Numéro 151
France • Liban • Maroc
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en Exclusivité, Remise du prix de la littérature arabe à Reda Dalil, Paris
© photo fondation lagardère
Chronique,
« Quand j’entends parler de culture... je relâche la sécurité de mon Browning ! » Hanns Johst Chronique de Mourad HAMAYET
Exclusivité INTERVIEW, youssef Ait Bouskri photographe se livre à culturetoute.com
Le travail ou le talent ? par Khalid mhammedi
J
’ai rencontré l’autre jour un ami artiste peintre à Paris qui vit confortablement de son métier depuis une vingtaine d’années. Autour d’un bon repas, la discussion s’est engagée et nous sommes arrivés à la question : Comment un artiste comme toi peut il durer vingt ans ? en augmentant considérablement sa côte ? La première réponse fut brève et synthétique : un bon artiste c’est 10% de talent et 90% de travail ! Oui , mais est ce que je peux avoir la version longue et détaillée ? Il se cale alors dans son fauteuil, se re-sert un verre de ce saint-julien 2007 avant de me servir d’un trait : Personnellement, je m’oblige à avoir des horaires de travail , 9h00 – 12h00 et 14h30 – 18h30 et ce, indépendamment de la volonté que j’ai ou pas d’étaler des couches d’aplats sur la toile; je me force à avoir une hygiène de vie qui permettra à ce corps d’aller dans l’âge sans perdre ses facultés prématurément. Il faut aussi avoir des passions dans la vie, autres que son métier, qui permettent à l’artiste de se divertir sans sortir du cercle vertueux de l’art ou de la passion. D’autres artistes, présents autour de la table, se joignent à nous pour enrichir la discussion : Il est important de lire, beaucoup lire et continuer à se former dans son domaine ou des domaines
très proches. Il est impératif de faire évoluer son style, sans le dénaturer et sans perdre les années passées à se créer son propre style : il faut savoir se remettre en cause pour ne pas lasser ceux qui collectionnent ses oeuvres et faire briller encore et encore les yeux de ses fans. Savoir communiquer autour de son œuvre ou des œuvres sans le faire directement et sans donner l’impression qu’on tient absolument à le faire: ce qui est un art en soi (à ne pas oublier que la com. est très importante dans tous les domaines.). Quand nos «cafés» furent servis , on était tous en train de débattre sur la question d’argent et les artistes étaient unanimes : ne jamais sous-estimer son œuvre et ne pas passer au direct. Autour d’un repas dit-on, les conseils ont l’art d’être simples à appliquer autant pour l’art que pour d’autres domaines mais les choses de la vie font du dérapage une exception qui se confirme et se re-confirme …. Alors quand un artiste affirme qu’en achetant une toile on achètes une partie de lui à 90%, on achètes un travail sur lui et… dans le temps, ça devient sans limite de prix, un prix qu’on ne peut pas estimer aussi facilement. © culturetoute.com 10.10.2016 culturetoute.com 3
SOMMAIRE
Numéro 151 du 21 octobre 2016 couverture Ahmad Bouzoubaa pour culturetoute.com
actu 03 Chronique, le travail ou le talent ? 06 Chronique, « Quand j’entends parler de culture... je relâche la sécurité de mon Browning ! » 12 Photographique, Les Nuits photographiques d’Essaouira priment le photographe Marc Belli (vidéo) 12 Littérature, Remise du prix “Rawnak 2016” du conte, de la poésie et du zajal 13 Cinéma, Cinq films marocains en compétition officielle au festival de Carthage
08 #culturetoute
en une
08
08 Photo, YOUSSEF AIT BOUSKRI Interview exclusive
magazine 20 Art, Le Flash BACK en images du vernissage Rabat, écran du royaume
20
16 Art, Exclusive, INTERVIEW de Ramzi Adek par Nadia J. 10 Art, ILHAM LARAKI au Salon d’automne 2016 14 Cinéma, le Bon Gros Géant, de Spielberg !
