Culturetoute220

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sur Numéro 220

“le bout des doigts”, www.culturetoute.com France • Liban • Maroc

Chronique de Mourad HAMAYET

L’approche paysagère pour une sylviculture urbaine Chronique de idriss Saadani

s’abonner

Tout a une fin, sauf la banane qui en a deux. Mourad HAMAYET

ART

Inauguration à Rabat de la première Galerie d’art de la Banque populaire

Culture

Le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations, une icône de la civilisation marocaine à Coquimbo


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L’approche paysagère pour une sylviculture urbaine par Idriss Saadani, Paysagiste Consultant

A

u Maroc, les palmiers sont sacrés dans la culture populaire. Tantôt par superstition, tantôt sans raison définie, bien que tous les palmiers ne soient pas à fruits comestibles, ou alors, s’ils sont dattiers, ils ne sont pas plantés à la bonne latitude pour fructifier, et pourtant. ....ils demeurent sacrés (le thème de cette sacralité sera développé lors d’une prochaine occasion.....du coup, quand nous en rencontrons «en fin de carrière ou de spectacle « sur des chantiers (sur la photo : le chantier de la gare ONCF de Rabat-Ville Janvier 2017), il est clair que le destin projeté de ces sujets sera une vente (aux enchères ou directe) à des pépinières, alors que les résineux ou les feuillus auront pour sors..... le bûcher ! La question que nous posons : à quand une approche raisonnée d’exploitation de type sylvicole

en milieu urbain : ces résineux et feuillus ayant une durée de vie «paysagère» connue et donc limitée dans le temps. En outre, les bois varient d’une espèce à une autre. Du coup, l’approche paysagère peut ménager le besoin esthétique projeté avec les objectifs d’exploitation par essences d’arbres et donc par types de besoins en qualité de bois : ébénisterie, menuiserie, chauffe, cellulose,... Telle serait une approche paysagère à solutions intégrées qui concilirait les besoins en scénique avec ceux en matière première destinée à une multitude de transformations, de quoi être à l’origine de créations d’emplois voire de petites industries locales.....Telle était d’ailleurs l’approche visionnaire des planificateurs des villes «coloniales» il y a déjà près de 120 ans au Maroc. ©culturetoute.com

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la nouvelle ère de la muséologie au Maroc par Abdellatif BOUZOUBAA

L

a mémoire des nations, ne peut être mise à l’abri du temps qui l’érode irrémédiablement, que par un effort de conservation qui tient à la fois de l’art et de la science. La muséologie, discipline encore balbutiante, il y a quelques années au Maroc, prend avec de Mehdi Qotbi, un nouvel essor. Juste à temps, devrions-nous dire, car notre patrimoine était en agonie. Depuis qu’il a été nommé Président de la Fondation Nationale des Musées au Maroc,

il a accompli un grand travail de refonte de la culture des musées. Parce que, notre devenir est inscrit dans notre passé, il était nécessaire de voir et revoir d’où nous venons. Nous sommes sommés par la nature de notre époque traversée par des soubresauts inexorables, de choisir entre une amnésie délétère qui ronge nos racines, et une mémoire salutaire qui recèle les semences de notre avenir. La conception de la muséologie de Mehdi Qotbi conjugue présent, passé et avenir en artiste qu’il est, sans souci des bornes et innove, parce que, dit-il, « si l’on n’évolue pas, on meurt » Un tour dans les musées marocains montre désormais, que même si nous sommes une civilisation multiséculaire, nourrie par les affluents de nombreuses cultures, on doit encore nous frayer un chemin vers plus de créativité. Qu’il s’agisse du Musée Archéologique de Tétouan, du Musée archéologique de Rabat, ou encore le Musée de la Kasbah de Tanger, et last but not least,

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le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, pour ne citer que quelques uns, la démarche de Mehdi Qotbi consiste à démocratiser la culture sur un plan, et sur l’autre, elle régénère notre patrimoine commun. Mieux encore, interviewé récemment sur luxe radio, Mehdi Qotbi pointait la nécessité de professionnaliser la muséologie. En créant, en collaboration avec l’Université Mohammed V de Rabat, un Master de Muséologie, il a insufflé un nouvel élan à la compréhension de notre patrimoine commun. En ce sens, le Président de la FFNM, est un passeur culturel, dont l’ambition est de nous faire voyager à travers les siècles, et en même temps, de sauver l’art et la culture, du gouffre inéluctable du temps qui ravage tout sur son passage. De fait, rien ne vaut un musée pour faire l’expérience du passage du temps. On peut explorer la scénographie d’un musée et nous perdre pour mieux nous retrouver dans les méandres des siècles. La traversée du temps se déploie sous nos yeux, avec ses risques, ses périls, et ses moments de génie créatif. Ainsi seulement, les heures, les jours, les mois, les ans et les siècles ne s’grènent pas dans une cacophonie de notes éclatées. Les œuvres exposées nous mettent en harmonie avec notre passé, notre présent et notre avenir en conférant du sens à notre héritage culturel.

