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REMERCIEMENTS Je tiens à remercier les personnes qui m’ont permis d’élaborer ce rapport d’études, mais également de me projeter de manière plus concrète et précise dans cette future profession d’architecte. - L’Agence de coloristes designers toulousaine, Nacarat, qui m’a gentiment accueilli pour un entretien. - Le personnel du service de l’Atelier du Patrimoine et du Renouvellement Urbain de Toulouse Métropole qui m’a permis d’effectuer un stage enrichissant d’un mois. - Les enseignants de l’école d’architecture ayant su développer chez moi, un intérêt pour la couleur. Je remercie également mon enseignante encadrante, Elodie NOURRIGAT pour m’avoir accompagné tout au long de ce semestre sur ce sujet exceptionnel assez peu considéré, et sans qui le rapport d’études n’aurait pas été aussi enrichissant. Chacune de ces personnes ont rendu l’élaboration de mon rapport d’études passionnante et m’ont permis de développer mes connaissances et compétences sur cette thématique de la couleur. - PAGE !5 -
INTRODUCTION La couleur est peu présente dans le paysage urbain du XX° siècle. En effet, elle a rarement été considérée comme un élément clé de la planification architecturale, alors qu'elle joue un rôle majeur et identitaire. L'une des premières visions de l'architecture qui nous apparaît est, en général, la couleur. De ce fait, j'estime ce critère de l'architecture comme essentiel et auquel nous devons accorder une grande importance. C'est notamment l'une des raisons pour lesquelles j'ai choisi d'effectuer mon rapport d'études sur ce sujet. Effectivement, j'ai toujours été captivé et fasciné par les couleurs du monde qui nous entoure, et la multitude de nuances colorimétriques que nous offre la nature, par un simple coucher de soleil, ou encore par une classique balade au milieu de la forêt. Je pense que c'est ce qui fait de notre vie une expérience heureuse et stimulante. Il allait donc de soi de poursuivre cette quête chromatique, en choisissant d'explorer la couleur au sein de l'architecture. La couleur n'est pourtant pas uniquement un phénomène physique et perceptif, c'est aussi une construction culturelle complexe, qui met en jeu de nombreux et difficiles problèmes. En effet, les couleurs sont utilisées de manière significative et sont souvent la traduction d'un impact sociétal et culturel sur l'architecture. C'est un fait de société, il n'y a pas de vérité des couleurs à travers les cultures. Selon les pays, et même certaines contrées, les couleurs architecturales employées vont varier. L'utilisation de la couleur va apparaître très tôt, et va évoluer selon les différentes époques traversées. Nous comprenons ainsi, que derrière chaque application de couleur sur une architecture, nous découvrons une justification d'emploi, une histoire. L'étude de la couleur permet ainsi de comprendre l'histoire sociologique de la ville ou du bâtiment étudié. C'est en mesurant l'intégration et le contraste de la construction par rapport au paysage et à son environnement
immédiat que l'on établit les grands enjeux de la couleur en architecture. Que ce soit dans l'architecture du patrimoine, ou à l'inverse dans l'architecture contemporaine, cette notion mérite d'être étudiée sérieusement. Nous nous retrouvons confronté à cette question dans le cas des ravalements de façades d'anciennes bâtisses. On se demande si l'on doit préserver et conserver en l'état le patrimoine architectural, ou bien si l'on avance vers de nouveaux horizons, tout en le respectant. Pour cela des chartes chromatiques peuvent être proposées, voire imposées. De nos jours, nous remarquons l'émergence du phénomène de coloration de l'architecture contemporaine dans les environnements urbains en développement. Cet emploi s'effectue de manière plus ou moins cohérente et intégrée. L'utilisation de la couleur dévoile de véritables enjeux. Une connaissance plus précise des effets de la couleur sur notre perception de l'espace urbain, et une approche pointue de la couleur lors de la démarche du projet, permettraient d'utiliser à bon escient les couleurs. L'appui de coloristes designers admettrait une meilleure connaissance des multiples variations de couleurs sous les effets de différents facteurs et de leurs enjeux. Un promoteur immobilier va choisir d'apporter, au contraire, de la couleur, sans réelle réflexion sur son impact, son effet; mais seulement dans un objectif esthétique et commercial, pour distinguer son projet. Cette étude de la couleur architecturale va permettre de prendre conscience de l'impact et de la symbolique de l'utilisation de la couleur dans un projet. C'est un réel travail d'étudier le choix des nuances de couleurs pour la cohérence avec son environnement, et leurs enjeux. Il est également intéressant d'étudier la dimension symbolique de l'emploi de certaines couleurs dans l'architecture ancienne. La couleur devient dorénavant un atout pour le projet et un véritable paramètre à prendre en considération.
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I.1 LA PREHISTOIRE La couleur participe à l’expression d’une culture traditionnelle et crée une atmosphère spécifique. Dès le paléolithique, les hommes ont cherché à employer les couleurs et à les harmoniser. Ce sont sur les parois des grottes, habitats de leur époque, qu’ils ont utilisé la couleur pour réaliser des représentations abstraites mais aussi figuratives. Nous pouvons retrouver ce genre de peintures rupestres dans des grottes à travers le monde: en France, en Espagne, en Inde, en Australie ou encore en Afrique. L’ utilisation de la couleur sur les parois était une sorte d'appropriation, un mode d’expression. Ces représentations sont le reflet des pensées des peuples qui les ont réalisées, de leur culture et de leur croyance. Ainsi ce désir de communication s’effectue à travers différentes techniques picturales, comme la peinture murale, les gravures sur paroi, ou encore la gravure peinte. Ces représentations, tant abstraites que figuratives, permettaient aux hommes d’échanger avec les dieux, avec la nature, avec les constellations zodiacales, et avec le cosmos. Nous pouvons reconnaître dans certaines oeuvres des scènes de chasses ou de transes chamaniques. Ces décors préhistoriques qui ornent les parois de nombreuses grottes, s’enrichissent des couleurs d’une palette de minéraux broyés. Les gammes allaient des harmonies chaudes, composées d’ocres, de rouges, de bruns, à des couleurs comme le noir ou le blanc qui rehaussent le graphisme. Cette harmonie de couleurs qualifiée de primitive peut être reliée aux concepts de la vie et de la mort, ainsi qu’aux éléments quotidiens de la vie qui sont essentiels aux hommes préhistoriques (le feu, la terre, le sang, le lait, etc…) Cette harmonie désignée comme une des plus anciennes du monde, est composée d’un trio de couleurs: rouge, noir, blanc. Nous remarquons déjà, à cette période du paléolithique, une importance des couleurs dans la symbolique et dans la
représentation. Les peintures murales des grottes n’avaient pas pour but premier de distraire ou de plaire, mais elles jouaient un rôle bien précis dans des religions marquées par la magie. Cette importance de la couleur permet de différencier les éléments, de créer des nuances et des dégradés, et donc de s’exprimer de manière assez précise. La couleur dans l’art préhistorique constitue l’élément fondamental de la symbolique. Le noir était la couleur masculine, associée aux esprits, à l’obscurité, à la terreur ou encore à la violence. Le rouge était la couleur féminine, associée au sang et donc à la vie. Le blanc était aussi une couleur masculine, qui désignait la magie, les morts ou encore la transition. Ces éléments graphiques et chromatiques sur les parois des cavernes préhistoriques ne sont pas répartis au hasard, mais sont dispersés de manière réfléchie. Ce sont de véritables repères topographiques dans ces galeries profondes. L’art rupestre est employé pour mettre en valeur les fonctions des espaces de vie et de cultes. Suite à de minuscules prélèvements effectués sur les représentations graphiques et chromatiques du paléolithique, nous savons que la peinture est composée de pigments pour la fabriquer, et de liants pour qu’elle tienne sur les parois. Ils utilisaient différents outils pour déposer la peinture, cela pouvait autant être des parties du corps humain (mains, bouche, etc…) que des objets (pinceaux, bâtons, etc…). Les pigments étaient extraits de matières minérales broyées. Pour le noir, le charbon de bois ou d’os, ou du dioxyde de manganèse étaient utilisés, pour l’ocre du jaune au brun, selon la teneur en oxyde de fer, on utilisait de l’argile ou de la limonite, et enfin pour le rouge l’hématite. Des palettes de couleurs étaient déjà présentes par le chauffage des pigments qui offrait plusieurs gammes d'une même couleur. Différentes techniques de représentation s’employaient: le soufflé qui permet d'obtenir des tons dégradés, les points, le contour, les silhouettes.
