Managers afrique n°4:5

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EDITORIAL

1 Passage Savart 75020 Paris Tel 01 43 72 60 06 Fax 01 43 48 01 30 magazinemanagers@yahoo.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION ET REDACTEUR EN CHEF Mouftaou Badarou 00 336 24 87 85 90 REDACTRICE EN CHEF DELEGUEE Nicole Sarr DIRECTEUR CHARGÉ DU DEVELOPPEMENT Christian Levry COLLABORATEURS Moussa Kaffo Mouïnath Olabissi Chérifa Badirou Yves Martial Arnaud Valette Daphné Benoît Séverine Laurent Christophe Ligier Oussouf Diagola Ibrahima S. Diallo Moussa Bolly José Silasi CONSEILLER A LA REDACTION Prince Essonne Mfoulou-Ze COLLABORATIONS PARTICULIERES Lucie Guchet Eric Bachelier Gaëtan Debuchy CHARGES DE MISSION Daouda Yaya Jacques Johnson MAQUETTE, FABRICATION Romain Ahouadi ahrolex2002@yahoo.fr REVISION Denise Delamézière Ida Bartoli PUBLICITE ET COMMUNICATION Mathilde Lantenois 01 45 76 45 42 z 06 70 63 60 77 Les cahiers de Managers Jean-Paul Korzec 06 75 31 19 91 Crédits photos AFP, Managers et D.R ABONNEMENTS France 1 an : 20 euros Tarif étranger et DOM-TOM : nous consulter EDITEUR LA PANAFRICAINE DES MEDIAS SARL Porto-Novo (Bénin) 00 229 93 14 79 14 97 44 36 34 97 98 24 03

acharnement potentiel

C’est l’ qui libère le

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3I VOS PLUS BELLES CHIMġRES SE SONT HEURTÀES ÷ LA FORTERESSE DE LlINSUCCġS ClEST LE MOMENT PLUS QUE JAMAIS DE VOUS MONTRER OPINI¹TRE 0ARADOXAL 0AS TANT QUE ¾A #AR ClEST LlACHARNEMENT QUI LIBġRE LE POTENTIEL 3OYEZ EN PERSUADÀS RÀPÀTEZ VOUS TOUS LES JOURS QUE VOTRE DISETTE PATRIMONIALE A ASSEZ DURÀ ET FAÅTES TOUT POUR QUE LA SITUATION CHANGE 3OUS LE DOUBLE PRÀTEXTE QUE ClEST LE DESTIN QUI TIRE LES üCELLES DE NOTRE RÀUSSITE ET QUlIL FAUT EN LA MATIġRE ACCEPTER SON SORT NOMBRE DE MANAGERS POTENTIELS CROISENT LES BRAS DANS LlATTENTE DlUN HYPOTHÀTIQUE COUP DE CHANCE AU LIEU DE SE RISQUER DANS LES AFFAIRES /N NE LE RÀPġTERA JAMAIS ASSEZ LA RÀUSSITE SlOFFRE ÷ CEUX QUI LA DÀSIRENT LE PLUS CEUX QUI LIBġRENT LE POTENTIEL QUI SOMMEILLE EN EUX AINSI QUE CEUX QUI CONSERVENT LEUR DYNAMISME EN DÀPIT DES VICISSITUDES DE LA VIE ,IBÀRER VOTRE POTENTIEL SUPPOSE QUE VOUS CONSERVIEZ TOUS LES JOURS VOTRE DYNAMISME )L EST IMPORTANT QUE VOUS AIMIEZ CE QUE VOUS FAÅTES QUE VOUS RESTIEZ MOTIVÀ EN PER MANENCE ,ES PERSONNES MOTIVÀES ONT ÷ PEINE BESOIN DlíTRE ENCOURAGÀES %LLES ONT EN ELLES CETTE ÀNERGIE QUI LES FAIT RESTER CONSTAMMENT SUR LA BRġCHE 3I VOUS íTES ÷ LA TíTE DlUNE ENTREPRISE FAÅTES PREUVE DE DISCERNEMENT SACHEZ RECONNAÅTRE LES COLLABO RATEURS MOTIVÀS CEUX L÷ FERONT PROGRESSER VOTRE BUSINESS #ONSERVER SON DYNAMISME ClEST SE LIBÀRER LlESPRIT DE TOUTE NÀGATIVITÀ .E CÀDEZ NI AUX IDÀES NOIRES NI AUX ONDES NÀGATIVES 3OYEZ PERSUADÀS QUE LA PENSÀE POSITIVE A UN EFFET MULTIPLICATEUR DE VOS CAPACITÀS #OMMENT GRAVIR LES MARCHES DE LA GLOIRE SI VOUS DOUTEZ DE VOUS MíME OU SI VOUS VOUS LAISSIEZ DOMINER PAR DES IDÀES TRIS TES 4RANSCENDEZ VOS PEURS DlINSUCCġS CHASSEZ LA DÀPRIME DE VOTRE VIE NlABDIQUEZ JAMAIS VOUS RISQUEZ DE LE FAIRE QUELQUES SECONDES AVANT LlHEURE DE VOTRE SUC CġS 9ANNICK .OAH EX TENNISMAN ÀMÀRITE AUJOURDlHUI CHANTEUR ADULÀ SlEST PRODUIT MAINTES FOIS DANS DES SALLES PRESQUE VIDES AVANT DlíTRE ACCLAMÀ DANS DES ENCEINTES BONDÀES 3lIL SlÀTAIT DÀCOURAGÀ ÷ SES DÀBUTS SlIL SlÀTAIT DIT QUlIL NlY ARRIVERAIT JAMAIS

DEVANT LE PEU DlEMPRESSEMENT DU PUBLIC ÷ SES DÀBUTS IL EST ÀVIDENT QUE SA CARRIġRE MUSICALE NlAURAIT PAS LlACTUELLE ENVERGURE $lUN OPTI MISME DÀBORDANT TRAVAILLEUR ACHARNÀ PERFECTIONNISTE INFATIGABLE IL A GARDÀ INTACT SON DYNAMISME AU MOMENT DE SES PREMIERS DÀBOIRES 9ANNICK .OAH EST ASSURÀMENT UN EXEMPLE ÷ SUIVRE %NüN POUR MIEUX VOUS SATISFAIRE VOTRE MAGAZINE A OPÀRÀ UNE MUE COMPLġTE TANT SUR LE FOND QUE SUR LA FORME 6OUS AVEZ SANS DOUTE DÀJ÷ REMARQUÀ DANS NOTRE PRÀCÀDENT NUMÀRO LE RELOOKAGE GRAPHIQUE ET LlAJOUT DE CERTAINES RUBRIQUES -ERCI AUX MILLIERS DE LECTEURS ET AUX ANNONCEURS QUI CONTINUENT DE NOUS SOUTENIR

Mouftaou BADAROU Directeur de la Publication

Dépôt légal à parution ISSN en cours Imprimé en France DIFFUSION : LP Médias France La rédaction n’est pas responsable des articles proposés par les collaborateurs; ceux-ci assumant le choix de leurs textes et photos.

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T p n n b j sf MANAGERS 04 FÉVRIER MARS 2008

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06 Courrier CES AFRICAINS QUI REUSSISSENT EN FRANCE 09 Robert Kouabo, Kiosquier à Paris A L’AFFICHE 10 Zita Douka, écrivaine gabonaise 12 Christiane Diane-Kollo orthopédiste MENTION BIEN À 14 Mahamadou Konaté, voyagiste - directeur de KCB voyages ÇA VOUS INTERESSE 17 La Franchise Santé, une mesure injuste ? 19 La dépression au travail 21 La vogue du bio 21 Consommation : comment éviter une intoxication alimentaire 22 Quelles sont les circonstances d’un vol d’identité ? MANAGER D’EXCEPTION 23 Aziz SENNI, Chef d’entreprise, directeur de ATA FRANCE COACHING 26 20 résolutions pour réussir BON A SAVOIR 32 Créateurs d’entreprise, Lucie Guchet vous vous conseille DES HOMMES ET DES AFFAIRES FLORISSANTES 36 Le fabuleux destin de Aliou Tomota INDICATEUR 39 Que rapporte l’exploitation de l’or à l’Etat malien ? INTERNATIONAL 42 Présidentielles américaines 2008 : Et si c’était lui ? L’AFRIQUE QUI GAGNE 44 Cheik Modibo Diarra : un cerveau au service de l’Afrique 45 Africa Femmes Performantes FOCUS 48 Bénin : Yayi Boni : deux ans après 50 BREVES PARCOURS REUSSI 52 Francine Rashiwa, artiste peintre 54 UN CONTINENT EN MUTATIONS 55 Niger : Et si Hama Amadou avait un destin présidentiel ? 58 Préparatifs du sommet de l’OCI à Dakar : Histoire d’un acharnement 61 Karim l’ambitieux MEDIAS 63 La révolution audiovisuelle en Afrique Francophone FORUM 64 Quelles stratégies pour l’indépendance économique de l’Afrique ? TAPIS ROUGE 66 Rencontre à Paris de Kadhafi avec les femmes leader du monde


courrier

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18 Vous avez dit nouveaux conquÂŽrants ?

Comment lÕoccident est devenu riche... en appauvrissant le Sud

Comme des joueurs affĂťtĂŠs d’un monopoly planĂŠtaire, les nouveaux capitalistes chinois s’achètent des entreprises ĂŠtrangères Ă tour de bras. Le milliardaire Hongkongais Li Ka-Shing (et donc Chinois), acquĂŠreur du parfumeur français Marionnaud en novembre 2005, incarne ces porte-ĂŠtendards de l’Empire rouge. Sa filiale de distribution AS Watson contrĂ´le aujourd’hui 3500 magasins dans les principales villes europĂŠennes. Ce self-made man, qualifiĂŠ partout en Asie de ÂŤsupermanÂť, est Ă l’image de ses compatriotes expatriĂŠs en Europe : un appĂŠtit d’affaires vorace. A Paris, les managers chinois opèrent par groupes, des bandes que d’aucuns comparent Ă des excroissances europĂŠennes des triades. Quand certains les trouvent envahissantes, d’autres sont admiratifs devant leur mode opĂŠratoire : le grignotage inlassable du patrimoine foncier de leurs terres d’accueil. ÂŤ Ce n’est pas parce que nous occupons un pan du boulevard Voltaire ici Ă Paris, qu’il faut craindre notre mono activitĂŠ, se dĂŠfendent les commerçants chinois, accusĂŠs de miner les commerces de proximitĂŠ des Français. Après tout, la France est un pays capitaliste oĂš prĂŠvaut la libertĂŠ d’entreprendreÂť. Dit comme ça... Devant la dĂŠferlante rouge, les petits commerces disparaissent dans quelques quartiers de Paris ; la mono activitĂŠ des Chinois donne ainsi lieu Ă des escarmouches entre eux et des riverains, voire des politiques. Si lesdits riverains ont longtemps sorti la carte de la comprĂŠhension avant de durcir le ton, c’est qu’ils sont vraiment excĂŠdĂŠs. Egalement, nombre de maires français ont dĂť prĂŠempter par exemple des baux commerciaux pour les arracher Ă la ÂŤrapacitĂŠÂť de ces nouveaux conquĂŠrants. Chaque peuple revendiquant fièrement sa singularitĂŠ, les Chinois ne devraient-ils pas s’adapter au monde des affaires en France plutĂ´t que de vouloir imposer le leur sur les bords de la Seine ?

Le livre Bush, le cyclone, les lois ĂŠconomiques qui mènent Ă la guerre, la pauvretĂŠ et d’autres crimes, publiĂŠ en 2005 par le Belge Michel Collon, apporte son ĂŠclairage sur l’appauvrissement des pays de l’hĂŠmisphère sud par l’Occident. On s’en doutait bien, et Michel Collon a le mĂŠrite de nous l’expliquer clairement. Les lignes suivantes, tirĂŠes du livre, se passent de commentaires. Je me permets de vous les retranscrire afin que des Africains, encore sceptiques, se rendent compte que l’Occident ne peut pas assurer le dĂŠveloppement de nos pays. Cette tâche nous incombe au premier chef. Restez ĂŠveillĂŠs, arrĂŞtez d’êtres naĂŻfs, lisez ce qui suit :

Jonathan Mihindou, c h e f d ’e n t r e p r i s e , P a r i s 8 e

ÂŤ ... Si l’Espagne et l’Europe ont commencĂŠ Ă devenir riches au 17e siècle, c’est parce qu’elles ont volĂŠ l’or et l’argent de l’AmĂŠrique latine. En massacrant les Indiens et sans rien payer. Si la France, l’Angleterre et les Etats-Unis sont devenus si riches, c’est grâce Ă l’esclavage, c’est en volant des ĂŞtres humains Ă l’Afrique. Sans rien payer. Si les mĂŞmes et la Belgique, et la Hollande sont devenus si riches Ă partir du 19e siècle, c’est en volant les matières premières de l’Afrique et de l’Asie. Sans rien payer... Depuis cinq siècles, nos grandes sociĂŠtĂŠs occidentales ont pillĂŠ les richesses du tiers-monde, sans les payer. On pourrait faire un tableau de chaque pays riche et montrer l’origine honteuse de chacune de ses grandes fortunes. On pourrait faire l’histoire de chaque pays pauvre et montrer qui l’a pillĂŠ et comment. Bref, nous - ou plutĂ´t certains d’entre nous - sommes des voleurs, et c’est pour ça que nous sommes riches... Le nĂŠocolonialisme continue et perfectionne l’exploitation... Pour gagner la guerre ĂŠconomique contre ses rivales, une multinationale est obligĂŠe de se procurer les matières premières au prix le plus bas possible afin de rĂŠduire ses coĂťts... Au Sud, le pillage des matières premières, la destruction des productions locales et la dette aggravent la pauvretĂŠ et le fossĂŠ entre riches et pauvres. Pour mieux exploiter le Sud, les multinationales se fixent des objectifs : contrĂ´ler les matières premières, contrĂ´ler les mains d’œuvre qualifiĂŠes et bon marchĂŠ, dominer les marchĂŠs pour vendre leurs produits... Il s’agit d’une simple tactique commerciale. Il s’agit d’imposer aux pays rĂŠcalcitrants que leurs richesses soient placĂŠes sous le contrĂ´le de telle ou telle multinationale. Ce qui implique de dominer la vie ĂŠconomique et politique de ce pays... Le but fondamental du ÂŤ jeu Âť, c’est de transformer le pays conquis en terre de profits. En Irak, tout le monde sait Ă prĂŠsent Ă quel point des sociĂŠtĂŠs comme Halliburton et Bechtel se sont engraissĂŠes sur le dos du peuple irakien et du contribuable US... La guerre contre l’Irak, chacun sait que c’est une guerre pour le pĂŠtrole, c’est-Ă -dire pour les bĂŠnĂŠfices d’Exxon et Chevron. Mais c’est pareil pour toutes les opĂŠrations ÂŤ humanitaires Âť des grandes puissances. La guerre contre le Congo (menĂŠe par l’intermĂŠdiaire du Rwanda, de l’Ouganda et de certaines milices), c’est une guerre pour les bĂŠnĂŠfices des multinationales du diamant, du coltan, de l’uranium et d’autres minerais. La guerre contre la Yougoslavie avait notamment pour but de privatiser une ĂŠconomie encore très collective

et de contrĂ´ler sa main d’œuvre qualifiĂŠe et ses marchĂŠs. La guerre contre l’Afghanistan vise Ă contrĂ´ler les routes stratĂŠgiques vers les pays d’Asie du Sud en fort dĂŠveloppement et Ă encadrer militairement la Chine, puissance montante. Guerres de pillage donc... Quand Bush attaque l’Irak, c’est aussi et surtout parce que l’Irak avait de gros contrats avec la France et la Russie, et qu’il avait dĂŠcidĂŠ de vendre son pĂŠtrole en euros. Quand Bush se prĂŠpare Ă attaquer l’Iran, c’est aussi et surtout parce que de grands rivaux ĂŠconomiques - Allemagne, France, Chine- commercent avec ce pays. Quand les Etats-Unis font la guerre pour contrĂ´ler le pĂŠtrole partout dans le monde, est-ce parce qu’ils craignent de ne plus avoir de pĂŠtrole pour leur ĂŠconomie ? Non. En fait, ce que les Etats-Unis cherchent par-dessus tout, c’est priver les grandes puissances rivales -Europe, Japon, Chine - d’un accès sĂťr et indĂŠpendant au pĂŠtrole. (‌) Qui veut dominer le monde, doit contrĂ´ler le pĂŠtrole. Tout le pĂŠtrole. Ou qu’il soit... Les trois grands blocs (Etats-Unis, Europe, Japon) mènent la guerre, chaude, froide ou tiède, contre les peuples du tiers-monde. Mais ils se font aussi la guerre entre eux pour savoir qui va dominer le monde et ses richesses. La guerre M o u j i b A l a o F a r i , b a n q u i e r , ĂŠconomique bien sĂťr. Mais aussi P o r t o - N o v o ( B ĂŠ n i n ) la guerre politique et, dans certaines conditions, militaire. Quand le rapport de forces change entre les grandes puissances, quand une superpuissance veut en remplacer une autre, ou simplement la priver de l’accès Ă certaines matières stratĂŠgiques, cela se règle par la violence. Soit directement, soit indirectement, par l’intermĂŠdiaire d’Etats ou de mouvements contrĂ´lĂŠs. La guerre est le moyen fondamental pour repartager les richesses du monde, c’est-Ă -dire les sources de profits... En fait, ce ne sont pas les multinationales qui paient le coĂťt de la guerre. Elles s’enrichissent et les contribuables de leurs pays en paient les frais. Les budgets sociaux en subissent les contrecoups. Au Sud, les guerres de la globalisation ont pour but, en brisant les Etats trop indĂŠpendants, de prendre le contrĂ´le des marchĂŠs et des mains-d’œuvre locales. Les faire travailler pour de bas salaires permet aux multinationales de s’assurer un avantage dĂŠcisif face Ă leurs concurrentes. Et aussi d’exercer une pression très forte sur les salaires de leurs travailleurs dans les pays d’origine. En d’autres termes, leurs guerres nous attaquent tousÂť.

Chers frères africains, après avoir lu ces lignes, nous devons tous militer pour l’indĂŠpendance ĂŠconomique de l’Afrique. Chers prĂŠsidents africains, cessez d’être complaisants Ă l’Êgard de l’Occident. Aimez les peuples que vous gouvernez, contribuez vraiment Ă leur bonheur, ayez le souci de laisser des pays ĂŠconomiquement sains et socialement apaisĂŠs Ă la postĂŠritĂŠ. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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CES AFRICAINS QUI >>>>REUSSISSENT EN FRANCE

KIOSQUIER

AU 80 Avenue du MaineParis 14è

L’un des meilleurs diffuseurs de presse Ă Paris est... Africain. En dĂŠcembre 2007, le Franco-ivoirien Robert Kouabo a reçu de l’AAP (Adminstration de l’affichage et de la publicitĂŠ) le prix du meilleur nouveau kiosquier.

Ro!ert koua!o

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ÂŤSi vous respectez et valorisez vos clients, ils reviennent vers vousÂť Mr Kouabo, parlez nous de ce prix et de votre parcours professionnel. Tout d’abord je tiens Ă remercier l’AAP pour ce prix (un camĂŠscope numĂŠrique). C’est très important pour moi d’être reconnu par mes pairs. Beaucoup de confrères m’ont dit, lors de cette soirĂŠe, que je mĂŠritais ce prix. Cela me va droit au cĹ“ur. Moi, je suis sur ce point de vente depuis un an et demi, ayant ĂŠtĂŠ formĂŠ par un kiosquier . A mon tour, je forme des nouveaux arrivants. Je leur demande toujours de faire attention Ă leur look, avoir une tenue irrĂŠprochable est un signe de respect des clients. Si vous respectez et valorisez vos clients alors tout viendra naturellement‌ Ils vous feront confiance et reviendront vers vous. J’aime renseigner les clients, dans le quartier. Avec la proximitĂŠ de la gare Montparnasse et des grands hĂ´tels (MĂŠridien‌) j’ai une clientèle internationale. Je renseigne donc les clients en anglais, en allemand ou en espagnol. Ils sont très agrĂŠablement surpris de cet accueil et souvent ils m’achètent des journaux et des cartes postales. D’ailleurs je reçois très rĂŠgulièrement des cartes du monde entier. Ce sont des clients passĂŠes par mon kiosque qui m’envoient une photo ou un mot, une fois rentrĂŠs dans leurs pays. Il m’est facile de parler plusieurs langues, ĂŠtant titulaire d’un BAC + 5, c’est-Ă -dire une maitrise et un DEA en Economie. Je suis donc un ancien de la Sorbonne reconverti dans la presse. Mais, je ne suis pas le seul Ă avoir ce parcours dans notre rĂŠseau de kiosquier.

mandĂŠ Ă faire la formation initiale de kiosquier. Je voulais m’assurer que mes rĂŠflexes ĂŠtaient bons. MĂŞme si j’Êtais vendeur sur un poste depuis plusieurs annĂŠes, j’ai quand mĂŞme appris des choses lors de ce stage. Je crois qu’il faut savoir se remettre en question, sans cesse. Le plus important ĂŠgalement, c’est de prendre du plaisir Ă faire ce que l’on fait. MĂŞme si le mĂŠtier est difficile, on peut trouver satisfaction au contact des clients. C’est ce que je fais chaque jour. Egalement, on m’a proposĂŠ de reprendre une boutique. Je ne veux pas, j’aime le kiosque, car je reste en contact avec la rue. Et vous savez, aujourd’hui il y a trop de diffuseurs qui n’aiment pas leur mĂŠtier. Et ça c’est un vrai problème. Il est vraiment primordial d’apprendre Ă

aimer ce que l’on fait, aimer les gens et surtout les valoriser ; cela, je ne l’ai pas appris en faisant des ĂŠtudes mais lors d’un sĂŠjour en Inde ! Ici les clients se confient Ă moi, certains me nomment le gourou ou le prĂŞtre du quartier ! Cela m’amuse. D’ailleurs je n’ai pas d’heure pour fermer. Certains jours, je le fais Ă 20h et d’autres Ă 22h. Mais, quelque soit mon heure de fermeture, je fais du chiffre‌ Quel est votre souhait pour 2008 ? Mon vĹ“u le plus cher serait d’avoir un nouveau kiosque pour mieux accueillir mes clients. Sans me vanter je pense sincèrement le mĂŠriter ! Ce serait mon plus beau cadeau cette annĂŠe. Propos recueillis par Caroline Boudier

Quel regard portez vous sur le monde de la presse ? DÊjà , lorsque j’ai ÊtÊ titularisÊ, j’ai deBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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A L'AFFICHE CHINE/AFRIQUE

Zita Douka,

ĂŠcrivaine gabonaise, auteure de Prisonnières d’un rĂŞve, Editions Publibook, Paris 2007

 Africains et Chinois de France doivent apprendre à se connaÎtre mutuellement ... MalgrÊ leur diffÊrence d’origine, vos deux hÊroïnes prÊsentent certaines similitudes. Comment expliquer alors que Chinois et Africains ne crÊent pas ensemble des entreprises en France ? Le rapprochement sino-africain abordÊ dans mon œuvre rÊpond parfaitement à la nouvelle configuration gÊopolitique africaine à l’heure oÚ la Chine prend durablement pied en Afrique, un marchÊ potentiel oÚ les deux acteurs bien que de taille diffÊrente pourront traiter d’Êgal à Êgal. L’Afrique pourra, si elle saisit cette opportunitÊ, et si elle parvient à mieux dÊfendre ses intÊrêts, bÊnÊficier des retombÊes de cette collaboration. Les Chinois crÊent beaucoup d’entreprises en Afrique, comment alors expliquer l’absence de relations d’affaires entre Africains et Chinois en France ? Simplement parce que ces deux communautÊs Êvoluent dans un environnement peu propice à un rÊel rapprochement entrepreneurial en France. Chacune des diasporas est plus motivÊe par ses intÊrêts personnels : les conditions de sÊjour en France, la recherche d’emploi, en somme BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

la problĂŠmatique de l’intĂŠgration Ă la sociĂŠtĂŠ française. Ne partageant pas les mĂŞmes ambitions, elles vivent en communautarisme, voire en autarcie; les Chinois surtout. Les deux communautĂŠs doivent, par ailleurs, organiser rĂŠgulièrement des rencontres entre hommes d’affaires français, chinois et africains, en s’inspirant de la première convention franco sino-africaine tenue Ă Roissy (banlieue parisienne) les 2, 3 et 4 octobre 2007. VoilĂ une initiative Ă saluer et Ă encourager. L’effort doit ĂŞtre fourni aussi bien en France qu’en Chine. Chinois et Africains de France doivent s’associer et coordonner des actions de partenariat. De nombreux ĂŠtudiants africains poursuivent dĂŠjĂ leurs ĂŠtudes en Chine ou font des stages dans des entreprises chinoises en informatique, en ĂŠlectronique, en stratĂŠgie commerciale, etc. Ils doivent penser Ă s’imprĂŠgner du savoirfaire chinois. Les Chinois de leur cĂ´tĂŠ, doivent apprendre Ă mieux connaĂŽtre le marchĂŠ africain et Ă mieux s’ouvrir afin d’importer tous les produits africains; pas seulement les matières premières, mais ĂŠgalement des pro-

duits agricoles et artisanaux. Les deux communautĂŠs doivent apprendre Ă se connaĂŽtre mutuellement, allier l’humain, au politique et au business. Plus gĂŠnĂŠralement, comment qualifieriezvous aujourd’hui les chances de rĂŠussite d’un immigrĂŠ en France ? Les chances de rĂŠussite d’un immigrĂŠ sont liĂŠes au contexte politique français et Ă la volontĂŠ de l’expatriĂŠ lui-mĂŞme. C’est celui qui sait se battre pour se rĂŠaliser, valoriser ses atouts et ses compĂŠtences qui rĂŠussit. Il faut avoir de grandes ambitions pour pouvoir s’accomplir. ÂŤAvec de petites idĂŠes, on ne peut pas rĂŠaliser de grandes chosesÂť. Il faut se distinguer par son parcours et son intĂŠgration Ă la sociĂŠtĂŠ française, en dĂŠpit des barrières sociales et des discriminations. Il faut persĂŠvĂŠrer pour pouvoir ĂŠvoluer dans des secteurs peu accessibles aux minoritĂŠs, notamment les affaires, la politique, le judiciaire et l’audio visuel. Propos recueillis par Moussa Kaffo

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Louis Gaston

Mayila

Quand investissement rime avec patriotisme

Il a rĂŠsistĂŠ Ă la tentation d’expatriation de sa fortune pour bâtir un vĂŠritable empire Ă activitĂŠs multiples au Gabon.

