Culturetoute206

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Numéro 206

Nouvelle ère de la muséologie au Maroc

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par Abdellatif BOUZoUBAA

www.culturetoute.com France • Liban • Maroc

RedOne prépare un projet avec Jack Lang

Coup d’envoi des Rencontres internationales de théâtre de Marrakech Cette semaine Beauté cachée une chronique de Laila boui idrissi

Cette semaine DISQUEs, une chronique de Mourad HAMAYET

TEDxElJadida Le 14 Janvier au Théâtre Afifi


2 culturetoute.com 6.01.2017


Le 14 Janvier 2017 au Théâtre Afifi d’El Jadida Après une première édition réussie sous le nom de TEDxDeauvilleBeach, TEDxElJadida revient le 14 Janvier 2017 au théâtre Afifi d’El Jadida avec 6 intervenants aussi passionnés les uns que les autres. Ainsi, cette nouvelle édition, sous le thème« Educated Fools »est un hommage à toutes ces personnes, qui fortes de leur grande culture, leur érudition et leur savoir, n’en demeurent pas moins d’une naïveté parfois déconcertante. Une nature leur ayant permis de façonner le monde d’aujourd’hui tel que nous le connaissons, parce qu’ils ont eu la candeur ou l’audace, de croire en leurs rêves, tandis que la société et leur entourage les prenaient pour des fous ,des déséquilibrés, privés de toute rationalité, bref des personas non grata. Pour en citer quelques-uns, c’est notamment le cas de Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix. C’est une jeune militante pakistanaise victime d’une tentative d’assassinat à 15 ans parce qu’elle a eu le courage de lutter pour l’éducation des femmes. Walt disney aujourd’hui et mondialement reconnu pour être un producteur, réalisateur, scénariste et animateur de dessins animés et inventeur du concept“ parc à thème ”Disneyland, Walt est une personne qui a raflé le record des Oscars remportés, a pourtant été renvoyé d’un journal réputé pour “manque de créativité.” Cette édition de TEDxElJadida invite, pour cette édition, des intervenants de milieux hétérogènes pour une expérience plus riche. Cet événement propose une large palette de speech scénarisés offrant une ambiance théâtrale et un savant mélange entre le stand up et le storytelling à l’américaine. L’objectif étant de propager de nouvelles idées et de rencontrer des personnalités déjà connues dans une vision plus intimiste et décontractée. Deux intervenants ont été à ce jour révélés et pas des moindres : Pr Jaafar Heikel qui est une personnalité à casquettes multiples dont celle de médecin épidémiologiste spécialiste en maladies infectieuses et santé publique, expert international en management sanitaire ,doyen de la Faculté des Sciences de la Santé et vice-recteur de l’Université Internationale de Casablanca. Ses travaux portent sur les enjeux de mondialisation et leurs impacts sur le développement socio-économique, sanitaire et humain. Aussi, l’autre invitée d’honneur est Mme Meryeme Bouzidi Laraki fondatrice et Présidente de l’association “Sourire de Reda,” est une femme de cœur et d’action qui a réussi à éveiller les consciences sur la délicate question du suicide des jeunes. Elle a notamment développé des ateliers de prévention dans les établissements scolaires et créé www.stopsilence.org, un centre d’écoute par ch@t destiné à soutenir les adolescents en souffrance. Plusieurs annonces inédites sont à prévoir via les réseaux sociaux et à travers d’autres communiqués. 6.01.2017 culturetoute.com 3


Le Musée YSL et politique culturelle. par Abdellatif BOUZOUBAA

Le futur musée Yves Saint Laurent à Marrakech, (ville dont l’artiste subit le tropisme irrésistible et où il retourna, tel l’héliotrope fasciné et aimanté par le soleil), constituera une nouvelle plate-forme culturelle susceptible d’attirer amateurs d’art et de mode. La portée du Maroc dans l’œuvre de cet artiste de génie est si prégnante qu’il était naturel d’y

construire un musée à partir des collections de la Fondation Pierre Berger. Ce nouveau joyau architectural, situé à proximité du Jardin Majorelle que le créateur de mode a, avec Pierre Bergé, sauvé d’une déliquescence certaine, et qui est devenu aujourd’hui, avec son musée berbère, un îlot de sérénité paradisiaque incontournable dans une ville de plus en plus trépidante. La conception du musée a été confiée au Studio KO, qui a conçu, d’ores et déjà, de nombreux projets au Maroc, en Europe et aux EtatsUnis. Ce chef d’œuvre à venir, d’une surface totale de 4 000 m2, comprendra un espace d’exposition permanente présentant l’œuvre d’Yves Saint Laurent en mettant l’accent sur le processus créatif et la gestation de l’œuvre, dans une scénographie novatrice de Christophe Martin, une salle d’exposition temporaire, un auditorium, une bibliothèque et un restaurant.


