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Numéro 183
RDV de la chronique Interview Exclusive
Nissrine ALAMI “une blogueuse pas comme les autres” par nadia JACQUOT
de Khalid Mhammedi, CYRANO FESTOIE AU DAUPHIN
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par Mourad HAMAYET De par mes très hautes fonctions de rédacteur politique – pas de panique, entendez par là ‘’petit scribouillard’’ - à la balbutiante Radiodiffusion-Télévision Marocaine, … De par mon brio naturel … lol !, De par ma naïveté et mon culot, … mouais… !, De par mes dons de vendeur de vent, … ça, oui…!, Je m’étais arrangé, dans les temps que les moins de tant, ne peuvent pas connaître, pour devenir important dans la sphère médiatique audiovisuelle au Maroc. L’on m’invitait partout et je m’étonnais toujours de me retrouver dans les ‘’dîners de la Haute-Ville’’ comme dans les réceptions d’ambassades, assis à des tables ou je ne connaissais pratiquement qu’un seul convive. C’était le temps hypercool des sixties et cela n’avait aucune importance, en fait. Le voussoiement était ringard, tout autant que le port de la cravate ou le zozotement maniéré des gens précieux et ridicules. Un jour, mon ami et mentor sporadique, l’alors légendaire 4 culturetoute.com 6.12.2016
Larbi Essakali, journaliste-vedette de la radio-télévision nationale, me proposa de l’accompagner chez Kamal Zebdi, poète, que je connaissais très peu, et qui fut au Maroc, ce qu’était Jean Cocteau en France : poète, graphiste, dessinateur, dramaturge et cinéaste et, selon une formule bien plus heureuse : l’imprésario de son temps, le lanceur de modes, le bon génie d’innombrables artistes… Cela se passait dans une petite villa de plain-pied, dans un quartier résidentiel de Rabat… Lorsque nous y arrivâmes, je fus littéralement sonné par ce décor assurément étrange et tout nouveau à l’époque : personne à la porte pour accueillir les invités, et dans le jardinet parfaitement entretenu, les étroites allées bordées de tuiles vernissées étaient éclairées par des bougies accolées les unes aux autres. Cette signalisation conduisait au corps central de la maisonnette. Une forte odeur ‘’d’encens…’’ flottait partout et les personnes présentes- le gotha de la ville, chuchotaient à voix basse, un verre de sangria à la main – boisson
unique, car le maître des lieux n’était pas riche et c’était alors même une honte que de l’être. Ces gens semblaient conspirer malgré leurs sourires entendus… C’était l’époque de l’espoir et il y avait tant à faire. Larbi demanda familièrement alentour ou était ‘’le Safiot’’, en référence à la ville d’origine du poète. Quelqu’un nous répondit d’un geste et sans s’interrompre qu’il était à l’intérieur. Je me figeai timidement là où j’étais, avant que mon ami ne me bousculât pour m’inciter à entrer sans chichi. Au bout d’un petit couloir, la chambre de droite était éclairée et en échappait un monologue d’une voix trainante, comme une récitation.
le contredire car c’eut été le blesser. Il poursuivit enfin, un vague sourire au coin des lèvres : … ‘’Nous faisons tous le trottoir
Il ne s’interrompit guère à notre arrivée mais incrusta, dans le fil de son monologue, des vœux de bienvenue, une taquinerie pour Larbi et une question policière à mon propos, avant de continuer, sans atteindre la réponse, sa récitation. Larbi répondit à la blague et le rassura à mon sujet… Sans s’interrompre, le maitre de céans nous invita à nous asseoir près de lui, en demandant au fauve splendide à ses côtés, de nous faire place. La splendide tigresse amorça un mouvement de redressement, mais il l’en dissuada avec une plainte ressemblant à un pleur. Il voulait cette promiscuité pour gêner ses interlocuteurs et en rire. Il ne fallait pas
Putain de toi Putain de moi Nous faisons tous le trottoir J’ai mal au cœur, mal à la tête J’ai mal aux pieds.’’…
Putain de toi
Putain de moi Je cherche un autre trottoir À l’intérieur de toi À l’intérieur de moi Avec deux parallèles Qui se touchent Qui s’enlacent Qui s’entrelacent Pour faire des volutes amoureuses Des stalactites aux reflets bleus Des arabesques d’ivoire Des mandorles suspendues Nous entrâmes sans façon dans la pièce Quelque reste de ce que nous fûmes et là, m’apparut une superbe créature Que je recherche en vain allongée sur le tapis, une blonde Et je ne trouve rien pulpeuse et parfumée, accoudée au sofa, Sinon des putains d’intérieur fouraillant en souriant les cheveux de Réfugiées sous leurs rinceaux notre amphitryon allongé également sur le tapis, occupant ainsi tout le centre Poubelles d’argent de la pièce, les mains croisées sur la poitrine. Il disait où improvisait un texte Façades dorées d’une étrange douceur.