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nutile de chercher chez lui les attributs classiques du flambeur. MĂŞme s’il est gĂŠnĂŠreux, Louis Gaston Mayila croit davantage aux investissements qu’aux dĂŠpenses somptuaires. L’exPDG d’Air Inter Gabon ne jure que par la crĂŠation d’emplois dans son pays, Ă l’inverse de certains de ses compatriotes qui ont placĂŠ leur fortune Ă l’Êtranger. MĂŞme si la sociĂŠtĂŠ Air Inter Gabon a cessĂŠ ses activitĂŠs après 23 ans d’existence, Louis Gaston Mayila ne baisse pas les bras, dans sa quĂŞte du mieux-ĂŞtre des Gabonais. En dehors de son engagement politique, LGM s’est donc investi depuis fort longtemps dans la CitĂŠ, au travers de nombreuses entreprises industielles et commerciales, crĂŠant ainsi des milliers d’emplois qu concourent Ă l’Êpanouissement de très nombreuses familles gabonaises. Aussi a-t-il investi dans les sociĂŠtĂŠs suivantes : AGAR (sociĂŠtĂŠ de courtage en assurances toutes branches); SOTEGA (fabrication de pagnes); SOGEMAT (achat et vente de voitures Mazda, GM, CitroĂŤn); Grandes pĂŞcheries gabonaises. MĂŞme si LGM n’est plus Ă la tĂŞte de ces sociĂŠtĂŠs, nombre de Gabonais lui reconnaissent ce statut de pourvoyeur d’emplois au Gabon. A la dĂŠmagogie rĂŠcurrente d’une certaine ĂŠlite gabonaise, la population prĂŠfère jauger le patriotisme des uns et des autres Ă l’aune des investissements rĂŠalisĂŠs dans le pays. Aussi, fidèle Ă son credo qui est de ÂŤdonner du travail plutĂ´t que l’aumĂ´neÂť, Louis Gaston Mayila est aujourd’hui Ă la tĂŞte de nombreuses sociĂŠtĂŠs dont Air Continental Africa (transport en avion et en hĂŠlicoptère); COFMA (Compagnie forestière de Tsamba Magosti); CCFE (Caisse de crĂŠdit aux familles

pour l’entreprise); Imprimerie La Voix du peuple. Louis Gaston Mayila est ĂŠgalement l’actionnaire principal de l’hĂ´tel MĂŠridien Mandji Ă Port-Gentil (la deuxième ville du pays), le propriĂŠtaire de deux stations-service Ă Fougamou et Ă Yombi (villes du sud du Gabon). Qui dit mieux. NoĂŠ Emmanuel Kollo & Virgilio Foumangoye NĂŠ le 25 janvier 1947 Ă Boungonga (près de Fougamou), Louis Gaston Mayila a fait d’excellentes ĂŠtudes primaires et secondaires au Gabon avant de dĂŠcrocher succesivement une licence et une maĂŽtrise en Droit puis un DESS de Sciences politiques Ă Besançon en France. Directeur de l’ENA-Gabon en 1974, conseiller personnel adjoint du prĂŠsident Bongo 6UKPTIH Ă„U W\PZ KPYLJ[L\Y K\ cabinet prĂŠsidentiel en 1975, plusieurs fois ministre, LGM a dĂŠmissionnĂŠ le 19 juillet 2007 de son poste de vice-prĂŠsident du Parti dĂŠmocratique gabonais (PDG) pour crĂŠer l’Union pour la Nouvelle RĂŠpublique (UPNR). Homme de conviction, il a ĂŠgalement dĂŠmissionnĂŠ de son poste de vice-Premier ministre, se donnant ainsi les coudĂŠes fanches pour prĂŠparer les municipales d’avril prochain. Entre autres distinctions OVUVYPĂ„X\LZ 3.4 LZ[ *VTTHUKL\Y de la LĂŠgion d’honneur (France), *VTTHUKL\Y KLZ 7HSTLZ HJHKtTPX\LZ -YHUJL .YHUK 6MĂ„JPLY KHUZ l’ordre du mĂŠrite (Gabon), Grand VMĂ„JPLY KHUZ SÂťVYKYL KL SÂť,[VPSL tX\H[VYPHSL *VTTHUKL\Y KHUZ SÂť6YKYL K\ 4VUV ;VNV L[ *VTTHUKL\Y K\ Wissam Al Alaoui (Maroc).


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A L'AFFICHE

Christine Diane"Kollo, orthopĂŠdiste

Docteur en pharmacie depuis 21 ans, Christine Diane-Kollo assume sa charge professionnelle à Garges-lès-Gonesse (banlieue parisienne), dans une officine rachetÊe en 2004. Elle est membre de plusieurs associations dont celle des pharmaciens africains de France.

ÂŤ La volontĂŠ aidant, tout devient possible... Âť Quels sont les objectifs de votre association des pharmaciens africains de France ? Le partage des compĂŠtences et des expĂŠriences a toujours ĂŠtĂŠ le moteur des actions menĂŠes en direction des pharmaciens africains vivant en France. AidĂŠs par des structures financières, juridiques et humaines adĂŠquates, nos confrères trouvent ĂŠcoute, conseils et convivialitĂŠ. Sans paternalisme inadaptĂŠ, mais avec un esprit de partenariat intelligent, nous ĂŠvoluons ensemble, animĂŠs par l’esprit du gagnant– gagnant, que ce soit au niveau salariat ou entreprenariat. Quelles actions initiez-vous en direction des pharmaciens ĂŠtablis en Afrique ? Dans le cadre de notre collaboration avec des pharmaciens africains de France, nous initions des aides ponctuelles, après une rĂŠflexion commune. Nos aides rĂŠsultent de besoins prĂŠcis exprimĂŠs par des acteurs sociaux, hospitaliers ou universitaires des diffĂŠrents pays africains. Quelles compĂŠtences faut-il avoir pour manager efficacement une officine en France ? La qualification universitaire et l’inscription Ă l’ordre des pharmaciens sont une obligaBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

tion. Une expĂŠrience et une grande motivation au service de la santĂŠ publique sont nĂŠcessaires. Dans cette optique, Ă la responsabilitĂŠ de professionnel de la santĂŠ, s’ajoutent celles de dirigeant d’entreprise avec les contraintes de gestion administrative et humaine. Il s’agit d’une structure ĂŠconomique qui tient compte de la politique de santĂŠ publique, aujourd’hui en pleine effervescence. Communiquez-vous votre passion pour les ĂŠtudes en pharmacie Ă vos enfants ? C’est un rĂŠflexe logique. Mais l’essentiel, Ă mon sens, est de leur transmettre une volontĂŠ d’indĂŠpendance et de libertĂŠ d’expression au sens global du terme. C’est la condition première de leur ĂŠpanouissement futur. Propos recueillis par ChĂŠrifa Badirou

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co, la Fran mps entre s iĂŠ r la a n te de s dizaine ollo partage so RQW FHOOH GHV e n ’u d e , la tĂŞt LRQV G iane-K istine D LHXUV DVVRFLDW re camerounais et 15 ans. r h C e n guinĂŠen RIĂ€FLQH HW SOXV ariĂŠe Ă un cad fants de 21, 16 OH VRQ ance. M rois en VD IDPLO africains de Fr e est mère de t o, ell ciens pharma Emmanuel Koll NoĂŠ

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MENTION BIEN À

Titulaire d!une licence de langues, Mahamadou KonatĂŠ fait partie de ces jeunes managers africains de France. Son agence est en ĂŠtroite collaboration avec les grandes compagnies aĂŠrienne membres de l!IATA (Association internationale du transport aĂŠrien) tels que Air France, Royal Air Maroc, American Airlines, Saudia Arabian Airlines, Aigle Azur, Compagnie AĂŠrienne du Mali, etc.

Mahama#ou Konat$

voyagiste , directeur de KCB voyages

ÂŤNotre

agence

fait partie

des meilleures de Paris BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

Si l’on vous demande le secret de votre rĂŠussite, que rĂŠpondrez vous ? L’expĂŠrience d’agent de voyages que j’ai acquise, je l’ai eu grâce Ă mon père, qui a une vingtaine d’annĂŠes d’expĂŠrience dans le domaine. Cela m’a permis de mieux apprendre le mĂŠtier et d’être connu par la communautĂŠ africaine en gĂŠnĂŠral, la diaspora malienne en particulier. Ça n’a pas ĂŠtĂŠ facile au dĂŠpart, mais Ă force de persĂŠvĂŠrance et de courage je suis arrivĂŠ Ă maĂŽtriser les subtilitĂŠs de cette activitĂŠ. Et en plus, j’ai la chance de travailler avec mes frères et nous formons une ĂŠquipe soudĂŠe. Le secret de la rĂŠussite ? Je dirai sans hĂŠsiter : travail, persĂŠvĂŠrance, le courage, l’honnĂŞtetĂŠ et la confiance des clients. Piloter une agence de voyages Ă l’heure de l’Internet et du E-ticketing, n’est ce pas un pari risquĂŠ ? Evidemment c’est difficile, la crĂŠation d’entreprise, notamment celle d’une agence de voyages, est de plus en plus difficile surtout pour nous les jeunes issus de la seconde gĂŠnĂŠration d’immigrants. En ce qui me concerne j’ai eu la chance d’être encadrĂŠ par mon père et j’ai pu franchir les obstacles majeurs liĂŠs Ă la gestion d’une agence de voyages. Pour rĂŠpondre Ă votre question, je peux dire qu’Internet est un outil moderne de

communication qui intègre aujourd’hui les activitĂŠs de voyagistes. Quant au pari risquĂŠ, tout dĂŠpend de l’activitĂŠ exercĂŠe : par exemple, une agence de voyages qui est uniquement spĂŠcialisĂŠe dans la vente de billets d’avion risque d’être affectĂŠ par le Eticketing. Nous, nous ne sommes pas trop affectĂŠs par la vente en ligne car la majoritĂŠ de la clientèle africaine prĂŠfère venir sur place. De plus, nous avons des tarifs ethniques pour la communautĂŠ africaine que l’on ne trouve pas sur Internet. Parlez-nous d’avantage de vos activitĂŠs de voyagiste‌ Nous sommes spĂŠcialisĂŠ dans les voyages Ă destination de l’Afrique : Mali, SĂŠnĂŠgal, CĂ´te d ‘Ivoire, BĂŠnin, Togo, Burkina, etc... Nous pratiquons des forfaits ĂŠconomiques ou VIP pour le Hajj et le Omrah. Nous assurons la vente de billets d’avion (en vols charter et rĂŠgulier) pour toutes les destinations, nous organisons ĂŠgalement des sĂŠjours, des safaris et des circuits. Nous assurons la rĂŠservation d’hĂ´tel, la location de voitures, le frĂŞt aĂŠrien et maritime, et nous avons des offres spĂŠciales pour ceux voyageant en groupes. Sur votre site Internet, il est marquĂŠ ÂŤPour-

quoi payer cherÂť ? Est-ce Ă dire que vous pratiquez des prix discount ? Nous pratiquons des tarifs dĂŠfiant toute concurrence. Ces tarifs sont très abordables, d’oĂš notre spĂŠcificitĂŠ par rapport aux autres. Je vais encore citer l’exemple des tarifs ethniques conçus pour la communautĂŠ africaine. Depuis 17 ans, nous accumulons de l’expĂŠrience dans l’organisation des voyages (notamment le pèlerinage Ă la Mecque) et des sĂŠjours Ă destination du monde entier. Aujourd’hui je peux dire sans fausse modestie que KCB Voyages a pignon sur rue et fait partie des meilleures agences de voyages de Paris. Quelles sont vos perspectives de dĂŠveloppement ? L’ouverture de nouvelles agences ? L’Êlargissement de votre gamme de produits ? Nous espĂŠrons dĂŠvelopper des longs et courts sĂŠjours dans les destinations europĂŠennes et asiatiques. Pour l’Afrique, nous voulons dĂŠvelopper les longs sĂŠjours individuels, ou par groupe, notamment au Mali et dans les pays limitrophes. Nous envisageons l’ouverture d’une nouvelle agence Ă Bamako pour les Maliens de l’extĂŠrieur. Propos recueillis par Mouftaou Badarou

XQHV U GH MH re D S X Q H XH GpW KonatĂŠ hono QRPLT R u F o d p chefs a LU RXYR aham ent de it M g S Q e in t d Ň‹X n tĂŠ do HĂ HW G , la rĂŠussite e un fort co s u Kona de KCB pt o in d m a u o ic o c r f i u A eur ham iste Mali, q fondat ce. Ma , le n e i r a s r è voyag s F p u le n a n , e o is s s a prise le. M cial Ă i que d!entre prestige so tte voie roya ites, n m li ans s n e e o c ad ntĂŠs d acĂŠ e ent s is r s t a m ĂŠ ç a r le n i p a a ĂŠg ui lu e fr us-re coles es, et q ue le systèm tion sont so ndes ĂŠ a r Voyag g q a r s s immig he pa ans le ne cac s issus de l! ut comme d e o t n les jeu ux d!affaires de l!ĂŠlite. s ie les mil s formatrice e is frança BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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ÇA VOUS INTÉRESSE

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Franchise santÊ La dÊpression La vogue du bio Intoxication alimentaire le vol d’identitÊ

Nicole Sarr

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> Par Nicole Sarr

,A &RANCHISE 3ANTĂ€

UNE MESURE INJUSTE Le dÊbat sur la Franchise SantÊ est parti pour durer, d!autant que des pÊtitions circulent pour le retrait pur et simple de cette mesure jugÊe  inique  par la majoritÊ des professionnels de santÊ, les syndicalistes et par près de 70 % de Français interrogÊs.

L

es franchises mĂŠdicales non remboursĂŠes sur les mĂŠdicaments, les actes paramĂŠdicaux et les transports sanitaires sont bel et bien en vigueur depuis le 1er janvier 2008. C’est ce qu’ont dĂŠcidĂŠ les dĂŠputĂŠs, qui, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2007, ont votĂŠ, lors d’un scrutin public, en faveur de ce texte ‌ presqu’en catimini ! C’est ce qu’ont dĂŠcidĂŠ ĂŠgalement les sĂŠnateurs, qui, en seconde lecture, ont approuvĂŠ le vote de leurs collègues de l’AssemblĂŠe nationale. Pourtant, les dĂŠputĂŠs et les sĂŠnateurs du PS*, du PRG, des Verts, du PCF, ainsi que certains de leurs collègues issus du MoDem, du Nouveau Centre, mais aussi de l’UMP, se sont opposĂŠs Ă ce qu’ils

considèrent comme ÂŤun nouvel impĂ´t pour les maladesÂť. Il faut dire que le trou de la SĂŠcuritĂŠ sociale a ĂŠtĂŠ estimĂŠ Ă près de 12 milliards d’euros. C’est ainsi que des mesures sont prĂŠvues dans le Projet de Loi de financement de la SĂŠcuritĂŠ Sociale (PLFSS) 2008 pour le rĂŠsorber. Cette mesure, ÂŤla ĂŠnième!Âť, aux dires de ses dĂŠtracteurs, destinĂŠe Ă financer les soins palliatifs, le Plan Alzheimer et la lutte contre le cancer, permettrait, Ă ÂŤla SĂŠcuritĂŠ sociale, d’obtenir environ 850 millions d’euros, ce, dès l’AnnĂŠe 2008 Âť. Depuis le 1er janvier 2008, il est donc retenu aux assurĂŠs une franchise de 50 centimes sur les mĂŠdicaments, 50 centimes sur les actes paramĂŠdicaux, ainsi que 2 euros sur les transports sanitaires quoique le montant total de ces franchises ne devra pas dĂŠpasser la somme de 50 euros par an ‌ Quelle maigre consolation ! Pourtant, lors d’un sondage rĂŠalisĂŠ en septembre 2007, ÂŤ70 % des Français, toutes tendances politiques confondues, avaient fait connaĂŽtre leur opposition formelle Ă cette franchise santĂŠÂť. MĂŞme si les dĂŠputĂŠs et les sĂŠnateurs ont prĂŠvu que ÂŤles allocataires du RMI, donc bĂŠnĂŠfiBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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Franchise santÊ La dÊpression La vogue du bio Intoxication alimentaire le vol d’identitÊ

ciaires de la Couverture mÊdicale universelle (CMU), les enfants et les femmes enceintes ne paieront pas cette franchise mÊdicale. Une autre piste de solution Un autre plan de financement de la SÊcuritÊ sociale aurait pu être prÊvu ! En effet, tous les salariÊs du secteur public et du secteur privÊ, tous les bÊnÊficiaires d’Allocations chômage versÊes par les ASSEDIC paient leurs charges sociales et cotisent aux caisses de retraite (comme tous les retraitÊs) ! Or, à moins d’avoir souscrit une police dans une Mutuelle complÊmentaire santÊ ou à moins d’être exonÊrÊs à 100 % au titre des longues maladies, comme les

Mft!qspgfttjpoofmt!ef!mb!tbouÂ?-!mft!qspgfttjpo. ofmt!ev!tfdufvs!qbsbnÂ?ejdbm-!mft!mbcpsbupjsft! qibsnbdfvujrvft-! mft! bncvmbodjfst-! oĂ–pou.jm! qbt! mfvs! qbsu! ef! sftqpotbcjmjuÂ?! ebot! df! uspv! ef!mb!TÂ?dvsjuÂ?!Tpdjbmf!@ cancers, les maladies cardiaques‌, ils doivent s’acquitter du ticket modĂŠrateur (non remboursĂŠ par la SĂŠcuritĂŠ sociale) pour chaque acte mĂŠdical, pour chaque acte paramĂŠdical, pour toute hospitalisation, pour l’achat de tout mĂŠdicament ainsi que pour les transports sanitaires‌ Les allocataires du RMI, quant Ă eux, ont la gratuitĂŠ totale des soins au titre de la CMU, ne paient aucune charge sociale et ne cotisent Ă aucune caisse de retraite‌ Pourquoi, dans ce cas lĂ , ne pas rĂŠformer le RMI et tous les minima sociaux de manière Ă les ramener Ă une allocation de base pouvant aller de 900 Ă 1200 euros nets (après les retenues lĂŠgales) ? Pourquoi ne pas faire payer les charges sociales Ă tous ces Rmistes ? Dans ce cas prĂŠcis, ne faudrait-il pas prĂŠvoir la fin de la dĂŠgressivitĂŠ des Allocations chĂ´mage versĂŠes par les ASSEDIC ? ÂŤSi les minima sociaux sont augmentĂŠs, beaucoup de Rmistes prĂŠfèreront rester chez eux plutĂ´t que de chercher un emBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

ploiÂť, estiment de nombreux observateurs politiques. Car tout Rmiste qui retrouve un travail, reçoit une prime de 1000 euros versĂŠe en deux fois... Les employeurs, qui les recrutent, bĂŠnĂŠficient d’avantages. Cependant, ne conviendrait-il pas d’augmenter les salaires de manière Ă inciter ces Rmistes Ă accepter une proposition d’emploi. Philippe SĂŠguin, 1er PrĂŠsident de la Cour des Comptes, avait proposĂŠ de faire payer des charges sociales aux dĂŠtenteurs de stock options. Dans son esprit, cette mesure très intelligente, qui a ĂŠtĂŠ adoptĂŠe par le gouvernement, donnera un sĂŠrieux coup de pouce de 8 Milliards d’euros Ă la SĂŠcuritĂŠ sociale. Ce sont ces genres de mesures qui pourront renflouer les caisses de SĂŠcuritĂŠ sociale, tout en responsabilisant les chĂ´meurs, qui, comme tous les salariĂŠs, devront payer leurs charges sociales. Les professionnels de la santĂŠ, les professionnels du secteur paramĂŠdical, les laboratoires pharmaceutiques, les ambulanciers, n’ont-il pas leur part de responsabilitĂŠ dans ce trou de la SĂŠcuritĂŠ sociale ? Pour rĂŠpondre Ă cette question, il ne faut pas rendre les assurĂŠs sociaux comptables de leurs soins. Ils n’ont pas reçu une formation pour cela, d’autant que l’utilisation de la Carte vitale permet un contrĂ´le efficace ! De plus, il convient de renforcer les contrĂ´les en direction de certains assurĂŠs sociaux, mais aussi en direction des acteurs de santĂŠ : des fraudes ont ĂŠtĂŠ constatĂŠes, qui coĂťtent très chères Ă la CollectivitĂŠ nationale ! Dominique Dutilloy Auteur de nombreux articles parus dans des magazines français et sĂŠnĂŠgalais, Dominique Dutilloy est journaliste depuis 1980. ÂŤ SĂŠnĂŠgal 2000 : les atouts ĂŠconomiques Âť et ÂŤ Impressions Âť sont ses deux premiers ouvrages parus. Lexique : PS : Parti socialiste PRG : Parti radical de gauche PCF: Parti communiste français MoDem : Mouvement dĂŠmocratique UMP : L’Union pour un mouvement populaire CMU : Couverture mĂŠdicale universelle RMI : Revenu minimum d’insertion ASSEDIC : Assurance chĂ´mage de France

,A DĂ€PRESSION AU TRAVAIL La santĂŠ mentale des travailleurs peut se trouver altĂŠrĂŠe par la surcharge des tâches, l!ambiguĂŻtĂŠ des rĂ´les, les horaires inadaptĂŠs, la prĂŠcaritĂŠ de l!emploi ainsi que l!injustice au travail.

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es psychologues reçoivent beaucoup d’employĂŠs en dĂŠtresse, ces jours-ci. Rendez-vous en tĂŞte-Ă tĂŞte ou au tĂŠlĂŠphone, les salariĂŠs sont plus que jamais Ă la recherche d’une thĂŠrapie contre leurs soucis au travail. Il faut dire que le problème couvait depuis longtemps, mĂŞme si la presse en faisait ĂŠcho par intermittence. La performance des collaborateurs ĂŠtant aussi liĂŠe Ă leur.....santĂŠ mentale, les patrons de sociĂŠtĂŠs ne se privent plus des services de spĂŠcialistes censĂŠs guĂŠrir les troubles psychologiques des travailleurs.

