Culturetoute273

Page 1

s’abonner

No. 273 du 13 avril 2017

France • Liban • Maroc

culturetoute.com

#Culturetoute Younès Miloudi

entretien exclusif

Photo © DR

“ma démarche est avant tout sociale et humaine”

chronique,

“J’aime le Jazz”

par mourad hamayet



Numéro 273 du 13 avril 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com

SOMMAIRE

actu 08 Théâtre, “Solo”, une fabuleuse mise en scène de Tahar Ben Jelloun 08 BD, Plantu : «Tsawar M3aya», un projet pédagogique pour raconter les aspirations de la jeunesse au Maroc

en une 04 Photo, Younès Miloudi entretien exclusif

04 #culturetoute

08 Chronique, J’aime le Jazz par Moourad HAMAYET

magazine 14 Art, Interview exclusive du Président de la Fondation Nationale des Musées : “le 18 Avril: ouverture de l’exposition Face à Picasso”, 22 Art, Zahra ALGO “Cherchez l’universel à partir du local! ”entretien exclusif,

20 18

13.04.2017 culturetoute.com 3


entretien exclusif

Younès Miloudi “ma démarche est avant tout sociale et humaine” Quelle est ta démarche artistique ? Dans quel contexte l’exposition a eu lieu sur les murs de Marrakech ? Je pense que ma démarche est avant tout sociale et humaine. Je ne sais pas si ce que je fais est dans l’ordre de l’artistique mais si ça peut faire avancer les choses tant mieux ! Ce que j’ai voulu accomplir par ce projet, c’est d’abord de rendre hommage à ces personnes que j’ai eu la chance de côtoyer et photographier par la suite, mais également investir l’espace public afin de partager ce projet avec un large public. Bien évidemment le format et le choix du lieu n’est pas un hasard, car je me voyais mal enfermer ces personnages dans des boites en béton… Le contexte, il n’y en a pas un en

4 culturetoute.com 13.04.2017

particulier, mais l’idée murmure en moi depuis un moment. J’observe également une dynamique croissante de la part des acteurs associatifs et culturels que j’apprécie énormément d’où l’idée .de participer avec le peu que je sais faire. Ce que tu penses de «Culturetoute.com» et de ce que ce site fais pour la promotion de l’art et de la culture dans notre pays? J’ai eu l’occasion de découvrir Culturetoute il y a quelques temps à travers des amis et depuis j’essai de vous suivre régulièrement. Que ce soit le contenu ou le choix éditorial, je trouve ça assez impressionnant pour un travail de qualité au quotidien, ne changez rien ! ©culturetoute.com


13.04.2017 culturetoute.com 5


6 culturetoute.com 13.04.2017


13.04.2017 culturetoute.com 7


par Mourad HAMAYET J’aime le jazz, ce stolon de la musique africaine tiré jusqu’aux Etats Unis par les Noirs Africains qui y furent ‘’invités’’ à construire la première nation du monde. Le système tonal de la musique européenne compte sept degrés alors que celui de la musique africaine est pentatonique. En sont absents le troisième et le cinquième de ces tons, et les musiciens de notre continent ont dû les remplacer par des demi-tons inférieurs ou supérieurs. La direction du demi ton adapté est totalement subjective et exprime soit la joie soit la tristesse : elle est laissée à la discrétion de l’interprète. C’est la fameuse ‘’note bleue’’ ou mieux dit la ‘’blue note’’ caractéristique du jazz.

chocs artistiques de ma vie : l’écoute pour la première fois du mythique Wednesday Night’s Prayer du contrebassiste Charlie Mingus. Une prière conçue comme une transe, menée par la fabuleuse sobriété de la très noble ‘’grand-mère’’...

