HISTOIRE & PATRIMOINE ASSOCIATION PRÉHISTORIQUE ET HIS TORIQUE DE LA RÉGION NAZAIRIENNE
L’histoire locale de la Région Nazairienne et de la Presqu’île Guérandaise
Hommage à
Hors-série
Fernand Guériff 1914 - 1994
A.P. H.R.N - Hors-série n° 3 - novembre 2014 - 10 €
Fernand GuĂŠriff, au piano, chez lui (Coll. Patrick Pauvert)
C Éditorial
’est toujours un privilège d’avoir connu un homme à la personnalité aussi exceptionnelle que celle de Fernand Guériff. Sa passion pour la musique, l’histoire et la mythologie, faisait son originalité. Il s’y adonnait entièrement, approfondissant son savoir, il enrichissait l’esprit de ceux qui le côtoyaient et le lisaient. Il entraîna ses amis dans ses recherches, en fondant notre association : l’APHRN, en 1969. Pour marquer le centenaire de sa naissance, et les vingt ans de sa disparition, nous nous devions de lui rendre hommage, en lui consacrant ce numéro hors-série. Nous avons voulu lutter contre l’oubli, toujours envahissant, capable d’atteindre ceux qui l’ont le moins mérité. Nous souhaitons, par ce biais, ranimer sa mémoire, susciter le désir de le connaître, et, pour les plus jeunes, de le découvrir. Ceux qui ont accompagné Fernand Guériff ont répertorié, attentivement, respectueusement, dans ce numéro spécial, la bibliographie de son œuvre, vaste et dense. On pourra lire quelques- uns de ses textes, extraits parmi tant d’autres. On y découvrira son sens poétique, allié à la précision de ses recherches. Différents témoignages nous rapprochent de lui. Ceux qui n’ont pu que le lire, et en entendre parler, se sont montrés fidèles en suivant ses traces. Les travaux de ses amis témoignent du même esprit, dans l’étude qu’il avait commencée. Chacun s’est appliqué à participer à l’élaboration de ce numéro hors-série de notre revue HISTOIRE & PATRIMOINE, née, jadis, sous le nom modeste de « Bulletin ». C’est Fernand Guériff qui en est à l’origine, lui qui désirait répandre le goût de la musique, de l’histoire et du besoin d’apprendre. À lui les honneurs aujourd’hui. Que son œuvre lui survive. Christiane Marchocki
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A . P. H . R . N
Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne Agora (case n° 4) 2 bis avenue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire aphrn.asso@gmail.com - http://aphrn.fr.nf - Tél. 06 62 58 17 40 HISTOIRE & PATRIMOINE Hors-série n° 3 - novembre 2014 Editeur : A.P.H.R.N Directrice de la publication : Christiane Marchocki Maquette/Mise en page : Tanguy Sénéchal Impression : Pixartprinting Dépôt légal : 4e trimestre 2014 N° ISSN : 2274-8709 Revue consultable aux Archives de Loire-Atlantique sous la cote Per 145
Hommage à
Fernand Guériff 1914 - 1994
Photo, page 1 de couverture : Fernand Guériff, à la Maison de la Presse de Saint-Nazaire, en 1980, lors de la dédicace de son livre « De poudre, de gloire et de misère, l’aventure maritime du Croisic » (Coll. Patrick Pauvert)
Sommaire 1 3 4 7 8 10 14 18 20 24 26 29 40 44 47 48 56 62
Éditorial Christiane Marchocki
Sommaire Hommage à Fernand Guériff, l’homme et son oeuvre Jacqueline Guériff
Jacqueline Guériff, en 2014, nous parle de son mari Christiane Marchocki
Fernand Guériff, le musicien Patrick Pauvert
Le folklore musical au pays de Guérande : Les complaintes de colportage Fernand Guériff
Bibliographie de Fernand Guériff, dans le domaine de la mythologie Française Raymond Delavigne
Carte mythologique de la france : Le Pays de Guérande Fernand Guériff
Les korrigans se faisaient bien voir des femmes... Fernand Guériff
Promenade d’automne aux îles Jacquette Fernand Guériff
Fernand Guériff, fondateur de l’APHRN Christiane Marchocki
Les gars de la Forêt Yvette Guyonnet
Sur les traces de René Guy Cadou et Fernand Guériff Yvette Guyonnet
Témoignages Fernand Guériff et Montoir Guy Nicoleau
Essais d’étymologie de quelques « lieux-dits » de Saint-Nazaire Fernand Guériff
Fernand Guériff - 1914-1994 - Essai de bibliographie Josick Lancien, Michel Ganche, Louis Yviquel
Autour du toponyme ˹Gaubun˺ Gildas Buron
Hommage à Fernand Guériff, l’homme et son œuvre Jacqueline Guériff L’émotion se mêle à l’intérêt que nous ressentons à la lecture de cette évocation du chemin parcouru par l’homme d’esprit et de culture, comme I’on dit, que fut Fernand Guériff. Merci à vous, Jacqueline, d’avoir bien voulu nous faire partager ces vibrants souvenirs. Michel Ganche
F
ernand Guériff naît à Saint-Nazaire quelques mois avant la déclaration de la guerre de 1914. Son père travaille au Chantier de la Loire puis à la Compagnie Générale Transatlantique. Sa mère est une couturière reconnue. Enfant chétif et solitaire, il entre à l’école à âge de sept ans. Dès l’enfance, il montre des dispositions pour la musique et apprend le violon. À I’École Primaire Supérieure, il se lie d’une amitié indéfectible avec Gaston Le Floc’h, violoncelliste, dessinateur, passionné comme lui, de poésie et de littérature. Entré à l’École Normale d’Instituteurs de Savenay
en 1930, ses bulletins portent souvent la mention « Fait trop de musique ». Il y commence ses premières compositions musicales et à ce sujet, son collègue et ami Jacques Raux écrit :« Il s’agissait de composer une mélodie pour une aimable “fantaisie en vers” qui agrémentait l’une des scènes de la pièce de Goldoni intitulée “ La Locandiera ”. Il s’acquitta de cette tâche avec une aisance et une perfection qui suscitèrent l’admiration des professeurs et de ses camarades... Il ne tira aucun mérite de cette réussite et fut seulement ravi de voir que son œuvrette musicale avait plu ».
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Sa carrière d’instituteur débute à Montoir où sur le conseil de son directeur Monsieur Tremant, il entreprend des recherches d’histoire locale aux Archives municipales et départementales. Nommé ensuite à Saint-Nazaire il entre comme violoniste à l’Orchestre Symphonique dirigé par Monsieur Marcel. La Deuxième Guerre mondiale vient interrompre cette vie bien réglée par l’enseignement, la musique et l’histoire.
Devant l’intensification des bombardements de plus en plus meurtriers sur la ville, la municipalité et l’Inspection Académique prirent la décision d’évacuer les enfants des écoles. Il se retrouve, avec des collègues, en charge d’enfants au Château de la Forêt au Cellier, où il rencontre l’instituteur poète René-Guy Cadou et met plusieurs de ses poèmes en musique. Ce fut une période mémorable, des années sans vacances, près des enfants privés de leurs parents.