Le nouveau musée s’adresse autant aux passionnés d’art, qu’à un large public curieux de découvrir l’œuvre d’Yves Saint Laurent, artiste majeur dans l’histoire de l’art au XXème siècle. Interrogé sur le sort de la fondation qui perpétue la mémoire et la création d’Yves Saint Laurent, Pierre Berger, récemment décoré par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, affirme : « j’ai décidé de transformer les souvenirs en projets». C’est dire qu’un musée en même temps qu’il sauvegarde le patrimoine culturel d’une nation, sa mémoire et son identité, il porte en germe, les idées du futur. Un simple regard rétrospectif sur les civilisations anciennes nous apprend que l’art survit aux aléas du politique. Porté par un « souvenir », l’élan créateur se perpétue dans un « projet », notamment si l’on ne sacrifie pas à une nostalgie qui se contente de réifier le passé, sans édifier les fondements de l’avenir. Aujourd’hui, les expressions culturelles sont des rituels modernes qui apaisent les tensions sociales, conjurent les raideurs identitaires et promeuvent l’amitié entre les peuples. De même, nul n’ignore que la culture ne se mue en civilisation qu’après un long travail d’émondage qui élague les fioritures et met en lumière le génie propre d’une nation. En d’autres termes, si la culture est la chrysalide,

la civilisation, elle, c’est le papillon qui déploie ses ailes au soleil. Sauvegarder le passé n’est pas une mince affaire, à plus forte raison si l’on sait que les retombées politiques et économiques ne sont envisageables qu’à moyen ou long terme. Dans ce sens, le Musée stricto sensu « est une institution permanente, à but non lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, communique et expose, à des fins de recherche, d’éducation ou d’agrément, des témoins matériels de l’activité humaine et de l’environnement ». Cette définition que l’on doit à International Council of Museums, en dit long sur la place que doivent occuper les musées dans la politique culturelle d’un pays déterminé. L’initiative de la Fondation Pierre Berger, célèbre par la création de ce musée, le dialogue et le métissage fécond des cultures, à l’heure où malheureusement, les esprits chagrins se vautrent dans les cachots exigus d’une identité chimérique et appellent de tous leur vœux le clash des civilisations. En tant que telle, cette initiative est autant le signe que l’art est salutaire, parce qu’il ouvre des horizons insoupçonnés de dialogue culturel, qu’un pied de nez magistral aux zélateurs du repli identitaire. Chapeau bas Monsieur Pierre Berger. ©culturetoute.com


CAFE LITTERAIRE du ROTARY CORNICHE avec Rachid KHALESS Lejeudi12Janvier2017,leRotaryCasaCorniche organisera une rencontre littéraire autour de la belle histoire d’amour : «ABSOLUT HOB «, de l’écrivain et poéte Rachid KHALESS. Cette rencontre, qui se déroulera au Golden Tulipe Farah de Casablanca, sera rehaussé par la présence de plusieurs personnalités telles que, l’écrivain marocain Mounir SERHANI, le talentueux Najib ABDELHAK, l’ex gloire des stades Aziz BOUDERBALA, l’écrivain Habib MAZINI, l’éditeur Philippe Broc, l’homme de culture derrière les micros Adib MECHRAFI … etc. Cette rencontre-débat, sera animé conjointement par l’animateur culturel au sein du Club ROTARY CORNICHE khalid M’HAMMEDI et l’écrivain poète Habib MAZINI. Elle sera aussi l’occasion de mettre en avant les valeurs universelles du Rotary. Humanisme, le don de soi, le travail pour la communauté, le partage, la défense des causes humaines et sociales qui sont au cœur des préoccupations du Rotary. Cette philosophie de vie qui part de l’homme pour servir tous les hommes et leur donner plus de confiance dans l’avenir de l’humanité. Dr Othman TAZI , président du Rotary Casa Corniche évoque à juste titre l’engagement du Rotary pour les arts et la culture, dans ce même souci de partager le savoir, de créer des ponts entre les créateurs et leurs environnements. C’est dans ce sens, que le Rotary Casa Corniche fait de ces rencontres littéraire un nouveau rendez vous désormais mensuel incontournable dans son planning.


Numéro 206 du 6 janvier 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com

SOMMAIRE

actu 14 Musique, RedOne prépare un projet avec Jack Lang 14 Théâtre, Coup d’envoi des Rencontres internationales de théâtre de Marrakech

en une 08 Patrimoine, Nouvelle ère de la muséologie au Maroc par Abdellatif bouzoubaa

08

#culturetoute

12 Musique, Cette semaine DISQUEs, une chronique de Mourad HAMAYET 10 Cinéma, Beauté cachée une chronique de Laila boui idrissi

magazine 16 Cinéma, L’adaptation de “Spirou et Fantasio” tournée au Maroc 18 Cinéma, Jackie Chan en tournage au Maroc

22 18

20 Evenement, La Galerie Shart de Casa fête ses dix ans ! 22 Chorégraphie, Kawtar kel directrice artistique et chorégraphe, interview exclusive 26 Joaillerie, une perle de la joaillerie, Rhita BENJELLOUN, interview exclusive avec Nadia JACQUOT 6.01.2017 culturetoute.com 7


la nouvelle ère de la muséologie au Maroc par Abdellatif BOUZOUBAA

La mémoire des nations, ne peut être mise à l’abri du temps qui l’érode irrémédiablement, que par un effort de conservation qui tient à la fois de l’art et de la science. La muséologie, discipline encore balbutiante, il y a quelques années au Maroc, prend avec de Mehdi Qotbi, un nouvel essor. Juste à temps, devrions-nous dire, car notre patrimoine était en agonie. Depuis qu’il a été nommé Président de la Fondation Nationale des Musées au Maroc, il a accompli un grand travail de

refonte de la culture des musées. Parce que, notre devenir est inscrit dans notre passé, il était nécessaire de voir et revoir d’où nous venons. Nous sommes sommés par la nature de notre époque traversée par des soubresauts inexorables, de choisir entre une amnésie délétère qui ronge nos racines, et une mémoire salutaire qui recèle les semences de notre avenir. La conception de la muséologie de Mehdi Qotbi conjugue présent, passé et avenir en artiste qu’il est, sans souci des bornes et innove, parce que, dit-il, « si l’on n’évolue pas, on meurt » Un tour dans les musées marocains montre désormais, que même si nous sommes une civilisation multiséculaire, nourrie par les affluents de nombreuses cultures, on doit encore nous frayer un chemin vers plus de créativité. Qu’il s’agisse du Musée Archéologique de Tétouan, du Musée archéologique de Rabat, ou encore le Musée de la Kasbah de Tanger, et last but not least, le Musée Mohammed VI d’art