Ces troubles provoquĂŠs par le harcèlement, le stress, l’Êpuisement Ă la tâche ou l’absence de reconnaissance au travail et qui, parfois, aboutissent de plus en plus au suicide des employĂŠs, sont parfois nĂŠgligĂŠs par les victimes elles-mĂŞmes. Ainsi, certains hĂŠsitent Ă consulter les spĂŠcialistes, prĂŠfĂŠrant se rĂŠfugier dans le mutisme ou dans l’alcool. Pourtant l’arsenal d’aides est important. En dehors des psychologues privĂŠs, les mĂŠdecins du travail assurent ĂŠgalement cette fonction d’Êcoute et d’aide psychologique.

MĂ–bwjt!eĂ–vof!tqÂ?djbmjtuf Dbsjof!Zbsbcp-!qtzdipmphvf La dĂŠpression aboutit de plus en plus au suicide des travailleurs, comme Ă l’usine Renault Ă Poissy (banlieue parisienne). Comment expliquer cette recrudescence de suicides ? Dans son ouvrage La fatigue d’être soi, Alain Ehrenberg suggère que la dĂŠpression est une ÂŤ maladie inhĂŠrente Ă une sociĂŠtĂŠ oĂš la norme n’est plus fondĂŠe sur la culpabilitĂŠ et la discipline, mais sur la responsabilitĂŠ et l’initiative Âť. Il souligne le fait que nous sommes dans une sociĂŠtĂŠ centrĂŠe sur l’individu et la performance. La sociĂŠtĂŠ est ĂŠgalement caractĂŠrisĂŠe par sa prĂŠcaritĂŠ. En effet, il est de plus en plus difficile de se projeter, ce qui donne ÂŤ un individu dont l’identitĂŠ interne est chroniquement fragilisĂŠe Âť selon Alain Ehrenberg, toujours

dans son ouvrage La fatigue d’être soi. Pour expliquer la recrudescence des suicides, nous pouvons partir de l’hypothèse d’une pression sociale de plus en plus forte. Il est demandĂŠ Ă l’individu d’être de plus en plus performant. Ce qui exacerbe la compĂŠtitivitĂŠ entre individus, notamment sur le lieu de travail. Cela entraĂŽne une solitude, car il est difficile de s’appuyer sur des personnes de confiance sur son lieu de travail. Or, la dĂŠpression est une maladie qui nĂŠcessite prĂŠcisĂŠment souvent une comprĂŠhension et un soutien de l’entourage. La dĂŠpression ĂŠtant une maladie psychique, souvent, l’entourage ne comprend pas très bien la maladie et prend cela comme une faiblesse, un manque de volontĂŠ. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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Franchise santÊ La dÊpression La vogue du bio Intoxication alimentaire le vol d’identitÊ

Un travailleur peut-il être dÊpressif sans le savoir ? Oui, il est possible d’être dÊpressif sans pouvoir mettre le nom de dÊpression sur son malaise. Souvent, il y a une lutte antidÊpressive, par la consommation d’alcool, l’agressivitÊ‌

es de Après des ĂŠtud ochimie, biologie et de bi a ĂŠtudiĂŠ la Carine Yarabo lle a ainsi psychologie. E psychoobtenu le titre de Toujours logue en 2006. recherche en perpĂŠtuelle le a dĂŠbutĂŠ acadĂŠmique, el e thèse de cette annĂŠe un la santĂŠ Ă psychologie de France Ă Metz. ArrivĂŠe en -Ivoirienne 16 ans, la Franco installĂŠe est aujourd’hui l’est de en Alsace, dans l’Hexagone. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

De quelle façon un travailleur dĂŠpressif peut-il reprendre sa vie en main ? La dĂŠpression peut apparaĂŽtre graduellement ou soudainement. Les signes de la dĂŠpression varient d’une personne Ă l’autre. Cependant, des symptĂ´mes communs apparaissent. Au travail, une personne atteinte de dĂŠpression peut prĂŠsenter l’un ou l’autre des symptĂ´mes suivants : Changements personnels > IrritabilitĂŠ / hostilitĂŠ > Comportement de retrait ou extrĂŞme dĂŠpendance aux autres > DĂŠsespoir > Élocution lente > Fatigue chronique > Abus d’alcool ou de drogues Changements au travail > DifficultĂŠ Ă prendre des dĂŠcisions

32 > Moins productif > Incapable de se concentrer > Fait plus d’erreurs que d’habitude > PrĂŠdisposition aux accidents > Retards frĂŠquents, le sujet prend plus de jours de congĂŠ de maladie > Manque d’enthousiasme pour le travail Une personne qui ĂŠprouve plusieurs de ces signes pendant plusieurs semaines devrait obtenir de l’aide. En rĂŠalitĂŠ, une dĂŠpression non traitĂŠe peut durer des mois ou mĂŞme des annĂŠes, et aboutir en s’aggravant, au suicide. Souvent, les personnes cachent leur dĂŠpression sur le lieu de travail, de peur d’être renvoyĂŠes. Un travailleur dĂŠprimĂŠ peut reprendre sa vie en main en demandant de l’aide Ă un professionnel s’il constate l’un des changements citĂŠs plus haut. En effet, 80% des personnes atteintes de dĂŠpression guĂŠrissent si on les aide. Comment un manager ou un directeur des ressources humaines doit-il gĂŠrer un collaborateur dĂŠpressif ? Lorsqu’un manager, ou un directeur des ressources humaines constate qu’un collaborateur est dĂŠpressif, il devrait l’encourager Ă consulter un professionnel de la santĂŠ ou Ă poursuivre son traitement. Mais pour pouvoir le faire et surtout pour obtenir que sa parole soit prise en compte par son collaborateur, il doit crĂŠer une relation de confiance, en continuant Ă le respecter et Ă le valoriser. < D W LO XQ PR\HQ GH VH SUpPXQLU HIĂ€FDcement contre la dĂŠpression ? Il est difficile de se prĂŠmunir complètement de la dĂŠpression, car des ĂŠvĂŠnements que nous ne contrĂ´lons pas peuvent survenir dans notre vie, comme le dĂŠcès d’un proche‌. Cependant, une hygiène de vie peut prĂŠmunir contre la dĂŠpression : bien dormir, ne pas abuser de substances comme l’alcool, faire du sport, avoir des activitĂŠs extra professionnelles, etc. Propos recueillis par Mariama Bakary

,A VOGUE DU BIO L’agriculture biologique, c’est l’agriculture sans produits chimiques, donc protectrice de l’environnement. Est qualifiĂŠ d’exploitant bio celui qui respecte des normes prĂŠcises : choix de variĂŠtĂŠs non nocives pour le sol cultivĂŠ, respect du cycle de vie des plantes ainsi que du rythme des saisons. Bien ĂŠvidemment, pour afficher le label AB (agriculture biologique) sur ses produits, l’exploitant agricole doit se garder d’utiliser engrais chimiques et pesticides de synthèse. C’est le principe cardinal du label bio. L’exploitant doit ĂŠgalement utiliser des moyens mĂŠcaniques pour ĂŠliminer les mauvaises herbes. Les ĂŠleveurs bios, eux, ĂŠlèvent les animaux Ă l’air libre et les nourrissent avec des aliments sans produits chimiques. Le label bio est sĂŠvèrement règlementĂŠ, car les services vĂŠtĂŠrinaires de

la RĂŠpression des fraudes effectuent des banlieue) sont ĂŠgalement spĂŠcialisĂŠs en contrĂ´les pointus avant de dĂŠcerner toute produit bio. Sans parler de nombreux procertification. Tout utilisateur du label bio ducteurs qui vendent leurs produits sur le doit formuler une demande Ă la Direction Net. Mais, avant de s’engager avec ceuxdĂŠpartementale de l’agriculture et de la fo- ci, assurez-vous de l’authenticitĂŠ de leur rĂŞt, puis s’engager Ă respecter les normes. certification. Si vous voulez rĂŠellement Il est mis en observation pendant deux contribuer Ă la prĂŠservation de l’environans au moins. Durant cette pĂŠriode transi- nement, pensez Ă inclure le bio dans vos toire, il recevra la visite de certification de achats. l’un des six organismes de contrĂ´le auquel il se serait affiliĂŠ. label europĂŠenne du ls Les produits bios sont disn tio ta en em gl rĂŠ ĂŠdients nature Depuis 1991, la ponibles dans les supermarce de 95% d’ingr utefois dĂŠcernĂŠ en ĂŠs pr la e ig AB ex chĂŠs, les grandes surfaces ou l est to uit bio. Le labe ients bios. dans tout prod dans des boutiques spĂŠcialiĂ 94% d’ingrĂŠd 70 t an rt po m co sĂŠes, chez les commerçants, aux produits les artisans dans les marchĂŠs et les fermes. Les magasins Naturalia (Ă Paris et proche

CONSOMMATION

#OMMENT Ă€VITER UNE INTOXICATION ALIMENTAIRE C’est un germe contenu dans la nourriture (listeria ou salmonelle) qui est la cause des symptĂ´mes observĂŠs après une intoxication. La bactĂŠrie est toujours prĂŠsente dans certains aliments en petit nombre. Le problème survient quand ces bactĂŠries

deux Ă trois heures après la consommation de l’aliment contaminĂŠ. Les mĂŠdecins dĂŠconseillent la prise immĂŠdiate de mĂŠdicaments antivomitifs ou antidiarrhĂŠiques, car ces symptĂ´mes sont en fait une rĂŠaction d’expulsion des bactĂŠries indĂŠsirables par l’organisme. Les spĂŠcialistes conseillent de s’abstenir de repas X pendant 24 heures, en dehors de G OD WHPSpUDWXUH HU LĂ€ pU Y H] XY SR la prise de bouillon, d’eau minĂŠĂŠASTUCE : YRXV açant une pastille verte Ă l’int re pl vi rale riche en sodium ou de boisrĂŠfrigĂŠrateur en eur ou du congĂŠlateur. Si elle et at e, sons faiblement sucrĂŠes. PassĂŠ rieur du rĂŠfrigĂŠr la chaĂŽne de froid a ĂŠtĂŠ rompu nt e 24 heures, l’on peut s’alimenter, au noir, c’est qu r les aliments. Ces pastilles so te mais en choisissant des aliments il convient de je les grandes surfaces. facilement digestes. Puis, prons disponibles da gressivement, l’on peut reprendre son alimentation normale. prolifèrent par exemple dans la viande, En cas d’intoxication alimentaire de sel’oeuf, le fromage ou le lait. Ils dĂŠclen- niors, de femmes enceintes, de nourchent alors chez le consommateur vomis- rissons ou d’enfants de bas âge, ceux-ci sements, diarrhĂŠes, fièvre ou maux de tĂŞte, doivent faire l’objet d’une surveillance

mĂŠdicale particulière, parce qu’ils se dĂŠshydratent très vite. Comment ĂŠviter une intoxication alimentaire ? D’abord en respectant la chaĂŽne de froid des aliments. Les aliments se conservant pendant 30 minutes en dehors du congĂŠlateur, il est recommandĂŠ de faire ses courses de produits congelĂŠs dans un sac isotherme, de façon Ă maintenir la chaĂŽne de froid depuis le magasin jusqu’à votre domicile. Ensuite, vous devez ranger convenablement vos aliments dans le rĂŠfrigĂŠrateur. Entreposer les produits congelables dans la partie la plus froide (tempĂŠrature entre 0 et 4°C). Dans le compartiment intermĂŠdiaire (entre 4 et 6°C), il faut ranger lĂŠgumes, fruits et fromages. Le bac Ă lĂŠgumes, c’est-Ă -dire le compartiment le moins froid (6°C) reçoit le reste des produits. Enfin, tâchez de bien faire cuire poulets et viandes avant toute consommation. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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Franchise santÊ La dÊpression La vogue du bio Intoxication alimentaire le vol d’identitÊ

1UELLES SONT LES CIRCONSTANCES DlUN VOL DlIDENTITÀ Le vol d!identitÊ se produit lorsqu!une personne utilise vos renseignements personnels sans vous avertir ou sans demander votre permission en vue de commettre un crime, une fraude ou un vol. En plus des noms, des adresses et des numÊros de tÊlÊphone, les voleurs d’identitÊ recherchent : les numÊros d’assurance sociale;

les numÊros de permis de conduire; les renseignements sur les cartes de crÊdit et les renseignements bancaires; les cartes bancaires; les cartes d’appel; les certificats de naissance; les passeports. Les voleurs d’identitÊ peuvent manipuler vos renseignements et porter atteinte à votre vie et à vos finances. Ils peuvent utiliser les identitÊs volÊes pour faire des achats extravagants, ouvrir de nouveaux comptes bancaires, dÊtourner le courrier, prÊsenter des demandes d’emprunt, de cartes de crÊdit et de prestations sociales, louer des appartements et même commettre des BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

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crimes beaucoup plus graves. Comment un voleur d’identitÊ peut-il obtenir vos renseignements personnels? Les voleurs d’identitÊ peuvent utiliser les moyens suivants pour obtenir vos renseignements personnels : Voler votre courrier ou le rÊexpÊdier frauduleusement. Voler les renseignements personnels contenus dans votre portefeuille, votre sac à main, votre courrier, votre rÊsidence, votre vÊhicule, votre ordinateur et dans les sites Web visitÊs ou dans les courriels expÊdiÊs. RÊcupÊrer les renseignements personnels dans vos ordures ou votre bac à recyclage. Se faire passer pour un crÊancier, un propriÊtaire ou un employeur en vue d’obtenir une copie de votre rapport de solvabilitÊ ou pour accÊder à des renseignements personnels provenant d’autres sources confidentielles. Trafiquer des guichets automatiques bancaires (GAB) et des terminaux au point de vente afin de lire le numÊro de votre carte de crÊdit ou de dÊbit et votre numÊro d’identification personnel (NIP). Effectuer des recherches dans des sources publiques d’information comme les journaux (notices nÊcrologiques), les annuaires tÊlÊphoniques et les dossiers accessibles au public (certificats professionnels). Acheter les renseignements d’un employÊ malhonnête qui travaille dans un lieu oÚ des renseignements personnels ou financiers sont conservÊs. Vous voilà averti. Sachez donc vous prÊmunir contre les intrigues des voleurs d’identitÊ.

AZiZ Senni, chef d’entreprise, directeur de ATA France

Manager

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Homme d!affaires communicatif, enthousiaste, parfois même exaltÊ, Aziz Senni est le symbole de la rÊussite des jeunes des banlieues françaises confrontÊs à toutes sortes de discriminations.

Notre fonds d’investissement aide les jeunes des banlieues à monter leurs entreprises, même sans aucun apport personnel...

Parlez-nous de votre groupe, ATA France? ATA veut dire Alliance, Transport, Accompagnement. C’est une sociĂŠtĂŠ de prestations de services que j’ai crĂŠĂŠe en fĂŠvrier 2000. Elle est spĂŠcialisĂŠe dans le taxi collectif, le transport Ă la demande, c’est-Ă -dire que les clients appellent une centrale de rĂŠservation et savent combien ils payent au dĂŠpart; ils savent ĂŠgalement qu’en chemin un autre client peut monter Ă bord du taxi. C’est un service qui s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux associations et aux entreprises. Bref, nous nous adressons Ă tous ceux qui ont un problème de mobilitĂŠ. Bien ĂŠvidement, nous offrons ĂŠgalement nos services aux personnes Ă mobilitĂŠ rĂŠduite. Notre

flotte est composĂŠe d’une soixantaine de voitures. Vous ĂŞtes ĂŠgalement Ă l’origine de la crĂŠation de l’Association des jeunes entrepreneurs de France, qui vient en aide aux jeunes de banlieues porteurs de projets. Oui, cette association, je l’ai crĂŠĂŠe en 2002 Ă partir d’un constat simple. C’est qu’aujourd’hui dans les banlieues françaises, il y a un potentiel en matière de crĂŠation d’entreprises et de dĂŠveloppement ĂŠconomique. Mais, ça n’est pas assez canalisĂŠ ni suffisamment stimulĂŠ. Donc nous, nous avons pensĂŠ Ă offrir ce dont les jeunes ont manquĂŠ jusque lĂ : des conseils, de l’orientation, des pistes de financement, et la mise en rĂŠseau. Nous avons plusieurs bureaux ouverts directement dans les quartiers et qui travaillent sur trois axes : sensibiliser les jeunes Ă la crĂŠation d’entreprise particulièrement dans les quartiers sensibles. Leur montrer que les crĂŠateurs d’emploi ne sont pas seulement ceux qui sont bien nĂŠs ou habitant dans les centres villes. Le deuxième axe, c’est d’accompagner, ĂŠcouter, orienter. C’est conseiller certains sur comment combler leurs carences. C’est notre rĂ´le aussi de dire Ă ceux qui ne peuvent pas encore ĂŞtre chefs d’entreprise d’aller complèter leur BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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formation dans tel ou tel domaine. Le troisième axe, c’est fĂŠdĂŠrer les gens en un rĂŠseau d’entrepreneurs ayant en partage des expĂŠriences professionnelles communes. Ainsi, quand nous crĂŠons des opportunitĂŠs d’affaires, nous faisons profiter les membres de notre association. VoilĂ l’exemple d’une rĂŠussite. Une association crĂŠĂŠe en 2002 Ă Mantes-la-jolie et qui a essaimĂŠ partout, avec un siège Ă Paris. Nos bureaux sont Ă Trappes, Genevilliers, Dijon. D’autres sont en cours d’ouverture Ă Evry et Ă Bordeaux. Quelles aides votre fonds d’investissement -le BAC- apporte t-il aux jeunes ? La dĂŠnomination de ce fonds d’investissement est dĂŠjĂ un clin d’oeil Ă la Brigade an-

Ăˆ!Po!opvt!b!upv. kpvst!eju!rvĂ–jm! gbvu!ef!mb!tÂ?. dvsjuÂ?!ebot!mft! rvbsujfst/!Opvt-! opvt!bgĂ&#x;snpot! rvĂ–jm!gbvu!tvsupvu! vo!dpvq!ef!qpvdf! bvy!kfvoft!É 6o^o HZcc^ Zhi | aV i„iZ YÉjcZ hdX^‚i‚ fj^ XdbeiZ (( hVaVg^‚h Zi fj^ idjgcZ ')] hjg ')! , _djgh hjg hZei# BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

ti-criminalitĂŠ. On nous a toujours dit qu’il faut de la sĂŠcuritĂŠ dans les quartiers. Nous, nous affirmons qu’il faut ĂŠgalement un coup de pouce aux jeunes; ceux-ci ne demandent qu’à s’en sortir. J’ai ĂŠtĂŠ voir les plus grands patrons de ce pays afin de les sensibiliser sur les attentes des jeunes. Je leur ai parlĂŠ des trois obstacles rencontrĂŠs par ceux-ci. Le premier, c’est le financement quasi inexistant de leurs projets par les banques. La deuxième problĂŠmatique, c’est la faiblesse de leur rĂŠseau relationnel. En troisième lieu, il y a l’expĂŠrience professionnelle qui, parfois, leur manque. Nous pensons avoir rĂŠsolu ces trois problĂŠmatiques par la crĂŠation du Business Angels des CitĂŠs. Concrètement, nous investissons dans le capital d’une entreprise qui se crĂŠe

itulaire d!un BTS Transport, Azziz Senni est d!origine marocaine. Après avoir travaillĂŠ dans un grand groupe de transport de marchandises, il est devenu directeur technique dans une petite PME oĂš il s!occupait de la lĂŠgislation sur le temps de conduite et de repos des chauffeurs routiers. 6 \VjX]Z! 6o^o HZcc^ XdckZghVci VkZX 9db^c^fjZ GZhi^cd! Y^gZXiZjg YÉjcZ hdX^‚i‚ YÉ^ci‚g^b YZh iZX]cdad\^Zh Zi Yj iZgi^V^gZ! adgh YÉjc Xdc[‚gZcXZ YZ egZhhZ Vj h‚cVi [gVc V^h#

et se dĂŠveloppe en banlieue. Donc, notre critère est seulement territorial, ce qui nous importe est de savoir si oui ou non l’entreprise compte s’implanter en banlieue. Nous nous associons avec le crĂŠateur d’entreprise pour des montants compris entre 30 000 et 300 000 euros, c’est-Ă -dire que nous prenons une participation ou des actions, afin d’accompagner l’entreprise pendant une pĂŠriode allant de trois Ă sept ans. Nous lui dĂŠsignons mĂŞme un mentor. Par exemple, pour un dossier portant crĂŠation d’un restaurant, nous allons obtenir pour l’initiateur les conseils avisĂŠs du manager d’un grand groupe de restauration qui sera ainsi le parrain du projet. Le crĂŠateur d’entreprise aura une relation suivie avec ce parrain qu’il rencontrera une fois par mois, pourra l’appeler rĂŠgulièrement sur son portable, et disposera de ses contacts pour dĂŠvelopper l’entreprise ou acheter des fournitures Ă moindre coĂťt. Après la durĂŠe de trois Ă sept ans, le manager doit racheter les parts du BAC, car notre objectif n’est pas de contrĂ´ler l’entreprise mais de la booster. Nous avons dĂŠjĂ investi Ă ce

Ăˆ!Po!b!cfbv!‘usf!ejqmšnÂ?-!po!of! uspvwf!qbt!gpsdÂ?nfou!vo!fnqmpj! beÂ?rvbu!rvboe!po!ftu!ejggÂ?sfou! ev!GsboÂŽbjt!ef!tpvdif/!É jour 500 000 euros dans trois entreprises diffĂŠrentes. Nous pouvons investir dans tous les secteurs : presse, services, Internet, nouvelles technologies, etc. Avec tout cet arsenal d’aides, comment se fait-il que les jeunes se plaignent encore du manque de soutiens ? L’arsenal d’aides ne rĂŠsoud pas tout. La flamme ou l’envie de rĂŠussir doit naĂŽtre et ĂŞtre entretenue dans la tĂŞte des jeunes. Il y a une certaine panne de confiance chez eux. Qu’on soit Rachida, Guillaume ou Mamadou, on doit se sentir assez en confiance sur ses possibilitĂŠs d’être chef d’entreprise. Votre livre ÂŤL’ascenseur social est en panne, j’ai pris l’escalierÂť* est-il le tĂŠmoignage d’une discrimination vĂŠcue ? Le titre de mon ouvrage est en fait une boutade. Moi, je me suis toujours donnĂŠ Ă fond dans ce que je fais, mais durant tout mon parcours, je n’ai pas eu l’impression qu’on m’a facilitĂŠ la tâche. D’ailleurs, je n’ai jamais rĂŠclamĂŠ la facilitĂŠ, mais l’ÊgalitĂŠ de traite-

ment. J’ai voulu tĂŠmoigner dans ce livre de l’existence des blocages en France. On a beau ĂŞtre diplĂ´mĂŠ, on ne trouve pas forcĂŠment un emploi adĂŠquat, lorsqu’on est diffĂŠrent du Français de souche. On nous fait beaucoup de promesses, on nous a toujours chantĂŠ que la formation professionnelle assure un emploi. Mais non, tout ça n’est pas vrai. Il ya de la discrimination. Si vous ĂŞtes Noir, vous avez moins de chance de trouver un emploi que si vous ĂŞtes Blanc. Idem quand on est une femme ou un handicapĂŠ. Toutes ces statistiques ont rempli les armoires des ministères ! Mais, qu’a t-on fait ? D’oĂš la deuxième partie de mon livre. Moi je n’attends pas devant l’ascenseur jusqu’à ce qu’on le rĂŠpare. Je me suis pris en charge. Oui, les discriminations existent, mais, il ne faut pas non plus qu’elles constituent des blocages mentaux pour certains. Il faut se battre. Puisque l’ascenseur social français est en panne, moi j’ai pris l’escalier ĂŠconomique, celui de la crĂŠation d’entreprise. Propos recueillis par Mouftaou Badarou * L’ascenseur social est en panne, j’ai pris l’escalier, 207 pages, octobre 2005, Editions l’Archipel

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COACHING CrĂŠer son entreprise, investir en bourse avec succès, monnayer son talent... Pour rĂŠussir, il faudra continuer de se forger un mental d’acier, ĂŞtre dynamique, tout en ĂŠcartant les jaloux du chemin de votre gloire.

