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Bilan structurel et méthodologique
4 | Bilan stratégique et méthodologique
Une professionnalisation de la structure Depuis son implication dans le Projet de résorption des bidonvilles à Marseille en 2017, les modes d’intervention d’ASF ont considérablement évolué.
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Partant d’un premier constat de la nécessité d’un renforcement du suivi des sites, ASF s’est progressivement outillée pour renforcer les moyens humains et professionnaliser ses membres. En 2018, grâce à l’obtention d’un premier financement par la Fondation de France, un poste pour la coordination du projet d’amélioration des conditions de vie a été ouvert. Cette mission a été prolongée en 2019 avec l’aide du Fond d’Innovation pour l’Habitat de la Métropole Marseille Provence et deux autres postes ont été ouverts : accompagnement des habitant·e·s et capitalisation de l’expérience. L’association a également accueilli des stagiaires et des services civique. Afin d’instaurer une régularité dans le suivi, elle a privilégié l’essaimage des missions sur des longues durées, sur des temps partiels. En 2020, l’évolution statutaire des membres d’ASF a franchi un nouveau cap avec la transformation de deux des trois missions de prestation en contrats à durée déterminée. Cette augmentation des ressources humaines a conduit à la multiplication des actions d’amélioration des conditions de vie, ainsi que l’instauration d’une veille sur l’ensemble des sites.
Un second constat portant sur le besoin de renforcement de la participation des occupant·e·s au sein des projets a fait émerger la nécessité d’une diversification disciplinaire au sein de l’équipe. Celle-ci s’est matérialisée par la création d’un poste d’accompagnement des habitant·e·s, destiné à des professionnel·le·s du secteur sanitaire et social ou issu·e·s des sciences sociales. L’accueil de deux services civiques en binôme, l’une de formation architecturale, la seconde formée en géographie et anthropologie, avait pour objectif de renforcer la complémentarité des disciplines. Cette diversification a consolidé les compétences internes d’accompagnement, grâce à une connaissance plus fine des enjeux socio-anthropologiques du contexte d’intervention. Elle a mené au développement d’une méthode de conception pluridisciplinaire, plus proche des habitant·e·s et de leurs besoins. L’entrée d’ASF dans le dispositif expérimental piloté par la DDCS a entraîné l’augmentation des moyens de mise en œuvre du projet d’amélioration des conditions de vie sur le site des
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Aciéries, et le développement d’une méthode d’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage. Le renforcement du réseau partenarial La présence renforcée d’ASF sur le site a renforcé le réseau partenarial et sa ramification autour de l’amélioration des conditions de vie. Elle a contribué à l’affirmation d’ASF au sein du collectif associatif et à sa reconnaissance comme intervenante compétente sur l’amélioration des conditions de vie en squats et bidonvilles. L’association a pu légitimer sa place dans le tissu local et auprès des habitant·e·s et partenaires publics. ASF a pu s’engager davantage dans le collectif interpartenarial, notamment avec la création de l’Observatoire des conditions de vie sur les bidonvilles.
Des collaborations ont également été mises en place, avec des associations ou entreprises de constructeur.trice.s comme R-aedificare ou F.AI.R.E. Bénévolat et professionnalisation Cette évolution des pratiques a soulevé des interrogations sur les modes de structuration et d’intervention de l’association. La professionnalisation de certains membres de l’association a eu pour conséquence la diminution importante du nombre de bénévoles impliqué·e·s dans les projets entre 2018 et 2020. Cette évolution découle à la fois de la réduction du nombre de chantiers au profit de l’allongement des phases d’étude et de la réévaluation de la posture d’ASF au sein des projets. Initialement basée sur une mobilisation bénévole sur les chantiers, l’association a progressivement privilégié le recours à des structures professionnelles, et a œuvré au développement des partenariats avec des entreprises et associations issues du secteur de la construction. Cette démarche est révélatrice d’un déplacement de la stratégie d’intervention, éloignant ASF de la maîtrise d’œuvre au profit de l’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage. Avec une montée en compétences sur l’accompagnement, la structure assure ainsi l’interface, entre habitant·e·s, entreprises et institutions. Aujourd’hui, de nouvelles réflexions sont menées quant à l’élaboration d’une nouvelle politique bénévole. Celles-ci prennent notamment en compte la nécessité de la formation des bénévoles à l’accompagnement de publics spécifiques, ainsi que des orientations de suivi ayant pour objectif la montée en compétence et l’autonomisation des participant·e·s.