Je ne sais quand, je ne sais où, je dirai l’innocente suite de cette visite nocturne et également ce que je sais de ce gentilhomme andalous trainant à travers monde son élégante ironie, laquelle lui servait en fait de flabellum pour abriter –ou ‘’annoncer’’- une belle âme et un cœur ‘’gros comme çà’’… ©culturetoute.com
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Numéro 183 du 6 décembre 2016 couverture Ahmad Bouzoubaa pour culturetoute.com
SOMMAIRE
actu 12 Cinéma, Le dernier Disney en avant-première au Festival international du film de Marrakech 12 Cinéma, Festival du documentaire arabo-africain de Zagora 14 Danse, Et de dix pour le Festival international de la danse de Fès !
en une
08
#culturetoute
08 Bloggeuse, Nissrine ALAMI, interview exclusive
magazine 04 Chronique, A Sketch from a Sixties Party 16 Peinture, Laila Iraki, interview exclusive 18 Chronique, Khalid Mhammedi, CYRANO FESTOIE AU DAUPHIN 20 Peinture, Fatna chanane, interview exclusive
16 28
24 Poésie, Nora BAHIR, interview exclusive 28 Littérature, Amine JAMAI interview exclusive 32 Design, Mostapha El Oulhani par Nezha Kandoussi, interview exclusive
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@nissrinefoodie • www.nissrine.net
Interview exclusive
avec Nissrine alami par Nadia JACQUOT et des plats décalés. La pétillante Nissrine partage cette passion avec humour et simplicité. Elle ne se prend pas au sérieux, et pourtant on peut dire aujourd’hui qu’elle experte. En quelques années, elle a su se faire une place dans le milieu très fermé des critiques culinaires.
La délicieuse Nissrine est une blogueuse pas comme les autres. Derrière sa chevelure ensorcelante et son look de fashionista se cachent une mordue de « bouffe », de bonne «bouffe». Son truc à elle, c’est de découvrir des saveurs hors de commun 8 culturetoute.com 6.12.2016
Comment êtes-vous lancé dans le blogging culinaire ? J’ai toujours adoré manger. Mais à un moment, je me suis rendue compte que bien souvent, on se retrouvait à manger la même chose. Le voyage m’a aussi donné goût à la découverte. Un jour à Berlin avec une très bonne amie, nous avons déjeuné dans une chocolaterie dont l’étage faisait office de restaurant. Tous les plats étaient à base de chocolat : poisson, foie de veau, soupe, salades. C’était le déclic. Une fois à Casablanca, j’avais juste envie de sillonner activement la ville à la recherche de goûts excentriques, ou du moins que je ne connaissais pas, en essayant les plats les plus atypiques possible. Très souvent le midi avec ma mère, puis avec des amis qui aimaient bien découvrir. Je partageais
les photos avec mon entourage par plaisir ou amusement et ne connaissait absolument rien du monde du blogging, mis à part quelques bloggers culinaires marocains que je suivais. On a fini par me pousser à créer le mien. On a l’habitude de suivre des blogs mode/beauté ici au Maroc, comment avez-vous réussi à faire votre place ?
Je ne pense pas détenir la réponse. Il y avait très peu de bloggers food (dont j’adorais lire les chroniques) donc c’était plutôt facile de se faire une petite place à côté. Par contre, ce n’est pas tout le monde qui s’intéresse à savoir quel est le plat le plus fou qui puisse être servi dans un resto, et surtout on ne va pas au resto comme on fait du shopping donc l’intérêt est moindre. Les plats 6.12.2016 culturetoute.com 9
décalés sont encore moins attirants. Cela dit ça change, et j’adore à chaque fois rencontrer des personnes aussi mordues de food que moi. Il faut juste ne pas penser détenir la vérité car tout le monde a un avis et un regard différent sur la cuisine. Pour ceux qui ne voit en la cuisine marocaine que du couscous et les tajines, qu’est-ce que pour vous la culture culinaire marocaine ? Comme à peu près la plupart des cultures culinaires fortes : Elle est chargée d’histoire, imprégnée de son milieu, riche et éclectique. Elle est remplie de techniques héritées de la nécessité du milieu ou influencée par d’autres civilisations. Avant qu’il ne soit mangé, un plat peut nous raconter comment un nomade faisait pour se nourrir hier et aujourd’hui encore. Les épices ainsi que les plantes qui composent les recettes des tajines ne sont pas utilisés fortuitement, elles avaient des valeurs médicinales, conservatrices, exhausteurs de goût etc… Il n’existe pas un seul et unique couscous marocain, mais un tableau de différentes préparations possibles et imaginables dépendamment des régions (semoule, viande et légumes utilisés). C’est enfin sa capacité à évoluer, à partager ses techniques et son terroir avec le reste des cultures culinaires. C’est toute cette diversité qui est fascinante, sans parler des codes sociaux qu’il est aussi intéressant de comprendre. A Casablanca, il y a moins de 10 ans, on ne trouvait presque pas de restaurant de spécialité étrangère. Comment expliquez-vous cet engouement certain pour la cuisine du monde entier ?
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Tellement de raisons. L’urbanisation. Hier on suivait un régime alimentaire commun. Aujourd’hui nous sommes les maîtres de nos menus quotidiens. Avant, le fait de se retrouver en famille autour d’une table imposait le repas. Aujourd’hui notre rythme de travail désynchronisé nous impose de prendre le repas seul. On a de plus en plus la liberté et les moyens de choisir. La mondialisation, le fait que le voyage soit devenu plutôt accessible nous a rapproché des autres cultures. La puissance du marketing de certains produits, certaines cuisines, l’amélioration du pouvoir d’achat, le mixage des cultures.
