Numéro 203
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La Galerie Shart de Casa fête ses dix ans !
Remerciements aux contributeurs A l’occasion de la fin d’année et du 200e numéro de culturetoute.com, je vous souhaite tous mes voeux de bonheur et de santé. Je souhaite remercier l’ensemble des contributeurs qui ont bien voulu collaborer pour la réalisation de cultruetoute.com qui, à ce jour reste l’unique revue culturelle digitale quotidienne en Afrique francophone. Ahmad BOUZOUBAA, fondateur de culturetoute.com Mourad HAMAYET
‘’Culturetoute.’’ Une incitation enthousiaste à l’abordage de l’aculturation, du superficiel, de la vacuité pour les remplacer par la culture et les arts. Khalid MHAMMEDI
J’ai beaucoup aimé vous parler d’art, d’écrivains, de peintres, de culture et de choses de la vie entre souvenirs et fictions. Je ne me mets pas de limites et le digital s’y prête énormément. Vous aurez encore droit en 2017 à «Oyez oyez» et «j’adooooooore le lundi» Mounir Serhani
“Culturetoute” fut pour moi une belle expérience qui m’a permis d’écrire sur des poètes et écrivains marocains connus et d’autres peu connus. J’ai gagné beaucoup de lecteurs complices et amis. Je souhaite à cet espace numérique portant sur la culture un succès plus prospère et un avenir plus heureux. Nezha KANDOUSSI
On aime peut-être le charme désuet de la culture au coin du feu, mais on la préfère accessible en ligne, tous les jours sur #culturetoute. C’est déjà le 200e numéro et ce n’est que le début. Nadia Jacquot
Le passé, le présent et l’avenir de l’Homme appartiennent à la Culture qui, sans elle, on n’est rien, on est vide de sens. On gagne en humanité grâce à la culture. #culturetoute y contribue largement : 200 numéros pour la faire vivre et plus encore... Abdellatif BOUZOUBAA
Avec de la persévérance rien n’est impossible. 2 culturetoute.com 3.01.2017
Ilham Mirnezami
Effecteur des zoom fréquentes sur des artistes marocains, ayant évolué en France et œuvrant dans la pluridisciplinarité et la diversité culturelle. Ce qui m’intéresse c’est de montrer comment la Culture marocaine est un tableau de diversités et de fait, tout artiste marocain est ancré dans cette ouverture, vers une Culture plurielle. Le jeux de regards franco-marocain est tout particulièrement pertinent. Abdallah Bensmain
#culturetoute pourrait bien être pour les générations actuelles d’écrivains, essayistes, plasticiens, musiciens, infographistes, designers et autres créatifs de la génération «internet» ce que furent Souffles, Intégral et Pro Culture dans les années 70... Tout y est : la rigueur, la création, l’originalité, bref l’essentiel des ingrédients qui font de cette publication culturelle, une publication de l’avenir, par le fond documentaire qu’elle pourra représenter, les débats d’idées qu’elle aura contribué à imposer ou à tout le moins à diffuser. Pour être de sa génération, #culturetoute n’est pas sur papier mais digitale. www.culturetoute.com Salima AL ANSARY
#culturetoute est un magazine honorable pour la scène artistique marocaine. Le Maroc est en manque de magazine dans ce registre ! Nous avons besoin de ce genre d’initiative. C’est encourageant et (hamdoullah) nous pouvons faire un suivi de la scène artistique marocaine grâce à culturetoute.com. On souffre de cette insufisance mediatique et surtout digital ... la culture est notre premier soucis. «Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois.» Pierre dumayet Rachida Massylia Belkacem
www.culturetoute.com quotidien digital en Afrique Francophone dans l’univers du zapping télévisuel et d’Internet la faculté de contempler est devenu rare. Il est vrai qu’il prouve sa capacité à innover en matière de communication de manière à favoriser le dialogue du public et de ses œuvres. Le bon accueil fait par la presse et média marocaine m’a incité à communiquer en France sur ce média innovant ! Inutile d’ajouter que ce média riche est avant tout un encouragement à la rencontre de l’Art et de la Culture... Il est aussi un formidable plaidoyer de l’information digitale j’espère qu’il recevra en France l’accueil qu’il mérite ! Laila BOUI IDRISSI
Un magazine qui, au fil de ses pages nous plonge dans un univers de culture aussi passionnant qu’enrichissant. 3.01.2017 culturetoute.com 3
Le Musée YSL et politique culturelle. par Abdellatif BOUZOUBAA
Le futur musée Yves Saint Laurent à Marrakech, (ville dont l’artiste subit le tropisme irrésistible et où il retourna, tel l’héliotrope fasciné et aimanté par le soleil), constituera une nouvelle plate-forme culturelle susceptible d’attirer amateurs d’art et de mode. La portée du Maroc dans l’œuvre de cet artiste de génie est si prégnante qu’il était naturel d’y
construire un musée à partir des collections de la Fondation Pierre Berger. Ce nouveau joyau architectural, situé à proximité du Jardin Majorelle que le créateur de mode a, avec Pierre Bergé, sauvé d’une déliquescence certaine, et qui est devenu aujourd’hui, avec son musée berbère, un îlot de sérénité paradisiaque incontournable dans une ville de plus en plus trépidante. La conception du musée a été confiée au Studio KO, qui a conçu, d’ores et déjà, de nombreux projets au Maroc, en Europe et aux EtatsUnis. Ce chef d’œuvre à venir, d’une surface totale de 4 000 m2, comprendra un espace d’exposition permanente présentant l’œuvre d’Yves Saint Laurent en mettant l’accent sur le processus créatif et la gestation de l’œuvre, dans une scénographie novatrice de Christophe Martin, une salle d’exposition temporaire, un auditorium, une bibliothèque et un restaurant.
