CDIS Cesson-Sé Cesson-Sévigné PDC1
FRAB ZI SUD EST, 17 rue du Bas Village, CS 37725, 35577 CessonSevigné cedex
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Déposé le 5 novembre 2015
N˚ 206 | www.agrobio-bretagne.org | novembre 2015
CPPAP : 0417 G 89163
infos Nationales | La Bio en région | Réglementation | Techniques | Observatoire | Filières
2000 Fermes bio
en Bretagne VENTE DIRECTE
TECHNIQUE ÉLEVAGE
REPORTAGE
Diversification
Autoconstruction en élevage
Landivisiau
Proposer une offre multi-produit pour optimiser ses ventes
Un quad "customisé" pour gagner du temps
Deux agriculteurs pris dans une usine à gaz
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Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
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2000 fermes bio Passer un nouveau cap Cet été, le cap des 2000 fermes bio en Bretagne a été dépassé. Ce cap que nous fêtons aujourd’hui concrétise la reprise d’une dynamique de conversion depuis ce printemps. Cette dynamique tient en partie des difficultés de certaines filières du conventionnel mais surtout à une demande en produits issus de l’AB qui ne se dément pas depuis 2010 (+10% en moyenne chaque année – source Agence bio). Cette dynamique se concrétise par un pourcentage d’installation en AB de 20% : une personne sur 5 qui s’installe aujourd’hui comme agriculteur le fait en bio. Les fermes en AB ont doublé en dix ans et représentent désormais près de 6% des fermes bretonnes. Cette dynamique se traduit également par un nombre d’emplois, à dimension égale, de plus 30% sur les fermes et de plus 59% sur l’ensemble de la filière ; ce qui en fait le secteur agroalimentaire le plus dynamique. La bio et ses bienfaits rejaillissent en effet sur l’environnement, l’emploi, la santé des paysans et sur les territoires ruraux auxquels elle apporte son dynamisme économique et sa vitalité.
[SymBIOse n°206] Le mensuel des agrobiologistes de Bretagne Réseau GAB-FRAB-FNAB π Prix du numéro : 5 euros π Directeur de la publication : Patrick Guillerme. π Comité de rédaction : symbiose@agrobio-bretagne.org. π Rédacteur en chef : Antoine Besnard (Frab) symbiose@agrobio-bretagne.org. π Dessins : Alain GOUTAL (22). π Crédit photo : GAB-FRAB, Matthieu Chanel. Une : Matthieu Chanel π Imprimeur : Edicolor (35), imprimé sur Papier Recyclé avec encre végétale. π N° CPPAP: 0417 G 89163. π N° ISSN : 1253-4749. π Annonces et Abonnements : SymBIOse, 17 rue du Bas Village, CS 37725 35577 Cesson-Sévigné cedex. Tél. 02 99 77 36 77 Fax. 02 23 30 15 75 symbiose@agrobio-bretagne.org
Les articles parus dans les pages listées ci-dessous font partie de la mission d’information générale, filière, technique et réglementaire du réseau GAB/FRAB aux producteurs bio bretons sur leur filière et ses évolutions. La convention de financement passée entre le Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche et le réseau FRAB reconnaît et intègre cette mission. Pages : 4, 8, 9, 10,11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 24
Cette tendance de fond ne demande qu’à se poursuivre. 1 français sur 2 consomme régulièrement au moins 1 produit bio et l’argument prix pèse de moins en moins dans leur décision d’achat : il l’était pour 75% il y a 5 ans, il ne l’est plus que pour 65% aujourd’hui ; et dans quelques années nous approcherons sans doute des 50%. L’autre frein principal est la proximité d’un point de vente de produits bio. Mais la croissance des marchés, des points de vente, des magasins spécialisés, des rayons AB en grande surface, de la vente par internet rendent les produits bio accessibles à tous. Pour les consommateurs qui ne connaissent pas l’AB ou la trouvent inaccessible en terme de prix, le réseau FNAB a engagé deux projets ambitieux à travers la campagne “défi famille alimentation positive“ dont le succès ne demande qu’à croître, et la campagne Manger Bio et local c’est l’idéal. Alors qu’est-ce qui cloche ? Rien …. Ou Presque rien. Des producteurs motivés, une filière qui se structure, des consommateurs de plus en plus demandeurs de produits bio. Ne manque qu’une politique volontariste qui nous permette de mener à bien cette “Ambition Bio” que nous partageons tous. Ne manquent qu’un peu de volonté, de constance pour soutenir les Paysans et les structures qui les accompagnent dans cette démarche. Souhaitons que la campagne des régionales qui commence soit l’occasion d’une prise de conscience du potentiel qu’offre l’AB pour notre agriculture, nos territoires et notre environnement, au-delà des clivages électoraux et partisans . La FRAB interrogera les candidats sur leur vision de l’agriculture bretonne et la place de l’AB dans celle–ci (lire aussi page 5). Gageons qu’à la fin de la prochaine mandature, nous puissions fêter le cap de la 3000e ferme bio bretonne.
Patrick GUILLERME (Éleveur laitier à Theix, président de la FRAB)
INFOS
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RÉVISION DU RÈGLEMENT BIO Une nouvelle étape franchie avec le vote du parlement
LE
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Éditorial
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Infos nationales
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Infos région
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Le Billet d'humeur
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Les formations
8 DOSSIER La Bretagne passe le cap des 2000 fermes bio
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La Commission Agriculture du Parlement européen a voté le 13 octobre 2015 sa version du futur règlement européen de l’agriculture biologique, apportant des modifications profondes au projet déposé par la Commission européenne en mars 2014. Le texte voté est à la fois très éloigné de la volonté initiale de la Commission tout en conservant l’idée d’aller vers un texte plus strict et plus proche des principes de la bio. La personnalité du rapporteur, l’eurodéputé vert allemand Martin HÄUSLING, producteur bio adhérent de Bioland, a bien sûr beaucoup joué. Même si toutes ses tentatives n’ont pas abouti, le bilan reste globalement positif et proche des positions des mouvements bio et de la FNAB en particulier. La procédure est cependant loin d’être terminée, la prochaine phase étant celle des trilogues, où le Conseil et le Parlement vont négocier le texte final sous l’égide de la Commission européenne. Entre le texte ultra-strict et orienté consommateur/produit de la Commission européenne, le texte très « sage » du Conseil qui se rapproche beaucoup du règlement actuel et le projet du Parlement qui vise à rapprocher les pratiques des opérateurs bio des principes, il est très difficile de prévoir le résultat. Sauf échec des trilogues, un nouveau règlement bio européen devrait donc être validé au premier semestre 2016. Voici un résumé des points les plus marquants du texte du Parlement européen (Attention : il ne s’agit pas du texte final, mais simplement du point de vue du Parlement avant le début des négociations en trilogue).
• Les chiffres clés • Richard Leduc. Passé en bio par amour du métier
≈ Principaux points positifs (non exhaustif) : interdiction des CMS, obligation d'une culture liée au sol, reprise de la dérogation semences non traitées, taille des unités monogastriques limitée (idem au CC REPAB-F), un contrôle par an minimum obligatoire, abandon du seuil de déclassement.
Technique élevage
≈ Principaux points négatifs (non exhaustif) : mixité non limitée dans le temps, la restauration collective est dans le champ d’application (ce qui obligerait le contrôle des cantines scolaires), dérogation de 5% d'aliments conventionnels riche en protéines sans date de fin.
Autoconstruction en élevage. Un quad "customisé" pour gagner du temps
13 Culture & agronomie Fertilisation. Pourquoi protéger ses tas de fumier?
14 Technique
maraîchage
Semences potagères. Comment produire ses graines à la ferme
16 Du producteur au consommateur
Vente directe. Proposer une offre multi-produit pour optimises ses ventes
19 Les filières
Lait bio. Plus de 100 nouvelles fermes bio dans l'Ouest
20 Landivisiau
Deux agriculteurs pris dans une usine à Gaz
23 Petites annonces 24 Tout est bon dans l'cochon
RENATIONALISATION DES AUTORISATIONS DE CULTURE OGM UE. La moitié des États membres ne veut pas du Mon 810 sur leur territoire Les États disposent désormais d’une nouvelle procédure pour restreindre ou interdire la culture d’OGM sur leur territoire. Cette procédure est en deux phases : en phase 1, les États membres ou régions possédant cette fonction peuvent déclarer au promoteur d’un nouveau dossier d’autorisation d’une plante OGM leur refus d’être dans le territoire couvert par cette future autorisation. En phase 2, soit parce que ledit promoteur a refusé de retirer volontairement le territoire en question de son dossier, soit parce que l’État membre ne s’est pas manifesté en phase 1, il est toujours possible d’interdire cette PGM à la culture à condition de le justifier sur les bases suivantes : objectif de politique environnementale, aménagement du territoire, affectation des sols, incidences socio-économiques, absence d’OGM dans d’autres produits, objectif de politique agricole, ordre public… Pour le Mon 810 (déjà autorisé), la date limite de la phase 1 était le 3 octobre. Et même si les ONG restent très sceptiques quant à cette procédure, qui risque de faciliter les autorisations au niveau européen, il est difficile de ne pas savourer la vague de 16 pays qui se sont inscrits dans cette procédure (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, Chypre, Danemark, France, Italie, Hongrie, Grèce, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne et Slovénie), auxquels il faut ajouter trois régions (Écosse, Irlande du Nord et Wallonie). D’autres pays pourraient les rejoindre en phase 2. Même dans les pays n’ayant pas fait le choix de l’interdiction, les cultures de Mon 810 ne se portent pas bien en 2015 : une baisse spectaculaire en Roumanie (2,5 ha cette année contre 770 ha en 2014) et importante en Espagne (-18 % en 2015) et dans les autres pays producteurs, conduit à une baisse globale dans l’UE de 19 %. La baisse des cultures transgéniques peut s’expliquer par la pression des citoyens et des ONG et par l’étiquetage obligatoire dont ces produits font l’objet dans la chaîne alimentaire. Attention toutefois, cet étiquetage ne touche que la transgénèse, pas les autres formes de manipulations génétiques, anciennes (CMS) ou nouvelles (mutagénèse dirigée et autres).
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La Terre est notre métier
REndez-vous à REtiers en septembre 2016 Depuis l’édition 2014 du salon La Terre est Notre Métier, de l’eau a coulé sous les ponts. Cette 13e édition avait été de nouveau couronnée de succès mais nous avaient également interrogés quant à l'avenir du salon. En effet, son évolution, sa fréquentation et sa professionnalisation allant croissant, des exposants nous avaient fait part de leur envie de voir le salon passer en semaine, pour gagner encore en professionnalisme. Au sein du réseau GAB-FRAB, ainsi qu'à la FNAB, l'envie de continuer à développer le salon était forte. Ce qui nous avait amené à prendre une décision majeure en franchissant une étape supplémentaire : un salon qui aurait désormais lieu tous les deux ans (en alternance avec Tech & Bio), en semaine et sur un nouveau lieu.
28 et 29 septembre 2016 à Retiers (35) Le 22 septembre dernier, le conseil d'administration et la FRAB a voté la tenue du salon les 28 et 29 septembre 2016 à Retiers (sud Ille-et-Vilaine). Ce choix, marque la volonté du salon de maintenir sa vocation bretonne, mais également de s'ouvrir sur le Grand Ouest et de travailler en synergie avec les réseaux d'agriculteurs bio des Pays de la Loire et de Normandie. Coté contenu, le principe des nombreuses
conférences sera préservé. Le pôle démonstration sera lui considérablement renforcé et un peu facilité par un avancement du salon de deux semaines dans la saison. Le principe de la valorisation et de l’échange des savoirfaire des agriculteurs bio sera au coeur du salon, car il est l'essence même du réseau FNAB. La journée enseignement agricole sera bien entendu maintenue. Elle est désormais décentralisée dans les départements les années sans salon (lire encadré). Enfin, le nombre d’exposants sera multiplié progressivement par deux. Les innovations techniques et technologiques utiles à
la conduite en agrobiologie ne seront pas en reste. Nous tenons à saluer l’association Culture Bio et la mairie de Guichen, avec qui nous avons travailler de manière constructive pendant des années et sans qui ce salon n’existerait pas. ≈ Contacts : Pôle démonstration : Gaëtan Johan g.johan@agrobio-bretagne.org Pôle exposant et conférence : Antoine Besnard - a.besnard@agrobio-bretagne.org
www.salonbio.fr
Journée Enseignement agricole. 600 élèves sensibilisés à la bio Chaque année, le salon La Terre est notre métier organisait un temps fort à destination des professeurs et élèves de l'enseignement agricole : visites de fermes et entreprises bio, conférences, visites du Pôle démo. Compte tenu de la nouvelle formule du salon qui aura désormais lieu tous les deux ans (lire ci-dessus) et soucieux de maintenir le lien avec les établissements d'enseignement agricole, les GAB bretons ont organisé le 8 octobre dernier une journée enseignement agricole décentralisée dans les départements. 600 élèves et professeurs y ont participé. Au programme, des visites de fermes (comme ici chez Fabien Tigeot, à Bohal) et des conférences. Si, il y a quelques années, les élèves étaient sceptiques sur la bio, ils envisagent sérieusement comme un choix de carrière offrant des débouchés intéressants.
