Backlight P H O T O G R A P H Y. D I F F E R E N T LY.
Money Phototalks Alain licari, antoine bruneau Money comes & goes l’utopie d’adriano Lee Jeffries “L’argent corrompt les gens”
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hiver | winter 2014
WE publish your most inspiring photos Couv : Moneypolis - Christel Kerdoncuff [criskell] http://www.flickr.com/photos/61834049@N08/
Backlight Magazine est un magazine photo dans lequel nous publions vos plus belles photos, choisies par la communautĂŠ. Backlight Magazine is a participative photography magazine where we published your most inspiring photos, chosen by the community.
Backlight P H O T O G R A P H Y. D I F F E R E N T LY.
Direction de la Publication, Direction Artistique KARINE SABATIER Editor-in-Chief, Creative Director Marketing, Partenariats, Sponsors ANDREA VAUGAN Marketing, Partners, Sponsors Directeur de la Production BENOÎT DINOCOURT Production Director Fondateurs et Éditeurs KARINE SABATIER Founders & Executive Editors ANDREA VAUGAN BENOÎT DINOCOURT Ont contribué à ce numéro... STÉPHANE POSSAMAI HASSEN MÉDINI SÉVERINE BOURLET
twitter.com/backlightmag facebook.com/backlightmag.fanpage contact@backlightmag.com Backlight Magazine 3, Martigné - 35890 Laillé - France ISSN 2258-4579
www.backlightmag.com Les images publiées dans Backlight Magazine sont l’entière propriété des photographes ayant contribué à ce numéro et sont soumises aux lois du droit d’auteur. Aucune image ne pourra être reproduite sans l’autorisation expresse écrite de son propriétaire. Copyright © Backlight Magazine, Tous droits réservés Cette publication ne pourra être reproduite en tout ou partie sans l’autorisation expresse de l’éditeur. Images published in Backlight Magazine are the sole property of the contributing photographers and are copyrighted material. No image may be reproduced without the express written permission of its owner. Copyright © Backlight Magazine, all rights reserved No part of this publication may be reproduced in any form without the prior written consent of the publisher.
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Edito L’argent fait-il le bonheur ? Andrea Vaugan
Money, money, money, always sunny, in the rich man’s world... Notre rapport à l’argent a toujours été passionnel, culturel, dérangeant et tabou. L’argent rend-t-il heureux ou malheureux ? A-t-on besoin de l’argent pour être heureux ? Dans ce numéro 8 de Backlight Magazine nous avons voulu connaître la position de notre communauté. Un thème loin d’être évident, sans doute le plus difficile depuis le début de Backlight au vu des contributions nettement moins nombreuses qu’à l’accoutumée. Preuve que cette thématique est toujours un peu difficile à aborder, particulièrement en France :) Nous sommes particulièrement contents de pouvoir à nouveau accueillir des contributeurs d’une grand qualité. Aux côtés des photographes qui on contribué à ce numéro, nous vous proposons deux projets portés par des fidèles de Backlight. Stéphane Possamai nous fait découvrir « L’utopie d’Adriano », un portrait d’une ville italienne en déclin, qui a été forgée par un seul homme, le fameux Adriano Olivetti. Hassen Médini nous fait découvrir le travail du photographe britannique Lee Jeffries et son projet autour du quotidien des sans-abri. Ses photos sont poignantes et dérangeantes en même temps. Et le rendez-vous mobile est présenté à nouveau par nos amis de Tribegram, qui nous livrent leur vision mobile de Money. Vos photos le prouvent, nous voyageons tous les jours entre luxe et pauvreté, l’argent ayant la capacité triviale de diviser notre monde en deux : ceux qui en ont versus ceux qui n’en ont pas. Nous publions des images qui rappellent aussi que ce qui compte vraiment ne s’achète pas et qu’on peut faire beaucoup avec peu de d’argent. C’est un peu notre vision de « Money » chez Backlight Magazine : on peut faire beaucoup en employant efficacement les moyens du bord. Ce magazine entièrement dédié à la passion pour la photo, est propulsé par l’envie, l’amitié, les idées, les bénévoles, les passionnés, les coups de fils, les emails, des outils (gratuits) du web, etc. Nous voulons promouvoir la photographie amateure, vivre ce magazine ensemble, animer une communauté de passionnés... et la passion ne s’achète pas. Sur ce, bonne lecture ! La Backlight team
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48. money by Tribegram
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Money
10. L’utopie d’adriano
34.Lee Jeffries 9
L’Utopie d’Adriano Money comes. and goes. Textes et propos recueillis par Stéphane Possamai (https://www.facebook.com/StephanePossamaiPhotographe) Photos par Stefano Bassetti http://stefanobassetti.wix.com/bass http://www.flickr.com/photos/bass_nroll https://www.facebook.com/bassnrollpics
S
