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Numéro 176

Le RDV design avec nezha KANDOUSSI

Interview Exclusive

“En plus de mon travail chez Michelin, j’ai un projet personnel qui est d’exploiter l’artisanat du Nord du Maroc”

© Photo DR

Mostapha El Oulhani

Ah ... l’écriture une chronique de Mourad HAMAYET

Les grands designers internationaux réunis à Casablanca


Ah ... l’écriture par Mourad HAMAYET

A la question toujours posée : ’’ Pourquoi écrivez-vous ?’’, la réponse du poète sera toujours la plus brève : ’’Pour mieux vivre’’.

que si l’on en est satisfait à l’issue de cet atermoiement, de cette maturation.

Je partage son avis, même si je pense que ce long temps pourrait être réduit Ainsi parlait Alexis Léger, alias St John en fonction de la notoriété, comme Perse, 1887-1975, immense poète un champion d’athlétisme peut être que je tiens, quant à moi, pour l’un des dispensé des premiers essais dans plus grands, toutes époques, langues une compétition. et genres confondus. Tous ses écrits, intense activité épistolaire comprise, Conséquemment, je me gausse à tiennent dans un seul volume. Son me rouler par terre de l’écriture et de œuvre constitue néanmoins la part l’édition ’’pop-corn’’ de nos jours ou les poétique de mes lectures en boucle. vitrines des libraires s’ornent souvent Pour mieux vivre ? Mais en quoi cet de généreuses sommes commises par exercice qui s’apparente souvent à d’éminents spécialistes concernant une torture ou pire, à un toc, peut-il des évènements advenus la veille. aider à mieux vivre ? Un toc, ou Trouble Obsessionnel Compulsif, est un Soyons cléments dans notre jugement, trouble anxieux qui se manifeste par tant il est vrai que la tentation éditoriale des obsessions et des compulsions. est grande et que peu de gens y Là, en l’occurrence, le geste répété échappent. Heureusement, seule une irrationnellement consiste à se relire, minorité de mortels met à exécution sa à raturer, à changer, à annuler, à menace de commettre un livre. déchirer, à recommencer et cependant à n’être jamais satisfait de ce que l’on a Ah, si l’on pouvait au moins persuader écrit. les auteurs impulsifs autres que Proust ou Amiel, que leur ‘’journal Peut-être est-ce une application des intime’’ n’a aucun intérêt pour conseils de l’immense poète latin personne autre qu’eux-mêmes et Horace, 65-8 Avant J-C, auteur d’un qu’ils feraient mieux de le remiser ésotérique et magistral Art Poétique dans le tiroir de leur table de nuit ! qui connait un grand succès, jamais démenti, depuis sa publication, il y Lorsque l’envie d’écrire vous noue les a plus de 20 siècles maintenant. Le tripes, il est prudent de commencer Vénosin y conseille entre autres, de par vous demander pourquoi cette conserver par devers soi ses écrits envie d’écrire. Il est raisonnable de pendant 9 années et de ne les publier n’avoir aucune pitié pour soi-même si 2 culturetoute.com 25.11.2016


l’on craint le ridicule ou le pilon : Si c’est pour faire une psychanalyse bon marché, il vaut mieux renoncer. De même si la motivation est de devenir riche, d’accéder à la gloire ou d’esbroufer les copains ! La semaine passée, j’ai noté dans un article de Culturetoute.N°172, page 11, intitulé ’’On écrit parce que personne n’écoute’’ et signé de l’élégante plume de Khalid Mhammedi, ces trois avis d’écrivains, sur la finalité de l’acte d’écrire : 1. La vie a peu de sens et le fait d’écrire lui en donne un. 2. L’écriture fait de la vie une expérience gratifiante. 3. L’écriture est à la fois un art et une discipline. Ecrire est assurément un exutoire qui permet de dire ce que l’on n’ose ou ne peut pas dire oralement. Mais soyons francs, cet acte est des plus impudiques qui soient : il devient une sorte de confidence, car l’intermédiaire du ’’papier’’ fait croire tout à fait abusivement qu’il met à l’abri du contact direct avec les autres. En même temps, l’écriture est irréversible car comme dit justement l’adage latin, ’’verba volant, scripta manent’’. Cette bravoure d’écriture se révèle souvent n’être qu’une tentation malsaine de commettre l’irréparable, du même type que celle qui pousse les mauvais garçons dans la violence ou d’autres à se graver des tatouages indélébiles sur le corps. Reconnaissons donc qu’écrire est obscène. Qu’on se rassure, ce mot est à prendre ici en son sens étymologique (ob, devant scaena, scène) : être ’’au-devant de la scène’’, s’exposer, s’offrir en spectacle. Et en fait, écrire c’est bien s’exposer et s’offrir en spectacle. Est-ce un hasard si l’écriture est utilisée par la psychothérapie pour aider les patients à comprendre, accepter, et enfin surmonter un traumatisme ? N’est-il pas amusant de constater que

