Traces - 2 Frères au Brésil

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2 Frères au Brésil Février / Mars 2019

TRA CES



2 Frères au Brésil Février / Mars 2019 -

TRACES



Apolline & EléonorE Petites merveil es voilà mon accueiL Ouvertes et ébahies sur ce monde qui est maintenant votrE Liées à jamais par la naissance de votre duO Lumineuses créations de deux êtres chers pleins d'affectioN Irradiant déjà votre famil e et vos proches de Grenoble à Sao PaulO Nées jumelles pour notre plus grand bonheuR Eléonore & ApollinE Entre Brésil et France l'avenir nous réunirA Loin mais proche pour beaucouP En même temps vous avez fait votre intrO Obligeant papa et maman à doubler leur soleil mais pas leur sommeiL Nul doute que l'avenir vous réserve l'exceptionneL Orientant vos vies au gré des vents dans l'infinI Rayonnantes, souriantes, je vous dis à demaiN Ensemble, quoi qu'il arrive dans la viE


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I ntroduction


Vous tenez entre vos mains ou sous vos yeux le livre de notre voyage au Brésil. Ecrit et conçu à deux, il regroupe un ensemble très divers de textes et de visuels.

Les photos ont bien sûr toutes été prises la-bas (ou ici pour ceux qui ont la chance de lire sur place). Les textes en revanche diffèrent, Vincent les a tous écrits au cours du voyage, incluant les trajets en avion et les attentes dans les aéroports. En ce qui concerne Arnaud, les quelques poèmes sont brésiliens alors que la majorité des essais ont été écrits avant ou au retour en France. Enfin les compositions graphiques sont toutes assemblées et créées au retour à partir d’éléments collectés sur place. Devant cette quantité de matière disparate, ce n’est pas vraiment un livre de voyage classique, avec une chronologie ou des descriptions de lieux et de monuments, que nous avons voulu réaliser. Ça ne parle même pas de notre parcours sur place si précisément. Nous avons choisi de faire quelque chose qui ressemble plus à un fanzine avec des thèmes et des chapitres pour essayer de regrouper un peu tout ça sans perdre les lecteurs dans nos méandres créatrices.

La forme présentée, il y a quand même un fond qui nous a guidé. L’idée est de montrer les traces inscrites. Qu’est ce qu’on ramène avec nous, quelles sont les marques gravées sur les pages, quelles sont les marques dans nos cœurs ? Enfin quelles marques sur l’idée même du voyage sur ce temps d’une si courte intensité, sur cette parenthèse d’ailleurs que nous sommes allés chercher ? Qu’est ce qui fait qu’on part voyager si loin ? Ce sont des questionnements et des interrogations qui nous sont venus à tous les deux spontanément et simultanément.

Et puis on a quand même voyagé 22 jours ensemble, il doit bien y avoir de quoi réussir à écrire un livre commun...

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Peut-être en les confrontant et en les confondant dans un livre cela fera émerger des idées intéressantes...

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s e d e l b Ta s e r è i t a M


p.7 - Introduction

p. 10 - La Carte

p. 12 - Qu’est ce qui traîne a u fond de nos poches ?

p. 22 - Mais ça nous a pris combien de temps ?

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p. 24 - C’est loin le Brésil, pourquoi tout cet espace traversé ? p. 45 - Sur ce chemin qui nou s fait créer... p. 58 - Et toujours restent nos émotions. P.70 - Conclusion

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Qu ’ est ce qui traine au fond de nos poches ?


4 Jouqur es minutes

ur billets po hetant les min/1h 45 s près en ac rè Ap ) ! nous (enfin ute pas a quel il est avec ges + la ro upe le bus le ra lo so vi on le ts moins e, , ti le pe ou el s us rindad uv de pl no ec à is bonne d sec av e située ma en ès ll sc tr in re de ma tu nt e/ de na me nt en piscine est vrai fin (ça mo nt dans rection la t. Le coin ha Di rê rc ique sur la . fo ma de la da en à Trin sible age dans poissons vi ressivement et nous us arrivons ages + pass pas mal de eant les pl prog ec ng On se re av lo uv p en co to he se au «piscine». relle est t le temps sympa a la elles ce si pa me iscine natu le). Malheureusemen es Mê d’ . le peu vagues e tail n dans les la plage vu où la vagu auteur de caler sur au moment faire le co t se rs ni an r pa mi ge ne s na je ur reto es et mais de ste en la sieste us les arbr e potentielle et ju cé, tour pour il faut so fois commen Re sanc e . is un ge pu na et la la us er à so nt ng se ma es pé a gu em on va tr les arer es s être dre quelqu ence a prép torse n de ne pa t ye (e mo s s rive a pren s couilles. On comm nu pa lle pied le nse, même avec pour vers la vi nière inte me cassent on repart ur à Paraty tion de ma to et ... ri Re e pa . ch ap es ra n it so à l’ar en arrivant nos affair de bouffer pleut plus proer toutes ne en ll J’ il ui , mo e. . On fini nt s ag pa idemme r la pl stoire de détail. Év s finaleun verre su a part) hi choisisson peu plus en nous allons boire us un no o froRi o, r st prévoi prise, grillées/ sir le re la douche aubergines mps à choi ultra et e te u nt un év un me ns pr s pi eo rè io us partag deaux. Ap e sauce au no ca un , sur s d’ e) r me et nr ba r ge avance uc du ipirinha d’hab au e (ou un tr ut accompagné de ca ons comme ss ni fi us uante Verd to lie ! No banane le t de la fo ragoût de ûtue, c’es de Quarto. go s a les ie tr rt ul des pa is aussi érence dans nt la diff se on t (e bonne t vraiment a Izabel es ri Ma a aç : la cach

