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Pierre-Jean Luccioni Ghjasippina Giannesini

fêtes religieuses, rites et croyances populaires de Corse

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Pierre-Jean Luccioni Ghjasippina Giannesini

fêtes religieuses, rites et croyances populaires de Corse

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140 San Biasgiu • San Biasgiu in Còrsoli (142) • San

INTRODUCTION

Biasgiu in Poghju Marinacciu (144)

8 Tempi è tempi

148 Carnavali • L’abondance, le gras, les repas (151)

P R E M I È R E PA RT I E

22 L’avent 23 Santa Barba • Santa Barba à Pinareddu (23) 27 San Niculau • San Nicolau à Porri (28) • Chapelle San Niculau de Sermanu (30)

32 Santa Lucia • Santa Lucia in u Marsulinu (34) • 40

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104 121 125 134

Santa Lucia di Mercoriu (38) Natale • La crèche (45) • U Bambinu (46) • Arbres et plantes de Noël (53) • A veghja, a vigilia (53) • Noël à Zalana (54) • La messe de minuit (56) • Natale in u Falasorma (59) • I fochi di Natali (60) • Noël à Lama (66) • Noël à A Porta (68) • U focu di Natale in Vènacu (73) • Le repas (74) • Natale in Ucciani (76) • Les cadeaux (77) • Une nuit particulière (78) • Prières (84) San Silvestru è Capu d’annu • Processions, quêtes et birbe (91) • A birba di Zàlana (92) • A birba in Felce d’Alisgiani (98) • L’eau des fées (100) • Pratiques divinatoires (103) • Pasqua pifania (103) Sant’Antonu di u Porcu • Sant’Antone di u Porcu in Venzulasca (111) • Sant’Antone Abbate d’Aregnu (113) • Sant’Antone à San Gavinu di Fium’Orbu (116) San Bastianu • San Bastianu à San Nicolau di Moriani (122) Santa Divota • Santa Divota à Lucciana (126) A Ciriola • A Ciriola à Cambia (136) • Les processions, e birbe (138)

180

• Carnavale in Brandu (153) • Carnaval à Siscu (157) • E maschere à Tallone (157) • Fonction du masque (158) • Carnaval à Poghju di Nazza (160) • Carnaval à Castiglione (165) • Mardi gras (169) • Musiques et danses (170) • Le mannequin et le roi (174) • Rôle et fonction du Carnaval (177) E Cenere Les Cendres à l’église Saint-Jean-Baptiste de Bastia (180) • Carême, Quarèsima (182)

184 A Madunuccia in Aiacciu 190 San Ghjiseppu • A San Ghjisè in Bastia (191) 204 San Ghjorghju • San Ghjorghju à Livesi (206) • San Ghjorghju à Valle d’Orezza (212) D E U X I È M E PA RT I E

216 A Sittimana santa • A granìtula (233) • Quelques croyances populaires sur la Semaine sainte (224)

226 A Dumenica di l’Alivu • L’Attollite portas (227) Les Rameaux à Lozzi (228)

232 E palme • Le tressage à Purettu (236) • Tressage des 242 248 262

palmes à Viscuvatu (238) U sepolcru • U santu sepolcru di Ficaghja (247) Ghjovi santu • U Ghjovi santu in Purettu (252) Les repas des Jeudi et Vendredi saints (256) • A Lavanda (257) • A Cena Domine (258) U Vèsperu • L’uffiziu di u Ghjovi santu, l’office des Ténèbres à Purettu-Brandu (265)

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268 L’attrappi di u Vèsperu • L’office des Ténèbres à

403 Santa Croci • A Santa Croce in Cervioni (404) •

Saint-Charles à Bastia (276)

278 280 282 286 295 296 298 305 308 324 336 350 356

E fritelle erbose A Veghja A Via Cruci A cerca • Pasqua in Ficarella (290) Vendredi saint à Bastia Pasqua in Bisinchi Pasqua in Calvi Pasqua in Corti Pasqua in Viscuvatu Pasqua in Orezza U Catinacciu in Sartè Bunifaziu : i Casci U Sabatu santu • U focu novu (357) • L’acqua

412 424

442 L’acqui di maghju 446 San Teòfalu di Corti 448 Santa Restituta • Santa Restituta à Calenzana (449)

458 Santa Ghjulia • Santa Ghjulia à Nonza (460) 466 A Santa di e Grazie • A Santa di e Grazie in

benedetta (358) • U Sabatu santu in Albertacce (359)

