Numéro 187
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humour Interview exclusive avec khalid mhammedi
nouvelle chronique avec Abdellatif BOUZOUBAA
“Du culte du beau au culte de la laideur.”
avec Othmane benkirane
“ je crois que pour réussir, il faut être soit parmi les meilleurs soit parmi les pires parce que les moyens ne réussissent pas.”
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Du culte du beau au culte de la laideur. par Abdellatif BOUZOUBAA
L
’art aspire et brigue le contact immédiat, sans quoi il est réduit a du sens et non à l’exaltation des sens. La pensée elle, s’accommode de tout les moyens pour peu qu’elle accède à l’intelligible. Les tentatives de rationalisation du beau, en revanche, butent toujours sur un substrat de subjectivité. Les critiques d’art affirment dans cette optique, que le beau relève d’une expérience sui generis, irréductible aux catégories de la raison et de la morale , fussent-elles armées des concepts les plus affutés. Reste l’intuition et la fascination pour une saisie fusionnelle avec l’art considéré, non plus comme objet de l’expérience, mais comme un délire somnambulique ou sujet et objet convolent en justes noces pour le meilleur et le pire. Pourtant, c’est le pire qui souvent l’emporte. Le miracle fugace de l’intuition artistique se dissipe comme une fumée opioïde et renvois l’amateur du beau, pour paraphraser Rimbaud, à la « réalité rugueuse à étreindre ». C’est, malheureusement, de cette fugacité que se saisissent les contempteurs de la créativité pour la reléguer au rang du futile, du superfétatoire, voire de l’immoralité. Pourtant, dès le XIXe siècle, Eugène Delacroix affirmait que le tableau, à l’instar de la musique donnait à voir ou à entendre, c’est selon, des masses de couleurs ou de formes qui dialoguent avec la perception de l’observateur selon la distance qu’il
choisit pour admirer la toile. L’illusion d’optique, on le voit avec Delacroix et les « modernes » est revendiquée, car elle est au cœur de l’expérience esthétique et cette illusion justement ne doit rien ni au vrai, ni au bien. L’artiste au Maroc, étant donné le manque à gagner dans la formation artistique, voit souvent son œuvre stigmatisée à cause d’un contresens endémique. On refuse d’admettre que l’art a depuis longtemps entériné son divorce d’avec les catégories de la morale. Du coup, le crime de l’artiste au Maroc est instruit sans autres formes de procès et le chef d’accusation est toujours prêt : c’est que l’artiste qu’il soit peintre, comédien ou metteur en scène ou même rappeur, fait fi du bien et de la morale. Il est dommage et navrant que n’importe quel quidam qui s’improvise critique d’art sur internet et les réseaux sociaux tienne le même langage à l’égard de l’art qu’une certaine élite qui se gargarise de morale pour mettre au ban de la société l’artiste, alors que sous d’autres cieux, l’art s’est départi d’un rigorisme moral à la noix et s’exprime en toute liberté sur la place publique. L’art n’est pas susceptible d’une définition univoque et encore moins d’une aliénation à des codes moraux ou catégories philosophiques éculés. Si l’on a en vue la créativité et l’éducation artistique d’une nation, il
© Abdellatif BOUZOUBAA
est grand temps de secouer les préjugés qui prévalent dans notre société. Pour faire simple, la représentation artistique n’est pas normative et ne prétend pas l’être. Elle est entre autres, l’expression d’une sensibilité qui prend forme au contact du réel. L’artiste est souverain et libre dans ses moyens et l’objet qu’il choisit comme matière première de sa création. Il n’est pas comptable face à la société, et encore moins à une autorité susceptible de le brider ou de l’asservir à ses propres fins.
pas la volonté délibérée de s’aveugler face à l’art, mais un certain confort dans l’hypocrisie érigée en rempart contre la science et l’art à la fois, parce qu’ils sont jugés subversifs dès lors qu’ils perturbent nos préjugés esthétiques et éthiques.
Sur un autre plan, Ce qui semble faire obstacle à notre émergence sur le plan scientifique et artistique, c’est une doxa qui s’ignore et perpétue l’ignorance. Une opinion Transversale à l’œuvre artistique la question publique dénuée de la moindre culture du beau n’est pas l’apanage ni d’une culture, artistique a tôt fait de sanctifier le culte du ni d’une société et encore moins d’un Etat. laid. Observable et tangible dans nos rues le déballage de la laideur est indigne d’une Que penser d’un jeune marocain qui feint civilisation qui a excellé dans tout les arts de fermer les yeux pour ne pas voir une et toutes les sciences. De la calligraphie à représentation d’Aphrodite, car elle offense l’algèbre en passant par l’art du jardin et ses convictions morales ? Que penser l’architecture. encore sur un autre registre d’un jeune qui, dans un cours des sciences de la vie A qui imputer une telle décadence ? et de la terre, s’offusque qu’on évoque L’expérience de l’art nous fait-elle tellement devant lui Australopithèque ou l’homme de défaut que les moralistes ont annihilé toute élan créateur et toute aspiration à Cro-Magnon sous prétexte qu’ils sont trop comprendre l’art ou du moins à le savourer ? « poilus » pour être des hominidés ? Et que penser encore d’un jeune qui s’indigne dans L’expérience de l’art est édifiante en soi. Il un cours sur l’humanisme, du David de Michel Angelo, même s’il est imberbe -sauf suffit de libérer justement cet ’élan créateur au niveau du pubis ? dans les consciences et les mœurs pour espérer retrouver la place qui nous est due La raison pour laquelle le mauvais goût dans l’Histoire de l’Art. trône dans nos rues et nos écoles, ce n’est ©culturetoute.com
SOMMAIRE
Numéro 187 du 12 décembre 2016 couverture Ahmad Bouzoubaa pour culturetoute.com
actu 14 Cinéma, Clôture en apothéose du FIFM par la consécration du cinéma chinois (Vidéo) 14 Edition, Nassim Abassi : “Mon Oncle” est un hommage à l’artiste marocain et à Abderraouf en particulier
en une 04 Chronique, de, Abdellatif BOUZOUBAA “Du culte du beau au culte de la laideur.”
