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No. 285 du 18 mai 2017
France • Liban • Maroc
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Budget : le Maroc alloue 330 MDH à la culture
Numéro 285 du 18 mai 2017 directeur publication Ahmad Bouzoubaa contact@culturetoute.com
actu à la une 06 ECO, Budget : Le Maroc alloue 330 MDH à la culture
SOMMAIRE
06 #culturetoute
06 Art, Le Musée Haj Ahmed Zaha, un voyage à travers l’histoire des habitants de montagne
magazine 06 Photo, Exposition à La Fondation CDG, pour l’art photographique 08 Art, Exposition collective « Changer la vie »
10 18
10 Musique, entretien exclusif avec DJ Aymoune par Jean-Gilles Oyone 16 Chronique, de Mourad HAMAYET “Nos valeurs”. 18 Evenement, Liv’in Rabat AfterFESTIVAL
18.05.2017 culturetoute.com 3
la revue de presse #du jeudi 18 MAI 2017 Budget : Le Maroc alloue 330 MDH à la culture Une enveloppe budgétaire de l’ordre de 330 millions de dirhams (MDH) a été allouée à des projets portant sur la réalisation et l’équipement d’un réseau d’espaces culturels, la préservation du patrimoine culturel, l’équipement des institutions publiques et le renforcement des capacités, a indiqué le ministre de la Culture et de la Communication, Mohamed El Aaraj... infomediaire.net Le 11 mai 2017
Le Musée Haj Ahmed Zaha, un voyage à travers l’histoire des habitants de montagne Depuis 1977, le monde célèbre le 18 mai de chaque année la Journée internationale des musées. Cette journée est «l’occasion de sensibiliser le grand public aux enjeux des musées dans le développement de la société». Cette année, cette journée a été placée sous le thème «Musées et histoires douloureuses: dire l’indicible dans les musées», un thème qui a pour objet de permettre «d’appréhender... libe.ma Le 18 mai 2017
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La Fondation CDG, pour l’art photographique du 17 mai au 20 Juin 2017
“L’
émergence de la photographie en tant que composante à part entière de l’art ne s’est pas faite de manière aisée. Il a fallu attendre les artistes surréalistes pour intégrer la photographie dans le champ de l’art, et plus précisément pendant les années 1960-1970, ère de révolutions sociales, mais aussi artistiques et créatives, au cours desquelles une certaine légitimité fut accordée aux photographes et à la notion de création en photographie. Cette légitimité fut ensuite renforcée par la reconnaissance institutionnelle et commerciale des auteurs. L’entrée en scène du numérique contribua par la suite à
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l’accélération de ce mouvement d’absorption par l’art contemporain. Consciente du constat que la photographie au Maroc reste le parent pauvre de l’art et que celleci forge progressivement son identité artistique, la Fondation CDG a fait sienne, depuis des années déjà, la contribution à la promotion et à la valorisation de cet art déjà ancré dans le paysage artistique national et international. Depuis 2010, la galerie d’art « Espace Expressions CDG » accueille annuellement une exposition réservée exclusivement à la photographie. Près de 65 artistes photographes marocains et étrangers y ont exposé leurs oeuvres en fusionnant parfois la photographie avec les autres formes
d’expression visuelle, à savoir la vidéo, le son et l’installation. Les Rencontres photographiques de Rabat sont l’un de ces espaces marocains de rayonnement et de consécration de l’art photographique. Organisées par l’Association Marocaine d’Art Photographique (AMAP), elles auront pour thème cette année « Espace public, espace privé ». Forte de la réussite et des échos fortement positifs des Rencontres Photographiques de Rabat 2016, la Fondation CDG s’est engagée aux
côtés de l’AMAP pour relancer le défi en 2017 en s’associant à l’organisation de la 2ème édition de ces Rencontres qui, à travers sa programmation riche et variée, aspire à mettre en exergue tous les aspects du spectre photographique contemporain et à contribuer à enrichir et à transmettre le patrimoine photographique marocain et mondial. C’est ainsi que par le biais des activités prévues, cette édition présentera des photographes confirmés dans une exposition de haut niveau,