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« Quand j’entends parler de culture... je relâche la sécurité de mon Browning ! » Hanns Johst
par Mourad HAMAYET
Du temps de ma jeunesse folle, comme toute âme bien née, parallèlement à mes humanités et parce qu’elles m’en laissaient la possibilité, je voulais ‘’faire du bien, défendre la veuve, l’orphelin et le pauvre, prendre aux riches pour donner aux démunis et autres menus travaux dans le but avoué de refaire le monde.’’ C’était l’heure où mon cœur débordait et où mon esprit était encore pur. Ce Moment de l’Histoire était propice car c’était l’heure de l’Indépendance du Pays dont les responsables étaient écrasés par l’immensité de la tâche de reconstruction. J’avais eu la lumineuse idée de proposer à mes ‘’camarades de lutte’’ que nous, quelque peu privilégiés par le sort et le hasard, offrissions notre temps de vacances à ceux qui avaient besoin de notre savoir et de nos lumières pour les aider 6 culturetoute.com 10.10.2016
à accéder à la connaissance. Concrètement cela voulait dire offrir à notre jeune ministère de l’éducation nos trois mois de vacances, pour enseigner là où il aurait bien voulu nous affecter, douar reculé ou quartier défavorisé. Nous étions jeunes, en bonne santé et légèrement privilégiés au plan matériel. Tout cela faisait qu’il me semblait qu’il eut été normal que nous restituassions peu ou prou de ce que nous avions reçu. Que ne dis-je là, misérable petit bourgeois que j’étais ! Quoi ? Qu’ouissent donc là mes camarades ? Pactiser avec l’Autorité ? Abandonner la lutte initiale et/ou finale et entrer dans les ordres ou l’ordre ? Que nenni, jamais, eux vivants, cette proposition de renégat ne passerait !... Comme le Gaston de Franquin, je me dis, l’air benêt mais sûr de ma raison :
- M’enfin !... Quelques –dizaines- d’années plus tard … Je devisais récemment avec un responsable d’entreprise qui recrute énormément et que j’apprécie pour ses diverses qualités dont une belle culture et une approche holistique des problèmes. Nous parlions de l’état de l’éducation au Maroc et je lui demandai si, honnêtement, dans le cadre de l’exercice de son métier, il était aussi sévère que le jugement général à propos de la qualité de cet enseignement. Sa réponse m’effraya proprement puisqu’il m’affirma que j’étais très éloigné de la réalité en parlant de baisse de qualité de l’enseignement puisqu’il n’y avait aucun doute là-dessus et qu’il s’agit hélas d’un flip abyssal, le flip étant un plongeon arrière… Puis de me dire que les ressources humaines disponibles sur le marché du travail sont bien rarement ‘’utilisables’’ en l’état, qu’elles nécessitent toutes une mise à niveau, et qu’hélas il arrive même de plus en plus souvent que ce soit peine perdue ! Sans circonlocutions, la qualité de l’enseignement est en perdition pour ne pas dire au plus bas ! Divers bons mots circulent çà et là à ce sujet et certains heurtent carrément le bon sens. Alors ? S’agit-il d’une copie d’examen au milieu duquel on s’aperçoit catastrophé ‘’qu’on a tout faux’’ et qu’il faut reprendre complètement ? – Hélas non, il ne s’agit pas de double-feuilles à froisser et déchirer, mais de jeunes humains dont l’appétit de vivre et d’agir ne saurait être discuté en aucune manière et par qui que ce soit. Confions à l’Histoire le jugement de ce crime contre le Maroc perpétré par des politiques plus démagogiques et plus nulles les unes que les autres et reconnaissons que la crise actuelle de notre enseignement témoigne simplement de
son inadaptation aux problèmes auxquels il est supposé apporter ou proposer des solutions. Dans un pays qui nous inspire assez souvent, la France, on a pris conscience depuis 1981, de la ‘’nécessité de pallier les inégalités sociales et culturelles par une politique fondée sur la pluridisciplinarité, l’ouverture, la responsabilisation’’. Ce vœu pieu a-t-il été exaucé ? ‘’La montée générale de la violence, … exige des réponses urgentes. A la lumière des expériences passées, on peut jeter un nouvel éclairage sur les problèmes du présent. En revivifiant l’enseignement aux sources de la culture, c’est la pédagogie qui se voit renouvelée : travaillant en équipes pluridisciplinaires, les professeurs dynamisent leur discipline, les élèves se motivent autour d’un travail qui soudain prend sens, les partenaires découvrent l’école sous un autre jour, ouvert, dynamique. Le cadre rigide de l’école éclate, les horaires se bousculent, l’institution prend vie. Plus que jamais la démarche culturelle peut constituer une réponse au malaise actuel de l’Ecole.’’ In, La culture au secours de l’école: pour une pédagogie renouvelée’’ Claire Monférier , L’Harmattan, 191 pages. Alors oui, si c’est pour se servir de la culture comme d’une arme contre l’ignorance, l’illettrisme, le retard et la démagogie. Cent fois oui : En avant … Culturetoute.com mo’ ©culturetoute.com
