P.A.T.+, Livret PFE, ENSA-V, 2022

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LA TRANSITION DE LA FRANGE NORD-OUEST FRANCILIENNE PAR SES CIRCUITS ALIMENTAIRES RENOUVELÉS. Alex Roux Projet de fin d’études sous la direction de Gaétan Brunet et Andréas Kofler École nationale supérieure d’architecture de Versailles Juin 2022. * PROJET ALIMENTAIRE TERRITORIAL P.A.T. + . . . . . . .. . . . . . . .

fig. 00

Planches récapitulatives des documents présentés lors de la soutenance.

Les précisions sur le contexte du diplôme et les documents de projets sont dans le livret.

2PLANCHES RÉCAPITULATIVES
3

INTRODUCTION

Ce livret d’analyse synthétise les recherches effectuées durant ce semestre de diplôme. Il questionne la place des circuits alimentaires dans la transition des territoires.

Cette analyse a néanmoins débuté il y a plus de deux ans, lors d’une étude réalisée durant mon cycle de Master sur les circuits alimentaires dans la frange Nord-Ouest Francilienne. Ainsi, cette analyse se place comme un deuxième regard à deux ans d’intervalle sur un territoire mais aussi sur une thématique.

Dans un premier temps, une analyse du territoire fait émerger une dynamique fragmentée du fonctionnement de ce dernier. Cette dynamique est contre balancée par des modèle de transitions qui, à leurs échelles, tentent de redessiner le cadre d’un fonctionnement plus soutenable. Ce constat nous invite à repenser de nouvelles proximités pour recréer du lien entre les territoires vécus, les territoires de consommation et les territoires productifs. Une démarche qui s’est construite depuis un socle de références sur lesquelles s’appuyer (Corpus), un avenir désiré à atteindre (Récit prospectif).

Le projet aura pour but d’établir une méthode permettant d’activer la transition des territoires vers un avenir plus soutenable.

0. Diagnostiquer : Faire l’inventaire des étapes nécessaires au bouclage des filières productives du territoire.

1. Hybrider : Associer des programmes à des lieux qui, par leur nature, sont susceptibles d’accueillir ces programmes manquants pour en assurer le bouclage.

2. Multiplier : Augmenter le nombre de dispositifs sur le territoire pour atteindre un maillage plus diffus des activités.

3. Organiser : Mettre en réseaux ces nouveaux lieux, dans une économie territorialisée. Mettre en place un fonctionnement plus coopératif pour une transition profonde du territoire.

4

SOMMAIRE

2020 - PREMIÈRE ÉTUDE

TERRITOIRE(S)

Territoire vécu

Territoire de consommation diffus Potentiel latent

Territoire productif dépendant

UN MODÈLE TERRITORIAL OBSOLÈTE

Territoire en transition

QUELLE DIRECTION EMPRUNTER ?

CORPUS

Un modèle agricole en renouvellement

Les limites d’un monde fini Une dynamique collective

RÉCIT PROSPECTIF

MÉTABOLISME - HORIZON

STRATÉGIES TRANSFORMATIVES

A - Alternae expérimentale

B - Oseraie logistique

C - Touleuses réactivées

D - Les hauts productifs

RÉSEAU DE SOLIDARITÉS

BIBLIOGRAPHIE

5
68 70 38 44 50 46 54 60 64 32 30 26 10 6

fig. 01 Illustration personnelle N-Rur_N-Urb, Projet de Master, C. Libert - P. Antoine, ENSA-V, 2020

6 2020 - PREMIÈRE ÉTUDE
7 fig. 01

La thématique de ce projet est en partie issue d’un projet de Master réalisée à l’ENSA-V, de Mars à Juin 2020. Cette étude a débuté à la mise en place du premier confinement dû à la crise sanitaire de la Covid-19. Les conditions habituelles de nos modes de vies ont été affectées. Cette période s’est trouvé particulièrement propice à réinterroger nos modes de vie, d’habiter, de travailler ou encore de consommer. Par extension cette période m’a permis de questionner les mécanismes en place dans mon paysage proche, ceux que j’activais de manière inconsciente jusqu’ici.

J’ai eu l’opportunité d’effectuer cette étude dans mon territoire natif : La Frange Nord-Ouest de l’Île-de-France. Il est cerné par trois territoires aux géographies particulières. La fin de la vallée de L’Oise, l’extrémité de la continuité urbaine Parisienne avec l’agglomération de Cergy-Pontoise et le début des terres agricoles du Plateau du Véxin-Français.

En partant de l’essentialisation des déplacements imposée par les restrictions sanitaires, j’ai choisi de travailler sur l’accès aux denrées alimentaires pour les habitants des géographies périphériques où s’opposent deux modèles : les circuits traditionnels issus de la grande distribution et les circuits alternatifs locaux. L’étude que j’ai menée explorait les externalités négatives engendrées par l’activation d’un circuit ou d’un autre à travers différents domaines.

De cette étude émerge un constat clair : l’accès en produits locaux transformés est insuffisant et dominé par les produits de la grande distribution. De plus, cette étude étalée sur plusieurs mois a montré la capacité de ce modèle à s’adapter aux instabilités de son environnement.

Les pistes intuitives approchées par cette première étude m’ont amené à poursuivre mes recherches sur la thématique des circuits alimentaires et leur place dans la transition des territoires de la périphérie. Des nouvelles plateformes qui engagent un dialogue entre les territoires de consommation et les territoires productifs.

82020 - PREMIÈRE ÉTUDE
fig. 02 N-Rur_N-Urb, Projet de Master, C. Libert - P. Antoine, ENSA-V, 2020
9 fig. 02

TERRITOIRE(S)

Dès lors qu’ils sont observés, les territoires de la périphérie, par opposition à ceux appartenant aux centres urbains, sont presque systématiquement déshumanisés tant leurs modes d’aménagement en ont imposé la norme. La construction du territoire sur des logiques économiques de rentabilité, a engagé un morcellement croissant des lieux de vie, de travail, de consommation et de production. Les territoires de périphérie ne sont plus seulement ceux géographiquement excentrés, mais bien ceux qui gravitent quotidiennement d’une polarité à une autre. Des territoires comprenant entre autres : les banlieues résidentielles, les villages isolés, les quartiers résidentiels collectifs ou encore certaines villes en décroissance.

Pour autant, avant d’être un objet d’analyse, pour moi c’est avant tout un territoire parcouru fabriquant des rencontres fortuites entre situations vécues et projetées.

fig. 03

Vue aerienne d’Osny et de Pontoise, Vincent tournaire, 2015

10
fig. 03

fig. 04

fig. 04

Grandes cultures conventionnelles, La plaine d’Hérouville (95), 2022

fig. 05

Grandes cultures conventionnelles, Gérocourt (95), 2022

12
TERRITOIRE VÉCU
13 fig. 05

fig. 06

fig. 06

Friche en construction, Courdimanche (95), 2022

fig. 07

Grandes cultures conventionnelles et habitats collectifs Onsy (95), 2022

14TERRITOIRE VÉCU
15 fig. 07

fig. 08

fig. 08

Zone d’activité commerciale et jachère, Osny (95), 2022

fig. 09

Grandes cultures conventionnelles et Zone d’activité commerciale, Osny (95), 2022

16TERRITOIRE VÉCU
17 fig. 09

fig. 10

fig. 10

Quartier résidentiel et Zone d’activité commerciale, Osny (95), 2022

fig. 11 Zone d’activité commerciale, boisement régional, Osny (95), 2022

18TERRITOIRE VÉCU
19 fig. 11

Dans le territoire, la grande distribution est un acteur majeur de l’approvisionnement alimentaire des populations qui y résident (421 000 habitants). Dans le territoire, les grandes et moyennes surfaces (GMS) représentent 70% de la distribution alimentaire(1) .

La grande distribution propose un modèle de consommation de masse incarné par l’adage du «tout sous le même toit» et importé en France par le groupe Carrefour en Juin 1963. Elle fonctionne traditionnellement selon une logique de massification des achats centralisées puis distribués dans des points de ventes. Elle est caractérisée par une quête de profit passant notamment par l’import de produits et de denrées à bas coût. Une grande partie des produits distribués dans les grandes surfaces alimentaires provient de la filière agro-industrielle et des filières de productions internationales. Structurellement, la grande distribution opère une mise sous silence de toute la chaine de production mondialisée qui lui permet d’exister et les externalités négatives que ces flux engendrent. Ce mode de fonctionnement conserve une chaine de valeur toujours plus étendue de moins en moins soutenable.

Par ailleurs, le profit engendré par les enseignes de la grande distribution a provoqué une multiplication de ce modèle sur tout le territoire français. Le maillage des enseignes sur le territoire s’est dans un premier temps adapté à la densité des populations locales. Dans un second temps alors que la rentabilité des enseignes existantes stagnent, de nouvelles implantations ont eu lieu. Ce phénomène à ainsi provoqué une « densification croissante de leur paysage concurrentiel » depuis les années 2000 et ainsi une baisse croissante de leur rentabilité(2) .

