sultan ? Etaient-ils des voleurs ? Des vizirs déchus ? Y a-t-il eu des évasions ? Quel était le sort de ces pauvres « inconscients » si leur tentative échouait ? Ils auraient transporté des sacs de pierres très lourds (peut-être même de Volubilis) et auraient participé à la construction des immenses murailles de Meknès. Le sort et le devenir de cette prison reste également énigmatique. Elle a été partiellement détruite en 1755 suite au tremblement de terre qui a également touché Lisbonne. Elle serait devenue un grenier. La prison de Kara est tellement inspirante qu’elle a accueilli une exposition sur le thème de la liberté intitulée « C’est encore la nuit » initiée par l’artiste plasticien marocain Mounir Fatmi du 14 avril au 14 mai 2015. Peut –être que finalement la destinée de cette énigmatique prison serait de devenir un centre d’art. Le prisonnier Kara en serait fier.

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Louardiri M

conduisit vers un salon exigu ou il nous pria d’occuper les places d’honneur… Face à nous, sur un autre sofa, une immense fresque était posée. Elle était couverte d’une orgie de couleurs, de détails, de formes dessinées d’un trait approximatif, style largement popularisé depuis, mais tout à fait inhabituel et nouveau à l’époque… C’était un peu comme l’illustration d’un livre pour enfants…

Nous nous étions liés d’amitié et avions même formé autour de nous un petit cercle d’amateurs de culture et d’art, patriotes décomplexés, toujours prêts à en découdre, tant avec les vieux barbons qui prônaient un retour à l’immobilisme sclérosant et suicidaire ‘’d’avant le Protectorat’’, qu’avec les incorrigibles suppôts de l’ordre récemment aboli et haï, dont certains exerçaient encore de hautes fonctions dans l’Administration. Dans notre bande, il y avait d’autres architectes, des peintres, des écrivains, des cinéastes, des photographes ou des esprits simplement curieux ou assoiffés de savoir…

Mon ami Mourad entreprit le maître de céans avec l’expertise d’un chef de chantier conduisant un interrogatoire. Le brave homme se laissa ‘’dérouler’’ en souriant … A l’invitation de mon ami, il entreprit de nous raconter en mots les images de la fresque…

par Mourad HAMAYET

on excellent ami, l’architecte Ben Embarek - qui portait le même prénom que moi- était déjà à la tête des services de l’Urbanisme avant trente ans … Garçon brillant, formé en Scandinavie, il revint au Maroc avec de pleines malles d’audace et de détermination quant à sa contribution au développement du Pays…

A la fin d’un bel après-midi, Mourad était venu me prendre à la porte de la Radio ou je travaillais et m’avait proposé de l’accompagner chez un “grand peintre” qu’on venait de lui présenter et qui, me dit-il, promettait d’éblouir le monde. Bien évidemment j’acceptai l’invitation et nous voilà fonçant vers Salé… Là-bas, au détour d’une rue calme, sur une placette tranquille, des enfants, comme avertis de notre visite, nous attendaient pour nous escorter à travers un dédale de ruelles vers une maison d’aspect modeste, devant laquelle ils s’arrêtèrent, avant d’actionner le heurtoir de l’énorme porte en bois… Un brave homme, quadragénaire usé, fatigué, mais néanmoins endimanché, vint nous accueillir et se répandit en propos de bienvenue. Il nous invita à entrer et nous 8 culturetoute.com 24.07.2017