En réalité, c’est plus, la durée que nous découvrons dans la contemplation de l’art. Car elle génère une effervescence émotionnelle au contact de ce qui passe, et surtout, de ce qui dure. D’un intervalle de temps à un autre, d’un siècle à un autre, ce qui nous est donné à voir, c’est comment les civilisations s’interpénètrent comme des vases communicants et résonnent en harmonie, sans solution de continuité. « La durée vraie et pure » selon l’expression de Bergson, permet à la conscience de se déployer pleinement, soit dans l’acte créateur, la sereine introspection, ou dans la contemplation des œuvres d’art. Lorsque l’on franchit les portes d’un musée, ce n’est pas le temps objectif que nous rencontrons. Ce temps qui nous déprend de nous-mêmes, sous prétexte que le cadran de la montre et le calendrier, avec leur précision mathématique, mesurent froidement et indépendamment de nous. Ce que nous rencontrons dans un musée, c’est la véritable durée. Parce que les arts interpellent notre interprétation, ils nous apprennent à reconnaître nos traits et à nous mirer, sans narcissisme, dans un temps qui est à la fois, mémoire et vision. ©culturetoute.com 27v.01.2017 culturetoute.com 5



SOMMAIRE

Numéro 220 du 27 janvier 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com

actu 10 Art, Inauguration à Rabat de la première Galerie d’art de la Banque populaire 10 Culture, Le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations, une icône de la civilisation marocaine à Coquimbo

en une 20 Paysagisme, L’approche paysagère pour une sylviculture urbaine 08 Gastronomie, “Penser et manger” une chronique de Mourad HAMAYET

08

#culturetoute

magazine 18 Art, Rabat et Los Angeles, parmi les villes incontournables pour les street artistes 20 Cinéma, Noureddine Sail, le cinéma au cœur des droits du citoyen à l’accès à la culture et à la création 12 Design & architecture, Interview Exclusive avec Mahdi Naïm, architecte, ingénieur et designer marocain 22 Edition, Ouadih Dada célèbre présentateur du journal télévisé de 2M sort son livre !

24 10

24 Art, Mehdi Qotbi, une saison culturelle marocaine en Espagne sera organisée au cours de l’année 2019 27v.01.2017 culturetoute.com 7


sur

“le bout des doigts”

par Mourad HAMAYET

S

i vous pensiez comme moi, que la première plante cultivée par l’Homme sur la Planète Terre était une céréale, alors, tout comme moi, vous étiez dans l’erreur ! La bonne réponse indique que ce n’est pas une céréale mais une plante apparue il y a 12.000 ans. Venait-elle de l’Est ? De l’Ouest ? Du Nord ? Du Sud ? Las de chercher sans trouver, plusieurs scientifiques ont conclu avec humour qu’elle était tombée des cieux sur la terre. Ce qui est certain c’est que ce sont les Arabes qui lui ont donné son nom actuel, lequel s’est imposé partout dans le monde après quelques pérégrinations luso-africaines ! Exceptionnellement on la nomme figue ici, fruit du platane, là, ou même encore pomme ailleurs… ‘’El Banane’’, en langue arabe, désigne ‘’le doigt’’, parfois ‘’le bout du doigt’’… Il est vrai qu’un régime de bananes évoque vaguement la forme d’une main, et en fait, avant, on appelait les grappes de bananes des ‘’mains’’ avant de lui préférer celui de ‘’régime’’. •L e mot ‘’régime’’ pris en ce sens vient du latin racemus qui désigne une grappe ou l’inflorescence de certaines plantes comme le bananier et le dattier. • La ‘’main’’, elle, est une partie d’un régime de bananes. Au plan cultural, on distingue la

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banane plantain – non sucrée et farineuse, qui se cuisine comme un légume- et la banane dessert, dont les tailles, les goûts et les couleurs sont très diversifiés : 1500 variétés, rouges, roses, vertes, noires- même si nous ne connaissons quant à nous que les variétés jaunes. Compte tenu de son énorme poids économique dans divers pays du monde, elle fait l’objet d’importantes recherches variétales et il est probable que le fruit que nous mangeons aujourd’hui, n’aura plus, sous peu, qu’un lointain rapport avec son ancêtre sombre et à graines qui le premier fut consommé. Au Maroc, avant le boom bananier de la culture sous serre des années 70/80, nous ne connaissions que la délicieuse petite banane mouchetée des Îles Canaries adaptée aux jardins littoraux ombragés de Tamri, sur la route d’Agadir. Elle a totalement disparue ou presque et cédé la place aux cultivars sud-américains et africains, gigantesques, parfaits et … sans aucun goût… Les grainetiers et chimistes ont fait leur œuvre, là comme partout ailleurs. Mais laissons ! Dans une ère qui s’étend de l’Inde à l’Ouest du Maroc, la symbolique du bananier est très importante. Dans le sous-continent indien, Bouddha revêt 5 formes et porte 5 sagesses. Il a fait du bananier la


métaphore du paradis perdu et le symbole de la vanité des biens parce que sa partie aérienne meurt après fructification. Il a notamment dit : ‘’Réfléchissons à la courte durée de notre existence, et nous aurons bientôt la conviction … que la pensée passe aussi rapidement que l’éclair, que l’imagination a aussi peu de force interne que la tige du bananier…’’

Intéressant de noter qu’au nom de la continuité, de nos jours, certains promoteurs de la paix au Moyen-Orient ont choisi de porter la khmissa comme symbole d’une communauté d’origine et de tradition entre Islam et Judaïsme.