Jour

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n pou r ourse la plage d s en galèr e Lopes Me it ri e ave ndes en de c le va borde petit (une des 1 l pou nt sa mach 0 plu magas r ach ine q s bel er ce in pl eter ui pl le lui d e i n de 4 a n merde e 9h3 t e tours monde du Brésil , l s. At 0. La e s , ri appa de l’ g e tente n trave île. après du ta s qui font en qui mar rsée Nous x d che, 3 i u n 0 a r ’ / r b e i 40 mi oat p spot une p n à p rivons à p our p mporte quo pour etite i u a i e s r p d s t o h . o i s e r e ure e qu’il La pl qui p r le vu qu , t per a e ’on met d e l’a se frictio hamac et c ge est imm rmet de r e voi ejoin rt av r d ec un nne sous n ’est parti ense (2/3 ir tr os pi km de re la plag morce pour ès sy e e a l d l u m a s o p n de ba a sur g e g ° sur l t ) a . n l d ’ N mbou veill l et de eau est ul e. Le sabl ous e d sus d a plage a s plu e est tra t u vu d’ u coin de mes. œil), l dysur sable au l Une é ransparent telle ’œil notre f ave oin. n e o r m m e c Do en c araig . un me er ca née c nul do et mang t qu’on pe ampement. r le I eage temps u en vr l t rsée f voir de fr ai su se co de la la dé ait hyuits rf uvr j f a rou te et ungle comp e. Finalem à côté et . Petite s ormation l e e nous march repar ètement tr nt nous pa histoire d ssion de e, l’ tons ’en p empés rtons ambia nimau d rof . e n s c P o plus e est x ^^. belle etite paus us la plui ivraim Douch . Nou e e et ent s e, re b i è s cro ympa sto, isons re le long : 1 s même bière oir s u s s n i , seul ça ma écrit ur 2 type nque s, mu on es un pe sique t au u de dodo group ?. e éle ctrog ène s ur l’ 14 île !

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Ce matin départ po ur le Corc et le sole ovado à 8h il tabass 30, avec e déjà. No place sur l’objectif us arrivo internet d’arriver ns sur pl la nous avon ve il ace et su le à s pris le mais Arna rprise, le ud n’a pa bus direct désactivée 1er s réussi en arriva et évidem à acheter nt à l’ar ment je n’ 70R$ (20€ les rêt nous ai pas pr ) pour fi partons re is la mien nir le vo billets su tire yage ! Du ne. Heureu r le net coup faux sement qu pour ne pa bonne gros e départ, no s perdre se heure us retour trop de te de perdue plans sur nons mp av s (c’est ec leurs le déroul pour ça qu conneries. ement de cien quar ’i la journé En checka tier des e. Nous pa nt la mété putes) si gros pot rtons donc tués auto o de yaourt ur fi du na ) lement su mais qui est littér Centro. Vi r est plutôt alement bl site de la sympa à l’ indé de mo Il fait un cathédral intérieur. nde mais e chaleur ça devien butte pour Pa étouffante ssage par t un peu , pas un flâner da plus calm gramme d’ ns le quar on se trou e (pas air et le tier, c’es ve) et fi soleil ta t super sy nalement à manger, pe pl mpa, très à 15min du mais pas calme avec centre. Un moyen de temps comm trouver un une e fois le ence à se tour des resto, il couvrir et un Uber po quar y en a tr la pluie ur retour ès peu et à tomber. ner au tr d’aide (l ils s Nous nous am du Corc es touris retrouvons tes ne co ovado et ment. Évid urent pas manger su à m emment, ju r place. les rues ste après son moment Une dame où nous ét qu’elle pa pour cass io ns ). rt er les co e, je perd prendre un Comme nous uilles et s le rése taxi (don confirmer au et je c forcémen carte bleu mets ma carte t plus ch e, que la ... chose er). Peti pluie cont tiellement qu’el t moment inue de to peu de Ta de tension vu mber et qu Cristo Re xi). Taxi ’on s’atte que dentor es trouvé et t au dess nd mutuel pris nous visibilité us des nu lemen pr en haut. enons la ag es No (et qu’on haut, la direction us décido statue es la voit). du ns tout de t en fait Arrivée su même de mo cendant . une ombre r pl nt Nous mang er car la mé et on l’a eons en ha claires de téo n’ann distingue ut en atte la statue parmi les ndant/espé ment !) qu (a défaut nuages m rant que and un ra de la vue sur l’ ça se déco yon de lu nouveau nu ensemble uvre u mière illu age embaum de Rio qu mine, le luminosité e le Chri e nous n’ temps de st. Finale décente et a se mettre en ment le ci ser mes ca même qq po positio el se fait deaux, pr int de vu tr ofiter d’ e tafogo av ès su r la vill légèrement un bubble ec Urca et e. Nous re tea et de le pain de retournons tournons la vue du à Bo sucre en à l’auberg 8eme étag fond, une parc sur e et la pl e du cent des plus le consei uie contin r be l d’Arnaud ll ce soir no ue e vue de Ri de s’inte ) sur mes us parton o s nsifier. ampoules s en dire retard en J’ en qu profite ction de i commence s’étant ba Copacabana nt à se mu nous parl ttue avec pour y re ltiplier e de Lapa uber. Nous tr ou où ve Nous pass remontons r Paola, elle a pu erons la une pé la ma ng pl er ag e mais l soirée à et boire peur car es prix so parler de à des prix elle n’en voyage, de défiant to a jamais ferme et différence ute concu a Lima (a nous somm pparemment s entre cu es les de Je propos lture, de les montag rniers cl e de rent s ients. No nes alento rer de mo us recher la direct urs retie n côté ca chons un ion de so n r j’ ai autre bar les pieds n hostel avec et nous pa en feu et rtageons c’est impo le 99. Un ssibl e super so irée part «Fun» Fact : même qu and il pl eut il fa it