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Fernand Guériff,
le musicien Patrick Pauvert
C’est à Saint-Nazaire que Fernand Guériff a vu le jour, le 9 avril 1914. Son père travaille à la Compagnie Générale Transatlantique, comme serrurier. Sa mère est tailleuse pour femmes. Il est issu d’une famille de marins, son bisaïeul est pilote de Loire.
S
on enfance est bercée par des chansons populaires que sa mère tient de ses parents et grands-parents. À l’âge de sept ans, Fernand fréquente l’école de musique de M. Alfred Marcel, école privée, subventionnée par la mairie. Il y étudie le solfège et le violon. À quatorze ans, il se met au piano en autodidacte. Toujours seul, il étudie la composition en parcourant les nombreux traités d’harmonie. C’est à cette époque qu’avec son ami Gaston Le Floch il commence la collecte de la chanson populaire près des anciens. Si jeune, c’est admirable de se lancer dans une telle entreprise. En tant que violoniste, il entre très vite dans l’orchestre de M. Marcel, son professeur, qui l’initie à la direction d’orchestre. Grâce à une amie de la famille, il envoie ses essais de composition au grand maître Marcel Dupré, titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Celui décèle en Fernand « l’harmoniste né » et lui propose d’entrer dans sa classe d’écriture de la Scola Canturum de Paris. Hélas Fernand Guériff est entré en cette année 1930 à l’École Normale de Savenay où il obtient le brevet supérieur malgré des appréciations peu élogieuses du directeur comme celle-ci : « fait beaucoup trop de musique ». Néanmoins, Fernand poursuit par correspondance ses cours avec Marcel Dupré.
Son premier poste d’instituteur le conduit à Montoir en 1933. À cette époque, les enfants chantent pendant la récréation ; notre musicien recueille et note les chansons de cour d’école. Puis il est nommé à Saint-Nazaire où la pratique du chant est toujours à l’honneur. En juillet 1942, Saint-Nazaire est sous les bombardements. Fernand Guériff accompagne sa classe au château de la Forêt près du Cellier. Deux années scolaires se passent et bien sûr, Fernand Guériff profite de la présence de très nombreux enfants pour monter une chorale et un orchestre de pipeaux. C’est là qu’il fait la connaissance d’un autre instituteur, le poète René Guy Cadou. Ils se lient d’amitié et Fernand met en musique plusieurs poèmes. Après la guerre, il est nommé surveillant général du collège technique de Saint-Nazaire. En décembre 1952, la ville le recrute pour un poste d’enseignant chargé de l’éducation musicale dans les écoles primaires. Cela aboutit à la création d’une chorale scolaire et à un orchestre de pipeaux.
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En décembre 1954, après d’innombrables difficultés et réticences, Fernand Guériff obtient de la ville l’ouverture d’une école municipale de musique. Les cours débutent à l’école Jean Jaurès puis se déplacent au centre commercial Marceau, délaissé par l’ouverture de l’avenue de la République. Parallèlement, il reconstitue et dirige l’Union Philarmonique Nazairienne, créée avant-guerre par son maître Alfred Marcel. L’école de musique prospère. Les principaux pupitres de l’orchestre symphonique sont enseignés : les cordes, les bois, les cuivres et les percussions. Dans les années 1970, Fernand Guériff met en musique de nombreux chants pour la compagnie Xavier de Courville basée au Bourg de Batz et à Paris. En 1979, le congrès national de la mythologie française se tient à Saint-Nazaire. Fernand Guériff étant le vice-président de l’association, il demande à son ancien élève Patrick Pauvert, fondateur et chef de chœur d’une nouvelle chorale à Saint-Nazaire, de réunir un petit ensemble vocal de huit personnes pour interpréter lors du congrès une dizaine de chansons
populaires du pays, recueillies et harmonisées par lui-même. Suite à cette participation, les chanteurs qui ont pris un réel plaisir à interpréter ce répertoire désirent, pour le plus grand bonheur de Fernand Guériff, continuer à révéler au public ces trésors de notre patrimoine. Ainsi naît l’ensemble vocal Pays Blanc Pays Noir.
L’orchestre de l’École de Musique de Saint-Nazaire (1977 environ), dirigé par Fernand Guériff (Collection Patrick Pauvert)
Le millier de chansons recueillies depuis son enfance revit et prend des couleurs grâce à ses merveilleuses harmonisations ; son chef d’œuvre d’après le compositeur Jean Gauffriau.
Patrick Pauvert
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Le folklore musical au Pays de Guérande
Les complaintes de colportage Fernand Guériff
La complainte sourd comme une eau vive de la vie blessée du peuple. Et ce peuple misérable a répété au cours des siècles, ces mots miraculeux qui lui faisaient oublier un instant son triste état et l’élevaient en plein rêve. Arrêtons-nous au bord de ce passé qui disparaît.
E
lles étaient douces, profondes, humaines, ces vieilles complaintes ; au milieu de la frénétique vie moderne, elles apportent une nostalgie poignante et la poésie des choses parfumées qui meurent. Elles meurent, oui ! On ne les chante plus et j’ai eu grand » peine à recueillir celles-ci dans les mémoires chancelantes de quelques vieillards, et, parfois, pour les textes, dans ces cahiers de chansons que l’on conserve encore en campagne et qui ont presque un siècle. Il y a un siècle, en effet, le colporteur, boîte au dos, parcourait encore les villages et s’arrêtait aux portes des fermes pour offrir ses marchandises : mercerie variée, images et chansons. Il s’installait aussi aux foires, marchés et assemblées et, parfois même, chantait. On peut supposer qu’en bien des cas, il était l’éditeur de ces feuillets de papier à chandelle que les paysans de chez nous piquaient à leurs murs entre les images religieuses coloriées. Notre colporteur-chanteur (voire chansonnier) répandait ainsi toutes sortes de thèmes qui ont été étudiés et classés par Patrice Coirault, — mais surtout des complaintes qui semblaient faire les délices du menu peuple, peut-être parce que certaines se greff aient sur des faits divers (exemples : le soldat assassiné, Fualdès...) que commentait sans doute notre colporteur pour ses auditeurs avides de nouvelles. On peut classer les complaintes recueillies dans la région en deux catégories :
I - Complaintes à caractère religieux 1. 2. 3.
Le miracle de la fille muette. Adam et Ève. Chanson de Sainte-Catherine (2 versions).
II - Sujets divers et historiques 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Complainte d’Héloïse. Complainte d’Emogine. Complainte de Louis XVI. Coeurs sensibles à l’amour. Le soldat assassiné. Chantons l’honneur et la vaillance.
Remarquons que certains de ces textes-fleuves utilisent un procédé semblable aux « laisses » des chansons de geste médiévales : une courte phrase musicale qui se répète invariablement au long des vers. (Exemples : la fille muette — Héloïse — La Passion). Il semble bien, en outre, que la plupart de ces mélodies monotones ne sont que des « timbres » très connus à l’époque, des airs interchangeables et passe-partout.
