Numéro 224
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Edition, Leïla Slimani, auteure francophone la plus lue en 2016 www.culturetoute.com France • Liban • Maroc
Patrimone,
10e
Rencontre culturelle de Tahla De l’art pour accompagner la promotion du legs patrimonial de la région
anniversaire de la
communiquez culture culturetoute.com EXPOSITION individuelle du 4 au 12 février 2017 sous le thème
Harmonie avec Fatna chanane le 4 février à 19h
Salima Al ansary commissaire de l’exposition
contact@culturetoute.com
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L’approche paysagère pour une sylviculture urbaine par Idriss Saadani, Paysagiste Consultant
A
u Maroc, les palmiers sont sacrés dans la culture populaire. Tantôt par superstition, tantôt sans raison définie, bien que tous les palmiers ne soient pas à fruits comestibles, ou alors, s’ils sont dattiers, ils ne sont pas plantés à la bonne latitude pour fructifier, et pourtant. ....ils demeurent sacrés (le thème de cette sacralité sera développé lors d’une prochaine occasion.....du coup, quand nous en rencontrons «en fin de carrière ou de spectacle « sur des chantiers (sur la photo : le chantier de la gare ONCF de Rabat-Ville Janvier 2017), il est clair que le destin projeté de ces sujets sera une vente (aux enchères ou directe) à des pépinières, alors que les résineux ou les feuillus auront pour sors..... le bûcher ! La question que nous posons : à quand une approche raisonnée d’exploitation de type sylvicole
en milieu urbain : ces résineux et feuillus ayant une durée de vie «paysagère» connue et donc limitée dans le temps. En outre, les bois varient d’une espèce à une autre. Du coup, l’approche paysagère peut ménager le besoin esthétique projeté avec les objectifs d’exploitation par essences d’arbres et donc par types de besoins en qualité de bois : ébénisterie, menuiserie, chauffe, cellulose,... Telle serait une approche paysagère à solutions intégrées qui concilirait les besoins en scénique avec ceux en matière première destinée à une multitude de transformations, de quoi être à l’origine de créations d’emplois voire de petites industries locales.....Telle était d’ailleurs l’approche visionnaire des planificateurs des villes «coloniales» il y a déjà près de 120 ans au Maroc. ©culturetoute.com
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la nouvelle ère de la muséologie au Maroc par Abdellatif BOUZOUBAA
L
a mémoire des nations, ne peut être mise à l’abri du temps qui l’érode irrémédiablement, que par un effort de conservation qui tient à la fois de l’art et de la science. La muséologie, discipline encore balbutiante, il y a quelques années au Maroc, prend avec de Mehdi Qotbi, un nouvel essor. Juste à temps, devrions-nous dire, car notre patrimoine était en agonie. Depuis qu’il a été nommé Président de la Fondation Nationale des Musées au Maroc,
il a accompli un grand travail de refonte de la culture des musées. Parce que, notre devenir est inscrit dans notre passé, il était nécessaire de voir et revoir d’où nous venons. Nous sommes sommés par la nature de notre époque traversée par des soubresauts inexorables, de choisir entre une amnésie délétère qui ronge nos racines, et une mémoire salutaire qui recèle les semences de notre avenir. La conception de la muséologie de Mehdi Qotbi conjugue présent, passé et avenir en artiste qu’il est, sans souci des bornes et innove, parce que, dit-il, « si l’on n’évolue pas, on meurt » Un tour dans les musées marocains montre désormais, que même si nous sommes une civilisation multiséculaire, nourrie par les affluents de nombreuses cultures, on doit encore nous frayer un chemin vers plus de créativité. Qu’il s’agisse du Musée Archéologique de Tétouan, du Musée archéologique de Rabat, ou encore le Musée de la Kasbah de Tanger, et last but not least,
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le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, pour ne citer que quelques uns, la démarche de Mehdi Qotbi consiste à démocratiser la culture sur un plan, et sur l’autre, elle régénère notre patrimoine commun. Mieux encore, interviewé récemment sur luxe radio, Mehdi Qotbi pointait la nécessité de professionnaliser la muséologie. En créant, en collaboration avec l’Université Mohammed V de Rabat, un Master de Muséologie, il a insufflé un nouvel élan à la compréhension de notre patrimoine commun. En ce sens, le Président de la FFNM, est un passeur culturel, dont l’ambition est de nous faire voyager à travers les siècles, et en même temps, de sauver l’art et la culture, du gouffre inéluctable du temps qui ravage tout sur son passage. De fait, rien ne vaut un musée pour faire l’expérience du passage du temps. On peut explorer la scénographie d’un musée et nous perdre pour mieux nous retrouver dans les méandres des siècles. La traversée du temps se déploie sous nos yeux, avec ses risques, ses périls, et ses moments de génie créatif. Ainsi seulement, les heures, les jours, les mois, les ans et les siècles ne s’grènent pas dans une cacophonie de notes éclatées. Les œuvres exposées nous mettent en harmonie avec notre passé, notre présent et notre avenir en conférant du sens à notre héritage culturel.