Jour 7

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20mbes de la veqiulileest r u Jo al au ja paulista tion. .

m a venue ’anim jours r l’a ine d s du tout i tou u e a o l ’ p p j r t e 13h, st pa our che e en Ub Levé diman avenue n’e irapuera p e part s le ’ b et dé e tt l I l s u a t r a c r e u p i s te Re véh ons 45min . On y res 100k arriv e aux dant / o n 0 l e fermé ent, nous 8 l p de ( l Te ied mm Miche oup de mon prend les r à p Évide Retou loco avec c re u ! a t e e e b é cœur b e t ferm re le ambiance e onde chant ansons par i a f r tant m h e t e c l e e r l m l u s a e en Tout em, p nt le t e n s a etour s h R i c l’apr es env.). conna mmes. re et n o s u n s c s o e s s y m a r c pe les nous ille. Le me ins, 3h où ranqu gue. refra p din endant les a soirée t o r s t jamai ir l c’est mbiance p rais r fin u u a a o ’ ’ p J l bien ppart e ... à l’a assur lo il un jour ! l e T a hel : Mic nsé dire ç Fact pe «Fun»

Jour 22

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Joyeux anniversai re Johanne ! sée doafro avec les jumelles, Jo hanne reste à la hine et Aurélien maison pour dorm nous laissent po ir. Arrivée sur ur rentrer et no o en haut en bonu place us partons pour s. Je trouve enco le musée d’art mo re une fois l’éc il y a pas mal de derne la ir ag e pourri et ne me truc intéressant. ttant pas forLa vue en haut es ’appart pour mang t vraiment sympa er, Johanne par avec vue sur tout nous prendre des e. Repas et sies jus de fruits et te/téléphone aux on essaye tant bi parents pour Joha arrivons bien à en nn e et préparation la bourre comme pour le bloco de d’hab, le bloco impossible de tr se situe dans to ouver le son. Ap ut le quartier av rès avoir tourné entend plus rien ec des qq minutes nous et à côté ça rend atteignons la ci sourd. Du coup le atman, une suite ble, s gens ne dansen de rues graphée t pas trop et no de toute part. Pe be. Arnaud et Jo us tite discussion hanne décident de enflammée en chem retour dans le Ce visiter les rues in ntro pour faire . Les graph sont un autre bloco, super beaux et c’ rouve avec un gr je est dommage de pa oupe de jeunes qu s avoir de soleil i me tchache et r rapport à ses . qu i es saye de me faire collègues qui se mblent nous char baiser une des e calme et je va rier l’un l’autr is choper le métr e (vu que je pige o pour rentrer ; vée à l’appart et un galè , il faut que je change 3 18 lphine vers pas trop de nouvelles d’Arnaud et Jore ec De fois hanne, a priori la churrascaria, c’est la g sur le c nqué


