Des artistes à l'école [de la photographie]

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2015/2016 DES ARTISTES A L’ÉCOLE [DE LA PHOTOGRAPHIE] Présentation des ateliers photographiques

Les Ateliers de l’Image Centre photographique de Marseille


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SOMMAIRE éDITO

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1/ Le sens des images

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- Collège Honoré Daumier

page 06

- Collège Jean-Claude Izzo

page 10

- Collège Jean Guéhenno

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- Projet Vive mon collège, une architecture à vivre

page 16

- Projet Toute la lumière sur les SEGPA

page 24

2/ De l’île à l’îlot

page 59

- école élémentaire de Bonneveine 1

page 60

- Collège Grande Bastide

page 65

- Collège Vieux port

page 68

3/ Temps d’aménagement périscolaire

page 70

- école maternelle Désirée Clary

page 71

4/ Quelques informations

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- Des chiffres

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- Les photographes intervenants

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- Les partenaires

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- Les financeurs

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- Infos pratiques

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- La presse

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ÉDITO Depuis maintenant plus de quinze ans, patiemment, Les Ateliers de l'Image ont mis en place une véritable politique pour l'éducation à l'image par la photographie. Ses principaux axes en sont l'expérimentation et la pratique personnelle, la construction et l'éducation du regard, et la mise en perspective des images. Chaque projet est le résultat d'une approche particulière, sensible et réfléchie, des questions liées à la production, à la lecture et à l’utilisation des images photographiques aujourd’hui. On le sait, le monde d’aujourd’hui est celui des images. C’est pourquoi, Il faut non seulement apprendre à les lire, mais aussi à les pratiquer, les expérimenter, les manipuler, les regarder, les faire circuler... pour redonner aux personnes une place d'acteur plutôt que de spectateur de la société actuelle. En 2015-2016 c'est 244 enfants et adolescents du département des Bouches du Rhône qui ont participé à un atelier de pratique artistique. D'une durée de trente heures en moyenne, ces ateliers sont aussi le lieu d'une réflexion commune pour une culture de l'image. Cette notion de durée et de temps partagé avec l'artiste est au cœur de notre démarche, tout comme l'est notre volonté de construire une éducation du regard par une pratique artistique. Cette année nous avons souhaité développé une nouvelle approche pour ce bilan, par une analyse et une évaluation croisée à trois niveaux, à partir du point de vue des artistes, des enseignants et des participants. Cela correspond pour nous à une nécessaire remise en question de nos habitudes, de nos pratiques et nos méthodes pédagogiques. Dans un monde en évolution constante et rapide, il devient de plus en en plus nécessaire de mesurer et d'adapter nos méthodologies de coordination tout autant que le contenu de nos actions éducatives. Le focus mis en place cette année sur le dispositif « Toute la lumière sur les SEGPA » sera ainsi étendu à toutes nos actions l'année prochaine. Cette évaluation, qui en est ici à un premier stade que nous peaufinerons dans le futur, s'est faite en lien avec le ressenti des élèves et l'expérience des intervenants. Et les retours éventuels de tous nos partenaires sur cette nouvelle approche sont les bienvenus. Pour la prochaine édition du projet « Vive mon Collège », nous avons décidé de suspendre notre participation. Les conditions de mise en œuvre de ce projet ne nous semblent pas aujourd’hui réunies, et ce malgré notre attachement fort et historique à ce dispositif. Il est vrai que l'enjeu pour l'année qui vient est centré pour Les Ateliers de l’Image sur l'ouverture du Centre Photographique de Marseille, et il s'agit pour nous de concentrer toutes nos actions en ce sens. C'est dans cette logique que « Des artiste à l'école [de la photographie] », la restitution publique à la rentrée 2016 de tous les ateliers présentés ici, se fera comme l'année dernière via notre exposition en ligne. L'année prochaine va nous permettre de développer à nouveau nos actions dans les lycées, d'augmenter nos actions dans les collèges, et surtout de développer de nouveaux partenariats pour des actions hors temps scolaires, que ce soient sur le territoire de la Joliette, notamment dans le cadre des TAP, ou bien en lien avec 13 Habitat ou la Friche de la Belle de Mai. 2017 sera aussi le moment de structurer nos actions éducatives autour de notre programmation artistique et du « rayonnement » du Centre Photographique de Marseille. Un nouveau partenariat avec la DRAC PACA sera mis en place en ce sens et va nous permettre de travailler avec plus de facilité et d'autonomie. Vous l'aurez compris, ce dossier est dense et complet. Prenez le temps de le lire à l'échelle du temps que les artistes donnent aux participants pour développer leur regard et leur autonomie. Bonne lecture et bon été!

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Erick Gudimard Directeur artistique


LE SENS DES IMAGES

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Le Sens des Images est un programme d’ateliers de pratique, de médiation et de sensibilisation aux différentes formes contemporaines de la photographie. Il s’adresse aux groupes et classes constitués de l’Éducation nationale, encadrés et accompagnés par un ou plusieurs enseignants.

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Collège Honoré Daumier / Marseille Classe : 4ème Participants : 27 élèves Enseignante impliquée : Madame Sophie Valentin Intervenant : Gilles Pourtier Heure d’intervention : 16h Exposition : au collège lors des portes ouvertes.

DE QUOI S’AGIT IL ? Le principe de cet atelier que j’ai mené consiste en l’élaboration d’une mise en scène photographique par groupe de 3 à 4 élèves. Chaque groupe d’élève doit penser une mise en scène photographique se déroulant dans le cadre du collège et avec pour protagoniste 2 à 3 élèves du groupe. De la même façon chaque élève se voit investit d’un poste technique en lien avec l’utilisation d’une chambre photographique grand format : élaboration du cadre, mesure de la lumière, opération en lien avec l’objectif, etc… L’élément qui rassemble toutes les différentes propositions des groupes est l’élaboration et la réalisation d’un ou plusieurs masques en papier (peint en noir et blanc) qui seront par la suite portés pendant la mise en scène. Ce qui m’intéresse dans ce processus est de montrer la possibilité d’apparition, au sein du quotidien des élèves, d’éléments de fictions ou au moins d’embrayeurs d’une courte narration fictive.

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Transmission et évaluation du projet par Gilles Pourtier Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Ma transmission artistique est d’abord passé par la pratique de l’outil photographique: la chambre grand format. J’ai voulu utiliser une méthode qui s’oriente sur la pratique des élèves. Comment se créer une image photographique ? Les oeuvres présentées lors de mon intervention sont : - Vue du gras, Niépce. - The pencil of nature, William Henry Fox Talbot. - Ralph Eugene Meatyard - Perfect Documents, Walker Evans - Works from the Chapman Family Collection, Jake & Dinos Chapman. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? - Apprentissages des notions techniques de la photographie - Apprentissage de l’histoire de la photographie : surtout les débuts de la photographie ainsi que les primitifs. - Notion de mise en scène : acteurs, péripéties, point de vue, etc… - Penser un projet avec la réalisation d’un élément plastique (un masque) qui prendra place dans un décor avec des protagonistes. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? L’incidence principale que je souhaitais transmettre aux élèves était la notion de temporalité, voire de lenteur liée à l’image argentique. À la fois, la lenteur du processus argentique mais aussi la lenteur pour la prise de vue à la chambre. Cette notion de temps long est pour moi importante dans le but de les faire réfléchir sur leur position en tant que personne qui utilise des images de façon ultra-rapide et qui de la même façon consomment les images. Sans prendre de position pour ou contre, ma position est de montrer une autre pratique qui existe en parallèle du contact qu’ils peuvent avoir avec la photographie.

Les impacts sur les élèves pendant le projet

Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Les élèves furent d’abord surpris par l’outil avec lequel nous allions travailler. Comme Madame Sophie Valentin enseigne les arts plastiques, les élèves se sont saisis de ce temps et de cet espace assez rapidement pour émettre des propositions de mise en scène cohérente. Ensuite une partie de la classe a réalisé des masques pour l’ensemble de la classe ce qui a permis de créer encore plus de cohésion au sein des groupes. Enfin les élèves se sont appropriés ce temps et cet espace de création de façon personnelle en investissant leur subjectivité à la fois au travers des masques mais aussi par la mise en scène photographique.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Il aurait été préférable d’avoir un peu plus de temps pour pouvoir discuter avec l’ensemble de la classe et réfléchir en profondeur en ce qui concerne la fin du projet au niveau des titres (c’est-à- dire le lien texte image) et au niveau de l’editing. Mais en général cela a été 16h de rencontre, et d’échange, autour de l’art photographique avec les élèves. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Le projet s’est très bien passé en ce qui concerne la co-conduction. Madame Sophie Valentin, a été très a l’écoute de mon projet autant d’un point de vue pratique que théorique. Elle a permis d’adapter l’emploi du temps de la classe afin de réaliser dans les meilleurs conditions les prises de vues.

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Chaque élève a reçu un poster plié de 90x1,30 cm de leur réalisation qui s’intitule NORMAL 9


Collège Jean Claude Izzo / Marseille Classe : 3ème DP6 Participants : 10 élèves Enseignante impliquée : Madame Marie Delahousse Intervenante : Anne Loubet Heure d’intervention : 16h Exposition : au collège dans le hall de l’entrée.

DE QUOI S’AGIT IL ? L’objectif du projet est d’inviter les élèves à observer leur environnement et à se représenter dans un espace urbain. Découvrir des travaux de photographes et d’artistes contemporains qui interrogent ces notions de la représentation et du corps, lors d’une présentation en classe et lors d’une visite d’exposition. Les élèves de cette classe sont souvent absents; ils sont assez agités, et ont besoin de bouger, de passer à l’action pour travailler. L’idée de sortir de l’établissement et de réaliser des images dehors, sur le terrain est motivante. L’ambition du projet est de suivre leur envie de se représenter avec la photographie en y ajoutant une dimension nouvelle : l’interaction avec le décor et la prise de conscience de son environnement.