En réalité, c’est plus, la durée que nous découvrons dans la contemplation de l’art. Car elle génère une effervescence émotionnelle au contact de ce qui passe, et surtout, de ce qui dure. D’un intervalle de temps à un autre, d’un siècle à un autre, ce qui nous est donné à voir, c’est comment les civilisations s’interpénètrent comme des vases communicants et résonnent en harmonie, sans solution de continuité. « La durée vraie et pure » selon l’expression de Bergson, permet à la conscience de se déployer pleinement, soit dans l’acte créateur, la sereine introspection, ou dans la contemplation des œuvres d’art. Lorsque l’on franchit les portes d’un musée, ce n’est pas le temps objectif que nous rencontrons. Ce temps qui nous déprend de nous-mêmes, sous prétexte que le cadran de la montre et le calendrier, avec leur précision mathématique, mesurent froidement et indépendamment de nous. Ce que nous rencontrons dans un musée, c’est la véritable durée. Parce que les arts interpellent notre interprétation, ils nous apprennent à reconnaître nos traits et à nous mirer, sans narcissisme, dans un temps qui est à la fois, mémoire et vision. ©culturetoute.com 2.02.2017 culturetoute.com 5
SOMMAIRE
Numéro 224 du 2 février 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com
actu 10 Edition, Leïla Slimani, auteure francophone la plus lue en 2016 10 Patrimone, Rencontre culturelle de Tahla De l’art pour accompagner la promotion du legs patrimonial de la région
en une 08 Evenement, La cinémathèque de Tanger célèbre son 10e anniversaire
08 #culturetoute
magazine 12 Evenement, Spéciale éVéNEMENT Liv’in RABAT ! 14 Evenement, La troupe indienne Dhwani de Kathak enchante le public casablancais 16 Art, Entretien avec Pascual Jordan, commissaire de l’exposition collective L’Art en Temps de Crise
12 16
03 Paysagisme, L’approche paysagère pour une sylviculture urbaine 18 Gastronomie, “Penser et manger” une chronique de Mourad HAMAYET 20 Design & architecture, Interview Exclusive avec Mahdi Naïm, architecte, ingénieur et designer marocain 2.02.2017 culturetoute.com 7
La cinémathèque de Tanger célèbre son 10e anniversaire La cinémathèque de Tanger a programmé pour le mois de février une panoplie d’événements culturels à travers la projection d’une série de chefsd’œuvre cinématographiques, dans le cadre de la célébration du 10e anniversaire de sa création. Parmi les films programmés figurent «Moi, Daniel Blake» de Ken Loach (Grande-Bretagne2016), primé de la palme d’or au Festival de Cannes en 2016, «La La Land» de Damien Chazelle, qui revient en musique en livrant aux spectateurs un hommage aux comédies musicales hollywodiennes et «Les nouveaux héros» de Don Hall et Chris Williams (Etats-Unis-2014) avec Scott Adsit et Ryan Potter. © lematin.com
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la revue de presse #du jeudi 2 février 2017 Leïla Slimani, auteure francophone la plus lue en 2016
La romancière franco-marocaine Leïla Slimani, lauréate du prix Goncourt pour «Chanson douce», est l’auteure francophone la plus lue de l’année selon le palmarès annuel L’Express-RTL révélé mardi. «Chanson douce» (Gallimard), récit glaçant d’un infanticide et livre implacable sur la misère sociale, qui a remporté le plus prestigieux des prix de l’édition francophone et sera bientôt adapté au cinéma, précède «Petit pays» de Gaël Faye et «La fille de Brooklyn» de Guillaume Musso... ©libe.ma Le 2 février 2017
Rencontre culturelle de Tahla De l’art pour accompagner la promotion du legs patrimonial de la région
L’Association Adrar pour l’environnement et le développement organise, du 3 au 5 février, la première édition de sa Rencontre culturelle de Tahla, et ce avec le soutien de la commune et le partenariat d’associations de la société civile de la ville. «Pour la valorisation du legs culturel populaire» est la thématique retenue pour cette édition qui se veut une célébration de la musique et du septième art, à travers lesquels les organisateurs souhaitent atteindre toutes les couches sociales de la région... © lematin.ma Le 2 février 2017