tout, dans l’écriture est révélateur de la personnalité de l’écrivant : Les choix sémiques, sémantiques et même graphique. La graphologie révèle bien des choses que l’on n’aimerait pas forcément partager, non ! Quoique … la graphologie d’un clavier d’ordinateur… ce ne doit pas être triste… Bonjour Monsieur le Comte ! Pour finir, parlons un peu de votre serviteur, soussigné : faisant un peu moins de trentedeux fautes par page, j’arrive à faire quelque peu illusion auprès d’êtres chers, de proches ou de connaissances. Nombreux sont ceux qui, parmi eux, m’exhortent, quelquefois avec une flatteuse insistance, à me lancer dans l’enthousiasmante aventure de l’écriture et de la publication d’un livre ! Je réponds poliment et systématiquement qu’il n’en est pas question. Et ces bienveillantes personnes de me morigéner d’abondance ! Je vais donc révéler, hic et nunc, les raisons qui me poussent à en écarter l’éventualité : Que l’on sache par la présente que j’entretiens de tous temps de pures et profondes relations d’amour basal avec les arbres. Quelle trahison ne serait-ce donc pas de ma part que de souffrir qu’on les abatte pour fabriquer une pâte, puis, de cette pâte du papier pour publier mes inepties ! Je sais que je ne me remettrais jamais d’une telle forfaiture ! Je ne suis certes pas blanc comme neige, puisque de temps à autre, le cyberespace bruit d’une de mes confidences mais, que je sache, parler dans le vide ne trouble que bien peu l’ordre des choses et ne constitue pas un bien grand crime !... Alors laissons, je vous prie : je continuerai à me contenter de parler à mon aise, dans le vide, et je lègue à mes thuriféraires et autres mécènes, la totalité de mes calembredaines, quelquefois amusantes ou même intéressantes, souventefois pesantes mais toujours étonnamment sincères. ©culturetoute.com

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Numéro 176 du 25 novembre 2016 couverture Ahmad Bouzoubaa pour culturetoute.com

SOMMAIRE

actu 10 Design, Les grands designers internationaux réunis à Casablanca 10 Photo, Fès: Hommage posthume à l’artiste photographe Leila Alaoui 12 Evenement, Casablanca et Rabat abritent les Nuits des philosophes

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#culturetoute

en une 06 Design, Mostapha El Oulhani par Nezha Kandoussi, interview exclusive

magazine 14 Cinéma, “LES ANIMAUX FANTASTIQUES” par Laila BOUI 16 Art, avec Lamia TAHOUR, interview exclusive

16 20

20 Edition, avec Rebel Spirit, interview exclusive 24 Art, HASNAE LACHGAR, interview exclusive

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Une interview de Nezha Kandoussi Propos recueillis par Nezha Kandoussi

Nezha Kandoussi fondatrice de DEZIN-IN.COM sourceur en art et design contemporain international, Intervenante chez Crèapôle, écoe d’arts appliqués

Mostapha El Oulhani Interview Exclusive

Mostapha El Oulhani est un designer franco-marocain, originaire de Tanger, né en région parisienne il y a 34 ans. Il est en activité depuis 2006. C’est un designer prolifique, touche à tout, dont les travaux ont été exposés dans des lieux aussi prestigieux que le centre Pompidou ou le musée des Arts Décoratifs. Bonjour Mostapha, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions pour le magazine #Culturetoute. Merci à toi, c’est un honneur. D’où t’es venue l’envie de faire ce métier ? Mon père et mes deux oncles sont menuisiers. Je pense que c’est de là que m’est venue l’envie d’exercer ce métier. C’est le fait de voir mon père travailler le bois dans son atelier qui a tout de suite créé, chez moi, l’attrait pour l’objet et j’ai su rapidement ce que je voulais faire. J’ai passé mon enfance à dessiner, à créer des objets mais j’en démontais également beaucoup (rires). Parle-nous de ton parcours 6 culturetoute.com 25.11.2016