potentiel pour être servi de base pour un entremet. Je suis juste heureuse lorsque je découvre des projets culinaires au Maroc qui suivent cet esprit. Qu’est-ce que la culture selon Nissrine ? Qu’est-ce qui fait partie de la culture de Nissrine ? Il y a deux sortes de cultures. Celle qu’on hérite, et celle qu’on crée. Et les deux ne sont pas indépendantes justement. C’est cette évolution constante de la culture qui me plait. Après c’est certain qu’il faut savoir un minimum de quoi on parle pour travailler dessus. Le caftan traditionnel que l’on voit aujourd’hui représentait quelque chose « nouveau » lors de sa On vous voit tester des spécialités création. Et je salue ceux qui contribuent du monde entier, du traditionnel à à le faire évoluer en puisant dans notre la cuisine de plus exotiques. Quelle mode de vie présent. spécialité vous plait le plus ? Ma culture rassemble différents univers. La fusion, l’évolution de la cuisine. Je n’ai Tous les artisans culinaires dont le métier pas de préférence pour une cuisine en réside à transmettre les richesses d’un particulier, bien qu’il y ait certainement terroir. Michalak, pour tout l’univers des cultures culinaires plus larges que qu’il a créé en commençant par son d’autres. J’aime découvrir ce que cachent Fantastik, une pâtisserie entre la tarte toutes les cuisines, ensuite j’aime voir et l’entremet. Alain Passard pour sa comment on peut arriver à les faire capacité à sublimer les légumes, sans imprégner les unes des autres. Comment forcément travailler avec des aliments une épice ou une technique d’une cuisine « nobles ». Les techniques de cuissons X peut s’intégrer dans la recette d’une indigènes reprises par Francis Mallman cuisine Y. C’est comme imaginer que me fascinent : Laisser cuire du poisson Amlou venait de Thailande et qu’on le pendant des heures dans la terre ou cuisinait avec de la pâte de riz. S’il était sécher un bœuf de Patagonie au soleil issu de là-bas et qu’on le cuisinait avec en l’arrosant d’huile et d’aromates. du riz depuis la nuit des temps ; cela Ferran Adria pour avoir fait de la cuisine nous paraîtrait normal. Comme on le un laboratoire expérimental à échelle disait plus haut, la culture marocaine est mondiale, puis dans une démarche tellement riche qu’on ne peut pas juste la similaire, Jordi Roca qui arrive à titre réduire à un couscous ou à un tajine, mais d’exemple à recréer l’arôme de la vanille on devrait plutôt commencer à intégrer avec caramel, réglisse, olives noires ‘son savoir’ dans nos vies quotidiennes. caramélisées et cacao. © culturetoute.com On n’arrête pas d’entendre parler de cheesecake au caramel salé mais jamais de dattes, notre caramel national ! La chebbakia est un biscuit qui a un énorme
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la revue de presse #du mardi 6 DECEMBRE 2016 Le dernier Disney en avant-première au Festival international du film de Marrakech Parmi les grandes nouveautés de la présente édition, la projection, dimanche, dans la catégorie «Hors compétition», du film d’animation pour enfants «Vaiana, la légende du bout du monde». Le public du Festival international du Film de Marrakech a eu l’occasion de découvrir, dimanche, en avantpremière le nouveau film Disney «Vaiana (Moana), la légende du bout du monde» de Ron... © libe.ma Le 6 décembre 2016
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Festival du documentaire arabo-africain de Zagora Sans paillettes ni fanfare, mais grâce à un sérieux et à une qualité de contenu qui forcent l’admiration, un petit festival vient de s’affirmer comme une pièce importante sinon nécessaire dans l’édifice des manifestations cinématographiques de notre pays. Le Festival de Zagora n’est certes pas un nouveau venu dans le paysage des festivals de cinéma, mais cette cinquième édition, qui... © libe.ma Le 6 décembre 2016
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Et de dix pour le Festival international de la danse de Fès ! Un rendez-vous désormais traditionnel que l’Association Babylon Cult Art (Création sans frontières) organise du 14 au 17 décembre 2016 sous le thème révélateur de « Danses de joie ». Plusieurs pays seront représentés lors de cette manifestation artistique qui aura lieu au célèbre Théâtre du Cinéma Boujloud à Fès, en l’occurrence le... © libe.ma Le 6 décembre 2016
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communiquez culture #culturetoute.com RDV sur l’émission “matinées-maghrébines”
contact@culturetoute.com • FB, instagram, Twitter /culturetoute 00212 661 240 473 6.12.2016 culturetoute.com 15
Une interview de Ahmad BOUZOUBAA
Laila Iraki Interview Exclusive
“Laila Iraki artiste peintre et sa galerie 86 honorent les artistes Abdelkrim Elazhar et Mohammed Jaamati” Pouvez-vous nous parler de votre exposition ? Cette exposition est le fruit d’un travail qui a été réalisé lors de la Résidence d’artistes de Bouznika. Lors de cette rencontre une vingtaine d’artistes nationaux et internationaux ont été invités pendant une 10è de jours pour un symposium qui permettait un partage artistique et humain. Des artistes turques, tunisiens, libanais, français et marocains ont vécu dans une ambiance de convivialité, de synergie et de générosité. Chaque artiste avec sa propre technique et son propre thème de prédilection a réalisé des œuvres et a permis à chacun de s’enrichir des expériences des autres. L’exposition actuelle nous a permis en plus de rendre hommage à deux grands artistes qui ont consacré plus de 30 ans de leur vie à l’art, et qui continuent de militer pour l’Art, 16 culturetoute.com 6.12.2016
