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#Culturetoute No. 259 du 24 mars 2017
France • Liban • Maroc
culturetoute.com
“l’Afrique en Capitale” inaugurée par SM le Roi
© Photo MAP
Mohammed VI et le roi de jordanie
chronique,
“la beauté de l’appel” par Mourad HAMAYET
par Mourad HAMAYET
I
maginez une Casablanca apaisée, ou les voitures, plutôt récentes dans leur ensemble, laisseraient passer systématiquement les piétons, sans les conduire aux portes de la mort, même dans les rues désertes. Imaginez une ville comme reconstruite récemment et bien propre dans son ensemble. Imaginez un centre-ville entièrement fait de boutiques de luxe, avec d’innombrables bijouteries et ou le concept de ‘’cafés’’, en tant que débits de boissons, n’existe même pas. Imaginez une capitale où la vie est chère et où l’activité économique ne semble pas des plus florissantes, mais reluisante comme un sou neuf et dans laquelle la population respecte et craint l’autorité policière. Imaginez une ville comme le Casablanca d’avant l’apparition des ‘’tours’’ et dont les pilotes aviateurs disaient qu’elle était la ville la plus éclairée du monde. Imaginez qu’en plus, la population de cette ville a une sainte horreur des maisons non éclairées, qu’elles soient vides ou non. Imaginez aussi une ville pacifiquement envahie par tous les héritiers de Kerouac et autres grands routards devant l’Eternel.
Si vous avez réussi à mettre des images sur cette série d’aprioris, alors vous avez été à Philadelphia ou du moins vous savez à quoi peut ressembler cette ville. Moi, j’y suis allé. Pour motif professionnel. Puis, à l’occasion d’une pause, alléché par l’aspect tranquille et sage de la partie visible de la cité, j’ai cherché à en voir la ‘’vieille ville’’ que l’on nomme communément chez nous ‘’la médina’’ : Les gens que je questionne ont l’air interloqué. - Mais de quoi parlé-je donc ? - Euh, enfin, des quartiers anciens, des quartiers où l’on trouve les échoppes des artisans, des bazars, des marchands de produits locaux… Par politesse, on m’indique vaguement quelques rues à emprunter pour trouver ce que je cherche. Je n’ai pas fini de quitter l’endroit que mon brave indicateur me rappelle. Il vient à moi en courant, en me proposant de m’arrêter chez lui sur le chemin du retour. Je le lui promets et vais vaillamment à la recherche de la ‘’médina’’ de Philadelphia… Je n’en trouve pas trace. Simplement de vagues boutiques qui vendent de l’utilitaire, presque rien, et les seules objets d’un artisanat local authentique sont ceux encore utilisés au quotidien… Je comprends vite que je suis arrivé ici sanglé dans des schémas mentaux complètement
faux et qu’il est inutile d’insister : Philadelphia n’a pas de ‘’médina’’… Je m’arrête donc chez mon indicateur, barbier de son état, et il me fait gentiment entrer dans une arrièreboutique en écartant simplement un rideau. C’est tout propre et cela sent bon la gomme arabique, notre (leur) fameuse ‘’meska’’ utilisée à profusion dans leur cuisine. Il me demande d’où je viens puis m’assure que c’est le rêve de plus d’un de ses concitoyens que de visiter le Maroc. Je demeure chez lui une bonne heure et il réussit à me convaincre que le vrai voyage consiste à rencontrer d’autres gens, pas à visiter de vieilles pierres ou acheter de la verroterie à ramener chez soi comme un trophée bien vite oublié… Puis il me fait un époustouflant exposé sur l’histoire prestigieuse de sa cité : • L es premières traces d’activité humaine
• • • •
dans ce territoire datent de plus de 500.000 ans avant JC. Philadelphie est assurément l’une des plus vieilles cités du monde. Le plus important site jordanien datant du Néolithique se trouve à Ein Ghazal, précisément à Philadelphie. L a Bible rapporte que les royaumes cananéens et sémites sont localisés non loin. A u sein de l’empire grec, on crée un certain nombre de villes dans la région. D ès les premières décennies de l’hégire, les Musulmans conquièrent la région. L es Croisés y créent une
‘’Seigneurie’’ à laquelle met un terme la naissance de l‘Empire Ottoman et qui dure jusqu’au début du XX e siècle… • E t depuis lors, compte tenu de son
immense valeur stratégique la région est sous une tension extrême, objet de mille jalousies éprouvées de toutes parts et finit par être carrément refondue au mieux des intérêts du monde occidental. • A l’aube des années 20, elle est même partagée en zones d’influence entre la Grande Bretagne et la France, et
l’accord de partage est entériné par la Société des Nations, ancêtre de l’ONU. • C ette ingérence directe se termine en 1946 après la création de l’état d’Israël, création qui laisse face à face Arabes et Juifs. • G uerres et tensions répétées, jamais achevées, jamais calmées occupent làbas 100% de l’attention des autorités qui finissent par se montre régulièrement soucieuses de rester en paix avec ses voisins, malgré les événements affectant la région, ce qui lui permet d’accueillir d’innombrables étrangers et ainsi, outre les Palestiniens, elle accueille, dans les années 2000-2010, un grand nombre de réfugiés irakiens puis de réfugiés syriens.