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Fernand Guériff
Le Miracle de la Fille Muette recueilli à Trescalan, déc. 1949
1. C’est une fille muette de nos cantons Prend sa houlette blanche, ses blancs moutons.
6. Le père aussi, la mère bien étonnés D’entendr’ leur fille muette si bien parler.
2. Quand ell’ fut dans la lande, bien éloignée, Une grand dame blanche vint la trouver.
7.— « Va-t-en lui dir’, ma fille, jeune Isabeau, Le troupeau est à elle, jusqu’au plus beau. »
3. « Oh, d’un bonjour, la belle, jeune Isabeau, Vaudrais-tu m’y donner un d’tes agneaux ?
8. Au bout de la quinzaine, l’enfant mourut ; Ce fut la bien-aimée du Fils Jésus.
4.— Oh, oui, oh, oui, Madame, je le veux bien, Si mon père et ma mère le veulent bien. »
Notre air est, à quelques notes près, celui de la « Captivité de François Ier », donné par La Villemarqué en 1888 dans la Revue des traditions populaires. (Cf. J. Tiersot. La chanson pop. et les Écrivains romantiques, p. 36).
5. La jeun’ fill’ s’en retourne à la maison, À son père, à sa mère, conte la raison.
Complainte d’Héloïse
L’on me défend d’aller voir ma maîtresse Dans le moment qu’ell’ commence à m’aimer. L’on me défend. L’on a beau me défendre, Oui, j’aimerai cette aimable beauté !
Après ma mort, tu pleureras, je jure, Tu pleureras, il ne sera plus temps ! Tu gémiras dessus ma sépulture En regrettant toujours ton cher amant !
Quand je la vois, je vois celle que j’aime, Mon cœur n’a pas, un moment plus heureux. Quand je la quitt’, je me quitte moi-même. Je suis du rang des amants malheureux.
Je ne veux pas de sinistre carnage. J’aime un amant qui sait sage et discret. Quand un amant a eu quelque avantage, Ne doit-il pas en garder le secret ?
Belle Héloïs’, je frappe à votre porte ! Pour moi, ayez de la compassion ! Un malheureux qui vit dans la souffrance Attend de vous peut-êtr’ sa guérison !
L’amant s’en fut sur le bord d’un’ fontaine Pour écouter le rossignol chanter. Le rossignol disait en son langage : Coeur amoureux est toujours malheureux.
Quell’ guérison veux-tu que je t’y donne ? Je ne suis pas la fill’ d’un médecin Je ne suis pas celle que ton cœur aime, Va-t’en ailleurs accomplir ton destin !
Chanté par Mlle Tattevin, 51 ans, de Mesquer, 1943 (de sa grand-mère)
Belle Héloïs’, que faut-il pour te plaire ? S’il faut mon sang, il est prêt à couler, Et si mon sang ne peut te satisfaire, S’il faut ma mort, tu n’as plus qu’à parler !
Bibliographie de Fernand Guériff dans le domaine de la Mythologie Française Raymond Delavigne
Fernand Guériff a été membre de la Société de Mythologie Française (SMF) peu de temps après la fondation de celle-ci par Henri Donteville en 1950. C’était un inspecteur d’Académie (1925-1940), agrégé d’Allemand et Docteur ès-Lettres. Il avait été en poste à Angers puis à Lyon pendant la guerre. En 1949 Il avait lancé un appel dans le journal « L’Éducation Nationale », auprès des instituteurs pour recueillir les faits et exploits du bon géant Gargantua qui se disaient encore dans les campagnes, dans les années 1950. Ils furent alors consignés sur la carte de France exposée au musée de Rabelais, à la Devinière, dont Henri Donteville était également le conservateur.
C
e travail de collecte s’élargit ensuite à la Mythologie Française dont Henri Donteville avait jeté les bases dans un ouvrage fondateur du même nom dès 1948, paru chez Payot et réédité depuis avec une préface de l’actuel président Bernard Sergent. L’ambition était de dresser une carte mythologique de la France, département par département. Ce travail de longue haleine est toujours en cours en vue de constituer peu à peu l’Atlas mythologique de la France. Fernand Guériff apporta son concours à cette collecte dès 1952 et le continua durant les années suivantes. Il devint vice-président de la SMF en 1982 et participa activement à la plupart de ses congrès annuels et dès le premier de ceux-ci à Beauvais en 1968. Il organisa lui-même avec sa femme Jacqueline le 4e, en 1979, à Saint-Nazaire. Il a publié ses recherches mythologiques principalement dans le Bulletin trimestriel de la Société de Mythologie Française, (BSMF) et accessoirement dans la revue bimestrielle Atlantis.
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Voici une liste chronologique de ses travaux dans le domaine de la mythologie : - 1952 : « CARTE MYTHOLOGIQUE DE LA FRANCE : LE- PAYS DE GUERANDE », in Bulletin de la Société de Mythologie Française (BSMF) n° 11, juillet-août-septembre 1952, pp. 11-14. illustr. - 1962 : « CARTE MYTHOLOGIQUE DE LA LOIRE-ATLANT1QUE », in Bulletin de la Société de Mythologie Française n° 45, janvier-mars 1952, pp. 9-16. illustr. Ces notes viennent compléter les éléments du Répertoire parus au Bulletin N° XXXIV, en 19591, et l’étude faite au Bulletin N° XI, en 1952 (Pays de Guérande). - 1962 : « LA BERTHE ET TOPONYMIE ‘’BELENIQUE’’ EN LOIRE-ATLANTIQUE », in BSMF n° 46, pp. 52-53. illustr. Il s’agit de Notes diverses de Roger Vaillant rendant compte d’un échange de correspondance avec Fernand GUERIFF. - 1963 : « LE CULTE DES EAUX DANS LE DEPARTMENT DE LOIRE-ATLANTIQUE », in BSMF n° 49, janvier-mars 1963, pp. 4-26. illustr. - 1964 : « SOUVENIRS DES FEES EN LOIRE-ATLANTIQUE », in BSMF n° 54, avril-juin 1964, pp. 44-48. illustr. - 1968 : « LA BRIERE ET SES LÉGENDES », in BSMF n° 70, avril-juin 1968, pp. 18-22. illustr. Communication au premier congrès national de la Société de Mythologie Française, à Beauvais. - 1973 : « NOTES SUR UNE MELUSINE, SUR UN BENITIER, DES PIERRES ET PAYS DE RETZ * ET DES ‘’PIGEONS’’ AU PAYS DE GUERANDE », in BSMF, n° 89, avril-juin 1973, pp. 60-62. illustr. - 1975 : « ANGUIPEDES ET DEMONES EN BRETAGNE », in B.S.M.F. n°98, juillet-sept. 1975, pp. 85-91. illustr. - 1975 : « NOTES A PROPOS DE TETE= CLOCHE =PIERRE », in BSMF n° 98, juillet-sept. 1975, p. 121. illustr. - 1975 : « PREFACE » à Briant Théophile : « Le testament de Merlin », Nantes, A. Bellanger,1975, 1 vol. 266 p. et Editions Champion-Slatkine, Paris, 1985. - 1976 : « NOTES A LA SUITE DE LA REUNION DE LUSIGNAN: LA CANE DE MONTFORT et ELOGE DE HENRI DONTENVILLE », in BSMF, n° 100, p. 32. - 1976 : « ETENDARD PRIS PAR JEANNE HACHETTE AU SIEGE DE BEAUVAIS EN 1472 », Article du Magasin pittoresque, 1836, p. 135. in BSMF, n° 101, avril-juin 1976, pp. 61-62. illustr. - 1976 : « IMAGES POUR LA LEGENDE DE MELUSINE », in BSMF, n° 101, avril-juin 1976, pp. 78-79. illustr. - 1976 : « RECUEIL DE CHANSONS », in BSMF n° 102, juillet-sept. 1976, 40 p. (numéro entier, illustré). - 1976 : « NOTES A PROPOS DE SIRENES : DOCUMENTS ILLUSTRES POUR LA FEMME AUSERPENT, LA SIRENE, MELUSINE », in BSMF n° 103, oct.-déc. 1976. pp. 28-30. illustr. - 1977 : « MEGALITHES de BRIERE (LOIRE-ATLANTIQUE) », in BSMF, n° 104, janv.-mars 1977, pp. 28-41. illustr. - 1977 : « LA FÊTE DES CHAMPS-GOLOT A EPINAL (VOSGES) », Document communiqué par M. F. Guériff, Magasin pittoresque, 1841, p. 191. in BSMF, n° 105, p. 72. - 1978 : « LE VIEUX MANS et les MAISONS ALCHIMIQUES », in Atlantis, n° 296, janv.-fev. 1978, pp. 127-143. illustr. - 1979 : « ESCAPADE AU ROYAUME DE GARGANTUA », in BSMF n° 114, juillet-sept. 1979, pp. 85-88, illustr. Il s’agit du 4e congrès national de la Société de Mythologie Française, des 28-29 et 30 avril 1979, organisé à St-Nazaire par Fernand GUERIFF. - 1979 : « LA MACLE …. ET LA FENÊTRE », in Atlantis, n° 302, mars-avril 1979, pp.