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I.2 L’ ANTIQUITE
être bâtie de façon à donner à ses habitants la sécurité et le bonheur. Pour atteindre ce but, il ne suffit pas de la science d'un technicien, il faut le talent d'un artiste ». Les temples grecs sont alors peints avec des couleurs vives et éclatantes sur une base d'encaustique ou de peinture à la cire pour donner un effet de lumière profonde. Les villes méditerranéennes jaune clair de la fin du VII° siècle doivent leur couleur à l’argile cuite au four. La notion d’harmonie devient fondamentale et repose sur trois principes: la mesure qui favorisait l’emploi de nuances de couleurs raffinées, la sublimation de la nature, et la rationalité qui subordonnait les couleurs à la fonction du bâtiment. Cela permet d’amener l’ordre et de développer les connaissances et les aspirations spirituelles chez l'Homme. Dans la Grèce classique, la couleur apparaît grâce aux pierres de couleurs différentes. Le Parthénon était riche d’un mélange de pierres colorées et de coloration à l’encaustique. Au cours du temps, nous pouvons d’autant plus remarquer que, dans une même société, vont s’alterner des périodes de coloration vive avec des périodes de coloration plus retenue qui se limitent à celle d’un seul matériau. Dans la Rome antique, la couleur est réservée aux temples et à certaines circonstances alors qu’à l’époque impériale elle est plus présente et s’applique aussi sur les édifices publics. Les Romains utilisent la couleur pour glorifier leurs victoires. La couleur la plus présente est le gris foncé, mais on conserve la couleur des matériaux naturels comme la brique. Cette palette de couleurs a pour but de susciter des émotions et des ambiances. Quand il y avait des nuages au dessus du Colisée un tissu de soie doré était tiré pour donner l'illusion d’ensoleillement. Les constructions civiles en rouge populaire contrastaient avec les monuments officiels d’un blanc marmoréen. Nous relèverons l’apparition des premiers placards publicitaires peints en blanc sur les façades puis décorés au charbon. A l’intérieur, des édifices, des peintures harmonieuses réalistes et feintes, étaient réalisées pour accentuer la sensation de perspective.
Nous retrouvons déjà dans les villes antiques une harmonie polychrome présente dans les édifices. Celle-ci était utilisée pour donner aux monuments ainsi qu’aux sculptures une dimension mythologique. Dans l’ancienne Egypte, la couleur était utilisée pour renforcer la splendeur de leurs temples, statues et bas reliefs. Nous retrouvons, bien évidemment une palette plus riche qu’à l’époque préhistorique, avec l’apparition de bleus, de verts de sels de cuivre et de minéraux colorés. Les couleurs restent cependant significatives dans leur utilisation. L’ocre rouge va servir à représenter les corps masculins contrairement au jaune qui va servir aux corps féminins. Or, on remarque l’apparition d’un nouveau procédé pour utiliser la couleur, une polychromie naturelle commence à être utilisée dans les constructions des monuments. Pour cela les égyptiens ont employé du granit rose et gris d’Assouan, de la diorite noire, de la péritonite vert gris, mais aussi de l’onyx rouge, blanc et noir. Toutefois, les temples et pyramides étaient décorés de manière différente. Un revêtement de couleurs exprimant l’amour mais aussi sa croyance en la vie éternelle, s’apposait sur l’argile. L’emploi de palettes de couleurs de pigments broyés était lié au symbolisme religieux. Les nuances de bleu, aux plafonds, étaient symbole du royaume céleste d’Isis. Le jaune et l’or symbolisait le soleil et les dieux. Le vert des planchers représentait le royaume d’Osiris et était signe d’éternité de la terre et de la nature. Dans la Grèce antique, nous retrouvons le principe d’harmonie des couleurs ainsi que la notion d’esthétique de la couleur développée tant par les peintres que par les savants. La coloration des édifices dans le modèle d’urbanisme grec a été complémentaire de la forme. Selon Aristote, « une ville doit - PAGE !15 -
I.3 LE MOYEN ÂGE Nous pouvons également remarquer qu’au Moyen Âge la polychromie architecturale alterne des périodes de coloration vive avec des périodes où la coloration est plus retenue. Ces cycles de longue durée concernent les églises mais aussi les palais et bâtiments publics. La couleur reste cependant un luxe qui ne touche que certains lieux. A l’époque médiévale, il est désormais employé des couleurs célestes et harmonieuses, mais la notion d’harmonie a évolué. Nous ne cherchons plus une unité mais plutôt une opposition contrastée. Ainsi les palettes de couleurs jouent sur les contrastes et la lumière. Sa gamme chromatique s’enrichie, par l’ajout de nombreux pigments et colorants plus adaptés aux nouveaux supports, en plus des matériaux hérités de l’Antiquité. En effet, la sensation de spiritualité et le caractère céleste caractérisant cette période sont renforcés par l’utilisation de mosaïques multicolores, de vitraux, de métaux précieux et de marqueterie de pierres semi-précieuses. Une grande importance est donnée à la lumière qui induit de l’ombre, au même titre que la couleur, à laquelle on attribue des vertus philosophiques et théologiques. La lumière est associée à de nombreuses qualités comme le bien, la vérité, la raison, la sagesse, la vie, elle représente donc Dieu. Ainsi, la couleur est considérée comme belle car c’est la lumière qui se matérialise dans la couleur, c’est l’incarnation matérielle de la lumière divine. La couleur possède aussi une fonction très rationnelle, celle de communiquer. Elle était compréhensible par tous les membres de la société, et était un moyen de communication simple et efficace. Ce symbolisme médiéval des couleurs est à la fois hérité des traditions historiques et culturelles, mais aussi le fruit de l’association des couleurs aux expériences de la vie, ou encore de l’influence psychologique des couleurs sur les