362 Dumenica di Pasqua 364 Luni di Pasqua • Mirendi è merendelle (364) • L’ovi (365) • Luni di Pasqua in Balagna (366) • Cristos anesti à Carghjese (372) T R O I S I È M E PA RT I E

376 382 386 390

E Rugazione • E Rogazione à Rusiu (378) L’Ascinzioni Penticosta • Penticosta et Santu Spiritu à Olmetu (387) Corpu di Cristu • U Corpu di Cristu in u Campuloru

A Santa Croce à Petralba (404) • U Cristu negru di Bastia (407) • U Cristu negru di Calvi (410) Sant’Anghjulu • Sant’Anghjulu d’Omessa (414) • San Michele di Muratu (420) San Pancraziu • San Pancraziu di Casinca (424) • San Pancraziu à Barghjana et Montestremu (428) • San Pancraziu à Piòghjula (434) • San Pancraziu di Monserratu in Bastia (440)

Tòcchisu (466)

470 San Teramu 478

• In Aiacciu (473) • San Teramu in Erbalunga (475) Sant’Antonu di Paduva • U cigliu ò Fiore di Sant’Antone (484) • Sant’Antone in Santa Lucia di Tallanu (486) • Le saint des bergers : Sant’Antonu in u Niolu (488) Sant’Antonu in Sartè (491) • Sant’Antone di Bustànicu (496) • Sant’Antone di Zàlana (500) • U focu di Sant’Antone in Felce (503)

(391) • U Corpu di Cristu in Vizzani (391) • U Corpu di Cristu in Pianellu (397)

400 Maghju

SOMMAIRE

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43 43. Charles Grimadi (La Porta).

Noël à A Porta « La veille de Noël, personne ne travaillait. Pour nous, Noël c’est le 24 et non le 25, on restait à la maison pour allumer le feu dans la cheminée avec u ceppu di Natale que mon père avait ramené et ma mère préparait le repas, raconte Charles Grimaldi (fig. 43). Pour allumer le feu sur la place de l’église, les enfants (on avait entre 8 et 10 ans) étaient chargés de ramasser le bois. Ils partaient dans la châtaigneraie chercher du bois qu’ils charriaient jusqu’à la place de l’église. On ramassait surtout les branches sèches. Les adultes marquaient les arbres morts à la fin de l’été pour les reconnaître en hiver et les couper la veille de Noël. Ils coupaient les branches des castagni morti, on ne touchait pas les castagni vestuti, “en feuilles”.

On faisait attention et on s’y prenait au dernier moment, car il y avait un homme

surnommé “Méméone” qui nous volait le bois, il nous faisait très peur, car il était très grand. Le jour de Noël, il récupérait les scadìzzuli (morceaux de charbon) dans le feu pour les ramener à la maison. Parfois on était obligés de voler du bois dans les réserves des maisons et les carchi di scopa. Les gens faisaient semblant de rouspéter, mais ils savaient que l’on allait leur voler du bois pour allumer a fòcara. On disait que le feu servait à réchauffer u Bambinu. L’usage voulait que chaque famille participe aussi à a fòcara en amenant sa plus belle bûche (u so rochju) qu’il déposait directement dans le bûcher allumé. “Ci vulia a tene un tizzone pè a notte di Natale”. » On allumait le feu à partir de 8 heures quand les cloches commençaient à sonner et tous les habitants du village se réunissaient autour du feu (fig. 44). C’est toujours moi, depuis trente ans, qui allume le feu. Je suis chargé di a fòcara.

44. Les villageois se réunissent autour du feu avant la messe de minuit. La Porta. 45. Le curé allume le cierge avec le feu bénit.

Je me souviens d’une personne, il était meunier et habitait en dehors du village dans son moulin, il ne sortait qu’une fois l’an pour aller à la messe. Il se mettait à côté feu et il tendait les mains au-dessus des flammes. Je le revois toujours se chauffer près du feu. Les gens discutaient autour du feu, on racontait des histoires, certains chantaient. On restait devant le feu jusqu’à minuit en attendant la messe. Il y avait aussi cinq cafés dans le village et on faisait le va-et-vient entre le feu et les cafés. À minuit, il y avait la messe, on sonnait a ciccona à la main. Il y avait trois cloches et deux hommes étaient chargés de sonner. Un homme sonnait la ciccona maiò, a

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sbattagliera et l’autre addoppiava avec à mezzana et la troisième cloche, il sonnait deux cloches en même temps pour être en harmonie avec la ciccona. Le son était mélodieux, c’était une véritable musique. Après avoir sonné les cloches, les fidèles entraient dans l’église, la messe était chantée. Il y avait parfois une petite crèche avec des vieux santons et u Bambinu. Elle était faite dans la capella di San Francescu à l’intérieur de l’église mais pas devant l’altare di a Madona car ce lieu de l’église est sacré.

