Backlight Magazine - Issue 6

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Backlight

N°6 été | summer | 2013

P h o t o g r a p h y. D i f f e r e n t ly.




WE publish your most inspiring photos Untitled - Hannah David [thirteentwentytwo] http://www.flickr.com/photos/39373121@N06/5605352338


Backlight Magazine est un magazine photo dans lequel nous publions vos plus belles photos, choisies par la communautĂŠ. Backlight Magazine is a participative photography magazine where we published your most inspiring photos, chosen by the community.


Backlight P h o t o g r a p h y. D i f f e r e n t ly.

Direction de la Publication, Direction Artistique Karine Sabatier Editor-in-Chief, Creative Director Marketing, Partenariats, Sponsors Andrea vaugan Marketing, Partners, Sponsors Directeur de la Production Benoît dinocourt Production Director Fondateurs et Editeurs Karine Sabatier Founders & Executive Editors ANDREA Vaugan Benoît Dinocourt Ont contribué à ce numéro... Anne Guillaume Marie-laure louis Myriam baudet Catherine Péré Hassen Médini Stéphane possamaI romain gac nicolas renard twitter.com/backlightmag facebook.com/backlightmag.fanpage contact@backlightmag.com Backlight Magazine 3, Martigné, 35890 Laillé - France ISSN 2258-4579

www.backlightmag.com Les images publiées dans Backlight Magazine sont l’entière propriété des photographes ayant contribué à ce numéro et sont soumises aux lois du droit d’auteur. Aucune image ne pourra être reproduite sans l’autorisation expresse écrite de son propriétaire. Copyright © Backlight Magazine, Tous droits réservés Cette publication ne pourra être reproduite en tout ou partie sans l’autorisation expresse de l’éditeur. Images published in Backlight Magazine are the sole property of the contributing photographers and are copyrighted material. No image may be reproduced without the express written permission of its owner. Copyright © Backlight Magazine, all rights reserved No part of this publication may be reproduced in any form without the prior written consent of the publisher.

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Edito

I’m going slightly mad... Karine Sabatier

When the outside temperature rises And the meaning is oh so clear One thousand and one yellow daffodils Begin to dance in front of you - oh dear Are they trying to tell you something ? You’re missing that one final screw You’re simply not in the pink my dear To be honest you haven’t got a clue I’m going slightly mad I’m going slightly mad It finally happened (ter) I’m slightly mad - oh dear ! Ha ha ha ha ha I’m one card short of a full deck I’m not quite the shilling One wave short of a shipwreck I’m not my usual top billing I’m coming down with a fever I’m really out to sea This kettle is boiling over I think I’m a banana tree Oh dear I’m going slightly mad I’m going slightly mad It finally happened (ter) I’m slightly mad - oh dear! [...] Freddy Mercury - Innuendo (1991)

Il est un peu fou ce monde, vous ne trouvez pas ? Un ancien ministre du budget est mis en examen pour fraude fiscale, un ex-président se retire de la vie politique tout en préparant son prochain comeback, l’Egypte fait sa seconde révolution pour pousser du pouvoir ceux-là mêmes qu’elle a élus démocratiquement... Nous essayons de lutter contre le gâchis alimentaire quand d’autres à nos portes n’ont même pas un repas chaud. Nous n’avons jamais été aussi seuls avec autant d’outils de communication à notre portée (selon une enquête de la Fondation de France, depuis 2010 la solitude a touché en France un million de personnes supplémentaires). La folie touche aussi notre mode de vie : nous voudrions désespérément ralentir et pourtant nous accélérons, devenus aliénés au temps, à la microseconde qui sépare le clic de la diffusion du message. Dans ce monde dément, il est une brève parenthèse que la photographie ouvre : celle de l’instant présent. Ce numéro 6 est une photographie de ce monde irraisonné, déraisonnable. Il est aussi, semble-t-il, le portrait de nos folies intérieures, de nos pulsions et de nos excès. Nous ne pouvions d’ailleurs pas ouvrir ces pages sans rendre hommage à l’un des plus grands fous de ce siècle, Freddy Mercury... En ouvrant ce thème nous pensions susciter des contributions sur l’amour fou. Il n’est presque pas apparu, lui que la raison ne connaît pourtant point. En revanche, beaucoup d’images sur cette folie intérieure qui appelle la délivrance et le cri. La libération. Issue 6 est le portrait de nos paradoxes intérieurs, coincés que nous sommes entre l’espoir fou et l’envie de nous délivrer... de nous-mêmes ?