Donc, Philadelphia est, depuis sa création sur sept collines dans un quasi-désert, une terre de passage, une terre d’accueil, fidèle aux grandioses lois de l’hospitalité du désert : on ne dit jamais ‘’non’’ à qui demande protection contre la peur et nourriture contre la faim. Je regarde gravement mon interlocuteur, merveilleux professeur d’histoire, objectif, dépassionné, et tellement fin… J’ai peine à le quitter et finis par le faire, en écrasant un hoquet de pleurs… Cette hospitalité est source de richesse car chaque visiteur arrive avec ses besoins, certes, mais aussi ses savoir-faire spécifiques. Et la meilleure illustration de cette consolidation des savoir-faire, est la cuisine. Plus d’un affirme que la cuisine locale est une des grandes cuisines de ce monde, pour la symphonie de ses senteurs, de ses formes et de ses couleurs.Si Dieu me prête vie, j’y reviendrai pour partager avec les miens l’immense tendresse immédiatement éprouvée pour Philadelphia, … qui n’est autre, sous son nom actuel, qu’Amman, capitale de la Jordanie …
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Numéro 259 du 24 mars 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com
SOMMAIRE
actu 10 événement, Livre Paris: Lalla Meryem et François Hollande inaugurent le pavillon du Maroc 11 BD, “Contes africains” de Djilali Beskri éblouit le public du FICAM
en une 06 Art, “L’Afrique en Capitale” inaugurée par SM le Roi Mohammed VI et le roi de jordanie
06 #culturetoute
08 Chronique, “La beauté de L’appel” par Mourad HAMAYET
magazine 04 Edition, Leila Slimani: après le Goncourt, les insignes d’Officier des Arts et des Lettres 14 événement, S.A.R. LALLA Meryem inaugure l’événement “Livre Paris”à la Porte de Versailles
20 14
16 événement, L’anthologie de l’Aïta reçoit le prix “Coup de Cœur 2017” de l’Académie Charles Cros 18 Chronique, Ziryab une chronique de Mourad HAMAYET 20 Street art, Exclusif, entretien avec le street artiste Amin Brush
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“L’Afrique en Capitale” inaugurée par SM le Roi Mohammed VI et le roi de jordanie Le Roi Mohammed VI et Abdallah II Ibn Al Hussein, ont inauguré, ce jeudi au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat, la manifestation culturelle et artistique « L’Afrique en Capitale ».
