Maquette livre

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Paysage Urbain - Trace

Projet intensif 2018 Alissa RUIZ - Anne BERTIN - Julien HERBEY- Maël LALAUDE


Le Street Art est-il une pratique artistique ou une dégradation de l’espace public ?


SOMMAIRE L’histoire

Les intentions

Les styles d’art urbain

L’art illégal

Les supports

Les avis Les nouvelles formes


Le street art englobe un ensemble de pratiques artistiques : fresques, figures géométriques (L’Atlas), collages et mosaïques (Invader), pochoirs (Banksy, Jef Aérosol) ou encore détournement de mobiliers urbains (Clet). Le graffiti est davantage imprégné de culture hip-hop et renvoie au writing new -yorkais des années 1970. Il s’agit essentiellement d’une émancipation de la signature qui devient objet principal, avec également une tradition figurative. On distingue généralement le tag, signature pure

tracée au marqueur, à la bombe de peinture ou à l’acide; le flop, signature plus visible exécutée rapidement (le blaze est écrit en lettres pleines mais composé d’un minimum de traits afin d’économiser les mouvements) et le graff enfin désigne davantage une production polychrome plus travaillée avec des lettres pleines, dessinées avec plus de réflexion et de retouches.


HISTOIRE

Mouvement présent depuis l’antiquité. Des illustrations étaient déjà présent à Pompei, Athenes ou dans la Vallée des rois à Luxor. Déjà à l’époque ces inscriptions avaient pour but de transmettre un message politique, sexuel, religieux ou personnel.


ÉTATS-UNIS Dans les années 60, à Philadelphie apparaît les premiers “writers” comme l’artiste Cornbread surnommé “le parrain du graffiti”. Il écrivait son pseudonyme dans toute la ville ce qui lui a valu très vite l’attention de la communauté ainsi que de la presse locale. En parallèle, le graffiti prend de l’ampleur dans les quartiers pauvres de New-York et de ses banlieues plutôt négligées et se développe peu à peu. Plusieurs artistes issus de ces quartiers mal fréquentés commencent à se faire connaitre : Taki 183, Tracy 168, Stay Hight 149. Taki 189 commence à écrire son surnom et le numéro de sa rue dans toute la ville et impose sa marque. Des milliers d’adolescents l’imitent réclamant leur quart d’heure de célébrité. Ainsi, ces jeunes tagueurs qui ont assimilé les numéros de leurs rues à leur pseudo, se font connaitre et reconnaître par les tags. Des groupes de tagueurs commencent à se former, c’est le début des crews. Ces groupes étaient très organisés, hiérarchisés. Chaque membre avait sa tâche. La ville de New-York se recouvre très vite de ces graffitis et la concurrence s’installe. Plus le graffiti se développe, plus les artistes commencent à s’inspirer d’autres formes d’arts comme la bande dessiné, l’illustration ou la publicité.

Le tag et le graffiti sont issus de la jeunesse bercé par le Hip-Hop. Dans les années 80, les graffeurs deviennent de plus en plus compétitifs. Le train et le métro qui étaient déjà très mal entretenus à l’époque s’imposent comme un moyen de support et surtout de diffusion. La presse, les sociologues et les intellectuels de l’époque commencent à s’intéresser à ce mode d’expression. Ainsi quelques ouvrages et écrits commencent à paraitre (expl Subway Art), le graffiti est présenté au grand public. Mais en suivant, éclate la guerre entre le gouvernement et les graffeurs : amende, destruction des trains les plus taggués, responsabilités des parents, dénonciation. À la suite de ces mesures le graffiti disparaît presque car les writers sont pour la plupart découragés. Alors de nombreux graffeurs ont commencé à ouvrir leur propre galerie, tels que Jean Michel Basquiat et Keith Haring.