tefano Bassetti est né en 1975 au nord-ouest de l’Italie, dans la petite ville de Biella entre Turin et Milan. Aujourd’hui il vit à Ivrea (Ivrée) une commune située à quelques dizaines de km de Biella. Ivrée était la ville d’Adriano Olivetti, le célèbre industriel italien qui a créé l’empire des produits bureautique Olivetti. Stefano a commencé la photographie en 2006 avec un petit APN qu’il avait acheté pour enregistrer des instantanés de ses voyages. Mais comme pour beaucoup d’entre nous, ce passe-temps est rapidement devenu une obsession et aussi une bonne raison de voyager. Stefano considère que ce sont les voyages qui lui permettent d’englober le monde et ses différences, de mieux le comprendre et de se souvenir des lieux où il est
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allé, qu’ils soient proches ou loin de chez lui. A cette passion pour les voyages, il faut ajouter le besoin d’être créatif, même quand il n’en a pas le temps. La photographie, à l’inverse d’autres disciplines artistiques permet cela beaucoup plus facilement : « Il faut deux semaines pour sculpter une statue en bois alors qu’il suffit de 2 secondes pour prendre une photo ! » Ceci dit Stefano ne vit pas de sa photographie. Il réalise quelques expos, quelques ventes mais sa vie professionnelle se situe dans des sphères plus terre-à-terre. Il se définit comme un « digital boy », né dans l’ère numérique où tout est « plus facile et moins cher ». Comme il travaille beaucoup sur des sujets nocturnes, en ambiance sombre les APN lui permettent
une facilité de montée en ISO et des images qu’il n’imaginerait même pas sur un film. Mais il reste toutefois fasciné par l’argentique comme quand il prend exemple sur Uncommon Places de Steven Shore, dont les images ont été entièrement réalisées à la chambre grand format, et il ne désespère pas de mettre un jour un pied dans ce monde. Il y a deux courants majeurs dans le travail de Stefano : l’un, qu’il appelle « Noise » où l’on retrouve des gens en interaction entre eux, particulièrement des foules envahies par « quelque chose d’énergétique et participatif » comme dans les concerts ou les manifestations. Il nomme l’autre courant « Silence ». C’est pour lui une approche plus contemplative du monde. La série « After Utopia » (publiée dans ces pages) lui est venue par passion pour
l’histoire d’Adriano Olivetti et l’envie de rendre hommage à ce que ce businessman a fait pour Stefano et ses concitoyens. Dans les années 50, Adriano Olivetti gère la première entreprise mondiale dans le secteur de la bureautique avec une idéologie particulière : pour lui, l’humain et l’entreprise sont en relation étroite. Développement industriel rime avec respect des droits de la personne et démocratie participative, tant à l’extérieur qu’au sein de l’entreprise. De 1956 à 1958 il sera maire d’Ivrée et député du Mouvement Communauté. En tant que spécialiste d’urbanisme, il dirige le plan d’urbanisation de la Vallée d’Aoste, sur des idées qui ont commencé à germer dans les années 30.
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Autant dire qu’il met en oeuvre son utopie tel un Charles Fourier des temps modernes. Sa conviction ? Si les gens se respectent entre eux et sont attentifs à leur environnement alors la guerre et la pauvreté seront anéanties. Il met ces principes en action chez Olivetti en engageant des dirigeants éclairés, une diminution des heures de travail, une augmentation des salaires et de nombreux avantages sociaux. En 1945 il publie un manifeste (L’organisation politique de la communauté) qui milite pour la démocratie participative. D’une certaine façon il aura atteint son idéal puisque ses employés de la métallurgie sont les mieux payés du pays et qu’il a créé un
concept de corporatisme qui a encouragé les travailleurs à ne pas adhérer aux syndicats nationaux mais à créer un syndicat interne. En février 1960 Adriano Olivetti meurt soudainement en laissant une ville entièrement paralysée, Ivrée, où il reste aujourd’hui une certaine fierté de ceux qui ont vécu cette époque directement ou indirectement, comme Stefano. Mais surtout il reste tous ces bâtiments issus d’une vision sociale « reconnue mondialement comme des chefs-d’œuvre de l’architecture moderne. » Ces photos de Stefano sont une trace documentaire, un reportage de ce qu’il reste de « cet âge d’or » où profit et humanité cohabitaient harmonieusement. Il se penche
sur le passé pour mieux observer ce qu’il reste aujourd’hui, c’est-à-dire des vestiges, une architecture, et peut-être une forme d’état d’esprit. Stefano poursuit lui aussi ses recherches sur notre rapport à l’argent. Il présentera cette année un projet nommé « Debate » sur des concerts qui se sont déroulés en Italie durant les quatre dernières années dans les milieux underground musical : hard-core, rockabilly, psycho-billy, street rock, glam rock shows et burlesque. Si le sujet de fond n’est pas notre rapport à l’argent, sa manière d’exposer questionne notre rapport à la valeur des choses : l’exposition que j’ai pu entrevoir était faite de feuille de papier A4 de basse qualité imprimées en noir & blanc et collées