08
#culturetoute
08 Peinture, Othmane BENKIRANE, interview exclusive 10 Chronique, “Hassanine, Iqbi et la toile” par Khalid MHAMMEDI
magazine 12 Musique, Chronique de, Mourad HAMAYAT “Nour à son clavier” 16 Peinture, Hassan KOUHEN, interview exclusive
16 32
14 Cinéma, Chronique de, Laila BOUI IDRISSi depuis le FIFM 2016 20 Peinture, Abderrahman Rahoule, interview exclusive 22 Théatre, Compagnie d’improvisation RbatiaI, interview exclusive 12.12.2016 culturetoute.com 7
Une interview de Khalid mhammedi
othmane benkirane Interview Exclusive
Connu autant que Benkiki, Othmane Benkirane est un ingénieur de formation et humoriste de passion. Avec un humour décalé, Culturetoute.com l’a interviewé pour vous. Comment est née ta vocation humoristique ? Par césarienne. J´étais timide dans ma bulle à moi et un jour je suis monté sur scène par accident et j´ai adoré les sensations éprouvées. Depuis ce jourlà, je suis devenu comme on dit « Saret casseta ». Donc voilà je vais me forcer à me taire, passons à la deuxième question.
les scènes des grands talents.
Justement, à ton avis, qu´est ce qu´il te faut pour percer encore plus pour rejoindre les Parles-nous de ton parcours ? « grands » ? C´est la question qu´il ne fallait pas Peut-être, une poser parce que ça sera difficile de me perceuse qui forcer à taire là mais bon j´essaierai. En perce mieux ou gros, j´ai joué avec la troupe de théâtre peut-être un de mon université et quand j´étais en scandale à la échange aux Etats-Unis, j´avais suivi des Kardashian ? formations théâtrales là-bas. Après, j´ai Non, je crois fait les scènes ouvertes du Marrakech du que pour réussir, Rire 2013 où j´ai rencontré Un As, Hamza il faut être soit et LeChild avec qui on a formé Les LSD parmi les meilleurs Comedy Band : une troupe de stand-up soit parmi les franco-darija. De fil en aiguille, j´ai pu avoir pires parce que mon premier spectacle intitulé «C´est trop les moyens ne injuste » que j´ai joué à l´Institut Français réussissent pas. de Casablanca, à la F.O.L de Casablanca, Donc, je commence à Rabat et à Tanger. Cette année, j´ai à considérer l´option refait les scènes des jeunes talents du d´être parmi les pires. Marrakech du Rire en attendant de faire 8 culturetoute.com 12.12.2016
entendre leurs échos. Non, la vérité, je suis déçu parce que j´ai raté mon challenge de faire parti des pires. Plus sérieusement, les échos donnent envie de croire en ce deuxième spectacle ou cette deuxième De quoi tu parles dans ton spectacle ? perceuse si tu veux. Des autres. C´est ce qu´on excelle à faire Quelles sont tes inspirations ? nous. Mais je parle d´eux à travers moiComme tout le monde, j´inspire de l´air. même, en reliant leurs histoires et leurs Mais il est pollué. Du coup, les humoristes attitudes à Benkiki. En gros, je fais qui m´inspirent, au vrai sens du terme, sont « tomber le batel » sur moi-même. rares. Et, je ne vais pas les citer. Sinon, ils Tu joues quand ton spectacle ? prendront la grosse tête. J´ai arrêté de jouer le spectacle Gad ou Djamel ? « C´est trop injuste » pour me Gadjamel. concentrer sur un nouveau spectacle que je suis entrain Un mot pour nos lecteurs ? de rôder ces deux derniers Je les invite à me stalker sur mon profil et mois à travers de courts sur ma page Facebook. passages à la F.O.L, au Théâtre © culturetoute.com Mohammed VI et à K é n i t r a . D´ailleurs, ce samedi 10 décembre j’ai joué 8 QUESTIONS POUR MIEUX CONNAITRE BENKIKI : avec Un As dans le cadre d´une soirée Fifty-Fifty où chacun rode ses vannes en Une qualité ? Je suis célibataire. jouant 30minutes. J´espère que j´arriverais à faire pire que les sitcoms ramadanésque, c´est un bon challenge à moi ! Bon je me tais, je ne veux pas me faire griller. Passons.