Comme je le disais, j’ai su rapidement ce que je voulais faire. Après un Bac arts appliqués, j’ai fait un BTS en design industriel et j’ai fini par un master en création industrielle à l’ENSCI, d’où je suis sorti, diplômé en 2006. J’ai commencé par travailler en agence avant de cofonder l’agence WIDOO en 2007. Jusqu’en 2014, nous avons travaillé sur des projets transversaux de design global pour des clients de tous secteurs (meubles, grande distribution, scénographie). Notre travail consistait à trouver une identité et une cohérence entre la marque et ses clients, allant du logo à l’espace en passant par le produit. Avoir une vision globale pour créer une continuité, une cohérence dans l’expérience du client. C’était très intéressant d’aborder toutes ces échelles. C’était d’ailleurs ma formation, je ne m’étais pas spécialisé. J’ai fait un passage de 2 mois à Shanghai dans une agence française, ce fut une expérience courte mais marquante. J’ai particulièrement apprécié de passer d’une culture à une autre. Ensuite bref passage à Paris avant rejoindre le centre de la France, siège du leader des


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pneumatiques : Michelin et de la figure mythique, le Bibendum. Je réalise un double-rêve celui de l’enfant passionné par l’automobile et un autre aspect du design : concevoir le monde demain, ici, en, l’occurrence, il s’agit de la mobilité du futur. Le Bibendum, cette fameuse figure qui nous a accompagnés, enfants lors de nos voyages au Maroc ? Oui, tout à fait (rires). 8 culturetoute.com 25.11.2016

Et en parallèle de toutes ces activités, je mène un travail de fond, celui d’une recherche constante sur les formes, les matières, les procédés de fabrication, mêlant art, artisanat et design, fortement imprégné par mon histoire et mon identité de franco-marocain. Quelles sont tes sources d’inspiration ? J’ai une ambition, c’est celle de connecter


mes 2 cultures : marocaine et française. En tant que designer, mon travail me permet d’envisager une synthèse à travers la création, et de trouver un point de rencontre entre les deux rives. C’est ce qui me caractérise. Je suis né en région parisienne, mais je prends aussi le temps de contempler mon environnement lorsque je suis au Maroc. C’est ainsi qu’est né, par exemple, le canapé Gibraltar (édité par DAR EN ART, ndlr). Ici il s’agit d’une inspiration directe, celle du paysage, basée sur l’observation. Et puis, il y a mon travail de recherche en arts plastiques et mobilier. L’un de mes chantiers depuis 2 ans, a pour matière première, le zellige pour sa forme, son aspect visuel et j’y vois aussi une note de philosophie. J’utilise pour cela la laque, le bois, le béton, la découpe laser qui sont des procédés très modernes pour arriver à l’aspect zellige. Ces motifs reconnaissables partout dans le monde et connus depuis des siècles. Le zellige apparaît à travers une superposition de strates de couleurs en béton ou en bois, découpées au laser. La découpe du laser est une manière de rendre hommage à la recherche de perfection des motifs géométriques du zellige. L’aspect philosophique et culturel, ce sont ces couches de matériaux qui se superposent et représentent, d’une certaine manière, la superposition des cultures, de mes cultures. Le premier objet qui est né de cette conception est la table Fragment chez Malherbe éditions. Ce chantier reflète tous les aspects sur lesquels je travaille: l’art, l’artisanat et le design, la recherche sur les matériaux et les techniques. C’est une manière de faire évoluer tous ces objets issus de l’artisanat et de les intégrer dans le monde moderne,

dans un style plus épuré ; et par la même occasion, de faire évoluer les procédés de fabrication. Quel type de designer es-tu ? Je suis un designer itinérant. J’aime à voyager au travers de zones géographiques et historiques. Mon travail est un laboratoire permanent. Mes recherches n’ont pas nécessairement pour vocation d’arriver à un objet, mais de faire avancer le processus. Il y a quelques années, par exemple, j’ai conçu une bibliothèque en terre cuite, composée de modules avec une paroi crantée qui permettaient l’intégration des modules entre eux et créaient des formes libres. Le meuble a été édité par la maison Roche Bobois. Il y a eu deux aspects importants dans cette expérience. Tout d’abord la découverte de l’extrusion, qui a permis de fabriquer les composantes en terre. L’autre aspect étant l’éco-design. Ces deux aspects sont désormais intégrés à mon « laboratoire ». Quel regard portes-tu sur le design marocain ? Il est naturel. Il hérite du rapport à l’objet de la société marocaine grâce à son artisanat, toujours vivace, et source d’inspiration inépuisable. Il en hérite et s’en nourrit, puisque le travail du design, c’est de faire évoluer les processus de fabrication, les matériaux et l’aspect, en le rendant plus moderne, plus épuré. Quels sont tes projets ? En plus de mon travail chez Michelin, j’ai un projet personnel qui est d’exploiter l’artisanat du Nord du Maroc : le textile en particulier. Réinterpréter ces motifs, ces rayures rouges, blanches et noires et les transposer sur des objets. © culturetoute.com