Avant de célébrer la messe, certains curés acceptaient de bénir le feu (fig. 45 et 46), d’autres refusaient de le bénir, ils pensaient que c’était un rite païen. Après la messe, on restait encore un moment autour du feu, des réveillons il y en avait peu, il y avait la misère, tout le monde ne tuait pas le cochon, plusieurs familles se contentaient d’une tranche de pulenta.

NATA L E

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Le repas La surconsommation actuelle lors des fêtes de Noël où la nourriture est au centre des préoccupations, rend difficile d’imaginer les repas des Noëls d’antan. Dernier jour du Carême de l’Avent, le repas souvent se voulait frugal : « A chì manghja carne, a vigilia di Natali, corpu di lupu è anima di cane », nous dit un dicton en Castagniccia. Cette référence aux chiens et aux loups en cette nuit particulière, associée, de plus, à la consommation de chair, nous renvoie aux croyances sur les mazzeri. Certains mangeaient une soupe de pois chiches comme pour le Carême de Pâques ou des plats à base de poisson. D’autres des pommes de terre bouillies. La majorité des familles mangeaient au retour de la messe (fig. 48), d’autres avant d’y aller, beaucoup mangeaient un peu de soupe à la tombée de la nuit, puis un « bon repas » après la messe de minuit. Mais cela est très variable. Beaucoup de gens se contentaient d’un repas normal, très simple, sans plat particulier, ni repas de famille. M.-F. Martelli (1960) décrit son réveillon en 1899 avec le vicaire alors qu’il était enfant de chœur. Après la messe, ils ont mangé de la polenta et du ficatellu (fig. 49).

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maisons. La dernière birba, réservée aux adultes, se déroulait le soir, à la fin des birbe des enfants. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule birba qui rassemble tous les jeunes du village et elle se fait la nuit. Les jeunes gens se rassemblent devant le café du village pour écouter les conseils des plus anciens (fig. 3). Ils essaient de mémoriser la precàntula que leur récitent patiemment les adultes. Chacun essaie de faire un effort de mémoire avant que le cortège ne parte à travers les rues du village selon un itinéraire choisi à l’avance. « Souvent il pleuvait ou il neigeait, se rappelle Gustu Giuly, nous avions les mains et les pieds transis par le froid car on marchait dans la neige (fig. 4). On se serrait les uns contre les autres en marchant et on criait fort pour oublier que nous avions froid, mais nous avions tellement envie d’accomplir ce rite. On y pensait toute

S A N S I LV E S T RU È C A P U D ’ A N N U

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l’année, c’était un moment important où l’on se retrouvait et personne ne voulait manquer ça pour rien au monde. Il y avait aussi la fierté de faire ce que nous avaient appris les vieux et on voulait être à la hauteur, faire aussi bien qu’eux. » Le parcours peut durer plusieurs heures et déjà les plus jeunes commencent à faire la course pour arriver les premiers devant une maison et avoir le privilège de réciter la precàntula. Souvent elle était récitée en solo, parfois elle était chantée en chœur (fig. 5). O la birba, techja, techja Ch’ella s’affachi la vechjetta S’ella ùn si pò affaccà Calci è punghji leverà À la casa di lu signore Fàtecci la cherità Per carezze ò pè amore Chì la birba ghjunghje avà. Il était interdit de frapper aux portes.

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6. Si les birbanti sont trop nombreux, la nourriture est offerte sur le pas de la porte. 7. Parfois, seuls quelques enfants entrent récupérer la nourriture. Les autres attendent à l’extérieur.

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Les habitants, qui attendent patiemment l’arrivée du cortège, sortent et offrent des victuailles (noix, figues, vin) sur le seuil de la porte (fig. 6) mais ils pouvaient inviter les birbanti à entrer quelques instants pour se réchauffer (fig. 7). Dans les temps, chacun donnait ce qu’il pouvait, les gens n’étaient pas très riches, la plupart du temps ils offraient des fruits secs, comme les figues ou des noix, parfois une tourte ou quelques beignets, rarement de l’argent et une bouteille de vin si c’était la birba des adultes (fig. 8 et 9). En signe de remerciement, ils chantent des vœux de prospérité : Chì vò àppiate tante somme di granu Ch’ellu ci e petre in Sant’ Appianu chi vò àppiate somme di vinu ch’ellu ci è petre in San Mertinu. Ou : Appiate tante somme di vinu Quantu ci hè petre in San Gavinu. Malheur à ceux qui n’ouvrent pas. Ils se font « maudire » avec d’autres formules chantées avant de repartir (fig. 10) : Chì vò àppiate zecche in culu Quant’ellu ci e petre in stu muru. Chjudite e porte è e purtelline Chì u tonu vi macina.