Le nouveau musée s’adresse autant aux passionnés d’art, qu’à un large public curieux de découvrir l’œuvre d’Yves Saint Laurent, artiste majeur dans l’histoire de l’art au XXème siècle. Interrogé sur le sort de la fondation qui perpétue la mémoire et la création d’Yves Saint Laurent, Pierre Berger, récemment décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, affirme : « j’ai décidé de transformer les souvenirs en projets». C’est dire qu’un musée en même temps qu’il sauvegarde le patrimoine culturel d’une nation, sa mémoire et son identité, il porte en germe, les idées du futur. Un simple regard rétrospectif sur les civilisations anciennes nous apprend que l’art survit aux aléas du politique. Porté par un « souvenir », l’élan créateur se perpétue dans un « projet », notamment si l’on ne sacrifie pas à une nostalgie qui se contente de réifier le passé, sans édifier les fondements de l’avenir. Aujourd’hui, les expressions culturelles sont des rituels modernes qui apaisent les tensions sociales, conjurent les raideurs identitaires et promeuvent l’amitié entre les peuples. De même, nul n’ignore que la culture ne se mue en civilisation qu’après un long travail d’émondage qui élague les fioritures et met en lumière le génie propre d’une nation. En d’autres termes, si la culture est la chrysalide,
la civilisation, elle, c’est le papillon qui déploie ses ailes au soleil. Sauvegarder le passé n’est pas une mince affaire, à plus forte raison si l’on sait que les retombées politiques et économiques ne sont envisageables qu’à moyen ou long terme. Dans ce sens, le Musée stricto sensu « est une institution permanente, à but non lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, communique et expose, à des fins de recherche, d’éducation ou d’agrément, des témoins matériels de l’activité humaine et de l’environnement ». Cette définition que l’on doit à International Council of Museums, en dit long sur la place que doivent occuper les musées dans la politique culturelle d’un pays déterminé. L’initiative de la Fondation Pierre Berger, célèbre par la création de ce musée, le dialogue et le métissage fécond des cultures, à l’heure où malheureusement, les esprits chagrins se vautrent dans les cachots exigus d’une identité chimérique et appellent de tous leur vœux le clash des civilisations. En tant que telle, cette initiative est autant le signe que l’art est salutaire, parce qu’il ouvre des horizons insoupçonnés de dialogue culturel, qu’un pied de nez magistral aux zélateurs du repli identitaire. Chapeau bas Monsieur Pierre Berger. ©culturetoute.com
CAFE LITTERAIRE du ROTARY CORNICHE avec Rachid KHALESS Lejeudi12Janvier2017,leRotaryCasaCorniche organisera une rencontre littéraire autour de la belle histoire d’amour : «ABSOLUT HOB «, de l’écrivain et poéte Rachid KHALESS. Cette rencontre, qui se déroulera au Golden Tulipe Farah de Casablanca, sera rehaussé par la présence de plusieurs personnalités telles que, l’écrivain marocain Mounir SERHANI, le talentueux Najib ABDELHAK, l’ex gloire des stades Aziz BOUDERBALA, l’écrivain Habib MAZINI, l’éditeur Philippe Broc, l’homme de culture derrière les micros Adib MECHRAFI … etc. Cette rencontre-débat, sera animé conjointement par l’animateur culturel au sein du Club ROTARY CORNICHE khalid M’HAMMEDI et l’écrivain poète Habib MAZINI. Elle sera aussi l’occasion de mettre en avant les valeurs universelles du Rotary. Humanisme, le don de soi, le travail pour la communauté, le partage, la défense des causes humaines et sociales qui sont au cœur des préoccupations du Rotary. Cette philosophie de vie qui part de l’homme pour servir tous les hommes et leur donner plus de confiance dans l’avenir de l’humanité. Dr Othman TAZI , président du Rotary Casa Corniche évoque à juste titre l’engagement du Rotary pour les arts et la culture, dans ce même souci de partager le savoir, de créer des ponts entre les créateurs et leurs environnements. C’est dans ce sens, que le Rotary Casa Corniche fait de ces rencontres littéraire un nouveau rendez vous désormais mensuel incontournable dans son planning.
Numéro 203 du 3 janvier 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa www.culturetoute.com
SOMMAIRE
actu 10 Peinture, Trois artistes exposent collectivement leurs récentes œuvres à Essaouira
en une 08 Evenement, La Galerie Shart de Casa fête ses dix ans !
magazine 12 Chorégraphie, Kawtar kel directrice artistique et chorégraphe, interview exclusive
08
#culturetoute
14 Chronique, “des chiens écrasés à “la une”” par Mourad HAMAYET 22 Digital, Zaina Aguenaou “Youtube Ambassador in Morocco”, Interview exclusive 28 Joaillerie, une perle de la joaillerie, Rhita BENJELLOUN, interview exclusive avec Nadia JACQUOT 32 Mode, entretien avec Manel MARzouK Ambassadrice, de plusieurs marques de LUXE
24 20
16 Chronique, Cinéma «SNOWDEN» de Laila BOUI 36 Peinture, Myriem MONGHAL “L’expressionnisme de l’émotion” entretien. 24 Musique, SANAA MARAHATI artiste marocaine spécialisée dans le chant du Melhoun et de la musique judéo-andalouse 3.01.2017 culturetoute.com 7
La Galerie Shart de Casa fĂŞte ses dix ans !
8 culturetoute.com 3.01.2017
3.01.2017 culturetoute.com 9
la revue de presse #du Mardi 3 janvier 2017 Trois artistes exposent collectivement leurs récentes œuvres à Essaouira
Présentation de la pièce de théâtre “Lm9ass” à Rabat
Boisse. Le...
La troupe de théâtre Ouachma ouvrira le 6 janvier, en coproduction avec le Théâtre National Mohammed V, la saison théâtrale 2016-2017 par la présentation de sa nouvelle comédie «Lm9ass» (Le Ciseau), d’après «Volpone» du dramaturge Ben Jonson. Cette œuvre est une comédie satirique qui critique la perversion morale du comportement humain, en l’occurrence le privilège de l’intérêt personnel au...
© libe.ma
© libe.ma
Le 3 janvier 2017
Le 3 janvier 2017
Trois artistes représentant trois démarches plastiques différentes exposent leurs récentes œuvres artistiques jusqu’au 20 janvier 2017 à la galerie La Kasbah à Essaouira. Cet événement artistique rentrant dans le cadre du cycle «Expositions collectives» de cette galerie, exposent les œuvres expressives des artistes marocains, M’Barek Timari et Mohamed Sanoussi et français Pierre
10 culturetoute.com 3.01.2017
16 000 RECRUTEURS
140 000 ETUDIANTS
22 000
OFFRES DE STAGE
/stagiaires.ma
@StagiairesMA
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Une interview de ilham mirnezami
Interview exclusive
Kawtar kel directrice artistique et chorégraphe Kawtar Kel, d’où venez-vous? Je suis née à Montbéliard, en Franche Comté. Je suis la quatrième d’une fratrie de cinq enfants. Mes parents sont d’origine marocaine. Ma mère a aussi des origines égyptiennes. J’ai grandi dans le mouvement, la danse, la musique. Avec mes frères et sœurs, nous montions des « mini-spectacles », avec du jeu, de la comédie, du chant, de la danse… (rires) J’étais fascinée par la danse ! C’est le métier que j’exerce depuis plus de 15 ans. Je suis danseuse et comédienne. J’ai commencé par la danse africaine, pendant l’enfance. J’ai continué avec le Hip-Hop, lorsque j’étais adolescente. J’ai passé mon approfondissement et perfectionnement danse à 17 ans afin de pouvoir donner des cours dans différentes structures (MPT, MJC, Ecoles de danse, Associations, etc.), en Franche-Comté, en Suisse et en Alsace. Avec un groupe d’amis danseurs, nous avons monté la compagnie ART DE SENS, pour la promotion des activités dansées, à travers des créations de danse Hip-Hop, ainsi que des Battles (concours de danse), un peu partout en France. Je me suis, par la suite, formée à une nouvelle discipline (plus douce et très pointilleuse) : la danse indienne. Je me suis formée en France, à Paris au sein de la Compagnie de danse DANSEZ MASALA. Je crois que c’était un rêve de petite fille : j’ai grandi avec les films Bollywood et le souvenir de toutes ces couleurs, gestes, musiques, qui mettent le sourire aux lèvres… Même si je ne comprenais rien ! (rires) J’ai ensuite pris un congé pour me former en Inde– à New Delhi. J’ai continué la danse et j’ai tourné dans plusieurs films, clips Bollywood, en tant que danseuse et actrice, à mon retour en France. Aujourd’hui, je suis la directrice artistique et la chorégraphe de la compagnie Chorésophes qui regroupe une trentaine d’artistes, principalement danseurs, comédiens et musiciens.