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la revue de presse #du Vendredi 25 Novembre 2016 Les grands designers internationaux réunis à Casablanca Des milliers d’experts en aménagement intérieur et en design les plus influents et créatifs du monde se rendront au Maroc en décembre pour la plus grand exposition de design dans l’histoire de l’Afrique du nord. INDEX North Africa, qui aura lieu à Casablanca du 5 au 7 décembre, accueillera plus de 150 fournisseurs de produits provenant du monde entier visant à développer leur potentiel en Afrique en apportant les dernières tendances en design à un nouveau marché. © lesiteinfo.com Le 25 novembre 2016

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Fès: Hommage posthume à l’artiste photographe Leila Alaoui Les 10èmes rencontres internationales de la Photographie initiées par l’Institut français de Fès, se sont ouvertes, mardi soir, par un hommage posthume à l’artiste photographe FrancoMarocaine Leila Alaoui, qui s’est éteinte dans une attaque terroriste perpétrée par « Aqmi » dans la capitale du Burkina-Faso Ouagadougou... © lesiteinfo.com Le 23 novembre 2016


16 000 RECRUTEURS

140 000 ETUDIANTS

22 000

OFFRES DE STAGE

/stagiaires.ma

@StagiairesMA

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Casablanca et Rabat abritent les Nuits des philosophes

Louable initiative que celle prise par la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc et l’Institut français du Maroc. En effet, dans le cadre de la Saison culturelle France-Maroc 2016, les deux institutions culturelles organisent la 3ème édition de la Nuit des philosophes, aujourd’hui, vendredi, à Rabat-BNRM et samedi à Casablanca-Institut français. © libe.ma Le 25 novembre 2016

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communiquez culture #culturetoute.com RDV sur l’émission “matinées-maghrébines”

contact@culturetoute.com • FB, instagram, Twitter /culturetoute 00212 661 240 473 25.11.2016 culturetoute.com 13


“LES ANIMAUX FANTASTIQUES” de JK ROWLING par Laila BOUI IDRISSI

Depuis 15 ans déjà, le phénomène Harry Potter a envahi nos écrans de cinéma. Comment oublier Harry Potter et son combat contre Voldemort, comment oublier cette Saga qui a bercé notre jeunesse. Et voilà ! 5 ans après Harry Potter et les Reliques de la Mort – Partie 2, l’univers magique que créé par J.K. Rowling que nous aimions tant revient dans nos salles obscures avec Les Animaux Fantastiques, l Les fans d’Harry Potter ne devraient pas être trop dépaysés par Les Animaux fantastiques, puisqu’il est réalisé par David Yates, à qui l’on doit les quatre derniers films de la saga originale.

simplement un film sur lequel elle a totalement travaillé pour que l’on sente suffisamment sa griffe. Ce film est minutieusement travaillé dans ses moindres petits détails certaines parties y sont hallucinantes, les animaux sont fantastiques, même surprenants et attachants. Les décors et les effets spéciaux nous en donnent également plein les yeux. La caméra de David Yates est parfaitement maitrisée. L’histoire est sans réelle surprise mais elle se laisse suivre avec plaisir.

Les Animaux fantastiques est un divertissement riche et finement ouvragé avec des reconstitutions Ce film nous plonge dans un New numériques de New York. La plupart York des années 30, le monde des des composantes de ce film seront sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans appréciées principalement par ceux les rues de la ville et la communauté qui ont soif d’explorer davantage des sorciers risque désormais d’être à l’univers de Rowling. Après cette la merci des sombres sorciers. saison estivale de mauvais films, c’est une friandise de fin d’année Qu’il est bon de retrouver le monde particulièrement bienvenue. de ma magie que l’on aime tant et qui Rowling et Yates nous ont livré nous a fait rêver pendant des années un film extrêmement bon enfant, avec les livres et les films Harry sans prétention et irrésistiblement Potter ! Les Animaux Fantastiques entraînant. nous replonge dans la Magie grâce au monde imaginé par J.K Rowling ! Cette fois-ci, pas de livres mais tout © culturetoute.com 14 culturetoute.com 25.11.2016