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moderne et contemporain, pour ne citer que quelques uns, la démarche de Mehdi Qotbi consiste à démocratiser la culture sur un plan, et sur l’autre, elle régénère notre patrimoine commun.

En réalité, c’est plus, la durée que nous découvrons dans la contemplation de l’art. Car elle génère une effervescence émotionnelle au contact de ce qui passe, et surtout, de ce qui dure.

Mieux encore, interviewé récemment sur luxe radio, Mehdi Qotbi pointait la nécessité de professionnaliser la muséologie. En créant, en collaboration avec l’Université Mohammed V de Rabat, un Master de Muséologie, il a insufflé un nouvel élan à la compréhension de notre patrimoine commun.

D’un intervalle de temps à un autre, d’un siècle à un autre, ce qui nous est donné à voir, c’est comment les civilisations s’interpénètrent comme des vases communicants et résonnent en harmonie, sans solution de continuité.

En ce sens, le Président de la FFNM, est un passeur culturel, dont l’ambition est de nous faire voyager à travers les siècles, et en même temps, de sauver l’art et la culture, du gouffre inéluctable du temps qui ravage tout sur son passage. De fait, rien ne vaut un musée pour faire l’expérience du passage du temps. On peut explorer la scénographie d’un musée et nous perdre pour mieux nous retrouver dans les méandres des siècles. La traversée du temps se déploie sous nos yeux, avec ses risques, ses périls, et ses moments de génie créatif. Ainsi seulement, les heures, les jours, les mois, les ans et les siècles ne s’grènent pas dans une cacophonie de notes éclatées. Les œuvres exposées nous mettent en harmonie avec notre passé, notre présent et notre avenir en conférant du sens à notre héritage culturel.

« La durée vraie et pure » selon l’expression de Bergson, permet à la conscience de se déployer pleinement, soit dans l’acte créateur, la sereine introspection, ou dans la contemplation des œuvres d’art. Lorsque l’on franchit les portes d’un musée, ce n’est pas le temps objectif que nous rencontrons. Ce temps qui nous déprend de nous-mêmes, sous prétexte que le cadran de la montre et le calendrier, avec leur précision mathématique, mesurent froidement et indépendamment de nous. Ce que nous rencontrons dans un musée, c’est la véritable durée. Parce que les arts interpellent notre interprétation, ils nous apprennent à reconnaître nos traits et à nous mirer, sans narcissisme, dans un temps qui est à la fois, mémoire et vision. ©culturetoute.com 6.01.2017 culturetoute.com 9


chronique cinéma de Laila BOUI IDRISSi

Beauté Cachée

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eauté Cachée est un film qui porte bien son nom ! Sous ses allures de film Américain lambda se cache un scénario plutôt travaillé et une brochette de très bons acteurs. Suite à une terrible tragédie, un publicitaire newyorkais à la réussite exemplaire sombre dans la dépression. Ses collègues échafaudent alors un plan radical pour l’obliger à affronter sa souffrance de manière inattendue.On retrouve Will Smith dans un rôle totalement différent et c’est une réussite! On plaint souvent la sur-présence de Will Smith à l’écran, ici c’est très bien dosé et le jeu d’acteur est génial. Ce film est un conte de Noël ou l’on

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y trouve une l’histoire de vie, de magie, de philosophie, de tendresse, et d’humour, tout y est joliment mixé, orchestré par des acteurs émouvants et attachants, et un will Smith comme on ne l’a jamais vu. L’histoire quant à elle est très romancée, belle et métaphorique. Ce film nous fait réfléchir, nous émeut, nous surprends À voir absolument, seul, avec vos amis ou même en famille, ce film ne vous décevra pas. De loin les meilleurs film avec Will Smith, qui se bonifient de plus en plus! Un ou deux oscars pour ce film, ne sont pas à exclure. Sortez vos mouchoirs ! © culturetoute.com


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par Mourad HAMAYET Un incident de manipulation a fait que le 33 tours du contrebassiste Charlie Mingus, s’est rayé au point paroxystique de ‘’la réunion de prière de la nuit du mercredi’’ : ‘’Wednesday night prayer meeting’’… Oh, une rayure légère et à la limite peu dérangeante, mais j’avais peur, à chaque fois, que le précieux saphir ne dérapât sur la galette de vinyle et ne s’en fût brouter l’étiquette centrale de papier. Je m’ingéniai à régler le contrepoids pour que le soc sautât le plus légèrement possible le micro sillon sans provoquer de désagrément sonore. J’ai toujours apporté à mes disques un soin équivalent à celui apporté à mes livres. La preuve, ils sont toujours tous là, certains vieux d’un demi-siècle, dûment numérotés, rangés par ordre alphabétique, dormant debout comme de bons chevaux dans un haras militaire, en l’occurrence une armoire protégée de la lumière et de l’humidité. Je viens d’acheter mon ixième tournedisques et les soirs où je suis sage et ai la volonté de m’éloigner de cette fille ô combien publique et facile qu’est la télévision, je mets en route ma platine et m’offre un récital de Charlie Mingus, de Léo Ferré, de Coleman Hawkins ou de Mouloudji, de Fletcher Henderson ou d’Yves Montand… La dernière dégustation fut une soirée animée par Fats Waller et Barbara… Ma passion pour les disques ? Elle a été provoquée par mon frère aîné : il 12 culturetoute.com 6.01.2017