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par Khalid Mhammedi Le 12 octobre dernier a eu lieu la céremonie de remise de prix de la littérature arabe au sein de l’institut du monde arabe à paris. Le marocain Réda Dalil a obtenu la mention spéciale du jury pour son roman « Best-seller» a reçu son prix des mains de jack lang Le seul Prix français de littérature arabe Créé en 2013 par la Fondation Jean-Luc
Lagardère et l’Institut du monde arabe, le Prix de la littérature arabe est la seule récompense française distinguant la création littéraire arabe. Ce Prix promeut l’œuvre d’un écrivain ressortissant de la Ligue arabe et auteur d’un ouvrage écrit ou traduit en français. Valoriser et diffuser en France la littérature arabe en plein temps fort de la rentrée littéraire, telle est la volonté des deux fondateurs de ce Prix.
INTERVIEW YOUSSEF AIT BOUSKRI par Khalid Mhammedi
Né en 1979 , à Marrakech au Maroc, Youssef Ait Bouskri est un artiste photographe professionnel basé à Marrakech et spécialisé dans la photographie publicitaire et la photographie de rue. Youssef Ait Bouskri s’estime heureux de pouvoir vivre de sa passion et de pouvoir aider ses clients à mettre leurs produits en avant en leur délivrant des photos fortes et qui répondent à leurs besoins avec une qualité mais aussi une réactivité qui deviennent sa marque de fabrique. Il se livre en exclusivité à #CULTURETOUTE
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Qui est youssef ait bouskri ? Né à Marrakech en 1979 , photographe et designer autodidacte, formateur en photographie et en architecture et design d’intérieur , installé à Marrakech mais pratiquant un peu partout dans le monde , passionné par son métier , toujours à la quête de beauté dans les moindres détails avec une approche singulière , enrichie par son intérêt pour des disciplines multiples et variées Son approche artistique est construite autour d’une sensibilité rare , une conscience de la beauté dans les choses les plus ordinaires, et d’une maîtrise technique de ses outils de création , lui permettant
de traduire ses visions avec une spontanéité impressionnante . Un homme en constant émerveillement devant ce monde qui nous entour . Racontez nous tes premiers pas dans la photographie. La photographie a toujours fait partie de mes outils de recherche, dans des domaines différents, que ce soit comme outils de prise de note , observation du monde autour de moi, documentation d’idées et processus de réalisation ... pour devenir finalement mon moyen préféré d’expression Quels souvenirs indélébiles vous laissent cette passion ? La photographie a complètement changé ma perception des choses , a aiguisé mon œil . La photo te pousse à ne plus juste effleurer la surface des choses , mais d’aller vraiment dans les détails , atteignant ainsi des degrés de conscience qui dévoilent la beauté en chaque chose Quels ont été tes inspirations dans ce métier ? Le monde est mon inspiration , dés que j’ouvre mes yeux , des scènes de beauté s’offrent à moi à chaque instant , partout où je regarde , quelques unes sont plus insaisissables que d’autres , ce qui me pousse constamment à essayer de m’améliorer pour être prêt pour en capturer le plus possible et en rater le moins . Une quête qui s’avère souvent très gourmande en énergie mais dont la satisfaction finale vaut vraiment l’effort Quel le secret de ta réussite ? Mon travail est devisé en deux parties : Un côté commercial , qui consiste à répondre aux besoins précis de clients , souvent exigeants , car leur image ou celle