C’était un délire verbal, un de ces contes arabes, truculent et plein de personnages, de rebondissements, d’évènements extraordinaires, souvent merveilleux, miraculeux même… La thématique centrale en était une histoire d’amours princières contrariées mais qui finissaient par triompher grâce à la sagacité, au courage et à la malice d’un prince charmant, et à la bénédiction parentale qui éloignait de la princesse tout mal, notamment la duplicité et la méchanceté d’une famille pleines de jalouses pimbêches et de malfaisants escogriffes. L’orateur se levait souvent et nous invitait à suivre le récit en nous en montrant les images détaillées sur le tableau du bout de son index noueux … Ce n’était nullement désagréable, bien au contraire. Nous ne tardâmes pas à écarquiller les yeux et à ouvrir la bouche, haletants et presqu’impatients de connaître la suite du palpitant récit. Comme par enchantement, à la fin de la lecture de la fresque, à l’extrême gauche du tableau – commencée à droite comme il se doit pour l’écriture arabe, un garçonnet arriva et en prit les 3 panneaux qu’il porta ailleurs,


pour revenir avec une nouvelle œuvre, en un seul panneau, mais à la thématique similaire : Des princesses qui attendent au sommet d’escaliers ou à des fenêtres de châteaux, des tours et des donjons, une végétation profuse, quelques rares animaux domestiques, une atmosphère paisible, bref une ambiance de jardin ou la vie ne peut être que douce et apaisée. Le même garçonnet revint avec un plateau de thé et le mit devant mon ami qui accepta le rôle de serveur et le servit de la façon la plus académique qui soit, c’est-à-dire en le faisant cascader de bonne hauteur pour ‘’aérer’’ la boisson brûlante et non la refroidir comme on le croit souvent. Le turban de mousse qui se forme alors est le témoin d’une bonne réoxygénation, donc de garantie de digestibilité. Après la lecture commentée de la seconde œuvre, une troisième suivit selon le même processus et notre intarissable conteur appréciait grandement que des gens de notre qualité s’intéressassent autant à son travail. Il eut ensuite le tact de nous demander si nous voulions voir d’autres toiles… N’ayant pas

prévu la visite et ayant d’autres engagements, je fis une pirouette pour laquelle Mourad me félicita par la suite, en répondant : ‘’ Non, la prochaine fois, tu nous commenteras d’autres œuvres mais cette prochaine fois, elles seront accrochées aux cimaises d’une galerie d’art et plus dans le confort douillet mais par trop intime de ta demeure…’’ Il répondit ‘’In Chaa Allah’’ en souriant, comme si je lui avais promis la lune, ou parlé d’une éventualité totalement chimérique … Ahmed Louardiri, il s’agit de lui, bien sûr, réalisa sa première exposition en 1961 et elle fit l’effet d’un énorme coup de tonnerre qui marqua, dans le monde délicat et élitaire de la peinture marocaine d’alors, l’arrivée de ce que l’on appelle à ce jour, un peu trop simplement, ‘’l’art naïf’’. Ce peintre jardinier dont les œuvres valent aujourd’hui des dizaines de milliers d’Euros, en est l’un des représentants les plus importants.

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DOSSIER SPÉCIAL FESTIVAL D’AVIGNON 2017 Dossier par :

Photo ©Christophe Raynaud de Lage

ILHAM MIRNEZAMI ORIANNE JOUY

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Pour cette 71 édition, ème

UN VENT AFRICAIN SOUFFLE SUR

LEFESTIVAL

D’AVIGNON

DES CRÉATIONS MISES À L’HONNEUR TÉMOIGNANT D’UN ART ENGAGÉ ET EN PLEIN RENOUVEAU

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our sa 71ème édition, Avignon vibre au rythme de l’Afrique Subsaharienne avec des expositions, des débats, des créations témoignant de la richesse culturelle et de l’effervescence artistique qui souffle sur notre continent. Pourtant, ce focus Afrique n’a pas été perçu d’un bon oeil par certains critiques qui l’ont jugé « réducteur » au vu de l’absence de pièces théâtrales dans la programmation. Le philosophe et dramaturge français JeanLouis Sagot Duvauroux, saluait ainsi les chorégraphes et musiciens invités au Festival d’Avignon en ne manquant pas de rappeler que : « ces quelques pépites ne rendent pas compte du bouillonnement qu’on voit en Afrique aujourd’hui». Il est néanmoins incontestable que l’Afrique connaît un dynamisme artistique et