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À travers votre compagnie Chorésophes, vous mettez souvent en lumière, dans vos créations, la diversité culturelle. Quel est votre objectif à travers ce langage universel qu’est la danse ? Vous savez, je ne pense pas qu’il y ait un objectif particulier. Je suis incapable de faire autrement. Au-delà de la diversité culturelle, la danse, comme vous l’avez si bien mentionné, est un langage universel. De tous temps, la danse a été source d’échange et d’expression. Elle est une « raison ». Une raison dans la célébration, dans le deuil aussi. Une raison dans la joie, dans l’affirmation de l’individualité et de la prouesse physique. Nous tentons de donner une forme, créer un effet abstrait, susciter une réaction. Afin que l’interprétation donne vie à une histoire… À notre histoire ! ChoréSophes se veut être une forme d’hommage à cet « Art Vivant ». Avec respect des techniques, des codes, des courants que nous abordons à travers nos différentes créations, nos différents échanges, ChoréSophes s’impose le défi d’y apporter une énergie nouvelle, un angle de vue toujours plus étendu, régénéré. Nous avons conscience que, bien plus que du divertissement, les écritures chorégraphiques retranscrivent des rituels culturels, sociaux, spirituels voire religieux, de leur cellule souche. Chaque fois qu’il a été question de me reconnaître dans un courant, un style de danse bien précis, je me suis demandée : que sais-je faire ? Qu’aimeraisje savoir-faire ? Il y a un monde entre les deux ! Je n’ai jamais su me (re)connaître dans une danse. J’ai donc trouvé cette réponse : « je suis danseuse en essai ». C’est cette philosophie que nous tentons d’appliquer au sein de ChoréSophes.
“Plus que d’envie, je parlerais de désir de créer au Maroc. Le premier souffle créatif et artistique, c’est dans ce beau pays, à Taza précisément, que je l’ai trouvé… Alors, oui, bien sûr que j’y retournerais pour continuer de créer, pour transmettre et me nourrir également ! ”
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Il y a une citation du danseur & poète soufi – Abdeslam Michel RAJI –que j’aime particulièrement et qui m’a beaucoup inspirée, aidée à mieux comprendre le « comment danser ? » : Chorésophe, parce qu’il a renoué avec la Sagesse de la Danse ; celle qui lui a donné les clés d’un langage universel où la Danse est davantage qu’un Corps qui bouge : elle est le souffle incarné du Mouvement de l’Univers. Jusqu’où va le spectrum du rapport entre l’humain et l’acte de création avec les artistes avec lesquels vous travaillez, je pense particulièrement à votre dernière création Derviche Mon Amour ? Dans l’acte de création, il y a une donnée qui me semble être centrale, bien que parfois vaporeuse ou pas toujours dans le domaine de la logique. Cette donnée c’est l’imaginaire. Comment à partir d’une idée, un sujet, il est possible de rendre forme, de matérialiser ce qui est, à la base qu’un mélange de connaissances, de souvenirs et de rêves éveillés. L’acte de création peut être frustrant, bien qu’existant et nourricier, à la fois. C’est le propre de la condition humaine : la frustration est la mère du désir, je pense. Il est aussi très important de cultiver, faire appel à son enfant intérieur, qui est un être hautement créatif (rires) ! C’est ce qui s’est passé pour la conception de « Derviche mon Amour ». J’ai fait beaucoup « d’allers et retours » avec moi-même, pour retranscrire le plus justement possible ce que j’avais compris de cette histoire entre notre Saint Rûmi et son Maître Shams de Tabriz. Entre ce que je perçois de cette rencontre et la réalité de l’histoire de ces deux grands mystiques de 13ème siècle, vous voyez il y a déjà un monde… L’idée n’est d’ailleurs pas de retranscrire au détail près ce qui a pu se passer entre eux et comment, de cette rencontre, ces deux hommes ont connu l’Amour inconditionnel et inconditionné, inscrit dans un processus de transformation. Et c’est ici que l’imaginaire intervient. Quant aux artistes interprètes, je ne me suis pas posée la question longtemps. Dès le départ, lorsque je pensais à Shams, c’est Thomas Laubacher (comédien) qui m’apparaissait ! J’ai toujours vu Shams comme un homme précis, dans son axe, avec un côté cynique et une profondeur dans le regard et dans la voix. Pour avoir eu l’honneur de jouer aux côtés de Thomas Laubacher, tous les soirs pendant plus d’une année, c’est tout à fait ce que j’ai pu voir en lui : il vous questionne, sans même vous parler ! Le challenge pour Thomas était de partir de l’existant, d’une personne de l’histoire. Le processus a été inversé concernant Salem Sobihi, qui a incarné Rûmi. Salem est un danseur,
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un technicien de la danse, depuis son plus jeune âge. Le défi pour Salem a été de tordre sa technique, d’aller vers l’inconnu, tout en se dépouillant de ce sur quoi il s’est construit, depuis une vingtaine d’année. Il fallait qu’il désapprenne. Pas évident comme challenge ! Cela a été un processus de transformation pour chacun d’entre nous. Vous êtes diplômée en art-thérapie. Pouvez-vous nous présenter cette pratique et expliquer le lien étroit avec votre métier de chorégraphe ? Oui, je suis praticienne de la relation d’aide, par la médiation artistique : Art & Danse-Thérapie. L’Art-Thérapie une technique de soin, une thérapie de DETOUR qui utilise le PROCESSUS CREATIF du participant, à l’aide de médiateurs artistiques. C’est le trait d’union qui est très important entre l’art et la thérapie ! Dans la créativité, il y a une notion de jeu, de plaisir de transformer et de créer. Dans cette notion de jeu, il y a un relâchement quant à l’objectif de résultat et il n’y a donc pas besoin d’être danseur pour danser, ou peintre pour peindre, etc… L’atelier d’art-thérapie est un espace de liberté : un espace de JEU et de « JE ». Dans le jeu, la psyché accepte plus facilement d’abandonner ses défenses, pour qu’un autre dialogue émerge. Un dialogue plus authentique avec soi-même. Ça peut être à travers la danse, la peinture, le collage, l’écriture, le théâtre, etc… auxquels va venir s’associer un accompagnement souple, soutenant et plus ou moins actif, selon les besoins et les demandes des personnes accompagnées, souvent autour d’une thématique-clef. Les différentes formes d’expression en art-thérapie s’appellent les MÉDIATEURS ARTISTIQUES, parce qu’ils ont la fonction de relier le participant créatif avec luimême et l’œuvre qu’il a réalisé. L’art propose un autre langage, avec des « mots-mouvements », des « mots-matières », des « mots-couleurs », des mots accessibles à tous, moins figés, plus adaptables, moins « dangereux ». Ces mots se rassemblent, se lient, s’associent pour créer une histoire, pour délimiter et définir des formes créatives : des représentations symboliques. Vos origines marocaines vous ont-elles déjà insufflées l’envie d’y retourner spécialement pour créer ? Plus que d’envie, je parlerais de désir de créer au Maroc (sourire) ! Pour la petite histoire, lorsque j’étais enfant et que j’allais au Maroc pour les vacances, mon oncle me prenait sous son aile et me faisait regarder tous les films Bollywood, en