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Propos recueillis par ahmad BOUZOUBAA
Spéciale éVéNEMENT Liv’in RABAT ! “Hello tout le monde, J’espère que vous êtes prêts pour les nouvelles résolutions 2017 !! Fini les yeux rouges qui piquent, les fringues et cheveux qui puent, et l’atmosphère irrespirable... Maintenant vous allez sentir bon et respirer de l’air frais. Vous l’avez compris, ca sera NON FUMEURS ! Bien sûr on a aussi pensé aux fumeurs de l’extrême: un endroit bien aéré sera mis à disposition. Le RDV est donc pris : on se retrouve tous a la table du Terminus. Venez avec vos amis, préparez-vous à en rencontrer plein d’autres mais surtout: RESTEZ COMME VOUS ETES > AU PROGRAMME : - 18H30 - 21H00 // Apero, tapas, shooting Photo & Sound Design // - 21H00 - 00H00 // Live Band : ReggaeRock-Pop // - 00H00 - 02H00 // Live DJ // > ASSOCIATION : BÉNÉVOLES SANS FRONTIÈRES: Nous souhaitons venir en aide aux enfants démunis atteints de maladies cardiaques. Nos dons ont un impact direct sur les chances de vie d’enfants malades qui ne peuvent pas recevoir les soins qu’ils meritent. Donnons leur une chance de vivre! - Tel : 06 61 32 38 55 - Site web : www.bsf-marrakech.com - https://www.facebook.com/BSF. Marrakech/ > INFORMATIONS : - Contribution: 50 Dhs (Participation aux frais) - Cet événement est NON FUMEURS (un fumoir sera biensur disponible ) - Pas de reservation possible, premier arrivé premier servi !! - En participant à nos événements vous acceptez d’apparaître sur nos supports
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média ! - DON’T DRINK AND DRIVE !! N’hesitez pas à contacter CAREEM (réservation de voiture avec chauffeur) Promotion speciale Afterwork : 10 DH prix fixe/trajet. CODE PROMO : LivinRabat * Utilisable 2 fois par personne pour toute course qui coûte normalement jusqu’à 50 DH. > PARTENAIRES: - Culturetoute Magazine Culturetoute .com premier quotidien culturel digital en Afrique francophon. http://www.culturetoute.com/ / http://fb.com/culturetoute - CAREEM Vous offre un service de transport fiable, sûr, pratique et abordable, spécialement adapté à vos besoins. (réservation de voiture avec chauffeur) https://www.facebook.com/careemmar / http://careem.me/YallaLetsGO - ASB Couture Marque de haute couture traditionnelle qui se distingue par ses créations modernes et 100 % handmade. https://www.facebook.com/asbcouture/ - Autour du sourcil Service de micropigmentation des sourcils. https://www.facebook.com/ byKhaoulaBenj/ Au plaisir de vous retrouver...” ADAM BENCHEKROUN, Fondateur de Liv’in Rabat.
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La troupe indienne Dhwani de Kathak enchante le public casablancais La danseuse indienne, Vaswati Misra, et la troupe Dhwani de Kathak de danse classique ont séduit, dimanche, le public de Casablanca avec un spectacle de danse dans le cadre d’une tournée au Maroc. Ce spectacle s’inscrivant dans le cadre du renforcement des relations diplomatiques et culturelles entre le Royaume du Maroc et la République de l’Inde a emporté le public venu nombreux au Centre culturel de Sidi Belyout. Puisant dans le patrimoine ancestral indien, ce concert qui s’est déroulé en présence notamment de l’ambassadeur de l’Inde au Maroc a été ponctué d’un atelier de chorégraphie animé par la danseuse Vaswati Misra et la troupe
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l’accompagnant au profit des élèves des Conservatoires de musique et de danse de Rabat et Salé. Initiée par le ministère de la Culture en partenariat avec l’ambassade de l’Inde à Rabat, cette tournée de la troupe Dhwani de Kathak et la danseuse indienne ont présenté successivement des spectacles les 26, 27 et 28 janvier au Théâtre national Mohammed V de Rabat, au Théâtre Afifi d’El Jadida et au Centre culturel de Settat. L’artiste Vaswati Misra qui a entamé sa carrière à l’âge de sept ans a été initiée par les célèbres figures de la danse indienne avant de constituer en 1984 la troupe Dhwani de Kathak.