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Élection régionale La Frab interroge les candidats sur leur projet agricole et la place de la bio Le réseau des agriculteurs biologiques de Bretagne souhaite interpeller les candidats à l’élection régionale sur leur projet agricole pour la Bretagne et la place de l’agriculture biologique dans celui-ci. Nous irons rencontrer un à un tous les candidats pour leur soumettre un questionnaire, que nous leur enverrons également par courrier accompagné d'un plaidoyer pour un grand projet de souveraineté alimentaire, bio local pour la Bretagne. Nous publierons leurs réponses dans Symbiose et sur notre site Internet. Voici les neufs questions que nous leur adressons.
Votre projet agricole pour la Bretagne ? 1 • Comment se dessine selon vous l’agriculture bretonne de demain ? (Emploi, nombre de fermes, modes de production, commercialisation...) 2 • Quelles politiques comptez-vous mettre en place pour stopper l’érosion en matière d’emploi agricole en Bretagne ? 3 • Comment réconcilier les acteurs agricoles
4 • Quels leviers les politiques territoriales peuvent-elles activer pour soutenir des productions locales de qualité ? 5 • Comment la région Bretagne doit-elle agir dans le cadre des négociations de la PAC 2020/2025 ?
Votre projet pour la bio en Bretagne ? 6 • Quelles sont pour vous les perspectives de développement de la bio en Bretagne ? 7 • Quels objectifs de développement de la bio fixez-vous dans le cadre de votre programme régional? 8 • Quelle place comptez-vous donner aux produits bio locaux dans les assiettes des lycéens bretons? 9 • Quels soutiens au développement envisagez-vous de mettre en œuvre?
Avec la libération des marchés, la volatilité des cours du lait va s’accentuer. Dans ce contexte mouvant, il est important que chaque éleveur puisse s’interroger sur la stratégie à adopter sur son exploitation : Augmenter le troupeau et produire plus de lait ? Ajuster son infrastructure ? Faire le choix d’une forte valeur ajoutée ? Mettre en place un système autonome ?
Plusieurs intervenant seront présents afin de répondre interviendront tout au long de l'après-midi : André Pflimlin, Expert à l’European Milk Board ; Jérôme PAVIE, Chef du service Fourrages et Pastoralisme à l’Institut de l'Élevage, François BERROU, Formateur à l’Association de Formation Collective à la Gestion de Mayenne (AFOCG 53) ; Éric GUIHERY, éleveur laitier-Référent lait biologique
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et la société civile ?
Colloque, le 19 novembre à Quessoy (22) Après quota : Quelles stratégie laitière adopter?
C'est pour répondre à ces questions, que le GAB 22 et le Cedapa, organisent le 19 novembre (dans le cadre du plan de lutte contre les algues vertes) un colloque intitulé : « Après Quota : Quelle stratégie laitière adopter ? »
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La bonne info au bon moment, c'est envisageable ? Une fois n'est pas coutume, je vais râler. Et l'objet de mon courroux, c'est Symbiose. J’apprends incidemment que le salon des professionnels de la bio (La Terre est Notre Métier) va changer de fond en comble. Soit, je n'ai rien contre le renouvellement, qu'on ne s'y méprenne pas. Mais là, visiblement plein de gens sont au courant, mais pas moi. Je lis pourtant "le journal des producteurs bio de Bretagne" avec assiduité. Hé bien depuis la dernière édition en octobre 2014, il semble que plein de choses se sont passées. Il parait qu'on aura notre salon professionnel plus qu'une année sur deux. J'espère que ça ne sera justement pas l'année où je n'y vais pas ! Il parait que le salon sera en semaine ! Pourquoi pas, mais j'aimais bien le week-end. Il paraît que ça ne sera plus à Guichen mais à Retiers ! Je n'ai rien contre la sans doute très belle commune de Retiers, mais j'aurais eu plaisir à connaître le pourquoi de ce choix. Il y a d'autres choses que les lecteurs de Symbiose devrions légitimement savoir et dont on nous tiendra informé que dans quelques mois ? J'espère que le deal ça n'était pas "la couleur à la place de l'information !" Le Greencheux
à la Fédération Nationale des Agriculteurs Biologiques, ainsi que des éleveurs du territoire. Colloque « Après Quota : Quelle stratégie laitière adopter ? » • Jeudi 19 Novembre 2015, De 13 h 45 à 17 h, au centre de formations agricoles de la Ville DAVY à Quessoy (22) • Gratuit et ouvert à tous (éleveurs, conseillers…), inscription conseillée Contact : Guillaume MICHEL (GAB22) au 02 96 74 75 65 ou g.michel@agrobio-bretagne. Programme complet sur
www.agrobio-bretagne. org
Prenez la plume, on vous donne la parole Conçu pour être un espace de dialogue autour de SymBIOse, ce billet d’humeur est réservé aux lecteurs qui souhaitent s’exprimer. Le Greencheux se veut une oreille attentive pour que votre parole soit libre. Il ne porte aucune parole politique, il est libre de pousser des coups de gueule ou de dire ses coups de coeur en quelques lignes. Toujours néanmoins dans le respect d’une éthique (pas de dénonciation, d’injure ou de diffamation).
Écrivez-nous : symbiose@agrobio-bretagne.org
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Semaine de la transmission Un rendez-vous par département du 16 au 20 novembre Du 16 au 20 novembre 2015, le Réseau Transmission, auquel participent les GAB et la FRAB, organise la semaine de la transmission en Bretagne. Une après-midi dans chaque département, pour vous informer, vous conseiller et répondre à vos questions. Au programme: présentation des dispositifs d’accompagnement de la transmission, présence des partenaires de votre transmission mais aussi témoignages et retours d’expériences… • Quel sera mon revenu lors de ma retraite ? • Quelle est la valeur de mon entreprise ? • Quels changements pour améliorer la reprenabilité de mon exploitation? • Comment trouver le bon repreneur ?
• Comment créer les conditions d’accueil d’un jeune agriculteur ? • Transmission et remplacement d’associé ? • Le calendrier et les étapes clés d’une transmission réussie. Une après-midi transmission près de chez vous : Le 17 novembre à Plérin de 14h à 17h Le 18 novembre à Vannes de 14h à 17h Le 19 novembre à Quimper de 14h à 17h Le 20 novembre à Rennes de 14h à 17h Les après-midi se dérouleront à la chambre d’agriculture Inscription obligatoire : via le site internet www.transmission-en-agriculture.com
Morbihan 20 ans pour la foire bio de Muzillac
RESTo CO. une rentrée active
Les 25, 26 et 27 septembre, l’association Terre en Vie organisait la 20e édition de la Foire bio de Muzillac. Une belle édition, qui a attiré environ 6 500 visiteurs. Le GAB 56 était partenaire de l’événement.
Le 21 septembre, à Guer, 17 personnes étaient présentes au GAEC des Ecotones et ont pu déguster les produits proposés pour la restauration collective : riz au lait, fromage blanc et lait. A Moustoir’Ac le 23 septembre, les 18 participants ont bien travaillé et ont pu déguster les préparations des cuisiniers de Neulliac et de Le Sourn, qui nous ont préparé des plats bio à moins de 0.40 €/convive (recettes disponibles au GAB).
Pour le 20e anniversaire de la Foire, une soirée inaugurale était proposée le vendredi soir : le spectacle pour enfants et une conférence d’Aurélie Trouvé sur « Les dérives de l’agroindustrie » ont attiré 300 personnes.
teurs qui ont relevé le Défi de préparer un plat à base de produits bio et locaux, soumis au jugement de restaurateurs du territoire.
Parmi les animations de la Foire, la cuisine des produits bio et locaux était à l’honneur, avec le samedi une animation cuisine sur les légumes d’automne, et le dimanche la 2e édition du concours de cuisine The Farmer Chef (notre photo). Celui-ci a confirmé son succès, et a attiré un public nombreux, venu encourager les 6 équipes de cuisiniers ama-
Sur le stand du GAB, une mise en valeur et des dégustations de confitures et de pains étaient proposées, afin de mettre en valeur les produits de nos adhérents, mais aussi communiquer sur le Panier des campagnes et la carte bonplanbio.fr. Une approche qui a permis d’engager le dialogue avec les visiteurs.
UNE PORTE OUVERTE SOUS LE SIGNE DE L’EAU Le dimanche 4 octobre, le GAB56 organisait une porte ouverte sur la ferme Pomme d’Api’zz, chez Valérie et Jacques Miniou à Rédéné (29). Elle avait lieu dans le cadre des actions de développement des filières biologiques menées sur le bassin versant du Scorff. Valérie et Jacques sont arboriculteurs sur 7 ha de vergers à Rédéné (29), et produisent pommes, poires, kiwis, mais aussi coings, nèfles et kiwaïs. Malgré la pluie et le vent, les visiteurs étaient au rendez-vous pour la porte ouverte : environ 350 personnes sont venues à la ren-
contre des producteurs et des associations présentes, et 80 d’entre elles ont visité les vergers. En plus du GAB et du Syndicat du bassin du Scorff, les associations l’Arborepom de Rédéné et Eau et Rivières étaient présentes, pour illustrer les deux thématiques du jour : les pommes et la qualité de l’eau. L’après-midi a été riche en échanges avec les consommateurs et les professionnels (bio, non bio et porteurs de projet), mais aussi quelques élus.
Des ateliers de travail ont aussi été réalisés pour réfléchir au développement des produits bio en restauration collective et aux actions à mettre en place pour le développement de ces projets : • Une planification auprès des collectivités, au moins sur leurs consommations de légumes • Un cahier des charges précisant la qualité des produits à livrer en restauration collective • La création de carrés de concertation locaux • La rédaction d’un argumentaire pour les producteurs, afin qu’ils se fassent les relais auprès de leurs élus. Vous êtes nos meilleurs commerciaux, nous ne le dirons jamais assez. Dans ce cadre, une formation « techniques commerciales » se déroulera les 12 janvier et 1er février 2016 • Développer une communication autour du prix, en tenant compte de tous les éléments (qualité nutritionnelle, saisonnalité, techniques de cuisson, etc.)
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innovabio. 1er prix: Invitation à la ferme Le réseau « Invitation à la ferme » fédère 9 fermes qui proposent leurs produits laitiers bio en vente directe dans un rayon de 90 kilomètres. Il vient de remporter le premier prix du concours Innova’bio 2015, concours de création d’entreprises innovantes de la filière bio dans le grand ouest organisé par Agrobio 35. Le palmarès a été dévoilé à l’occasion du salon Ille & Bio à Guichen. « Invitation à la ferme » a été imaginé en 2014 par cinq agriculteurs bio qui ont ainsi créé le premier réseau national de produits laitiers bio fermiers. Chaque exploitation demeure autonome et fabrique à partir de son lait frais, les produits qu’elle choisit parmi les quinze références de la gamme commune : yaourts, desserts lactés, fromages. Le réseau rassemble maintenant 9 fermes pour 43 salariés, sur 6 départements de l’ouest et devrait encore s'agrandir, le marché des produits laitiers bio étant en nette croissance quand celui de l'ultra-frais conventionnel stagne.