poursuivait ses études en France et, à l’occasion d’un de ses retours à la maison, il m’offrit un coffret fabuleux des Editions Pierre Seghers, collection « Poètes d’aujourd’hui », qui contenait des extraits de poèmes de Paul Valéry dits par Jean Vilar, 1912 et 1971, homme de théâtre et de cinéma, metteur en scène et directeur. La présentation, le contenant et le contenu me tétanisèrent de bonheur. Ce fut la première pièce de ma collection, l’une des plus précieuses aussi à ce jour… Impossible que cesse en moi l’écho de la belle voix grave de Jean Vilar, déclamant ‘’Le Cimetière Marin’’ : …‘’O récompense après une pensée Qu’un long regard sur le calme des dieux!’’ ... Ma passion pour le Jazz ? Un peu plus tard, par un bel après-midi estival, entre deux séquences de sieste, à radio allumée, j’entendis une musique de jazz qui me transporta. Du rythm and blues et du meilleur… Je notais soigneusement l’auteurinterprète – Earl Bostick- et le titre : Velvet Sunset… J’acquis tout ce que je pus trouver de ce gigantesque maestro du saxophone et de quelques-uns de ses disciples : le percussionniste Art Blakey, un des pères du be-bop, Benny Golson, saxo-ténor de génie qui s’illustra dans le genre hard-bop, le percussionniste Zuttty Singleton, et surtout, surtout le génial saxophoniste John Coltrane que seul dépasse en génie


l’inoubliable Charlie Parker.

totale…

Ce dernier succéda à Earl Bostick dans mon firmament. Avec Louis Armstrong et Duke Ellington, il compte parmi les musiciens les plus importants et influents de l’histoire du jazz. Evidemment j’enchainai mes approvisionnements avec ces deux monstres sacrés et toutes leurs déclinaisons …

…’’Oh, my man, I love him so He’ll never know All my life is just despair But I don’t care When he takes me in his arms The world is bright All right’’… ‘’La vie en rose’’ version désespérée… Je raflais tous ses disques… J’eus un second choc de ma rencontre avec Billie Holiday : l’écoute de son enregistrement avec Lester Young qui la surnomma Lady Day, et qu’elle appelait affectueusement Prez. Quelle complicité ! Quel respect ! Quelle entente ! Il y en eu un troisième : sa rencontre avec Ella Fitzgerald. La voix la plus pauvre qui ne couvrait qu’une modeste octave et quelque, celle de Billie, et la voix la plus riche, qui elle, en couvrait plus de 3, celle d’Ella… Mais toutes deux également géantes !... Billie me présenta ses inspiratrices et ses disciples, pêle-mêle, Bessie Smith, Diana Ross, Nina Simone, Esther Philips, Macy Gray, Amie Winehouse et tant d’autres. Je reconnus leur génie et bien évidemment je grandes provisions de leurs enregistrements … … Bon ! Voulez-vous que je sois franc ? Lorsqu’un discophile se met à parler de sa passion, je vous conseille en toute amitié de l’arrêter, car sinon, de lui-même, il ne s’arrêtera jamais. Mais là, j’ai mal de n’avoir pu parler de ma grande musique, de mes chanteurs, des grands orchestres, de Brassens, de Klemperer, de Brel, de Karajan, de Najat Saghira, de Reggiani, de Chet Baker, de Mohamed Abdul Waheb, de Gerry Mulligan, de Claude Nougaro, de Miles Davis, de Joaquim Rodrigo, de Major Holley, de, de, de quelques centaines d’autres qui constituent mon peuple. Une autre fois, peut-être ?

Dès l’âge adulte, je pris l’habitude d’acheter de nouveaux disques à une fréquence régulière et cet achat était un des temps forts de mes plaisirs mensuels. Peu à peu les disquaires de mon biotope disparurent et là également, comme pour les livres, il me fallut m’organiser pour faire mes acquisitions à l’étranger. Mais je fus contraint de cesser cette pratique le jour où l’on me rapporta un ‘’33 tours’’ à la surface fortement rayée. Je devins donc le seul habilité à procéder à ces achats. Je ne puis compter le nombre de fois où l’on me pria de ne pas sortir les vinyles de leurs pochettes –rendant impossible ma vérification de l’état de la galette- et où je m’en fus fort mécontent et en claquant la porte. A Barcelone, chez un disquaire des Ramblas, j’en arrivai même aux mains avec l’ostrogoth converti en homme de l’art qui osa mettre en doute la qualité de mon éducation, lorsque je sortis un disque de sa pochette pour en inspecter l’état. Autre rencontre de fortune de ma vie de discophile : Affalé dans un sofa face à la mer, dans un de mes nids d’amour de la côte océane, je prenais congé du soleil à son coucher. Tout à coup j’entendis s’échapper de mon poste-radio Zenith acheté une fortune mais qui me permettait de capter les stations-radios du monde entier, une voix inouïe, éraillée, une voix de petite fille apeurée ou fatiguée, mais pétrie de sensualité à l’indécence : Billie Holiday ! Ce fut l’un des plus grands chocs artistiques de ma vie ! Mais avec lequel de ses organes chantait-elle donc, me demandais-je, impudique ? C’était l’extase