1 - Il s’agit de la rubrique tenue par le président Henri DONTENVILLE : « Eléments du répertoire mytho-géographique », consacrée à la Loire-Atlantique, pp. 49-52.
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Le merveilleux dans le folklore guérandais
Les korrigans se faisaient bien voirdesfemmes,maistoutcela finissait mal, ils en abusaient... Fernand Guériff
Notre folklore maritime (1) nous apprend que des gnomes malfaisants parcouraient la mer, de nuit, sur des nacelles, attaquant les pêcheurs attardés, levant leurs casiers... (2). Sur le pourtour du Traict de Mesquer, riche en monuments préhistoriques, on racontait, aux veillées, une foule de mauvais tours joués par ces malins korrigans.
O
n situait leur « quartier général » près du Pigeon Blanc, sur la route de SaintMolf, dans une sorte de « châtelier gaulois » dit justement « la Butte des Crapados » (3). En Brière, les « korrigans noirs » ou « petits charbonniers » se coiffaient d’un grand chapeau. « Ils personnifient le Malheur, le frère ainé de la Mort », écrit Souvestre. (4) La nuit, ils s’introduisaient dans les chambres et faisaient toutes sortes d’espiègleries. Pour s’en protéger, les paysans plaçaient près de la porte un vase plein de mil. Les nains, en entrant, renversaient le vase et passaient le reste de la nuit à ramasser et à compter les grains de mil (5). Ils n’étaient pas toujours si méchants. « Les femmes de Batz qui babillent, assises sur les goémons en attendant la mer montante, vous diront que de petits esprits bienfaisants aidaient parfois les ménagères aux travaux de la maison » nous dit J. Desmars. L’historien de Kersabiec a noté semblable superstition. « En ce temps, lui racontait-on, les korrigans allaient
dans les chaumières et s’y faisaient bien voir, des femmes surtout, à qui ils rendaient de menus services, aidant au ménage, mais tout cela finissait mal, ils en abusaient. “Cela dura jusqu’au moment où une femme du bourg de Batz, sur le conseil de son mari, ayant fait rougir au feu le trépied sur lequel le korrigan familier s’asseyait, ce dernier s’étant brûlé, s’enfuit en poussant des cris et emmena tous les autres korrigans, ses frères, avec lui”. (6). Cette histoire se racontait un peu partout, et sans beaucoup de variantes, dans l’ancienne île de Batz. Il y est toujours question d’un joyeux paludier qui laissait sa femme au logis pour aller “borbocher” aux veillées. L’épouse passait son temps à filer près de l’âtre. Un petit “crapados” venait lui tenir compagnie. Il s’asseyait sur le trépied de fer et l’aidait à dévider sa laine. À la fin, elle eut peur et en parla à son mari. “Tu iras ce soir veiller, je prendrai ta place”, dit le malin bonhomme. Affublé d’une “taille” et d’un cotillon, il se mit au rouet.
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Dès l’entrée, le korrigan remarqua la substitution et demanda : “Où donc est la bonne femme deursoir (d’hier soir) qui n’est pas ce soir, et qui tant filoche et tant dévidoche et tant lui averroche ?” Puis il s’assit sur le trépied. Mais le méchant mari avait fait chauffer le trépied au rouge. Le lutin s’enfuit en hurlant et ne revint jamais. (7)
La Roche de Kerbironné Mais les korrigans ne sont pas partis bien loin ; ils se sont réfugiés dans cette mystérieuse campagne qui entoure La Madeleine de Guérande - contrée peuplée de mégalithes et de rochers, près desquels vécurent des hommes de la préhistoire. Près du village de Folhaie, ou Folhay, non loin du lieu dit Kerbironné, existe une haute émergence que
La fontaine des korrigans (Photo Marie-France Yviquel)
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Fernand Guériff,
fondateur de l’APHRN Christiane Marchocki
Qui n’a pas eu la chance de connaître Fernand Guériff est intrigué par tous les échos qui lui parviennent à travers ceux qui l’on côtoyé. Tous s’accordent pour rappeler son érudition, sa cordialité, son travail, son œuvre vaste et variée, enfin, sa personnalité aussi attachante que marquante. Chacun loue sa discrétion autant que son rayonnement.
E
n cette année 2009, nous fêtons le quarantième anniversaire de notre APHRN – Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne – association qu’il a fondé en 1969, première assemblée générale le 26 juin.
