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Para sintir
1. Susana Weich-Shahak. Repertorio tradicional infantil Sefardí. Compañía literaria. Madrid. 2001.
Kantikas i Dichas Infantiles Sefardis Sephardic Children’s Songs and Rhymes
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Interprétation: Estreyikas d’Estambol & Izzet Israël Bana Directeur musical: Izzet Israël Bana Recherche, supervision, commentaires et traduction: Susana Weich-Shahak Arrangements: Joseph Yusuf Sağlamlar Répétiteur: Nazım Kerkez Révision des textes judéo-espagnols: Moshe Shaul & Karen Şarhon CD & DVD en vente sur le site: www.sefarad.com.tr – www.gozlemkitap.com
Nous devons à la rencontre de Susana WeichShahak et d’Izzet Bana la réalisation d’un séduisant coffret de comptines enfantines judéo-espagnoles. Il est la parfaite illustration que la patrimonialisation peut nourrir l’inspiration et la création.
Ce projet a pour point de départ la collecte de chants judéo-espagnols entreprise par Susana Weich-Shahak dans les années 1970-1980 tant dans les pays de l’ancien Empire ottoman qu’au nord du Maroc. L’un de ses champs de recherche concerne le monde de l’enfance qui reste rarement représenté sur scène. Les comptines, jeux, dictons et berceuses collectées auprès d’informantes ayant grandi dans un univers imprégné de traditions ont été publiés dans un livre de référence 1 . C’est ce livre qui a inspiré à Izzet Bana le désir de transmettre ce répertoire aux jeunes générations. Il renoue ainsi avec sa propre enfance qui s’est déroulée à l’ombre de La Kula, la tour génoise du quartier de Galata à Istanbul.
Comme tout le répertoire judéo-espagnol, les comptines sépharades révèlent l’empreinte d’un monde très métissé avec ses emprunts au turc, au grec, au français, à l’italien, à l’hébreu et pour le versant marocain, à l’arabe et à l’espagnol contemporain. De même, les bonnes mélodies se sont propagées d’une culture à l’autre.
Le registre enfantin est aussi celui où s’exprime le plus librement la poésie du judéo-espagnol. De nombreuses formulettes et comptines défient l’entendement et constituent des jeux sur les assonances et les allitérations. Elles font écho à l’âge tendre où la découverte des mots autorise des rapprochements singuliers, cocasses et imprévus. Certaines comptines ont une fonction ludique et accompagnent, un jeu, une danse (Yo tengo un kastiyo). Les mots prononcés peuvent s’accompagner alors d’un mouvement ou d’une gestuelle pour désigner celui qui commencera un jeu. D’autres ont une fonction plus pédagogique pour apprendre le nom des doigts (Chiko meniko) ou les lettres de l’alphabet hébraïque (Alef-avyana). Mais bien souvent vertus pédagogiques et ludiques se conjuguent. Enfin, certaines formulettes (Kuatro kantonadas) possèdent des fonctions magicoreligieuses destinées à écarter le mauvais œil, à soigner et à protéger.
Les chants sont interprétés par le chœur d’enfants Las Estreyikas d’Estambol fondé en 2004-2005 par Izzet Bana à Istanbul. Il compte aujourd’hui 35 filles et garçons âgés de huit à quatorze ans et il est à ce jour le seul chœur d’enfants chantant en judéo-espagnol. Il est difficile d’échapper à la grâce de ces chants et de leurs jeunes interprètes.
Une attention particulière a été portée au respect de la forme traditionnelle. Chaque chant est précédé d’un court extrait de l’enregistrement qui l’a inspiré. Preuve que la tradition est fertile, deux chants composés dans les années 2000 par Amalia Baruch et Maty Levy font partie des 12 pistes du CD.
L’excellent livret, outre une introduction de S. Weich-Shahak et d’I. Banat, reprend les paroles de chaque chant judéo-espagnol accompagné d’une traduction en anglais. Enfin un DVD, permet d’apprécier la gestuelle qui accompagne certaines comptines.