de leur produit depend de la qualité des photos que je leur réalise , vu que notre mode de consommation de l’information a complètement changé et devenu entièrement visuel , cela veut dire que ma responsabilité n’en devient que plus lourde. La seule manière d’y arriver c’est d’être extrêmement attentif aux besoins du client , voir même anticiper ses besoins quand , lui même , n’a pas d’idée précise, donc le photographe est appelé souvent à faire , en plus de son travail , celui d’un directeur artistique voir même conseillé en marketing ce qui rend ce métier très intéressant et gratifiant. Sans oublier qu’une parfaite maîtrise des outils est primordiale pour pouvoir se concentrer sur le côté créatif plutôt que sur le côté technique, ce dernier doit devenir une seconde nature, et ainsi , les outils doivent devenir un extension du corps et de l’esprit , c’est seulement là où on peut s’épanouir autant que photographe Et puis il y a les projets personnels qui sont d’une importance primordiale au maintient de la passion , je vous explique : Le plus souvent , quand on choisi de faire de sa passion son gagne pain , quand on est payé par un client pour produire des images , ce qui était au début une source devient d’un coup une source de stress vu que les attentes des clients sont toujours élevées . La seule manière de garder la passion pour ce qu’on fait est de trouver le temps pour travailler sur des projets personnels sans aucune pression sauf celle que s’impose soit même . Tes conseils à un débutant ? Toujours avoir un appareil sur soi, ne seraitce que son téléphone. Ne pas hésiter à s’arrêter et prendre le temps de prendre la photo. Analyser et comprendre la lumière, comment elle réagit sur des surfaces différentes, selon la nature de ces dernières , selon la nature de la lumière elle même , selon la taille de la 10.10.2016 culturetoute.com 9
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source de la lumière , sa distance par rapport au sujet , son angle d’incidence ... tout est une question de lumière. Consommer des photos de grands photographes, les analyser pour comprendre ce qui fait d’une photo une photo réussite, car quand on comprend pourquoi cela fonctionne, on peut reproduire les éléments qui en font une photo de qualité. Cela va dans l’autre sens également : il faut aussi analyser les photos ratées pour cerner ce qui ne fonctionne pas et ainsi l’éviter la prochaine fois qu’on appuie sur le déclencheur. L’évolution peut, ainsi,être très rapide. Ton appareil de travail actuellement ? J’ai pris le soin de dédier un matériel différent pour mon travail commercial et un autre pour mes projets personnels, notamment les projets de livres . Des boîtiers Canon 5ds pour le commercial et des boîtiers x-series Fujifilm pour les projets personnels, ceci justement pour bien faire une rupture
nette entre les deux. Le prix qui t’a le plus marqué ? Au-delà de tous les prix, l’honneur ultime ,sans aucun doute, a été que mon travail soit présenté à sa majesté, que dieu le préserve Suivi par la fierté de mes proches, et en suite vient la reconnaissance de grands photographes et artistes de renom que j’ai eu le plaisir de rencontrer sans oublier que chaque client satisfait est un prix en soit le personnage photographié qui t’a donné le plus de soucis ? Pas vraiment de soucis mais des chalenges: mon projets personnel actuel qui consiste à photographier des trisomiques afin de leur montrer, à eux et à leur familles ,qu’ils sont beaux , vraiment beaux ,au-delà de la perception et jugement de notre société, dogmatisée par les «normes», car il y a toujours un point de vue , un angle , une lumière qui dévoilent la beauté de chaque être et chaque chose , ceci est ma quête. ©culturetoute.com
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la revue de presse #du vendredi 21 octobre 2016 Remise du prix “Rawnak 2016” du conte, de la poésie et du zajal
aux lauréats du concours lancé dans le cadre de la 3ème édition du Salon national pour la création et le livre. Dans la catégorie du conte, le prix a été remporté par Mohamed Boutrank pour son œuvre «Un café amer», Abderrezak Boutmzar pour son conte «Le manteau de... Le 21 octobre 2016
Les Nuits photographiques d’Essaouira priment le photographe Marc Belli (vidéo)