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Propos recueillis par Mohamed Thara, plasticien et enseignant chercheur en Arts, à l’Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3 et Olivier Rachet. ©lesiteinfo.com
Rencontre internationale des artistes de Fès: l’Allemagne à l’honneur Entretien avec
l a u c s a P
, n a d r Jo
directeur artistique de la galerie Werkstatt à Berlin et commissaire de l’exposition collective L’Art en Temps de Crise, qui s’est tenue au Palais Dar Bacha Tazi à Fès, du 12 au 24 janvier. Placé sous la direction du photographe marocain Omar Chennafi, l’évènement a rassemblé des artistes venus de tous horizons. 16 culturetoute.com 2.02.2017
Le Site info: La 2ème édition de la rencontre internationale des artistes de Fès “Fez Gathering” accueille l’Allemagne comme invitée d’honneur. Que représente pour vous cette participation ? PJ : Tout d’abord, c’est un honneur pour nous de participer à la 2ème édition de la rencontre internationale des artistes de Fès. A l’heure actuelle, l’Allemagne et le Maroc sont des partenaires concernant la question de l’asile et des droits internationaux des réfugiés, un partenariat qui a commencé en 2015. Nous pensons que l’art est capable de nous aider à faire face à ces problèmes qui découlent de ces différentes crises politiques, religieuses et économiques, en rassemblant un groupe international d’artistes ici à Fès. Nous participons à cet évènement pour partager l’art, encourager les collaborations au-delà des frontières géographiques, et réfléchir sur le rôle de l’art en temps de crise. La collaboration entre nos deux pays est primordiale, mais elle doit être suivie par l’action. Le Site info: « L’Art en Temps de Crise » est la thématique retenue pour cette édition, pourquoi ce choix ? Et comment l’art doit-il répondre aux crises? PJ : L’art est un pont qui relie différentes perspectives pour créer une société diversifiée. En outre, l’art lui-même est un processus façonné par des problèmes tels que la mondialisation, la politique, la culture, la religion et l’extrémisme, ainsi que les perspectives individuelles et les points de vue des artistes eux-mêmes. Nous pensons que
l’art est à la fois un pont pour transporter les gens d’un espace à un autre, et un chemin qui traverse l’espace entre ses extrémités. C’est à travers l’art que les sociétés intègrent leurs nombreuses cultures, et c’est à travers l’art que les sociétés, dans un temps de crise, se stabilisent finalement. Pour ne citer qu’un exemple, pensons au tableau Guernica de Picasso qui dénonce le bombardement de la ville de Guernica, ordonné par les nationalistes espagnols et exécuté par des troupes allemandes nazies et fascistes italiennes. Pour la deuxième question, je pense qu’on répond aux crises par l’humanisme et l’art permet à l’homme de conquérir son humanité, symbole de sa différence par rapport aux autres espèces. Le Site info: L’exposition collective au Palais Dar Bacha Tazi « L’Art en Temps de Crise » a réuni une dizaine d’artistes internationaux, allemands et marocains. Selon vous, quels sont les points communs entre ces artistes retenus pour cette exposition? PJ : L’exposition réunit une dizaine d’artistes de différents pays qui ont des motivations et des approches différentes pour interroger la question très difficile de la crise. Nous sommes tous d’accord que l’art est susceptible de provoquer notre appétit intellectuel, mais ne peut pas suffire à notre faim. Il y a une responsabilité sociale à réaliser à travers l’art. L’exposition ouvre un espace de dialogue pour les artistes qui s’engagent dans la poursuite de ses thèmes, avec des œuvres qui touchent à la narration, à l’art conceptuel, à la vidéo ou à l’abstraction, mais toujours à la poursuite de questions peu confortables. Les points communs entre ces artistes, c’est qu’ils essayent de contribuer à la réflexion autour de la crise et des problèmes contemporains, faisant appel à un autre niveau de l’action pratique. Le Site info: Comment s’est fait le choix de ces artistes sélectionnés pour cette exposition ? PJ : Comme commissaire d’exposition, dans un premier temps, j’ai essayé avec Evi Blink de réunir des artistes qui ont déjà exposé à Werkstattgalerie, la galerie que je dirige à Berlin, comme l’écrivain et photographe français Pierre Jouve qui présente sa série Marianne Brisée. Il a suivi pendant un an une unité de police parisienne pour réaliser des photographies sur la politique d’intégration
