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No. 271 du 11 avril 2017
France • Liban • Maroc
culturetoute.com
#Culturetoute Casablanca rend hommage à
Driss Chraïbi
cinéma,
Photo © dr
le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», en salle à la rentrée 2017
chronique,
“couleurs africaines” par mourad hamayet
Numéro 271 du 11 avril 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com
SOMMAIRE
actu 06 Cinéma, Le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», en salle à la rentrée 2017 06 BD, «L’empire, le peuple et le royaume», un roman graphique multiculturel d’une actualité brûlante
en une
04 #culturetoute
04 Edition, Casablanca rend hommage à Driss Chraïbi
magazine 08 Art, Interview exclusive du Président de la Fondation Nationale des Musées : “le 18 Avril: ouverture de l’exposition Face à Picasso”, 10 Chronique, “couleurs africaines” par Mourad HAMAYET
08 12
12 Art, Zahra ALGO “Cherchez l’universel à partir du local! ”entretien exclusif, 14 Evenement, AFTERWORK au DHOW ! 16 Musique, L’icône du Rock Rod Stewart en clôture sur la scène de l’OLM Souissi 18 Musique, BOOBA à Mawazine 11.04.2017 culturetoute.com 3
Casablanca rend hommage à
Driss Chraïbi
Une occasion de revisiter les nombreuses dimensions des textes de l’écrivain
L
a ville de Casablanca rend hommage à son enfant, le grand écrivain Driss Chraïbi, du 11 au 14 avril, avec au programme un colloque international sur ce grand romancier et son immense œuvre et des représentations théâtrales de «La civilisation ma mère», de «La mère du printemps», en commémoration du 10ème anniversaire de sa disparition. La communauté scientifique et le milieu littéraire rendront hommage à cette grande figure de la
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littérature marocaine et universelle à travers un riche programme de communications, de tables rondes et une exposition d’éditions originales d’ouvrages et de documents de Driss Chraïbi, avec la participation de chercheurs, traducteurs, écrivains et artistes de différents pays (Maghreb, France, Espagne, Italie, Allemagne, USA), selon l’un des initiateurs de cette manifestation culturelle, Kacem Basfao, grand ami du défunt romancier. «Bientôt dix ans que Driss Chraïbi
(1926-2007) nous a quittés. Cela justifie pleinement de prendre le temps d’un regard rétrospectif sur l’œuvre et l’homme». C’est pourquoi un colloque international se tiend du 11 au 14 avril à Casablanca pour marquer cette commémoration. A travers cette manifestation riche en activités, Casablanca entend faire de 2017 l’année de Driss Chaibi», a confié l’universitaire dans une interview à la MAP. «Il y a dix ans, Driss Chraïbi, auteur du «Passé simple» et «Un ami viendra vous voir», tirait sa révérence. Dix ans après, on parle toujours de Driss Chraïbi, on voit bien la postérité et la stature universelle de ce grand écrivain et son importance consacrée par le temps qui passe», souligne M. Basfao, ami de 30 ans de Chraïbi. Ce colloque sera l’occasion de revisiter les textes de l’auteur et les nombreuses dimensions de l’œuvre encore largement méconnues et sur lesquelles la recherche commence tout juste à se pencher, et, tout particulièrement, la très importante production de l’homme de radio : celle du producteur d’émissions de médiation culturelle et de vulgarisation de la culture arabo-musulmane, mais aussi et surtout celle de l’adaptateur de fictions. «L’objectif étant de faire l’état des lieux de la recherche sur l’écrivain, procéder à une relecture de ses œuvres et à une réactualisation des approches de sa production littéraire», explique M. Basfao, également critique littéraire. Cette commémoration sera donc l’occasion de cumuler les apports de la recherche et de l’ouvrir à d’autres questionnements. «Il est grand temps d’avoir l’audace de reconnaitre et revendiquer l’universalité de nos plus grandes figures d’écrivains en soulignant la fécondité de leurs œuvres», relève M. Basfao, précisant en ce sens que Driss Chraïbi a écrit des livres