1ĂˆRE RÉSOLUSION */(5.,A =6: /()0;<+,: Vous avez un choix dans la vie : accepter votre situation ou agir pour la changer ! Si vous vous laissez aller en espĂŠrant que les choses changeront, vous risquez d’attendre longtemps. Souvenez-vous toujours que lorsque vient le moment de changer vos habitudes, vous seul pouvez et en avez le pouvoir. Par exemple, les femmes qui sont dans des situations abusives se sentent souvent contrĂ´lĂŠes et impuissantes face Ă leur situation. Pourtant, elles ont le pouvoir de changer leur rĂŠalitĂŠ quotidienne. Comme vous pouvez le faire, vous aussi, si vous vivez une situation qui vous est dĂŠplaisante. Identifiez les habitudes qui diminuent vos chances de succès et changez-les. Faites-le, votre rĂŠussite en dĂŠpend en partie ! 2Ăˆ RÉSOLUTION 5, 9,.(9+,A 7(: ,5 (990Ă?9, Toutes les personnes qui ont rĂŠussi, ont vĂŠcu des ĂŠchecs ou des erreurs dans leur passĂŠ. Pour vivre le succès, vous devriez tirer des enseignements de vos expĂŠriences passĂŠs. Vous devez tirer des leçons de vie de vos moments difficiles. Voyez le passĂŠ comme une source constructive et non un empĂŞchement d’aller de l’avant. Continuez simplement Ă avancer et Ă faire de votre mieux. Prenez les meilleures dĂŠcisions dont vous ĂŞtes capables en prenant en considĂŠration votre expĂŠrience. Les erreurs ou ĂŠchecs passĂŠs sont finalement les meilleurs professeurs. Tirez des leçons de vos erreurs. Apurez donc votre passĂŠ et regardez l’avenir avec confiance. 3E RÉSOLUTION (99ĂŒ;,A +, =6<: 73(05+9, La Fortune vous attend peut-ĂŞtre

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derrière ce que vous maudissez !... Vous pensez qu’il n’y a aucun rapport entre le fait de vous plaindre et le succès ? Pourtant ces deux ĂŠlĂŠments sont intimement liĂŠs. Lorsque vous passez du temps Ă vous plaindre Ă propos des obstacles qui se dressent sur votre chemin, vous gaspillez votre temps et votre ĂŠnergie inutilement. De plus, vous entretenez des pensĂŠes nĂŠgatives qui vous nuiront. Ces pensĂŠes nĂŠgatives vous empĂŞcheront d’avancer, de saisir les chances qui se prĂŠsentent Ă vous, de vous rĂŠaliser et d’être actif. Au lieu de voir les dĂŠfis comme ĂŠtant des problèmes, percevez-les comme des opportunitĂŠs Ă saisir. Savez-vous comment de nombreuses fortunes se sont bâties ? Parce qu’un

jour, quelqu’un a trouvĂŠ la solution Ă un problème et a vendu cette bonne solution Ă des millions de gens qui avaient le mĂŞme problème Ă rĂŠsoudre ! Alors, Ă l’avenir, voyez les problèmes comme des chances de dĂŠvelopper et d’exprimer pleinement vos potentialitĂŠs. Votre prochain enrichissement se cache peut-ĂŞtre dans le prochain problème que vous rĂŠsoudrez...

4Ăˆ RÉSOLUTION 03 5Âť,:; 1(4(0: ;967 ;(9+ 76<9 9i<::09 ,; :Âť,590*/09 Je ne connais pas votre âge, ami lecteur, et si vous ĂŞtes jeune tant mieux. Car tous ces secrets vous aideront Ă rĂŠussir plus tĂ´t que d’autres. Si vous ĂŞtes moins jeune, lisez ce qui suit très attentivement, car vous allez dĂŠcouvrir un peu plus Edjg g‚jhh^g Zc '%%-! XZhhZo loin un exemple ĂŠpoustouflant ! YZ g„kZg Zi eVhhZo | aÉVXi^dc Certaines personnes s’imaginent que leur vie est plus ou moins ratĂŠe, si elles n’ont pas rĂŠussi avant 40 ans. Rien n’est plus faux ! Bon nombre de femmes et d’hommes n’ont commencĂŠ Ă rĂŠussir vĂŠritablement qu’à partir de 50 ans et plus... En voici quelques exemples, mais... attention : parce qu’ils sont connus, vous pouvez avoir l’impression qu’ils ont toujours rĂŠussi. Mais beaucoup ont eu des dĂŠbuts difficiles parfois très difficiles... Coco Chanel dans la couture. Jean-SĂŠbastien Bach et Maurice Ravel dans la musique. Winston Churchill et Nelson Mandela dans la politique. La comtesse de SĂŠgur dans l’Êcriture. Enzo Ferrari dans l’automobile. Henri Matisse dans la peinture. Alfred Hitchcock et Clint Eastwood en tant que rĂŠalisateurs de cinĂŠma. Auguste Rodin dans la sculpture. Soeur Emmanuelle dans l’humanitaire... Ils sont trop nombreux pour pouvoir les citer tous ici. MĂŞme les gens qui ont eu une BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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vie ÂŤ normale Âť jusqu’à un âge avancĂŠ, peuvent connaĂŽtre une rĂŠussite des plus brillantes. L’un des exemples les plus ĂŠtonnants que je connaisse, est celui d’un homme de 78 ans qui ĂŠtait en maison de retraite. Sa vie commença Ă changer, quand son partenaire habituel au jeu d’Êchecs fut souffrant pendant plusieurs semaines. Harry dut alors se trouver une autre activitĂŠ. C’est Ă ce moment qu’il se dĂŠcouvrit un talent mĂŠconnu qui le rendit riche et cĂŠlèbre. CĂŠlèbre au point qu’il signait encore un juteux contrat Ă l’âge de 100 ans. Cette histoire ĂŠtonnante est absolument authentique. Quel que soit votre âge, il n’est jamais trop tard : ni pour RĂŠussir, ni pour vous Enrichir... 5Ăˆ RÉSOLUTION 76<9 9i<::09 ,; :Âť,590*/09 :<0=,A 3Âť,?,473, +, ),51(405 -9(52305 Pourquoi ? Parce qu’il est considĂŠrĂŠ comme le tout premier ÂŤSelf Made ManÂť ayant fait fortune aux Etats Unis. Son exemple datant de plus de deux siècles peut vous sembler dĂŠsuet, car la valeur du travail n’Êtait pas la mĂŞme en ce temps lĂ . Mais lorsqu’il s’agit de RĂŠussir BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

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COACHING et de S’Enrichir, certains grands principes restent d’actualitĂŠ. Certaines valeurs qui ĂŠtaient valables pour s’enrichir il y a deux siècles le sont encore de nos jours. Benjamin Franklin ĂŠtait aussi un homme exceptionnel. Il ne fut pas seulement grand, il fut bon et juste, sans cesse utile aux autres, d’une sĂŠrĂŠnitĂŠ inaltĂŠrable, enjouĂŠ, il captivait par son esprit brillant. Son adage favori ĂŠtait que la noblesse ĂŠtait dans la vertu. Cette noblesse, il aida les autres Ă l’acquĂŠrir par ses livres, il la montra lui-mĂŞme dans sa conduite. Il s’enrichit avec honnĂŞtetĂŠ. Il se servit de sa richesse avec bienfaisance. Il nĂŠgociait ses affaires avec droiture. Il travailla avec dĂŠvouement Ă la libertĂŠ de son pays et aux progrès du genre humain. Cherchez dans les librairies un livre sur Benjamin Franklin, sa lecture vous ĂŠdifiera. 6Ăˆ RÉSOLUTION (**,7;,A ;6<16<9: =6: 9,:765:()030TÉS. Si vous prenez une mauvaise dĂŠcision ou si vous ĂŠchouez dans vos plans, vous devez en accepter la responsabilitĂŠ. Acceptez que vous devez rĂŠaliser certains ĂŠvĂŠnements marquants avant d’atteindre l’Êtape suivante, avant de franchir le pas suivant. Il se peut que vous soyez fatiguĂŠs de travailler dur et de constater que ça prend quelques temps avant de voir des rĂŠsultats concrets. MalgrĂŠ tout, ne vous dĂŠcouragez pas et continuez de faire tout ce que vous devez faire. Il est excellent que vous soyez persĂŠvĂŠrant, que votre fatigue n’affecte pas vos buts et vos responsabilitĂŠs. Si vous n’avez pas fait ce que vous aviez Ă faire, les mois passeront et vous serez loin d’avoir atteint les objectifs de votre programme. Ce retard fermera plusieurs portes et vous

fera perdre diverses opportunitĂŠs. Qui serait alors Ă blâmer ? Personne ne peut agir Ă votre place pour RĂŠussir... 7Ăˆ RÉSOLUTION ;9(5:-694,A =6: 7605;: -(0)3,: ,5 7605;: -69;: Chacun de nous a des faiblesses. Personne ne naĂŽt brillant et vouĂŠ au succès. Certains grands hommes paraissaient tout Ă fait quelconques Ă leurs dĂŠbuts. Leur ascension vers le succès commença lorsqu’ils se fixèrent des buts bien prĂŠcis. Et aussi lorsqu’ils comprirent quelles

des ÂŤ questions impossibles Âť. Les autres enfants l’appelaient ÂŤl’âneÂť et il ĂŠtait habituellement le dernier de sa classe. Ce garçon, c’Êtait Thomas Edison ! Thomas Edison ne suivit l’Êcole que pendant trois mois Ă peine. Tous disaient qu’il ĂŠtait stupide et pourtant il devint un homme instruit et fut un inventeur tout a fait exceptionnel. Cette transformation se fit Ă partir du jour oĂš il dĂŠcida de transformer ses points faibles en points forts. Il s’appliqua Ă rĂŠflĂŠchir et Ă retourner les problèmes jusqu’à ce qu’il ait trouvĂŠ une solution efficace. C’est ainsi qu’il fit ses inventions, qu’il rĂŠussit et qu’il s’enrichit... Que retenir de cette histoire ? Acceptez que vous devriez commencer par faire quelques efforts. Mais assez vite, vous constaterez que vos efforts vous donneront des rĂŠsultats positifs et cela vous motivera pour la suite. Prenez des mesures pour transformer vos points faibles en Forces : vous rĂŠussissez et vous vous enrichirez ! 8Ăˆ RÉSOLUTION 5, 79,5,A (<*<5 9(**6<9*0 Puisque vous voulez rĂŠussir, vous ne pouvez pas vous permettre de prendre des raccourcis. La prise de raccourcis (vouloir faire les choses au minimum) mène Ă l’imperfection, ce qui risque fort de vous mener Ă l’Êchec. Essayez toujours de faire de votre mieux : mĂŞme si ce mieux exige de vous un peu plus de temps et d’efforts. Votre rĂŠussite en dĂŠpend.

capacitĂŠs ils pouvaient dĂŠvelopper en utilisant une bonne attitude mentale. Voici une histoire très ĂŠdifiante Ă ce sujet : C’est celle d’un petit garçon que ses maĂŽtres jugeaient ÂŤ imbĂŠcile, bornĂŠ et stupide Âť Ce petit garçon passait des heures Ă dessiner, regardant autour de lui et ĂŠcoutant ce qui se disait. Il posait

9Ăˆ RÉSOLUTION (@,A +< *6<9(., Si vous dĂŠsirez atteindre vos objectifs personnels, vous aller devoir vous armer de courage et de persĂŠvĂŠrance pour les voir se concrĂŠtiser. Par exemple, vous rĂŞvez de devenir auteur mais toute votre famille est dans le domaine de la mĂŠdecine. Dans ce cas leur dĂŠfinition du succès risque fort d’être diffĂŠrente de la vĂ´tre. Vous devrez avoir du courage pour dĂŠfendre ce

FjVcY kdjh Vjg^Zo g‚jhh^! cZ hdnZo eVh X]^X]Z# EdgiZo aZh ]VW^ih YZ aV g‚jhh^iZ#

Ă quoi vous aspirez profondĂŠment. Vous devrez avoir du courage pour dĂŠfendre ce que vous dĂŠsirez faire pour rĂŠussir. MĂŞme et surtout, si cela signifie - au moins provisoirement -, dĂŠcevoir un peu votre famille. Soyez donc courageux et sachez dĂŠfendre vos convictions profondes. 10Ăˆ RÉSOLUTION :6@,A ,5;/6<:0(:;, Âą 3Âť0+i, +Âť(779,5+9, Pour se rĂŠfĂŠrer encore une fois Ă l’his-

toire de Thomas Edison, lorsqu’on lui demandait de parler des ĂŠchecs qu’il a rencontrĂŠs dans sa jeunesse il affirmait : ÂŤLorsque j’Êtais jeune homme et que je cherchais Ă inventer l’ampoule ĂŠlectrique, j’ai fait 10 000 essais infructueux. Je n’ai pas eu 9.999 ĂŠchecs, mais j’ai dĂŠcouvert 9.999 façons de ne pas inventer l’ampouleÂť Tout un ĂŠtat d’esprit... Quand vous travaillez vers votre objectif de succès, apprĂŠciez toujours les occasions d’apprendre. MĂŞme si l’aboutissement BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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COACHING tion objective de vos progrès. Toutefois, attention : Demandez de prĂŠfĂŠrence Ă quelqu’un qui connaĂŽt lui-mĂŞme la rĂŠussite. Demandez-lui un avis honnĂŞte sur votre ĂŠvolution et votre façon d’accĂŠder au succès. Ces avis honnĂŞtes vous permettront de juger si vous vous y prenez de la meilleure façon. Ils vous aideront aussi Ă avoir de nouvelles bonnes idĂŠes.

de votre projet prend plus de temps que vous l’auriez pensĂŠ. 11Ăˆ RÉSOLUTION 8<(5+ =6<: (<9,A 9i<::0 7(9;(.,A =6;9, :<**Ă?: Une fois vos objectifs de rĂŠussite atteints, la notion de partage prend toute son importance, utilisez votre expĂŠrience pour enseigner, guider et soutenir les autres. Ils pourront ainsi, un peu grâce Ă vous vivre des succès Ă leur tour et atteindre leurs buts. C’est ce que fit le roi de l’acier aux Etats Unis, Andrew Carnegie, lorsqu’il reçut un jeune homme de 18 ans venu l’interroger pour son journal... 20 ans après cette entrevue, le jeune homme devenait multi millionnaire en dollars alors qu’Andrew Carnegie ne lui avait pas donnĂŠ un seul centime. Andrew CarnĂŠgie mourut Ă l’âge de 83 ans après avoir travaillĂŠ Ă partager sa fortune intelligemment entre ses contemporains. Notamment en crĂŠant de nombreuses fondations. Vous voyez que l’argent peut ĂŞtre utilisĂŠ de façon très positive. 12Ăˆ RÉSOLUTION +,4(5+,A +,: (=0: 6)1,*;0-: :<9 =6;9, i=63<;065 Quels que soient vos objectifs de rĂŠussite, demandez Ă votre entourage une ĂŠvaluaBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

tez Ă des sĂŠminaires donnĂŠs par des gens qui peuvent vous motiver et vous encourager. Savoir bien ĂŠcouter prend du temps Ă apprendre, mais cela peut se rĂŠvĂŠler ĂŞtre l’un de vos meilleurs outil de succès. Ne faites pas de concession. 15Ăˆ RÉSOLUTION *9i,A =6<: <5 )65 73(5 C’est une ĂŠtape très importante, pour planifier votre avenir ou pour construire votre entreprise. Le moyen le plus sĂťr d’atteindre votre but est tout de mĂŞme de vous bâtir un plan prĂŠsentant vos objectifs ĂŠtape après ĂŠtape. Vous voulez bâtir votre propre affaire ? Que vous recherchiez des investisseurs ou pas, un bon plan reprĂŠsentera les ĂŠtapes qui vous mèneront au succès. Ce plan d’affaire consistera en une prise en compte des tendances du marchĂŠ. Planification financière, analyse de vos compĂŠtiteurs, ĂŠlaboration de stratĂŠgies de mise en marchĂŠ, organisation du marke-

13Ăˆ RÉSOLUTION NE FAĂŽTES PAS DE *65*,::065 Si vous avez comme but de devenir un chef cuisinier de renommĂŠe mondiale, donnez-vous les moyens d’y arriver. Si vous sentez que vous avez en vous autant le dĂŠsir que l’habiletĂŠ nĂŠcessaire, n’acceptez pas de rester un cuisinier de second ordre dans votre restaurant de quartier. MĂŞme si cela peut ĂŞtre formateur pendant un temps de rester dans un poste subalterne, ne perdez jamais de vue votre but suprĂŞme. N’oubliez pas : si vous sentez que vous avez Ă la fois le dĂŠsir Edjg g‚jhh^g! cZ gZhiZo eVh YVch kdigZ Xd^c! et l’habiletĂŠ nĂŠcessaire, c’est que Xg‚Zo YZh a^Zch VkZX vous pouvez atteindre votre but ! YZh \Zch YZ kdigZ YdbV^cZ YÉVXi^k^i‚#

14Ăˆ RÉSOLUTION *9i,A +,: 30,5: (=,* +,: .,5: +, =6;9, +64(05, +Âť(*;0=0;i Si vous souhaitez rĂŠussir, recherchez des personnes qui ont elles aussi rĂŠussi dans votre domaine et qui pourront vous guider et vous conseiller. Il est important que vous vous entouriez de personnes comprenant votre dĂŠsir de rĂŠussite et partageant votre passion. Elles pourront ainsi mieux vous soutenir, vous conseiller et si nĂŠcessaire, vous encourager dans les moments difficiles. Surtout, pensez-y : Essayez de crĂŠer des liens avec un maximum de personnes de votre domaine d’activitĂŠ. Egalement, soyez Ă l’Êcoute des autres, prĂŞtez attention Ă ceux qui ont des succès dans leur vie. Assis-

ting et des offres promotionnelles, bref, un bon plan consiste Ă prĂŠvoir tout ce qui vous permettra d’atteindre vos buts professionnels. Lorsque vous irez rencontrer un investisseur ou un banquier, vous aurez absolument besoin de prĂŠsenter votre plan d’affaire. Celui-ci est le document le plus important d’entre tous pour atteindre plus facilement vos objectifs. 16Ăˆ RÉSOLUTION 5, 9,565*,A 1(4(0: Pour atteindre le succès, vous devez persĂŠvĂŠrer. MĂŞme Thomas Edison a dĂť l’apprendre. Quand il crĂŠa l’ampoule incandescente, il lui a fallu 10 000 essais pour y parvenir. Mais cette invention Ă ĂŠtĂŠ l’un des ĂŠlĂŠments clĂŠs qui lui ont permis de faire fortune. Que se serait-il passĂŠ s’il avait abandonnĂŠ au bout de 100 ou 200 essais, ou mĂŞme 9 999 ? Continuez Ă lutter mĂŞme lorsque cela reprĂŠsente pour vous un vĂŠritable dĂŠfi. La persĂŠvĂŠrance est vraiment l’un des ĂŠlĂŠments majeurs de toute rĂŠussite... Si tous ceux qui ont rĂŠussi le disent, ce n’est pas par hasard ! 17Ăˆ RÉSOLUTION 9,:;,A 46;0=i Au cours de votre cheminement vers le succès, il est important de rester motivĂŠ. Inspirez-vous, trouvez des sources de motivation dans des enregistrements, des sĂŠminaires, des livres, des films. Quoi que ce soit, pourvu que cela vous permette de garder la tĂŞte haute. Lorsque vous commencez Ă vous sentir un peu las, un peu dĂŠprimĂŠ et que le doute commence Ă vous ronger, tournez-vous vers ces outils de motivation qui vous aideront Ă poursuivre votre chemin. Il existe pour cela quelques spĂŠcialistes de la motivation, de l’encouragement qui sont rĂŠputĂŠs comme ĂŠtant excellents. 18Ăˆ RÉSOLUTION =6<: (=,A 3, +960; Ă€ L’ERREUR Rester dĂŠterminĂŠ est important, mais ne

soyez pas trop dur envers vous-mĂŞme. Ne critiquez pas trop sĂŠvèrement chacun de vos actes ou chacune de vos dĂŠcisions. Autorisez vous une marge d’erreurs et ne soyez pas trop exigeant avec vous-mĂŞme. Personne ne rĂŠussit tout Ă 100 %. Une erreur est une expĂŠrience souvent très utile. Grâce Ă cette expĂŠrience, vous savez quelles erreurs vous avez faites. Vous saurez ainsi comment les ĂŠviter Ă l’avenir. Et puis ne l’oubliez pas, de nombreuses grandes inventions sont nĂŠes Ă la suite d’erreurs... Alors, si vous avez fait une erreur, au lieu de vous en vouloir, cherchez plutĂ´t comment cette expĂŠrience peut vous ĂŞtre utile.

hĂŠlas, assez souvent confrontĂŠ Ă la jalousie de personnes prĂŠtentieuses, qui ne vous arrivent pas Ă la cheville. Elles essaieront de vous plagier sans succès, vous calomnieront auprès de ceux qui vous estiment. Ne vous faĂŽtes aucune illusion, c’est le plus mĂŠchant qui sera Ă la proue de ce club d’envieux vĂŠgĂŠtatifs. Sachez le dĂŠbusquer pour mieux le combattre. Si vous souhaitez vraiment atteindre vos objectifs de rĂŠussite, attendez-vous Ă devoir ĂŠloigner ces personnes de votre vie. Ce sont des ĂŠlements nuisibles, plus loin ils seront de vous, mieux ça vaudra. S’il s’agit de gens que vous voyez chaque jour, gardez vos objectifs pour vous-mĂŞme et ĂŠvitez de leur parler de vos projets.

19Ăˆ RÉSOLUTION :6@,A 7(::0655i Ami lecteur, mĂŞme si cela vous semble curieux, vous devez avoir une passion intime avec vos intĂŠrĂŞts. En ayant la FjVcY kdjh Vjg^Zo g‚jhh^! hVX]Zo kdjh Y‚[ZcYgZ passion pour ce que vous XdcigZ aZh _Vadjm# faĂŽtes et pour le chemin que vous vous apprĂŞtez Ă parcourir, vous y mettez automatiquement et facilement plus d’efforts. La passion est une bonne chose tant que cela ne devient pas de l’obsession dĂŠmesurĂŠe.

Francis Wenger

20Ăˆ RÉSOLUTION SURTOUT, PRO;i.,A =6<: +,: .,5: ;6?08<,:. Certaines personnes, n’ayant pas le talent de travailler Ă leur propre rĂŠussite, jalousent celle des autres au lieu de l’admirer... Il serait agrĂŠable que tous vos amis et vos proches partagent votre succès, se rĂŠjouissent de votre rĂŠussite. Mais on se trouve, BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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BON À SAVOIR

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wpvt!dpotfjmmf/// Afin d’Êtudier la faisabilitĂŠ de mon projet d’entreprise, mon banquier me demande l’Êtablissement d’un plan de trĂŠsorerie‌ de quoi s’agit-il exactement ? Vous devez avoir constamment en tĂŞte l’Êtat de vos dĂŠpenses‌ en effet, votre entreprise devra gagner suffisamment d’argent chaque mois pour couvrir l’ensemble de ses dĂŠpenses. C’est ce que l’on appelle la trĂŠsorerie. S’il vient qu’un mois, vous ne puissiez faire face Ă vos dettes, vous devrez recourir Ă un nouveau financement sous la forme, par exemple, d’un emprunt‌ le rĂŠsultat est que vos charges financières sont Ă la hausse. Il convient donc d’être vigilant et d’Êtablir, Ă cette fin, mois par mois, l’Êtat de vos dĂŠpenses et de vos rentrĂŠes d’argent‌ cette visualisation vous permettra, autant que possible, d’une part d’obtenir la confiance de votre banquier, et d’autre part, de faire des choix quant Ă l’orientation de certaines opĂŠrations Ă des pĂŠriodes difficiles. Je suis en passe de signer les statuts de ma future entreprise‌ mais j’ai dĂť d’ores et dĂŠjĂ faire un certain nombre d’actes et de transactions au nom de ma sociĂŠtĂŠ. Suis-je assurĂŠ qu’ils ont la mĂŞme valeur juridique que si mon entreprise ĂŠtait crĂŠĂŠe ? Dès lors que vous agissez au nom et pour le compte de votre sociĂŠtĂŠ en formation, avant son immatriculation, vous ĂŞtes responsable indĂŠfiniment et solidairement de ces engagements, et ce, jusqu’à ce que la sociĂŠtĂŠ, rĂŠgulièrement constituĂŠe et immatriculĂŠe, reprenne ces actes Ă son nom. Ainsi, concernant les actes que vous faites avant la signature des statuts, pour ĂŞtre repris rĂŠtroactivement et automatiquement par la sociĂŠtĂŠ, d’une part, ces actes doivent avoir ĂŠtĂŠ repris pour le compte et au nom de la sociĂŠtĂŠ en cours de constitution avec mention de tous renseignements relatifs Ă la sociĂŠtĂŠ (dĂŠnomination sociale, futur siège social‌), et d’autre part, ces actes doivent avoir ĂŠtĂŠ mentionnĂŠs dans un ĂŠtat annexĂŠ aux statuts avec l’indication pour chacun d’eux des obligations qui en rĂŠsulteraient pour la sociĂŠtĂŠ.

