Actes des confĂŠrences
Actes des conférences 2012 Les conférences du salon La Terre est Notre Métier 2012 se déroulent sur 3 journées, du vendredi 12 octobre au dimanche 14 octobre 2012. Au total 20 conférences de 1h30 sont programmées sur ces trois journées. Elles sont organisées en partenariat avec les GAB bretons, les Civam de Bretagne, la CIRAB, et font intervenir des techniciens ou animateurs des GAB ou des Chambres d’agriculture, des producteurs, des chercheurs de l’INRA, etc. Ces conférences s’adressent aux agriculteurs bio et conventionnels, aux techniciens et animateurs du développement agricole durable, aux étudiants et élèves en formation, futurs ingénieurs agronomes, aux distributeurs et transformateurs et ainsi qu’aux élus. Les actes contenus dans ce document sont des résumés des présentations orales faites lors des conférences du Salon La Terre est Notre Métier 2012. Quelques conférences ayant lieu sous la forme d’une table ronde ou de témoignages ne sont pas présentées dans ce document. Ce document est publié avant les conférences afin de pouvoir les diffuser directement sur le salon. Il est donc possible que les présentations orales diffèrent légèrement en fonction des orientations qu’apportera le public. Ces actes sont également disponibles sur le site Internet du salon: www.salonbio.fr/
TABLE DES MATIERES 1 Sélection massale ou sélection participative en élevage
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2 Les polluants chimiques et les OGM dans l’alimentation: les effets sur la santé et la détoxification 3 L’agroforesterie: interets et faisabilité pour les éleveurs
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4 Transmettre sa ferme et permettre une installation, c’est possible!
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5 Quels besoins en variétés et semences biologiques pour les agriculteurs bio?
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6 Les races locales: goutez la diversité!
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7 Agriculture bio et semences paysannes
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8 Restauration collective bio et locale: les enjeux nutrition et santé.
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9 Une première: inscription de deux variétés de blé tendre AB au catalogue!
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10 Fin des quotats laitiers en 2015, comment les éleveurs laitiers bio s’y préparent?
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11 L’autonomie en protéines dans les élevages monogastriques bretons
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12 Autonomie alimentaire en élevage herbivore bio
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13 Créer, développer une activité en milieu rural autour de l’accueil
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14 Programme de recherche participative PaysBlé : optimiser l’utilisation de blés de pays aux niveaux agronomique et boulanger
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15 Quels modes d’organisation collectifs pour gérer la biodiversité paysanne ?
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16 Le rôle des femmes dans les changements d’orientation en agriculture, motivées par les questions de santé et d’environnement
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Sélection massale ou sélection participative en élevage
Intervenant: Pierre Froment, membre du GIE Zone Verte Vétérinaire homéopathe Auteur du livre "Eleveur, dis moi qui tu es, je te dirai comment souffrent tes bêtes." Résumé: INTRODUCTION L’hiver dernier, lors d’ une visite d’élevage chez un éleveur Limousin, je me suis fait le témoin de sa propre méthode de sélection. Lors d’une présentation à la vente le taureau doit pouvoir être touché de la tête jusqu’aux fesses à défaut d’être vendu. SCIENCE ET ECONOMIE FONT BON MENAGE Dans l’ère moderne on attribue à BAKEWELL (Angleterre), les premiers travaux sur les livres généalogiques ( ovins et bovins). Cette démarche sur les livres généalogiques est connue en France à partir de la troisième république, tout ceci afin d’accompagner l’organisation du régime politique sur une base terrienne et rurale. A l’orée de l’après guerre la France fait voter la mise en place de la loi sur l’ELEVAGE. Cette loi introduit l’idée que l’amélioration génétique doit être conçue comme une action collective soutenue par les pouvoirs publics. Elle s’appuie sur la génétique quantitative. Les tests réalisés en ferme ou en organismes de sélection et les modélisations démontreront la rentabilité en terme de rendement de ces choix. MAIS OU EST DONC PASSE CE SI VASTE RESERVOIR GENETIQUE, TEMOIN DE DIVERSITE ET RICHESSE Il n’a pas fallu très longtemps (30 à 40 ans) pour que des éleveurs constatent et énoncent quelques anomalies de taille à ce si beau programme : défaut de résistance face à des maladies, portage de gène ou maladies spécifiques, perte de la fécondité au travers d’une perte en diversité génétique, gain en productivité coûteux en intrants ou en aliments. LA SELECTION MASSALE EN FERME OU EN RESEAU ; Un réseau d’éleveurs ovins lait (brebis de race Lacaune) ne souhaitant pas dépendre lors de leur achat de béliers des centres de sélection existant ont souhaité nous confier une réflexion sur la sélection en ferme. Ils avaient constaté une érosion des facteurs de résistance par rapport aux maladies d’une manière générale. Le travail élaboré en groupe a débouché à identifier un certain nombre de critères suivants : • Qualité maternelle et élevage d’un ou deux petits. • Absence de nodules, abcès ou traces d’ancienne mammite. • Aptitude à la marche en montagne ou au pâturage.
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Aptitude à la valorisation d’une ration toute herbe ou fourrage d’hiver( ou seuil minimal de concentrés) « Madame je n’entends jamais parler de toi » ou ne figure pas dans le cahier d’élevage. Aptitude fromagère. Facilité d’accouchement.
Chaque critère peut être évalué sur une échelle de valeur de 0 à 5 ou de 0 à 10 ; les éleveurs du même groupe de travail devront évaluer les mêmes critères selon la même échelle de valeur. L’expérience montrera qu’il est très difficile de faire évoluer un système incorporant plus de cinq critères. Une note synthétique pourra être attribuée. La conférence montrera aussi différentes pistes de travail pour les bovins laitiers ou à viande.
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2 Les polluants chimiques et les OGM dans l'alimentation: les effets sur la santé et la détoxification Intervenant: Gilles-Eric SERALINI Professeur des Universités à Caen en biologie moléculaire, chercheur sur les effets des pesticides, de différents polluants, et des OGM sur la santé. Il a dirigé de 1991 à 2011 plus d'une douzaine de thèses expérimentales notamment sur hormones sexuelles et cancers. Il a publié plus de 150 communications internationales en revues à comité de lecture et colloques, sans compter les revues nationales. Président du Conseil Scientifique du CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le Génie Génétique), expert pendant 9 ans pour le gouvernement français dans l’évaluation des risques des OGM, pour l’Union Européenne et différents pays, il a publié en 2007 l’étude la plus détaillée sur les signes de toxicité d’un OGM commercialisé (MON863) et en 2009 sur 3 OGM. En 2011, sa revue sur les signes de toxicité de 19 OGM agricoles est une des plus consultées au monde. Il travaille sur les effets du Roundup, herbicide majeur dans le monde utilisé aussi avec les OGM, ce qui lui vaut plusieurs invitations internationales. Il a été membre de la Commission Borloo-Lepage pour concrétiser un certain nombre de décisions prises au Grenelle de l’Environnement et réévaluer les biotechnologies au sein de l’Union Européenne (2007-2008). Il a expertisé l’aubergine OGM en Inde (2009-2010) jouant un rôle sur la décision de moratoire de ce pays. Plus de 1000 chercheurs et médecins de 30 pays le soutiennent dans ses prises de positions (www.criigen.org et www.sciencescitoyennes.org) Co-directeur du Pôle Risques de l’Université de Caen (MRSH-CNRS). Chevalier de l’Ordre National du Mérite pour l’ensemble de sa carrière en biologie, par le Ministère de l’Écologie (2008). Il a été chercheur invité durant quatre années en biologie moléculaire au Canada (University of Western Ontario et Université Laval) de 1987 à 1991. Auteur de plusieurs livres notamment sur les OGM et la biodiversité, les effets des polluants (chez Flammarion), il a été expert pour l’Union Européenne dans le différend avec les Etats Unis et le Canada sur le moratoire OGM (2003), pour l’Inde et le Canada, entre autres. Cité dans deux livres scolaires. Aujourd’hui en librairie de Gilles-Eric Séralini : Génétiquement Incorrect (Flammarion, 2003 et Coll. Champs - poche, 2005), Ces OGM qui changent le monde (Coll. Champs, Ed. Flammarion, réédition revue et amplifiée, 2010), Après-nous le déluge ? (Ed. Flammarion/Fayard, 2006), Nous pouvons nous dépolluer (Editions Josette Lyon, 2009). Paru en 2012 Tous Cobayes ! (Flammarion). Résumé: Pour la toute première fois dans l'histoire de l'univers connu, une espèce, la nôtre, s'arroge la mainmise sur l'évolution pour muter à une vitesse industrielle jamais atteinte auparavant le patrimoine héréditaire des êtres vivants. Il s'agit de la création des OGM. 1994: plus de dix années d'expérimentation en Europe et aux États-Unis pour transformer la génétique des plantes en plein champ s'étaient déjà déroulées dans la confidentialité et l'indifférence du public. La France est devenue le premier laboratoire d'investigations des cultures expérimentales d'OGM en plein champ, sur plus de trois mille sites. Des autorisations commerciales commencent à
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être obtenues par des industries pharmaceutiques et chimiques, mais qui n'ont pas encore vraiment intégré des activités semencières, c'est-à-dire la marchandisation sous brevets des plantes génétiquement modifiées à destination du bétail et des humains. Ces plantes sont en effet brevetées et breveter la base de l'alimentation dans le monde est un grand objectif des multinationales de l'agro-pharmacie. Et cela est possible car les cultures intensives, dont on a couvert les sols agricoles de tous les continents cultivables, sont à 60% (pour l'énergie alimentaire mondiale) composées de quatre végétaux seulement : blé, riz, et soja et maïs, ces deux derniers pour l'essentiel déjà OGM aux Amériques. Ces immenses monocultures appelant par leur nature engrais et pesticides servent essentiellement à nourrir vaches, porcs et poulets des pays riches, pas les enfants des pays pauvres, tout comme les OGM. Mais les OGM ont un secret qui réside dans le fait que ce sont pour l'industrie des plantes suffisamment différentes des autres pour être brevetées, mais pas pour être étiquetées. LE COMMERCE DES GÈNES POUR DES PLANTES À PESTICIDES Les OGM ont été présentés à l'origine comme étant des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM) permettant, entre autres vertus, de réduire l'utilisation des pesticides (qui comprennent notamment herbicides et insecticides), or 99,9% des OGM cultivés sont conçus pour supporter les traitements pesticides, ou les produire eux-mêmes. Bien sûr, il va y avoir des résidus de pesticides de plus en plus élevés dans ces plantes ; d'ailleurs l'administration américaine demande que l'on augmente les seuils de résidus autorisés de Roundup dans celles-ci. Parmi ces plantes alimentaires OGM, 80% environ tolèrent le Roundup, l'herbicide majeur du monde. Avec mon équipe, nous travaillons en recherche avec des doses qui sont 800 fois à 1000 fois moins fortes que les résidus retrouvés dans les plantes et un million de fois moins que celles auxquelles sont exposés les agriculteurs, sur des cellules d'embryon humain, de placenta humain, de cordon ombilical, de foie... Nous constatons, à ces doses infinitésimales, le suicide de ces cellules, ou la mort par nécrose de ces cellules d'embryon. Ces OGM sont donc de deux grandes catégories réglementées par la loi : ceux qui sont conçus pour rester en laboratoire et qui servent à connaître le rôle des gènes et leur structure, voire à produire médicaments ou enzymes, et ceux qui sont destinés à sortir du laboratoire. Et alors là, dans l'environnement, on trouve presque uniquement des plantes : du soja et du maïs, et un peu de coton et de colza, et donc ces plantes sont toutes, à 99,99%, faites pour contenir des pesticides, que je nomme donc des plantes à pesticides, soit en les absorbant comme le soja Roundup Ready que nous venons d'évoquer, soit en les fabricant elles-mêmes comme les maïs Bt. Encore aujourd'hui, 98% des OGM alimentaires sont produits sur le continent américain. LES PESTICIDES ABSORBÉS OU PRODUITS PAR LES OGM ET LA SANTÉ Les pesticides, c'est-à-dire herbicides, fongicides, insecticides, ont été développés comme poisons pour différents niveaux de l'écosystème, ceci afin de favoriser la rapidité et la simplicité des cultures intensives après la seconde guerre mondiale. Comme tout principe chimique efficace, ils ont des effets secondaires. Ils sont souvent comme du sable collant dans nos organes, empêchant de bonnes communications cellulaires essentielles entre autres pour le système nerveux et hormonal. Ils sont devenus des polluants persistants de notre environnement et de nos chairs. On en trouve par exemple dans le sang de tous les députés européens ou des bébés où on veut bien les mesurer. Pourquoi en rajouter avec les OGM alors que l'on voulait laisser croire le contraire ? Le rapport entre OGM dans les cultures commerciales et pesticides est donc de un pour un, extrêmement révélateur et grave. Nous l'abordons par cinq voies différentes, dont deux sont en projet, et trois
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bien réalisées déjà dans mon laboratoire et au CRIIGEN. 1 (1) Revoir les tests de toxicité des industriels, qui ne durent hélas pas plus de trois mois avec des mammifères. (2) Étudier la toxicité à d'infimes dilutions du Roundup qui entre dans les OGM, sur des cellules humaines. (3) Étudier la toxicité des insecticides Bt des OGM sur des cellules humaines. (4) Faire manger des OGM à des animaux bien suivis au laboratoire. (5) Contribuer à développer des méthodes de détoxification. L'histoire est en train de s'écrire, nous y contribuons avec nos petites mains, et nos modestes moyens de chercheurs indépendants. Transparence, expertise contradictoire et à long terme sont les maîtres-mots. Les ministres de l'Union Européenne et la communauté scientifique internationale sont au courant. Les intérêts économiques fabuleux sont en jeu, mais la recherche est un outil puissant, flambeau des connaissances actuelles, et nous n'avons pas dit nos dernières phrases.