pour enfants (Les aventures de l’âne Khâl), des romans policiers littéraires (Une enquête au pays, L’inspecteur Ali...), des livres de très grande spiritualité (L’âne, Les boucs) ainsi que des ouvrages qui sortent du régionalisme littéraire, «Un ami viendra vous voir», «Mort au Canada». Pour lui, Chraïbi a porté le particulier marocain à l’horizon universel, en s’érigeant en écrivain à part dans les littératures maghrébin, en précurseur et en devancier dans ses écrits. Chraïbi écrit sur la société de la communication et de la consommation, la condition humaine, mais de l’intérieur, avec émotivité, sensibilité et parfois distance», note M. Basfao. Mettant en avant la force, les capacités humaines, la proximité et la sensibilité de l’écrivain, M. Basfao estime que Driss Chraïbi est de ces écrivains marquants dont la durée, loin d’éroder l’impact de leurs textes phares, les fait apprécier à leur juste valeur. Pour ce critique littéraire, «la véritable consécration d’un écrivain, c’est l’intérêt porté à ses œuvres, car la présence d’un auteur après son absence, c’est de par l’importance de débat suscité par son œuvre». Soulevant des questionnements en des termes inédits au moment de leur publication, ces textes n’ont rien perdu de leur actualité ni de l’acuité et de l’intérêt du rapport au monde qu’ils présentent. Professeur de la littérature à l’Université Hassan II de Casablanca, Kacem Basfao est un critique littéraire spécialiste de la littérature maghrébine de langue française. Dans sa thèse de doctorat : «Structures du texte et du récit dans l’œuvre romanesque de Driss Chraïbi», soutenue en 1989, l’auteur analyse les contenus riches des entretiens qu’il a réalisés avec Driss Chraïbi. 11.04.2017 culturetoute.com 5
la revue de presse #du mardi 11 avril 2017 Le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», en salle à la rentrée 2017 Après «Casanegra» et «Zéro», le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», arrive bientôt dans les salles. «Il sortira à la rentrée scolaire 2017, entre septembre et novembre», a affirmé au HuffPost Maroc le réalisateur. Le film, co-produit par NEL Films et ICFlix, sera diffusé sur cette plateforme de streaming légale mais aussi dans toutes les salles de cinéma. huffpostmaghreb.com Le 10 avril 2017
«L’empire, le peuple et le royaume», un roman graphique multiculturel d’une actualité brûlante Leyla, qui arrive tout droit de Casablanca, Ava, dont les grands-parents sont polonais et Salomeh, d’origine iranienne. Trois personnages nés de l’imagination combinée de 4 amies (Saena Delacroix, Inès Weill-Rochant, Odélia Kammoun et Kenza Aloui) pour évoquer l’actualité en filigrane des expériences personnelles de ces figures fictives... huffpostmaghreb.com Le 10 avril 2017
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Pink Martini, LP et Aaron à l’affiche de Jazzablanca 2017 Pour sa 12e édition, Jazzablanca met les bouchées doubles. Le festival, qui était réservé jusqu’alors à un public averti, s’ouvre encore davantage sur les Casablancais, avec une programmation encore plus conséquente et diversifiée. L’Hippodrome Casa-Anfa sera le premier à accueillir les festivaliers, du 8 au 13 avril prochain, dans trois espaces différents. La Place des Nations unies, accessible gratuitement, prendra ensuite le relais jusqu’au 16 avril... huffpostmaghreb.com Le 21 février 2017
Mustapha Bourgogne, Tahour et Abdelmoughit à Mawazine La musique chaâbie (ndlr, populaire) sera à l’honneur à Mawazine. Plusieurs artistes connus de la scène musicale populaire marocaine sont au programme du festival cette année, dont Mustapha Bourgogne, Tahour et Abdelmoughit, a annoncé l’association Maroc Cultures dimanche dans un communiqué... huffpostmaghreb.com Le 9 avril 2017
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interview exclusive
du Président de la Fondation Nationale des Musées: “le 18 Avril: ouverture de l’exposition Face à Picasso”,
Pour quand une exposition des œuvres de Mehdi Qotbi au Musée Mohammed VI et cela pourrait-il se réaliser en partenariat avec d’autres Musée nationaux ou étrangers ? Pour une raison évidente de conflit d’intérêt, tant que j’en occupe la présidence, il n’est pas envisageable que la Fondation nationale des musées organise un quelconque évènement qui fasse de près ou de loin la promotion de mon travail 8 culturetoute.com 11.04.2017
plastique. La Fondation nationale des musées est une institution de l’Etat, je suis chargé de servir l’Etat, et non pas de me servir de la Fondation pour mes intérêts personnels. Sur un autre plan, il semble que le bilan de la Fondation Nationale des Musées du Maroc a été positif pour l’année 2016, comment s’annonce 2017 et quels sont les projets ? Je ne vous le fait pas dire ! En