à la glue, à même un panneau de bois, un peu comme les affiches de concerts que l’on trouve dans les rues et autour des clubs. Quand j’ai demandé à Stefano comment il comptait ré-emballer son expo pour la ramener chez lui, il m’a simplement répondu qu’il la laissait là. Si quelqu’un la voulait qu’il la prenne, sinon les organisateurs n’avaient qu’à la mettre à la déchetterie. « Un peu rude, mais cohérent avec le sujet, non ? »
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Moneypolis - Christel Kerdoncuff [criskell]
http://www.flickr.com/photos/61834049@N08/ 14
Theme
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The Queen is watching you - Karine Sabatier [Kadha] http://www.flickr.com/photos/69077292@N00/
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Money is watching you - Olivier Scher [larusgenei]
http://www.flickr.com/photos/72480623@N05/
A vendre - Olivier Scher [larusgenei]
http://www.flickr.com/photos/72480623@N05/
Bénédiction - Alain Licari [alain.licari]
http://www.flickr.com/photos/93689527@N07/
In-diifĂŠrences - Alain Licari [alain.licari]
http://www.flickr.com/photos/93689527@N07/
PhotoTalk // Alain Licari
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The bill - Alain Licari [alain.licari]
http://www.flickr.com/photos/93689527@N07/
Bonjour Alain ! En tout, quatre de tes photos ont été sélectionnées pour cet nouvel opus de Backlight (Bravo !!). Quelle est ta photo préférée et pourquoi ? J’aime tout particulièrement la photo intitulée ‘No country for old man’. Je l’ai prise un matin dans le métro de New York. La rame était bondée et pourtant, au fond il y avait cet homme, seul, que j’avais remarqué. Je me suis approché et je me suis assis en face de lui. Malgré la tristesse de la situation, j’aimais beaucoup les traits de cet homme, son regard : je trouvais qu’il dégageait quelque chose de mystique. Ce regard allait et venait, semblait là et ailleurs. Au bout de quelques minutes, j’ai déclenché deux ou trois fois, ce qui n’a pas eu l’air de le déranger. J’aime donc cette photo parce qu’elle laisse deviner l’histoire d’une vie difficile – on se demande ce qui a bien pu se passer, mais on ne le saura jamais – mais aussi parce qu’elle est en quelque sorte la rencontre fugace et silencieuse entre cet homme et moi.
Le thème de la précarité semble te toucher particulièrement. Pourquoi ? J’aime avant tout photographier la rue, les gens qui l’animent. Dans mes photos, j’essaye de montrer la banalité de la vie ; j’aime quand il ne se passe apparemment rien mais qu’en réalité tout se joue dans un regard, dans un visage, une attitude. J’aime donc montrer la ville et sa vie dans ses aspects les plus quotidiens mais aussi dans ce qu’elle peut avoir de plus triste, de plus cruel. Montrer aussi ce que l’on n’a pas forcément envie ou le courage de voir. Photographier la précarité revient donc justement à poser le regard là où l’on ne prend pas habituellement le temps de regarder et de s’interroger. La photographie devient alors témoin de son temps, d’une réalité qui est derrière nos portes. Elle ne sert plus seulement à nous montrer de ‘belles’ images mais aussi à sensibiliser, à interpeler. Et j’aime bien cette idée.
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No country for old men - Alain Licari [alain.licari] http://www.flickr.com/photos/93689527@N07/ 22
Tes photos sont toutes en noir et blanc. C’est un choix que tu as fait ? Oui. Je ne m’interdis rien, mais j’aime avant tout photographier en noir et blanc. Je crois que le noir et blanc se prête tout particulièrement à exprimer les émotions d’un visage ou d’une scène attrapée au vol. Je pense que contrairement à la couleur, le noir et blanc ne distrait pas le regard et qu’il permet d’aller à l’essentiel : essayer de saisir « l’âme humaine ». D’où vient cette proximité que tu as avec les gens et comment choisis tu tes sujets ? Je pense que cette proximité est d’abord technique puisque je photographie avec un 50mm à focale fixe. Donc pas de zoom ! Cela veut dire qu’il me faut donc m’approcher d’assez près – voire de très près – des sujets que je souhaite photographier. Ce n’est pas toujours facile, il faut faire preuve de beaucoup d’audace et parfois de culot. Mais j’aime cette tension et cette idée qu’il faut vraiment aller chercher la photo. Il ne faut donc pas avoir peur de la rencontre avec son sujet, même si elle peut s’avérer désagréable (ce qui finalement est rarement le cas). C’est, je crois, une clé importante de la photo de rue : il faut aimer le contact, aller vers les gens. Je prépare tout le temps mes sorties photos, je sais à l’avance ce que je veux photographier. En tout cas, j’ai en tête une idée ou un thème que j’essaye d’illustrer avec une situation ou une scène que j’aurais essayé de débusquer pendant les deux heures que peut durer une sortie. Cela requiert de la patience, mais aussi de la concentration, de l’observation, de la réactivité ; et puis pas mal de chance : il faut être au bon endroit et au bon moment. Ni trop tôt ni trop tard. J’aime me dire que l’on a beau réfléchir pendant des heures à une photo, finalement cela tient pour beaucoup au hasard et à la chance. Qu’il faut tout de même savoir saisir.