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Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique: www.criigen.org
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L'agroforesterie: interets et faisabilité pour les éleveurs
Intervenant: Jean-Charles Vicet De formation agricole (B.T.S.A analyse et conduite des systèmes d’exploitations) et forestière (B.T.A gestion et conduite des chantiers forestiers), je suis conseiller bocage et paysage à la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. J’accompagne les agriculteurs, particuliers et collectivités sur leurs projets liés à l’arbre champêtre depuis 2001. Notre équipe a contribuée à la plantation de 1 000 km de haies bocagères et 100 ha de boisement environ ces dix dernières années. De part ma double formation, l’agroforesterie m’est rapidement apparue comme une technique prometteuse. Le premier projet agroforestier en Loire atlantique, fut implanté en 2006. Depuis, environ 50 ha sont implantés chaque année. Vice président de l’Association Française Arbres et Haies Champêtre (AFAHC) depuis 2007, je participe au lobbying de l’AFAHC pour la prise compte de l’arbre champêtre dans les politiques agricoles nationales et européennes. Les propositions de l’AFAHC œuvrent pour une reconnaissance et une considération de l’arbre champêtre dans la nouvelle PAC. Résumé: L’agroforesterie c’est la combinaison intra parcellaire de l’arbre champêtre et de la production agricole. Faire cohabiter plusieurs productions sur un même espace peu paraître complexe. On a longtemps expliqué dans les écoles forestières et agricoles que « l’arbre, se trouve dans les forêts et l’agriculture dans les champs ». Pré-verger en Normandie et Franche Comté, noyeraie du Dauphiné ou oliveraie en région PACA démontrent que cette cohabitation est possible, quelques fois incontournable (système agro-silvopastoral de la Dehesa en Espagne et Portugal). Afin de s’adapter aux méthodes culturales, à la mécanisation et à l’impact de la présence d’arbres sur les rendements agricoles, de nouveaux systèmes agroforestiers ont vu le jour. Ces nouveaux systèmes adoptent une agroforesterie dite « stable », ou les rendements seront affectés au maximum de 20 % de perte de rendement, le jour de la récolte des arbres. D’abord expérimentaux avec les travaux de l’INRA en France, ces essais ont rapidement étés adoptés par de nombreux agriculteurs sur l’ensemble du territoire Français. Bovins lait ou viande, ovins, caprins, maraichage, grandes cultures, parcours à volaille ou viticulture, de nombreux projets et réalisations fleurissent dans tous types d’exploitations. Chaque production élabore ses astuces, ses techniques au fil des rencontres entre agriculteurs et conseillers lors d’animations de terrain ou de rencontres. La preuve étant qu’entre agriculture et sylviculture, l’agroforesterie s’adapte à tous les systèmes d’exploitation. Cette technique est un placement financier, les arbres, même à faible densité, apportent un revenu direct lors de leur exploitation. Il est possible de comparer les assolements et les associations ligneuses et d’envisager un rendement moyen selon son potentiel agronomique et son choix d’essence. Il est, en revanche, difficile de quantifier financièrement les avantages agro-
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environnementaux liés aux lignes d’arbres intra parcellaire. En effet, trop de facteurs entrent en compte et trop peu de recherches ont été menées à ce jour sur le sujet. Les arbres champêtres participent à la conservation des sols part leur système racinaire, celui-ci améliorant l’infiltration de l’eau et protégeant les eaux souterraines, nappes de captages d’intrants agricoles ayant échappé à l’horizon des cultures ou de l’herbe. Le maillage racinaire agroforestier se déploie en dessous de l’horizon prospecté par l’activité agricole, grâce à l’entretien du sol, labouré ou non, mais décompacté au plus près des arbres afin de les obliger à développer leurs racines en profondeur. En diversifiant le milieu, par leur présence et par la bande non cultivée au pied des arbres, la lutte intégrée est accentuée, elle induit ainsi un effet tampon sur la population de ravageurs. Il est important de bien réfléchir à son projet pour faire cohabiter, activités agricoles et arbres champêtres. C’est pourquoi, le travail du sol, la densité, le choix des essences, l’orientation et la valorisation des bois sont primordiaux et doivent être réfléchis pour bâtir et s’approprier son projet agroforestier. Chaque parcelle agroforestière est un système agroforestier spécifique. La technique du « copier-coller » ne fonctionne pas, seules de grandes règles de principes aident à orienter ses choix. Aussi, c’est le projet que l’on adapte au système d’exploitation et pas l’inverse. Enfin, le plus grand puits de carbone européen, ce sont les parcelles cultivables pouvant être converties en système agroforestier (1,9 million d’hectares, soit 40 % des terres arables). La reconversion de ces surfaces permettrait de stocker 13,9 Mt eq CO2/an d’ici 2050. Cette séquestration baisserait de 5 % nos objectifs d’émissions nationales (HAMON, DUPRAZ, LIAGRE 2009). Pour conclure, la PAC a négligé l’arbre champêtre dans ses précédentes règlementations, ce qui a conduit à l’arrachage de milliard d’arbres dans toute l’Europe. Aujourd’hui, on peut activer ses DPU jusqu’à une densité de 200 arbres à l’hectare. Des propositions émanant de l’A.F.A.H.C (Association Française Arbres et Haies Champêtres) et de l’E.U.R.A.F (European Agroforesteries Fédération) visent à réclamer à la future PAC que l’ensemble de la parcelle agricole puisse activer des DPU sans plafond de densité d’arbres dans le premier pilier. Dans le second pilier que des aides à l’implantation et à l’entretien de l’arbre champêtre soient disponibles afin de favoriser son expansion. L’AFAHC demande également que les espaces de production et de biodiversité ne soient plus séparés et que l’on puisse davantage concentrer la biodiversité à un seul endroit de l’exploitation. L’idée est de transformer les SET en indice habitat ou SPA (Surface Propice aux Auxiliaires) et que le rapport SAU/indice habitat soit travaillé sur chaque exploitation de manière constructive et avec des objectifs atteignables et partagés avec les agriculteurs.
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Transmettre sa ferme et permettre une installation, c'est possible!
Intervenants: Jean-Michel BOIRON, éleveur de moutons en phase de transmission, à Thourie (35) Fabien TIGEOT,éleveur de vaches allaitantes à Bohal (56) Résumé: PAROLES ET DE PAYSANS, DE PAYSANS À VENIR ET DE TRANSMETTEURS À VENIR… Le renouvellement des générations en agriculture est un enjeu prioritaire depuis des années, pourtant le taux de remplacement et de 60% (nouvelles inscriptions/radiations MSA). Dans le contexte ou les transmissions hors cadre familial sont de plus en plus fréquentes et ou la pression foncière autour du modèle de l’agrandissement est forte, les cédants doivent prendre en main leur projet pour permettre une installation réussie. La transmission est une question de volonté, et d’anticipation. « Je me suis préparé à céder l’exploitation, j’ai toujours eu l’objectif de transmettre, c’est la décision du cédant qui favorise ou pas la transmission de l’exploitation. » « J’ai considéré que c’était important de m’organiser pour transmettre » « Attention à la place du cédant après la transmission. C’est bien qu’il soit présent, mais laisse le jeune libre de faire son projet… » « L’essentiel, c’est que j’aurai une ferme qui va continuer, qui ne va pas partir en friche avec seulement une maison d’habitation » La transmission est une question de relation humaine, et doit être basée sur la confiance. Elle nécessite du temps. « Le réseau à permis de faire beaucoup de choses en peu de temps » « La difficulté, c’est qu’on nous demande d’aller très vite alors qu’on a besoin de temps. Il faut rassurer le transmetteur, et financièrement c’est toujours difficile face aux voisins généreux… Les cédants ont du mal a accepter qu’un tiers s’installe sur l’exploitation ». « S’y prendre au moins 5 ans à l’avance, c’est un cheminement… » « On est plus motivé par son travail quand on a des projets. » Questionner la transmissibilité de sa ferme… « C’est fou le nombre de mecs qui vivent très bien sur leurs fermes et qui considèrent qu’elle n’est pas viable… » « Je n’ai même pas étudié financièrement si ca aurait été plus intéressant de diviser la ferme, je n’ai pas voulu explorer cette voie là… On a exercé notre métier dans un cadre de protection des marchés, c’est complètement immoral de voir des paysans qui ont bénéficié de tous ces avantages spéculer au maximum et mettre des boulets aux jeunes qui s’installent… On peut avoir une vision plus haute que ça ! » « Je vois des gens qui ont construit des super maisons en vendant leur quota et leurs fermes constituées d’aides publiques … » « Même nos fermes pas énormes, elles ont du capital… ». « On en peux pas savoir si à l’avenir, le modèle de la petite ferme économe et autonome résistera mieux ou moins bien à la conjoncture que les grosses fermes « industrielles » et fortement dépendantes… » … et ouvrir le champ des projets possibles ! « On aurait jamais eu l’idée qu’on pourrait installer un jeune… »
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« Mettre sur nos exploitations des gens qui veulent créer quelque chose de différent, ça je n’y aurais pas pensé… » « Ce qui va se réaliser ce n’est ni ce que l’un ni l’autre n’avait prévu. » « C’est celui qui s’installe qui va définir l’orientation de l’exploitation. Je souhaite favoriser le projet que le jeune souhaite mettre en place, mais sur la philosophie, on est d’accord sur l’essentiel » « On parle aussi de la notion d’acteur rural, ca donne un sacré espoir pour l’avenir des fermes, c’est une autre façon de regarder l’agriculture, de penser les choses autrement. » « Il existe de nouveaux modes d’accès au foncier : portage foncier, Terres de liens, GFA, rachat du foncier par le cédant… » INTERVENTION DE JEAN-MICHEL BOIRON Depuis quelques années, Jean Michel, réfléchissait à la transmission de son exploitation, une ferme de production ovin viande, dans le sud Ille-et-Vilaine, avec la particularité de la commercialisation en vente directe, notamment via les magasins Brin d’herbe. La transmission a tout d’abord été une rencontre, avec un jeune, Pierre, avec qui le courant est tout de suite passé, et qui se trouvait sur les mêmes principes de fonctionnement. Ils se sont tout d’abord rencontrés pour parler transmission, puis, au fur et à mesure des échanges pour construire le projet ensemble, l’idée de créer une nouvelle activité de poules pondeuses a émergé et s’est imposée. Au départ, ce n’était le projet ni de l’un ni de l’autre, mais cela correspondait finalement aux attentes de chacun. D’un projet de transmission, nous sommes donc passés à un projet d’association, qui est aujourd’hui lancé depuis un peu moins d’un an. Aujourd’hui, la question de la transmission se pose donc à nouveau pour Jean-Michel, mais cette fois ci dans un contexte totalement différent, une association avec Pierre étant envisagée. Les points clefs de ce projet ? Tout d’abord une rencontre et une vision des choses commune entre le repreneur et le cédant, une ouverture d’esprit et une capacité à voir les choses différemment. Par ailleurs la structure de l’exploitation, notamment l’atelier vente directe participe à la bonne transmissibilité de la ferme. Elle participe en effet d’une bonne rentabilité du capital. A noter, Jean Michel va rester dans sa maison, qui se situe sur le siège d’exploitation après sa retraite. INTERVENTION DE FABIEN TIGEOT, PRODUCTEUR BIO EN VACHES ALLAITANTES À BOHAL (56) ET DE SON CÉDANT PHILIPPE DE MONTFORT Après un BTS Compta gestion, un BTS ACSE, une coopération en Nouvelle Calédonie dans le cadre du service militaire, Fabien passe un certificat de spécialisation en agriculture biologique. Il se met à rechercher une ferme activement après une expérience de coopération de 2.5 ans au Bénin. Il s’installe à Bohal en mai 2008 sur une ferme qui produit de la viande bovine en conventionnel. C’est en faisant du porte à porte pour trouver une ferme pour s’installer que Fabien rencontre Philippe en 2005. Après 2 tentatives d’installation infructueuses, Fabien reprend contact avec Philippe 2 années plus tard et fait un contrat de parrainage –installation de 6 mois. « Cela nous a permis de nous connaitre en travaillant ensemble. Comme c’est une transmission, ça ressemble presque à une ferme familiale
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avec un père qui transmettrait à son fils. Nous faisons les choses ensembles. Je ne suis pas tout seul dans les choix à faire et dans les décisions à prendre. On partage les risques mais aussi les réussites. ». La conversion de la ferme est effective depuis 2009 et aujourd’hui, Fabien gère seul l’exploitation depuis la retraite de Philippe en janvier 2012. L’anticipation et l’adaptation ont été 2 facteurs clés qui ont permis à Fabien de s’installer et sécuriser son système. « Au départ, je cherchais une ferme de 35 Ha groupés pour m’installer en individuel en production de vache laitière. J’ai finalement trouvé une ferme de 80 Ha en vache allaitante et en association ». La conversion en bio n’a débuté qu’en 2009, une année après mon installation. INFORMATIONS Contexte de la transmission en Bretagne Avec 1 million 777 milles hectares, la surfaces agricole utilisée bretonne représente en 2009 plus de 65% de la surface du territoire régional. Le territoire breton est donc encore majoritairement rural. Cependant de fortes évolutions apparaissent : La Bretagne comptait 37 658 exploitations agricoles en 2007 contre 92 545 en 1988. En moyenne, c'est plus de 2000 exploitations qui ont disparues chaque année en Bretagne entre 2000 et 2005. L’évolution du nombre de fermes et l’emploi agricole En Bretagne, en 2011 : • 7 470 exploitants agricoles ont plus de 55 ans (soit près de 20% des chefs d’exploitations) • Pour 1 006 nouvelles inscriptions MSA, 1 668 départs. • Parmi ces départs, 645 se sont fait avant 55 ans. • Sur 512 installations aidées : • 35 % des installations se font hors cadre familial • 100 installations en bio • 123 installations en vente directe et ou transformation • 92 projets en diversification • Au RDI en 2011, 1 candidat pour 4 cédants inscrits… Par ailleurs, les systèmes de productions agricoles intégrant de la transformation, des circuits courts, de l’accueil, les projets innovants, les systèmes herbagers économes et autonomes, nécessitent de manière générale moins d’actif et moins de surface par emploi créé. Ces systèmes de production permettent de faciliter la transmission des fermes, pour des exploitations qui pourraient être jugées non transmissibles en l’état. « De 2000 à 2005, la cessation d'activité d'un exploitant agricole a conduit 4 fois sur 5 à une dispersion de ses moyen de production. » Agreste Bretagne – Novembre 2007 ORGANISATEURS FDCIVAM 35 (Fédération Départementale des Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu Rural d'Ille-et-Vilaine) La FD CIVAM 35 (Fédération Départementale des Centres d’Initiative pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural d’Ille et Vilaine) est une association d’éducation populaire qui accompagne l’installation/transmission des exploitations agricoles et la mise en place d’activités innovantes et