effet, cette année 2016 a été riche en actions et en émotions, mais l’année 2017 commence sur les chapeaux de roue. Tout d’abord, à Rabat, ce premier trimestre de l’année est sans aucun doute le plus intense qu’a connu la Fondation Nationale des musées depuis sa création. Le 23 mars, l’Afrique en capitale a été inaugurée par SM le Roi Mohammed VI et son hôte SM le Roi Abdallah II de Jordanie. Cette manifestation sans précédent pour la ville lumière, dont l’organisation a été personnellement voulue par SM le Roi Mohammed VI, réunit une trentaine de partenaires, afin d’organiser un mois de festivités culturelles autour de l’Afrique – et ceci à peine trois mois après le retour historique du Maroc dans l’Union Africaine. Le 18 avril s’ouvrira l’exposition la plus ambitieuse de l’histoire du MMVI : Face à Picasso. Cette exposition d’envergure internationale n’a pas de précédent sur notre continent, et cet événement permettra au MMVI d’asseoir sa crédibilité internationale. Enfin le 11 avril, nous inaugurerons le Musée de l’Histoire et des Civilisations, nouvelle mouture du musée archéologique de Rabat, qui permettra à la capitale culturelle du Royaume de puiser dans les racines immémoriales de notre histoire le souffle créatif de son rayonnement international. En plus de tout ça, la Fondation nationale des musées continue son travail de fourmi, dans le bruit et la poussière des chantiers, afin de redonner leur lustre aux plus beaux musées nationaux. Après la réouverture du flambant neuf Musée de la Kasbah
des cultures méditerranéennes de Tanger, nous continuons les travaux, à différents rythmes, dans les musées de Fès, Safi ou Meknès. Il y a plus d’une année culturetoute a vu le jour dans le but de contribuer à la promotion de l’art et de la culture dans notre pays, voulez-vous nous dire comment voyez-vous le développement de culturetoute qui, à cette date, ne compte que sur ses propres ressources ? Le développement d’un écosystème culturel au Maroc me réjouis évidemment. Parmi les plus grands défis de la Fondation nationale des musées se trouve la question du public. L’éducation et l’information de toutes les strates de la société est le prérequis indispensable à notre réussite. Comment profiter de l’offre culturelle, scientifique, historique et artistique de nos musées et de nos institutions culturelles si l’on ne dispose pas d’un minimum de connaissances préalables ? Qui rentrerait dans un musée si personne ne l’y a jamais incité ? La Fondation nationale des musées, comme tout autre acteur culturel du Maroc, a un besoin réciproque du reste de l’écosystème culturel, des initiatives publiques comme privées, avec ou sans but lucratif, mais toujours avec la volonté de faire progresser l’intérêt de la société pour la culture avec un grand C, car la culture est bel et bien, comme disait André Malraux, «ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers » . ©Culturetoute 11.04.2017 culturetoute.com 9
par Mourad HAMAYET
P
artout où l’homme est présent sur cette planète, l’expression de la couleur obéit à une symbolique directement issue de l’âme même des habitants du lieu considéré. L’autre jour, visitant l’exposition « L’Afrique en Capitale » qui se tient actuellement et jusqu’au 28 avril, au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, outre le fait que j’ai tout aimé car le choix des œuvres exposées me parait heureux, j’ai été interloqué par une série de tables multicolores. Non, pas des tableaux, des tables sur pieds que l’on verrait parfaitement servir de pupitres dans une école enchantée ou le savoir serait réellement gai et lumineux, dans un lieu de restauration ou les gens chanteraient tout en mangeant, ou tout simplement dans un jardin, comme une main de paix tendue par l’homme à la mère-nature à laquelle il demanderait pardon de l’avoir si peu comprise et tant malmenée.
et de la décorer. Quel esprit malsain que celui qui prétend protéger en escamotant !… Ce linge n’y a d’ailleurs pas toujours existé, puisqu’il n’est apparu qu’au Moyen Âge, encore qu’il servait à l’origine, à … s’essuyer les mains et non à préserver la table. À la Renaissance, la nappe se pare des armoiries de l’hôte. Au XIXe siècle, les toiles cirées se répandent dans les milieux populaires et la dentelle dans les milieux aisés. Puis arrivèrent dans la seconde moitié du siècle dernier les nappes de papier, la négation du beau et le retour à sa case ‘’utilité’’. La table est toujours en dessous, bien propre et bien terne, silencieuse et soumise.