Jour 21

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me suis réveillé plu Levé normal après une nuit un peu pourrie où je pour aller faire Moema pour départ puis ?) (LOL carrément pour écrire maillot de Palmeir récupérer Johanne. Petit achat de havaianas et du nt pourries et il adidas store, les boutiques officielles sont vraime els à la qualité offici s marque sans ts tout coûte cher, même les produi miss et préparation de Johanne et retour à l’appart, douche pour la er en 99 et il est à le bloco du centro, nous arrivons dans le quarti dit de faire ga nous eur chauff y a plusieurs bloco en même temps. Le nt se termi semble qui bloco des a y il et centre le dans s Nous parton et nous s ce commen bloco un ment Finale sûre : c’est la fête partout. ukulélé mais c’est Le style diffère un peu avec l’omniprésence d’un dans les rues, il sont déjà bien pleine et le bloco par en zigzagant groupe qui me tch un par es et je me prends une petite mano des famill Finalement nou es. affair aux gaffe faire de tour leur à ant me précis même discours le avec Arnaud et e Johann deuxième fois avec ce coup ci nous avait parlé u pendant que Johanne part aux chiottes, le mec qui up plus sur tout et r tous ensemble nous recroise et nous parle beauco me faire un bisou d pour moi t par nous dire qu’on est mignon et surtou cool, si c’est hyper parler nous de ue contin qui ur monsie gentiment le ienne ! J brésil une pas soit ne ça que e prends tous les jours, dommag pour Sao Joao Del Re rodoviaria pour résoudre le problème de billets J’arrive à la gare sortie du métro Republica - sortie Republica/1/A. me faire comprendre e un gramme anglais. J’arrive tant bien que mal à à laquelle on d calepin. Retour a republica et évidemment la sortie je pars à l’in fermée entrée une devant fermée ! Après avoir attendu du réseau a McDo et à la bonne porte de sûr. Finalement ils chopent avec l’achat du retrouver. Heureusement car je n’avais plus de thunes u Delphine de l préven ayant en restait juste de quoi rentrer en métro nt fini ma semble blocos Les clefs. les avait qui Arnaud vu que c’est ils sauten ouf, est ance L’ambi nte. de commencer dans une rue adjace plus avec un petit g dans tous les sens, nous échangeons une fois de an et sa petite p ri) dans lequel Johanne a flashé sur un Superman/wom cet endroit. Les à tude d’habi explique qu’il n’y a pas de touristes t se finit et concer Le sympa. super nt vraime sont eons qui nous échang na, une Madale Vila de ion direct la e moment de flottement) de prendr et arrivé sur plac être bohème et avec des bars. Le 99 nous embarque nous continuons don on rentre a l’appart faute d’avoir trouvé un bar, le programme dema pour rentrer. Douche, papotage et prévisions pour taille de la v la sur moment par Tokyo de s aspect ns certai penser à il faut ville, une ment rapide nt devena que ça apporte : un quartier avec les habitudes nisé qu’à l’accoutumée, mais ça semble mal parti

? Répon «Fun» Fact : le lonely planet nous aurait-il menti

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Ma is ç a on us a pris com b ien de temps

?


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Arnaud 44 jours Vincent 28 jours Ensemble 22 jours



C’est loin le Brésil, pourquoi tout cet espace traversé ?


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Pourquoi venir si loin ? Etre sur une plage des tropiques un 8 février est-il une raison suffisante et valable pour faire 10 000 Km ? Comme toujours le chemin fait beaucoup. Le chemin est majeur. Le plaisir d’avoir parcouru ces kilomètres ; d’avoir fait ces heures dans les transports, dans tous les transports. Pour arriver ce soir dans cet hostel, j’ai pris une voiture, un avion puis un train puis ce même train en retour, un avion à nouveau longtemps, un bus, un deuxième bus longue distance puis enfin un bus de ville. Ce sont des heures et des heures, l’impression d’être allé loin, un loin sans même notion de distance. D’avoir traversé plusieurs espaces et à chaque moyen de transport franchir une frontière vers un ailleurs. Le plaisir aussi d’avoir le sentiment d’être loin, comme une forme de dépassement. Peut-être le voyage permet d’avancer dans la vie en avançant concrètement, un avancement mesurable sur une carte. Un avancement qu’on peut documenter, avec des photos, des cartes postales, voire même des souvenirs. Aujourd’hui on peut même géolocaliser ces photos en direct sur Fb ou Instagram. Un avancement qu’on va raconter, où on peut même nous en demander le déroulement jour après jour.

Parce que franchement vous en connaissez beaucoup qui ont revendiqué ou écrit un livre sur leurs aventures au Parc Naturel Régional de la Brenne ?

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Forcément ça rassure. On prend des photos : «J’ai des preuves que je suis vivant, que je fais quelque chose, que je suis là !». La question imperturbable de trouver sa place, de se situer dans l’espace. Et voyager reste un moyen inégalable d’être présent quelque part et de pouvoir le proclamer. On épingle des cartes, on gratte même sur certaines pour, je suis allé là, voilà le chemin que j’ai réalisé. Et plus c’est loin plus c’est exotique, plus ce « là » peut revêtir de l’importance.

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Voyage, esprit de libération A la découverte de nouveaux horizons Partir vers l'ailleurs à la rencontre d'autres Quitter sa maison pour une qui n'est pas nôtre Fuir sa vie pour en vivre une nouvelle Continuer de construire la sienne loin de l'originelle Croiser différentes cultures Les appréhender, les comprendre ou les rejeter Briser les barrières qui nous structurent Pour grandir, découvrir, créer Ou tout simplement pour ne plus rêver et voir Mais nous pouvons changer sans bouger Évoluer sans se mouvoir Alors pourquoi ces voyages ? Échanger avec des étrangers ? Voir de nouveaux paysages ? Vivre ou trouver un nouveau foyer ? Parce que le voyage forge l'expérience et son bonheur Parce que nos voisins ont eux aussi vécu notre évolution Parce que la nature diffère à chaque endroit et chaque heure Parce que nous avons chacun nos raisons Mais tout cela est-ce bien vrai ? Ou sommes-nous encore une fois influencés ? Car voyager n'est-ce pas fuir sa réalité en oubliant de la vivre ? Alors fermons les yeux en partant à l'autre bout du monde. Car voyager n'est-ce pas vivre en oubliant sa réalité ? Et partons à l'autre bout du monde en fermant les yeux.


Le chemin est la voie. Mais pourquoi cette voie doit-elle traverser des continents ? Quelle vérité ici qu’il n’y a pas là-bas ? Peut-être plus on voit de beautés différentes plus on devient sensible à la beauté et donc à celle du quotidien ?