à savoir Mr Abdelkarim ELAZHAR et Mohammed JAAMATI. La culture au Maroc ? L’emplacement géographique fait du Maroc un pays multiculturel, grâce à la diversité de sa population, berbère, arabe, musulmane, africaine et andalouse, ce qui donne au Maroc une grande richesse culturel et toute cette mosaïque est un plus pour les artistes. L’art plastique en deux décennies a fait un bond considérable et actuellement on considère qu’il a volé la vedette à la littérature, le théâtre et le cinéma. Je pense que ceci est dû grâce à plusieurs facteurs, premièrement à l’ouverture de galeries d’arts, à l’apparition d’une classe d’amateurs d’art et de collectionneurs, et enfin à l’initiative des responsables de la
culture de faire de la culture un levier de croissance. Depuis 2012, le Ministère de la Culture octroie un budget pour encourager l’art et les artistes. Pour l’année 2017 le programme de soutien pour ce secteur est doté d’un budget de 10 millions de dirhams. La question qui se pose est ce que ce budget est suffisant vu le nombre important d’artistes qui vivent dans la précarité ? La culture à travers le monde ? L’art ne peut évoluer qu’avec l’intérêt, le soutien et la volonté que peuvent lui apporter les dirigeants. Je vais vous donner quelques chiffres : Budget du Ministère de la culture en France : 3,6 milliards d’euros soit 1,1% du budget de l’état Budget du Ministère de la culture de la Tunisie : 257, 650 millions de dinars (environ 157 millions de Dhs) soit 0,5% du budget de l’état
Budget du Ministère de la culture du Maroc : 627 millions de dhs soit 0,23% du budget de l’état. A titre d’exemple, on a injecté 1,5 milliards de dhs au projet du Grand théâtre de Casablanca, soit l’équivalent du budget de trois ans du ministère de la Culture. C’est sans commentaire. Un conseil aux artistes marocains. Continuez de travailler et faire de la recherche, ne pas désespérer demain sera un jour meilleur Mes projets futurs Continuer à travailler, à exposer au Maroc et à l’étranger, à m’occuper de la résidence de Bouznika et dans la mesure du possible à apporter ma contribution à la promotion de l’art au Maroc Que pensez-vous d’un Webzine culturel ? Pour moi toute initiative pour promouvoir l’art et la culture est toujours la bienvenue. © culturetoute.com 6.12.2016 culturetoute.com 17
CYRANO FESTOI par Khalid mhammedi
En 1897 , Cyrano de Bergerac après avoir jeté, dans un geste de générosité profonde, la bourse d’écus qui lui aurait permis de subsister dignement durant un mois eu cette petite réplique qui vient directement après la tirade du nez et du non moins fameux duel avec le vicomte , LE PORTIER, à Cyrano Vous ne dînez donc pas ? CYRANO Moi ?... Non. Le portier se retire. LE BRET, à Cyrano Parce que ? CYRANO, fièrement Parce... Changeant de ton, en voyant que le portier est loin. Que je n’ai pas d’argent !... LE BRET, faisant le geste de lancer un sac Comment ! le sac d’écus ?... CYRANO Pension paternelle, en un jour, tu vécus ! LE BRET Pour vivre tout un mois, alors ?... CYRANO Rien ne me reste. LE BRET Jeter ce sac, quelle sottise ! CYRANO Mais quel geste !...
Rabat , Novembre 2016, il fait froid, la salle n’est pas chauffé , le parterre suit avec beaucoup d’intérêts la présentation de l’écrivain vedette de ce soir (N.A) , il est question de présentation d’ouvrages, de bribes de vie, de retrouvailles entre vieux amis et de littérature. Le programme initial supposait qu’on dinait avec un généreux mécène à la fin du débat, qui se trouva fort embarrassé d’annuler pour une histoire de chantiers et d’artisans marocains qui ne respectent pas les délais ( qui ne respectent jamais les délais) Nous nous retrouvions donc à quatre comme les trois mousquetaires à prendre ce train de nuit pour arriver à Casa port dans un wagon vide, notre ami écrivain (N.A) nous raconte alors que lors de cette soirée la vente de livre s’élevait à la coquette somme de 1600 dhs , somme
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OIE AU DAUPHIN qui représente en statistiques officiels la contribution annuelle de 1600 marocains déduites de leur budget pour acheter des livres !!! Nous arrivons a Casa Port , il fait toujours très froid , nous empruntons le Boulevad Felix-houphouet-Boigny , il y a comme un air de prémisses de fêtes à quelques jours du nouvel an. Nous passons devant la taverne du dauphin et ses 60 ans d’histoires et de doux fumets, on se regarde et on s’engouffre dedans, les ventres les premiers. Quelques poissons, calamars, frites colonels et un tandem de bouteilles plus tard, notre ami N.A cria l’addition et déposa malgré nos contestation les 1600 dhs au serveur en le priant de garder la MONNAIE ( toute la monnaie).
dans un geste de générosité profonde la bourse d’écus qui lui aurait permis de se pitancer dignement durant un mois eu cette petite réplique qui vient directement après la tirade du nez et du non moins fameux duel avec le vicomte , LE PORTIER, à Cyrano Vous ne dînez donc pas ? CYRANO Moi ?... Non. Le portier se retire. LE BRET, à Cyrano Parce que ? CYRANO, fièrement Parce... Changeant de ton, en voyant que le portier est loin. Que je n’ai pas d’argent !... LE BRET, faisant le geste de lancer un sac Comment ! le sac d’écus ?... CYRANO Pension paternelle, en un jour, tu vécus ! LE BRET Pour vivre tout un mois, alors ?... CYRANO Rien ne me reste. LE BRET Jeter ce sac, quelle sottise !