intellectuelle, comme en rendent compte les nombreuses manifestations programmées ces derniers mois. Du côté du Royaume, il y a quelques mois à peine Rabat célébrait avec brio « Afriques en Capitales » en faisant résonner l’unité artistique africaine. A Paris, l’exposition « Beauté Congo » battait son plein à la Fondation Cartier et donnait la réplique au festival 100% Afriques, à La Villette ou encore aux expositions notables de la Fondation Vuitton et de l’Institut du Monde Arabe. #Culturetoute vous propose de découvrir des créations mises à l’honneur dans le cadre du Festival d’Avignon 2017. Espérons que le vent africain continue de souffler un peu partout dans le monde !

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UNWANTED – INDISCIPLINE Par la chorégraphe Dorothée Munyaneza

Création présentée au théâtre La Chartreuse à Villeneuve lez Avignon, Festival d’Avignon IN, juillet 2017

UNWANTE DANSER L

Anéanties par le crime atroce certaines se sont retrouvées enceintes de leurs bourreaux. Des enfants non-voulus naquirent rappelant à leurs mères le crime qui les abattit. Des enfants reniés par leurs mères, leurs familles, la société. Comment danser après ? Comment danser à présent ? Comment chanter ? Comment parler ? Unwanted, création 2017.

DOROTHÉEMUNYANEZA, CONCEPTRICE ET INTERPRETE DE

“UNWANTED”

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e nationalité britannique, Dorothée Munyaneza est originaire du Rwanda qu’elle quitte en 1994 pour l’Angleterre, après avoir été témoin du génocide de 800.000 tutsis.

Élève de Zara Ballara à la Swiss Music School de Londres, elle participe à de nombreuses tournées organisées par l’école en tant que chanteuse, comédienne et percussionniste. En 2004, Dorothée Munyaneza compose et interprète la musique originale du film «Hôtel

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Photo ©Richard Schroeder

Après des études en musique et en sciences sociales à la Canterbury, elle commence à s’intéresser à la question de l’intégration sociale par le biais de la voie de la musique.


TED OU COMMENT L’INDICIBLE ?

Rwanda» de Terry George, et intègre le groupe Afro Celt Sound System en 2005. Après sa rencontre avec François Verret en 2006, elle interprète «Sans Retour», «Ice», «Cabaret» et «Do you remember, no I don’t». Elle collabore avec Nan Goldin, Mark Tompkins, Robyn Orlin, Rachid Ouramdane, Maud Le Pladec et Alain Buffard. Dorothée Munyaneza fait également partie du groupe «Kingfishers» avec Alain Mahé et Jean-François Pauvros. 24.07.2017 culturetoute.com 13


Photo ©Christophe Raynaud de Lage

“UNWANTED”, UNE CRÉATION ENGAGÉE QUI REGARDE EN FACE L’HISTOIRE

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éjà dans sa première pièce, “Samedi détente”, créée en France en 2014, jouée au Théâtre de la Ville puis au Rwanda, Dorothée Munyaneza évoquait le génocide avec le regard de l’enfant qu’elle était à l’époque des tragiques événements.

rencontrer les enfants nés de cette barbarie entre avril et juillet 1994. Le sujet, n’a encore jamais traité de la sorte à la scène, bien qu’il ait fait l’objet de plusieurs documentaires tels que “Rwanda, la vie après - Paroles de mères” (2014) ou encore “Mauvais souvenir” (2015).

Celle qui petite se rêvait médecin pour pouvoir venir en aide aux victimes, revient sur le devant de la scène en s’attaquant de manière frontale à l’infamie du génocide rwandais.