Initiation au travail du métal : le triangle d’attelage Lundi 7 et mardi 8 décembre GAB 29 : 02 98 25 80 33
Lait bio. Cellules : d'où vient le problème? Objectif : définir une stratégie adaptée à son système – améliorer le potentiel génétique de son troupeau Objectifs : en finir avec les cellules. Avoir des outils pour réaliser soi-même un diagnostic et mettre en œuvre les actions préventives efficaces. Programme : Diagnostic de la salle de traite et des techniques de traite - Les points clefs du tarissement - L’environnement - La question des primipares. Intervenant : Jean Marie Nicol, vétérinaire Dates : Est du Morbihan - 17 novembre Ouest du Morbihan - 18 novembre Contact : Christophe
Pour nos adhérents ayant un projet d'investissement La Région Bretagne s'apprête à démarrer la prochaine vague d'appels à projets d'investissement co-financés par l’Europe. La région réceptionnera vos dossiers à partir de la fin du mois de novembre et ce pendant une durée de 3 mois. Les investissements en agriculture biologique ne disposent plus d'un dispositif spécifique, mais les dossiers bio sont priorisés et bénéficient d'une bonification du taux de soutien de base. Les soutiens disponibles concernent les investissements en matériel visant les pratiques agro-environnementales et l'autonomie des systèmes, certains investissements en bâtiments et en transformation-vente directe. Les formulaires sont à retirer auprès de votre DDTM ou sur europe.bzh.
Procédure et délais Attention, vous n’êtes pas autorisé à démarrer les travaux concernés par votre demande de subvention avant la date de réception d’un accusé de dépôt de votre dossier complet sous peine de voir sa demande rejetée. Un bon de commande, un devis signé du bénéficiaire, un premier versement sont considérés comme un commencement de travaux.
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GAB 56 : 02 97 66 88 35
Employeurs : une journée pour réaliser le Document unique Si vous employez un ou des salariés personnellement, par un service de remplacement ou un groupement d’employeurs, vous êtes dans l’obligation d’établir un document unique (DU) d’évaluation des risques professionnels. Agrobio 35 organise une formation avec l’objectif de réaliser le DU dans la journée. Nombre de place limité, inscription obligatoire. Date : Mercredi 25 novembre Lieu : à définir Contact : David Roy - d.roy@agrobio-bretagne.org Agrobio 35 : 02 99 77 09 47
Le tracteur : découverte, fonctionnement, entretien, réparations… Lundi 16 novembre
Soudure et travail du métal Travail du métal, avec comme support la réalisation d’un outil agricole : lecture de plan, découpe, soudure, perçage, sécurité en atelier et organisation du travail. Inscription obligatoire. Intervenant : Atelier paysan Dates : 30 novembre et 1er décembre
Agroforesterie découverte Lundi 20 novembre
Technologie des pates molles en fromagerie fermière Jeudi 26 et vendredi 27 novembre
Qualité des composts en relation avec leurs utilisations en maraîchage Mardi 1er décembre & Mercredi 2 décembre
Lieu : à définir Agrobio 35 : 02 99 77 09 47
Constitution d'un groupe semences Date : lundi 23 novembre Lieu : Salle des Jardins du Breil à Rennes. Agrobio 35 : 02 99 77 09 47
retouvez-nous sur w w w. a g r o b i o b r e tag n e .org
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
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2000 fermes bio en Bretagne Par Antoine BESNARD (Rédacteur en chef de Symbiose) et Michaël DESPEGHEL (Chargé d'études FRAB)
La barre symbolique des 2000 fermes bio vient d’être franchie en Bretagne. Alors que la dynamique de progression s'essoufflait ces dernières années, le premier semestre 2015 est marqué par un nombre important de nouvelles fermes bio. De ce fait, l'Agence bio constate une hausse de +8% de fermes bio en France (28 621 fermes au 30 juin 2015). D’ici la fin 2015, les surfaces bio françaises devraient avoir augmenté de +10%, pour
dépasser 1,25 million d’hectares. 4,6% du territoire agricole français serait ainsi cultivé en bio, contre 2% fin 2007.
(5,8% des fermes bretonnes), pour 74 000 ha bio. Une croissance importante qui est marquée par deux grandes tendances : l'installation en maraîchage et la conversion en bovins lait. A noter que six communes sur dix compte au moins une ferme bio sur leur territoire. La Bretagne, 7e région française en nombre de fermes bio, est la 1re région productrice de légumes et d’œufs bio, et la 2e région productrice de lait bio.
Cette nouvelle vague de croissance du nombre de fermes bio touche également la Bretagne. D'après l'Observatoire de la production bio en Bretagne, la région, qui dénombrait 1880 fermes bio au 1er janvier 2015, vient de franchir la barre des 2000 fermes
Fermes
Chiffres au 1er septembre 2015
5,8 %
Répartition des fermes en fonction de leur production principale
2000
des fermes bretonnes
fermes engagées en bio
7e
Région en nombre de fermes bio
+ 7,5 %
depuis le 1er janvier 2015
x 2 en 7 ans 1000 fermes bio en 2008
Surfaces
73 800
4,5 %
de la SAU régionale
hectares bio ou en conversion (estimation)
+ 26 900 ha
6
e
10
+ 6,4 %
depuis le 1er janvier 2015
e
Région en nombre d’ha bio Région en % de SAU bio
en 5 ans
+ 36 700 ha en 10 ans
LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
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Les grandes tendances
Conversion en lait Hausse des conversions en système laitier dans une période de crise de l’élevage conventionnel
Installation en légumes
1 installation agricole sur 5 se fait en bio
Installation croissante et continue en légumes (maraîchage diversifié)
Un marché porteur La marché bio progresse de +10% chaque année depuis dix ans. Son chiffres d’affaires est passé de 1,5 milliard en 2005 à 5,5 milliards en 2015.
1 sur 5
Plus d’emplois
Des filières de proximité
On compte en moyenne 2,4 emplois sur une ferme bio, contre 1,5 sur une ferme conventionnelle
60 % des fermes bio pratiquent la vente directe. En bio, les systèmes de vente plus nombreux et diversifiés permettent de sécuriser les systèmes. Les organisations économiques de producteurs bio permettent aux producteurs de maîtriser leurs circuits de distribution.
Source INRA
Source Agence Bio
Ambition bio : qu’en est-il en Bretagne? Objectif ambition bio 2017 : doublement des surfaces en 5 ans (en partant de la SAU bio au 1er janvier 2012, cela porterait la SAU bio bretonne à 116 000 ha).
2012 et septembre 2017:
En projetant le rythme observé entre janvier
• Objectif atteint en 2027
• 1/3 de l’objectif serait atteint en janvier 2017 • 3/5 de l’objectif serait atteint en janvier 2020
Évolution des surfaces bio Objectif Ambition bio 2017 : 116 000 ha
69 406 ha
57 976 ha
73 800 ha
ja n pr v. oj 2 ec 02 tio 0 n
ja pr nv. oj ec 201 tio 7 n
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20 15
ja n v.
ja n v.
20 14
36%
20 13
ja n v.
20 12
Évolution du nombre de fermes bio
ja n v.
Lancé par le gouvernement, le Plan Ambition Bio vise le doublement des surfaces bio d’ici 2017. Le graphique ci-dessous (en vert) permet de se rendre compte de la marge de progression qu’il nous reste à accomplir pour atteindre cet Objectif.
58%
Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
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RICHARD LEDUC
LE
Passé en bio par amour du métier Par Antoine BESNARD (Rédacteur en chef de Symbiose) Photo Matthieu Channel (Agrobio 35)
PleuMeleuc Ille-et-Vilaine
Richard LeDuc 48 ans
SAU : 45 ha
1 UTH
45 VL
270 000 l
Dates clés
1998 : installation
sur 23 ha à la suite de ses parents puis rachat progressif de terres
2010 : Visite d'info d'un technicien bio d'Agrobio 35 2014 : association en GAEC avec un voisin 2015 : rupture du GAEC, réinstallation Juin 2015 : début de la conversion
A
près 20 ans de métier et une association infructueuse, Richard Leduc, éleveur laitier à Pleumeleuc (35), a failli laisser sa cote à jamais accrochée sur le porte-manteau. C'est la passion du métier qui l'a fait revenir sur sa ferme. Comme bon nombre d'agriculteurs depuis le début de l'année, il a décidé de passer en bio, puis entamé sa conversion en juin dernier. Une décision salvatrice qui montre déjà des effets positifs.
Richard Leduc a failli tout plaquer il y a quelques mois. Ras le bol. Il avait trois propositions de boulot pour aller voir ailleurs et tourner la page de sa vie de paysan. C'est finalement l'amour du métier qu'il a fait rester sur sa ferme. Son passage en bio est alors devenu une évidence pour garder le sens du métier d'éleveur. Et aussi pour ses finances. Retour en arrière. Richard s'est installé en 1998 à la suite de ses parents. Sa ferme, située Pleumeleuc (35), fait alors 23 ha. Quota : 126 000 litres. Il s'agrandit progressivement : d’abord 8 ha, en location pour assurer le départ en préretraite de sa mère, puis il acquiert 14 ha en deux fois. Un troupeau d'Holstein assure la production laitière et un autre de Blonde d'Aquitaine lui permet de vendre de la viande en direct. Au fil des années, il voit quelques voisins passer en bio. En 2010, il profite d'une visite d'info gratuite. Un technicien d'Agrobio 35 passe sur sa ferme. Ça le questionne, ça le taraude. « J'avais la tête dans le guidon, il fallait que je paye mes factures, mes fournisseurs. Dans un système conventionnel, on ne fait que ça, les factures reviennent vite et si on veut les payer, il faut que ça tourne. On finit par se demander pour qui on travaille au final ».
« Continuer, mais à ma façon » En 2014, lassé par certaines tâches, notamment la traite, Richard choisit de s'associer avec un voisin, pour se dégager du temps. Le troupeau part sur la ferme du voisin, tandis que les génisses reste sur sa ferme. Le GAEC ne fait pas un pli et explose au bout de quelques mois. « On ne s'entendait pas. Ça
ne l'a pas fait sur le plan humain ». Le choc est rude. Richard remet tout à plat, se dit qu'il va tout arrêter. « Après 20 ans de carrière et l'échec du GAEC, je me disais que j'avais fait le tour du métier, on me proposait du boulot ailleurs, donc une certaine stabilité... » Le système l'a poussé à bout, pourtant son métier, il l'aime, il n'a pas envie d'en changer. « J'ai décidé de continuer, mais à ma façon ». Il participe à une formation sur la conversion avec Agrobio 35. Il va voir les fermes des voisins, « des copains », passés en bio quelques années auparavant: Alain Fouvil, Stéphane Paviot... Ça le conforte, son choix semble tenir la route. La simulation de conversion et l'étude économique le rassurent : « Quand on voit les chiffrages, on se dit qu'on est dans le vrai. C'est concret ».
Viser l'autonomie Avec 30 ha de parcellaire accessible, des bâtiments mis aux normes en 2008, des logettes en nombre suffisant... son système est cohérent. « J'ai décidé d'arrêter la viande pour me recentrer sur le lait. J'ai décidé d'arrêter aussi les cultures de vente pour aller vers l'autonomie en optimisant le pâturage et en complétant les rations avec des céréales produites sur la ferme. Les vaches sont faites pour brouter de l'herbe non », assène-t-il comme une évidence. Engagé dans sa démarche de conversion depuis le mois de juin, il a l'impression d'avoir changer radicalement de système, et de métier. « Autant aller directement au bout des choses », dit-il. La baisse de la production, il est prêt à l’assumer. A terme, il sait qu’il agrandira son troupeau de 8 à 10 têtes, et que la baisse de ses charges, devenues colossales en
LE Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
conventionnel, vont également atténuer les conséquences économiques du changement de système. « Vu le contexte, je sais que mes efforts seront payés ». Collecté par une laiterie privée, l’éleveur a récemment été démarché par Biolait. « Ce sont des administrateurs, des paysans qui sont venus me voir. Ça fait plaisir. On n’est pas vu comme un numéro ». Il a apprécié la démarche et réfléchit à rejoindre l’organisation de producteurs, une fois son engagement avec sa laiterie terminé. « Le slogan la bio partout pour tous, ça me plaît, et la maîtrise de l’outil par les paysans c’est très intéressant. Je suis allé voir ma laiterie pour leur demander une aide à la conversion, comme fait Biolait, on m’a dit non. Ça fait assez longtemps que je me sers la ceinture, j’ai envie de vivre de mon métier. » Pour sa conversion, Richard a bénéficié d’un Pass Bio. Côté aide, il a opté pour une SPE 12 (système polyculture élevage 12% de maïs dans la SFP), mais en déplorant que les mesures bio ne soient pas les mieux rémunérées.
