CDIS Cesson-Sévign Cesson-Sévigné PDC1
FRAB ZI SUD EST, 17 rue du Bas Village, CS 37725, 35577 CessonSevigné cedex
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Déposé le 7 janvier 2013
N˚ 175 | www.agrobio-bretagne.org | Janvier 2013
CPPAP : 0417 G 89163
infos Nationales | La Bio en région | Réglementation | Techniques | Observatoire | Filières
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Christelle Guérin « Le respect de l’environnement est la première motivation » EAU & BIO
DOSSIER
COMMERCIALISATION
Colloque sur la qualité de l’eau
gRANDeS CULTURES
DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR
Des paroles en attendant des actes
lA FILIÈRE se développe dans le Grand Ouest
bIEN VENDRE SUR UN MARCHé, CA S’APPREND
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
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L’agriculture bio Une direction vers laquelle la société entière doit migrer
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e voudrais vous parler d’un livre remarquable dont je viens de terminer la lecture, il s’agit de « L’appel de Gaïa », de Jean Claude Pierre.
Jean-Claude Pierre est bien connu du mouvement associatif alternatif breton puisqu’il est le co-fondateur d’Eau et Rivières Bretagne, de Nature et Culture et du Réseau Cohérence.
[SymBIOse n°175] Le mensuel des agrobiologistes de Bretagne Réseau GAB-FRAB-FNAB π Prix du numéro : 4,50 euros π Directeur de la publication : Jean-Paul Gabillard. π Directeur du comité de rédaction : Pascal Vallée (35), symbiose@agrobio-bretagne.org. π Rédacteur en chef : Antoine Besnard (Frab) symbiose@agrobio-bretagne.org. π Dessins : Alain GOUTAL (22). π Crédit photo : GAB et FRAB. Une : Matthieu Chanel (Agrobio35). π Imprimeur : Edicolor (35), imprimé sur Papier Recyclé avec encre végétale. π N° CPPAP: 0417 G 89163. π N° ISSN : 1253-4749. π Annonces et Abonnements : SymBIOse, 17 rue du Bas Village, CS 37725 35577 Cesson Sévigné cedex. Tél. 02 99 77 36 77 Fax. 02 23 30 15 75 symbiose@agrobio-bretagne.org Les articles parus dans les pages listées ci-dessous font partie de la mission d’information générale, filière, technique et réglementaire du réseau GAB/FRAB aux producteurs bio bretons sur leur filière et ses évolutions. La convention de financement passée entre le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche et le réseau FRAB reconnaît et intègre cette mission. Pages : 8, 9,10, 11, 12,13, 14, 15, 16 à 17, 18 à 19.
Comme vous le savez, Gaïa, c’est le nom que les Grecs anciens avaient donné à la déesse Terre. C’est donc par ce biais que l’auteur s’adresse à nous les humains, en utilisant une voix qui est celle de la Terre. Cette petite voix nous interpelle sans agressivité, mais avec compassion. Elle nous invite à nous mettre à la place de notre planète pour ainsi mieux ressentir et prendre conscience des souffrances que la civilisation consumériste lui fait subir. Pierre Rabhi, qui préface l’ouvrage, nous avait déjà prévenu, si nous nous mettons tous à consommer comme le font les Américains, alors ça n’est pas une, mais sept planètes qu’il nous faudra. Mais Gaïa ne se contente pas de gémir des agressions qui lui sont faites, car malgré tout, elle croit en l’être humain, elle se dit, comme Edgar Morin, que même si tout semble perdu, même si la société se précipite aveuglement dans une voie sans issue, et bien non, il ne faut pas désespérer, car des signes annonciateurs d’une nouvelle civilisation, plus respectueuse de la vie, plus proche de la nature, créant plus de liens sociaux et de solidarité est en marche. « Tout en fait a recommencé, mais sans qu’on le sache, nous en sommes au stades des commencements, modestes, invisibles, marginaux, dispersés. Car il existe déjà sur tous les continents, un bouillonnement créatif, une multitude d’initiatives locales dans le sens de la régénération économique ou sociale, ou cognitive, ou éducationnelle, ou éthique, ou de la réforme de la vie... Ces initiatives ne se reconnaissent pas les unes aux autres, nulle administration ne les dénombre, nul parti n’en prend connaissance. Mais elles sont le vivier du futur. » Nul doute que les paysans bio que nous sommes s’inscrivent complètement dans cette dynamique. Jean-Claude Pierre croit au pouvoir et à la dignité des mots et son livre se lit comme un poème. Je pense comme lui que la poésie peut nous toucher là ou le discours rationnel ne fait peut-être que nous effleurer.
« Et pour aller vers un futur meilleur, Pour susciter l’espérance, Il faut, plus que jamais, miser sur L’intelligence, la sensibilité, le cœur. »
Alors, même si vous êtes convaincu qu’il nous faut changer nos pratiques parce que vous êtes déjà engagés sur cette voie, lisez ce livre très émouvant, lancé à la fois comme un cri de détresse, mais aussi comme une note d’espoir. Il finira de vous convaincre que l’agriculture que nous pratiquons montre la direction vers laquelle la société entière doit migrer.
Par Guy Mazurié [maraîcher à Yvias, Côtes d’Armor]
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
INFOS
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SYMBIOSE NOUVELLE FORMULE
le JOURNAL évolue
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LE
epuis mars 1997 et la sortie de son premier numéro, SymBIOse s’est fait le porte-voix des agriculteurs bio de Bretagne. Il a été un outil de lutte syndicale et de défense des droits. Au fil des ans, le journal a évolué, s’est adapté à leurs exigences, s’est fait l’écho de l’évolution des techniques et des pratiques au rythme du boom de l’agriculture biologique en Bretagne. C’est afin de coller à l’air du temps que SymBIOse lance une nouvelle formule. Plus riche, plus précise, plus moderne. En tant que producteurs bio, nous avons la volonté de faire de SymBIOse un outil d’échange de pratiques et de revendi-
cation d’une vision de l’agriculture citoyenne, respectueuse de l’humain et de l’environnement. C’est pourquoi nous ouvrons notre billet d’humeur à tous les lecteurs du journal pour générer de l’échange autour de nos actions, et ce anonymement afin que la parole soit vraiment libre.
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éditorial
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INFOs nationales
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Infos bretagne
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Le Billet d’humeur
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En direct des GAB
rECONDUCTION POUR 2 ANS
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Les formations
Sur proposition du gouvernement, les députés ont prolongé de deux ans le crédit d’impôt sur l’agriculture biologique dans le cadre de la loi de finance rectificative 2012. Cette information n’est pas encore parue au JO, et ne se retrouve pas encore dans la mise à jour du code des Impôts, mais la validation a bien été faite à l’Assemblée Nationale. Ce qui veut dire que la France maintient le CI-Bio jusqu’à la nouvelle PAC, puisque la mise en place de cette dernière semble prendre un an de retard.... Les producteurs bio vont donc continuer à disposer d’un CI-Bio à 2500 € sous le régime de minimis pour les exercices fiscaux à venir de 2012, mais aussi 2013 et 2014 (pour les déclarations d’im-
Les filières
UNE OP territoriale LAIT de VAche bio
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Technique Élevage Le point sur les fourrages
10 DOSSIER Grandes cultures : "La filière se développe dans le Grand Ouest" 15 L’Observatoire
Grandes cultures : 3/4 des surfaces dans Les élevages
16 Le portrait du mois Christelle Guérin
18 Du producteur au consommateur
Vendre sur un marché, ça s’apprend
20 Petites annonces
Jean-Paul Gabillard, président de la FRAB
CRÉDIT D’IMPÔT BIO
pôt à faire respectivement en 2013, mais aussi en 2014 et 2015). ATTENTION : la règle de minimis agricole ne change pas : on est toujours sur un plafond maximal de 7500€ (toutes aides de minimis agricoles confondues) sur 3 exercices consécutifs (avec transparence GAEC dans la limite de 3 parts). La question de la place éventuelle du CI-Bio (ou d’une mesure qui aurait le même objectif) dans la future PAC reste posée sans que nous ne sachions, pour l’instant, si cette piste pourra se mettre en œuvre afin de lever tous les inconvénients liés au dispositif sous régime de minimis... A suivre
INFOS
aIDES sab 2012 En réponse à une question posée par la FNAB, le ministère de l’Agriculture nous a indiqué par courriel qu’il n’y aurait pas d’application d’un coefficient stabilisateur sur le dispositif SAB en 2012. Ce qui signifie d’une part que les montants des aides à l’hectare des dossiers déposés en mai 2012 ne seront pas revus à la baisse lors des mises en paiements (seule l’application de la modulation à 10% aura lieu) ; et d’autre part que l’instruction des dossiers 2012 est terminée. Le réseau est donc vivement invité à prendre contact
avec les DDT(M) pour faire un point précis sur les dossiers de la campagne passée, afin d’avoir une vision un peu plus claire sur la réalité des dynamiques et le bilan quantitatif des dossiers de conversion en 2012. Merci de tenir la FNAB informée de ce suivi, et de nous faire remonter (le cas échéant) les éventuels problèmes d’instruction qui pourraient apparaître. La date du rendez-vous de suivi (bilan de campagne 2012 / préparation campagne 2013) n’est pas encore fixée avec les services du ministère.