En sortant, il héla des taxis, nous fait monter et nous salua de la main, en me retournant pour lui faire signe j’ai cru voir …
CYRANO Mais quel geste !... Casa, février 2016 : Mais quel geste ! …. ©culturetoute.com
1897 , Cyrano de Bergerac après avoir jeté
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Une interview de Ahmad BOUZOUBAA
Fatna chanane Interview Exclusive
Pouvez-vous nous parlez de votre prochaine exposition ? Je participerai à la troisième édition de l’exposition collective «les mains qui voient» organisée par l’association «création et communication « le vendredi 02 Décembre de même que je participerai à l’exposition collective sous le thème «Composition RougeVert» du 15 au 24 Décembre 2016, organisée par l’association Manar El Hank et le club de Vinci des arts plastiques à l’ occasion de la troisième Édition du 1er festival national du courtmétrage éducatif. La culture au maroc ? La culture à travers le monde ? Aussi, rappelons-nous, la culture est notre manière de vivre, elle se présente au Maroc sous différents aspects... en effet, l’emplacement géographique du Maroc fait de lui un pays multiculturel grâce à la diversité de sa population berbère, arabe, musulmane, africaine et andalouse. Cette mosaïque d’ethnies lui apporte une vaste 20 culturetoute.com 6.12.2016
richesse culturelle. Aussi, la culture est-elle l’ensemble des connaissances, des savoir- faire, des traditions, des coutumes propres à une civilisation...et la culture à travers le monde se marque dans l’architecture, la peinture,la musique, la mode ou la littérature. Elle est universelle et permet d’établir des liens avec différents peuples et joue un rôle très important dans le développement social et économique du pays. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futures projets ? J’ai des projets sur lesquels je travaille d’arrache-pied actuellement. Il s’agit d’une exposition collective qui aura lieu à la maison «Renault» en partenariat avec galerie «Ambar», ainsi qu’une exposition à titre individuel que je compte organiser au début de l’année 2017. Un conseil aux artistes marocains ? Quel serait-il ? Enfin, je voudrai dire aux artistes que l’art pour moi c’est synonyme d’autonomie et aussi
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de joie, de bonheur, de bienêtre,de création, de partage et d’échange. Par conséquent , il faudrait s’entraider et se soutenir mutuellement car il n’y a pas de place à la jalousie et à la rancune quand il s’agit de l’art.
Que pensez-vous d’un webzine culturel au maroc comme culturetoute ? Un webzine culturel au Maroc comme culturetoute est une initiative qui vient à point nommé pour contribuer au développement de l’art dans son sens le plus noble et des artistes de tous bords car cela va contribuer à la promotion de toute forme d’art dans notre pays et à la valorisation des artistes, de même que cela va offrir à tous une certaine visibilité dans le domaine artistique de notre pays et aider à mieux connaître les différentes manifestations artistiques et culturelles marocaines et internationales, à savoir conférence, exposition de photos ou de peinture dans des musées ou des galeries publiques ou privées, hommage à des maîtres ou à de jeunes talents à diverses occasions et dans des instituts culturels.... Il faudrait se mettre en relation directe avec culturetoute.com, c’est vraiment une aubaine. © culturetoute.com 6.12.2016 culturetoute.com 23
Une interview de Khalid mhammedi Propos recueillis par Khalid mhammedi
Nora BAHIR Interview Exclusive
Vous l’avez peut être rencontré dans la rue, dans le tramway, dans le train ou ailleurs , Nora BAHIR est une jeune poète qui a une démarche pour le moins exceptionnelle : elle va à la rencontre des gens , distribue gratuitement son recueil de poésie et discute quelques minutes avec le marocain ou la marocaine. Elle supporte l’effort de faire parvenir la poésie jusqu’au lecteur ( ou pas ), supporte le cout financier ( elle s’auto édite ) et supporte des réponses qui font pleurer sur la situation culturelle marocaine actuelle. Qui est Nora BAHIR ? Je m’appelle Nora BAHIR, titulaire d’une licence en littérature française de la faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Mohammedia. Aujourd’hui, je poursuis mes études en langue en Turquie et je vise une recherche en littérature comparée. Racontes nous ton recueil ? L’abattoir de la sérénité balance entre joie et mélancolie, il est centré sur le thème de l’amour qui à mon sens se perd en société, notamment dans une grande métropole telle que Casablanca où je suis née et où j’ai grandi où le stress efface la tendresse. C’était de 24 culturetoute.com 6.12.2016
l’écriture automatique à la fois thérapie et engagement symbolique. L’œuvre en question est ma première expérience en écriture. Cette expérience est pour moi une ouverture vers l’engagement littéraire. J’ai choisi de commencer par la Poésie dans sa forme libre parce que la Poésie c’est : des sentiments réfléchis ou ressentis… les sentiments cette forme brute de la réflexion. J’ai compris que pour parler sans se faire interrompre dans un monde qui n’écoute pas, il faut écrire et crier sa déchirure haut et fort, en silence.