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durables, insérées dans les territoires, créatrices d’emplois de qualité, respectueuses de l’environnement, de la santé et en phase avec la société. La FD CIVAM 35 est une fédération qui regroupe 6 structures sur le département : Accueil Paysan (Accueil à la ferme et en milieu rural), Agrobio 35 (Agriculture Biologique), ADAGE (Agriculture Durable), Brin d’Herbe (magasin de produits bio et durables), Culture Bio (association organisatrice du salon Ille et Bio à Guichen) et GIE Manger Bio 35 (approvisionnement de la restauration collective en produits biologiques). Ces différentes organisations se sont rassemblées pour travailler sur un projet fédérateur "Paysans à Venir" : l’accompagnement des porteurs de projet agricole et le développement d’activités en milieu rural, ainsi que l’accompagnement des paysans transmetteurs, afin de permettre le maintien d’un tissu agricole et rural dense et dynamique (maintien des sièges d’exploitation, des emplois et du nombre d’exploitants). Le projet "Paysans à Venir" a pour missions d'installer des agriculteurs sur des projets agricoles durables, économiquement viables, socialement responsables, respectueux de l'environnement et en lien avec leur territoire. Les projets accompagnés ont tous une orientation vers l'agriculture biologique, 90% seront labellisés AB. L'objectif est de maintenir des emplois de qualité en milieu rural, pour des campagnes vivantes. Contact : Frédéric Denéchère – 02 99 77 39 28 – frederic.denechere@civam-bretagne.org GAB 56 Depuis plus de 20 ans, la FRAB et les GAB bretons agissent pour le développement de l’agriculture biologique en Bretagne. Le GAB 56 ( Groupement des agriculteurs biologiques du Morbihan ) a pour vocation de fédérer les agriculteurs biologiques du département. C’est un organisme à caractère syndical et de développement de l’Agriculture Biologique qui fait partie du réseau FNAB, Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique. Le GAB 56 a pour vocation de : * Développer l'agriculture biologique pour protéger l'environnement, pour maintenir des campagnes vivantes et créatrices d'activités et d'emplois * Représenter et défendre les agriculteurs bios auprès des pouvoirs publics et des organisations professionnelles. * Être un réseau d'échanges pour tous les agriculteurs bios. Le GAB 56 a aussi pour vocation de participer à la structuration des marchés en développant les circuits courts et la restauration collective sur le département. Sur le volet installation-transmission, de nouvelles formes de reprises peut être en collectif sont à creuser pour que les projets d’installation concordent avec la taille des exploitations disponibles. D’après l’observatoire de la production bio de la FRAB (données 2010), se sont environ 15% des fermes bio qui vont être à reprendre dans les 5 ans, dont près de la moitié (42%) n’ont à ce jour pas de repreneurs connus. L’accompagnement des transmissions est donc essentiel pour que ces fermes bio trouvent un successeur en bio et restent en bio. Notre réseau y travaille activement, mais c’est également l’affaire de nous tous ! Contact : GAB 56 – Tél : 02.97.66.32.62 – mail : gab56@agrobio-bretagne.org
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5 Quels besoins en variétés et semences biologiques pour les agriculteurs bio? Intervenants : •
Cyriaque CROSNIER MANGEAT : fondateur d’Agrosemens
Ingénieur d’Etudes en Agronomie (INA P-G), Cyriaque CROSNIER MANGEAT est le fondateur d’AGROSEMENS (en août 2002) avec l’un de ses frères, Judicaël. La maison semencière familiale, militante et indépendante est spécialisée à 100 % dans les semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique. Avec un catalogue riche de plus de 550 variétés, AGROSEMENS produit et distribue deux gammes de grande qualité, l’une dédiée aux maraîchers professionnels (AGROSEMENS) et la seconde dédiée aux jardiniers amateurs (La Semence Bio).
•
Arnaud Daligaud : maraîcher biologique
Installé depuis 2007 et associé à sa compagne Céline, Arnaud Daligault produit une quinzaine de légumes sur 4 ha à Montreuil le Gast, commune située à 15 km au nord de Rennes. Avec 4400 m2 de tunnel, ils se sont concentrés sur les légumes fruits et feuilles et vendent 90 % de leur production en vente directe (panier et marché, magasin fermier) ou locale (Biocoop, restauration collective). •
Hervé de St Pierre : directeur d’Enza Zaden France
Hervé de Saint-Pierre est le Directeur de la société Enza Zaden France, filiale française du groupe familial indépendant ENZA ZADEN. Il participe au groupe d’experts « espèces potagères » en lien avec la Commission Nationale Semences du CNAB INAO. •
Charles Souillot : conseiller technique en maraîchage biologique
Charles Souillot est conseiller technique spécialisé en maraîchage bio depuis 6 ans, pour le Groupement des agriculteurs bio des côtes d’Armor (GAB 22). Il a en charge le suivi des maraîchers du département et la mise en place d’action réseau, notamment sur la thématique des semences.
•
Nicolas Sinoir : animateur responsable de la commission maraîchage de l’ITAB
A l’ITAB depuis 3 ans (antenne de Montpellier), Nicolas Sinoir coordonne et anime la commission maraîchage biologique de l’Institut depuis le premier trimestre 2012. Il a notamment abordé la question des attentes et besoins en semences des maraîchers biologiques via sa participation à deux projets, au niveau français (CASDAR semences biologiques, 2011) et européen (SOLIBAM, 20102014). Résumé: La question des semences et des variétés en Agriculture est une question centrale : sans ressources génétiques de qualité, les agriculteurs ne peuvent espérer une production qui réponde à leurs attentes, quelques soient les critères qu’ils utilisent pour en juger (rendement, résistance, diversité, qualité gustative,…). Les producteurs biologiques en particulier sont face à une complexité accrue,
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à de nombreux égards : par exemple, dans un souci de cohérence, les semences utilisées doivent être multipliées en AB. A l’inverse, cela ne signifie pas qu’elles ont été sélectionnées spécifiquement pour l’Agriculture Biologique : pour l’immense majorité, il s’agit de variétés conventionnelles transposées ainsi en AB, ce qui ne va pas sans poser parfois des problèmes, tant le mode de production peut différer. Il ne s’agit là que d’un exemple parmi beaucoup d’autres des sujets qui font débat au sein de la filière des semences pour l’AB, des maisons semencières aux utilisateurs finaux, les producteurs biologiques. Cette table ronde (animée par Nicolas Sinoir, responsable de la commission maraîchage de l’ITAB) fera justement intervenir différents acteurs de la filière semences, de l’obtention/ production de semences à la production, en passant par le conseil aux agriculteurs et les essais variétaux. Cyriaque Crosnier-Mangeat (Agrosemens), Arnaud Daligaud (maraîcher), Charles Souillot (GAB 22), et Hervé de St Pierre (Enza Zaden) tenteront d’apporter un éclairage et des éléments pour répondre à la question centrale de ce débat : « quels besoins en semences et variétés pour les agriculteurs bio bretons ? ». Sollicités en amont, ils ont d’ailleurs sélectionné leurs principales interrogations et réflexions autour de cette question ; elles ont été regroupées par thématiques, ce qui ne signifie pas que les points de vue évoqués sont partagés ! Leurs réflexions en amont : 1.
Attentes des producteurs • Choix des variétés pour une meilleure précocité et donc de meilleures ventes •
Nécessité de référencer les attentes des maraîchers bio, espèce par espèce
• Le « Guide Variétal Grand Ouest Légumes Bio » est un outil formidable de référencement des principales variétés bio disponibles. Comment est-il utilisé ? • Peut-on améliorer le transfert d’informations des besoins du terrain vers les programmes de recherche variétaux ?
1.
Types de variétés
•
Hybrides et variétés modernes : transgènes ou véritables atouts pour la bio ?
• Doit-on exclure certains types de variétés issues de techniques spécifiques dans la gamme des semences bio (CMS,…) ? •
Quelle place pour la réhabilitation puis la valorisation de variétés de pays ?
1.
Variétés biologiques : sélectionner des variétés adaptées
• Comment inciter les sélectionneurs et semenciers à travailler des variétés réellement adaptées à la bio, et non « converties » en bio ? • Mener une sélection participative pour répondre aux besoins en variétés adaptées (brocoli, melon, oignon, radis). Pour AGROSEMENS, les critères d’amélioration portent sur l’adaptation au créneau, le calibre, la tolérance aux maladies et ravageurs, la montaison. A ce titre citons le travail de l’association bretonne Kaol Kozh avec laquelle AGROSEMENS collaborera dès cet automne 2012.
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1.
Variétés biologiques : comment développer l’offre ?
• Comment expliquer les écarts entre l’offre affichée en semences biologiques, de plus en plus fournie (aujourd’hui tous les semenciers ont un catalogue bio fourni, et proposent de nouvelles variétés disponibles), et la réalité, c’est-à-dire les mauvaises surprises qui surviennent chaque année au moment des achats de graines ? Ces mauvaises surprises sont nombreuses : des variétés sont régulièrement non disponibles en bio pour l’année, également non disponibles en non-traité, quand il n’y a pas un arrêt définitif de la production bio de variétés utilisées depuis longtemps et qui apportaient pourtant pleine satisfaction.
•
Comment limiter l’augmentation des demandes de dérogation ?
Un engagement fort des maraîchers bio à utiliser de la semence bio est nécessaire pour démarrer des programmes de recherche pour des variétés biologiques. Pour certains, il est nécessaire d’œuvrer afin que l'usage de semences non biologiques et non traitées soit à court terme rendue très difficile. Pour AGROSEMENS, il faut à moyen et long termes, convaincre de l’intérêt des semences biologiques et créer un réseau d’agriculteurs multiplicateurs certifiés en AB compétents en région Bretagne. Selon ENZA ZADEN, la clarification des règles d’utilisation des semences bio pour les années à venir, ainsi qu’une harmonisation européenne, permettraient d’orienter les programmes de recherche, notamment à l’échelle de l’Europe.
•
Comment valoriser l’utilisation de semences biologiques dans la production de légumes bio ?
• Une diversité mondiale, des restrictions nationales, l’offre des semenciers peut-elle être étoffée facilement au vu des disponibilités parfois plus importantes pour certaines espèces dans d’autres pays ?
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Les races locales: goutez la diversité!
Intervenants: Adhérents de l'association de la Fédération des Races de Bretagne Résumé: Conservation génétique A la fin des années 75-80, les races domestiques locales ont failli disparaître par l’image d'un progrès agricole du moment. Selon les races, il ne restait parfois que quelques spécimens (vache Armoricaine, mouton Belle-île). Les races ont donc dû être reconstruites (inventaires, reconstitution de cheptels, stockage semences, création nouveaux élevages, ..) La première race à en bénéficier a été la vache Bretonne Pie Noir en 1976. Depuis, les unes après les autres, de jeunes éleveurs (professionnels et amateurs) vont s’y intéresser et créer de nouveaux élevages. Ces races avaient failli disparaître car elles n’étaient pas adaptées aux besoins de l’époque comme elles ne le sont pas plus aujourd’hui. Ainsi, la plupart de ces nouveaux éleveurs ont dû trouver un chemin de valorisation en circuits courts adaptés tels que les marchés, les restaurants, les paniers et les ventes à la ferme pour écouler leurs produits (lait, beurre, fromage, viande, laine, miel...). Projets économiques Les éleveurs n’ont évidemment pas attendu la fin de cette période de conservation génétique pour valoriser, notamment quand la survie de l’exploitation dépendait de la production de ces races. Les premiers professionnels ont donné l’exemple et proposé des solutions qui ont montré aujourd’hui leur viabilité et toute leur modernité. Depuis, les systèmes d’élevage et de production ont déjà été caractérisés dans quelques races : une collecte de références à poursuivre pour chacune des races bretonnes. La Fédération des Races de Bretagne Dans son rôle de fédérer les actions de promotion, de maintien du patrimoine génétique et de valorisation des animaux d'élevage de races bretonnes et de leurs produits, la fédération des Races de Bretagne, soutenue et encouragée par la Région Bretagne, met en œuvre toutes les actions pour encourager la promotion et le développement des cheptels de ces races, dans le cadre d'une production de qualité, respectueuse de l'environnement. La Fédération prend une importance toujours croissante, notamment pour ce qui concerne : 1. La promotion-communication (participation aux évènements, interventions en lycées agricoles, promotion des races, des systèmes d’élevage, des produits) 2. La professionnalisation (formation, parrainage, caractérisation des produits ..) Même si les races domestiques bretonnes ne sont pas très connues, elles participent au maintien de la biodiversité ainsi qu’à l’identité bretonne.