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Une interview de AHMAD BOUZOUBAA Propos recueillis par AHMAD BOUZOUBAA

Lamia TAHOUR Interview Exclusive

Pouvez vous nous présenter Lamia Tahour ? Née a Rabat en 1987 , je suis une jeune artiste designer passionnée par l’art sous toute ses formes. J’ai étudie le design d’intérieur et l’art en passant de Montréal à Paris pour finir dans mon pays d’origine. Je suis actuellement designer d’intérieur à Rabat ou j’ai ouvert mon cabinet sous le nom de Talisma Design. J’ai toujours été attiré par l’art et la peinture, ma mère est une grande passionnée c’est elle qui m’a coller le virus. Pour mes premiers travaux je me suis pleinement inspiré du mouvement pop art en m’imprégnant de mes racines marocaines et arabes. J’ai commencer a m’exprimer a travers des peintures collages mixant des éléments de mode et de publicité pour suggérer des narration et réveiller les consciences. J’ai ensuite été attiré par le thème de la femme qui représente pour moi une source d’inspiration inépuisable. 16 culturetoute.com 25.11.2016


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Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futurs projets ? Mon objectif est de présenter mon nouveau travail… C’est toujours un style très contemporain et pop mais c’est une autre écriture sur un nouveau thème … je préfère vous laisser le découvrir quand viendra le moment… J’ai beaucoup de projets et aussi beaucoup de rêves. Comme tous les artistes je souhaite que mon travail puisse être reconnu aussi bien au niveau national qu’international. Pour cela il faut des sponsors solides mais je reste ambitieuse pour moi mais également pour représenter mon pays qui s’est toujours distingué par la qualité de ses artistes.. Je suis aussi designer et je travail actuellement sur une ligne de mobiliers que je présenterai prochainement. J’aime beaucoup mon métier d‘architecte d’intérieur qui rejoint ma passion pour la création . Je suis amener à travailler sur des projets complètements différents comme la Faculté de Science et Santé de Casablanca, le plateau télé Master Chef et d’autres chantier de restauration, d’évènementiel… © culturetoute.com 18 culturetoute.com 25.11.2016

Si vous deviez donner un conseil aux artistes marocains, quel serait-il ? Si j’avais un conseil a donner ce serait de croire en soi…d’avoir des objectifs et de trouver les moyens pour les atteindre, de voir loin et d’être ambitieux .. Tout art est respectable il suffit de se fixer le cap et de jeter l’ancre. Que pensez-vous de l’expérience d’un webzine culturel au Maroc comme culturetoute.com ? Je trouve que c’est une très bonne initiative qui permettra de mettre en avant notre culture et donc l’art au Maroc. Je constate que notre pays s’est toujours démarqué par une culture spécifique qui repose sur des valeurs telles que la tolérance ,le respect des traditions, l’ouverture et la promotion de l’art est en cohérence avec ses valeurs. L’art au Maroc s’est développer ces dernières années à la faveur de l’intérêt que porte notre Roi que dieu nous le garde a ce domaine. © culturetoute.com


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Interview exclusive

avec Rebel Spirit par Nadia JACQUOT

dans ce milieu, à part bien sûr le talent dont il est doté. Rebel Spirit est diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Casablanca et s’est fait connaître du grand public il y a tout juste une année grâce à une bande dessinée racontant la vie d’un jeune casablancais pas comme les autres. Presque deux ans plus tard, il sort un 2nd tome qui rencontrera sans aucun doute le même succès que le précédant.

Rebel Spirit, de son vrai nom Mohammed El Bellaoui est certainement l’artiste marocain qui aura marqué sa génération. Artiste à part entière, il est à la fois musicien, peintre, dessinateur et graffeur. Rien ne le prédestinait à réussir 20 culturetoute.com 25.11.2016

Comment est né le 1er tome du Guide Casablancais ? C’était mon projet de fin d’étude de l’Ecole des Beaux Arts de Casablanca en 2013. Contrairement aux autres étudiants, j’ai tenu à le finaliser et en faire un réel projet professionnel. L’idée m’est venue parce que je recevais beaucoup d’amis de l’étranger qui ne comprenait pas le mode de vie à la casablancaise. Ils avaient des idées fausses sur la vie ici. A chaque sortie, je leur expliquais les phénomènes qui sont propres à cette ville. Avez-vous été surpris par l’accueil de ce premier tome ? Oui, j’ai été extrêmement surpris par l’accueil. On parle souvent dans les