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lacée sous le Haut patronage du Roi, cette manifestation, initiée par la Fondation Nationale des Musées en collaboration avec plusieurs opérateurs culturels et institutionnels du Royaume, célèbre l’Art africain en mettant en lumière son dynamisme et la variété de ses modes d’expression. Mohammed VI et hôte ont visité trois expositions montées dans le cadre de cette manifestation, à savoir « Un regard contemporain sur l’Art africain », « Présence Commune », et « Mémorial ». La manifestation « L’Afrique en Capitale » sera marquée par d’intenses activités culturelles : 36 événements dans 18 lieux notamment la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, le Musée de Bank Al Maghrib, la Galerie Bab Rouah, la Galerie Bab El Kébir, Villa des Arts, l’Espace
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Expressions CDG, l’Académie du Royaume du Maroc et le Théâtre Mohammed V. Sont ainsi prévus des expositions d’arts plastiques et d’objets du patrimoine, des concerts de musique, des projections de films, des conférences, et des événements d’art urbain. A cette occasion, le peintre malien Abdoulaye Konaté, qui expose dans le cadre de cette manifestation à l’Espace Expressions CDG, a présenté à Mohammed VI et à Abdallah II un portfolio de ses différentes toiles et créations. Au terme de la visite des trois expositions, le Souverain Hachémite de Jordanie a signé le Livre d’Or du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain. H.L. (avec MAP) ©lesiteinfo.com partenaire de culturetoute.com
Ce que SM Mohammed VI et le ROI Abdallah II ont vu au MusĂŠe de Rabat
+ VIDEO
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par Mourad HAMAYET
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epuis des lustres que je pratique la chose, le plaisir que j’y prends ne s’est jamais démenti. Durant d’innombrables années, je me suis souvent retrouvé, juste avant l’heure des matines, sur la grand’ route de Casablanca. J’empruntais automatiquement alors l’une des bretelles qui mènent à Mohammedia où je m‘empressais de rejoindre la Place de la Casbah pour prendre place dans l’un des cafés qui la bordent, face à la porte qui mène à la vieille ville. Le serveur arrivait et, en essuyant le guéridon devant moi, me parlait de la pluie et du beau temps, sans jamais me demander ce que je désirais puisqu’il le savait : Dans tous mes endroits, on sait que je suis ‘’addict’’ au thé vert, sans sucre et sans menthe, et que jamais au grand jamais, je ne bois aucune autre boisson hors de chez moi. Il s’empressait donc de m’apporter mon facile breuvage et de s’éclipser bien vite pour me laisser à mes cogitations aurorales… Une merveilleuse voix mâle retentissait toujours, assurée et protectrice, ferme mais pudique. Elle psalmodiait calmement quelques versets du Coran… Pas l’ombre d’un essai de vocalise comme il est de mode aujourd’hui. Cette voix était celle d’un homme assurément
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doué d’une diction parfaite qui transcendait la simple lecture pour exprimer le sens. C’était suave et satiné comme la voix d’un grand père expliquant à ses petits-enfants chéris quelque douce vérité. Et j’écoutais chaque fois, avec le même étonnement ces paroles que je lisais pourtant cent fois mais ne comprenais jamais aussi bien qu’en ce lieu, à cette heure, grâce à cette voix… Puis un grand silence m’invitait à redresser le dossier de mon siège et à prendre d’autres mesures de concentration, car la voix s’apprêtait à délivrer un message, à lancer un appel et je n’avais que quelques secondes pour me rappeler qu’à la fin de l’édification de la première mosquée à Médine, il avait fallu appeler les fidèles à la prière. Le Prophète Mohamed choisit la voix humaine comme fédératrice de l’Islam après avoir envisagé d’autres procédés, tels que l’usage du cor en vigueur chez les Juifs, ou de la cloche chez les Chrétiens. Pour l’Islam, ce serait la voix humaine ! L’appel est fait de paroles simples, au sens évident, paroles déclinées dans l’humilité et la concentration. Et cet appel est lancé cinq fois par jour de toutes les mosquées du monde, de la plus humble à la plus riche, depuis mille trois cent quatre-vingt-quinze années …