Ce n’est pas le cas en Afrique Noire ! Là, la table expose fièrement ses fibres ligneuses et chamarrées, interdisant qu’on la couvre ou la recouvre, car en cette région, sensualiste s’il en est, on ne couvre que le laid et l’impur… La couleur est un langage et les Africains tiennent à s’exprimer par tous leurs langages … Quant au sens du langage des couleurs… on ne le sait pas assez, En Occident, généralement, la table il est universel, même si l’interprétation se cache, honteuse de n’être qu’un varie d’un endroit à l’autre. Les couleurs objet prosaïque, directement lié à des besoins physiologiques des mammifères restent toutes des supports bien concrets de la pensée symbolique. que nous sommes. Elle se cache sous une nappe, vous savez, ce linge En Afrique Noire, la couleur revendique de maison utilisé pour la recouvrir fortement sa symbolique également entièrement afin, dit-on, de la protéger 10 culturetoute.com 11.04.2017
religieuse. La couleur est un outil, de connaissance d’une part, et d’action sur l’autre, d’autre part. Regardez comme les explications chantent la logique : • La couleur neutre est le jaune car c’est la couleur de la terre et du végétal mort, • La couleur de la vie est le rouge, car c’est la couleur du sang, flux vital, • La couleur de la nuit est évidemment le noir, couleur de l’épreuve, de la souffrance et du mystère, elle abrite le danger, elle cache l’ennemi embusqué, • La couleur de la froideur est le bleu, mais elle est aussi celle de l’azur, de la pureté, du rêve et du repos terrestre, • La couleur du savoir et de l’initiation est le vert, couleur de la végétation, elle-même symbole de la victoire de la vie, de la vigueur et de la puissance, • La couleur de la mort est le blanc, couleur de l’absence, absence de la couleur, ce qui lui confère parallèlement une grande puissance curative, comme un pouvoir nettoyant, une force d’amnésie. Partout dans le monde, l’homme a toujours eu le souci de rendre signifiant à la fois son propre corps et les objets familiers qu’il utilise, pour des raisons diverses mais jamais dans un but exclusivement esthétique. Le concept d’art pour l’art n’existe pas en Afrique Noire. Et si toutes les activités artisanales et artistiques y utilisent la couleur, c’est dans un souci de signifiance, de communication, et ce, qu’il s’agisse de la fabrication de masques et même de statuaire en général, de matériel rituel, de poterie, de cuir travaillé, d’ivoire sculpté, d’os ouvragé, de métallurgie fondue, de filage du coton, de décor des tissus, de broderie, de teinture et de l’art du raphia.
La beauté formelle explose partout en Afrique Noire, et de quelle manière magistrale, mais elle est toujours vécue. La caractérisation de la beauté y inclue toujours une participation personnelle et souvent une action : elle ne se contente jamais d’être, comme souvent ailleurs, une contemplation accompagnée d’une réflexion. Le peuple africain y participe pleinement et ne reste jamais passif dès que cela concerne directement les humains. Est-ce un hasard si l’art de l’Afrique Noire est venu ‘’refonder’’ –‘’féconder’’ dirent certainsl’art occidental au début des années 1900 par de multiples questions et notamment une opposition entre la forme et la couleur ? Pour un esprit occidental, comment la couleur pouvait-elle être langage ? Le premier mouvement du cubisme, le cubisme analytique, s’attache à ‘’analyser’’ la forme naturelle et la réduit en de simples parties géométriques sur deux dimensions. Rappelons le conseil de Cézanne aux peintres attirés par le cubisme : « Traitez la nature par le cylindre, la sphère, le cône, le tout mis en perspective ; soit que chaque côté d›un objet, d›un plan, se dirige vers un point central. » Ce cubisme est démenti par son successeur, le cubisme synthétique et surtout par son avatar, le cubisme orphique ou triomphent la lumière et la couleur. Comme en Afrique Noire. ©culturetoute.com 11.04.2017 culturetoute.com 11
peinture, avec salima al ansary
Cherchez l’universel à partir du local ! entretien exclusif,
Hommage à GHETTAS abdelkrim
Pouvez-vous nous parler de votre prochaine exposition ? Il s’agit de l’exposition des artistes plasticiens autodidactes au complexe Sidi Balyout du 10 au 16 Avril 2017. Cette exposition connaitra la participation de 30 plasticiens et plasticiennes de toutes les régions du Royaume et représentant toutes les tendances 12 culturetoute.com 11.04.2017
artistiques et toutes les générations. A l’occasion de cette manifestation nous rendrons hommage au grand créateur feu SALADI.