française des étrangers. Parmi la sélection, il y a l’œuvre de Rudolf zur Lippe, philosophe et peintre allemand, professeur de philosophie à l’Université de Francfort, il a préparé sa Thèse d’état en philosophie sociale et esthétique, avec Theodor W. Adorno. Sa peinture gestuelle est un témoignage sensuel qui se fie aux énergies universelles. Il y a l’œuvre de l’américain Timothy Hennessy, un artiste peintre majeur de la scène de New York des années 70. Il y a l’œuvre de Evi Blink qui photographie les réfugiés en Allemagne en attente de savoir s’ils obtiendront l’asile. Il y a Luca Carboni directeur de la compagnie de théâtre Gli Incauti basée à Bologne en Italie, qui travaille en collaboration avec le comédien Gabriel Da Costa. Les deux présentent le projet The Blink Experiment, une installation vidéo qui explore le monde de l’image et de la crise d’identité dans nos sociétés contemporaines. Il y a la sculpture/ installation flottante en tourbe de coco de la française Caroline le Méhauté articulée autour de l’opposition entre le terrestre et l’aérien. Dans un deuxième temps, dans la continuité de notre réflexion, nous avons invité des artistes marocains qui interrogent la question de la crise dans leur œuvre, comme Mohamed Thara qui propose l’installation vidéo Aussi longtemps que je peux retenir mon souffle qui traite de la crise des réfugiés et retrace le naufrage en Méditerranée du bateau de migrants de Lampedusa en montrant en parallèle la migration des hirondelles vers l’Afrique. Il y a aussi d’autres artistes marocains comme Madiha Sebbani et Soukaina Joual qui font de la performance dans l’espace public un outil de contestation politique et sociale. Enfin, il y a les artistes du collectif Think Tanger, comme Hicham Gardaf et Ouhaddou Sara qui appréhendent avec City Manifesto les mutations de la ville de Tanger. Tous ces artistes s’unissent pour vous présenter près d’une vingtaine d’œuvres à l’occasion de cette exposition collective. Le Site info: Parlez-nous du parcours de cette exposition. PJ : Les œuvres de cette exposition sont appréhendées de manière à engager avec les artistes et le public une réflexion sensible sur les enjeux artistiques majeurs de la création contemporaine. Nous ouvrons avec cette manifestation un véritable dialogue et nous proposons un nouveau regard sur la question de la crise.
©lesiteinfo.com
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sur
“le bout des doigts”
par Mourad HAMAYET
S
i vous pensiez comme moi, que la première plante cultivée par l’Homme sur la Planète Terre était une céréale, alors, tout comme moi, vous étiez dans l’erreur ! La bonne réponse indique que ce n’est pas une céréale mais une plante apparue il y a 12.000 ans. Venait-elle de l’Est ? De l’Ouest ? Du Nord ? Du Sud ? Las de chercher sans trouver, plusieurs scientifiques ont conclu avec humour qu’elle était tombée des cieux sur la terre. Ce qui est certain c’est que ce sont les Arabes qui lui ont donné son nom actuel, lequel s’est imposé partout dans le monde après quelques pérégrinations luso-africaines ! Exceptionnellement on la nomme figue ici, fruit du platane, là, ou même encore pomme ailleurs… ‘’El Banane’’, en langue arabe, désigne ‘’le doigt’’, parfois ‘’le bout du doigt’’… Il est vrai qu’un régime de bananes évoque vaguement la forme d’une main, et en fait, avant, on appelait les grappes de bananes des ‘’mains’’ avant de lui préférer celui de ‘’régime’’. •L e mot ‘’régime’’ pris en ce sens vient du latin racemus qui désigne une grappe ou l’inflorescence de certaines plantes comme le bananier et le dattier. • La ‘’main’’, elle, est une partie d’un régime de bananes. Au plan cultural, on distingue la
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banane plantain – non sucrée et farineuse, qui se cuisine comme un légume- et la banane dessert, dont les tailles, les goûts et les couleurs sont très diversifiés : 1500 variétés, rouges, roses, vertes, noires- même si nous ne connaissons quant à nous que les variétés jaunes. Compte tenu de son énorme poids économique dans divers pays du monde, elle fait l’objet d’importantes recherches variétales et il est probable que le fruit que nous mangeons aujourd’hui, n’aura plus, sous peu, qu’un lointain rapport avec son ancêtre sombre et à graines qui le premier fut consommé. Au Maroc, avant le boom bananier de la culture sous serre des années 70/80, nous ne connaissions que la délicieuse petite banane mouchetée des Îles Canaries adaptée aux jardins littoraux ombragés de Tamri, sur la route d’Agadir. Elle a totalement disparue ou presque et cédé la place aux cultivars sud-américains et africains, gigantesques, parfaits et … sans aucun goût… Les grainetiers et chimistes ont fait leur œuvre, là comme partout ailleurs. Mais laissons ! Dans une ère qui s’étend de l’Inde à l’Ouest du Maroc, la symbolique du bananier est très importante. Dans le sous-continent indien, Bouddha revêt 5 formes et porte 5 sagesses. Il a fait du bananier la
métaphore du paradis perdu et le symbole de la vanité des biens parce que sa partie aérienne meurt après fructification. Il a notamment dit : ‘’Réfléchissons à la courte durée de notre existence, et nous aurons bientôt la conviction … que la pensée passe aussi rapidement que l’éclair, que l’imagination a aussi peu de force interne que la tige du bananier…’’
Intéressant de noter qu’au nom de la continuité, de nos jours, certains promoteurs de la paix au Moyen-Orient ont choisi de porter la khmissa comme symbole d’une communauté d’origine et de tradition entre Islam et Judaïsme.