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LE GUIDE CASABLANCAIS 1 Mon projet intitulé « LE GUIDE CASABLANCAIS » consiste à illustrer la ville de CASABLANCA et l’attitude de ses 8millions d’habitants, Dans un cadre qui raconte des situations humoristiques inspirées de notre vécu quotidien. Et retrace de façon ironique et amusante l’ensemble des particularités de la vie casablancaise. En utilisant le DARIJA (jargon marocain) et l’ensemble des signes et symboles purement marocains. Grace à « LMADANI » » (le civil), personnage purement casablancais, qui nous prend en balade pour découvrir le vrai visage de Casablanca, nous fait visiter la « JOUTYADERB GHALLEF », le plus célèbre marché de piratage en Afrique, nous transmet l’ambiance de la ville le jour du match du « DERBY » entre les deux clubs mythiques du football à Casablanca, le « RAJA » et « le WAC ».et tout l’impact de cet événement sur la ville .et nous fait découvrir la situation des transports en commun : le bus et les grands taxis et toutes leurs particularités .

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médias du manque de lecteurs au Maroc. Le marocain ne lirait pas et que le support papier ne marcherait plus. Avec le Guide casablancais, c’est tout à fait le contraire qui s’est passé. Le Casablancais s’y identifie, ce qui m’a donné une belle énergie et m’a donné envie de poursuivre ce projet. Cette belle réactivité avec les gens m’a vraiment surpris.

mois ? Je prépare la sortie de ce 2nd tome et une exposition à la galerie Amadeus midécembre. Avez-vous des projets que vous voudriez voir se réaliser ? Des choses que vous n’avez pas encore réalisées mais qui restent dans un coin de votre tête. J’aimerais reprendre la peinture. Ça me manque. Ça fait plus de 2 ans que je n’ai pas vraiment pris les pinceaux. Les toiles et le street-art me manquent beaucoup. J’aime bien varier les médias de travail. Je suis musicien à la base. J’aimerai aussi enregistrer les chansons que j’ai écrites avec mon groupe. Réaliser un petit film ou faire de la vidéo expérimentale sont aussi des choses qui trottent dans un coin de ma tête. Bref, j’aimerai faire plein de choses et retrouver de l’énergie pour attaquer le 3ème tome, Inchallah.

Parlez nous du 2ème tome. Qu’a t-il de différent ? Y a t-il des similitudes ? C’est a suite logique du développement du personnage : LMadani. Dans le 1er tome, on a essayé de le mettre en situation dans son milieu, sa ville, son quartier. Dans le 2nd tome, on aborde sa situation civile, son cadre social et professionnelle. C’est l’histoire de la rencontre du protagoniste avec sa femme. Elle s’appelle Aziza et a fui un mariage forcé dans une campagne non loin de Casablanca. Une histoire d’amour nait entre eux avec toutes les défauts et les avantages d’une relation de couple. Je me suis inspiré des films indiens et égyptiens et des séries mexicaines que je regardais quand j’étais petit. Dans ce tome, LMadani nous fait découvrir les lieux Quelle est la culture de Rebel Spirit ? que fréquentent les couples à Casablanca. LMadani va devenir plus romantique, plus Qu’est-ce qui fait (culturellement parlant) que tu es Rebel Spirit ? sage et plus gentil. Je vis la culture tous les jours. Je lis Avez-vous rencontré des difficultés à le beaucoup. J’assiste à de nombreuses réaliser, ou au contraire, avez-vous eu manifestations que cela soit en tant plus de facilités avec ce 2nd tome ? que spectateur, au niveau artistique Sur le 1er tome, mes problèmes étaient ou performance ou même au niveau purement financiers. Je venais d’avoir mon diplôme. Je ne disposais pas d’assez de l’organisation. Je vis la culture, je d’expérience pour savoir comment aller vis pour la culture. J’écoute beaucoup chercher des sous et des partenaires. Sur de musiques. J’essaie d’assister à un le 2nd tome, j’ai bénéficié d’une subvention maximum d’événements culturels au du Ministère de la Culture dans le cadre Maroc. Je voyage aussi à l’étranger où je du financement de projets de jeunes cherche à découvrir des expositions ou des artistes. Ce qui m’a permis d’assurer une autonomie financière. J’ai pu du coup être spectacles. Sans culture, ma vie serait très tranquille financièrement parlant. J’ai pu monotone. Je remercie Dieu de m’avoir me concentrer sur la création, sur l’art et donné la chance de faire de la création et sur mon métier. de travailler dans le secteur culturel. © culturetoute.com Quels sont vos projets ces prochains 25.11.2016 culturetoute.com 23