Las komidas de las nonas
BOREKITAS DE MASSA FINA
CHAUSSONS AU FROMAGE ET À LA POMME DE TERRE
Préparation de la pâte
Dans une casserole, mettez l’eau à bouillir avec l’huile. À peine l’ébullition atteinte, retirez du feu, versez dans une grande jatte. Versez la farine et le sel. Mélangez à fond à la cuiller en bois. Renversez sur une planche farinée. Pétrissez. Ajoutez de la farine si la pâte est trop molle jusqu’à obtenir la consistance du lobe de l’oreille. Continuez à pétrir pendant 5 min. Rassemblez la pâte en une grosse boule. Enduisez vos mains d’huile d’olive, enrobez d’huile la boule de pâte. Laissez reposer. Préparation de la garniture
Réduisez les pommes de terre en purée. Incorporez les œufs battus, le fromage, le beurre. Salez à volonté. Si le mélange vous paraît trop sec, mouillez avec un peu de yaourt. Abaissez la pâte sur une planche bien farinée sur 6 mm d’épaisseur. À l’aide d’une roulette à pâtisserie ou d’une tasse adaptée, découpez des disques de 8 à 10 cm de diamètre, placez au centre de chacun une cuillerée de garniture. Emprisonnez cette farce en repliant la pâte en demi-lune. Pincez fermement les bords avec le pouce et l’index. Avec un peu d’entraînement on peut fermer en formant une petite vague ou un « rouloté ». Disposez les chaussons sur la plaque à pâtisserie couverte de papier cuisson. Badigeonner au pinceau avec du jaune d’œuf. Enfournez et faites chauffer le four à 180°. Les chaussons sont cuits lorsqu’ils sont dorés, ce qui demande à peu près 30 min. N.B. On peut aussi les cuire en les faisant frire dans 1,5 cm d’huile d’olive à peu près.
Recette adaptée d’après le livre de Nicholas Stavroulakis, Cuisine des Juifs de Grèce. L’Asiathèque. 1995. Traduction de l’anglais par Mireille Mazoyer-Saül et Marianne Bendayan-Grange. Ingrédients pour la pâte (25 à 30 borekitas)
– ½ tasse d’huile d’olive – ½ tasse d’eau – 1 tasse ¾ de farine ou plus – ½ cuiller à café de sel
Ingrédients pour la garniture
– 2 grosses pommes de terre cuites à l’eau – 3 œufs – ½ tasse de fromage salé dur comme le kefalotyri ou le parmesan, râpé – 3 cuillers à soupe de beurre fondu – du sel – du yaourt, éventuellement
Variante La même recette peut se pratiquer avec une garniture uniquement composée d’un mélange de kefalotyri et d’emmental râpés avec des œufs battus.
Directrice de la publication Jenny Laneurie Fresco Rédacteur en chef François Azar Ont participé à ce numéro Izo Abram, François Azar, Marie-Christine Bornes Varol, Albert Bourla, Francine Conchondon, Ariane Ego-Chevassu, Jenny Laneurie Fresco, Bernard Pierron, Martine Swyer. Conception graphique Sophie Blum Image de couverture Yvette Calev Anavi née le 26 décembre 1919 à Plovdiv (Filibé, Philipopoli) et son frère Haïm (Henry) Eliezer Calev, né le 12 octobre 1930. Sur ce cliché d'avril 1943 pris à Plovdiv ils portent tous les deux l'étoile jaune. Haïm Calev a quitté la Bulgarie en 1948 pour s'établir en Israël au kibboutz Nir Itzhak. Yvette Calev a épousé en juin 1944 Elie Anavi dont elle a eu deux fils. Elle s'est fortement impliquée dans la conservation de la langue et de la culture judéoespagnoles en Bulgarie. Photothèque sépharade Enrico Isacco.
Impression Caen Repro Parc Athéna 8, rue Ferdinand Buisson 14280 Saint-Contest
ISSN 2259-3225
Abonnement (France et étranger) 1 an, 4 numéros: 40 €
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Aki Estamos – Les Amis de la Lettre Sépharade remercie ses donateurs et les institutions suivantes de leur soutien