Une démarche familiale Lui qui a vu l'image des agriculteurs s'écorner est désormais content de dire qu'il passe en bio. « C'est une vraie démarche de progrès, très positive dans l'esprit des gens ». Depuis plusieurs années, engagé dans une MAE réduction de phyto, l’agriculteur menait déjà un travail pour diminuer les traitements sur maïs. Il traitait le soir ou très tôt le matin pour ne pas être vu. « On a beau mettre
une petite dose, on se pointe toujours avec un pulvé. Au-delà de l’image, j’ai aussi voulu préserver ma santé en passant en bio », remarque Richard. Le pulvé justement, Il voyait ses enfants commencer à en parler et susciter chez eux des interrogations. Aujourd'hui, la démarche de conversion rejaillit sur toute la famille. « On a commencé à manger bio, et on chemine de plus en plus dans ce sens. Ça avance et c'est chouette de se dire que toute la famille est impliquée », expliquet-il.
Confiant dans l'avenir Suite à ses premières démarches et son suivi par Agrobio 35 et Agrobio Conseil, Richard a intégré le groupe lait bio de Montfort-surMeu, lui qui était peu dans le collectif jusqu'à présent. « C’est accueillant, très ouvert. C'est du concret et des conseils précieux. C'est rassurant de savoir qu'on peut s'entraider entre paysans et ne plus être conseillé que par le technicien de la Coop. C'est d'ailleurs marrant de voir que quand on passe en bio, on n'intéresse beaucoup moins de gens », explique-t-il. L'intérêt de la bio pour lui réside dans la démarche de progrès, le bon sens paysan et le fait que les premiers résultats sont rapidement visibles. Il montre d'ailleurs avec fierté les prairies qu'il a réimplantées au printemps. Il a bien encaissé la période de « sécheresse
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de l'été »,se satisfait de la pousse de l'herbe et arpente désormais ses prairies avec fierté. Il sait déjà qu'entre foin et ensilage il ne manquera pas de stocks cet hiver. « Si le prix du lait est faible, je sais que je ne vais pas manquer de fourrages, c'est rassurant ». Dans un même soucis d'économie, il voudrait ne pas acheter de correcteur azoté. « J'aimerais en donner 500 g par vache, sachant qu'il y a des années où j'ai été jusqu'à 4 kg par vache, voire plus ». Il anticipe également déjà les foins de l'an prochain. « Je sais qu'il faudra être précis sur les interventions et réactif en fonction des fenêtres météo. J'ai hâte d'y être ». Pas un fou de matériel, Richard ne possède qu'un tracteur et un mélangeur. Tout le reste est en CUMA. Il prévoit néanmoins de s'équiper en matériel de fenaison, dans un souci de disponibilité du matériel le jour J. « Si je n'ai que ça à investir, ça va », dit Richard Côté santé animale, il se dit qu'une bonne alimentation sera le premier facteur de bonne santé de ses vaches. Il envisage également de passer en monotraite dans quelques années, une fois que son système sera bien calé, et pourquoi pas de prendre également un apprenti. En quelques mois, ses proches lui disent qu'il a déjà changé. Richard s'en réjouit et ne dit plus qu'une chose : il est confiant dans l'avenir.
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autoconstruction en élevage
Un quad "customisé" pour gagner du temps Par Vincent BRATZLAWSKY (Atelier paysan)
A
lain Guillou est éleveur à Guimiliau (29), il possède un troupeau de 66 vaches dont 6 nourrices. Ce sont des métisses (Holstein–Jersey–Rouge norvégienne). Ses 56 hectares sont en bio depuis 2012, il produit actuellement 180 000L/an et pense atteindre prochainement une production de 240 000L. Au printemps dernier, le GAB29 a organisé un temps d'échange sur sa ferme avec pour thème « l'autoconstruction en élevage ».
Alain n'aime pas s'embêter au travail, et, face à toutes problématiques il estime qu'il y a une solution pratique qu'il suffit de mettre en œuvre. Alain possède un quad, comme bon nombre d'éleveurs, et pour faire dans l'anglicisme on pourrait dire qu'il a « customisé » son quad. Le résultat obtenu donne un outil de travail incomparable qui lui permet de gagner un temps précieux. ≈ L'enrouleuse/dérouleuse de fil de clôture. Une bobine de fil est montée sur une visseuse sur le coté du quad. La commande de la visseuse a été déportée pour être actionnée avec une pédale au niveau du pied gauche tandis que le frein automatique a été retiré. La bobine est une bobine de fil à souder pour MIG. Pour installer la clôture, le fil est attaché au premier piquet, puis en se déplaçant avec le quad, le fil se déroule, et Alain plante les piquets au fur et à mesure. En deux temps trois mouvement le parc est mis en place. C'est lors du démontage du parc que la commande à pédale de la perceuse s'avère utile. L'extrémité du fil est fixé à la bobine et tout en parcourant le parc avec son quad, Alain enroule le fil et ramasse les piquets. Simple, astucieux, efficace ! Ce système permet de clôturer 3 hectares en un quart d'heure ! ≈ Mais à quoi sert donc cet appendice frontal à l'avant du quad ? Il s'agit d'un tuyau en polyéthylène emmanché sur des fers ronds qui vient former un sabot. Cela permet à Alain de traverser ses clôtures en roulant par dessus le fil. Le sabot permet de guider le fil sous le quad. Le fil utilisé doit posséder une élasticité pour que ça fonctionne.
Entre autres petits aménagements réalisés sur ce quad, on peut citer les nombreux rangements permettant d'avoir toujours à disposition un testeur de clôture, un bâton de marche et un parapluie ! ≈ Alain est un adepte de la poulie. Nul besoin de moteur et de télécommande pour ouvrir une porte à distance, une corde, deux-trois poulies et le tour est joué. Cela peut rendre de grand service lors de la traite par exemple, lorsque l'on veut isoler ou faire revenir une vache, on peut, depuis la fosse, orienter les vaches où on le souhaite. L'Atelier Paysan était présent lors de cette rencontre afin d'explorer les possibilités en terme de diffusion de matériel autoconstruit en élevage. Un des objectifs étant d'identifier un matériel pouvant être utile à un grand nombre de producteurs et de faciliter sa reproduction par la diffusion de plans et éventuellement la mise en place de formations permettant la fabrication. Force est de constater que toutes les inventions d'Alain sont très spécifiques à sa ferme. Il faut s'en inspirer pour ensuite les adapter à son propre contexte. Le forum de l'Atelier Paysan possède une rubrique élevage qui regroupe de nombreuses autoconstructions (http://forum.latelierpaysan.org/), les agriculteurs sont invités à partager leurs inventions et à piocher dans ce qui a déjà été fait. • En haut en au milieu : l'enrouleuse/ dérouleuse de clôture • Ci-contre : Alain a fabriqué un sabot passe-clôture, installé à l'avant du quad
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Fertilisation LE POINT
Pourquoi protéger ses tas de fumier ? Par Gaëtan JOHAN (Technicien productions végétales à Agrobio 35)
C
ette question traitée dans une publication récente par Yves Hérody apporte des éléments de réponses ainsi que des conseils pratiques. Dans son livre « la première goutte de la première pluie », il est notamment mis en avant que le lessivage des tas de fumiers et de compost débute dès les premières pluies et que celles-ci sont les plus lessivantes.
Les tas de fumiers fonctionnent comme des éponges, ils se remplissent d’eau produite par fermentation jusqu’à ce qu’ils en soient saturés. L’eau saturant les pores du tas se charge en éléments dissous (liquide noirâtre). Les premières gouttes de pluie qui arrivent sur ce tas saturé en eau vont agir selon l’auteur par « effet piston », elles vont pousser les gouttes du dessous, jusqu’à chasser en dehors du tas les gouttes les plus chargées. Les premières pluies sont donc les plus lessivantes. Dans le Jura, l’auteur évoque des pertes pouvant atteindre dès les premières pluies 30% en azote, 15% en phosphore et 35% en potasse. Dans un autre contexte, en Rhône Alpes, des mesures conduites par Adabio reprennent ces éléments. La comparaison réalisée entre un tas de fumier de vaches laitières bâché et non bâché donne en seulement 1,5 mois et 179 mm de précipitations des pertes de 30% d’azote, de phosphore et de potasse.
Pertes environnementales mais aussi et (surtout) économiques On comprend rapidement ici que les pertes peuvent générer de la pollution autour des tas, mais les pertes sont avant tout économiques pour l’agriculteur. Pour chiffrer ces pertes, on considère le fait que l'agriculteur va devoir racheter des engrais du commerce en se basant sur une valeur de l’azote pouvant varier de 2 à 4€ l’unité en agriculture biologique, selon les produits, pour un troupeau de 50 vaches laitières en stabulation qui produit 730 T de fumier par an (à 5kg d’azote/tonne). En reprenant seulement 30% de pertes en azote, sur 1,5 mois
comme dans le graphique ci-dessus on perd déjà 2800€ d’azote, et autant en potasse et en phosphore. Alors après un hiver pluvieux, avec des pertes allant jusqu’à 50% d’azote, 30% de phosphore et 70% de potasse, on vous laisse faire le calcul.
Alors comment protégez ces tas ? A l’abri, dans une fumière couverte, si vous en possédez une. Dans cette fumière, il est intéressant de récupérer les jus qui sortent Évolution de la teneur en éléments. Fumier de VL en litière accumulée à 6 du tas, soit pour réhumidikg de paille/VL/j. Sortie du fumier le 29/01, 2 retournements au retourneur fier le tas si il se dessèche d’andains les 30/01 et 25/02. Couverture d'une partie du tas avec de la (à l’aide d’une pompe), soit toile respirante TopTex. Précipitation sur la période : 179 mm – Essai Adabio en gardant ses jus comme engrais puisque ceux-ci ont un équilibre minéral et organique meilleur que (pollution), agronomique (« nourriture des les purins ou lisiers, ils sont notamment plus microorganismes du sol ») et économique riches en énergie rapide (besoin dans ce cas (pertes pour l’agriculteur). d’une fosse de récupération des jus). ≈ Pour en savoir plus : Yves Hérody - « La Si vous ne possédez pas de fumière coupremière goutte de la première pluie » -stocverte, il est alors nécessaire de bâcher ces kage et épandage des fumiers - collection tas. Pour les fumiers secs (cheval, moules fondamentaux de l’agriculture – BRDA tons…), une bâche plastique type ensilage 39250 Charency suffit puisqu’elle favorisera la condensation et augmentera l’humidité du tas. Pour les Dans le cadre de l’appel à projet pour une fumiers humides (vaches, porcs), il faut se Agriculture Écologiquement Performante procurer une bâche en feutre, respirante qui (AEP) financé par la région Bretagne, laisse la vapeur d’eau issue de la fermentadeux groupes d’une dizaine d’agricultion s’échapper mais ne laisse pas rentrer teurs mêlant producteurs biologiques et les eaux de pluies. (Opter pour les bâches de non biologiques ont choisi de travailler 300 g/m², plus épaisses). Leurs coûts reste notamment sur ces aspects. Des bâches élevé : environ 2.50 €/m², mais elles sont feutres ont ainsi été achetées et seront réutilisables plusieurs années, garantie 5 ans, testées dès cet hiver 2015-2016 chez les et collent bien au tas, évitant ainsi un lestage agriculteurs, avec analyses de fumiers trop important. bâchés et non bâchés et impact sur le rendement de la culture suivante.
En conclusion …
Il apparaît clairement que « l’or noir » de l’agriculteur bio est précieux. On doit porter attention au fumier du stockage à l’épandage. Protégez les tas de fumiers des pluies est une nécessité environnementale
Ces deux groupes d’agriculteurs se localisent sur les bassins versants du Semnon (35) et de l’Aff de l’Ouest (56) et les projets sont en partenariat avec les syndicats de bassin versant des deux territoires.
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semences potagères
LE POINT
Comment produire ses graines à la ferme ? Par Maëla PEDEN (Technicienne légumes au GAB56)
L
a sélection de ses propres semences permet d’adapter la plante à son environnement, aux besoins et envies du producteur. Cet article fait suite à une formation sur la production de semences, organisée le 7 octobre avec Simone Charrier, maraîchère membre de l’association Kaol Kozh.