Restitution au format A3 donnée à chaque élève

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Transmission et évaluation du projet par Anne Loubet Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Visite d’une exposition aux archives municipales : 3 regards de femmes photographes sur l’adolescence. L’occasion de découvrir des œuvres de photographes poursuivant 3 démarches très différentes (mise en scène, reportage) pour représenter des proches. Analyser les atmosphères (décor, lumière, cadrage) et le mode d’accrochage sur le mur d’exposition (association d’images) Diaporama choisi d’œuvres d’artistes autour du thème du corps dans l’espace. (Arno MINKINNEN, Muriel BORDIER, Denis DARZACQ, les performeurs –danseurs de la Cie WILLI DORNER, FRAUKE THIELKING) Analyse d’images et réalisation de dessins de mémoire, pour comprendre les occupations et proportions dans l’espace du cadre. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? La maîtrise du vocabulaire lié à l’image, le travail de groupe pour réaliser des portraits mis en scène qui nécessite de l’écoute, de la patience et de la concentration. La lecture d’images développe leurs capacités d’argumentation. Je constate que leur vocabulaire s’est enrichi et que leur pensée devient plus précise. Ils se piquent au jeu et se disciplinent du coup d’eux même. Développer le sens de l’observation et leur curiosité. Le travail de groupe pour réaliser des portraits mis en scène nécessite de la patience et de la concentration. Ils sont moins dispersés et s’écoutent. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Le plaisir de créer et de se sentir responsable d’une action est un moteur indispensable pour apprendre. Les élèves voient dès le retour de terrain les images réalisées, cela leur procure une fierté qui force leur attention pour les consignes à venir. Valorisés par les images qui les représentent, leur implication augmente, il n’y a plus d’absentéisme. Ils deviennent plus exigeants dans les mises en scène, avec le dessin, leur regard s’affine. La peur de mal faire «je sais pas dessiner quelqu’un» a fait place à une confiance, les élèves arrivent à représenter schématiquement ce qu’ils ont vu.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? L’implication a été progressive. Dès les premières images de portraits réalisées, le plaisir de se voir force les rires au début, puis il y a de vrais échanges autour de la construction de l’image (lumière, cadrage, point de vue, émotion..). La participation augmente avec le plaisir de découvrir des nouvelles images. La méfiance à l’encontre à la représentation de soi (mauvaise image, préjugés) a disparu et ils sont tous coopérants pour voir leur image et leur visage affichés sur les murs du collège. Je pense que l’affirmation de leur pouvoir créatif, permet de redonner une autre valeur à la représentation de soi. Le processus a fonctionné. Ils sont convaincus de la valeur expérimentale de leur travail et ont réussi à se sortir des préjugés.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Des discussions portent sur la méthode de travail et les objectifs attendus. Grosse pression de l’enseignante sur ses programmes et leurs contenus qui se heurtent au besoin de sortir du cadre strict du programme scolaire. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Je dois argumenter ce qui peut être bénéfique pour chacun (élève-enseignant) pour affirmer le projet et inviter à s’ouvrir à un échange différent, plus humain. L’atelier artistique offre un apprentissage différent basé sur l’écoute, l’action, la participation. Il me semble que rendre acteur de sa connaissance un élève, c’est le rendre curieux et intéressé. Pour ensuite assimiler d’autres « savoirs ». Autres Redonner de la valeur à leur propositions et leurs idées, ils sont perpétuellement jugés et mis en touche avec un « c’est pas bien » mais moi je sais pour toi.

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Collège Jean Guéhenno / Lambesc Classe : 5ème Participants : 25 élèves Enseignants impliqués : Monsieur Jérôme Clémenson, Madame Nicole Aubadie-Ladrix Intervenant : Olivier Rebufa Heure d’intervention : 16h Exposition : au sein du collège.

DE QUOI S’AGIT IL ? Images, fiction et réalité : Créez un avatar de vous mêmes, sous la forme qui vous convient. Grâce à la photographie, faites lui vivre des situations donnant à voir un point de vue différent sur l’espace du collège et sur les personnes qui le fréquentent. L’idée étant de renouveler le regard porté par les élèves sur l’architecture du collège, en utilisant les ressources de l’imaginaire et de la fiction, avec comme supports la photographie, la production d’images numériques, les arts plastiques. En technologie, leur permettre d’analyser les données de l’espace dans lequel ils évoluent. Cet atelier s’est déroulé sur deux journées complètes.

Travail d’incrustation d’un avatar dans une image du collège : Hisoka le mal incarné

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Transmission et évaluation du projet par Olivier Rebufa Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Les élèves ont été sensibilisés en amont par le professeur d’art plastique sur la notion d’avatar et de mise en scène d’objets ou sculptures, regards sur des travaux d’artistes, de cinéma, de représentation de Vishnou, l’insertion d’image via des logiciels comme gimp par la professeur de technologie. Pour ma part, la classe est divisée en plusieurs groupes sur les deux séances. Première journée, de la production : 1 réaliser une photographie plasticienne qui consiste à se créer un avatar, sous forme d’une figurine, d’une sculpture qui les représente ou une photo découpée d’eux qu’ils vont mettre en scène dans le collège. 2 un deuxième atelier avec un regard photographique sur le collège, orienté sur son architecture. Deuxième journée : 1 Travail d’incrustation d’avatars collectés sur internet dans des images du collège réalisées au cours de la première journée sur ordinateur à l’aide de logiciel tels que gimp, photofiltre. 2 Sélection de tous leurs travaux pour des impressions A1, A3 et A4. 3 Réflexion sur le montage d’exposition (format tirage, sujet, linéarité, constellation) et accrochage de leurs travaux dans divers lieux du collège. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Ouvrir les élèves à une démarche plastique et photographique sous plusieurs angles. La découverte d’un travail artistique de la création à la monstration. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Démonstration des grandes possibilités artistiques que donne la photographie. La découverte de la sélection des bonnes images de son travail, développer un regard critique.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Les élèves ont été très à l’aise dans la production d’image d’architecture, cadrage, composition, plus en difficulté dans l’imagination et une démarche plastique. Grand intérêt pour l’accrochage de la réflexion à l’installation.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Projet riche englobant la production, la sélections, l’impression dans divers formats, l’accrochage. Un travail artistique de a à z. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Les deux professeurs avaient très bien préparé les élèves, nous avons eu un fort travail d’accompagnement pendant ces deux journées.

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Projet Vive mon collège : Vive mon collège quand les artistes permettent aux élèves de rencontrer l’architecture. L’originalité de cette action créée par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône réside dans la façon d’aborder l’architecture des collèges à la fois comme réflexion sur l’espace bâti et comme expérience à vivre au cours d’une création artistique collective in situ.

Collège Lou Garlaban / Aubagne Classe : 5eme Participants : 25 élèves Enseignante impliquée : Madame Alexia-Anne Bruna Intervenant : Ezio d’Agostino Heure d’intervention : 30h Exposition : installation, exposition et vernissage au sein du collège

DE QUOI S’AGIT IL ? Les Ateliers de l’Image partenaire, depuis l’origine, de cette action éducative a contribué cette année en proposant le photographe Ezio d’Agostino. Nous l’avons suivi tout au long du projet pour l’accompagner sur le cheminement pédagogique, pour du prêt de matériel, par une aide à l’installation de très grands tirages collés sur les murs du hall d’entrée du collège.

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Transmission et évaluation du projet par Ezio d’Agostino Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Pendant les interventions avec l’architecte, les élèves avaient commencé à réfléchir sur l’espace du collège, à la façon de l’utiliser, aux fonctions pour lesquelles certains lieux ou architectures avaient été construits. J’ai donc décidé de commencer l’atelier photographique en montrant une sélection d’œuvres de photographes contemporains qui travaillent sur ce décalage entre utilisation et fonction de l’espace et de l’architecture. Avec les élèves on a discuté de comment l’espace qui nous entoure peut être transformé par le geste et le corps (Guillaume Martial, Maia Flore), par une intervention physique sur l’architecture ou par le choix d’un point de vue (George Rousse et JR). On s’est ensuite concentré sur la pratique du cadrage. Pour cela, j’ai proposé une activité purement visuelle en découpant des viseurs de 2,4 x 3,6 cm dans des cartons ; les élèves se mettent debout et face à face dans la cour. La consigne est de regarder droit devant soi à travers le viseur, sans bouger ni la tête ni les yeux. Chaque élève est muni d’un stylo pour noter sur l’arrière de son «appareil photographique cartonique» (nom inventé par un élève) ce qui se passe dans le viseur. Des questions simples leur sont posées afin de décrire ce qu’ils voient, au fur et à mesure qu’ils changent leur point de vue en s’approchant l’un de l’autre. On expérimente ainsi le concept de profondeur de champs, de premier plan et d’arrière-plan, le cadre et le hors cadre, les différents cadrages et leurs différentes possibilités expressives. L’atelier a été ensuite amené à travers plusieurs activités, à la fois théoriques et pratiques. D’un côté, on a approfondi les connaissances théoriques sur la photographie à travers l’observation et la manipulation des livres photographiques contemporains (Sarah Moon, Tommaso Tanini, Vanessa Winship, Alvaro Deprit, Awoiska Van der Molen, Toshio Shibata…). Au même temps, on a commencé à développer notre propre projet, qui a visé à relire l’espace du collège à travers le changement d’utilisation de l’espace et sa représentation photographique. Les élèves repéraient ainsi un élément spatial ou architectural qui leur intéressait, et ils commençaient à en explorer les possibles et différents usages par rapport à son contenu visuel. Cette expérience passe à travers l’utilisation du corps, tout en faisant pratiquer l’outil photographique (cadrage et le point de vue) pour détourner et ré interpréter l’espace. A travers ces éléments, ils sont ainsi arrivés à créer des images qui bouleversent la vision du collège grâce à la maîtrise de l’outil photographique, à la conscience du point de vue, à l’utilisation du cadrage, à la capacité de lire une forme architecturale comme un objet ou un espace multi-sensoriel. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? La connaissance du langage photographique à travers la pratique. Comprendre comment utiliser le médium photographique et découvrir ses possibilités expressives. Développer un regard attentif sur les espaces quotidiens qui nous entourent. Mettre en place une dynamique collective visant à la réalisation d’une œuvre artistique. Développer l’échange et la discussion entre les élèves autour de l’image photographique. Faire connaître comment ça fonctionne le métier du photographe. Développer la capacité de planification d’un projet artistique. Développer la manualité à travers la construction d’une maquette de livre et l’installation des tirages grand format dans les espaces du collège. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Je voulais faire prendre conscience aux élèves des possibilités créatives qu’offre l’outil photographique, pour développer un esprit critique par rapport au monde que l’on voit. Et comment peut on le raconter à partir d’un point de vue.