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Ne pas se laisser fausser par une image arrêtée Simple reflet de la réalité Regarder sous un angle différent la même chose Voir si on aime tout autant cette image Ou si ce n'était qu'une simple illusion, un mirage Ou si cette vision nous plaît encore Et recommencer Découvrir d'autres choses Parfois cachées Loin de la vue du monde Les plus belles choses restent souvent enfouis Une plage aussi vide belle soit elle, l'est tout autant quand elle est bondée L'inverse n'est elle pas vrai ? Une plage quelconque n'en est elle pas sublimée par le vide Pourtant ces deux plages restent les mêmes La beauté est souvent nourrie de la rareté L'horreur est souvent cachée par le monde Et pourtant certaines photos sont magnifiées par la foule

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Mais l'image évolue sans cesse, la photo d'un instant n'est plus celle de l'autre Car le temps façonne et change La lumière éclaire ou assombrie La nature pousse ou s'érode L'homme construit ou détruit L'aube est aussi belle que le crépuscule même s'ils s'opposent La nuit est parfois plus belle que le jour où serait-ce le contraire ?

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La vision doit malgré tout pouvoir rester à portée, La vue du ciel est elle vraiment réelle ? Ou n'est-ce qu'un point de vue différent, inaccessible, rare En prenant de la hauteur tout est sublimé La Terre n'est-elle pas la plus belle chose qui soit vu de l'espace ? Le ' space n'est-il pas magnifique quand on l'observe de la Terre ? Symbole d'une beauté globale et universelle


Quelle est alors la meilleure perspective ? Faut-il sublimer un sens au dépit des autres ? Ou les multiplier aux dépens de la beauté ? Et pourquoi ne pas faire les deux ? Ne pas rester statique Se mouvoir d'un point à un autre Car même si la vue est moins bonne, elle n'en restera pas moins réelle Et qui sait sur le trajet, vous pourriez bien croiser des choses nouvelles Ou simplement vous faire méditer L’œil de chacun change le prisme Faire le chemin pour laisser sa trace Suivre celle d'un autre Mais avec un sentiment propre Ou à l'inverse partager Toute chose peut être belle en fonction du point de vue Aucune ne l'est totalement La chose la plus belle que vous pouvez parfois voir se trouve en face du miroir Mais l'est-elle complètement pour autant ? Rien n'est parfait, rien n’est imparfait Tout dépend des gens et de la manière dont ils le regardent En apprenant pourquoi il trouve ça beau, peut-être votre avis changera Mais ne reniez pas le leur, sur bien d'autres choses, il se pourrait que vos avis se rejoignent Les choses grandissent et évoluent Si malgré tout le ressenti reste le même C'est que vous avez trouvé quelque chose qui vous plaît Gardez le alors précieusement dans votre esprit Et profitez de la vue Qu'importe celle des autres Qui n'auront pas réussi à changer de point de vue

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Changer de perspectives

Mais de là-haut vous ne verrez pas la plus jolie des fleurs Que vous pourriez voir, toucher, sentir, goûter ou écouter en étant à ses côtés.

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Errances grandes d’un nouveau peuple de nomades. Un à un, seul dans des nefs qui volent de ports en ports. La liberté se fait dans des dimensions incertaines. Un temps d’attente se crée. Une vie qui file dans les nuages et les sièges. Des jours et des nuits qui s’amassent, somnolent et passent doucement.


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Laisser ses empreintes dans le sable noir Et les regarder s'effacer Faire sa trace dans le sable blanc Et la laisser s'envoler La nature recouvre toujours notre histoire Reprend toujours le cours de sa vie en temps Marquons cette Terre de toutes nos empreintes de vies De mers à monts, de sommets à fonds Passées, présentes, futures et inaccomplies Mais faisons en sorte de pouvoir en admirer leurs disparitions

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Alors on a gravit des montagnes par tous les versants et toutes les saisons. Alors on est rentré dans tous les temples quelque soient les versets de leur religion. Partout j'ai su dire bonjour et merci, Partout chercher l'amour et des amis. Pieds nus, j'ai marché longtemps dans le sable, Insaisissable, j'ai marché longtemps dans les musées. Convoquant les muses, j'ai dit que je reviendrais, partout, parfois. Je l'ai fait parfois, pas souvent. J'ai conduis, pris l'avion, rêvant des trains. On a croisé des regards lourds d'invitations, à rester, à s’enfuir, inattendus. Toujours on a fui, pris la route, le pouce en l'air continuant notre chemin, sans un regard en arrière. Le soleil dans notre dos on était beau. L'acide dans nos veines éblouissant. Cette seconde dans l'espace où ensemble, fragment marqué, on était là.

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Suivant la large courbe du fleuve, je suis tombé sur toi. En haut des collines couvertes de pins, j'ai ouvert grand mes bras. Mon oreille collée sur le sable chaud, attentif aux murmures de tes pas. Tout ça s'est joué en un instant fragile, une main posée, un regard appuyé, cette seconde qui glisse. Je marche à nouveau le long de ce courant immense. Sa fraîcheur gracieuse, le long de mes jambes, danse. Irrépressible mouvement dans la course du courant, je pense.

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Plus j'ai errĂŠ loin en dehors

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Plus j'ai errĂŠ loin en dedans 41


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Cris Voici parmi nous, la vie. Qui vrille et file, libre et vibre pour vous. Cycle, filtre, crypte, film Pli, pleine, sans plainte, surprise elle brille.