Et qu´en pensestu des échos du public ? La sonorisation était tellement bonne que je n´ai pas pu
Un défaut ? Tellement drôle que les gens n´arrivent pas à me comprendre… Ton repas préféré ? Omelettes aux bananes ou couscous aux fraises. J´adore l´exotique. Qu´est ce que tu n´aimes pas faire et pourquoi ? Dormir. Parce que je dois me réveiller après… Qu´est ce que tu aimes faire et pourquoi ? Faire rire les gens. Parce que ça me manque de voir des gens heureux. Ton endroit d´inspiration ? Aux toilettes, c´est pour ça que j´ai des idées de merde ? Humoriste ou politicien ? C´est pareil, non ? Blonde ou brune ? Première venue, première servie. 12.12.2016 culturetoute.com 9
Hassanine, Iqbi et la toile par Khalid mhammedi
O
n est mardi, Il est 11h30, Hassanine s’est enfin décidé à m’accompagner à Marrakech. Il ne savait pas à cet instant précis qu’il écrivait un peu l’histoire d’une toile. D’une très belle toile. A 11h30, Hassanine ne connaissait pas Iqbi, mais avant la fin de la journée, il l’aurait connu comme il aurait connu la générosité de l’artiste photographe A .baznani. Il est 12h00. On s’installe dans la voiture et on roule. La route est magnifique. Il a plu une semaine durant et le tapis de verdure sur les bords de la route est joliment tissé et la nature belle à regarder. Au seuil de 30 dhs le kilo de lentilles , les marocains deviennent fans de pluie et de nature verdoyante. Une génération me sépare de mon ami irakien Hassanine, mais quand on discute à bord notre voiture sur la route de Marrakech, c’est lui qui donne des leçons de vie et d’optimisme et oriente ton existence pour les deux prochaines années : il est comme ça le hassanine . On arrive à Marrakech, on est en plein festival de cinéma mais nous nous n’en rendons même pas. On est venu pour Iqbi ( Iqbi le magnifique), On se dirige vers la petite ruelle qui longe la radio nationale en plein quartier du Gueliz, l’expression « Chacun son Gueliz retrouve toute sa résonnance autant propre que et figurée) Comme beaucoup de fois, dès que je foule le passage Ghandouri ou le passage des arts de Marrakech , je me sens chez moi, entouré d’artistes et de vibrations positives, je parle fort . - Ba Nabil . Comment vas-tu ? - moi et tout Gueliz, qui vient de t’entendre
brailler, allons bien - Mon Iqbi va bien ? - je ne sais plus si tu parles du peintre ou de sa toile Nabil est une des rares personnes de ma connaissance qui aurait abandonné un boulot alimentaire pour se consacrer entièrement à sa passion, soit l’art. Il a réussi en une dizaine d’années làoù d’autres ont vécu une vie en vain ( tiens ! tu n’as pas parlé de vin cette semaine ? NDLR) Mon tableau était prêt, emballé et m’attendait. Tout l’esprit de cet artiste peintre était dans cette toile : dans un décor noir, deux femmes déformées par le chagrin et/ou par l’œil de l’artiste pleuraient un mort qui gisait en 1er plan de la toile, la peur de la mort associée à celle de la déchéance du corps avec le temps donnaient à cette toile une sorte d’aura mystique et tu arrivais à sentir quelques vapeurs d’encens se dégager du fonds de ces noirs qui constituent les aplats de l’œuvre. Sur le chemin de retour, la toile et hassanine s’installèrent derrière et on a roulé en parlant de son mariage qui se prépare et du cadeau que BAZNANI souhaite lui faire, une épaisse fumée envahit l’habitacle en donnant une touche de rif marocain à cette route de nuit. Arrivé chez moi, je voulais ressentir ces vapeurs d’encens dans la toile, je voulais humer l’odeur du mystique, la toile sentait le Rif marocain et je pense qu’IQBi aurait aimé que ce soit ainsi. ©culturetoute.com
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Nour à son clavier par Mourad HAMAYET Elle avait joué la ‘’Première Mephisto-Waltz’’ de Franz Liszt, sur un tempo allegro vivace, tellement plus juste et plus subtil que l’habituel course à la virtuosité qu’en font les interprètes, à l’occasion des concours. Elle avait émerveillé ses jeunes auditeurs et ravi les adultes présents. J’en étais. Visage appuyé sur le poing, songeur, j’avais été transporté dès les premières notes par l’harmonieux flot d’or qui coulait de ces menottes gracieuses, comme par le sourire espiègle de cette enfant pourtant sage … ‘’La musique est un art de partage, un art généreux’’… Nour AYADI Je pensais à Isabelle, l’héroïne du ‘’Temps des Secrets’’ de Marcel Pagnol :… ’’Je ne sais pas combien de temps dura cette magie. Enfin, sur le bord d’une falaise, quatre accords, l’un après l’autre, ouvrirent lentement leurs ailes, s’envolèrent et disparurent dans une brume dorée, tandis que les échos de l’ébène n’en finissaient plus de mourir... Isabelle me toucha du bout de son pied, et je m’éveillai dans un frisson. − Et voilà ! dit-elle. Ça te plaît ?
monde.’’… M’étant renseigné, j’avais appris que cette petite fée-là était l’obtention de deux scientifiques : un mathématicien et une biologiste. Résultat ? Elle a toujours travaillé à la perfection, gérant son temps comme un chronomètre d’Helvétie. ‘’Je suis une personne très rigoureuse, j’apprécie que les choses soient bien faites et comme je souhaite qu’elles le soient’’… Nour AYADI Bien qu’arrivée la dernière dans ce foyer de haute morale, Nour est ‘’née première’’ et fait depuis carrière dans la primauté et l’excellence. Dès le premier jour où elle a mis le pied à l’école, elle s’est classée première. Partout, dans toutes les matières et dans toutes les disciplines. Des mathématiques à l’éducation physique, en passant par les travaux manuels, l’orthographe et les arts.