rendra hommage aux pionniers et chefs de file par des séances de projections photographiques, ouvrira des débats lors des tables rondes et des lectures de portfolios, et donnera aux jeunes talents une occasion de s’exprimer à travers l’organisation d’un marathon photo. Une fois encore cette année, toutes les générations et toutes les expériences et tendances vont se croiser pour aborder le thème choisi par les organisateurs. Ce rendez-vous de la photographie ouvre le débat sur les frontières qui séparent « Espace public et espace privé ». Les photographies présentent des moments de la vie quotidienne, des personnages qui avancent impassibles, anonymes, invisibles, des bâtisses et paysages figés, des mises en scène cocasses, tout ce qu’il y a de plus banal à ceci, le photographe fait réfléchir le spectateur et lui fait relever la tête. Ces photographies émouvantes nous poussent à nous interroger sur le regard que l’on pose
sur les gens, sur les choses et sur notre environnement qu’il soit public ou privé. La Fondation CDG y croit, s’y engage et s’y implique fortement et vous invite à venir découvrir le programme riche en surprises et en talents que nous réserve cette édition. Elle vous invite aussi à venir partager avec elle ces moments enchanteurs d’art où la photo exprime banalement une situation, un paysage, une figure… mais s‘exprime artistiquement par les forts messages qu’elle dégage. …Les Rencontres Photographiques de Rabat 2017…Bon vent !” Extrait du catalogue espace public privé (mot de Dina Naciri) DG de la Fondation CDG
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Exposition collective « Changer la vie »
© SaadBenCheffaj-DeuxAmoureuxABordDeLaBarqueDesImmigrants-HuileSurToile-170x380-2017
Du 16 mai au 18 juin 2017 à la galerie d’art L’Atelier 21 Vernissage : mardi 16 mai 2017 à partir de 19h00
L
a galerie d’art L’Atelier 21 organise du 16 mai au 18 juin 2017 « Changer la vie », une exposition collective qui rassemble 18 artistes marocains. Réunissant près de 40 oeuvres, l’exposition présente les manières avec lesquelles les artistes marocains se sont saisi de l’ère contemporaine pour faire exister de nouveaux champs du possible. L’art a-t-il le pouvoir d’influencer le monde ? « Changer la vie » est une expression empruntée
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à un poème d’Arthur Rimbaud. Elle a longtemps constitué un idéal pour les poètes et artistes qui croient en la capacité des créateurs à agir sur le monde où ils vivent. Un artiste soucieux de la réalité finit tôt ou tard par sentir le besoin et le devoir de ne pas ignorer les événements sociaux et politiques qui agitent le monde où il vit. La question du rôle d’un créateur dans une société se pose avec acuité pour tout artiste qui ne souhaite pas faire de l’art pour l’art et encore moins s’enfermer dans
une tour d’ivoire, imperméable aux cris du monde extérieur. Notre époque est profondément marquée par les guerres, les occupations, les actes terroristes, les actes racistes, les nationalismes exacerbés, le repli sur soi, les exodes massifs et d’autres calamités qui garnissent le quotidien des médias. Le Brexit et l’élection de Donald Trump ajoutent une dose d’angoisse au saut dans l’inconnu vers lequel conduit le triomphe des identités étroites.
Comment un artiste plasticien se comporte dans son œuvre face à l’actualité brûlante ? Comment met-il la main à la pâte pour ne pas être dans la posture de celui qui se contente passivement de regarder ? A-t-il l’espoir de contribuer à changer le cours des choses ? Fait-il encore sienne cette formule rimbaldienne : changer la vie ? Ce sont là quelques-unes des questions qui sous-tendent cette exposition consacrée non pas à ce qu’on appelle un art engagé, mais plutôt à un art qui
engage son auteur dans le réel. Il s’agit d’affirmer davantage comment l’artiste ne maintient pas son œuvre hors de son temps que de lui demander de devenir le chroniqueur des atrocités qui s’y commettent. L’exposition « Changer la vie » réunit dix-huit artistes : Mohamed Abouelouakar, Younès Baba Ali, Saâd Ben Cheffaj, Fouad Bellamine, Mustapha Boujemaoui, Hassan Darsi, Mohamed El Baz, Bouchta El Hayani, Nabil El Makhloufi, Safaa
Erruas, Mohamed Fariji, Chourouk Hriech, Majida Khattari, Fouad Maazouz, Najia Mehadji, Lamia Naji, Zakaria Ramhani et Yamou. Communiqué de presse Galerie d’art L’Atelier 21 21, rue Abou Mahassine Arrouyani (ex rue Boissy-d’Anglas) Casablanca 20100 Tél : 05 22 98 17 85 / Fax : 05 22 98 17 86
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entretien exclusif
de Jean-Gilles Oyone
Selfie © Jean-Gilles Oyone & DJ Aymoune
“Le public marocain est exigeant, il connait la musique et le son.”