Que pouvez-vous nous dire sur le secteur de la culture au Maroc ? Personne ne peut nier que le soutien du Ministère de la Culture a donné un nouveau
Photo © 360
“Hommage a Talal” sur cette photo abderrahmane youssoufi et sa femme et (à gauche) et abdellatif zine et salima al ansary (à droite)
souffle à tous les genres culturels et artistiques malgré tous les reproches. Mais, à l’évidence, il ne pas faut compter seulement sur le ministère de la tutelle, car les organismes élus et le secteur privé ont un grand rôle ( et peut-être même un devoir) à jouer dans la promotion de l’Art et de la Culture.
éme édition après le grand succès des 3 premières. • La 4 éme édition de l’exposition « Regards féminins »encouragés par l’écho qu’ont laissé les précédentes et surtout la dernière qui a été distinguée par l’hommage rendu à 8 femmes de tous les champs artistiques.
…et la culture à travers le monde ? La comparaison est impossible entre les différents pays et continents, car les uns sont conscients de l’importance, voire de la nécessité de la culture dans le développement alors que d’autres non.
Que diriez-vous aux artistes marocains ? Quel conseil avezvous ? Cherchez l’universel à partir du local! Que pensez-vous d’un webzine culturel au Maroc comme culturetoute ? Toute initiative œuvrant pour la promotion de l’Art et des artistes est louable et devrait être encouragé.
Pouvez-vous nous parler un peu plus sur vos futurs projets ? Il y a à retenir surtout : • L’organisation de la manifestation « Les mains qui voient », dans sa 4
©Culturetoute 11.04.2017 culturetoute.com 13
Liv’in RABAT au DHOW !
JEUDI 6 AVRIL !
L
e printemps est de retour, alors on se retrouve tous sur le pont principal du Dhow pour profiter d’un magnifique coucher de soleil et d’une belle nuit printanière en plein air, dans une ambiance ROCK & ROLL !!
-C et événement est NON FUMEURS
Venez avec vos amis, préparez-vous à en rencontrer plein d’autres, mais surtout: RESTEZ COMME VOUS ÊTES ;)
-E n participant à nos événements
(un fumoir sera biensur disponible, tout le pont quoi :D ) -P as de réservation possible, premier arrivé premier servi !!
vous acceptez d›apparaître sur nos supports média ! - DON’T DRINK AND DRIVE !!
> AU PROGRAMME : - 18H30 - 21H00 // Apéro, tapas, shooting Photo & Sound Design // - 21H00 - 00H00 // Live Band: ROCK & ROLL // - 00H00 - 02H00 // Live DJ //
> INFORMATIONS : - Contribution: 50 Dhs (Participation aux frais)
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N’hésitez pas à contacter les taxis CAREEM Promotion spéciale Afterwork : 5 DH prix fixe/trajet. CODE PROMO : LivinRabat
Au plaisir de vous retrouver... © Adam Benchekroun
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Rod Stewart à MAWAZINE !
Rod Stewart sera au festival Mawazine. Le chanteur britannique donnera un concert le 20 mai prochain sur la scène de l’OLM Souissi. « Celui que James Brown considérait comme « la plus belle voix blanche de la soul », a posé sa voix sur plus de 200 millions d’albums vendus à travers le monde. Sorti récemment, son dernier et vingt-neuvième opus, Another Country, a une fois encore positionné Rod Stewart aux sommets des classements, après son précédent album Time, enregistré en 2013 et qui a culminé en tête des charts en Grande-Bretagne. » écrivent les organisateurs du festival dans un communiqué diffusé dans la matinée. Agé de 72 ans, le chanteur a percé dès la fin des années 60 avec le groupe Jeff Beck Group avant de fonder The Faces. En tout, 29 albums ont été produits par Rod Stewart dont le dernier est sorti il y a seulement deux ans.