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8b. Procession de Santa Divota 9. Procession de Santa Divota. 10. La statue est soulevée aux quatre points cardinaux.

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assister à la messe du lendemain. Ils étaient nourris et logés par les familles du village » (fig. 7). Le lendemain, la messe était célébrée par plusieurs curés et la procession se déroulait l’après-midi (fig. 8, 8a, 8b et 9). Les enfants ouvraient cette procession, suivis par les femmes, les hommes fermaient la marche en portant la statue de la sainte. La procession faisait le tour du village, puis la statue était présentée aux quatre points cardinaux avant d’être ramenée dans l’église (fig. 10). Les fidèles

S A N TA D I VO TA

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venaient s’incliner devant la statue en faisant des offrandes en argent. Ils ramenaient chez eux les fleurs qui ornaient la sainte. Pieusement conservées, ces fleurs protégeaient la maison du malheur.

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2 février Chandeleur

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La Chandeleur, quarante jours après Noël, commémore la purification de la Vierge (fig. 1) et la présentation de Jésus au Temple. Après l’accouchement, selon la tradition juive, une femme était impure durant quarante jours. Au terme de cette période, elle se rendait au Temple pour la cérémonie de purification. S’il s’agissait de son premier enfant, elle devait le présenter au Temple et faire le sacrifice d’un agneau et de deux colombes pour « racheter » à Dieu son « premier né ». Le vieux Siméon reconnut, alors, en Jésus, le messie annoncé par les prophètes. En Occident, cet événement est considéré comme la rencontre de Jésus avec son peuple. C’est ce que le christianisme célèbre en ce jour.

aCiriola Candelara 2

En latin, cette fête se nomme festa candelorum, fête des chandelles, en raison des cierges que l’on allumait durant la cérémonie et que l’on portait en procession (fig. 2). Les noms corses dérivent directement de cette appellation : Candelara, Candilara, de candellu, cierge mais aussi Ciriola, de cera, la cire. Pasqua Candilora renvoie à la notion de « passage » présente dans cette fête qui termine la période hivernale et le cycle de Noël. Février est un mois redouté, de mauvaise réputation : « Ferraghju, ferraghjettu, cortu è maladettu ». Les jours allongent, l’hiver tire à sa fin, mais février est souvent assez froid, « In Candelara l’invernu si pripara ». C’est pourquoi on observait le temps qu’il faisait en ce jour sacré. Il sera à l’inverse pendant les quarante jours suivants : « Ciriola bianca (beau temps) per quaranta simu drentu, Ciriola nera (mauvais temps) di l’invernu simu fora » (a Mimoria 1998). « Santa Maria Ciriola ; s’ellu piove o s’ellu neva di l’invernu simu fora ; è s’ellu face bellu tempu di l’invernu n’emu ancu » Saravelli Retali (1965).

1. La Chandeleur commémore la purification de la Vierge. Église d’Albitreccia. 2. La fête des chandelles. 3. Nunzia Castelli à Omessa conserve précieusement le cierge de la Chandeleur.

« Pasqua Candilora di l’inguernu simu fora, s’ellu piove o fà mal tempu. S’ellu face bellu tempu, pè quaranta ci n’hè sempre » M. L.Valery (Cambia 2009). Prete Filippi raconte un incident qui s’est déroulé alors qu’il célébrait a Ciriola avec les deux cierges allumés croisés sous la gorge. Un jour, à Mazzola, un chevrier qui portait une longue barbe, voulait s’agenouiller devant lui pour recevoir l’imposition des cierges. Il a trébuché et est tombé sur les cierges. La flamme a mis le feu à sa barbe. Il a réussi à l’éteindre et « m’a copieusement insulté dans l’église devant les fidèles. J’en ris encore. » Anonnciade Castelli (fig. 3) : « On ramenait le cierge bénit à la maison et on le gardait dans un tiroir. S’il y avait un danger on l’allumait, surtout en cas de tonnerre. L’année suivante, il était remplacé par un nouveau cierge bénit et on brûlait l’ancien dans la cheminée. »

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