INFOS
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Qualité de l’eau en bretagne
des paroles en attendant des actes
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e 30 novembre, le colloque sur la qualité de l’eau en Bretagne, organisé conjointement par le GAB 22 et le GAB 29, a rassemblé 120 personnes. Après une matinée dédiée à l’état des lieux de la qualité de l’eau en Bretagne, l’après-midi a été consacré aux solutions que la bio peut apporter pour reconquérir une eau saine. L’occasion d’assister à quelques joutes rhétoriques savoureuses. Pas forcément pointilleux concernant son devoir de réserve, Jean-Jacques Brot, le préfet du Finistère, a le mérite de ne pas avoir sa langue dans sa poche. Lors du colloque sur la qualité de l’eau en Bretagne, il a commencé par pointer du doigt l’absence de parlementaire dans la salle. « Un vendredi, jour où ils sont libres. » S’il y en avait au moins un (Gwennegan Bui, député de la 4e circonscription du Finistère, l’a fait remarquer au préfet dans la presse dans les jours suivants), il est vrai que les tribunes étaient essentiellement garnies de techniciens et animateurs des bassins-versants, d’associations et d’agriculteurs.
l’urgence d’agir En verve, Jean-Jacques Brot a appuyé là où ça fait mal. Acte 1 : « On nous dit un coup rouge, un coup blanc. On lance les plans algues vertes d’un côté, et de l’autre on supprime 166 postes à la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). J’attends des moyens et des instructions claires. » Acte 2 sur l’amendement Le Fur : « Je constate que la gauche est revenue au pouvoir, qu’il y a des beaux discours, mais que l’amendement Le Fur n’a toujours pas été remis en cause ». En 2010, ce texte promulgué par décret avait simplifié l’installation des grosses exploitations porcines en relevant les seuils d’autorisation de 450 à 2000 porcs. Au-delà des études pointues, des graphiques sophistiqués et des vertus prouvées de l’agriculture biologique en matière de protection de l’eau, les échanges ont révélé l’urgence d’agir. « La situation, on la connaît. Des études, il y en a eu beaucoup et elles arrivent au même constat. Ce qu’il faut maintenant, c’est agir. Et
π Jean-Jacques Brot, préfet du Finistère.
cela demande du courage politique, surtout en Bretagne », a insisté Alain Ménesguen, de l’Ifremer. Car comme on a pu le remarquer lors de la journée, c’est la volonté politique qui permet de faire bouger les lignes. Comme à Saint-Ivy, où la commune a privilégié l’installation d’un agriculteur bio autour d’un point de captage. Ce qui a eu comme conséquence de pouvoir proposer une eau de qualité très satisfaisante (un taux de nitrate situé entre 10 et 15 m/l) à un prix durable et moins élevé que la moyenne départementale.
Une reconquête par l’agronomie Autre exemple, en Poitou-Charentes. Benoît Biteau, agriculteur bio et vice-président de la région en charge de l’agriculture, a tout simplement décidé de supprimer les aides de la région à la Chambre d’agriculture. « Quelques chiffres. Le budget de la PAC : 57 milliards d’euros, 9,5 milliards pour la France, 650 millions d’euros de PAC versés en Poitou-Charentes. Le budget de la région pour l’agriculture étant de 11,5 millions d’euros, on a décidé de l’orienter vers l’agriculture qu’on souhaitait et qui n’est pas celle de la chambre. Quand je vois des cultures maissicoles intensives depuis 35 ans en bord de Seugne, affluent de la Charente, et que je mets en parallèle les taux de mortalité et les maladies croissantes des huîtres du bassin de Marennes-Oléron, j’ai du mal à ne pas voir un lien de cause à effet. Mais j’ai une certitude, c’est que la reconquête de la qualité de l’eau passera par l’agronomie.» L’argument fait mouche dans le public, si bien qu’à peine arrivé, Thierry Burlot, vice-président de la région Bretagne en
π Benoît Biteau, vice-président de la région Poitou-Charentes.
charge de l’eau, se voit lui aussi proposé de supprimer les aides régionales à la Chambre d’agriculture par une élue EELV de la région. Il botte en touche, ou du moins oublie consciemment d’y répondre tout en arguant du manque de moyens de la région. En conclusion du colloque, Jean-Paul Gabillard, président de la FRAB, lui a glissé une petite idée pour faire des économies et trouver de l’argent à mettre au service de l’eau et de l’agriculture biologique. « A 300 kilomètres d’ici, il y a un projet qui pourrait permettre de faire des économies. »
INFOS Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
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Élections chambre d’agriculture
Quelle place pour la bio ?
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’année 2013 commence par un temps important pour le monde agricole : l’élection des réprésentants aux chambres d’agriculture. Ils seront élus pour six ans, et ce sont eux qui vont par la suite définir l’orientation des actions des chambres d’agriculture au niveau départemental, régional et national. C’est pourquoi le réseau GAB-FRAB invite les paysans bio à voter pour défendre leurs convictions, tout en incitant à la vigilance quant à la place de la bio dans les programmes des candidats. Les élections aux chambres d’agriculture bretonnes auront lieu du 21 au 31 janvier. Il y a 46 sièges à pourvoir par chambre. Pour les trois collèges individuels : chefs d’exploitation, salariés de la production agricole et salariés de groupements professionnels agricoles, les 29 sièges (respectivement 21, 4 et 4) sont attribués cette année par scrutin mixte. Cela signifie que la liste majoritaire obtient la moitié des sièges et que les sièges restant sont répartis au plus fort reste. Pour tous les autres collèges : propriétaires et usufruitiers, anciens exploitants, coopératives agricoles de production, autres coopératives, Crédit agricole, Mutualité agricole, organisations syndicales à vocation d’exploitants agricoles, l’élection a lieu au scrutin majoritaire à un tour. Les
sièges à pourvoir sont attribués à la liste qui a recueilli la majorité des suffrages exprimés. Les conseillers des Centres régionaux de la propriété forestière (CRPF) sont, quant à eux, membres de droit de la Chambre d’agriculture Ce vote se fera par correspondance, et vous devez recevoir tous les éléments nécessaires au vote au plus tard dix jours avant le scrutin. Nous vous encourageons bien sûr à aller voter, mais également à lire attentivement les programmes des candidats et à la place qu’ils font à la bio. Ont-ils des producteurs bio sur leur liste ? La mentionne-t-ils clairement dans leur programme et dans quels termes ?
NOTRE-dame des landes. rien vu, rien lu Rien, je n’ai rien vu, rien lu dans SymBIOse sur une mobilisation sans précédent. Bastion de rébellion paysanne, le siège de Notre-Dame des Landes ne vous préoccupe a priori pas. Pas une ligne alors que des centaines de tracteurs défilent dans le centre-ville de Rennes. Pas une ligne alors que 40 000 personnes manifestent sur le site du « peut-être » futur aéroport. Je croyais pourtant que ce journal était un journal de lutte. Pourquoi ne pas en parler alors que l’équivalent d’un département est englouti tous les 7 ans par une urbanisation galopante ? Pourquoi ne pas en parler alors que ce site recèle des trésors de biodiversité ? Pourquoi ne pas en parler alors que des paysans sont expulsés de leurs terres ? J’aurais aimé que vous en parliez. Sans en faire des caisses, pas pour rendre compte de l’actualité au jour le jour, mais pour soutenir cet énorme élan militant, pour affirmer la conviction que cet aéroport ne doit pas se faire, comme le pensent la plupart de vos lecteurs. J’aurais aimé, simplement, que symBIOse viennent garnir les rangs des militants. Le Greencheux
Le GAB 56 RENCONTRE LE SÉNATEUR JOëL LABBé Vendredi 14 décembre, le GAB 56 a rencontré Joël Labbé à Saint-Nolff. Un rendez-vous très instructif concernant la mission d’information réalisée par le Sénat sur les pesticides et leur impact sur la santé. A la demande du groupe socialiste, 27 sénateurs ont participé à cette mission. Entre mars et la mi-septembre 2012, ils ont procédé à 95 auditions, et entendu 205 personnes localisés sur de nombreux départements. Cinq constats ont été dressés, notamment celui que « les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués ». Une centaine de recommandations ont été rédigées et
réparties sous 18 thématiques. Le rapport et les propositions ont été votées à l’unanimité par la mission le 10 octobre dernier. Un débat au Sénat en séance plénière publique sur ce rapport aura lieu le 22 janvier prochain, à 14h30. Vous pourrez suivre la séance en direct sur le site du Sénat : senat.fr De son côté, le GAB réfléchit à des actions de valorisation de ce rapport en 2013.
Prenez la plume, on vous donne la parole Conçu pour être un espace de dialogue autour de SymBIOse, ce billet d’humeur est réservé aux lecteurs qui souhaitent s’exprimer. Il est anonyme afin que la parole soit libre. Libre de pousser des coups de gueule ou de dire ses coups de coeur en quelques lignes. Toujours néanmoins dans le respect d’une éthique (pas de dénonciation, d’injure ou de diffamation).