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Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Les élèves ont été très enthousiastes de comprendre ce qu’il y a derrière la création d’une image et d’un projet photographique. Pendant tout l’atelier, les élèves se sont montrés très concentrés sur la création artistique, en évaluant avec une grande intelligence les différents enjeux de la dynamique créative et répondant avec enthousiasme et créativité aux différentes questions d’ordre conceptuel et matériel qu’ils ont rencontré. L’ atelier a représenté pour les élèves un moment de découverte, de réflexions et d’échange collectif, qui a permis la création et la consolidation des liens entre eux. Surtout, la dynamique créée tout au long du projet a dépassé ses limites, car tous les élèves ont souligné à plusieurs reprises de vouloir « regarder autrement » leur environnement quotidien.

l’idéation/réalisation d’un livre d’artiste photographique, réalisé en 35 exemplaires, avec double reliure cousue à la main par une artisante et une couverture dessiné à la main par les élèves. Titre du livre Je vois mon collège autrement

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Il s’agit d’un projet absolument enrichissant et stimulant pour les élèves, car ils se sont investis dans une démarche créative finalisée par la production d’une œuvre publique. Ils ont répondu parfaitement aux attentes des enseignants avec un grand sens des responsabilités au fur et à mesure que le projet avançait. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. L’implication de l’équipe pédagogique et la co-conduction a été fondamentale pour préparer les séances et accompagner les élèves dans cette expérience, dans toutes les phases pratiques de l’atelier et dans la préparation des contenus des différentes séances.

L’installation dans le hall et les couloirs du collège de 6 tirages grand format (262x168cm)

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Collège Jacques Prévert / Marseille Classe : 3ème Participants : 10 élèves Enseignante impliquée : Madame Virginie Melet et l’artiste Frédérique Bollet en soutien sur le projet. Intervenante : Suzanne Hetzel Heure d’intervention : 30h Exposition : installation,exposition et vernissage au sein du collège

DE QUOI S’AGIT IL ? Les Ateliers de l’Image partenaire, depuis l’origine, de cette action éducative à contribué cette année en proposant le photographe Suzanne Hetzel. Nous l’avons suivi tout au long du projet pour l’accompagner sur le cheminement pédagogique, pour du prêt de matériel, par une aide à l’installation de grandes laies collées sur les murs du collège plus l’accrochage de photos encadrées dans la salle de permanence. Une série de cartes postales a été éditée et donnée aux élèves.

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Transmission et évaluation du projet par Suzanne Hetzel Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Présentation des différentes pratiques artistiques et plus précisément celles liées à l’image, aux images de toutes sorte. Présentation de mon travail personnel – discussions – recherches en direct sur internet pour approfondir des remarques faites par des élèves. Présenter différentes techniques du collage. S’appuyer sur les images réalisées lors des interventions de Jean-Baptiste Roman (CAUE13) et investir les espaces photographiés par les élèves; y inclure du mobilier que l’on rêve pour son école. Faire découvrir une application d’ameublement (IKEA) ; explorer les possibilités ; expérimenter les meubles et les objets de décoration en temps réel. Discuter des supports de diffusion ; en évaluer le coût ; définir les emplacements pour accueillir le travail réalisé. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Créer des images avec des outils principalement destinés au loisir comme la tablette ou le téléphone. Se rendre attentif aux espaces que l’on fréquente tous les jours. Exprimer pourquoi on s’y sent bien ou pas. Investir ces lieux à l’aide d’une application d’ameublement ; choisir ; faire des propositions ; les détourner. Présenter le projet à un jury, à un public ou à des élèves d’autres classes ; apprendre à en parler comme une démarche qui évolue dans le temps. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Rendre sensible le fait que l’intérêt pour le travail artistique peut se situer en deçà des objectifs liés à l’école.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? L’expérimentation et l’exploration des applications de décoration ont permis que les élèves circulent librement dans divers lieux de l’établissement. Rapidement, le groupe s’est organisé : ceux qui font les images et y incrustent le mobilier, et ceux qui à l’intérieur de ces images deviennent acteurs. La découverte de cette application d’ameublement a éveillé une curiosité et un élan d’initiatives d’une grande partie de la classe. Les espaces communs comme les couloirs, les escaliers, la permanence ou encore les toilettes devenaient sujet d’attention et d’investigation.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même C’ était un projet s’appuyant sur les pratiques avec les outils de téléphonie. Nous n’avons pas pu obtenir une liaison wifi de qualité ce qui a limité l’exploration des créations possibles. Ce projet reste néanmoins d’une grande pertinence pour conduire un vrai projet artistique. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Présence bienvenue de la plasticienne Frédérique Bollet intégrée au corps enseignant du collège : pour accompagner les élèves individuellement ; pour rappeler ma venue aux élèves ou encore poursuivre le travail en dehors des heures d’atelier. Une mise à disposition d’une connexion wifi ouverte faisant défaut, l’exploration de l’application d’ameublement n’a pu se faire que partiellement. Un investissement beaucoup plus important aura pu gagner un plus grand nombre d’élèves avec un accompagnement technique plus suivi.

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Projet Toute la lumière sur les SEGPA : Pendant une année scolaire, des élèves de SEGPA (Section d’enseignement général professionnel et adapté) de huit collèges des Bouches-du-Rhône réalisent un court métrage sur le thème « Toute la lumière sur les SEGPA », encadrés par des intervenants artistiques. Ce projet combine les 3 piliers de l’éducation artistique et culturelle (fréquenter, pratiquer, s’approprier). L’aventure aboutit à la projection des courts métrages lors d’une journée festival organisée au cinéma l’Alhambra, avec une remise de prix pour valoriser les qualités des productions.

Collège Des Caillols / Marseille Classe : 6eme Participants : 15 élèves Enseignant impliqué : Monsieur Laurent Zaffran Intervenante : Karine Maussière Heure d’intervention : 32h Diffusion : au cinéma L’Alhambra

DE QUOI S’AGIT IL ? Par des modules de 2h, ce projet a été une initiation ludique à la vidéo. Suite à un premier échange, il en est sorti : «corps et identité, image de soi et image du corps», «relation à soi, aux autres, à l’espace, au temps». Synopsis du court métrage Ribambelle Ribambelle ça sonne comme Kyrielle comme ritournelle… un refrain qui sans cesse revient. Le mouvement de la vie, des visages et des corps qui se croisent. Des émotions qui fusent dans nos cœurs d’adolescents. Et la vie passe, la vie tourne, tout n’est qu’un mouvement perpétuel … Le jury a décerné au court métrage Ribambelle le prix de la poésie

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Transmission et évaluation du projet par Karine Maussière Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Je me suis d’abord posé une série de question : Comment immerger un adolescent dans le monde du visible contemporain ? Comment l’aider à regarder le monde qui l’entoure pour mieux le connaître et le comprendre? Comment éveiller sa curiosité, faire germer en lui le désir de création ? Lors de chaque séance, j’ai alterné les exercices selon l’évolution du groupe. - Découverte et approche de la vidéo plasticienne et vidéo danse avec différents artistes contemporains comme Bill Viola, Marina Abravomic, Maya Deren, Gilligan Moss, Ducouflé, Pina Baush... - Courte analyse et description de l’image, et analyse filmique. Il s’agit de prendre en compte ce qui se déroule dans le film, ce qui constitue le monde représenté par le film : les personnages, les événements, le décor. - Décrypter la narration, il s’agit d’analyser la manière qu’a le film de raconter l’histoire, chronologiquement, les ponts de vue, le montage adapté. - Analyser la mise en scène de l’image et du son. Le travail de l’image les différents plans. Les différents cadres. Le cadrage est l’organisation de l’image délimitée par les quatre côtés de l’écran (champ), jouant sur l’échelle des plans, les angles de prise de vue, la profondeur de champ, les mouvements de caméra et la lumière. C’est un élément important car il impose au spectateur un point de vue sur ce qui est représenté. - Le travail de l’image, au cinéma comme en photographie, emprunte un certain nombre de règles et de techniques à la peinture. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Découverte du champ de la vidéo d’artistes, découvrir les principes fondamentaux inhérents à l’art et aux règles de constructions de l’image, maîtrise du vocabulaire lié à l’image : la lecture d’images développe leurs capacités d’argumentations. S’enrichir en découvrant des références artistiques liées à l’histoire des arts. - Apprendre à regarder, éduquer le regard - Permettre à l’élève de s’approprier les notions fondamentales d’espaces et de temps - Varier les approches sensibles, artistiques, esthétiques, … - Enrichir, diversifier les approches en proposant des documents, outils, livres… pour élargir le champ référentiel - Permettre de produire, créer. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Au delà de la proposition, domine l’idée de plaisir dans la relation à l’image et dans celles qui vont se tisser entre élèves et adultes. Ces notions de plaisir et d’échanges sont essentielles car elles sont le déclencheur et le moteur, de l’expérimentation, de l’apprentissage, de la construction d’un individu.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? L’implication a été progressive. Dès les premières séances chaque élève a voulu être devant la caméra ou derrière. ça a été un vrai plaisir où tout le monde a joué le jeu malgré une certaine méfiance sur la représentation de soi (mauvaise image, préjugés). La participation a augmenté avec le plaisir de découvrir des nouvelles vidéos d’artistes et de les mettre en pratique. Tous, au fur et à mesure du projet, ont amené de nouvelles idées, des nouvelles situations à filmer.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Projet riche qui a ouvert le champ à la vidéo d’artiste, expérimentale, à la vidéo danse en passant par la photographie. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Les enseignants m’ont laissé toute la place pour «installer » le projet et amener les élèves à la bonne réalisation de leur film. En amont, ils étaient au courant du contenu de la séance. Ils ont été avec les AVS un soutien indispensable pour accompagner les élèves. Je tiens à remercier Laurent Zaffran pour sa grande implication.

extraits du film

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Projet Toute la lumière sur les SEGPA : Collège Alexandre Dumas / Marseille Classe : 5ème Participants : 12 élèves Enseignante impliquée : Madame Geneviève Vilus Intervenants : Aliette Cosset et Guillaume Loiseau Heure d’intervention : 32h Diffusion : au cinéma L’Alhambra et au collège pour les parents, les enseignants et les élèves.