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The giving - Emanuele Franco [Emanuele]
http://www.flickr.com/photos/22350215@N04/
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Fresh fish, fresh money - Olivier Tangopoulos [fotolive1] http://www.flickr.com/photos/50032504@N08/
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Street Ukulele - Antoine Bruneau [ubrane]
http://www.flickr.com/photos/53905450@N06/
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PhotoTalk // Antoine Bruneau Antoine, tu as été publié plusieurs fois déjà dans Backlight Magazine. Qu’est-ce que cela t’apporte de voir tes photos dans un magazine ? Pourquoi participes-tu à cette aventure ? Si je participe, c’est avant tout pour la convivialité du magazine. Ce que j’ai tout de suite apprécié chez Backlight, c’est que tout le monde peut participer, librement et en toute simplicité. Outre le fait d’avoir une photo publiée, ce qui est très gratifiant est de voir son travail reconnu. De ce que j’ai vu jusqu’ici, on sent que les participants sont tous des passionnés de la photographie, et ce, quel que soit leur niveau. J’ai découvert Backlight avec le lancement du thème du 5e numéro sur la photo de rue, un genre photographique qui me passionne tout particulièrement et auquel je consacre l’essentiel de mon travail. C’est ainsi tout naturellement que j’y ai contribué. J’essaye de participer depuis à chaque nouveau thème et je suis fier de faire désormais partie de cette petite famille. As-tu un conseil à donner à ceux qui participent et qui voudraient être publiés ? En un mot : osez ! Pour toutes les raisons que j’ai citées plus haut mais aussi parce que c’est une étape nécessaire pour qui veut s’améliorer, car on a tous quelque part du talent. Mais pour cela, il est plus que primordial de sortir de l’ombre et de montrer son travail. Car participer, c’est s’exposer au regard du public. Amateur ou expert, on a tous au fond de nous cette même appréhension du premier pas consistant à afficher son travail, que ce soit par manque d’orgueil ou par manque de confiance en soi. Pourtant, il faut un petit peu des deux, et c’est à mes yeux l’avantage de Backlight : offrir une chance de se mettre en valeur, le tout sans prétention. Nous avons vu sur ton site que tu pratiques aussi beaucoup la photo argentique. Quelle est pour toi la différence avec le digital. As tu une préférence ? J’ai débuté la photographie vers la fin des années 90. À cette époque, le numérique n’en était qu’à ses tout débuts et était réservé aux marginaux fortunés. C’est ainsi que je me suis lancé dans l’argentique. Je pratiquais essentiellement la photographie de voyage en noir et blanc à l’époque, je devais réfléchir avec soin au nombre de pellicules à emporter, au choix rigoureux de leur sensibilité selon les situations, et le sac devenait vite lourd et encombrant. Chaque cliché était compté et impossible d’en
connaître le résultat avant le développement. Autodidacte, je prenais note de chaque cliché dans un petit carnet pour apprendre de mes erreurs car évidemment, pas d’écran LCD au dos de l’appareil comme aujourd’hui. C’était surtout des heures passées enfermé dans une chambre noire au retour de mes voyages pour développer mes photos, car, de la prise de vue au tirage, je faisais tout. Mais quel bonheur d’assister à la naissance de sa propre image dans le révélateur. Une récompense que je n’ai jamais retrouvée avec le numérique. Chaque tirage devenait unique, impossible d’obtenir deux résultats identiques. Unique mais aussi éphémère, autant de raisons qui donnaient encore plus de valeur à l’image. Enfin, il faut aussi ajouter qu’à l’époque on pouvait garder un boîtier argentique pendant des décennies. Ce n’est plus le cas avec le numérique qui impose de renouveler son boîtier régulièrement pour rester à jour, la technologie évoluant trop rapidement. J’ai eu beau tenter d’y résister, le passage au numérique fut plus tard inéluctable. Le numérique a cet avantage qui peut être un défaut pour les puristes : la photographie s’est démocratisée devenant plus facile et accessible à tous, les cartes mémoires ont permis de prendre des milliers de photos sur un seul petit support, le partage des images s’est généralisé grâce à Internet, tout le monde peut aujourd’hui devenir photographe et donner la chance à l’artiste qui sommeille en lui d’exister. En ce qui me concerne, le numérique m’a surtout permis de voyager léger tout en restant très versatile : une souplesse que j’ai vite appréciée. Régulièrement en déplacement, mon ordinateur portable est devenu ma chambre noire : je peux développer n’importe où, n’importe quand et mettre à jour mon site Internet depuis les quatre coins du globe. Cependant, l’argentique restera pour moi la meilleure école pour apprendre à aiguiser son regard, car chaque image est comptée, une erreur ne peut être corrigée et il est impératif de savoir composer son image avant de déclencher. Pour comprendre une image, il faut aussi savoir comment elle est née. Et ironiquement, je garde encore aujourd’hui cette habitude de ne prendre qu’une seule photo par sujet et d’attendre de l’importer sur mon ordinateur pour la découvrir. J’avoue néanmoins vivre avec mon temps, et continuer en argentique aujourd’hui devient compliqué, à moins d’avoir sa propre chambre noire à la maison. Une certitude, je compte cependant y revenir un jour, mais lorsque j’aurai plus de temps libre.
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Coins - Carole Landreau [Miss_K]
http://www.flickr.com/photos/25931694@N06/
Nothing left but a tissue to cry - Antoine Debontride [Fewe] http://www.flickr.com/photos/94127965@N03/
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Gold - Nicolas Landreau [Luz]
http://www.flickr.com/photos/74434220@N04/
Saltimbanchi - Gabriele Kahal [gabrielekahal]
http://www.flickr.com/photos/48589619@N03/
Loto - Olivier Scher [larusgenei]
http://www.flickr.com/photos/72480623@N05/
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Les mains du cordonnier - Marine Armstrong [MarineArmstrong]
http://www.flickr.com/photos/8559973@N02/
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Lee Jeffries « L’argent corrompt les gens, les rend obéissants et inhibe leur authenticité »
Lee Jeffries est un photographe britannique originaire de Manchester. Une rencontre déterminante avec une jeune sans-abri dans les rues de Londres, a changé à jamais le regard de l’artiste à l’égard de cette population. Depuis, il parcourt le monde pour réaliser des portraits aussi intimes que dérangeants. Son travail est aujourd’hui édité chez YellowKorner, dans son livre intitulé « Lost Angels ».