Avec la musique, le chant, la danse, le texte, Dorothée Munyaneza part du réel pour saisir la mémoire et explorer le corps de la femme. Elle aspire à pointer du doigt et faire entendre la violence faite aux femmes, les inégalités raciales causes premières des conflits et coercitions qui pèsent sur nos sociétés. Car interroger le génocide des Tutsis c’est redonner la voix à ceux que l’on entend pas, donner vie aux silences de l’horreur et

Pour tisser sa création, Dorothée Munyaneza a mené des travaux d’investigation en retournant au Rwanda recueillir les paroles des femmes violées en zone de conflit et 14 culturetoute.com 24.07.2017


«Je voulais parler de leur dignité. Comment est-il possible de se réapproprier son corps après une telle horreur?». Dorothée Munyaneza. souligner, sans artifice aucun, les plaies ouvertes par l’Histoire. Dire, c’est de cela qu’il est question dans « UNWANTED ». Mais pas de n’importe qu’elle manière : dire sans dire, en mettant en lumière le corps en tant que « terrain de guerre », un corps qui se meut en laissant jaillir les bruits qui le hantent et l’empêchent d’oublier. Ce corps-là parle de lui même par le mouvement et les murmures des douleurs qui l’enchainent. Accompagnée par le musicien improvisateur Alain Mahé, l’artiste plasticien britannique Bruce Clarke et la musicienne afroaméricaine Holland Andrews rencontrée dans le cadre d’une résidence artistique aux Etats-Unis, Dorothée Munyaneza donne tout sur scène, tout pour dire la vérité telle qu’elle transparait avec une énergie poignante. Elle tend à rendre un hommage à la hauteur du courage des victimes qui se sont battus pour ne pas sombrer. La création démarre, la salle comble plongée dans le noir.

Dorothée Munyaneza apparaît en premier plan, en dehors de l’espace scénique, le micro à la main. Elle retranscrit l’interview radio d’une femme rwandaise témoignant des violences qu’elle a subies durant le génocide. Dorothée grimpe ensuite sur la scène. Sa voix commence à résonner en un florilège d’échos angoissants, racontant les maux subis par les femmes violées et se réappropriant les complaintes des enfants illégitimes nés de ces viols, accablant les pères pour le sort qui leur a été infligé. « Because of you, I was beaten daddy », chante-t-elle. Au son de sa voix, le témoignage devient une œuvre artistique bouleversante de beauté et chargée d’émotion. On sent dès le commencement du spectacle qu’un travail acoustique a été mené avec le plus grand soin par Alain Mahé. Des micros et autres outillages technologiques ont été dissimulés dans différentes parties de l’espace scénique. Chaque son de voix, aussi infime soit-il, est amplifié de sorte à intensifier les mots et mieux souligner les maux qui se cachent derrière. L’esprit du spectateur est en éveil auditif permanant, interpellé sans cesse par les sons qui se démultiplient et réverbèrent à l’infini dans la salle de La Chartreuse. Et il faut dire que Dorothée Munyaneza a parfaitement scellé sa création de façon à la rendre « audible » de tous. Les nombreuses sonorités sont renforcées par les passages lyriques de Holland, artiste invitée à partager la scène dans le cadre de cette création. Le spectateur est invité à emprunter divers chemins révélant chacun une vérité à travers diverses clefs de lectures, du format interview au format chanté ou murmuré. Les deux interprètes sont magnétiques, captivantes, profondément habitées par ce qu’elles incarnent sur scène. Chaque pas, chaque son est vécu avec une extrême intensité. Les voix des victimes sont intensément mises en lumière par les réverbérations des témoignages, exprimées inlassablement par Dorothée Munyaneza en mouvement et en musique. A la fin du spectacle, le public, en état de 24.07.2017 culturetoute.com 15


choc, ovationne les artistes. On peut lire l’émotion sur le visage des spectateurs venus ce jour-là assister à la représentation. Il est certain que cette expérience est différente de celles offertes en Avignon cette année. La création est paradoxalement une ode à la vie à travers l’horreur de l’inhumanité mais aussi un hymne à la femme qui a su dignement traverser la destruction et le rejet. Tout se répare quand on est apte à prendre à nouveau sa place dans le monde. “En se réappropriant leur corps, leur féminité, ces femmes retrouvaient leur humanité, leur dignité, c’est aussi cela qui me tient à coeur dans le spectacle.” Confie Dorothée Munyaneza.