EUROPE Diffusé en parallèle. L’Allemagne de l’Ouest accueille la graffiti à Munich, Hambourg ou Berlin qui est considéré comme la capitale de l’art et de la liberté. Elle a joué un rôle primordiale dans l’histoire du graffiti notamment avec le mur de Berlin qui à l’époque était recouvert de slogans, de graffiti ou d’affiche. Il est considéré comme une galerie à ciel ouvert avec ces centaines de peintures réalisées et signées par des artistes du monde entier. En France, le graffiti apparaît aussi dans les années 80 avec des artistes comme Bando, Blitz, Lokiss, Scipion, Skki. Bien qu’on ait déjà pu voir en mai 68 les premières esquisses de cet art urbain avec l’apparition de nombreux slogans sur les murs ainsi que les nombreuses affiches collées dans Paris par les étudiants des Beaux-Arts. Vers 1986-87, le graffiti « new-yorkais » trouve définitivement sa place à Paris. où il comment à s’étendre sur des lieux privilégiés comme Stalingrad, les quais de la Seine, les palissades du Louvre ou du Centre Georges Pompidou, les Halles ou le terrain vague de la Chapelle, puis s’étend progressivement aux cités. La culture HipHop y trouve un second souffle et devient de plus en plus populaire.


Vers 1990, Paris est envahi de graffitis, les jeunes entre dix et vingts ans ont leurs propres signatures et l’exposent autant que possible sur les métros. Le graffiti est considéré comme un phénomène de société plus que comme un mouvement artistique. Face à cet invasion, la presse s’en mêle. Paris sature. La RATP commence à lancer une véritable lutte anti-graffiti.

STALINGRAD

BEAUBOURG

LA PETITE CEINTURE


LE STREET ART ACTUEL Suite à l’émergence des graffitis, les galeries artistiques ont commencé à s’ouvrir à cet art urbain et ont essayé de faire oublier les origines douteuses de ce mouvement. Grâce à cet ouverture, le graffiti connait une renaissance artistique tant dans la créativité, les formes mais aussi les techniques. A la fin des années 80-90, alors que Paris est recouvert de tags, de graffitis de toutes sortes, des graffeurs ont décidé de se différencier en renouvelant cet art et en le développant. L’un des précurseurs de cet révolution est Gérard Zlotykamien. Cet artiste plasticien français propose à l’espace urbain ses dessins éphémères représentant d’étranges silhouettes. Avec ses créations, il cherche à rendre hommage à toutes les personnes disparues. L’art de rue est libre, sans règle, ligne directrice hormis qu’il doit se rester dans l’espace public. Sur les murs se mêlent différents styles et techniques. L’utilisation du pochoir et de l’affiche, qui sont pourtant des pratiques anciennes refont surface tandis que le stickers apparaissent.

Le graffiti continue à prendre de plus en plus d’ampleur dans l’espace urbain et la culture populaire. Cependant le but de marquer son territoire comme à New York n’est aujourd’hui plus le même. De nouvelles intentions apparaissent. Les villes deviennent de vrais musées à ciel ouvert accessible et gratuit pour tous.


LES STYLES D’ART URBAIN

LE TAG Très souvent une signature ou une marque, le tag est un ensemble de lettres stylisés qui forment le pseudonyme “blaze” du graffeur. Il s’agit d’un dessin rapide, de petite taille, réalisé à la bombe, au pinceau ou même au marqueur.

LE THROW UP Forme hybride entre le tag et le graffiti, il est reconnaissable par son lettrage plus imposant qui désigne tout comme le tag très souvent le pseudonyme du graffeur. On peut rajouter au dessin des ombrages et des couleurs.


Le graff, la masterpiece ou encore la fresque sont quant à eux des oeuvres bien plus travaillées et à la composition complexes. Ils sont composés bien souvent de lettres plus sophistiquées voire réinventées, d’illustrations, de motifs et de couleurs. Les fresques sont souvent réalisés par des crew.

LA FRESQUE


Le pochoir ou « Stencils » est un moyen de reproduction de logos, dessins et messages facile et efficace. Il se développe dans l’art urbain et devient très vite à la mode. Cependant, le pochoir était déjà utilisé comme un outil de communication publicitaire sauvage et été le moyen privilégié des militants politiques. Sa technique est simple. Il suffit de créer son dessin sur une surface rigide comme du bois, plastique, ou de vieilles radiographies et de découper à l’intérieur la partie du dessin qui sera peinte. Il est important que le pochoir soit assez solide pour résister au transport mais aussi à l’utilisation de l’artiste. Aujourd’hui on peut évidement citer le phénomène Banksy à propos du pochoir. Le street-artiste anglais Banksy est aujourd’hui une des nouvelles légendes du Street Art. Originaire de Bristol, en Angleterre, l’artiste utilise son art comme un medium de communication afin de déclarer son mécontentement envers la société et les hommes politiques. Cette légende qu’il a créé est sans doute dû à une oeuvre provocante et poétique mais surtout grâce au mystère autour de son identité restant inconnue et qui lui permet ainsi de duper la justice.