PS : Je ne prête jamais mes disques… ©culturetoute.com 6.01.2017 culturetoute.com 13


la revue de presse #du vendredi 6 janvier 2017 RedOne prépare un projet avec Jack Lang De passage au Maroc, Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA), a rencontré l’artiste et producteur marocain RedOne, connu pour avoir produit quelquesuns des plus gros tubes de stars internationales dont Lady Gaga, Akon, Jennifer Lopez, Mika, Enrique Iglesias, Shakira, Michael Jackson, Justin Bieber, Pitbull, ou encore Khaled. L’ancien ministre français de la Culture a... © libe.ma Le 6 janvier 2017

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Coup d’envoi des Rencontres internationales de théâtre de Marrakech

La 9ème édition des Rencontres internationales de théâtre de Marrakech (RITM) «MaRuekech» s’est ouverte, mardi au Théâtre Royal à Marrakech. La cérémonie d’ouverture de cette manifestation, initiée par la troupe Théâtre Académa, a été marquée par la présentation de la pièce «Volver» (revenir) de la troupe italienne Centro Studi Teatro Urbano, en plus de prestations musicales et une lecture... © libe.ma Le 6 janvier 2017


16 000 RECRUTEURS

140 000 ETUDIANTS

22 000

OFFRES DE STAGE

/stagiaires.ma

@StagiairesMA

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L’adaptation de “Spirou et Fantasio” tournée au Maroc

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prés « Astérix», «Lucky Luke», «L’élève Ducobu», ou encore «Boule et Bill», une autre bande dessinée de l’école franco-belge, et pas des moindres, va bientôt être adaptée au cinéma et sera tournée, en partie, au Maroc. Il s’agit «des aventures de Spirou et Fantasio» du réalisateur français Alexandre Coffre. Quant au tournage, il devra être entamé le 16 janvier courant dans plusieurs villes, dont notamment Marrakech, Ouarzazate, Tafilalet, Merzouga, Errachidia, Erfoud et Zagora. Le film connaît la participation de plusieurs noms du cinéma français, dont Thomas Solivères, Alex Lutz, Ramzy Bédia, Christian Clavier et Géraldine Nakache. «Spirou, un jeune homme déguisé en groom qui rencontre Fantasio, un journaliste frustré. Cela se fait avec éclats dans un grand hôtel et c’est peu dire qu’ils ne

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s’apprécient pas. Mais lorsque Champignac, un chercheur fou de champignons, est kidnappé par Zorglub et ses hommes, Spirou et Fantasio vont devoir faire équipe pour le retrouver, aidés par Seccotine, une jeune femme reporter rivale de Fantasio, et de Spip, un écureuil espiègle», lit-on dans le synopsis du film. «C’est alors que commence une aventure rocambolesque, allant de l’Europe à l’Afrique du Nord, faite de péripéties, de courses-poursuites et de zorglondes. Grâce à ce périple complètement fou, Spirou et Fantasio apprennent à se connaître, à s’apprécier et à s’aider… jusqu’à devenir un vrai duo de héros qui va devoir affronter Zorglub pour sauver Champignac, Seccotine… et tout le reste de l’humanité», ajoutet-on. © libe.ma


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Jackie Chan en tournage au Maroc

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i le maroc produit seulement une vingtaine de films par an, le pays reste une destination privilégiée pour le cinéma international et surtout quand il s’agit de tourner un film où la scène se déroule dans un pays du Moyen-Orient. Une nouvelle star du grand écran va ainsi se rendre au Maroc pour le tournage de scènes de son nouveau film. Il s’agit de Jackie Chan qui devrait arriver au Royaume cette semaine, selon le site «Challenge» qui cite des sources proches de l’acteur. Le mystère plane encore quant à l’endroit où les scènes du film seront tournées. Rappelons, par ailleurs, que l’Académie des Oscars avait remis un prix d’honneur à Jackie Chan, à Los Angeles, en novembre dernier. Cette récompense, qui fait l’objet d’une cérémonie à part entière indépendante de celle

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organisée chaque année au mois de février, honore des acteurs et actrices pour l’ensemble de leur carrière, ainsi que pour leur contribution à l’industrie du cinéma. Une récompense symboliquement importante et porteuse de sens quand on sait que le tout premier a été décerné à Charlie Chaplin, en 1929, “pour sa polyvalence et son génie à jouer, écrire, mettre en scène et produire Le Cirque“. Les Oscars ont souhaité saluer la filmographie de Jackie Chan, longue de 200 films, en tant qu’acteur mais aussi réalisateur. Lors de son discours de remerciements, il a affirmé sa fierté d’être chinois, et ajouté que recevoir une telle distinction était “un rêve” pour lui, qui se réalisait enfin. © libe.ma


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La Galerie Shart de Casa fĂŞte ses dix ans !