Puis, je me suis mis ensuite à avaler le jazz par tous mes pores : à haute fréquence, à haute dose, à haute cadence … Mon temps privatif hebdomadaire était cet après-midi d’avant weekend ou j’allais m‘asseoir par terre, chez le plus grand disquaire de la ville, entre les rayonnages de la partie dédiée au jazz, pour me baguenauder à travers les couleurs, les odeurs et les images des grandes galettes de vinyle aux titres d’ailleurs : Moanin’, Lady sings En fait, j’ai d’abord aimé l’idée que je the blues, Time Out, Bird, Blue Train, me faisais du jazz, genre musical apMy favourite things, The sidewinder, paru au Maroc à la fin de la Seconde Sketches of Spain, Chet, MeditaGuerre Mondiale et popularisé parmi tions, … et cent, et mille, et cent mille la jeunesse, par la déferlante mondiale qu’il provoqua aux alentours des autres… Je les écoutais, réécoutais et écoutais encore jusqu’à ce qu’ils années 60 d’une part et d’autre part m’aient convaincu de les acquérir par les radios des bases aériennes et rejoignent ma belle discothèque américaines de Nouaceur - laquelle ferma ses portes en 1963, et de Keni- après avoir été dûment référencés et étiquetés. Inutile de préciser que je tra qui elle, ne ferma les siennes en possédais une chaine Haute-Fidélité réalité qu’en 1978. Ces deux stations, destinées au personnel américain des à la mesure ! Un mélange de Dual, de bases aériennes diffusaient des émis- Bang & Olufsen et de Cabasse qui me sions de jazz de haute qualité, compre- restituait le son de manière plus que parfaite. Et puis après cela, que voguât nant même les dernières nouveautés la galère, que l’on ne m’ennuyât point ! sorties aux States. Je me fermais comme une huître au C’est sur les ondes de Radio-Nouamonde extérieur et je savourais bien égoïstement le flot de bonheur qui ceur que j’ai reçu l’un des plus gros 8 culturetoute.com 13.04.2017


s’échappait des baffles … J’aime le jazz… Pas trop le dixie ni les big bands, je suis exigeant en negro spirituals et je n’aime pas du tout la musique dite jazzy qui m’a toujours parue mièvre et relevant bien plus de l’accompagnement de petits fours qui accompagnent le thé de la comtesse que des cris de détresse et de recherche philosophique du vrai jazz, ces cris qui sont pour moi la musique, sans laquelle, comme dit Nietzsche, ‘’la vie serait une erreur’’… Mon jazz s’écoute attentivement. Pas comme on écoute un sermon, non, puisqu’on peut même parler pendant l’exécution d’une œuvre, on peut répondre au récitant, au chanteur ou à l’interprète, l’interpeler ! Ce n’est pas mal vu et complètement admis, à la simple condition que l’on sache respecter l’obligation de silence absolu de certains moments, et n’intervenir que lorsque les musiciens semblent le demander, comme pour s’assurer qu’ils ont et qu’ils sont bien compris … Combien de fois n’entend-on, dans les concerts de jazz, l’approbation ‘’oh yeah’’, ‘’ye got it, man’’, ‘’so, then ?’’ etc. ? Peut-on partager la ferveur de l’écoute du jazz. Je sais que ‘’oui’’ mais j’avoue humblement avoir bien souvent l’écoute égoïste malgré de multiples tentatives de partage… Les autres auditeurs me sont importuns car ils se taisent lorsque je parle et parlent lorsque je me tais. Alors, presque toutes mes écoutes publiques de jazz ont été des fiascos et le concert en grandes salles figées me parait une aberration car il n’y a aucun partage. Par ailleurs, la distance physique avec les musiciens est trop grande. Qu’en est-il du jazz au Maroc ? N’en aurait-il pas disparu sans Internet et la florissante industrie du piratage ? Mais baste ! Avec pas moins de trois festivals, le Pays compterait en fait nombre d’amateurs. Les villes