Pourquoi distribuer dans la rue ? J’ai pensé à distribuer en animant un petit jeu de culture générale, en tant que citoyenne engagée qui tente de sensibiliser les gens et de pratiquer de la motivation sociale, avec mes moyens de
bord. Etant moi-même passionnée par la lecture et étudiante, cela me ferait sans doute plaisir de rentrer un jeune qui fait ou de gagner un livre …ainsi je me suis mise à la place de l’autre. C’est aussi ma façon de faire la promo de mon recueil. 6.12.2016 culturetoute.com 25
Le genre de question que vous posez au gens ? (micro-trottoir) Le genre de question que je pose aux gens et des bribes de réponse. Qui est Fatima el mernissi C’est la dame de la FGD non ? Quel est le dernier roman que vous avez lu ? Le dirnié jour d un Koumedané ... Que représente la poésie pour vous ? C’est l’amour…c’est important dans notre culture marocaine ! Nous sommes de grands romantiques ! Une question que tu aurais aimé qu’on vous pose ? Quel est le genre dans lequel s’inscrit la peinture de Chaabia Talal ? © culturetoute.com
26 culturetoute.com 6.12.2016
ZOOM Si vous deviez donner Le d’une de ses tournées: 2 mois un conseil aux bilan artistes Les gens ne lisent pas, la littérature, l’art et marocains, quel serait-il ? l’histoire ne les intéressent pas...J’ai failli Si j’avais un m’effondrer. conseil a donner ce serait deun croire Est-ce luxeen seulement ? soi…d’avoir Mais des objectifs et de j’ai abordé ont été tous ceux que trouver les moyens les réceptifspour et ouverts. Tous et toutes atteindre, deadorables voir loin etetd’être polis. Cela ne me décourage ambitieux .. pas et c’est le lecture non-lecteur qui m’intéresse.ilJ’espère le meilleur pour Tout art est respectable notrelepays suffit de se fixer cap et pour de cette splendide société jeter l’ancre.qui n’a besoin que de motivation, de sourire, d’amour pour aller de l’avant. Une question qui m’a été posée Que pensez-vous de aujourd’hui, que j’estime audacieuse et l’expérienceintelligente d’un webzine : Pourquoi les trains, tramways culturel au Maroc comme et les gares et pas les bus ? Pour la? simple raison que je ne me sentirai culturetoute.com ni c’est à l’aise nitrès en sécurité. Je me sentirai Je trouve que une violée du regard et puis sincèrement les bonne initiative qui permettra bus au Maroc c’est tout sauf poétique ...On de mettre ena avant envie notre de pleurer les misères du monde culture et donc l’art au Maroc. plus tard ce sujet et je dedans. J’aborderai développerai ma modeste vision. Je constate que notre pays Qui êtes-vouspar ? Dans quel cadre vous le s’est toujours démarqué faites? une culture Je spécifique suis unequi citoyenne qui aime son pays repose sur des valeurs telles et qui estime que l’état ne peut pas tout que la tolérance respect faire ,le pour le citoyen. Ce dernier est appelé à faire de son mieux pour contribuer au des traditions, l’ouverture et changement qu’il espère voir, au lieu d’être la promotion de l’art est en stérile ou une incarnation de terre fertile cohérence avec valeurs. pourses critiques inutiles. L’art au Maroc s’est à préciser que ce n’est pas Je tiens uniquement développer ces dernièrespour la promo de mon premier mais c’est un geste et un années à la bébé faveurrecueil, de l’intérêt acteRoi trèsque Sérieux, que porte notre dieu symbolisant la bonne citoyenneté et la bonne volonté. nous le garde a ce domaine. J’aurai aimé sincèrement offrir des livres et non seulement mon recueil à tout le monde, hélas ! ( Je fais avec mes propres © culturetoute.com moyens de bord et c’est déjà pas mal!) J’ai peur que le LIVRE disparaisse avec internet ..à ce moment-là, disons Adieu à toutes petites belles choses et aux rapports et relations sociales...c’est menaçant!
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Une interview de khalid mhammedi Propos recueillis par khalid mhammedi
Interview Exclusive
Amine JAMAI
bonjour M. JAMAI , présentez à nos lecteurs l’homme et l’écrivain Amine JAMAI J’ai eu la chance d’avoir vécu par intermittenceentre deux mondes, celui du Nord et du Sud. Dans des pays d’Afrique de l’Est comme en Ethiopie et de l’Ouest comme le Gabon, baigné dans des cultures où les émotions et le contact humain, prédominent. Le monde du nord, lui,m’a accueilli et formé, en Hollande, Belgique, France, Allemagne…dans des pays, finalement froidement structurés et rationnels, où les émotions sont rangées, sagement, libérées à l’occasion des quelques fêtes,savamment orchestrées par le marketing et les médias.
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De retour au Maroc, je me suis sentis enfin en symbiose avec cette dualité de culture, qui fait que l’on peut se faire peur, en jouant aux explorateurs, en se laissant absorber dans des échanges et desréflexions qui vont au delà des lignes rouges induites par notre société conservatrice, puis d’un coup, comme pour se rassurer,avoir la capacité à tout instant de replonger dans nos racines culturelles, pour refaire surface. C’est grâce à ces racines, fortes, que l’on peut sans danger être en quête de modernité, même si certaines fois, celle-ci nous emmène vers des chemins ambiguës, que l’on s’essaye à découvrir, pour repousser un peu plus ces mêmes lignes rouges quand elle deviennent
étouffantes. Ces quêtes sont d’autant plus nécessaires,quedes vagues de convictions massives,construites de toutes pièces, essentiellement sur la peur, produites par des mouvements exogènes à notre pays, nous prennent d’assaut. En ce qui concerne ma vie professionnelle, j’ai crée mon cabinet conseil en stratégie et organisation, avec la volonté délibérée d’aider du mieux que je le pouvais les entreprises et leurs collaborateurs, en appliquant cette fameuse rationalité des pays du nord dans les processus et en galvanisant leur capital humain en les nourrissant de ce bienfait que sont l’empathie et la bienveillance,celles qui prennent si facilement vie dans les pays du sud. Vous sortez en décembre un roman de science fiction, expliquez nous ce choix ? Ce n’est pas à proprement dit de la science fiction, car tout ce qui est relaté dans le roman, est de l’ordre du « potentiellement possible ». J’ai eu la
chance dans la rédaction de l’histoire, de pousser mes recherches à travers l’une de mes amies de classe, qui a été l’une des plus brillante étudiante de Standford, et qui dirige aujourd’hui un cabinet conseil, en grande Bretagne, spécialisé dans l’aide à la décision pour les fonds d’investissementsqui veulent financerdesprojets de recherche et d’innovation scientifique y compris dans la biotechnologie et les neurosciences. De nos discussions ont émergés des scénarii qui restent crédibles, voir malheureusement, peut-être même pas avant-gardistes, tant la biotechnologie et les neurosciences sont allés bien plus loin que l’on ne le croit et que les dangers qui découlent de leurs usages, ne sont vraiment plus à classer dans le registre de la science-fiction. Quel est le pitch du livre , votre pitch du livre ? Arabmageddon, est un roman qui relate l’histoire d’un héros Marocain, un général, courageux, altruiste, qui s’attèle à protéger le monde Arabe d’un cataclysme. La
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Amine JAMAI
Amine JAMAI
néral marocain, est nommé CT, l’organisation de l’ONU a lutte contre les meurtres de équipe n’ont que quelques er la tempête qui va s’abattre bo-musulman. tre la montre les conduira ourg, en passant par Sanet Marrakech, sur fond de ine, de racisme grandissant unautés jusqu’alors unies et
de est-il devenu fou?