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Orientations La ligne directrice de la Fédération est donc d’améliorer cette vison aux yeux des partenaires (techniques et financiers) ainsi que du grand public afin que chacun puisse avoir accès aux produits originaux des races bretonnes. Les projets de formation et de caractérisation des produits vont permettre à la fois de renforcer la technicité des producteurs, mais également d’attirer de nouveaux éleveurs par la mise en évidence des différentes spécificités de chacune des races comme des atouts en leur faveur. Il est intéressant de constater qu'en 30 ans de sauvegarde du patrimoine génétique breton, la majorité des installations qui choisissent cette orientation fait également le pas vers une Agriculture Biologique ; un choix cohérent conjuguant la dignité des paysans avec le respect de sa clientèle de proximité. Pour mémoire La fédération des Races de Bretagne est une force qui regroupe en son sein une dizaine de syndicats/associations d'éleveurs représentant un millier d'adhérents. • • • • • •
4 races bovines : Armoricaine, Bretonne Pie Noir, Nantaise, Froment du Léon 3 races ovines : Belle-Ile, Landes de Bretagne, Ouessant originel 1 race porcine : Porc Blanc de l'Ouest 1 race caprine : Chèvre des Fossés 1 race aviaire : Coucou de Rennes 1 race insecte hyménoptère : Abeille noire d'Ouessant
Contact
racesdebretagne@gmail.com
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Agriculture bio et semences paysannes
Intervenant: Marc Dufumier Né le 26 janvier 1946 à Pacy sur Eure (France) Nationalité française Professeur d’agriculture comparée et développement agricole à AgroParisTech (Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement) Membre du conseil stratégique de l’agriculture et de l’agro-industrie durables (CSAAD) du Ministère de l’agriculture et de la pêche (MAP) Membre du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot SPÉCIALITÉS : Politiques et programmes de développement agricole durable en PVD Suivi-évaluation de projets de développement agricole et rural Analyse-diagnostic des systèmes agraires Réformes agraires Sécurité alimentaire EXPERIENCES PROFESSIONNELLES : 1977 à aujourd’hui : Enseignant-chercheur à l’Institut National Agronomique Paris-Grignon (INAPG, devenu depuis lors : AgroParisTech) De 1989 à 1996 : Président de l’Institut de Recherche et d’Application des Méthodes de Développement (IRAM) De 1997 à 1998 : Président du Comité de Coopération avec le Laos (CCL) Nombreuses missions d’expertise dans plusieurs pays en voie de développement : Mexique, Guatemala, Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Haïti, République dominicaine, Dominique, Sainte Lucie, Grenade, Venezuela, Équateur, Pérou, Chili, Brésil, Argentine, Algérie, Mauritanie, Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso, Côte d’ivoire, Cameroun, Burundi, Congo, Namibie, Afrique du Sud, Madagascar, Mongolie, Cambodge, Laos, Vietnam, Thaïlande, Indonésie, Philippines, etc. DERNIERS OUVRAGES : Les projets de développement agricole. Manuel d’expertise. Karthala. Paris ; 1996. Agricultures africaines et marché mondial. Notes ; Fondation Gabriel Péri. Paris ; novembre 2007 Agricultures et paysanneries des Tiers mondes. Editions Karthala. Paris, septembre 2004. 594 pages. Un agronome dans son siècle : Actualités de René Dumont. Editions Karthala Paris 2002.
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Résumé: On ne peut guère nier les progrès dont l’agriculture vivrière a fait l’objet, au cours des dernières décennies, dans certains «pays du sud ». L’époque n’est plus celle où les populations indiennes, en proie à de sévères disettes, ne parvenaient même pas à importer les céréales dont elles avaient besoin, faute d’équipements portuaires suffisants. Le fait est que les disponibilités alimentaires ont augmenté à une vitesse bien supérieure à celle de l’accroissement démographique, dans de nombreuses régions du «tiers Monde ». L’emploi de variétés à haut potentiel de rendement, le recours à l’irrigation et l’utilisation intensive d’engrais chimiques et de produits phytosanitaires, sont à l’origine de ces succès, du moins dans les régions où les conditions agro-écologiques et socio-économiques étaient les plus favorables : Pendjab indien et pakistanais, plaines alluvionnaires du sud-est asiatique, périmètres irrigués du nord est mexicain, etc. Mais force nous est de reconnaître aujourd’hui les limites de ce que l’on a trop vite qualifié de «révolution verte ». Depuis déjà quelques années, les rendements céréaliers n’augmentent plus dans les mêmes proportions et tendent même parfois à baisser, lorsque, du fait des pratiques agricoles employées, sont apparues de graves déséquilibres écologiques : prolifération d’insectes prédateurs résistants aux pesticides, multiplication d’herbes adventices dont les cycles de développement sont apparentés à ceux des plantes trop fréquemment cultivées (sans véritable rotation), épuisement des sols en certains oligo-éléments, salinisation des terrains mal irrigués et insuffisamment drainés, etc. A quoi s’ajoutent la pollution fréquente des eaux de surface et souterraines, liée à l’utilisation répétée de produits chimiques, la propagation involontaire de maladies ou de parasites véhiculés par les eaux d’irrigation (bilharziose, paludisme, etc.), l’exposition accrue des sols à l’érosion pluviale ou éolienne, etc. Il ne faut pas non plus oublier qu’une majorité des paysans du Tiers Monde n’a encore en rien bénéficié des résultats de la recherche agronomique. Les agronomes ont en effet concentré surtout leurs efforts sur la sélection génétique et la création d’un nombre limité de variétés de riz, blé et maïs et soja, à haut potentiel de rendement à l’unité de surface. Les autres espèces végétales, telles que les millets, le sorgho, le sarrasin, le bananier plantain, les haricots et de nombreuses légumineuses, ont beaucoup moins retenu l’attention des chercheurs. De même en a-t-il été pour de nombreuses espèces animales (oies, pintades, cochons d’Inde, etc.). Certaines cultures ont même été quasiment oubliées, telles que le tef, l’éleusine, et le pois d’Angole, originaires d’Afrique, la quinua et les lupins des hauts plateaux andins, et de très nombreuses plantes cultivées pour leurs racines et tubercules dans les zones intertropicales humides. Les paysanneries dont les écosystèmes ne se prêtaient pas à la mise en culture des quelques espèces et variétés sélectionnées en stations expérimentales, dans des conditions parfaitement maîtrisées, n’ont donc guère pu mettre à profit les résultats d’une recherche agronomique dont les critères de sélection restaient en fait très éloignées de leurs préoccupations. Les variétés sélectionnées pouvaient-elles donc être qualifiées d’«améliorées» ? Améliorées pour qui ? Le critère du potentiel de rendement à l’unité de surface serait-il toujours conforme aux intérêts des paysans du Tiers Monde ? En quoi «améliorer» un rendement reviendrait-il toujours à l’accroître, à n’importe quel coût en travail et en produits chimiques ? Le problème des paysans les plus pauvres n’est-il pas d’abord de pouvoir diminuer les coûts de production, de ne pas trop dépendre des commerçants usuriers et d’éviter les risques de très mauvaises récoltes, quitte à ne
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jamais viser la maximisation des rendements ? Certes, des efforts ont été réalisés (tardivement) pour mettre au point des variétés tolérantes ou résistantes à certaines maladies et parasites, et donc moins exigeantes en produits phytosanitaires. Mais le matériel génétique est-il toujours vraiment le facteur limitant les revenus des agriculteurs ?. N’auraient-ils pas fréquemment des besoins plus urgents en matière d’outillage manuel et d’équipements attelés ? L’irrigation serait-elle une panacée ? N’y aurait-il pas souvent des méthodes moins coûteuses destinées à faire déjà le meilleur usage des eaux de pluies, en limitant leur ruissellement et en favorisant leur infiltration dans les sols ? Et pourquoi les agronomes ont-ils manifesté si peu d’intérêt à la pratique consistant à associer simultanément plusieurs espèces et variétés cultivées dans un même champ ? Cette pratique ne se révèle-t-elle pourtant pas généralement d’une grande efficacité pour intercepter au mieux l’énergie solaire et limiter la propagation des champignons et insectes nuisibles aux cultures ? Certes, il ne conviendrait pas d’accuser les agronomes de tous les maux et de les rendre responsables de la pauvreté d’agriculteurs dont le malheur est de ne pas pouvoir être compétitifs, sur le marché mondial, avec les maigres moyens de production dont ils disposent. Mais les chercheurs et les agents en charge de promouvoir le développement agricole dans les pays du sud ne devraient-ils pas néanmoins revoir aujourd’hui complètement leurs conceptions en matière de développement ? Ne leur faudrait-il pas d’abord reconnaître que le travail des agriculteurs ne se limite pas seulement à la conduite d’une culture ou d’un troupeau, mais consiste en l’artificialisation d’écosystèmes complexes ? Les agronomes ne devraient-ils pas aussi prendre en considération les conditions socio-économiques dans lesquelles opèrent ces agriculteurs et apprendre à bien repérer leurs intérêts, et les moyens dont ils disposent, avant même de prétendre vouloir chercher et proposer des améliorations ? Le défi est de tout faire désormais pour que des agronomes spécialisés en génétique, sciences du sol, nutrition animale, défense et protection des cultures (etc.), soient aussi capables d’avoir une vision globale des écosystèmes et des sociétés paysannes pour lesquels ils prétendent travailler. Leur donnera-t-on un jour les moyens et la liberté pour ce faire ?
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Restauration collective bio et locale: les enjeux nutrition et santé.
Intervenante: Brigitte Fichaux, diététicienne Résumé: 1/ INTERET D’UNE ALIMENTATION BIOLOGIQUE DES PATIENTS HOSPITALISES Nous n’envisagerons ici que l’alimentation de base commune à la plus grande partie des patients, en dehors des régimes spécifiques à certaines pathologies ou suite d’interventions chirurgicales. Aujourd’hui les causes alimentaires liées à la dégradation de la santé de nos contemporains sont à peu prés identifiées : • Abus de sucres rapides • Abus d’alcool • Abus de mauvaises graisses : acides gras saturés et acides gras trans • Manque de fibres Ces trois premières causes étant responsables du surpoids, du diabète et des maladies cardiovasculaires, des cancers digestifs • Carences en vitamines, minéraux, acides gras essentiels….responsables des états de fatigue, déminéralisation, ostéoporose • Présence de « xénobiotiques » dans les aliments courants (résidus phytosanitaires, additifs, polluants atmosphériques) responsables d’allergies, troubles du comportement et certains cancers Les repas servis au cours d’un séjour hospitalier pourraient contribuer à éduquer les patients à l’équilibre alimentaire et à leur faire goûter et découvrir de nouveaux aliments réputés « bons » pour la santé comme : Les légumes verts qui devraient être présents aux deux repas principaux (fibres, vitamines, minéraux, oligo-éléments, phyto-nutriments) Les fruits crus et cuits qui devraient remplacer les desserts industriels trop sucrés (fibres, vitamines, minéraux, oligo-éléments, phyto-nutriments) Les laitages non sucrés (calcium, vit D et A si entiers) Le pain demi complet et les céréales demies-complètes qui ont un index glycémique bas (fibres, minéraux, vit B et E) L’huile d’olive en cuisine et l’huile de colza riche en oméga 3 dans les assaisonnements POURQUOI CHOISIR CES ALIMENTS ISSUS DE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE Pour l’absence d-OGM et de résidus de pesticides dans les produits bruts, et l’absence d’additifs dans les produits transformés ; ces nombreuses molécules étrangères (xénobiotiques » étant impliquées dans l’apparition ou l’augmentation de divers troubles de santé : • Troubles digestifs , Troubles métaboliques, Allergènes, Troubles du comportement • Maladies de dégénérescence, cancers • Troubles hormonaux, (diabète, thyroîde, malformations génitales, infertilités, cancers hormonaux dépendants) En ce qui concerne les fruits et légumes : Pour leurs plus grandes teneurs en vitamines, minéraux et oligo-éléments (bien que controversées, il existe de nombreuses études tout à fait fiables le prouvant) et surtout pour leur saveur (indispensable pour avoir envie d’en manger deux fois / jour !!)