de Casablanca, Rabat, Tanger eurent et ont quelques lieux dédiés : •C asablanca s’enorgueillissait du prestigieux Basin Street, qui a disparu mais laissé place au Rick’s Café, et qui organise chaque année le festival Jazzablanca créé en 2005, • Rabat a un lieu dédié, c’est le Piétri, dans la rue du même nom où se regroupent les amateurs et où officie un groupe pionnier, non étranger au festival Jazz au Chellah, créé en 2006 qui a succédé à Jazz aux Oudayas créé, lui, en 1996, • Tanger avait un Blue Note créé à l’époque où la ville était le nid d’aigle de la ‘’beat generation’’ grâce à Paul Bowles et à sa bande d’amis. Elle a maintenant le El Morocco et le Number One. Son festival dédié au jazz, dénommé Tanjazz, a été créé en septembre 2000. De plus modestes initiatives voient le jour çà et là et c’est bien la confirmation que cette musique syncopée plait aux Marocains. Elle les attire mais elle exige une formation minimale que l’on peut considérer comme ‘’en cours’’, grâce au dévouement de certains et à la passion d’autres. Mais attention, le succès n’est pas pour l’immédiat car il ne peut s’agir d’une mode, par définition passagère… Le fabuleux saxophoniste Cannonball Aderley disait bien justement à propos du Jazz : ‘’ «It›s not a state of mind, it›s a way of life». ©culturetoute.com 13.04.2017 culturetoute.com 9


la revue de presse #du jeudi 13 avril 2017 “Solo”, une fabuleuse mise en scène de Tahar Ben Jelloun «Grandiose», «magistral», «fabuleux»... les qualificatifs n’ont pas manqué pour décrire la dernière représentation de Mohamed Elhor, «Solo», d’après le roman «La nuit sacrée» de Tahar Ben Jelloun. Solo est un long poème tragique qui raconte l’histoire d’une femme exceptionnelle : Zahra, un être assexué, née femme et devenue homme par la volonté de son père. Le récit prend son envol lors... libe.ma Le 13 avril 2017

Plantu : «Tsawar M3aya», un projet pédagogique pour raconter les aspirations de la jeunesse au Maroc L’exposition «Tsawar M3aya» ou «Dessine avec moi/Imagine avec moi», qui se déroule à la médiathèque de l’Institut français de Rabat, du 12 au 25 avril courant, se veut un projet pédagogique de «conversations graphiques» s’appuyant sur le dessin de presse et la caricature, pour raconter les aspirations de la jeunesse au Maroc, a indiqué Plantu, caricaturiste au journal «Le Monde» et président de... libe.ma Le 13 avril 2017

10 culturetoute.com 13.04.2017


Le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», en salle à la rentrée 2017 Après «Casanegra» et «Zéro», le nouveau film de Nour-Eddine Lakhmari, «Burn out», arrive bientôt dans les salles. «Il sortira à la rentrée scolaire 2017, entre septembre et novembre», a affirmé au HuffPost Maroc le réalisateur. Le film, co-produit par NEL Films et ICFlix, sera diffusé sur cette plateforme de streaming légale mais aussi dans toutes les salles de cinéma. huffpostmaghreb.com Le 10 avril 2017

«L’empire, le peuple et le royaume», un roman graphique multiculturel d’une actualité brûlante Leyla, qui arrive tout droit de Casablanca, Ava, dont les grands-parents sont polonais et Salomeh, d’origine iranienne. Trois personnages nés de l’imagination combinée de 4 amies (Saena Delacroix, Inès Weill-Rochant, Odélia Kammoun et Kenza Aloui) pour évoquer l’actualité en filigrane des expériences personnelles de ces figures fictives... huffpostmaghreb.com Le 10 avril 2017

13.04.2017 culturetoute.com 11


Activités de la Fondation nationale des musées

Report de l’exposition

“Face à Picasso” dérnière minute Suite à l’immense succès que connait l’événement «L’Afrique en Capitale», l’exposition des artistes africains au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain sera prolongée. Pour cette raison, en plus de la proximité de nombreuses manifestations culturelles à Rabat dont la réouverture du musée archéologique de Rabat devenu Musée de l’Histoire et des Civilisations, la Fondation Nationale des Musées a décidé du report à une date prochaine de l’exposition «Face à Picasso», qui présentera des chefs-d’œuvre jamais vus du maître de la peinture moderne. Cette décision a pour objectif de garantir à cet extraordinaire événement la meilleure visibilité. Les nouvelles dates de l’exposition seront communiquées très prochainement. © communiqué de la Fondation nationale des musées 12 culturetoute.com 13.04.2017