De l’École normale au château de la Forêt Le 9 avril 1914, Fernand Guériff naquit à Saint-Nazaire. Il fut un élève studieux à l’école communale ainsi qu’aux « Cours complémentaires ». Ses maîtres le remarquèrent très vite. À l’École Normale d’instituteurs de Savenay, il eut l’occasion de faire valoir ses dons de compositeur musical. À l’admiration de ses professeurs et de ses camarades, il composa une mélodie pour accompagner une « fantaisie en vers » lors d’une scène de la « Locandiera » de Goldoni. Il fit preuve d’aisance et de charme dans le style de comédie vénitienne du XVIIIe siècle. Il appréciait particulièrement Saint-Nazaire et y poursuivit sa carrière d’enseignant. Il consacra sa vie à la pédagogie, à l’histoire et à la musique. Sa première affectation l’amena à vivre à Montoir quelques années, puis il arriva à Saint-Nazaire. Pendant la guerre de 1940, il accompagne ses élèves au château La Forêt, sur la commune du Cellier, où ils s’étaient réfugiés. Fernand Guériff rencontre RenéGuy Cadou, avec qui il se lie d’amitié. Celui-ci lui confie un poème de Max Jacob et lui demande de le mettre en musique. En revenant du château La Forêt, il est nommé surveillant général au collège
technique de Saint-Nazaire, qui était alors replié à La Baule. Les bureaux se trouvaient à l’hôtel Celtic ainsi que le logement du directeur. Les étages du premier « building » baulois abritaient les dortoirs, les appartements du surveillant général étaient situés au rez-de-chaussée. Mademoiselle Jacqueline Le Roux, Turballaise de souche, travaillait à l’économat. Jacqueline et Fernand se marient, en décembre 1946, à La Turballe.
Autodidacte, chercheur, pédagogue Pendant la « reconstruction » de Saint-Nazaire, les écoles et la maison de la famille Guériff ayant été détruites, Jacqueline et Fernand vivent à La Baule. Fernand Guériff avait appris le violon à l’âge de 7 ans, puis, seul, il s’exerce au piano, étudie l’harmonie et acquiert, toujours seul, sa culture musicale. Lors d’une visite privée, M. Tondeux, inspecteur à l’Éducation nationale, le surprend travaillant à ses partitions étalées sur la table. Le maire de Saint-Nazaire, M. Blancho désirait que les enfants des écoles bénéficient d’une formation musicale, il fallait recruter un enseignant compétent dans cette discipline. Fernand Guériff fut alors affecté à ce poste. Par la suite, il créera l’Ecole Municipale de Musique de la ville, qui deviendra, plus tard, Ecole Nationale. Dans le même temps, Jacqueline et Fernand sillonnent la région à la recherche de vestiges, tant matériels qu’oraux. Ils relèvent les moulins, les croix, les fontaines, les manoirs, les témoignages,
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toutes les traces de vie du passé. Ils sont toujours ensemble. C’est Jacqueline qui pilote la voiture, Fernand ayant en horreur la conduite automobile Jacqueline n’est pas, elle-même, inactive. Elle assure la présidence des AVF (Accueil des Villes Françaises). Toujours pour Saint-Nazaire, elle participe à la création de l’Université Inter Ages. Elle en est, bientôt, présidente et nommée au bureau national, à Paris. Elle donnera deux conférences, avec aisance et charisme; elle rappelle la personnalité et la vie des femmes qui ont donné leur nom aux rues que nous connaissons: Sophie Germain, Maryse Bastié, Georges Sand, Marie Curie.
Écrivain et musicien Fernand écrivait continuellement : « il travaillait sans cesse », nous dit son épouse. On peut relever dix-huit titres pour la Société des Amis de Guérande: « Le culte de Saint Michel à Guérande », « Les cycles calendaires dans le folklore guérandais », « Les Belliotte de la Ville-Alain », etc. Pendant vingt-cinq ans, il fut l’un des administrateurs de la société. C’est en 1969 qu’il fonde l’APHRN (Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne). Il en est le président de 1969 à 1979 puis à nouveau de 1984 à 1990. Nombreux sont les textes qu’il
signe dans ce qui est alors le « Bulletin » ronéotypé Fernand Guériff, entre amis qui se rencontrent avec plaisir autour devant une de ses partitions. de lui. Nombreuses sont ses monographies: « Sur (Collection Jacqueline Guériff) les chemins du Sel » ; « Les loups » ; « Les Nautes de la Loire »… Enfin, paraissent régulièrement, dans l’ « Écho de la Presqu’île Guérandaise », ses articles ayant pour thèmes le mobilier local, les anciens jouets… Viceprésident de la Société de Mythologie Française, il écrit, dans cette revue, sur des sujets se rapportant à la région nazairienne. Il est reconnu et honoré: médaille de la ville de Saint-Nazaire, Officier de l’Ordre des Palmes Académiques, membre de l’Académie de Bretagne. 1961 - Premier prix de géographie de la Société Académique de Nantes et de la Loire Atlantique pour « Terroirs du pays de Guérande », en collaboration avec son ami Gaston Le Floc’h. 1980 - Prix de l’Académie de Bretagne pour l’ensemble de son œuvre. 1981 - Grand Prix de la Mer, décerné à Paris, au Musée de la Marine, par l’Association des Écrivains de Langue Française, pour « De poudre de gloire et de misère » (A. Bellanger, 1980).
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Fernand Guériff, fondateur de l’APHRN — Christiane Marchocki
Jacqueline et Fernand Guériff, en 1948 (Collection Jacqueline Guériff)
On ne peut, ici, citer, de manière exhaustive, toute son œuvre littéraire. Son œuvre musicale n’est pas moins remarquable. Après de longues années de recherches, il a publié « Trésor des chants populaires du pays de Guérande » et a fondé le groupe vocal « Pays Blanc, Pays Noir ». Il participait, pour la mélodie, aux soirées du manoir de Kerlan, organisées par Xavier de Courville. Il mit en musique bien des poèmes, J. Prévert, T. Gautier, R. G. Cadou, il harmonisa des chansons, des danses recueillies en Loire Atlantique. C’est toute une nomenclature qu’il faudrait lui consacrer pour décrire son œuvre pour piano, pour orchestre…
Un travailleur infatigable Le texte ci-contre est une réédition d’un article paru dans le numéro 73 (novembre 2009) d’HISTOIRE & PATRIMOINE.
En plus de sa fonction d’enseignant, combien exigeante, Fernand Guériff s’adonnait à ses recherches sur le terrain, au dépouillement des archives, à l’écriture, à la composition musicale. Toutes ces activités, plus captivantes les unes que les autres, et même envahissantes, ne l’empêchaient pas de faire preuve d’humour. Ainsi ce jour où un interlocuteur, peu mécontent de soi-même, pensant avoir découvert sa propre voie, lui dit, avec satisfaction doublée de bravade sous-
jacente : « Moi, Monsieur, je suis libre penseur ». « Moi - lui répondit Fernand Guériff avec calme et simplicité – moi, je suis penseur libre ». Ils ne parlèrent pas plus avant. Son affabilité naturelle ne l’empêchait pas d’être redoutable devant la fatuité de certains. Ses nombreux amis se sentirent orphelins, ce 31 janvier 1994, jour de ses obsèques à Saint-Nazaire. La personnalité de certains hommes est si marquante qu’ils laissent un vide longtemps après eux. Jacqueline Guériff, Présidente d’Honneur de l’APHRN depuis le 4 avril 2003, continue d’incarner la présence de son mari, qui a tant impressionné ceux qui l’ont connu, et continue d’intriguer ceux qui s’efforcent de poursuivre son travail. C’est elle qui peut nous en parler de la manière la plus personnelle, la plus vivante. C’est grâce à l’évocation de ses souvenirs, à nos conversations, que cet article a été écrit. Désormais, nous nous efforçons de pérenniser l’esprit dans lequel Fernand Guériff travaillait, ceci à travers l’APHRN qu’il fonda, et dont nous fêtons les 40 ans cette année.