version originale. Il me demandait de mémoriser les mouvements, les attitudes, les chansons. Il voulait absolument que j’apprenne à danser. Il faisait la même chose avec mes frères, mes sœurs, mes cousins et mes cousines. Il montait des concours de danse, avec des prix à la clé… Les prix étaient souvent des photos des acteurs Bollywood, dont mon oncle était fan (éclats de rire). Il l’est toujours d’ailleurs ! C’est au Maroc et à travers le grand enfant que mon oncle est resté, que j’ai continué sur la voie de la danse (sourire). Le premier souffle créatif et artistique, c’est dans ce beau pays, à Taza précisément, que je l’ai trouvé… Alors, oui, bien sûr que j’y retournerais pour continuer de créer, pour transmettre et me nourrir également ! Que pensez-vous à ce titre de la culture au Maroc ? L’emplacement géographique du Maroc fait de lui un pays multiculturel, à travers une diversité de sa population berbère, africaine, musulmane, andalouse, entre autres… L’artisanat marocain est connu et très présent en Occident ! Il inspire et est souvent revisité, emprunté pour des objets de grande utilité ! C’est une des plus importantes cultures au Maroc. J’ai également été très touchée, en tant qu’artiste de voir que sa Majesté Mohammed VI œuvrait pour la promotion des activités culturelles et artistiques, notamment à travers de nombreux Festivals de World Music, d’arts populaires, de Gnaouas, de Musiques Sacrées, de symphonies de désert ; pour ne citer que ceux-ci… Sans parler de l’art contemporain, qui est en plein essor, grâce à des institutions qui participent à sa diffusion et à la promotion d’artistes marocains de talent. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futurs projets ? Mes projets futurs sont rythmés par des rencontres… Des belles rencontres ! J’ai eu le
privilège de rencontrer et de cheminer avec de belles âmes, autour de l’art, de la spiritualité, de la connaissance du grand Soi. Je pense particulièrement au DERVISH PROJECT, un collectif d’artistes de tout horizon, de différentes cultures, autour de la spiritualité, et plus précisément autour de la Sagesse et des enseignements de Rûmi. Décidément, mes rencontres me ramènent souvent à lui et surtout à Dieu. La Voie de l’Amour… Le lancement de la première édition du Dervish Project s’est fait les 17 et 18 décembre derniers, au Centre Culturel Algérien, dans le cadre de Noces de Rûmi, fêtées partout dans le monde ! J’ai le privilège d’être la chorégraphe et de remonter sur les planches en tant que danseuse. Un projet pensé et crée par deux personnes extraordinaires Théophile de Wallensbourg & Carole Latifa Ameer, sous l’œil bienveillant et la sagesse du directeur de la Maison Soufie à Paris, Abd El Hafid Benchouk ! En parallèle, je continue mon voyage, en mouvement, au cœur d’EQUATIONS NOMADES et aux côtés de trois virtuoses de la musique du monde et de la musique classique : Mathias Duplessy, Prabhu Edouard et Jérémy Jouve ! Concernant les projets de la Compagnie ChoréSophes, nous sommes heureux de reprendre « Derviche mon Amour », au Maroc en avril 2017. En parallèle, je suis sur l’écriture de mon prochain spectacle. Une création qui abordera le Féminin Sacré. Oui, le féminin… Sacré ! Entendonsnous bien, cette création n’abordera pas la femme ou le féminisme. De toute façon, je ne le suis pas pour deux sous (rires)
©culturetoute.com 3.01.2017 culturetoute.com 15
par Mourad HAMAYET C’était au début du troisième tiers du siècle dernier… Mes études sybaritiques paressaient honteusement en mordillant mille et une disciplines, ce qui fit que mon père m’adressa un ultimatum, en l’occurrence d’avoir à cesser mon erratique divagation sous peine de voir ma pension suspendue. En d’autres termes, ou je rentrais dans le rang et cessais mes errements, ou il me fallait m’attendre à voir ma dotation suspendue ou même envisager de m’en passer. Je choisis, bien évidemment, la liberté car je n’entendais nullement décorer les murs de ma chambre de diplômes : je me préoccupais honnêtement bien plus d’emplir ma tête de savoirs divers. Sans acrimonie ni même agressivité, père et moi décidâmes de donner sa chance à l’oiseau épris de liberté, à ses risques et périls, à savoir votre serviteur. Il me fallut donc rechercher un emploi pour m’assurer les quelques pécunes nécessaires à ma vie matérielle. Le travail ne manquait assurément pas à l’époque et un simple diplôme de baccalauréat –baccalauréat de l’époque, il est vrai, cent fois plus probant qu’une licence d’aujourd’huiétait suffisant pour ouvrir les portes de l’emploi. Mes études littéraires m’ouvrirent, quant à moi, celles de la radio. Je devins ainsi rédacteur à la chaîne française de la Radiodiffusion Nationale. Ayant été, je l’avoue, recommandé par une grosse légume, je ne puis dire que je fus accueilli avec des effusions de joie par mes nouveaux collègues, bien au contraire. Ainsi, Monsieur le Secrétaire Général de la Rédaction, prit en grippe par principe le pistonné que j’étais : il 16 culturetoute.com 3.01.2017
m’affecta à l’humiliante tâche de correction, autrement dit de nettoyage et de mise en valeur de la prose des autres… Ceci, j’en fus convaincu, pour me forcer à ravaler mes rêves zoliens imprudemment dévoilés, et les remplacer par de sombres perspectives scribouillardes et anonymes. Je me tus et effectuai la tâche assignée sans rechigner, mais vraiment sans me fouler ni la rate ni aucun autre organe lymphoïde : je fournis un travail à peine passable, tout juste suffisant pour ne pas être évincé… Arrivèrent les fêtes de fin d’année durant lesquelles le service public n’eut su être interrompu, mais que fuient comme une malédiction les rédacteurs, surtout, parmi eux, les parents… J’étais quant à moi, célibataire et je n’avais rien de prévu à mon programme. Je le dis honnêtement et l’on m’intégra donc dans l’équipe de rédaction, non sans m’écarter des ‘’choses sérieuses’’ bien sûr. C’est ainsi que je me vis confier la responsabilité de la rubrique dite ‘’des chiens écrasés’’, à savoir, dans l’argot journalistique, la rubrique consacrée aux faits divers et aux informations de peu d’importance. C’est à cette tâche que l’on affecte généralement les ‘’Théophraste Renaudot pas très doués’’… Mais c’était mieux que rien et il m’appartenait de m’y distinguer. Le sort me proposa sa complicité et je sus l’accepter : Un accident minier dans le Nord de la France fit qu’un groupe de gueulesnoires se retrouva coincé au fond d’une mine, suite à un coup de grisou qui provoqua un éboulement. Des essais de sauvetage furent immédiatement