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Je crĂŠe mon entreprise et j’ai l’intention d’installer mon activitĂŠ chez moi‌ En ai-je le droit ? Si vous disposez d’un lieu d’habitation tel un pavillon indĂŠpendant, il est bien ĂŠvidemment possible d’exercer votre activitĂŠ commerciale ou professionnelle chez vous sans demander de changement d’affectation, Ă moins que votre mairie s’y oppose. Si vous n’êtes pas propriĂŠtaire de votre logement, ou que vous habitez dans un immeuble collectif, il en est de mĂŞme Ă l’exception près que le bail, le règlement de copropriĂŠtĂŠ ou de lotissement ne l’interdisent pas. Toutefois, un local a une destination bien dĂŠterminĂŠe, Ă savoir un local d’habitation, un local commercial‌ Et ne peut en principe en dĂŠroger, Ă moins d’obtenir une autorisation prĂŠfectorale. En effet, cette interdiction d’affecter un local d’habitation Ă un autre usage n’est pas gĂŠnĂŠrale et concerne uniquement les immeubles situĂŠs dans les villes dont la population est ĂŠgale ou supĂŠrieure Ă 200 000 habitants, ou situĂŠs dans les dĂŠpartements des Hauts de Seine, de la Seine Saint Denis et du Val de Marne. Dans ces cas prĂŠcis, trois conditions se doivent d’être remplies : l’activitĂŠ doit ĂŞtre exercĂŠe exclusivement par l’occupant du logement, il doit s’agir de votre rĂŠsidence principale et votre activitĂŠ ne doit pas nĂŠcessiter le passage de la clientèle ou de marchandises. Les formalitĂŠs de crĂŠation ĂŠtant effectuĂŠes, j’en viens Ă embaucher mon premier salariÊ‌ y a-t-il une dĂŠclaration particulière Ă faire ? Effectivement, il s’agit de la dĂŠclaration unique d’embauche, rĂŠglementĂŠe aux termes du dĂŠcret du 1er avril 1998 et qui donne ainsi l’Êtat des formalitĂŠs Ă accomplir quant Ă l’embauche d’un salariĂŠ. Pour cela, vous devez vous adresser Ă l’URSSAF. La partie nominative de la dĂŠclaration prĂŠalable Ă l’embauche devra ĂŞtre remplie avant l’embauche et le complĂŠment de renseignements pourra ĂŞtre fourni dans les 8 Ă 30 jours qui suivent l’embauche. A cette fin, l’URSSAF adressera votre dĂŠclaration Ă tous les organismes concernĂŠs et vous renverra accusĂŠ de rĂŠception afin de prouver que vous vous ĂŞtes acquittĂŠ de votre obligation.

Extraits de  Comment se mettre à son compte – La micro-entreprise – La T.P.E.  de Lucie Guchet, Editions du Puits Fleuri, 22 avenue de Fontainebleau, 77850 HÊricy. TÊl. : 01 64 23 61 46 ou www.puitsà HXUL FRP Avantage lecteurs : 18,80 euros franco (au lieu de 23,80 euros franco)

Elu local, je souhaite m’aventurer dans la rĂŠdaction du journal de ma commune afin de la mettre en valeur‌ Comment, de premier abord, mettre en place mon projet ? Plusieurs ĂŠtapes attendent le responsable de la rĂŠdaction d’un journal, quel qu’il soit. Vous allez tout d’abord former une ĂŠquipe, dĂŠfinir un projet ĂŠditorial et attribuer les responsabilitĂŠs Ă chacun de vos collaborateurs. Vous ĂŠtablirez un sommaire prĂŠdĂŠfini, un ÂŤ squelette Âť, et Ă chaque numĂŠro, rĂŠpartirez les articles. Pour aĂŠrer le texte, vous utiliserez probablement des illustrations. Une bonne photographie, un bon tableau parlent autant, voire plus, qu’un long dĂŠveloppement. A condition de savoir les utiliser. Vous devrez aussi expliquer Ă vos rĂŠdacteurs les règles d’or de l’Êcriture journalistique. Lorsque vous recevrez les articles (baptisĂŠs aussi ÂŤ papiers Âť ou ÂŤ copies Âť), vous les relirez attentivement avant de vous lancer dans la mise en page proprement dite. Extrait de ÂŤ Comment faire votre journal, votre newsletter Âť de Nicolas Delecourt et Gallianne Coudert, Editions du Puits Fleuri, 22 avenue de Fontainebleau, 77850 HĂŠricy. TĂŠl. : 01 64 RX ZZZ SXLWVĂ HXUL FRP Avantage lecteurs : 21,30 euros franco (au lieu de 26,50 euros franco)

Les temps ĂŠtant plus difficiles, je souhaite faire un crĂŠdit Ă la consommation pour faire face Ă mon quotidien. Est-ce rĂŠellement intĂŠressant et prudent ? Pour le crĂŠdit Ă la consommation, l’important ne rĂŠside pas dans la nĂŠgociation, mais dans la connaissance des taux pratiquĂŠs. Aussi paradoxal que cela puisse paraĂŽtre, il est souvent difficile, voire impossible, pour le consommateur de savoir ce qu’il paie rĂŠellement. Ceci est essentiellement dĂť aux modes de fonctionnement de certains crĂŠdits Ă la consommation, et notamment les crĂŠdits permanents (dits ÂŤ revolving Âť). C’est le cas pour la plupart des cartes de paiement qu’offrent la plupart des grands magasins (grandes surfaces et enseignes spĂŠcialisĂŠes). Ces cartes, qui sont en fait des cartes de crĂŠdit, offrent souvent des avantages annexes, des promotions, offres spĂŠciales et autres offres de fidĂŠlitĂŠ. En rĂŠalitĂŠ, l’objectif prioritaire de ces enseignes est d’inciter le client Ă actionner la fonction ÂŤ crĂŠdit Âť. La loi de sĂŠcuritĂŠ financière entrĂŠe en application le 1er fĂŠvrier 2004 clarifie la situation en obligeant les banques et les sociĂŠtĂŠs financières Ă prĂŠsenter leurs offres de manière Ă ce qu’elles soient facilement comparables. Notamment en matière de taux d’intĂŠrĂŞts, la seule rĂŠfĂŠrence autorisĂŠe sera le TEG ou Taux Effectif Global annuel, qui inclut les frais de dossier et d’assurance. La comparaison est donc dĂŠsormais plus aisĂŠe. Extrait de ÂŤ Comment nĂŠgocier et renĂŠgocier ses crĂŠdits Âť de Guillaume Duprez, Editions du Puits Fleuri, 22 avenue de Fontainebleau, 77850 HĂŠricy. 7pO RX ZZZ SXLWVĂ HXUL FRP Avantage lecteurs : 15,20 euros franco (au lieu de 20,00 euros franco)

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BON Ă€ SAVOIR J’ai le projet de reprendre un hĂ´tel. Travailleur, rigoureux et des idĂŠes plein la tĂŞte, quelles sont pourtant les bonnes questions Ă me poser avant de me lancer ? 1. Croyez-vous connaĂŽtre suffisamment ce mĂŠtier ? Un hĂ´tel est une PME Ă lui tout seul, il en comporte toutes les facettes : l’accueil des clients, la disponibilitĂŠ (fournisseurs, personnel, partenaires, institutionnels‌), la gestion des comptes (bilan, perspectives de trĂŠsorerie‌), la gestion du personnel, l’administratif, la communication, la technique et le bricolage, la dĂŠcoration‌ 2. Qu’est-ce qu’un hĂ´telier indĂŠpendant ? De façon succincte, un hĂ´telier peut ĂŞtre intĂŠgrĂŠ dans une chaĂŽne (de type Accor ou Envergure, avec des enseignes telles que Climat, Ibis, Mercure, Balladins‌) en ĂŠtant liĂŠ par un contrat de franchise, de 15 ans en moyenne. Il peut aussi appartenir Ă un rĂŠseau (encore appelĂŠ chaĂŽne volontaire) qui lui dĂŠlivrera un label : Relais du Silence, Châteaux et HĂ´tels de France, Logis de France‌ Enfin, il peut dĂŠcider de n’appartenir Ă aucun rĂŠseau. Il est propriĂŠtaire de son exploitation et‌ fait ce qu’il veut ! En contrepartie de sa libertĂŠ, il reste isolĂŠ en matière de dĂŠveloppement commercial. 3. Imaginez-vous les contraintes ? Sachez qu’un hĂ´tel est ouvert quasiment 7j/7, et 24h/24 : les pĂŠriodes de congĂŠs restent limitĂŠes très souvent Ă des semaines fractionnĂŠes aux mois de novembre et/ou de janvier, pĂŠriodes gĂŠnĂŠralement creuses. La lĂŠgislation sur le travail prĂŠvoit des congĂŠs et des coupures pour le personnel, le patron, lui, fait ce qu’il veut pour ses propres pĂŠriodes de congĂŠs. Si l’Êtablissement est saisonnier, les contraintes en sont diffĂŠrentes : sachez que si vous ouvrez un ĂŠtablissement Ă la montagne, vous recevrez sans doute des clients Ă NoĂŤl et le soir du 31 dĂŠcembre‌ impossible donc de rĂŠveillonner en famille ! Si votre hĂ´tel est situĂŠ au bord de la mer,

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votre pleine saison se fera de juin Ă septembre : pas question de partir avec les enfants en vacances, ni d’être très disponible pour les emmener Ă la plage ! 4. Envisagez-vous d’habiter sur place ? ‌ Car il a ĂŠtĂŠ dĂŠmontrĂŠ que la prĂŠsence permanente du gĂŠrant dans l’hĂ´tel en facilite sa gestion. Extrait du dossier Etude & RĂŠalisation ÂŤ prĂŞt Ă l’emploi Âť ÂŤ CrĂŠer ou reprendre un hĂ´tel Âť de Soazig Hamon, Editions du Puits Fleuri, 22 avenue de Fontainebleau, 77850 HĂŠricy. TĂŠl. : 01 64 23 61 46 ou www. SXLWVĂ HXUL FRP Avantage lecteurs : 56,05 euros franco (au lieu de 63,00 euros franco)


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DES HOMMES ET DES AFFAIRES FLORISSANTES

LE FABULEUX DESTIN DE

Aliou Tomota

Du bĂŠtail Ă l!imprimerie ! Tel est l!itinĂŠraire atypique suivi par Aliou Tomota, l!un des plus riches entrepreneurs du Mali.

DES GRIEFS CONTRE HUICOMA

En 2006, des employĂŠs se sont plaints de ÂŤ mauvais traitements ÂŤ de la part de leur direction et du non-respect, par le PDG Aliou Tomota, des clauses du contrat de cession signĂŠ le 16 mai 2005 entre le groupe Tomota et l’Etat malien. Le groupe n’aurait pas injectĂŠ les milliards d’investissement promis dans l’HUICOMA. Certains employĂŠs du groupe, dont des syndicalistes, se sont ĂŠgalement plaints d’arrestations arbitraires, de licenciements abusifs et de non-paiement de salaires. D’oĂš le procès intentĂŠ par le personnel Ă la direction le 12 juillet 2006. A suivre.

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itĂŠ parmi les milliardaires du Mali, Aliou Tomota, patron de sociĂŠtĂŠs rĂŠputĂŠ Ă poigne, est pourtant parti de presque rien. Il a en effet dĂŠbutĂŠ par vendre du bĂŠtail. Cette première activitĂŠ l’a conduit Ă faire de longs pĂŠriples sur les routes transfrontalières pour acheminer des troupeaux jusqu’au Ghana. ÂŤJ’ai ĂŠtĂŠ ainsi formĂŠ Ă la dure ĂŠcole de la vie Ă la manière africaine. Ma rĂŠussite ne m’a pas ĂŠtĂŠ donnĂŠe en cadeau d’anniversaire. Elle est le rĂŠsultat de longues annĂŠes de labeur amorcĂŠ dès mon adolescenceÂť, rappelle le richissime promoteur de Graphic Industrie, de cette voix vitaminĂŠe commune aux dĂŠtenteurs d’un compte bancaire bien fourni. Le vendeur de bĂŠtail a ensuite ĂŠtĂŠ attirĂŠ par le commerce, la vente de produits divers et enfin s’est investi dans celui plus spĂŠcialisĂŠ des articles de bureautique avant de bâtir un empire financier dont le coeur est l’imprimerie. Ainsi, de nos jours, le Groupe Tomota compte 10 sociĂŠtĂŠs, 2 500 employĂŠs et brasse un chiffre d’affaires annuel de 45 milliards de FCFA. Son premier investissement s’est effectuĂŠ dans l’imprimerie et l’industrie papetière (fabrication de stencils). Aujourd’hui, 80 % des produits commercialisĂŠs par l’imprimerie Graphic industrie et la Librairiepapeterie du Soudan (qui appar-

tiennent tous au Groupe) sont fabriquĂŠs localement avec les mĂŞmes technologies que dans les pays dĂŠveloppĂŠs. UNE VISION FUTURISTE Le Groupe a poursuivi son agrandissement en crĂŠant diffĂŠrentes sociĂŠtĂŠs immobilières, de BTP et de transport pour acheminer ses approvisionnements. Dans le cadre de la privatisation du secteur coton, appuyĂŠe et financĂŠe par la Banque mondiale, Aliou Tomota a acquis l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) en 2005. Il s’agit d’une ancienne fabrique d’huile Ă partir des graines de coton. On y produit ĂŠgalement de l’aliment pour bĂŠtail et du savon, par la transformation de matières premières agricoles locales. Une acquisition dĂŠcriĂŠe Ă l’Êpoque par des journaux et certaines composantes de la sociĂŠtĂŠ civile malienne, mais qui est loin d’être fortuite. En effet, Aliou Tomota a rachetĂŠ HUICOMA avec l’ambition de s’investir Ă l’avenir dans la production de biocarburants. ÂŤPour chaque nouvelle activitĂŠ, nous crĂŠons une entreprise bien structurĂŠe avec les ressources humaines et la rĂŠflexion nĂŠcessaires Ă son expansionÂť, assure ce milliardaire tranquille qui n’a rien Ă envier aux chefs d’entreprises occidentaux. Le Groupe continue ses recherches et son dĂŠveloppement en annonçant un prochain investissement au Burkina Faso, pays

frontalier du Mali et membre de l’Union ĂŠconomique et monĂŠtaire ouest-africaine (UEMOA) qui regroupe huit ĂŠtats de la sousrĂŠgion. FAIRE FACE Ă€ LA CONCURRENCE DÉLOYALE L’une des contraintes majeures Ă cette volontĂŠ d’expansion demeure la concurrence avec les produits frauduleusement importĂŠs dans le pays. En outre, l’ancienne entreprise publique, l’HUICOMA, que le groupe a acquise, connaĂŽt des difficultĂŠs d’approvisionnement en graines de coton, sa matière première. Elle subit de plein fouet la concurrence dĂŠloyale de petites unitĂŠs opĂŠrant dans le mĂŞme secteur avec un nombre restreint d’employĂŠs et moins de charges fiscales et sociales. ÂŤLa rĂŠussite n’est pas une course de vitesse, mais de fondÂť, rappelle l’opĂŠrateur ĂŠconomique. ÂŤVouloir arriver Ă quelque chose, vouloir atteindre un but et toujours se dĂŠpasser, ça se prĂŠpare et ça exige de la persĂŠvĂŠrance, une grande force de travail et une grande force morale ĂŠgalement. Lancez-vous dans la course de fond mais n’oubliez pas que le temps c’est de l’argent et que qui n’avance pas, reculeÂť, conseille Tomota aux jeunes gĂŠnĂŠrations d’entrepreneurs. Il est en tout cas une brillante illustration de cette vision pragmatique des affaires. Moussa Bolly

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4:

INDICATEUR

rapporte l’exploitation

Que de l’

or à l’Etat malien ?

De 1997 Ă 2005, l!exploitation des mines d!or a injectĂŠ plus de 690 milliards de F CFA dans l!ĂŠconomie malienne, soit 76,75 milliards de F CFA en moyenne par an. Mais, Ă TXL SURĂ€WH YUDLPHQW OŇ‹RU GX 0DOL "

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ur les 690 milliards de F CFA, l’Etat, c’est-Ă -dire le TrĂŠsor public, perçoit 49,4 %, soit 341,7 milliards de F CFA. Puis viennent les fournisseurs (294.4 milliards de F CFA, 42,6 %), rĂŠmunĂŠrĂŠs pour fournir de l’ÊlectricitĂŠ, le matĂŠriel de bureau, le carburant et les lubrifiants‌ Quant aux salariĂŠs, 45,3 milliards de F CFA leur ont ĂŠtĂŠ versĂŠs de 1997 Ă 2005; soit 6,5 % de la rente minière. Enfin, premiers concernĂŠs et derniers servis, les communautĂŠs locales n’ont bĂŠnĂŠficiĂŠ que de 9,2 milliards de F CFA, soit 1,3 %. Sans surprise, Sadiola est par anciennetĂŠ la première contributrice Ă la rente aurifère malienne (330,3

butrices : Yatela (67 milliards gĂŠnĂŠrĂŠs depuis 2000, soit 10 %) et Kalana, qui a rapportĂŠ après un an d’exploitation 3,74 milliards (0,5 %). Le montant global (690,72 milliards de F CFA) ĂŠquivaut Ă 30 % de la valeur des exportations maliennes d’or entre 1997 et 2005. C’est aussi l’Êquivalent des dĂŠpenses du gouvernement malien dans la SantĂŠ et l’Education pour deux ans. Quel est l’impact rĂŠel de l’or sur l’Êconomie du pays ? ÂŤLes grandes mines amĂŠliorent la balance du paiement, mais leur effet d’entraĂŽnement reste assez faible sur l’ensemble de l’Êconomie malienne. Localement, les conventions d’exploitation donnent aux firmes l’obligation de participer au dĂŠveloppement social, mais chaque opĂŠrateur est libre de sa contributionÂť, rĂŠpondait ainsi M. Hamed Diane SĂŠmĂŠga, ancien ministre malien des Mines, de l’Energie et de l’Eau (il dirige le dĂŠpartement de l’Equipement des Transports depuis le 3 octobre 2007). ÂŤA Sadiola par exemple, Anglogold verse 5000 dollars mensuels au

Bvupvs!eft!njoft-!mft!buufouft! ef!mb!qpqvmbujpo!tpou!�opsnft milliards de F CFA soit 47,7 %). Mais, elle est talonnÊe par Morila ouverte trois ans plus tard et qui a dÊjà injectÊ dans l’Êconomie malienne 276,3 milliards de F CFA, soit 40 % du total. Autres contriBVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

fonds de dĂŠveloppement local. C’est intĂŠressant, mais pas suffisant pour rĂŠpondre aux attentes en terme d’habitat, d’infrastructure, d’eau potable... D’autant que l’or est un produit sensible dans un pays très pauvre. Autour des mines, les attentes de la population sont ĂŠnormesÂť, avait-il ajoutĂŠ en rĂŠpondant aux questions d’un confrère. ÂŤLe problème du Mali, c’est qu’il existe aujourd’hui très peu de mines de taille intermĂŠdiaire aux mains d’opĂŠrateurs nationaux. Nous avons soit de grandes mines exploitĂŠes par des multinationales dotĂŠes de moyens techniques et financiers très puissants, soit des artisans orpailleurs, dĂŠpourvus de tout moyen efficace d’exploitation. Nous devons tenter de faire ĂŠmerger une classe d’opĂŠrateurs miniers maliens qui exploiteront des gisements d’importance intermĂŠdiaire afin que les investissements rĂŠalisĂŠs profitent plus directement au paysÂť, avait analysĂŠ M. SĂŠmĂŠga. Et le nouveau Code minier doit aller dans ce sens, tout en crĂŠant des conditions incitatives pour l’investissement des grandes sociĂŠtĂŠs minières. Moussa Bolly BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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INDICATEUR

Quelles perspectives pour la filière aurifère ?

L’Êtat des lieux Avec une contribution de 50 % en recettes d!exportation, soit quelque 300 milliards de F CFA (450 millions d!euros), et de 10 % dans le produit intÊrieur brut (PIB), OD ÀOLqUH RU UHVWH OҋXQ GHV VHFWHXUV FOpV GH OҋpFRQRPLH malienne et le premier poste d!exportation du pays, devant le coton et l!Êlevage. Mais, les perspectives ne brillent pas autant que le prÊcieux mÊtal.

T

roisième producteur africain d’or, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali pourra-t-il conserver encore longtemps cette place ? C’est la question que de nombreux observateurs se posent aujourd’hui. Certes, après ĂŞtre tombĂŠe Ă 41,58 tonnes en 2004, la production est repartie Ă la hausse : 50 tonnes en 2005, 53 tonnes en 2006 et 60 tonnes en 2007. Mais, rien n’est sĂťr au-delĂ de 2012, puisqu’une partie des rĂŠserves jusqu’ici mise en valeur devrait ĂŞtre ĂŠpuisĂŠe. Sauf Ă dĂŠcouvrir de nouveaux gisements. En attendant, plus de 95 % du total de la production aurifère du Mali est assurĂŠ par six mines (Morila, Sadiola, YatĂŠla, Loulo, Kalana et KadiĂŠran) situĂŠes dans le sud ou le sud-ouest du pays. La 7e mine, Tabakoto (rĂŠgion de Kayes, Ă l’Est du pays), est prĂŠsentement fermĂŠe pour rentabilitĂŠ insuffisante. Le gisement le plus productif est celui de Morila. Ouverte depuis 2000, cette mine Ă ciel ouvert est exploitĂŠe par la sociĂŠtĂŠ Morila SA, dont le capital est dĂŠtenu par les compagnies sud-africaines Anglogold Ashanti (40 %) et Randgold Resources (40 %) ainsi que par l’Etat malien (20 %). Après un pic en BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

2003 (Ă 23,74 tonnes), sa production ĂŠtait tombĂŠe Ă 17,63 tonnes en 2004 avant de remonter Ă 23,83 tonnes l’annĂŠe suivante. Avec des rĂŠserves ĂŠvaluĂŠes Ă 160 tonnes, Morila pourrait ĂŞtre en service jusqu’en 2012. Sadiola est le deuxième gisement du pays. ExploitĂŠ par la SociĂŠtĂŠ d’exploitation des mines d’or de Sadiola (SEMOS). Elle associe le sud-africain Anglogold Ashanti (38 %), le canadien Iamgold (38 %), l’Etat malien (18 %) et la SociĂŠtĂŠ financière internationale (6 %), filiale d’investissement de la Banque mondiale. Ce gisement a produit 15,1 tonnes en 2005, en lĂŠger recul en un an (15,57 tonnes en 2004). Vient ensuite la mine de YatĂŠla, valorisĂŠe par le consortium Iamgold (40 %), Anglogold Ashanti (40 %) et l’Etat malien (20 %). Celle-ci affiche une production plus modeste : 8 tonnes en 2005. La production de Loulo, dont l’opĂŠrateur est Somilo (Randgold 80 %, Etat malien 20 %), n’a ĂŠtĂŠ que de 1,64 tonne en 2005. Mais, le site dispose d’un potentiel important: une durĂŠe de vie de vingt ans, 45 tonnes de rĂŠserves d’or Ă ciel ouvert, des ressources de 110 tonnes dans sa partie sulfurĂŠe et un gisement estimĂŠ Ă 60 tonnes en profondeur. Une nouvelle ĂŠtape a

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ĂŠtĂŠ franchie en novembre 2006 dans son exploitation avec le lancement de l’extraction en profondeur. Cette phase d’extension mobilisera plus de 50 milliards de F CFA sur cinq ans. Durant cette pĂŠriode, la mine, qui emploie dĂŠjĂ plus d’un millier de personnes, crĂŠera 1000 nouveaux emplois. En outre, le ravitaillement en carburant et en ĂŠquipements ainsi que certains aspects du transport seront exĂŠcutĂŠs par des privĂŠs maliens. Enfin, Kalana (la première mine industrielle du pays) n’a produit que 540 kg en 2005. Mais, son exploitation, qui avait ĂŠtĂŠ mise en veilleuse en dĂŠcembre 1991, n’a ĂŠtĂŠ relancĂŠe qu’en 2004. Elle est assurĂŠe par la Somika (dĂŠtenue par Avnel Gold, filiale du canadien Nevsun Resources, et l’Etat malien). Ses rĂŠserves sont estimĂŠes Ă 14 tonnes et sa durĂŠe de vie est ĂŠvaluĂŠe entre douze et vingt ans. La mine Ă ciel ouvert de Tabakoto, situĂŠe Ă 350 km Ă l’ouest de Bamako, a ĂŠtĂŠ inaugurĂŠe en mai 2006. Elle renfermerait 58 tonnes d’or. La production attendue ĂŠtait de 3,1 tonnes en 2007, puis de 3,4 tonnes en 2008 et en 2009. Elle est assurĂŠe par la Tabako Mining Company (Tamico), dont le capital est dĂŠtenu par Nevsun Resources (80 %) et l’Etat malien (20%). Mais, depuis quelques mois, cette mine est en arrĂŞt. Sa teneur en minerai d’or aurait ĂŠtĂŠ surĂŠvaluĂŠe.