Comment choisir les portegraines ? Le choix des porte-graines est primordial car ce sont ces plants qui produiront les générations suivantes de légumes. Faire une sélection en se basant uniquement sur les fruits ne permet pas de connaître l’évolution des plantes, leurs résistances aux maladies… C’est pour cette raison qu’il faut suivre l’évolution des porte-graines tout au long de leur croissance. Il est important au départ de bien définir les critères de sélection que l’on veut privilégier. Parmi les critères de sélection on peut avoir : la résistance aux maladies, la rusticité, la précocité, l’adaptation des plantes à l’environnement et aux méthodes de culture, la saveur et l’aspect des légumes. Il est préférable de partir de variétés connues pour faire ses propres semences. Éviter d’utiliser des variétés hybrides, préférer des variétés populations. Les variétés hybrides F1 sont sélectionnées pour que la première génération de plants issus des graines achetées soient homogène, mais elles ne se reproduisent ensuite pas à l’identique. Enfin, la production de semences est encadrée d’un point de vue réglementaire. On ne peut produire ses propres semences de légumes qu’à partir de variétés non protégées par un COV (Certificat d’Obtention Végétale) ou un brevet, ou sous dérogation. De plus, des semences auto-produites ne peuvent être commercialisées ou échangées avec d'autres producteurs, sauf dans le cadre
de projet de recherche, de sélection ou de conservation.
Quels sont les croisements possibles ? Les croisements entre plantes de genres différents ne sont pas possibles. Les variétés d’une même espèce peuvent se croiser, souvent les variétés d’espèces différentes ne se croisent pas. Il n’y a pas de risque de croisement entre du concombre et du melon par exemple. Mais il existe des exceptions, notamment parmi les courges. Il est intéressant de connaître la classification botanique des plantes pour éviter les croisements indésirables. Certaines plantes sont autogames, c'està-dire que les plantes ont la capacité de se féconder elles-mêmes, le pollen de leurs étamines étant compatibles avec leur pistil. Une plante allogame quant à elle ne peut se reproduire qu’avec un autre individu. Elle nécessite une pollinisation croisée. Dans certains cas, le transfert du pollen de l’organe mâle à l’organe femelle peut se faire à l’intérieur de la fleur qui est alors autoféconde.
Comment éviter les pollinisations croisées ? S’il existe un risque de pollinisation croisée entre variétés de la même espèce, il est important de les isoler pour garder la caractéristique d’une variété. Il existe plusieurs types d’isolements : l’isolement dans le temps, l’espace ou l’isolement mécanique. • L’isolement dans le temps : si la floraison n’a pas lieu au même moment pour deux variétés différentes, il n’y pas de risque de croisement. Il faut toutefois faire attention à la durée de floraison de la plante et s’assurer que toute la floraison est isolée dans le temps. • L’isolement dans l’espace : cela consiste à éloigner les unes des autres les variétés pour lesquelles on veut éviter les croisements. La distance dépend du mode de pollinisation
des plants (pollinisation par les insectes ou le vent). • L’isolement mécanique est réalisé par la mise en place de voile insect-proof. Cela permet d’isoler les plants et d’éviter une fécondation indésirable par les insectes. L’utilisation de voiles est intéressante et simple pour les fleurs autofécondes, le plant porte-graines est mis sous voile quand la fleur est ouverte. Cela permet d’éviter une pollinisation par des insectes extérieurs. Le voile sera enlevé quand le fruit commencera à se former. Pour les plantes allogames, plusieurs plants peuvent être isolés des insectes pollinisateurs sous un même voile. Une ouverture alternée des tunnels un jour sur deux permet d’éviter les pollinisations croisées par les insectes. Il y a la possibilité de mettre une ruchette sous les tunnels voilés afin de permettre la pollinisation sans avoir à ouvrir les tunnels.
Comment extraire, nettoyer et sécher les graines ? Les graines ne doivent pas être récoltées avant d’être mûres. La technique d’extraction des graines est ensuite variable suivant les espèces. Pour les grosses graines comme le petit pois, les gousses sont écossées à la main, les graines déformées ou mal colorées sont écartées. Pour le radis par exemple, il est possible d’ouvrir les siliques en les passant sous un rouleau à pâtisserie. Pour les fruits qui contiennent de la chair comme la tomate ou le concombre, on réalise l’extraction et le nettoyage à l’eau avec un processus de fermentation. Les graines sont extraites avec le jus et la chair et sont mises dans un bocal en verre avec un peu d’eau. Le bocal, couvert mais non fermé hermétiquement, est mis à fermenter dans un
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• Ci-dessous, oignons cultivés pour faire des graines
Crédits photos : Kaol Kozh (tamis) et Matthieu Chanel
• A droite, des tamis de 2 tailles différentes.
endroit chaud à l’abri du soleil. Quand les graines et la pulpe se retrouvent au fond du bocal et sont séparées, nettoyer les graines dans un tamis sous un jet d’eau. Pour les légumes fruits comme l’aubergine, les courges et courgettes…, l’extraction se fait à l’eau sans fermentation. Les graines sont simplement lavées à l’eau dans une passoire. Si la chair reste collée aux graines, laisser les graines 24 à 48h dans de l’eau à une température pas trop élevée pour éviter la fermentation. Les graines sont ensuite séchées rapidement, dans un délai de 2 jours. Pour cela on peut les mettre sur un tamis ou assiette plate dans un endroit chaud (entre 23 et 30°C) et aéré. Les graines sont ensuite séparées les unes des autres en les frottant à la main
Comment trier les graines puis les conserver ? Plusieurs techniques sont possibles pour trier les graines. Pour les graines assez lourdes, le tri est fait à l’eau. Les graines sont mises dans un récipient rempli d’eau, les graines lourdes et pleines coulent au fond, les graines vides et les déchets flottent en surface. Ils sont écumés avec une passoire. Les graines du fond sont récupérées et séchées immédiatement. Le tri à sec est la méthode la plus utilisée. Les graines sont passées dans des tamis de dif-
férentes tailles. Tout d’abord un tamis grossier pour éliminer les gros déchets, puis un tamis fin retiendra les graines mais laissera passer les déchets. Un dernier tri est réalisé en soufflant sur les graines que l’on fait tomber sur un morceau de tissus, les déchets s’envolent avec le souffle d’air apporté. Ce tri peut également se faire au vent (attention aux bourrasques !) ou avec un petit ventilateur ou compresseur (pour les graines les plus lourdes). La durée de vie de la graine est influencée par les conditions de stockage. Il est important de bien le sécher et de les conserver en conditions sèches et froides. La conservation des graines au congélateur peut doubler leur durée de conservation. Si les variétés sont remises en culture tous les ans, le stockage dans un lieu sec et isolé peut suffire. Pour maintenir la vitalité des variétés, et qu’elles continuent à s’adapter aux conditions pédoclimatiques en évolution, il est important de ne pas se cantonner à stocker les graines des variétés sélectionnées mais de les cultiver régulièrement.
Sources : Guide ITAB : produire des légumes biologiques, généralités et principes techniques Guide FNAB, en bio, semons la biodiversité, édition 2014.
Définitions • Une plante est caractérisée par son genre, son espèce et sa variété. • Une espèce végétale correspond à un ensemble d’individus ayant des caractéristiques similaires pouvant se reproduire entre elles, mais ne peuvent généralement pas se croiser avec une autre espèce. • Une variété correspond à un ensemble de plantes ayant les mêmes caractères morphologiques, physiologiques et génétiques et se distinguant d’autres plantes de la même espèce. • Les plantes annuelles font leur cycle complet jusqu’à la graine en une année (ex : laitue). • Les plantes bisannuelles qui ne produisent des graines qu’à partir de la deuxième année (ex : carotte, betterave, panais).
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Vente directe DU PRODUCTEUR
Proposer une offre multi-produit pour optimiser ses ventes Par Agathe PERRIN (Animatrice à la MAB 22)
P
lus la gamme est large, plus le point de vente est attractif et plus les ventes de chaque ligne de produits sont importantes. Proposer une offre multi-produit est donc un bon moyen d’optimiser ses ventes et de fidéliser sa clientèle. Dans le cas où la mise en place d’un collectif de producteurs n’est pas envisagée, différents modèles sont possibles : achat-revente, dépôt-vente, constitution d’une entreprise commerciale. Quelles sont les motivations pour mettre en place ce type de vente ? Comment mettre en place ces types de vente ? Quelles sont leurs caractéristiques ?
L’achat-revente et le régime agricole Pour étoffer leur gamme, certains producteurs achètent les produits à des producteurs bio alentours et les revendent à leurs clients. Mais l’achat revente est une activité commerciale. Le producteur qui souhaite élargir sa gamme de produits peut exercer une activité commerciale à titre accessoire, ce qui lui per-
Dès lors que les seuils sont dépassés, il est nécessaire de créer une structure commerciale. Que se soit pour vendre dans un local accolé à la ferme ou au sein d’un local déconnecté, plusieurs producteurs s’y mettent.
Le Dépôt-vente • Fiscalité : la commission pouvant être nulle ou symbolique, il est aisé de ne pas atteindre les limites du régime agricole. Avantages
Le dépositaire peut se faire rémunérer par une commission calculée sur le chiffre d’affaires et doit éditer une facture au déposant pour cela. La facturation d’une commission, même symbolique, est obligatoire, sauf dans le cadre d’un contrat d’entraide entre deux agriculteurs. Dans ce cas, la gratuité du service est obligatoire. La commission s’inscrit dans les bénéfices industriels et commerciaux et ne doit donc pas dépasser les seuils de 30% du chiffre d’affaires et de 50 000 €.
Au delà de ces seuils, il est nécessaire de créer une activité commerciale qui sera imposée au régime des bénéfices industriels et commerciaux.
• Ampleur de la gamme : le fait que les seuils du régime commercial soient difficiles à atteindre permet de donner de l’ampleur à la proposition d’autres lignes de produits sur son point de vente.
Inconvénients
Le partenariat devra être formalisé par un contrat de dépôt vente dans lequel sera spécifié le fonctionnement ainsi que les règles d’hygiène est respecter. Lors de la livraison des produits, le producteur qui livre remet un bon de dépôt (précisant la nature des produits déposés, la quantité, le prix) et lorsqu’il récupère les invendus, il remet un bon de retrait. Sur des périodes régulières, le producteur à la vente fait un état récapitulatif des ventes précisant le montant des ventes HT, TTC, la TVA, la commission.
• L’activité commerciale doit rester prépondérante, • les deux activités doivent être liées, • L’exploitation doit être au régime d’imposition réel et il ne doit pas s’agir de sociétés civiles (EARL / SCEA / GAEC), • Le bénéfice commercial doit être inférieur à 50 000 € et le chiffre d’affaires de l’activité commerciale inférieur à 30% du
chiffre d’affaires total.
• Mise en place du système : documents spécifiques à formaliser en amont.
• Responsabilité sanitaire : le producteur reste responsable de ses produits jusqu’à la vente au consommateur. pour des produits animaux, il est essentiel de mettre en place les procédés garantissant la sécurité sanitaire pour que le vendeur respecte les normes d’hygiène lors de la vente.
• Gestion administrative : lourde, notamment du fait de la gestion comptable plus complexe et du suivi des ventes : demande de faire un état des ventes précis.
L'achat-revente AVANTAGEs
Dans ce cas, un producteur confie ses produits, dont il reste responsable, à un autre producteur pour la vente et rétribue celui-ci pour le service rendu.
met de garder son statut d’exploitant agricole. Plusieurs conditions s’appliquent alors :
• Mise en place du système et gestion administrative : Simple.
Inconvénients
Pourquoi pas un dépôtvente ?
• Fiscalité : pour conserver un statut agricole, il est nécessaire de ne pas dépasser les seuils prévus : Il semble donc difficile de faire prendre de l’ampleur à la gamme.
• Économies d’échelles : Le fait d’appliquer une marge sur les produits achetés permet de rentabiliser le temps passé à la vente.
• Responsabilité sanitaire : Le producteur qui achète les produits en devient responsable, ce qui peut être compliqué quand il s’agit de produits d’origine animale.
DU PRODUCTEUR Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
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A Grâces, Ils ont ouvert leur propre magasin pour sécuriser leurs débouchés
I
l y a un peu plus de 5 ans, Alain Scouarnec, éleveur de limousines bio à Gurunhuel, et sa femme Isabelle envisagent d'ouvrir leur propre magasin bio à proximité de Guingamp. Trouver un terrain, faire construire un local, envisager la forme juridique…un chemin long et semé d’embûches qui a finalement abouti à l’ouverture des Prairies Bio à Grâces , en janvier 2015. Muni d’une surface de vente de 126 m2, c’est un magasin bio sous statut commercial dans lequel on peut trouver tous types de produits bio locaux et de l’épicerie. Mais sa particularité, c’est qu’il est porté par un producteur bio et sa femme et qu’il assure une grande partie du chiffre d’affaires de la ferme avec son rayon boucherie…De quoi sécuriser ses débouchés. « C’est un pari, mais c’est épanouissant ! ».