individus. La hiérarchie était utilisée dans tous les domaines de la vie au Moyen Age, et se retrouve également dans le symbolisme de la palette chromatique. Le blanc, l’or le pourpre, le rouge et le bleu étaient les principales couleurs, tandis que le vert et le noir étaient considérées comme vulgaires. D’autres comme le gris, ou le marron étaient absentes de la palette. La culture étant fondée sur une opposition constante du bien et du mal, les couleurs apparaissaient toujours par deux. A l’époque romane, les façades demeurent monochromes et nous retrouvons essentiellement la couleur à l’intérieur des constructions. Les façades monochromes sont enrichies de détails sculptés pour produire des jeux d’ombre et de lumière. A l’époque gothique, la couleur est considérée comme un réel attribut architectural. Ce sont notamment les statues et éléments d’architecture au niveau des portails des façades principales qui prônent une importance de la couleur. L’harmonie des tons des palettes chromatiques est parfaitement associée avec les formes de l’architecture. La couleur dans l’art des vitraux est certainement l’exemple de la polychromie architecturale le plus remarquable de l’époque gothique. La lumière divine, à travers la polychromie éclatante des vitraux, venait redonner à la construction une dimension féérique. Les couleurs de la palette chromatique des vitraux reposaient évidemment sur un symbolisme divin. Le rouge représentait le sang du Christ, l’amour divin et donc l’énergie divine. Le bleu était une couleur mystique symbole de ciel et d’éternité. Le pourpre incarnait la puissance mais aussi la cruauté. Le vert représentait la fortune, le destin et le renouvellement. Enfin, le jaune incarnait le soleil symbole de prospérité. Au milieu du XIII° siècle, l’héraldique devient l’ornement privilégié. Des armoiries très colorées sont retrouvées sur différents endroits et supports: façades, toits, plafonds, vitraux, objets d’art, etc… Ce système de couleur s’appuie sur la notion de couleur unie avec ses symboles et ses signes.
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I.4 L’EPOQUE MODERNE La couleur dans la ville se fait plus rare à cette période. Cependant il est impossible de généraliser, l’art baroque met la couleur en valeur, alors que lors de la révolution industrielle, nous accordons plutôt une priorité aux matériaux. A l’époque de la Renaissance, les harmonies de couleurs sont plus douces, légères et évocatrices des sentiments de l’Homme. Ceci est due à l’héritage de l’antiquité, où l’on affirmait la beauté et l’harmonie du monde. La palette chromatique de cette période trouve son inspiration dans le paysage et dans l’environnement naturel. Néanmoins, les associations de couleurs de la polychromie architecturale se basent, non pas sur les nuances, mais sur les contrastes. Ces contrastes sont réalisés sur les façades de palais par des marbres polychromes roses, gris, verts, blancs; par des revêtements de façades en pierres noires et blanches; et par des volumes soulignés de couleurs contrastées. Des façades comme celles des villes de Florence ou Venise en sont encore l’exemple. Ces villes ont été considérées à cette époque comme des centres culturels d’importance européenne. Nous retrouvons un équilibre des formes et des couleurs. Les revêtements en marbres polychromes amènent une atmosphère de raffinement. La puissance et la spontanéité des couleurs utilisées confèrent à ces villes une ambiance presque théâtrale. Une ambiance de fête apparaît dans les rues, qui se renforce par l’apparition des compositions florales, fontaines, ou encore sculptures. Durant la période Baroque, nous relevons une profusion polychrome dans la ville. Les palettes chromatiques se caractérisent par des couleurs vivaces et fortement expressives. Les idéaux de la peinture et de l’architecture baroque se caractérisent par des tonalités plus vraies, plus fortes, plus harmonieuses. Ces nuances vives ont été empruntées à la
nature, mais pour rompre avec les styles précédents, la surcharge de couleurs et les contrastes chromatiques sont employés. En France, le développement du marché du marbre polychrome a transformé les conceptions architecturales. Ce matériau noble et symbole de pouvoir est utilisé pour les maisons royales. Le Château de Versailles est l’exemple même, de la polychromie de ce matériau vivant. En Italie, les édifices religieux mettent en évidence la polychromie, par le réalisme de la couleur, l’emploi de formes originales et le traitement de la lumière. Nous cherchons à renforcer la foi des croyants par la force symbolique de cette polychromie des marbres et des bois. En Espagne, différemment, nous cherchons à montrer la grandeur et la puissance du monarque par la quantité de coloris rares du marbre dans la construction de bâtiments. A l’époque Classique, la notion des couleurs se confond avec celle des progrès de la science, on s’intéresse à la réfraction de la lumière ou encore à la classification des couleurs du spectre. Ainsi, une image achromatique austère dénote dans l’architecture. Il émerge l’idée, que la fonction du bâtiment doit être exprimée par la polychromie architecturale de sa façade, essentiellement pour les édifices publics. De plus, les édifices sont ennoblis par leur blancheur, en contraste avec les couleurs noires et salies des maisons ouvrières. Cette esthétique est liée au rationalisme. Il est privilégié la proportion des formes architecturales et des volumes au détriment de la couleur. Les couleurs neutres de la pierre naturelle s’utilisent, en contraste avec les toits en ardoises ou en tuiles; Un nouveau style apparait: le rococo. Ce style décoratif s’emploie à l’intérieur des grands et riches palais. La palette chromatique de ce courant comprend des tons pastels, doux et ternes, avec des nuances de rose, gris, olive, ciel bleu, beige. Il représente le luxe, la flamboyance et le raffinement. Les façades, restent cependant toujours traitées en sobriété.