1 Rapport Plan Alimentaire Territorial, Agglomération Cergy-Pontoise, PNR Véxin Français, 2021

2 Rapport Évolution du Commerce et de la grande distribution : Fait et chiffres 2019

fig. 12

20
Hypermarché Auchan, Parc d’Activités Commerciales de l’Oseraie, Osny (95), 2022
TERRITOIRE DE CONSOMMATION DIFFUS
fig. 12

L’hypermarché est un format particulier au sein de la grande distribution. C’est un établissement de vente au détail en libre-service qui réalise plus du tiers de ses ventes en alimentation et dont la surface de vente est supérieure ou égale à 2500 m². La diversification de l’offre engendrée par la mutation des modes de consommation, ses dimensions et l’image impersonnelle qu’il renvoie font du format de l’hypermarché un modèle qualifiable de désuet.

Les modèles d’hypermarchés ayant des surfaces supérieures à 8 000m² sont ceux qui sont les plus affectés. Une chute régulière des ventes nonalimentaires à l’échelle de ce format est mesurable. De 21 milliards d’euros en 2010, ce segment ne pesait plus que 14,7 milliards huit ans plus tard, soit un recul de 30 %. Face à cette situation les investissements des grands groupes commerciaux dans le format des hypermarchés sont de plus en plus rares. De plus, d’un fonctionnement jusqu’alors autonome, certaines enseignes partitionnent leur surface de vente et les ouvrent à l’installation de projets en partenariat. Ainsi, ces tendances témoignent de la nécessité du format de trouver des alternatives quitte à dénaturer son modèle économique historique. L’ouverture de leur offre à des produits de tout type est aujourd’hui remise en question et leur ventes alimentaires sont remises au centre de leur économie.

Cette taxinomie cible les hypermarchés de plus de 8000m² de grande couronne francilienne. Elle Illustre une somme de relations de proximités permises par l’accumulation des stratégies d’implantations et de l’aménagement extensible du territoire. La position de ces figures en difficulté dans le territoire fait émerger un potentiel latent. Un potentiel duquel se saisir pour engager de nouveaux échanges entre les territoires de consommation, les territoires résidentiels et les territoires productifs.

22POTENTIEL LATENT
fig. 13 Ile de France, Plan de repérage GéoPortail 2018, BD Topo fig. 14 A-P Taxinomie des Hypermarchés de plus de 8000m², Google Satellite A O P B C D E G F H IJ K L M N fig. 13
23 C Localisation : Rambouillet (78) Enseigne : Carrefour A Localisation : Orgeval (78) Enseigne : Intermarché B Localisation : Rambouillet (78) Enseigne : Carrefour H Localisation : Rambouillet (78) Enseigne : Leclerc D Localisation : Dourdan (91) Enseigne : Intermarché E Localisation : Etampes (91) Enseigne : Leclerc F Localisation : Varennes (77) Enseigne : Leclerc G Localisation : Provins (77) Enseigne : Leclerc J Localisation : Coulmiers (77) Enseigne : Leclerc I Localisation : Sept-sorts (77) Enseigne : Intermarché K Localisation : Othis (77) Enseigne : Intermarché L Localisation : Taverny (77) Enseigne : Super U N Localisation : Persan (95) Enseigne : Leclerc M Localisation : L’isle Adam Enseigne : Carrefour O Localisation : Osny (95) Enseigne : Leclerc P Localisation : Osny Enseigne : Auchan fig. 07 fig. 14

Dans les territoires périphériques, ces territoires de consommation sont la plupart du temps en contact direct avec les territoires productifs. Cette proximité n’est encore mise à profit que dans de rares cas.

Le Parc Naturel Régional du Vexin français est un territoire rural peu dense (139 habitants/km²) à vocation familiale et résidentielle. Il possède une surface agricole utile de 43 400 ha soit 70% de la surface totale du territoire. Comme une grande partie des exploitations du secteur industriel primaire, le territoire est exploité sous un modèle d’agriculture conventionnelle. La production est à majorité composée de grandes cultures céréalières, oléagineuses et de betteraves sucrières. Ce mode d’exploitation entraine un appauvrissement des sols mais aussi une pollution par infiltration des intrants chimiques nécessaires à son fonctionnement.

De plus, ces terres sont historiquement fertiles ce qui engendre leur exploitation abondante sans remise en question du modèle. La diversité des exploitations, des types et des modes de cultures peinent à s’y développer.

Enfin, cette même histoire longue du territoire productif lui confère une dynamique particulièrement individualiste. La coopération entre les divers acteurs du territoire n’a jamais été une nécessite grâce à des récoltes jusqu’ici abondantes.

Comme c’est un territoire productif fort, un maillage régulier d’organismes de collecte des récoltes quadrille le territoire. Ces organismes assurent dans un second temps la vente des ressources pour l’exportation ou la transformation hors du territoire. Cette logique est supportée par L’A15, un axe économique stratégique qui le met en relation directe avec Rouen puis le Havre ou Dieppe.

Ainsi, ce modèle d’exploitation du territoire a développé une dépendance à une économie mondialisée qui en assure le fonctionnement.

L’importation des ressources fossiles en permet l’exploitation agricole et l’exportation des denrées brutes assure sa rentabilité économique.

24TERRITOIRE PRODUCTIF DÉPENDANT
fig. 15 Sols
découverts, agriculture conventionnelles, Génicourt (95),
2022 fig. 15

UN MODÈLE TERRITORIAL OBSOLÈTE

De ces constats émerge la figure d’un territoire fragmenté, caractérisé par un morcellement des lieux de vie, de travail et de consommation et de production.

La fragilité du fonctionnement de ce territoire est d’autant plus évidente tant elle doit être regardée sous le prisme d’une instabilité ascendante des conditions qui en permettaient la croissance :

- La complexification des échanges internationaux due aux conflits géostratégiques.

- L’augmentation des coûts de transport et des matières due à la réduction des réserves d’énergies fossiles mondiales.

- La baisse des rendements due à l’augmentation des épisodes climatiques extrêmes.

Ces facteurs impliquant des échelles variées sont autant de facteurs qui alarment sur le besoin d’amorcer la transition des activités dépendantes d’une économie mondialisée vers un modèle plus soutenable.

26
fig. 16
Territoire fragmenté

ParcNaturelRégional duVéxinFrançais

Modèle

Modèle d’exploitation

A15 Genevilliers Paris Dieppe Normandie Méru Picardie Mantes-la-Jolie Yvelines A15 Rouen Le Havre
Cergy-Pontoise Magny-en-Vexin Marines Vigny Infiltration produits phytosanitairePollution des nappes Epuisement des ressources Monoculture conventionnelleImportation engrais chimiques Bassin d’habitationProduction déchets Exportation des denrés alimentaires brutes Approvisionnement Alimentaire Importation filière agroindustrielle
agricole conventionel
économique Routes secondaires Autres routes Autoroute Zone d’activité commerciales Autre Zones d’activtés Agglomération Limites communes Autre agglomération Communes Limite territoire Terres agricoles Forets Activités agricoles (Fermes, organismes de collecte) Remontée nappes phréatiques Alluvions récents : lit de rivière Limon des plateaux Sables de cuise, sables supérieur, grès Calcaires marins indifférenciés Territoire productif Infrastructure Sous-sol Territoire de consommation 27 fig. 15

L’instabilité de l’économie mondialisée à laquelle le territoire est dépendant ne doit pas être perçue comme une fatalité mais plutôt comme une opportunité d’engager méthodiquement la transition du territoire.

La crise sanitaire a été, depuis deux ans, un accélérateur de mutations des pratiques pour ce territoire. Les pénuries temporaires ont mis en avant la fragilité de nos circuits alimentaires. Dans le même temps, elle a fait de ces derniers des figures à reprendre en main.

Des modèles alternatifs existent depuis des années et peuvent déjà formuler des solutions plus ou moins radicales dans l’hypothèse d’un territoire en transition. Les circuits courts se développent sous plusieurs modèles et créent des proximités entre des territoires de consommation et des territoires productifs (Vente directe, A.M.A.P., Magasins coopératifs). Ces projets trouvent par ailleurs une résonance à une échelle plus large. Les Projet Alimentaires territoriaux (P.A.T) ont pour objectif de relocaliser l’agriculture et l’alimentation dans les territoires en soutenant l’installation d’agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. Ils sont issus de la Loi d’avenir pour l’agriculture de 2014. Leur élaboration est à l’initiative des acteurs d’un territoire (collectivités, entreprises agricoles et agroalimentaires, artisans, citoyens etc.). Ils coexistent au sein d’un observatoire public, le réseau national de P.A.T. (RNPAT)(1).

Un PAT a été mis en place en 2021 entre l’Agglomération de Cergy-Pontoise et le Parc Naturel Régional du Véxin Français. Ce partenariat engage une relation nouvelle entre ces deux entités. Néanmoins, l’attention portée aux outils de transformations et de manière plus générale au bouclage des filières alimentaires est modérée. Face aux enjeux qu’il soulève pour le territoire dans lequel il s’inscrit, ce PAT doit être soutenu mais aussi approfondit.

De plus, ce projet est à un stade naissant dans le territoire. C’est un cadre propice dans lequel proposer une méthode pour supporter ce projet semble idéal.

1 Pour chaque PAT, une fiche détaillée du PAT met en avant l’historique du projet, sa trajectoire, ainsi que les analyses PATnorama telles que la typologie du PAT et la typologie de la gouvernance.

fig. 17

Sols couverts par une culture intermédiaires (luzerne) Génicourt (95), 2022

28TERRITOIRE EN TRANSITION
fig. 17
29

QUELLE DIRECTION EMPRUNTER ?