Il y a 5 ans, Isabelle, employée dans la fonction publique territoriale, réfléchit à une réorientation professionnelle. Alain, éleveur, réalise 80% de son chiffre d’affaires en
vendant des bovins à trois magasins bio en Bretagne. Pour cela, il s'est organisé avec 2 autres éleveurs. Alain et Isabelle ont envie de voir autre chose et de faire le « chemin » pour aller au contact des consommateurs. En parallèle, c’est l’occasion de monter un atelier porc sur la ferme, avec la complicité de leur plus jeune fils. Deux de leurs fils envisageant de devenir éleveurs, sécuriser les débouchés et diversifier la production, est donc un moyen de préparer l’avenir…
Une complémentarité avec les autres points de vente Isabelle et Alain constatent qu’il n’y a pas de magasin bio qui proposent un rayon boucherie à Guingamp. C’est l’occasion pour eux de créer un atelier de transformation, d’embaucher un boucher et de mettre en place un rayon de viande fraîche au détail. En parallèle, ils envisagent de vendre d’autres produits afin de proposer un lieu d’achat multi-produit et d’offrir un débouché supplémentaire
aux producteurs du secteur. Difficile de trouver un local à Guingamp, où tout était excessivement cher. Finalement, ils trouvent un terrain à Grâces, proche de la zone industrielle, et font construire le local de toute pièce. « C’est assez surprenant de trouver un commerce alimentaire ici, proche de la zone industrielle. Les consommateurs ne seraient pas venus ici uniquement pour acheter de la viande, il faut donc qu’ils puissent trouver de tout ! ». Ce magasin souhaite avant tout être fortement ancré dans le territoire en proposant la viande de la ferme d’Alain et les produits d’autres producteurs bio du secteur.
La création d’une SARL : un souhait d’efficacité Le choix de proposer une offre multi-produit est évident. En revanche, après rencontre avec des agriculteurs investis dans des magasins de producteurs, Isabelle et Alain sont freinés par la « lourdeur » dans le montage puis dans les prises de décision.
DU PRODUCTEUR Le mensuel des Agrobiologistes de Bretagne | Novembre 2015
Ils décident donc de porter tous les deux cette structure. « Cela est adapté à notre caractère » précisent-ils. Le magasin achète donc, au même titre que les autres produits, les bêtes de l’EARL Les prairies nomades, la ferme d’Alain.
Un approvisionnement en local dans une ambiance conviviale En tout, le magasin travaille avec une trentaine de producteurs. C’est le cas pour le fromage, la viande, les légumes, le cidre, le jus de pommes, le pain, la farine... Même pour des filières moins locales, des achats se font directement auprès d’agriculteurs. C’est le cas pour le vin notamment. Certains produits élaborés sont achetés directement chez les transformateurs : Le café d’orge, La bière, le pain certains jours… D’autres produits viennent compléter la gamme en fromage et fruits par exemple. Pour les légumes, la commande est d’abord passée aux maraichers qui font un retour lorsqu’ils n’ont pas certains produits. Dans ce cas, Isabelle achète chez des grossistes. Les produits sont certifiés Agriculture Biologique ou Nature et Progrès. Dans le choix des produits comptent aussi la qualité gustative et la conviction des producteurs vis-à-vis de l’agriculture biologique. Pour les produits de conservation, une livraison par mois suffit. Pour les légumes, deux livraisons sont prévues par semaine. S‘il s’avère qu’il manque des légumes au cours de la semaine, il est possible d’aller chercher des produits chez les producteurs dont les exploitations sont situées entre la ferme d’Alain et le magasin. Certains producteurs ou transformateurs s’organisent entre eux pour la livraison. Pour le moment, pas de planification car les volumes commandés ne nécessitent pas ce travail. Par contre, une réunion a été organisée entre les producteurs pour organiser les approvisionnements. Finalement, un mail commun est envoyé aux deux maraîchers qui se répartissent ensuite les produits. Malgré une prise de conscience des coûts importants liés à la transformation (viande) et à la distribution des produits, jusqu’alors, les marges restent approximatives. Par exemple, « je me rends compte que je ne tiens pas assez compte de la perte dans le calcul de ma marge » exprime Isabelle. Deux règles s’appliquent toutefois : • Les produits locaux ont une marge plus faible que les produits non locaux afin de favoriser l’achat local,
• Le prix final d’un produit local en magasin ne doit pas être inférieur au prix du produit en vente directe chez le producteur afin de favoriser les points de vente directe.
Une image « familiale » Pour fidéliser la clientèle, Isabelle souhaite mettre en avant le choix et la qualité des produits, la transparence des approvisionnements et rester à l’écoute des consommateurs. C’est aussi le côté « entreprise familiale » qui participe à construire une image simple et positive.
De l’importance de la communication Au départ, c’est surtout via les articles de presse que le magasin se fait connaître. Un fléchage provisoire est mis en place mais sera refait à neuf par la commune. Le magasin dispose d’une plaquette réalisée par un des fils qui a fait des études de graphisme. Il n’y a pas de site Internet, une page Facebook est ouverte sans être alimentée, faute de temps. Le temps, il a manqué au début pour vraiment s’employer à la communication. « Il y a toujours des gens qui disent qu’il ne savent pas que le magasin existe ». Ceci fait prendre conscience à Isabelle et Alain qu’il est indispensable de communiquer pour toucher une nouvelle clientèle et pour la fidéliser. « Il faut sans arrêt rappeler que l’on est là », insiste Alain en concluant que le volet communication a sans doute été négligé au départ. Les mutations engagées dans la ferme face à ce projet sont aussi stimulantes pour Alain qui s’est mis à produire des bœufs, des porcs (naissage et engraissement) et à produire des céréales et des protéagineux pour un lien au sol de 92% (objectif d’atteindre 97%). Cela engendre l’augmentation du temps de travail de 1 h 30 par jour pour Alain, aujourd’hui seul sur la ferme. Une réorganisation de la préparation de l’alimentation des porcs est à prévoir pour faciliter la manutention et gagner en temps de travail. A terme, l’embauche d’un mi-temps supplémentaire sera peut-être nécessaire.
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Le rayon boucherie a atteint un pallier en sollicitant au maximum la main d’œuvre disponible. Pour proposer davantage, il faudra donc un autre boucher. En parallèle, Alain et Isabelle souhaitent diversifier au maximum l’offre proposée, élargir la ligne épicerie et optimiser la surface du magasin. Ils veulent aussi donner de l’ampleur aux approvisionnements en produits bio locaux afin de soutenir les projets de commercialisation en circuits courts.
Conclusion ? Beaucoup de producteurs pratiquent le dépôt-vente de manière informelle (lire page 18). Officialiser le fonctionnement en s’appuyant sur des documents formalisés permet de se protéger vis-à-vis de la responsabilité des produits et d’avoir des traces écrites témoignant qu’il ne s’agit pas d’achat-revente. Ce système peut convenir pour proposer une gamme plus large mais devient vite lourd à gérer par les personnes organisant la vente. L’achat-revente est plus simple à organiser même si le travail de gestion des approvisionnements peut vite doubler le temps de vente et justifier de marger sur les produits. Lorsque l’on veut faire prendre de l’ampleur au complément de gamme et dépasser les 50 000€, la nécessité de créer une structure commerciale devient nécessaire. Mais ces structures peuvent être assez chères à monter et relève d’un autre système d’imposition.
Le premier objectif est atteint : assurer un autre débouché à Alain pour ne pas dépendre trop des 3 autres magasins. Aujourd’hui, 70% de son chiffre d’affaires est effectué avec Les Prairies Bio.
Pour le montage du projet, certains évoquent la possibilité d’un financement participatif. Finalement, pour proposer une offre diversifiée en produits bio locaux, s’intégrer dans un projet collectif peut être une solution pour conserver un statut de vente directe. Le collectif est bien souvent source de motivation et de dynamisme mais cela demande une réflexion de fond en amont sur le fonctionnement du groupe et de la vente. Parfois, la démarche de groupe peut être ressentie comme porteuse d’inertie dans le projet. De plus, il peut parfois être compliqué de rencontrer les producteurs motivés et, dans le cas de point de vente à la ferme, il peut parfois être difficile de maîtriser l’image renvoyée et le service proposé.
Ce qu’ils veulent aussi, c’est contribuer à l’élargissement de la consommation bio : un pari réussi puisque un quart de la clientèle n’était pas des consommateurs de produits bio.
≈ Des articles, fiche techniques et des formations du réseau FRAB traitent de la question du collectif et du travail à effectuer en amont pour s’assurer de son fonctionnement.
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Lait bio : plus de 100 nouvelles fermes dans l’Ouest Par Goulven MARÉCHAL (Chargé de mission Filières à la FRAB)
La FNAB a dressé mi-octobre un premier bilan de campagne en pomme de terre de consommation bio pour 2015/2016. L’offre devrait être en mesure de répondre en quantité et qualité aux marchés de la consommation française, excepté en Bretagne où une pénurie est à craindre pour avril. Les alternances sécheresse/humidité de ce début d’année ont en effet causé des rendements et calibres très hétérogènes, en fonction des variétés et à différentes échelles (entre exploitations d’une même région, voire au sein d’une même exploitation). Les cultures qui ont pu être irriguées ou qui ont pu bénéficier d’une pluviométrie à point nommé ont de bons résultats. Pour les autres, souvent des maraîchers, les rendements sont mauvais, autour de 10-15 t/ha. Les prix sur le marché du gros en frais se maintiennent (800-900€./t, filet 10kg). Pour les volumes sous contrat (vrac bord de champ), les tarifs sont estimés plus élevés que l’an passé (400 à 450€/t.). La demande est en hausse au niveau national. Attention cependant à contractualiser toute surface avant sa mise en culture. Pour plus d’informations, la note de conjoncture « pomme d e terre biologique 2015/2016 » de la FNAB est disponible en ligne à l’adresse suivante : http:// bit.ly/1SbNw24
env. 27 500 VL* Nombre de vaches laitières bio et conversion
Pomme de terre biologique : une pénurie à craindre en Bretagne au printemps 2016 ?
Source : Observatoire FRAB, octobre 2015 25 000 20 000 15 000 10 000
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Les conversions de fermes laitières sont bien reparties à la hausse en 2015. D’après l’observatoire de la production bio du réseau GAB-FRAB, 45 fermes laitières bretonnes se seraient engagées en bio depuis le début de l’année 2015 (actualisation au 08/10/15), contre 17 fermes laitières l’an passé. Cela représente un quart des nouvelles certifications bretonnes en 2015. Au total, la Bretagne compterait désormais environ 500 fermes laitières. Attention, ces chiffres ne prennent pas encore en compte les arrêts de certification, dues à des départs à la retraite par exemple.
Nouvelles certifications en système bovin lait bio Même tendance dans les régions voisines : à ce jour environ 25 conversions laitières en Pays de la Loire et 30 conversions laitières en Normandie (soit environ 10 millions de litres 90 70 45 7
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Nouvelles certifications en système bovin lait bio Source : Observatoire FRAB
en bref
Les producteurs de lait bio livrant Lactalis « stupéfaits » face aux prix du lait bio Alors que le prix du lait bio à la production se maintient ou progresse dans la majorité des pays européens (Allemagne, Autriche, Pays-Bas) et que la consommation de lait bio progresse en France, l’Association des Producteurs de Lait Bio livrant Lactalis (APLBL) a exprimé courant octobre dans un communiqué de presse son désaccord face à la baisse des prix du lait bio en 2015 dans leur laiterie. L’APLBL qui compte 125 adhérents répartis sur 11 départements du Nord-Ouest (soit 38 millions de litres de lait bio livrés à Lactalis) réclame un prix bio moyen de 450 €/1000l à minima.
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de lait supplémentaires en perspective pour chaque région en 2017). Parallèlement, le CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière) vient d’éditer sa note de conjoncture pour janvier-août 2015. Sur les 8 premiers mois de l’année, la collecte de lait bio a progressé de 4,8% par rapport aux 8 premiers mois de 2014, pour atteindre 372 millions de litres au total entre janvier et août 2015. Le contexte météo a pourtant été médiocre cet été : le pourcentage de pousse d'herbe en France sur les 8 premiers mois de 2015 serait inférieur d’environ 20% à celui de la pousse annuelle de référence sur cette même période d’après le CNIEL. Si la Bretagne est relativement épargnée, cela représenterait jusque 70% de baisse dans l'Est de la France. Côté consommation, les voyants sont toujours au vert pour le bio : + 4% de consommation sur les laits bio conditionnés sur les 3 premiers trimestres 2015 par rapport à 2014, +6,6% pour l’ultra frais bio, +6,5% pour le beurre bio, +4,3% pour la crème bio et même +7,8% pour les fromages bio.