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I.5 L’EPOQUE CONTEMPORAINE Nous constatons que durant l’époque contemporaine, la couleur est peu présente, effectivement, elle a rarement été considérée comme un élément clé de planification. Cependant, on retrouve quelques réalisations polychromes dues à des personnalités ou à des mouvements isolés. A la fin du XIX° siècle, l’Art nouveau voit le jour en Europe mais de manière différente selon les pays. Nous relevons une palette chromatique réduite à d’étroites nuances de beiges et gris, les gammes des matériaux de construction. Ce sont des tons pastels, délicats et raffinés. Les motifs sont inspirés de la nature, parfois extravagants avec des formes ornementales complexes et très colorées. En Espagne, plus précisément à Barcelone, l’Art nouveau est incarné par les oeuvres architecturales d’Antoni Gaudi. Il emploie des couleurs riches et vives en travaillant avec des éclats de verre ou des céramiques polychromes. Ces réalisations multicolores forment des courbes élégantes empruntées à la nature. La palette de couleurs bariolées utilisée est due à l’emploi de matériaux naturels. En Belgique, Victor Horta cherche à unifier l’espace extérieur des façades et le décor intérieur par la couleur. La couleur vient également créer un univers irréel et surnaturel. Ses réalisations ont une forte portée symbolique donnée par la poésie chromatique qu’il écrit. Par exemple, il utilise les tons naturels des plantes, sur les vitraux on retrouve la palette des branches fleuries aux nuances d’iris, de magnolias. A l’époque de l’industrialisation, le développement des matériaux de construction en béton armé et des matériaux artificiels induit une palette épurée. Le blanc est très employé et devient la couleur des temps modernes. La confiance dans le progrès s’exprime dans les bâtiments de l’ère industrielle qui présentent l’éclat du métal. Les architectes du Stijl vont proposer un démolition visuelle de l’architecture par la couleur, comme par exemple marquer sur le sol des chemins qui se
poursuivent sur les murs. Une structure achromatique est mariée avec des couleurs dominantes d’un éclat pur et vif. Au Bahaus, l’école où la peinture, la sculpture et l’architecture ne feront qu’un, Wassily Kadinsky enseigne la peinture murale et le dessin analytique. Il était préoccupé par la fonction spirituelle de la couleur, chacune a selon lui un caractère émotionnel et expressif. Il insiste sur la hiérarchie des couleurs et sur leurs relations entre elles, sur le rapport qu’elles entretiennent avec les formes et leur rôle dans la composition. Il recense quatre contrastes: jaune/bleu, rouge/vert, orange/ violet, blanc/noir, complétés par des gris. Par exemple, un angle aigu, incisif, actif, s’accorde avec le jaune, contrairement à un angle obtus, passif, froid, qui s’accorde avec le bleu. Pour Le Corbusier, la couleur en architecture a un sens, elle n’est jamais hasardeuse, elle garde une signification symbolique, celle de l’environnement naturel. Elle ne doit pas servir à décorer, ni à cacher la réelle spatialité. Il donne plus d’importance aux formes qui doivent dominer et rester le véhicule de la couleur. Il perçoit la couleur comme une entité complémentaire de l’architecture et non pas comme un substitut à celle-ci. Il prône le blanc comme sa couleur favorite et comme un symbole de modernité. Paradoxalement, Le Corbusier n’a jamais construit un seul bâtiment blanc. Cette blancheur, symbole de spiritualité et de simplicité, permet des jeux de lumière. Il va créer une échelle des couleurs, pour les maitriser, les organiser, en trois gammes: la puriste en lien avec la nature, la dynamique qui anime et procure une sensation de bien vivre ensemble, et la transition comme révolution visuelle. L’exotisme et le design de l’Art déco offrent des couleurs épurées et des formes essentiellement géométriques. De nouvelles harmonies sont créées en mélangeant des couleurs froides et neutres, de gris et de noir, à des couleurs métalliques des matériaux. La palette de pastels rose, jaune, bleu, vert, est utilisée dans l’Art déco tropical comme à Miami. La géométrie architecturale est soulignée par des couleurs plus saturées. Plus tard, la Miami Beach Palette, radicale et sexy, a été renouvelée.
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II.1 DIFFERENTES CULTURES FRANÇAISES La couleur en architecture est un paramètre qui va se différencier selon les différentes cultures, mais les palettes chromatiques et l’utilisation de la couleur vont également varier au sein d’un même pays. Nous allons nous intéresser au cas de la France et de ses diverses cultures. Le coloriste, Jean Philippe Lenclos a parcouru la France et traversé toutes ses provinces afin ‘d'établir une « géographie des couleurs » dans l’architecture. Il a ainsi élaboré des palettes chromatiques régionales. Elles sont utilisées aujourd’hui pour proposer de nouvelles teintes, en accord avec les t r a d i t i o n s r é g i o n a l e s, p o u r r e p e i n d r e l e s m a i s o n s contemporaines. Les différentes régions françaises nous proposent des palettes de couleurs très variables. En effet, elles vont être établies selon leur situation, et ainsi conditionnées par la lumière, le climat et les composants naturels comme les minéraux, ou les végétaux. Les constructions architecturales utilisent les ressources en matériaux qui sont disponibles à proximité. Les villes deviennent pour la plupart le reflet des matières régionales avec lesquelles nous avons construit. Nous retrouvons des édifices en pierre magmatique tel que le basalte ou le granite dans les régions du centre et du nordouest. Par ailleurs, des roches sédimentaires seront plutôt utilisées, comme l’argile ou le calcaire, pour des constructions dans le sud. Certaines carrières de pierres plus rares et ponctuelles provoquent alors des villages atypiques. Par exemple, le village de Collonges-la-rouge, en Corrèze, se caractérise par la couleur rouge de la pierre utilisée pour tous ses édifices. L’utilisation de ce grès rouge, dû à une forte teneur en oxyde de fer, rend ce village atypique par des nuances allant des rouges aux roses en passant par les ocres. Par ailleurs, l’exemple de Roussillon en Provence nous offre des façades aux couleurs flamboyantes car il se trouve au coeur
d’un des plus grands gisements d’ocre. Le village s’intègre donc parfaitement dans ce paysage coloré de sables ocreux. D’autre part, dans la culture alsacienne, nous pouvons relever une utilisation très prononcée dans l’architecture traditionnelle. Effectivement, nous pouvons observer des maisons à colombages sur lesquelles les pans de bois sombres sont rehaussés par un remplissage de couleurs vives. Le colombage se détache aujourd’hui sur des murs blancs, mais l’on trouve des bâtisses aux enduits allant du rouge au bleu en passant par le jaune, le rose ou le vert. De nombreux villages ont conservé cette apparence colorée comme Eguisheim, Colmar, ou encore le quartier de la Petite France à Strasbourg. Initialement ces couleurs avaient une fonction pratique pour ceux qui ne savaient pas lire, chacune désignait un corps de métier. Par exemple, le bleu était la couleur des métiers du bois, le rouge du fer ou encore le jaune désignait les boulangers. Les maisons bleues des villages catholiques faisaient référence à la Vierge. De plus, dans la culture basque, nous pouvons également relever des maisons traditionnelles à colombages, colorées, appelées en basque: Etxe. Dans ce cas ce sont les colombages qui sont colorés d’un rouge coeur de boeuf et le reste est blanchi à la chaux. Auparavant, les poutres des colombages étaient enduites de sang de boeuf pour ses vertus insecticides et fongicides. De cette pratique est restée la tradition des colombages rouges. Ces couleurs s’accordent parfaitement avec les piments mis à sécher sur les façades, comme à Espelette. Par ailleurs, en Bretagne, les maisons côtières ou de pêcheurs sont construites en granit puis sont souvent blanchies à la chaux. Les menuiseries de ces maisons de pêcheurs sont peintes avec des restes de peinture qui a servi à peindre la coque du bateau. Cela donne une dimension d’appropriation dans les villages. Si les murs sont laissés bruts, on peut remarquer une couleur variable du granit selon la localité, allant des nuances bleues, aux grises, en passant par des roses.
