Une symbiose 17 11 2013

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Le mercredi 17 novembre 2013, les classes de 1ères S1 et S3 se sont retrouvés à la Faïencerie de Creil, de 19h15 à 20h15, afin d'assister à une représentation semithéâtrale nommée « Une Symbiose ». Cette œuvre est née du projet « binôme », souhaitant réunir des scientifiques et des auteurs de théâtre pour créer un dialogue entre ces deux univers très différents.

Un protocole très strict est établi : pendant 50 minutes, le scientifique doit expliquer son métier, son univers, à l'auteur ; ce même auteur a ensuite 2 semaines pour écrire une pièce de 30 minutes pour 3 voix sans recontacter son partenaire. Le projet terminé est alors présenté au public : 15 minutes de film sont projeté sur écran, résumant la rencontre du binôme, suivit de la pièce de 30 minutes, d'une vidéo de 5 minutes nous dévoilant les premières réactions du scientifique lors de sa lecture du texte, et enfin 10 minutes de débat ouvert entre les acteurs, le metteur en scène, le binôme concerné (fait exeptionnel) et le public.


Ainsi, « Une symbiose » est née de la rencontre entre Françoise Gillet, Docteur en Biotechnologies Végétales, et PierreYves Chapalain, auteur de théâtre. Le résultat est impressionnant : une histoire d'amour et de manipulation complexe au premier abord, pleine de métaphores se rapportant à la biologie (particulièrement aux plantes). Interprétable de différentes façons, cette pièce présente de nombreuses subtilités et pointe du doigt la dualité entre chimistes et biologistes. La vidéo introductive nous a permis de comprendre la relation rapide mais profonde qui lie Françoise Gillet et Pierre-Yves Chapalain, de nous immerger dans le vif du sujet. Cette vidéo fait germer une question dans notre esprit : de quelle manière l'auteur va réussir à retranscrire sa rencontre avec sa partenaire ? Le rendu nous a surpris, le texte comporte une écriture très stylée, voire personnelle: les phrases sont presque hachées, des mots apparaissent à la fin des phrases produisant une interaction étrange, les dialogues sont principalement constitués de métaphores, etc. Plus étonnant encore : la pièce est lue par les trois comédiens, ce qui met fortement en avant le texte, permettent de mieux comprendre les subtilités de l'auteur. Le thème est abordé abstraitement, quasiment à mots couverts : il n'y a pas d'approche directe. Les acteurs ne sont jamais tous les trois réunis sur la scène, seul le personnage principal demeure au centre, sous la lumière des projecteurs. Ce sont les personnages dits « secondaires » qui échangent leurs places, permettant aux spectateurs de deviner, interpréter les manigances du personnage principal au fil de l'œuvre. Certes, le jeu des acteurs sortait de l'ordinaire. Après un temps d'adaptation nécessaire, les appréhensions et effet de lecture s'effacent, les limites entre théâtre et mise en lecture deviennent floues pour permettre aux spectateurs de rentrer dans les méandres de l'histoire « qui pousse dans notre tête ». Cette sensation est accentuée par un début d'histoire vague, lente, qui nous semble d'abord complexe, concentrée avant de révéler sa véritable dualité telle une petite plante qui croît et s'épanouit. Les « effets spéciaux » sont assez surnaturels : la scène est sans décors, la seule


lumière provient du projecteur braqué sur le centre de la scène, une fumée se propage devant nous lors des changements de personnages tel un lourd brouillard opaque empreint de mystères et de manigances, les personnages secondaires se couvrent de « mousse » verte qui s'étend sur leur visage au fur et à mesure que les paroles toxiques et manipulatrices du premier protagoniste s'immiscent dans leur esprit, un instant de la pièce se déroule derrière l'écran tel les coulisses d'une scène de tragédie grecque, etc. Pour ce qui est de l'histoire pure, un chimiste (personnage principal) va tenter de manipuler une jeune femme naïve et innocente (qui caractérise une plante), en la faisant tomber amoureuse de lui, et son « meilleur ami » (amoureux de l'innocente plante) devenu biologiste pour trouver une plante qui peut s'adapter à toutes conditions environnementales – le vrai travail de Françoise Gillet. Le chimiste semble vouloir détruire son meilleur ami pour conserver son propre travail intact. La malheureuse plante se retrouve embarquée dans ce conflit entre deux champignons, l'un bon et l'autre dangereux et toxique. L'issue fatale finit par briser la plante – elle laisse entrer le mauvais champignon. Cette histoire retranscrit la fourberie des champignons toxiques qui veulent envahir les plantes, des bons champignons qui peuvent améliorer la vie de cette plante et enfin le choix fait par cette dernière. C'était un binôme intéressant, au récit parfois complexe qui suscitait toute notre attention pour saisir le sens caché des phrases. Quelques éléments peu communs de la mise en scène nous ont perturbés au début mais la « gêne » s'estompe au cours de la séance. Ce binôme doit probablement être vu une seconde fois pour avoir la possibilité de mieux comprendre et interpréter le texte. Amélie ; Antoine ; Jade ; Laura ; Maëlys ; Ulysse

Première S1

Binôme, c’est quoi ? Un projet initié en 2010 par la compagnie Les sens des mots qui permet, à partir de la rencontre entre des auteurs de théâtre contemporain et des scientifiques, l’écriture et la mise en lecture de courtes pièces inspirées de ces rencontres. Une symbiose est une co-production de la Région Picardie et du Centre de culture scientifique, technique et industrielle, Ombelliscience Picardie, en partenariat avec la compagnie Les Sens des Mots.


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