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Le Salon de la Photo vu par Thibault Stipal

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Sommaire 12 Et la folie devint cri Michele Mattiello joue les exorcistes et transforme le cri en photo. C’est la séquence “photothérapie” de Backlight ! Par Stéphane Possamai

14. Double exposition

14 Double exposition Laurent Gazal, photographe amateur bordelais : double exposition et sérendipité font souvent bon ménage. Par Hassen Médini

18 Thème // Crazy! 39 photographies 29 auteurs ... et la folie au bout de l’objectif.

60. L’homme aux mille visages

12. Et la folie devint cri


60 Antonin Mahévas, l’homme aux mille visages Il capture notre côté schizophrène et les mille facettes de notre personnalité sur sa pellicule pour des portraits parfois un peu... dérangés :) Par Anne Guillaume

64 Tribegram crazy pics Une sélection d’auteurs mobiles un peu barrés, un peu fous, un peu enfermés... dans leur monde.

18. CRAZY!

72. Oradour, la folie des hommes

Phototalks 31 Hannah Davis 47 Romain Gac 52 Alexandre Gloria

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72 Oradour La folie de la guerre capturée par les lycées de Castelnau de Médoc.

80 Lightpainting 101 Romain Gac et Nicolas Renard, photographes rennais, nous initient à l’art du lightpainting et lancent BZHLightpainting.

85 Issue 7 theme

86 Abonnements Backlight est propulsé par... vous ! Abonnez-vous pour soutenir la photographie amateure et son regard indépendant sur le monde.

64. Tribegram crazy pics


et la folie devint cri Interview réalisée par Stéphane Possamai Michele Mattiello est un photographe italien né à Padoue au début des années 60. Je l’ai rencontré il y a quelques mois, nous avons rapidement sympathisé et les images qu’il m’a montrées m’ont littéralement collé au mur par leur force d’expression, les émotions qui s’en dégagent et dans lesquelles je me suis parfois retrouvé sans pour autant que les personnages me ressemblent. J’ai forcément voulu en savoir plus... Pourrais-tu nous dire précisément comment tu es entré dans le monde de la photographie, pourquoi tu as choisi ce médium pour exprimer tes sentiments ? Y a-t-il eu un moment où tu as réalisé que tu étais «photographe» ? Michele Mattiello : J’ai deux frères plus âgés que moi qui aiment la photo, ainsi la première fois que j’ai mis les pieds dans une chambre noire j’avais 12 ans. J’ai grandi au milieu des films, de la chimie, des magazines, des livres de photo... c’était plutôt marrant ! Pendant des années, mon approche de la photo était surtout «technique». Je recherchais le cliché «parfait» : bonne exposition, images piquées, les meilleurs appareils photo. Je pensais qu’en photographie l’âme n’était pas un élément indispensable. Puis, en 2003, j’ai commencé à travailler avec une ONG pour faire des reportages sur leurs activités : personnes âgées, malades mentaux, personnes handicapées... Cela m’a rapproché du travail de reportage et de son

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langage, une façon de s’exprimer totalement différente pour moi. J’ai découvert un autre aspect du comportement humain. Quelque chose d’impossible à représenter avec des images parfaitement formelles. Cette expérience a changé mon approche de la photographie. J’ai commencé à comprendre que « l’âme » d’une image est bien plus importante que sa netteté et donc sa vacuité. Ce fut mon premier changement de cap. Quels sont les aspects de ta vie, de toi-même, de tes sentiments, joies, peines, souffrances... que tu mets dans tes images ? En fait je suis complètement impliqué dans mes images, ou en tout cas j’essaie d’y faire corps le plus possible. Je suis une personne émotionnelle. J’aimerais pouvoir partager mes émotions, mes sentiments au travers de mes photos. C’est une compétition permanente avec moi-même. Dans la série «URLO», tu as demandé à des gens d’exprimer

un sentiment intérieur en criant devant ton appareil photo. Y a-t-il eu des moments où tu les trouvais plus ou moins sincères ? Cette série a commencé en 2008 pour se terminer en avril 2012. Cela a pris beaucoup de temps juste pour 14 tirages. C’est un travail qui a commencé avec mon premier autoportrait : durant une épouvantable période de ma vie je passais beaucoup de temps à crier dans ma voiture, seul, juste parce que j’avais besoin de me soulager, de me décharger. Un jour, plutôt que de crier dans ma voiture j’ai décidé de le faire devant mon appareil photo. En discutant avec des amis, j’ai réalisé que tout un tas d’autres gens criaient, hurlaient quand ils étaient submergés de problèmes. J’ai demandé à mes meilleurs amis de crier devant mon objectif quand ils sentaient qu’ils avaient le cri «intérieur», quand un problème les oppressait. Au tout début j’ai essayé d’utiliser un modèle qui posait et criait, mais les résultats étaient très pauvres en comparaison de gens