Depuis son plus jeune âge, finissant ses devoirs en un clin d’œil et Je ne sus que répondre : je souriais d’un air gêné, je regardais ces mains abandonnant dans un désordre – si petites qui faisaient naître tant de souvent inavouable- ses livres et ses cahiers, Nour allait s’asseoir dans musique, et je compris que c’était une fée, qui avait les clefs d’un autre le salon de la maison familiale, pour 12 culturetoute.com 12.12.2016
écouter sa grande sœur, pianiste douée, jouer de belles balades et des études… Elle attendait patiemment que son aînée ait fini, puis elle prenait furtivement sa place derrière le clavier pour reproduire à l’oreille les sons entendus… Maman et Papa notèrent rapidement cette irrésistible attirance pour le piano et la confièrent à 6 ans à une magicienne de Casablanca, la merveilleuse et souriante Nicole Salmon-Boyer qui ne fut guère longue à déceler également en la petite des capacités prodigieuses. Elle en fut tellement convaincue qu’avec la complicité des parents, elle poussa Nour à intégrer, à 11 ans, l’Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot, d’abord à Casablanca, puis à Paris où elle obtint le diplôme de 6¬ème Enseignement. Sa vie est, depuis, une litanie de succès et de réussites, de prix, de médailles, de consécrations plus prestigieuses les unes que les autres : La liste en serait fastidieuse. En septembre dernier, Nour a intégré le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans le cours de Claire Désert et Romano Pallottini. ‘’Quand je songe au bienfait de la musique, à la richesse qu’elle apporte, à la noblesse qu’elle confère, à l’accent qu’elle met sur toutes nos pensées, sur nos sentiments et sur nos émotions, je m’étonne que son enseignement ne soit pas absolument obligatoire et poussé fort loin, partout, sans défaillance.’’ Georges Duhamel
Nour est en permanence sollicitée pour participer à diverses manifestations, tant à Casablanca, sa ville d’origine, qu’à Rabat, Marrakech, Essaouira, Paris, Genève, Gênes, etc. ‘’La musique est faite pour être écoutée, après tout, et les commentaires de mon auditoire m’enrichissent…’’ Nour AYADI A quatre reprises Nour obtint le Premier Prix du prestigieux Concours International de Piano du Maroc ‘’Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem’’. Et là, en Novembre dernier, dans le cadre de l’édition 2016 de cette manifestation, se mesurant à certains des jeunes pianistes les plus doués au monde, la petite fée remporte le Grand Prix en section ‘’Virtuosité’’ ! La nouvelle a provoqué un tonnerre d’étonnement et d’admiration à travers le monde de la musique, car c’est la première fois, depuis la création du concours il y a un quart de siècle, que cette distinction est remportée par un jeune artiste Marocain. Non, Nour n’a jamais rien enregistré encore de sérieux ou de professionnel, et je crois savoir qu’à ce niveau, elle prépare de bien belles choses. Patience !...
Pour finir, ajoutons à cela, qu’elle est, dans son cursus scolaire, en terminale, section ‘’S’’, dans une institution spécialisée, lui procurant des horaires aménagés qui lui permettent de suivre de Nour suit parallèlement les master-class front ses deux formations. Elle n’envisage des illustres Jacques Lagarde, Jura nullement et heureusement, de faire la Margulis, Andrezj Duktiewikc, Abder moindre concession quant à l’exercice de Rahman EL Bacha, Olivier Gardon, Denis sa passion pour la musique, tant il est vrai Pascal et Frédéric Audibert entre autres… qu’elle partage cette opinion abyssale de Mais … Frederick NIETZSCHE : ‘’Sans la musique, la vie serait une ‘’Bien sûr, je garde une affection erreur’’. particulière à mon professeur au Maroc… ©culturetoute.com qui m’a permis d’en arriver là’’ Nour AYADI 12.12.2016 culturetoute.com 13
la revue de presse #du lundi 12 DECEMBRE 2016 Clôture en apothéose du FIFM par la consécration du cinéma chinois (Vidéo) Après une semaine de représentations et de défilés de stars, la ville ocre tire les rideaux sur la 16ème édition du FIFM. La 16 ème édition du festival international du film de Marrakech (FIFM) s’est achevée en apothéose samedi soir par la distribution des prix aux lauréats... © lesiteinfo.com Le 11 décembre 2016
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Nassim Abassi : “Mon Oncle” est un hommage à l’artiste marocain et à Abderraouf en particulier Le film marocain «Mon Oncle» (Aammi), projeté mardi dernier hors compétition dans le cadre du 16ème Festival international du film de Marrakech, est un hommage aux artistes marocains et, en particulier, à l’icône de la comédie nationale Abderrahim Tounsi, alias «Abderraouf», qui incarne le rôle principal, selon son réalisateur Nassim Abassi. «Le film est à la fois un hommage aux artistes... © libe.ma Le 12 décembre 2016