Création présentée dans la salle Benoît XII – Festival d’Avignon IN, juillet 2017

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rois œuvres chorégraphiques phares du répertoire dansé africain - « Figninto, l’oeil troué », « Tichèlbè », « Sans repères » - ont été ressuscitées dans le cadre du festival d’Avignon au Théâtre Benoît-XII. « Figninto l’oeil troué » a été créé en 1997 par les chorégraphes burkinabés Seydou Boro et Salia Sanou, « Sans repères » par Nadia Beugré et Nina Kipré et enfin Tichèlbè par Kettly Noël. Cette représentation de la programmation du IN est un événement notable dans la mesure où elle convie quatre artistes emblématiques, engagés pour la promotion et le développement de la danse contemporaine en Afrique. Nous vous proposons ici un zoom sur la création « Sans repères », hommage à la fondatrice de la danse ivoirienne, Béatrice Kombé, disparue en 2007.

“SANS REPERES” SANS REPÈRES DE NADIA BEUGRÉ – DANSE

Photo ©Christophe Raynaud de Lage

Par Nadia Beugré et Nina Kipré

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NADIA BEUGRE ET NINA KIPRE, INTERPRETES DE « SANS REPÈRES»

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horégraphe d’origine ivoirienne, Nadia Beugré étudie la danse au sein du Dante Théâtre où elle se forme en danses traditionnelles ivoiriennes. En 1997, elle accompagne la grande chorégraphe Béatrice Kombé trop tôt disparue dans la création de la compagnie Tché-Tché (qui veut dire l’Aigle), composée uniquement de femmes sur scène. C’est là qu’elle rencontre la danseuse Nina Kipré, cointerprète de « Sans Repères ».


Suite au décès de Béatrice Kombé qui affecte l’Afrique et de l’océan Indien, en 1999 à Madagascar. profondément Nadia Beugré en 2007, elle crée un solo intitulé Un espace vide, présenté en Angleterre, en Tunisie, au Burkina Faso, UNE CRÉATION HOMMAGE aux Etats-Unis. En 2014, elle crée le spectacle Tapis rouge, qu’elle interprète avec Sébastien À BÉATRICE KOMBÉ, QUI Martel, dans un programme Sujets à vif du INTERROGE LA PLACE DE LA Festival d’Avignon. FEMME EN SOCIÉTÉ Elle a collaboré, entre autres artistes, avec Seydou Boro, Dorothée Munyaneza, Alain ous le savons tous, la danse est Buffard, Hlengiwe Lushaba. un patrimoine en perpétuelle recherche et mouvement. La pièce Nina Kipré est chorégraphe et directrice du « Sans Repères » le souligne une festival DanceRaum. Elle a débuté sa carrière nouvelle fois avec cette reprise bouleversante au sein de l’Ensemble Artistique Djolem et de d’un spectacle monté 15 ans auparavant par la compagnie Lakimado. la grande chorégraphe engagée Béatrice Nina Kipré aspire aujourd’hui à pouvoir Kombé, avec le regard neuf et métissé de enseigner de manière plus large la danse. Nadia Beugré et Nina Kipré.

N

« Elle avait développé un style très personnel qu’elle n’a pu transmettre. Je considère comme étant de notre devoir de nous en charger, de la manière la plus fidèle

Photo ©Christophe Raynaud de Lage

La troupe Tché-Tché de Béatrice Kombé, composée des deux chorégraphes Nadia Beugré et Nina Kipré, a remporté le deuxième prix des Rencontres chorégraphiques de