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Christiane Marchocki
Les gars de la Forêt... Yvette Guyonnet
L’ouvrage « Vie de châteaux ? », publié en 2005, présentait de nombreuses informations et témoignages concernant le séjour des enfants de Saint-Nazaire dans diverses propriétés des bords de Loire. L’article ci-dessous (paru dans le numéro 73 de la revue HISTOIRE & PATRIMOINE, de L’APHRN, en novembre 2009) voulait apporter un éclairage complémentaire à partir d’un travail sur divers documents d’archives, sur la presse de l’époque et des rencontres que nous avions eues, notamment, sur la commune du Cellier.
L
e 17 juillet 1942, 58 jeunes garçons quittent Saint-Nazaire le cœur gai, au train de 7 h 20 et arrivent vers 11 h et demie à la gare de Clermont-sur-Loire, d’où deux cars Drouin les emmènent au château de la Forêt : À l’entrée du chemin, le château nous apparut brusquement tout blanc comme un mirage. Une immense pelouse s’étendait devant, et derrière, une majestueuse forêt ouvrait ses chemins assombris. Aussitôt, nous avons joué sur la pelouse aux gendarmes et aux voleurs. Ce fut notre première journée qui nous parut belle… Telle est la description de ce premier contact avec
« La Forêt «, faite par les jeunes dans leur livre de vie de l’été 1942, qui contraste avec la précipitation et l’émotion du départ. La décision d’ouverture des centres de repli avait été prise en mai 1942 par les autorités préfectorales, académiques, municipales ; en mai 41, un premier essai de transfert d’écoliers avait été tenté à Châteaubriant, mais n’avait pas été considéré comme une réussite, le séjour devant être interrompu au Ci-dessus : bout de trois semaines, les parents venant reprendre Le château les enfants régulièrement. de la Forêt (Collection Jacqueline Guériff)
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Sur les traces de
René Guy Cadou et Fernand Guériff
avec Hélène Cadou et Jacqueline Guériff Yvette Guyonnet
Peu de temps après avoir fait connaissance avec Jacqueline Guériff, rencontrée lors d’une exposition sur Mesquer, celle-ci exprime le souhait de revoir Hélène Cadou, qu’elle n’a pas vue depuis les obsèques de son mari en 1994. Je lui propose de joindre Hélène pour organiser une rencontre. Héléne, contactée, accepte avec un grand plaisir. À Louisfert, début juillet 2006
H Ci-dessus : Portrait de René Guy Cadou, Portail d’entrée du château de la Forêt (dessin d’élève), Fernand Guériff dans le parc du château (Collections Hélène Cadou et Jacqueline Guériff)
élène nous accueille chaleureusement et nous demande des nouvelles de Mesquer, ce « pays natal » qui nous unit… Les deux femmes se retrouvent avec émotion... Jacqueline Guériff qui a suivi avec intérêt la publication de plusieurs œuvres d’Hélène, sait qu’elle poursuit son travail dans le Centre Cadou de Nantes et à Louisfert, les mois d’été Hélène nous fait découvrir la « maison d’école », commente les photographies, objets personnels et les manuscrits de cette période où René est devenu instituteur titulaire. Elle nous présente ensuite leur espace privé, la cuisine où elle se tenait le matin, elle tend encore l’oreille pour écouter les échos de la salle de classe contigüe. C’est là qu’ils se retrouvaient après la classe... Commençait alors « la vraie vie », celle de l’écriture qui réclamait une grande tranquillité et le respect de rites immuables… Tous deux avaient conscience que le temps leur était compté. Hélène voulait tout faire pour lui assurer des conditions les plus favorables à la création, remettant à plus tard ses projets personnels. Tant
de malheurs l’avaient frappé qu’il n’y aurait jamais assez d’amour pour réparer tant d’injustices… Toutes trois, nous faisons silence et plongées dans l’ambiance d’autrefois, nous imaginons facilement le chat et le chien installés de chaque côté d’Hélène sur le canapé. Nous avons chacune la sensation d’une grande présence qui souligne aussi l’absence… Hélène demande à Jacqueline Guériff comment elle a organisé sa vie depuis qu’elle est seule. Celle-ci donne quelques précisions, avec sa modestie habituelle. Elle a toujours été associée aux nombreuses recherches que son mari a faites dans la Presqu’île et à ses nombreuses publications. Son intégration dans l’association et à la chorale « Pays blanc pays noir » qu’il avait créées, s’est faite naturellement. Par la suite, elle a assumé des responsabilités au sein de l’Université-Inter-Age de Saint-Nazaire et fut chargée, notamment, des conférences et des groupes de recherches. Parvenir à un inventaire complet des archives de leur mari, et assurer une transmission qui en garantisse leur pérennité, est l’objectif commun de ces deux femmes. La conservation et la transmission des archives de René Guy Cadou ont été confiées à la Ville de Nantes, les archives musicales de Fernand Guériff ont été transmises à l’association Dastum qui réalisera plusieurs ouvrages.
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Jacqueline Guériff, Hélène Cadou, et Yvette Guyonnet, lors de leur rencontre, en juillet 2006 (Collection Yvette Guyonnet)
À propos du Cellier : le château de la Forêt La pause du repas nous permet d’échanger longuement sur la rencontre de René et de Fernand au château de la Forêt pendant la guerre. Cette propriété, Jacqueline n’y est jamais allée, car elle n’a rencontré son mari qu’après son retour, mais il lui a beaucoup parlé de cette période, marquée par les privations, les séparations, les inquiétudes quotidiennes pour les enfants, leurs familles et pour eux-mêmes. Fernand déclarait souvent que ces années comptaient parmi les plus enrichissantes de sa vie. Le couple Guériff a revu Marie-Louise Tattevin et sa sœur Lina à Saint-Nazaire, ainsi que plusieurs anciens collègues et élèves. Ces contacts ont été, d’ailleurs, très utiles pour les interviews parus dans « Vies de châteaux ». Cet ouvrage, Jacqueline le présente à Hélène et lui offre. Il lui rappelle ses propres souvenirs : l’affectation de René au Cellier coïncidait avec son propre retour à Nantes, après des études passées à Bordeaux, troublées par des problèmes de santé, pour elle. Depuis sa nomination à Basse-Goulaine (octobre 1943 à mai 1944), René vit dans de belles propriétés des bords de Loire et son besoin d’écrire est reconnu. Dès son arrivée au château de la Forêt, une table neuve lui a été installée dans une chambre silencieuse, donnant sur la forêt. La chambre de Fernand est de l’autre côté du couloir. René est vite appelé LE POÈTE par ses collègues qui le décrivent volontiers comme jovial, blagueur, voire farceur.