Laissons le sacré de côté un instant. La banane peut signifier : une nuance de jaune Dans cette partie de l’Asie, toutes les assez vif, une médaille militaire coloniale, déclinaisons du Bouddhisme, Cambodge, toute décoration, la touffe de cheveux des Laos, Birmanie, Vietnam, ont largement rockers dans les années 1960, la partie exploité cette métaphore et dans toutes, le saillante et verticale d’un pare chocs bananier est une image récurrente. d’automobile, une sacoche souple attachée à la ceinture, une personne molle, naïve, peu Les 5 formes des 5 sagesses furent intelligente, et même une erreur commise transmises à la religion punique où elles pendant le service dans l’armée ou la police. étaient associées à la déesse Tanit. C’est En ce qui concerne les expressions, les sans doute de là qu’elles devinrent les 5 principales autour du thème de la banane Livres de la Thora des Juifs. Ce que l’on y sont : a nommé les grappes de raisin géantes • Avoir la banane : être en pleine forme, faire coupées par les envoyés de Moïse dans la un grand sourire. vallée du Jourdain sont probablement des • Eh banane ! : interpellation amicale. régimes de bananes… La continuité de la symbolique conduit •S e faire bananer : être trompé, escroqué. ensuite aux cinq piliers de l’Islam ou aux •S e bananer : tomber d’une manière peu cinq personnages composant Ahl al-Kisa, à élégante. savoir le Prophète Mohamed, sa fille Fatima • V a donc, eh banane ! : dégage, espèce et son époux Ali, ainsi que leurs deux fils d’imbécile ! Hassan et Hussein. Par refus du graveleux, nous éviterons de La déesse Tanit, plus haut cité était vénérée parler de la ‘’théorie des signatures’’ de par les Berbères et les Phéniciens et son Paracelse, ce médecin suisse du XIème symbole représente assez clairement une siècle qui prétendait avoir mis au point une personne priant, les bras levés vers le méthode empirique permettant d’associer ciel. On pense qu’il a une signification de une plante à la partie du corps humain conjuration du sort et il a orné dans la région que l’on souhaite soigner. Elle repose sur où il existe tous les grands lieux de pouvoir. le principe que «les semblables soignent Ce signe est assurément à l’origine de la les semblables», par exemple les cerneaux première expression graphique de ce que dans le Nord de l’Afrique on appelle Khmissa de noix soignent le cerveau et les fraises soignent le cœur.’’ ou la ‘’Main de Fatima’’, ou, en langue amazigh, Tafust. Il est schématisé par une Préférons cette guillerette révérence main symétrique portant quelquefois en africaine, un proverbe bambara d’une infinie son centre un œil ! Le terme de «khamsa» profondeur : “Tout a une fin, sauf la banane signifie quant à lui «cinq» en arabe, en qui en a deux.” référence aux cinq doigts de la main, alors que le terme de «Tafust» veut dire «petite main». ©culturetoute.com 2.02.2017 culturetoute.com 19
Propos recueillis par Nezha Kandoussi
Interview Exclusive Avec Mahdi Naïm, architecte, ingénieur et designer marocain
Mahdi Naïm est un architecte, ingénieur et designer marocain, né à Essaouira,il y a 39 ans et installé en France depuis 15 ans. C’est un « polyglotte de la forme », comme il se définit lui-même. Pour lui, le designer a un rapport au monde, qu’il aide à construire, et quand l’artiste a un rapport à la vie, qu’il contemple. Entretien de haute volée sur les idées et les techniques. Attention, décollage ! 20 culturetoute.com 2.02.2017
Bonjour Mahdi, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions pour culturetoute.com Tout d’abord, tu connais le magazine culturetoute.com, qu’en penses-tu ? Je trouve que c’est un magazine de très bonne qualité, utile et agréable à lire. Peux-tu me parler de ton parcours académique ? J’ai fait des études d’architecture à Rabat. Après avoir travaillé pour des bureaux d’études sur de nombreux projets d’ouvrage d’art, j’ai voulu compléter ma formation pour parer à des lacunes en résistance de matériaux. J’ai donc entrepris une formation au CNAM entre 2002 et 2005. Je voulais acquérir le pragmatisme de l’ingénieur en plus de l’approche de l’architecte. Et pour finir, j’ai suivi la formation Challenge Plus HEC avec un accent sur l’entreprenariat. Et ton parcours professionnel ? Même si j’ai une formation d’architecte au départ, je me suis tourné vers les bureaux d’études de conception en génie civil à Paris. J’ai travaillé dans les cabinets INGERIOP, SYSTRA, EGIS-IOSIS et SNC Lavalin. Ce sont les bureaux qui traitent de projets d’envergure comme des centrales nucléaires, des lignes à grande vitesse, aéroports, métros, les ouvrages d’art somme toute. Ce sont des expériences qui m’ont marqué, car pluridisciplinaires avec donc cette exigence de travail d’équipe. J’ai travaillé sur des projets comme les charpentes métalliques des usines Renault: Très formateur.