#Culturetoute a rencontré Dj Aymoune
Jean-Gilles Oyone : DJ Aymoune, dis-
lors de son passage à Casablanca,
moi… c’est quoi l’actu d’ici septembre ?
quelques heures avant la soirée privée
DJ Aymoune : “Aaah (Rires), je peux pas encore
que l’artiste a donnée à Settat en
dire ce que c’est, juste dire qu’un gros projet
marge du Prix Moulay El Hassan des
arrivera avant septembre. On est dessus, on se
grands jeux universitaires. L’occasion
prépare pour l’été, juste après ramadan. Et… je
d’une interview un peu décalée, dans
suis prêt.
laquelle l’artiste se livre un peu et se marre aussi. 10 culturetoute.com 18.05.2017
Quand tu dis que tu es prêt, tu es prêt
sur Casa ? Tanger ? Marrakech ?
très grosse tournée durant l’été. Et là on va
Finalement, je suis prêt à 90%, on va dire. Le
tabler sur quelque chose de très très large, de
plus important c’est l’équipe. Quand ils sont
très très grand.
prêts, l’artiste est prêt. Or l’équipe est prête à 200%.
Quelle image tu renvoies ? J’ai envie de te dire qu’il suffit d’aller sur les
Tu bottes en touche… Okay. Mais, de
réseaux sociaux… (Rires)
90% à 100% il y a un peu de marge. Comment vas-tu aller chercher les
J’insiste…
10% qui restent ?
En même temps, si tu insistes, je dirais que
C’est peut-être 10% de power qui me manque.
ce que renvoient les fans, c’est l’image d’un
Et ce power, je pense que je vais pouvoir le
profil décalé, neuf, nouveau, assez différent,
récupérer chez des fans. Dès ce soir quand je
mélange d’urbain, de classe, d’attitude… Et je
vais aller travailler.
pense que c’est assez juste.
© Photo Infinite Prod
Et tu mixes où “ce soir” ? Settat [Il prononce Sè-tat]. Je crois que
Est-ce que tu comprends le public
ça se prononce comme ça. Dans une école.
marocain, qu’on dit difficile à cerner ?
À l’occasion du Grand Prix Moulay Hassan.
Je ne dirais pas ça. J’ai plutôt le sentiment
(La ville de Settat est située à environ 1h
que le public marocain est un public de
de Casablanca, sur la route de Marrakech,
connaisseurs, un public exigeant, que tu ne
NDLR).
peux pas arnaquer, qui connait la musique, qui connait le son, qui sait ce qu’il aime. Si ton
Tu viens souvent au Maroc ?
niveau n’est pas a minima ce que ce public
Oui, plutôt. Très souvent même.
aime, tu seras négligé. C’est pour ça que j’aime travailler avec au Maroc et globalement
Parce que le billet n’est pas cher ?
avec ce type de public. Il t’apprend une chose :
(Rires) En même temps, je ne paye pas les
que ce soit en radio, en soirée, partout, il faut
billets, donc ça va. Plus sérieusement, je viens
toujours mettre la barre très haut. En somme,
trois à quatre fois par mois.
c’est un public qui connait la musique, et ça me fait super plaisir de bosser et de créer pour
Quand est-ce que tu viens tellement
un tel public.
que tu… restes un peu ? En fait, c’est plutôt l’été. Si je te dis l’été, ça va ?
Qu’est-ce que tu as compris d’autre à propos du public marocain après tous
Je prends !
tes déplacements ici ?
Donc, c’est l’été. Juillet et août pour cette
Je pense avoir saisi que les Marocains aiment
année. Pendant l’année, on cible des
aussi voir des artistes qui se produire souvent.
établissements qui correspondent à l’esprit
Quand on vient au Maroc une fois en passant et
de ce que j’aime faire, qui cadrent avec mon
qu’on ne revient pas, le public n’oublie pas non
image. Pour pouvoir ensuite enchainer sur une
plus. Donc, je préfère être là souvent, toute 18.05.2017 culturetoute.com 11
l’année, et ça tombe bien parce que je suis
qui s’occupe de l’opérationnel pur au niveau
demandé. Les premières fois, c’est souvent de
des événements, de la logistique, qui fait que
la curiosité. Ensuite, on te recommande aussi
tout se passe bien.
parce qu’on t’a vu, parce qu’on a aimé ce que tu fais.