l en stratégie à Casablanca, ue et d’Europe, notamment magne, aux Pays-Bas et en cune nation ne représente haque être est admirable... » que vomit chaque société nous. Ces courants sont le airée par un Smig culturel détruire la confusion où il
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particularité de sa quête, repose sur le fait qu’il est exposé à cette haine grandissante que peuvent avoir de plus en plus d’Occidentaux envers les Arabes et les musulmans. comment vous vous êtes organisé par rapport à votre travail pour pondre cette fiction ? Chacun a un «truc» pour éliminer le stress lié au travail. Dans les missions de conseil quand l’on est plongé dans les problématiques de ses clients et que l’on joue les éponges en absorbant leur propre stress... on finit par perdre ses propres repères. J’ai commencé à écrire quelques pages de roman, systématiquement, même quand je ne disposais que de 5 minutes entre deux réunions... Au final, créer son monde de fiction et s’y replonger à chaque fois que l’on veut reprendre son souffle, est une excellente thérapie que je ne peux que vous conseiller !
pourquoi ce titre ? Il résume en un mot le risque de génocide grandissant du monde arabo-musulman. vous avez déjà sorti un premier livre « la conspiration des ombres « , comment avait réagi le marché à ce roman ? Le premier roman est toujours particulier, on ne le prend jamais au sérieux, car on ne se prend pas au sérieux. On doute de soi-même et l’on ne veut surtout pas s’exposer aux critiques. On se protège, sachant qu’écrire, c’est fatalement baisser la garde et autoriser que des inconnus viennent farfouiller dans les recoins les plus secrets de vos idées, de vos rêves et de votre cheminement de pensée .
Alors il met du temps à prendre le chemin des rotatives, et quand il le fait, il s’expose timidement dans les librairies. Le premier roman, souffre toujours d’un manque d’assurance, qui se traduit d’un manque de marketing et de promotion. Malgré cela, vous vous inspirez de qui , quoi pour l’auteur en général - n’est pas en quête de écrire ARABAMAGEDDON volume de ventes, mais bien de feed-back, je me suis surtout autorisé à exprimer ma provenant de personnes qui forcent son frustration, celle qui gronde et enfle dans admiration. nos cœurs et dans celui de nos coreligionnaires, du des projets futures ? monde entier, qui assistent impuissants Aucun, je vais prendre le temps d’être à à la mise à l’index de leurs semblables. l’écoute de ce qui me donnera une nouvelle Ce roman, a initialement été rédigé pour fois l’envie d’écrire. être offert à mes amis et connaissances © culturetoute.com des pays industrialisés, qui même avec leur ouverture d’esprit sur le monde commençaient - pour certains - à verser dans des amalgames faciles, anti-Arabes, guidés par l’avalanche d’informationsqui désorientent insidieusement, orchestrées par bien des médias Occidentaux. Ces mêmes médias, qui donnent le sens qu’ils veulent à chaque événement au mépris de leur déontologie.