Comment vous est venue cette idée de parcourir le monde pour photographier les sans-abris ? Y a-t-il eu un événement déclencheur ?
Je me suis lancé dans la photographie en 2008. À l’origine, j’avais acheté
mon premier appareil photo, un Canon 400D, afin de photographier des pièces de vélo pour une entreprise que je dirigeais avec quelques amis aux États-Unis. Et puis mes clichés ont commencé à prendre une autre
tournure. Je me suis mis à la photographie sportive avant de me tourner vers les scènes de rue. Je vivais alors à Londres, où je m’apprêtais à
courir le marathon. La veille de la course, je me suis retrouvé à errer
dans les rues avec mon appareil et j’ai remarqué une jeune sans-abri recroquevillée dans l’encadrement de la porte d’une boutique.
Depuis le trottoir d’en face, j’ai focalisé mon objectif 200mm sur elle
et j’ai pris quelques photos successivement. Elle a commencé à crier, vraiment fort, tellement fort que les passants s’arrêtaient pour me
dévisager. J’avais honte de moi. Mon instinct me disait de tourner les talons et de m’éloigner aussi vite que possible de là, mais pour une raison qui m’échappe, je ne l’ai pas fait. J’ai rejoint la jeune femme,
dans l’intention de m’excuser et nous avons finalement eu une longue
discussion sur des sujets très personnels, une discussion ayant à jamais changé la manière dont je voyais la photographie, la manière dont les photos devaient être « prises ».
Cette même année, je suis allé à Rome pour faire l’acquisition d’un
Rosaire du Vatican pour la mère d’un ami proche qui était en phase terminale d’un cancer. Je n’avais jamais été à Rome et je n’avais
certainement jamais agi de manière aussi désintéressée de toute ma
vie pour quelqu’un d’autre. Cette expérience m’a profondément ému.
J’avais conscience que ce Rosaire, béni au Vatican, l’accompagnerait sur le chemin de son dernier voyage. Je ne prenais pas cette responsabilité
à la légère. J’ai absorbé tout ce que j’ai vu et vécu à Rome et au Vatican.
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J’imagine que ces deux événements ont été les éléments
quelque chose, même si j’essaie généralement de me
suite, c’est une certitude.
poussé à m’arrêter pour aller parler à cette personne en
déclencheurs. Ils ont influencé tout ce que j’ai fait par la
Vous réalisez des portraits intimes des sans-abris. Comment arrivez-vous à les convaincre de poser pour vous ? Quelle est votre approche ?
Je ne compte plus le nombre de fois où l’on m’a posé cette question et je dois avouer que j’ai le sentiment qu’elle
concentrer sur la cristallisation des émotions qui m’ont premier lieu. Rien de tout ceci n’est prévisible.
Vos portraits ont parfois une intense connotation religieuse. Comment doiton interpréter cela ? «Lost Angels», le livre qui vient d’être publié par
Yellowkorner (voir ci-contre), débute avec une citation
émerge d’une part de « peur ». Cette idée d’approcher
de Michel-Ange : « Rien ne ressemble davantage à la
tous les stéréotypes qu’ils évoquent, est inimaginable
qui s’offrent ici-bas aux regards des gens perspicaces. »
un étranger dans la rue, en particulier un sans-abri avec pour le commun des mortels. Ils ne l’ont jamais fait et ont
donc une appréhension naturelle. Le fait est que ces gens que je photographie sont des êtres humains. Des gens
comme vous et moi. Il n’est pas plus compliqué d’établir le contact avec eux qu’avec un voisin. Il suffit d’être courtois, de faire preuve d’empathie et peut-être aussi d’offrir son aide, aussi modeste soit-elle. Une fois ce contact établi,
source cétleste dont nous sommes issus que les beautés Je n’ai jamais ressenti cela autant que lorsque j’étais à
Rome. L’humanité avance main dans la main avec foi, et
l’inclusion de cet aspect métaphysique dans mes clichés
est un effort délibéré de ma part pour renforcer l’émotion humaine que je photographie.
mes clichés sont totalement improvisés. Je travaille avec
Ce projet photographique a-t-il changé votre regard sur les sans-abris ?
instantanément de la manière dont j’aimerais réaliser
pas, avec ou sans appareil, lorsque je parcours les rues, je
la lumière et l’environnement naturels, en décidant quasi mon portrait. J’utilise le contexte si j’estime qu’il apporte
La photographie a éveillé ma conscience. Sans-abris ou passe mon temps à plonger mon regard dans celui des
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gens que je croise. J’ai un sixième sens et une empathie
comme des survivants. Ils sont obligés de lutter et leur
mienne.