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possible », souligne Nadia Beugré. La pièce « Sans Repères » est alimentée par la culture urbaine qui questionne l’ordre mondial. Dans cette création, Nina Kipré et Nadia Beugré, les deux interprètes rendent non seulement hommage à la chorégraphe Béatrice Kombé pour son travail artistique et son apport à la danse contemporaine africaine mais aussi à ses combats en tant que femme et artiste fondatrice de la compagnie Tché-Tché dans laquelle elles-mêmes dansaient initialement. Il s’agit aussi de traiter un sujet plus que jamais d’actualité, le droit des femmes en Afrique, plus précisément en Côte d’Ivoire et de transmettre ce devoir de défense aux générations futures afin de le promouvoir et d’en empêcher toute régression. Les interprètes de « Sans repères » s’affirment dès le premier plan chorégraphique comme des femmes fortes, ancrées au sol, forgées de leurs parcours à travers le monde qui vient enrichir la création de son apport métissé. La création témoigne d’un refus d’être figé dans un schéma traditionnel. En effet, les femmes jettent l’encre de leurs tenues de guerrières sur la scène pour exister. Elles nous convient tout au long de la pièce à un voyage corporel emblématique, faisant résonner la féminité entravée puis célébrant le triomphe de celle-ci. La création est une quête affirmée d’identité et de valeurs féminines renouvelées. De nombreux passages de l’œuvre mettent en exergue le poids de l’indicible à travers le non-dit. Mais au fil de la création, nous sentons que les choses sont en train d’évoluer au rythme des corps sublimés. « Sans repères » est sans doute un hymne à la solidarité féminine face aux maux de nos sociétés. Vous l’avez compris, dans cette pièce chorégraphique, il est question de condition féminine, du corps de la femme, de son

traitement dans l’espace public et de son rapport au genre antagoniste. C’est aussi un grand moment de partage, de communion et de mémoire qui se ressent jusque dans le public. Les danseuses interprètent cette création avec leur cœur et l’émotion qui en jaillit est saisissante de beauté. Enfin, documenter la danse africaine avec un regard neuf, en phase avec son temps est aussi le pari pris ici par les chorégraphes Nadia Beugré et Nina Kipré, un témoignage nécessaire pour transmettre leur vision de l’art. Car comme le souligne si bien Salia Sanou : « en Afrique, la notion de répertoire est quasi inexistante dans la danse. Or, pour les jeunes qui sortent aujourd’hui de l’école, il est important de savoir ce qui s’est fait avant eux pour qu’ils puissent s’en nourrir et danser la suite de l’histoire ». KALAKUTA REPUBLIK – DANSE

SERGE AIMÉ COULIBALY – CHORÉGRAPHE ET DANSEUR de « KALAKUTA REPUBLIK ».

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Par le célèbre chorégraphe Serge Aimé Coulibaly

Création présentée au Cloître des Célestins – Festival d’Avignon IN, juillet 2017

S

erge Aimé Coulibaly, célèbre danseur et chorégraphe burkinabè, a présenté sa nouvelle création « Kalakuta Republik », inspirée de l’œuvre et du parcours de Fela Kuti, dans le magnifique

cadre du Cloître des Célestins. Après de multiples expériences et collaborations artistiques, Serge Aimé Coulibaly fonde sa compagnie Faso Danse Théâtre. Ses créations sont engagées, elles questionnent la volonté de changement qui émerge des jeunesses africaines. Son travail moderne explore avec des yeux critiques les sociétés de l’Afrique contemporaine, de l’Occident et le lien tenace qui les unis. « Kalakuta Republik » s’inscrit dans cette démarche. Cette fois, Serge Aimé Coulibaly s’inspire de

« La danse est une marche et la marche est une transformation : les marcheurs qui arrivent dans un pays participeront à la construction de ce pays pour longtemps. C’est la réalité de l’humanité, son espoir. »

Photo ©Festival d’Avignon WEBTV

“KALAKUTA REPUBLIK”