entrepris moyennant des efforts colossaux et la France entière se passionna pour l’accident, priant et tremblant pour les prisonniers. Je fis tant et si bien qu’il en fut de même au Maroc, au point que peu à peu, les nouvelles du groupe passèrent de la dernière place dans le sacrosaint Journal Parlé, juste avant l’actualité sportive, à la ‘’une’’ de la rubrique internationale dudit journal. L’intérêt des gens pour le sort des infortunés fut à peine imaginable. On finit même par ouvrir le journal sur les dernières informations les concernant, juste après les titres des nouvelles nationales. L’audience augmenta considérablement et les éloges et remerciements pour cette forme de journalisme, humain, vivant et compréhensible par tous, plébiscitèrent mon travail. Le directeur de la programmation suggéra à mon supérieur direct de me faire ouvrir le journal en présentant moimême, de ma voix cassée et inconnue, les dernières nouvelles concernant les mineurs bloqués. J’utilisais le sensationnalisme le plus racoleur pour capter l’attention et pour cela, rien ne m’échappait : ni le petit mot que la fillette de l’un des mineurs fit parvenir à son papa par le tube mis en place et reliant le groupe de prisonniers à l’extérieur, ni les messages d’encouragement de personnalités diverses, ni le menu qu’on fit servir aux captifs par le tuyau pour le soir de Noël. Le tout dans un style ampoulé et larmoyant, philosophard et moralisant, de la meilleure trempe des magazines populaires de l’époque. Le standard téléphonique de la Radiodiffusion Nationale était pris d’assaut quotidiennement au milieu de la matinée puis en début de soirée par des auditeurs qui suppliaient qu’on leur donnât des nouvelles avant la diffusion du Journal Parlé. Les plus hardis demandaient s’ils pouvaient me parler en personne sous les prétextes les plus amusants ou les plus sournois. Pour comprendre cette insistance, il faut se rappeler qu’à l’époque, il n’y avait qu’une seule chaine de radio en langue française et que les stations étrangères étaient difficiles d’accès. En guise de clin d’œil de complicité, les journalistes de l’Agence de presse nationale, principal fournisseur d’informations de la
Radio nationale, avaient créé une rubrique spéciale dans laquelle ils mettaient toutes les informations concernant le sujet en question… Les professionnels ‘’moustachus’’ de l’information, entendez par là, reconnus et aguerris, commencèrent à s’intéresser à moi et l’on demandait partout qui était ce diable qui raflait avec autant d’insolence l’audience de tout un pays. Parlerais-je alors de mes méprisants collègues et de mon désagréable chef de naguère, de leurs moues condescendantes lors de mes premiers jours parmi eux ? Certains d’entre eux me proposèrent ‘’gentiment’’ de me donner un coup de main et même de me seconder dans ma lourde tâche de vedette. Seuls quelques grincheux incurables se plaignirent qu’à l’heure où il aurait fallu parler de choses importantes pour l’avenir du Pays, ‘’d’aucuns’’ utilisaient les ressources publiques pour satisfaire leur égo et parler de futilités qui ne concernaient en rien les Marocains et leurs problèmes… Heureusement, la tragédie du groupe de mineurs prisonniers au fond d’une mine finit par connaître un dénouement digne d’un film heureux, soit dit en passant. Moult mains se frottèrent alors car beaucoup voyaient sonner l’heure de la fin de mon éphémère gloire. Mais hélas pour eux, je reçus une convocation de Monsieur le Directeur Général qui me fut transmise par le directeur des programmes, sans même en aviser mes supérieurs hiérarchiques directs. Je m’y rendis, bien sûr : Le ‘’big boss’’ me tapota l’épaule, m’encensa de compliments et me dit que j’avais assurément la fibre journalistique. Il fallait, soliloqua-t-il à voix haute, songer à exploiter ce don dans un cadre adapté qu’il chargea hic et nunc ledit directeur de la programmation d’aménager en collaboration avec moi… Nous nous entendîmes pour que je conçusse et animasse une revue de presse généraliste - et quotidienne s’il vous plait, ce qui m’emplit de fierté, améliora drôlement l’état de mes rentes et surtout, Ô délices paradisiaques, rendit verts de rage, rage, rage mes petits camarades peu charitables. ©culturetoute.com
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chronique cinéma de Laila BOUI IDRISSi
Snowden O
liver S ton e sig n e san s gran d re tou r avec «S n ow den » Ce film raco n te l’h istoire d ’Ed ward S n ow de n u n jeu n e h omme am é r ica in q u i a lon gtemp s tra va il l é avec les services se cre ts et sp éciau x américain s e t qu i va au cou rt d e sa ca r r iè re révéler l’existen ce d’ u n système d e su rveil l a n ce i n imagin ab le d e la p op u lation mon d iale pa r ces in stitu tion s et le s man igan ces, frau d e s de ce gou vern emen t... S n owd en est u n film très in téressan t ave c sa d imen sion d ’in form a tion s. Mais, le p rob lème q u i se p ose est q u e le réa l isa teu r est d ésireu x d e mo n tre r tou s les asp ects et d étails d e cette gra n de mach in ation , ce q ui d on n e à ce film u n côté d ocu men taire. On é cou te , on s’in forme mais o n n e p lon ge p as totalem e n t da n s l’amb ian ce et l’atm osph è re
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du f il m . Pa r fo is on a r r ive pa s à ressen tir de l a te n sion d a n s cette h isto ire, le fon d d u probl èm e re ste e n su sp e n s e t c’ e st pl u tôt dom m a g e po u r u n f il m a vec u n si b o n th è m e . C e f il m n o u s m on tre a in s i l’ im pa ct des révél a tion s d’ Edw a rd S n ow den à l a presse su r sa v ie pr ivée , le tou t d’ u n e m a n iè re in té ressa n te . O n reg ret te ra ju ste qu e le cin éa ste n e fo ca l ise pa s pl u s su r ce s fa m e u ses révél a tion s, su r leu r a spe ct pol itique e t su r l a m a n ière do n t le gou ver n em en t a m é r ica in ba fo u e le s droits fo n da m e n ta u x de s a m é r ica in s et des pe u ple s de s a u tre s pa y s. C epen da n t, le co n sta t e st sim ple, S n ow den est u n f i l m d’ in térê t pu bl ic, à voir s a n s hésiter, et à faire découvrir. © c u lt u r e tou t e . com
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Une interview de Ahmad BOUZOUBAA
Interview exclusive
Zaina Aguenaou “Youtube Ambassador in Morocco” Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je suis Zaïna, j’ai 29 ans, je tiens une chaîne Youtube depuis 2 ans maintenant sous le nom de « Zaina Aguenaou », mon nom et mon prénom, c’est tout simple. Je traite les sujets relatifs à la beauté, skincare, cuisine, fashion et voyages et j’essaie surtout de faire ça dans la bonne humeur :) Depuis quand êtes-vous blogueuse ou «postcasteuse» ? Cela fait maintenant un peu plus de 2ans que je suis sur les réseaux sociaux. J’ai commencé en tant que Youtubeuse et maintenant je suis un peu partout, Facebook, Instagram, Snapchat et je suis devenue une addict! Pourquoi avoir choisi l’anglais ? Tout simplement parce que j’ai commencé Youtube quand je suis rentrée définitivement au Maroc. J’ai vécu un moment en Inde et ce sont mes amies en Inde qui m’ont demandé de créer une chaîne pour pouvoir partager avec elles mes astuces beauté. Du coup l’anglais m’ait venue naturellement en tête, c’était la seule manière de me faire comprendre par tout le monde, L’idée est partie de là, 20 culturetoute.com 3.01.2017
mais depuis, j’ai vu que le public Marocain répondait positivement à mes vidéos et c’est là où j’ai commencé à diversifier mes vidéos et faire un peu d’anglais, d’arabe et de français. Pendant votre enfance, que vouliez(vous faire à l’avenir et est-ce bien ce que vous faites aujourd’hui ? Ah ah ah, très bonne question! Quand j’étais enfant, j’ai toujours voulu être actrice ou animatrice... allez , je voulais être chanteuse aussi! Je m’amusais à jouer des rôles et me mettre en scène. Il faut dire que je ne suis pas loin de mon rêve d’enfant. Je me mets en scène à ma manière aujourd’hui et j’adore jouer de ça dans mes vidéos en le faisant d’une manière ludique et décalée. Y a-t-il un blog ou un site qui vous a inspiré ? donné envie de vous lancez ? Mmmm.... les Youtubeuses Américaines m’ont toujours inspiré et elles m’inspirent toujours, Elles étaient les premières à se lancer sur Youtube. On trouve de tous les genres et de tous les styles mais c’est surtout leur manière de présenter une vidéo qui m’a attiré, Un vrai show à l’américaine!