DE QUOI S’AGIT IL ? Nous avons commencé cette aventure en proposant à chaque élève de se prêter à une petite interview. Cette mise en situation directe leur permettant de passer aussi bien devant que derrière la caméra et de favoriser un travail d’équipe, une attention mutuelle, une écoute de chacun et un moment d’expression libre. Nous leur avons ensuite proposés une initiation à l’analyse d’image avec diffusion de nos / leurs références allant de Ken Loach, Abdellatif Kechiche, Gus Van Sant, Louis Daguerre, à Mademoiselle xGloria avec des échanges critiques et, par extension, des cours spécifiques de leurs enseignante d’art plastiques sur le vocabulaire du cinéma (cadrage, ellipses, faux raccords…) Fort de ces expériences, nous les avons aidés à construire leur propre court métrage de « fiction ». Ils ont écrit un scénario en prenant en compte les contraintes du montage, fait la prise de vue, les captations sonores, joués les rôles de personnages inspirés de leurs vécus et préoccupations Synopsis du court métrage, 5ème 2, gardiens de la lumière L’équipe FC Dumas se prépare pour la finale. La tension monte, la vie de la classe continue ... Le jury a décerné au court métrage 5ème 2, gardiens de la lumière le prix de l’interprétation

extrait du film

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Transmission et évaluation du projet par A.Cosset et G.Loiseau Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Apprendre ensemble en faisant. Nous faisons le choix d’une méthode d’apprentissage empirique : ils filment, ils visionnent, ils confrontent et mettent en relation avec des Apprendre ensemble en faisant. Nous faisons le choix d’une méthode d’apprentissage empirique : ils filment, ils visionnent, ils confrontent et mettent en relation avec des oeuvres d’artistes, ils tirent des conclusions qui permettent de continuer dans la bonne direction. Ainsi, nous n’enseignons pas mais expérimentons et apprenons ensemble. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? D’apporter des références plastiques, cinématographiques, musicales… (Ken Loach, Abdellatif Kechiche, Gus Van Sant, Abderrahmane Sissako, Louis Daguerre, Luc ferrari) Les aider à construire leurs regards /écoutes à partir d’extraits d’oeuvres sur lesquels nous débattons. Leur ouvrir des pistes pour trouver de la documentation par eux même et partager nos connaissances. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Dans l’optique de valoriser leurs potentiels individuels et collectif, il nous semblait capital, pour nous, intervenants, que nous soyons sur un pied d’égalité avec eux. Le thème qu’ils ont choisi, a très vite contribué à cet équilibre : Nous nous documentons sur le foot et ses représentations artistiques, ils se documentent sur l’image et le cinéma, nous partageons nos connaissances et ensemble, nous comblons nos lacunes d’artistes, ils tirent des conclusions qui permettent de continuer dans la bonne direction. Ainsi, nous n’enseignons pas mais expérimentons et apprenons ensemble.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Les élèves ont très vite compris l’intérêt de la proposition. Dès le départ, ils s’en sont emparés pour imaginer des faire-valoir de leurs propres vies quotidiennes. Preuve qu’il s’agit bien d’un médium de cette génération, ils ont abordés les outils audiovisuels sans la moindre appréhension, très enthousiastes à l’idée d’être « acteurs » et actifs dans cette production d’images. Ils ont toutefois découvert que c’est un travail qui demande de la rigueur. Mais, ils ont fait preuve d’une attention remarquable. Individuellement, Chaque élève c’est impliqué dans le rôle qui lui semblait le plus juste. Collectivement, ils ont formé un ensemble cohérents ou l’entraide, la passation des techniques et savoirs, les encouragements mutuels se sont diffusés très naturellement.

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Le temps imparti au projet nous à offert suffisamment de souplesse pour imaginer chaque séances en fonction de la précédente. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Nous planifions en amont les pistes de travail que nous souhaitons aborder, puis nous les communiquons à Genevieve Vilus, l’enseignante qui à suivi le projet; Nous échangeons également des références et extraits d’oeuvres qui peuvent lui être utile ainsi que quelques vidéos au contenu pédagogique ; Elle s’en inspire pour proposer des cours à ses élèves. Il arrivait également qu’elle revienne sur certaines notions difficiles à comprendre. D’une semaine sur l’autre, les élèves montraient une certaine fierté à réexporter avec nous, les acquis des cours de Geneviève Vilus. Geneviève Vilus a véritablement contribué à la dynamique et à la fluidité des ateliers.

extrait du film

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Projet Toute la lumière sur les SEGPA : Collège René Cassin / Tarascon Classe : 4ème Participants : 12 élèves Enseignants impliqués : Madame Julie Bayeul, Madame Laetitia Ruiz et Monsieur Matéos Emiliano Intervenante : Valentine Vermeil Heure d’intervention : 32h Diffusion : au cinéma L’Alhambra

DE QUOI S’AGIT IL ? L’objectif est de faire un court-métrage en stop-motion pour raconter une histoire collective sur la thématique de la Solidarité à l’école. La participation physique des élèves dans les mises en scène leur font prendre conscience de leur existence, de leur parole, de leur particularité, au sein du groupe. Le film sur « la solidarité » a soudé le groupe. Synopsis du court métrage Solidarité...ou pas ? Ça parle de solidarité…de scènes du quotidien au collège. Aider les personnes, respecter les autres, se respecter entre nous. Partager et échanger. Le jury a décerné au court métrage Solidarité...ou pas ? le prix de l’animation

extrait du film

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Transmission et évaluation du projet par Valentine Vermeil Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Face à la difficulté de concentration j’alterne les séances entre discussion, projection et application de ce qu’ils ont vu précédemment. La séance suivante, je montre régulièrement le résultat de la semaine précédente dans un montage. En début de projet je m’adapte à la piste lancé par le directeur de SEGPA : être quelqu’un, devenir quelqu’un Nous l’abordons avec les enseignants par du découpage d’images dans des magazines qui illustrent leur rêve pour cerner leur futurs. Autour de la thématique choisie on instaure une discussion, une réflexion sur leur choix : être riche, être une star, être un footballeur.... Bref il n’y avait pas beaucoup d’imaginaire personnel. Pour les aider à avoir des pensées plus proches d’eux et répondre à la question «Qui êtes-vous ?» J’aborde la notion de portrait et d’autoportraits, la représentation de l’autre et de soi en montrant des portraits d’A. Sander, de R. Avedon, de M. Pernot, Cindy Sherman, Emile Loreaux, Marion Gronier, Benjamin Bechet. Mais aussi à partir du travail d’Oplaka pour comprendre la notion de distance et de cohérence des cadrages. Analyse d’image : cadre, hors champ, échelle, plan. Projection d’images avec des cadrages différents de R. Depardon, J. Bendiksen. Ateliers d’ exercices sur le cadre et les plans avec un objet, puis sur la lumière. Seulement cette thématique qui a été finalement imposée, ne prend pas. Si bien qu’elle a fini par changer au cours d’une discussion avec leur professeur, une élève a proposé la solidarité. Qu’est ce que ça veut dire, comment raconter ? Des petits scénarios pour raconter la solidarité ou pas au sein du collège finissent par émerger par rapport aux situations qu’ils vivent à l’école. Pour aborder le concept de image / narration, j’ai montré 2 séries de Duane Michals, qui en quelques images raconte une histoire. Je leur montre des dessins de storyboards. A partir de là les scénarios prennent forme. Depuis le début du projet il a toujours était question d’un stop-motion, pour leur expliquer en quoi ça consiste je présente des films d’animation réalisés uniquement par de la photographie (image par image) comme : E.J Marey, Muybridge, un film réalisé par des élèves SEGPA de l’année dernière. Par la suite on le met en pratique par des ateliers de prise de vue. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? - La construction collective d’un film d’animation - La notion de temporalité et de narration à l’aide de l’outil photographique - La prise en main et le vocabulaire photographique - L’implication des élèves dans le projet Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Les conduire à fédérer un groupe autour d’un projet commun, dans lequel il est possible de se découvrir les uns les autres et soi même par l’échange et la réflexion par la découverte de l’art photographique et la pratique. Qu’ils aient une confiance envers l’adulte et développer à petite échelle une confiance en eux et une certaine fierté d’avoir créé ensemble.

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Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Il me semble qu’ils n’ont pas assez saisi cet espace. Dans l’ensemble, l’investissement était compliqué, le groupe était assez petit et un certain nombre d’entre eux ne voulaient pas participer. Une fois les élèves perturbateurs partis et la thématique de la solidarité « réappropriée » par les élèves, le noyau dur des élèves a fini par s’impliquer dans le projet. Le jeu et la mise en scène les a fait prendre conscience de leur engagement et participation. Le film a soudé le groupe.