Serge Aimé Coulibaly

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la musique et du parcours singulier de Fela Kuti, célèbre artiste nigérian engagé. Fela Kuti c’est le symbole de la contreculture de l’Afrique de l’Ouest et inventeur de l’Afrobeat ; c’est le symbole de lutte contre la corruption et les inégalités ; c’est le symbole du révolutionnaire ; c’est le symbole du combat pour la liberté. La République de Kalakuta c’est l’Etat indépendant qu’il a créé ; une résidence clôturée dans la banlieue de Lagos qui s’est opposée au régime ; c’est un pied de nez à ceux qui l’ont enfermé de nombreuses fois dans la prison Calcutta ; c’est une utopie. Ce n’est pas une biographie qui nous est peinte au Cloître des Célestins, c’est un appel à l’espoir, au changement, à l’engagement inspiré par un artiste révolté. L’idée de créer autour de la figure mythique de Fela Kuti a émergé en 2014 alors que le Burkina Faso s’insurgeait une nouvelle fois contre le pouvoir.

« Il y avait chez Fela quelque chose d’irréductible, sans concession, que j’avais envie d’explorer » - Serge Photo ©Christophe Raynaud de Lage

Aimé Coulibaly.

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L’ENGAGEMENT POLITIQUE ET SOCIAL AU CŒUR DE LA CREATION ARTISTIQUE La pièce est un mouvement sans fin, une danse directe et violente qui vient nous bousculer, nous faire réfléchir. Le spectateur est actif, tout au long il doit interpréter, décrypter les messages projetés sur les pierres. Serge Aimé Coulibaly et ses six danseurs nous poussent dans l’urgence du moment, sous tension, au rythme endiablé des sons afrobeat retravaillés et modernisés en collaboration avec Yvan Talbot, compositeur. Nous sommes successivement plongés dans deux atmosphères. La première, reflétant notre monde et la violence de l’indifférence ; le seconde, l’étincelle de l’espoir dans un univers de débauche. D’abord une longue phrase chorégraphique mettant en scène disparité et désordre où Serge Aimé Coulibaly devient chef d’orchestre de cette harmonieuse anarchie. Ensuite l’interpellation du spectateur dans une reconstitution lugubre du Shrine, lieu mythique des concerts de Fela Kuti. Dans cette décadence, alors que des images de guerre, de bombardements, de foules


Photo ©Christophe Raynaud de Lage

déplacées sont projetées, l’espoir d’un avenir meilleur fait son chemin. A la fin les danseuses répètent inlassablement les mêmes gestes formant ce message : celui qui se tait refuse de voir et d’écouter. Cette création est un appel à l’engagement politique lorsqu’il est possible, et peut être avant tout chez l’artiste.

« De mon point de vue, il est important qu’un artiste soit politiquement et socialement engagé » - Serge Aimé Coulibaly.

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“ENTRE [DEUX] 2.0” ENTRE [DEUX] 2.0 - DANSE

Photo©Clémence Richier

Par le chorégraphe et danseur soliste Abdou N’gom

Création présentée au Théâtre Golovine Festival d’Avignon OFF, juillet 2017

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« J’ai créé ce spectacle pour parler d’identité, d’appartenance, parce qu’à un moment donné j’ai été entre deux. J’ai eu l’impression qu’il fallait choisir qui j’étais. Est-ce que j’étais blanc ? Est-ce que j’étais noir ? Est-ce que je suis français ? Est-ce que je suis africain ? J’ai fait cette recherche pour trouver que je n’étais pas plus l’un que l’autre mais la somme de tout ça. » Propos recueillis paR la Ville de Montataire en 2015 lors de la présentation d’Entre [deux].

ABDOU N’GOM, CHORÉGRAPHE DE « ENTRE [DEUX] 2.0 »

A

bdou N’gom est danseur hip-hop, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie de danse Stylistik, fondée à Lyon en 2006.