e gisement de KodiĂŠran aurait dĂť commencer sa production en 2007. ExploitĂŠ par Wassoulor SA, dont le capital est dĂŠtenu Ă hauteur de 80 % par un privĂŠ malien et de 20 % par l’Etat, il pourrait produire 5 tonnes par an. Deux usines sont en cours d’installation, qui pourront ouvir leurs portes en juin 2008. Les investissements dĂŠjĂ rĂŠalisĂŠs s’Êlèvent Ă 24 milliards de F CFA. L’annĂŠe 2008 devrait voir le redĂŠmarrage de l’exploitation de la mine d’or de Syama (près de 540 Km au Sud de Bamako). Elle avait ĂŠtĂŠ fermĂŠe en mars 2001 en raison de la baisse des cours mondiaux de l’or. Reprise par le groupe australien Resolute, qui possède 80 % du capital, aux cĂ´tĂŠs de l’Etat malien (20 %), la Somisy va investir quelque 60 milliards de F CFA pour redĂŠmarrer ses activitĂŠs. De quoi assurer cinq annĂŠes d’exploitation et crĂŠer 700 emplois locaux. L’exploitation de ces nouveaux gisements permettra en partie de compenser la baisse de production inĂŠluctable des mines de Sadiola, Morila, YatĂŠla. Mais, Ă terme, tous les espoirs sont permis. Des rĂŠserves nouvelles, ĂŠvaluĂŠes Ă un total de 600 tonnes, ont ĂŠtĂŠ identifiĂŠes dans les rĂŠgions de Kayes et de Sikasso. DopĂŠe par la remontĂŠe des cours depuis 2003, la recherche de nouveaux gisements bat son plein. Fin 2005, quelque 120 titres miniers, en majoritĂŠ centrĂŠs sur l’or, avaient ĂŠtĂŠ dĂŠlivrĂŠs par les autoritĂŠs. Outre les zones tradi-

tionnelles, de nouvelles rĂŠgions pourraient ĂŞtre prospectĂŠes, comme le nord du pays, oĂš les perspectives s’annonce bonnes depuis la dĂŠcouverte d’un gisement aurifère important au sud de l’AlgĂŠrie. Pour intensifier l’exploration, le gouvernement malien a lancĂŠ (le 6 mai 2006) un programme de dĂŠveloppement du secteur minier. Celui-ci vise Ă amĂŠliorer le cadre de l’investissement, Ă approfondir la connaissance gĂŠologique ainsi qu’à diversifier les productions. Sans compter que le Code minier du pays est en rĂŠvision pour se mettre en conformitĂŠ avec celui de l’Union ĂŠconomique et monĂŠtaire ouest-africaine (UEMOA) en place depuis la fin 2003. SimultanĂŠment, le dĂŠveloppement de l’extraction artisanale, qui produit entre 3 et 4 tonnes d’or par an, est encouragĂŠ afin de dĂŠmultiplier les effets induits de l’exploitation aurifère sur l’Êconomie locale. La valorisation d’autres ressources minières est heureusement une prioritĂŠ des autoritĂŠs maliennes. Ainsi, elles prĂŠvoient d’utiliser une partie de la taxe de 3 % sur la valeur de l’or pour crĂŠer un fonds minier destinĂŠ Ă la valorisation des sous-sol et la diversification des ressources minières. Le calcaire, le marbre, la bauxite, le phosphate, les pierres prĂŠcieuses et semiprĂŠcieuses... Le sous-sol malien est loin d’être pauvre. Il existe aussi un bassin sĂŠdimentaire de 800 000 km2 susceptible de contenir du pĂŠtrole. L’exploration pĂŠtrolière a ainsi ĂŠtĂŠ fortement relancĂŠe ces deux dernières annĂŠes. C’est dire que les lendemains de l’exploitation de l’or se prĂŠparent dĂŠjĂ au Mali. Moussa Bolly

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INTERNATIONAL

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PRÉSIDENTIELLES AMÉRICAINES 2008

ET SI C’ÉTAIT LUI ? En dÊcembre 2007, un sondage donnait Barack Obama gagnant sur les cinq principaux candidats rÊpublicains; s’il parvient à Êmerger des Primaires. Et si l’AmÊrique osait enfin Êlire un prÊsident Noir ?

L

e sondage, aux accents d’adou- tion orchestrĂŠe en sourdine par le camp rance-santĂŠ pour des millions d’AmĂŠribement de Barack Obama, Clinton. En effet, pour gagner quelques cains. n’est pas passĂŠ inaperçu Ă l’an- points dans les sondages, Hillary Clinton Barack Obama lui, a tranchĂŠ dans le vif cien porte-parole de George a louĂŠ les services d’un artificier en ca- en dĂŠclarant que, s’il ĂŠtait ĂŠlu, il ferait imBush senior devenu consul- lomnies, Bob Kerrey. En dĂŠcembre 2007, mĂŠdiatement rapatrier les troupes amĂŠtant. Ari Fleischer estimait, fin 2007, que celui-ci a dĂŠnoncĂŠ la rĂŠligion musulmane ricaines prĂŠsentes en Irak. Son succès ÂŤle climat actuel n’est pas favorable aux des membres de la famille Obama. Cette dans l’Iowa et son score honorable dans RĂŠpublicainsÂť. Cependant, les mĂŞmes dĂŠnonciation n’est pas anodine, quand le New Hampshire (36% des suffrages sondages donnent un rĂŠsultat inverse si on connaĂŽt la paranoĂŻa de certains AmĂŠri- des votants dĂŠmocrates) prouvent qu’il c’est Hillary Clinton qui se prĂŠsente dans cains Ă l’Êgard des musulmans. Bob Ker- veut dĂŠpasser les clivages ethniques et le camp dĂŠmocrate face aux RĂŠpublicains. rey, le chargĂŠ des basses oeuvres, a beau partisans, en professant un populisme de Car, comme le reconnaĂŽt John Zogby, pa- s’excuser après pour son incartade, le bon aloi. Car l’Iowa et le New Hampshire tron de l’institut de sondage du mĂŞme mal ĂŠtait dĂŠjĂ fait. Il a rĂŠussi a fait douter sont peuplĂŠs de Blancs Ă 90% qui ont ĂŠtĂŠ nom : ÂŤl’ex-première dame a mobilisĂŠ la une partie des AmĂŠricains hostile Ă l’idĂŠe sensibles aux discours d’Obama. Pour la base rĂŠpublicaine contre elle, mieux que d’un prĂŠsident musulman Ă la tĂŞte des première fois donc, un Noir est bien en situation d’être ĂŠlu Ă la Maison n’importe quel candidatÂť. Blanche. John Kerry (l’anTraduction : Hillary Rodham cien challenger de Geoge W, Clinton ne pourra pas gagner Bush Ă l’Êlection prĂŠsidencontre le pasteur Mike HucLE CANDIDAT NOIR, QUE CERTAINS tielle de 2004), qui s’est ralkabee, le candidat rĂŠpubliCOMPARENT Ă€ JOHN KENNEDY POUR SA liĂŠ Ă la cause d’Obama, en est cain qui a le vent en poupe. bien conscient. Le candidat CAPACITÉ Ă€ ÉLECTRISER LES FOULES, Si Barack Obama survit aux Noir, que certains compaPrimaires, c’est une autre TIENT Ă€ FÉDÉRER TOUS LES AMÉRICAINS. rent Ă John Kennedy pour histoire. D’oĂš la conviction sa capacitĂŠ Ă ĂŠlectriser les de nombreux sympathisans foules, tient Ă fĂŠdĂŠrer tous dĂŠmocrates qu’il vaut mieux les AmĂŠricains. Il ne veut pas que le jeune sĂŠnateur de l’Illinois soit le Etats-Unis. Pourtant une contre-enquĂŞte candidat dĂŠmocrate investi Ă l’issue des de la chaĂŽne de tĂŠlĂŠ Fox News n’a pu avĂŠ- tomber dans le piège du sectarisme oĂš se Primaires. Ce qui serait une petite rĂŠvo- rer ces insuations sur Obama qui est bien sont enferrĂŠs d’autres candidats qui semlution, un cas inĂŠdit mais pas impossible. chrĂŠtien. Le glissement malencontreux blent seulement s’adresser Ă leurs partiAinsi, Hillary Clinton serait non seule- des dĂŠbats a otĂŠ une certaine hauteur Ă sans. Mais, on pourra lui reprocher son ment battue par Mike Huckabee (la rĂŠvĂŠ- cette campagne prĂŠsidentielle. D’autant programme très interventionniste : plus lation de cette campagne), mais aussi par qu’on a assistĂŠ Ă un ballet de ralliement de rĂŠglementation en matière ĂŠconomile sĂŠnateur de l’Arizona John Mc Cain, de stars aux diffĂŠrents candidats. Oprah que, une rĂŠforme tranchĂŠe du système de dont le regain de popularitĂŠ prouve que pour Barack Obama, Magic Johnson et santĂŠ, et davatange d’impĂ´ts sur les sociĂŠrien n’est jouĂŠ d’avance dans le camp rĂŠ- Barbara Streisand pour Hillary Clinton, tĂŠs et les fortunes pour financer des propublicain. Avec son ĂŠlection dans le New Chuck Norris pour Huckabee. Le show, grammes sociaux. Aussi, lui prĂŠdit t-on Hampshire le 8 janvier, l’ancien hĂŠros de toujours le show ! Tandis que les vraies un score faible dans le sud blanc conserla guerre du Vietnam n’a pas encore dit prĂŠoccupations des AmĂŠricains ont ĂŠtĂŠ vateur très courtisĂŠ par les RĂŠpublicains. son dernier mot dans le sprint final. momentanĂŠment relĂŠguĂŠes Ă des dĂŠbats Mais lui croit en son destin, se rĂŞvant en Le candidat Noir, âgĂŠ de 46 ans, a pour- d’intellectuels : la guerre en Irak, la crise premier prĂŠsident Noir de l’histoire des Mariama Bakary tant subi une campagne de diabolisa- du subprime ou encore le dĂŠfaut d’assu- Etats-Unis.

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Le 4 Novembre 2008, l’AmĂŠrique choisira son prĂŠsident entre un DĂŠmocrate et un RĂŠpublicain. Pour la première fois, un Noir ou une femme ont la possibilitĂŠ d’accĂŠder Ă la maison blanche dans le camp dĂŠmocrate, en raison du profond rejet de la politique des RĂŠpublicains marquĂŠe par le dĂŠsastre de l’intervention amĂŠricaine en Irak et une paupĂŠrisation SOXV DFFHQWXpH GH O¡$PpULTXH G¡HQ EDV '¡DXWDQW TXH FHV PrPHV $PpULFDLQV DIĂ€FKHQW GH SOXV HQ SOXV OHXU EHVRLQ G¡XQH autre politique, après huit ans de prĂŠsidence rĂŠpublicaine. Les Primaires ont commencĂŠ le 3 janvier dans dans l’Iowa et se terminent le 28 juin dans le Nebraska. Mais dès le 5 FĂŠvrier, 22 Etats y compris New York et la Californie (l’Etat qui dĂŠsigne le plus de dĂŠlĂŠguĂŠs) voteront en mĂŞme temps; et l’on pourra dès lors connaĂŽtre l’identitĂŠ du candidat investi dans chaque camp. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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L’AFRIQUE QUI GAGNE

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Diarra Un cerveau au service de l’Afrique Après avoir sĂŠduit ses collègues astronautes de la Nasa par sa compĂŠtence, Cheikh Modibo Diarra veut aider l!Afrique Ă combler le fossĂŠ numĂŠrique qui le handicape. Portrait de cet ancien gamin de SĂŠgou (230 Km au nord de Bamako) qui rĂŞvait d!ĂŠtoiles sans savoir qu!il allait piloter des sondes Ă travers la galaxie.

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rand, imposant, sourire gĂŠnĂŠreux sous sa barbe poivre et sel, Cheick Modibo Diarra sait faire partager sa passion pour les sciences, et la navigation spatiale en particulier. La mission ÂŤMars PathfinderÂť l’a fait connaĂŽtre dans le monde entier. Il a ĂŠtĂŠ le navigateur en chef de la sonde de la NASA qui a dĂŠposĂŠ, le 4 juillet 1997, un petit robot mobile sur la planète rouge. Il a ĂŠtĂŠ aussi chargĂŠ par l’agence spatiale de populariser le projet auprès des ĂŠlèves, des enseignants et plus gĂŠnĂŠralement des contribuables amĂŠricains. C’est ĂŠgalement lui qui prĂŠsentait l’opĂŠration sur Internet. Avec 100 millions de connexions, le premier jour ouvrable après l’atterrissage, celle-ci a pulvĂŠrisĂŠ tous les records. Rien ne semblait prĂŠdisposer Ă un tel parcours l’enfant nĂŠ en 1952 Ă Nioro du Sahel d’un père commis de l’administration coloniale. Dans un livre autobiographique ÂŤNavigateur interplanĂŠtaireÂť, Cheick Modibo Diarra raconte comment il est passĂŠ des bords du Niger au ÂŤJet Propulsion LaboratoryÂť ( JPL) de la NASA, Ă Pasadena (Californie). Comme il le dit lui-mĂŞme, ce n’est pas l’itinĂŠraire d’un ÂŤpremier de la classe, mais celui d’un gosse turbulent, puis d’un ĂŠtudiant boursier en France qui rate ses examens ou nĂŠglige de les passerÂť. Il ajoute, en introduisant son livre, ÂŤj’Êtais un ĂŠlève brillant, mais dĂŠsorganisĂŠ. J’ai voulu montrer aux lecteurs que si moi, qui suis d’une indiscipline notoire, j’ai fait cela, eux peuvent faire mieuxÂť. Selon une pratique traditionnelle, le jeune Modibo n’a pas ĂŠtĂŠ ĂŠlevĂŠ par sa mère, mais confiĂŠ Ă l’aĂŽnĂŠe des quatre ĂŠpouses de son père, Binta. ÂŤTataÂť, comme il l’appelle,

le chĂŠrit comme ÂŤle bien le plus prĂŠcieux de la terreÂť. C’est Ă elle qu’il dit devoir sa joie de vivre, la confiance qu’il a dans les hommes et dans l’avenir. Un formidable atout dans une vie qui n’est pas toujours facile. Contrairement Ă beaucoup d’enfants de sa gĂŠnĂŠration, il a eu la chance d’aller Ă l’Êcole. Très curieux, l’enfant manifeste peu d’intĂŠrĂŞt pour la thĂŠorie. Il veut donc dĂŠcouvrir l’essence des choses qu’on lui enseigne. Ainsi, l’enseignement qu’il suit au lycĂŠe technique de Bamako, puis en France est trop thĂŠorique Ă son goĂťt. Le vĂŠritable dĂŠclic viendra plus tard. Il est par la suite admis Ă l’universitĂŠ Howard de Washington oĂš il avait pourtant posĂŠ sa candidature presque ÂŤcomme un gagÂť, Ă l’occasion d’un voyage aux Etats-Unis. Inscrit en mĂŠcanique spatiale, il dĂŠcouvre lĂ d’autres mĂŠthodes, davantage basĂŠes sur l’expĂŠrience. La NASA le repère. En 1988, le centre de Pasadena lui offre deux emplois : il choisit ÂŤnavigateur interplanĂŠtaireÂť. Pour, dit-il, ÂŤla beautĂŠ du titre qui me remplissait d’une jubilation si intense qu’aujourd’hui encore, malgrĂŠ toutes ses annĂŠes ĂŠcoulĂŠes, elle n’est pas tarieÂť. Le navigateur guide la sonde Ă travers les espaces sidĂŠraux, en calculant la trajectoire du petit engin. Cheick Modibo Diarra a donnĂŠ sa pleine mesure dans cette tâche oĂš on doit faire ce qui n’a jamais ĂŠtĂŠ fait. CHANGER L’AFRIQUE GRĂ‚CE Ă€ L’EDUCATION En 1999, il obtient de la Nasa de travailler Ă mi-temps. Ce qui lui permet de se consacrer au dĂŠveloppement de l’Êducation en Afrique, en crĂŠant notamment la Fondation Pathfinder pour l’Êducation et le dĂŠveloppement. La

mĂŞme annĂŠe, novembre 1999, il est dĂŠsignĂŠ prĂŠsident du Sommet Africain de la Science et des Nouvelles Technologies (SASNET), une nouvelle institution qui a son siège au Gabon. C’Êtait lors de ses assises fondatrices de cet organisme qui vise Ă faire entendre la voix du continent dans la recherche de pointe. Son attachement au secteur de l’Education n’est pas surprenant car pour lui, ÂŤinvestir dans l’homme Ă travers l’Êducation est la seule voie possible vers un dĂŠveloppement durable et digne du continent africainÂť. En 2002, il prend un congĂŠ sabbatique afin de dĂŠvelopper Ă Bamako (Mali) un laboratoire de recherche sur l’Ênergie solaire. Organisateur du Forum sur l’Êducation Ă Dakar en avril 2000 et du Forum sur l’Afrique au Siège de l’UNESCO en novembre 2001, Cheick Modibo Diarra est ambassadeur de bonne volontĂŠ de cet organisme onusien. L’astrophysicien a ĂŠtĂŠ le premier prĂŠsident de l’UniversitĂŠ virtuelle africaine, basĂŠe au Kenya, qu’il a quittĂŠ en 2005 pour cofonder l’UniversitĂŠ NumĂŠrique Francophone Mondiale. Et le 20 fĂŠvrier 2006, Microsoft a annoncĂŠ la nomination de Cheick Modibo Diarra au poste de prĂŠsident de Microsoft Afrique. Il a ainsi pour mission de promouvoir les relations avec les gouvernements et les acteurs clĂŠs sur l’ensemble du continent en vue de comprendre le potentiel et le dĂŠveloppement des nouvelles technologies de l’information. Il rĂŠalise des projets dans de nombreux pays de l’Afrique sub-saharienne en allant sur le terrain et en organisant des ateliers de sensibilisation des enfants aux bienfaits de la science pour l’humanitĂŠ. Moussa Bolly

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L’AFRIQUE QUI GAGNE

Africa Femmes Performantes L!Êdition 2008 du Congrès international de la Femme noire se tienda effectivement en avril à Paris, avec la participation d!Êminentes personnalitÊs fÊminines noires.

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ous avez aimĂŠ l’Êdition 2007 du Congrès international de la Femme noire Ă Paris, vous serez tout aussi sĂŠduits par l’Êdition 2008, oĂš seront prĂŠsentes toutes les femmes leaders Noires qui comptent. Comme la ministre gabonaise de la Famille et de la promotion de la Femme, AngĂŠlique Ngoma, qui fait partie de ces femmes d’action qui se mobilisent en faveur dudit Congrès. PrĂŠsente lors du sĂŠminaire de restitution tenu le 29 septembre 2007, et organisĂŠ par Africa Femmes Perfor-

mantes, AngĂŠlique Ngoma a toujours martelĂŠ la nĂŠcessitĂŠ de crĂŠer des ponts entre les femmes noires de la diaspora et celles du continent : ÂŤ Femmes de la diaspora, nous n’avons plus de continent, nous devenons femmes du monde, le cĹ“ur nous appelle lĂ oĂš nous devons ĂŞtre, pour apporter notre modeste contribution et le monde a besoin de nous. Comme on dit en Afrique : la rivière a connu des mĂŠandres parce qu’elle n’avait personne pour la guider. Si vous avez des expĂŠriences profitables, c’est l’occasion pour ĂŠchanger. Je vous dit : levons nous ! Car rĂŠunies, nous seront plus fortes et pourrons espĂŠrer les lendemains meilleurs. Passons aux actes car ils sont plus significatifs que les parolesÂť. Le Congrès international de la Femme noire permet donc Ă la gent fĂŠminine de se retrouver pour mener des actions concrètes et comptabiliser le potentiel humain de l’Afrique oĂš qu’il se trouve. Ceci permet ĂŠgalement Ă la femme africaine, acteur clĂŠ du dĂŠveloppement, de savoir comment elle est perçue par une diaspora engagĂŠe dans le processus du dĂŠveloppement du continent. Les missions du Congrès peuvent ĂŞtre ainsi dĂŠclinĂŠes : inciter les fem-

mes du monde entier, par la force de l’exemple, Ă devenir des citoyennes responsables Ă part entière, chacune dans son environnement et son domaine d’activitĂŠ; rĂŠunir les femmes professionnelles en favorisant la rĂŠflexion et le dialogue sur des sujets ayant un impact direct sur leur ĂŠpanouissement social (ceci dans le cadre du ÂŤ club des performantes Âť. Celles qui ont besoin de renforcer leurs compĂŠtences bĂŠnĂŠficieront de formations appropriĂŠes assurĂŠes par la sociĂŠtĂŠ Challengy); collaborer avec les femmes entrepreneures, scientifiques et ingĂŠnieures, sportives et ĂŠcrivaines dans le cadre d’une plate forme profitable Ă tous Ă long terme. Africa Femmes Performantes, organisatrice du Congrès, ne perd pas de vue que 80% des ĂŠconomies d’Afrique subsaharienne rĂŠsultent du travail des femmes qui jouent un rĂ´le important dans les ĂŠchanges entre l’Afrique et sa Diaspora des CaraĂŻbes, d’AmĂŠrique et d’Europe. Aussi, Africa Femmes Performantes compte t-elle axer la thĂŠmatique du Congrès d’avril sur le dĂŠveloppement des petites, moyennes et micro entreprises, sur la promotion des compĂŠtences pour entreprendre, sur la formation professionnelle ainsi que sur la coopĂŠration en milieu d’Affaires. Arnaud Valette


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FOCUS

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le limogeage trop frÊquent de ministres ou de collaborateurs. Le secrÊtaire gÊnÊral du gouvernement remerciÊ en janvier 2008 ne semble pas être le dernier de la liste, tant le prÊsident Yayi est coutumier du fait. Quand d’aucuns

le taxent d’autoritaire, lui tempère en rappelant : ÂŤJe ne connais pas un seul pays au monde qui peut se dĂŠvelopper sans un minimum de fermetĂŠ!Âť. Pourtant, certains ministres, se sentant rĂŠduits au rĂ´le d’exĂŠcutants, confient en secret leur scepticisme sur cette mĂŠthode de travail pour le moins cavalière. D’autres, des observateurs

politiques, estiment que le prĂŠsident bĂŠninois privilĂŠgie l’ethnie de sa mère (les Bariba) dans le choix des cadres ministĂŠriels et autres directeurs de sociĂŠtĂŠs publiques ou semi-publiques. En somme, deux ans après sa prise du pouvoir, Boni Yayi est sur une bonne lancĂŠe. Pour peu qu’il ne reste pas impermĂŠable aux critiques constructives. Cherifa BADIROU

&ORT DlUNE EXCELLENTE COTE DE POPULARITĂ€ ET DlUNE MAJORITĂ€ AU 0ARLEMENT BĂ€NINOIS LE PRĂ€SIDENT "ONI 9AYI NlAURA AUCUNE EXCUSE SI SA POLITIQUE DU ƒ&AIRE DU "Ă€NIN UN PAYS Ă€MERGENTÂ’ Ă€CHOUE $EUX ANS APRÄĄS SA PRISE DU POUVOIR OĂš EN T IL

Le pays le plus stable d’AfriqueÂť a donc connu sa troisième alternance paisible, avec l’Êlection de Boni Yayi le 19 mars 2006. L’ancien prĂŠsident de la BOAD (banque ouest-africaine de dĂŠveloppement) qui veut faire de son pays le Hong Kong de l’Afrique n’a t-il pas des ambitions dĂŠmĂŠsurĂŠes ? Cetrtes, celui que certains ont seulement dĂŠcouvert Ă sa prise du pouvoir n’est pas un novice des affaires publiques. Ancien conseiller ĂŠconomique du prĂŠsident NicĂŠphore Soglo de 1990 Ă 1992, il a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, ĂŠtant entendu que ce flĂŠau, bien ancrĂŠ dans les moeurs bĂŠninoises, constitue ĂŠvidemment un frein au dĂŠveloppementde ce pays de 8 millions d’habitants, qui donne bien de leçons de dĂŠmocratie aux autres nations d’Afrique. PrĂŠmices de BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

son abnĂŠgation une fois au pouvoir, Boni Yayi a fait montre d’humilitĂŠ durant la campagne prĂŠsidentielle de 2006. Ce que les BĂŠninois ont apprĂŠciĂŠ, Ă commencer par les piliers de l’ancienne alliance Wolèguèdè qui l’a portĂŠ au pouvoir, Ă savoir Bruno Amoussou (Parti Social-dĂŠmocrate), Lehady Soglo (Parti de la Renaissance du BĂŠnin) et Idji KolawolĂŠ (Mouvement africain pour le dĂŠveloppement et le progrès-MADEP). Ce père de cinq enfants (dont trois vivent aux Etats-Unis), nĂŠ Ă Tchaourou en 1952 (curieusement, aucun document ne mentionne son mois de naissance) s’est lancĂŠ dans une politique de grands travaux estimĂŠs Ă 1350 milliards de FCFA sur cinq ans. Les prioritĂŠs ont ĂŠtĂŠ identifiĂŠes: le redressement de l’Êconomie bĂŠninoise, une autoroute entre Cotonou et Bohicon (au centre

du pays), des ĂŠchangeurs sur la route Cotonou-Porto-Novo et surtout un nouvel aĂŠroport pour le BĂŠnin. Bref, les projets sont titanesques, mais les critiques ne manquent pas, Ă commencer par l’impatience du numĂŠro 1 bĂŠninois. On lui prĂŞte des discours trop optimistes alors qu’à chaque fois, la rĂŠalitĂŠ est plus dĂŠlicate. Les rĂŠsultats de la campagne cotonière 2006-2007 ont ĂŠtĂŠ de 250 000 tonnes contre 500 000 tonnes annoncĂŠes. L’interconnexion ĂŠlectrique avec le Nigeria est une rĂŠalitĂŠ, huit turbines Ă gaz ont ĂŠtĂŠ commandĂŠes Ă un fournisseur amĂŠricain afin de pallier les dĂŠfaillances de la SBEE (SociĂŠtĂŠ bĂŠninoise d’Ênergie ĂŠlectrique), mais les dĂŠlestages n’ont pas disparu, une vraie calamitĂŠ pour une ĂŠconomie en expansion. La dette intĂŠrieure de l’Etat (55 milliards de FCFA) n’est pas non plus totalement rĂŠglĂŠe. A cela s’ajoute BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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MENTION BIEN À

>> Nguesso A!#allah Denis directeur gĂŠnĂŠral de Denide Productions

Il y a un an, cet Êditeur musical douÊ originaire du Congo-Brazzaville nous confiait ses ambitions de popularisation de la musique africaine en France. OÚ en est-il aujourd’hui ? Quid des ambitions politiques que certains lui prêtent ?