Comment faire coïncider le renouvellement des circuits courts avec la mise en place d’une nouvelle dynamique d’échange et la transition agroécologique du territoire ?

Ma démarche s’est construite sur l’association de deux outils qui m’ont permis de fabriquer une direction vers laquelle s’orienter. Un cadre référentiel (Corpus) et un avenir désiré raconté dans la description d’une nouvelle dynamique territoriale (Récit prospectif)

Les documents présentés lors de la soutenance offrent une lecture graphique de cette démarche.

fig. 18 Plan de l’affichage présenté le jour de la soutenance (30.06.22) à l’ENSA-V.

30
1. 2. 3. 4.1 Alternae 1.1000 Oseraie 1.1000 Touleuses 1.500 Les hauts 1.2500 4.2 A B C D 5. stratégies 31 fig. 18
Champs de blé sous un ciel nuageux, V. Van Gogh, Val d’Oise, 1890. Ferme de permaculture, Le Bec-Hellouin (27), FRCountryside: The Future, OMA Rem Koolhaas, USA. Scénarios infiltration et Secession, Taking the country’s side, S. Marot. Vue et perspectives du jardin Potager de Versailles , Aveline XVIIe s. Projet pilote, polycultures agro-écologiques et grandes cultures Maison des jardiniers, ASBR, Paris Arrachage du lin pour l’atelier de teillage de Saint-Martin (27), 2012.
32UN MODÈLE AGRICOLE EN RENOUVELLEMENT

Les

La

Capital

Rosenstiehl/SOA,

L’ESSENTIEL SUR LE BOCAGE

Le bocage vu du ciel Evolution de 1950 à 2010
campagnes de photos aériennes faites par l’IGN montrent un agrandissement des parcelles agricoles et une très nette régression du bocage entre 1950 et 2010. La disparition la plus forte a eu lieu entre les années 1950 et la fin des années 1980.
campagne des paysages d’Afterre 2050, Initial paysagistes
agricole, Augustin
Paris, FR. Cultures intermédiaires à vocation énergétique, Ennery (95), FR. Sarcelles-St Brice. Cultures diverses et verger de poiriers. 1930. Programme «Breizh bocage», Maillage bocager en 1950 , 2016. Cultures maraîchères, Malabo (île de Bioko), Guinée équatoriale, 2016. Réserve seigneuriale allemande, G. Chouquer, Les formes du paysage, Ed. Errance, 1996-97, 3 vol Utopia, 87 Logements bas carbone, Champenois architectes, Bruz 33

The Big Stone Game, Enzo Mari, 1968

Surface agricole utile en agri. biologique, Île-de-France 2016.

Taking the country’s side, Sébastien Marot, 2018

Terre, Terrain, Territoire, CAUE Rhône métropole, 2022.

Carte des unités paysagères, IAU, Île-de-France FR.

Jeu d’enfants, Oswald Mathias Unger, 2011

Les environs de Paris, Nicolas de Fer, 1700.

Cartes des PNR franciliens et des ceintures vertes, IAU, FR.

LES LIMITES D’UN MONDE FINI
34

Plan d’Agriculture Urbaine, IAU, Île-de-France.

8 Biorégions franciliennes en 2050, Institut momentum

hymne national et le « repas à la française » consacré par l’UNESCO. Manger, chez nous, n’est pas une petite affaire.

L’alimentation est une fonction vitale à la croisée d’enjeux aussi majeurs que nombreux, du plus intime au plus mondial, que concentre singulièrement la région Île-de-France avec 12 millions de bouches à nourrir 3 fois par jour.

L’alimentation des Franciliens mérite un vrai projet stratégique, qu’elle n’a jamais eu. D’abord, parce que l’alimentation est un enjeu de bien-être ; Parce que l’alimentation est un enjeu de santé publique ;

Parce que l’alimentation est un enjeu d’identité sociale et culturelle ;

Parce que l’alimentation est un enjeu environnemental qui touche à la fois à la biodiversité, au climat et au bien-être animal ;

Parce que l’alimentation est un enjeu de souveraineté ;

Parce que l’alimentation est un enjeu industriel et d’emploi ;

Parce que l’alimentation est un enjeu d’attractivité ;

Parce que l’alimentation est un enjeu de la relance ;

Parce que l’alimentation est un enjeu d’équilibre territorial ;

Parce que l’alimentation est un enjeu d’organisation du temps et de l’espace ; Parce que l’alimentation est un enjeu éducatif ; Parce que l’alimentation est un enjeu de solidarité ;

Parce que l’alimentation est un enjeu géostratégique ;

Enfin, parce que l’alimentation est un enjeu de la construction européenne.

Prolongation naturelle et indispensable du Pacte Agricole adopté par la collectivité en mai 2018, le Plan régional pour une Alimentation locale, durable et solidaire que je vous propose, embrasse l’ensemble de ces valences dans un projet global et cohérent, bâti autour d’une soixantaine de mesures concrètes pour une Île-de-France comestible.

Extrait du Rapport 02.2021, Conseil régional Île-de-France.

Élaboré dans le cadre d’une large concertation à laquelle ont contribué plusieurs groupes de travail rassemblant toute la palette des acteurs, l’ambition centrale de ce Plan est de relocaliser l’alimentation francilienne au service des consommateurs, du climat, de nos emplois et de notre souveraineté.

Avec 5 000 agriculteurs, 12 millions d’habitants et 27 millions de repas distribués chaque année aux lycéens, la Région est non seulement légitime, mais également l’échelon pertinent pour dessiner cette stratégie.

2021-01-22 10:18:06

Scénario Modèle Meadows, Graham M. Turner

Plan de transformation de l’économie française compatible avec la crise écologique, LAB,

PAT en France métropolitaine, Réseau national des PAT, 2021.

LE TERRITOIRE DU PLAN ALIMENTAIRE TERRITORIAL CERGY-PONTOISE / VEXIN FRANÇAIS

Impossible N1, Erwan Bouroullec, Exposition «Paysans Designers», MADD, 2021

Projet Alimentaire Territorial, Val d’Oise, FR.

Source : Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise.

COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE CERGY-PONTOISE Parvis de la Préfecture - CS 80309 95027 CERGY-PONTOISE

PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN FRANÇAIS

du Parc

Cedex 01 34 41 42 43
Maison
95 450 THEMERICOURT 01 34 48 66 10
35

Modèle

Stratégie dominante

agroindustriel

Circuits courts

Valorisation territoriale Relation

Type de production Standardisé Localisé, spécifique

Compétences

Nombreux,

Ce positionnement stratégique hydride, est également révélé dans l’approche gestionnaire d’Assens (2013). Cependant, il est également visible, comme nous le verrons plus loin, par l’analyse de la configuration du réseau interne de l’organisation coopérative et de son profil relationnel.

2.2. Combinant différentes proximités pour combler les distances des acteurs

Pour constituer un accord marchand, il est nécessaire que les acteurs aient un minimum de compréhension et de coordination communes. Ils sont ainsi amenés à mobiliser différents entités intermédiaires : des individus, des organisations, mais aussi des objets techniques et des dispositifs (monnaie, boutique, contrat, emballage, marques, labels…). Plus la distance est grande, plus le continuum de traductions de médiations doit être assez solide pour diminuer l’incertitude et soutenir l’échange (Cochoy 2002, Karpik 2010)

Dans le modèle agroindustriel, de consommation de masse, un grand nombre d’acteurs interviennent pour permettre les échanges distants. Cependant, leur volatilité et leur pluralité font que les dispositifs de médiations sont plus ou moins désajustés et souvent polyphoniques (Dubuisson Quellier 2003 et 2010). Dans les systèmes alimentaires localisés, les échanges marchands sont facilités par la proximité spatiale et organisationnelle des acteurs (Rallet et Torre 1995 et 2004; Gilly et Torre 2000; Pecqueur et Zimmerman 2004) Dans l’expérience de la coopérative, nous pouvons observer que la construction du nouveau système alimentaire s’est

prospéritédessociétésmodernes.C estparcequ ilsnepeuvent sedétacherdesloisdelanaturequelesprocessuséconomiques transformentdemanièreirréversiblelamatièreetl’énergie (Missemer,2013 techno-économiquedel mentbiophysique,sansjamaisperdredevuelescontrainteset leslimitesdelaplanèteTerre( entenddoncrapprocherl l’unedessourcesdel écologique),quivisequantàelleàétudierlesinterdépendancesetcoévolutionsentrelessociétéshumainesetles écosystèmesdansletempsetl (2015) : «itisintendedtobeanewapproachtobothecology andeconomicsthatrecognizestheneedtomakeeconomics morecognizantofecologicalimpactsanddependencies;the needtomakeecologymoresensitivetoeconomicforces, incentives,andconstraints;andtheneedtotreatintegrated economic-ecologicsystemswithacommon(butdiverse)setof conceptualandanalyticaltools» estcelledeslimitesdusystèmeimbriquantvariables économiques,démographiquesetenvironnementales( dows etal.

pointpourmesurerl conditionsécologiquespourundéveloppementsocioéconomiquedurable,commeladetteécologique( oul’empreinteécologique( Letermebioéconomieavraisemblablementétéutilisépour lapremièrefoisvers1925parlebiologisteT.I.Baranoffpour désignerl biologiques.Depuis,ildésigneunemultiplicitédethéories etdepratiques.Ilpeuts