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Sur le chemin qui nous fait crĂŠer


Création ... Elle commence par un trait pour délier les fils de sa psyché et tisser sa toile Processus contradictoire lié à la solitude dans le but du partage Fruit de l'imagination, elle ne nécessite pas d'être comprise mais ressentie quand elle se dévoile Architecture complexe ou simple de prime abord, qui cache niveaux et multiples étages Mais pourquoi peut-elle être si compliquée à développer ? Parce qu'elle n'a simplement pas à être bonne ou mauvaise pour être exprimée Mais elle requiert un contexte, un support, une plume, une idée Et même réunies, parfois, plusieurs choses peuvent la troubler Blocage intérieur, concentration détournée ou tout autre influe extérieur Mais ils sont solutions, sources de créativité illimitée pour sonder ses profondeurs Il faut simplement commencer par tracer un trait ... Création

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Des chiffres et des mots innombrables Arabesques fines et traits insondables.

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Aucune limite ne peut. Rien ne surgit. Jamais saisit. Seul existe le feu. Et tout brûle Du premier jour Lancé au lointain Dans un geste incrédule Un détour Sans fin.

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Tout part d’un trait D’une ligne, plus ou moins longue D’une trace, plus ou moins courbe Mais qui dessine progressivement les contours D’un texte, d’un dessin, d’une toile, d’une vie D’une mort, d’une trajectoire qui peut être Modifiée à tout instant. Le point ne signifie pas la fin Mais un début ; le début d’une autre droite, D’un autre cercle, d’une autre mort, d’une autre vie Tout part d’un trait

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Musique Continue de rendre beau l affreux Feu sonique Brûle en chacun de mes mondes Onde mélodique Propage toi au travers du temps Emprise harmonique Empoigne mon coeur si souvent Vent symphonique Souffle chaque soir en me couchant Chant quantique Barrière d ode à l esprit de récréation Création artistique Toile musicale qui me colle à la peau Poème frénétique Écriture déliée qui ne cesse d occuper mes écris Rythme chromatique Colore nos vies jusqu à l infini

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’est la mise en mouvement du corps qui met en mouvement les mots. Le cerveau est un engrenage comme un autre, il suit le déplacement qui se fait dans la marche organique. Quand le défilement des yeux s’enclenche alors peut-être tire-il par l’optique toutes les terminaisons verbales. Le train est cet exemple où si on interdisait les écrans, combien serait plus riche notre littérature ? J’y ai écrit pour bien des femmes, des mots si rêvés que je doute à tête reposée de leurs véracités. Des chants si pleins d’un écho palpitant que j’y trouve encore la trace naïve d’un aimant. Le paysage est omniprésent également, pourtant on reste assis les fesses bien au chaud dans une cage d’acier. Formidable jet humain lancé à travers les campagnes inédites. Un jour j’irai voir cette élégante ferme que j’aperçois quatre secondes à chaque trajet. Pour aller voir l’intérieur dans ce théâtre, les murs nus qui paraissent à cette vitesse si immobiles. On doit être plein à vouloir s’évader à travers les vitres de ce train pour croire trouver dans ces vallons qui défilent une échappatoire. Personne n’ira. Il n’y a personne dans ces vallons. Alors j’écris. N’y allez pas vous pourriez être déçus. Heureusement la vitre nous protège de telles extrémités. Combien de fois me serais-je écrasé à terre brutalement sans la protection de la vitre à laisser courir mes rêves sur papier. Je serais parti toucher ce décor si souvent que s’effritant sous mes doigts, j’aurais oublié d’ouvrir mon cœur délirant. Changés les mots, perdue l’écriture dans ces heures défilantes. On n’écrit pas en avion. J’ai jamais écrit en avion. Pourtant bien des heures et des jours, me ramenant ou m’emmenant au-delà de l’horizon, j’y fus là aussi assis. Dans cet autre jet fulgurant, peu d’envies face à cette ligne nuageuse au soleil fuyant. Il manque le mouvement des gens et des choses de notre temps. Cette portion d’espace sous nos yeux ébahis où se joue la pièce de nos vies. De scène en scène je veux aller, de l’une à l’autre je veux laisser mon imagination s’accrocher à ma plume. Ce grand cinéma où les évènements se meuvent, où la vie croît, grandit et meurt. Où tous partout s’agitent autour de nous. C’est de ce maelström, de ces combinaisons éphémères et infinies, de ce champ vivace où une planète tourne et tourne remplie du bruit des fourmis, que s’illuminent mes écrits. Douceur de ce matin, Sous la fine craquelure de ce gel qui colle à mes lèvres, J’ai cherché en vain tes mains. Sans la pleine courbure de cette phrase qui s’accroche à mes rêves Je reste endormi par ces reins. Dans ce matin d’hiver se réveillent, lointaines, les âmes froides Sans parole elles glissent jusqu’à cette immense grève Depuis les rives de ce lit où nous les avions déployées. Cher matin qui vient me cueillir plein de fièvre Tu soulèves d’un doigt délicat ce voile ouaté Qu’hier encore faiblement je posais sur ton sein. 52