Cet appel à la prière, s’appelle ‘’el adhan’’ ! Le premier a été lancé sur ordre du Prophète par l’abyssinien Bilal Ibn Rabah el Abassi, cinquième être humain à s’être converti à l’Islam, un esclave noir à la voix d’or. De cette voix, les historiens et exégètes retinrent certes la puissance et le volume mais également la grande douceur. Puis l’on codifia le statut du ‘’Mou’addin’’ francisé en muezzin. Il devrait, décida-t-on, obéir à certaines règles : • Se tenir debout en direction de La Mecque, • Tourner son corps de droite à gauche pour être entendu dans toutes les directions, • Se boucher les oreilles avec l’index ou le mineur afin de ne pas être perturbé, • Hausser la voix pour être bien entendu, • Parler posément pour être bien compris. • Il ne devrait par contre pas demander de salaire • Il ne devrait pas être en état de grande ni de petite impureté. Le Prophète leur promet dans un Hadith rétribution dans l’au-delà pour cela. Alors que penser des fantaisies bigotes que sont l’usage de haut-parleurs et d’enregistrements sonores ? Rien, si ce n’est que cela empêche les dormeurs de dormir et rien de plus, que cela enlève toute beauté à l’appel et donne à subir les dérèglements acoustiques des appareils utilisés à cette fin … Mis à part mon muezzin de Mohammedia qui m’emplissait réellement de félicité, j’ai été ému aux larmes par l’appel des muezzins d’autres pays et récemment encore par celui de l’impressionnante Mosquée du Roi Abdallah, à Amman en Jordanie. J’ai également vécu une fantastique expérience à l’écoute de l’appel à la prière,
et ce, de façon étrange : C’était il y a quelques années, à Fès, au Musée de Batha, lors d’une des éditions du Festival des Musiques Sacrées. Dans un silence absolu, nous écoutions des poèmes de Federico Garcia Lorca, extraits du Diwan del Tamarit, qui est un recueil-hommage aux poètes arabes de Grenade. Ils avaient été mis en musique par le pianiste Christian Boissel qui accompagnait la merveilleuse Rocio Marquez, chanteuse de flamenco à la voix claire et pure … Toutes les personnes présentes furent interloquées lorsque s’éleva, au beau milieu du chant et sans l’interrompre, l’appel à la prière émis par le muezzin d’une mosquée voisine. La sobriété des mots de Lorca, l’économie de la musique de Boissel et la voix franche de Rocio Marquez furent comme aspirées vers le ciel par cet appel inattendu et fortuit. Heureusement, la voix de l’appelant était belle et sa diction parfaite. Aucun hiatus, aucun trouble, aucune fausse note. C’était proprement sublime. Cet appel arriva comme la sacralisation du poème profane, comme pour dire à toutes et à tous que toutes les voix montent au ciel et que tous les chemins mènent au divin. ©culturetoute.com 24.03.2017 culturetoute.com 9
la revue de presse #du vendredi 24 mars 2017 Livre Paris: Lalla Meryem et François Hollande inaugurent le pavillon du Maroc
La Princesse Lalla Meryem et le président français François Hollande ont inauguré, jeudi en fin d’après midi, le pavillon du Maroc au Salon du Livre de Paris « Livre Paris » qui met cette année à l’honneur les lettres marocaines... lesiteinfo.com Le 23 mars 2017
La musique judéo-marocaine à l’honneur lors d’un concert grandiose à Paris
La musique judéo-marocaine a été à l’honneur, mardi soir à Paris, lors d’un concert grandiose organisé par l’ambassade du Royaume en France en partenariat avec le secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc. Initié sous le thème «Les musiques judéo-marocaines en fête», ce concert a été marqué par la présence de plusieurs dignitaires et personnalités, dont le ministre de la Culture Amine Sbihi, venus célébrer les sons et les rythmes du patrimoine artistique et musical juif du Maroc. libe.ma Le 23 mars 2017
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“Contes africains” de Djilali Beskri éblouit le public du FICAM Le réalisateur et producteur algérien, Djilali Beskri porte haut les couleurs de l’Afrique. Son film d’animation «Contes africains», projeté dimanche dans le cadre du 16ème Festival international de cinéma d’animation de Meknès, révèle l’importance du continent africain dans la production de films d’animation à l’échelle internationale. Le personnage de «Papa Nzenu» est l’élément central de son film. Il a été conçu afin de refléter une identité plurielle de l’Afrique. C’est ... libe.ma Le 21 mars 2017
Mawazine: La diversité de la musique marocaine animera la scène de Salé
