Creativity has its place Winter 2015 Issue 7 / La créativité a sa place Hiver 2015 Numéro 7
THE EXPERIENCE DESIGNER Teenage Techies / The Bookstore’s Future / Inside Shopify Ados technos / Il était une fois une librairie / La boutique Shopify
born in a bush pl ane over the pristine wilderness of northern ontario.
13 5 6 dundas st. w., toronto, c anada m 6 j 1 y2 t. 41 6 20 5 1 2 7 1
f. 41 6 20 5 9 2 7 7
info @redc anoebr ands.com
redc anoebr ands.com
CONTENTS The Starting Block . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Block de départ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Contributors . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Nos collaborateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
Retail whiz Christine Vickers creates beautiful, compelling shopping environments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
THE MOMENT
OUTSIDE THE BOX The Spadina Hotel reinvented; Cameron Bailey’s top cinemas; Bryan Adams portraits; a leg up on dance improv . . . . 14
Rob Melamed’s sound setup at Toronto’s Grayson Matthews Audio Design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
MY SPACE
THE CREATORS Two teenage upstarts in Winnipeg champion the power of social media marketing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
ARTIST’S BLOCK
Chrissie Macdonald’s box of fun . . . . . . . . . . . . . . . 21
Christine Vickers, créatrice d’ambiance, sublime l’art du magasinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
LE MOMENT
L’hôtel Spadina réinventé; les cinémas de Cameron Bailey; le portrait vu par Bryan Adams; danse improvisée . . 14
HORS DES SENTIERS BATTUS
MON ESPACE Rob Melamed, designer sonore chez Grayson Matthews, est dans le ton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Deux très jeunes dirigeants de Winnipeg, champions en marketing des médias sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
LES CRÉATEURS
ART EN BLOCK
La boîte à malices de Chrissie Macdonald . . . . . . . . . 21
A behind-the-storefront tour of the new Toronto offices of e-commerce pioneer Shopify . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
L’INTÉRIEUR Visite de la nouvelle boutique torontoise de Shopify, innovateur en cybercommerce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
THE BUSINESS Montreal’s Graphiques M&H changes with the times while staying true to its roots . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
L’ENTREPRISE À Montréal, Graphiques M&H suit le progrès tout en continuant à faire excellente impression . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
THE PORTFOLIO Biologist-cum-photographer Patrick Nantel reveals the mystery in Ottawa’s frosty winter . . . . . . . . . . . . . . . . 32
LE PORTFOLIO Le biologiste-photographe Patrick Nantel explore les mystères de l’hiver à Ottawa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Three advertising veterans speculate on their industry’s highly uncertain future . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
LA CONVERSATION Trois publicitaires expérimentés s’interrogent sur l’avenir très incertain de leur industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
THE INTERIOR
THE CONVERSATION
MADE
A media exec’s stress relief: building cities . . . . . . . . . . . . . . 44
NOW & THEN RETHINK
Toronto’s Front Street East is as grand as ever . . . . . . . 47
Jim Shedden asks: Will bookstores endure? . . . . . . . . . . . 49
FILL IN THE BLANK
Artist Gracia Lam’s urban infill . . . . . . . . . . . . . . 50
ON THE COVER / EN PAGE COUVERTURE PHOTO / PHOTO : CHRISTOPHER WAHL
CONSTRUIT
Une ville en Lego comme antistress . . . . . . . . . . . . . . . 44
D’HIER À AUJOURD’HUI REPENSÉ
La rue Front E. de Toronto garde le front haut . . 47
Les librairies resteront-elles à la page ? . . . . . . . . . . . . . . . 49
VEUILLEZ COMBLER L’ESPACE
Gracia Lam revitalise sa dent creuse . . . . 50
THE STARTING BLOCK
PHOTOS BY / PAR CHRISTOPHER WAHL
Rumours of brick and mortar’s demise are greatly exaggerated. / La rumeur exagère beaucoup en prédisant la fin des boutiques en dur.
In 1974, Jack Nilles, a former NASA rocket scientist, published a revolutionary book with an unwieldy title: The Telecommunications-Transportation Tradeoff. In it, he coined the term “telecommuting”—using technology to work remotely. Before long, Nilles’s followers declared that the office was doomed. They were partly right: The traditional office has evolved drastically in recent years. Technology enables us to work from home or just about anywhere else. Still, to paraphrase Twain, reports of the office’s death have been greatly exaggerated. For proof, look at Shopify. The e-commerce giant has built an empire on virtual retail but it recognizes that, for creative collaboration, nothing beats brick and mortar—or, more precisely, brick and beam. In the Interior (page 22), we tour the company’s new digs in a historic Toronto building owned by our publishing partner, Allied Properties REIT. Our cover subject, Christine Vickers (above; page 11) is a brick and mortar advocate, too: Her job is creating compelling, real-world retail experiences. Vickers might find a kindred spirit in Jim Shedden, the Art Gallery of Ontario’s manager of publishing, who contemplates the uncertain future of the bookstore in Rethink (page 49). Technology, which enables us to work, shop and even socialize without getting off the couch, is often driven by a big question: What can technology do? Sometimes, however, it’s worth pausing to ask a different question: What should technology do?
En 1974, Jack Nilles, ex-génie de la NASA, publiait un livre révolutionnaire au titre ardu : The Telecommunications-Transportation Tradeoff. Le mot telecommuting ou télétravail – le travail à distance via les technologies de l’information – venait d’être inventé. Très vite, ses adeptes contestèrent la vie de bureau, la déclarant sinistre. Ils avaient en partie raison : le bureau s’est métamorphosé ces dernières années, les nouvelles technologies nous autorisant à travailler d’à peu près partout. Pourtant, pour paraphraser Twain, il est très exagéré d’annoncer la mort du travail au bureau. Pour preuve, Shopify. Ce géant du cybercommerce reconnaît que, pour la créativité de groupe, rien ne vaut quatre bons vieux murs. Ou, plus précisément, de superbes murs de brique : ses bureaux, nichés dans un bâtiment patrimonial appartenant à notre éditeur partenaire Allied Properties REIT, sont à découvrir dans L’intérieur (p. 22). Christine Vickers (en couverture, ci-dessus et en p. 11) est elle aussi partisane des boutiques en dur; sa tâche étant de sublimer l’art du magasinage dans le monde réel. Dans le même esprit, Jim Shedden, directeur de la publication au musée des beaux-arts de l’Ontario, contemple l’avenir incertain des librairies dans Repensé (p. 49). Que peuvent-elles faire de plus, ces nouvelles technologies qui nous permettent déjà de travailler, de magasiner – et même d’avoir une vie sociale – sans bouger de notre canapé ? La question revient sans cesse. Il serait pourtant bon, parfois, de s’en poser une autre : que devraient-elles faire ? Tout court.
BLOCK / 7
W W W. DAV I D S F O OT W E A R . C O M
6 6 B L O O R S T. W
YORKDALE SHOPPING CENTRE
B AY V I E W V I L L AG E
CONTRIBUTORS EDITOR-IN-CHIEF / RÉDACTEUR EN CHEF
Benjamin Leszcz
CREATIVE DIRECTORS / DIRECTRICES ARTISTIQUES
Whitney Geller & Yasemin Emory
EDITOR / RÉDACTION
Doug Wallace
PHOTO & ILLUSTRATION EDITOR / ICONOGRAPHE
Catherine Dean
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ASSISTANT DESIGNER / ADJOINTE À LA DIRECTRICE DU DESIGN
01
Melissa Núñez
TRANSLATOR / TRADUCTRICE
Catherine Connes
04
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1. Chrissie Macdonald, a London-based illustrator and co-founder
of Peepshow Collective—a multi-disciplinary group focusing on animation and art direction—created this issue’s Artist’s Block (page 21). / L’illustratrice londonnienne Chrissie Macdonald, initiatrice
et cofondatrice de Peepshow Collective, un groupe multidisciplinaire axé sur l’animation et la direction artistique, signe l’Art en block de ce numéro (p. 21).