Ensuite, j’ai fait de l’édition de meubles et j’ai fondé « The Close Galerie » à Paris en 2007. En 2009 je suis allé ouvrir un studio d’architecture à Casablanca, le studio IDA. De retour en France en 2011: à Lyon, j’ai monté une société en « design & sourcing industriel » . Nous accompagnons les PMEPMI, startuppers et porteurs de projets à packager leurs idées pour qu’elles soient attrayantes et donc plus vendables. Je suis associé avec un ingénieur mécanique qui s’occupe des études techniques et de faisabilité. Mon rôle consiste à travailler la partie « attractivité ». Et comment es-tu venu au design ? Dans mon métier d’architecte, je travaillais sur des grands projets passionnants, mais qui pouvaient durer très longtemps. A tel point que cela en devenait frustrant d’attendre avant de voir le résultat de son travail. Et moi ce qui m’intéressait, c’était d’agir sur la conception, de participer à révolutionner l’architecture. C’est comme cela que j’en suis venu la conception-produit. Au design à proprement parler. La réalité, c’est que le travail sur le produit, c’est de l’architecture à moindre échelle. Ce sont les mêmes outils, les mêmes questions – on y traite de la même question de l’usage par exemple - mais l’échelle fait que le résultat arrive plus rapidement et donc : soit on est satisfait, soit on modifie et on en profite pour aborder de nouvelles thématiques et problématiques. Hormis cet aspect, le design et l’architecture ont la même logique. Est-ce-que tu peux nous parler de 2.02.2017 culturetoute.com 21
ton approche au design? J’ai exercé plusieurs métiers dans le design et chaque approche est différente. C’est justement ce qui me m’intéresse. En 2007, j’ai fondé « The Close Galerie » à Paris. Notre activité était d’éditer et promouvoir du mobilier. C’était une approche globale de l’usage du meuble, de la conception à la commercialisation en passant par les études de faisabilité, du prototype. L’esthétique, le style, bien qu’importants, ne sont pas des éléments essentiels pour moi. L’harmonie oui, mais l’aspect pur n’est pas ma priorité. Ce qui m’intéresse, c’est le processus intellectuel, l’usage d’algorithmes, le sens philosophique, l’apport des nouvelles technologies, de matériaux innovants. Combiner art, ingénierie, industrie. Et pour moi, le but ultime du design est d’être diffusé à grande échelle. Pour parler design, c’est une condition sine qua non. Notre approche au sein de Mahdi Design Lab, aujourd’hui, est de trouver des solutions pour répondre à la réalité et aux contraintes des porteurs de projet, et en tenant compte de la demande économique. C’est très stimulant ! On plonge dans des thématiques qui dépassent l’idée que l’on se fait du design. Il faut non seulement traduire
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l’intention de l’entrepreneur, mais aussi – comme dans le cas des projets connectés - sortir du carré. Il faut introduire de la sensualité, de l’organique, de l’émotion pour s’éloigner de l’aspect industriel et créer une identité et de l’attractivité pour le client. Le client étant d’une part notre client et l’utilisateur final, qui utilisera le produit. Tu as fait tes études au Maroc et tu y es retourné pendant 2 ans. Pourquoi estu rentré ? Je suis effectivement rentré au Maroc, où je me suis installé pendant 2 ans, à mon compte, parce que j’avais un projet, celui de rendre le design accessible aux Marocains. Sur place, j’ai été contraint de faire marche arrière pour différentes raisons. D’abord, le design au Maroc est encore jeune. Ensuite, comme je te le disais, pour moi, le design est une démarche et une recherche intellectuelles appliquées à la vie de tous les jours. Au Maroc, le design reste encore une question de tendance. On manque d’exigences à l’égard du design. Et puis, il y a l’aspect : propriété intellectuelle. Nous héritons d’une longue tradition d’artisanat qui raisonne par transmission du savoir-faire. Le designer, lui, se distingue par la signature, ce
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qui lui confère, par la même occasion, une responsabilité face à l’utilisateur. En France, le design est une question d’époque. On aborde le design dans le cadre de questions d’usage, d’écologie, d’économie etc. Ce que j’appelle les questions d’époque et c’est ce qui m’intéresse. La comparaison Maroc-France n’est pas heureuse, le Maroc serait plus comparable à des pays comme l’Inde ou le Brésil, de par la richesse de son patrimoine et de ses traditions. Est-ce-que tu envisages d’y retourner ? Oui, bien-sûr, c’est en projet. Le Maroc est une porte qui s’ouvre sur l’Afrique, plein de ressources, avec un climat économique très favorable. Et à propos du Maroc, est-ce une source d’inspiration ? Pour moi, le Maroc est une fenêtre sur le monde. Il est Occident et Orient. C’est un pays qui prépare à tout sauf à la schizophrénie et encore moins à l’enfermement dans tel ou tel style ou aspect. C’est un carrefour culturel avec une grande diversité décomplexée. Si on prend les moucharabiehs, par exemple, ce qu’il faut retenir, ce n’est pas l’aspect qui deviendrait une source d’inspiration. Les moucharabiehs sont un formidable témoignage de l’ensemble des connaissances de leur époque, qu’elles soient mathématiques, philosophiques, artistiques… Un aspect de l’identité du Maroc que je trouve intéressant à exploiter, parce qu’il permet de sortir de ce qui est perçu comme