Ecrivez-nous : Pour plus d’infos : www.senat.fr/commission/missions/pesticides/index.html
symbiose@agrobio-bretagne.org
EN
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Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
Plan algues vertes : aides aux projets de valorisation des produits locaux Commande d’outils de communication Autocollants : Les 2 logos figurent sur le même autocollant. Il y a 2 formats disponibles : •
30cmx16cm = 3.5€ TTC frais envoi compris
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45cmx24cm = 6€ TTC frais envoi compris
Matériel de marché : Les stands bio passent souvent inaperçus sur les marchés classiques. Il nous reste quelques « mats drapeau ». Coût : 50€ HT le mât télescopique (3 m de hauteur maxi, tissu légèrement transparent 50x260cm, utilisable en extérieur). Ces mâts peuvent aussi être utilisés pour signaler une vente à la ferme. Pour commander ces outils : 02 98 25 80 33
Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de Lutte contre les Algues Vertes (20112015), la charte de territoire de la Baie de Saint-Brieuc, signée en octobre 2011 avec les acteurs locaux, contient un « volet économique » prévoyant la réalisation d’actions en faveur de la valorisation des produits issus des exploitations engagées dans le Plan. Un accompagnement financier est proposé aux porteurs de telles actions. Cette aide est mobilisable pour tout type de projet à condition qu’il valorise les produits issus d’exploitations signataires d’une charte « algues vertes » de la Baie de Saint-Brieuc. Il pourra s’agir, par exemple, d’un agriculteur souhaitant
Ca y est, la filière a officialisé sa création, lors d’une réunion le 5 novembre dernier ! Les producteurs, meuniers et boulangers ont signé les statuts de l’association. Cette année le blé est vendu par la filière entre 380 et 430€ la tonne, une manière de valoriser la production locale. Aujourd’hui 25 tonnes de blé sont mis à disposition pour la filière et 5 boulangers ont fait leur commande. Lors de la prochaine rencontre, les participants travailleront sur la communication autour de la filière, afin de la faire connaître aux consommateurs. Le Bureau. Président : Yann Le Jeloux (producteur) ; co-président : Christophe Royer (Paysan Meunier) ; secrétaire : Erwann Le Pabic (Boulanger) ; trésorier : Frédéric Guiheneuf (Meunier à façon).
Si vous souhaitez répondre à cet appel à manifestation d’intérêt, n’hésitez pas à vous rapprocher de la MAB22. Contact.
nOUVELLE FORMATION la commercialisation Le GAB 22 et la MAB 22 propose une formation pour mieux anticiper la création et le fonctionnement d’un groupe pour la commercialisation en collectif.
Création de l’association Filière Farine Biologique du Morbihan
mettre en place un atelier de transformation, d’une association souhaitant mener une action de communication autour de la vente de produits locaux, d’un artisan, d’une coopérative ou bien encore d’une entreprise souhaitant développer une filière locale tracée…. Les règles de financement seront définies au cas par cas en fonction de la nature des dépenses (investissement, recherche, animation, communication,…) et du statut du porteur de projet.
Se lancer dans une vente en collectif implique en effet des réflexions nouvelles liées au groupe et à son évolution dans le temps. Souvent dans les projets collectifs, beaucoup de questions se posent après la création de la structure de vente et freinent son développement. Comment anticiper ces questionnements ? Quels sont les clés de réussites de tels projets ? Quelles sont les difficultés et les solutions à envisager ? Cette formation permettra à tous les
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Tél.
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appréhender en collectif
membres du groupe de simuler la création d’un projet de vente collective et les 3 premières années de son fonctionnement. Ainsi, vous appréhenderez par vous-même les points importants à éclaircir avant de se lancer, les facteurs de réussites et les solutions aux potentielles difficultés. Vous verrez en direct l’impact que peuvent avoir certaines décisions sur le chiffre d’affaire de la structure, sur le chiffre d’affaire de chacun et sur le temps de travail consacré à la structure. Si vous souhaitez développer un tel projet sur votre territoire, n’hésitez pas à contacter le GAB22 ou la MAB22 pour envisager le dépôt d’une formation VIVEA.
futur aéroport Notre dame des landes Le GAB 22 adhère au Comité citoyen NDDL 22 Dès le début d’année 2012, la FNAB a apporté son soutien aux collectifs anti-aéroport de Notre-Dame des Landes. Un collectif citoyen s’est constitué dans les Côtes d’Armor cet automne. Le GAB d’Ar-
mor adhère et relaie au fur et à mesure des appels à mobilisation les informations auprès de ces adhérents. http://nddl22.bretagne-infos.eu/
LE COIN
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
élevage o b s M a r a î c h a g e Fraise et mesclun Date : jeudi 17 janvier 2013 Lieu : Centre social de Plérin Contact. GAB d’Armor : 02 96 74 75 65 Ces produits, peu représentés sur vos étals sont souvent un plus et permettent un complément de gamme pertinent. S’il est difficile de les avoir sur une longue période, le choix de séries ou de variétés permet de combler des trous de production ou d’apporter un plus à certaines périodes. Programme : choix des variétés, stratégies de production, prix de vente... Intervenant : Charles Souillot.
Les de
formations début 2013
: Méthode a l i m
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Tout savoir sur le fraisier - jeudi 24 janvier
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L’auto-construction de petit matériel en maraîchage bio (4 jours)
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Parasitisme chez les petits ruminants
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Plannings de pâturage
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Hygiène en transformation fermière
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Transformation laitière et affinage
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Réaliser son plan de fumure
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groupe s t
Date : mardi 22 janvier 2013
Date : jeudi 17 janvier 2013
Lieu : à déterminer
Lieu : Plouay
Contact. Agrobio 35 : 02 99
77 09 46
Contact. GAB 56 : 02 97 66 32 62
Observation du troupeau, d’après la méthode Obsalim, et détermination des rations. Intervenant : Eric Guerrand (Agrobio Conseil). Animation : Anne-Laure Simon (Agrobio 35).
Pâturage et optimisation de la ration par l’observation du troupeau.
F o r m a t i o n h é r o d y Date : à déterminer
élevage : Rad J o s s e l i n Date : mardi 22 janvier 2013 Lieu : Augan Contact. GAB 56 : 02 97 66 32 62
Lieu : à déterminer Contact. Agrobio 35 : 02 99
77 09 46
Suite au succès de la précédente cession, une nouvelle formation pour connaître son sol et les pratiques agronomiques les plus adaptées est programmée pour la fin janvier - début février. Formation de 3 jours avec intervention d’Yves Hardy (Agrobio Conseil). Une analyse de sol (méthode Hérody) est réalisée chez chacun des participants. Limité à 12 places. Animation : Gaëtan Johan.
Contact. GAB 29 : 02 98 25 80 33 Voici les formations prévues par le GAB 29 en ce début d’année 2013. Pour plus d’informations, contactez le GAB.
élevage O u
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élevage : huiles Es s e n t i e l l es
: e
groupe s t
Date : jeudi 21 mars 2013 Lieu : Plouay Contact. GAB 56 : 02 97 66 32 62 Parasitisme. Intervenante : Emilie Salesse.
Améliorer nagement étal de
l’améde son marché
Date : mardi 22 janvier 2013
Date : jeudi 31 janvier 2013
Lieu : Plouay
Lieu : à déterminer Contact. Agrobio 35 : 02 99
élevage O u
77 09 46
Utilisation des huiles essentielles en élevage laitier (cellules et mammites). Intervenant : Mathilde Boutin (Adage). Animation : David Roy (Agrobio 35).
Contact. GAB 56 : 02 97 66 32 62 Intervenant : Charles Souilot (GAB 22).
transformer les produits végétaux Date : lundi 4 février 2013
Retrouvez toutes les informations de l’ariculture biologique en Bretagne sur :
Lieu : lycée du Gros Chêne, à Pontivy.
w w w . agrobio - bretagne . org
Intervenant : Frédéric Hazevis (formateur au CFPPA du Gros Chêne).
Contact. GAB 56 : 02 97 66 32 62
LES
L
a Commission Nationale Technique du ministère de l’Agriculture du mardi 11 décembre 2012 a examiné les premières demandes de reconnaissance OP du secteur lait de vache. Parmi celles-ci, la demande de reconnaissance en OP transversale de mandat de l’Association des Producteurs de Lait Bio Seine et Loire.
L’Association des Producteurs de Lait Bio Seine et Loire a été créée le 25 septembre dernier à l’initiative de sept associations de producteurs de lait bio livrant, à elles toutes, cinq laiteries privées (Danone, Lactalis, Montsûrs, Saint-Père et Triballat) sur les régions Haute et Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire. Cette association est à ce jour l’une des toutes premières OP du secteur lait de vache reconnues au niveau national. Qui plus est, elle est territoriale et regroupe les sept associations fondatrices. Concrètement, une centaine de producteurs lui ont déjà envoyé un mandat de négociation dans le cadre du dépôt du dossier de reconnaissance en OP. La zone et le champ d’action de l’OP concernent potentiellement près de 400 producteurs de lait bio du NordOuest dont l’adhésion massive à l’OP sera sollicitée dans les prochaines semaines.