La 16ème édition du Festival Mawazine rythmes du monde présentera, sur la scène de Salé, plus de 40 artistes nationaux représentant des genres aussi divers que la reggada, le raï, le hip-hop, le gnaoui, le chaabi et les chants hassanis. Selon un communiqué des organisateurs parvenu dimanche à la MAP, la scène de Salé sera ainsi animée, vendredi 12 mai, par les sonorités marocaines populaires de... libe.ma Le 21 mars 2017
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Leila Slimani: après le Goncourt, les insignes d’Officier des Arts et des Lettres
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’écrivaine franco-marocaine est sur un nuage et a de quoi se prévaloir dans le monde de la culture en général, et celui de la littérature en particulier. C’est ainsi qu’après le prestigieux Prix Goncourt 2016 que son roman « Chanson douce » avait obtenu, Leila Slimani s’est vu récompenser par les insignes d’Officier des Arts des Lettres qui lui a été remis par la ministre française de la Culture, Audrey Azoulay ce jeudi. L’Ordre des Arts et des lettres est une décoration honorifique de l’Etat français, gérée par le ministère de la Culture, et destinée à récompenser « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. ». Et l’auteure, entre autres, des romans « Dans le jardin de l’ogre » et « Le diable est dans les détails », avec cette haute distinction, est sur le point
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de rejoindre au panthéon des écrivains franco-marocains son illustre aîné, Tahar Ben Jelloun (TBJ pour les intimes), Prix Goncourt 1987 avec son roman « La Nuit sacrée » et détenteur de la Légion d’honneur. Leila Slimani aura un emploi du temps parisien aussi chargé que réjouissant puisqu’elle est aussi de la grand-messe de la 37ème édition du Salon du livre de Paris (du 24 au 27 mars), appelé « Livre Paris » cette année, et dont le Royaume est l’invité d’honneur. Faisant partie des auteurs invités, la lauréate du Prix Goncourt et nouvelle détentrice des insignes d’Officier des Arts et des lettres contribuera assurément à ce que ce que le Salon 2017 atteigne l’objectif qu’il s’est assigné: célébrer la force des liens culturels entre la France et le Maroc. Larbi Alaoui ©lesiteinfo.com partenaire de culturetoute.com
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S.A.R. LALLA Meryem inaugure l’événement “Livre Paris” à la Porte de Versailles
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e Salon du Livre, rebaptisé Livre Paris, aura lieu du 24 au 27 mars 2017. Pour sa 37ème édition, Livre Paris poursuit son tour du monde de la littérature en accueillant le Maroc comme invité d’honneur. La Princesse Lalla Meryem inaugurera cet immense événement à la Porte de Versailles.
Culture. Le Prince héritier Moulay el Hassan inaugure et visite toutes les éditions du Salon du Livre de Casablanca. Il était récemment à Marrakech pour inaugurer le Musée de l’Eau à l’occasion de la COP22. La Princesse Lalla Selma, quant à elle, se rend chaque année à Fès pour le coup d’envoi du Festival des Après l’inauguration, en 2014, musiques sacrées. On connaît de l’exposition historique « Le aussi l’engagement sans faille Maroc médiéval: un empire du Prince Moulay Rachid de l’Afrique à l’Espagne », au pour le FIFM et le monde du Musée du Louvre, la Princesse cinéma. La Princesse Lalla Lalla Meryem rehausse plus Meryem est aussi connue, haut le rayonnement des Arts depuis sa jeunesse, pour son et de la Culture marocaine engagement pour la cause en inaugurant, le 23 mars, féminine en particulier. Elle l’édition 2017 du Livre P aris, en compagnie de François nous habitue désormais à sa Hollande et de plusieurs autres présence effective à chaque personnalités. fois qu’il s’agit d’un enjeu international, pour propulser Le Maroc est l’invité d’honneur et mettre en orbite l’exception de cette édition, une belle marocaine. prouesse marocaine pour le monde du Livre. Sous Yasmine Khizrane l’impulsion du Roi Mohammed VI, la famille royale est très ©lesiteinfo.com impliquée dans les Arts et la
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COMMUNIQUE DE PRESSE
L’anthologie de l’Aïta reçoit le prix “Coup de Cœur 2017” de l’Académie Charles Cros
