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La guerre dans le monde
◊ L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie le 22 juin 1941, rompant ainsi le pacte germano-soviétique.
◊ À la suite du bombardement de Pearl Harbor par les Japonais le 7 décembre 1941, les États-Unis entrent à leur tour dans la guerre qui devient mondiale.
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◊ Le conflit se poursuit sur différents fronts, et l’année 1942 marque un tournant décisif.
◊ En Europe, l’armée soviétique entame sa contre-offensive le 1er janvier 1942. La bataille de Stalingrad débute dès le 17 juillet. Les Allemands capituleront le 3 février 1943.
◊ En Afrique, les troupes anglaises et françaises libres affrontent les Allemands, commandés par Rommel, qui se trouvent bloqués à Bir-Hakeim alors qu’ils se dirigeaient vers Suez. Après la bataille de Tobrouk, l’avance allemande en Égypte est définitivement stoppée. Le 8 novembre, les troupes anglaises et américaines débarquent en Afrique du Nord, au Maroc et en Algérie. En France, le 11 novembre, Hitler déclenche l’opération « Attila », et la zone libre est envahie. La flotte française se saborde à Toulon le 27 novembre.
◊ Dans le Pacifique, la bataille des Philippines fait rage. Entre le 3 et le 7 juin, la flotte japonaise est défaite par les Américains au cours de la bataille de Midway. Début juillet, l’armée américaine débarque à Guadalcanal occupée par les Japonais, qui évacueront l’ile en février 1943. La reconquête du Pacifique est commencée.
Saint-Nazaire et la guerre
Saint-Nazaire vit l’été 1939 sans trop se préoccuper de la montée des risques de conflit. On profite de l’été, des joies de la plage et de la baignade. Mais la réalité va se faire jour rapidement, dès le début de la guerre. Ce sont tout d’abord les réfugiés venant du Nord et de la région parisienne qui arrivent en Bretagne.
Dans le même temps, les soldats britanniques débarquent par contingents entiers à Saint-Nazaire, avant de monter au front. On comptera une quarantaine de convois entre mi-septembre 1939 et mi-juin 1940.
Et puis c’est le coup de tonnerre du 10 mai 1940, l’armée allemande envahit la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Le concept du « Blitzkrieg » ignoré par les généraux français porte ses fruits.
L’exode jette des millions de gens sur les routes de France, et à Saint-Nazaire, on essaie d’accueillir et de gérer au mieux cette population.
Le 12 juin à 21 h 45, c’est le premier contact direct de Saint-Nazaire avec la guerre. Un avion allemand largue ses bombes sur Penhoët, sans faire de victime, mais causant de gros dégâts. Dès le 15 juin, les troupes anglaises, polonaises, tchécoslovaques refluent vers le port, afin de s’embarquer vers l’Angleterre. Plus de 40 000 soldats se pressent dans la ville et sur les quais, ainsi que de nombreux civils. Ne pouvant entrer dans le port, de nombreux navires les attendent sur rade.
Le lundi 17 juin, l’embarquement se poursuit. Au début de l’après-midi, le paquebot Lancastria, mouillé au large, est pris pour cible par les bombardiers allemands. Touché à mort, le navire s’incline sur le flanc et sombre en 24 minutes.
À bord se trouvent des milliers de passagers, civils et militaires, dont beaucoup périront noyés. On estime à 4 000 le nombre de victimes. L’évacuation des militaires et des civils se terminera le 20 juin.
Pendant ce temps, les Allemands se rapprochent de Saint-Nazaire. La décision est prise de faire sortir des chantiers navals le cuirassé Jean Bart, encore inachevé, afin qu’il ne tombe pas entre les mains ennemies. Cette opération extrêmement risquée aura lieu dans la nuit du 18 au 19 juin, et sera, malgré d’énormes difficultés, une réussite totale, le navire rejoignant Casablanca.
Ce même 19 juin, Saint-Nazaire connait ses premières victimes civiles. Au cours d’un bombardement allemand sur le centre-ville, on déplore 11 morts et 20 blessés.
Le 21 juin, l’avant-garde des troupes allemandes pénètre à Saint-Nazaire, le gros des troupes arrive le 22. Débutent alors pour la ville cinq longues années d’occupation.
Les bombardements sur la ville, le port et les industries
Saint-Nazaire ne subit pas d’autres bombardements en 1940. Ceux-ci reprennent en 1941, de petites formations d’avions britanniques effectuant des raids, la plupart de nuit, sur le port et les chantiers. La base des sous-marins, dont 3 alvéoles sont construites dès la fin juin 1941, constituera également un objectif majeur, bien qu’elle offre, étant donné sa construction, une grande résistance aux bombes alliées. On dénombrera pour 1941 37 victimes civiles, 13 tués et 24 blessés, au cours de 20 bombardements.
En 1942, les bombardements de la R.A.F. se poursuivent et s’intensifient. Ils concernent les mêmes cibles, auxquelles s’ajoutent des opérations de mouillages de mines dans l’estuaire, ainsi que des repérages et photographies d’objectifs. Des bombes incendiaires sont utilisées à partir du 7 janvier.
Le commando britannique du 28 mars 1942 s’accompagne également d’un bombardement nocturne, mais les Allemands s’étonnent du fait que les bombardiers semblent tourner en rond sans lâcher leurs bombes, ou si peu…
Le manque de communication entre la R.A.F. et le commandement de l’opération « Chariot » rendra ce raid aérien plus nuisible qu’utile en ce qui concerne la réussite du raid.
Les pertes civiles malheureusement augmentent, on compte entre janvier et octobre 102 morts et 108 blessés, au cours de 14 bombardements.
Le bombardement du 9 novembre 1942
Nous reviendrons dans la deuxième partie sur l’intervention des forces aériennes américaines en France à la suite de l’entrée en guerre des États-Unis.
Les autorités américaines avaient prévenu, par tracts et par radio, de l’imminence d’attaques aériennes sur les sites stratégiques en France, comme les bases de sous-marins, les gares de triage, les usines, les ports, en demandant aux populations de se tenir à distance de ces objectifs.
Lorient a été bombardée le 21 octobre, Brest le 7 novembre. C’est au tour de Saint-Nazaire en ce funeste lundi 9 novembre 1942. La ville va connaitre son premier bombardement américain, et qui plus est, en plein jour.
Le port et les chantiers navals sont fortement protégés par une ceinture de DCA et de nombreux blockhaus. Les bâtiments sont camouflés, particulièrement sur leur partie tournée vers la Loire.
Vue aérienne du port de SaintNazaire, de la base sous-marine et des chantiers, en 1942. (Imperial War Museum, C 2351 D.R.)