internationaux », pour sa série intitulée « Bilmawen, du sacréà l’infâme ». Graphiste de formation et directeur artistique, le lauréat est passionné par les cultures du Maroc et par les jardins. Il vit entre Paris et Taroudant où il cultive un jardin d’agrément. Les portraits des «Bilmawen» (terme amazigh désignant des hommes recouverts de peaux d’animaux, l’équivalent en darija des «Boujloud») sont l’occasion de revenir sur un rituel peu connu, qui suit la célébration de l’Aïd el Kebir, dans certaines régions du Haut-Atlas Occidental.... Le 20 octobre 2016
Le prix culturel «Rawnak» au titre de l’année 2016 dans les catégories du conte, de la poésie et du zajal a été remis, lundi dernier
Les premières rencontres photographiques d’Essaouira se sont déroulées du 6 au 8 octobre dernier. Marc Belli a remporté le premier prix du festival, dans la catégorie « Photographes
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Les pionnières oubliées du 7ème art arabe : Magdalena Osfour La femme-orchestre des premiers films marocains au côté du pionnier Mohamed Osfour Il y a, parmi les précurseurs du cinéma arabe, bien des femmes qu’on a oubliées et qui n’ont pas eu la reconnaissance qu’elles méritaient. Entre cellesci, il y en a une, qui a été beaucoup plus lésée que les autres, puisqu’elle n’a pas seulement été oubliée, mais carrément.. Le 20 octobre 2016
La Chambre nationale des producteurs de films fustige le CCM Suite à l’annulation, sans aucun préavis, de la Journée nationale du cinéma, un évènement d’envergure organisé chaque année par le Centre cinématographique marocain (CCM), le Bureau exécutif de la Chambre nationale des producteurs de films (CNPF) s’est vu «dans l’obligation d’attirer, une nouvelle fois, l’attention sur la succession sans fin de décisions unilatérales de l’administration de... Le 21 octobre 2016
Cinq films marocains en compétition officielle au festival de Carthage Cinq productions marocaines seront en compétition officielle aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC), du 28 octobre au 5 novembre, ont annoncé, jeudi à Tunis, les organisateurs. Dans la catégorie longs-métrages, «Divines» de Houda Benyamina, sacré Caméra d’or à Cannes (France), et «Affame ton chien» de Hicham Lasri, récompensé par les critiques au Festival du film africain à Louxor (Egypte) seront en lice pour le Tanit d’or. «A mile in my shoes» de Said Khallouf, qui figure dans les présélections des Oscars 2017, devra concourir dans la catégorie «première oeuvre».... Le 21 octobre 2016
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le Zajal marocain, un art à réhabiliter. par Mounir Serhani
Tramway ou le poème de la traversée intérieure
Mourad Kadiri
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Le Zajal est une forme poétique écrite en dialecte marocain née en Andalousie. Le poète qui choisit d’écrire dans sa langue maternelle dialectale se présente comme l’héritier légitime d’un patrimoine historique et artistique de ses ancêtres andalous. Il ne s’agit pas d’un refuge mais plutôt d’une résurrection esthétique à même de renouer avec cette mémoire collective et cet âge d’or de l’art marocain digne de ce nom. Mourad Kadiri affirme que les puristes conservateurs voit d’un mauvais œil cette forme poétique qui au lieu d’être hissée au rang des patrimoines universels se contente d’une place timide et discrète comme si le dialecte appartenait à la masse ou pire encore aux gens incultes. Or l’écriture dans le dialecte marocain a en effet sa propre
esthétique autonome et non moins enchevêtrée que l’arabe littéraire. Vers la deuxième moitié des années 80, le Zajal a connu un essor grandiose avec la prolifération de plusieurs œuvres poétiques, théâtrales et artistiques d’autant plus que cette poétique a été enfin assimilée comme une composante culturelle indispensable à l’identité marocaine. De nos jours, il existe un panel important de poètes marocains consacrant le Zajal et en font un choix littéraire investi dans plusieurs rubriques du paysage culturel marocain telles que la publicité, les festivals nationaux, les rencontres et les récitals. Le Zajal a pu même intégré l’espace universitaire d’autant plus que nombre de chercheurs s’y sont intéressés dont Mourad Kadiri qui a soutenu une thèse de doctorat portant sur l’écriture du poète Ahmed Lemseyeh, ultérieurement publiée