Remarques générales Sur le projet en lui-même Perte de temps pour trouver un sujet qui motive les élèves car thématique choisie dès le départ par les enseignants et le directeur de segpa. Problème global d’inertie du groupe, certains élèves ont refusé catégoriquement d’être photographiés. Mais ce projet reste de toute évidence d’une grande qualité par la coordination qui est mise en place, et par la force pédagogique qu’il apporte. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Excellente co-gestion avec une très belle implication des professeurs. Problème d’organisation sur plusieurs heures consécutives (à cause de la distance Marseille-Tarascon). Autres Le directeur de SEGPA pense qu’il aurait fallu prévoir (hors atelier) des cours sur la lecture et l’analyse des images, pour leur donner les clefs d’une certaine compréhension.

extrait du film

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Projet Toute la lumière sur les SEGPA : Collège Emilie de Mirabeau / Marignane Classe : deux classes de 4ème Participants : 22 élèves Enseignants impliqués : Madame Kristel Maixant, Madame Catherine Bayonnas et Monsieur François Kaluzny Intervenant : Didier Nadeau Heure d’intervention : 32h Diffusion : au cinéma L’ Alhambra, au collège projection pour l’ensemble des élèves et des enseignants.

DE QUOI S’AGIT IL ? Réaliser un court métrage de 8 minutes d’images fixes et en mouvement sur la musique composée par un élève avec des textes écrits puis enregistrés. Le projet a commencé avec une (re)découverte du collège. La recherche de lieux a été abordée avec la photographie, mais aussi avec le son. Ce prétexte a permis de les motiver à raconter ou à se livrer. Synopsis du court métrage Le vol de 10h23 La SEGPA du collège Emilie de Mirabeau vous souhaite la bienvenue sur le vol de 10h23. Le temps de vol annoncé est de 8 minutes. Quelques turbulences sont attendues pendant ce voyage intérieur... Le jury a décerné au court métrage Le vol de 10h23 le prix de l’image

extrait du film

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Transmission et évaluation du projet par Didier Nadeau Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Les élèves ont été invité à la (re)découverte de leur collège, à rechercher des lieux, à réaliser leurs premières photographies et prises de son. Pour élargir les horizons ou l’espace, ils ont pu observer trois approches différentes avec le photographe W. Eggleston pour comprendre le point de vue et le rapport d’échelle. Et G.Crewdson et C.Sherman pour les mises en scènes et des atmosphères particulières. Quant à la découverte des univers différents du cinéma, elle a été expérimenté avec la projection des génériques de Racing bul ( M.Scorcese), de la Nuit américaine (F.Truffaut), de The lord of war (A.Niccol). La photographie d’espaces anodins ou remarquables des recoins du collège a permis de libérer dans le groupe une parole sur leurs histoires individuelles et parfois intimes. La collecte de sons et de bruits a prolongé l’expérience de la représentation. La confrontation de l’image et du son a créé un troisième élément (une forme montée) très vite complétée par un morceau de guitare joué par un élève, ce qui donne au film une atmosphère singulière. Parallèlement les ateliers d’écritures menés en classe ont permis aux élèves de raconter leurs histoires petites ou grandes. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Le but était d’amener un groupe de 22 élèves à réaliser un court métrage de 8 minutes d’images fixes et en mouvement à partir, de photographies, de sons récoltés et de textes écrits puis lus. Le matériau de départ était, entre autres, un morceau de musique joué à la guitare par un des élèves du groupe. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? L’utilisation de la photographie et la capture de sons les ont amenés à considérer sous un nouvel angle des lieux qui leur sont familiers. Ces deux approches ont permis ensuite de les motiver à raconter ou à se livrer, à considérer leur propre parcours souvent douloureux avec un autre regard.

extrait du film

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Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Le groupe a été réparti en 3 ateliers tournants : image, son et réflexion. Avec la photographie, la variété des prises de vues dans un même lieu a favorisé la réflexion sur la question du point de vue et de la représentation. L’atelier son récoltait de la matière sonore : paroles, bruits, musiques. La concentration et le silence exigés pour la réalisation d’enregistrement sont des contraintes astreignantes pour le groupe. La relation son et image y a été concrètement expérimentée. L’atelier réflexion était un atelier d’écriture pendant lequel chacun pouvait inventer ou raconter des histoires à partir des lieux du collège. L’écriture a été une épreuve longue et difficile, mais l’implication et l’investissement des élèves ont favorisé l’écriture de textes très personnels. Ceux-ci relatant des histoires familiales très dures que nous n’avons pas voulu exploiter. A plusieurs reprises, le fruit de ses différents ateliers a été monté et proposé ensuite à l’ensemble des deux classes. Ils ont photographié les lieux, ils se sont photographiés. Ils ont cherché du son et l’un d’entre eux a souhaité jouer de la guitare, morceau qui parcourt le film. Ils ont écrit en toute confiance des textes très intimes. Au final chacun d’entre eux a participé à la réalisation du projet, qu’ils aient été acteurs et visibles dans le film, que leurs paroles aient été portées par les textes, qu’ils aient utilisé les appareils photo, la caméra ou les micros. Tous ont été impliqués à différents niveaux.

Remarques générales Sur le projet en lui-même C’est ma cinquième participation à ce projet. Cette fidélité est dû à sa qualité dans sa globalité : le nombre d’heure qui permet de construire un vrai suivi avec les élèves, tant artistique que pédagogique. L’organisation et la coordination autour du projet qui est pris au sérieux. Le bémol est que ces courts métrages ne soient pas diffusés à plus grande ampleur. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Le projet a été mené uniquement pendant les heures d’intervention car le groupe était composé de deux classes : 4ème 9 et 4ème10, soient une vingtaine d’élèves en tout. Pour cette raison le travail de groupe des élèves a été long à se mettre en place. Il fallait instaurer un cadre dans un groupe trop important pour permettre aux élèves d’y trouver suffisamment d’assurance et de sécurité pour oser se lancer à la découverte de nouveaux modes d’expression. Les limites d’un tel travail sont atteintes quand le groupe concerné est trop important.

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Projet Toute la lumière sur les SEGPA : Collège Alexandre Dumas / Marseille Classe : 4ème Participants : 16 élèves Enseignante impliquée : Madame Clémentine Chatain Intervenants : Flore Gaulmier et Olivier Rebufa Heure d’intervention : 16h Diffusion : au cinéma L’ Alhambra, dans tous les collèges ayant participé au projet Toute la lumière sur les SEGPA

DE QUOI S’AGIT IL ? Pour la 3 année une classe de SEGPA doit réaliser une affiche 176x160cm pour le festival Toute la lumière sur les SEGPA. Cette année c’est la classe de 4ème SEGPA du collège Alexandre Dumas qui s’est attelée à la tâche. A partir d’une commande sur laquelle sont indiqué les informations nécessaires et obligatoires à suivre : telles que le format demandé, les textes à écrire, le nombre d’exemplaire, les logos, la date du festival, comme la date de rendu. Les élèves ont dû développer leur imagination et leur créativité pour harmoniser la photographie qui illustre l’affiche et l’emplacement des informations. Cette affiche se décline pour d’autres supports comme la pochette du DVD, en affiche A3, pour les badges et pour les claps. Le jour du festival chaque collège repart avec une grande affiche, l’affiche A3, le DVD et le clap.

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Transmission et évaluation du projet par F.Gaulmier et O.Rebufa Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? - Présentation d’affiches de cinéma, de publicité, de festivals aussi bien illustrées par de la photographie, du dessin, ou par les deux en même temps. En parler ensemble pour mettre en avant le jeu de lecture entre l’illustration, la couleur, la forme des lettres. Se poser des questions sur le choix entre l’utilisation de la photographie ou du dessin. Tout en respectant les informations qui mettent en propos l’annonce. - Comprendre le mécanisme des codes de lecture et leur signification : la couleur, le graphisme, la police, l’illustration. - Mettre en pratique ces notions par un travail sur calque. A partir d’une même photographie inventer une affiche de festival : mettre en forme un lien entre la photographie et le festival choisi et utiliser les codes de lecture. - Continuer sur les notions photographiques par la lecture d’image et pratiquer pour trouver LA photographie qui illustrera l’affiche du festival, qui doit répondre au mieux à la demande : sentir l’univers du cinéma et mettre en valeur les élèves SEGFPA. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Développer un point de vue individuel et collectif autour d’une création commune. Savoir argumenter et expliquer ses propres réalisations (graphique et photographique) Mesurer les avantages et les difficultés de créer ensemble une création unique, donc se mettre d’accord sur le résultat. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Qu’ils puissent s’exprimer, donner un avis, et réagir à ceux des autres, ouvrir des discussions tout en s’écoutant. Les faire sortir de leur retranchement, qu’ils mettent en valeur leurs qualités insoupçonnées. Qu’ils arrivent à dépasser leurs craintes et que cela peut passer par de la création.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? C’était une classe particulièrement agitée qu’il fallait remettre sur les rails du projet plusieurs fois lors des séances. Mais ils ont tous participé aux conceptions manuelles des différentes affiches qu’ils ont réalisées, à leur rythme certes, mais avec une intention et une réflexion. De même pour les séances de prise de vue leur implication s’est portée sur le choix d’être sur la photo ou de prendre la photo. Pour certain l’expérience de tenir l’appareil photo et de regarder dans le viser a été forte, ils ont senti physiquement et émotionnellement ce moment privilégié d’être seul devant son sujet, et de décider à quel moment on fait la photographie. Pourtant ils ont eu du mal à cerner l’objectif final du projet qui est la présentation de l’affiche pour le festival. Malgré nos explications. C’est le jour du festival, qu’ils ont compris l’ampleur de leur travail en découvrant l’affiche présentée comme n’importe qu’elle affiche de cinéma et toutes les déclinaisons de celle ci qui illustrait d’autres supports. Cependant ils ont été à l’aise pour parler devant un public de leur âge (salle de cinéma comble) pour présenter l’affiche par cette phrase : On voulait simplement dire que les SEGPA regardent vers l’avenir.