Georgescu-Roegenàpartirdumilieudesannées1970,ou encoredusensdonnéparlaCommissioneuropéenne,nonplus d’unchampscientifiquemaisd’unsecteurd’activités,qui utiliselaproductionprimairedescontinentsetdesocéanspour énergie.La éecommeunealternative exploitationdesressources fossiles,etdonnelieuàunestratégieeuropéenneadoptéeen Innovatingforsustainablegrowth:abioeconomyfor

ecological danslesannées unevisionglobaleet systémique,auxinteractionsentrelessociétésindustrielles(et ’écologie industrielleaspireàfonderunnouveauparadigmedansla hommeàsonenvironnement,enpartantde analogieaveclefonctionnementdesécosystèmes.Ils’agitde utilisation uneéconomielinéaire,avecdes écosystème,exploitéesetretournéesà écosystèmesousformedégradée,àuneéconomiecirculaire, nepuisantquemarginalementdanslesressourcesnaturelles ).Parune réorganisationdesactivitéshumainesetdenouvellesformes objectifestderendrepossible cedécouplage.Elleconsidèrequelemétabolismedesactivités humainesetnotammentéconomiquespeutêtreanalysésurle

Fig.1. Représentationschématiquedes filiationsentrelesnotionscherchantàrelieréconomieetécologiedesactivitéshumaines. Fig.1. Schematicrepresentationofthe filiationsbetweenthenotionstryingtoconnecteconomyandecologyofthehumanactivities. Page3de S.Madelrieux etal. :Cah.Agric.2017,26,24001 7
Conventionnel
Territorialisé
Prix
directe
Diversifié Organisation Marché Macrosociale Collectif Mezosociale Individu Microsociale Convention Marchande Industrielle Marchande, Civique Marchande, Domestique
Professionnelles, formelles Professionnelles, localisées Polyvalence, usagère Intermédiaires
anonymes Limités, identifiés Aucun ou un Réseaux Professionnels, entre pairs Réticulaires, multi acteurs Personnels Tableau 1. Modèle territorialisé hybride des modèles agroindustriel et circuits courts, d’après Fournié 2012
Jardins partagés, Aubervilliers (93), FR. - Crédits C. Gillespie Récolte en auto-cueillette, Monsoult (95), FR. Les halles Baltard, Jean Béraud, Paris, 1879. Filiations entre économie et écologie, S. Malderieux, 2017. Modèle agro-industriel territorialisé et circuit court, Fournié, 2012 Reconversion Base aérienne 217, L’AUC, Brétigny-sur-Orge (91), FR. Schéma des activités, Ferme de l’envol, Brétigny-sur-Orge (91), FR. La méthanisation, Chambre d’Agriculture de Haute-Vienne (87), 2018.
36UNE DYNAMIQUE COLLECTIVE

Approche écosystémique : des interactions culture élevage soutenant des services

Animaux Prairies Cultures Energie Produits animaux Fourrages Effluents Fourrages Grains Concentrés Services intrants fertilité des sols Régulation des bioaggresseurs Services régulation globale Fixation C, N Activités humaines amont Activités humaines aval Intrants de synthèse Energie Services régulation locale Eau Modèle
agricole écosystémique, INRA,
2012.
Projet logistique de circuit court Sur le champ, 2019.
Les échanges d’eau, d’energie et de ressources, Kalundborg
symbiosis Machines et bâtiments agricoles libres, des Communs en exposition, L’atelier paysan, 2017 Agrotopia, van Bergen Kolpa + META Oostnieuwkerksesteenweg, Roeselare, Belgium, 2021
Site
de compostage Cestas (33), FR. Culture de champignons dans une ancienne carrière, Mery-sur-Oise (95)
Programme
City Protocol, 2012.
37

Le paysage productif a déjà entamé sa transformation. Le modèle agronomique traditionnel s’oriente de plus en plus, sous l’impulsion de divers leviers, vers un modèle agro-écologique. Les grandes cultures favorisées par les outils technologiques sont concurrencées par une multitudes d’exploitations de tailles inférieures. Elles sont créées par le repeuplement du monde agricole. Les parcelles de cultures sont petit à petit divisées par des haies bocagères replantées, qui structuraient il y a 50 ans le paysage agraire. Elles redessinent les limites parcellaires effacées par le remembrement du milieu du 20e siècle. Lors du départ à la retraite des agriculteurs, les surfaces des plus grandes exploitations sont repartionné et distribué à de multiples acteurs du monde paysan(1). Par cette redistribution, les activités se diversifient au sein de ce qui n’était qu’une seule et grande parcelle. Les cultures ainsi que leurs rythmes d’assolement changent pour devenir encore plus irrégulier et complexe que ce qu’ils connaissent aujourd’hui. Les cultures principales varient d’une année à l’autre tandis que les cultures intermédiaires, plantées entre deux saisons, protègent les sols de l’appauvrissement par l’érosion(2). Pour certains plants, les cultures associées repoussent les bio-agresseurs. D’autres dispositifs comme les tours à chauve-souris, hérités de la longue histoire de l’agriculture, permettent de réguler les espèces invasives. La diversification des plantations entre des parcelles limitrophes réduit le risque d’attaque de parasites, et ainsi, de destruction d’une partie de la récolte. Des diversifications nécessaire pour supporter le changement du régime alimentaire carné par l’apport de protéines végétales.

Les lisières de bois comme les parcelles agro-forestières favorisent une limite diffuse entre les milieux. La reconstitution des infrastructures agro-écologiques a été nécessaire à la construction d’un modèle agricole résilient. Elles sont un réservoir de biodiversité qui lient des parcelles isolées en jachère, les friches périurbaines, les parcs publics et les domaines privés; en somme un tiers-paysage étendu(3) .

La mécanisation toujours plus technologique de l’agriculture atteint son apogée face à la réduction des ressources fossiles qui l’ont fait naître. Les collectivités éduquent les nouvelles générations en valorisant la pratique agricole. Les outils pédagogiques de toutes sortes, fermes éducatives, parcelles urbaines entretenues par pâturages, sorties scolaires dans les exploitations voisines, favorisent la connaissance par les citoyens du monde agricole. De nouvelles fermes en polyculture, et en moindre mesure d’élevage, s’implantent. Les nouveaux exploitants sont formés par les instituts expérimentaux et pédagogiques qui occupent le territoire.

Les machines agricoles pour les grandes cultures sont partagées par les exploitations. Des ateliers d’auto-construction d’outils agricoles, dont les fiches sont en accès libre(4), permettent aux nouvelles exploitations de s’outiller à moindre frais. Ces outils ne nécessitent que très peu, voire pas d’apport énergétique pour fonctionner. Il engage la transition des pratiques agricoles vers un fonctionnement de moins en moins dépendant des énergies fossiles.

Terre de liens, Association Coopérative d’Installation en Agriculture Paysanne

Parcelle expérimentale, INRAE, 2021

Manifeste du Tiers Paysage, Gilles Clément

L’Atelier Paysan, coopérative d’auto-construction.

Nota :

Les notes de bas de pages font références à des projets existants.

38RÉCIT PROSPECTIF
1.
2
3.
4.

Une partie des récoltes est conservée sur l’exploitation pour ses propres besoins, une autre est stockée par des organismes spécialisés. Ils sont inscrits dans une logique d’économie territoriale en lien avec les outils de transformation. Leurs expéditions ne sont plus uniquement soumises aux lois des marchés mais fluctuent selon la capacité des outils de transformation locaux(1). Ils régulent l’exportation des denrées alimentaires à la base de la chaîne.

Les produits alimentaires bruts ou transformés sont collectés par un organisme logistique spécialisé(2) pour les acheminer dans un entrepôt partagé(3). La partition de sa surface n’est pas pleinement définie et varie en fonction des besoins de chaque acteur. Des outils de transformation produisent des denrées alimentaires consommables directement pour les particuliers, ou des produits encore transformables pour les restaurations collectives et commerciales. Une légumerie(4) intercommunale y prépare des plats à consommer avant de les retourner dans l’entrepôt pour l’expédition. Ces mêmes ateliers préparent des produits cuisinés pour les particuliers et les employés des sites voisins.

Certains outils sont utilisés pour des usages différents selon les saisons. Le séchoir solaire est actif durant l’été et l’automne tandis qu’il accueille les semis des plants pour l’année à venir de la fin de l’hiver au début du printemps. Au contact direct de ce dispositif, le site accueille une salle partagée de stockage de graines locales. Les plans issus de ces graines seront adaptés au sol et au climat de la région. Ce dispositif permet aux nouveaux exploitants de se fournir en contournant les graines industrielles F1 non replantables.

Ces outils de transformation produisent des denrées alimentaires nonpérissables issues des récoltes des exploitations maraîchères. Les particuliers volontaires, s’ils possèdent des arbres fruitiers peuvent directement apporter leur récolte pour en extraire le jus ou fabriquer des confitures(5). Aussi bien qu’ils peuvent contacter le services des encombrants lors d’un déménagement, ils peuvent planifier l’enlèvement de leurs récoltes.