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BOOBA à MAWAZINE !
L
e festival Mawazine dévoile un nouveau nom attendu. Le rappeur français Booba se produira sur la scène OLM Souissi le 16 mai prochain. De son vrai nom Elie Yaffa, Booba est considéré comme l’un des chefs de file du rap français. Il débute dans les années 90, au sein du collectif Beat 2 Boul. Très vite, il trouve sa place aux côtés du rappeur Ali et fonde son premier groupe: Lunatic. Les deux rappeurs sortiront leur premier album en 2000, «Mauvais Oeil», certifié disque d‘or. Aussi surnommé B2o ou le Duc de Boulogne, Booba se lance alors en solo dans le rap français. En 2002, il sort «Temps Mort» et se retrouve un nouvelle fois disque d›or grâce, notamment, au titre «Destinée», en featuring avec la chanteuse Kayna Samet.
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Fondation CDG, pour l’Afrique culturelle
Abdoulaye Konate à l’éspace Expressions CDG, mot de Dina Naciri
L
e Maroc est un royaume qui plonge ses racines en Afrique et dont la frondaison respire en Europe, avait coutume de dire feu le Roi Hassan II. Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste, a fait sienne cette phrase de son père, et l’a traduite de façon pragmatique par le lancement de projets structurants dans tous les coins et recoins du pays. Sa Majesté a sillonné l’Afrique du nord au sud, d’est en ouest, pour renouer les liens profonds qui nous unissent au continent et pour consolider l’appartenance du Maroc à une Afrique en mouvement, permettant ainsi d’impulser une forte dynamique de coopération concrétisée par la conclusion d’un millier d’accords dans différents domaines. Dans cet élan africain, et placé Sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, «L’Afrique en Capitale» est un événement célébrant la culture contemporaine africaine que Rabat s’apprête à accueillir du 28 mars au 30 avril 2017. Ce rendez-vous s’inscrit dans le sillage du discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, lors du 28ème Sommet de l’Union Africaine, et de la dynamique nationale engagée pour le développement durable de l’Afrique. La Fondation CDG est fière de se
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mobiliser et de s’associer aux nombreux acteurs culturels et institutionnels de la capitale, sous la coordination de M. Mehdi Qotbi, Président de la Fondation Nationale des Musées, pour l’organisation de cette manifestation artistique multidisciplinaire d’envergure. Ainsi, tout au long du mois d’avril 2017, diverses animations dédiées au continent africain sont au programme : expositions, concerts, projections de film, street art, conférences…, ces activités contribueront ainsi au renforcement du positionnement de Rabat, « Ville lumière », en tant que capitale culturelle africaine. Dans le cadre de cet événement, la Fondation CDG s’associe à La Galerie 38 de Casablanca pour organiser une exposition en avantpremière au Maroc d’œuvres de l’artiste Malien Abdoulaye Konaté, figure de renom dans la scène artistique contemporaine internationale. Artiste de la matière, Abdoulaye Konaté a fait du tissu son matériau de prédilection, utilisant pour ses sculptures et installations le bazin, tissu traditionnel malien teinté avec des pigments, dont il joue sur les nuances pour orchestrer une véritable symphonie de couleurs. Découpées, superposées,
Photo © Sébastien Rieussec - Abdoulaye Konate
densifiées, cousues, l’artiste met bout-àbout des languettes de textiles pour créer des jeux visuels et des effets d’optique. Les couleurs dominantes côtoient des alignements de différentes nuances qui créent une composition rythmique suggérant des figures humaines géométriques et des espaces à forte présence et à forte évocation. Pour la première fois au Maroc, l’artiste Abdoulaye Konaté anime une exposition présentant une mosaïque d’œuvres inédites simultanément dans les espaces d’exposition de la Fondation CDG à Rabat et de La Galerie 38 à Casablanca. Un dialogue avec le textile traditionnel marocain et le travail des artisans de Fès qui ont réalisé, en l’occasion, des pièces uniques. La rencontre avec le dernier Maître du brocart traditionnel de Fès, El Haj Abdelkader Ouazzani, marquera cet échange artistique entre deux pays qui partagent un riche patrimoine. Ses œuvres font parties des collections de grandes institutions comme le Musée Smithsonian à Washington DC, le Metropolitan Museum of Art à New York ou encore le Stedelijk Museum (Fondation