Un mot sur ton label ? Le label s’appelle French Level Record, il me
C’est quoi tes loisirs ? Et ne me dis pas
permet de labelliser ma production et plus
que tes loisirs c’est la musique car ça
tard, pourquoi pas, on pourra tendre la perche,
c’est ton boulot…
en toute autonomie, à d’autres artistes qui
Avant, j’en avais, des loisirs. (Rires) Là,
sont indépendants. Avec le label, tu n’as pas
quasiment plus. J’aime bien me poser avec
les moyens d’une maison de disque, mais tu
potes, comme tout le monde. Par contre,
as plus de liberté, tu peux faire ce que tu veux,
je n’aime pas le foot. Je vais regarder les
tu es moins soumis à la censure d’une maison
classiques comme Real Madrid vs Barcelone,
par exemple. Ça demande plus de boulot, par
une finale de Champions League, des trucs
contre.
comme ça. Ça va s’arrêter là. Mais attention, j’ai joué au foot quand j’étais plus jeune.
La politique ? (On est alors à la veille
Attention !
du 2e tour de l’élection présidentielle française opposant Emmanuel Macron
Jeux vidéo un peu ?
à Marin Le Pen, NDLR)
Pas du tout. J’ai arrêté il y a un long moment
Ce n’est pas du tout ma tasse de thé. Je me
déjà, ça ne m’attire plus. J’aime la musique.
concentre sur mon métier, sur mon public, sur mon travail.
Et la danse ? Je peux danser, attention ! Ça peut aller vite,
Qu’est-ce qui t’inspire ici à Casablanca ?
en plus. Je sais danser.
Là, à Casablanca, la vue déjà, qui est magnifique. (On est au 24e étage de l’hôtel
Un style en particulier ?
Sofitel Tour Blanche, en terrasse, et
Du Aymoun… (Rires) Mon style à moi. J’ai dit
Casablanca s’étend à perte de vue, NDLR). Je
que ça pouvait aller vite, mais en piste, c’est
peux m’inspirer de tout, où que je sois. J’aime
très lent, un peu spécial. (Éclat de rire général)
tout, je regarde tout. Tout m’inspire, en fait.
Tu bosses avec qui ? C’est qui ta team ?
Qu’est-ce qui t’inspire en général et
C’est Yed, qui est DJ et qui fait partie de mon
côté marocain, est-ce qu’il y a des
label French Level Record : il est sur la partie
personnalités que tu aimes bien en
production musicale avec moi, on bosse
particulier ?
ensemble sur les sons, même s’il a sa propre
Dans mon thème, je dirais DJ Snake pour
partie musicale. Il y a aussi mon agent J.M.,
les sources d’inspiration. Sinon, Bob Marley,
qui s’occupe de toute la partie booking et
et Zidane, dont je suis un grand fan. Côté
développement artistique. Et il y a mon bras
marocain, parmi les artistes que j’aime bien,
droit marocain Rachid, qui est sur le terrain,
il y a déjà French Montana. Mais j’aime aussi
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© Photo Infinite Prod
le personnalité de Badr Hari, parce qu’il
Du coup, tu fais comment en soirée ?
y a toujours quelque chose, il y a toujours
En France, la cigarette est (vraiment) interdite
beaucoup d’audace, et c’est un peu un artiste
dans les espaces publics, même en boîte de
finalement. Avec lui, on ne sait jamais ce qui va
nuit. C’est un peu différent au Maroc ou dans
arriver, il va droit devant.
plein d’autres pays où je vais régulièrement. Les lendemains de soirée sont du coup un peu
Quand on travaille la nuit comme tu le
différents. La gorge n’est pas dans le même
fais, on est réveillé à partir de quelle
état. (Rires)
heure ? Vers 13h, quand on a bossé la nuit, que ce soit
Quand on bosse la nuit, le meilleur
en studio ou en soirée.
c’est quoi ? Le pire c’est quoi ? Déjà, tu sais que ton téléphone ne va pas
Cigarette ?
sonner pendant que tu bosses. Ceux qui
Non, je ne fume pas. Dans mon studio, chez
n’ont rien à faire dans le monde de la nuit
moi, y a pas de cigarette.
seront en train de dormir, donc tu es face à 18.05.2017 culturetoute.com 13
des personnes qui sont dans ton thème, tout
eu un peu le même type de parcours, avec ce
le monde est dans la même vibe on va dire.
côté incompris.