Comment se porte Denide Productions ? Ma maison de productions se porte pas mal. La preuve c’est le succès de mes artistes produits, comme Guy-Guy Fall, Extra Musica, Patrouille des Stars, Les Chasseurs de Kata-Kata, Chairman, etc. Le mĂŠtier d’Êditeur musical est ĂŠprouvant, on n’obtient des rĂŠsultats qu’en ĂŠtant constant dans l’effort. Egalement, je viens de remettre Ă plat les bilans de Denide Productions, et j’avoue ĂŞtre plutĂ´t satisfait de la santĂŠ financière de ma structure. Il y a un an, vous confiez Ă Managers votre ambition de placer vos artistes en bonne position dans les hit-parades en Afrique et en France. Y ĂŞtes-vous parvenu ? Je pense que j’y suis parvenu. Voyez combien la musique congolaise cartonne en Afrique et mĂŞme en CĂ´te-d’Ivoire, berceau du coupĂŠdĂŠcalĂŠ. Aujourd’hui, mĂŞme TF1 diffuse du coupĂŠ-dĂŠcalĂŠ Ă l’antenne. L’animateur Benjamin Castaldi en a ĂŠgalement programmĂŠ dans ses ĂŠmissions. Vous voyez donc que notre combat n’est pas vain. Je suis particulièrement heureux pour la percĂŠe du coupĂŠ-dĂŠcalĂŠ en France, lequel rythme est une dĂŠrivĂŠe du ndombolo congolais. Qu’est devenu l’orchestre Patrouille des Stars que vous avez promu en France il y a quelques annĂŠes ? Le succès de Patrouille des Stars est le rĂŠsultat du combat intĂŠgral que je mène depuis fort longtemps. Les mĂŠlomanes africains ont le plaisir de constater que ma collaboration avec Patrouille des Stars a ĂŠtĂŠ très BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-

ÂŤSi Dieu le veut, je pourrais un jour exercer une fonction politique dans mon pays...Âť fructueuse. C’est un groupe qui continue de peut dĂŠclencher un achat d’impulsion. drainer des foules. Pas plus tard que le 29 mars dernier, ils ont offert un concert de bel- Parlons politique. Le gouvernement congole facture au public du Centre culturel fran- lais a conclu un accord de paiement de ses çais de Brazzaville. Et ça ĂŠtĂŠ une sorte d’apo- dettes avec Elliott Fund, qualifiĂŠ de vautour thĂŠose musicale, une parfaite symbiose entre par le prĂŠsident Sassou. Que pensez-vous de les artistes et les fans qui se sont dĂŠplacĂŠs en ces fonds spĂŠculatifs spĂŠcialisĂŠs dans le ramasse. Patrouille des Stars est un groupe chat Ă bas prix des dettes du tiers-monde? costaud dont je suis fièrement le prĂŠsident Les ÂŤfonds vautoursÂť ne datent pas de d’honneur. Si tout va bien, ils seront en maintenant. Ils ont toujours sĂŠvi dans les France en septembre-octobre pour une sĂŠrie pays africains. Quand j’avais 16 ou 17 ans, de concerts Ă l’intention de la diaspora afri- on en parlait dĂŠjĂ au Congo. Ces fonds racaine. Ils avaient eu l’opportunitĂŠ de chanter chetaient dĂŠjĂ les dettes que l’Etat congolais pour les Africains de n’arrivait pas Ă honorer. France, il y a quelLe fait que les ÂŤfonds ques annĂŠes, Ă Savi- ÂŤL’apprentissage est nĂŠcessaire vautoursÂť soient d’acgny-le-Temple (bantualitĂŠ aujourd’hui me avant l’exercice du pouvoir. lieue parisienne) fait sourire. Nous sommes jeunes, avec Koffi OlomidĂŠ. nous devons nous ranger Mais, ce dernier, Actuellement, de nomqui ĂŠtait pourtant breux acteurs politiques derrière ceux qui dirigent leur parrain, n’a pas congolais se positionle pays actuellementÂť. voulu qu’ils assurent nent dans la perspecla première partie de tive de la prĂŠsidentielle son concert. Ils vont de 2009. N’est-ce pas aujourd’hui corriger le tir, et pourraient lĂ une campagne prĂŠmaturĂŠe ? mĂŞme aller se produire en live Ă Monaco. Bien sĂťr. L’Êlection prĂŠsidentielle n’est pas encore d’actualitĂŠ. C’est pourquoi je ne vais Nous sommes Ă l’ère de la dĂŠmatĂŠrialisa- pas m’apesantir sur ces positionnements tion du support musical. On consomme de politiques. Ce que je puis dire, c’est qu’il y a la musique sans passer par le CD. Denide un pouvoir en place, qui gère les affaires du Productions a t-il des offres musicales en pays. Les jeunes politiciens doivent se gartĂŠlĂŠchargement payant sur Internet par der de toute impatience. Ils doivent plutĂ´t exemple ? prendre le temps de faire leur classe politiBien sĂťr, nous avons ĂŠtoffĂŠ nos offres mu- que, c’est-Ă -dire d’apprendre les rouages de sicales dans ce sens. On ne peut pas aller la politique. L’apprentissage est nĂŠcessaire contre le progrès. On voit bien que les avant l’exercice du pouvoir. Nous sommes jeunes et les moins jeunes ont adoptĂŠ en jeunes, nous devons nous ranger derrière masse le tĂŠlĂŠchargement sur Internet. Sauf ceux qui dirigent le pays actuellement. que moi, je n’aime pas trop ce procĂŠdĂŠ. Le vrai mĂŠlomane doit aimer et la musique et On vous reconnaĂŽt un certain capital de le support musical. Parce que les graphistes sympathie auprès des jeunes Congolais. qui conçoivent les pochettes des disques Allez-vous un jour descendre dans l’arène doivent continuer de vivre de leur art. Leur politique ? travail est primordial, car une belle pochette Je dirai non, tout de suite. Sauf que c’est

Dieu qui dĂŠcide de tout cela. S’il est dit qu’un jour, j’exercerai des fonctions politiques, ça serait par la volontĂŠ de Dieu. Je n’ai que 41 ans, j’ai encore beaucoup de choses Ă prouver au peuple congolais. Moi ma force, c’est ma foi en Dieu. Et j’essaie d’être en concordance avec ses principes. Quel message vĂŠhiculez-vous Ă travers votre nouveau look de ÂŤcommandant des FARCÂť ? Ne prenez pas en considĂŠration le sens premier des mots ÂŤcommandant des FARCÂť. Je n’ai pas vocation Ă ĂŞtre un guerillero. Seulement, je pense que les artistes douĂŠs qui n’arrivent pas Ă faire ĂŠclore leur talent sont prisonniers de l’arrière-scène. Mon rĂ´le est donc de les libĂŠrer, de les propulser au devant de la scène. Je me considère donc comme un libĂŠrateur de talents. D’oĂš mon nouveau look de ÂŤcommandant des FARCÂť. BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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Francine

Rashiwa artiste-peintre

L’art africain n’est pas suffisamment reprÊsentÊ en Europe Elle a exposÊ du 16 au 23 dÊcembre 2007 au restaurant Le Touareg à Paris 12e, dans un cadre oriental convivial, un dÊcor typiquement DUDEHVTXH HW TXL UDSSHOOH OD PDJQLÀFHQFH GHV SDODLV RULHQWDX[ &HWWH Gabonaise vivant à Paris a rÊussi à concilier la culture gabonaise et africaine avec celle de l!Orient.

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PARCOURS RÉUSSI Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui ĂŞtes-vous ? Je suis Gabonaise, j’ai fait une partie de ma scolaritĂŠ au Gabon puis j’ai poursuivi des ĂŠtudes supĂŠrieures de socio-psychologie Ă MontrĂŠal. Mais, ma grande passion pour l’art a ĂŠtĂŠ mal acceptĂŠe par ma famille qui pensait que je n’arriverai pas Ă vivre de cette activitĂŠ. Ensuite, je suis retournĂŠe au Gabon, et lĂ , mon père a finalement approuvĂŠ mon choix. J’ai par la suite entrepris une formation de stylisme et j’ai frĂŠquentĂŠ l’AFPA (Association pour la formation des adultes) pour suivre des cours de mĂŠcanique modèle. J’ai longuement travaillĂŠ dans le domaine de la mode et je me suis rendu compte que ce n’est pas mon domaine de prĂŠdilection. Je m’intĂŠressais plus Ă l’art plastique, en particulier la peinture, la crĂŠation de bijoux et de ceintures. Autodidacte, je n’ai jamais fait une ĂŠcole de Beaux arts, je ne possède pas non plus une spĂŠcialisation dans le domaine de l’art, j’ai appris sur le tas. Après une candidature spontanĂŠe dans une ĂŠcole de stylisme Ă Paris, j’ai pu faire un stage Ă l’Ecole de filature de Rouen. A l’issue de ce stage, j’ai trouvĂŠ ma voie dans le textile et la peinture. Je crois possĂŠder des qualitĂŠs de coloriste et le sens de l’harmonisation des couleurs. Votre première exposition remonte Ă quand? Elle a lieu Ă Limoges en 1995. D’autres ont suivi depuis. En 2001, j’ai exposĂŠ dans le cadre d’un hommage Ă l’Afrique noire dans le Val-de Marne, en banlieue parisienne. En 2006, je reprĂŠsentais le Gabon Ă l’UNESCO lors de la Semaine de l’expo, et lors des fĂŞtes d’indĂŠpendance de mon pays, les 17 aoĂťt 2006 et 2007. A chaque fois, j’ai pu nouer des contacts fructueux. Les gens pensent que l’art pictural est inaccessible, qu’il est purement intellectuel alors que c’est de l’ordre des ĂŠmotions, des sensibilitĂŠs. Je ne m’inscris pas dans le schĂŠma de l’art occidental, n’ayant pas reçu une formation acadĂŠmique. J’invite donc les gens Ă venir dĂŠcouvrir les artistes, Ă venir Ă leur rencontre afin d’apprĂŠcier les diffĂŠrentes formes de l’art qui est une

façon de s’exprimer, de se reprĂŠsenter et de transmettre des valeurs. Quels messages vĂŠhiculez-vous Ă travers vos toiles ? Je cĂŠlèbre le couple, dans la rencontre, la fusion ou la tendresse. Ma peinture est une peinture d’amour. L’être humain, et plus prĂŠcisĂŠment la femme, est le thème central de mes oeuvres. La femme ramène Ă l’essentiel, et donc Ă l’amour. Le thème de la prĂŠsente exposition est ÂŤrĂŞveries de femmesÂť. L’être humain, pour se rĂŠaliser, passe par un rĂŞve. Pour moi, le rĂŞve peut dĂŠterminer la construction identitaire de quelqu’un. Pourquoi les femmes ? La femme est souvent porteuse de rĂŞves, elle parle plus facilement de ses rĂŞves, elle est rĂŞveuse de paix, d’amour et de nature. A quelle clientèle sont destinĂŠes vos toiles ? Mes oeuvres sont accessibles Ă tous les budgets et peuvent intĂŠresser bon nombre de personnes. Je suis polyvalente dans la rĂŠalisation de mes travaux. Je rĂŠalise des objets des objets de maison, des bijoux, je peins sur du verre et sur du bois. Pensez-vous que l’art africain est assez reprĂŠsentĂŠ en Europe ? L’art africain n’est pas suffisamment reprĂŠsentĂŠ en Europe, les mĂŠdias europĂŠens ne le valorisent pas non plus. Il y a des talents sĂťrs en Afrique en termes de crĂŠativitĂŠ, d’initiatives et de crĂŠation d’entreprises, mais on nous rabat les oreilles sans cesse avec les catastrophes, le sida et les guerres. Il faut faire en sorte que les mĂŠdias puissent rĂŠhabiliter ces talents de la diaspora toujours passĂŠs sous silence. Il y a un travail de fond Ă faire sur des gĂŠnĂŠrations. En ce qui me concerne, mon travail plaĂŽt car je reçois de nombreux tĂŠmoignages sur mon livre d’or. Il est vrai qu’il aurait fallu cibler un public plus large, ou engager une meilleure mĂŠdiatisation de mes expositions. Mais je vais m’y atteler pour les prochaines manifestations. Contact mail : Phrasie66@yahoo.fr Propos recueillis par D. Z. Alida


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Hama Amadou avait un destin prĂŠsidentiel ? Et si

Le soir du 31 mai 2OO7, commentant la chute de son gouvernement suite Ă une motion de censure initiĂŠe par l’opposition, Hama Amadou dĂŠclarait : ÂŤ ce n’est qu’un gouvernement TXL HVW WRPEp ÂŞ /H 3UHPLHU PLQLVWUH GpVDYRXp UHIXVDLW G¡\ YRLU OD Ă€Q GX 0RXYHPHQW QDWLRnal pour la sociĂŠtĂŠ de dĂŠveloppement, le MNSD-Nassara au pouvoir depuis 1999. Et pour cause. ÂŤ Nassara Âť en langue haussa veut dire ÂŤ Victoire Âť.

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e MNSD-Nassara, plus grand parti politique du Niger, pour s’assurer d’autres victoires après celles de 1999 et 2004, a charmĂŠ une trentaine de partis politiques au sein l’AFD, l’Alliance des forces dĂŠmocratiques pour la RĂŠpublique, ÂŤcadre de concertation, de rĂŠflexion et d’actionÂť dont la durĂŠe, mĂŞme limitĂŠe Ă la lĂŠgislature sous laquelle elle a ĂŠtĂŠ crĂŠĂŠe, cache mal l’ambition secrète visĂŠe : la mise en place d’une base populaire ĂŠlargie pour l’ÊchĂŠance ĂŠlectorale de 2009. Mais seulement voilĂ , le cinglant dĂŠsaveu infligĂŠ au gouvernement que dirigeait Hama Amadou depuis la rĂŠĂŠlection de Mamadou Tandja, candidat du MNSD, a brusquement changĂŠ les donnes et mis, du jour au lendemain, le doute dans l’esprit de bon nombre de ses partenaires et amis politiques. Volontairement qualifiĂŠ de ÂŤniameyzĂŠÂť, un bagarreur impĂŠtueux, Hama Amadou faisait peur Ă tous ses adversaires potentiels au sein du parti. L’homme avait une telle ascendance sur ses adversaires potentiels, que tous s’effacèrent devant sa personnalitĂŠ d’homme politique vĂŠhĂŠment, affĂťtĂŠ, fin stratège et manĹ“uvrier

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hors pair. Jusqu’à cette date de la chute de son Êquipe gouvernementale, tout le gratin politique national voyait en lui le successeur tout dÊsignÊ de Mamadou Tandja. Pour s’assurer que la voie est toute dÊgagÊe devant lui, il n’hÊsita pas à soutenir un BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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troisième mandat du prĂŠsident Tandja, moitiĂŠ se montraient favorables Ă cette en rĂŠalitĂŠ seul adversaire possible qu’il idĂŠe. Il a fallu Ă Hama manĹ“uvrer avec infaut pousser Ă la faute. Mais le vieux Peul, telligence et dĂŠployer une grande force de dans sa sagesse, abrègera toutes les folles conviction pour arracher Ă l’establishment rumeurs qui courent les rues de Niamey. du Nassara, le report sine die de cette renDans les colonnes contre enceinte de du quotidien franles dangers Ăˆkf!tvjt!vo!eÂ?npdsbuf-!kf! tous çais ÂŤLe MondeÂť , et pĂŠrils possibles. le 6 octobre 2007, nf!sfujsfsbj!dpnnf!qsÂ?wv! Aujourd’hui ocil dĂŠclare solennel- \fo!311:^/!Kf!tfswjsbj!npo! cupĂŠ Ă revigorer le lement : ÂŤje suis parti pour les baqbzt!bvusfnfou/É un dĂŠmocrate, je tailles ĂŠlectorales de me retirerai comme 2009, Hama AmaprĂŠvu [en 2009]. Je servirai mon pays autre- dou tient ainsi une victoire psychologiment.Âť On n’attendait pas plus Ă Niamey que contre ceux et celles qui tentent de se pour se remuer dans les interstices du positionner. L’ex-Premier ministre va t-il MNSD. La dĂŠclaration de Tandja dans la porter le coup fatal Ă ceux-lĂ avant 2009 ? presse internationale donnait Ă certains Toujours est-il qu’ ÂŤau Niger tout est possil’idĂŠe d’organiser le Conseil national du ble, tout change du jour au lendemain, sauf parti Ă Zinder le 22 dĂŠcembre 2007, jour l’entrĂŠe de votre maisonÂť ainsi que le concèanniversaire de l’investiture du prĂŠsident de un observateur politique du pays. AfnigĂŠrien dont ÂŤles relations très anciennes frontant l’adversitĂŠ interne au sein de son d’amitiĂŠ et de collaboration sont devenues parti, Hama n’a jamais oubliĂŠ ses adversaitrès froidesÂť avec son Premier ministre, res politiques dont notamment les initiaconfie anonyme, un ami commun aux teurs de la motion qui ont mis son pouvoir deux premières personnalitĂŠs du pays. Ă terre. Le PNDS-Tarayya, regroupement de jeunes socialistes intellectuels et syndiHama, un stratège habile calistes, a mĂŠthodiquement sapĂŠ le navire Sur les huit sections du parti, plus de la Hama en dĂŠversant quotidiennement dans les mĂŠdias locaux des chiffres accablant sur la gestion du gouverneHZadc cdh ^c[dgbVi^dch! HZnc^ DjbVgdj! aÉVXijZa EgZb^Zg b^c^higZ c^\‚g^Zc! edjggV aj^ Vjhh^ ment, des chiffres qui Wg^\jZg aZ bVcYVi eg‚h^YZci^Za Zc '%%.# soulignent ÂŤle contraste entre les fastes des uns et le dĂŠnuement des autres, entre le labeur accablant et la paresse insolenteÂť. Cette campagne de rĂŠvĂŠlations sur ÂŤles vrais chiffres de la corruption sous le rĂŠgime MNSDÂť dĂŠnommĂŠe ÂŤtankatafĂŠriÂť Ă Niamey, ÂŤrĂŠvĂŠlations scandaleusesÂť connut son premier effet en mars 2005 lorsque la sociĂŠtĂŠ civile nigĂŠrienne, dans un vaste mouvement social,

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sortit dans les rues pour rĂŠclamer des mesures contre la chertĂŠ de la vie. Le PNDS venait de dĂŠnoncer les accointances douteuses entre le pouvoir et certains grands commerçants de la place sur des chiffres Ă donner le tournis dans la misère ambiante du sahel. ÂŤPlus d’une centaine de milliards sont allĂŠs directement dans les poches de commerçants proches de Hama Amadou au dĂŠtriment des pauvres citoyens qui peinent Ă avoir le pain quotidienÂť rĂŠsume t-on au PNDS. Le PrĂŠsident Tandja n’attendra pas longtemps pour en savoir plus et reçut, Ă plusieurs reprises sans son Premier ministre, Mahamadou Issoufou le patron du PNDS, chef de file de l’opposition. Cette campagne qui tendait Ă ÂŤdonner une leçon de politique au rĂŠgimeÂť ainsi que le dĂŠclarait Mahamadou Issoufou, passait ĂŠgalement par le dĂŠpĂ´t de motions de censure contre le gouvernement. Certaines sont restĂŠes lettre morte sans ĂŞtre discutĂŠes, d’autres ont ĂŠtĂŠ rejetĂŠes par vote. La dernière, contre toute attente, a portĂŠ le coup de grâce le 31 mai 2007. La motion dĂŠnonçait ÂŤune gestion des affaires publiques marquĂŠe par la corruptionÂť en l’occurrence le dĂŠtournement de plus d’un milliard de francs CFA destinĂŠ au dĂŠveloppement de l’Êcole nigĂŠrienne. Elle a ĂŠtĂŠ votĂŠe Ă 62 voix pour sur un total de 113 dĂŠputĂŠs qui composent l’hĂŠmicycle de Niamey. Pourtant, la majoritĂŠ prĂŠsidentielle comptant 88 dĂŠputĂŠs, cette motion de censure aurait pu ĂŞtre rejetĂŠe. Les propres partisans de Hama Amadou avaient donc votĂŠ contre lui. Ce qui lui fera dire qu’un ÂŤcomplot sordide est ourdi pour affaiblir son parti dans la perspective des prochaines ĂŠlectorales.Âť (voir Managers, septembre-octobre 2007). Il affĂťte ses armes, Ă l’abri des sunlights L’inspecteur des douanes du dĂŠbut des annĂŠes 70, qui connut une ascension fulgurante dans la haute administration nigĂŠrienne et qui dĂŠtient le record de longĂŠvitĂŠ Ă la tĂŞte d’un gouvernement avec près de 8 annĂŠes Ă la Primature, a eu le temps de tis-

ser sa toile. Au Niger et dans les pays ĂŠtrangers. Sa carrière prend son envol Ă la prise du pouvoir en avril 1974 par le Conseil militaire suprĂŞme dirigĂŠ par Seyni KountchĂŠ. PrĂŠfet adjoint Ă Agadez, Zinder et Tahoua, il sera nommĂŠ Directeur gĂŠnĂŠral de l’ORTN (Office de radio tĂŠlĂŠvision nigĂŠrienne) de 1983 Ă 1984. Le prĂŠsident nigĂŠrien Seyni KountchĂŠ, devenu GĂŠnĂŠral au pouvoir, le prendra sous son aile en le nommant directeur de son cabinet. A la mort de son mentor en 1987, Hama Amadou n’aura pas Ă pleurer sur son sort, car le successeur de Seyni KountchĂŠ, Ali Saibou le nommera ministre de l’information. A la confĂŠrence nationale, Hama Amadou qui assurait la fonction de secrĂŠtaire Ă l’organisation du Conseil supĂŠrieur de l’orientation nationale, sera le hĂŠros de son camp en tenant tĂŞte aux adversaires politiques dĂŠterminĂŠs Ă en finir avec l’ancien parti unique. Au sortir de la confĂŠrence nationale, il est imposĂŠ SecrĂŠtaire gĂŠnĂŠral du MNSD-Nassara. ÂŤCelui qui a ĂŠvitĂŠ au vieux parti l’humiliation suprĂŞme lors de la confĂŠrence nationale ne mĂŠrite pas d’être laissĂŠ sur la toucheÂť confie t-on aujourd’hui dans les rangs du bureau politique national du parti. ÂŤLe seigneur de YouriÂť, comme on aime Ă l’appeler Ă Niamey, occupe pour le moment ses journĂŠes Ă gĂŠrer les affaires quotidiennes de son parti en attendant le Conseil national prĂŠvu, sans date prĂŠcise, dans le courant du premier trimestre 2008. Le reste du temps, il reçoit des NigĂŠriens humbles chez lui, dans la grande propriĂŠtĂŠ de Yantala Ă Niamey. Mais l’Êlection prĂŠsidentielle de 2009 reste plus que jamais dans son viseur.