PHOTO BY / PAR 1. JENNY LEWIS 2. CHEYENNE RAE 3.CLAUDIA HUNG 4. JEN CHOW
2. Winnipeg-based writer Susan Peters, who interviewed a pair of
teen prodigies for this issue’s Creator (page 18), also contributes to Maclean’s, Cottage Life and Chatelaine. / Susan Peters,
rédactrice basée à Winnipeg, a rencontré les deux jeunes prodiges de la rubrique Les créateurs (p. 18). Elle écrit aussi pour Maclean’s, Cottage Life et Chatelaine. 3. Toronto illustrator Gracia Lam contributed Fill in the Blank
(page 50). Lam, whose work has been recognized by American Illustration and ADC Young Guns, contributes regularly to The New York Times and The Walrus. / Depuis sa table à dessin
torontoise, Gracia Lam s’est prêtée au jeu de Veuillez combler l’espace (p. 50). Reconnue par l’American Illustration et l’ADC Young Guns, elle illustre régulièrement The New York Times et The Walrus. 4. Ryan Bigge is a Toronto-based cultural journalist and content strategist whose work has appeared in Applied Arts and Hazlitt. In this issue, he moderates the Conversation (page 40). / On a pu voir
le travail de Ryan Bigge, journaliste culturel basé à Toronto et stratège en contenu, dans Applied Arts et Hazlitt. Dans ce numéro, il modère La conversation (p. 40).
COPY EDITORS - PROOFREADERS / RÉVISEURES - CORRECTRICES
Michaela Cornell, Emilie Dingfeld, June Findlay
ALLIED PROPERTIES REIT
520 King Street West, Suite 300 Toronto, Ontario M5V 1L7 Canada (416) 977-9002 INFO@ALLIEDREIT.COM ALLIEDREIT.COM
WHITMAN EMORSON
688 Richmond St. W., Ste. 302 Toronto, Ontario M6J 1C5 Canada (416) 855-0550 INQUIRY@WHITMANEMORSON.COM WHITMANEMORSON.COM
Block is published four times a year. / Block est publié quatre fois par an.
The Moment / Le moment
MON. 10 NOV 3:05 PM CHRISTINE VICKERS is leaning over a square riser, thinking about space. She is in Neat, a shop on Toronto’s Queen Street West that specializes in elegant storage solutions, hashing out a game plan for the store’s forthcoming second location. (The shop opened soon after this “Moment” meeting, in Toronto’s Bayview Village.) / PENCHÉE SUR UNE CONDUITE rectangulaire, Christine Vickers réfléchit. Elle est chez Neat, le spécialiste des solutions de rangement chic, rue Queen Ouest à Toronto, pour discuter de l’agencement d’une future seconde boutique torontoise. [Cette dernière a ouvert à Bayview Village, peu de temps après ce moment passé ensemble.]
BLOCK / 11
The Moment / Le moment
Vickers orchestrates diverse elements to create compelling and beautiful retail experiences. / Christine Vickers est une chef d’orchestre : en agençant les éléments de la plus belle façon, elle crée une expérience shopping inoubliable.
Working with Neat’s owner, Andrew Livingston, Vickers is planning a Kartell lighting display, which is set to be a key element of the new shop. Vickers bunches up some lights, while spacing out bedside water carafes, creating a sense of abundance and scarcity, and conferring on both items what she calls “clarity of offer.” As always, Vickers—a retail consultant who has worked with Ralph Lauren, Club Monaco and Caban—is creating something far greater than a beautiful space. In her work, she plays creative director, interior designer, retailer and psychologist, orchestrating diverse elements to create compelling retail moments. “The idea is to counterbalance the erosion of bricks and mortar to online retail,” she says. “You’re in a relationship with customers, and by understanding them, you make that relationship more solid.” / Avec Andrew Livingston, propriétaire de Neat, Christine Vickers travaille sur l’éclairage du nouveau local, signé Kartell. Elle rassemble des points de lumière tout en espaçant des carafes de chevet, créant une impression d’abondance et d’insuffisance, et conférant à chacun ce qu’elle appelle « la clarté de l’offre. » Comme à son habitude, cette conseillère à son compte (qui a eu pour clients les magasins Ralph Lauren, Club Monaco et Caban) est en pleine conception d’une chose plus importante qu’un bel espace. À la fois directrice artistique, designer d’intérieur, commerçante et psychologue, elle orchestre des éléments divers afin de sublimer l’art du magasinage. « L’idée est de contrebalancer l’érosion des boutiques en dur, due au cybercommerce, explique-t-elle. Il existe une relation entre le détaillant et son client; en comprenant ce dernier, on la renforce. »
Neat 628 Queen St. W.; 2901 Bayview Ave., Toronto, store.neatspace.ca BY / PAR BERT ARCHER PHOTOS / PHOTOS CHRISTOPHER WAHL
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At Totum, fitness is not about the time in the gym. It is about the rest of your life. It's about optimum performance & improving your life in every possible dimension. We offer a professional, multi-disciplinary approach intended to provide, reliable efficient results. 3 Locations in Toronto www.totum.ca
Outside the Box / Hors des sentiers battus
THE NEWS / ACTUALITÉS
THE ENDORSEMENTS / MENTIONS SPÉCIALES CAMERON BAILEY, artistic director of the Toronto International
Film Festival and Canada’s Top Ten Film Festival (January 2 to 11, 2015) shares his three favourite theatres in Canada. /
acquisition of 460 King Street West, one of the city’s most storied buildings. Since its construction in 1873, the property has changed hands—and identities—many times. Its most famous incarnation was as the Spadina Hotel, from 1917 to 1997. The hotel played host to icons, celebrities and scoundrels, including an upstart Toronto Star reporter named Ernest Hemingway; a handful of musicians, such as the Rolling Stones and Leonard Cohen; and a 30-something Jack Nicholson, who filmed The Last Detail there. Following another transition in 1997, the property continued to be a gathering place: It was Toronto’s biggest youth hostel. Now the building will be transformed into a retail space at street level, with office space above. It’s a stunning addition to Allied’s portfolio and a powerful example of the company’s ongoing campaign to endlessly reinvent Toronto’s most vital neighbourhoods. / EN AOÛT DERNIER, Allied Properties REIT est devenu propriétaire du 460, rue King Ouest à Toronto. Depuis sa construction en 1873, le bâtiment a fait couler beaucoup d’encre, et a a souvent changé de mains et d’identité – la plus connue étant l’hôtel Spadina, de 1917 à 1997, dans lequel descendaient célébrités et crapules. Parmi les noms à retenir : Ernest Hemingway, alors reporter pour le Toronto Star; The Rolling Stones et Leonard Cohen; et le jeune Jack Nicholson jouant dans La dernière corvée, tourné sur place. À partir de 1997, le lieu continua de rassembler les foules en devenant la plus grande auberge de jeunesse de la ville. Dorénavant, il accueillera des boutiques au rez-de-chaussée et des bureaux aux étages supérieurs. Un superbe ajout au portfolio d’Allied et un parfait exemple de la démarche de cette compagnie, qui n’a de cesse de réinventer les quartiers indispensables à la métropole. BY / PAR CATHERINE FRENCH
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Les trois cinémas canadiens préférés de CAMERON BAILEY, directeur artistique du TIFF, le Festival international du film de Toronto, et du Canada’s Top Ten Film Festival (du 2 au 11 janvier 2015). THE CINEMATHEQUE, VANCOUVER. In 2012, I introduced Sarah
Polley’s Stories We Tell to a full house there. It’s worth a visit for the retro concession stands that feel really old school. EXCENTRIS, MONTREAL. It’s what happens after the lights go up that defines it. I was on the jury at the Festival du Nouveau Cinéma, run by Claude Chamberlan. His festivals encourage a raging, wild, frenetic Q&A that I will always associate with this theatre. TIFF BELL LIGHTBOX, TORONTO. It’s an acoustically perfect environment, designed by architect Bruce Kuwabara. You walk in and the outside world drops away. I brought my wife and son before it opened to the public in 2010. I sat them down and said, “This will be the best movie experience you’ll ever have.” / THE CINEMATHEQUE À VANCOUVER. En 2012, j’y ai présenté Stories We
Tell de Sarah Polley devant une salle bondée. L’endroit vaut le détour, ne serait-ce que pour ses buvettes rétro. L’EXCENTRIS À MONTREAL. C’est ce qu’il se passe après avoir rallumé les lumières qui en fait tout son intérêt. J’ai fait partie du jury du Festival du nouveau cinéma de Claude Chamberlan, qui encourage le débat. Ce lieu est pour moi associé à ces échanges enflammés. TIFF BELL LIGHTBOX À TORONTO. Son acoustique est parfaite, signée par l’architecte Bruce Kuwabara. Il suffit d’en franchir la porte pour que le monde extérieur s’évanouisse. J’y ai amené ma femme et mon fils avant l’ouverture au public en 2010, en leur disant qu’ils s’apprêtaient à vivre la meilleure des expériences cinématographiques. INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR CATHERINE FRENCH