Une organisation de type non commerciale L’organisation de producteurs « Lait Bio Seine et Loire » est de type non commerciale, donc sans transfert de propriété de la production laitière des producteurs vers l’OP. Cette OP de mandat a pour vocation de regrouper les producteurs pour négocier collectivement la vente de leur lait avec les laiteries concernées (collecteurstransformateurs) dans un cadre souhaité partenarial avec les transformateurs sur la gestion des volumes et la fixation des prix. L’OP a aussi pour rôle d’organiser avec les laiteries concernées la mise en œuvre des modalités de contractualisation de la production de ses membres. Cette étape
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OP territoriale Lait de vache bio
Parmi les premières reconnues en France Par Ivan Sachet (chargé de mission à la FRAB)
devra se mettre en place dans le courant de l’année 2013 et nécessitera en amont une pleine reconnaissance des rôles et missions de l’OP, ainsi qu’une adhésion forte des producteurs à l’OP. Les 7 associations fondatrices peuvent à ce jour compter sur une adhésion moyenne de 70% des producteurs, qui peut encore se renforcer et devra se concrétiser au niveau des mandats donnés par un maximum de producteurs à l’OP. Des réunions d’information à destination des producteurs concernés seront organisées par les associations locales dès le début d’année 2013. La reconnaissance de l’OP « Lait Bio Seine et Loire » est une belle réussite du travail du réseau bio (administrateurs, producteurs, commissions) et plus largement de tous les éleveurs laitiers bio sur le terrain qui se sont mobilisés, ont débattu puis agi. Une animation soutenue par les salariés du réseau pour fédérer les producteurs et expliquer les enjeux a permis d’accompagner l’émergence de l’association inter-régionale et la constitution du dossier de reconnaissance en OP.
Une expérience qui pourra être partagée Il était fondamental que les éleveurs laitiers bio du Nord Ouest - dont la densité ainsi que la proximité avec d’importants outils de transformation du lait bio est forte - s’organisent rapidement et rendent concrète la possibilité de créer une OP transversale territoriale. L’expérience pourra être partagée dans d’autres régions. C’est une étape importante pour la structuration de la filière laitière bio.
Cette étape en appelle une nouvelle avec la création d’une fédération nationale des éleveurs laitiers bio. Aussi, le jeudi 6 décembre, se tenait également à Paris une rencontre entre des responsables de groupements et d’associations d’éleveurs laitiers bio de toute la France, de Biolait et la Coop Lait bio du Maine, pour discuter de la suite : la création d’une association fédérant l’ensemble de ces groupements pour une gestion concertée et solidaire des volumes au niveau national, en relation avec les autres groupements européens d’éleveurs laitiers bio déjà organisés.
Le chantier reste ouvert L’enjeu de la structuration des producteurs est bien qu’ils participent activement à la gestion partenariale de la filière laitière bio avec les transformateurs. La mise en place de l’OP « Lait Bio Seine et Loire » vient conforter leur rôle de co-gérant de la filière laitière bio aux côtés des entreprises de transformation partenaires. L’année 2013 s’annonce très importante pour mettre en place les outils les mieux adaptés à cette co-gestion «productiontransformation». Un rapprochement de cet enjeu avec ceux concernant la distribution et de la consommation des produits laitiers bio sera aussi à travailler. L’année 2013 commence, le chantier reste ouvert, il reste à souhaiter une pleine réussite aux actions entreprises pour une filière laitière bio toujours plus cohérente et équitable.
LE POINT
C
es 2 derniers mois, j’ai pu rencontrer sur les fermes une cinquantaine de producteurs laitiers, en individuel ou dans des groupes de formation. Des points communs apparaissent dans les difficultés à optimiser les fourrages de l’année. Les stocks sont là mais la production n’est pas toujours en relation. L’intérêt de l’alternance des stades de récolte pour pérenniser la prairie nous amène à des stocks complémentaires en matière de composition de la ration.
L’éleveur laitier est un producteur de fourrages qui respecte « le mode d’emploi » du ruminant : • Une base de la ration constituée de fibres (bon foin de prairie mâture, à défaut, de la bonne paille) distribuées en début de repas matin et soir : 3 kg de MS par jour. • Un apport inférieur à 40% de la ration en fourrages concentrés (en énergie fermentescible et azote ANP), ayant tendance à baisser le pH du rumen. • Une troisième part de la ration plus mâture (énergie plus lente - cellulose et azote plus sous formes de protéines) et équilibrée autant en valeur qu’en qualité. Alimenter un ruminant, c’est gérer le pH de la panse, l’efficacité des bactéries est plus grande dans une stabilité ruminale.
Le comportement des animaux : en pâture ou à l’auge Que ce soit au pâturage ou à l’auge, le troupeau doit être surveillé, limité, sinon il va toujours manger le plus appètent et souvent le plus acidogène, (les formes d’énergie fermentescible sont pour l’herbe des sucres rapides, comme les bonbons) : « ce qui est en sucre n’est pas en cellulose. » A l’auge, les différents ingrédients doivent être disponibles selon la ration établie en valeur et en quantité, sinon il y a du tri, et la part ingérée n’est plus dans l’équilibre. Après avoir équilibré la ration à 16 ou à
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
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Fourrages de l’année
et respect du ruminant
Par Éric Guerrand (technicien Agrobio 35 et Agrobio Conseil)
18 kg de MS, l’important est ensuite la ration globale ingérée par le troupeau, (un nombre de rations) : chaque vache ingérant selon sa capacité d’ingestion et son appétit. La ration s’orientera vers la moyenne du troupeau, en besoins d’entretien et besoins de production. Le principe des 2 repas va guider le troupeau vers des temps de rumination plus long, une meilleure valorisation de la ration (> + 25% ), et le gaspillage des stocks sera moindre. L’observation du troupeau se fera selon la catégorie à laquelle la vache appartient (une fraîche vêlée ne se regarde pas comme une fin de lactation, une primipare et une troisième lactation...). Les indicateurs de ce qui ne va pas sont nombreux à apprendre, il est plus simple d’apprendre d’abord les bons principes.
Petit rappel sur les prairies Je vous invite à lire ou à relire l’article paru dans Symbiose (N°174 de Décembre 2012) sur la pérennité. Cet article nous rappelait l’intérêt de respecter les bases de gestion de la prairie. C’est en effet trivial, mais bon à rappeler quand même : un bon fourrage est toujours plus facile à associer dans une ration, en vue à la fois de produire, mais également de maintenir ses animaux en bonne santé. La composition des prairies, les stades de récolte (avec alternance), la connaissance des qualités agroalimentaires des différentes espèces et variétés, l’appétence et la valeur nutritive, sont au-
tant d’éléments à regarder de près. L’herbe fauchée au printemps va garder ses qualités et ses défauts selon son stade de récolte, sa composition florale, et ses qualités d’énergie et de protéines, quelque soit sa présentation : ensilage, enrubannée ou foin. L’intérêt de l’alternance des stades de récolte pour pérenniser la prairie, nous amène à des stocks complémentaires en matière de composition de la ration, une herbe avant épiaison sera classée comme fourrage concentré, une herbe plus mature sera appelée fourrage neutre, et un fourrage plus avancé amènera la part fibreuse recherchée dans la ration.
S’organiser pour produire des fourrages sur pied, en stocks humides ou en sec Cette année vous avez produit de la quantité et de la qualité. • La qualité des fourrages produits en printemps humide oblige à respecter plus que d’autres années le « mode d’emploi » du ruminant. • Ce que vous avez fauché au printemps, stocké en sec ou en humide, a gardé les caractéristiques de l’herbe sur pied (la même problématique rencontrée au pâturage en Avril, Mai,Juin). Les ruminants aiment la diversité dans les apports énergie, ou protéines. Enfin, pensez à l’abreuvement.
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
LE
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Grandes Cultures
La filière se développe dans le Grand Ouest Dossier réalisé par la frab et la cab pays de la loire
évolution DE LA PRODUCTION
Départements
Surface
Surface
Surface
2011
2010
2009
EN b R E T A G N E
Côtes d’Armor
3 390
3 085
2 465
Finistère
1 960
1 575
1 475
La région Bretagne, avec ses 859 producteurs pour 11 540 ha (bio et conversion), se place au 8e rang au niveau national concernant sa surface totale de céréales et oléo-protéagineux (6% des surfaces bio nationales). Si l’on considère seulement les céréales, la Bretagne se situe au 3ème rang national en termes de surface.
Ille et Vilaine
3 320
3 085
2 450
Morbihan
2 870
2 465
2 030
total
11 450
10 210
8 420
891 fermes
770 fermes
639 fermes
Départements
Données Agence Bio et Observatoire FRAB
Surface
Surface
Surface
2011
2010
2009
Loire Atlantique
5 436
4 594
4 382
Maine et loire
5 418
4 966
4 149
Mayenne
2 861
2 478
2 059
Sarthe
2 596
2 313
1 850
Vendée
5 660
5 109
4 202
total
21 971
19 460
16 642
1091 fermes
922 fermes
806 fermes
évolution DE PRODUCTION pAYS
DE
LA
LA EN
LOIRE
La région des Pays de la Loire, avec ses 1091 producteurs pour 22 275 ha (bio et conversion), se place au 2ème rang au niveau national concernant sa surface totale de céréales et oléo-protéagineux (12% des surfaces bio national), juste derrière la région Midi-Pyrénées.