Laissons le sacré de côté un instant. La banane peut signifier : une nuance de jaune Dans cette partie de l’Asie, toutes les assez vif, une médaille militaire coloniale, déclinaisons du Bouddhisme, Cambodge, toute décoration, la touffe de cheveux des Laos, Birmanie, Vietnam, ont largement rockers dans les années 1960, la partie exploité cette métaphore et dans toutes, le saillante et verticale d’un pare chocs bananier est une image récurrente. d’automobile, une sacoche souple attachée à la ceinture, une personne molle, naïve, peu Les 5 formes des 5 sagesses furent intelligente, et même une erreur commise transmises à la religion punique où elles pendant le service dans l’armée ou la police. étaient associées à la déesse Tanit. C’est En ce qui concerne les expressions, les sans doute de là qu’elles devinrent les 5 principales autour du thème de la banane Livres de la Thora des Juifs. Ce que l’on y sont : a nommé les grappes de raisin géantes • Avoir la banane : être en pleine forme, faire coupées par les envoyés de Moïse dans la un grand sourire. vallée du Jourdain sont probablement des • Eh banane ! : interpellation amicale. régimes de bananes… La continuité de la symbolique conduit •S e faire bananer : être trompé, escroqué. ensuite aux cinq piliers de l’Islam ou aux •S e bananer : tomber d’une manière peu cinq personnages composant Ahl al-Kisa, à élégante. savoir le Prophète Mohamed, sa fille Fatima • V a donc, eh banane ! : dégage, espèce et son époux Ali, ainsi que leurs deux fils d’imbécile ! Hassan et Hussein. Par refus du graveleux, nous éviterons de La déesse Tanit, plus haut cité était vénérée parler de la ‘’théorie des signatures’’ de par les Berbères et les Phéniciens et son Paracelse, ce médecin suisse du XIème symbole représente assez clairement une siècle qui prétendait avoir mis au point une personne priant, les bras levés vers le méthode empirique permettant d’associer ciel. On pense qu’il a une signification de une plante à la partie du corps humain conjuration du sort et il a orné dans la région que l’on souhaite soigner. Elle repose sur où il existe tous les grands lieux de pouvoir. le principe que «les semblables soignent Ce signe est assurément à l’origine de la les semblables», par exemple les cerneaux première expression graphique de ce que dans le Nord de l’Afrique on appelle Khmissa de noix soignent le cerveau et les fraises soignent le cœur.’’ ou la ‘’Main de Fatima’’, ou, en langue amazigh, Tafust. Il est schématisé par une Préférons cette guillerette révérence main symétrique portant quelquefois en africaine, un proverbe bambara d’une infinie son centre un œil ! Le terme de «khamsa» profondeur : “Tout a une fin, sauf la banane signifie quant à lui «cinq» en arabe, en qui en a deux.” référence aux cinq doigts de la main, alors que le terme de «Tafust» veut dire «petite main». ©culturetoute.com 27v.01.2017 culturetoute.com 9


la revue de presse #du Vendredi 27 janvier 2017 Inauguration à Rabat de la première Galerie d’art de la Banque populaire

La Banque Populaire de Rabat-Kénitra a inauguré, jeudi 26 janvier 2017, sa première Galerie d’art consacrée à la promotion de la création artistique et à l’éclosion des jeunes talents de la région. Ce nouvel espace culturel a pour vocation de mettre à l’honneur l’art sous toutes ses formes et mettre en lumière des artistes confirmés ou les jeunes talents en herbe de la région dans des domaines tels la photographie, la peinture ou la sculpture, a déclaré à la presse le président du Directoire de la Banque populaire de Rabat-Kénitra, Jalil Sebti. Pour son exposition inaugurale, la galerie présente au grand public les oeuvres photographiques de l’artiste français Marcelin Flandrain, toutes issues d’un fonds riche de près de 40.000 pièces appartenant à la Fondation Banque populaire, a-t-il ajouté, notant que ce patrimoine offre au visiteur un regard sur l’évolution du Maroc durant la première partie du dernier siècle. ©lavieeco.com Le 27 janvier 2017