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Une interview de ilham mirnezami

Interview exclusive

Kawtar kel directrice artistique et chorégraphe Kawtar Kel, d’où venez-vous? Je suis née à Montbéliard, en Franche Comté. Je suis la quatrième d’une fratrie de cinq enfants. Mes parents sont d’origine marocaine. Ma mère a aussi des origines égyptiennes. J’ai grandi dans le mouvement, la danse, la musique. Avec mes frères et sœurs, nous montions des « mini-spectacles », avec du jeu, de la comédie, du chant, de la danse… (rires) J’étais fascinée par la danse ! C’est le métier que j’exerce depuis plus de 15 ans. Je suis danseuse et comédienne. J’ai commencé par la danse africaine, pendant l’enfance. J’ai continué avec le Hip-Hop, lorsque j’étais adolescente. J’ai passé mon approfondissement et perfectionnement danse à 17 ans afin de pouvoir donner des cours dans différentes structures (MPT, MJC, Ecoles de danse, Associations, etc.), en Franche-Comté, en Suisse et en Alsace. Avec un groupe d’amis danseurs, nous avons monté la compagnie ART DE SENS, pour la promotion des activités dansées, à travers des créations de danse Hip-Hop, ainsi que des Battles (concours de danse), un peu partout en France. Je me suis, par la suite, formée à une nouvelle discipline (plus douce et très pointilleuse) : la danse indienne. Je me suis formée en France, à Paris au sein de la Compagnie de danse DANSEZ MASALA. Je crois que c’était un rêve de petite fille : j’ai grandi avec les films Bollywood et le souvenir de toutes ces couleurs, gestes, musiques, qui mettent le sourire aux lèvres… Même si je ne comprenais rien ! (rires) J’ai ensuite pris un congé pour me former en Inde– à New Delhi. J’ai continué la danse et j’ai tourné dans plusieurs films, clips Bollywood, en tant que danseuse et actrice, à mon retour en France. Aujourd’hui, je suis la directrice artistique et la chorégraphe de la compagnie Chorésophes qui regroupe une trentaine d’artistes, principalement danseurs, comédiens et musiciens.

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À travers votre compagnie Chorésophes, vous mettez souvent en lumière, dans vos créations, la diversité culturelle. Quel est votre objectif à travers ce langage universel qu’est la danse ? Vous savez, je ne pense pas qu’il y ait un objectif particulier. Je suis incapable de faire autrement. Au-delà de la diversité culturelle, la danse, comme vous l’avez si bien mentionné, est un langage universel. De tous temps, la danse a été source d’échange et d’expression. Elle est une « raison ». Une raison dans la célébration, dans le deuil aussi. Une raison dans la joie, dans l’affirmation de l’individualité et de la prouesse physique. Nous tentons de donner une forme, créer un effet abstrait, susciter une réaction. Afin que l’interprétation donne vie à une histoire… À notre histoire ! ChoréSophes se veut être une forme d’hommage à cet « Art Vivant ». Avec respect des techniques, des codes, des courants que nous abordons à travers nos différentes créations, nos différents échanges, ChoréSophes s’impose le défi d’y apporter une énergie nouvelle, un angle de vue toujours plus étendu, régénéré. Nous avons conscience que, bien plus que du divertissement, les écritures chorégraphiques retranscrivent des rituels culturels, sociaux, spirituels voire religieux, de leur cellule souche. Chaque fois qu’il a été question de me reconnaître dans un courant, un style de danse bien précis, je me suis demandée : que sais-je faire ? Qu’aimeraisje savoir-faire ? Il y a un monde entre les deux ! Je n’ai jamais su me (re)connaître dans une danse. J’ai donc trouvé cette réponse : « je suis danseuse en essai ». C’est cette philosophie que nous tentons d’appliquer au sein de ChoréSophes.


“Plus que d’envie, je parlerais de désir de créer au Maroc. Le premier souffle créatif et artistique, c’est dans ce beau pays, à Taza précisément, que je l’ai trouvé… Alors, oui, bien sûr que j’y retournerais pour continuer de créer, pour transmettre et me nourrir également ! ”

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Il y a une citation du danseur & poète soufi – Abdeslam Michel RAJI –que j’aime particulièrement et qui m’a beaucoup inspirée, aidée à mieux comprendre le « comment danser ? » : Chorésophe, parce qu’il a renoué avec la Sagesse de la Danse ; celle qui lui a donné les clés d’un langage universel où la Danse est davantage qu’un Corps qui bouge : elle est le souffle incarné du Mouvement de l’Univers. Jusqu’où va le spectrum du rapport entre l’humain et l’acte de création avec les artistes avec lesquels vous travaillez, je pense particulièrement à votre dernière création Derviche Mon Amour ? Dans l’acte de création, il y a une donnée qui me semble être centrale, bien que parfois vaporeuse ou pas toujours dans le domaine de la logique. Cette donnée c’est l’imaginaire. Comment à partir d’une idée, un sujet, il est possible de rendre forme, de matérialiser ce qui est, à la base qu’un mélange de connaissances, de souvenirs et de rêves éveillés. L’acte de création peut être frustrant, bien qu’existant et nourricier, à la fois. C’est le propre de la condition humaine : la frustration est la mère du désir, je pense. Il est aussi très important de cultiver, faire appel à son enfant intérieur, qui est un être hautement créatif (rires) ! C’est ce qui s’est passé pour la conception de « Derviche mon Amour ». J’ai fait beaucoup « d’allers et retours » avec moi-même, pour retranscrire le plus justement possible ce que j’avais compris de cette histoire entre notre Saint Rûmi et son Maître Shams de Tabriz. Entre ce que je perçois de cette rencontre et la réalité de l’histoire de ces deux grands mystiques de 13ème siècle, vous voyez il y a déjà un monde… L’idée n’est d’ailleurs pas de retranscrire au détail près ce qui a pu se passer entre eux et comment, de cette rencontre, ces deux hommes ont connu l’Amour inconditionnel et inconditionné, inscrit dans un processus de transformation. Et c’est ici que l’imaginaire intervient. Quant aux artistes interprètes, je ne me suis pas posée la question longtemps. Dès le départ, lorsque je pensais à Shams, c’est Thomas Laubacher (comédien) qui m’apparaissait ! J’ai toujours vu Shams comme un homme précis, dans son axe, avec un côté cynique et une profondeur dans le regard et dans la voix. Pour avoir eu l’honneur de jouer aux côtés de Thomas Laubacher, tous les soirs pendant plus d’une année, c’est tout à fait ce que j’ai pu voir en lui : il vous questionne, sans même vous parler ! Le challenge pour Thomas était de partir de l’existant, d’une personne de l’histoire. Le processus a été inversé concernant Salem Sobihi, qui a incarné Rûmi. Salem est un danseur,