PHOTO COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE ALLIED PROPERTIES REIT
THIS PAST AUGUST, Allied Properties REIT announced its
Outside the Box / Hors des sentiers battus
THE Q&A / QUESTIONS-RÉPONSES MAT HUMPHREY is co-curator of “Bryan Adams Exposed,” a 15-year retrospective of portrait photography, including Adams’s stirring portraits of British soldiers injured in Afghanistan and Iraq, at the Musée national des beaux-arts du Quebec from February 19 to June 14. MOST SURPRISING CELEBRITY PORTRAIT? Mickey Rourke’s reveals an intimacy and delicacy that I didn’t expect. FAVOURITE PHOTO? I keep coming back to an older shot of actor Danny Trejo. His skin looks like it’s made of pewter. ADAMS’S MOST UNUSUAL QUALITY? As a celebrity himself, he’s in a unique position. Other celebrities are instantly at ease in his company. WHAT CONNECTS THE CELEBRITY AND THE ARMED FORCES PORTRAITS? They both explore how we value people. In terms of the soldiers, you can’t miss the horrible injuries they’ve chosen to reveal. But then you see past the injuries to the actual person. People are people— that’s what ties the work together. / MAT HUMPHREY est l’un des
PHOTO / PHOTO BRYAN ADAMS/MNBAQ
commissaires de l’exposition Bryan Adams s’expose, regroupant 15 ans de portraits photo réalisés par le chanteur, dont ceux, poignants, de soldats britanniques blessés en Afghanistan et en Irak. Du 19 février au 14 juin au MNBAQ à Québec. UN PORTRAIT DE CÉLÉBRITÉS ÉTONNANT ? Celui de Mickey Rourke dévoile une intimité et une fragilité auxquelles je ne m’attendais pas. UN FAVORI ? Impossible de me détacher d’une photo de l’acteur Danny Trejo. On dirait que sa peau est en étain. UNE QUALITÉ UNIQUE À BRYAN ADAMS ? Son statut de star lui confère une position unique. Les autres célébrités sont immédiatement à l’aise avec lui. LE LIEN ENTRE LES PORTRAITS DES GENS CÉLÈBRES ET CEUX DES SOLDATS ? Tous cherchent à mettre l’être humain en valeur. On ne peut ignorer les terribles blessures que les soldats ont choisi de montrer. Mais ensuite, au-delà de la blessure, on voit la personne. Ce sont tous des êtres humains – le lien est là.
THE WORD / MOT POUR MOT “IT’S ABOUT EXCHANGING WEIGHT, IT’S ABOUT PHYSICS, AND THE MOVEMENT CHOICES ARE GENERATED FROM A MOMENTTO-MOMENT AGREEMENT BETWEEN TWO BODIES. YOU USE THE PRINCIPLES OF PHYSICS AND MOVEMENT TO MAKE YOUR DECISIONS. IT’S NOT NECESSARILY EVEN A DECISION. IT’S A FOLLOWING BETWEEN TWO BODIES’ CAPACITIES.” / « C’EST UN ÉCHANGE DE POIDS, C’EST DE LA PHYSIQUE, ET LE CHOIX D’UN MOUVEMENT PROVIENT DE L’ACCORD D’UN INSTANT ENTRE DEUX CORPS. ON SE SERT DES PRINCIPES DE LA PHYSIQUE ET DU MOUVEMENT POUR PRENDRE LES DÉCISIONS. ÇA N’A MÊME PAS BESOIN D’ÊTRE UNE DÉCISION. C’EST UN ENCHAÎNEMENT ENTRE DEUX CORPS ET LEURS CAPACITÉS. » —Machinenoisy co-artistic director Delia Brett on dance improv. Her company debuts Time Machine at Vancouver’s Push Festival in February. / — Delia Brett, codirectrice artistique de Machinenoisy,
INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR GORDON BOWNESS
à propos du contact improvisation. Time Machine est à l’affiche du festival Push de Vancouver en février. BLOCK / 15 BLOCK / 15
My Space / Mon espace
BY / PAR REBECCA PERRIN
PHOTO / PHOTO HUDSON HAYDEN
prestigious Berklee College of Music, Rob Melamed knew that he’d never be suited for a typical desk job. Now, he spends his days in this workspace—an atypical desk if ever there were one—creating catchy jingles and soundtracks for Toronto’s award-winning Grayson Matthews. / DIPLÔMÉ DU prestigieux Berklee College of Music,
A GRADUATE OF THE
01 / Neumann U87 Microphone / Le micro Neumann U87
Rob Melamed savait qu’il n’était pas fait pour un travail de bureau classique. Il passe donc ses journées ici – dans cet espace pour le moins détonnant – à composer des bandes-son et des jingles accrocheurs pour l’agence torontoise de design sonore Grayson Matthews.
“Probably the best studio microphone in the world.” / « Probablement le meilleur micro de studio au monde. »
03 / AKG Headphones / Le casque d’écoute AKG “High frequency and high style with gold-plate, leatherette and velvet earpads.” / « Haute fréquence et haute couture : plaqué or, similicuir et coussinets de velours. »
04 / Vintage Synthesizer / Le synthétiseur vintage “It sounds like a cross between a ’70s sci-fi TV show and Pink Floyd.” / « Son son est un croisement entre une série SF des années 70 et Pink Floyd. »
02 / Ableton Live Digital Audio Workstations / La station audionumérique Live d’Ableton “I’ve been using Live my whole career to load instruments into digital sound libraries.” / « J’utilise Live depuis toujours pour numériser les instruments et créer des biblio sonores. »
05 / Schoenhut Toy Piano / Le piano jouet Schoenhut “I used this piano recently for an Air Canada commercial.” / « Je m’en suis servi il y a peu pour une publicité d’Air Canada. »
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The Creators / Les créateurs
THE PRODIGIES Christian Lunny and David Bell are the teenaged principals of Dash, an innovative digital agency. / Agence numérique innovante, Dash a deux très jeunes dirigeants : Christian Lunny et David Bell.
INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR SUSAN PETERS
PHOTO / PHOTO CAREY TARR
WE HAVE A BACKGROUND in the marketing and technology sector, starting from when we were 14 years old. At 16, we reached out to each other—it was a random Facebook message. We could see what the other was doing and what we might be capable of together. In 2012, we opened in a studio at 70 Arthur Street in Winnipeg and now we’re in a loft at 250 McDermot Avenue. [Both are Allied Properties REIT-owned properties.] Our clients are CityTV, Aveda and the Canadian Museum for Human Rights. When an agency launched an amazing digital campaign for Dr Pepper, we realized social media could actually sell stuff. This was not just another form of advertising; it was an effective tool. Some of the most creative ideas in the ad industry are coming from the smallest shops. We value innovators—anyone with the ability to stop and take a look at the world and say, “How can I actually change this?” Elon Musk, Steve Jobs, Don Draper. We’ve created a culture that allows for creative ideas to be executed without systemizing the creative process. Because the minute you systemize anything, it takes the organic elements completely out of it. We’ve never existed in a time when the internet couldn’t be used to communicate. It’s just always been there. We spend most of our time on the phone. We never disconnect. / ON A DE L’EXPÉRIENCE dans le
secteur du marketing et de la technologie depuis nos 14 ans. À 16 ans, on a connecté – par hasard, via Facebook. On pouvait voir ce que l’autre faisait et imaginer de quoi on serait capable ensemble. En 2012, on a ouvert un studio à Winnipeg, au 70, rue Arthur; aujourd’hui, on est dans un loft au 250, avenue McDermot. [Les deux adresses appartiennent à Allied Properties REIT.] On a pour clients CityTV, Aveda et le Musée canadien pour les droits de la personne. Quand on a vu l’incroyable campagne numérique lancée pour Dr Pepper, on a compris que les réseaux sociaux étaient d’excellents vendeurs. Ce n’était pas qu’une autre façon de faire de la pub; c’était un outil efficace. Parmi les idées publicitaires les plus inventives, certaines proviennent de toutes petites agences. Les innovateurs ont notre estime; quiconque capable de s’arrêter pour regarder le monde et se demander comment le changer. Elon Musk, Steve Jobs, Don Draper. On a conçu une méthode qui permet aux idées créatives d’être réalisées sans systématiser le processus de création. Car dès l’instant où il y a systématisation, le procédé organique disparaît. On ne vient pas de l’époque où on ne se servait pas d’Internet pour communiquer. Il a toujours était là. On passe le plus clair de notre temps sur notre téléphone. On ne se déconnecte jamais. 18
Dash has grown from a two-man operation to a team of 15 in two short years. / En deux ans à peine, Dash est passé de deux personnes à une équipe de 15.