Ce modèle alimentaire territorial fabrique des proximités nouvelles mais il ne peut remplacer ceux qui existent sur le territoire. Même si les ressources du territoire pourraient théoriquement couvrir une partie des besoins des restaurations collectives(6), elles sont insuffisantes pour nourrir l’ensemble de ces habitants. La co-présence des circuits courts et traditionnels est nécessaire. Elle se pose comme une alternative concrète à cette dernière et espère prendre une ampleur croissante face aux modèles dominants(7) .

1. Moulins Familiaux, Chars ; Conserverie Derung, Saint-Ouen-l’Aumône.

2. Sur le champ, Logistique alimentaire en circuit court.

3. Centre logistique de Fondeyre, Experience, Toulouse métropole.

4. Projet de légumerie départementale, Essonne, 2023

5. Fête de la pomme, Nesles-la-Vallée

Présentation du PAT (Agglo. Cergy-Pontoise - PNR Véxin-français)

Circuits agroalimentaires de marché et de la grande distribution.

39
6.
7.

En ville, dans les quartiers résidentiels isolés, les centres des villages et des bourgs, des points relais de collecte et de distribution sont implantés de manière diffuse dans le territoire. Ils s’implantent dans les secteurs les moins desservis par les services actuels de distribution alimentaire. Ces équipements proposent aussi des services d’intérêt public (Administratifs, sociaux, postaux). Ils supportent l’équipement homogène du territoire(8) .

Ils sont approvisionnés directement par les producteurs de produits frais locaux ou par les coopératives logistiques et transformatives du territoire. La plupart des points de distribution sont aussi des points de collecte. Les flux logistiques tendent à être divisés par deux. Les véhicules effectuant le circuit de distribution se remplissent autant qu’ils ne se vident.

Quelles que soient leurs finalités, les trajets sont anticipés selon des secteurs géographiques et leurs dessertes en infrastructures (Routière, ferroviaire maritime ou encore fluviale). C’est un découpage supplémentaire dans une logistique territoriale qui tend à se préciser et se reproduire dans des localités différentes.

La multifonctionnalité des sites devient la norme dans tous les secteurs d’activités. Le décloisonnement des secteurs tend d’ailleurs à se diffuser pour proposer des modèles plus hybrides. Selon leur situation certains acteurs du réseau accueillent des fonctionnalités additionnelles hors de leur domaine d’activité. Le bénéfice des opportunités de mutualisation et de coopération remplace les conflits de compétitivité.

Une partie des récoltes est conservée sur l’exploitation pour ses propres besoins, une autre est stockée par des organismes spécialisés. Ils sont inscrits dans une logique d’économie territoriale en lien avec les outils de transformation. Leurs expéditions ne sont plus uniquement soumises aux lois des marchés mais fluctuent selon la capacité des outils de transformation locaux(9). Ils régulent l’exportation des denrées alimentaires à la base de la chaîne.

Les produits alimentaires bruts ou transformés sont collectés par un organisme logistique spécialisé(10) pour les acheminer dans un entrepôt partagé(11). La partition de sa surface n’est pas pleinement définie et varie en fonction des besoins de chaque acteur. Des outils de transformation produisent des denrées alimentaires consommables directement pour les particuliers, ou des produits encore transformables pour les restaurations collectives et commerciales. Une légumerie(12) intercommunale y prépare des plats à consommer avant de les retourner dans l’entrepôt pour l’expédition. Ces mêmes ateliers préparent des produits cuisinés pour les particuliers et les employés des sites voisins.

40
8. Projet associatif 1000 cafés 9. Moulins Familiaux, Chars ; Conserverie Derung, Saint-Ouen-l’Aumône. 10. Sur le champ, Logistique alimentaire en circuit court. 11. Centre logistique de Fondeyre, Experience, Toulouse métropole. 12. Projet de légumerie départementale, Essonne, 2023 RÉCIT PROSPECTIF

Certains outils sont utilisés pour des usages différents selon les saisons. Le séchoir solaire est actif durant l’été et l’automne tandis qu’il accueille les semis des plants pour l’année à venir de la fin de l’hiver au début du printemps. Au contact direct de ce dispositif, le site accueille une salle partagée de stockage de graines locales. Les plans issus de ces graines seront adaptés au sol et au climat de la région. Ce dispositif permet aux nouveaux exploitants de se fournir en contournant les graines industrielles F1 non replantables.

Ces outils de transformation produisent des denrées alimentaires nonpérissables issues des récoltes des exploitations maraîchères. Les particuliers volontaires, s’ils possèdent des arbres fruitiers peuvent directement apporter leur récolte pour en extraire le jus ou fabriquer des confitures(13). Aussi bien qu’ils peuvent contacter le services des encombrants lors d’un déménagement, ils peuvent planifier l’enlèvement de leurs récoltes.

Ce modèle alimentaire territorial fabrique des proximités nouvelles mais il ne peut remplacer ceux qui existent sur le territoire. Même si les ressources du territoire pourraient théoriquement couvrir une partie des besoins des restaurations collectives(14), elles sont insuffisantes pour nourrir l’ensemble de ces habitants. La co-présence des circuits courts et traditionnels est nécessaire. Elle se pose comme une alternative concrète à cette dernière et espère prendre une ampleur croissante face aux modèles dominants(15)

En ville, dans les quartiers résidentiels isolés, les centre des villages et des bourgs, des points relais de collecte et de distribution sont implantés de manière diffuse dans le territoire. Ils s’implantent dans les secteurs les moins desservis par les services actuels de distribution alimentaire. Ces équipements proposent aussi des services d’intérêt public (Administratifs, sociaux, postaux). Ils supportent l’équipement homogène du territoire(16). Ils sont approvisionnés directement par les producteurs de produits frais locaux ou par les coopératives logistiques et transformatives du territoire. La plupart des points de distribution sont aussi des points de collecte. Les flux logistiques tendent à être divisés par deux. Les véhicules effectuant le circuit de distribution se remplissent autant qu’ils ne se vident.

Quelles que soient leurs finalités, les trajets sont anticipés selon des secteurs géographiques et leurs dessertes en infrastructures (Routière, ferroviaire maritime ou encore fluviale). C’est un découpage supplémentaire dans une logistique territoriale qui tend à se préciser et se reproduire dans des localités différentes.

La multifonctionnalité des sites devient la norme dans tous les secteurs d’activités. Le décloisonnement des secteurs tend d’ailleurs à se diffuser pour proposer des modèles plus hybrides. Selon leur situation certains acteurs du réseau accueillent des fonctionnalités additionnelles hors de leur domaine d’activité. Le bénéfice des opportunités de mutualisation et de coopération remplace les conflits de compétitivité.

41
13. Fête de la pomme, Nesles-la-Vallée 14. Présentation du PAT (Agglo. Cergy-Pontoise - PNR Véxin-français) 15. Circuits agroalimentaires de marché et de la grande distribution. 16. Projet associatif 1000 cafés

Les aires urbaines représentent un bassin de production de déchets valorisables considérable. Des structures orientées sur plusieurs catégories de déchets s’attachent à les transformées pour les réemployer dans le développement du territoire. Les déchets organiques non valorisés ; déchets alimentaires des restaurations collectives, déchets verts d’entretien de l’espace public, etc. sont collectés. Ils sont triés à côté d’autres types de déchets pour une future valorisation(1) .

Les déchets organiques s’accumulent dans les composteurs collectifs(2). Ils enrichissent par leur terreau fertile les parcelles productives qui les entourent. Cet engrais organique est aussi remis au sein d’une chaîne logistique locale pour livrer les maraîchers, arboriculteurs, pépiniéristes ou encore les services d’entretien des villes.

Les déchets plastiques peuvent être transformés en plaques destinées à la fabrication de mobilier ou de matériaux de second œuvre(3). Les déchets papiers peuvent être valorisés en isolant pour la construction(4). Les déchets textiles peuvent aussi l’être par un procédé similaire(5). Tout ces matériaux réduisent la consommation de matériaux à base de produits pétroliers. Ces outils de transformation sont implantés dans des endroits stratégiques, en lien direct avec les centres de collecte et de tri pour réduire les transports tout au long de leur processus de revalorisation. De plus, ces déchets sont produits en masse par notre société actuelle. A l’avenir ils devraient ne plus l’être, les bâtiments pourront accueillir de nouveaux outils de transformation pour supporter de nouvelles filières. Leur position stratégique le long des axes structurants est d’autant plus justifiée.

Centre de tri Moulinot, Stains

Site de valorisation des déchets organiques VEOLIA, Valambray.

Le pavé, SAS Minimum, matériaux de plastique recyclé,

Ouateco, Fabricant de ouate de cellulose, Dax (40)

Pierre PlumeR, FabrickR, matériaux en textile recyclé

42RÉCIT PROSPECTIF
1.
2.
3.
4.
5.