Formé aux arts martiaux et à la gymnastique, il découvre la danse hip-hop dans le cadre des rencontres urbaines de la Villette. Il y voit enfin l’opportunité d’exprimer librement son histoire, ses questionnements. Toujours

ENTRE NOIR ET BLANC, UNE RECHERCHE ESTHETIQUE SUR L’IDENTITÉ emprunte de physicalité et d’animalité, son écriture contemporaine porte essentiellement sur la question du rapport à l’autre et de l’identité. Aussi, il est sensible à la transmission et à la sensibilisation des jeunes à l’art de la danse. Lors de cette 71ème édition du Festival d’Avignon, il a présenté « Entre [deux] 2.0 » ; une reprise d’« Entre [deux] », créé en 2010 à la Maison de la Danse de Lyon et présenté sur trois continents (Europe, Afrique, Amérique), revisitée par le regard extérieur de Kristen

Debrock, chorégraphe américano-belge. « Entre [deux] 2.0 » est la mise en corps de cette réflexion sur l’identité. Elle est présentée au théâtre Golovine en écho au focus « Afrique » du Festival d’Avignon IN. En jonglant entre des influences sénégalaises traditionnelles et la danse contemporaine, il nous offre avec générosité une création singulière et frappante. Noir. La musique commence, obsessionnelle et enlisante. Abdou N’gom entre en scène. Pendant 45 minutes, sous nos yeux envoutés, s’écrit pas à pas, mouvements par mouvements, une poésie visuelle déclamée par ce corps presque animal dans une esthétique saisissante. A la fois puissant et fragile, fort et agile, Abdou N’gom nous entraine dans sa quête, son obsession, son questionnement. Libre de ses mouvements, il évolue sur scène et construit un discours sans mot, un cri auquel il est facile de s’identifier et qui nous est à tous familier. Jouant avec l’obscurité et la lumière, le noir et le blanc, il dessine à même le corps les contours de son identité. Nous assistons à une performance impressionnante où, à partir de son propre visage, il fait émerger la figure d’un autre si semblable et si différente à la fois. Il nous quitte sur cette image marquante d’un face à face intriguant et magnifique entre un homme et son alter ego.

©culturetoute.com

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la revue de presse #du Lundi 24 juillet 2017 Des quartiers pauvres d’Abidjan à une notoriété mondiale

Abidjan abrite la 3ème édition du Made In Morocco

Magic System fête ses 20 ans de succès Trois disques de platine, 16 d’or... Les quatre garçons d’Abidjan ont trouvé le Magic System pour faire danser la planète. Le groupe ivoirien fête ses 20 ans avec une tournée africaine et une autobiographie. «Cet anniversaire est particulier pour nous. Car nous célébrons 20 ans d’amitié, de collaboration, de moments de joie et de tristesse», confie à l’AFP...

Le Groupe Rahal organise, via sa

libe.ma Le 24 juillet 2017

et l’émancipation du continent.

filiale évènementielle GA Concept, le grand événement Made In Morocco (MIM) à Abidjan en Côte d’Ivoire du 21 au 24 septembre 2017. Le choix de la Côte d’Ivoire et d’Abidjan pour accueillir cette 3ème édition, s’inspire de l’Appel historique lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour un renouveau du leadership africain Espace...

Une aide de dix millions de dirhams accordée à 31 festivals et manifestations

libe.ma Le 21 juillet 2017

La Commission a eu à examiner 38 dossiers La Commission d’aide à l’organisation des festivals cinématographiques a décidé, lors de sa 2ème session, tenue les 17 et 18 juillet à Rabat, de soutenir 31 festivals et manifestations pour un montant total de 9,905 millions de dirhams (MDH). Dans un communiqué rendu public à l’issue de cette session, ladite commission a indiqué qu’elle a examiné...

Magnifique hommage à Leïla Alaoui au Festival d’Avignon

libe.ma Le 21 juillet 2017

lesiteinfo.com Le 20 juillet 2017

24 culturetoute.com 24.07.2017

La Fondation Lambert dédiée à l’art contemporain rend hommage à la photographe marocaine, disparue, en 2016, dans des circonstances tragiques. Intitulée « Je te pardonne », l’exposition revient sur le parcours d’une combattante.


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