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Une interview de ahmad BOUZOUBAA
HASSAN KOUHEN Interview Exclusive
La démarche plastique de Hassan KOUHEN se déploie essentiellement sous le signe de l’universalit. Né à Fès en 1955, il s’est envolé vers Vancouver en 1977 dans le but de rejoindre la Colombia beaux arts. Depuis en plus de trente ans de carrière, il n’a pas cessé de scintillé et de surprendre par une continuelle évolution de son œuvre soulignant la diversité et la différence. Hassan KOUHEN, dans l’exil, a excellé et scintillé dans les galeries les plus réputées des USA notamment de la côte ouest. Pourtant c’est au Maroc qu’il a choisi de revenir en 2004. Actuellement, il vit entre Casablanca et les USA. Pouvez-vous nous parler de votre prochaine exposition? Ma prochaine exposition aura lieu à Marrakech à la Gallery Al Mazare le 15 décembre jusqu’à qu 5 du mois de janvier 2017. Que pensez-vous d’un webzine comme «culturetoute.com» et de la culture au maroc? Un portail électronique en ligne qui contribue judicieusement à la promotion des affaires culturelles d’ ici et d’ ailleurs tout en tablant sur le dialogue et la compréhension. Il s’git donc d’une plateforme médiatique qui repose sur la diversité et la pluralité de toutes les composantes. Aussi faut-il développer davantage la démarche 16 culturetoute.com 12.12.2016
créative et la conception des êtres et des choses via un champs de recherche et d’expérimentation médiatique surtout et notamment en gardant à l’esprit que la culture représente le capital matériel et immatériel d’un pays et représente la mémoire collective de tous. Enfin, On ne peut pas parler de la crise de l’art étant donné que la scène artistique contemporaine et plusieurs interventions susceptibles de développer toutes les actions artistiques drainent un large public et contribuent à la promotion de plusieurs activités artistiques. Quels sont vos projets ? Ouvrir une nouvelle galerie. © culturetoute.com
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à la Gallery Al Mazare le 15 décembre jusqu’à qu 5 du mois de janvier 2017
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à la Gallery Al Mazare le 15 décembre jusqu’à qu 5 du mois de janvier 2017
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Une interview de ahmad BOUZOUBAA
AbderrahmaneRahoule Interview Exclusive
Abderrahmane Rahoule (vit et travaille à Casablanca) a toujours été fasciné par la peinture, la céramique et la sculpture. Il a fait l’école des Beaux Arts de Casablanca, il a intégré ensuite l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Industriels et des métiers d’art ainsi que l’Académie Populaire des Arts de Paris avant d’effectuer un stage de céramique en hollande et un stage de faïence en Tchekoslovaquie. Depuis 1972, Professeur à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca et actuellement à la tête de sa direction. Aujourd’hui les œuvres de RAHOUL sont bien recherchées par plusieurs collectionneurs et passionnés d’art. Pouvez-vous nous parler de votre prochaine exposition? Ma prochaine exposition aura lieu à Rabat avec le soutien du Ministère de la Culture. Cette exposition sera la suite de l’exposition que j’ai faite en mai 2016 à la Villa des Arts de Casablanca. Il y aura bien sûr des nouveautés. A cette occasion j’organise la cérémonie de signature de ma monographie. Qu’en est-il de la culture au Maroc ? Elle se porte bien et je pense que c’est un peu grâce à la sponsorisation de bien des projets artistiques dans tous les domaines par le Ministère de la Culture, ce qui est une première dans notre pays.. 20 culturetoute.com 12.12.2016
Et la la culture à travers le monde ? Vous savez que par rapport aux autres pays, sur le plan culturel et artistique notamment, le Maroc n’a rien à envier au reste du monde et se distingue nettement par des réalisations. De plus, nous avons un grand musée d’Art Contemporain à Rabat réalisé grâce à la volonté de Sa Majesté Mohammed VI. Ce musée valorise les artistes marocains avec une collection permanente et permet à tout public averti de découvrir les oeuvres artistiques de grands maîtres à travers le monde tels que César , Giacometti et bientôt Picasso, etc... Quels sont vos projets ? Entre autres, il y’a lieu de citer la réalisation d’une sculpture
monumentale à Yinchuan (Chine) et au Maroc.