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En ce qui concerne les huiles : pour la possibilité de les consommer extraites à froid et non raffinées, avec la présence des acides gras essentiels oméga 3 et 6 dans leur forme « bénéfique » cis (et non « trans ») et la présence de vitamine E naturelle. En ce qui concerne les laitages : pour leur saveur douce et non acide (pas d’ensilage) , on peut les manger avec plaisir non sucré !! et leur richesse en vit A et D naturelles ; Certains aliments issus de l’agriculture biologique sont également spécifiques à cette filière (céréales anciennes, graines oléagineuses, huiles de première pression à froid, fruits et jus de fruits, amidons, champignons, levures…) et peuvent présenter un intérêt particulier dans certaines pathologies et pourraient être proposés au cas par cas …Ce point sera développé en fonction de la demande du public 2/ INTERET D’UNE ALIMENTATION BIOLOGIQUE POUR LES RESIDENTS DES MAISONS DE RETRAITE BIEN VIEILLIR C’EST : • Limiter le vieillissement en limitant au maximum l’oxydation des cellules et maintenir leur fonctionnement optimal • Réguler au maximum la glycémie pour prévenir simplement la prise de poids qui peut être invalidante, et surtout prévenir le diabète et toutes ses conséquences néfastes sur les cellules de l’organisme : pathologies cardio-vasculaires, altération de la vision… • Limiter au maximum la perte des tissus nobles : muscles et os • Préserver le bon fonctionnement du cerveau QUELS SONT LES PRINCIPAUX « ENNEMIS » FAVORISANT LE VIEILLISSEMENT? • l’oxydation , liée à l’oxygène de l’air indispensable; et à de nombreuses substances oxydantes présentes dans l’environnement et l’alimentation • La glycation liée au glucose lui aussi indispensable; mais qui en excès s’associe à de nombreuses cellules en perturbant leur fonctionnement • Les carences en de nombreux nutriments essentiels à la vie : acides aminés, vitamines, minéraux, acides gras LUTTER CONTRE L’ENNEMI N° 1 : L’OXYDATION GRÂCE AUX ANTI-OXYDANTS APPORTÉS PAR L’ALIMENTATION Les vitamines A,E,C - vit A (rétinol) protection de la rétine ; dans le beurre cru, le jaune d’œuf, les poissons gras et pro-vit A ou béta carotène ; dans les fruits et légumes de couleur orange et vert ; de nombreuses études ont mis en évidence un apport plus important dans les aliments issus des filières bio. - vit E : protection de nos membranes cellulaires et de l’oxydation du LDL cholestérol ; dans les germes des céréales complètes, l’huile de germe de blé, le pain complet, les huiles de première pression à froid, certains légumes verts. La plupart de ces aliments sont excli=usivement disponibles dans les filières bio. - vit C : régénère la vit E ; dans les légumes et les fruits crus ; brocolis, chou vert, persil, gingembre, jus de citron, papaye, pamplemousse, orange… certains oligo-éléments comme le zinc et le sélénium ; on les trouvera facilement dans les céréales complètes que l’on a tout intérêt à consommer biologiques ; Et les phyto-nutriments des fruits et légumes ; nos meilleurs anti-oxydants, anti-inflammatoires et anti-tumoraux ; avec des concentrations de 4 à 10 X plus élevées dans les produits biologiques ; EN EVITANT LES SUBSTANCES OXYDANTES, ET CANCERIGENES : Alcool, tabac, ET AUSSI : résidus phytosanitaires, métaux lourds et additifs de synthèse quasiment absents ou interdits dans les filières biologiques.
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Les expositions longues au soleil, aux rayons X Le stress (apprendre à le gérer !) LUTTER CONTRE L’ENNEMI N°2, LES HYPER GLYCEMIES Les hyperglycémies prolongées (taux de glucose> 1,28g/l à jeun et > 2g/l dans la journée au-delà de deux heures après les repas) entraîne la glycation de nombreuses cellules de l’organisme : l’hémoglobine , les cellules de la rétine, le collagène, les néphrons du rein. La glycation va entraîner le disfonctionnement ou la mort de la cellule. L’hémoglobine glycquée devient incapable de transporter l’oxygène Les petits capillaires sanguins irrigant la rétine se sclérosent et se rompent entrainant le destruction des cellules de la rétine à l’origine de la rétinopathie. Le néphron perd ses capacités de filtration Le collagène se sclérose et perd son élasticité Objectif n°1 : Réguler la glycémie En consommant des sucres « lents » ou aliments générant au cours de leur digestion du glucose qui passera lentement dans le sang Les aliments riches en glucides (sucres, céréales, pains, légumineuses, certains légumes « racines » sont classés suivant leur index glycémique (IG) : Index glycémique élevé : Maltose 110 Glucose 100 Pommes de terre au four 95 Viennoiseries 95 Miel 90 Confitures ordinaires 90 Purée de p de t instantanées 90 Carottes cuites 85 Corn flakes 85 Sucre (saccharose) 75 P de terre à l’eau 70 Biscuits secs 70 Pain blanc 70 Céréales raffinées 70 Betterave 65 Pâtes blanches 60 Banane 60 Fruits séchés 60 Jus de fruits 60
Index glycémique moyen : Confitures allégées 55 Pain demi-complet 55 Pain complet 50 Riz complet 50 Galette sarrasin 50 Quinoa 50 Petits pois 50 Pâtes complètes 45
Index glycémique faible : Flocons d’avoine 40 Pain de seigle complet 40 Haricots rouges 40 Pois cassés 35 Fruits frais (pomme pèche) 30 Haricots blancs 30 Pois chiches 30 Lentilles 30 Soja 20 Amandes 15 Fructose 20 Chocolat noir 20 Légumes verts < 15
ON NOTE L’INTÉRÊT MAJEUR DE CONSOMMER DE PREFERENCE DES CEREALES COMPLETES OU DEMIE – COMPLETES Or, pour consommer complet, il est impératif de consommer bio ; car les résidus de pesticides et conservateurs (stockage), se concentrent dans les enveloppes ou son et germes des céréales. EN CONCLUSION, POUR LUTTER CONTRE LES HYPERGLYCEMIES ET LA GLYCATION : • Abandonner le pain blanc, choisir un pain complet bio • Choisir les « bons féculents » à IG bas ou moyen et les associer aux deux repas avec des légumes verts • Choisir des desserts peu sucrés à base de fruits • Manger à heures régulières
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ENNEMI N°3 LES CARENCES EN NUTRIMENTS ESSENTIELS • Les 8 Acides Aminés Essentiels : Indispensables à la synthèse de nos protéines • Les 2 Acides Gras Essentiels : Acide Linoléïque (LA) précurseur de la famille oméga 6 et Acide Alpha Linolènique (ALA) précurseur e la famille oméga 3; indispensables à l’élaboration de toutes nos membranes cellulaires et à la synthèse de nombreuses molécules protectrices et antiinflammatoires • Les 17 vitamines lipo et hydrosolubles : A,D.E,K et les 12 B, et la C • La centaine de minéraux et oligo-éléments : Comme : fer, calcium, magnésium, zinc,potassium , Sélénium, manganèse, chrome PRÉSERVER SA MASSE OSSEUSE • En apportant tous les minéraux nécessaires à la construction de l’os : Calcium, magnésium, phosphore, silicium, zinc, bore…. • Présents dans une alimentation variée à base d’aliments complets, donc bio • En favorisant l’assimilation du calcium au niveau intestinal • Grâce à la vitamine D (huile de foie des poissons gras, beurre cru, jaune d’œuf cru) ; des études ont montré que les produits laitiers et les œufs des animaux élevés en prairies naturelles et selon le cahier des charges bio sont plus riches en vit A, vitD et oméga 3 • En stimulant la régénération de l’os • Grâce à une activité physique régulière – marcher 1H/J • Grâce aux phyto-oestrogènes des plantes (soja et légumineuses) ; que l’on a tout intérêt à choisir biologiques pour « échapper » aux OGM ! • En limitant la « fuite » des minéraux de l’os liée à une alimentation trop acidifiante, trop riche en protéines animales et graisses saturées. (revoir l’équilibre alimentaire) • En diminuant les aliments « acidifiants » que sont les féculents raffinés, le sucre blanc,… car trop riches en glucides et trop pauvres en minéraux • En augmentant la part des légumes verts qui sont « alcalinisants » car très riches en minéraux et oligo-éléments et très pauvres en P,L,G • En ayant tous les jours une activité physique au grand air qui nous permet en expirant CO2 de nous « désacidifier » !! PRÉSERVER LE CERVEAU ! • En évitant toutes les molécules « poisons » du cerveau : alcool, métaux lourds, certains pesticides (études MSA sur prévalence d’Alzheimer et Parkingson chez les agriculteurs) et certains additifs alimentaires (phosphates des poudres à lever) ; toutes molécules absentes ou interdites dans les filière biologiques. • En évitant les hypoglycémies mortelles pour nos neurones! • En ayant une alimentation riche en anti-oxydants qui préserve le « bon » cholestérol indispensable à la membrane du neurone • En apportant les acides gras indispensables à sa constitution et à son bon fonctionnement Les oméga 3 animaux EPA et DHA que l’homme (jeune!)fabrique à partir de l’oméga 3 végétal (ALA) ; mais perd cette faculté en vieillissant. Il est souhaitable d’apporter directement EPA et DHA en consommant régulièrement des poissons gras : sardines, maquereaux, harengs, saumon, flétan… mais attention ! les poissons gras sont aujourd’hui pollués et sources de métaux lourds nocifs pour le cerveau ! ALORS ? Apporter les oméga 3 végétaux (huiles bio extraites à froid riches en ALA, graines de lin moulues ) et les oligo-éléments indispensables à la synthèse de EPA et DHA (zinc, magnésium, manganèse...), ces oligo-éléments sont présents naturellement dans les céréales complètes, les sucres complets, les légumineuses…
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EN GUISE DE CONCLUSION : QUELS ALIMENTS BIOLOGIQUES INTRODUIRE EN PRIORITE ? • Le pain demi-complet surtout au petit-déjeuner • Pâtes et riz demi-complet • Lait, laitages et oeufs • légumes verts consommés crus : salades vertes, et crudités de saison • fruits de saison et de terroir consommés crus : pommes, poires, prunes… • huile d’assaisonnement de colza riche en oméga 3 • Ensuite et selon les possibilités financières : • viandes, volailles et poissons • l’intégralité des fruits et légumes
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9 Une première: inscription de deux variétés de blé tendre AB au catalogue! Intervenant: Bernard Rolland, INRA de Rennes Résumé: Pour la première fois en France, deux lignées INRA repérées dans le réseau de criblage variétal coordonné par l’ITAB, ont fait l’objet d’une inscription au catalogue français des variétés de blé tendre, accompagnée de la mention "AB". Hendrix et Skerzzo ont bénéficié d’une démarche spécifique pour leur inscription, puisqu’elles ont été évaluées par le GEVES dans les conditions de l’Agriculture Biologique, à côté de l’expérimentation standard du CTPS. Cette homologation ouvre la porte à d’éventuelles inscriptions futures pour l’Agriculture Biologique et laisse entrevoir la possibilité d’une adaptation des critères actuels aux conditions spécifiques du mode de production biologique. Les deux variétés ont obtenus des rendements supérieurs de 10% aux deux variétés les plus cultivées en Bio, Renan et Saturnus, tout en maintenant, à des teneurs variables en protéines, une aptitude à la panification proche de celle de Renan.
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10 Fin des quotats laitiers en 2015, comment les éleveurs laitiers bio s'y préparent? Intervenants : Responsables d'organisations de producteurs de lait bio dans l'Ouest Animation par Ivan Sachet (Frab Bretagne) Résumé: Les filières laitières reposaient jusque récemment sur une organisation logistique et commerciale maîtrisée majoritairement par l’aval, une négociation syndicale des prix et une gestion administrative des volumes. Avec la fin des quotas, que nous déplorons, les producteurs doivent reconstruire leur rôle d’acteurs économiques des filières dans un temps très court s’ils ne veulent laisser le dessin de la carte laitière aux seules laiteries. La spécialisation des territoires risque de s’accompagner d’une intensification en production des exploitations avec les limites environnementales et sociales qui l’accompagnent. L’obligation d’une contractualisation avant même la possibilité juridique des producteurs de se regrouper en OP pour les négocier et signer collectivement accentue ces risques. Les éleveurs laitiers bio sont aujourd’hui regroupés soit au sein de Biolait, de quelques rares coopératives bio territoriales, d’une quinzaine d’associations d’éleveurs bio livrant une même laiterie sur un bassin donné ou encore au sein de coopératives mixtes. Les associations veulent majoritairement se regrouper par territoire pour constituer à plusieurs une OP bio afin de gérer collectivement le développement de la bio et la mise en marché des productions, la plus locale et cohérente possible ; ceci avec une volonté de concertation avec les OP conventionnelles et les laiteries. Elles ont aussi travaillé ensemble, avec l’appui de la FNAB, à la construction d’une proposition de préambule et de clauses bio pour les contrats qu’elles ont soumise à leur partenaire. Certaines associations bio sont inquiètes. Une deuxième version de contrat a été proposée à leurs responsables par leur partenaire laiterie avec une insuffisante prise en compte de leurs demandes et propositions, et soumettant les éleveurs bio aux futures règles interprofessionnelles de redistribution des volumes (évolution des références individuelles, gestion des départs en retraite, des installations et des conversions,). Les éleveurs se heurtent aussi au refus des laiteries de discuter avec de futures OP territoriales. Par ailleurs, les producteurs bio de coopératives mixtes voulant se regrouper en section bio sont également confrontés à des oppositions fortes en interne de leur coopérative. Les enjeux pour les producteurs bio sont : de constituer des OP bio territoriales (regroupant différentes associations d’un territoire) capables de porter les spécificités du projet de l’agriculture biologique tant en terme de production que de commercialisation et à terme de le faire partager par leurs partenaires de l’aval, de gérer collectivement les volumes bio pour préserver la qualité et les performances environnementales et sociales des fermes en limitant les pressions de l’aval sur les pratiques les garantissant, de maintenir un prix rémunérateur et de favoriser ainsi le développement de la bio. La FNAB demande un soutien au ministère pour : faire accepter des OP territoriales par les laiteries,
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avoir la possibilité d’une véritable gestion collective partenariale des volumes biologiques, gestion accordée par la réglementation européenne aux AOP fromagères, avoir la possibilité de négocier un prix bio minimum en lien avec les coûts de production et les performances environnementales et sociales des pratiques bio. Le réseau FNAB accompagne localement les producteurs dans la mise en place d'organisations transversales dans les territoires. Les référents professionnels du réseau FNAB dans l'Ouest, réunis à Caen le 24 juillet ont proposé la création d'une association inter-régionale d'éleveurs laitiers biologiques de l'Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire), pouvant rapidement demander une reconnaissance en OP non commerciale lait bio . Cette association regroupera dans un premier temps les éleveurs livrant les laiteries privées dans l'ouest pour renforcer leur représentation à la fois dans la négociation des contrats avec leurs entreprises respectives et dans le futur schéma national d'organisation de la filière lait biologique. La FNAB accompagne actuellement la création d'une fédération nationale des éleveurs laitier bio qui puisse fédérer tous les groupements de producteurs, qu'ils soient associations de producteurs livrant des laiteries privées (qui forment de futures OP territoriales), OP ou coop bio ou encore section Bio de coopérative mixte. Une formation inter-régionale organisée à Château-Gontier (53) le 6 septembre à permis aux responsables d'associations de l'Ouest de travailler sur les statuts de l'association Grand Ouest et les missions de la future OP Lait Bio transversale, de la Seine à la Loire. L'assemblé générale constitutive de l'association d'éleveurs laitiers bio de l'Ouest a eu lieu à Saint james (50) le mardi 25 septembre. En amont de cette rencontre, les associations d'éleveurs laitiers bio regroupés par laiterie sur les bassins de collecte ont organisé des réunions ou assemblées générales pour proposer leur adhésion à l'association Grand-Ouest. L'association Grand-Ouest doit à présent présenter un dossier au ministère pour obtenir un agrément OP. Les contacts en région Bretagne sur le dossier du lait biologique : Frab Bretagne : Ivan Sachet au 02 99 77 32 34 APLB Lactalis-Vitré : Jean-Pierre Lemesle (Président) au 06 72 38 57 01 APLB Triballat-Noyal ; Christian Mogis (Président) au 06 08 17 31 07 APLB Sill-Le Gall : Jean-René Cotten au 02 98 94 79 80 CF. annexes : schéma 1 :organisation des éleveurs laitiers bio français en 2012 schémas 2-3 : organisation possible des éleveurs laitiers bio dans le cadre OP-AOP
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Schéma1 sur l’état des lieux actuel (les % correspondent aux nombres d’éleveurs bio adhérent aux structures/ nombre total d’éleveur bio livreur ; en pointillé structures inexistantes à ce jour) :
Schéma 2 montrant les liens entre éleveurs, associations d’éleveurs, laiteries partenaires et une OP nc transversale :
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Schéma 3 global prospectif et évolutif de l’organisation des producteurs bio en lien avec la réglementation
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11 L’autonomie en protéines dans les élevages monogastriques bretons Intervenante: Véronique Biarnès, Union Nationale Interprofessionnelle des plantes riches en protéines – 11, rue de Monceau – CS 60003 – 75378 Paris Cedex 08 Véronique Biarnès, ingénieur agronome d’AgroSupMontpellier (1990), après une spécialisation et une thèse en génétique et amélioration des plantes à AgroParistech (1994), et un passage chez Arvalis-Institut du Végétal sur l’écophysiologie du blé (1996) est ingénieur d’études à l’UNIP depuis 1997. Elle est chargée du dossier protéagineux en Agriculture Biologique depuis 2008 et a contribué à l’élaboration de plaquettes sur l’itinéraire technique du pois et de la féverole en AB, ainsi qu’une plaquette sur les associations céréales-légumineuses, en collaboration avec l’ITAB et Arvalis-Institut du Végétal. Elle coordonne le premier volet du projet CASDAR « ProtéAB » (2010-2013) visant à évaluer les besoins des filières animales et les potentialités de production des légumineuses à graines en Agriculture Biologique.