sous le titre suivant : l’esthétique de l’écriture dans le poème du Zajal marocain. Les autres langues s’intéressent désormais à cet art à travers la traduction de quelques poèmes en français et en anglais. En effet, mis à part l’espagnol il n’y a jamais eu de traduction de recueils intégraux ! Ainsi, un recueil d’Ahmed Lemseyeh a été traduit en espagnol, à savoir «Hal ou Hwal» et deux autres de Mourad Kadiri sont également disponibles dans cette même langue, «Ghzil Lebnat» et «Tir Allah». Aujourd’hui, nous voyons naître la version française de Tramway, recueil renfermant des poèmes représentatifs de l’expérience de Mourad Kadiri. Ce recueil est écrit sous le signe de la pluralité voire même de la diversité linguistique et culturelle du Maroc car il se nourrit des répertoires musical et ethniques qui transcendent les tensions et les conflits idéologiques. Tramway est une synthèse esthétique qui regorge de mots quotidiens et usuels chez les marocains. N’est-il pas donc légitime de dire que le Zajal est réservoir censé emmagasiner un patrimoine oral en voie de disparition ? Ne s’agit-il pas d’un art qui constitue le texte de fond pour la chanson marocaine dans toute sa complexité pluriculturelle et géographique ? C’est un musée vivant qui voue le diaecte à la pernnité dans la mesure où il resuscite même les mots et les expressions tombées en désuetude. Les générations à venir y trouveront une référence identitaire à même de les réconcilier avec leur passé et leur marocanité, et ce grâce aux qssaides et fragments dont l’unité concurrence la poétique moderne de ceux qui s’adonnent, entre autres, au poème en prose. Tramway serait peut-être le premier recueil dédié au lecteur francophone. La découverte de la poésie de Mourad Kadiri m’a été comme une fulgurance qui a ouvert mes yeux sur un texte digne d’être invité dans la langue de Molière, c’est-à-dire qu’il s’ouvrira ainsi à une autre culture et sera accueilli par un autre lecteur
ami, une géographie poétique différente et d’autres horizons où les langues minoritaires se réhabiltent et reniassent. Ce recueil de poésie est un livre de mouvement car il est voué à une thématique transversale, une sorte de métaphore filée qui nous accompagne du début jusuq’à la fin : La Traversée. Tramway de Mourad Kadiri fait fi du progrès technique qui ne cesse d’abolir les traces d’une vieille civilisation incarnée par l’espace des deux villes, Rabat et Salé, entre lesquelles le poète voyage perpétuellement. Ce poète part à la recherche d’une enfance enfouie au fin fon de sa mémoire dans une sorte d’introspection spatiale capable de lui procurer des frissons de prophète recevant la Révélation longtemps attendue. Il ne cesse de scruter le Minaret de Dieu, l’écoulement du fleuve, Bouregreg, la nouvelle image du Centre Culturel Russe… Mais c’est picaro de la ville qui resurgit dans ce rapport intime à l’espace : alphabet de l’errance et de la nostagie. Le paradoxe de ce recueil réside dans le double « je » car le regard de l’adulte côtoie celui de l’enfant comme dans un texte autobiographique. Or le poète n’échappe pas à la douleur du regret auquel on se heurte à l’expérience du Retour. L’enfant qu’il était finit par l’emporter sur ce Moi qui aspire à la délivrance. Ce déplacement dans l’espace débouche in fine sur une nouvelle expérience, à la fois intime et esthétique : le voyage intérieur doublée d’une réflexion sur le poème. Tramway devient désormais un manifeste poétique où le poète clame son amour de la poésie laconique, du verbe performatif et du corps fragmentaire du dialecte personnalisé. Qui plus est, c’est la poésie qui est refuge et rédemption, rencontre et rupture, qui contient la patrie et l’exil, et c’est ce langage érotisé qui donne vie au moi nostalgique d’un corps féru d’une autre forme de traversée : habiter le monde en poète, comme dirait Hoderlin repris par Heidegguer. ©culturetoute.com 10.10.2016 culturetoute.com 15
ILHAM LARAKI au Salon d’automne 2016 par Khalid Mhammedi