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arseille, le 18 mars 2017 – L’anthologie du patrimoine musical d’Al Aïta ; art ancestral développé dans différentes régions marocaines a reçu le prix « Coups de cœur » 2017 de la Catégorie « Musiques du Monde » de l’Académie Charles Cros, lors de la cérémonie organisée dans le cadre du Salon-Marché de Babel Med Music de Marseille. Réalisé par l’Association Atlas Azawan, à l’initiative du Programme Culture et Patrimoine de la Fondation OCP, l’anthologie Chikhates et Chioukhs de l’Aïta, sous la direction de Brahim EL MAZNED est née de la volonté de conserver et valoriser un patrimoine musical marocain séculaire en lui redonnant la place qu’il mérite. Conçue dans une démarche documentaire souhaitant souligner la façon dont l’Aïta a enrichi le répertoire marocain, cette anthologie se veut avant tout l’expression d’un art vivant dont les artistes-interprètes, venues de plusieurs régions du Maroc, ont fait le déplacement jusqu’à la capitale économique du royaume pour enregistrer leur musique dans un studio professionnel. Cette anthologie est composée de 10 CDs représentant les 7 types d’Aïta enregistrés par quelques 300 artistes dans le studio Hiba à Casablanca. Ces CDs sont
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accompagnés d’un livret illustré par des photos d’archives et des photos prises lors des enregistrements ainsi que par de textes majeurs. L’anthologie de l’Aïta, art à l’origine rural, féminin par définition, nous transporte à travers les régions du Maroc et offre à nos oreilles les mélodies et les chants propres à chaque type d’Aïta qu’un auditeur aguerri saura distinguer. Pour le novice, le livret didactique lui ouvrira les portes de ce patrimoine musical. Quoi qu’il en soit, l’expérience d’écoute de cette collection tient ses promesses, le son des bendirs, des tambourins, du meghroune, du Luth, de Loutar ou du violon porte les voix des cheikhates et chioukhs. On ne saurait trop recommander d’ouvrir bien grand ses oreilles pour laisser son esprit voyager. Une production qui sera disponible à partir de mai 2017. L’académie Charles Cros Fondée au lendemain de la guerre en 1947, l’Académie Charles Cros défend la diversité musicale, veille à la préservation de la mémoire sonore, soutient la création, le développement de carrière des artistes, l’esprit d’entreprise et le courage des éditeurs graphiques et phonographiques. L’Académie Charles Cros, c’est un collectif d’une centaine de spécialistes sociétaires (élus) et d’experts associés, français
et étrangers, qui apportent bénévolement leur concours aux missions que s’est assignée l’Académie Charles Cros. Ils sont répartis en 8 commissions thématiques pour la musique et la parole. Les Coups de Cœur Tout au long de l’année, les groupes de travail spécialisés de l’Académie écoutent les nouveaux disques au fur et à mesure qu’ils paraissent. Ils sélectionnent une fois par an les disques qui leur paraissent devoir tout particulièrement être portés à l’attention du public : excellence de l’interprétation, œuvres inédites, répertoires oubliés, nouveaux talents d’interprètes, audace ou courage éditorial : sont autant de critères pris en compte pour se voir décerné un Coup de Coeur. A propos de la Fondation OCP La Fondation OCP a pour vocation de contribuer au développement humain
auprès des populations les plus vulnérables, au Maroc et dans le monde. Animée par des valeurs de partage et d’ouverture, la Fondation OCP se mobilise au quotidien autour de cinq axes majeurs, portées directement par la Fondation ou par des entités affiliées qui se présentent comme suit : Le développement social ; Le développement agricole ; Soutien à la Culture et valorisation du patrimoine national ; La formation et la recherche ; La réflexion et la stratégie. La Fondation OCP développe également une capacité de formation et de recherche avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, le Lycée d’Excellence de Benguerir et une action de réflexion à travers le think tank OCP Policy Center. © Visa For Music
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par Mourad HAMAYET
A