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II.2 FONCTION POETIQUE & ESTHETIQUE Selon les cultures, la couleur est utilisée à des fins différentes. Nous allons nous attarder sur les cas pour lesquels la couleur est employée dans un but décoratif ou symbolique. Luis Barragán, est un architecte mexicain des plus reconnus dans son pays, qui a su se démarquer de ses contemporains par une architecture aux couleurs vives, devenue sa marque de fabrique. Selon lui, il utilise la couleur à la manière d’un peintre coloriste. Son architecture est qualifiée d’émotionnelle, grâce à son héritage mexicain traditionnel mais aussi à ses voyages en Méditerranée. Luis Barragán est en quelque sorte un scénographe puisqu’il cherche à faire de l’espace un parcours sensoriel en travaillant les couleurs, la lumière et les éléments naturels. Il théâtralise l’espace pour en faire une expérience émouvante à travers diverses ambiances. Dans sa démarche, il détermine la couleur une fois l’espace construit, la mise en couleur vient conclure le projet. La couleur est, pour lui, comme un complément de l’architecture, elle permet d’ajouter un caractère émotionnel à l’espace. Ce supplément permet d’agrandir ou réduire un lieu, et peut lui amener une touche de magie. Luis Barragán a développé une technique réfléchie pour choisir d’apposer la bonne couleur au bon endroit. Il positionne de grands panneaux recouverts de toiles colorées sur les murs, à différents moments de la journée, pour déterminer l’endroit où la couleur interagira le mieux avec la lumière et l’espace. Par exemple, un mur peut être peint en rose dans le but d’être perçu orange par synthèse additive avec la lumière jaune. Parmi ses réalisations majeures, on relève sa Maisonatelier, mélange d’une architecture moderne avec sa culture mexicaine. Il réalise une oeuvre rayonnante aux ambiances colorées derrière une façade crue aux ouvertures timides. Il oppose extérieur/intérieur et intime/public par la couleur et la lumière. Autre projet, le ranch Cuadra San Cristóbal à Los Clubes, caractérisé par ses monochromes de rose. Il joue avec
le bassin extérieur qui décuple les formes géométriques déjà soulignées par leurs vives couleurs. Il distingue l’espace pour les Hommes couleur crème de celui pour les chevaux en rouge, rose, violet. Les couleurs vives sont une esthétique culturelle dans les pays latino-américains. A Cuba, toute la vie est colorée: les habitants, les voitures, les façades monochromes , etc… Nous retrouvons une palette de couleurs pastels avec une dominante de bleus. En Colombie, le village de Guatapé est également très coloré. Les façades sont polychromes avec des couleurs très vives et contrastées. Dans la culture portugaise, nous retrouvons les palheiros, des cabanes de pêcheurs, de Costa Nova. Leur particularité vient des façades rayées horizontalement ou verticalement de couleurs vives sur fond blanc. Ce sont des planches de bois peintes en rouge, bleu, vert ou jaune. Ces rayures sont symboles de vent du large et de bains de mer. Ces rayures étaient présentes sur les tricots des marins pour les repérer facilement. En Italie, les Cinque Terre est un regroupement de cinq villages de pêcheurs dans de petites criques, sur la falaise. Ils constituent une merveille polychrome car ils se composent de bâtiments monochromes aux couleurs pastels. Le village de Juzcar en Espagne est étonnant par son unique couleur: le bleu. Il doit cette uniformité à un coup de maitre commercial, ce village blanc andalou a été peint en bleu pour promouvoir la sortie du film Les Schtroumpfs. A San Francisco, aux Etats-Unis, les Painted Ladies sont des maisons de style victorien à la polychromie exubérante et aux façades abondamment décorées. Ces couleurs contrastées sont dues à un essor de la classe moyenne qui disposait des atouts d’une activité économique florissante et de progrès de la technologie industrielle. Les portes tunisiennes sont souvent colorées en bleu. C’est le seul élément de l’architecture qui soit mis en valeur par la couleur, sa forme ou ses motifs. Elle permet de personnaliser son habitation et d’agrémenter une façade austère.
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II.3 USAGE PRATIQUE & FONCTIONNEL Certaines cultures emploient des couleurs dans leur architecture pour une raison pratique, avec un but bien précis. Dans les quartiers londoniens de Marylebone ou de Bloomsbury, on peut observer une dualité de blanc avec les nuances rouges orangées des briques. Ces maisons de type géorgien furent reconstruites après le Grand feu de 1666 qui a détruit une grande partie de la ville. Lors de la reconstruction, des restrictions sont imposées pour éviter de nouveaux incendies aussi importants. Elles doivent être réalisées en pierres et sans bow-window pour éviter la propagation des flammes, cependant une pénurie de pierres de taille de qualité a induit l’utilisation de briques. Des façades de briques aux couleurs rouges qui ont vite noircies par la pollution. Grete Smedal, architecte designer norvégienne a proposé une solution, par la couleur, à une petite ville minière du nord de la Norvège qui est plongée dans la nuit polaire trois mois de l’année. Elle utilise la couleur comme moyen d’identification de l’environnement et comme outils pour améliorer la qualité de vie des habitants. Elle a créé une palette composée de quatre couleurs principales saturées: bleu, jaune, vert et rouge, en prenant en compte la perception des couleurs selon les saisons. Elles contrastent donc avec l’environnement en période de nuit polaire ou non. Le quartier argentin de la Boca à Buenos Aires, nous montre un visage différent et très coloré de la ville. Chaque maison est peinte de quatre ou cinq couleurs vives différentes. Cette particularité est due aux immigrés italiens qui demandaient aux autorités portuaires des restes de peintures des bateaux pour peindre leur maison. N’ayant pas assez pour une façade entière, ils utilisaient plusieurs couleurs. Les villages traditionnels andalous possèdent tous une apparence particulière et uniforme. Ils sont composés seulement de constructions recouvertes à la chaux blanche. Cette
couleur éclatante contraste avec les toitures en tuiles rouges. Dans une région sèche et aride, le blanc permet de réfléchir les rayons de soleil et ainsi la chaleur, contrairement au noir qui absorberait la chaleur. Dans le même principe, on retrouve des maisons blanches dans les iles des Cyclades en Grèce. C’est également pour se protéger des fortes températures que les habitants peignent leur maison en blanc. Les toitures terrasses sont blanchies, de même, à la chaux. C’est aussi pour des raisons d’hygiène et de propreté que les grecs peignent les ruelles, trottoirs, troncs d’arbres et maisons à la chaux qui est un désinfectant naturel. Des touches de bleu qui serait insecticide sont appliquées. Le village de pêcheur de Burano en Italie est remarquable par ses façades monochromes aux couleurs vives. Chaque façade est peinte d’une couleur différente de la voisine, toujours plus criarde. Ces jeux de couleurs mêlés aux jeux de lumières et aux reflets dans les canaux donnent au village une dimension merveilleuse. Cette polychromie s’explique par une raison fonctionnelle, pour que les pêcheurs retrouvent leur village même par temps de brume En Irlande, les bâtisses géorgiennes en briques ternes se démarquent par des portes d’entrée vivement colorées. Autrefois les portes étaient uniformes, l’histoire raconte qu’un écrivain a commencé à peindre sa porte en vert vif pour éviter que son voisin ne se trompe de maison en rentrant ivre du pub tous les soirs. Ce dernier a aussi peint sa porte en rouge. Ce fut un succès et petit à petit tout le monde se mit à peindre sa porte d’entrée avec une couleur vive. Au Rajasthan, en Inde, trois villes se démarquent par leurs couleurs remarquables. La ville de Jaisalmer est surnommée la ville jaune car elle est située sur une crête de grès jaune et également construite avec ce grès jaune. Jaipur est la ville rose grâce aux édifices publics en grès rouge. Et enfin, Jodhpur est une ville en grès rouge mais peinte en bleu pour protéger de la réflection du soleil et éloigner les moustiques. Autrefois, seules les maisons des brahmanes étaient peintes en bleu.