Pourtant, l’année 1944 est difficile. La mort du poète Max Jacob en camp de concentration, que René apprend par hasard, est une grande épreuve pour lui, car elle fait écho à la mort de son père en 1940. Sa maison de Nantes est entièrement détruite par un bombardement, le 8 juin 1944. Les liaisons sont difficiles avec les poètes de l’École de Rochefort. Le retour d’Hélène lui est d’un grand réconfort et il n’a qu’une hâte : la retrouver chaque week-end. La lettre quotidienne rend plus supportable l’attente Hélène se souvient comme il devait faire preuve d’ingéniosité et d’audace pour trouver et « rafistoler » un vieux vélo lui permettant de venir à Nantes ou de braver les patrouilles allemandes dans la forêt de Saffré quand il venait voir Hélène chez sa grand-mère à Abbaretz. Celle-ci évoque la joie qu’elle avait de le surprendre devant le château, harcelé par une bande de gamins et son visage qui s’éclairait quand il l’apercevait ! Fernand a souvent dit à Jacqueline qu’il était transfiguré à chaque passage d’Hélène. Les deux hommes échangent régulièrement sur leurs passions respectives : Fernand soutient René dans ses projets d’écriture en le déchargeant régulièrement de ses heures de classe. René lui demande de mettre en musique plusieurs poèmes. Fernand Guériff a mis en musique « La chanson des mendiants « de Max Jacob et quelques poèmes écrits par René Guy Cadou qui seront publiés dans la Vie Rêvée : destins, nativité, fil à fil… Nous nous demandons si René et Fernand se déplaçaient sur la commune et quels étaient leurs contacts avec leur environnement local. La fonction de vaguemestre, qu’exerce René,
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Essais d’étymlogie de quelques « lieux-dits » de la commune de Saint-Nazaire Fernand Guériff 2 mars 1962
On ne saurait dire à quel point l’étude de la toponymie est un précieux auxiliaire pour l’Histoire locale. « Quoi de plus intéressant — je dirais volontiers de plus touchant — écrivait Gaston Paris, que ces noms qui reflètent peutêtre la première impression que notre patrie a faite sur les yeux et les âmes des hommes qui l’ont habitée et qui s’y sont endormis avant nous ! »
C
es mots plongent souvent très loin dans le passé ; et, si l’on y prend garde, leur sens retrouvé restitue la physionomie ancienne des terrains. Et cette campagne mystérieuse s’ouvre alors à nos yeux comme un livre ! La tâche n’est pas sans difficultés, ni sans embûches. Il ne faut pas toujours tabler sur la forme actuelle, parfois vidée de son sens, ou déformée par incompréhension ou mauvaise prononciation. En cherchant dans les vieux actes, il faut renouer la chaîne des formes précédentes jusqu’à la plus ancienne connue, quand c’est possible ! Certaines formations modernes sautent aux yeux, mais d’autres créations archaïques, au sens naguère très précis, ont besoin d’être décantées, décomposées par des réactifs phonétiques. Alors elles apparaissent comme portant l’empreinte des civilisations passées, et les plus anciennes formes cristallisées constituent de précieux fossiles pour le linguiste et l’historien.
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Principaux ouvrages publiés Historique de Saint-Nazaire : o Tome 1 : des origines à la construction du port, imprimerie de la Presqu’île guérandaise 1960 o Tome 2 : de la construction du port à nos jours, imprimerie de la Presqu’île guérandaise 1963 Terroirs du Pays de Guérande, en collaboration avec Gaston Le Floc’h, imprimerie de la Presqu’île guérandaise. Premier prix de géographie de la Société Académique de 1961 Nantes et de la Loire-Atlantique. Cet ouvrage a été réédité par Édition Label LN 2006 Saint-Nazaire sous l’occupation allemande, éditions des Paludiers, La Baule
1971
Vieux Noël du pays de Guérande, éditions des Paludiers, La Baule
1971
Chansons et romances de la marine à voiles, éditions des Paludiers, La Baule
1972
Images oubliées du vieux Saint-Nazaire, éditions des Paludiers, La Baule
1972
Les potiers d’Herbignac, éditions des Paludiers, La Baule
1973
Saint-Nazaire, en collaboration avec Gaston Le Floc’h, SAEP Colmar
1974
Chansons de Brière (illustrées par Émile Gautier) éditions du Parc Naturel Régional de Brière
1974
Le Testament de Merlin, de Théophile Briand, présenté et préfacé par Fernand Guériff, éditions Bellanger, Nantes 1975 Guériff de Lanouan, chef chouan ou la Révolution au pays de Guérande, ronéotypé 1975, prix Alfred Gernoux de la Société Académique de Nantes et Loire-Atlantique, 1975 1976. Bibliothèque de la Société des Amis de Guérande. 1976 Saint-Nazaire en cartes postales anciennes. Bibliothèque européenne
1976
Le port et les chantiers de Saint-Nazaire en cartes postales anciennes Bibliothèque européenne
1976
La marine en bois du Brivet, navires et marins de Brière éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen
1977
Guérande et son marais, éditions Ouest-France
1978
Brière de Brumes et de Rêves, histoire, coutumes, mythes et légendes éditions Bellanger, Nantes
1979
De poudre, de gloire et de misère, l’aventure maritime du Croisic éditions Bellanger, Nantes (Grand prix de la Mer)
1980
Recueil en cinq volumes des musiques et chants populaires du pays de Guérande o Volume I : Le trésor des chansons populaires folkloriques 1983 éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen o Volume II : Le folklore du mariage en coédition Parc Naturel Régional de Brière et Dastum 44 2005 o Volume V : La belle bible des Noëls guérandais éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen 1984 Les volumes III (autres répertoires) et IV (les danses- le folklore enfantin) ne sont pas parus La Collégiale Saint Aubin de Guérande et sa nef romane éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen
1985
Le vieux Saint- Nazaire, éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen
1987
l’Église de Saint-Nazaire, éditions Jean-Marie Pierre
1988
La bataille de Savenay dans la Révolution, Éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen
1988
Contes populaires du pays de Guérande (réédition) prologue et notes additionnelles de Jean-Loïc Le Quellec, Geste Éditions
2000
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Fernand Guériff (1914 - 1994) - Essai de bibliographie — Josick Lancien - Michel Ganche - Louis Yviquel
Articles publiés dans des revues à diffusion régionale ou nationale Bulletins A.P. H.R.N. / Revue HISTOIRE & PATRIMOINE De 1969 à 1989 le bulletin de l’APHRN, association dont Fernand Guériff fut le fondateur et le président, est réalisé et rédigé par lui-même, avec l’aide de quelques adhérents. Il y retrace les activités de l’association : récolement du patrimoine, découvertes archéologiques, histoire des seigneuries, chronique généalogique, toponymie... Simultanément à cette publication trimestrielle, Fernand Guériff publie de nombreuses monographies sur les communes ou des sujets bien précis : Crossac
1970
Sainte-Reine de Bretagne (en collaboration avec les membres de l’APHRN)
1971
Saint-André-des-Eaux (3 volumes)
1972-1973-1974
La Turballe (3 volumes)
1976-1977-1979
La Madeleine (de Guérande), son histoire (ouvrage collectif)
1978
Sur les chemins du sel, en collaboration avec Maurice Perrais
1980
Saint-Corneille et La Chapelle des Marais
1982
Les Nautes de la Loire
1982
Les Templiers en Pays Nantais et Guérandais
1983
La médecine et la « chirurgie » avant la révolution
1984
Mœurs épulaires ou la manière de manger, suivi de recettes locales
1984
Les chemins de Compostelle- Comté Nantais
1985
La voilà la jolie vigne en Pays de Guérande, (rééditée en 2013)
1986
Étranges sculptures et demeures philosophales au Pays de Guérande
1986
Les anciennes foires au Pays de Guérande
1987
Saint-Clair et la « ville » de Saillé
1988
La musique dans la Presqu’île Guérandaise avant la révolution
1989
L’ancien prieuré de Saint-Nazaire
1989
Les Armoiries de la ville de Saint-Nazaire
1990
L’Alésia de Guérande
1991
Épisodes de la Révolution à Saint-Nazaire La grande voilure du « Ponant » réflexion sur les moulins en coopération avec Gaston Le Floc’h
1992-1992 1994
De 2003 (numéro 67) à 2008 (numéro 72), la revue « HISTOIRE & PATRIMOINE » fait reparaître des articles déjà parus dans le journal l’Écho de la Presqu’île et écrits par Fernand Guériff, concernant les « Arts et Métiers populaires d’antan en presqu’île guérandaise », le « Mobilier traditionnel guérandais » et les « Jouets traditionnels de nos campagnes ».