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Il faut dire que mon inspiration première vient des clips musicaux, le début de chacune de mes vidéos et comme un «video clip», j’essaie de choisir LA musique qui correspond au thème de la vidéo et c’est là que je commence mon spectacle. Je pense que ce coté là vient de mon rêve d’enfant :) Quels sont tes gestes de beauté au quotidien ? Je me démaquille toujours! Une étape très importante! Il faut toujours bien nettoyer sa peau et bien l’hydrater par la suite. Et surtout, je bois beaucoup d’eau! Quels sont vos «indispensables» beauté ? Ma crème hydratante, mon anti-cernes est un innnndispensable! un blush rosé et un mascara. A quel âge avez-vous commencé à vous maquiller et plus largement à faire attention à votre apparence? mmmm....un peu comme la plupart des filles, à l’adolescence, peut-être à 16 ans. Je ne me maquillais pas forcément mais, je me permettais de mettre un trait de khôl, du mascara, du blush et du gloss, c’était la tendance à mon époque. Comment voyez-vous le monde de la cosmétique au maroc ? Je pense que le monde de la cosmétique s’est développé au niveau international ces dernières années et le Maroc commence aussi à s’y intéresser. Les Femmes sont de plus en plus indépendantes, elles veulent de plus en plus prendre soin d’elles, tout le monde cherche cet épanouissement personnel et du coup, dans ce sens là, la 22 culturetoute.com 3.01.2017
cosmétique est de plus en plus sollicitée. Comment etes-vous arrivée a cette notoriété internationale, à partir du maroc ? Je ne dirai pas que j’ai une notoriété internationale honnêtement, Mais on va dire que je me suis permise d’être «exportable» dans le sens où j’essaie toujours de présenter des vidéos de qualité, tout en faisant ça d’une manière drôle, simple et surtout en restant moi même, que ce soit en anglais, arabe ou français. Et surtout que tout le monde s’y retrouve. Un moment de détente: Chaque Vendredi soir devant les Kardashians, Ehhh oui! Un Parfum: Miss Dior Blooming Bouquet Jamais sans ( maquillage fétiche) : Mon anti-cernes ou mon blush Un sport: La Boxe Que pouvez-vous dire de culturetoute.com ? Je trouve ce magazine très intéressant dans la mesure où il éclaire les lecteurs au niveau de la culture. Et puis c’est un magazine qui s’intéresse aux jeunes et il essaie de les mettre en avant. En tant que jeune entrepreneur je ne peux qu’applaudir cette initiative et je souhaite longue vie à culturetoute! Où peut-on vous retrouver ? Vous pouvez me trouver sur tous les réseaux sociaux qui vous passent par l’esprit! Ah! Par contre je ne suis pas très Twitter. Mais je suis très connectée sur : Youtube/ Instagram / Facebook et Snapchat sur @ ZainaAguenaou C’est «Zaina Aguenaou» partout!
Expliquez-nous en quelques mots ce qu’on doit entendre par «ambassadrice YouTube maroc»: Effectivement! Une très belle reconnaissance! J’ai été nommée avec deux autres Youtubeurs Marocains « Youtube Ambassador in Morocco» Alors ça consiste en quoi? En fait Youtube a choisi 3 Youtubeurs pour représenter Youtube au Maroc et cela consiste principalement à faire grandir la communauté Youtube au Maroc. En tant qu’Ambassadrice Youtube, je suis présente dans des évènements tenus par Youtube et je présente à tous les Youtubeurs, à savoir les créateurs de contenu, des astuces et des guidelines pour bien
établir leur chaîne Youtube et pouvoir créer un bon contenu. Je suis une vraie passionnée! Et je suis très honorée de faire partie du programme «Youtube Ambassadors». J’ai hâte que la communauté Youtube au Maroc grandisse qu’on soit de plus en plus nombreux et qu’on s’entraide entre nous. Il y’a de vrais créatifs au Maroc, des personnes qui ont beaucoup de talent mais qui ne savent pas forcément comment l’exploiter, ce programme est surtout fait pour ça, pour que l’on puisse partager ce que l’on a appris au cours de ces années et d’aider les créateurs à s’améliorer. On est une communauté et on essaie de la rendre meilleure! © culturetoute.com 3.01.2017 culturetoute.com 23
Une interview de Ahmad BOUZOUBAA PHOTOS salah ghrissi
SANAA MARAHATI artiste marocaine spécialisée dans le chant du Melhoun et de la musique judéo-andalouse Interview exclusive Bonjour, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de culturetoute ? Je suis Sanaa Marahati, artiste marocaine spécialisée dans le chant du Melhoun et de la musique judéo-andalouse. Je suis née à Sefrou, j’ai grandi à Azemmour et habite depuis que j’ai terminé mes études à Casablanca. Pouvez-vous nous parler du style musical qui vous caractérise? Le principal style musical que je chante est le Melhoun. Le mot « Melhoun » qualifie à l’origine toute la poésie populaire écrite en arabe maghrébin, qu’elle soit bédouine ou citadine. Cette poésie s’est développée sous une forme littéraire ne 24 culturetoute.com 3.01.2017
respectant pas la structure de la poésie classique. Au Maroc, « El Melhoun » représente l’interprétation musicale de cette poésie et représente l’un des plus anciens et des plus précieux patrimoines culturels de notre pays, puisant ses textes dans les répertoires des poètes du Melhoun marocain qui se sont succédés. Le deuxième style musical dans lequel je me suis spécialisée également, est la musique judéo-andalouse, qui représente un héritage de paix et un patrimoine en partage, dans la mesure où il est le fruit musical de plusieurs siècles de cohabitation harmonieuse entre les communautés musulmane et juive du Maroc. Nous vous suivons depuis
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un certain temps et nous constatons que vous parcourez le monde grâce à votre chant, dans combien de pays vous vous êtes produite et dans lesquels vous avez notamment représenté la chanson marocaine? En effet, ma passion pour le patrimoine musical que je défends m’a poussé à participer au fil des années à plusieurs manifestations musicales et artistiques à travers le monde. J’ai eu ainsi l’occasion de participer à des tournées en France, en Espagne, en Belgique, en Hollande, au Canada, en Algérie et au Liban, parmi tant d’autres pays. Ma dernière manifestation en Belgique fut dans le cadre du « Printemps de la Musique », celle en Hollande était dans le cadre d’une fusion entre le Melhoun et le Jazz, et celle à Paris était au Quai d’Orsay à l’occasion du 60 ème anniversaire des accords de La CelleSaint Cloud. Pouvez-vous nous parler de votre prochaine prestation? Le prochain évènement sera un opéra en arabe et en français, intitulé « Kalîla wa Dimna », auquel je participerai en mars prochain dans le cadre du Festival International d’Art Lyrique d’Aix-enProvence. Lors de cet évènement, j’aurai l’honneur de me produire aux côtés de plusieurs grands artistes de renom, tels que Mohamed Jebali, Moneim Adwan, Jean Chahid et Reem Talhami, parmi tant d’autres. Cette manifestation, à laquelle j’invite mon public et tous mes amis à participer, se fera en coproduction avec l’opéra de Lille et 26 culturetoute.com 3.01.2017
l’opéra de Dijon, avec le soutien du Festival d’Abu Dhabi. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futures projets ? Au-delà de participer à de nouvelles tournées internationales pour continuer à sauvegarder et à étendre notre précieux patrimoine culturel, je travaille actuellement – en collaboration avec un nombre de musiciens locaux et internationaux – sur un projet de fusion entre le Melhoun et d’autres genres musicaux occidentaux. Ayant dans le passé participé à des fusions entre le Melhoun et le R&B ou le Jazz, mon prochain projet consistera à étendre cette fusion à des nouveaux genres tels que le Fado ou le Flamenco. Le Melhoun étant principalement un « art poétique de paroles », il est à mon sens très pertinent de garder l’authenticité de son fond (les paroles), et de les doter de formes musicales variées qui renforceront l’engouement d’autres catégories de public pour ce précieux patrimoine, tout en créant un nouveau genre musical qui est plus dans l’air d’aujourd’hui. Un conseil aux artistes marocains ? Mon précieux conseil à tous nos jeunes artistes est de s’accrocher au maximum à leurs projets et de ne jamais les laisser tomber. Les débuts d’un artiste sont souvent très difficiles, avec des contraintes de temps, de moyens, d’exigences du public et cela, souvent avec peu de moyens financiers. La solution est donc de croire en soi et en