“
Imagine 10 years ago trying to envision the way we use cellphones today. It’s impossible. That’s the promise VR has today. - Matthew Schnipper
Digital Product Designers Toronto
New York
twg.ca
Skate. Eat. Play. Get outdoors and experience winter in the heart of Toronto’s Don Valley. • Take a glide on the outdoor skating rink • Eat farm fresh food at the Saturday Farmers’ Market • Explore nature, build a fort and go for a hike
Plan your adventure at evergreen.ca/winter evergreen.ca 550 Bayview Avenue | 416-596-1495 Free shuttle bus from Broadview Station Evergreen is a national not-for-profit that inspires action to green cities. Get involved or donate today.
ARTIST’S BLOCK CHRISSIE MACDONALD
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The Interior / L’intérieur
TOP SHOP This storefront-inspired space is a natural fit for e-commerce innovator Shopify. / Ambiance magasin pour les bureaux de Shopify, roi du e-commerce.
BY / PAR ERIC VEILLETTE PHOTOS / PHOTOS DEREK SHAPTON
THE OPEN-CONCEPT LOBBY of Shopify’s head office in downtown Toronto is an ersatz pop-up shop. The wall behind the reception desk features built-in cubes filled with canvas bags, artisanal bottles and audio accessories—the very kinds of products that have helped Shopify become the first Canadian internet start-up to reach a billion-dollar valuation since the dot-com crash. Founded in Ottawa in 2006, the e-commerce software company is a retail platform that helps small businesses set up online stores. It also offers brick and mortar merchants an easy, streamlined point-of-sale system through iOS devices. Over the past eight years, Shopify has grown to service more than 120,000 stores worldwide, with customers ranging from canvas bag manufacturer Herschel and Tesla Motors to the Wu-Tang Clan and Google. / ON CROIRAIT PRESQUE ENTRER dans une
boutique éphémère quand on se présente à la réception des bureaux de Shopify, en plein cœur de Toronto, grâce à son aire ouverte et son mur de cubes accueillant sacs, bibelots et accessoires audio – ces mêmes produits qui lui ont permis d’être la première start-up canadienne évaluée à un milliard de dollars depuis l’éclatement de la bulle point-com. Fondée en 2006 à Ottawa, la plateforme de commerce électronique facilite la création de boutiques en ligne pour les petits entrepreneurs. Elle offre aussi aux marchands qui ont déjà pignon sur rue un point de vente simple à gérer via les appareils iOS. Ces huit dernières années, Shopify a aidé à ouvrir plus de 120 000 cyberboutiques dans le monde, ses clients allant du fabricant de sacs Herschel à Tesla Motors et du Wu-Tang Clan à Google.
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The Interior / L’intérieur
Accompanying its growth in the virtual world, Shopify has required an expansion of its real-world operations. In 2013, after acquiring digital design firm Jet Cooper, the company set up its Toronto operation at 241 Spadina Avenue, a 104-year-old former glass factory owned by Allied Properties REIT. They quickly outgrew the space. “We had people taking phone calls in the hallway and doing work in the lunchroom,” says Satish Kanwar, Shopify’s director of product. Kanwar worked with Allied to find a more suitable location for Shopify’s 80-and-counting Toronto employees. In 2014, they moved into a century-old garment factory at 379 Adelaide Street West. “We wanted to be in this area because, historically, it’s such a fashion- and culture-focused area, which represents many of our customers,” he says. The retail-inspired layout of the lobby stretches out into the east-facing hallway, where the offices look like glass storefronts. But it’s the back of the space, mimicking a production and warehouse area, complete with partitions resembling shipping containers, where the team’s development and marketing wizards brainstorm new, innovative ideas.
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Grignotant de plus en plus de terrain dans l’univers virtuel, Shopify a dû en faire autant dans le monde réel. En 2013, après avoir acquis le studio de création numérique Jet Cooper, l’entreprise s’est installée au 241, avenue Spadina, dans une ex-verrerie centenaire appartenant à Allied Properties REIT. Elle s’y est très vite sentie à l’étroit. « Des gens prenaient les appels dans le hall, d’autres travaillaient dans le coin-repas » se souvient Satish Kanwar, directeur de produits chez Shopify, qui a cherché, aidé par Allied, un local approprié au nombre grandissant d’employés. En 2014, plus de 80 personnes emménagent dans une ancienne fabrique de vêtements au 379, rue Adelaide Ouest. « On voulait être dans ce quartier qui a toujours été celui de la mode et de la culture, à l’image de bon nombre de nos clients » ajoute-t-il. Dans ce nouvel espace, l’inspiration boutiquière s’étend jusque dans l’aile est, où les bureaux sont en vitrine. La partie du fond, quant à elle, ressemble à un atelier de fabrication doublé de sa zone d’entreposage, avec ses cloisons rappelant des conteneurs maritimes. C’est ici, dans cette atmosphère dégagée et propice à la création, que les équipes de développement et de marketing innovent.
Open and airy, Wattpad’s new office allows staff to congregate and brainstorm— They’ve long way, baby: Shopify was founded in 2004 by three friends or to come carveaout a space for productive alone time. / Séance créative de remuewhoméninges were opening an online store for snowboarding gear. / Petit poisson ou concentration en solitaire ? L’agencement des bureaux de Wattpad, deviendra grand – Shopify a été clairs et spacieux, permet lescréée deux.en 2004 par trois amis désireux d’ouvrir une cyberboutique d’équipement pour planche à neige.
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“YOU CAN PUSH THE COUCH OVER TO A WINDOW AND LOOK OUTSIDE WHILE YOU WORK. YOU CAN FORGET THAT THE OFFICE IS BEHIND YOU.” / « ON PEUT RAPPROCHER LE CANAPÉ D’UNE FENÊTRE ET PROFITER DE LA VUE EN TRAVAILLANT. ON EN OUBLIE TOUT LE BUREAU DERRIÈRE NOUS. »
Jonathan Sabine and Jessica Nakanishi, of the multi-disciplinary design firm M-S-D-S Studio, were hired to design the 17,000square-foot space, making ample use of plywood to reflect the unfinished, ever-expanding nature of Shopify’s business. “The idea was to outfit the back area with actual shipping containers, but that’s been done,” says Sabine, a former Block cover subject. Instead, the corrugated, louvred look of a shipping container was replicated with partitions throughout the office, dampening sound from meeting areas, as well as the cafeteria, where catered lunches are offered from Monday to Thursday. The games room, home to rousing rounds of PS4 and ping-pong, has additional sound insulation. The office also features 10 meeting rooms, all of which are equipped for Google Hangouts. And for employees seeking both comfort and privacy, there are modular, wheeled couches, housed in shipping container-style boxes. “You can push the couch over to a window and look outside while you work,” says Kanwar. “You can forget that the office is behind you.” Which begs the question: Who would ever want to forget an office this beautiful? / L’aménagement des 5200 m2 a été confié à Jonathan Sabine et Jessica Nakanishi du studio de design M-S-D-S, qui ont affiché une nette préférence pour le contreplaqué afin d’évoquer la nature brute et en perpétuelle expansion du secteur d’activité de Shopify. « On a pensé à de vrais conteneurs pour l’arrière-boutique, mais c’était déjà vu » explique Jonathan Sabine, récemment en couverture de Block. Les ondulations et les clairesvoies typiques des caissons ont finalement pris la forme de cloisons, disposées ça et là et permettant d’étouffer le bruit en provenance des espaces de réunions et de la cafétéria. Les salles de détente, où se déroulent de vives parties de jeux vidéos et de ping-pong, ont, elles, été insonorisées. Les bureaux comptent aussi 10 salles de conférence, équipées de Google Hangouts. Et des canapés modulaires à roulettes, nichés dans de grosses boîtes style conteneurs, sont à la disposition de ceux recherchant confort et intimité. « On peut rapprocher le canapé d’une fenêtre et profiter de la vue en travaillant, note Kanwar. On en oublie tout le bureau derrière nous. » Ce qui soulève la question suivante : qui voudrait oublier un si bel espace de travail ? 26
The Interior / L’intérieur
Shopify’s homey digs are open and comfortable, designed to allow workers to— almost—forget that they’re at the office. / Shopify offre à ses employés un espace de travail ouvert et confortable, leur faisant presque oublier qu’ils sont au bureau.