Après, les inconvénients, c’est que tu bosses jusqu’à une heure très tardive. Si tu as une
Comme tu le vois, #Culturetoute est
famille ou si tu es marié avec des enfants, ça
un média 100% digital, qui profite du
peut être compliqué d’être un peu décalé. Après,
digital pour s’adresser directement
je ne suis pas dans cette situation, donc ça va.
aux lecteurs intéressés par l’art en général, et à l’art marocain et
Certains artistes ont peur d’arriver
africain en particulier. Tu penses quoi
au sommet. Qu’en penses-tu ?
toi du digital ?
C’est vrai que beaucoup d’artistes partagent
Le digital m’a beaucoup apporté. Grâce au
cette crainte. Mais ce n’est pas mon cas, parce
digital, on a des vues sur des clips, on gagne
que déjà ça ne fait pas énormément d’années
en indépendance. On peut être dans son
que je suis là, ensuite depuis que je suis dans
village ou au sommet d’une tour, et regarder
le circuit, je prouve en travaillant dur et en
un clip sur un écran, sur un iPad ou un
mettant la barre plus haut à chaque fois.
smartphone sans problème. Tu peux acheter ta musique partout, sur Deezer, etc. Pour tous
Ta plus grande fierté ?
les artistes, cette nouvelle ère du digital, ça
Mon projet avec French Montana. Surtout
apporte énormément, et surtout ça permet
parce que très très peu de gens y croyaient,
d’avoir un dialogue en direct avec le public.
même dans mon entourage. J’étais quasiment
C’était impossible à cette échelle avant.
tout seul. Donc, j’ai cru en moi, tout seul, et
Avant, on n’avait pas tout ça. Aujourd’hui, il
ça a marché au point de convaincre ensuite.
suffit d’aller déposer un post sur Instagram et
Pas mal de gens, même des pros, quand je
tout de suite tout le monde est au courant de
leur ai fait écouter avant, m’ont dit qu’ils ne
ton actu. Idem sur Snapchat, avec toutes ces
comprenaient pas, qu’ils n’accrochaient pas.
infos qu’on peut donner en temps et en heure.
Mais j’étais sûr de moi. On va dire que cette
Ça aide énormément.
expérience m’a rendu intéressant pour de nouvelles personnes. C’était de l’audace et le
Propos recueillis par Jean-Gilles Oyone
temps m’a donné raison. Certains diraient que
(@stylorougema sur Twitter) pour
j’ai eu un peu d’avance, en étant incompris. Un
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peu comme DJ Snake, un profil d’artiste qui a 14 culturetoute.com 18.05.2017
Š Photo Infinite Prod
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par Mourad Hamayet
N
ous devons à la sociologue Rahma Bourqia, présidente de l’Université Hassan II – Mohammedia, Casablanca, un rapport intitulé Valeurs et Changement Social au Maroc, qui date certes de quelques années mais me semble garder toute sa valeur à ce jour. On peut lire ce court rapport à cette adresse : http://www.iemed.org/publicacions/quaderns/13/qm13_pdf/14.pdf Les traductions entre langues proches, voire de la même famille sont souvent de pures traitrises, comme le dit l’adage italien ‘’Traduttore, traditore = Traducteurs, Traitres’’, effectivement. Mais alors que dire des traductions de la langue arabe vers le français ? N’étant pas Jacques Berque, Albert Kazimirski ou Maurice Gloton qui veut, le lecteur lambda doit s’armer de science, de conscience, de patience et d’un bon dictionnaire s’il veut goûter les subtilités des nuances sémantiques concernant nos valeurs. Faisons donc ensemble un essai de restitution de sens des mots-pivots de la vertu marocaine :
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Trabi : L’éducation. Dans le sens qu’on attribue traditionnellement à ce mot au Maroc, il s’agit du savoir-vivre et des bonnes manières car la composante ‘’instruction’’ n’est pas incluse dans le concept exprimé… Un(e) analphabète peut parfaitement être reconnu(e) comme ayant une éducation de qualité. Au Maroc, on a une bonne éducation dès lors qu’on respecte les autres, qu’on est poli(e) et discret(e) avec eux et qu’on leur inspire respect. Pour ce faire, il faut s’efforcer de se défendre par l’ignorance totale des sollicitations externes, dès lors que sont satisfaites les exigences administratives et légales, encore que même-là, il est mieux vu de faire appel à des tiers plutôt que de se défendre soi-même. El Kheir : Le bien. Vaste sujet. Le bien, en parler marocain – et pas seulement marocain, sous-entend une nuance de choix (ikhtiyar. Il s’agit donc d’un choix personnel mais, vous avertit-on, vos options en la matière vont dévoiler bien des choses. El Haq : La vérité, le vrai. Un des noms de Dieu. Le vrai dans toute sa rigueur. Ce qui est juste. Ce que nul ne peut fuir. A la fois immanence et transcendance. Est-ce un hasard si le prénom Abdelhaq, littéralement
‘’le serviteur du Vrai, de la Vérité’’ jouit d’un succès pérenne ?