exploration de ce constat ainsi que de notre spiritualité, de
naturelle pour la solitude, peut-être en conséquence de la
Vous avez dû vivre des moments très intenses émotionnellement. Quel est l’événement qui vous a le plus marqué ? Mes clichés sont imprégnés d’émotion. C’est cette
combat quotidien se lit sur leur visage. Ce projet est une ce que c’est que d’être humain. Il s’agit tout autant d’un
exercice d’introspection (que ce soit pour moi ou pour la personne qui regarde mes clichés) que d’une image. Ce
projet porte un message social, un message d‘injustice et
de souffrance. Il parle de foi. D’amour. De compassion. De
authenticité qui leur donne la plus grande partie de leur
nous, finalement. Bien plus que d’être « sans-abri ».
et il est presque impossible d’identifier des cas individuels.
rencontrée à Miami en est un très bon exemple. J’ai
Vous êtes désormais très engagé personnellement dans la cause des sans-abris. Quelles actions menez-vous concrètement ?
dans laquelle j’ai failli ne pas sortir de ma voiture tellement
plus directement la vie de ces gens, même si j’aimerais.
pouvoir. Chaque rencontre est chargée émotionnellement Cela dit, il m’est arrivé d’être plus en lien avec certaines personnes. Latoria (cf. photo page ci-contre) que j’ai
conduit jusqu’à Overtown, une zone sensible de la ville, j’avais peur. C’est alors que je suis passé devant Latoria, qui se tenait devant un supermarché. Nos regards se
sont croisés et se sont liés. Je savais alors que je devais me garer et aller lui parler... ce que j’ai fait. J’ai passé
presque une semaine avec elle. J’allais à Overtown tous
les jours, où elle m’accueillait avec un énorme sourire. Elle m’a laissé entrer dans son monde. Un monde corrompu par la dépendance au crack, la prostitution finançant
cette addiction. Une vie rude dont les répercussions se
constatent moralement et physiquement. Porteuse du
SIDA, dénuée de presque toutes ses dents et une peau tellement abîmée qu’il était difficile de croire qu’elle
n’était âgée que de 29 ans. C’est une battante emportée
dans une spirale de souffrance et le cliché que j’ai capturé d’elle, en train de fumer cette fameuse pipe à crack,
symbolise peut-être ses derniers élans de vie s’envolant en fumée et échappant à tout contrôle.
Si vous deviez donner un sens, un but à cette démarche artistique, que diriezvous ? Que l’argent corrompt les gens, les rend obéissants et inhibe leur authenticité, leur âme. Les gens qui
échappent à notre système peuvent être considérés
Je ne changerai pas le monde. Je ne changerai pas non J’aime dire que ce ne sont pas des sans-abris que je
photographie, mais des gens, tout simplement. J’essaie de créer une empathie émotionnelle. Un sens spirituel. Je projette une lumière artistique sur un problème de société. Je suis persuadé que ces images réveillent les
consciences de différentes manières et en soi cela me
suffit amplement. Le fait que j’aie rencontré ces gens et
que j’aie dû passer par un processus d’acceptation fait que j’ai vraiment l’impression d’apporter ma pierre à l’édifice. Sur une plus petite échelle, les images ont été et sont
utilisées par des associations caritatives afin de sensibiliser
les gens et de récolter des fonds. Elles ont été vendues aux enchères et l’argent leur a été reversé. J’essaie par ailleurs de courir au moins un marathon chaque année afin de
récolter des fonds pour ces associations. Je le fais depuis cinq ans. En outre, j’ai eu la chance de gagner quelques
compétitions dont les premiers prix étaient des appareils photo, dont je leur ai fait don. J’imagine que j’essaie tout simplement d’affirmer que je suis bel et bien dévoué à
cette cause et à apporter mon aide où que j’aille. Et je ne compte pas m’arrêter là.
Interview & traduction : Hassen Médini Photos © Lee Jeffries
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English version
Lee Jeffries How did you get the idea to travel the world and capture the lives of the homeless? Was there a triggering event?
do you manage to get them to cooperate and expose themselves in front of your camera ? What is your approach?
I came to photography in 2008. I bought my first camera,
I’ve been asked this countless times and I have to say I feel
component business I was running with some friends
of approaching a stranger on the street, particularly a
a Canon 400d, initially to shoot product shots for a cycling in America. The scope of my shots evolved from there. I
began to shoot sports and in turn street scenes. I was in London that year to run the marathon. The day before the race I found myself wandering the streets with my
camera and noticed a young homeless girl huddled in a shop door way. From across the street I trained my long
200mm lens on her and began to fire off some shots. She noticed me of course and was rightly very upset with my actions. She started to shout, very loud, so much so that
passersby stopped to look at me. I was very embarrassed. My first instinct was to turn away and get out of there as quickly as possible but for some reason I didn’t. I walked over to the girl, initially to apologise. That resulted in a
very long and intimate discussion and which ultimately
changed my perception of how photographs should be «taken».
I was in Rome the same year to purchase a Rosary from
the question stems from a degree of «fear». The notion
homeless person and all the stereotypical connotations
they conjure up, is alien to the majority of people. They’ve never done it before and are naturally apprehensive. The fact is, the subjects I photograph are people. Ordinary
people like you and me. It’s no more difficult to make a
connection with them as it is to do so with your neighbor.
It’s all about being courteous, understanding and perhaps offering a little help along the way.