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Although the nature of his business has transformed, Graphiques M&H vice-president Daniel Gendron keeps the company’s original creative spirit alive. / Malgré la refonte complète de son métier, le vice-président de Graphiques M&H, Daniel Gendron, entretient la flamme de la créativité, si chère à son entreprise.
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The Business / L’entreprise
TRUE TO TYPE How a Silicon Valley credo—evolve or die—has helped Graphiques M&H, Montreal’s oldest design production house, endure. / Évoluer ou mourir ? C’est le premier qu’a choisi Graphiques M&H, la plus ancienne maison de production graphique montréalaise.
BY / PAR MARK SLUTSKY PHOTOS / PHOTOS GABRIELLE SYKES
TODAY, TYPESETTING is something that happens on computer screens, but 40 years ago the process was very different. Back then, printed pages were created with movable type, heavy metal blocks imprinted with letters that had to be laid out one by one by skilled craftsmen. From its Old Montreal office, Graphiques M&H is among the few surviving companies with ties to that analog era. The firm, founded in 1973, has proven remarkably nimble at adapting to the dramatic changes of the digital age, while remaining rooted in the culture and workmanship of an earlier time. “We are probably the sole survivor of that old era, due to the fact that we always had a vision—a focus on quality for clients— driven by fine-quality work,” says M&H vice-president Daniel Gendron, who started in the industry as a messenger back in the pre-email days, when graphic design involved a lot of running around between the designers, the clients and the printers. The firm remains connected to that past: Gendron says that M&H’s vision includes “a respect for typography, which unfortunately is a trade that is disappearing with the times. They hardly teach it in schools and just take for granted that the software will take care of it. But when you strongly believe in a culture, it’s natural that you do whatever it takes to protect it.” It’s not just the technology that has changed, but also the creative process. M&H has led the way there as well. In the 1980s, it evolved into a full pre-press service house and pioneered the nowcommon practice of embedding its own staff in the offices of agency clients like DentsuBos and Sid Lee. “Something that we always believed in and that we started doing 25 years ago was to stay as close to our clients as possible,” says Gendron.
DE NOS JOURS , la composition typographique se fait directement
à l’écran d’un ordinateur. Rien à voir avec l’assemblage manuel des lourds caractères de plomb, levés un à un par des ouvriers qualifiés, d’il y a encore 40 ans. Graphiques M&H, dont les bureaux sont situés dans le Vieux-Montréal, se range parmi les rares imprimeries de cette époque à avoir survécu. Fondée en 1973, elle a fait preuve d’une remarquable dextérité quand il a fallu s’adapter aux changements drastiques imposés par l’ère du tout-digital, et ce, en conservant culture et savoir-faire d’antan. « On est probablement les seuls survivants car notre vision de l’entreprise a toujours reposé sur la satisfaction du client grâce à un travail de haute qualité » explique Daniel Gendron, vice-président de M&H, qui a débuté comme courrier du temps où les courriels n’existaient pas et où la production graphique impliquait de nombreux allers-retours au pas de course entre graphistes, clients et imprimeurs. La compagnie reste connectée à ce passé, Daniel Gendron insistant sur « le respect que porte M&H à la typographie, un métier qui malheureusement se perd au fil du temps – on ne l’enseigne quasiment plus à l’école; on prend pour acquis que l’ordinateur s’en chargera. Mais quand vous croyez en un savoir-faire, il est naturel de tout faire pour le protéger. » Il n’y a pas que la technologie qui a changé, le processus de création aussi. M&H en a été le chef de file. Dans les années 80, l’entreprise offrait déjà l’ensemble des services de prépresse et était la première à intégrer ses employés aux équipes des agences avec lesquelles elle faisait affaire, telles DentsuBos et Sid Lee – une pratique désormais courante. « Être aussi proche que possible de nos clients est une chose en laquelle nous avons toujours cru et que nous pratiquons depuis 25 ans » affirme Daniel Gendron.
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Nowadays, the typesetting machines of yore are long gone and—save for the occasional roll of paper—digital dominates. / Aujourd’hui, les machines à composer ont bel et bien disparu; le numérique règne, imprimant encore parfois quelques rouleaux de papier.
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The Business / L’entreprise
At the same time, the digital age means Gendron’s team no longer needs to be located next door to its agencies. After 30 years in Montreal’s Birks Building, in the heart of the downtown agency district, M&H moved in 2000 to an expansive, 10,000-square-foot studio in Old Montreal’s Cité Multimédia, a collection of seven beautiful buildings built between 1999 and 2002, and acquired by Allied Properties REIT in 2007. In the past three years, M&H has opened satellite offices in New York, Toronto and Calgary. “The business has changed tremendously,” says Gendron. “First, the scale of it—we’ve gone from 30 employees to over 100. But the profile of our employees has also changed dramatically. In the age of typography, there was really no creative involved whatsoever. You were purely executing. Now, even though we follow guidelines established by our clients’ creative teams, we need people who can really take that and translate it with a creative eye.” What’s clear from M&H’s success is that working in design and typography in the 21 st century requires not just creativity and skill, but also versatility. “Ten years ago, most of what we were producing would end up printed on paper—in magazines or on billboards,” says Gendron. “Now we basically manage content, everything from text to images to video to animation. The media has changed, but we’re making sure that the same design principles apply to these new technologies. That’s what both kept us alive and extremely successful throughout the years.”
Paradoxalement, vivre à l’âge du numérique signifie ne plus avoir besoin d’être géographiquement proche de ses clients. Après avoir passé 30 années dans l’édifice Birks, en plein cœur du quartier des agences de communication, Graphiques M&H s’est installée en 2000 dans un studio spacieux (plus de 900 m2) à la Cité du multimédia – un superbe ensemble de sept immeubles, construit entre 1999 et 2002 et appartenant depuis 2007 à Allied Properties REIT. Ces trois dernières années, l’entreprise a ouvert des bureaux satellites à New York, Toronto et Calgary. « Tout a considérablement changé, note Daniel Gendron. D’abord, notre nombre d’employés : on est passé de 30 à plus de 100. Leur profil aussi. Au temps de la composition manuelle, il n’y avait pas vraiment de travail de création. On se contentait d’exécuter. Maintenant, même si l’on suit les directives des équipes créatives de nos clients, on a besoin, nous aussi, d’avoir l’œil créatif pour les traduire et les appliquer. » De toute évidence, la réussite de M&H nous prouve que travailler dans l’univers des arts graphiques au 21e siècle exige compétence, créativité et surtout polyvalence. « Dix ans auparavant, la majorité de notre production finissait couchée sur du papier, dans des magazines ou sur des panneaux d’affichage, conclut Daniel Gendron. Aujourd’hui, on gère avant tout du contenu : du texte, des images, de la vidéo, de l’animation. Le média n’est plus le même, mais on fait en sorte d’appliquer les mêmes principes graphiques à ces nouvelles technologies. C’est ce qui nous a maintenu en vie et a toujours fait notre formidable succès. » BLOCK / 31
The Portfolio / Le portfolio
FROZEN IN TIME PHOTOS / PHOTOS PATRICK L. NANTEL
PATRICK NANTEL discovered photography while foraging
for fungus. “I was often in the woods doing research on mushrooms while I was a biology student,” he says. “I needed slides to present my research.” Nantel, who lives in Gatineau and works as a science advisor for Parks Canada, began shooting nature, and then architecture, on his excursions. This series, featuring Ottawa’s wintertime beauty, is infused with a sense of the unknown. “I try to include some kind of mystery,” he says. “You have to look carefully to see what is actually photographed. I like creating a kind of intrigue.” /
L’ÉCOLOGISTE PATRICK NANTEL doit sa découverte de la
photographie à la chasse aux champignons : « Quand j’étudiais la biologie à l’Université de Montréal, j’allais souvent dans le bois pour mes recherches en mycologie, et j’avais besoin de diapos pour présenter mes travaux. » Aujourd’hui ce conseiller scientifique pour Parcs Canada, qui vit à Gatineau, croque la nature lors de ses excursions. La photo d’architecture le passionne aussi. Une part d’inconnu se dégage de cette série sur la beauté de la saison hivernale à Ottawa. « J’essaie d’ajouter du mystère, explique-t-il. Il faut regarder attentivement l’image pour en déceler l’intrigue. »
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THE GREAT UNKNOWN Sorry, Don Draper: Catchy slogans just don’t cut it anymore. Big brands, big data and little agencies are transforming the world of advertising. / Désolé, Don Draper, les slogans accrocheurs ne font plus recette. Les grandes marques, les mégadonnées et les petites agences participent à la mutation de la planète pub.