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Photographies qui étaient en compétition.

Remarques générales Sur le projet en lui-même C’est un projet très riche, il englobe une pratique photographique et un travail plastique dans un univers très codé du monde des affichistes. C’est si riche qu’il manque 2h à 4h d’interventions pour approfondir un peu plus la pratique photographique car la part graphique est très lourde. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. L’enseignante nous a laissé toute la place pour nous «installer » dans ce groupe classe afin d’instaurer une confiance avec les élèves. En amont elle était au courant du contenu de la séance. Elle était d’un soutien indispensable pour, de temps en temps, écarter pendant un moment l’élève perturbateur.

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FOCUS SEGPA Pour cette cinquième édition de Toute la lumière sur les SEGPA, à l’initiative des Ateliers de l’Image, l’équipe de coordination a voulu réfléchir à des outils de bilan et d’évaluation pour mesurer l’incidence de ce projet auprès des élèves et des enseignants. Pourquoi ce focus ? Ils nous semblaient important vu l’ampleur, la richesse et la spécificité de ce projet qui touche beaucoup d’enseignants et d’élèves de relever leurs ressentis. Ces outils d’études sont pour nous un reflet de ce qui est positif mais aussi ce qui est à améliorer ou à remettre en question. Tous les enseignants et élèves se sont prêtés au jeu pour répondre aux questions à la fin du projet.

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Collège Les Caillols

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Collège Les Caillols

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Collège Emilie de Mirabeau

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Collège Emilie de Mirabeau

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Collège René Cassin

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Collège René Cassin

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Collège Alexandre Dumas Bilan / questionnaire élèves

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Collège Alexandre Dumas

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Collège Alexandre Dumas atelier affiche

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DE L’ÎLE A L’ÎLOT

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De l’île à l’Îlot est un projet qui travaille la notion d’isolement, qu’il soit géographique, sensible, culturel, ou même physique.

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École élémentaire Bonneveine 1 / Marseille Classe : CLIS Participants : 12 élèves Enseignante impliquée : Madame Claire Gonnord et Anthony Ristorcelli Intervenant : Olivier Rebufa Heure d’intervention : 18h Exposition et diffusion : à l’école

DE QUOI S’AGIT IL ? Les élèves ont découvert et pratiqué le poney sur deux journées à la campagne Pastré. Pour garder une continuité, avec les enseignants on avait envie de donner une suite «artistique» à cette sortie sous la forme d’un petit film. J’ai amené les enfants à découvrir le Flip Book comme précurseur du cinéma et de l’animation, le stop motion que certains d’entre eux avaient travaillé les deux années précédentes avec comme support la chronophotographie. Et en toile de fond le film « Crin Blanc » de Albert Lamorisse 1953.

La jaquette du film restitution illustrée d’une de mes photographies.

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Transmission et évaluation du projet par Olivier Rebufa Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Par un reportage photo des enfants au cours des deux journées poney. Images permettant de les valoriser dans cette expérience. Au retour de ces deux journées, on regarde ensemble le film Crin Blanc. On passe à l’initiation du flip book avec des exemples montrés par des petites vidéos sur youtube. Suit la découverte de la chronophotographie. Le plus gros du travail arrive par la mise en scène de soi sur un jouet cheval pour en faire un stop motion : - Portrait en pied de chaque élève, participation à la technique de l’appareil. - Plateau de prise de vues, même l’instituteur a travaillé. - La figurine découpée est montée sur le cheval, chaque déplacement est photographié pour l’animation Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Il est difficile de se donner des objectifs pédagogiques, tant les pathologies des élèves sont différentes. La notion d’apprentissage reste complexe. Ils ne retiendront pas tout, mais sur le moment ils vivent pleinement l’expérience. Un objectif demeure c’est la valorisation du projet devant toutes les classes dans l’enceinte de l’école.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Leur donner une confiance suite à leur expérience physique sur un poney, leur donner des nourritures poétiques par Crin Blanc et tenter la technique de prise de vue d’animation, la décomposition du mouvement par les exercices psychomoteur. Projection de soi dans une image valorisante et humoristique.

Remarques générales Sur le projet en lui-même C’est la troisième année consécutive qu’un partenariat existe avec Claire Gonnord, nous avons des élèves qui ont participé à ces trois années. Nous avons assez de recul mai tenant pour confirmer le bien fait que ça apporte aux élèves. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Le remplacement de l’institutrice a un peu perturbé le déroulement de l’activité dans son agenda, le redémarrage fut tardif. La collaboration avec l’instituteur remplaçant et les A.V.S fut quand même très collégiale et pleine d’aide pour les élèves.

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Bilan et évaluation de l’enseignante Claire Gonnord Intérêts de l'activité photographiques avec des élèves à besoins éducatifs particuliers: La classe d'ULIS (unité localisée pour l'inclusion scolaire) englobe différents types de handicaps (autisme, déficiences intellectuelles, trisomie...) Ces élèves ont des besoins éducatifs particuliers. Les apprentissages en Arts Visuels sont une entrée à privilégier avec les élèves présentant des troubles des fonctions cognitives car ils permettent à la fois d'avoir une approche des savoirs visuelle et kinesthésique. Ensuite, les apprentissages en Arts Visuels exigent de passer par une manipulation du réel. Cette manipulation aide alors à développer les capacités de symbolisation, premier pas pour accéder divers savoirs plus construits et abstraits. Les entrées visuelles et kinesthésiques sont donc à privilégier pour enseigner à des élèves présentant des troubles des fonctions cognitives puisque c'est essentiellement par le canal kinesthésique et/ou visuel qu'ils appréhendent le monde. Or, la discipline des Arts Visuels exige, de l'apprenant comme du Maître (l'artiste), des opérations mentales qui s'appuient essentiellement sur les canaux kinesthésique et visuel. L'appareil photo est donc un élément médiateur idéal qui permet aux élèves présentant des handicaps cognitifs d'entrer dans des apprentissages artistiques, en histoire de l'art, mais aussi moteurs, sociaux, relevant du vivre ensemble, des arts visuels de la découverte du monde, du langage en situation et de l'autonomie et de l'initiative. Autant de domaines d'apprentissages exigés par les programmes scolaires.

Objectifs du projet (Place de cette activité dans mon projet de classe): Objectifs des programmes 2008, maternelle Devenir élève - écouter, aider, coopérer - éprouver de la confiance en soi, contrôler ses émotions - dire ce qu'il apprend

Compétences du socle commun, Palier 1 Maîtrise de la langue Maîtrise des TIC - s'exprimer clairement - commencer à à l'oral en utilisant un s'approprier un vocabulaire approprié environnement numérique

Percevoir, sentir, imaginer, créer - adapter son geste aux contraintes matérielles (instruments, supports, matériels photos notamment) - utiliser le dessin comme moyen d'expression et de représentation - réaliser une composition en plan ou en volume selon un désir exprimé (maquette...)

Culture humaniste

Autonomie et initiative

- s'exprimer par le dessin, la photo - s'engager dans une pratique artistique personnelle - distinguer certaines grandes catégories de la création artistique - reconnaître des œuvres visuelles préalablement étudiées

- écouter pour comprendre, interroger, répéter, réaliser un travail ou une activité - travailler en groupe, s'engager dans un projet

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Bien sûr, ce projet entraînera d'autres apprentissages pluridisciplinaires ; notamment en maîtrise de la langue (écrire, dire, lire), EPS et découverte du monde (monde animal) Evaluation (Au-delà de la réalisation de la production finale, on entend par réussite que l'élève investisse le projet et se rende de plus en plus autonome): l'élève investit le projet (pendant et après les séances)

L'élève acquiert de l'autonomie au fur et à mesure des séances

- l'élève est engagé dans l'action,(pas de position de retrait) - L'élève établit une communication (verbale ou non verbale et pendant et après les séances)

- autonomie des gestes artistiques (utilisation du matériel, prise d'initiative, créativité) - autonomie vis à vis des attentes du projet ( de moins en moins de relances de l'adulte pour s'engager ou poursuivre la tâche)

Rôle des intervenants Olivier Rebufa (photographe) - possèdent des connaissances techniques et artistiques que je n'ai pas. - représentent une ouverture culturelle qui amène à distinguer et à avoir une approche des différentes catégories artistiques (Palier 1, socle commun, culture humaniste) Démarche pédagogique Séance 1 à 8 domaines d'apprentissages : Arts visuels, EPS et DDM (éducation physique et sportive et découverte du monde). Classe verte au centre équestre PASTRE MONTREDON. Prise de vue et vidéo Séance 8 à 12 domaines d'apprentissages : Arts visuels et maîtrise de la langue Visionnage du film Crin Blanc. Retour sur les apprentissages de la classe verte et liens avec le film. Langage oral et réécriture du scénario du film dictée à l'adulte au tableau. Copie du texte sur l'ordinateur. Chaque élève choisit une phrase de l'histoire pour l'illustrer. Création d'un story-board pour le travail photographique à venir. Séance 12 à 24 domaines d'apprentissages : Arts visuels, histoire de l'art et maîtrise de la langue avec le maître et amorcées par Olivier Rebufa Travail en histoire de l'art et arts visuels sur la chronophotographie (ancêtre du cinéma) et le flip book autour du cheval. Art pariétal. Séance 24 à 32 domaines d'apprentissages : Arts Visuels et maîtrise de la langue avec Olivier Rebufa Lecture du story-board avec le photographe. Les élèves et le photographe se mettent d'accord sur le projet final : faire un petit film à l'aide de photos prises lors de la classe verte et des découvertes en histoire de l'art. Les décors et maquettes à réaliser sont précisés. Les rôles des figurants sont attribués. Les costumes à trouver sont listés. Prises de vue avec Olivier. Chaque élève pose devant l'objectif et prends des photos avec guidage du photographe (cadrage, mise en place, choix). Prises de vue à l'aide de figurines préalablement réalisées par les élèves et maquette. Les élèves actionnent l'appareil photo et contrôlent le résultat sur l'écran. Séance finale, présentation du travail aux parents en fin d'année scolaire en présence d'Olivier. 64


Collège Grande Bastide / Marseille Classe : ULIS élèves atteints de troubles autistiques Participants : 4 élèves Enseignante impliquée : Madame Marion Berlandier accompagnée de deus auxiliaires Intervenante : Clémentine Crochet Heure d’intervention : 20h Exposition : au collège

DE QUOI S’AGIT IL ? Les élèves de cette classe éprouvent des difficultés à communiquer de manière générale avec leur entourage et il n’est pas toujours évident de cerner ce qu’ils pensent. Cet atelier a pour ambition, au delà de la découverte d’une pratique, d’apporter aux participants d’autres modes d’expressions possibles et une connexion avec le monde qui les entoure à travers les arts visuels. Le projet désormais terminé, est en ce moment accroché au cœur du collège sur des murs dédiés à l’expression artistique. Cela permet aux autres élèves ainsi qu’aux enseignants de la Grande Bastide d’aller à la rencontre de ces enfants de classe ULIS, souvent méconnus, et de découvrir l’important travail fait en classe par leur enseignante Marion Berlandier. La création d’un carnet spécifique à chaque élève est en cours .