Having made that connection my images are entirely improvised. I work with the available light and
surroundings, planning almost instantaneously what I
think the portrait should look like. I use those surroundings if I think they add something, but generally try to
concentrate on capturing the emotion that provoked me to stop and talk to the person in the first place. You just can’t «plan» any of that.
and I’d certainly never undertaken such a selfless act on
Your portraits sometimes have powerful religious connotations - what do they mean, is there a reason behind these messages?
me deeply. I was extremely conscious that the Rosary,
begins with the following quote from Michelangelo...
the Vatican for a very close friends mother who had been diagnosed with terminal cancer. I’d never been to Rome
behalf of someone else before. The whole process moved blessed in the Vatican, would go with her on her final
journey. I didnt take that responsibility lightly. I absorbed everything Rome and the Vatican offered.
I guess those two events were the «triggers». They’ve
certainly influenced everything I have ever done since.
You succeed in taking up-close-andpersonal portraits of the homeless: how
Lost Angels, the book just released by Yellowkorner,
«Every beauty which is seen here below by persons of perception resembles more than anything else that
celestial source from which we all are come» I’ve never
felt this more than that first time I was in Rome. Humanity walks hand in hand with faith and the inclusion of this
metaphysical quality in my images is a deliberate effort on my part to reinforce the human emotion that I’m photographing.
« money corrupts people, makes them obedient and anihilates their authenticity » Did this photography project change the way you look at the homeless? Photography has made me see. Homeless or not, camera or no camera, when I walk the street I’m continually
looking deeply into the eyes of passerby. I have a sixth
sense and empathy for loneliness, maybe a consequence of my own.
You must have lived very intense and emotional moments - could you tell me about one or more such experiences? My images are underpinned by emotion. It’s that
authenticity which gives them a lot of their power.
Every encounter is emotionally charged and it’s almost
impossible to identify «individual cases». That said, I have connected with some more than others, Latoria from
Miami was an example. I drove to Overtown, a notorious
area of Miami and on arrival I was almost too scared to get out of the car. It was then I drove past Latoria standing
outside a 7-11 store. Her eyes connected with mine and at that moment I knew I had to pull over and go to talk
with her...which I did. I spent almost a full week with her, each day returning to Overtown where she would greet
me with a huge smile. She let me into her world. A world
consumed by addiction to crack cocaine and prostitution
to feed the habit. A tough life that has taken its tole on her both mentally and physically. HIV positive, devoid of all
but a few teeth and skin so damaged it belied her 29 years. She is a «survivor» caught in a vortex of suffering and the image I captured of her smoking that crack pipe perhaps epitomizes every last bit of her life spinning out of her control.
If you had to give a meaning, an aim to this artistic process - your work -, what would you have to say about it ? Money spoils people, makes them docile and less
authentic. The people outside of our system are survivors.
They have to survive and their everyday lives as survivors are visible on their faces. The project is an explorationof that and of the spirituality of being human. Its as much an exercise in self examination (for both me and the
viewer) as it is in photography. It carries a social message,
a message of injustice and suffering. It’s about faith. Love. Compassion. Its about all of us. Its so much more than «being homeless».
Are you now committed to helping the homeless on a personal level? How do you serve this cause? I’m not going to change the world. I’m not even going
to directly change these peoples lives, although I wish I could. I like to say I don’t photograph homelessness....I
photograph people. I try to create an emotional empathy. A spiritual significance. I shine an artistic light on a social issue. I do feel that these images awaken consciences in various ways and that’s motivation enough in itself. The
fact that I have met this people, gone through a process
of acceptance, I feel is as much a commitment to help as anything else.
On a more macro level the images have and are being
used by homeless charities to raise awareness and funds. They have been auctioned for charity and I do try to run
at least one marathon a year to raise funds for homeless charities. I’ve been doing this for the last five years. In
addition to that I have been lucky enough to win a few competitions with camera’s as prizes, all of which have
been donated to one charity or another. I think what I’m trying to say is, yes, I’m certainly committed to helping where I can and this will continue.
Interview & translation: Hassen Médini Photos © Lee Jeffries
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THE
AMATEUR PHOTOGRAPHER
MANIFESTO You don’t need the “photographer” title to take pictures / Pay attention to details / Try to see things differently, in photography as in the rest of your life / Chose to find beauty in details and exception in the mundane / Go out and shoot everyday, you’ll thank yourself one day for doing it / It’s not the photo you’ve taken that matters, it’s the trip you made until there, the people you met along the way, the color of the sky at that precise moment when you pressed the shutter / You don’t have to do more or be more or have more (gear) to make great photos / You just have to be yourself everyone else is taken anyway.
Backlight P H O T O G R A P H Y. D I F F E R E N T LY.
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Tribegram Money Tribegram est une communauté de photographes passionnés par la photographie par smartphone. Ces passionnés de photo mobile se regroupent sur le site tribegram.com et autour du compte Instagram @tribegram, mais aussi lors de rencontres, de photowalks et d’expositions afin d’alimenter leur passion. Au printemps 2014, Tribegram va proposer des master class et des tutoriaux afin d’aider les débutants comme les initiés à maîtriser la photo par smartphone ainsi que
les professionnels (start up, bloggueurs, TPE, journalistes) qui ont besoin de mieux communiquer par l’image sur les réseaux sociaux. Tribegram propose également des concours photos. Pour ce numéro 8, Backlight et Tribegram font de nouveau équipe pour mettre en avant le travail des photographes mobiles qui ont joué le jeu du thème “Money”.