simple obéissance et contienne une idée de soumission.
El Ma3qoul : Le sérieux. A l’origine, faculté de comprendre, de faire travailler son jugement, de saisir le sens des choses, avec une notion sous-entendue de raison, de sagesse, de conformité à la droiture. Le sens originel et concret est d’ ‘’entraver les pieds d’un animal’’.
Rda : La bénédiction. Du verbe ‘’rada’’, qui signifie notamment ‘’être content de, agréer, satisfaire’’ … Mais au Maroc, c’est le sens de bénédiction parentale qui domine. Les deux plus beaux présents que peuvent faire des parents à leurs enfants sont ‘’Rda’’ et ‘’Ster’’, ce dernier vocable étant issu du verbe ‘’satara’’ qui signifie ‘’couvrir de pudeur, de chasteté, de vertu et de bénédiction’’.
El Hechma : La pudeur. Le verbe ‘’hachama’’ a une infinité de sens. Dans une gradation d’importance, celui d’être timide en présence de quelqu’un n’arrive qu’en huitième et pénultième position. Le sens originel est celui de faire rougir, fâcher, dire des choses désagréables… En Niya : La bonne foi. Le verbe-racine est ‘’naoua’’. Il signifie principalement ‘’se proposer de, avoir l’intention de, atteindre un objectif, accomplir une chose nécessaire, choisir’’… Au Maroc, la bonne foi est la vertu des gens purs et des pieux. Mais attention, être paré de cette vertu peut également signifier une certaine niaiserie… El Kelma : La parole. Le respect de l’engagement pris ! Le sens de l’engagement et la fidélité à la parole donnée. Intéressant de noter que le premier sens du verbe arabe ‘’kalama’’ est ‘’blesser’’ et ‘’adresser la parole’’. Incroyable promiscuité que celle des deux concepts véhiculés par le vocable en question : considère-t-on que troubler le silence est une agression ? T3a : L’obéissance. Le verbe souche est ‘’ata3a’’ qui veut dire ‘’obéir’’. Mais en marocain il semble bien que le sens dépasse la
Sakht : La malédiction. Du verbe ‘’sakhita’’ ‘’s’emporter, mettre en colère, irriter, trouver mesquin, être contrarié’’ etc… Au Maroc la contrariété est tellement grande qu’elle provoque la malédiction. C’est sans doute aucun, la pire insulte qu’un(e) Marocain(e) puisse recevoir… de ses parents. Makhzen : L’Etat et ses agents. Du verbe ‘’khazana’’, ‘’garder, stocker, préserver’’, c’est à l’origine l’entrepôt fortifié servant au stockage des aliments. Le mot a ensuite désigné la cour du souverain et son entourage. Aujourd’hui au Maroc, il signifie ‘’les autorités’’, ‘’l’état et ses agents’’. Parallèlement, ‘’dar el Makhzen’’ désigne le Palais et l’entourage immédiat du roi. Le marocain vertueux est donc un homme de bonne éducation, avisé dans ses choix, juste, sérieux, pudique, obéissant, béni de ses parents et aînés, ne faisant l’objet d’aucune malédiction et parfaitement en règle avec l’Etat et ses agents… ©culturetoute.com 18.05.2017 culturetoute.com 17
Liv’in Rabat AfterFESTIVAL Liv’in Rabat organise les AfterFestival à la Table du Terminus. C’est l’occasion de se retrouver après les concerts dans une ambiance agréable, musicale et décontractée... Venez avec vos amis, préparez-vous à en rencontrer plein d’autres, mais surtout: RESTEZ COMME VOUS ÊTES ;)
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