Une interview de AHMAD BOUZOUBAA Propos recueillis par AHMAD BOUZOUBAA

Interview Exclusive

HASNAE LACHGAR Née à Salé en 1992, Hasnae est diplômée de l’École des beaux-arts de Casablanca (Maroc), spécialité Arts Plastiques. C’est très jeune qu’elle s’est initiée à l’art. Allergique à toute forme d’étiquetage, elle est à la fois dessinatrice, peintre, musicienne et photographe bref une touche-à-tout. Elle appartient à cette mouvance d’artistes multidisciplinaires. Sa démarche appartient à la mouvance Pop art avec une tendance pour le néo-impressionnisme. Influencée par ses origines berbères, Hasnae aime la couleur et n’hésite pas à en abuser.

Pouvez-vous nous parlez de votre prochaine exposition ? Ma prochaine exposition se tiendra au Riad Denise Masson du mardi 22 novembre 2016 au 27 novembre 2016. Dans le cadre de la 9ème édition du Sun festival de Marrakech . Dans cette série, j’ai choisi d’utiliser une technique mixte. Un mélange de peinture et de collage. J’essaie d’employer des techniques diverses:mégots de cigarette, bouchons de bouteille, pochoirs, superpositions de journaux ... pour situer mes oeuvres dans un contexte anachronique . J’ai d’abord mis à l’honneur les personnalités qui m’inspirent et je tente à travers mon travail de chambouller la conscience collective véhiculée sur la 24 culturetoute.com 25.11.2016

femme amazigh. La pièce centrale de cette série est le «portrait royal» (140*140cm) de sa majesté Mohamed VI. C’est avec beaucoup d’émotion et avec un réel plaisir que j’ai peint le portrait de notre bien-aimé Roi. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futures projets ? Actuellement, je suis sur différents projets pas seulement dans le monde de l’art mais aussi de la musique. En plus de futures Résidences artistiques au Maroc et à l’étranger, je prépare un album de reprises. J’ai également été contactée pour participer à une émission inédite en France. Mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant. Restez branchés.


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Fb.com/maisondesartistesmaroc-FB,Instagram,Twitter: culturetoute -00212661 24 04 73 26 culturetoute.com 25.11.2016


Un conseil aux artistes marocains ? Quel serait-il ? Conseils. Faites ce que vous aimez. Et vous n’aurez jamais à travailler un seul jour de votre vie.La passion c’est ce qui permet de donne le meilleur de soi.

Que pensez-vous d’un webzine culturel au maroc comme culturetoute ? Webzine. Je pense que c’est une excellente initiative qui permet de démocratiser la culture. Un exemple à suivre selon moi.

La culture au maroc ? La culture à ©culturetoute.com travers le monde ? La culture au Maroc. Il fut un temps où la culture était uniquement réservée à une certaine élite. On a pu observer ces dernières années une réelle démocratisation de la culture. Certes nous sommes loin du modèle international mais nous avançons et ce grâce à sa Majesté Mohammed VI. Mais aussi grâce à la prolifération de Webzines tels que Culture Toute ou encore d’événements tels que le Sun Festival de Marrakech.

HASNAE LACHGAR Née à Salé en 1992, Hasnae est diplômée de l’École des beaux-arts de Casablanca (Maroc), spécialité Arts Plastiques. C’est très jeune qu’elle s’est initiée à l’art. Allergique à toute forme d’étiquetage, elle est à la fois dessinatrice, peintre, musicienne et photographe bref une touche-à-tout. Elle appartient à cette mouvance d’artistes multidisciplinaires. Sa démarche appartient à la mouvance Pop art avec une tendance pour le néo-impressionnisme. Influencée par ses origines berbères, Hasnae aime la couleur et n’hésite pas à en abuser. Grande adepte du jeu de détournement des codes de la société de consommation et de la culture populaire, elle travaille sur l’empreinte. Celle de différents outils que ce soit un mégot de cigarette, un bouchon de liège, un morceau de bois, la trace qu’ils laissent sur le support va au-delà de la vision qu’on a de l’objet en lui-même. Elle revisite les symboles de sa culture cosmopolite, acteurs, chanteurs, réalisateurs… mêlés à des coupures de journaux forment son univers. Son thème de prédilection reste le portrait. Actuellement, elle consacre son temps à une série de portraits consacrée à la femme marocaine. Symbole de la richesse tant culturelle qu’ethnique du Maroc populaire. Elle vit et travaille à Casablanca. PRINCIPALES EXPOSITIONS COLLECTIVES ET WORKSHOP 2016 : Exposition collective et Résidence Artistique « Quoi d’neuf là ? » dans le cadre de la 6eme Biennale de Marrakech – Marrakech 2016 : Exposition personnelle « ICONIC » au Fence – Casablanca 2015 : Exposition collective et Résidence Artistique « ResArtist » à la galerie de la fondation CDG –Rabat. 2015 : Exposition collective “Élans” à Almazar Art Gallery –Marrakech. 2015 : Exposition collective avec « Les Flambeaux du maarif » à la cathédrale Sacré-Cœur–Casablanca. 2015 : Exposition collective à l’Ecole Hassania des Travaux Publiques – Casablanca. 2014 : Exposition collective « Let’s talk about art » à l’ESCA, Ecole de MANAGEMENT– Casablanca. 2014 : Participation au workshop « Littérature enfantine » au Goethe Institut – Casablanca. 2013 : Participation au workshop « Stencil » à l’usine Mafoder avec Morran Ben Lahcen x Odeny x studio IWA. COLLECTIONS PUBLIQUES Fondation CDG-Rabat.