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
ÉDITO
Fort d’une histoire commune sur la filière Grandes Cultures et afin de répondre aux attentes des producteurs et de salariés du réseau GAB-FRAB et CAB, nous vous présentons le premier numéro de la Lettre Filière Grandes Cultures Bio Bretagne-Pays de la Loire. L’objectif de cet outil co-construit et mutualisé est d’apporter une information aux adhérents du réseau bio, tant sur des problématiques rechercheexpé, techniques, filière que sur le marché autour des céréales et oléo-protéagineux. Nos 2 régions représentaient en 2011 environ 18% des surfaces françaises en céréales, oléprotéagineux et légumes secs biologiques (chiffres Agence Bio). Nous espérons donc que cette lettre puisse traduire fidèlement certaines dynamiques plus larges au niveau de la filière Grandes Cultures biologique française. Ce travail commun sera mis à jour chaque année, et publié dans SymBIOse. Ainsi, nous souhaitons que son contenu soit autant que possible évolutif. C’est pourquoi nous vous invitons à prendre votre plume afin de faire évoluer le fond et la forme de cette lettre d’information avec nous.
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Statistiques céréales et oléoprotéagineux bio du 30 juin 2011. Ils représentent 39 % du total national, soit 20 981 tonnes, dont 7 points pour la Bretagne (stable) et 18 pour les Pays de la Loire (en hausse). Le maïs est la principale culture stockée car il lui faut répondre aux besoins jusqu’à la récolte. Il est à noter la progression de la part des céréales à pailles qui peut s’expliquer par la bonne production des fourrages sur la campagne céréalière 20112012, qui aurait permis de diminuer l’utilisation de céréales.
La collecte du Grand Ouest progresse de 13 % par rapport à la campagne précédente. Cette progression est liée à l’augmentation des surfaces, et ce malgré des conditions climatiques peu favorables depuis 2010. La collecte représente 40 % du niveau national dont 11 points pour la Bretagne (stable) et autant pour les Pays de la Loire (en hausse). Les stocks du Grand Ouest au 30 juin 2012 progressent de 60 % par rapport à ceux
Collecte en culture réalisée fin septembre 2012 En tonnes
semences comprises
Bretagne Centre Normandie
Blé tendre Orges Triticale Maïs Seigle Avoine Sarrasin Autres céréales
4012 1 044 5 645 58 290 1 036 20 2
Total céréales
12 106
Fèves féverole Tournesol Pois Autres oléoprotéagineux
2 701 947 2 266 54 4 31 0 1
6 003 422 0 256 119
Pays de Poitoula Loire charentes
664 467 846 0 44 41 0 31
2 092 540 83 360 147
6 722 859 5 083 695 24 87 48 5
13 573
3 868 962 2 437 207 118 460 23 245
8 339
158 0 0 0
621 795 400 5
263 566 684 182
Total oléoprot
797
1 110
158
1 821
1 695
Total cultures
12 904
7 113
2 250
150394
10 034
Nouvelle décision à partir du 1er juillet 2012. La collecte est déclarée par département de production (siège social de l’exploitation). Auparavant, celle-ci était déclarée selon le département d’implantation du silo de réception. La base étant différente, il n’y a pas de pourcentage d’évolution pour cette campagne.
’’
Le mélange lupin blanc-orge de printemps est à réfléchir. Il est plus facile à cultiver que le lupin en pur et se trie bien.
’’
Arnaud Dumusois, gérant d’Edou Breizh
Stocks
comptabilisés
En tonnes
semences comprises
septembre
Bretagne Centre Normandie
Blé tendre Orges Triticale Maïs Autres céréales
Total céréales
fin
3 289 852 4 422 63 1 461
10 087
Fèves féverole Tournesol Pois Autres oléoprotéagineux
368 206 0 0 0
574 462 31 236 76
600 468 670 0 132
1 871 82 0 0 2
2012
Pays de Poitoula Loire charentes 7 159 988 5 603 2 868 317
16 936 175 0 10 0
3 679 601 2 592 158 1 177
8 208
871 1 528 485 8
224 758 625 231
Total oléoprot
804
84
184
2 892
1 839
Total cultures
10 891
657
2 055
19 827
10 046
A partir du 1er juillet 2012, ont été rajoutés aux stocks des achats en culture, les stocks venant des achats de négoce. Si ces achats sont commercialisés ou utilisés dans les mois, les stocks peuvent être comparés à ceux de la récolte dernière. Sinon, le pourcentage de variation sera absent.
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Prix finaux 2011 et acomptes 2012 Bretagne et Pays de la Loire Récolte 2010 Final «départ ferme»
ESPÈCES
mini
maxi
Blé meunier
350
365
Blé fourrager
280
330
Triticale
260
300
Orge fourragère
260
285
Maïs
300
Avoine (alimentation animale)
Récolte 2011 Acompte
Récolte 2012
Final «départ ferme»
acompte
mini maxi
mini
maxi
mini maxi
300
330
360
425
220
310
300
355
220
310
220
270
285
355
220
350
220
260
260
340
220
240
350
220
295
270
355
280
295
210
300
190
240
220
300
190
240
Pois protéagineux
320
350
250
330
310
400
250
370
Pois fourrager
320
360
250
330
310
400
250
370
Féverole
300
350
250
330
300
395
250
370
Colza
500
680
400
475
505
680
400
475
Tournesol (linoléique)
470
530
400
480
460
525
nc
500
300
330
Analyse des prix 2011 et perspectives 2012 Comme chaque année, et ce depuis 2007, la CAB réalise une enquête auprès des organismes stockeurs ayant une activité de collecte en Pays de la Loire. Ces données ont pour vocation de vous offrir des points de repère et demeurent non exhaustives. En 2012, la CAB s’est associée à la FRAB et à Inter Bio Bretagne dans l’objectif de collecter les informations auprès des opérateurs bretons. Nous tenons à remercier l’ensemble des opérateurs ayant répondu à nos sollicitations et invitons d’autres opérateurs à rejoindre cette dynamique. A partir de 2013, la FRAB met en place une mercuriale Grandes Cultures deux fois par an afin d’avoir une idée plus fidèle des prix pratiqués (opérateurs, échanges entre producteurs). Merci de contacter votre GAB si vous êtes intéressé pour participer à la vie de cet outil.
Les prix s’entendent «départ ferme» en euros-tonne - les prix ne tiennent pas compte des contraintes «qualité» - les prix d’acomptes ne sont pas toujours corrélés aux prix finaux.
Photographie du marché à l’échelle nationale La récolte 2012 est assez contrastée. Pour les céréales d’été, l’année est globalement moyenne sauf dans les régions du Sud, où les rendements sont plutôt bons (Midi Pyrénées, Aquitaine, Rhône-Alpes en plaine). Les variations intra-régionales sont fortes en fonction des types de sols et de l’altitude. Les terres séchantes ont généralement réalisé de bons rendements. Toutefois, l’an dernier, les surfaces en conversion étaient conséquentes ; une augmentation de la collecte de céréales biologiques est donc prévisible. Les premiers éléments de la collecte semble le confirmer avec une augmentation significatives de la collecte de blé en bio, de triticale et d’orge en bio et C2. Pour le maïs, à l’inverse, les récoltes sont meilleures à l’est qu’au sud et la collecte s’annonce plus faible que l’an dernier. Concernant les protéagineux, il y a eu beaucoup de dégâts de gel un peu partout et il ne semble pas y avoir d’augmentation notable de surface. La collecte sera sans doute en baisse. En termes de qualité, le taux protéique des blés tendres est gé-
néralement bon ; les PS plus inquiétants. Dans un contexte général difficile qui se prolonge, les marchés des produits biologiques ont continué de progresser en 2011 de 11% par rapport à l’année précédente. 47% de la collecte et des importations de graines biologiques sont destinées à l’alimentation humaine. Les utilisations par les meuniers français poursuivent une progression mesurée d’environ 5%. Les utilisations par les FAB pour l’alimentation du bétail progressent elles de 20% pour les graines de céréales, de 38% pour celles d’oléagineux et diminuent pour les protéagineux, faute de graines disponibles. L’importation de graines de protéagineux est estimée à plus de 5 000 tonnes contre environ 1 000 tonnes l’année précédente et les stocks de fin de campagne sont en diminution de 40% par rapport à ceux de la campagne 2010/11. En 2011, on note une évolution des cheptels conduits en bio : +24% de vaches certifiées bio, +14% de brebis, +27% de chèvres, +10% de truies, + 9% de poulets de chair, +31% de poules pondeuses.
LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
GES OIGNA
TÉM
Carine U F
Maret A B
« Nous souhaitons que la culture des protéagineux se développe en 2013. Les récoltes sont en baisse au niveau national et le déficit en protéines pour l’élevage bio s’est accru. L’indépendance protéique est nécessaire. Au niveau de l’UFAB, nous orientons les producteurs vers des mélanges blé/féverole plutôt que triticale/ pois : nous avons des niveaux d’incorporation déjà élevés en triticale et la féverole comporte 5 % de protéines supplémentaires. Les rendements de ces mélanges sont similaires si l’on joue sur les variétés ».
Frédéric GAzan T R i s k a l i a « Il y a peu d’achat d’avoine de la part des usines d’alimentation animale. Lorsque des producteurs mettent en place des mélanges céréaliers, nous leur conseillons de faire 2 lots : un premier lot avec avoine, pour des questions agronomiques et techniques, pour l’alimentation de leur cheptel ruminants ; et l’autre, en mélange binaire (triticale + pois ou Blé + féverole), à vendre si les rendements de l’année le permettent. Ils seront valorisés en fonction de leur taux de protéagineux ».