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6:

UN CONTINENT EN MUTATIONS

PRÉPARATIFS DU SOMMET DE L’OCI À DAKAR

Histoire

d’un

acharnement... Le 10 juillet 2007, c’est un rapport du Syndicat national des architectes du SĂŠnĂŠgal(Synas) qui a dĂŠclenchĂŠ l’acharnement contre l’Agence nationale chargĂŠe de la rĂŠalisation des travaux pour la bonne tenue du 11ème sommet de l’Organisation de la confĂŠrence islamique (Oci) prĂŠvue du 14 au 18 mars 2008 dans la capitale sĂŠnĂŠgalaise.

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e rapport du Synas pointa du doigt anomalies, retards, manquements dans la mise en œuvre des ouvrages etc. et son onde de choc a ÊtÊ ressentie jusqu’au palais prÊsidentiel et à l’AssemblÊe nationale. La Commission parlementaire de l’Êconomie gÊnÊrale, des finances, du plan et de la coopÊration Êconomique n’a pu alors s’empêcher de lancer une convocation pour auditionner les premiers responsables de l’agence à savoir Karim Wade, prÊsident du Conseil de surveillance de l’Anoci, non moins fils du prÊsident sÊnÊgalais, et Abdoulaye Balde son directeur exÊcutif, par ailleurs secrÊtaire gÊnÊral de la PrÊsidence. Tentons d’y voir clair.

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Un dossier dĂŠlicat

Le Syndicat national des architectes du SĂŠnĂŠgal, crĂŠe en 2002, est une organisation corporatiste indĂŠpendante qui dĂŠfend les

intĂŠrĂŞts des architectes locaux. Son prĂŠsident Ousseynou Faye dĂŠsapprouve le fait que les architectes sĂŠnĂŠgalais aient ĂŠtĂŠ ĂŠcartĂŠs des grands travaux de prĂŠparation du sommet de l’Oci. Mais, Ousseynou Faye omet de mentionner que l’Anoci n’a pas non plus l’obligation de choisir les architectes sĂŠnĂŠgalais. Il s’Êrigera en donneur de leçons en ĂŠpinglant les ÂŤmanquements constatĂŠsÂť tant au niveau social (les amĂŠnagements pour les personnes Ă mobilitĂŠ rĂŠduites) que sĂŠcuritaire (le tunnel de la corniche long de 300 mètres a ĂŠtĂŠ conçu sans bande d’arrĂŞt d’urgence, ni issue de secours ou bouche d’Êvacuation). Ainsi, le 26 juin 2007, un comitĂŠ bipartite est mis en place, composĂŠ de 6 reprĂŠsentants de l’Anoci (dont le Coordinateur dĂŠlĂŠguĂŠ et les chefs des divisions administrative, financière, infrastructures routières et infrastructures hĂ´telières) et de cinq reprĂŠsentants des architectes dont le prĂŠsident du Synas, Ousseynou Faye, nommĂŠ rapporteur du comitĂŠ dirigĂŠ par le prĂŠsident de l’Ordre des Architectes du SĂŠnĂŠgal,

Mamadou Berthe. Tout semblait donc en place pour une dĂŠmarche participative intelligente entre l’Anoci et les architectes en vue d’inspecter les travaux, recueillir les informations pertinentes sur les sites, analyser l’ensemble du processus de rĂŠalisation tant sur le plan de la conception des ouvrages que la mise en Ĺ“uvre, et enfin faire des propositions pertinentesÂť conformĂŠment Ă la mission assignĂŠe au comitĂŠ. Du 28 juin au 2 juillet 2007, le comitĂŠ effectue des visites d’inspection sur les chantiers de la Corniche ouest et de la VDN (voie de dĂŠgagement nord). Le 5 juillet le comitĂŠ se rĂŠunit pour la dernière fois et dĂŠcide d’accorder la primeur du rapport au prĂŠsident de l’Anoci. Mais seulement voilĂ , le rapport finalisĂŠ, se retrouve sur la voie publique, publiĂŠ par la presse. On y lit, entre autres, que la rĂŠalisation des infrastructures routières de la Corniche ouest (de Bienvenue aux Mamelles, soit une dizaine de kilomètres) nĂŠcessite un coĂťt initial de 36 milliards, celle de la VDN qui mesure 6 kilomètres une bonne vingtaine de milliards. A ces BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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montants, le rapport mentionne qu’il faut ajouter des coÝts supplÊmentaires et l’Anoci aurait avouÊ ne pas disposer prÊsentement de budget pour les amÊnagements du terre plein central et pour l’ensemble des propositions d’amÊlioration proposÊ par les architectes. Depuis, l’Anoci a rajustÊ le tir en entreprenant des rectifications sur ses ouvrages. Pierre Goudiaby Atepa, conseiller architecte dÊmissionnaire du prÊsident sÊnÊgalais, dÊclare qu’il se rÊjouit des rectifications heureuses que l’Anoci a eu l’intelligence d’opÊrer et qui donnent plus d’allure à la Corniche. Et Goudiaby Atepa de refuser tout autre commentaire sur ce dossier dÊlicat.

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Un projet remaniĂŠ

Mais Ousseynou Faye, jamais en retard d’une provocation, sortira son costume prĂŠfĂŠrĂŠ de contestataire en qualifiant les correctifs apportĂŠ au projet de ÂŤrectifications de façades qui ne coĂťtent que des bonbonsÂť. Il prĂŠcise qu’au lieu des passerelles au niveau de la Maison d’arrĂŞt, du parc Magic Land, de l’UniversitĂŠ, du quartier rĂŠsidentiel de Fann, de la citĂŠ des enseignants et du quartier Mermoz comme recommandĂŠs dans le rapport, l’Anoci a choisi de faire des passages cloutĂŠs et s’autorise par contre un terre-plein central en bĂŠton lĂ oĂš un amoncellement de terre aurait suffitÂť. Quant Ă la stabilisation du monument du millĂŠnaire ÂŤil peut s’effondrer Ă tout moment pour un rien Ă cause du manque d’Êtudes prĂŠalables comme cela se doit avant tout octroi de marchĂŠsÂť fait-il remarquer. MĂŞme si les murets ont ĂŠtĂŠ enlevĂŠs, l’architecte Faye ne s’en satisfait pas et fait remarquer que la largeur des

U COMMENCEMENT FUT EN JUIN LlAFFAIRE DU CORBEAU 5N JEUNE Ă€TUDIANT SĂ€NĂ€GALAIS DE 3TRASBOURG EN &RANCE ACCUSA LE DIRECTEUR EXĂ€CUTIF - "ALDĂ€ DlAVOIR PERžU DES POTS DE VIN )L SERA CONDAMNĂ€ PAR LA JUSTICE POUR DĂ€NONCIATION MENSONGÄĄRE 1UI SÄĄME LES FAUSSES RU MEURS RĂ€COLTE UNE CONDAMNATION %N *ANVIER LlENTREPRENEUR "ARA 4ALL PARLE ƒDlIRRĂ€GULARITĂ€S DANS LlATTRIBUTION DES CHANTIERS DE Ll!NOCIÂ’ ET RĂ€VÄĄLE QUE LORS DlUNE RĂ€UNION EN AVEC DES ENTREPRISES +ARIM 7ADE AURAIT AFĂźRMĂ€ DEVANT LES RESPONSABLES PRĂ€SENTS ƒQUlIL N Y A PAS DlAPPELS DlOFFRES á PASSER PUISQUE CE SONT LES %TATS BAILLEURS DE Ll/RGANISATION DE LA CONFĂ€RENCE ISLAMIQUE /CI QUI DĂ€SIGNENT LES ENTREPRISES 5NE OPĂ€RATION QUI ĂźNALEMENT REVIENDRAIT AU MĂ­ME PUISQUE LES ENTREPRISES SĂ€NĂ€GALAISES POURRONT TOUJOURS SOUS TRAITER AVEC CELLES ARABES LlINTĂ€GRALITĂ€ DES MAR CHĂ€SÂ’ !PRÄĄS LE FAMEUX RAPPORT DU 3YNAS ClEST Ll!SSEMBLĂ€E NATIONALE PRĂ€SIDĂ€E PAR LlANCIEN 0REMIER MINISTRE -ACKY 3ALL QUI SlINTĂ€RESSAIT ELLE AUSSI AU DOSSIER !NOCI DONT LE PRĂ€SIDENT +ARIM 7ADE EST SOUPžONNĂ€ DlAMBITIONS PRĂ€SIDENTIELLES 5N SEMBLANT DE GUERRE DE POSITIONNEMENT á LA SUCCES SION DU 0RĂ€SIDENT 7ADE QUI DĂ€CLARE AU SUJET DU SOMMET DE Ll/#) DEVANT LlASSEMBLĂ€E DES MINISTRES DES AFFAIRES Ă€TRANGÄĄRES DU GROUPE AFRICAIN DE LlORGANISATION DE LA CONFĂ€RENCE ISLAMIQUE RĂ€UNIS DĂ€BUT SEPTEMBRE á $AKAR ƒQUE PERSONNE NE SE FASSE DU SOUCI TOUT SERA PRĂ­T á TEMPS Â’

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UN CONTINENT EN MUTATIONS routes de 5 mètres au lieu des 7 mètres règlementaires, continuera Ă poser des problèmes tout comme le tunnel de SoumbĂŠdioune qui demeure un danger permanent, sans bande d’arrĂŞt d’urgence, sans issue de secours, sans dispositifs de lutte anti-incendie. Il ne fallait pas plus pour ameuter l’ensemble de la presse nationale sĂŠnĂŠgalaise, très politisĂŠe au demeurant, qui utilise tout prĂŠtexte pour s’acharner contre l’Anoci. Ainsi va le SĂŠnĂŠgal. Oussouf DIAGOLA

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l !NOCI NlEST PAS NlIMPORTE QUELLE AGENCE AU 3Ă€NĂ€GAL #RÀÀE PAR DĂ€CRET PRĂ€SI DENTIEL EN POUR PRĂ€PARER LE ÄĄME SOMMET DE Ll/RGANI SATION DE LA CONFĂ€RENCE ISLAMI QUE DE CETTE AGENCE EST DOTĂ€E DlUN BUDGET DlINVESTIS SEMENT INITIAL DE MILLIARDS MILLIONS DE FRANCS #&! %LLE VIENT DE BĂ€NÀßCIER DANS LE BUDGET DE LA 0RĂ€SIDENCE DE LA 2Ă€PUBLIQUE DlUNE LIGNE DlUN PEU PLUS DE MILLIARDS DE #&! POUR ĂźNANCER SES DĂ€PAS SEMENTS BUDGĂ€TAIRES #ETTE SUPERSTRUCTURE DIRECTEMENT RELIĂ€E á LA PRĂ€SIDENCE FAIT LlOBJET DlACHARNEMENT DE LA PART DES ADVERSAIRES DE +ARIM 7ADE á TEL POINT QUE LA PRESSE LOCALE NE RATE AUCUNE OCCASION DE PUBLIER DES ARTICLES DE POLĂ€MIQUES ET DE CONTROVERSES SUR Ll!NOCI !INSI POUR LlHEBDOMADAIRE ,A 3ENTINELLE ƒLES ACCUSATIONS DE POTS DE VIN ATTRIBUTION DE MARCHĂ€S DE GRĂ€ á GRĂ€ ERREURS DE CONSTRUCTION DĂ€PASSEMENT BUDGĂ€TAIRE ONT ENTRE AUTRES GRIEFS Ă€MAILLĂ€ LA GESTION DE CETTE AGENCEÂ’ ,l!NOCI ELLE ARGUMENTE QUlAUCUNE ERREUR DE GESTION NE PEUT LUI Ă­TRE IMPUTĂ€E

D!aucuns soupçonnent le prĂŠsident Wade de baliser la route de la prĂŠsidence Ă son Ă€OV 0DLV .DULP OXL PrPH D GH OD VXLWH dans les idĂŠes.

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UN CONTINENT EN MUTATIONS

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rand manitou des prĂŠparatifs du sommet de l’OCI, Karim MeĂŻssa Wade, affectueusement appelĂŠ Karim, est nĂŠ le 1er septembre 1968 Ă Paris. Encore nourrisson, ces parents l’amènent au SĂŠnĂŠgal d’oĂš il partira Ă quinze ans. DotĂŠ d’un sens aigu de l’organisation, mĂŠticuleux et tatillon, ce corps d’athlète (1m90) est un homme pudique, qui n’aime pas ĂŠtaler sa vie privĂŠe. On sait tout juste qu’il est mariĂŠ Ă une Française, Karine, et qu’il est père de trois petites filles. Karim Wade a fait une entrĂŠe fracasTout porte Ă croire que Karim sante sur la scène Wade a un destin national, mĂŞme politique de son si son père le dĂŠment et que luipays, il y a sept mĂŞme n’en donne pas l’air. ans, lors de la prĂŠsidentielle sĂŠnĂŠgalaise remportĂŠe par son père le 19 mars 2000. C’est un homme secret comme tous les natifs du signe vierge. Tenant particulièrement Ă sa rĂŠputation, il est souvent en procès de diffamation Igƒh e^Zjm Zi avec des journalistes, dont ceux du \‚c‚gZjm! @Vg^b journal L’Observateur. Il ĂŠprouve LVYZ Zckd^Z hdjkZci! | hZh [gV^h! ĂŠgalement une profonde aversion YZh H‚c‚\VaV^hZh pour l’ex-Premier ministre Idrissa Y‚bjc^Zh Zc eƒaZg^" Seck très critique et arrogant Ă cV\Z | aV BZXfjZ#

l’Êgard du prĂŠsident Wade. Autant Karim est intraitable avec ses adversaires, autant il est fidèle en amitiĂŠ. Ses amis, dont le roi du Maroc Mohamed VI, ont tous confirmĂŠ la soliditĂŠ des liens amicaux qui les unissent au fils du prĂŠsident sĂŠnĂŠgalais. Lui-mĂŞme aime Ă marteler : ÂŤun ami reste un ami, mĂŞme s’il est en enfer !Âť. Respectueux des prĂŠceptes de la religion musulmane, Karim Wade met un point d’honneur Ă envoyer des musulmans dĂŠmunis en pèlerinage Ă la Mecque. Karim compte parmi ses proches son conseiller, chargĂŠ des relations avec les mĂŠdias, Cheikh Diallo, Habib Diouf le fis de l’ancien prĂŠsident du SĂŠnĂŠgal, le chanteur Thione Seck, l’ex-Premier ministre Macky Sall, le ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, le directeur exĂŠcutif de l’Anoci Abdoulaye BaldĂŠ, le notaire Amadou Moustapha Ndiaye, ou mĂŞme le tĂŠmoin de son mariage Thierno Ousmane Sy. Lorsqu’il reçoit ces personnes Ă son domicile privĂŠ, il a du plaisir Ă leur faire lui-mĂŞme le thĂŠ. Ce boulimique des livres d’Êconomie est un passionnĂŠ de travail, qui dort très peu. Aussi exigeant avec lui-mĂŞme qu’avec ses collaborateurs, il aime le travail bien fait, mĂŞme dans les

dĂŠtails. N’a-t-il pas lui-mĂŞme l’habitude de clamer que ÂŤle diable se cache dans les dĂŠtailsÂť. KARIM, SUCCÉDERA T-IL Ă€ SON PĂˆRE ? Tout porte Ă croire que Karim Wade a un destin national, mĂŞme si son père le dĂŠment et que lui-mĂŞme n’en donne pas l’air. L’organisation du Sommet de l’OCI est un vĂŠritable ballon d’essai, un futur argument de campagne. Il n’est pas possible qu’il ne veuille pas recueillir les fruits de la transformation de Dakar. Depuis l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations en 1992 Ă Dakar, jamais la capitale sĂŠnĂŠgalaise n’a connu cette mue profonde, cette transfiguration. Des SĂŠnĂŠgalais de l’Êtranger, de passage Ă Dakar, ne manquent pas de dĂŠcerner un satisfecit au prĂŠsident de l’ANOCI devant l’ampleur des nouvelles infrastructures hĂ´telières et de voirie. MĂŞme si Karim Wade n’a le mĂŠrite que d’être le superviseur des travaux, puisque les pays du golfe sont les grands ordonnateurs de ce projet d’envergure. La crĂŠation de GĂŠnĂŠration du concret par le prĂŠsident de l’Anoci en mai 2007, n’est pas non plus anodine. Ce mouvement (qui a tout l’air d’un futur parti politique) a ĂŠtĂŠ portĂŠ sur les fonts baptismaux pour peser sur la vie politique sĂŠnĂŠgalaise. La preuve, Karim Wade rencontre très souvent en secret des personnalitĂŠs sĂŠnĂŠgalaises susceptibles de l’Êpauler demain. Il a ĂŠgalement rĂŠussi Ă placer ses proches dans l’actuel gouvernement sĂŠnĂŠgalais, notamment Ă la tĂŞte des ministères de l’agriculture, de la jeunesse, de la solidaritĂŠ nationale ou encore de la fonction publique. Mais lui-mĂŞme, comment peut-il accĂŠder Ă la magistrature suprĂŞme ? Suite Ă la dĂŠmission de son père ? Ou en remportant les ĂŠlections prĂŠsidentielles de 2012 ? Ce probable cas de figure ne sera pas une sinĂŠcure, car les SĂŠnĂŠgalais auraient l’impression de vivre sous un rĂŠgime dynastique. Mais rien n’est impossible en politique. DaphnĂŠ BenoĂŽt

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MĂŠdias

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LA RÉVOLUTION AUDIOVISUELLE EN AFRIQUE FRANCOPHONE Depuis 2001, on constate que sur les 22 pays d’Afrique membres de la francophonie, plus de seize sont dÊjà engagÊs assez franchement sur la voie de la libÊralisation de l’audiovisuel. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.

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SĂŠverine LAURENT

! C’est pĂŠration internationale francophole nom- ne a, historiquement, fortement bre de contribuĂŠ Ă ce dĂŠveloppement chaĂŽnes de l’audiovisuel. Rappelons-nous de tĂŠlĂŠvisions privĂŠes crĂŠĂŠes depuis d’abord qu’entre 1996 et 1997, 2001 dans le seul espace d’Afrique le Canada ĂŠquipa une quinzaine francophone (hors Maghreb), dont d’opĂŠrateurs locaux en systèmes 35 chaĂŽnes pour la seule RDC ou de transmission de chaĂŽnes TV. La 40 licences attribuĂŠes au Burkina mĂŞme annĂŠe, la coopĂŠration franFaso (mais, seules 8 chaĂŽnes sont çaise lança le bouquet satellite LE opĂŠrationnelles Ă ce jour). Plus SAT; huit chaĂŽnes francophones, de 15 chaĂŽnes TV sont accessibles en dehors des opĂŠrateurs locaux, par satellite ou Internet Ă partir pouvaient alors retransmettre et commercialiser d’Europe ou en Afrique frandes Etats-Unis. !TĂ–jm!z!b!qmvt!ef!uÂ?mÂ?t!fo! cophone. Une cinquantaine d’opĂŠraBgsjrvf!gsbodpqipof-!mb! L’arrivĂŠe sur le de teurs locaux et le qspevdujpo!bgsjdbjof-!fmmf-! continent ces mĂŠdias du groupe Canal+ se partagent un b!fodpsf!vo!mpoh!difnjo!‰! Nord –presque marchĂŠ de quelqbsdpvsjs!bwbou!ef!tbujt. imposĂŠs de fait par la coopĂŠraques 250 000 gbjsf!‰!mb!efnboef!eft! tion internatioabonnĂŠs officiels uÂ?mÂ?tqfdubufvst/ nale– a eu pour ou 800 000 estieffet bĂŠnĂŠfique mĂŠs (le piratage et presque imcontinue de faire des ravages). Nul doute : une vĂŠri- mĂŠdiat de sensibiliser les autoritĂŠs table rĂŠvolution du paysage audio- locales Ă la nĂŠcessitĂŠ de se rĂŠapprovisuel de l’Afrique francophone est prier le traitement de leur informaen marche. En moins de six annĂŠes, tion : le paysage audiovisuel glissait ces avancĂŠes apparaissent remar- dangereusement vers un monopole quables lorsque l’on considère la occidental, qui n’a jamais vraiment jeunesse de l’audiovisuel dans ces fait montre d’objectivitĂŠ dans le pays et le relatif dĂŠnuement matĂŠ- traitement des nouvelles du Sud. Aujourd’hui, l’Afrique francoriel des populations. Il faut bien reconnaĂŽtre que la coo- phone a globalement des raisons

d’être fière de l’Êvolution de son paysage audiovisuel privĂŠ, qui s’ouvre et s’amĂŠliore chaque annĂŠe davantage. MalgrĂŠ les difficultĂŠs structurelles auxquelles les chaĂŽnes de tĂŠlĂŠvision ont ĂŠtĂŠ confrontĂŠes Ă leur dĂŠbut, plusieurs sont parvenues Ă crĂŠer une nouvelle ĂŠconomie francophone : les contenus audiovisuels se vendent dĂŠsormais (au lieu de s’Êchanger contre de la publicitĂŠ) du Nord vers le Sud, du Sud vers le Sud et, beaucoup plus timidement, du Sud vers le Nord. Cette nouvelle ĂŠconomie, bien que prĂŠsentant encore de fortes lacunes en termes de contrĂ´le et de lĂŠgislation notamment, est parvenue Ă s’auto-structurer en Ă peine un plus de six ans. Quant aux contenus proposĂŠs par ces chaĂŽnes, on dĂŠplore encore trop de programmation musicale. Et, ce sont les mĂŞmes sĂŠries phares –souvent ivoiriennes ou burkinabĂŠs quand elles ne sont pas brĂŠsiliennes- que l’on retrouve du SĂŠnĂŠgal au Cameroun en passant par le BĂŠnin. Car, s’il y a plus de tĂŠlĂŠs en Afrique francophone, la production africaine, elle, a encore un long chemin Ă parcourir avant de satisfaire Ă la demande des tĂŠlĂŠspectateurs. SĂŠverine LAURENT BVcV\Zgh C•) * 6kg^a"BV^"?j^c '%%-


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FORUM QUELLES STRATÉGIES POUR L’INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE DE L’AFRIQUE ?

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TAPIS ROUGE

Rencontre Ă Paris de

Kadhafi avec les femmes leader du monde

Managers y ĂŠtait ...

Lors de sa visite en France du 11 au 15 dĂŠcembre 2007, Mouammar Kadhafi, le guide libyen, avait tenu Ă ĂŠcouter des personnalitĂŠs fĂŠminines leaders rĂŠunies, le 12 dĂŠcembre, Ă l’occasion d’une confĂŠrence sur la situation de la femme dans le monde. Cet ĂŠchange de points de vue s’est dĂŠroulĂŠ dans le salon du Pavillon Gabriel, Ă Paris, spĂŠcialement rĂŠservĂŠ par l’ambassade de la Libye en France et le Club des amis des Etats Unis d’Afrique. Cette confĂŠrence a rassemblĂŠ plus d’un millier de femmes autour du guide de la rĂŠvolution libyenne et les dĂŠbats suivis d’un cocktail ont ĂŠtĂŠ très enrichissants. Nicole Sarr & (

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