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marocain, c’est la berbérité. Nommer une chaise d’inspiration scandinave Arouit (papillon), par exemple, est un vrai bonheur. A moins d’être un connaisseur, le nom est intraçable du point de vue de l’identité. Parfait ! Quelles sont tes inspirations alors ? Tout dépend de la problématique. La problématique amène à l’inspiration et l’inspiration nourrit la problématique. Je trouve surtout mes inspirations dans la philosophie, comme chez Hannah Arendt, Nietzsche, Jung, je suis un camusien dans l’esprit. L’absurde, le désenchantement du monde sont des thèmes qui me parlent. J’aime aussi la poésie contemporaine, comme celle de Salah Stétié. La destruction du langage m’inspire beaucoup. Pourrais-tu me parler de projets de design réalisés et de tes projets à venir ? Oui, ils sont de plusieurs natures. Les projets clients sur lesquels j’ai travaillés, je peux nommer les valises cabine pour SO NOMAD (Saint Honoré), une ceinture personnalisable pour LOOP ME. Une de mes réalisations personnelles : un vase organique, qui émerge comme une série de plis complexes, et qui exprime la complexité formelle des systèmes de croissance naturelle. A venir, la préparation d’une exposition d’objets décoratifs….et surtout continuer à rechercher et à créer. L’horizon, c’est l’INFINI. Merci Mahdi ! © culturetotue.com
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© libe.ma
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Noureddine Sail
le cinéma au cœur des droits du citoyen à l’accès à la culture et à la création
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e cinéma est au cœur des droits de l’Homme, en particulier ceux concernant l’accès du citoyen à la culture et la création, a souligné, vendredi soir à Rabat, Noureddine Sail, président de la Commission du film de Ouarzazate et ex-directeur du Centre cinématographique marocain (CCM). M. Sail qui animait une conférence sous le thème «Comment le cinéma aborde les droits de l’Homme?», a mis en avant les différents aspects des droits de l’Homme dans la création cinématographique, et à leur tête l’impératif de garantir au citoyen le droit de consommation artistique des films et d’accès aux salles de cinéma en tant qu’espace de partage sociétal de la création et de débat autour du produit cinématographique. Lors de cette conférence, organisée par le Club cinématographique des droits de l’Homme, l’ancien directeur du CCM a relevé que le volume de la production cinématographique et le nombre de salles renseignent sur l’étendue de l›espace de liberté dans tout pays dans la mesure où cette industrie est étroitement liée aux marges de liberté ouverte devant la création et l’initiative artistique de manière générale. M. Sail qui perçoit le
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grand écran en tant que moyen de véhiculer les messages de défense des droits de l’Homme et de liberté, a relevé l’engouement du public pour ce genre cinématographique car tenant compte de la réalité, des besoins et des attentes de la population. Mais une question reste, dit-il, en suspens à ce niveau, celle concernant la manière et la qualité du traitement artistique pour éviter que la question des droits de l’Homme ne soit qu’un slogan creux. Il a cité plusieurs exemples d’œuvres marocaines ayant réussi à faire passer le message des droits de l’homme, aussi bien auprès du public marocain qu’étranger, outre les grandes épopées du cinéma qui ont marqué l’histoire du 7-ème art et mobilisé le public autour de questions importantes, avec intelligence et une vision artistique de haute facture. Et de conclure qu’il faut respecter la qualité artistique et l’intelligence du public dans tout traitement cinématographique des droits de l’Homme, partant de la conviction que l’enjeu du cinéma aujourd’hui n’est pas d’informer ou de décrire mais comment construire une histoire selon des critères artistiques de haut niveau.
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