Philippe Jouanneau SA PINAULt « Pour améliorer l’autonomie protéique des fermes bretonnes, face au coût et au manque de traçabilité du tourteau de soja, nous développons le lupin à feuilles étroites (dit «bleu»). La culture à obtenu un certain succès, 25 qx/ha de moyenne ; ni ravageur, ni maladie vraiment pénalisants (contrairement au lupin blanc très touché par l’anthracnose), malgré une année assez défavorable en terme de températures (levée lente, 2 parcelles/12 non récoltées) et de pression maladies. D’autres pistes sont explorées, comme les mélanges céréaliers riches en pois affouragés ou récoltés en grain et notre variété de soja la plus précoce ».
13
Les expérimentations au sein du réseau bio les engrais verts en grandes cultures biologiques
Adaptation de l’itinéraire technique des céréales au binage à faible écartement
Dans un contexte d’autonomie, la gestion de la rotation reste le pilier central pour la gestion de l’azote sur les fermes bio. Depuis 2010, le GAB56 tente, en partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture, d’identifier des couverts végétaux qui, audelà de leur capacité à capter l’azote, restituent cet azote en quantité suffisante pour alimenter une culture de printemps à suivre. Deux parcelles ont ainsi été suivies en 2010 et 2011 et 10 variétés de couverts végétaux ont été testées en station, avec mesure des reliquats azotes et des effets sur les cultures suivantes.
Les bineuses à céréales peuvent être une solution efficace contre l’enherbement dans certaines conditions où les outils classiques (houe rotative, herse étrille) trouvent leurs limites. Agrobio35 compare depuis 2010 l’efficacité du désherbage avec une bineuse à céréales et l’efficacité du hersage en fonction de différentes densités de semis de blé. Les essais ont été menés sur un site, avec répétitions en 2011, et sur 2 sites en 2012 (au lycée de Dol-de-Bretagne et chez unagriculteur). Ces techniques de binage font notamment apparaître une modification des composantes du rendement (meilleur taux de protéines, nombre d’épis/m2 inférieur et compensé par un PMG plus fort).
Informations auprès d’Arnaud Courault, technicien au GAB56 (02 97 66 32 62)
Essais de modalités de lutte contre le Taupin Dans le cadre d’un programme de recherche de 3 ans, le GAB d’Armor teste différentes stratégies de lutte contre le taupin. L’essai mis en place vise en particulier à trouver des méthodes qui empêchent le taupin de se nourrir à même les cultures : façons culturales et travaux du sol, produits répulsifs (test d’un ferment de céréales biologiques brut liquide en pulvérisation ou en enrobage de semences), plantes peu attrayantes dans les rotations (engrais verts comme la moutarde brune, qui libère du glucosinolate). Informations auprès de Régis Le Moine, technicien au GAB d’Armor (02 96 74 75 65)
Culture du chanvre : choix variétaux et dates de semis adaptés au contexte breton La culture du chanvre est réapparue depuis quelques années dans les assolements des producteurs bio bretons (125 ha en 2011). Depuis 2010, le GAB d’Armor compare 3 variétés de précocité différente, afin d’évaluer la faisabilité d’une double récolte (paille et grain) dans le contexte pédoclimatique breton, et la capacité des variétés en termes de rendements grain et paille. La date de semis est une des variables clés étudiées. Informations auprès de Régis Le Moine, technicien au GAB d’Armor (02 96 74 75 65)
Informations auprès de Gaëtan Johan, technicien à Agrobio35 (02 99 77 09 46)
Systèmes de cultures innovants : nouvelle action ! Les fermes bio sans prairies de longue durée (éleveurs de monogastriques, producteurs de céréales, îlots éloignés chez des éleveurs laitiers) sont soumises à des problématiques spécifiques, tant au niveau du maintien de la fertilité que de la gestion des adventices ou des maladies. Le réseau GAB-FRAB, en partenariat avec la Chambre
LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
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Régionale d’Agriculture, lance donc une nouvelle action dès 2013, afin de tester des successions culturales innovantes. Celles-ci devront être adaptées aux besoins alimentaires des animaux éventuellement présents sur les fermes, tout en permettant de valoriser au mieux l’azote fixé et d’en minimiser les pertes. Huit fermes pilotes bretonnes seront suivies. Des enquêtes seront également menées pour identifier des pratiques culturales innovantes déjà employées sur des fermes. Plus d’informations auprès du technicien Grandes Cultures des GAB bretons.
Maïs Population Depuis 2012, dans le cadre du projet « Maïs Pop », 35 paysans bretons mènent des observations sur la robustesse, le taux de germination, la précocité, etc. de variétés de maïs population semées sur leurs parcelles. En partenariat avec l’INRA, une quinzaine de variétés sont ainsi testées par ces paysans membres des réseaux GAB et CIVAM. En Ille-et-Vilaine, où 7 variétés sont expérimentées depuis 2010 par des adhérents d’ADAGE, les perspectives concernant le rendement ou les qualités nutritives sont encourageantes : les analyses grains de variétés traditionnelles montrent des teneurs en protéines plus élevées que les hybrides témoins. C’est une piste intéressante pour améliorer l’autonomie en protéines des éleveurs et diminuer les achats de soja. Informations auprès du technicien de votre GAB ou de Goulven Maréchal (FRAB)
programme et davantage d’espèces sont travaillées (tournesol en 2006, sorgho en 2007, sorgho fourrager en 2008, soja en 2009). La CAB s’appuie sur une dizaine de partenaires techniques et scientifiques pour la réalisation de cette expérimentation : INRA, ITAB, Agrobio Périgord, CETIOM, CIRAD, Triptolème, Germinance, Réseau Semences Paysannes. Ce programme reste ouvert à de nouveaux producteurs désireux de gagner en autonomie tout en sauvegardant la biodiversité agricole. Informations auprès de Céline Sanz, technicien au Gabb Anjou (02.41.37.19.39)
Semences, acquisition de références et sélection participative La Coordination Agrobiologique des Pays de la Loire a été sollicitée depuis 2005 par ses producteurs bio pour engager un travail sur la région afin de contribuer au développement de la biodiversité des espèces végétales cultivées à la fois pour les cultures d’hiver (entre 170 et 400 variétés de blés anciens et paysans chaque année) que des cultures de printemps (en moyenne une dizaine de variétés populations par espèce : tournesol, maïs, sorgho, soja. Ce programme, créé avec les producteurs bio, s’est montré de plus en plus dynamique au fil des années : de plus en plus de producteurs rejoignent le
Vers des Techniques Cultures Simplifiées En amont de ce groupe, une dizaine de producteurs bio mayennais se sont formés à cette approche entre 2005 et 2007. A l’issue de cette première phase, les producteurs ont souhaité poursuivre leur démarche. En 2012, le Civam Bio Mayenne a réuni les producteurs afin d’analyser leurs pratiques, les réussites et les échecs observés sur les fermes avec l’aide de Dominique Massenot. En parallèle, le groupe s’est également formé sur les semis sous couvert et les mélanges d’espèces en réalisant plusieurs visites d’essais sur des fermes du département. Une autre jour-
née est programmée en janvier sur le thème du semi direct avec Ecodyn et afin de faire le bilan des essais de chacun. Informations auprès de Melaine Travers, technicien au Civam Bio Mayenne (02.43.53.93.93)
Animation d’un groupe « écophyto » en Mayenne Suite à une journée sur une ferme bio du département, en avril 2010, et au lancement d’un groupe d’échanges en février 2011, neuf producteurs se sont lancés dans l’aventure « écophyto » dans l’objectif d’analyser leurs pratiques, de faciliter l’animation du groupe, de disposer d’un accompagnement individuel et de communiquer sur les pratiques des membres du groupe. En 2012, les producteurs ont pu se réunir autour de thèmes techniques tels que l’agronomie du sol, lors d’une réunion bout de champ, lors d’une journée Bio Pratiques organisée en Sarthe et lors d’une réunion Bilan de campagne. Le groupe a également lancé une dynamique sur la production d’espèces de diversification (millet, quinoa, sarrasin, avoine nue…). Informations auprès de Melaine Travers, technicien au Civam Bio Mayenne (02.43.53.93.93)
L’
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
Céréales et oléoprotagineux bio
3/4 des surfaces dans Les élevages Alors qu’en 2011, 3,5% de la SAU bretonne était engagée en agriculture biologique, les surfaces en grandes cultures étaient toujours en-deçà des 2%. En Bretagne, les grandes cultures représentent la production principale de 159 fermes, soit moins de 10% des fermes bio bretonnes. Sont situées sur ces fermes, 18% des surfaces en céréales bio destinées à l’alimentation animale, 34% des surfaces en céréales bio destinées à l’alimentation humaine et 33% des surfaces en oléoprotéagineux bio. C’est dans les élevages qu’est produite la majorité des grandes cultures. Etant donné le nombre de fermes laitières, 438 des 1 682 fermes bio, celles-ci pèsent pour 42% des surfaces de céréales destinées à l’alimentation animale. Dans les élevages de porcs bio bretons, 47% de la SAU est dédiée à la culture de céréales ; ainsi les
Bien que 32% de la SAU des élevages de volailles soit consacrée aux céréales, la contribution de ces élevages (9% des fermes) n’est que de 8%. En cause, l’intégration verticale dans certains élevages où l’aliment est acheté. Dans l’ensemble, les surfaces en céréales ont progressé de 10% entre 2010 et 2011, suivant la progression du nombre d’élevage. Dans le même temps, les surfaces en oléoprotéagineux ont diminué de 11%. Ces cultures peinent à s’imposer dans l’assolement des fermes à cause des difficultés techniques rencontrées par les producteurs, accentuées lors des printemps trop secs ou trop humides.