INTERVIEW BY / ENTREVUE PAR RYAN BIGGE
ILLUSTRATION / ILLUSTRATION GRAHAM ROUMIEU
RYAN APPS IS CHIEF EXPERIENCE OFFICER AT
KERI ZIERLER IS ASSOCIATE CREATIVE
JOHN HALL IS SENIOR VP, DIRECTOR OF
RELEVANZE, A TORONTO-BASED STRATEGIC
DIRECTOR AT JOHN ST. IN TORONTO. SHE HAS
ENGAGEMENT AT MACLAREN MCCANN IN
CONSULTANCY. PREVIOUSLY, HE CO-FOUNDED
ALSO WORKED AS A COPYWRITER AT TAXI AND
VANCOUVER. PREVIOUSLY, HE SPENT OVER A
TRAFFIKGROUP. / EX-COFONDATEUR DE
RETHINK VANCOUVER. / EST ADJOINTE À LA
DECADE AT COSSETTE. / APRÈS PLUS DE 10 ANS
TRAFFIKGROUP, EST CHEF DE LA DIRECTION DE
DIRECTION DE LA CRÉATION CHEZ JOHN ST.
AU SEIN DE COSSETTE, EST PREMIER VP
L’EXPÉRIENCE CLIENT CHEZ RELEVANZE, UNE
À TORONTO. ELLE A AUSSI ÉTÉ RÉDACTRICE
ET DIRECTEUR ENGAGEMENT ET INNOVATION
AGENCE CONSEIL EN STRATÉGIE À TORONTO.
POUR TAXI ET RETHINK VANCOUVER.
CHEZ MACLAREN MCCANN À VANCOUVER.
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The Conversation / La conversation
RA Lately I’ve been spending
more time outside the traditional advertising world. I think there are massive opportunities for the industry to move beyond traditional consumer packaged goods and retail, and diversify into other forms of marketing. / J’ai
récemment passé plus de temps
en marge de l’univers publicitaire classique. Voir au-delà des biens de consommation emballés vendus à l’unité et diversifier les techniques marketing offrent, je pense, d’incroyables opportunités. KZ I’m excited about wearable tech. I’m a bit of a nerd, so I
get excited thinking about better opportunities for giving consumers relevant information based on their location, their health, et cetera. / Je suis emballée par le vêtement intelligent. Je trouve passionnant de réfléchir aux meilleurs moyens de fournir au consommateur des
renseignements pertinents, en fonction de l’endroit où il vit, de sa santé, etc.
Brands are starting to talk like technology shops. They’re adopting the lingo of sprint and agile and scrum. The challenge is whether or not they’re willing to work that way. But
RA
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The Conversation / La conversation
today I spoke with a national brand that wants me to pull daily reports and then respond. A nightmare, creatively speaking, but they want to treat the campaign like a true “test and learn” scenario. / Les marques se mettent à s’exprimer comme les boîtes d’informatique : méthode agile, sprint, scrum. Le défi est de savoir si oui ou non elles sont prêtes à travailler de cette façon. Aujourd’hui, une marque nationale m’a demandé de fournir un rapport au quotidien et d’agir en conséquence. Un cauchemar, créativement parlant, mais ils veulent gérer leur campagne selon la méthode « test-and-learn ».
Everyone’s talking about big data, but we’re just figuring out
KZ
how to use it. As we get more sophisticated, we’ll be able to focus on data that’s relevant for a brand and use it to tell the right stories. / Tout le monde parle des mégadonnées mais on commence à peine à savoir les utiliser. Plus on se perfectionnera, plus on sera à même d’extraire des données pertinentes pour une marque, et de viser juste. RA I also think the stress of
coming up with a big idea that transitions across all mediums and touch points will start to disappear as we get hyper-targeted on consumer segmentation. / Je crois aussi
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RA Keri, do you feel that excitement is coming mostly from younger brand managers and directors? / Keri, dirais-tu
qu’on voit plus d’enthousiasme à ce propos chez les jeunes chefs de marque ?
It helps that most of our dayto-day clients are in their 40s or younger. But it’s encouraging that senior marketers, who are 10 or 15 years older, seem willing to let younger people steer the ship. / Ça aide que la
que la contrainte d’une grande idée capable de transiter par tous les supports et tous les points de contact va disparaître petit à petit, la segmentation s’affinant de plus en plus.
KZ
I totally agree. We’re rapidly moving into an era of knowledge-based creative where we deal with true insights based on consumer behaviour. / Je suis totalement
plupart de nos clients aient 45 ans ou moins. Mais ceux qui ont 10 ou 15 ans de plus semblent avoir envie de laisser la barre aux plus jeunes – c’est encourageant.
JH
THANKS TO BIG DATA, WE’RE RAPIDLY MOVING INTO AN ERA OF KNOWLEDGEBASED CREATIVE. / GRÂCE AUX MÉGADONNÉES, ON SE DIRIGE RAPIDEMENT VERS UNE CRÉATIVITÉ DE LA CONNAISSANCE.
comme Le Choix du Président sont friandes de ces informations. Elle traque, en collaboration avec Google, les tendances alimentaires canadiennes pour pouvoir mettre ses recettes au goût du jour et adapter ses cybermessages à chaque province et à chaque ville.
d’accord. On se dirige rapidement vers une créativité de la connaissance qui bénéficie d’un nouvel éclairage : le comportement du consommateur.
Brands like President’s Choice are very excited about the new insights available to them. They are working with Google to track food trends across Canada so they can update and tailor recipes and social media messages from province to province and city to city. / Des marques
KZ
RA I think there’s a nice tension between more experienced marketers and junior staffers. There’s a space opening up where the two can learn from each another. / Je crois qu’il
existe une tension positive entre les plus expérimentés et les jeunes qui débutent. Une brèche s’est ouverte: chacun peut apprendre l’un de l’autre. KZ And it’s all backed up with numbers. You can’t argue with hard data. / Et les chiffres le
confirment – comme on sait, ils sont incontestables.
Facebook has insight into their user base that we’ve never seen before. The opportunities that go with that database are phenomenal. / Facebook
JH
a accès à des infos sur ses utilisateurs qui lui permettent de les cerner comme jamais auparavant. Les possibilités qu’offrent les bases de données sont phénoménales.
I agree, although I recently read the argument that soon consumers will only surrender personal data if brands or technology platforms pay them for it. / Je suis d’accord,
RA
même si j’ai lu que bientôt les consommateurs n’accepteront de dévoiler leurs infos perso qu’à condition d’être payés. JH In the next few years,
there will be a broader acknowledgement of what you’re giving up when you deal with a large platform like Facebook. / Dans les
prochaines années, il y aura une admission plus générale de tout ce que l’on cède aux grandes plateformes comme Facebook.
The Conversation / La conversation
People already accept the fact that their data is collected. It’s interesting to imagine the kind of data that will be available to us in the future— and our responsibility to do the right thing with it once we have it. / Les gens acceptent
KZ
déjà que leurs données soient collectées. C’est intéressant d’imaginer le type d’informations auxquelles on aura accès dans quelques années, et la responsabilité qui nous incombera de bien les utiliser.
Content marketing is a great way to go after niche consumer segments and deliver bite-sized chunks of messaging. I cofounded a traditional ad agency and sold it in 2013. My new company has shifted to content marketing. I believe it’s going to be around for a long time, because if not, my business is screwed! / Le marketing de
RA
contenu est un bon moyen de développer des stratégies de niche et de découper le message. J’ai cofondé une agence de pub traditionnelle que j’ai vendue en 2013. Ma nouvelle compagnie s’est mise au marketing de contenu. Je crois que c’est parti pour durer, sinon ma boîte est foutue !