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un technicien de la danse, depuis son plus jeune âge. Le défi pour Salem a été de tordre sa technique, d’aller vers l’inconnu, tout en se dépouillant de ce sur quoi il s’est construit, depuis une vingtaine d’année. Il fallait qu’il désapprenne. Pas évident comme challenge ! Cela a été un processus de transformation pour chacun d’entre nous. Vous êtes diplômée en art-thérapie. Pouvez-vous nous présenter cette pratique et expliquer le lien étroit avec votre métier de chorégraphe ? Oui, je suis praticienne de la relation d’aide, par la médiation artistique : Art & Danse-Thérapie. L’Art-Thérapie une technique de soin, une thérapie de DETOUR qui utilise le PROCESSUS CREATIF du participant, à l’aide de médiateurs artistiques. C’est le trait d’union qui est très important entre l’art et la thérapie ! Dans la créativité, il y a une notion de jeu, de plaisir de transformer et de créer. Dans cette notion de jeu, il y a un relâchement quant à l’objectif de résultat et il n’y a donc pas besoin d’être danseur pour danser, ou peintre pour peindre, etc… L’atelier d’art-thérapie est un espace de liberté : un espace de JEU et de « JE ». Dans le jeu, la psyché accepte plus facilement d’abandonner ses défenses, pour qu’un autre dialogue émerge. Un dialogue plus authentique avec soi-même. Ça peut être à travers la danse, la peinture, le collage, l’écriture, le théâtre, etc… auxquels va venir s’associer un accompagnement souple, soutenant et plus ou moins actif, selon les besoins et les demandes des personnes accompagnées, souvent autour d’une thématique-clef. Les différentes formes d’expression en art-thérapie s’appellent les MÉDIATEURS ARTISTIQUES, parce qu’ils ont la fonction de relier le participant créatif avec luimême et l’œuvre qu’il a réalisé. L’art propose un autre langage, avec des « mots-mouvements », des « mots-matières », des « mots-couleurs », des mots accessibles à tous, moins figés, plus adaptables, moins « dangereux ». Ces mots se rassemblent, se lient, s’associent pour créer une histoire, pour délimiter et définir des formes créatives : des représentations symboliques. Vos origines marocaines vous ont-elles déjà insufflées l’envie d’y retourner spécialement pour créer ? Plus que d’envie, je parlerais de désir de créer au Maroc (sourire) ! Pour la petite histoire, lorsque j’étais enfant et que j’allais au Maroc pour les vacances, mon oncle me prenait sous son aile et me faisait regarder tous les films Bollywood, en


version originale. Il me demandait de mémoriser les mouvements, les attitudes, les chansons. Il voulait absolument que j’apprenne à danser. Il faisait la même chose avec mes frères, mes sœurs, mes cousins et mes cousines. Il montait des concours de danse, avec des prix à la clé… Les prix étaient souvent des photos des acteurs Bollywood, dont mon oncle était fan (éclats de rire). Il l’est toujours d’ailleurs ! C’est au Maroc et à travers le grand enfant que mon oncle est resté, que j’ai continué sur la voie de la danse (sourire). Le premier souffle créatif et artistique, c’est dans ce beau pays, à Taza précisément, que je l’ai trouvé… Alors, oui, bien sûr que j’y retournerais pour continuer de créer, pour transmettre et me nourrir également ! Que pensez-vous à ce titre de la culture au Maroc ? L’emplacement géographique du Maroc fait de lui un pays multiculturel, à travers une diversité de sa population berbère, africaine, musulmane, andalouse, entre autres… L’artisanat marocain est connu et très présent en Occident ! Il inspire et est souvent revisité, emprunté pour des objets de grande utilité ! C’est une des plus importantes cultures au Maroc. J’ai également été très touchée, en tant qu’artiste de voir que sa Majesté Mohammed VI œuvrait pour la promotion des activités culturelles et artistiques, notamment à travers de nombreux Festivals de World Music, d’arts populaires, de Gnaouas, de Musiques Sacrées, de symphonies de désert ; pour ne citer que ceux-ci… Sans parler de l’art contemporain, qui est en plein essor, grâce à des institutions qui participent à sa diffusion et à la promotion d’artistes marocains de talent. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futurs projets ? Mes projets futurs sont rythmés par des rencontres… Des belles rencontres ! J’ai eu le