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C

’est un champ d’image que traduit ma main. Un dessin de mots. La traduction de ce qui rentre par tous les sens puis est couché sur papier. Et pour sortir de cette main féconde faut-il bien alimenter tous ces canaux qui inondent mon esprit. Le mouvement de nos êtres révèle ce flot qui nous nourrit et nous enrichit. C’est dans le mouvement que naît la richesse et la diversité. Quand tout bouge, tout se crée, tout existe. Chaque seconde inspire le changement imperceptible qui nous fait nous réinventer dans chaque battement. A chaque fois que mon pied touche le sol, c’est une onde qui se diffuse et vient frapper, légère, mes sens enjoués. Les mots posés sont-ils alors de fidèles reflets d’une réalité si belle ou est-ce un argot de fiction qui ne jouit que de l’existence d’une feuille et d’une touche de clavier ? Où se situe la véracité ? Une fois écrit. Une fois noircit. Que représente ces mots dans le cours du temps ? Dans ce mouvements d’horloge, les mots gravés s’agitent-ils aussi, s’agit-il de tous leurs sens, et agissent-ils encore ? Suivons l’adage qui fait s’envoler les paroles et rester les écrits. Pourtant j’aimerais faire voler mes mots, déployer leurs sonorités et établir un dialogue entre eux et le pays tout autour.

Le soleil rase la colline Les traits partout fusent, me frôlent Je glisse entre les troncs Une simple monotonie d’un après-midi d’hiver.

A

lors j’écris quand je bouge. Ou après avoir bougé tant il est difficile d’écrire en marchant ou en faisant du vélo. Mais je fais pas de vélo et puis impossible de trop réfléchir sur un vélo, c’est la chute assurée. En surfant, en skiant, en grimpant, pas mieux, mauvaise idée. La marche est le moment parfait où m’assaillent de toutes parts mes pensées. Le vecteur si puissant d’idées qu’il me faudrait marcher assis, pour pouvoir tout écrire. Ascension après ascension ; descente après descente ; écrire, écrire. Les yeux perdus dans les horizons grandioses, les pieds pédalant sur les chemins escarpés et la main dansant pleine d’allant sur le papier. Tant de contes et d’ouvrages j’aurais put façonner de ces longues randonnées. Tous ces rêves immortels où nous partions ma bien-aimée ; toutes ces jungles traversées tel un aventurier ; tous ces déserts à dos de méharée;toutes ces galaxies d’il y a bien longtemps, explorées et cette contrée d’où l’on part et l’on revient. Marcher fait traverser bien plus qu’un espace. L’espace nous touche les yeux. Rentre en nous. Il défile autour de nous à un rythme parfait ; un rythme ancestral. Le seul que l’être humain connu durant des milliers d’années. Peut-être le seul valable finalement. C’est pour ça que je peux m’évader bien plus loin sur mes pieds. En avion on va plus vite ; à pied on va plus loin. Mes pas s’accordent et se raccrochent à un rythme ancestral qui me parle. 54

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Un dialogue s’installe entre le sol et moi. Une ouverture vers un savoir ancien. Comme si la Terre reconnaissant la musique que je frappe du pied, permettait d’accéder aux savoirs anciens qui abolissent toutes limites à mon esprit.

Etre Face à Tout contre Pour un instant Une vie faite de moments brefs qui surgissent et s’empilent, Éclatent et disparaissent, rougeoient dans la tiédeur moite de ton corps Dans ton dos Amante Cette seconde Fût

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este à savoir quelle est la portée de ces mots écrits. Comment peuvent-ils résonner chez d’autres, inspirer chez d’autres, évoquer alors que je ne parle que de mes sensations et de mon ressenti. Est-ce la puissance de ce rêve fictionnel, sa brillante lucidité et la générosité des paraboles qui font sa force ? Où se situe le paysage ? Est-il seulement un moteur qui à travers la vision va déclencher une poussée de mots et de pensées. Il faut alors moissonner au plus vite au risque de perdre cette matière ? La double cinétique du corps et des images vues est-elle alors la formule idéale pour produire la meilleure des littératures tel un promeneur rêveur ? Comment transcender le témoignage pour faire de la poésie plus qu’une chose racontée, plus qu’un exutoire où se déverse le miel abondant des sentiments ? Ce mouvement qui me fait créer, je voudrais que les mots lus à leurs tours impulsent un mouvement. Une transmission, que cette vague qui me touche et m’agite puisse agiter en retour ceux qui me lisent. Les émotions sont un moteur puissant pour insuffler des élans de changement. Quelle est la justesse de ce fil poétique ? Est-ce dans la recherche d’une méthodologie, puis de l’éprouver, de l’agiter, de la creuser avec détermination pour en trouver le cœur invariable d’où émane un message porteur d’une certaine vérité et forme d’éternité. Cette matière ainsi trouvée pourrais-je enfin la proclamer ? Coudre et coudre encore les mots ensemble tel l’alchimiste cherchant toujours à lier pour sublimer. Procéder aux échanges équivalents qui d’un trait tracé métamorphoseraient devant les cœur ébahis les sons séculiers de la Nature. Troubler, mélanger, agiter, percuter, lever, embrasser, s’envoler.