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On écrit parce que personne n’écoute... par Khalid mhammedi Je me suis toujours posé la question : pourquoi on écrit ? je ne parle pas évidemment de l’écriture transactionnelle et pratique qui permet de régler les choses de la vie: vendre , acheter , se marier …ou déclarer une guerre. Je parle de l’acte d’écrire pour un écrivain, pourquoi un écrivain se penche sur ses pages blanches pour les noircir et se livrer à tous lecteurs impitoyables à travers un chef d’œuvre ou un navet, le légume étant malheureusement le plus répandu sur les étalages!! Et comme souvent quand je me pose ce genre de questions, j’invite ou me fait inviter à une table ( selon l’état de mes finances ) pour en débattre avec les intéressés. Ce soir là au Bistrot Chic et à l’inspiration de la lumière tamisée de l’étage et après quelques coupes d’UBY la question fut posée. J’avais trois écrivains en face de moi et trois débits et résistances différentes aussi . - la vie a peu de sens, écrire lui donne un sens . Écrire pour écrire, pour plaire à son lecteur, à son éditeur ou pour gonfler son ego n’aura pas de sens et ne fera pas sortir ton manuscrit du rayon fruits et légumes, enfin si on arrive à écrire déjà . Le don

d’écrire est un don non pas parce que vous écrivez correctement, mais parce que vous pouvez donner un sens à votre vie. - Tout à fait, tous les jours des centaines, des milliers d’ouvriers et d’employés lambda quittent leurs domiciles en direction de leurs usines et officines et font ça des années durant sans pouvoir dire quel sens donnent ils a leurs vies. Et puis il y a les écrivains qui ont une existence exceptionnellement intense: ils font de ce laps de temps qu’on appelle «vie» une expérience valable et gratifiante. - un écrivain écrit pour dompter le mot et pour en faire un allié. Les mots existent partout, tu peux ouvrir un dictionnaire et en choisir de très beaux mais, dompter un mot est à la fois un art et une discipline : quand tu parles de printemps et de feuilles qui tombent et tu plies et replies les expressions en insérant à outrance les mots printemps et feuilles qui tombent; tu n’es plus tel ou untel mais tu es l’écrivain du printemps et des feuilles qui tombent et c’est pour ça qu’on écrit. Mes trois amis me retournerent la question : et toi que suggères- tu cher ami ? - moi je pense que le faisan rôti est excellent. ©culturetoute.com 25.11.2016 culturetoute.com 29


Exposition

L’Histoire du Maroc exposée à Paris L’exposition se poursuivra jusqu’au 30 décembre prochain Après “Le Maroc contemporain” à l’Institut du monde arabe et “Le Maroc médiéval” au Musée du Louvre, une nouvelle exposition dédiée à l’Histoire du Royaume se tient actuellement au Musée de l’Ordre de la Libération à Paris.... © libe.MA

«Ailleurs», la traversée du désert de Othman Naciri (VIDÉO)

Ahmad Bouzoubaa, Fondateur et créatif de lamaisondesartistes.ma & culturetoute.com

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Pour sponsoriser un mailing envoyez votre demande à ahmadbouzoubaa@gmail.com. La Maison des Artistes s’est fixée comme objectif de promouvoir l’art contemporain marocain. Notre agence également spécialisée dans la communication propose un concept original pour la décoration murale des bureaux et de l’intérieur des locaux. Notre agence se charge aussi de tous travaux de conception, d’édition ...




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