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Transmission et évaluation du projet par Clémentine Crochet Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? - Travail photographique en extérieur : après une initiation aux différents plans et modes de prise de vue sous forme de jeu ainsi que la sélection d’objets et motifs défini ensemble ( les animaux, les bâtiments, les arbres, le ciel etc. ), les élèves munis d’appareils partent à la recherche dans plusieurs lieux ( le collège, parc Borely, la Cité Radieuse etc. ) d’images correspondant à leurs choix définis en amont. - Travail d’Editing : De retour dans la classe les élèves trient leur photo d’après planches contact et les collent par thème dans un album de type « panini » que j’ai créé. - Travail de dessin : Suite aux prises de vue, une photographie est sélectionnée en vue d’en imaginer la suite, de la poursuivre sous forme de dessin abstrait (matériau divers : encre, feutres, crayons etc.). - Création d’autoportraits : Chaque enfant est invité à réaliser son autoportrait dans un endroit du collège qu’il apprécie à l’aide d’un déclencheur à distance. - Initiation au stop motion : Découverte de l’image en mouvement à travers l’animation Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? - Autonomie des élèves de la prise de vue à la sélection des photos. - Expression plastique autour de l’image et utilisation de matériaux divers. - Création de gif animés - Valorisation du projet dans l’enceinte du collège. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Il est difficile de mesurer l’incidence que peut avoir notre transmission tant la communication reste complexe. Les sourires et les rires suffisent à comprendre qu’ils sont réceptifs et heureux. Pour moi c’était l’essentiel.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Certains élèves étant déjà présents l’an dernier, on sent que les notions enseignées ont été nettement assimilées et mises en pratique. Voici le retour de l’enseignante : le projet de cette année avec Clémentine a vraiment motivé les élèves de l’ULIS et cela était visible pour nous qui travaillons au quotidien avec eux. Mais j’avoue qu’au niveau des apprentissages scolaires je ne pense pas qu’il y ait eu d’apports concrets. Par contre il y a eu un apport au niveau des apprentissages du vivre ensemble on peut dire que ce travail d’observation de l’environnement et des personnes a permis à au moins deux élèves de s’ouvrir et de sortir de leur «isolement» quelques instants (sourires, regards et photos d’autres élèves, prise de décision pour faire une photo (déplacement au parc, choix de l’objet)...Faire un choix représente pour une personne atteinte de troubles autistiques une action très stressante et cela leur permet de développer leur autonomie et de gagner en confiance personnelle. Le plus bénéfique reste le regard positif et valorisant porté par les familles et par le personnel du collège croisés devant l’exposition car le parcours scolaire reste pour ces élèves et ces familles un véritable parcours du combattant...

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Remarques générales Sur le projet en lui-même Ce projet, au cours de ces deux années fut une expérience très enrichissante. En effet, il m’a fallu pour chaque intervention, adapter discours et pratique à ces adolescents et ainsi repenser d’une manière plus générale mes méthodes d’enseignement de la photographie. Envisager d’autres chemins d’apprentissage est une chose que j’estime importante dans un parcours d’artiste intervenant. Il est indispensable selon moi de leur ouvrir ce champ d’expression, cela leur permet d’échanger. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. L’équipe s’est montrée une fois de plus très impliquée dans le projet , enthousiaste et curieuse face aux nouvelles pratiques présentées.

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Collège Vieux-Port / Marseille Classe : élèves allophones Participants : 14 élèves Enseignante impliquée : Madame Véronique Michaud Intervenant : Didier Nadeau Heure d’intervention : 14h Création : d’un jeu de memory dédié au collège

DE QUOI S’AGIT IL ? Ce projet a été réalisé en fin d’année par un groupe d’élèves étrangers, au départ non lecteurs ou très petits lecteurs dans leur langue d’origine et qui à ce moment- là de l’année ont déjà progressé et ont atteint un niveau de lecture fin de CE1. Ce jeu qu’ils ont inventé et construit était à la fois concret, pédagogique et ludique et leur a offert la possibilité de réaliser un « objet-jeu » qui s’adresse à tout le monde, à ceux qui veulent ainsi travailler leur mémoire mais aussi à ceux qui apprennent à lire, à déchiffrer et à mémoriser des mots. Ce jeu servira aux générations futures d’élèves étrangers ou pas, nouvellement arrivés dans l’établissement ou déjà là depuis longtemps, bons lecteurs ou peu ou pas lecteurs.

Le bureau de l’assistante sociale

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Transmission et évaluation du projet par Didier Nadeau Votre transmission artistique Comment a-t-elle était amenée, (méthodes, outils, œuvres présentées) ? Avant de commencer la pratique photographique et les séances d’écriture, les élèves ont joué avec un jeu de mémory pour se familiariser avec les images. Ce jeu a été conçu par Corinne Dreyfuss et Virginie Vallier d’après le livre « c’est qui le petit ? » édition Thierry Magnier. Les images, toujours liées à l’enfance mettent en abîme, tiennent à distance, s’amusent de ces notions de petit et grand qui se révèlent imaginées, construites, appropriées, relativisées, déjouées. Lors des premières interventions consacrées à la photographie, les élèves ont été sensibilisés autour de notions simples telles que la lumière, le point de vue et le cadrage. Ensuite en arpentant le collège ils ont photographié plusieurs lieux (même ceux normalement interdits) tout en respectant les consignes : pas de flash, pas de zoom numérique, multiplication des points de vue. Quels étaient pour vous les enjeux pédagogiques ? Sur ce temps finalement assez court, il fallait approcher l’essentiel des bases photographique : - La lumière, le point de vue, et le cadrage Pour ce projet le repérage était important : - Savoir regarder, être force de proposition Utiliser un format photo différent : - Avec le format carré chercher son point du vue pour construire une image dans ce format particulier. Par cette transmission quel télescopage, incidence souhaitiez-vous apporter aux élèves ? Ces élèves ont une place un peu particulière dans le collège, ils n’ont qu’une seule salle de cours, très peu d’enseignants, une certaine invisibilité auprès des autres élèves. Ce projet m’a servi à pousser les élèves à se sentir acteur et créateur, de s’exprimer par la photographie et par l’écriture. De devenir plus visible et découvrir leur collège autrement, en cherchant où se mettre pour regarder.

Les impacts sur les élèves pendant le projet Comment les élèves ont réagi face à cet espace de création et d’expression ? Les élèves ont montré une grande motivation et se sont investis pleinement dans la création de ce jeu de memory. Leur regard a évolué au fur et à mesure des interventions. La photographie a permis de passer outre les difficultés d’expression qu’ils pouvaient éprouver dans la langue française et de proposer au groupe un autre langage commun, dont ils se sont emparés.

Remarques générales Sur le projet en lui-même Il est stimulant puisqu’on doit aboutir à une création, la réalisation d’un jeu, qui par la suite servira à d’autres. Sur la co-conduction avec l’équipe pédagogique. Le duo à très bien fonctionné, nous étions convaincu que ce projet apporterait aux élèves un moment privilégié en utilisant avec harmonie nos langages, qui sont la photographie et l’écriture.

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TEMPS D’AMéNAGEMENT PéRISCOLAIRE

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Atelier photographique réalisé dans le cadre du Temps d’Aménagement Périscolaire dans l’École Maternelle Désirée Clary à Marseille avec des élèves de grande et moyenne section. Ce projet est coordonné par le Centre Social Baussenque. Pour faciliter l’apprentissage de l’outil photographique (notion et pratique), les ateliers se sont construit autour des principes fondamentaux en maternelle comme, agir, s’exprimer, comprendre, percevoir, explorer, découvrir, penser, imaginer, s’amuser, sensibiliser, créer …

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École maternelle Désirée Clary / Marseille Classe : moyenne et grande section Participants : 40 élèves Intervenantes : Flore Gaulmier et Karine Maussière Heure d’intervention : 108h Durée : du 1er septembre au 28 juin Exposition : à chaque trimestre des photographies étaient exposées à l’école

DE QUOI S’AGIT IL ? Première session de septembre à mi-mai avec l’intervenante Flore Gaulmier. Chaque atelier se construit selon un canevas constant, adapté à chaque projet, chaque situation, chaque public. Ce canevas peut se définir comme suit : - Découverte d’autres univers par la rencontre avec les œuvres, la lecture et la sensibilisation à l’image, - Exploration de l’environnement quotidien par la production d’images, - Analyse de ces images, - Mise en place d’un espace de création et monstration d’images propre à chaque projet, - Partage et diffusion du travail, De répondre, par le biais de la photographie, à quelques notions d’apprentissage dans lesquelles ils sont: - Attendre son tour - Utiliser des nouveaux outils - Comprendre des consignes - Savoir écouter les camarades Chaque atelier se bâtit ainsi dans un aller et un retour. Un aller vers le monde extérieur, vers les œuvres, vers le monde des images. Un retour vers l’enfant, vers les images qu’il produit et qu’elles impliquent dans son cheminement. La finalisation et la diffusion des images, vers l’environnement proche de l’enfant mais aussi vers d’autres enfants, servent de liens entre ces deux pratiques et de moyen « d’ouverture au monde ».