privilège de rencontrer et de cheminer avec de belles âmes, autour de l’art, de la spiritualité, de la connaissance du grand Soi. Je pense particulièrement au DERVISH PROJECT, un collectif d’artistes de tout horizon, de différentes cultures, autour de la spiritualité, et plus précisément autour de la Sagesse et des enseignements de Rûmi. Décidément, mes rencontres me ramènent souvent à lui et surtout à Dieu. La Voie de l’Amour… Le lancement de la première édition du Dervish Project s’est fait les 17 et 18 décembre derniers, au Centre Culturel Algérien, dans le cadre de Noces de Rûmi, fêtées partout dans le monde ! J’ai le privilège d’être la chorégraphe et de remonter sur les planches en tant que danseuse. Un projet pensé et crée par deux personnes extraordinaires Théophile de Wallensbourg & Carole Latifa Ameer, sous l’œil bienveillant et la sagesse du directeur de la Maison Soufie à Paris, Abd El Hafid Benchouk ! En parallèle, je continue mon voyage, en mouvement, au cœur d’EQUATIONS NOMADES et aux côtés de trois virtuoses de la musique du monde et de la musique classique : Mathias Duplessy, Prabhu Edouard et Jérémy Jouve ! Concernant les projets de la Compagnie ChoréSophes, nous sommes heureux de reprendre « Derviche mon Amour », au Maroc en avril 2017. En parallèle, je suis sur l’écriture de mon prochain spectacle. Une création qui abordera le Féminin Sacré. Oui, le féminin… Sacré ! Entendonsnous bien, cette création n’abordera pas la femme ou le féminisme. De toute façon, je ne le suis pas pour deux sous (rires)

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une perle de la joaillerie Interview exclusive avec Rhita Benjelloun, par Nadia JACQUOT Rhita Benjelloun a tout d’une grande. Sa marque Rhita Création sera sans aucun doute au même rang que les grands noms de la joaillerie. Pourtant, elle ne fait pas dans le bling-bling. Elle aime la discrétion, la subtilité et la légèreté. Ces qualités font partie de sa personnalité et se ressentent dans chacun des bijoux qu’elle conçoit. Le « less is more » est la tendance de demain. Rhita l’a bien compris et maîtrise ce concept à la perfection.

Parlez-nous de vous en tant qu’artiste ? Je ne me considère pas vraiment comme artiste mais plutôt comme artisane. Je suis architecte praticienne et ai toujours été attirée par la joaillerie. Ma première collection était de l’enfilage, cela ne fait qu’un an que je m’intéresse et manipule l’argent et le vermeil (argent trempé or) : des matières plus nobles pour accompagner les pierres semi-précieuses qui sont au centre de mon travail. C’est d’ailleurs ce 26 culturetoute.com 6.01.2017

qui m’intéresse le plus, mettre en avant et en valeur la pierre, de la manière la plus simple et respectueuse. Pour cela, je suis actuellement une formation en gemmologie, c’est fou tout ce qu’il y a à savoir sur les pierres d’un point de vue purement scientifique, et si on rajoute à cela la dimension énergétique, c’est un réel univers sans limites. Si je devais résumer mon idéal, ce serait de tendre vers le « less is more », tout en combinant le mieux possible l’univers de la lithothérapie, la technique, et l’esthétisme.


“L’architecture en tant que discipline m’inspire et m’aide également beaucoup dans le design de bijoux. ”

Qui et quoi vous donne de l’inspiration ? Dans mon travail, la pierre en elle même constitue une source d’inspiration. C’est le plus souvent la forme, la couleur, les reflets, la vibration et la matière de la pierre qui me dicte mon travail. L’architecture en tant que discipline

m’inspire et m’aide également beaucoup dans le design de bijoux. A plus petite échelle, c’est un peu le même procédé, avec peut-être comme avantage pour le design de bijoux le fait de voir apparaître le fruit de son travail un peu plus rapidement. Comment se passe votre 6.01.2017 culturetoute.com 27


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collaboration avec Kouzina ? Comment est née la rencontre ? La collaboration avec Kouzina est une collaboration pleine d’amour et de joie. Non vraiment, je suis ravie d’avoir pu faire partie de cette aventure. J’ai rencontré plein de jeunes artistes géniaux, passionnés et passionnants, et je pense que ce n’est que le début d’une belle aventure qui aura commencé par une rencontre lors d’un festival avec une des membres fondatrices : Soukaina Hachem. Parle nous de vos projets pour 2017 ? J’ai un nombre incalculable de projets qui me viennent en tête par jour. Ils sont tellement nombreux que je me souviens que de la moitié des projets à la fin de la journée. Un de mes projets serait donc de canaliser mon énergie sur 1 ou 2 projets :) Sinon voyager pour dénicher de nouvelles pierres en Asie ou en Afrique de l’Ouest, et faire plus souvent la cuisine. Qu’est-ce que la Culture selon Rhita ? Qu’est-ce qui fait partie de votre culture ? Je pense que la Culture est quelque chose que l’on partage avec une ou plusieurs personnes. Une chose empreinte de codes et de symboles, d’histoire et de souvenirs. Ma culture à moi comme beaucoup, est un mélange de mon éducation, de mes voyages et mes rencontres. © culturetoute.com 6.01.2017 culturetoute.com 29



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