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’est user les mots et le mouvement. Soit marcher, se promener encore et encore pour ramener et collecter l’énergie et le message transmis par l’existence. C’est sa traversée qui crée l’expérience féconde. Rendre grands ouverts mes bras invisibles pour ramasser la collection d’images, de sons et d’odeurs. De cette moisson pourra naître le Verbe. Puis recommencer : marcher, grimper, les yeux toujours observant, le cœur à l’écoute, emmagasiner ces couleurs. Peut-être est-ce tout simplement vivre ! Et recommencer. Ne jamais s’arrêter d’explorer les contours de la vie. Expérimenter et exprimer. Réceptivité et expressivité. Et toujours recommencer. Boulimique de l’écriture et de la nouveauté. C’est aller voir partout où sont les beautés qui inspirent. Expirer tous ses tourments sur papier. Sans arrêt. Sans limite. Sans retenue laisser une trace d’encre.

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Et toujours restent nos ĂŠmotions


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Intuition, libératrice d'esprit Troublante et intrigante Parfois tu me trompes, parfois tu me souris Toujours présente, toujours envahissante Tu apparais tel un éclair Et reste présente jusqu'à l'infini Intuition, disparaissant dans l'éphémère Comme si tu n'avais jamais pris vie Mais tu persistes, tapie dans l'ombre Attendant ton moment pour surgir de la pénombre Diffusant ton message comme onde inarrêtable Faisant fit de nos barrières inaltérables Intuition, tu te sais pourtant influencée Mais tu continues à diffuser ton message Écrasant toutes les autres pensées Pour toi il n'y a pas d'adage Tu règnes sur le monde et la vie Qui peut-être finalement tu définies ? Intuition, ma reine, je me soumet à ta volonté Car je sais que où que j'aille tu seras Quel que soient mes choix tu me laisseras Ensemble pour l'éternité, Construisons notre royaume et repoussons nos frontières Brisons les barrières, dominons cette Terre Intuition mon amour, continue d'illuminer ma vie

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On quitte le froid à nouveau. Une fuite vers la plage. Encore ramolli. Mou. Cet endroit me consume, m'aspire une énergie vitale, chose que je sais. Je ne peux me nourrir de ce qu'ils donnent. Alors je me replie. Il est temps de ne plus y revenir. Temps de jeter les dés un peu plus loin encore. Guérir les pensées vagabondes. Plonger les racines de mes mains dans l'humus humide et fertile. Toucher la lourde pierre. Planter la graine qui croît lentement dans les trames fécondes. Tremper la plume assassine au cœur du papier. Ecrire écrire. Sous l'ombre des troncs... Sous les étoiles innombrables... Au cœur de l'hiver... Voir chaque soleil dans chaque mot. Ecrire écrire guérir.

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Aura, écho de l’âme Source de bonheur et de larmes Aussi meurtrière que n’importe quelle arme Elle transperce les cœurs de sa lame Rayonnante de toute sa puissance Générant peur ou bienveillance Peu de gens peuvent la voir Et encore moins peuvent l’avoir Souvent elle surpasse l’irréel Et nourrit celui qui la possède Car une fois maîtrisée elle obsède Et influence le réel

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SS

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uperbe bravoure affronte le corps. Bientôt ferme la marche du front, du fond, des formes. Lames immanquablement lancées. Dés brûlés. Termes invariants. La lumière surgit infaillible quand s'incline toute raison.

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FF

ierté intérieure et inaltérée, premier symbole créatif Représentant des semblables, complément d'esprit singulier Évocation fine d'amour, partition d'être irremplaçable Racine d'enfance déliée, présence libre et alentour Exemple proche et passif, ample source d'inspiration privilégiée

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Welcome to Stockholm

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Always back to your home Leaving the good to the gone Now feeling safe under my own Always free with control Kissing the fist of my whole Feeling that you are going strong Giving the city what she belong Stop searching for anything This is where you're going Well warm under my wing This is what you are loving I am the town you deserve Just at the end of your verve

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C onclusion Voilà, ce voyage est terminé, presque archivé et à ranger sur une étagère. J’espère qu’il vous a plu. Que vous avez pu appréhendez quelque peu ce qu’il nous laisse à travers ce méli-mélo d’images et de mots recomposés, triturés et mélangés. C’est aussi ça le Brésil, un mélange, un melting pot. «Everybody can be brazilian» comme nous l’avons entendu et surtout comme nous l’avons vécu. Ce sont aussi bien sur des émotions, des interrogations, des remises en question, un autre point de vue sur le monde et sur soi-même, tout ça aussi nous avons voulu essayé de le partager, de le mélanger, pour nous comme pour vous. Comme vous avez pu le constater, nous avons choisi de ne pas préciser qui de nous deux est l’auteur de tels textes, de telles photos, images, dessins ou pages. Comme annoncé en introduction, tous les éléments ne sont pas forcément perceptibles et identifiables. Maintenant c’est à vous d’y aller et de chercher sur place ce que l’on a ramené avec nous, ouvrir grands vos yeux et peut-être dans un détour, dans un détail, un recoin, derrière l’imperceptible vous trouverez toutes ces traces.

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R emerciements À Delphine, Aurélien, Apolline et Eléonore À Johanne À Tous les Brésiliens et Brésiliennes rencontrés Au Quarto À Michel Telo À toi qui viens de nous lire Et surtout merci à nous-mêmes, pour y être allés ensemble, pour

ce voyage ensemble, pour ce livre à 4 mains et pour tout le reste...

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Love

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