ses potentialités, de choisir une voie, et de la suivre jusqu’au bout sans se disperser. Que pensez-vous de la revue culturelle digitale «culturetoute»? J’ai sincèrement beaucoup de respect pour votre revue culturelle, qui veille soigneusement à jouer son rôle de « véritable catalyseur de la culture marocaine ». Je pense que le parcours de Culturetoute depuis sa création a été très impressionnant dans la mesure où elle est parvenue à fédérer des milliers
de fans intéressés et concernés par la promotion de la Culture marocaine, ainsi que les acteurs culturels marocains à travers le monde qui ont à cœur de la faire connaître et apprécier. Enfin, j’abonde entièrement dans le sens de votre stratégie de développer des partenariats avec différentes entités digitales très actives sur les réseaux sociaux marocains, car c’est un élément crucial de la communication artistique d’aujourd’hui. © culturetoute.com
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une perle de la joaillerie Interview exclusive avec Rhita Benjelloun, par Nadia JACQUOT Rhita Benjelloun a tout d’une grande. Sa marque Rhita Création sera sans aucun doute au même rang que les grands noms de la joaillerie. Pourtant, elle ne fait pas dans le bling-bling. Elle aime la discrétion, la subtilité et la légèreté. Ces qualités font partie de sa personnalité et se ressentent dans chacun des bijoux qu’elle conçoit. Le « less is more » est la tendance de demain. Rhita l’a bien compris et maîtrise ce concept à la perfection.
Parlez-nous de vous en tant qu’artiste ? Je ne me considère pas vraiment comme artiste mais plutôt comme artisane. Je suis architecte praticienne et ai toujours été attirée par la joaillerie. Ma première collection était de l’enfilage, cela ne fait qu’un an que je m’intéresse et manipule l’argent et le vermeil (argent trempé or) : des matières plus nobles pour accompagner les pierres semi-précieuses qui sont au centre de mon travail. C’est d’ailleurs ce 28 culturetoute.com 3.01.2017
qui m’intéresse le plus, mettre en avant et en valeur la pierre, de la manière la plus simple et respectueuse. Pour cela, je suis actuellement une formation en gemmologie, c’est fou tout ce qu’il y a à savoir sur les pierres d’un point de vue purement scientifique, et si on rajoute à cela la dimension énergétique, c’est un réel univers sans limites. Si je devais résumer mon idéal, ce serait de tendre vers le « less is more », tout en combinant le mieux possible l’univers de la lithothérapie, la technique, et l’esthétisme.
“L’architecture en tant que discipline m’inspire et m’aide également beaucoup dans le design de bijoux. ”
Qui et quoi vous donne de l’inspiration ? Dans mon travail, la pierre en elle même constitue une source d’inspiration. C’est le plus souvent la forme, la couleur, les reflets, la vibration et la matière de la pierre qui me dicte mon travail. L’architecture en tant que discipline
m’inspire et m’aide également beaucoup dans le design de bijoux. A plus petite échelle, c’est un peu le même procédé, avec peut-être comme avantage pour le design de bijoux le fait de voir apparaître le fruit de son travail un peu plus rapidement. Comment se passe votre 3.01.2017 culturetoute.com 29
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collaboration avec Kouzina ? Comment est née la rencontre ? La collaboration avec Kouzina est une collaboration pleine d’amour et de joie. Non vraiment, je suis ravie d’avoir pu faire partie de cette aventure. J’ai rencontré plein de jeunes artistes géniaux, passionnés et passionnants, et je pense que ce n’est que le début d’une belle aventure qui aura commencé par une rencontre lors d’un festival avec une des membres fondatrices : Soukaina Hachem. Parle nous de vos projets pour 2017 ? J’ai un nombre incalculable de projets qui me viennent en tête par jour. Ils sont tellement nombreux que je me souviens que de la moitié des projets à la fin de la journée. Un de mes projets serait donc de canaliser mon énergie sur 1 ou 2 projets :) Sinon voyager pour dénicher de nouvelles pierres en Asie ou en Afrique de l’Ouest, et faire plus souvent la cuisine. Qu’est-ce que la Culture selon Rhita ? Qu’est-ce qui fait partie de votre culture ? Je pense que la Culture est quelque chose que l’on partage avec une ou plusieurs personnes. Une chose empreinte de codes et de symboles, d’histoire et de souvenirs. Ma culture à moi comme beaucoup, est un mélange de mon éducation, de mes voyages et mes rencontres. © culturetoute.com 3.01.2017 culturetoute.com 31
Une interview de Ahmad BOUZOUBAA Photos David Sokay
Manel MARzouK ambassadrice, de plusieurs marques de LUXE entretien
En tant qu’ambassadrice cosmétique d’une grande marque qui rayonne à l’échelle internationale, trouvez- vous le temps pour animer des émissions ; et comment conciliez-vous entre les deux puisque chacun fait appel à un don spécifique ? J’ai choisi de faire de ma passion pour les cosmétiques mon métier, je me donne toutes les chances pour avancer et réussir (inchallah). Je m’organise comme je peux entre mon travail autant qu’ambassadrice de marque en cosmétique de luxe, les formations continues, les longues heures de travail et ma rubrique beauté à la radio, toutes mes occupations actuelles ont un point commun, le monde de la beauté, mon amour pour mon métier me fait oublier la fatigue physique. Je m’applique dans mon travail 32 culturetoute.com 3.01.2017
avec beaucoup d’amour. Je suis des cours de théâtre pour mon développement personnel et pour m’évader et me libérer le temps de quelques heures. Je fais toujours en sorte de passer du temps avec ma famille aussi pour faire le plein d’énergie positive. Parlez-nous de votre parcours. Après avoir fini mes études supérieures en gestion et communication. J’ai pris beaucoup de temps avant de trouver ma voie. J’ai eu plusieurs expériences professionnelles très différentes l’une de l’autre. Je ne me sentais pas à ma place dans le travail administratif, le monde du cosmétique m’a toujours attiré. J’ai décidé enfin de prendre les choses en mains et de changer ma trajectoire. J’ai suivi plusieurs formations par de prestigieuses marques
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“Plusieurs marques me font confiance pour être leur ambassadrice, Le groupe l’Oréal luxe, ysl, lancôme, Helena Rubinstein, Biotherm, Et HERMÈS, Cartier...” de cosmétique de luxe, Yves saint Laurant, Helena Rubinstein, Biotherm, Hérmés, lancôme… etc, et une formation professionnelle comme Make-up artist chez le plus célèbre relookeur et chroniqueur télé de Belgique Mr David Jeanmotte, la vie est faites de rencontre, cette personne si célèbre et humble est devenu ami, il a cru en moi, il m’a encouragé et soutenue. J’ai ensuite collaborer avec le talentueux créateur belge Mr David Sokay pour l’événement mode incontournable de Belgique le «DS brussels fashion Days», ont succédé à ça plusieurs important événements dans le monde de la mode et le cosmétique, plusieurs prestigieuses marques me font confiance pour les trois axes, maquillage, soin et parfum (Lhamdellah), on m’a proposé en suite de faire une chronique beauté à la radio, je n’ai pas hésité une seule seconde, je le fait avec passion et amour.