Arrêt sur images,

Ré-ouverture du Musée de l’Histroire et des civilisations

13.04.2017 culturetoute.com 13


14 culturetoute.com 13.04.2017


Arrêt sur images

Ce second parcours propose la statuaire en marbre issue essentiellement de Volubilis et de Banasa. A côté de ces objets phares, est abordée la collection de bronze avec les thématiques iconographiques marquant l’héritage du Maroc antique. 13.04.2017 culturetoute.com 15


Statue de Ptolémée Sala Époque romaine ( I-IIème siècles ap. J.-C.) Marbre Statue en marbre représentant le prince Ptolémée, fils de Juba II et Cléopâtre Séléné, régna de 23 à40 après J.-C. Il fut assassiné sur l’ordre de l’Empereur Caligula.

16 culturetoute.com 13.04.2017


13.04.2017 culturetoute.com 17


Casablanca rend hommage à

Driss Chraïbi

Une occasion de revisiter les nombreuses dimensions des textes de l’écrivain

L

a ville de Casablanca rend hommage à son enfant, le grand écrivain Driss Chraïbi, du 11 au 14 avril, avec au programme un colloque international sur ce grand romancier et son immense œuvre et des représentations théâtrales de «La civilisation ma mère», de «La mère du printemps», en commémoration du 10ème anniversaire de sa disparition. La communauté scientifique et le milieu littéraire rendront hommage à cette grande figure de la

18 culturetoute.com 13.04.2017

littérature marocaine et universelle à travers un riche programme de communications, de tables rondes et une exposition d’éditions originales d’ouvrages et de documents de Driss Chraïbi, avec la participation de chercheurs, traducteurs, écrivains et artistes de différents pays (Maghreb, France, Espagne, Italie, Allemagne, USA), selon l’un des initiateurs de cette manifestation culturelle, Kacem Basfao, grand ami du défunt romancier. «Bientôt dix ans que Driss Chraïbi


(1926-2007) nous a quittés. Cela justifie pleinement de prendre le temps d’un regard rétrospectif sur l’œuvre et l’homme». C’est pourquoi un colloque international se tiend du 11 au 14 avril à Casablanca pour marquer cette commémoration. A travers cette manifestation riche en activités, Casablanca entend faire de 2017 l’année de Driss Chaibi», a confié l’universitaire dans une interview à la MAP. «Il y a dix ans, Driss Chraïbi, auteur du «Passé simple» et «Un ami viendra vous voir», tirait sa révérence. Dix ans après, on parle toujours de Driss Chraïbi, on voit bien la postérité et la stature universelle de ce grand écrivain et son importance consacrée par le temps qui passe», souligne M. Basfao, ami de 30 ans de Chraïbi. Ce colloque sera l’occasion de revisiter les textes de l’auteur et les nombreuses dimensions de l’œuvre encore largement méconnues et sur lesquelles la recherche commence tout juste à se pencher, et, tout particulièrement, la très importante production de l’homme de radio : celle du producteur d’émissions de médiation culturelle et de vulgarisation de la culture arabo-musulmane, mais aussi et surtout celle de l’adaptateur de fictions. «L’objectif étant de faire l’état des lieux de la recherche sur l’écrivain, procéder à une relecture de ses œuvres et à une réactualisation des approches de sa production littéraire», explique M. Basfao, également critique littéraire. Cette commémoration sera donc l’occasion de cumuler les apports de la recherche et de l’ouvrir à d’autres questionnements. «Il est grand temps d’avoir l’audace de reconnaitre et revendiquer l’universalité de nos plus grandes figures d’écrivains en soulignant la fécondité de leurs œuvres», relève M. Basfao, précisant en ce sens que Driss Chraïbi a écrit des livres