LE POCHOIR

Ainsi que l’artiste américain Shepard Fairey, il est devenu très connu grâce à la création du poster “HOPE” lors de la campagne présidentielle de Barack Obama. Influenceur du Street Art contemporain, il réalise de gigantesques fresques à l’aide de pochoir notamment à Pairs On peut citer l’oeuvre représentant un visage féminin sur la façade d’un immeuble dans le 13 ème arrondissement de Paris. Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, il peint à Paris une autre grande fresque, en juin 2016,une Marianne entourée de la devise Liberté, Égalité, Fraternité.


Clet Abraham est dans une démarche aussi humoristique que politique, Clet joue avec la signalisation routière : un simple adhésif, et une silhouette noire emporte la barre d’un sens interdit… Appliquant à une icône autoritaire les principes de la satire, Clet interroge les citoyens que nous sommes sur la notion de légalité. Des œuvres ludiques qui oscillent entre dérision et subversion. La mission de Clet Abraham est de donner le sourire au passant. Sur son vélo, il lui suffit d’une journée pour transfigurer des dizaines de panneaux de signalisation. Et subitement, l’interdit devient amour, l’injonction devient poésie, et le sens giratoire une manière de faire passer des messages sans jamais dénaturer le sens des panneau.

LE STICKER Le mot « sticker » est anglais et vient du verbe « to stick » c’est à dire « coller ». En français on traduit « sticker » par « autocollant ». Déjà connu dans les années 80, le stickers devient très répandu dans l’art urbain grâce à son côté pratique, discret et accessible. Actuellement, on peut parler des mosaïques autocollantes de Space Invader : les petits hommes verts d’un des premiers jeu vidéo d’arcade, Space Invaders des années 1980.


L’AFFICHE L’utilisation de l’affiche et du poster est déjà répandu depuis longtemps dans la manière de communiquer. Avec l’émergence de la publicité dans le 19ème siècle, l’affiche devient même un art grâce aux artistes peintres tels que Toulouse Lautrec. Dans les années 80-90, les artistes urbains se la réapproprient et la rendent sauvage et illégale. L’affiche devient un nouvel outil de revendication. Peu pratique car sa pose nécessite du temps et la présence d’au minimum deux personnes, l’affiche permet un impact visuel très fort notamment grâce à sa taille (en comparaison avec le sticker qui lui a un impact plus discret).

LA PEINTURE MURALE La peinture murale ou fresque est l’héritière du graffiti. Alors que les graffitis ne représentent que des lettres, la fresque elle retranscrit une réalité narrative qui a pour but d’interpeller le public. On peut citer l’artiste Seth qui cherche à représenter l’enfance plongée dans un monde imaginaire, onirique et coloré.


Charles Leval est né en 1988 à Epinal. Il grandit en Guadeloupe où il découvre la culture urbaine et les arts plastique. A 13 ans, il commence à peindre sur les murs de l’île. Il étudie les arts visuels à Strasbourg. Il pratique le théâtre, touche à l’audiovisuel, à la photographie, à la sculpture, la peinture avant de se spécialiser dans les arts plastiques. Il est aujourd’hui professeur et enseigne les arts plastiques à Paris. Ce jeune artiste surprend le public avec des créations drôles, pentes à l’encre de chine sur papier Kraft tout en soulignant l’absurdité de certaines situations du quotidien.

Tom Bob est le maître du détournement urbain. Il est doué pour détourner les recoins les plus banals de la rue et s’en prive pas pour le montrer. Il n’a pas de limite dans sa créativité. Tom Bob réussit à redonner vitalité et éclat à toutes les composantes de notre monde urbain sombre. A New York, les rues sont inondé de personnages animés et d’animaux hors du commun qui égaient les murs et les sols.

L’EFFET OPTIQUE


Respectueuse de l’environnement et très facile à réaliser. Né dans les années 2000, l’Eco-street art est une pratique singulière qui consiste à peindre un mur avec un mélange de mousse végétale pour y faire apparaître un message ou autres. On utilise désormais une mousses végétales. Il y a donc une préparation a faire soie même ! Comment on la prépare ? D’abord, il faut choisir un mur bien exposé, il faut un minimum d’humidité et qu’il n’est jamais exposé à la lumière du soleil, une à plusieurs lampes peuvent être utilisées pour stimuler la lumière. Puis, il faut préparer le support pour la mousse végétal. Là où on doit mettre la mousse, il faut que la partie du mur soit poreux. A la craie on peut alors au préalable dessiner le motif. Ensuite, pour créer la mousse végétale, il faut minimum 2 poignées de mousse. En plus, il faut, deux pots de yaourt nature, ½ cuillère à café a sucre, 2 tasses d’eau ou bière, un mixeur, un pinceau, un récipient et un sirops de maïs ou de glucose pour améliorer la consistance.