Résumé: Le projet CASDAR ProtéAB (2010-2013) a pour objectif de contribuer au développement des légumineuses à graines en Agriculture Biologique afin de sécuriser les filières animales monogastriques et diversifier les systèmes de cultures et ce, dans le contexte du passage à l’alimentation animale 100 % bio. Un premier état des lieux de l’offre en protéines végétales biologiques disponibles en France et de la demande des filières monogastriques biologiques a été réalisé en 2011. Il s’agit de la première étape de ce programme de 3 ans. Ce projet coordonné par Inter Bio Bretagne vise également à résoudre les principaux freins techniques au développement des légumineuses à graines (pois, féverole, lupin et soja). Les partenaires du projet travaillent notamment sur le choix des espèces et variétés les mieux adaptées aux diverses zones pédoclimatiques françaises, ainsi que sur la définition d’itinéraires techniques adaptés. Les composantes économiques (au niveau de l’exploitation et des filières) et environnementales sont également étudiées. Enfin, des formulations d’aliments pour animaux équilibrées et 100 % biologiques feront l’objet d’essais zootechniques en 2013 afin d’en valider l’efficacité et la faisabilité économique. Le passage à une alimentation à 100 % issue de l’AB Au 1er janvier 2015, prendra fin la dérogation du cahier des charges européen de l’agriculture biologique qui autorise l’incorporation de 5 % de matières premières d’origine conventionnelle dans l’alimentation des monogastriques biologiques. Or ces matières premières - gluten de maïs et concentrés protéiques de pomme de terre en tête - sont riches en protéines et n’ont aujourd’hui pas d’équivalent en AB. Un des nouveaux défis de l’élevage biologique sera de remplacer ces matières riches en protéines (MRP) sans pénaliser la compétitivité des élevages français (en garantissant une formulation équilibrée des aliments à un coût abordable) tout en privilégiant un approvisionnement en matières premières locales. Les chiffres présentés ci-dessous ont été calculés dans le cadre du mémoire de fin d’études de Célia Dupetit (AgroCampusOuest, 2011). Il s’agit d’estimations.
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Un déficit en protéines important, en particulier en soja
Déficit en protéines en tonnes de matières azotées
Le déficit en protéines végétales de l’élevage biologique français (offre en oléoprotéagineux produits dans un bassin de production – demande du cheptel de ce même bassin), estimé à partir des chiffres de l’Agence Bio 2009, de références technicoéconomiques, de dires d’experts et de cahiers techniques, a été évalué à 20 000 tonnes. Il est particulièrement important dans les zones où l’élevage de monogastriques est très développé, c’est-à-dire dans le Grand Ouest principalement. En effet, la consommation des monogastriques (et majoritairement les volailles) représentent plus de 85% des besoins en protéines. Pour combler ce déficit, 24 000 ha de soja ou 34 000 ha de protéagineux seraient nécessaires à l’échelle nationale. Une augmentation significative des rendements du soja et des protéagineux (pois et féverole) dans les différentes régions françaises pourrait également permettre de réduire ce déficit. De bonnes potentialités d’évolution pour les légumineuses à graines
Lupin d'hiver
Lupin de printemps
Pois d'hiver
Pois de printemps
Féverole d'hiver
Espèces
Féverole de printemps
Régions
soja
D’après des enquêtes réalisées auprès d’experts régionaux, le développement des légumineuses à graines a pour principale limite leur irrégularité de rendement, liée – en fonction des espèces - à la maîtrise de l’enherbement, aux maladies et ravageurs, et/ou aux contraintes climatiques. Le poids relatif de ces différents freins techniques a été quantifié par bassin de production. Elles ont pourtant un intérêt agronomique indiscutable dans les rotations en AB, d’où la nécessité unanimement reconnue d’améliorer leur maîtrise et d’acquérir de nouvelles références. L’utilisation de variétés récentes et adaptées au mode de conduite biologique, une meilleure maîtrise des itinéraires techniques et une meilleure adaptation de l’espèce/type à la région pédoclimatique pourrait permettre d’augmenter le niveau et la régularité des rendements.
Nord Pas-de-Calais, Picardie, nord de l'IDF Bretagne, Normandie Centre, PDL, sud de l'IDF Poitou-charentes, Vendée Aquitaine, Midi-Pyérénées Languedoc-Roussillon, PACA Rhône-Alpes Auvergne, Bourgogne Alsace, Franche-Conté Lorraine, ChampagneArdenne
Sources : dires d’experts et bibliographie
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La filière avicole s’inquiète du passage au 100% bio Des enquêtes auprès d’acteurs de la filière (fabricants d’aliments, organismes collecteurs, éleveurs fabriquant leurs aliments à la ferme) indiquent que dans les systèmes de production actuels, en poules pondeuses et en volailles de chair, l’équilibre acides aminés/taux de protéines pourra difficilement être atteint avec les matières premières biologiques actuellement disponibles, en particulier pour l’aliment démarrage, compte tenu de l’interdiction d’ajouter des acides aminés. Il faudra augmenter le taux de protéines ou accepter des carences en acides aminés essentiels, ce qui entraînera une baisse des performances techniques et des impacts négatifs sur l’environnement et le bien-être animal (rejets azotés, picage,…).Il sera difficile de se passer de soja dans les rations. En production porcine, l’équilibre nutritionnel sera moins difficile à atteindre (excepté au stade démarrage) et le passage au 100% bio aura peu de conséquences techniques. Dans tous les cas, le passage au 100% bio entraînera une hausse des coûts de l’aliment estimée à 15-20%. Evolution des besoins du cheptel monogastrique en oléoprotéagineux Les besoins en oléoprotéagineux du cheptel monogastrique ont été simulés (à partir des chiffres de l’Agence Bio 2010), à l’aide de 3 formules à performances égales, élaborées par les experts de l’IFIP, du Céréopa et de l’ITAVI : 95% bio, 100% bio avec un approvisionnement local (« MP locales ») et une formule 100% bio avec « MP importées », où le tourteau de soja entre plus facilement. Entre des formules 95 % et 100 % bio, le déficit en surfaces de soja augmenterait de 4 700 ha à 7 900 ha selon les formules (MP locales ou non locales). On constate en parallèle un excédent des surfaces en protéagineux, celui-ci reste toutefois très relatif puisque les ruminants ne sont pas pris en compte dans ce calcul. Il augmenterait de 3 700 ha à 9 000 ha. En effet, avec les nouveaux cahiers des charges (100 % bio et interdiction du recours aux acides aminés issus de fermentation) les FAB rechercheront davantage de MP très concentrées en protéines et mieux équilibrées en acides aminés essentiels. Les caractéristiques du soja en font la MP la mieux adaptée pour remplacer les actuelles MRP conventionnelles. Or, le soja français est principalement produit dans le sud de la France pour l’alimentation humaine (production de soyfoods = produits à base de lait de soja) et vendu à un prix élevé. Afin de pallier le déficit en protéines, les fabricants d’aliments du bétail importent donc du soja d’Italie et d’Amérique du Sud. Certains acteurs réfléchissent également au développement de la culture de soja pour la filière alimentation animale dans d’autres régions que le Sud-Ouest. En revanche, le développement des protéagineux ne serait pas favorisé par ce changement de réglementation, leurs graines n’étant pas assez concentrées en protéines. Néanmoins, ces cultures locales sont agronomiquement très intéressantes dans les rotations (maintien de la fertilité du sol, diversification des cultures) et elles pourraient être mieux valorisées si on acceptait une légère baisse des performances techniques des élevages. La recherche d’une teneur en protéines plus élevée (choix variétal, décorticage) pourrait également permettre une meilleure utilisation de ces cultures en alimentation animale.
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20000
Surfaces nécessaires (ha)
18000 16000 14000
Suface produite en pois-féverole
Augmentation du déficit en surfaces de soja
Augmentation de l'excédent en surfaces de pois et féverole
12000 10000 8000 6000
Suface produite en soja
4000 2000 0 95%
MP locales soja
MP non locales
95%
MP locales
MP non locales
pois - féverole
Estimation des déficits et excédents en surfaces nécessaires de MP selon plusieurs hypothèses de formules
Etude prospective Différents scénarii d’évolution de l’offre et de la demande en protéines végétales biologiques ont été comparés. Le premier (le plus réaliste) se base sur une hypothèse d’évolution des surfaces d’oléoprotéagineux et du cheptel monogastrique comparable au taux moyen observé entre 2008 et 2011 soit respectivement 3% et 5% par an. Les résultats confirment l’évolution précédemment décrite : augmentation du déficit en surfaces de soja et excédent de surfaces en protéagineux. Dans une hypothèse extrême d’augmentation conjointe des surfaces de grandes cultures bio et du cheptel monogastrique de 6%, le déficit en soja augmente et le marché en pois et en féverole devient également déficitaire. Conclusion : Cette étude a permis d’identifier les critères à améliorer (rendement et teneur en protéines des protéagineux, meilleure digestibilité des protéines) pour qu’ils soient utilisés dans les formules des monogastriques et réduire le déficit en protéines végétales biologiques. Les expérimentations menées en 2011 indiquent qu’un gain de rendement est possible avec les nouvelles variétés testées, notamment en féverole. Le décorticage des graines de féverole pourrait également permettre d’augmenter la digestibilité des protéines et un développement en aliment volailles.