Création d’un jeu de memory.

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Inventer des jeux des 7 erreurs.

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Travail sur le hors champ.

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Chaque enfant avaient son cahier personnel, ici petite expression photographique libre.

Je photographie la cour de mon ĂŠcole

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Je photographie la cour de mon ĂŠcole

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Petite lecture photographique Il Êtait une fois un petit lapin blanc aux yeux noirs. Il se lève calmement aux premiers jours du printemps. Dans ce jardin, il y a des buissons et des fleurs blanches.

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Deuxième session de mi-mai au 28 juin avec l’intervenante Karine Maussière. Je propose une initiation ludique à la photographie pour les plus petits sur “l’objet de la photographie”: qu’est ce qui est nécessaire pour faire de la photographie ? (l’outil, le temps, la lumière… et le sujet !) L’essentiel a été de susciter des envies, stimuler la créativité, permettre la mise en pratique de savoir faire et sensibiliser à l’image: tout en s’amusant, les enfants vont apprendre à faire des portraits, faire poser les copains, faire des autoportraits, chercher la lumière qui révèle l’ombre, trouver dans l’espace des objets mis en image qui ressemblent aux mots… Nous aborderons comment bien tenir l’appareil photo, comment cadrer et composer son image tout en stimulant le langage plastique : dessin, coloriage, collage... Lors de chaque séance, je présente / raconte plusieurs images : découverte des photographies de Patrick Taberna, Loretta Lux, Malick Sidibé, Bill Gekas , Shoji Ueda, Hendrik Kerstens… Les enfants sont ensuite amenés à coloriser / dessiner / découper/ coller sur les images puis à créer des nouvelles images. Les photos réalisées, les photos colorisées et les dessins seront collés dans un petit cahier.

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QUELQUES INFORMATIONS

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Des chiffres, les photographes intervenants, les partenaires, les financeurs, la presse, infos pratiques.

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Des chiffres Pour l’année 2015.2016 : 25 actions d’éducation à l’image 14 ateliers de pratique artistique 244 élèves ont participé à un projet artistique 412 heures d’interventions de face à face avec les élèves En moyenne cela représente : 30h par élève et par atelier Les 12 artistes photographes Aliette Cosset http://aliettecosset.com/ Clémentine Crochet http://clementinecrochet.fr/ Ezio d’Agostino http://www.eziodagostino.com/ Flore Gaulmier Suzanne Hetzel http://documentsdartistes.org/artistes/hetzel/repro.html Guillaume Loiseau http://guillaumeloiseau.com/ Anne Loubet http://www.anneloubet.com/ Karine Maussière http://www.karinemaussiere.com/ http://kalucine.blogspot.fr/ Didier Nadeau http://www.upp-auteurs.fr/annuaire.php?membre=2786&section=1 Gilles Pourtier http://www.gillespourtier.com/ Olivier Rebufa http://www.documentsdartistes.org/artistes/rebufa/repro.html Valentine Vermeil http://valentinevermeil.com/

Les partenaires L’ Alhambra Cinémarseille Pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel pour le projet Toute la lumière sur les SEGPA et pour le projet Vive mon collège Le FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) pour le projet Vive mon collège Le CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône) pour le projet Vive mon collège. L’ ASH-3 des Bouches du Rhône, chargée des enseignements adaptés pour le projet Toute la lumière sur les SEGPA. Centre social Baussenque pour le TAP (Temps d’aménagement Périscolaire) La Délégation Académique aux Arts et à la Culture pour le projet Vive mon collège et Toute la lumière sur les SEGPA

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Les financeurs Le Conseil Départementale des Bouches du Rhône pour le dispositif Le sens des images La Direction Régional Artistique et Culturelle pour le dispositif De l’île à l’îlot La Direction Régional Artistique et Culturelle pour le projet Vive mon collège et Toute la lumière sur les SEGPA La ville de Marseille pour le Temps d’Aménagement Périscolaire

Autres financeurs Fondation HSBC pour l’éducation pour le projet Toute la lumière sur les SEGPA MAIF pour l’éducation pour le projet Toute la lumière sur les SEGPA ADOSEN MGEN pour le projet Toute la lumière sur les SEGPA

Infos pratiques Adresse Les Ateliers de l’Image 2 rue Vincent Leblanc 13002 Marseille 04 91 90 46 70 ou 06 60 33 48 05 Courriel Flore Gaulmier ateliers.scolaires@ateliers-image.fr Site www.ateliers-image.fr (site provisoire) Page Facebook https://fr-fr.facebook.com/LesAteliersdelimage.Marseille/ Pour découvrir les actions de l’année dernière Des artistes à l’école [de la photographie] http://desartistesalecole.tumblr.com/ Le Fonds de Coopération de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, finance le poste de Flore Gaulmier

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Aubagne

L’architecture revue par les collégiens de Lou Garlaban "Vive mon collège", c’est le nom du projet présenté jeudi par les élèves de 5e3

À gauche, Kelly et Sarah, accompagnées de leurs sœurs, devant une de leur photo grand format. À droite, Rayan, Léo, Alexandre, Titouan, Yoan et Hugo prennent la pose avec fierté. / PHOTOS C.P.

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out est question d’interaction entre le corps, l’objectif de la caméra et l’espace. Voilà comment Ezio d’Agostino, artiste photographe impliqué dans le programme, résume la situation. Car "Vive mon collège", c’est avant tout un projet de sensibilisation à l’architecture dans lequel réside la façon de l’aborder à la fois comme réflexion sur l’espace bâti et comme expérience à vivre au cours d’une création in situ. C’est aussi, et surtout, le nom de l’œuvre finale des élèves de 5e3 du collège aubagnais Lou Garlaban, fruit d’un travail réalisé pendant l’année scolaire sous la direction d’Alexia-Anne Bruna et Julie Allen, respectivement professeurs d’arts plastiques et de mathématiques. Initiée par le Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement des Bouches-du-Rhône (Caue13) et soutenue par le Conseil départe-

mental, cette opération "a réellement permis aux élèves de progresser, notamment au niveau de leur comportement", livre Jocelyne Bonhomme, la principale du collège.

Découvrir son collège sous un nouveau jour

Myriam, Alexandre, Sarah , Léo, Victor, Taslim, Rayan, Faïza, Ilhan, Aaliyah, Rania, Riane, Kelly, Lilou, Hugo, Amandine, Mick, Titouan, Chloé et Yoan se sont donc répartis en quatre groupes afin d’œuvrer à la tâche. Certains étaient acteurs, d’autres photographes ou en charge du livre quand les autres s’occupaient de trouver des slogans. Un réel travail d’équipe en outre, "où on a tous mélangé nos idées", précise Rayan. Durant des mois, Ezio d’Agostino est donc venu former les petits artistes en herbe par le biais de plusieurs séances. "Dix en tout, dont 6 qui ont été consacrées à des exercices vi-

suels afin qu’ils appréhendent leur environnement, expose le jeune homme à l’accent italien. On a beaucoup travaillé sur le décalage des infrastructures et cherché comment on pouvait les utiliser autrement". Et le résultat est digne d’un profession-

"Ce projet nous a permis de nous rapprocher les uns des autres. " SARAH, 5 3 e

nel : les photos sont bluffantes ! "Toutes ont été prises par les élèves eux-mêmes, insiste leur mentor. Je n’ai fait que leur apporter mon aide et mes conseils". Et d’ajouter : "De plus, ils ont eu la très bonne idée de faire un livret photo d’une qualité remarquable. C’est un peu l’objet qui devient lui-même architecture !"

L’ÉVÉNEMENT 84

L’école municipale des sports

Ainsi, afin de présenter leur production au public, composé principalement de leurs parents pas peu fiers, les élèves s’étaient mis sur leur 31. Ils n’ont pas hésité à prendre la parole et distiller, par-ci, par-là, quelques anecdotes ou précisions à qui voulait les entendre. Mais ce qui leur a sans doute le plus plu, "c’est le fait de pouvoir se balader dans le collège, d’avoir accès à des endroits où on ne peut pas aller habituellement", s’amuse Kelly. "Ce projet nous a permis de nous rapprocher les uns des autres, enchaîne Sarah, et on comprend aussi mieux comment se construit une photo". En un mot ? Marquante. C’est bien l’adjectif qui correspond à cette initiative qui aura permis d’allier enseignement, ouverture d’esprit, implication, concentration mais aussi fun, bonne humeur et partage. Carine PALMI cpalmi@laprovence-presse.fr

Leis Les

"Sur le bes. J’ai homme sus la pa que bèu ca pèr vo dóu sou so, mera riero, di prado au di besca pàuris u fadon e n Soun dóu sou sedo, so clafido d do de be Super viéure, la plus s agranda ble regu "crous d Ensèn men aqu naturo e biais agr mo vivo erbo dóu Desem jardin de faguè co lausenjo vinisè le Rèi Salo Cantico épousée din scell d’eau viv sable. T les arom parfum… cian, tan tin, desp ne lou Jo jo. La lit bèu just leissa q pèço mo trambou Lie, m le, lei lau "lou Pov bèuta de pèr leis u d’Assiso e courte vouco Ap rouno d l’agradè umanist què la d pèr lou la te uno d presento .Rabelai lou laus d gudo d Mountp



Les Ateliers de l’Image Centre photographique de Marseille 2 rue Vincent Leblanc 13002 Marseille 04 91 90 46 76 ou 06 60 33 48 05


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