Créé le 1er janvier 2012, Tribegram est une société incubée par la Résidence Créatis, située à la Gaité Lyrique. En 2012 Tribegram crée le Festival de
la photographie mobile à Paris avec
ateliers, conférences, expos et concours photo.
Contacts
severine.bourlet@tribegram.com Instagram, Facebook, Twitter : tribegram
L’argent à feu et à sang
Benoit ReNoux 48
Le temps c’est de l’argent
L’argent c’était avant. Maintenant c’est la crise
D’un quartier à un autre, Paris et sa région l’Ile de France ne cessent toujours de me surprendre et de me ravir au gré de mes balades. Promeneur infatigable, iPhone en main, en couleurs ou en noir et blanc, j’aime partager mes découvertes : architectures, scènes de vie, sites et monuments, spectacles
et arts de la rue... mais aussi une lumière, un ciel, une atmosphère... avec le souhait de montrer la diversité qui fait toute la richesse d’une métropole et d’un territoire.
@paris_ci
Sophie Somato
40 ans marié avec 2 enfants, chef de produit à Tours. Amateur passionné de photo depuis toujours, j’y ai repris goût il y a deux ans grâce à la photographie mobile en découvrant Instagram. J’aime avant tout retravailler mes photos sur mon iPhone qui propose une multitude d’applications et trouver des « edits » originaux (heureusement je ne poste pas tout...) mais aussi partager avec
Thérapeute, photographe, voyageuse, peintre, curieuse de tout. Surtout de ce et ceux que je ne connais pas encore. Le noir et blanc me permet de me rapprocher de l’essentiel et me pousse à plus de créativité. Instagram est ma plus joyeuse découverte en 2013, pour les partages qu’il permet.
@sophiesomato
d’autres et en me baladant dans leurs galeries virtuelles.
Elie Huot
@elie_h
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@namaste62
Marie-Odile Derancourt
@ninjabresil
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Professeur agrégée de Lettres Modernes, j’habite Arras et je m’occupe très activement d’une association de Jazz (Couleurs Jazz) qui a créé une école et un festival. Instagram m’a réconciliée avec la photo que j’avais un peu abordée il y a de nombreuses années puis délaissée pour la peinture. En quelques mois, je
Janine Martins
suis devenue une véritable “accro“ et ne cesse d’explorer de nouveaux terrains... Je n’utilise que mon smartphone, pour les prises de vue ainsi que pour les edits. Ma galerie : un univers très éclectique, reflet de ma personnalité un peu protéiforme...
Hello ! Simple amatrice mais néanmoins très passionnée, la photo est le médicament qui a su panser mes é(maux)tions ;)
J’ai 30 ans et je vis sur cette île qu’on appelle “l’île aux fleurs” La Martinique. L’île est pleine de couleurs, de magie, de chaleur. Pourtant mon choix photographique se porte sur le noir et blanc, afin de donner un autre regard sur cette île que les clichés “carte postale”. Je suis commercial et je
parcours toute l’île avec un iPhone 5s et parfois un de mes vieux appareils argentique. Tout au long de ma route je photographie ma vie, mon île, et les gens qui y vivent, dans la rue, sur les plages, etc.
Johnatan Breleur @johnatanbreleur
Gérard Trang
Gérard, 30 ans, informaticien, passionné de photo en tout genre aussi bien argentique, numérique que photo mobile ; et a une préférence pour la photo en URBEX (Urban Exploration).
@Superchinois801
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Simao Carvalho Simao n’est plus. Simao nous a quittés avant que nous ayions eu le temps de publier ses photos dans ce numéro... La vie est fragile, et passe aussi vite qu’un Instagram...
@simaoc
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Simão, merci d'avoir traversé nos vies avec ton cœur si grand, tes sourires, ta générosité, ta douceur, tes couleurs, ton accent, ton pays, ton regard… Nous ne t'oublierons pas. Tes amis d'Instagram.
Romain Esteban
Capter l’instant, appuyer sur pause, arrêter le temps, figer le moment, lui donner un sens souvent en noir&blanc, y poser des mots, espérons les justes, pour que le tout s’emboite, s’emmêle, parfois s’entrechoque un peu et faire voyager les observateurs de mes photos au plus profond d’elles.
@romestebanr
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Médecin, mariée, 2 enfants ados, je me passionne pour la photo depuis un an. J’aime beaucoup les “scènes de rue” et le noir et blanc.
@elodie_76
élodie toupin
Roman Social @roman_social
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Je pratique la photo mobile depuis 2011. Elle m’a permis de me désengager de toute contrainte technique ou matérielle et de me consacrer essentiellement à ce que je veux raconter dans mes mises en scène. Avec un simple appareil mobile je me retrouve presque à l’intérieur de mon sujet photographique comme pour mieux en capturer l’essence.
Mes photographies se déclinent en série qui deviennent les illustrations oniriques et insolites de petites histoires dans lesquelles je fais la part belle aux rêves souvent, à la mélancolie parfois et à la vie surtout. Mes influences se retrouvent dans le monde des contes et des histoires de notre enfance, de ces images qui proposent un autre état des choses.
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