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Autonomie alimentaire en élevage herbivore bio
Intervenants: Françoise Roger, Chambre d’agriculture de Bretagne Christophe Lefèvre, technicien élevage au groupement des agriculteurs biologiques du Morbihan Résumé: L’autonomie est l’un des fondements de l’Agriculture Biologique et ceci pour des raisons écologiques, économiques, et de cohérence globale du système. Pour les productions animales, cela se traduit par la recherche de l’autonomie alimentaire : ce qui sera consommé par les animaux doit être produit au maximum sur l’exploitation. L’autonomie fourragère Les ¾ des producteurs de lait bio en Bretagne achètent exceptionnellement des fourrages. L’Ille et Vilaine a une autonomie fourragère proche de la moyenne de la région. Le Morbihan est le département présentant la plus grande part d’élevages autonomes en fourrages. C’est aussi la zone de Bretagne la plus exposée aux sécheresses. Par conséquent, les éleveurs ont anticipé et adapté leur conduite et leur chargement face à cette difficulté régulière. Les Côtes d’Armor, exceptionnellement concernés par la sécheresse ont été sérieusement impactés par le manque d’eau. Cependant, les éleveurs biologiques de ce département achetant du fourrage tous les ans sont plus nombreux. L’Ille et Vilaine présente la plus grande proportion d’élevages ayant recours aux achats de fourrages exceptionnellement (tous les 3 ans ou plus). La quantité de fourrages achetés par UGB est faible dans le Finistère (177 kg de matière sèche), alors qu’elle atteint 521 kg dans les Côtes d’Armor. Ces recours à l’extérieur ne représentent que 3 à 9 % de la consommation fourragère des troupeaux. Niveau faible pour une année de sécheresse. 80 % des achats de fourrages se sont faits sous forme d’herbe en 2010, : le foin a représenté 25 % des achats, l’ensilage d’herbe 25 %, l’ensilage de maïs 20 % et la luzerne déshydratée. 30 %. L’autonomie en aliment concentré On observe qu’en moyenne 57 % des exploitations bretonnes sont autonomes en concentrés. Ce chiffre varie d’un département à l’autre. Le département du Morbihan est celui où la proportion de fermes autonomes en concentrés est la plus importante. Les fermes des Côtes d’Armor sont celles qui ont le plus recours aux achats extérieurs en 2010. Une majorité d’éleveurs des Côtes d’Armor et du Morbihan a déclaré avoir acheté le même niveau de concentrés que les années précédentes A l’opposé, ceux du Finistère sont plus nombreux à avoir acheté davantage en 2010. En Ille et Vilaine, un tiers des élevages a eu davantage recours aux achats extérieurs. La quantité de concentrés achetée reste faible dans tous les départements et varie de 80 kg par UGB dans le Finistère à 115 kg dans les Côtes d’Armor. Un coût de la sécheresse important En plus des achats réalisés en 2010 pour faire face aux aléas climatiques, les variations de stocks fourragers sont très importantes et représentent en moyenne une perte d’une demie tonne de stocks par UGB, soit la sécurité fourragère utile à un tel système. A cela, il est important de rajouter les pertes indirectes liées à la diminution des produits. Le bilan économique de la sécheresse 2010 est lourd et s’élève en moyenne à 7 664 € pour les exploitations n’ayant pas acheté de fourrages. Ce coût provient pour 3 500 € de la consommation
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des reports de stocks, pour 9 500 € d’une perte sur le produit lait, compensée en partie par une variation de stocks animal et culture de 5 336 €. Pour ceux qui ont fait appel à des achats extérieurs, le coût des aléas climatiques est plus de trois fois plus élevé soit 26 000 €, dont les trois quart pour les achats de fourrages (16 000 €) et le reste pour les pertes sur produit lait (10000 €). L’année 2010 n’a pas engendré de dépenses supplémentaires en concentrés dans le réseau d’élevage. Les stratégies mises en œuvre face à la sécheresse Les éleveurs ont mis en place différentes stratégies pour faire face au manque de fourrage. En 2010, les achats de fourrages ont un poids relativement important sur le bilan fourrager, la consommation des stocks de sécurité arrive en deuxième position avant la consommation des mélanges céréaliers initialement prévu en grain. En 2011, on retrouve le recours aux achats de fourrages en première position. Ensuite, la consommation des mélanges céréaliers et enfin la vente d’animaux. La mise en place et la valorisation des couverts végétaux est loin d’être négligeable en 2011. Cette technique a permis de seconder la fonte des stocks de sécurité en 2010. Le problème de l’autonomie protéique Le correcteur azoté en bio pose des problèmes de coût et de disponibilité. Pour résoudre ce problème, différentes solutions existent : la fabrication de concentré protéique à la ferme (tourteau de colza, féverole, lin…), l’introduction de légumineuses dans les prairies, l’arrêt du maïs, l’utilisation de l’herbe pour corriger le maïs et l’allongement de la période de pâturage.
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Créer, développer une activité en milieu rural autour de l’accueil
Intervenants : Professionnels en activité et animatrices d'Accueil Paysan Accueil paysan, une alternative paysanne : un réseau qui regroupe plus de 750 adhérents en France. Accueil Paysan fédère des paysans et des acteurs ruraux , qui prenant appui sur leur activité agricole ou rurale mettent en place un accueil en relation avec tous les acteurs du développement local. La multifonctionnalité, l'agriculture durable et le respect de l'environnement sont les valeurs que porte ACCUEIL PAYSAN. Résumé: Faire partager son savoir et son savoir-faire, créer du lien social, animer le milieu rural, créer de la valeur ajoutée sur un lieu existant, ouvrir votre espace de vie à la campagne sont autant de motivations qui peuvent inciter à faire de l’accueil. Agriculteurs ou acteurs ruraux, que vous soyez en activité ou en projet, cette conférence vous permettra au travers de témoignages d’adhérents du réseau Accueil Paysan de cerner les différentes possibilités d’accueil envisageables (vente directe, accueil pédagogique, touristique, social et familial). Ce sera l’occasion d’aborder l’activité d’accueil dans son ensemble : les publics, les partenaires, la conciliation avec la vie de famille, les repères économiques et réglementaires, le temps de travail, et surtout les points de vigilance et questions à se poser avant de se lancer. Un temps d’échange avec les professionnels de notre réseau sera consacré aux questions relatives à vos projets. Vous pourrez également découvrir le fonctionnement de notre association et les possibilités d’accompagnement.
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14 Programme de recherche participative PaysBlé : optimiser l’utilisation de blés de pays aux niveaux agronomique et boulanger Intervenants: Bertrand Julie Julie est paysanne-boulangère dans le Morbihan. Elle cultive, sélectionne et panifie des blés populations depuis une dizaine d’années et une des fondatrices de l’association Triptolème. En tant que paysanne-boulangère, elle a une bonne connaissance du réseau des agriculteurs et boulangers. Elle est aussi une des expérimentatrices boulangères et est l’animatrice du projet PaysBlé pour l’association Triptolème (à 1/4 temps). Chable Véronique Véronique est ingénieur de recherche à l’INRA de Rennes. Ses recherches portent sur la biodiversité cultivée, et plus particulièrement les semences et variétés paysannes. Elle est une des fondatrices de Triptolème et de Kaol Kozh. Elle soutient une recherche participative à l’INRA en étroite collaboration avec les acteurs des agricultures biologiques et paysannes. Le projet PaysBlé qu’elle a coordonné a un caractère pionnier. Mercier Florent Florent est agriculteur (éleveur de brunes des Alpes et de blés populations) dans le Maine et Moire, tout près d’Angers. Depuis une dizaine d’années il cultive des blés populations, les observe et met au point des mélanges. Il est un des fondateurs de Triptolème et a participé aux essais agronomiques de PaysBlé. Roussel Philippe Philippe est enseignant à Polytech PARIS-UPMC et acteur dans plusieurs programme de recherche de la filière blé-farine-pain. Il a accompagné le groupe de travail « boulange » dans la construction d'un référentiel commun sur le pain au levain, et d'une méthodologie adaptée aux fournils expérimentaux. Serpolay-Besson Estelle Estelle est ingénieur contractuelle à l’INRA de Rennes. Elle assure la mise en œuvre des projets participatifs, la collecte des données, leur exploitation et leur diffusion. Elle a coordonné la mise en place et le suivi des essais agronomiques. Elle participe à la construction de la recherche participative en assurant le lien fonctionnel entre les partenaires. Résumé: Le projet PaysBlé est né de la collaboration entre l’INRA et les associations bretonnes (Triptolème et Kaol Kozh) œuvrant autour des semences paysannes et de la biodiversité cultivée. Cette collaboration prolongeait une initiative de sélection participative menée en commun avec Inter Bio Bretagne (IBB) au début des années 2000 pour l’agriculture biologique. Le programme de PaysBlé s’est établi sur la base des questions des paysans et boulangers du réseau de mieux connaître les blés de pays afin de mieux les utiliser et de faire le lien entre le sol et le pain. C’est donc naturellement que l’INRA,Triptolème, Kaol Kozh et IBB se sont associées pour répondre à un appel d’offre du dispositif ASOSc (Appropriation SOciale des SCiences) de la région Bretagne. Le laboratoire EcoBio de l’Université de Rennes1 s’est joint au groupe avec ses compétences pour observer la vie biologique des sols. Le projet PaysBlé a offert les moyens de réunir les acteurs scientifiques de l’agronomie, du sol, de la génétique des plantes, de la meunerie et de la panification pour partager
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leurs connaissances et démarches, dans les champs, au moulin et aux fournils de paysans et artisans appartenant majoritairement au réseau de l’association Triptolème qui regroupe de nombreux paysans-boulangers et boulangers. L’objectif était de faire le maximum de place à l’observation pour une meilleure compréhension des différents contextes et optimiser l’utilisation des blés de pays. Ce projet a duré 3,5 ans et s’est concentré sur le développement d'un réseau régional pour expérimenter, maintenir et promouvoir la diversité cultivée des blés de terroir bretons en agriculture biologique. Cette synthèse présente les grandes lignes du projet et les débuts de résultats disponibles à ce jour. Un projet participatif Avant de mettre en place des expérimentations, une année et demie a été dédiée à la réflexion collective pour favoriser les échanges entre différentes disciplines et entre les différents acteurs. Un séminaire de travail a été organisé, rassemblant les partenaires, des paysans, des scientifiques extérieurs à la Bretagne, des professionnels, et autres acteurs de la société civile en lien avec le projet. Les discussions ont clarifié les objectifs communs et aidé à l’établissement de protocoles pour les deux étapes suivantes du projet, sur les thématiques agronomiques et boulangères. Des groupes de travail ont été constitués afin de continuer la réflexion commune et de mettre en œuvre les idées proposées. Expérimenter du grain au pain : Le but du projet est d’explorer les comportements de différentes variétés dans différents terroirs du champ jusqu’à l’assiette du consommateur, du grain semé jusqu’au pain. Trois variétés aux structures génétiques différentes ont été choisies pour cette expérimentation : Renan (variété moderne, homogène, très utilisée en bio), Sixt sur Aff 15746 (une population de la collection des blés de Redon) et une population dynamique (un mélange de 11 variétés populations, très diversifié, réalisé par un agriculteur). Ces trois mêmes variétés ont été cultivées chez des agriculteurs différents puis panifiées et dégustées. Grain/blé : les essais agronomiques
Essais agronomique chez Gilles Simmonneau, Renan entre la population dynamique et le Sixt/Aff Des observations classiques (nombre de plantes, d’épis, hauteurs, adventices, biomasses…) ont été réalisées sur les parcelles expérimentales au long du cycle chez les différents agriculteurs. Par ailleurs, des données environnementales ont été collectées afin de décrire les terroirs (les parcelles de cultures).
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Quelques résultats : Une méthode de description des terroirs a été mise au point. Les nombreuses données environnementales collectées ont été triées et synthétisées selon leur pertinence pour proposer une description simple et globale des terroirs. Elle permet d’approcher l’interaction génotypeenvironnement du grain au pain, c’est-à-dire qu’elle guide l’interprétation des données agronomiques, des données technologiques et de panification des farines et enfin des données des tests de dégustation. Concernant les variétés de blés, il a été observé les blés de pays (seuls ou en mélange) présenteraient des avantages par rapport à la variété moderne testée comme une stabilité de rendement plus importante, une meilleure concurrence face aux adventices, une biomasse totale plus importante (d’où des nouveaux débouchés possibles). Ces potentialités sont cependant nuancées par une plus forte tendance à la verse. Il reste donc des pistes à explorer pour améliorer la culture de ces blés et élargir leur diffusion. Sur le plan de la participation, le réseau des agriculteursexpérimentateurs reste à dynamiser. La distance et la faible disponibilité des agriculteurs (qui sont souvent en cours d’installation) seraient les principaux freins à la participation dans ce projet. Farine : les tests boulangers Les farines issues des essais ont été testées : analyses technologiques « classiques » d’une part (effectuées par un laboratoire hongrois) et tests en panification traditionnelle d’autre part. Quelques résultats : Au niveau technologique, nos résultats montrent que le caractère de dureté est plus influencé par la variété que par le terroir, qu’il influence la granulométrie des farines et le pourcentage d’amidons endommagés (qui auront une influence sur la capacité d’absorption d’eau). Le niveau de rendement et la régularité qualitative des farines permettent de valider la mouture de type Astrié souvent utilisée par les paysans-meuniers-boulangers. L’évaluation qualitative des farines en panification par les expérimentateurs boulangers est en cohérence avec les résultats de l’INRA. Les professionnels sont donc pertinents pour caractériser et évaluer la qualité des farines et donc pour apporter des réponses à la valeur technologique des blés anciens. Le groupe de recherche boulange a très bien fonctionné : pendant la culture du blé, différentes rencontres entre les boulangers-expérimentateurs de Triptolème, accompagnés de Philippe Roussel, ont eu lieu afin d’harmoniser les langages et de mettre au point une grille d’évaluation de la panification. Elle a été utilisée ensuite lors des journées de panification expérimentales (3 journées dans les fournils des paysans et une journée au laboratoire de l’INRA de Nantes). Des discussions entre les praticiens ont suivi chaque journée de panification. Pain : les dégustations • Des dégustations ont été mises en place deux jours après chaque journée de panification. L’épreuve du Napping a été utilisée pour ces tests sensoriels. Elle consiste à positionner et regrouper sur un espace à deux dimensions (une nappe par exemple) des produits en fonction de leur ressemblance/dissemblance. Cette épreuve ne nécessite pas d’entraînement spécifique et prend en compte les différences interindividuelles, elle est très appropriée à notre démarche. Un groupe de dégustateurs amateurs a été entraîné lors des trois première dégustation et d’autres dégustateurs ont pu se joindre aux tests lors de dégustations grand public. • Quelques résultats
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• En ce qui concerne les résultats des dégustations, des tendances semblent se démarquer : la variété aurait une influence majeure sur le goût et le terroir sur la texture, d’autant plus que le blé est panifié à la main (la mécanisation homogénéise l’effet terroir). La variété « Sixt » est apparue douce au goût lors des deux séances de dégustations où elle a été testée. A l’opposé, le « mélange dynamique » s’est montré moins adapté à la panification artisanale et n’a pas été apprécié des dégustateurs. Enfin, un effet « pain gonflé » lié à un terroir particulier a été mis en évidence et appuie l’hypothèse de l’impact du terroir sur la texture. L’animation : une clé de la participation Qu’aurait été ce projet sans animation ? Une des clés de la recherche participative est l’animation. Faire du lien entre les acteurs, suivre le projet, recueillir des informations diverses… Ces activités constituent le ciment qui se créer entre les acteurs au fur et à mesure de l’aventure et sans lequel la compréhension est parfois difficile. Conclusion Côté agronomie, l’ensemble des données ne sont pas encore collectées pour la seconde étape. Compte tenu de la complexité et de la diversité des mesures agronomiques, les données recueillies doivent faire l’objet d’une évaluation de leur pertinence, puis d’une analyse croisée pour mettre en évidence l’existence éventuelle de lien entre variables. Elles ne sont par conséquent pas disponibles à ce jour. La conclusion ne sera disponible qu’en 2013. L’originalité de la démarche est d’avoir essayé de tenir compte d’une grande diversité de situations des agriculteurs et boulangers volontaires pour l’expérimentation. Ce sont les acteurs qui ont mis en œuvre leur démarche expérimentale, en AB, avec une diversité de terroirs et de pratiques agronomiques et de panification représentant la diversité de la filière. L’objectif était d’apprendre à les décrire et d’adapter les méthodes de recherche à la diversité des situations afin d’enrichir nos connaissances. Sur le terrain, dans les essais au champ ou dans les fournils, l’observation a pris une place importante et son importance a été reconnue dans le processus autant que les mesures réalisées. Pour les acteurs de terrain, l’apprentissage de la rigueur scientifique a été reconnue indispensable à avoir pour croiser les résultats obtenus. Les scientifiques ont été invités à considérer des paramètres non pris en compte auparavant. Ce processus nous a conduit à des démarches de partage et d’appropriation mutuelle des connaissances. Nous pouvons conclure que ce type de « rechercheaction participative » donne un caractère dynamique à démarche scientifique. La restitution proposée porte ainsi à la fois sur la mise en œuvre de la démarche expérimentale et les résultats.