Les bonnes résolutions pour l’Observatoire 2013 La FRAB travaille en complémentarité avec l’Agence Bio pour la réalisation de l’Observatoire. Chaque année, chaque producteur est invité à répondre à la Notification de l’Agence Bio d’une part et à l’Enquête Observatoire de la FRAB d’autre part. Afin d’éviter de solliciter les producteurs deux fois pour la même chose, et afin d’avoir le temps de réaliser des études plus approfondies, l’enquête Observatoire de la FRAB évolue : •
• •
Les données générales (surfaces, cheptels, modes de vente,...) communiquées dans les notifications de l’Agence Bio seront utilisées pour réaliser le suivi global annuel. Pour vous producteur, il est donc primordial d’actualiser votre notification et de cocher la case « transmettre les données à l’Observatoire Régional » Une enquête ciblée sur une production ou une thématique sera réalisée par la FRAB chaque année Un suivi régulier et approfondi des nouveaux entrants en bio sera réalisé tout au long de l’année
Répartition des surfaces en céréales parmi les fermes Répartition des surfaces en fonction de la production principale de chaque ferme
EN
Chiffres
2,5% de fermes bio en système de production porc réunissent près de 10% des surfaces en céréales bio.
2011
Céréales à destination de l’alimentation animale
Nombre de fermes
159 fermes en grandes cultures dont 25 nouvelles en 2011.
Céréales bio
17 790 ha dont 2 790 ha en conversion 852 fermes 1,9% des surfaces bretonnes en céréales 3e région en nombre d’hectares
Oléoprotéagineux bio
750 ha dont 240 ha en conversion 128 fermes 1,6% des surfaces bretonnes en céréales 10e région en nombre d’hectares
Pour mémoire, Au 31 décembre 2011, la Bretagne comptait 1 682 fermes bio (+10% par rapport à 2010) et 57 980 ha (+11% par rapport à 2010)
Bovins lait (42%) Grandes cultures (18%) Bovins viande (11%) Porcs (9%) Volailles (8%) Autres productions (12%)
Céréales à destination de l’alimentation humaine
Grandes cultures (34%) Bovins lait (31%) Volailles (10%) Bovins viande (7%) Légumes (6%) Autres productions (10%)
Oléoprotéagineux
Grandes cultures (33%) Bovins lait (29%) Bovins viande (12%) Porcs (12%) Légumes (6%) Autres productions (8%)
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LE
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
CHRISTELLE GUÉRIN
« Le respect de l’environnement est la première motivation » Par Virginie Jourdan (rédactrice en chef de SymBIOse)
A
35 ans, Christelle Guérin s’est installée à Vannes en brebis viande, ferme pédagogique et chambre d’hôte. A l’origine du projet, il y a son envie de devenir agricultrice, mais surtout la volonté du Conservatoire du littoral et de la ville de Vannes d’installer une personne sur une ferme côtière. Leurs objectifs ? Allier conservation du littoral et accueil pédagogique. A Christelle de s’adapter aux contraintes pour y ajouter le développement de son activité agricole. • Comment en es-tu venue à travailler dans l’agriculture ? Au départ, j’étais secrétaire juridique à Lyon. A la naissance de mes enfants, j’ai quitté mon travail. Mais je m’ennuyais. J’ai donc fait de la vente directe de vêtements, ce qui me permettait de rester proche de mon domicile. Et puis, en 2005, mes parents m’ont prévenue qu’il y avait une annonce dans le journal : la mairie de Vannes et le Conservatoire du littoral souhaitaient installer une personne sur une ferme. De mon côté, je pensais à l’agriculture et à l’installation depuis que j’ai 14 ans, mais je n’avais pas de diplôme agricole. J’ai quand même lancé un dossier et je me suis tout de suite inscrite dans un BPREA, que j’ai obtenu en un an. Quand j’ai été retenue pour la ferme, nous avons déménagé toute la famille et j’ai fait mon stage de 6 mois à Sulniac, dans le Morbihan, chez un agriculteur qui travaillait sur des terres bio et avait 350 brebis. J’ai repris une partie de son troupeau en mars 2007. Nous étions 15 à être retenus pour le dossier et il y avait plutôt des projets de couple. De mon côté, mon conjoint a gardé son emploi et j’avais monté un dossier pour une personne. D’ailleurs, les deux derniers dossiers en lice pour la ferme n’incluaient qu’1 UTH.
• Comment t’es-tu formée ? Je fais partie d’un groupement de vulga-
risation agricole, un GVA dans le Morbihan qui réunit d’autres producteurs de brebis viande. Au début, j’étais la seule en bio, mais depuis, d’autres producteurs se sont convertis. Mon maître de stage a aussi fait partie de ce groupe. C’était très bien de continuer à le voir là-bas, car avec toute son expérience, il est plein de bons conseils. Je me suis aussi formée sur le terrain. J’ai fait beaucoup de visites de fermes. Sur Vannes, ce n’était pas forcément évident, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’agriculteurs biologiques. En plus, les autres agriculteurs me regardaient un peu avec des yeux ronds. Une femme, non issue du monde agricole !
• Pourquoi as-tu choisi l’agriculture biologique pour ton projet ? L’agriculture biologique n’était pas une condition nécessaire pour le dossier. On n’y parlait pas vraiment de bio, mais, par exemple, il n’était pas question d’utiliser des produits chimiques. De mon côté, je n’imaginais pas ne pas faire d’agriculture biologique. Je connaissais la bio comme consommatrice et cela devenait évident en tant que producteur. Le respect de l’environnement est la première motivation, a fortiori ici au bord de l’eau. Il y a des zones à préserver. En plus, je pouvais partir directement en bio parce que les terres appartenaient depuis 2001 au Conservatoire du littoral et il n’y avait eu aucun traitement.
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LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
• De quel type d’accompagnement astu bénéficié pendant ton installation ? Il y a eu l’accompagnement qui m’a menée à la CDOA, l’accompagnement obligatoire, l’EPI qui te permet d’avoir un chiffrage. Au début, je ne savais vraiment pas vers qui me tourner. Un technicien du groupement d’agriculteurs bio du Morbihan est venu me voir pour la partie élevage au bout de deux ans. En revanche, sur la partie pédagogique, il n’y a pas eu d’accompagnement. Ce qui a été positif, c’était d’être directement intégrée dans le groupe de valorisation agricole moutons, le GVA. Nous sommes entre 10 et 12 conventionnels et bio et nous nous voyons en moyenne 5 fois par an. J’y ai appris beaucoup de choses. Nous avons parlé parasitisme, agnelage, comment faire les foins, comment utiliser des huiles essentielles, etc. Nous essayons aussi d’accueillir des jeunes installés qui élèvent aussi des moutons.
• Un conseil pour un porteur de projet ? Il faut vraiment faire beaucoup de terrain avant de se lancer. Dans mon cas, je n’ai eu que l’expérience du stage 6 mois qui était tout autant un accompagnement du producteur qui partait à la retraite qu’une prise en charge réelle de l’activité. Or, en élevage de moutons, il est important
EN
Christelle Guérin, Ferme du Vincin, Vannes, Morihan Âge : 40 ans (1972) Installation en février 2007 75 brebis viande et animaux pour la ferme pédagogique (chevaux de traie, lapins, poules, cochons, canards, etc.)
1
UTH π « Il faut vraiment faire beaucoup de terrain avant de se lancer. »
25ha SAU
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d’être directement au point sur l’agnelage, la conduite des cultures et les céréales, la conduite de l’herbe, les systèmes de rotation. Il faut profiter des formations qui sont promulguées par les groupements d’agriculteurs. La question du parasitisme est aussi pointue car les traitements sont limités. Il faut donc bien se préparer, sur la méthode Obsalim par exemple.
TECHNIQUE
• Comment s’est passée l’intégration sur ton territoire ? Avec les riverains, ça n’a pas toujours été facile parce qu’ils acceptaient mal le bruit du tracteur. Mais finalement, la plupart sont quand même devenus des clients. Avec mes collègues éleveurs, au début ça a aussi été un peu dur, surtout ceux qui sont en vaches. Et puis avec le temps, nous avons commencé à nous donner des coups de main. Ils m’aident sur les foins et, en échange, je prends en charge la traite quand il y a besoin. Nous avons mis en place ce système depuis deux ans et l’entre-aide fonctionne. Idem pour le nettoyage de mon bâtiment. Seule, il me faudrait 3 jours pour le faire, avec mon collègue qui a une machine adaptée, c’est fait en 3 heures. C’est important de savoir que l’on peut compter sur les autres en cas de pépin et c’est aussi important d’avoir un regard extérieur constructif sur ce que l’on fait.