Le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations, une icône de la civilisation marocaine à Coquimbo Coquimbo – Du haut d’un monticule qui surplombe la paisible ville chilienne de Coquimbo à 471 kilomètres de la capitale Santiago, le Centre Mohammed VI pour le dialogue des civilisations joue un rôle fondamental dans le rapprochement entre différents peuples, ethnies, religions et cultures... © mapexpress.ma Le 27 janvier 2017 10 culturetoute.com 27.01.2017


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Propos recueillis par Nezha Kandoussi

Interview Exclusive Avec Mahdi Naïm, architecte, ingénieur et designer marocain

Mahdi Naïm est un architecte, ingénieur et designer marocain, né à Essaouira,il y a 39 ans et installé en France depuis 15 ans. C’est un « polyglotte de la forme », comme il se définit lui-même. Pour lui, le designer a un rapport au monde, qu’il aide à construire, et quand l’artiste a un rapport à la vie, qu’il contemple. Entretien de haute volée sur les idées et les techniques. Attention, décollage ! 12 culturetoute.com 27.01.2017


Bonjour Mahdi, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions pour culturetoute.com Tout d’abord, tu connais le magazine culturetoute.com, qu’en penses-tu ? Je trouve que c’est un magazine de très bonne qualité, utile et agréable à lire. Peux-tu me parler de ton parcours académique ? J’ai fait des études d’architecture à Rabat. Après avoir travaillé pour des bureaux d’études sur de nombreux projets d’ouvrage d’art, j’ai voulu compléter ma formation pour parer à des lacunes en résistance de matériaux. J’ai donc entrepris une formation au CNAM entre 2002 et 2005. Je voulais acquérir le pragmatisme de l’ingénieur en plus de l’approche de l’architecte. Et pour finir, j’ai suivi la formation Challenge Plus HEC avec un accent sur l’entreprenariat. Et ton parcours professionnel ? Même si j’ai une formation d’architecte au départ, je me suis tourné vers les bureaux d’études de conception en génie civil à Paris. J’ai travaillé dans les cabinets INGERIOP, SYSTRA, EGIS-IOSIS et SNC Lavalin. Ce sont les bureaux qui traitent de projets d’envergure comme des centrales nucléaires, des lignes à grande vitesse, aéroports, métros, les ouvrages d’art somme toute. Ce sont des expériences qui m’ont marqué, car pluridisciplinaires avec donc cette exigence de travail d’équipe. J’ai travaillé sur des projets comme les charpentes métalliques des usines Renault: Très formateur.

Ensuite, j’ai fait de l’édition de meubles et j’ai fondé « The Close Galerie » à Paris en 2007. En 2009 je suis allé ouvrir un studio d’architecture à Casablanca, le studio IDA. De retour en France en 2011: à Lyon, j’ai monté une société en « design & sourcing industriel » . Nous accompagnons les PMEPMI, startuppers et porteurs de projets à packager leurs idées pour qu’elles soient attrayantes et donc plus vendables. Je suis associé avec un ingénieur mécanique qui s’occupe des études techniques et de faisabilité. Mon rôle consiste à travailler la partie « attractivité ». Et comment es-tu venu au design ? Dans mon métier d’architecte, je travaillais sur des grands projets passionnants, mais qui pouvaient durer très longtemps. A tel point que cela en devenait frustrant d’attendre avant de voir le résultat de son travail. Et moi ce qui m’intéressait, c’était d’agir sur la conception, de participer à révolutionner l’architecture. C’est comme cela que j’en suis venu la conception-produit. Au design à proprement parler. La réalité, c’est que le travail sur le produit, c’est de l’architecture à moindre échelle. Ce sont les mêmes outils, les mêmes questions – on y traite de la même question de l’usage par exemple - mais l’échelle fait que le résultat arrive plus rapidement et donc : soit on est satisfait, soit on modifie et on en profite pour aborder de nouvelles thématiques et problématiques. Hormis cet aspect, le design et l’architecture ont la même logique. Est-ce-que tu peux nous parler de 27v.01.2017 culturetoute.com 13


ton approche au design? J’ai exercé plusieurs métiers dans le design et chaque approche est différente. C’est justement ce qui me m’intéresse. En 2007, j’ai fondé « The Close Galerie » à Paris. Notre activité était d’éditer et promouvoir du mobilier. C’était une approche globale de l’usage du meuble, de la conception à la commercialisation en passant par les études de faisabilité, du prototype. L’esthétique, le style, bien qu’importants, ne sont pas des éléments essentiels pour moi. L’harmonie oui, mais l’aspect pur n’est pas ma priorité. Ce qui m’intéresse, c’est le processus intellectuel, l’usage d’algorithmes, le sens philosophique, l’apport des nouvelles technologies, de matériaux innovants. Combiner art, ingénierie, industrie. Et pour moi, le but ultime du design est d’être diffusé à grande échelle. Pour parler design, c’est une condition sine qua non. Notre approche au sein de Mahdi Design Lab, aujourd’hui, est de trouver des solutions pour répondre à la réalité et aux contraintes des porteurs de projet, et en tenant compte de la demande économique. C’est très stimulant ! On plonge dans des thématiques qui dépassent l’idée que l’on se fait du design. Il faut non seulement traduire