Red Bull has done an incredible job of going beyond their product completely to become an attitude. It now somehow makes sense that a guy jumping out of a spaceship is a Red Bull activity. They’ve done a great job of creating a lifestyle brand out of a drink. And people don’t want to be sold stuff in the same way they
KZ
used to be. / Red Bull a réalisé la prouesse d’aller complètement au-delà du produit pour en faire une attitude. Aujourd’hui, ça paraît logique d’associer un gars qui saute d’un vaisseau spatial à une activité Red Bull. Ils ont su passer d’une boisson à un style de vie. Les gens ne veulent plus qu’on leur vende les produits comme auparavant. By 2019, digital natives will be the largest share of the market. But at the same time, I think advertising agencies will get smaller. I see them being much more global in focus. / En 2019, les natifs
RA
numériques représenteront la plus grande part du marché. Mais, en même temps, je pense que les agences de pub vont diminuer. Je les vois plus universelles.
Technology allows us to take more control of how we work, where we work and who we work with. / La technologie
KZ
nous permet un plus grand contrôle sur notre façon de travailler, le lieu et avec qui.
In the creative world you have the freedom to choose. And five or seven years from now, many people won’t want to sit inside an office for 10 or 12 hours a day. / Dans les
RA
métiers dits créatifs, on a la liberté de choisir. D’ici cinq à sept ans, beaucoup de gens ne voudront plus rester assis à un bureau 10 à 12 heures par jour. JH It will be interesting to see how larger organizations adapt. They’re already struggling.
The pressure and the constant focus on the bottom line, rather than ideas, can turn a lot of people off. At some point, people will leave large organizations to gain freedom and mobility. / Ce sera intéressant d’observer les grandes entreprises s’adapter. Elles ont déjà du mal. La pression et l’attention constante portée au chiffre d’affaires, plutôt qu’aux idées, peut couper l’envie à plus d’un. Les gens finiront par quitter les grands groupes pour gagner en liberté et en mobilité.
I’m excited about the completely different ways we can now use our resources to build a brand story. As a creative, knowing that a lot of emerging mediums aren’t yet defined is very exciting. / Bénéficier de
KZ
moyens complètement différents d’utiliser nos ressources pour construire l’image d’une marque me ravit. Savoir que beaucoup de nouveaux médias ne sont pas encore définis est très excitant pour un créatif. JH There are a lot of great opportunities. My biggest challenge is timeimpoverishment and the trained attention deficit disorder that we all now seem to suffer from. Grabbing someone’s attention for 30 seconds or 10 seconds is going to become increasingly difficult. / Il y a beaucoup
AS A CREATIVE, KNOWING THAT A LOT OF EMERGING MEDIUMS AREN’T YET DEFINED IS VERY EXCITING. / SAVOIR QUE BEAUCOUP DE MÉDIAS ÉMERGENTS NE SONT PAS ENCORE DÉFINIS EST TRÈS EXCITANT POUR UN CRÉATIF.
Retenir cette attention pendant 30 secondes, ou 10, sera de plus en plus difficile.
You’ve hit the nail on the head. How do you steal moments of people’s time? It’s really hard to do. Stealing five seconds from someone’s life to talk about a brand is going to be very hard to do in the future. / Tu as mis le doigt
RA
dessus. Comment vole-t-on du temps à quelqu’un ? C’est très dur. Voler cinq secondes de la vie d’une personne pour lui parler d’une marque va être de plus en plus délicat à l’avenir.
de belles opportunités. Mes plus grands défis sont l’appauvrissement en temps et le déficit d’attention dont tout le monde semble souffrir.
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Made / Construit
CASTLES IN THE SKY City planners and hobbyists take note: Rome wasn’t built in a day and neither was Lego City. / Avis aux urbanistes et aux constructeurs de l’extrême : Rome ne s’est pas faite en un jour, Lego City non plus.
BY / PAR GORDON BOWNESS PHOTO / PHOTO LAIRD KAY
SITTING AT HOME in Toronto’s Little Italy neighbourhood, Laird Kay watched mesmerized as dozens of condo towers sprouted up not around his house, but in his house—the TV room, to be exact. Kay’s husband, media executive Raymond Girard, had started playing with Lego as a form of stress relief. Girard built his first tower in January 2013; 11 months later he’d built 400 towers using 250,000 Lego bricks. Dubbed Lego City, the whimsical conurbation now stretches 24 feet and is still expanding. “As it kept growing and growing, I realized that it needed to be documented,” says Kay, a photographer and designer who specializes in immaculately executed architectural and aviation photography. His ongoing Lego City series evokes both the homogeneity of much contemporary urban design and our childlike fascination with verticality, with castles in the sky. Girard says his original intention wasn’t to comment on modern architectural trends. “I just started building my ideal skyline—tall, gravity-defying, colourful,” he says. “Cities I’m lucky to travel to regularly all left their mark on my urban subconscious.” “Like Lego City growing organically,” says Kay, “so too does shooting it, because I see different perspectives, different angles, different scenarios each time I shoot. Sometimes I see Hong Kong, sometimes it’s Hamburg, sometimes it’s New York.” Kay’s photographs have struck a chord with viewers. One piece was named best abstract image at the 2014 Snap auction in Toronto (another will be in the live auction at Snap in 2015). Kay will also be showing his work in February at the Artist Project art fair in Toronto. While lighting Lego City in a non-studio setting was difficult, the biggest challenge happened during Kay’s first shoot. Everything had gone well until the very end when Kay was replacing a piece of furniture and, ever so lightly, bumped one of the towers. The building went down, taking a neighbour with it, and so on. “One hundred and fifty buildings went down like dominos,” says Kay. “It was horrible. Raymond came home five minutes later. I was in a flop sweat.” His husband took the disaster in stride. “He said it was like the Chicago Fire,” says Kay. Fittingly, Lego City has been rebuilt with improved building codes—it’s all ensconced on a dedicated base that runs the length of the couple’s basement. Notably absent, of course, is glue. That would be cheating.
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CHEZ LUI À TORONTO, Laird Kay regardait, fasciné, les douzaines
de tours qui sortaient de terre non pas à l’extérieur, mais à l’intérieur – dans son salon pour être précis. Son mari, Raymond Girard, avait commencé à jouer aux Lego pour se détendre. Ce cadre supérieur du monde des médias avait construit sa première tour en janvier 2013; 11 mois et 250 000 briques de plastique plus tard, il y en avait 400. Baptisée Lego City, sa fabuleuse conurbation s’étend aujourd’hui sur sept mètres et ne cesse de grossir. « La ville prenant de plus en plus d’expansion, j’ai eu envie de la croquer à ma façon » explique Laird Kay, graphiste et photographe spécialisé en photographie aérienne et d’architecture. Dans sa série en cours sur Lego City se mêlent homogénéité d’un design urbain ultracontemporain et fascination d’enfance pour la verticalité (notre fameux château dans les nuages !) Discuter tendances architecturales n’est pas l’intention première de Raymond Girard : « Je bâtis simplement ma ville idéale, haute jusqu’à défier la gravité et colorée. Mon inconscient urbain a été marqué par toutes celles que j’ai visitées. » « Lego City se développe de manière organique et mon travail photographique s’en ressent, note Laird Kay. Je découvre toujours des perspectives, des angles, des scénarios différents. Une fois je vois Hong Kong, la fois d’après c’est Hambourg ou bien New York. » Ses photos ont ému le public. L’une d’elles a remporté le prix de la meilleure image abstraite 2014 au Snap! de Toronto (une autre sera mise aux enchères en 2015.) Et son œuvre sera exposée en février à The Artist Project, la foire d’art contemporain torontoise. Lego City n’étant pas construite dans un studio photo, son éclairage a présenté des difficultés. Mais ça n’a pas été le pire. Tout se passait bien lors du premier shooting quand soudain, en replaçant un meuble, Laird Kay effleura une des tours, qui s’effondra, entraînant tout un quartier avec elle. « Cent cinquante immeubles sont tombés comme des dominos, se souvient-il. C’était horrible. Raymond est rentré cinq minutes après. J’en avais des sueurs froides. » Mais Raymond Girard ne s’est pas laissé démonter : « Il a dit que c’était comme l’incendie de Chicago. » Depuis, Lego City a été rebâtie et son code de construction amélioré : tout est dorénavant bien calé sur un support de la longueur du sous-sol. Sans une goutte de colle, bien entendu. Ce serait de la triche.
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W W W. C A P E Z I O S H O E S . C A
Now & Then / D’hier à aujourd’hui
GRAND DESIGN Toronto’s 142-year-old Beardmore Building is as bold and ambitious as the city itself. / Le Beardmore Building l’est tout autant que la métropole torontoise qui l’accueille depuis 142 ans.