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III.1 DANS LE PATRIMOINE La couleur est un paramètre qui a été employé de manières différentes tout au long des époques, mais qui a toujours été utilisé de manière réfléchie. Au fil des années, la polychromie architecturale est soumise aux facteurs climatiques et au temps, ainsi elle évolue et se dégrade. Certains enduits colorés aux pigments naturels se ternissent alors, ou se délavent. Une considérable question est alors posée, celle de conserver et restaurer le patrimoine architectural, ou au contraire de le laisser évoluer avec son temps et de ne pas s’y attacher. Il n’y a pas de réponse absolue, mais plutôt une réelle discordance entre une pensée conservationniste d’un côté qui s’oppose à une pensée de non-attache au patrimoine passé de l’autre. Il serait peut être intéressant de développer une perspective respectueuse du patrimoine, tout en avançant sur une nouvelle optique. La question de la conservation du patrimoine est spécifiquement française. Cette nostalgie du patrimoine s’est développée suite aux importantes destructions générées par les deux Guerres Mondiales. Il est alors décidé de reconstruire à l’identique dans le but d’oublier les malheurs qui se sont passés et pour repartir sur les mêmes bases qu’auparavant. La loi Malraux de 1962 concerne la préservation et la mise en valeur du patrimoine, ce qui déclenche la création de secteurs sauvegardés pour protéger le patrimoine. A l’inverse, au Japon on accorde moins d’importance à la protection du patrimoine. Par exemple, les sanctuaires d’Ise, en bois et chaume, sont détruits entièrement et reconstruits à l’identique tous les vingt ans en signe de pureté. En 1964, est établie la Charte internationale de Venise, visant à préserver et restaurer des monuments et sites patrimoniaux anciens. Les restaurations ne doivent pas compromettre l’intérêt d’histoire et d’art du monument, ni l’authenticité des matériaux utilisés.
J’ai réalisé un stage à l’Atelier du Patrimoine et du Renouvellement Urbain de Toulouse Métropole, se composant de différentes cellules. Tout d’abord, la cellule protection qui a pour but de protéger le patrimoine existant par des documents d’urbanisme mis en place dans des secteurs de sauvegarde. Ensuite, la cellule de valorisation qui promeut la richesse patrimoniale de la ville par différents ateliers, événements. Par ailleurs, il y a la cellule qui gère les ravalements de façades. Elle lance des campagnes en proposant des prescriptions de couleurs et matériaux pour respecter à l’identique l’histoire et l’esprit architectural de l’édifice. Une équipe de coloristes a érigé une charte chromatique pour cela. Enfin, il y a la cellule chargée des opérations de renouvellement urbain en cadre ancien qui a pour objectif de re-dynamiser et diversifier, tout en préservant le patrimoine. Le centre historique toulousain recèle de nombreux éléments patrimoniaux exceptionnels qu’il convient de mieux protéger dans le Site Patrimonial Remarquable, délimité depuis 1986. En effet, Toulouse Métropole s’est engagée aux côtés de l’État dans une démarche dont l’objectif est de favoriser le développement de la ville en intégrant ses dimensions historiques, sociales, économiques et fonctionnelles. Pour cela, est en cours de mise en place, un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur. Le PSMV a pour but de préserver, valoriser le patrimoine architectural ancien et contemporain afin de conserver l’identité de la ville. C’est un document d’urbanisme qui fixe au sein du SPR, les règles et les dispositions spécifiques établies après la réalisation d’un inventaire. La particularité du PSMV est qu ’il énonce, immeuble par immeuble, des prescriptions sur les extérieurs (toitures, façades, cours, etc…), mais aussi sur les intérieurs (appartements, cages d’escaliers, boiseries, etc…), aussi bien dans les parties communes que dans les parties privatives. Pour le mettre en place, un inventaire patrimonial, est érigé par une équipe avec des architectes, archéologues du bâti ou historiens.
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III.2 LE TRAVAIL DES COLORISTES DESIGNERS J’ai eu la chance, durant mon stage, de rencontrer et découvrir le métier de coloristes en architecture, par l’entreprise Nacarat. Celle-ci a conçu une charte chromatique pour la restauration des façades de la ville de Toulouse, pour toutes les différentes époques architecturales présentes. J’ai à nouveau eu la chance de rencontrer ces experts de la couleur afin de comprendre plus en détails leurs missions. Coloriste designer est un métier qui n’est apparu que récemment. Il désigne la pratique de la couleur en trois dimensions: pour l’environnement, l’architecture et le produit industriel. Ils analysent l’histoire du site, de la ville à travers les couleurs et les matériaux pour constituer une énorme banque de données et ensuite proposer des nuanciers cohérents et logiques afin de restaurer et même construire. Leur connaissance sensible et leur maitrise de la couleur créent toute la valeur ajoutée et la différence dans une architecture ou un design de produit. Jean Philippe Lenclos est en quelque sorte, le pionnier des coloristes designers, celui qui a inventé ce métier. C’est en étudiant l’architecture au Japon, et tout fraichement diplômé de l’école des Arts décoratifs de Paris, qu’il se rend compte de l’importance de la couleur. A son retour en France, il va parcourir tout le pays et dresser un inventaire des couleurs de l’habitat régional. C’est à partir de ces recherches qu’il va inventer la notion de Géographie de la couleur. Elle sert à désigner une utilisation de la couleur différente dans l’’habitat selon chaque lieu géographique et ses nombreux facteurs caractéristiques (géologie, lumière, climat, sociologie, culture, etc…). L’établissement d’une charte chromatique, par exemple pour les ravalements de façades en secteurs sauvegardés, est une méthodologie complexe. Tout d’abord, les coloristes vont effectuer un diagnostic territorial du site et de son
environnement pour constituer une importante banque de données. Pour cela, ils effectuent de nombreuses photographies de toutes les nuances de couleurs présentes, des relevés de toutes matières possibles sans dégrader les édifices, et ils comparent les couleurs du site avec un nuancier Natural Color System. Il arrive même parfois qu’ils utilisent des nuanciers complémentaires que eux-mêmes ont fabriqués. Cette phase de diagnostic s’appuie également sur une étude des documents d’archives tels que des plans, des cartes postales, ou encore des tableaux pour la plupart naturalistes. L’avis d’un architecte des bâtiments de France est parfois sollicité. De ces relevés précis, les coloristes réalisent des cartographies qui regroupent toutes les données par nuances. Les gammes de couleurs des minéralités sont différenciées d’un côté, et les gammes de couleurs ponctuelles telles que les menuiseries, les ferronneries d’un autre. L’étape suivante consiste à mettre en couleur des typologies de façades, au préalable judicieusement relevées. Cette mise en couleur permet d’ajuster la palette chromatique et de comprendre la logique architecturale et chromatique de la façade. Il y a ici une sélection des couleurs, par choix, création ou récurrence dans le nuancier. La palette chromatique se sépare selon les typologies des édifices, dues aux différentes époques, mais doit cependant rester harmonieuse selon les différentes façades. L’objectif est de restituer l’histoire chromatique de l’édifice sans pour autant recréer sa façade à l’identique. Par exemple, les maisons ouvrières de Lille sont réalisées à l’origine dans une même couleur uniforme. Avec le temps, chaque façade s’est différenciée par sa couleur. La nouvelle charte chromatique a donc proposé un badigeon de couleur différente sur chaque façade pour ne pas imposer un retour difficile à l’époque industrielle. Les coloristes effectuent également des nuanciers de couleurs pour les produits industriels tendances, utilisés de plus en plus dans une architecture contemporaine.