Le respect et la tolérance sont les mots clef pour vivre ensemble, Bruxelles est une ville multiculturel et très diversifiée, je suis plutôt attirée par les personnes différentes que par mes semblables, j’aime la mixité de cette ville et être en contact avec des personnes de toutes origines confondus, je trouve ça amusant et très enrichissant humainement. Pour avancer que ça soit sur le plan amical ou professionnel je respecte les différences et j’exige du respect envers ma culture par mon bon comportement. Que pensez-vous de culturetoute.com ? Je vous félicite tout d’abord pour votre quotidien culturel «culturetoute» j’ai beaucoup de plaisir à vous lire à chaque fois, vous êtes un magnifique lien entre mon pays le Maroc qui me manque tant et la Belgique ou je réside actuellement, le Maroc est pour moi un exemple en terme de vivre ensemble au sein d’un pays au tour de valeurs et de principes partagés ou les différences religieuses par exemple sont des atouts.
Vous êtes marocaine résidante en Belgique, comment conciliezvous entre les deux cultures, et qu’est ce qui peut les rapprocher © culturetoute.com selon vous ?
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Une interview de ahmad BOUZOUBAA
entretien avec
Myriem MONGHAL “L’expressionnisme de l’émotion” Pouvez-vous nous parler de votre prochaine exposition. Concernant les expositions, bien entendu, plusieurs sont au programme pour l’année 2017 au Caire (Egypte), à Marrakech, Tétouan, Doubaï et Londres. Étant une artiste engagée, ma ligne de conduite est de pouvoir transmettre à travers mes œuvres des émotions et aussi des messages sur différents thèmes qui peuvent soulever des questionnements sur le monde d’aujourd’hui. Plusieurs propositions m’ ont été soumises, dont une en cours et qui est réalisée en collaboration avec Marc Provost, Vice-Président de Emmaüs solidarité pour ARTQUIVIE, une association répondant à la loi de 1901 dont l’objet est d’insérer les plus démunis, notamment les personnes réfugiées, par des activités artistiques. L’élément commun et fort des membres de l’association est 36 culturetoute.com 3.01.2017
de donner du sens à la vie des personnes hébergées par une activité de création artistique à la fois manuelle, artisanale et esthétique. Il s’agit de les aider à élaborer un projet, les former, les insérer dans leur nouveau pays. Pouvez-vous nous parler de la culture au Maroc, de la culture à travers le monde ? Le Maroc a une richesse exceptionnelle, déjà par ses couleurs et sa grande diversité, qui a su les faire valoir et cela est bien relevé par de grands artistes d’exceptions. Cette diversité en effet, véhicule une âme, des odeurs, qui s´expriment avec une grande force. La philosophie de vie, notamment à l’extérieur des grandes villes garde son aspect authentique que bien des pays occidentaux ont perdu, à savoir l’amour et le partage dans la simplicité avec noblesse. Un des pays les plus beaux pour trouver une inspiration pour la création.
Née à Rabat, antique comptoir phénicien sur la côte atlantique marocaine, Myriem Monghal est d’origine francomauritanienne. Après différents séjours dans les caraïbes et en Angleterre, Myriem Monghal revient en France, se forme et se perfectionne dans différents ateliers d’arts plastiques à Paris. Au service de la peinture, elle revendique ses racines auvergnates, sahraoui de la tribu des Ouled Bou Sbaa pour donner un sens à ses différences mêlées de contradictions.
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éloignés. Mon rêve est que chacun puisse un jour découvrir sa sensibilité artistique, qu’il soit cadre citadin ou enfant et résidant dans les quartiers défavorisés. Concernant le détail du projet avec Emmaus, l’idée en cours de réalisation est de créer une équipe pour lancer un projet d’insertion fondé sur la fabrication de meubles en carton avec la participation de personnes sans domicile, des personnes migrantes, notamment des réfugiés, hébergés par des associations chargées d’insertion, en particulier. Emmaüs Solidarité à une une grande expérience de l’accueil des personnes à la rue. Je résumerai ma réponse en faisant valoir une évidence certaine: la culture est universelle et elle est l’amour du partage. Et à notre échelle, nous les artistes, nous avons le devoir de stimuler la création. La peinture n’est pas seulement une question d’ombres et de lumières mais aussi un outil puissant c’est à dire un outil capable de stimuler l’énergie créatrice. La culture dans le monde a également pour devoir de diffuser la culture en connectivité permanente avec la paix la tolérance et un monde sans frontières. Utopiques certes mais avec l’art essayons ! Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets ? Je ne peux à l’instant donner tout le détail, mais je peux vous dire que je continue de lancer des projets sur l’initiation de l’art à l’ensemble des acteurs de la société, en donnant la priorité à ceux qui en sont un peu 38 culturetoute.com 3.01.2017
Un conseil pour les artistes marocains ? Comment pourrais-je donner conseil à
des artistes marocains, ou d’une autre nationalité ? Ce que j’aimerais tout de
même dire aux artistes marocains c’est de continuer , de bien vouloir développer leurs énergies non seulement dans les expositions, mais aussi pour tous ceux qui en sont éloignés, … , et pourquoi ne pas créer un jour un conservatoire ou un espace pour les artistes dans chaque quartier ? Continuons aussi à travailler avec les enfants et allons ensemble les chercher s’il le faut pour développer leur sens artistique.
Que pensez-vous d’un webzine culturel au maroc comme culturetoute ? Je suis ravie que cela a enfin vu le jour. C’est une excellente initiative très appréciée par les artistes. C’est notre objectif à tous, que tout le monde ait accès à la culture et que celle-ci ne soit pas réservée uniquement à une élite ! © culturetoute.com 3.01.2017 culturetoute.com 39