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l’intention de l’entrepreneur, mais aussi – comme dans le cas des projets connectés - sortir du carré. Il faut introduire de la sensualité, de l’organique, de l’émotion pour s’éloigner de l’aspect industriel et créer une identité et de l’attractivité pour le client. Le client étant d’une part notre client et l’utilisateur final, qui utilisera le produit. Tu as fait tes études au Maroc et tu y es retourné pendant 2 ans. Pourquoi estu rentré ? Je suis effectivement rentré au Maroc, où je me suis installé pendant 2 ans, à mon compte, parce que j’avais un projet, celui de rendre le design accessible aux Marocains. Sur place, j’ai été contraint de faire marche arrière pour différentes raisons. D’abord, le design au Maroc est encore jeune. Ensuite, comme je te le disais, pour moi, le design est une démarche et une recherche intellectuelles appliquées à la vie de tous les jours. Au Maroc, le design reste encore une question de tendance. On manque d’exigences à l’égard du design. Et puis, il y a l’aspect : propriété intellectuelle. Nous héritons d’une longue tradition d’artisanat qui raisonne par transmission du savoir-faire. Le designer, lui, se distingue par la signature, ce


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qui lui confère, par la même occasion, une responsabilité face à l’utilisateur. En France, le design est une question d’époque. On aborde le design dans le cadre de questions d’usage, d’écologie, d’économie etc. Ce que j’appelle les questions d’époque et c’est ce qui m’intéresse. La comparaison Maroc-France n’est pas heureuse, le Maroc serait plus comparable à des pays comme l’Inde ou le Brésil, de par la richesse de son patrimoine et de ses traditions. Est-ce-que tu envisages d’y retourner ? Oui, bien-sûr, c’est en projet. Le Maroc est une porte qui s’ouvre sur l’Afrique, plein de ressources, avec un climat économique très favorable. Et à propos du Maroc, est-ce une source d’inspiration ? Pour moi, le Maroc est une fenêtre sur le monde. Il est Occident et Orient. C’est un pays qui prépare à tout sauf à la schizophrénie et encore moins à l’enfermement dans tel ou tel style ou aspect. C’est un carrefour culturel avec une grande diversité décomplexée. Si on prend les moucharabiehs, par exemple, ce qu’il faut retenir, ce n’est pas l’aspect qui deviendrait une source d’inspiration. Les moucharabiehs sont un formidable témoignage de l’ensemble des connaissances de leur époque, qu’elles soient mathématiques, philosophiques, artistiques… Un aspect de l’identité du Maroc que je trouve intéressant à exploiter, parce qu’il permet de sortir de ce qui est perçu comme

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marocain, c’est la berbérité. Nommer une chaise d’inspiration scandinave Arouit (papillon), par exemple, est un vrai bonheur. A moins d’être un connaisseur, le nom est intraçable du point de vue de l’identité. Parfait ! Quelles sont tes inspirations alors ? Tout dépend de la problématique. La problématique amène à l’inspiration et l’inspiration nourrit la problématique. Je trouve surtout mes inspirations dans la philosophie, comme chez Hannah Arendt, Nietzsche, Jung, je suis un camusien dans l’esprit. L’absurde, le désenchantement du monde sont des thèmes qui me parlent. J’aime aussi la poésie contemporaine, comme celle de Salah Stétié. La destruction du langage m’inspire beaucoup. Pourrais-tu me parler de projets de design réalisés et de tes projets à venir ? Oui, ils sont de plusieurs natures. Les projets clients sur lesquels j’ai travaillés, je peux nommer les valises cabine pour SO NOMAD (Saint Honoré), une ceinture personnalisable pour LOOP ME. Une de mes réalisations personnelles : un vase organique, qui émerge comme une série de plis complexes, et qui exprime la complexité formelle des systèmes de croissance naturelle. A venir, la préparation d’une exposition d’objets décoratifs….et surtout continuer à rechercher et à créer. L’horizon, c’est l’INFINI. Merci Mahdi ! © culturetotue.com


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Rabat et Los Angeles, parmi les villes incontournables pour les street artistes Rabat se fraie un chemin dans le circuit des villes incontournables pour le street art. La capitale du royaume fait en effet partie des meilleures cités pour les graffeurs contemporains, selon le site spécialisé Artsy. Rabat figure dans la liste aux côtés de Los Angeles, Buenos Aires, Lisbonne, Hong Kong et Melbourne. Une consécration qui fait suite à l’organisation, en 2015 et 2016, du festival de street art Jidar dans les rues de Rabat par l’association EAC L’Boulevart et la Fondation nationale des musées (FNM). Depuis l’ouverture du musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat, des dizaines d’artistes étrangers et marocains sont venus investir les murs de la ville deux années de suite en réalisant d’immenses fresques peintes.