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Josick Lancien - Michel Ganche - Louis Yviquel — Fernand Guériff (1914 - 1994) - Essai de bibliographie
En outre, Fernand Guériff a fait connaitre des auteurs, des peintres ou des actions au service de la région nazairienne tels : Paul Bellaudeau (dessins et croquis) Gaston Le Floc’h (Florilège poétique) Alfred Gergaud ( Besné , monographhie) Jean Gourbil (les moulins à petit pied de Bretagne) Ernest Fouinet (le village dans les sables) Fernand Guériff réhabilita aussi les « Feux des Rameaux », coutume locale qui eut lieu à Sandun (Guérande) durant une dizaine d’années (1979-1990), avec le concours de l’Association « La Madeleine d’hier et d’aujourd’hui ». Liste non exhaustive, dressée par
Josick Lancien, Michel Ganche et Louis Yviquel Septembre 2014
En compulsant les archives de la famille, que nous remercions très sincèrement, nous avons découvert des études et manuscrits non publiés, dont nous donnons la liste ci-dessous : Le Terrouër de Guérande, inventaire du patrimoine de la civilisation traditionnelle Les Faïences du Croisic et leurs mystères Église Saint-Guénolé de Batz Sainte-Reine de Bretagne (monographie) Les croix et calvaires de la Région Nazairienne et de la Presqu’ile guérandaise Coiffes et costumes de la Région Nazairienne Le Brivet Les invasions barbares et le faux problème des Bretons de la Loire Mythologie, fées, nains et géants Au jardin de Korindwen , mythes, légendes et croyances du Pays de Guérande Les contes populaires (conférence) Le bateau sans pareil (conte) et commentaires Enfantines, les chants de l’enfance, folklore enfantin local Chants populaires de Sarzeau (recueillies en 1982) Archéologie et organologie musicale les fêtes de l’Hirmen au Croisic Le christianisme immanent (tome1)
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Autour du type toponymique ˹ gaubun˺ Gildas Buron
Fernand Guériff, auquel les contributeurs de ce hors-série d’Histoire et Patrimoine rendent hommage à l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance, s’est toujours intéressé à la toponymie. Très souvent, il a fait appel aux données à sa disposition, celles publiées par Henri Quilgars par exemple, pour éclairer l’histoire de tel ou tel lieu. Surtout, il en a encouragé l’étude en ouvrant en 1975 les pages du bulletin de l’Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne aux travaux de J.-L. Duchêne, puis aux nôtres, et ce dès 1996. Nous ne pouvons que nous féliciter que la revue poursuive la ligne éditoriale ouverte par son fondateur en publiant l’étude qui suit.
S
on objet est d’éclairer la représentation et le sens du type ˹gaubun˺, récurent dans la toponymie mineure des anciennes paroisses et communes du territoire d’entre les estuaires de la Loire et de la Vilaine. Pas moins d’une cinquantaine de noms de parcelles, réparties sur deux départements, se rattache à ce type. Les dénominations se rencontrent sur onze des communes de l’espace géographique considéré, et parfois même en plusieurs lieux de chacune d’elles comme dans le cas d’Herbignac, Férel, Guérande ou Saint-André-des-Eaux. L’absence de gaubun du stock des toponymes de Camoël et des communes littorales du canton du Croisic est à noter. En revanche, le type se repère au nord de la Vilaine, dans le Morbihan gallo où la commune de SaintCongard, au nord de Rochefort-en-Terre, enregistre un lieu-dit les Landes des Gaubuns (Rosenzweig 1870 : 76a) et celle de Saint-Vincent-sur-Oust, un écart nommé Gaubun (Insee 1982 : 145b). Enfin,
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A . P. H . R . N
Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne Agora (case n° 4) 2 bis avenue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire aphrn.asso@gmail.com - http://aphrn.fr.nf - Tél. 06 62 58 17 40
Conseil de Direction de l’APHRN (après Assemblée Générale du 1er février 2013)
Présidente d’honneur Jacqueline Guériff Présidente Christiane Marchocki Vice-présidente Geneviève Terrien Trésorière Annick Montassier Secrétaire général (qui cumule les fonctions de contrôleur aux comptes)
Tanguy Sénéchal Secrétaire adjointe Jocelyne Le Borgne
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adhésion individuelle ..... 26 € adhésion couple ............ 31 €
Conseiller André Dubreuil
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Vous pourrez, ensuite, régler votre cotisation par chèque, virement ou carte bancaire.
Conseiller Jean-Pierre Coquard
Revue HISTOIRE & PATRIMOINE Responsables de diffusion : pour Saint-Nazaire et sa région Geneviève Terrien Tél. 06 78 91 77 18 pour Guérande et sa région Christiane Marchocki Tél. 06 62 58 17 40
Remerciements aux photographes et collectionneurs qui nous ont fourni des illustrations. Merci, également, aux membres du Conseil de Direction de l’APHRN qui ont activement contribué à l’élaboration de ce numéro, réalisé de manière entièrement bénévole.
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Les articles sont publiés sous l’entière responsabilité et propriété de leurs auteurs. La publication partielle, ou totale, des articles et illustrations parus dans HISTOIRE & PATRIMOINE est interdite.
Fernand Guériff et l’ensemble vocal « Pays Blanc, Pays Noir », en 1982 (Coll. Patrick Pauvert)
Impression Pixartprinting - Réalisation Tanguy Sénéchal
Fernand Guérif, en duo avec Patrick Pauvert, en 1982
HISTOIRE & PATRIMOINE - Hors-série n° 3 - novembre 2014 - 10 €
A.P.H.R.N - Association Préhistorique et Historique de la Région Nazairienne Agora (boîte n° 4) - 2 bis avenue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire Courriel : aphrn.asso@gmail.com - Site internet : http://aphrn.fr.nf ISSN : 2274-8709
ISSN :2274-8709
(Collection Patrick Pauvert)