pour enfants (Les aventures de l’âne Khâl), des romans policiers littéraires (Une enquête au pays, L’inspecteur Ali...), des livres de très grande spiritualité (L’âne, Les boucs) ainsi que des ouvrages qui sortent du régionalisme littéraire, «Un ami viendra vous voir», «Mort au Canada». Pour lui, Chraïbi a porté le particulier marocain à l’horizon universel, en s’érigeant en écrivain à part dans les littératures maghrébin, en précurseur et en devancier dans ses écrits. Chraïbi écrit sur la société de la communication et de la consommation, la condition humaine, mais de l’intérieur, avec émotivité, sensibilité et parfois distance», note M. Basfao. Mettant en avant la force, les capacités humaines, la proximité et la sensibilité de l’écrivain, M. Basfao estime que Driss Chraïbi est de ces écrivains marquants dont la durée, loin d’éroder l’impact de leurs textes phares, les fait apprécier à leur juste valeur. Pour ce critique littéraire, «la véritable consécration d’un écrivain, c’est l’intérêt porté à ses œuvres, car la présence d’un auteur après son absence, c’est de par l’importance de débat suscité par son œuvre». Soulevant des questionnements en des termes inédits au moment de leur publication, ces textes n’ont rien perdu de leur actualité ni de l’acuité et de l’intérêt du rapport au monde qu’ils présentent. Professeur de la littérature à l’Université Hassan II de Casablanca, Kacem Basfao est un critique littéraire spécialiste de la littérature maghrébine de langue française. Dans sa thèse de doctorat : «Structures du texte et du récit dans l’œuvre romanesque de Driss Chraïbi», soutenue en 1989, l’auteur analyse les contenus riches des entretiens qu’il a réalisés avec Driss Chraïbi. 13.04.2017 culturetoute.com 19


interview exclusive

du Président de la Fondation Nationale des Musées: “le 18 Avril: ouverture de l’exposition Face à Picasso”,

Pour quand une exposition des œuvres de Mehdi Qotbi au Musée Mohammed VI et cela pourrait-il se réaliser en partenariat avec d’autres Musée nationaux ou étrangers ? Pour une raison évidente de conflit d’intérêt, tant que j’en occupe la présidence, il n’est pas envisageable que la Fondation nationale des musées organise un quelconque évènement qui fasse de près ou de loin la promotion de mon travail 20 culturetoute.com 13.04.2017

plastique. La Fondation nationale des musées est une institution de l’Etat, je suis chargé de servir l’Etat, et non pas de me servir de la Fondation pour mes intérêts personnels. Sur un autre plan, il semble que le bilan de la Fondation Nationale des Musées du Maroc a été positif pour l’année 2016, comment s’annonce 2017 et quels sont les projets ? Je ne vous le fait pas dire ! En


effet, cette année 2016 a été riche en actions et en émotions, mais l’année 2017 commence sur les chapeaux de roue. Tout d’abord, à Rabat, ce premier trimestre de l’année est sans aucun doute le plus intense qu’a connu la Fondation Nationale des musées depuis sa création. Le 23 mars, l’Afrique en capitale a été inaugurée par SM le Roi Mohammed VI et son hôte SM le Roi Abdallah II de Jordanie. Cette manifestation sans précédent pour la ville lumière, dont l’organisation a été personnellement voulue par SM le Roi Mohammed VI, réunit une trentaine de partenaires, afin d’organiser un mois de festivités culturelles autour de l’Afrique – et ceci à peine trois mois après le retour historique du Maroc dans l’Union Africaine. Le 18 avril s’ouvrira l’exposition la plus ambitieuse de l’histoire du MMVI : Face à Picasso. Cette exposition d’envergure internationale n’a pas de précédent sur notre continent, et cet événement permettra au MMVI d’asseoir sa crédibilité internationale. Enfin le 11 avril, nous inaugurerons le Musée de l’Histoire et des Civilisations, nouvelle mouture du musée archéologique de Rabat, qui permettra à la capitale culturelle du Royaume de puiser dans les racines immémoriales de notre histoire le souffle créatif de son rayonnement international. En plus de tout ça, la Fondation nationale des musées continue son travail de fourmi, dans le bruit et la poussière des chantiers, afin de redonner leur lustre aux plus beaux musées nationaux. Après la réouverture du flambant neuf Musée de la Kasbah