Ils occupent les bâtiments que la vacance commerciale et industrielle ne cesse de produire, ils s’intègrent à des bâtiments vides mais aussi dans des logiques de partenariat au sein de structures déjà en fonction. Ces dispositifs s’insèrent partout où leur présente est possible. Les zones d’activités économiques ou les friches urbaines sont des situations privilégiées. Néanmoins, la diffusion de ce modèle se répand dans tous les territoires. Des sites de natures opposées comme les sites agro-industriels ou les équipements publics supportent eux aussi le développement de ce réseau territorial. La production des parcelles sylvicoles est utilisée pour fabriquer du bois d’œuvre réservé à la construction. Néanmoins, les plus gros bois d’élagages des parcs et des haies sont valorisés en granulat combustible. Les carrières de pierre souterraines du Val-d’Oise, dont l’exploitation a cessé, sont remise en service pour la culture d’endives ou de champignons(6) ou encore le stockage des récoltes car la basse température constante y est idéale. Un atelier de teillage de fibres de lin supporte le développement d’une filière textile nationale. Des ateliers de filage et de tissage au sein des mêmes locaux terminent de transformer la matière brute arrivée en ballot, en fil prêt à l’emploi. Les anas (paille) extraits du processus de teillage sont stockés puis utilisés dans la construction. Les terres d’excavation des chantiers sont collectées, triées puis réemployées dans des constructions(7). Ces mêmes organismes véhiculent aussi des savoirs sur les techniques de construction en terre pour développer cette filière. Avec la pierre ce sont les matières premières disponibles en plus grandes quantités sur le territoire. Une réévaluation des processus de construction relocalise l’architecture avec le territoire sur lequel elle s’implante.

Dans le développement de cette écologie territoriale, les niveaux de coopérations entre les acteurs sont différents selon les projets auxquels ils se rattachent. Certains projets sont à des niveaux de développement avancés tandis que d’autres se lancent à peine. Leur présence, de plus en plus remarquable sur le territoire par un repère symbolique commun les connecte dans l’inconscient collectif.

Enfin, ce réseau reste bien une alternative parmi de nombreuses existantes. Certains acteurs, outrepassent ce réseau pour une logique qui leur est plus raisonnable, d’autres s’y intègrent en conservant leurs pratiques actuelles.

La mise en place d’une nouvelle dynamique territoriale ne peut se faire de manière radicale. L’inclusion de ce projet dans le temps long et de manière diffuse dans le territoire nous invite à trouver les outils pour engager la transition des sites plus que de leur imposer un fonctionnement nouveau.

43
6. La Carverne, Cultures dans un parking, Paris 18e 7. La fabrique, Cycle Terre, Sevran (93)

fig. 19

Deux représentation s’opposent et construisent par complémentarité un dessein de l’ambition que je porte pour ce territoire : Une approche méthodologique située et une projection onirique.

Dans un objectif de nouvelle dynamique territoriale, ces filière doivent être bouclée et les produits transformés puis distribués sur le territoire. Dans le territoire, la méthode que je propose s’appuie sur trois points :

1. Multiplier (partout) : Il faut Augmenter le nombre de dispositifs sur le territoire pour atteindre un maillage plus diffus des activités. Recréer des proximités entres les lieux, les acteurs et les produits.

2. Associer (sites) : Il faut Associer ces programmes manquants à des lieux sont susceptibles de les accueillir pour Dépasser la mono-programmation en diversifiant les activés dans les sites.

3. Organiser (territoire) : Il faut Mettre en réseaux ces nouveaux lieux pour un fonctionnement plus coopératif et une transition profonde du territoire. Ces organisation peuvent exister dans plusieurs échelles.

fig. 19

Diagramme du territoire d’étude (Parc Naturel Régional du Véxin-Français + Agglomération de Cergy-Pontoise) dans une nouvelle dynamique de coopération.

fig. 20

Fresque prospective, Horizon, 650x650cm La lecture de cette fresque peut être complètée par le récit prospectif.

B C D A - Diagnostiquer - Multiplier - Associer - Organiser 44
MÉTABOLISME TERRITORIAL

4. + TRANSTION AGROECOLOGIQUE

Enfin la mise en place de cette nouvelle dynamique territoriale doit impérativement soutenir la transition du modèle d’exploitation agricole comme le PAT en faisait la proposition. La transition de cette activité ouvre la porte à la transformation à venir d’autres secteurs.

Cet horizon est représenté par ce document qui propose une vision désirable pour ce territoire. Il est un récit fictif, mêlant les dispositifs et les situations que j’ai rencontrées tout le long de cette expérience de recherches, de rencontres, de situations projetés

45 HORIZON
fig. 20

AQuelque soit la voie empruntée (Métabolisme territorial - Horizon) pour engager la transition des activités du territoire vers un modèle plus soutenable, ce sont deux destinations incertaines. La somme des conditions nécessaire à leur mise en œuvre les rend difficilement maîtrisables.

Si ce sont des images vers lesquelles se projeter, l’approche que j’aimerais aussi soutenir est celle de la transformation de situations bâties dans une échelle de temps courte. Une approche prônant la lecture du potentiel dans plusieurs situation représentatives de l’agglomération de CergyPontoise, mettant en mouvement des secteurs et des acteurs aux activés jusqu’ici indépendantes.

Bfig. A

Collage d’intention : Alternae expérimentale

fig. B

Collage d’intention : Oseraie logistique

46
STRATÉGIES TRANSFORMATIVES

fig. C

Collage d’intention : Touleuses réactivées

fig. D

Collage d’intention : Les haut productifs

47
CD

fig. 21

Ce diagnostic relève les étapes intermédiaires, de la production à la consommation, des filières majeures du territoire. Il fait émerger des programmes manquants.

Par exemple, pour la filière du colza, la deuxième culture produite sur le territoire, des outils sont manquants. Colza : Aujourd’hui il est récolté puis stocké localement. Il est ensuite exporté hors du territoire et subit une première transformation en huilerie puis il est réimporté. Il est alors distribué selon différents schéma avant la consommation finale à l’intérieur du territoire.

Dans un objectif de nouvelle dynamique territoriale, ces filière doivent être bouclée et les produits transformés puis distribués sur le territoire. Cette nouvelle dynamique ne nie pas les logiques de commerces mondialisées que le territoire alimente. Il engage seulement une répartition plus juste des biens et des denrées.

DU TERRITOIRE

fig. 21

Diagramme analytique des filières et leur chaines d’approvisionnement présentes sur le territoire.

fig. 22 P1 - P6

Collage d’intentions réalisées durant le semestre. Programmes + secteurs d’activités hybrides,

Centrale d'achat 2. Transformation 3. Distribution Vente directe 1. Production SAU : 43400 ha Légumerie Conserverie 2 Marché Grande culture Céréales (Blé, Orge, esturgeon) Protéagineux (Pois, Féverole, Lupin blanc) 26 794ha Grande culture Oléagineux (Colza, Tournesol, Lin) 5450 ha Betteraves sucrières 5440 ha Prairies permanentes + Surface herbacée (Elevage bovin, ovin, volailles) 4350 ha Sylviculture 5 Carrière 0 Terre Territoire PAT Abattoir Laiterie 1 + 3 Sucrerie 11km Huilerie 82km Minoterie Meunerie 2 Scierie 46km Taille de pierre 1 Briqueterie (Terre cuite ou comprimée) 1km Menuiserie - ébenisterie X Oléochimie 152km Restauration collective publique (Hopitaux, écoles, maisons de retraite) Restauration commerciale (Cafés, hôtels, restaurants) Restauration à domicile (Résidentiel) Grossiste Bois energiePapier cartons Fromagerie Charcuterie 4. Consommation Transformation de déchets plastique, textile, matériaux de construction 2.2 2.1 3.1 3.2 Casserie 143km Transformation de déchets Compostage, méthanisation Déchetterie Centre de tri Organisme stockeur 12 Libre service Casiers LivraisonDrive Déchets organiques Déchets non-organiques Brasserie 4 Stockage en plein air Stockage local 1.1 1.2 SAU PAT Agglo. C-P 014 ha Maraichage Arboriculture 8 % Prairies perm./temp. élevage bovins Betteraves sucrières Céréales + Protéagineux Stockage local 12 % Oléagineux Teillerie 83km Maraîchage Arboriculture 38 + 5 430 ha (/45000 ha SAU PAT) A D A A B A B D B B C B B B C B B B C D A - Diagnostiquer - Multiplier - Associer - Organiser 48DIAGNOSTIC DES FILIÈRES

P1 : Fabrique de brique de terre compressée + Laboratoire + Atelier + Compost collectif

P3 : Centre logistique alimentaire + Ateliers de transformation (Légumerie conserverie, séchoir solaire, semis)

P5 : Organisme stockeur + Site de compostage des déchets organique par compostage

P2 : Champignonnière + Silos de stockage Localisation : Ancienne carrière de pierre

P4 : Point relais rural : Local de vente de produits locaux + Bureaux partagés + Bureau de tabac + Service postal

P6: Atelier de teillage, peignage et filature du lin + Atelier de transformation des déchets textiles

49 SECTEURS HYBRIDES
fig. 22

fig. 23 __ 24

Le site est un organisme de collecte agroindustriel. Les récoltes des agriculteurs adhérents y sont collectées. La commercialisation de leur production y est assuré. Face au manque d’outils de transformation primaire sur le territoire, il est inscrit dans une logique de commerce tournée vers l’export. Les ressources récoltés ici sont exportées et vendus sur les marchés internationaux.

L’entreprise trouve une alternative à son modèle économique en développant ses activités de transformation, de recherche et d’éducation sur son site.

Coopérative Agroindustrielle Alternae, Génicourt.

Situation :

Isolé des zones résidentiel, au sein du territoire productif, Route D915 Paris-Dieppe

Locaux transformables.