Un «effet positif» sur la population «Les pièces exposées forment un fascinant mélange de styles et de cultures. La géométrie et les éléments calligraphiques de l’art islamique traditionnel étaient bien représentés aux côtés d’œuvres figuratives surréalistes», note Artsy. Interrogé par le site new yorkais, l’artiste argentin Jaz explique que Rabat est l’un des endroits où il y a eu le plus d’interaction avec la population. Un sentiment partagé par le street artist espagnol Okuda, qui confie avoir senti que son travail a eu «un effet positif sur le quartier et la population». Pour le magazine culturel, peindre à Rabat, une ville «historiquement conservatrice», représente un «challenge» pour les artistes ... Lire suite sur © huffpostmaghreb.com

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© libe.ma

Noureddine Sail

le cinéma au cœur des droits du citoyen à l’accès à la culture et à la création

L

e cinéma est au cœur des droits de l’Homme, en particulier ceux concernant l’accès du citoyen à la culture et la création, a souligné, vendredi soir à Rabat, Noureddine Sail, président de la Commission du film de Ouarzazate et ex-directeur du Centre cinématographique marocain (CCM). M. Sail qui animait une conférence sous le thème «Comment le cinéma aborde les droits de l’Homme?», a mis en avant les différents aspects des droits de l’Homme dans la création cinématographique, et à leur tête l’impératif de garantir au citoyen le droit de consommation artistique des films et d’accès aux salles de cinéma en tant qu’espace de partage sociétal de la création et de débat autour du produit cinématographique. Lors de cette conférence, organisée par le Club cinématographique des droits de l’Homme, l’ancien directeur du CCM a relevé que le volume de la production cinématographique et le nombre de salles renseignent sur l’étendue de l›espace de liberté dans tout pays dans la mesure où cette industrie est étroitement liée aux marges de liberté ouverte devant la création et l’initiative artistique de manière générale. M. Sail qui perçoit le

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grand écran en tant que moyen de véhiculer les messages de défense des droits de l’Homme et de liberté, a relevé l’engouement du public pour ce genre cinématographique car tenant compte de la réalité, des besoins et des attentes de la population. Mais une question reste, dit-il, en suspens à ce niveau, celle concernant la manière et la qualité du traitement artistique pour éviter que la question des droits de l’Homme ne soit qu’un slogan creux. Il a cité plusieurs exemples d’œuvres marocaines ayant réussi à faire passer le message des droits de l’homme, aussi bien auprès du public marocain qu’étranger, outre les grandes épopées du cinéma qui ont marqué l’histoire du 7-ème art et mobilisé le public autour de questions importantes, avec intelligence et une vision artistique de haute facture. Et de conclure qu’il faut respecter la qualité artistique et l’intelligence du public dans tout traitement cinématographique des droits de l’Homme, partant de la conviction que l’enjeu du cinéma aujourd’hui n’est pas d’informer ou de décrire mais comment construire une histoire selon des critères artistiques de haut niveau.


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© yabiladi.com

Ouadih Dada célèbre présentateur du journal télévisé de 2M sort son livre ! «Imaginez si c’était vrai». Tel est le titre du livre que Ouadih Dada sortira bientôt, annoncet-il à Maroc Hebdo, révélant ainsi sa facette d’auteur en plus de celle de journaliste et de présentateur du journal télévisé de 2M. Le recueil de 52 chroniques paraîtra aux éditions Approches, ainsi qu’une version audio pour faire revivre ses contributions aux matinales sur les ondes de Radio 2M. Le présentateur a tenu à dévoiler son côté «freestyle» que les spectateurs de la deuxième chaîne ne le lui connaissaient pas. Ce dernier sort donc des codes officiels pour la première fois afin de 22 culturetoute.com 27.01.2017

commenter plus librement l’actualité. Le style qu’il employait, le rythme, les jeux de mots, l’intonation, le débit ont rencontré leur public et suscité l’adhésion, explique-t-il. Or, transcrire et réécrire cette partie de plaisir a nécessité un énorme effort pour montrer les chroniques sous leur plus beau jour, précise Ouadih Dada. Désormais, il compte désormais sortir un nouveau recueil au début de chaque année. Il annonce par ailleurs : «Quoi qu’il en soit, mes chroniques commenceront toutes par ‘Imaginez…’ et se termineront par ‘Et si c’était vrai’».


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© fnmmaroc

Saison culturelle marocaine en Espagne courant 2019 #NEWS Une saison culturelle marocaine en Espagne sera organisée au cours de l’année 2019, avec des expositions, des projections cinématographiques, des concerts de musique et d’autres activités culturelles. Les préparatifs pour l’organisation de cette manifestation culturelle ont été au centre d’entretiens hier à Madrid entre Mehdi Qotbi,

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président de la FNM et le secrétaire d’Etat espagnol à la culture, Fernando Benzo, le président du Patrimoine national espagnol, Alfredo Pérez de Arminan, le directeur du musée national Reina Sofia, Manuel Borja-Villel, et le directeur du musée archéologique national, Andrés Carretero Pérez.