L’ÉCO STREET ART


TRICOT GRAFFITI

CFT ne sont pas les seules à créer du tricot graffiti, il y en a un peu partout. Cela permet de mettre de la joie et de la bonne humeur avec des couleurs et se réapproprier la ville en décorant le mobilier urbain. C’est souvent fait avec des pelotes de laines sous forme de dons.


SUPPORTS

La motivation des graffeurs est que leurs tag, leurs throw up ou leurs fresques soient vu de tous. C’est pourquoi ils peignent sur le plus de murs possibles, dans des endroits très exposés au regard mais difficiles d’accès (murs en hauteur, toit…). La prise de risque, l’aventure se retrouve être plus important que l’oeuvre produite. Le support de prédilections de tous les graffeurs c’est sans hésiter : les murs de la ville. Pour autant, de plus en plus d’endroit sont utilisés pour cette pratique. Dans ses débuts le graffiti était surtout visible sur les wagons du métro à New York. Une oeuvre sur un métro, c’est une oeuvre qui voyage, qui traverse la ville et qui est visible par le public.

Les friches industrielles abandonnées sont elles aussi des lieux privilégiés. L’artiste urbain a un désir d’exploration, il aime découvrir de nouveaux endroits aux parfois assez insalubres mais chargés d’histoire. Comme nous l’avons dit plus tôt, le graffeur aime que son travail soit vu mais il aime tout autant être découvert. Les friches industrielles, maisons abandonnées, terrains vagues, les lieux interdits sont donc des endroits propices où le graffeur a grand plaisir à peindre afin de faire revivre le lieu par la couleur et la forme.

« Le graffiti n’est pas le seul fait de peindre à la bombe, c’est une aventure, repérer, fouiller, tenir compte de centaines de petits détails... » Honet (street artiste)


INTENTIONS

Alors qu’à l’origine les graffitis cherchaient à véhiculer un message politique, sexuel ou personnel, aujourd’hui il s’agit de stratégies de communication, de promotion artistique. L’art de rue permet que le message à véhiculer soit lisible par tous et que chacun puisse avoir sa propre réflexion, son opinion ou avis. La ville est un support artistique au même titre qu’une toile, sauf qu’elle permet de toucher directement la population urbaine.


ART ILLÉGAL

Quand le graffiti est arrivé en France et a envahit Paris, les citadins se braquent vis à vis des graffitis et poussent les pouvoirs publics à réagir face à cet invasion. C’est ce qui marque le début du rapport compliqué entre l’art urbain et la société. De nombreuses campagnes de nettoyages, des lois sont mises en place afin de résoudre ce conflit. Une vraie lutte s’installe entre le pouvoir et les graffeurs : peines de prison, amende… Encore aujourd’hui cette lutte anti-graffiti continue toujours et le pouvoir cherche en permanence à décourager les graffeurs avec de nouveaux moyens techniques tels que l’utilisation du vernis, du film plastique ou encore la peinture anti-tags qui empêche à la peinture de sécher. Dans le but de la prévention du graffiti illégal, certaines mairies s’ouvrent aux artistes urbains c’est à dire que les mairies mettent des murs à disposition aux artistes dédiés à cet art de rue. Le Street art soulève des questions où trois droits s’opposent : le droit pénal, le droit d’auteur et le droit de propriété. Il se situe dans une zone grise entre la liberté de création et la dégradation de biens. Lorsqu’un graffiti se fait sans l’autorisation du propriétaire du “support”, celui-ci fait appel au droit de propriété. Mais qu’est-ce que le droit de propriété ? C’est le droit, détenu par une personne physique ou une personne morale, d’user, de profiter et disposer d’un bien de toute nature (corporelle ou incorporelle), dans les conditions fixées par loi. Le propriétaire est celui qui dispose de ce droit.