CIL OUEST. La FRAB a participé au CILOuest Bio (Commission Interprofessionnelle du Lait Bio - Ouest) le 23/10/15. A l'ordre du jour : point sur les conversions-installations en lait dans les différentes régions, présentation de la mise en place des pôles conversion dans le cadre du plan Ambition Bio et présentation des données de l'aval de la filière par le CNIEL.
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LANDIVISIAU LE
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DEux agriculteurs pris dans une usine à gaz Par Antoine BESNARD (Rédacteur en chef de Symbiose)
nstallés comme producteurs de plantes à parfum aromatiques et médicinales à Guiclan (29), Isabelle Chaillou et Loïc Le Pollès luttent depuis 4 ans contre l'implantation d'une centrale à cycles combinés gaz destinée à produire de l'électricité à Landivisiau, à quelques kilomètres de chez eux. Dans un environnement déjà dégradé, ils craignent pour la qualité de leur production et dénoncent avec d'autres un projet qui ne tient pas debout. Ils appellent à une grande manifestation le 14 novembre.
En 2008, Isabelle s'installe comme productrice de PPAM à Guiclan, après deux ans de formation auprès de l'association pour le renouveau de l'herboristerie. Sur ses 5 ha, Elle est la première productrice bio à s'installer sur la commune, qui compte 3400 ha de SAU. Loïc la rejoint sur la ferme en 2011 en tant que conjoint collaborateur. Tous deux soucieux d'un haut degré d'engagement et d'éthique, ils sont certifiés Bio Cohérence et engagés dans le syndicat des Simples (syndicat inter-massifs pour la production et l'économie des simples), qui regroupe des producteurs de PPAM engagés dans une démarche exemplaire. Parallèlement à leur parcours professionnel, d'autres événements s'enclenchent. En 2010, Jean-Yves Le Drian signe le Pacte électrique breton. La région produit seulement 8% de son électricité et ce pacte vise à favoriser la production en Bretagne de l'électricité consommée par la région. En 2012, Éric Besson, alors ministre de l'industrie et de l'énergie, annonce la création d'une centrale à
cycles combinés gaz à Landivisiau. Pour être alimenté en gaz et pouvoir acheminer l'électricité produite vers le réseau de distribution, le projet comprend également la construction de deux gazoducs et d'une ligne très haute tension enterrés (lire encadré). Suite à un appel d'offre d'État, Poweo-Direct énergie remporte le marché pour construire et exploiter la centrale. Le groupe s'adosse à l'industriel allemand Siemens pour former la CEB : Compagnie électrique de Bretagne.
Un rouleau compresseur Nos deux agriculteurs sont un peu sous le choc. La centrale sera située à 6 km de chez eux, à 1 km du bourg de Landivisiau, commune de 10 000 habitants, sur une zone artisanale sur laquelle travaille un millier de personnes. « Avec la RN 12 et la base aéronavale de Landivisiau, on est en déjà dans un secteur qui regroupe pas mal de nuisances », remarquent les agriculteurs. Tous deux craignent pour leurs terres, la qualité de leur production, et au-delà dénoncent le
Une centrale mais aussi 2 gazoducs et une ligne THT enterrés Le projet de centrale à cycles combinés gaz (CCCG) à Landivisiau, consisterait en une unité de production électrique de 446 MW (MégaWatt) fonctionnant avec une énergie fossile : le gaz naturel, que la France importe en quasi-totalité (97%). Pour alimenter la centrale en gaz naturel, un nouveau gazoduc enterré sur 20 km environ relierait le site de Landivisiau à la canalisation existante dans le secteur de la commune de Saint-Urbain. L’électricité produite par la CCCG serait ensuite transportée vers le poste de raccordement au réseau, situé à La Martyre, grâce à une ligne à très haute tension (THT) de 225 000 volts longue d'environ 18 km, qui serait également enfouie. Il serait également nécessaire de construire un nouveau gazoduc de 111 km, entre Pleyben dans le Finistère et Plumergat dans le Morbihan, afin de renforcer le réseau existant. Le gazoduc et la ligne à très haute tension traverseraient, notamment la vallée de L’Elorn, vallée classée zone NATURA 2000 pour sa biodiversité, ainsi que de nombreuses zones humides.
caractère inutile de ce projet. « On s'est installé dans cette zone d'agriculture intensive avec un projet de reconquête de l'environnement, un projet sensé et on se retrouve face à une machine infernale, qui avance comme un rouleau compresseur », constate Isabelle. En 2010, à Middletown, dans le Connecticut aux États-Unis, un accident dans une centrale similaire avait fait cinq morts et plusieurs blessés. « Pour autant, le site de Landivisiau ne sera pas classé Seveso - directive européenne concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses NDLR - car le gaz n'est pas stocké sur place. Et même si le risque est minime il est toujours présent », avance Loïc. Surtout, la centrale entraînerait un rejet massif de vapeur d'eau dans l'atmosphère, vapeur chargée de polluants (oxydes de soufre et d'azote, monoxyde de carbone), avec des risques à terme sur la santé, et de gaz à effet de serre. « On a reçu un courrier de Stéphane Le Foll nous assurant
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Et le GAB dans tout ça? Au delà du cas particulier d'Isabelle, Loïc, et des agriculteurs biologiques impactés par le projet de centrale, le réseau GAB-FRAB est engagé pour promouvoir un projet de société basé sur la cohérence à travers le respect des équilibres environnementaux et c'est pourquoi nous soutenons les producteurs engagés dans ces luttes. Plusieurs agriculteurs bio du secteur de Landivisiau Daniel Le Bihan (Plouénan), Yvon Cras (Plougar), Le Gaec de Kerlidou (Plouvorn), Alain Guillou (Lampaul-Guimiliau) ont rencontré avec le GAB 29 la commission d'enquête publique et ont fait valoir leur opposition à ce projet. Le GAB 29, les SIMPLES, la CLCV (Confédération Logement Cadre de Vie) ont donné leur accord pour ester en justice au côté de Force 5 contre l'arrêt préfectoral ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement) autorisant la centrale.
qu'il n'y aurait pas de risque de déclassement de nos terres. Sauf que la pollution, elle sera bien réelle », déplore Isabelle. Une pollution qui remettrait également en cause sa capacité à valoriser sa cueillette sauvage et signifierait une possible sortie des Simples. Les documents présentés lors de l'enquête publique en octobre 2014 se veulent rassurants et concluent, notamment, que les rejets en particules fines resteront bien en-deçà des seuils réglementaires. Or, ces seuils ont déjà été plusieurs fois dépassés en février et mars 2015 et ont fait l'objet d'alertes officielles, du seul fait de la circulation routière sur la RN12 voisine. Les rejets de la centrale s'ajouteront donc aux pollutions existantes. Isabelle et Loïc rappellent au passage que le rapport sénatorial « Pollution de l'air : le coût de l'inaction », rendu public le 15 juillet 2015, évalue à plus de 100 milliards d'euros et 42 000 morts prématurées par an l'impact pour la France de la pollution atmosphérique.
Un projet sous perfusion d'argent public Dans un article daté du 5 juin 2015, la journaliste de Mediapart Jade Lindgaard, qui a consacré plusieurs papiers à ce sujet, écrivait ceci : « Ce projet retient l’attention car en pleine crise du secteur gazier, sa rentabilité économique repose sur une aide publique pouvant s’élever jusqu’à 40 millions d’euros par an pendant 20 ans, financée par la contribution au service public de l’électricité (CSPE - payée par le consommateur quand
il s'acquitte de sa facture, NDLR). C’est aussi une centrale thermique brûlant du gaz, qui émet du CO2 et dérègle le climat, en flagrante contradiction avec les objectifs affichés de réduction des gaz à effet de serre. » Devant le conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques, Xavier Caïtucoli, président de Direct Énergie, a déclaré que « sans cette subvention, il n’y aurait pas de centrale à cycles combinés gaz ». Ce qui laisse plus que songeur quant l'utilisation de l'argent public. « A cette prime, qui représentera à elle seule 60% du chiffre d'affaires généré par la centrale, il faudra rajouter les profits liés à la revente de l'électricité », remarquent Isabelle et Loïc. Les opposants au projet pointent également le fait que Direct énergie ne possède aucun site de production d'électricité, et qu'ils se sont faits retoqués deux projets du même type dans l'Oise et en Moselle. En 2009, un scénario similaire pour une centrale de 250 MW (MégaWatt) à Ploufragan avait échoué devant la mobilisation publique. Ailleurs en Europe, de telles centrales ferment, faute de rentabilité. Direct énergie, qui en possédait une à Pont-sur-Sambre (Nord), l'a revendue en 2010 à un groupe autrichien, qui cherche aujourd'hui à la revendre.
Peur du black-out et tyrannie des grille-pains Le projet de cette centrale prend ses racines
dans la peur d'un black-out électrique, qui priverait les bretons de chauffage en cas de grande période de froid. Le chauffage électrique représente 75% des installations bretonnes, le plus souvent vétustes, à l'image de ces vieux radiateurs électriques qu'on appellent familièrement des grille-pains. L'association Force 5, qui milite contre le projet remet les choses en perspective concernant la consommation électrique bretonne. « Tous les partisans du projet répètent pour effrayer les populations qu’il y a "déficit électrique en Bretagne, pics de consommation, black-out, coupures de courant durant les périodes très froides". Or, les faits sont têtus et contredisent ces arguments : d’importantes coupures de courant, survenues le 30 juin 2015 en région Pays de Loire et dans 4 départements de la région Bretagne, ont eu lieu en pleine période de chaleur et non de froid (explosion de transformateurs). Et paradoxalement, le Finistère a échappé à ces incidents. Comme les associations ne cessent de le répéter : s’il y a un problème, ce n’est pas de production, mais bien de réseau. » De même, la consommation électrique a plutôt tendance a baisser. En effet, le dernier bilan électrique pour la Bretagne publié par RTE (Réseau de transport de l'électricité) fait état d'une baisse de 6,10% de la consommation d'électricité entre 2013 et 2014, notamment liée à la météo. En Europe, ENTSO-E le « Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d'électricité » constate
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une baisse constante de la consommation sur le continent, passée de 3367 TWh (Terawatt/heure) en 2010 à 3210 TWh en 2014. Baisse due au ralentissement économique et à la délocalisation de certaines industries, mais également à l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, de l'éclairage et des appareils électriques.
Un scénario électrique alternatif Pas que dans une logique de contestation, le collectif GASPARE (Garantir l’Avenir Solidaire Par l’Autonomie Régionale Énergétique), qui regroupe l'ensemble des associations dénonçant le projet de centrale, a élaboré un scénario alternatif, basé sur les chiffres de RTE, pour mieux mettre en valeur le passéisme de ce projet. Ce scénario, qui sera dévoilé publiquement le 20 novembre souligne la capacité à produire localement de l'électricité à partir d'énergies renouvelables, notamment éolienne car la région s'y prête bien, combinée à un important travail d'amélioration de l'efficacité énergétique, à la fois des bâtiments, mais aussi de l'éclairage public. Même si la production d'électricité en région est privilégiée, ce scénario prend également en compte la possibilité d'une interconnexion sous marine avec le réseau irlandais, qui pourrait permettre de brancher les consommateurs bretons sur le courant électrique issu des éoliennes irlandaises. Une étude de faisabilité devait être lancée en même temps que la consultation publique sur la centrale. Là encore, Jade Lindgaard de Médiapart, dans un article daté du 9 septembre 2014 rapporte des faits troublants. Elle avait alors publié un courrier adressé à RTE par le préfet de région Patrick Strzoda dans lequel on peut lire les propos suivants : « Je souhaiterais a minima qu’aucune étude ne soit menée près des côtes avant les élections régionales. Un tel calendrier éviterait un télescopage avec l’enquête publique de la centrale. » Dans sa réponse à la journaliste, la préfecture de région s'était alors défendu de vouloir éviter la confusion entre les deux projets.
part : « Au total, l’enquête publique recense 2 900 observations et deux pétitions. Mais la présidente de la commission d’enquête a procédé à un curieux classement : alors qu’au total lui sont parvenues 2 274 contributions défavorables à la centrale et 406 favorables, elle a décompté à part 1 915 documents opposés au projet. Ces lettres rédigées à la main ou par ordinateur lui ont pourtant été remises en main propre, en douze fois, par des membres de l’association “Landivisiau doit dire non à la centrale” (LDDNC). Chaque paquet déposé a fait l’objet d’un récépissé officiel, daté et signé de sa main. L’avis final de la commission d’enquête ne retient que 359 observations défavorables contre 350 favorables, un faible écart. Il précise « qu’il convient d’ajouter à ce décompte » 683 lettres types, 1 232 contributions libres, une pétition de 148 signatures et 3 cyberpétitions contre le projet. Au total, toutes les voix apparaissent dans l’avis de la commission mais toutes ne sont pas décomptées à parts égales. Pour Alexandre Faro, avocat de LDDNC, « cette compilation dévalorise les participations défavorables au projet et survalorise les favorables. Les opposants ont joué le jeu de l’enquête publique et regrettent qu’on ne reconnaisse pas la valeur de leur travail ». Contactée par la journaliste, la commissaire enquêteur lui avait « avoué ne plus avoir le dossier en tête » avant de lui dire par SMS que ce dossier était clôt.
