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Conclusion Générale et perspectives

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Annexes

Annexes

La médina de Tunis a été le berceau de multiples et différentes cultures, son évolution pendant les siècles de son occupation s’est traduite par une représentation organique et symbolique du cadre bâti architectural.

Cette représentation s’est opposée aux projets du colonisateur, qui, a essayé depuis 1887 et jusqu’à l’après-guerre d’aligner le plan de la médina et en faire un Tunis hausmannien, afin d’avoir une mainmise sur ses ressources.

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Avec l’Independence, le nouveau régime a hérité ces idéaux progressistes et appelait à une capitale moins congestionnée, salubre et moderne. Au début des années soixante l’inévitable reconfiguration de la médina s’est schématisée aux faubourgs nord et sud avec deux percées massives aux quartiers de Beb-Souika et Sidi-el-Béchir.

Le résultat de ces opérations radicales a balancé l’équilibre économique, social et identitaire des lieux et de ses habitants, ainsi qu’il a généré des espaces vacants qui ont développé des pratiques non-règlementées (marchands ambulants, vente de contrebande, friperies aléatoires,…) qui risquent la contamination de tout le périmètre patrimonial et historique.

Au milieu de cet écosystème défavorable, les changements politiques qu’a vécu la Tunisie au cours de ces deux dernières décennies a perpétué des gouvernances limitées et en quête de repères. Parallèlement ces mêmes changements politiques ont ouvert le champ à de nouvelles formes d’expression et de nouvelles alternatives opératoires, le cas échéant de la multiplication des organisations nongouvernementales et des entreprises jeunes autonomes.

La fragilité de la scène politico-économique actuelle, nous demande une réflexion approfondie du sort des quartiers de l’hypercentre de Tunis, en vue de leurs positions capitales et de leur influence sur le sort de l’évolution du pays. A ce terme, une stratégie globale devrait comprendre :

 La prise de conscience de l’histoire de la percée et de ses répercussions chez les plus jeunes, surtout avec la résurrection du discours Bourguibiste post-révolution qui réconcilie avec la tyrannie et légitime ses pratiques.

 Partir de l’existant en exploitant les ressources bâties et les délaissés urbains issues de l’espace vacant généré par l’intervention de la percée, l’exploiter comme matière première capable d’héberger des expériences urbaines et des projets transitoires.

 Avoir une vision globale couvrant les besoins élémentaires en équipements et en services qui assurent l’équilibre et la souveraineté des quartiers de la médina.

 L’invitation au dialogue avec les différents représentants de la société civile à établir un schéma directeur de leur espace public et l’inclusion des habitants du quartier dans la planification et l’exécution des projets, afin d’assurer une mutabilité favorable de cet espace et de garantir la cohésion sociale entre eux.

Dans ce mémoire, nous avons dégagé un programme d’intervention qui s’étale sur quelques kilomètres de la médina de Tunis constituant approximativement tout le faubourg sud. Il est certain qu’au final, nous n’avons détaillé que quelques points de ce que nous avons dessiné mais nous sommes confiants que ce programme fera les prémices d’un programme de sauvegarde et de mise en valeur de la médina de Tunis que nous espérons poursuivre et développer.

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