+ Programmes associés :

- TR Huilerie

- TR Composte collectif

- E Ferme expérimentales polyculture

- A Départ Infrastructure-agroécolgique

fig. 23

24 Photos abords

site

fig. 25 Plans / Axonométries de stratégies, 800x650cm, 1.1000e

50A - ALTERNAE EXPÉRIMENTALE
__
du
1 2 3 4 5 6 7 8 51 fig. 25

fig. 26

fig. 26

Plan R+1 / RDC de l’atelier de transformation. Programme : atelier de trituration + hangar de stockage + salle de réunion. ech. 1.500

fig. 27 A1 - A8

Situations projetées / Légendées, 13x13cm

52
A - ALTERNAE EXPÉRIMENTALE

Les parcelles de polycultures expérimentales bordent la départementale. L’organisme de collecte agro-industriel y développe des cultures sous un modèle agroécologique.

Une nouvelle toiture commune transporte les graines du hangar à l’outil de transformation. Elle permet la rénovation du bâti tout en étendant l’activité de l’entreprise. L’huile produite est distribuée dans le circuit partenaire.

Les bureaux sont partagés par les différents acteurs du site : l’organisme de collecte agro-industriel, l’atelier de transformation, le centre de compostage et la ferme expérimentale.

L’organisme de collecte transforme une partie des récoltes stockées sur le site. Le nouvel atelier de transformation est accolé à un hangar existant.

Pour éviter la concentration des flux logistiques, un accès au nord du site dessert l’atelier de transformation et le centre de compostage.

A1 Les parcelles de polycultures expérimentales bordent la départementale. L’organisme de collecte agro-industriel y développe des cultures sous un modèle agroécologique.

A4 L’organisme de collecte transforme une partie des récoltes stockées sur le site. Le nouvel atelier de transformation est accolé à un hangar existant.

A7 Pour éviter la concentration des flux logistiques, un accès au nord du site dessert l’atelier de transformation et le centre de compostage.

Pour favoriser la transition du territoire, une infrastructure agroécologique et l’augmentation de la taille du boisement ceinturent le site.

A2 Les adhérents de la coopérative s’y informent des types de cultures alternatives. Les cultures, dans un modèle agro-écologique ne sont enrichie par aucun engrais chimique. Le compost issus de déchet organique est particulièrement utilisé.

A5 Une nouvelle toiture commune transporte les graines du hangar à l’outil de transformation. Elle permet la rénovation du bâti tout en étendant l’activité de l’entreprise. L’huile produite est distribuée dans le circuit partenaire.

A8 Pour favoriser la transition du territoire, une infrastructure agroécologique et l’augmentation de la taille du boisement ceinturent le site.

A3 Un centre de compostage occupe la parcelle voisine de l’organisme de collecte agro-industriel. Les déchets organiques des restaurations collectives y sont valorisés puis redistribués aux exploitations maraîchères partenaires.

A6 Les bureaux sont partagés par les différents acteurs du site : l’organisme de collecte agroindustriel, l’atelier de transformation, le centre de compostage et la ferme expérimentale.

4 A
6 A
7 A
8 A
53
A1 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8
fig. 27

fig. 28

fig. 28

fig. 29

Plans / Axonométries de stratégies, 800x875cm, 1.1000e

La zone d’activité commerciale de l’Oseraie est la troisième plus attractive du territoire. C’est un parc d’activité commerciale de 21ha à la périphérie Nord de l’agglomération. L’hypermarché Auchan au centre a été construit en 1988 et incarne le modèle historique de la grande distribution. Son format est aujourd’hui remis en question et les grands groupes commerciaux cherchent des alternatives à son dé clin.

Hypermarché Auchan PAC de l’Oseraie, Osny

Situtation :

Locaux d’activités commerciales en périphérie de l’agglomération. Proches des zones résidentielles Route D915 Paris-Dieppe

+ Programmes associés :

- D Centre logistique, Collecte, livraison, drive, - TR Ateliers de transformation alimentaire : Fumoir, séchoir, conserverie, légumerie

- E Formation à la transformation pour les fermes

- A Stockage de graines mutualisé, semis artisanaux en vente - A Arboriculture et vergers

920 54B - OSERAIE LOGISTIQUE
Photo abords du site
fig. 29
10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 55

B9 Une butte pâturée réduit les nuisances de la départementale.

B10 Les nouvelles passerelles permettent de nouveaux franchissements depuis le haut de buttes pâturées.

B12 L’allée centrale est ponctuée de dispositifs qui en activent le parcours. Au cœur du site, un arrêt de transport en commun permet un accès facilité.

B15 La rigole charrie les eaux de toiture jusqu’au bassin. L’exploitation arboricole voisine prend part à la culture des parcelles sur le site.

B13 La rigole parcourt le site et transporte les eaux de toiture. Elle accompagne le parcours piéton.

Elle est tenue à distance des bâtiments dont l’activité s’étendra prochainement sur un espace extérieur réservé.

B16 La catine des employées du site s’étend sur le parvis.

Depuis l’extérieur, les ateliers de préparation de la légumerie sont visibles.

B11 L’allée centrale traverse nouvellement le site. Autour d’elle se développent des parcelles d’arboriculture à différents stades de maturité. Avec les noues, les rigoles et canaux, ils créent un paysage actif en devenir.

B14 Un parvis s’ouvre sur le paysage au NordOuest du site.

B18 La nouvelle plateforme logistique de l’hypermarché occupe une partie adaptée de son espace de vente. La réception et l’expédition des commandes y sont effectuées.

B19 Sous la halle logistique, les véhicules utilitaires légers chargent leurs coffres. Ils suivent des itinéraires optimisés pour livrer puis récupérer les denrées locales.

Un espace de repos accueille les conducteurs des véhicules de livraison.

B17 Depuis l’intérieur de l’hypermarché, les locaux de transformation de la légumerie sont visibles. On y voit la production de certains produits mis en rayon.

B20 Les restaurations collectives et commerciales partenaires reçoivent les produits commandés par l’intermédiaire de la plateforme.

projetées / Légendées, 13x13cm

56
B - OSERAIE LOGISTIQUE fig. 30 __ 31 B9 - B19 Situations
fig. 30

Sous

B 9 B 10 Les nouvelles passerelles permettent de nouveaux franchissements depuis le haut de buttes pâturées. B Depuis l’intérieur de l’hypermarché, les locaux de transformation de la légumerie sont visibles. On y voit la production de certains produits mis en rayon. B 18 La nouvelle plateforme logistique de l’hypermarché occupe une partie adaptée de son espace de vente. La réception et l’expédition des commandes y sont effectuées. B 19
la halle logistique, les véhicules utilitaires légers chargent leurs coffres. Ils suivent des itinéraires optimisés pour livrer puis récupérer les denrées locales. Un espace de repos accueille les conducteurs des véhicules de livraison. B 20 Les restaurations collectives et commerciales partenaires reçoivent les produits commandés par l’intermédiaire de la plateforme.57 SITE B B9 B10 B11 B12 B13 B14 B15 B17 B16 B18 B16 B19 fig. 31

fig. 32

fig. 32

Plan RDC Hub logistique : Programme : salle de repos + acceuil + zone de réception / expédition, ech. 1.500

fig. 33

Plan RDC / R+1 Atelier de transformation alimentaire : cantine + légumerie + conserverie, cantine + séchoir / serre de semis, ech. 1.500

58B - OSERAIE LOGISTIQUE
59 fig. 33

fig. 34 __ 35

C’est une maison de quartier, équipement pionné des villes nouvelles, fondée en 1974 face à la place des Touleuses dans le cœur de l’agglomération Cergy-pontaine.

Maison de quartier des Touleuses, Cergy.

Situation : Local associatif publique, Zone résidentiel dense

+ Programmes associés :

- D Local de vente de produits locaux (Permanent)

- D Local hebdomadaire AMAP

- TR Atelier de transformation collective

- P Ateliers réguliers sur l’éducation

- S Locaux suivis sociaux

fig.

Photo abords du site fig. 36 Plans / Axonométries de stratégies, 600x800cm, 1.500e

60C - TOULEUSES RÉACTIVÉS
34 __ 35
21 22 24 27 2526 -> 61 SITE C fig. 36

fig. 37

fig. 37

Plan R+1 / RDC Maison de quartier des Touleuse Programme : cuisines collectives + point de distribution + activités collectives + administratif + services associatifs, ech. 1.500

fig. 38 C21 - C27

Situations projetées / Légendées, 13x13cm

62C - TOULEUSES RÉACTIVÉS

Le parcours urbain se poursuit depuis les quartiers résidentiels vers la plaine maraîchère et les bords de la rivière.

C 21

Le rez-de-chaussée est réservé aux activités collectives. La surélévation de l’équipement public accueille les locaux administratifs, et les salles de suivi social.

Le cœur de la maison de quartier est toujours réservé aux activités collectives quotidiennes. La nouvelle partition offre une porosité supplémentaire avec les activités liées à l’alimentaire.

C 27

C21 Un parcours urbain facilite l’accès à l’équipement public depuis le quartier de la préfecture, depuis le centre de l’agglomération.

C24 Les cuisines collectives sont agrandies pour supporter de nouveaux événements associatifs et solidaires. Elle promeut aussi une pédagogie sur l’alimentation locale aux adhérents à travers ses activités. Les produits utilisés lors des ateliers sont issus du circuit territorial.

