PROGRESSISTE?

En voilà, selon moi, une question intéressante! N’étant pas théologienne, je ne me permettrai pas d’y répondre, mais vous laisse volontiers méditer la chose ou en parler avec votre curé. Qui se dit progressiste, dans l’Eglise ou en politique, l’est toujours par rapport à une tradition qui, sans être totalement reniée, se trouve propulsée et revisitée. Le Christ, s’appuyant sur la Loi de l’Ancien Testament, est venu habiter celle-ci, la vivifiant, l’incorporant et lui donnant la plénitude du sens. C’est dans l’Amour qu’Il est allé plus loin. La progression peut donc être perçue comme une forme de complémentarité et, parfois, d’aboutissement. Peut-on alors être tout à la fois conservateur et progressiste? Je vous renvoie la question: serions-nous façonnés d’une seule pièce?

Les papes ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Qui est de droite, qui de gauche ou du centre… On a dit de Joseph Ratzinger, élu pape en 2005 sous le nom de Benoît XVI – et qui a rejoint la Maison du Père le 31 décembre 2022 –qu’il était conservateur, mais audacieux; tourné vers le passé, mais ouvert. Des mots, des mots seulement, glanés ici et là dans la presse. Des antagonismes? Les qualificatifs sont faciles, mais les éléments constitutifs d’une pensée sont bien plus subtils. Si l’on croit résumer quelqu’un à un imparfait, un présent ou un futur, on oublie peutêtre que les prélats, tout comme nous, sont de tous les temps.