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III.3 DANS L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI De nos jours, la couleur refait peu à peu son apparition et devient un élément incontournable, qui est intégré de manière spontanée à la phase de conception. Certains architectes l’utilisent de manière plus ou moins réussie dans leurs projets, parfois de façon discordante ou sans intérêt. Pour que la couleur soit source de plaisir visuel et d’équilibre, ce paramètre doit être maîtrisé et être considéré comme un véritable matériau. Pour cela certains architectes font appel à des coloristes pour travailler sur des couleurs cohérentes et agréables, alors que cette analyse pertinente n’est pas considérée par d’autres. La couleur va être utilisée pour animer des façades uniformes et amener une certaine gaité, absente des grands ensembles austères et monotones. La couleur peut permettre de diviser visuellement une façade et de l’alléger pour lui procurer une harmonie avec son environnement. C’est dans cette optique que les Tours nuages d’Emile Aillaud, proches du parc de Nanterre, s’opposent à la standardisation des grands ensembles. Il cherche à amener de la douceur par un revêtement polychrome en pâtes de verre aux couleurs des ciels nuageux et de la végétation environnante. C’est le coloriste Fabio Rieti qui a pensé cette fresque gigantesque sur les façades afin qu’elles s’intègrent aux différentes couleurs de la journée et des saisons proposées par l’environnement. La couleur s’utilise parfois pour accentuer la structure architectonique et la division de l’édifice. Elle peut servir à marquer une horizontalité ou verticalité, ou encore à souligner les circulations ou un étage, par des tonalités contrastées. Dans le projet Mirador, l’agence MVRDV met l’accent sur les circulations irrégulières, par l’uniformité du rouge. Dans Didden Village, l’extension en toiture est marquée par une monochromie bleue très présente. Le Centre Beaubourg de Richard Rogers et Renzo Piano utilise des couleurs vives en opposition avec
son environnement. Elles sont exploitées symboliquement pour désigner des fonctions, et des composants de sa structure par exemple le jaune pour les systèmes électriques, ou le rouge pour les ascenseurs et escalators. C’est dans cet objectif que Ricardo Bofill traite la couleur de la Muralla roja. Il ré-interprète la casbah avec les tours verticales, les patios interconnectés et les escaliers labyrinthiques. Il contraste les façades du paysage par des tonalités de rouges, et souligne les espaces extérieurs par des teintes douces: violet, bleu, rose. Il cherche à créer la sensation d’un jardin d’Eden paradisiaque, bucolique. L’agence danoise BIG utilise la couleur pour identifier mais de manière discrète depuis l'extérieur. En effet, dans Mountain, les différents niveaux de parking sont distinguables par des couleurs différentes, formant un dégradé progressif. Le projet Lego house utilise les couleurs primaires de Lego pour organiser les galeries intérieures, réutilisées en toiture. Périphériques Architectes se servent de la couleur comme moyen d'organisation de l’environnement tout en théâtralisant le bâtiment. Par l’extension du Campus de Jussieu, ils ont concilié la particularité architecturale de l’oeuvre avec des accents de couleurs pour souligner sa structure. La couleur des murs et sols de circulation se prolonge dans les salles dans une vision unitaire. Dans le projet de crèche parisienne, ils s’appuient sur l'ambiance ludique et colorée de la petite enfance, pour créer des brises-soleil aux couleurs marquantes et irrégulières. Jean Nouvel perçoit l’architecture comme toile de fond et non comme un objet plastique isolé. Dans la Tour Agbar, ou La Marseillaise, il crée l’effet d’un dégradé subtil du bleu au rouge par un tableau pixélisé composé de différentes nuances. Une dynamique est donnée par la double peau et les reflets du verre coloré, aux couleurs changeantes selon le point de vue. Certaines architectures emploient des couleurs de manière peu justifiée et qui tranchent avec le paysage. Par exemple, le Biomuseo de frank Gehry au Panama arbore des couleurs tropicales criardes: bleu, rouge, vert ou encore jaune.