DU PRODUCTEUR
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Commercialisation
bien vendre sur un marché, ça s’apprend
Les bons gestes à adopter Avant une vente, pensez à vérifier votre coiffure, votre tenue, vos dents, vos mains, votre haleine. Il faut beaucoup de goût dans le service. Par exemple : quand on a les cheveux longs, on se les attache, sinon on se coupe du client quand on baisse la tête. Pensez à vous laver les mains entre chaque service. Adopter une position d’ouverture, avec vos bras et faites vivre vos mains. ET SURTOUT, AYEZ TOUJOURS LE SOURIRE.
Votre look finit dans leur assiette C’est bête mais le client donne son argent à qui il a envie quand la concurrence est là. Donc ça se fait à la tête du vendeur. Ne montrez pas que vous avez froid. « Les gens n’achètent pas aux crevards et aux tocards. » Évitez les doudoune, privilégiez des matières denses et pas grossières, type polaire. Si vous êtes frileux, mettez un petit chauffage à vos pieds en hiver et fermez vos stand avec des drapés transparents sur les côtés. Le tablier est un bon outil, comme un uniforme, ça vous identifie et vous donne un côté très professionnel. « Votre look, c’est ce que vous mettez dans l’assiette du client ».
« Sur le 20-80, vous devez être irréprochable », résume Thierry Fernandez. Il vaut mieux avoir 7 ou 8 produits que 20 pour ne pas que le client se perde dans la diversité. Les produits doivent être disposés dans le sens suivant, selon le sens de circulation du marché : racine, collet, tige, feuille, fruit.
Le stand idéal Tout n’est que logique sur un stand. Le 20-80 rentre dans la logique des achats programmés ou réfléchis, le 80-20 rentre
cin
e
caisse
Ra
Le stand idéal du maraîcher
Co llet
Sur un stand, on ne mange pas, on ne boit pas d’alcool, on ne fume pas, on ne reste pas les bras croisés derrière sa caisse, on ne fait pas les 100 pas. « Si les gens ne s’arrêtent pas, c’est que vous n’êtes pas bons », explique Thierry Fernandez.
Thierry Fernandez est cash. Il ne mâche pas ses mots et dit ce qu’il a à dire. «On n’arrive pas sur un marché la bouche en coeur. Avant, on fait une étude de marché. Car le commerce, c’est la guerre ». Le seuil de rentabilité d’un marché c’est 350 à 400 €. Il faut donc choisir la nature du produit à vendre et cibler la clientèle en fonction des produits qu’on souhaite vendre. 20% des produits font 80% du chiffre d’affaire (le 20-80) : ce sont les produits de consommation courante : carottes, pomme de terre, choux, etc. Le client va compléter son panier avec des produits plus chers ou plus originaux. Sur un étal cela représente 80% des produits qui vont faire 20% du CA (le 80-20).
Tig e
Les attitudes à proscrire
V
endre ses produits c’est tout un art. Il faut adopter une bonne posture, savoir bien achalander son stand, connaître ses produits et ceux de la concurrence sur le bout des doigts. Ingénieur conseil en émergence agricole, Thierry Fernandez est une pointure dans ce domaine. En décembre, il a dispensé ses conseils à une dizaine de producteurs d’Ille et Vilaine. Il les a mis en situation de vente et les a filmés pour mieux leur expliquer leurs fautes. Concret et enthousiasmant.
ille
La méthode Gestalt (gestuelle attitude, langage, tenue) explique qu’une vente se joue dans les 20 premières secondes. Dans ce court laps de temps, le client va analyser les 20 premiers gestes et les 20 premiers centimètres du visage du vendeur. N’oubliez pas que 80% de la communication est non-verbale.
Par Antoine Besnard (rédacteur en chef de SymBIOse)
Feu
secondes convaincre
Fru it
20 pour
Sens de circulation
Spécialité et produits à forte marge
Programmé/réfléchi/impulsif lui dans une logique d’achat impulsif. Tout stand doit être pensé en fonction de ces logiques d’achat. Il faut commencer sur le produit le plus basique pour finir sur le produit le plus impulsif. Il faut mettre sa caisse dans le premier tiers du sens de circulation. A chaque pesée, le vendeur revient à sa caisse. Et le client, qui instinctivement et inconsciemment regarde toujours sur sa droite peut être tenté de se faire plaisir en achetant une spécialité. « Là, c’est que du bonus », indique Thierry Fernandez, qui note que cette disposition est applicable, peu importe le produit qu’on vend, et peu importe l’endroit (marché, magasin à la ferme, etc.)
Ne pas confondre déco et vente 80 % des clients se promènent sur un marché avant de passer à l’ acte d’achat, ce qui doit induire deux choses : accrocher l’oeil du passant, mettre en avant un produit d’appel. Néanmoins, si le produit doit être mis dans un univers (cageots, paniers...), Il ne faut pas confondre déco et vente, car on monte et on démonte son stand 3 fois par semaine. « Les gens qui n’ont rien à vendre ne font que de la déco ». Quand on est là pour faire du volume, on n’a pas le temps. Là encore, il existe un idéal. Il faut éviter une présentation à plat, qui ne va pas donner de relief à vos produits. Il est donc
DU PRODUCTEUR LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Janvier 2013
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S NAGE
IG TÉMO
Marc Morvan M a r a î c h e r
préférable d’opter pour un plan incliné qui parte au plus bas à 50 cm, pour monter au plus haut jusqu’à 1,20 m. « Plus un produit est placé en hauteur, plus il est raffiné ». Cette disposition doit être régie par une organisation sans faille : • Je ne dois pas avoir à sortir du rayon pour servir mon client • le client doit avoir la totalité d’une gamme sous les yeux. • Jamais de cageots par terre Pendant le marché, n’hésitez pas à faire un tour pour regarder ce que font vos concurrents pour mettre en avant des produits qu’ils n’auraient éventuellement pas. N’hésitez pas non plus à sortir de votre stand pour le regarder. « Et renvoyez l’argent que vous gagnez un tout petit peu sur votre client : avec un petit drap blanc au fond du panier», préconise Thierry Fernandez.
Être vu pour bien vendre Pour être repéré, il faut être vu de loin. Être fier de ce qu’on est, valoriser le logo AB, communiquer sur ses valeurs. En un clin d’oeil, le client doit savoir qui vous êtes, ce que vous faites et comment vous joindre. Un stand peut-être agrémenté de photos pour permettre au client de visualiser votre réalité, par exemple des photos de chèvres si on fait du fromage. Quand on s’installe, on dédie 4% du chiffre d’affaire à la communication, ensuite 1 à 2%.
animer son stand pour fidéliser sa clientèle Sur un marché, on perd 25 à 30 % de sa clientèle par an (concurrence, départ, décès...). D’où la nécessité de marquer les
esprits : par ses produits, par son relationnel ou par ses prix. Pour Thierry Fernandez il faut surtout se positionner sur les deux premiers segments. « Les 4 mamelles du commerce c’est communiquer, prospecter, animer et fidéliser ». Vous allez d’abord communiquer avec votre stand ou votre gouaille. Présentezvous, dites qui vous êtes et parlez fort. « N’installez par de relation intime avec le client, parler pour vingt et pas pour une seul personne, ça vous attirera du monde ». Animez par des dégustations, ça va vous permettre de vous faire repérer. Placez des mots clés, faites valoir votre regard d’expert et servez votre produit comme un produit de luxe, avec délicatesse. « A partir du moment où c’est coupé ou emballé, le produit appartient au client, alors faites ça avec soin et distinction. Un produit à 5€ mérite qu’on en prenne soin. Là vous allez fidéliser votre clientèle.» A la remise, donnez des conseils, soit sur la cuisson ou la conservation du produit. « Vous devez rendre le client acteur de la vente : présentez lui le produit et laissez-le se faire guider ». Le vendeur, « surtout en bio », doit prendre la dimension de son produit. « Si on fait déguster son fromage, on le fait avec des petits pics, et on accompagne le client dans la dégustation ». Enfin, c’est une des phrases fétiches de Thierry Fernandez, concluez toujours par la phrase magique qui tue le non : « Et avec ceci ? »
« On a senti le formateur investi, entier et vivant. Il nous a donné une mine d’informations concises, vitales et essentielles. Il a su nous captiver et je prends conscience que je dois vraiment travailler sur ma présentation. Je fais souvent les ventes en pantalon de travail, en bottes et avec ma polaire sale. Il est vraiment important de prendre 5 minutes pour être présentable avant une vente. Je prends également conscience que mon magasin à la ferme est à l’envers : les gens doivent regarder à gauche pour voir les produits et ma balance est à droite. Ca m’incite vraiment à réfléchir au plan de mon magasin.».
Mickaël et Marion M a r a î c h e r s Mickaël : « C’est une formation dynamique et super concrète. Les exemples sont parlants. Je me rends compte qu’il y a pas mal de choses à changer : ne pas mettre les cageots de légumes par terre, acheter des tabliers pour donner un côté professionnel. On va fermer le stand sur le côté et revoir la table et la présentation des produits. Je vais également faire attention à la diversité des produits, afin d’en mettre moins mais plus en valeur ». Marion : « Comme Mickaël, je pense qu’on doit revoir l’organisation des produits sur l’étal. Pour structurer son stand, je me rends compte qu’il faut se poser et réfléchir en amont afin d’éviter une surcharge de manutention. Ca va également permettre de ne pas abîmer des produits fragiles et à forte marge, comme de la roquette. Cela me pose également la question de comment aménager son camion pour optimiser l’installation pour avoir un stand attrayant. »
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