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Bilan et réorientation de la stratégie interpartenariale
Bilan et réorientation de la stratégie interpartenariale
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Bilan du projet pilote Les principaux points de frictions du projet pilote sont associés aux difficultés pour les parties prenantes - et notamment les propriétaires de site - d’établir un cadre juridique permettant la contractualisation de l’installation.
Aux Aciéries, le propriétaire du site a refusé que le conventionnement s’établisse sans la nomination d’une association gestionnaire : un interlocuteur unique prenant en charge la responsabilité des lieux.
Sur le site de Saint-Antoine, la difficulté de proposer une solution de relogement qui répondrait aux termes posés par les commanditaires et associations, ont entravé le bon déroulement des démarches d’accompagnement. Face à l’absence de compromis, et à l’absence de moyens déployés pour réaliser les aménagements nécessaires au maintien de l’installation, le site de Saint-Antoine a été évacué en mai 2020, suite une alerte lancée par les le collectif inter-partenarial quant à l’état de délabrement du bâtiment.
L’absence de contractualisation effective sur les deux sites pilotes a été un frein à la réalisation des travaux d’amélioration des conditions de vie : la domiciliation sur le site n’a pas été possible, ralentissant les démarches administratives d’accès au droit et au logement. L’absence de transparence des négociations et la persistance d’une incertitude quant au statut des occupations ont été perçues par les associations comme l’une des causes du désengagement progressif des familles au sein du projet.
Pour une veille : mise en place de l’observatoire des conditions de vie1 Les lacunes en matière de pilotage ont impacté la coordination des actions des associations, suscitant des redondances, des incohérences et l’incompréhension des habitant·e·s.
Le collectif partenarial a néanmoins poursuivi sa veille sur les sites (maraudes et diagnostics), et a maintenu les réunions avec les habitant·e·s afin d’assurer un lien et la transmissions des informations.
Certaines actions concertées menées par le collectif ont abouti, comme la rédaction du document d’aide à la décision ayant permis l’annulation de l’arrêté de péril imminent qui prévoyait l’expulsion des occupant·e·s du site de La Pomme.
1. Texte issu de la déclaration d’intention de l’Observatoire des conditions de vie
4 | Bilan stratégique et méthodologique
ci-dessus: extrait de la cartographie collaborative des sites, 2011, 2015 et 2019 - source : Marion Serre & Association Rencontres Tsiganes
Ces expériences ont démontré la place centrale de l’information au sein du projet, et ont mis en avant le besoin fondamental de structurer la capitalisation et la transmission des données.
Créé en 2019, l’observatoire des conditions de vie a pour objectif de structurer la veille et le suivi des sites et de renforcer l’opérationnalité des actions d’amélioration des conditions de vie. Il répond au besoin d’inventorier, d’organiser et de transmettre les informations afin de produire une vision claire et actualisée des conditions de vie en bidonville et de faciliter les actions de terrain. Il constitue un support pour : • Coordonner les actions de terrain : partage d’informations, retours d’expérience, résolution des situations complexes, planification des actions à venir • Construire une position stratégique commune qui va permettre, d’une part, la définition des orientations dans lesquelles s’inscrivent les actions d’amélioration des conditions de vie, de l’autre la mutualisation des moyens pour la rédaction de documents collectifs de plaidoyer, d’interpellation et de sensibilisation
Bilan et réorientation de la stratégie interpartenariale
Objectifs
• Produire un état des lieux des bidonvilles et squats à Marseille qui soit basé sur des indicateurs clairs et actualisés • Structurer le suivi des conditions de vie pour faciliter la planification et le suivi des actions d’amélioration • Grâce aux données produites, accroître l’efficacité du plaidoyer auprès des pouvoirs publics. Diffuser les outils et les méthodes de l’Observatoire au sein des réseaux dans lesquels il est impliqué
Modes d’action
Etat des lieux
• Recensement et veille, par la réalisation et l’actualisation régulière de la cartographie des sites, permettant un suivi des parcours des familles : évacuations, relogement. La cartographie a également pour objectif de produire une vision claire du statut des occupations temporaires : propriétaires des terrains, démarches juridiques en cours… • Repérage des situations critiques et priorisation des interventions grâce à la création d’un « tableau alerte »
Réduction des risques liés à la sécurité et à la santé des occupant·e·s
• Mise en sécurité : identification des risques, préconisations et interventions • Sanitation des lieux de vie : raccordement à l’eau, aménagements sanitaires, accompagnement à la gestion des déchets
Plaidoyer pour la résorption des bidonvilles
• Elaboration d’outils collaboratifs d’aide à la décision • Prévention des expulsions, par des actions de mobilisation des pouvoirs publics articulées à un plaidoyer pour la sanitation des occupations temporaires • Implication dans la rédaction et la diffusion d’une stratégie territoriale de résorption des bidonvilles, au sein d’un groupe de travail lancé en 2018, regroupant les associations des Bouches-du-Rhône • Articulation des actions avec des campagnes nationales et internationales de sensibilisation. Par exemple, « Coalition eau », ou la campagne « L’eau est un droit ! » pour le droit à l’eau Modalités Les réunions de l’Observatoire se tiennent une fois par mois avec les principales associations fondatrices : Rencontres Tsiganes, JUST, Médecins du Monde, Laurence Henry avocate et Architectes Sans Frontières. D’autres structures peuvent être invitées lors de ces échanges pour apporter des informations, nourrir la réflexion sur les actions à mener, ou bien échanger autour des conditions de vie des bidonvilles.