BY / PAR GORDON BOWNESS
PHOTOS, LEFT / À GAUCHE : COURTESY OF / AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE ALLIED PROPERTIES REIT RIGHT / À DROITE : HARRY CHOI
c. 1965
THE BEARDMORE BUILDING anchors a strip of Second Empire-
style warehouses in Toronto; their fanciful facades and mansard roofs epitomizing the optimism of a bygone era. The heritage property at 35-39 Front Street East was built in 1872 for fruit and wine importer Griffith and Company, and later acquired the name of long-standing tenant Beardmore and Company, tanners and leather merchants. The architect, David Roberts Jr., would later build the Gooderham Building, a.k.a. the Flat Iron, down the street. With the harbour filling in during the mid-19th century, city movers and shakers envisioned a new role for the St. Lawrence Market area, picturing mansions along the Esplanade and elegant shops on Front Street. The coming railheads nixed that dream, ensuring the district would continue in its industrial role for decades. Following neighbourhood renewal projects in the 1970s, the Beardmore underwent major renovations in 1986 and 1991. Allied Properties REIT acquired the building—now home to such tenants as ROI Capital, Totem Communications Group and Winners—in 2003 . Today, with elegant skyscrapers and condos popping up all around, the Beardmore and Front Street East are once again in sync with the area’s grand aspirations.
2014
L’ÉDIFICE BEARDMORE trône dans cet alignement de magasinsentrepôts style Second Empire; façades inventives et mansardes illustrant l’optimisme d’une époque révolue. Construit en 1872 pour l’importateur de fruits et de vins Griffith and Company, le bien patrimonial, situé au 35-39 de la rue Front Est, ne prendra que plus tard le nom de son locataire de longue date, Beardmore and Company, spécialisé dans la tannerie et le commerce du cuir. Son architecte, David Roberts Jr., signera également l’édifice Gooderham, alias le Flat Iron, dans la même rue. Le port étant bondé au milieu du 19e siècle, les gros bonnets de la ville envisagent un nouvel agencement autour du marché St. Lawrence, imaginant hôtels particuliers et boutiques chics le long de l’Esplanade et de la rue Front. L’arrivée du chemin de fer les coupe dans leur élan : finalement, le quartier restera industriel pour longtemps encore. Suite à la rénovation de l’arrondissement dans les années 70, le Beardmore se refait une beauté en 1986, puis en 1991. Acheté par Allied Properties REIT en 2003, il abrite aujourd’hui ROI Capital, Totem Communications Group et Winners. Entourés de gratte-ciels et de condos élégants, le bâtiment et la rue Front Est renouent enfin avec les grandes aspirations de l’époque.
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Rethink / Repensé
CLICKS & MORTAR BY / PAR JIM SHEDDEN ILLUSTRATION / ILLUSTRATION JASON LOGAN
to interact with strangers— will endure. So, too, will the bookstore in some form. The bookstore is dead. Long live the bookstore! /
IN 2008 , squeezed by rising
rents and discount retailers, Michael Seidenberg packed up his bookstore, Brazenhead Books, and moved it into a tiny apartment on Manhattan’s Upper East Side. As a commercial enterprise, Brazenhead had essentially failed. But that was never the point. Upon reopening the shop, Seidenberg told The New Yorker, “I had this idea of telling customers they couldn’t buy anything the first time they came.” Brazenhead is more than a bookseller, of course; it’s a bookstore. Commercially, this is not a very meaningful distinction. But culturally? The difference is chasmic. Amazon is a bookseller; it sells books (among thousands of other items). Brazenhead is a bookstore; it not only sells books, but also satisfies the abiding human desire to browse and to engage with a rich array of voices, ideas and rhythms. Hosting salons and poetry readings, and opening its doors to community and not just consumers, Brazenhead embodies the spirit of the bookstore as culture and not merely commerce. So it is for the Book Man, a pair of independent bookstores in B.C. that hosts storytelling circles, concerts, readings, signings— even a television show. And for Type, in Toronto, which sells little that one can’t find online for cheaper. This phenomenon is not particular to books; contrarily,
the shops that line the city streets are at the heart of urban living. As e-commerce undercuts bricks and mortar, it’s worth noting that just as Amazon is not a bookstore, the internet is not a city. Online, we cannot walk down the street, opening ourselves up to experiences that we can’t plan and don’t control. Jane Jacobs once said: “[Cities] are not like suburbs, only denser. They differ from towns and suburbs in basic ways, and one of these is that cities are, by definition, full of strangers.” Aristotle called the city— the polis—the highest form of community, because he believed that public life was more virtuous than private life. This is the key to the vitality of the bookstore: It is public by definition, whereas internet experiences are fundamentally private. The bookstore may be more virtuous than the web, and it is certainly more pleasant. Still, how will it survive? What’s clear is that the human impulse that led us to build cities and bookstores— our desire to engage with culture, to build community,
EN 2008 , coincé entre augmentation des loyers et vendeurs à rabais, Michael Seidenberg remballa sa librairie et l’installa dans un minuscule appartement de l’Upper East Side à Manhattan. En tant que commerce, Brazenhead Books avait échoué. Mais là n’a jamais été le but. Après la réouverture, le libraire déclara au New Yorker : «J’ai eu l’idée de demander aux clients de ne rien acheter lors de leur première venue. » Brazenhead Books est plus qu’un vendeur de livres; c’est une librairie. Commercialement parlant, la différence est négligeable. Culturellement ? Elle est abyssale. Amazon est un vendeur de livres; il vend des livres (parmi des milliers d’autres choses). Brazenhead Books est une librairie; elle vend des livres, mais elle satisfait aussi le désir ancestral de l’Homme à feuilleter et à se confronter à de multiples opinions, idées et tons. Débats, lectures de poésie et ouverture sur la collectivité au-delà des simples consommateurs, Brazenhead Books s’inscrit plus dans la culture qu’au registre du commerce. Il en va ainsi pour The Book Man, un duo de librairies indépendantes en Colombie-Britannique : cercles de conteurs, concerts, lectures, dédicaces et même une émission de télé. Et pour Type à Toronto, qui vend le peu
qu’on ne peut trouver en ligne pour moins cher. Le phénomène n’est pas spécifique aux livres; au contraire, les boutiques qui ont pignon sur rue sont au cœur de la vie urbaine, de la cité. Alors que le cybercommerce les malmène, il est bon de noter que, tout comme Amazon n’est pas une librairie, Internet n’est pas une cité. En ligne, impossible de se promener sur un trottoir, prêt à vivre des expériences non programmées. Et de rappeler les propos de Jane Jacobs : « [Les cités] ne sont pas des banlieues, en plus dense. Elles différent fondamentalement des villes et des banlieues, l’un de ces fondements étant que la cité est, par définition, remplie d’inconnus. » Aristote disait de la cité (polis en grec) qu’elle était la forme de communauté la plus élevée, accordant plus de vertu à la vie publique qu’à la vie privée. Une librairie est, par définition, publique tandis qu’une navigation sur Internet est fondamentalement privée. Même si une librairie, selon Aristote, est plus vertueuse que le web – et certainement plus plaisante – , quelle est sa chance de survie ? Ce qui est sûr, c’est que l’instinct qui nous a conduit à bâtir des cités et des librairies – notre soif de culture, de rassemblement communautaire et d’interaction avec l’inconnu – perdurera. La librairie aussi, sous une forme ou une autre. La librairie est morte, vive la librairie ! BLOCK / 49
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THE CHALLENGE Every issue we ask a different artist: What would you do with your very own urban infill? / LE DÉFI Dans chaque numéro, nous demandons à un artiste ce qu’il ferait de sa propre dent creuse. ILLUSTRATION / ILLUSTRATION GRACIA LAM
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THE VA LUE OF SOCIA L IMPACT CREATED BY EVERY DOLLAR WE SPEND.
We’re a social enterprise and non-profit that employs people with developmental disabilities to deliver packages using only public transit and their own two feet. More than 450 businesses and individuals use our couriers for their deliveries in the Greater Toronto Area. Why? Because we don’t just move parcels; we bring together members of the community to make a big social impact. “Social Return on Investment Report,” The Social Economy Centre at the University of Toronto, 2014
Christine Vickers, by Christopher Wahl. November 10, Toronto. / Christine Vickers, par Christopher Wahl. 10 novembre, Toronto.