C27 Le parcours urbain se poursuit depuis les quartiers résidentiels vers la plaine maraîchère et les bords de la rivière.

C22 La place est équipée d’un dispositif public. Il facilite l’activation de la place par les événements associatifs de la maison de quartier.

C25 Le rez-de-chaussée est réservé aux activités collectives. La surélévation de l’équipement public accueille les locaux administratifs, et les salles de suivi social.

C23 L’équipement public est rénové. Son activité déjà dynamique pour la vie du quartier est augmentée sous le prisme de l’alimentaire. Elle accueille un magasin de produits locaux disponibles à des prix plafonnés.

C26 Le cœur de la maison de quartier est toujours réservé aux activités collectives quotidiennes. La nouvelle partition offre une porosité supplémentaire avec les activités liées à l’alimentaire.

C 23 C 25
C 26
63
fig. 38

Cette une friche à l’extrémité nord-ouest de l’agglomération m’a depuis toujours posé question. Elle résulte de l’abandon d’un projet de parc à thème en 1991. 60 000m² de sol sont restées imperméabilisées.

C’est une zone tampon inaccessible qui éloigne les habitants du paysage et les invite à se tourner vers le centre de l’agglomération. Au bord de cette friche, on retrouve une déchetterie publique de l’agglomération.

Friche Mirapolis, Cergy-le-haut.

Situtation :

Périphérie agglomération proche A15 Paris-Rouen, site artificialisé existant (parking Mirapolis abandon né)

+ Programmes associés :

- D Centre de tri de déchets organiques

- TR Atelier de transformations de déchets papier et plastiques

- P Arboriculture

- E Jardins partagés

- E Equipements loisirs

64D - LES HAUTS PRODUCTIFS fig. 39 __ 40 fig. 39 __ 40 Photo abords du site fig. 41 Plans / Axonométries de stratégies, 800x875cm, 1.2500e
28 29 30 31 32 33 34 65 fig. 41

projetées

Légendées,

66D - LES HAUTS PRODUCTIFS fig. 42 D28 - D34 Situations
/
13x13cm

à

écologique

34

de l’agglomération.

D28 Une voie cyclable donne accès au parc productif depuis le centre du quartier.

D29 Les jardins partagés sont les aménagements les plus proches des logements résidentiels collectifs. Des dispositifs communs comme la serre, le local à outils ou la salle de germination y sont installés.

D31 Un centre de tri des déchets organiques produits par les restaurations collectives partenaires est ajouté à une des déchetteries de l’agglomération. Les déchets triés sont envoyés aux sites de compostage.

D34 Entre deux boisements existants, les plants arboricoles cultivés à proximité recréés une continuité écologique autour de l’agglomération.

D32 Le parcours cyclable de l’agglomération remet au contact les habitants du quartier avec les parcelles agricoles limitrophes.

D30 Des équipements sportifs en accès libre y sont installés. Ils voisinent les plants arboricoles pour la restructuration d’un maillage agroécologique dans le territoire.

D33 La passerelle cyclable et piétonne permet une alternative récréative par un parcours tourné vers le paysage.

D 28 D 29 D
32 Le parcours cyclable de l’agglomération remet au contact les habitants du quartier avec les parcelles agricoles limitrophes.
D
33 La passerelle cyclable et piétonne permet une alternative récréative par un parcours tourné vers le paysage.
D
Entre deux boisements existants, les plants arboricoles cultivés
proximité recréés une continuité
autour
67
fig. 42

fig. 43

Ces quatre stratégies ABDC redessinent un circuits d’échange dans un réseau de solidarité à l’échelle de l’agglomération mais aussi du territoire.

Chaque stratégie modifie sont envirronnment proche mais a aussi un impact dans un périmètre plus large.

Parcours dans le réseau :

L’huile de colza issus de l’atelier de transformation (A) est collecté en même temps que les produits des fermes maraîchères. Ils sont acheminé au hub logistique (B). Ces produits sont transformés en denrées non périssables mise en vente sur le site, consommée sur place ou redistribuée dans le circuit (B). La livraison des restaurations collectives et commerciales partenaire est organisée par secteur dans toute l’agglomération et en dehors. Ces produits sont vendus ou utilisés comme dans la maison de quartier (C). Les déchets organiques sont collectés puis triés dans le centre des hauts de cergy (D). Enfin, les déchets valorisés dans les sites de compostage comme celui du site Alternae (A). Leur composte enrichit les surfaces agricoles, arboricoles et maraichère du territoire (A, B, C, D).

Enfin, la mise en place de ces 4 stratégies nous invite à engager les transition des territoires par des interventions ancrées dans un temps court. Néanmoins, elles se sont toutes construites tournée vers un modèle à un horizon plus lointain.

La construction du territoire sur des logiques économiques de rentabilité, a engagé un morcellement croissant des lieux de vie, de travail, de consommation et de production. Aujourd’hui face à la nécessité de trouvé de nouvelles proximités, les secteurs dont j’ai pu vous parler doivent trouver une diffusion et une diversité plus grande dans le territoire.

fig. 43

Fresque prospective, Horizons, 650x650cm

fig. 44

Relations entre les sites A,B, C, D au sein de l’agglomération.

SOLIDARITÉS

68RÉSEAU DE

Distributiondéchetsorganiques

uneUnparcourspropose alternativetournéeverslepaysage

D

Valléedel'Oise

Véxin-Français

sectoriséeCollecte

B

Distribution Sectorisée

A C

Agglomération NordCergy-Pontoise Yvelines Parc Naturel Régional Véxin-Français Vexin-Français Nord Yvelines
PNR
PNR Vexin-Français Agglomération Cergy-Pontoise A15 Rouen-Paris D915 Dieppe-Paris RER A Méru, Oise N184 Sud (Francilienne) A15 Rouen-Paris N184 Nord (Francilienne) Confluence Oise - Seine Oise
Parcelle en conversion agroécologique Parcelle partenaire du réseau Nouvelle exploitation maraichère après formation Les déchetteries de l’agglomération collectent les déchets organiques Une parcelle replantée entre deux boisements recrée une continuité écologique
69 fig. 44

Je souhaiterais remercier Andréas et Gaétan pour m’avoir suivi et orienté le long de ce semestre de diplôme.

Ronan et Chloé pour m’avoir quotidiennement accompagné et soutenu.

Merci Anatole, Alban, Bénédicte, Doriane, Duncan, Eva, François, Juliette, Laureline, Leïla, Lisa, Lucas, Tanguy, Tristan.

Enfin, un grand merci à toutes celles et ceux qui m’ont apporté leur soutien et que je ne peux citer. Merci l’Atelier 13, B.C. .

70
REMERCIEMENTS

Blain C, Jancovici JM. Le monde sans fin. 2021.

City Linked : Sabbah C, Madry P, Valy D, Chaib Draa Tani I. Le commerce dans tous ses étals. PARIS: CITY LINKED; 2021.

Garcez C, Mangin D. Du Far West à la ville: l’urbanisme commercial en questions. Marseille: Parenthèses; 2014. (Collection Territoires en projets).

Gracieux M. Disponibilité des outils de transformation pour relocaliser l’approvisionnement alimentaire du bassin rennais en lien avec la protection des ressources en eau potable. :101.

Griffon M. L’agroecologie, un nouvel horizon pour l’agriculture. :10.

Grisot S. Manifeste pour un urbanisme circulaire: pour des alternatives concrètes à l’étalement de la ville. Nantes: dixit.net; 2020.

Guillon N. Dossier : Zones commerciales : Demain, nouveau ou ancien monde. TU. juill 2020;(112).

Madelrieux S, Buclet N, Lescoat P, Moraine M. Écologie et économie des interactions entre filières agricoles et territoire : quels concepts et cadre d’analyse ? Cah Agric. mars 2017;26(2):24001.

Mangin D. La ville franchisée: formes et structures de la ville contemporaine. Paris: Villette; 2004. 398 p.

Motte B. La dépendance automobile pour l’accès aux services aux ménages en grande couronne francilienne. :383.

Muzard F, Allemand S. Le périurbain, espace à vivre. Marseille: Parenthèses; 2018. (Collection Territoires en projets).

OREE en partenariat avec l’ADEME. Etat des lieux de l’ecologie industrielle territoriale en France : Evaluation, maturité, perenité. 2020.

Trauchessec P. La requalification des zones commerciales de périphérie : critique(s), diversification et hybridation du modèle dominant. [Diplôme de fin d’études]. [Grenoble]: Institut d’Urbanisme de Grenoble – Université Pierre Mendès France; 2014.

Sinaï A, Cochet Y, Thévard B. Le Grand Paris après l’effondrement: pistes pour une Île-de-France biorégionale. Marseille: Wildproject; 2020. (Petite bibliothèque d’écologie populaire).

71
BIBLIOGRAPHIE
PAT* + : La transition de la frange Nord-Ouest francilienne par ses circuits alimentaires renouvelés. Alex Roux Projet de fin d’études sous la direction de Gaétan Brunet et Andréas Kofler École nationale supérieure d’architecture de Versailles Juin 2022. * PROJET ALIMENTAIRE TERRITORIAL P.A.T. . . . . . . .. . . . . . . .

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