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III.4 LES ENJEUX DANS LE FUTUR La couleur redevient de plus en plus présente dans l’architecture de nos jours. Il va donc de soi que dans le futur, la question de la couleur sera primordiale et se posera de manière spontanée. Elle posera de nombreux défis, dont celui de faire des villes des environnements humains colorés agréables et cohérents. Nous pouvons alors nous demander comment prendre en compte la polychromie architecturale comme une caractéristique importante dans les constructions. Elle met en jeu de nombreux facteurs à enjeux, comme l’intégration du projet dans son environnement, des significations symboliques par l’emploi de certaines couleurs, ou encore une utilisation pratique et stimulante pour la fonction accueillie dans ce lieu. L’intérêt d’utiliser certaines gammes de couleurs dans l’architecture, est de permettre au bâtiment de s’intégrer au mieux dans son paysage autant urbain que naturel. L’édifice peut par sa couleur justifier son implantation sur le site, et le faire de manière cohérente. La couleur est un vecteur d’équilibre qui doit être exploité de manière maîtrisée. Par exemple, l’agence Tetrarc a réalisé un ensemble d’habitations Arborea à Nantes, où la couleur permet au projet de se fondre dans son paysage. La volonté était de construire un environnement expressif et sensible. Pour cela la palette chromatique utilisée a été établie à partir des nuances dominantes de l’environnement naturel et architectural. L’édifice est habité de bandes de fines pâtes de verre teintées, disposées selon un rythme aléatoire qui souligne les étages. La thématique environnementale est de plus en plus considérée, et propose une approche écologique de la couleur. Les plantes constituent une partie essentielle de la polychromie naturelle. Les réels enjeux sont de proposer un bâtiment polychrome tout utilisant la palette chromatique que
nous offre la nature. L’avantage de cette palette est son évolution avec les moments de la journée, les saisons. Ainsi une collaboration avec des paysagistes est intéressante pour obtenir une polychromie naturelle et animée. L’immeuble parisien Flower Tower d’Edouard François illustre ce genre de polychromie, où le jardin donne l’impression de courir le long des façades venant l’animer. D’immenses pots blancs servant de gardes-corps contrastent avec les bambous verdoyants qu’ils contiennent. La couleur est un paramètre qui peut amener une plus value à une construction. Nombreux sont les promoteurs immobiliers qui l’utilisent afin de créer un projet avec une forte identité chromatique, dans un but commercial. Les palettes utilisées sont donc parfois peu réfléchies et pertinentes. Il y a donc un enjeu dans l’élaboration de ces gammes chromatiques. Derrière chaque couleur, nous découvrons une signification symbolique, due à l’héritage du passé. Pour cette raison leur utilisation doit être réfléchie pour un usage à bon escient. Les couleurs ont également une signification psychologique et un impact sur notre organisme. Selon la couleur employée, différentes parties du corps sont stimulées et certaines sensations procurées. C’est un des enjeux majeurs en essor de la couleur: la chromathérapie. Le jaune transmet de l’énergie positive et stimule la créativité, par exemple. Nous pouvons donc considérer que l’emploi d’une couleur donnée va avoir une influence sur l’usager. Lors de mon entretien avec les coloristes de Nacarat, nous avons évoqué la place de la couleur en architecture de nos jours. Nous en avons conclu une faible utilisation correcte, mais en progression. La conception habituelle d’un projet débute par le dessin d’une forme en noir et blanc, puis se termine par une mise en couleur. Il serait peut être intéressant de concevoir à l’inverse, étudier les couleurs du projet puis ensuite établir les formes. Effectivement, un arbre ne pousse pas en noir et blanc et ne se colore pas par la suite, il est déjà verdoyant.
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CONCLUSION La couleur est une matière qui vient habiller la ville, l’illumine, l’enjolive et la sculpte. C’est un élément essentiel de notre environnement qui met en avant de nombreux enjeux et libère des messages symboliques. De siècle en siècle, et à travers les différents pays et cultures, nous avons découvert les différents univers de la couleur. Sa présence dans les sociétés a beaucoup évoluée, en alternant même, dans une société donnée, des périodes de vive coloration avec des périodes de coloration retenue. La palette chromatique s’étendait, parfois, seulement aux nuances des matériaux utilisés. Dans l’architecture, les harmonies de couleurs sont en constante mutation. Toutefois, la couleur est un luxe réservé qu’à certains lieux, elle n’est pas présente partout. La couleur est utilisée dès les débuts par les Hommes avec une forte dimension symbolique. Dans la période d’aprèsguerre, la couleur semble avoir disparu des villes. Petit à petit, elle refait son apparition dans l’architecture en proposant d’importants enjeux. Le langage de la couleur varie selon les cultures, parfois même étroitement. Luis Barragán est l’illustration d’une culture latino-américaine qui emploie les couleurs différemment de nous. Nous pouvons relever qu’une poésie de la couleur a un impact sur l’Homme et lui provoque des sentiments. A l’opposé, nous pouvons remarquer une fonctionnalité de la couleur qui est utilisée à des fins pratiques. De nos jours, la couleur pose plusieurs problématiques. Son aspect patrimonial avec les palettes patrimoniales à restaurer ou non. Elle doit être maîtrisée dans son utilisation par une bonne connaissance des outils et des méthodes. Une dimension écologique de la couleur peut être travaillée. La couleur est dorénavant un paramètre indispensable à la qualité de vie des habitants et à la compréhension de
l’espace. Elle est considérée comme un matériau à part entière avec une importance devenue centrale. Selon moi, la couleur est un phénomène universel et transculturel. Ses multiples nuances et harmonies dépassent toutes les frontières. C’est pour cela que ce sujet me parait pertinent à travailler en architecture car il mobilise de forts enjeux. De plus, une véritable histoire s’est construite derrière ce paramètre. Effectivement, l’Homme a associé les couleurs à des concepts, à des signes, ce qui en a fait tout un système de symboles et de communication. La couleur nous offre une multitude de manière de l’utiliser afin de créer un cadre agréable. Par l’utilisation d’une couleur on va pouvoir rendre cet espace sensible avec des émotions positives ou alors négatives. Nous pouvons ainsi jouer sur les ambiances et créer des lieux plus angoissants que d’autres. Dans mon opinion, la couleur est un paramètre lié de plus en plus étroitement à l’architecture avec des vertus magiques. Elle agit sur notre inconscient et nous procure des sentiments. De plus, elle nous guide et aide à structurer un espace. La couleur permet l’appropriation d’un lieu et la retranscription de nos pensées. Elle permet aussi d’intégrer un bâti dans son environnement, après avoir pris connaissance de celui-ci. Nous pouvons alors établir une palette chromatique propre à l’édifice. Selon notre volonté, cette dernière va faire varier ses nuances. La couleur possède un fort potentiel dans l’architecture par une collaboration avec les compétences des coloristes designers. La couleur est passionnante car elle possède un immense pouvoir sur l’Homme, le bâti, la ville. C’est un outil précieux qui nous permet d’unir les villes, les pays et les civilisations. « La couleur est par excellence la partie de l'art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s'adressent d'abord à la pensée, la couleur n'a aucun sens pour l'intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité. »
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Eugène Delacroix
BIBLIOGRAPHIE Références Littéraires : -LENCLOS Jean-Philippe & Dominique, Maisons du Monde, Editions du Moniteurs, 2007 -LENCLOS Jean-Philippe & Dominique, Couleurs du Monde, Editions du Moniteurs, 2003 -LENCLOS Jean-Philippe & Dominique, Couleurs de la France, Editions du Moniteurs, 2003 -LENCLOS Jean-Philippe & Dominique, Couleurs de l'Europe, Editions du Moniteurs, 1995 -LENCLOS Jean-Philippe & Dominique, Couleurs de la Méditerranée, Editions du Moniteurs, 2016 -NOURY Larissa, La couleur dans la ville, Editions du Moniteurs, 2008 -NOURY Larissa, Symbolique La ville en couleurs, Les éditions du huitième jour, 2010 -PASTOUREAU Michel & SIMONNET Dominique, Le petit livre des couleurs, Editions Points 2014 -PASTOUREAU Michel, Les couleurs de notre temps, Edition Bonneton, 2003 -PASTOUREAU Michel, Histoire d'une couleur – Bleu, Edition Seuil, 2000 -PASTOUREAU Michel, Histoire d'une couleur – Vert, Edition Seuil, 2013 -PASTOUREAU Michel, Histoire d'une couleur – Rouge, Edition Seuil, 2016 -PASTOUREAU Michel, Histoire d'une couleur – Noir, Edition Seuil, 2008 Références Web : -https://archicree.com/portraits/luis-barragan-larchitectecoloriste-mexicain/
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-Atelier du Patrimoine et du Renouvellement urbain, Toulouse Métropole
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