d’art moderne et d’art contemporain de la ville d’Amsterdam). L’artiste s’est produit dans de nombreuses expositions telles qu’Africa Remix, Art Basel, les Biennales de Johannesburg, de la Havane, de Gwungu, Documenta XII etc. Il est sélectionné parmi les artistes de la prochaine édition de la Biennale de Venise. Depuis 2002, il est Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France. En 2009, il devient Officier de l’Ordre National du Mali. En parallèle à cette exposition de marque, la Fondation CDG accompagnera la réalisation d’une peinture monumentale Street Art sur le thème de l’Afrique de l’artiste Allemand Hendrik Beikirch qui ornera la façade murale du siège de la CDG (sis en face de la Place Moulay El Hassan à Rabat).Par cette exposition et la performance street art, le Groupe CDG s’offre, modestement, l’occasion de fêter cet événement grandiose à travers lequel Rabat célèbre l’art et la culture contemporaine africaine. ©culturetoute.com
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Photo © Sébastien Rieussec - Abdoulaye Konate
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peinture, avec salima al ansary
les confessions de l’artiste peintre Qodaid entretien exclusif,
Que pouvez-vous nous dire sur l’art d’exposer ses toiles et comment concevez-vous l’exposition de vos œuvres ? J’ai toujours eu l’intime conviction que les expositions ne sont pas uniquement des lieux où l’on fait connaissance avec une œuvre ni même un espace où s’invitent les aficionados de l’art. C’est le pré carré d’un instant sacré, d’une scénographie mise en scène par l’artiste pour nous donner à ressentir son essence propre et l’offrir en partage afin de nourrir les échanges de manière interactive et éminemment constructive. La création est le miroir réfléchissant de sa genèse et c’est en cela qu’elle est réceptacle de son environnement et son vecteur à la fois. Et c’est dans cet esprit que je conçois l’exposition de mes œuvres.
avancées, se heurte chez nous à une forme insidieuse d’indifférence quant à la culture, reléguée en arrière plan et qui n’aspire bien tristement qu’au piètre statut de parent pauvre. Exception faite du talent, cela induit une difficulté notoire à faire le creuset d’une réflexion profonde qui parviendrait à maturation. Le geste créatif s’en trouve ainsi immanquablement diminué.
Dans le même ordre d’idées, voulez-vous nous parlez de la culture et de sa place dans le développement d’une société, d’un pays comme le notre ? Il est entendu qu’en occident et dans les sociétés qui priorisent la culture dans son acception la plus large, elle est un centre névralgique avec des ramifications étendues. Une sorte de locomotive de développement qui ne saurait faire fi de ses spécificités Que pensez-vous de la culture identitaires. Car il est impensable d’envisager une société moderne dans notre pays ? sans un socle culturel fort. Les Quant à la culture au Maroc, je fais le constat parfois affligeant de l’écart territoires de la création sont un merveilleux champ des possibles, (bien qu’il tende à se réduire), entre pouvant impacter sur l’appareil créateurs, hommes de lettres et décisionnel, instituant un terreau penseurs d’un côté et la société qui permettrait l’émergence des civile de l’autre. Car L’élan porté par les premiers, né d’un processus individualités artistiques et par là même une société accomplie et de réflexion qui chemine de soi réfractaire à la pensée unique. Car vers l’autre à l’aune des sociétés 24 culturetoute.com 11.04.2017
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lorsqu’un geste créatif est posé, le monde est aussitôt plus grand. Quels sont vos projets d’avenir ? J’expose très prochainement au Maroc et hors de ses frontières. J’ai en revanche un projet qui me tient très à cœur, celui de mettre en relation étroite tous les acteurs culturels en instituant des ateliers semblables à la structure que j’ai crée, une sorte de tremplin, de mise en lumière, afin que l’on extirpe l’artiste de son isolement.
Quels conseils pouvez-vous prodiguer à nos artistes ? Je ne me sens aucunement en mesure de conseiller, car ma soif de savoir n’est en rien désaltérée. Je peux en toute simplicité dire à tout un chacun désireux d’habiter l’art, que c’est une maison dont on ouvre portes et fenêtres pour que les synergies circulent et fusionnent. C’est dans le partage et non dans la rétention que l’art consacre ses lettres de noblesse. ©culturetoute.com 11.04.2017 culturetoute.com 27