D’après l’article 257 du code pénal stipule que quiconque aura intentionnellement détruit, abattu, mutilé ou dégradé des monuments, statues et autres objets destinés à l’utilité ou à la décoration publique, et élevés par l’autorité publique ou avec son autorisation, sera puni d’un emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 40 a 4600 euros. D’après l’article 322 quant à lui notifie que le fait de tracer des inscriptions, des signes ou dessins, sans autorisation préalable, sur les façades, les véhicules, les voies publiques ou le mobilier urbain est puni de 3750 euros d’amende et d’une peine de travail d’intérêt général lorsqu’il n’en est résulté qu’un dommage léger. Quand les artistes de street art ont bien conscience que leur art son éphémère... Par exemple l’affaire de Mr Chat La RATP, lui a fait un procès. Elle réclamait au graffeur 1 800 euros de dommages et intérêts pour des chats peints dans un couloir de la station Châtelet sur un mur sur le point d’être recouvert de carrelage. Monsieur Chat a refuser de payer car il ne considérait pas ses “chats” comme une dégradation de bien mais comme un embellissement de ces couloirs gris et triste en attente de rénovation. L’avocate à Monsieur Chat à réussi à annuler le procès pour “vices de forme”. C’est à dire que la RATP a accusé Mr Char d’une dégradation matérielle, alors que celui-ci savait à l’avance que ses oeuvres seraient éphémères et recouvertes sou peu. L’avocate affirme qu’il n’y a pas eu de nettoyage comme le soutient la RATP, il n’y pas eu de condamnation.


La Cour d’appel de Paris a reconnu à des graffiti tagués sur des wagons de train la qualification d’ œuvres éphémères (parmi lesquelles figurent par exemple les sculptures sur glace ou sur sable, les coiffures originales ou encore les créations florales). Le qualificatif semble exact dans la mesure où les artistes de street art ont bien conscience du fait que leur œuvre peut à tout moment être détruite, effacée, la rendant alors de fait nécessairement éphémère. En revanche, elle est bel et bien protégée par le droit d’auteur notamment si elle est fixée, typiquement dans une vidéo ou une photo. L’artiste jouira de ses droits patrimoniaux et moraux sur la représentation de son œuvre. Il sera également protégé contre la copie. Face à la croissance des tags et graffitis, l’Etat tente de contrôler ces pratiques en installant des murs dédiés aux artistes, qui peuvent ainsi pratiquer leur art dans des conditions légales. Par exemple, le M.U.R (Association Modulable, Urbain, Réactif), la zone Rue Denoyez à Paris. Tous les artistes graphistes peuvent y exprimer leurs styles puisque chaque semaine les oeuvres sont recouvertes par d’autres dessins. Le principe est simple il s’agit d’oeuvre éphémère collé comme d’une affiche recouvrant l’autre. Acryliques, encres, aérosols, collages ou performance en direct tout les techniques sont exploitées, chacun choisi son mode d’intervention. Ce M.U.R est une sorte de musée à ciel ouvert. De nos jours, les artistes demandent au préalable l’autorisation du propriétaire pour graffer sur leurs murs. L’artiste Miss-Tic a été autorisée a graffer sur les devantures de magasins. Même avec l’autorisation du propriétaire, les oeuvres d’arts peuvent être soumises à l’illégalité, si l’oeuvre représentée est contraire à des droits d’auteurs ou encore intellectuels.

Si l’œuvre ne respecte pas les règles d’urbanisme (telle une autorisation municipale requise du fait de son ampleur) et/ou de la propriété intellectuelle (comme la reprise sans accord de personnages d’un dessin animé protégé), elle est illégale et l’artiste ne peut jouir de ses droits, voire être condamné et l’œuvre détruite. Il faut que l’oeuvre soit originale. Toutefois, il existe plusieurs exceptions au monopole du droit d’auteur. L’article L 122-5 du Code de propriété intellectuelle les énumère limitativement. Par exemple. le droit de courte citation, la mention du nom de l’auteur et de la source de l’oeuvre citée, une reproduction “à l’identique”. Aussi, si l’œuvre de street art apparaît en arrière-plan d’une photographie dont elle n’est pas le sujet, et si sa représentation est seulement accessoire par rapport au reste de la photographie, alors l’autorisation de l’auteur n’aura pas à être demandée. Petit rappel sur le droit d’auteurs et intellectuels : Le droit d’auteur, qui porte sur les œuvres de l’esprit (écrits, photos, partitions, logiciels, etc.), confère à l’auteur un droit de propriété exclusif sur sa création, aussi bien en matière de droits moraux (divulgation, par exemple) que patrimoniaux (droit d’exploitation de l’œuvre : représentation, reproduction ou adaptation). Intellectuelle est protégée par la loi, par exemple au moyen de brevets, de droits d’auteur et d’enregistrements de marques, qui permettent aux créateurs de tirer une reconnaissance ou un avantage financier de leurs inventions ou créations. En conciliant de manière appropriée les intérêts des innovateurs et ceux du grand public, le système de la propriété intellectuelle vise à favoriser un environnement propice à l’épanouissement de la créativité et de l’innovation. Il faut savoir que beaucoup de graffeurs sont encore dans le risque et de l’illégalité de l’acte puisque c’est pour eux l’essence même de cet art tandis que d’autres ont également peur d’être reconnus.