Pour la quatrième année consécutive, l’artiste peinte ILHAM LARAKI représente le Maroc au salon d’automne sur les champs Elysée de la ville lumière sur la période allant du 13 au 16 Octobre 2016. En effet, Durant Presque une decade de travail, Ilham Laraki Omari n’a eu de cesse de perfectionner son art. Sans être dans une logique de changement pour le changement, elle est surtout à l’écoute de son instinct d’artiste. Elle creuse, cherche, se documente, essaie, change de cap, traverse des passages à vide, trouve des bribes de ce 16 culturetoute.com 10.10.2016
qu’elle pourchasse, se remet en question, avec constamment ce besoin de rester fidèle à ses émotions les plus simples, celles que procure le fait de coucher son coeur sur le corps d’une toile. Pour cette native de Casablanca, qui a découvert très jeune son penchant pour l’art, peindre est un besoin, une exigence. Ilham Laraki Omari qui est détentrice d’une licence en gestion, aurait pu faire carrière ailleurs, mais elle a fait des choix dans sa vie. Elle décide de travailler dur et commence un cursus académique de dessin et de peinture pour approcher l’art de ses multiples facettes et
COMMUNIQUE DE PRESSE
KACIMI « R É S I S T A N CE»
SANS TITRE, 1995 Pastel sur carton Signé et daté en bas au centre 124 x 97 cm
EXP O S I T I O N du 20 octobre au 5 novembre 2016 à l’Hôtel de ventes CMOOA - Casablanca 10.10.2016 culturetoute.com 17
s’abandonne alors complètement à sa passion. Son parcours témoigne de cette diversité des travaux et des points de vue. Après une période figurative suivie d’une autre semi figurative, Ilham Laraki Omari se libère aujourd’hui dans une fulgurante abstraction qui tend vers un absolu où se consomme le matériel pour ne laisser place qu’à l’essentiel et à l’immatériel dans un langage chromatique qui va au-delà de ce qui est donné à voir. Depuis 2013, plusieurs écrivains t critiques d’art se sont penchés sur les travaux d’Ilham LarakiOmari. On a parlé d’« Incandescence » ou encore de « Quand l’art incendie le support », en référence au feu qui habite ce travail à la fois fort et surprenant. Il faut dire que ce travail est bercé par un besoin de luminosité incomparable. Oui, cette peinture est placée sous le signe de la lumière, un besoin de créer une énergie toujours appréhendée dans son exaltation, un univers de minéralité, de feu et de passion en fusion, mais surtout un monde de spiritualité, où la quête de soi reste le maître mot. Ilham Laraki Omari jouit aujourd’hui d’une grande réputation au Maroc et à l’étranger. Elle expose d’abord dans son pays le Maroc puis voyage avec son art en Europe,
au Moyen Orient et aux Etats Unis. Elle obtient la première mention honorable en 2012 dans une exposition internationale à Istanbul et participe au salon d’automne de Paris en 2013. En 2014, Ilham expose au Luxembourg, à Barcelone, en Autriche, à Miami et à Paris où elle expose à Montmartre, au salon d’automne 2014 et 2015 et au Louvre. Son œuvre «Echo cinétique » a reçu la distinction de toile d’or de l’année 2014. Elle a reçu le prestigieux prix BOTTICELLI en 2015 pour sa «recherche stylistique originale». ©culturetoute.com 10.10.2016 culturetoute.com 19
Le Bon Gros Géant, de Spielberg !
par Laila Boui Idrissi
L
e Bon Gros Géant est une adaptation du livre du même nom écrit par Roald Dahl. L’auteur britannique mort en 1990 est bien connu du grand public et plusieurs de ses romans ont été adaptés
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sur grand écran comme Charlie et la chocolaterie de Tim Burton, Matilda de Danny DeVito ou le plus récent Fantastic Mr.Fox de Wes Anderson. «Le Bon Gros Géant» raconte l’histoire d’une
petite fille Sophie, une orpheline londonienne de 10 ans, enlevée par un géant qui l’emmène au Pays des Géants. Elle y découvre bien vite que son kidnappeur ne ressemble pas du tout aux autres habitants de
ce pays mystérieux et exerce un travail des plus intrigant, fabriquant de rêves. C’est une formidable histoire d’amitié improbable entre cette jeune orpheline et ce géant. Cette adaptation est vraiment touchante. Malgré un côté enfantin, le conte restera très poétique et visuellement magnifique. Spielberg nous plonge dans une histoire colorée, magique, créative et mise-en-scène avec brio pour son retour aux divertissements. Le BGG - Le Bon Gros