n’importe où et n’importe comment. Autrement dit, l’artiste doit rester artiste dans le sens le plus noble Quel conseil avez-vous pour les du terme et se garder au mieux de artistes marocains? Il faut être plus artiste que commerçant. réaliser des œuvres d’art dans un esprit mercantile. L’artiste doit respecter son propre © culturetoute.com travail, ne pas faire n’importe quoi, 12.12.2016 culturetoute.com 21
chronique cinéma de Laila BOUI IDRISSi
“ Alliés un veritable jeu de pistes” Laila BOUI IDRISSi au FIFM 2016
E
ntre romance et thriller d’espionnage, Robert Zemekis signe avec Alliés un veritable jeu de pistes. Porté par Marion Cotillard très convaincante et Brad Pitt détaché, Alliés est une superbe romance chic, ancré dans une période de tension, de violence, de guerre et d’espionnage. Dans cette histoire, l’agent secret Max Vatan va rencontrer la résistante française Marianne Beausejour lors d’une mission en 1942. Réunis à Londres, leur relation se verra menacée à cause des tensions liées à la Guerre. Je ne savais pas à quoi m’attendre en débutant ce film, le sujet de la guerre est tellement vu et revu mais j’ai été surprise et atteinte par ce film. Alliés est un thriller old school et romanesque efficace mais convenu qui brille surtout par la mise en scène sophistiquée de Robert Zemeckis et le duo formé par Brad Pitt et Marion Cotillard. j’ai apprécié ce film d’autant plus que Marion Cotillard a un rôle époustouflant, son regard, sa façon d’être, sa mouvance elle
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joue merveilleusement bien. Le réalisateur a su nous présenter à merveille l’histoire de telle manière à ce qu’elle prenne une tournure dérangeante, vertigineuse. L’esthétique du film reste remarquable par la beauté simple et les acteurs. La mise en scène et les plans de l’oeuvre ont aussi droit à une mention car ils sont présents et différent quelque peu de la normale. Le tout forme une histoire d’amour assez terrible, avec une touche malsaine et entêtante, où l’on se retrouve plongé, à ne plus savoir qui ment, à ne plus savoir ce qu’il va se passer. Bien tourné et malgré parfois une touche un peu trop américaine, «Alliés» mérite le visionnage.Ce n’est peut-être pas le chef-d’oeuvre de l’année mais je n’ai que du bien à dire de ce film. Il est beau, il est émouvant, avec une histoire qui tient la route, de beaux et bons acteurs, de l’amour, du suspense. On ne s’ennuie à aucun moment. © culturetoute.com
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Une interview de Ahmad BOUZOUBAA
compagnie d’improvisation Rbatia avec Karim missaoui
Interview Exclusive Qu’entendez-vous par compagnie d’improvisation et à quel public vous adressez-vous ? La compagnie d’improvisation Rbatia est une compagnie qui a pour but de valoriser et de vulgariser l’improvisation au profit du développement personnel, de la créativité et de l’imagination à travers des spectacles et des ateliers de formation. Comment cette idée de créer la compagnie à Rabat a-t-elle vu le jour et de quels moyens disposez-vous ? 24 culturetoute.com 12.12.2016
Cette idée de créer la compagnie d’improvisation est venue des cinq membres de notre compagnie qui sont : Nezha alaoui, Ahmed falah, Adil el fal, Nicolas le beulze et moi même Karim missaoui. Outre la villa des arts, quels sont ceux qui vous aident à réaliser vos objectifs et comment ? Nous nous sommes formés en improvisation pendant quelques années. Nous avons aussi développer une belle amitié et une belle osmose de groupe et nous avons décidé de créer une compagnie pour accroître notre
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expérience et surtout la partager avec toute personne qui s’y intéresse ou qui souhaiterait faire ample connaissance avec cette expérience. Que disent les critiques d’une façon générale au sujet de votre compagnie ? Nous exprimons tous nos remerciements à la villa des arts et plus particulièrement à Madame Slimi qui nous a permis d’être résidents dans ce bel endroit où nous effectuons nos entraînements ainsi que nos spectacles. Cependant, nous n’avons reçu aucun encouragement de ceux qui sont en charge de développer la culture et de promouvoir les activités artistiques, de même que nous ne disposons à ce jour d’aucune autre aide matérielle ou financière de qui que ce soit.
prochainement, c’est-à-dire à partir du mois de janvier, mettre en place des ateliers découvertes gratuits pour toute personne souhaitant découvrir l’improvisation et être formée dans cette discipline . Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant Toutes les personnes intéressées peuvent nous envoyer un mail à l’adresse lacirmaroc@gmail.com. Nous comptons prochainement aussi faire une petite tournée dans d’autres villes du Maroc
Comment voyez-vous la coopération entre culturetoute et votre compagnie ? Nous remercions de tout coeur culturetoute avec laquelle nous espérons rester en étroite collaboration afin que notre compagnie d’improvisation soit mieux connue et Nous avons, jusqu’à aujourd’hui, du coup, vulgariser l’art d’improviser présenté 2 spectacles; le 3 eme aura dans tout le royaume. L’improvisation lieu ce jeudi 8 décembre à la villa théâtrale est un vrai médicament naturel des arts. Nous avons réussi grâce à pour le bien être de tous et culturetoute des efforts inlassables en matière de s’évertuerait sans nul doute à le communication à avoir un public fidèle qui vient nous regarder et passer un très propager, ce qui nous aiderait beaucoup bon moment. Et, il faut bien le souligner, et nous ne manquerons pas de l’aider nous avons eu de très bons retours. Bien à notre manière afin que culturetoute soit consultée toujours par le plus grand sûr, on fait le maximum pour toujours nombre. donner le meilleur de nous mêmes et donner des spectacles de qualité. © culturetoute.com Quels sont vos projets et comptez-vous vous produire dans d’autres villes du Maroc et participer à des festivals par exemple ? Pour nos projets, nous comptons
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@nissrinefoodie • www.nissrine.net
Interview exclusive
avec Nissrine alami par Nadia JACQUOT et des plats décalés. La pétillante Nissrine partage cette passion avec humour et simplicité. Elle ne se prend pas au sérieux, et pourtant on peut dire aujourd’hui qu’elle experte. En quelques années, elle a su se faire une place dans le milieu très fermé des critiques culinaires.