Mehdi Qotbi

une saison culturelle marocaine en Espagne sera organisée au cours de l’année 2019

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Propos receuillis par Tylia El Hélou pour Kamsyn en partenariat avec culturetoute.com

Le Journalisme aujourd’hui: Rencontre toute en finesse avec Fifi Abou Dib Journaliste, auteur à succès,

Kamsyn concernant le métier de

chroniqueuse à L’Orient-le-Jour,

journaliste dans notre pays.

mais aussi Rédactrice en Chef

Célébrée pour la finesse de sa

de L’Officiel Levant Fifi Abou Dib est une figure humaniste de référence au Liban et à l’international. L’espace d’un après-midi ensoleillé d’automne,

plume, ouvrant avec délicatesse les portes d’un univers onirique plein de poésie, Fifi est aussi incisive et percutante lorsqu’il

Fifi s’est donc prêtée au jeu

s’agit de dénoncer les injustices

et a généreusement accepté

et autres dérives qui ponctuent

de répondre aux questions de

parfois notre quotidien.

Qu’est-ce qui vous attire le plus dans le métier de journaliste ? C’est un très beau métier, un de ceux qui vous permettent d’être au premier rang du spectacle du monde, et ce privilège vous oblige. C’est le rôle de celui qui a vu et entendu ce que les autres n’ont pas pu voir et entendre, de leur transmettre son témoignage avec fidélité. Et c’est là le plus difficile : cette fidélité. Parce qu’on est tous conditionnés par notre culture et nos préjugés. On ne peut pas demander à un daltonien de parler de couleurs. Il faut, au départ, avoir un solide bagage

de connaissances permettant d’analyser avec objectivité la situation dont on veut parler. Qu’il s’agisse de mode, de guerre ou de politique, la même éthique, les mêmes recherches et la même précision dans la vérification de l’information s’imposent.

26 culturetoute.com 27.01.2017

Pensez-vous que cette carrière est difficile pour une femme, en général; et pour une femme libanaise en particulier ? Sincèrement, non, pas plus que pour les hommes. Quels sont les obstacles auxquels vous aviez fait


face tout au long de votre parcours journalistique ? Il y a bien sûr les obstacles physiques, les difficultés de déplacement dans un pays en guerre, par exemple, ou d’accès à certains lieux, mais il y a toujours un moyen de les contourner. Il y a l’obstacle du respect de la vie privée d’autrui qui fait qu’on ne peut pas toujours poser toutes les questions qui nous passent par la tête au cours d’une interview. Il y a l’obstacle d’ordre éthique qui nous empêche évidemment de crier ou d’écrire toutes les insultes qui nous étouffent parfois mais que nous devons maquiller parce que nous nous adressons à un public et que nous engageons la responsabilité du média pour lequel nous travaillons. Qu’est-ce que le journalisme aujourd’hui ? Une profession un peu déboussolée depuis qu’elle est submergée par la concurrence des réseaux sociaux et la rapidité de l’information et de la désinformation. Le métier tel qu’on le connaît est au seuil de grands changements et de toute une refonte de son fonctionnement traditionnel. Le support papier va-t-il disparaître ? Ce qui est sûr c’est qu’il restera pour tout ce qui touche au luxe. Rien ne remplace le papier glacé pour un beau shoot de mode.

Numéro de L’Officiel Levant dont Fifi est la Rédactrice en Chef

Lire suite sur https://kamsyn. com/2016/11/25/le-journalismeaujourdhui-rencontre-toute-en-finesseavec-fifi-abou-dib/ ©culturetoute.com 27v.01.2017 culturetoute.com 27


REtour en images

Rotary Casablanca Corniche a organisé son café littéraire mensuel l’invité du jour était l’écrivain, poète et artiste peintre Rachid KHALESS.

L

e jeudi 12 Janvier 2017, le Rotary Casablanca Corniche a organisé son café littéraire mensuel à l’hôtel Casablanca Farah , l’invité du jour était l’écrivain, poète et artiste peintre Rachid KHALESS. Une brochette d’écrivains et d’artistes a tenu à marquer sa présence, son engouement pour la culture et pour le travail associatif et bénèvole du rotary International. Ainsi , étaient présents Réda Dalil ( mention spécial du jury du prix de la littérature arabe), Najib