AVIS

Il s’agit d’un désir d’être subversif, de provoquer, de représenter ce que tout le monde pense tout bas serait à l’origine de ce courant, la rue étant la plateforme la plus large et la plus puissante dans un but de visibilité. De nombreuses villes passent des commandes à différents artistes -> Institutionnalisation: Paris, 7eme arrondissement, l’association MUR (Modulable, Urbain, Réactif) : invite des artistes à peindre sur un tableau de 3x8m. Il y a des galeris, expositions, et un marché de l’art. Certains artistes comme Birdy Kids, se sont fait traiter de vendu suite à la commercialisation de son oeuvre. Questionnaire (105 pers. milieu social différent) 90% connaissent le street art 46% intéressés 26% très intéressés 5% Dégradation 2% vandalisme 53% peuvent sité des noms d’artistes spontanés.

CONTRE : Dégradation de certains monuments et biens publics. Le graffiti donne un aspect visuel dépravé, abandonné et serait signe d’une mauvaise gestion de la part des autorités. laisser les artistes graffeurs performer où et comme bon leur semble serait signe de relâchement et de négligence, signifiant un manque d’intérêt envers ses propres concitoyens. NI POUR/ NI CONTRE : Autoriser l’accès à des lieux spécifiques aux artistes graff ainsi qu’en leur permettant de réaliser leurs oeuvres de façon légale. En le rendant accessible, sans pour autant verser dans l’exagération, banaliser l’acte en quelques sortes, de façon à le rendre moins attrayant aux yeux des artistes qui sont incités par le besoin d’illégalité et de clandestinité.

Le mouvement est désormais intégré aux codes de la société. POUR : Dans un contexte légal, le graffiti est un excellent moyen de stimuler la créativité des jeunes et de les pousser à développer leurs talents (milieu défavorisé). Certaines oeuvres réalisés par des artistes de calibre sont bien acceptés dans divers arrondissements et quartiers. Très colorées, joviales, sympathiques et ne se limitent pas à un simple tag (Illustration d’un pseudo) qui peut parfois être gênant.

«La rue est désormais un gigantesque laboratoire culturel.» Scott Burnham (écrivain et urbaniste)

AVIS GRAPHISTE: Liberté d’expression / Phénomène de contre culture. Les gens associent le street art au vandalisme quand il est pratiqué sur des murs illégaux même si la création est esthétique ou non. Pleins de style et de techniques différents. Les formes artistiques sont plus souvent sur des terrains ou des voix ferrés mais pas en ville car les artistes disposent de moins de temps. En étant davantage ouvert et en apprenant à apprécier le caractère artistique du graffiti, les frictions seraient estompées et l’art pourrait devenir un loisir accessible à tous. Finalement, le but ultime est de faciliter la liberté d’expression et de favoriser la compréhension et ce, que l’on soit pour ou contre la question.


NOUVELLES FORMES

Le street-artiste d’ordinaire discret, s’expose de plus en plus sur Facebook, pour certains en gardant l’anonymat pour d’autres à visages découverts. Pas d’étude à ce jour sur la présence prépondérante d’un réseau social en particulier. Le média le plus utilisé sur les différents canaux de communication est la photographie ce qui donne un petit avantage à Facebook, ce essentiellement dû aux albums photo des street-artistes et des passionnés de l’art de la rue. Vient augmenter le chiffre : l’application Instagram facilitant ainsi le partage sur les réseaux sociaux. La prise en main massive des réseaux sociaux par les street-artistes accroît considérablement leur visibilité.