près un oubli coupable, honteux, voire même criminel, l’Afrique et les Africains sont revenus à la mode lorsqu’au début du siècle dernier, lorsque les surréalistes européens en redécouvrirent l’art et s’en inspirèrent à outrance. De l’autre côté de l’Atlantique, ce sont les sons et les rythmes africains qui refondèrent la musique occidentale. Mais son importance primordiale rappelle que ce continent est en fait la matrice du développement humain, qu’outre le fait que c’est là que l’homme a rampé hors de l’eau pour la première fois, c’est également là que d’innombrables progrès sont apparus. Le Magnifique Cheikh Anta Diop, historien et anthropologue passionnant, a dédié une grande partie de sa vie à faire connaître l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique Noire à la culture et à la civilisation mondiale. A ce propos, il a dit : ‘’Le Nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la Vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation’’. Mille et un sites permettent de réviser les coupables idées préconçues que l’on nous a imposées et qui
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toutes tendent à minimiser ces prodigieux apports. J’aimerais, ici, citer l’exemple le plus flamboyant et le plus drôle, le plus significatif et le plus amusant de cet apport : celui de Ziryab, dont la biographie semble empruntée aux Mille et Une Nuits : N’est-il jusqu’à l’étymologie du nom de ce personnage qui soit d’une extrême complication et celles fournies procèdent bien plus du tripatouillage que de la science sémantique. ‘’Oiseau chanteur’’, dit-on généralement ! Les lexiques sérieux ne permettent pas de l’affirmer, en tout cas. Ce négro-africain auquel on donna ce surnom de Ziryab, se nommait en fait Abu Hassan Ali ben Nafi, né à … Mossoul, village kurde situé en Irak, en l’an 5025 du calendrier africain, qui correspond à l’an 789 du calendrier grégorien. Esclave ? Homme libre ? Qui peut le dire ? En tout cas, il se libéra et une fois adulte, il s’adonna principalement au chant : il inventa le luth à 5 cordes dont il s’accompagnait en pinçant les cordes à l’aide d’un plectre, contrairement à la pratique du pincement avec les doigts… Il eut pour maître le musicien officiel du grand Haroun Er Rachid, un certain Ibrahim Al Mawsili qui finit par le présenter à la cour. La voix exceptionnellement douce et harmonieuse
conquit le Khalife qui jura de punir ceux qui l’avaient empêché de connaître le chanteur plus tôt. Al Mawsili prit peur et menaça carrément Ziryab des pires maux s’il ne quittait immédiatement le pays. Notre ami ne se le fit pas dire deux fois et détala aussitôt pour se réfugier, dans un premier temps à Tunis, à la cour Aghlabide de Kairouan. Il y demeura quelque temps mais eut la bien mauvaise idée de composer un poème bourré de doubles-sens qui eut le malheur de déplaire et de provoquer de nouvelles menaces. Zyriab refit ses malles et fila vers Cordoue, en Espagne, où il fut reçu en grandes pompes par le prince régnant, Abd Er Rahman II qui le pensionna en lui allouant une mensualité de 200 pièces d’or, outre d’abondants dons en nature, des demeures, des jardins et des champs. Il se mit alors au travail et ce travail fut tout simplement prodigieux :
Croyez-vous que ce soit tout ? Que nenni ! Pour dire la vérité, il devint l’arbitre de l’élégance de l’Andalousie fabuleuse ou il révolutionna les modes vestimentaires et même la cosmétique. Il imposa à la Cour l’art raffiné de la cuisine irakienne, celle des Mille et Une Nuits, et un ordre protocolaire strict pour l’ornement de la table et l’ordonnancement des mets. Entre deux, il transmit les recettes secrètes de la magie et de la divination chaldéenne, s’aliénant ainsi toutes les recluses des innombrables harems et de leurs eunuques. La petite histoire lui attribue de nombreuses bonnes fortunes … même s’il s’était marié à une fille de la famille régnante avec laquelle il était très heureux et qui l’aida
Il fit connaître le jeu d’échecs et le polo en Espagne, tous deux venus de Perse. Il créa surtout une école de musique, en fait, le premier conservatoire d’Europe, ouvert à tous et financé par le prince. C’est là que naquit réellement la musique arabo-andalouse, le mouachah, poème à structure nouvelle, et autres techniques qui donnèrent naissance au genre ‘’Flamenco’’. Il créa l’ordonnancement dit ‘’Nouba’’ qui signifie ‘’attendre son tour’’ pour chanter en solo… et y créa des sous-ensembles de voix n’ayant pas encore mué, ce qui fut copié jusqu’à Rome par la cour pontificale, avec les fameux castrats. Enfin, il codifia la pratique des vocalises. La musique ne fut pas son seul don et c’est lui qui transmit à l’Europe des milliers de chansons orientales de lointaine origine gréco-persane par l’Andalousie. Il fut également poète et conteur de génie.