Géant est un concentré de rêves en bocal. Un excellent divertissement, une perle visuelle et une bonne histoire portée par ses deux personnages principaux. Le film comprends néanmoins quelques inconvénients, le rythme général est parfois inégal et certains moments traînent vraiment en longueur. Malgré tout, l’émotion est prégnante et Le Bon Gros Géant reste enfin de compte, un divertissement familial, qui aurait pu être plus grand et plus beau s’il avait eu un scénario
moins édulcoré, mais qui n’en reste pas moins de qualité. Il est beau, charmant et poétique. La direction artistique et la bande originale viennent magnifier une mise en scène inspirée par l’envie d’émerveiller. L’émerveillement est au rendez-vous et nous transporte pendant deux heures durant au travers d’un beau voyage dont il ne nous restera en souvenir quelques beaux plans et moments à défaut d’un grand chef d’oeuvres à la «E.T». © culturetoute.com
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INTERVIEW Ramzi Adek Exclusive par Nadia Jacquot
Ramzi Adek, artiste de pop art, d’origine franco tunisienne, présente ses plus belles œuvres depuis quelques semaines à la Villa des arts de Casablanca (08 septembre au 30 novembre 2016 ), puis fera quelques kilomètres pour faire connaissance avec le public de Rabat du 15 décembre 2016 au 31 janvier 2017. Comment s’est passé l’exposition à la Villa des Arts de Casablanca ? L’expo à Casablanca s’est bien passée. Ça été intensif parce qu’il a fallu produire une exposition en l’espace de 35 jours. Je ne connaissais pas du tout le Maroc. Il m’a fallu un temps d’adaptation. Mais, j’ai facile22 culturetoute.com 10.10.2016
ment trouvé mes marques. Mais pour un premier contact avec le public marocain, je suis relativement content et espère de belles retombées. Qu’attendez-vous de l’exposition à Rabat et l’appréhendez-vous? J’attends bien sûr encore plus de visibilité. Je vais pouvoir présenter quelques nouvelles œuvres. A Rabat, ça va plus être un travail de fond afin de peutêtre mieux présenter mon travail auprès des médias. A Casablanca, le vernissage s’est déroulé pendant l’Aïd et donc beaucoup de gens, dont les médias étaient en vacances. Etant donné les retours positifs et agréables sur mon travail, je
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« La culture
est pour moi l’histoire de chacun. La mienne, c’est celle des « teenage » des années 80...»
suis relativement confiant. Avez-vous d’autres projets au Maroc et ailleurs dans le monde ? Oui je vais réaliser une fresque comme j’ai pu le faire en Tunisie, mais cette fois-ci dans un orphelinat à Rabat. Pour ce qui est de mon actualité, je vais partir aux USA fin octobre 2016 pour réaliser quelques fresques murales au Windwood à Miami pendant l’Art Basel, puis certainement une expo à Hambourg. Qu’est-ce que la culture selon Ramzi Adek ? La culture est pour moi l’histoire de chacun. La mienne, c’est celle des « teenage » des années 80 et tout ce qui touche l’«Entertainment » par le biais de l’art. Ma culture est naturellement populaire, c’est pourquoi je fais du pop art et que mon expo est baptisée « Pop life ». © culturetoute.com 24 culturetoute.com 10.10.2016
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Le Flash BACK en images du vernissage Rabat, ĂŠcran du royaume par Khalid Mhamedi photos Jean-Yves Gabriele
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Exposition
L’Histoire du Maroc exposée à Paris L’exposition se poursuivra jusqu’au 30 décembre prochain Après “Le Maroc contemporain” à l’Institut du monde arabe et “Le Maroc médiéval” au Musée du Louvre, une nouvelle exposition dédiée à l’Histoire du Royaume se tient actuellement au Musée de l’Ordre de la Libération à Paris.... © libe.MA
Inspiré par un morceau de Hoba Hoba Spirit, il en fait un clip (VIDÉO)
Ahmad Bouzoubaa, Fondateur et créatif de lamaisondesartistes.ma & culturetoute.com
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Pour sponsoriser un mailing envoyez votre demande à ahmadbouzoubaa@gmail.com. La Maison des Artistes s’est fixée comme objectif de promouvoir l’art contemporain marocain. Notre agence également spécialisée dans la communication propose un concept original pour la décoration murale des bureaux et de l’intérieur des locaux. Notre agence se charge aussi de tous travaux de conception, d’édition ...
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