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15 Quels modes d’organisation collectifs pour gérer la biodiversité paysanne ? Intervenants: Adhérents de plusieurs réseaux locaux de Bretagne et Pays-de-la-Loire, impliqués dans la conservation des semences paysannes et de la biodiversité. Ensemble, ils témoignent d’actions de mutualisations engagées depuis 2011. Résumé: Les Maisons des Semences Paysannes : Les Maisons des Semences Paysannes sont des modes émergents d’organisations collectives de gestion de la biodiversité cultivée, par la diffusion et l’échange de semences et de savoir-faire. Avant d’être des lieux physiques, ce sont des outils de partage (mutualisation) des moyens, des savoirs et de gestion collective des semences paysannes. Les Maisons des Semences Paysannes peuvent aussi être des outils politiques et de revendication : protéger et développer la biodiversité cultivée, redonner une autonomie semencière aux paysans... Zoom sur la Maison de la Semence Paysanne de Bio d’Aquitaine : Bio d’Aquitaine est un des précurseurs dans la mise en œuvre de ce type de réseau collectif de sauvegarde et de développement de la biodiversité cultivée. Un réseau local de producteurs et une collection de semences paysannes ont été développés dès 2001, via le programme « L’Aquitaine cultive la biodiversité ». Le concept de Maison de la Semence a émergé lors d’un voyage d’échange d’expériences réalisé en 2004 au Brésil, par les responsables du programme, en partenariat avec le Réseau Semences Paysannes. Le Brésil est en effet un pays pionnier en matière de sélection participative et de protection de la biodiversité cultivée. Des dispositifs locaux d’échange et stockage de semences paysannes, appelés « casa de sementes », y ont été mis en place par des communautés appuyés par des techniciens de coopératives ou de structures institutionnelles, en lien avec des pôles de recherche. Au départ surtout orientée vers les Grandes Cultures, la Maison de la Semence de Bio d’Aquitaine s’est enrichie, en décembre 2006, d’une importante collection de semences potagères. Depuis quelques années, le groupe a ouvert ses portes aux jardiniers amateurs. Et à l’Ouest ? Plusieurs réseaux locaux de Bretagne et Pays-de-la-Loire sont impliqués dans la conservation des semences paysannes et de la biodiversité. Inspirés par la dynamique existante dans d’autres territoires, ils ont engagé depuis 2011 une démarche de mutualisation de leurs ressources. Un collectif « Bretagne-Pays de la Loire » pour la gestion de la biodiversité cultivée est ainsi en phase d’émergence. Objectifs du collectif « Bretagne-Pays de la Loire » : 1. orienter les producteurs intéressés par les semences paysannes vers des structures compétentes 2. identifier des structures « ressources » par filière et par espèce 3. réunir plus de moyens (matériels, humains, financiers) pour faire vivre les semences paysannes et communiquer dessus 4. continuer à fédérer autour de la recherche-expé sur le thème de la biodiversité cultivée
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5. 6.
créer un événement local et fédérateur sur la biodiversité cultivée s’ouvrir sur la biodiversité animale
Structures et projets impliquées dans le collectif : STRUCTURES
ESPÈCES
ACTEURS ET PARTENAIRES
potagères
producteurs, chercheurs
maïs, céréales
producteurs
Civam Adage 35
maïs
producteurs
Coordination Agro-biologique des Pays de la Loire
céréales, maïs, tournesol
producteurs, INRA
Réseau GABFRAB (Fédération des Agrobiologistes de Bretagne)
sarrasin, maïs
producteurs, INRA
Kaol Kozh
potagères
producteurs, jardiniers
Triptolème
céréales
producteurs, jardiniers, société civile
potagères
Inter Bio Bretagne, producteurs, INRA
Bio Loire Océan
Civam 44
Plate-forme Agrobiologique d'Inter Bio Bretagne à Suscinio
ZONE GEOGRAPHIQUE
Contact
Cécile ParentMorvan et Camille Sourdin Pays de la Loire Le Joncheray 49330 Contigné tél : 02.41.27.37.04 Jérémy RENAUD 4, rue de la Loire-Atlantique Résistance 44390 Saffré tél : 02.40.14.59.00 Dominique Macé 17, rue du Basvillage Ille et Vilaine 35577 CessonSévigné tél : 02.99.77.09.56 Sébastien Bonduau 9, rue André Brouard – BP Pays de la Loire 70510 49105 Angers cedex 02 tél : 02.41.18.61.42 Goulven Maréchal 17, rue du bas village Bretagne 35577 CessonSévigné tél : 02.99.77.32.34 Yvonne Guého Bretagne + 44 tél : 02 97 84 94 68 Alice Mouton La ferme de Bretagne, Pays de Bobéhec la Loire 56250 La VraieCroix tél : 02.97.67.48.35 Mathieu Conseil Lycée agricole de Bretagne Suscinio – Ploujean 29600 Morlaix tél : 02.98.72.03.22
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Les terrains de mutualisation envisagés par le collectif sont nombreux : • Gestion de la biodiversité cultivée (conservation, sélection, expérimentation, multiplication, échange de semences, stockage...). Cela passe par exemple par une mutualisation des conventions expérimentales mises en place par les structures. • Capitalisation et la diffusion des savoirs et savoir-faire : recueils d’expériences, fiches techniques mutualisation/co-construction des feuilles de suivi, calendriers de formation communs... • Valorisation des semences paysannes ou des produits issus de semences paysannes • Communication : blog ou newsletter, rencontres ou événements, films... Fonctionnement général des structures − Moyens (matériel, humains, financiers) − Réflexion politique : recensement des besoins de chaque structure. De nombreuses questions sont encore à éclaircir, sur les frontières du collectif, la manière dont il sera formalisé ou les modes de gouvernances possibles. Les approches de chaque structure vis à vis des semences paysannes sont variées et il est nécessaire de respecter cette diversité de fonctionnement dans la mise en place du collectif. Les actions identifiées et à mettre en œuvre sont nombreuses, mais les cadres réglementaires liés aux semences paysannes sont très restrictifs et les contraintes techniques et financières sont
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16 Le rôle des femmes dans les changements d'orientation en agriculture, motivées par les questions de santé et d'environnement
Table ronde Intervenants : Marie Renée Briand, directrice de la Mutuelle des Pays de Vilaine, abordera brièvement le rôle et la manière dont ce type d’organisme s’approprie les questions de santé – environnement. Très engagée dans le réseau territorial « de l’assiette au champ, santés durables » qui réunit des acteurs locaux de santé publique sur Redon, Mme Briand nous apportera un témoignage sur le lien essentiel entre l’alimentation et la santé. Sabrina Dahache, docteur en sociologie, chercheuse à l’université de Toulouse II Le Mirail (UMR Dynamiques Rurales) prendra la parole pour introduire l’atelier. Ses travaux portent sur l’évolution des inégalités sexuées dans le monde rural. Son intervention sera découpée en deux temps : un éclairage sur la féminisation de l’agriculture visant à donner un bref aperçu de la place des femmes aujourd’hui dans le paysage agricole français ; une introduction aux témoignages en évoquant des exemples portant sur le thème « des agricultrices actrices du changement ». Résumé : Des femmes (agricultrices exploitantes, salariées, conjointes…) témoignent des choix qu’elles ont faits pour contribuer aux changements sur leurs exploitations, de leurs envies, des obstacles à surmonter et de leurs perspectives pour l’avenir. Sabrina Dahache (sociologue) interviendra sur le lien entre la féminisation de l’agriculture et la transformation des pratiques et des conditions de travail. Cet atelier prévoit un temps d’échanges ouvert à tous destiné à réfléchir sur le rôle des femmes aujourd’hui pour faire bouger les lignes de l’agriculture de demain. Des témoignages : Des femmes témoigneront de leur parcours de vie à la fois professionnel et personnel pour nous parler de leurs choix et de leurs envies en matière de production mais également de diversification des activités. Il s’agira pour elles d’évoquer leur rôle au sein de l’exploitation en tant que femme, conjointe, collaboratrice, salariée, exploitante… En quoi leur statut les a emmené à faire des choix sur la ferme qui ont orienté les activités (ex : pluriactivité, accueil, vente directe) ou amélioré les conditions de travail (matériel, aménagement d’horaires…) ou encore contribué à mettre en place des pratiques plus environnementales (préservation des paysages, de l’eau, des sols…). Des échanges : D’autres témoignages sont attendus de la part de la salle, des questions ouvertes aux témoins et à l’intervenante, puis une discussion sur le rôle des femmes aujourd’hui et demain dans le système agricole français : « comment les femmes s’organisent pour faire entendre leurs voix ? » L’idée n’est pas seulement de mettre en avant la féminisation des exploitations mais aussi leur mixité et les complémentarités hommes-femmes pour faire évoluer son activité vers des pratiques plus durables. Il s’agit de faire entendre la voix des femmes (exploitantes, salariées, conjointes) mais aussi celle des hommes.
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Un réseau, des valeurs, des hommes Le réseau FNAB est présent dans les 22 régions françaises. En Bretagne, Pays de la Loire et Basse Normandie, il est représenté par la Fédération régionale des agriculteurs bio et 4 GAB ; la Coordination Agrobiologique des Pays de la Loire et 5 GAB ou organisations bio ; le GRAB Basse Normandie et 2 GAB. Dans chaque région, le réseau est né et perdure grâce à la volonté et l’engagement des producteurs bio. Au-delà de son objectif de défense et de représentation des agriculteurs biologiques, le réseau FNAB promeut un développement cohérent, durable et solidaire du mode de production biologique. Pour préserver l’environnement et la Terre, être en accord avec ses convictions profondes, offrir des produits sains. En Bretagne, le réseau GAB / FRAB agit pour le développement de l’agriculture biologique, la représentation et l’accompagnement des producteurs bio et en conversion. Grâce à la FRAB et aux 4 groupements départementaux : Agrobio35, le GAB du Morbihan, le GAB Penn ar bed et le GAB d’Armor, le réseau apporte des conseils techniques en bio, organise des formations et des échanges, et, agit pour la structuration des filières.
emmanuelle deraeve Maraîchère | PPAM | ille-et-vilaine
Le réseau agit notamment dans : • Le développement et l’accompagnement de la production • Le transfert des pratiques biologiques vers les agriculteurs non bio • La formation • La recherche et l’expérimentation • Le développement des filières • La promotion de l’agriculture bio, de ses techniques et de ses produits En 2011, le Réseau GAB-FRAB, c’est : • 60% de producteurs bio bretons adhérents • 40 producteurs bio bénévoles actifs : administrateurs, mandatés, responsables de commission
Une présence sur le territoire breton • 1 fédération régionale, la FRAB • 4 groupements départementaux d’agriculteurs bio, les GAB. Des compétences transversales 32 salariés dont • 10 techniciens • 6 chargés de mission Filières et Restauration collective • 3 chargés de missions Réglementation, Observatoire et Structuration des Filières • 4 chargés de communication
• Fédération Régionale des Agrobiologistes de Bretagne (FRAB) 17 rue du Bas Village / CS 37725 35577 Cesson Sévigné Cedex T. 02 99 77 32 34 www.agrobio-bretagne.org
• Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France (FNAB) 40, rue de Malte 75011 Paris T. 01 43 38 38 69 www.fnab.org
«La reproduction des informations contenues dans ce document est autorisée sous réserve de la mention des auteurs des textes» • Conception et création : Réseau GAB / FRAB • N° ISBN : 978-2-915631-26-5
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