La délicieuse Nissrine est une blogueuse pas comme les autres. Derrière sa chevelure ensorcelante et son look de fashionista se cachent une mordue de « bouffe », de bonne «bouffe». Son truc à elle, c’est de découvrir des saveurs hors de commun 28 culturetoute.com 12.12.2016
Comment êtes-vous lancé dans le blogging culinaire ? J’ai toujours adoré manger. Mais à un moment, je me suis rendue compte que bien souvent, on se retrouvait à manger la même chose. Le voyage m’a aussi donné goût à la découverte. Un jour à Berlin avec une très bonne amie, nous avons déjeuné dans une chocolaterie dont l’étage faisait office de restaurant. Tous les plats étaient à base de chocolat : poisson, foie de veau, soupe, salades. C’était le déclic. Une fois à Casablanca, j’avais juste envie de sillonner activement la ville à la recherche de goûts excentriques, ou du moins que je ne connaissais pas, en essayant les plats les plus atypiques possible. Très souvent le midi avec ma mère, puis avec des amis qui aimaient bien découvrir. Je partageais
les photos avec mon entourage par plaisir ou amusement et ne connaissait absolument rien du monde du blogging, mis à part quelques bloggers culinaires marocains que je suivais. On a fini par me pousser à créer le mien. On a l’habitude de suivre des blogs mode/beauté ici au Maroc, comment avez-vous réussi à faire votre place ?
Je ne pense pas détenir la réponse. Il y avait très peu de bloggers food (dont j’adorais lire les chroniques) donc c’était plutôt facile de se faire une petite place à côté. Par contre, ce n’est pas tout le monde qui s’intéresse à savoir quel est le plat le plus fou qui puisse être servi dans un resto, et surtout on ne va pas au resto comme on fait du shopping donc l’intérêt est moindre. Les plats 12.12.2016 culturetoute.com 29
décalés sont encore moins attirants. Cela dit ça change, et j’adore à chaque fois rencontrer des personnes aussi mordues de food que moi. Il faut juste ne pas penser détenir la vérité car tout le monde a un avis et un regard différent sur la cuisine. Pour ceux qui ne voit en la cuisine marocaine que du couscous et les tajines, qu’est-ce que pour vous la culture culinaire marocaine ? Comme à peu près la plupart des cultures culinaires fortes : Elle est chargée d’histoire, imprégnée de son milieu, riche et éclectique. Elle est remplie de techniques héritées de la nécessité du milieu ou influencée par d’autres civilisations. Avant qu’il ne soit mangé, un plat peut nous raconter comment un nomade faisait pour se nourrir hier et aujourd’hui encore. Les épices ainsi que les plantes qui composent les recettes des tajines ne sont pas utilisés fortuitement, elles avaient des valeurs médicinales, conservatrices, exhausteurs de goût etc… Il n’existe pas un seul et unique couscous marocain, mais un tableau de différentes préparations possibles et imaginables dépendamment des régions (semoule, viande et légumes utilisés). C’est enfin sa capacité à évoluer, à partager ses techniques et son terroir avec le reste des cultures culinaires. C’est toute cette diversité qui est fascinante, sans parler des codes sociaux qu’il est aussi intéressant de comprendre. A Casablanca, il y a moins de 10 ans, on ne trouvait presque pas de restaurant de spécialité étrangère. Comment expliquez-vous cet engouement certain pour la cuisine du monde entier ?
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Tellement de raisons. L’urbanisation. Hier on suivait un régime alimentaire commun. Aujourd’hui nous sommes les maîtres de nos menus quotidiens. Avant, le fait de se retrouver en famille autour d’une table imposait le repas. Aujourd’hui notre rythme de travail désynchronisé nous impose de prendre le repas seul. On a de plus en plus la liberté et les moyens de choisir. La mondialisation, le fait que le voyage soit devenu plutôt accessible nous a rapproché des autres cultures. La puissance du marketing de certains produits, certaines cuisines, l’amélioration du pouvoir d’achat, le mixage des cultures.