Autre point d'achoppement pointé par les opposants à la centrale : l'enquête publique. En effet la commission d'enquête publique, organe consultatif, a émis un avis favorable à la centrale, alors que 2500 contributions étaient opposées au projet, contre 400 favorables.
« GASPARE avait demandé en 2001 un débat public auprès de la Commissions nationale du Débat public (CNDP), il nous a été refusé », déplore Loïc. La raison du refus : les débats publics sont mis en place uniquement pour les projets supérieurs à 150 millions d'euros. Sauf que la CNDP, pour valider cet argument, s'est uniquement basée sur le coût de la centrale elle-même, estimée à 75 millions d'euros, sans prendre en compte le coût des travaux de la ligne THT et des gazoducs, des travaux nécessaires au fonctionnement de la centrale. La compagnie électrique de Bretagne a de son côté annoncé un investissement de 400 millions dans ce projet. Le seul gazoduc entre Plumergat et Pleyben se chiffre à environ 100 millions d'euros hors taxes. Sur ce sujet, l’Autorité Environnementale, instance du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, présidée par la ministre de l’environnement, dans un avis du 14 mai 2014, s’est interrogée sur l’opportunité de cette nouvelle canalisation : « Cette canalisation n’aurait de raison d’être que si la centrale à cycles combinés gaz de Landivisiau (CCCG) voyait le jour ».
Voici ce qu'explique Jade Lingaard sur Media-
Malgré l'ensemble de ces éléments, le projet
Une enquête publique bâclée
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avance coûte que coûte. L'État a signé l'autorisation d'exploiter le 12 mai dernier. Isabelle, Loïc et les associations opposées au projet continuent leur lutte. Ils ont occupé cet été des bâtiments publics, dont ils ont été délogés par la force. Des actions en justice sont en cours contre chacun des ouvrages. Le 14 novembre prochain, ils organisent une grande manifestation avec les collectifs en lutte : extraction de sable en baie de Lannion, projets miniers près de Guingamp et Silfiac (56), Notre-Dame-des-Landes, etc. « La COP 21 arrive, donc on se sent complètement légitimes à porter ce message ». Eux en sont sûr, ils ne lâcheront rien.
Deux temps forts ≈ Manifestation avec les collectifs en lutte. Samedi 14 novembre, face à la mairie de Landivisiau. Pique-nique à 12h, Manifestation à 13h30. Info : 14novembre.noblogs.org Contact : 14novembre@riseup.net ≈ Restitution du scénario électrique alternatif breton. Vendredi 20 novembre 2015, 20h à Saint-Thonan (29). Liens utiles : http://www.nonalacentrale.fr
PROJET MINIER. le GAB 22 sur le front Deux nouveaux permis de prospection minière viennent de tomber dans l’escarcelle de l’entreprise Variscan Mines en Bretagne. Sur la zone de Loc-Envel (près de Guingamp) et près de Silfiac (56), Varsican pourrait lancer l’exploration des sols dans le printemps. Le collectif Douar Didoull « Pour la préservation de notre terre et contre le projet minier » et l’association Avenir et Vigilance vont lancer un recours et ont mandaté un avocat pour le faire. Les conséquences sociales, économiques et environnementales des extractions minières ne sont pas compatibles avec l'agriculture biologique. Le GAB d’Armor a appelé ses adhérents à rejoindre la mobilisation de samedi 24 octobre à Guingamp et s'associe au collectif pour se porter partie civile. Un argumentaire pour accompagner les agriculteurs à refuser les forages est en cours de rédaction et sera diffusé par le GAB à ses adhérents.
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a Vendre e n g r ai s Vends engrais organique granulé en diamètre 3 ou 6 mm, produit composté en tas, à base de fientes de poules, hygiènisé, normé NFU42001. Utilisable en agriculture biologique. Valeurs (en %) N:4 P:3 K:3 CaO 80Kg/T. Disponible en vrac, Big-bags de 1000 ou 500Kg. Contact. Tel: 06 73 14 36 02 Mail: elevage-avicole-de-leurmin@orange.fr
R ec h e rc h e e m p l o i Couple, 25 et 27 ans, venant du Nord, recherche un travail saisonnier ou CDD en agriculture bio ou biodynamique (cueillette de pommes, olives, chataîgnes, noix, maraîchage, élevage, soin aux vignes, aide à la transformation, apiculture, etc) pour un ou plusieurs mois à partir du 19 octobre environ, dans toute la France. Besoin d'un logement sur place.
extensif pour le BTS et remplacement de traite depuis mes 16 ans (traite, alim des veaux, paillage, curage, entretiens divers). Actuellement aide à la ferme familiale et agent de remplacement. Cherche contrat de professionnalisation pour suivre un CS Production en agriculture biologique et commercialisation au CFPPA du Rheu a partir de maintenant pour debut de formation en novembre – secteur Balazé. Contact. Frédéric Touchais 310 les miaules 35500 - BALAZE. Tél. 06 52 29 20 17
R ec h e rc h e r e pr e n eur Sud Loire - 20 min de Nantes - Exploitation maraîchère biologique - 2 ha plein champ, 2100 m2 tunnel en légumes diversifiés commercialisation en vente directe. Dans le cadre d'un arrêt d'activité, la cédante recherche candidat(e) ou couple porteur d'un projet en maraîchage. Profil recherché : autonomie et expérience souhaitée. Une période de transition (salariat ou stage) avant installation est souhaitée. Contact. Laurence Baudry 06 32 88 79 09
R ec h e rc h e Paille & f u m i e r
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Agent d'élevage laitier 23 ans. Originaire d'une ferme laitière, 2 mois de stage en ferme
Contact : Anne fray 56500, Tél. 06 83 92 37 23
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Renvoyez le bulletin accompagné d'un règlement par chèque à l'ordre de : FRAB, 17 rue du Bas Village - CS 37725 35 577 Cesson-Sévigné cedex
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Vient de paraître: 6 bonnes raisons de se lancer en élevage laitier bio dans l’Ouest Une étude menée en 2014 par la FRAB auprès des éleveurs laitiers bio bretons a mis en lumière que 30% des fermes laitières bio bretonnes seront à reprendre dans les 10 prochaines années, soit près de 150 élevages. Ces éleveurs ont envie de transmettre leur passion du métier : 70 % sont ainsi confiants dans l’avenir de leur profession et 95% souhaitent que leur ferme reste en bio. Ces fermes à reprendre sont autant de chance pour des porteurs projets de s’installer. Cette étude nous a ainsi permis de dégager 6 bonnes raisons de se lancer comme éleveur laitier bio: • Un marché structuré et dynamique • Performance agronomique et technicité de l’élevage • Des fermes à taille humaine • Un métier loin des préjugés • Un métier épanouissant • Des fermes laitières à reprendre Ce document, a pour but de faire découvrir l’élevage laitier bio de manière ludique et positive aux futurs jeunes éleveurs bio. Disponible gratuitement sur demande auprès de votre GAB
éleveur laitier bio dans l’Ouest ?
Gragnic - KeraMoustoir-Remungol
Votre Petite annonce Δ Je m’abonne pour un an (11 numéros) Je suis adhérent(e) d’un GAB : 30 € Je m’abonne au tarif normal : 50€ Abonnement et Petites annonces sur: www.agrobio-bretagne.org
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otre rubrique mensuelle déchaume à nouveau les informations lues ici et là. Vous pouvez nous envoyer vos perles à l'adresse suivante : symbiose@ agrobio-bretagne.org.
Tout et son contraire Dans Terra du 25 septembre, Olivier Allain, président de la Chambre d'agriculture des Côtes d'Armor écrivait dans son édito : « Il est plus que temps à mon sens de redonner le rôle à l'Europe et à l'État d'intervenir sur les marchés ». Deux pages plus loin, le grand manitou Xavier Beulin déclarait ceci : « On n'a pas besoin du ou des ministres pour établir des contrats sur les prix ». Il va falloir vous mettre d'accord les gars, car a priori vous bossez pour la même crémerie.
50 nuisances d'engrais Le 7 octobre dernier, l'AFP faisait savoir au monde entier que Monsanto commençait à s'intoxiquer. Lemonde.fr relayait alors l'info suivante : « Face à des chiffres en baisse, le groupe Monsanto a annoncé qu’il supprimerait 2 600 emplois dans les 18 à 24 prochains mois, soit environ 13 % de ses effectifs totaux, pour faire entre 275 et 300 millions de dollars d’économies. » Qui sème le vent récolte la tempête nous dit l'adage. Et voilà la preuve que les OGM ne protègent pas des aléas climatiques.
Rambo à l'agro Matthieu Dalmais est un ancien étudiant de Montpellier Supagro. Dégoûté du système, il a refusé son diplôme en 2012 et écrit une conférence gesticulée sur les écoles d'ingénieurs agro. Dans l'édition d'octobre l'Âge de Faire, il illustrait parfaitement le maquignonnage entre les firmes agroalimentaires et les écoles d'agro, qui oriente très légèrement les contenus pédagogiques : « Le cours d'histoire de l'agronomie était donné par un prof qui bossait chez Syngeta. Il nous a dit que si on voulait développer la bio, il fallait prendre une mitraillette et tuer les deux tiers de la population française. » Dans la plaquette de l'école ventant son diplôme d'ingénieur agro, on apprend que le premier atout de sa formation est « l’acquisition de connaissances scientifiques approfondies ». On appréciera donc à sa juste valeur les connaissances scientifiques de ce professeur sniper en histoire de l'agronomie.
La Cop 21 brasse du vent Enercoop, fournisseur d'électricité issue à 100% d'énergies renouvelables, avait naïvement proposé ses électrons verts pour alimenter la COP 21 en électricité. Riche idée dont s'était félicitée Ségolène Royal. Sauf que pour financer cet événement au budget atomique de 180 millions d'euros, l'État s'appuie sur des partenariats publics-privés, en s'asseyant avec son gros derrière sur les bons sentiments et le bon sens. Le Journal de l'environnement rendait ainsi public, le 23 septembre dernier, un courrier de Philippe Delacroix, Ambassadeur en charge des partenariats public-privé au secrétariat général de la COP, envoyé à la coopérative et lui expliquant qu’un accord avait déjà été conclu avec EDF, « qui répondra aux besoins très importants de la COP21 en matière d’énergie électrique ». Selon le site Internet, le motif du refus est limpide : « la très substantielle contribution d’EDF a été placée sous le signe du mécénat, alors que cette option ne semble pas envisagée par Enercoop », écrit
le diplomate. A défaut de s'appuyer sur les éoliennes le gouvernement préfère donc jouer les girouettes.
Laver plus blanc que blanc Dans l'hebdo Paysan Breton du 16 au 22 octobre, Thierry Coué, président de la FRSEA Bretagne, appelait au boycott de la déclaration des flux d'azote, désormais obligatoire, avec cette phrase qui a fait le bonheur d'une marque de lessive et des ménagères de plus de 50 ans : « Laver plus blanc que blanc, c'est fini », en appelant à une « vision agronomique et volontaire » des pratiques des agriculteurs bretons. Rappelons que cette déclaration a pour but d'encadrer les épandages en vue de protéger les eaux contre la pollution des nitrates d'origine agricole. Cependant, cet appel à la désobéissance est par ailleurs co-signé par la Chambre régionale d'agriculture, établissement assurant une mission de service publique. Et ça, ça fait un peu tache.
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