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Abdelhak ( 1er prix Rotary Maroc ), Adam Lotfi ( sur les chemin de compostelle ) , Nadia CHELLAOUi ( ambassadrice de la divine académie ), Samia FARES ( Plumart). Rachid KHALESS et son œuvre « Absolut Hob » fut présenté par Khalid M’HAMMEDI (animateur culturel chez le Rotary casa Corniche) et l’écrivain exceptionnel Habib EL MAZINI. Au préalable de cette présentation, le club Rotary Corniche a tenu à rendre hommage à M. Driss KADIRI et son livre « SONG , Le


chant de la rivière » qui relate de façon autobiographique l’histoire d’un globetrotter handicapé qui a défié le monde a bicyclette. Témoignage de M. Rachid KHALESS : « Mon roman Absolut hob reposait sur une table, point dépaysé dans ce coin dédié à la vie. Et la vie pétillait dans les yeux d’un public à l’empathie certaine. Ces lecteurs éveillés à l’envie de lire se sont accordés pour faire de cette rencontre un moment précieux. Aussitôt interpellé sur mon écriture, j’ai eu le privilège d’en rappeler les constances et l’élan qui président à son avènement. Cette fiction relate l’histoire d’un couple éperdument amoureux et qui vit avec un cadavre. La mère de Lilas, l’héroïne, porte des tatouages à sept zones du corps. Le narrateur se lance dans une enquête pour en déchiffrer le secret et l’énigme. Si j’en rappelle l’intrigue, c’est pace qu’il s’agit d’une attestation pour un monde libre, débarrassé des discours qui voudraient faire de nous des corps captifs, des esprits inactifs. Cette

rencontre m’a donné, encore une fois, la preuve que la vie doit être vécue comme elle advient car son horizon et sa source, sont faits de beauté. Et ces moments ont été magnifiés par la présence d’amis et de frère d’encre : Réda DALIL, Habib Mazini, Najib Abdelhak, Philippe Broc et Nadia CHELLAOUI. Mon émotion a été décuplée quand j’ai entendu lire un extrait de mon roman par une amie précieuse Samia FARES NDLR ). Il m’est agréable, comme écrivain, de savoir que ce qui nous inspire est bien la vie. Que la littérature, qui véhicule notre vision du monde et d’autrui, essaime la vie en la magnifiant. J’ai essayé de l’embellir, fasciné par sa beauté, et j’en interroge constamment l’énigme familière. Cette rencontre, dont j’ai dit au seuil de cette déclaration qu’elle était placée sous le signe de Bacchus, a plus que cela ! Elle s’est transformée en fascination émerveillée devant la vie féconde en amitié, en amour, en beauté. Alors mille mercis, les amis. » ©culturetoute.com 27v.01.2017 culturetoute.com 29


Comparer c’est fâcher par Khalid Mhammedi

I

l y a quelques temps, je me suis mis en tête de chercher les majors de promotions des différentes classes où je suis passé. C’était de la

curiosité ou la volonté de vouloir voir la récompense d’être studieux et appliqué ou tout simplement génie des études.


Je suis passé par une prépa mathématique et une école de commerce, donc j’ai côtoyé deux spécimens de majors de promo : les champions olympiques des mathématiques et les champions du monde de la débrouillardise, ainsi que plusieurs nationalités. Le major de promo de ma classe de math sup était médaille de bronze des olympiades de mathématiques ( c’était pas une image figuré, ça existe vraiment ) , je l’ai retrouvé en cadre moyen dans une mine au fin fonds du sud marocain, sa façon de s’exprimer n’avait pas beaucoup évolué par rapport à la période estudiantine, sa façon de s’habiller non plus, son charisme approchait dangereusement du zéro et à la question : - Quel est actuellement ton livre de chevet ? La réponse fut : - J’ai pas beaucoup le temps de lire ! tu sais le travail, les responsabilités, la famille, les enfants …etc

Passage par le japon, deux années de bénévolat au brésil, une cascade de multinationales pour atterrir comme membre du top management d’une ENORME banque hollandaise. Elle a eu beaucoup de mal pour se rappeler de moi mais eu égard ma nationalité et mes prouesses éthylique à la cave , ca a finit par revenir ( mon second prénom est boomerang). On a diné au Vinkeles, un restaurant ou il faut réserver largement à l’avance ( toi et moi, pas elle ), le sommelier a débouché un « Nieuw Tivoli 2011 » qui nous a fait changer d’avis sur les vins blancs hollandais. Elle était venue seule et a beaucoup parlé de de son parcours, de nos souvenirs d’école, des expositions qu’une ville comme Amesterdam te permet de voir à longueur d’année, de ses auteurs favoris.. etc. Au moment du dessert, je me suis permis une question indiscrète :

Chez lui, j’ai retrouvé ses parents qu’il avait fait venir pour les installer avec sa petite famille ( - Tu t’es marié ? j’ai arrêté de compter les enfants à 5 ) et je me suis rendu compte que sa femme est mère au -O ui bien sure, et j’ai deux enfants qui sont foyer. partis ce soir avec leur père participer Le Tagine était succulent, le thé enivrant. Quand il a fallu que je cherche la major de promotion de mon école de commerce toulousaine ( les deux françaises NDLR) , j’ai du retracer à la loupe son parcours :

au concours national du conservatoire d’Amesterdam. Je te les présente demain car tu viens déjeuner à la maison. What do you expect ? . ©culturetoute.com



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