grandement dans le domaine de l’art andalou. En ce qu’il est le codificateur de l’hygiène personnelle dans une Europe médiévale à la saleté légendaire et repoussante, en ce qu’il a été à l’origine de la notion des 4 saisons dans la mode vestimentaire en Europe, en ce qu’il est à la base des arts de la table avec la division ‘’Entrée’’, ‘’Plat de Résistance’’ et ‘’Dessert’’, en ce qu’il inventa mille et une choses qui embellissent et facilitent la vie, en ce qu’il est l’un des piliers de la musique arabe et andalouse, Ziryab, cet Africain Noir né et élevé en Irak est l’un de ces rares hommes auquel, tout être humain né après lui, doit quelque chose.
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f i s u l Excentretien e t s i t r a eet r t s e l c ave h s u r B Amin i découvert j’a tiste qui “ uninaarit devant
dess u stylo. Cet moi a e de talent artisttait bien ma é mère.
”
© Photos Chadi Ilias
#culturetoute : Qui est Amin Brush ? de son vrai nom ? ses études ? Je suis de Casablanca, précisément : Ain chok. Mon vrai nom est bien Amine Hajila, né en 1980. J’ai poursuivi des études en design bâtiment et infographie. Je suis aussi autodidacte en aerographe, le spray et le tattoo. 20 culturetoute.com 24.03.2017
#culturetoute : Un artiste en particulier qui t’a donné envie de te mettre au street art ? J’ai aimé l’art depuis l’âge de 7 ans. J’avais un amour spontané pour l’art, puis j’ai découvert un artiste qui dessinait devant moi au stylo. Cet artiste de talent était bien ma mère.
Elle dessinait des portraits. Et c’est de cela que je me suis inspiré. Et au début, j’ai commencé à faire des copies de personnages et aujourd’hui vous voyez bien où j’en suis.
festival vous a donné carte blanche pour dessiner ce que vous voulez ? Oui voilà, ça été un collectif. On choisit le thème et après chacun fait selon son inspiration. Il faut cependant rester sur le même thème et c’est ainsi qu’on respecte le collectif. #culturetoute : le titre de la thématique ? On a joué sur le patrimoine maroc. Personnellement, j’ai travaillé en tant qu’artiste marocain avec une touche de la culture graffiti Hip Hop.
#culturetoute : Les graffiti étaient-ils libres ou bien sont-ils nés d’après une thématique donnée ? Non, c’est à la base de photographies réelles et puis juste après, je rajoute ma touche artistique.
#culturetoute : Que penses-tu de culturetoute.com: le premier quotidien culturel francophone au Maroc? Un vrai pas vers le développement culturel et artistique du Maroc.
#culturetoute : oui mais le
©culturetoute.com
© Photos Chadi Ilias
#culturetoute : «Sbagha Bagha», issu du festival L’Boulevard est ta première participation à un festival de cette ampleur. Ton impression… tes propositions ? Non. Ce n’est pas le premier festival auquel j’ai participé. En effet, j’ai participé à la première édition L’Boulevard en 2004, 2005, 2006 et puis plein d’autres événements, tels «les abattoirs de hay mohammadi».
24.03.2017 culturetoute.com 21