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Une interview de Nezha Kandoussi Propos recueillis par Nezha Kandoussi
Nezha Kandoussi fondatrice de DEZIN-IN.COM sourceur en art et design contemporain international, Intervenante chez Crèapôle, écoe d’arts appliqués
Mostapha El Oulhani Interview Exclusive
Mostapha El Oulhani est un designer franco-marocain, originaire de Tanger, né en région parisienne il y a 34 ans. Il est en activité depuis 2006. C’est un designer prolifique, touche à tout, dont les travaux ont été exposés dans des lieux aussi prestigieux que le centre Pompidou ou le musée des Arts Décoratifs. Bonjour Mostapha, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions pour le magazine #Culturetoute. Merci à toi, c’est un honneur. D’où t’es venue l’envie de faire ce métier ? Mon père et mes deux oncles sont menuisiers. Je pense que c’est de là que m’est venue l’envie d’exercer ce métier. C’est le fait de voir mon père travailler le bois dans son atelier qui a tout de suite créé, chez moi, l’attrait pour l’objet et j’ai su rapidement ce que je voulais faire. J’ai passé mon enfance à dessiner, à créer des objets mais j’en démontais également beaucoup (rires). Parle-nous de ton parcours 32 culturetoute.com 6.12.2016
Comme je le disais, j’ai su rapidement ce que je voulais faire. Après un Bac arts appliqués, j’ai fait un BTS en design industriel et j’ai fini par un master en création industrielle à l’ENSCI, d’où je suis sorti, diplômé en 2006. J’ai commencé par travailler en agence avant de cofonder l’agence WIDOO en 2007. Jusqu’en 2014, nous avons travaillé sur des projets transversaux de design global pour des clients de tous secteurs (meubles, grande distribution, scénographie). Notre travail consistait à trouver une identité et une cohérence entre la marque et ses clients, allant du logo à l’espace en passant par le produit. Avoir une vision globale pour créer une continuité, une cohérence dans l’expérience du client. C’était très intéressant d’aborder toutes ces échelles. C’était d’ailleurs ma formation, je ne m’étais pas spécialisé. J’ai fait un passage de 2 mois à Shanghai dans une agence française, ce fut une expérience courte mais marquante. J’ai particulièrement apprécié de passer d’une culture à une autre. Ensuite bref passage à Paris avant rejoindre le centre de la France, siège du leader des
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pneumatiques : Michelin et de la figure mythique, le Bibendum. Je réalise un double-rêve celui de l’enfant passionné par l’automobile et un autre aspect du design : concevoir le monde demain, ici, en, l’occurrence, il s’agit de la mobilité du futur. Le Bibendum, cette fameuse figure qui nous a accompagnés, enfants lors de nos voyages au Maroc ? Oui, tout à fait (rires). 34 culturetoute.com 6.12.2016
Et en parallèle de toutes ces activités, je mène un travail de fond, celui d’une recherche constante sur les formes, les matières, les procédés de fabrication, mêlant art, artisanat et design, fortement imprégné par mon histoire et mon identité de franco-marocain. Quelles sont tes sources d’inspiration ? J’ai une ambition, c’est celle de connecter
mes 2 cultures : marocaine et française. En tant que designer, mon travail me permet d’envisager une synthèse à travers la création, et de trouver un point de rencontre entre les deux rives. C’est ce qui me caractérise. Je suis né en région parisienne, mais je prends aussi le temps de contempler mon environnement lorsque je suis au Maroc. C’est ainsi qu’est né, par exemple, le canapé Gibraltar (édité par DAR EN ART, ndlr). Ici il s’agit d’une inspiration directe, celle du paysage, basée sur l’observation. Et puis, il y a mon travail de recherche en arts plastiques et mobilier. L’un de mes chantiers depuis 2 ans, a pour matière première, le zellige pour sa forme, son aspect visuel et j’y vois aussi une note de philosophie. J’utilise pour cela la laque, le bois, le béton, la découpe laser qui sont des procédés très modernes pour arriver à l’aspect zellige. Ces motifs reconnaissables partout dans le monde et connus depuis des siècles. Le zellige apparaît à travers une superposition de strates de couleurs en béton ou en bois, découpées au laser. La découpe du laser est une manière de rendre hommage à la recherche de perfection des motifs géométriques du zellige. L’aspect philosophique et culturel, ce sont ces couches de matériaux qui se superposent et représentent, d’une certaine manière, la superposition des cultures, de mes cultures. Le premier objet qui est né de cette conception est la table Fragment chez Malherbe éditions. Ce chantier reflète tous les aspects sur lesquels je travaille: l’art, l’artisanat et le design, la recherche sur les matériaux et les techniques. C’est une manière de faire évoluer tous ces objets issus de l’artisanat et de les intégrer dans le monde moderne,
dans un style plus épuré ; et par la même occasion, de faire évoluer les procédés de fabrication. Quel type de designer es-tu ? Je suis un designer itinérant. J’aime à voyager au travers de zones géographiques et historiques. Mon travail est un laboratoire permanent. Mes recherches n’ont pas nécessairement pour vocation d’arriver à un objet, mais de faire avancer le processus. Il y a quelques années, par exemple, j’ai conçu une bibliothèque en terre cuite, composée de modules avec une paroi crantée qui permettaient l’intégration des modules entre eux et créaient des formes libres. Le meuble a été édité par la maison Roche Bobois. Il y a eu deux aspects importants dans cette expérience. Tout d’abord la découverte de l’extrusion, qui a permis de fabriquer les composantes en terre. L’autre aspect étant l’éco-design. Ces deux aspects sont désormais intégrés à mon « laboratoire ». Quel regard portes-tu sur le design marocain ? Il est naturel. Il hérite du rapport à l’objet de la société marocaine grâce à son artisanat, toujours vivace, et source d’inspiration inépuisable. Il en hérite et s’en nourrit, puisque le travail du design, c’est de faire évoluer les processus de fabrication, les matériaux et l’aspect, en le rendant plus moderne, plus épuré. Quels sont tes projets ? En plus de mon travail chez Michelin, j’ai un projet personnel qui est d’exploiter l’artisanat du Nord du Maroc : le textile en particulier. Réinterpréter ces motifs, ces rayures rouges, blanches et noires et les transposer sur des objets. © culturetoute.com
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Projections, ventes, festivals... Les événements à ne pas rater cette semaine Vous ne savez pas trop quoi faire de votre semaine? L’agenda du Maroc vous propose plusieurs événements, entre projections, festivals et marchés éphémères. Cliquez ici.
«Ailleurs», la traversée du désert de Othman Naciri (VIDÉO)
Ahmad Bouzoubaa, Fondateur et créatif de lamaisondesartistes.ma & culturetoute.com
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