Ils permettent en outre de toucher de nouveaux publics qui ne s’intéressent pas au départ à l’art de la rue. Facebook, Instagram Twitter… donnent accès au street-art à l’ensemble des utilisateurs du Web. Le street art est éphémère. Quelle que soit la technique utilisée, il est voué à disparaître, du fait des intempéries, de démolitions de murs, de nettoyage ou d’arrachage. La photo permet de garder trace de ce qui a été produit. Elle devient la mémoire de la ville. Là où ça devient, encore plus intéressant, c’est que street art et photo permettent de donner une multitude de visages à la ville. Au fil des saisons, et surtout des couleurs, que les street artistes viennent leur donner, les rues changent perpétuellement. Figer ces changements, c’est, paradoxalement, immortaliser les mouvements, la vie de la rue.


SITE ET APPLICATION Une des applications les plus utilisées est Urbacolors, disponible sur iOS ou Android, elle permet de photographier, d’identifier le street-artiste et son oeuvre, de la géo-localiser et partager votre découverte avec vos amis. Un service web sous la forme d’une carte interactive reprend l’ensemble des découvertes. Il y a aussi l’application SPOT Création de galeries numérique pour l’art urbain comme UrbanArt. D’une part les internautes peuvent découvrir les graffitis aujourd’hui disparus réalisés sur les murs. Deuxièmement d’un point de vue touristique, pour les plus curieux, cet outil représente une formidable galerie à ciel ouvert pour découvrir des expositions et des lieux chargés d’émotions.

Pour Google, l’idée du « StreetArtProject » est d’avoir cette approche de l’art de manière globale et permettre de développer la connaissance sur les origines du mouvement Street Art à chacun avec des vidéos des artistes, et des vidéos sur l’envers du décors de la captation photographique. Il s’agit aussi pour les artistes de pouvoir mettre en avant leur travail et de montrer comment cet art urbain est utilisé de plus en plus pour mettre en beauté les villes. Eyeplorer est un outil graphique permettant de visualiser les faits liés au thème street art et les liens entre ces faits. Cet outil est développé par une entreprise allemande et répertorie les faits en provenance de l’encyclopédie en ligne Wikipédia versions anglais et allemande uniquement. Pour faciliter la navigation entre les faits liés au street art, ceux-ci sont rangés par catégorie telles que le lieu, la société, les personnes, les sciences et technologies, le travail…


LES NOUVELES FORMES Julien Nonnon est un artiste qui travail avec une nouvelle forme de Street Art, le Video Mapping qui consiste à projeter des séquences filmées sur les murs, les façades de nos villes. A l’heure où, en contradiction avec son propos initial, le Street Art envahit les galeries, les adeptes du Video Mapping sont encore à l’air libre. Leur expression artistique si particulière exige, dans tous les sens du terme, beaucoup de recul. Dans un second temps, Nonnon fixe ses oeuvres éphémères en les photographiant. Elles se figent alors et deviennent une oeuvre que chacun peut ensuite acheter. Le geste du Video Mapper est propre car après sa projection, il laisse le site dans l’état où il l’a trouvé. Ephémère et renouvelable, le Video Mapping offre sans prendre ni imposer. Même si l’image est démesurée, le geste artistique reste humble. Graffiti Mapped, ou quand le street art de Sofles rencontre la technique de la projection 3D mapping. Un projet réalisé à Melbourne en collaboration avec Juddy Roller Studio et Grant Osborne. Ce projet est donc le mélange d’une fresque en noir et blanc qui sert de base pour ensuite faire une projection donnant vie et couleur au dessin.


Forme hybride entre le tag et le graffiti, il est reconnaissable par son lettrage plus imposant qui désigne tout comme le tag très souvent le pseudonyme du graffeur. On peut rajouter au dessin des ombrages et des couleurs.

L’artiste Blu, lui se sert aussi d’internet et de l’art urbain pour créer des oeuvres inédites. Il filme image par image le processus de création de ses oeuvres puis les assemble sous forme de vidéos qu’il diffuse sur youtube ainsi que son site internet. Il pousse le street art à un autre niveau et le transforme en véritable art vidéo.

Basé sur les même principe, l’artiste Insa a inventé le “Gif-iti”, contraction de gif et graffiti, soit un graffiti animé composé de photographies d’une oeuvre comportant quelques modifications. Il les fait pour qu’il soit vu exclusivement sur le web.


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