des cultures méditerranéennes de Tanger, nous continuons les travaux, à différents rythmes, dans les musées de Fès, Safi ou Meknès. Il y a plus d’une année culturetoute a vu le jour dans le but de contribuer à la promotion de l’art et de la culture dans notre pays, voulez-vous nous dire comment voyez-vous le développement de culturetoute qui, à cette date, ne compte que sur ses propres ressources ? Le développement d’un écosystème culturel au Maroc me réjouis évidemment. Parmi les plus grands défis de la Fondation nationale des musées se trouve la question du public. L’éducation et l’information de toutes les strates de la société est le prérequis indispensable à notre réussite. Comment profiter de l’offre culturelle, scientifique, historique et artistique de nos musées et de nos institutions culturelles si l’on ne dispose pas d’un minimum de connaissances préalables ? Qui rentrerait dans un musée si personne ne l’y a jamais incité ? La Fondation nationale des musées, comme tout autre acteur culturel du Maroc, a un besoin réciproque du reste de l’écosystème culturel, des initiatives publiques comme privées, avec ou sans but lucratif, mais toujours avec la volonté de faire progresser l’intérêt de la société pour la culture avec un grand C, car la culture est bel et bien, comme disait André Malraux, «ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers » . ©Culturetoute 13.04.2017 culturetoute.com 21


peinture, avec salima al ansary

Cherchez l’universel à partir du local ! entretien exclusif,

Hommage à GHETTAS abdelkrim

Pouvez-vous nous parler de votre prochaine exposition ? Il s’agit de l’exposition des artistes plasticiens autodidactes au complexe Sidi Balyout du 10 au 16 Avril 2017. Cette exposition connaitra la participation de 30 plasticiens et plasticiennes de toutes les régions du Royaume et représentant toutes les tendances 22 culturetoute.com 13.04.2017

artistiques et toutes les générations. A l’occasion de cette manifestation nous rendrons hommage au grand créateur feu SALADI.

Que pouvez-vous nous dire sur le secteur de la culture au Maroc ? Personne ne peut nier que le soutien du Ministère de la Culture a donné un nouveau


Photo © 360

“Hommage a Talal” sur cette photo abderrahmane youssoufi et sa femme et (à gauche) et abdellatif zine et salima al ansary (à droite)

souffle à tous les genres culturels et artistiques malgré tous les reproches. Mais, à l’évidence, il ne pas faut compter seulement sur le ministère de la tutelle, car les organismes élus et le secteur privé ont un grand rôle ( et peut-être même un devoir) à jouer dans la promotion de l’Art et de la Culture.

éme édition après le grand succès des 3 premières. • La 4 éme édition de l’exposition « Regards féminins »encouragés par l’écho qu’ont laissé les précédentes et surtout la dernière qui a été distinguée par l’hommage rendu à 8 femmes de tous les champs artistiques.

…et la culture à travers le monde ? La comparaison est impossible entre les différents pays et continents, car les uns sont conscients de l’importance, voire de la nécessité de la culture dans le développement alors que d’autres non.

Que diriez-vous aux artistes marocains ? Quel conseil avezvous ? Cherchez l’universel à partir du local! Que pensez-vous d’un webzine culturel au Maroc comme culturetoute ? Toute initiative œuvrant pour la promotion de l’Art et des artistes est louable et devrait être encouragé.

Pouvez-vous nous parler un peu plus sur vos futurs projets ? Il y a à retenir surtout : • L’organisation de la manifestation « Les mains qui voient », dans sa 4

©Culturetoute 13.04.2017 culturetoute.com 23



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.