potentiel pour être servi de base pour un entremet. Je suis juste heureuse lorsque je découvre des projets culinaires au Maroc qui suivent cet esprit. Qu’est-ce que la culture selon Nissrine ? Qu’est-ce qui fait partie de la culture de Nissrine ? Il y a deux sortes de cultures. Celle qu’on hérite, et celle qu’on crée. Et les deux ne sont pas indépendantes justement. C’est cette évolution constante de la culture qui me plait. Après c’est certain qu’il faut savoir un minimum de quoi on parle pour travailler dessus. Le caftan traditionnel que l’on voit aujourd’hui représentait quelque chose « nouveau » lors de sa On vous voit tester des spécialités création. Et je salue ceux qui contribuent du monde entier, du traditionnel à à le faire évoluer en puisant dans notre la cuisine de plus exotiques. Quelle mode de vie présent. spécialité vous plait le plus ? Ma culture rassemble différents univers. La fusion, l’évolution de la cuisine. Je n’ai Tous les artisans culinaires dont le métier pas de préférence pour une cuisine en réside à transmettre les richesses d’un particulier, bien qu’il y ait certainement terroir. Michalak, pour tout l’univers des cultures culinaires plus larges que qu’il a créé en commençant par son d’autres. J’aime découvrir ce que cachent Fantastik, une pâtisserie entre la tarte toutes les cuisines, ensuite j’aime voir et l’entremet. Alain Passard pour sa comment on peut arriver à les faire capacité à sublimer les légumes, sans imprégner les unes des autres. Comment forcément travailler avec des aliments une épice ou une technique d’une cuisine « nobles ». Les techniques de cuissons X peut s’intégrer dans la recette d’une indigènes reprises par Francis Mallman cuisine Y. C’est comme imaginer que me fascinent : Laisser cuire du poisson Amlou venait de Thailande et qu’on le pendant des heures dans la terre ou cuisinait avec de la pâte de riz. S’il était sécher un bœuf de Patagonie au soleil issu de là-bas et qu’on le cuisinait avec en l’arrosant d’huile et d’aromates. du riz depuis la nuit des temps ; cela Ferran Adria pour avoir fait de la cuisine nous paraîtrait normal. Comme on le un laboratoire expérimental à échelle disait plus haut, la culture marocaine est mondiale, puis dans une démarche tellement riche qu’on ne peut pas juste la similaire, Jordi Roca qui arrive à titre réduire à un couscous ou à un tajine, mais d’exemple à recréer l’arôme de la vanille on devrait plutôt commencer à intégrer avec caramel, réglisse, olives noires ‘son savoir’ dans nos vies quotidiennes. caramélisées et cacao. © culturetoute.com On n’arrête pas d’entendre parler de cheesecake au caramel salé mais jamais de dattes, notre caramel national ! La chebbakia est un biscuit qui a un énorme
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Une interview de Ahmad BOUZOUBAA
Laila Iraki Interview Exclusive
“Laila Iraki artiste peintre et sa galerie 86 honorent les artistes Abdelkrim Elazhar et Mohammed Jaamati” Pouvez-vous nous parler de votre exposition ? Cette exposition est le fruit d’un travail qui a été réalisé lors de la Résidence d’artistes de Bouznika. Lors de cette rencontre une vingtaine d’artistes nationaux et internationaux ont été invités pendant une 10è de jours pour un symposium qui permettait un partage artistique et humain. Des artistes turques, tunisiens, libanais, français et marocains ont vécu dans une ambiance de convivialité, de synergie et de générosité. Chaque artiste avec sa propre technique et son propre thème de prédilection a réalisé des œuvres et a permis à chacun de s’enrichir des expériences des autres. L’exposition actuelle nous a permis en plus de rendre hommage à deux grands artistes qui ont consacré plus de 30 ans de leur vie à l’art, et qui continuent de militer pour l’Art, 32 culturetoute.com 12.12.2016
à savoir Mr Abdelkarim ELAZHAR et Mohammed JAAMATI. La culture au Maroc ? L’emplacement géographique fait du Maroc un pays multiculturel, grâce à la diversité de sa population, berbère, arabe, musulmane, africaine et andalouse, ce qui donne au Maroc une grande richesse culturel et toute cette mosaïque est un plus pour les artistes. L’art plastique en deux décennies a fait un bond considérable et actuellement on considère qu’il a volé la vedette à la littérature, le théâtre et le cinéma. Je pense que ceci est dû grâce à plusieurs facteurs, premièrement à l’ouverture de galeries d’arts, à l’apparition d’une classe d’amateurs d’art et de collectionneurs, et enfin à l’initiative des responsables de la
culture de faire de la culture un levier de croissance. Depuis 2012, le Ministère de la Culture octroie un budget pour encourager l’art et les artistes. Pour l’année 2017 le programme de soutien pour ce secteur est doté d’un budget de 10 millions de dirhams. La question qui se pose est ce que ce budget est suffisant vu le nombre important d’artistes qui vivent dans la précarité ? La culture à travers le monde ? L’art ne peut évoluer qu’avec l’intérêt, le soutien et la volonté que peuvent lui apporter les dirigeants. Je vais vous donner quelques chiffres : Budget du Ministère de la culture en France : 3,6 milliards d’euros soit 1,1% du budget de l’état Budget du Ministère de la culture de la Tunisie : 257, 650 millions de dinars (environ 157 millions de Dhs) soit 0,5% du budget de l’état
Budget du Ministère de la culture du Maroc : 627 millions de dhs soit 0,23% du budget de l’état. A titre d’exemple, on a injecté 1,5 milliards de dhs au projet du Grand théâtre de Casablanca, soit l’équivalent du budget de trois ans du ministère de la Culture. C’est sans commentaire. Un conseil aux artistes marocains. Continuez de travailler et faire de la recherche, ne pas désespérer demain sera un jour meilleur Mes projets futurs Continuer à travailler, à exposer au Maroc et à l’étranger, à m’occuper de la résidence de Bouznika et dans la mesure du possible à apporter ma contribution à la promotion de l’art au Maroc Que pensez-vous d’un Webzine culturel ? Pour moi toute initiative pour promouvoir l’art et la culture est toujours la bienvenue. © culturetoute.com 12.12.2016 culturetoute.com 33