qui hurlaient pour de véritables raisons personnelles. Tu montres principalement des gens seuls mais il a aussi des couples, parfois seuls chacun de leur côté, parfois ensembles collés l’un à l’autre. Tous mes amis étaient au courant de ce projet. Quand leur cri «intérieur» venait, quand il vivaient une douleur, une souffrance ils m’appelaient. Certains vivaient leurs problèmes seuls, d’autres avaient des soucis relationnels ou vivaient simplement une douleur à deux... ceci explique pourquoi certains sont pris en photo seuls ou serrés contre leur partenaire. Cela ne dépendait que de la situation et de la souffrance. Te disaient-ils avant ou après ce qu’ils voulaient exprimer ? A chaque fois l’approche était différente, parce que les gens, les douleurs, les façons de vivre les ennuis sont différents. Nous parlions beaucoup de ce qu’il se passait, ce qui leur arrivait,

leurs problèmes pour tenter de construire une forme d’empathie. Et c’était plutôt facile puisque je travaillais principalement avec mes amis. Par trois fois j’ai travaillé avec des gens que je ne connaissais pas très bien. Ils ont accepté de prendre part au projet et ce fut une grande expérience. Aujourd’hui nous sommes d’excellents amis. Tout à la fin, le projet URLO était un grand processus d’empathie avec les autres, une formidable expérience humaine. Tu utilises une technique particulière pour tirer tes photos, comment t’y es-tu pris pour qu’elles soient uniques ? Comme chaque cri, chaque douleur de mes amis est unique, j’ai cherché une technique photographique qui pouvait refléter cette unicité. J’ai donc essayé de faire quelque chose de semblable à celle du transfert de polaroid. Accidentellement j’avais remarqué que sur une feuille de papier photo pour imprimante jet d’encre la couche supérieure se

décollait en l’immergeant dans de l’eau chaude. Après de multiples tests j’ai développé ma propre technique : Sur un vieux modèle de papier jet d’encre je tire l’image sur mon imprimante. Jusque-là rien de spécial. Ensuite, quand le tirage est parfaitement sec, je le plonge dans l’eau chaude jusqu’à ce que la couche se détache du support. Ensuite je transfère cette mince pellicule sur du papier aquarelle. Il s’agit du même procédé que j’utilisais il y a des années avec des polaroid. Le résultat obtenu est un tirage déformé, faussé, mal tiré aussi imparfait que le moment vécu par les personnes dont je faisais le portrait. Chaque transfert d’image est complètement différent d’une fois à l’autre, il est impossible que deux transferts aient les mêmes défauts, les mêmes imperfections. Tirage unique et imparfait pour un moment unique et imparfait.

qui devrait se dérouler à Padoue (Italie) avec un photographe japonais qui concernera ce qui reste après une catastrophe naturelle et ensuite une exposition collective à Venise. Les deux sont prévues pour octobre. Je ne mets pas toutes mes photos sur mon site web, et encore un peu moins sur Facebook. Je crois que le meilleur endroit pour voir des photos c’est dans une exposition. Car je passe des jours entiers à fabriquer mes images et j’aime les tirages. www.michelemattiello.com www.vimeo.com/54106462

Est-ce que tu as des expos en préparation ? Où le public peut-il voir ce que tu fais ? Oui, j’en ai une en préparation

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Double exposition quand un et un font un par Hassen Médini

Au rang des classiques de la technique photo, la double exposition est certainement celle dont le rendu est le plus surprenant. Elle fait, depuis quelques années, un retour en force, notamment auprès des lomographes. Si ces derniers y voient un procédé expérimental et ludique, la technique peut être un parti pris artistique, apportant une touche surréaliste aux clichés. Focus sur une technique proprement “crazy” !

Bubble Love 2013 © Laurent Gazal

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U

ne pose, deux photos. Un principe simple, mais qui ouvre à tout un monde de créativité. Le procédé de la double exposition consiste à superposer deux images pour n’en faire qu’un seul cliché. Le terme double exposition tire sont origine de l’argentique, il suffisait alors d’exposer deux fois la même pose d’une pellicule, avec deux sujets différents. Nombreux sont les photographes ayant réalisé tout le potentiel créatif de la technique, qu’ils soient amateurs débutants ou professionnels plus aguerris. « Au début, je ne me suis pas posé de questions, je voyais sur Flickr, ou ailleurs, pleins de superbes clichés réalisés en double exposition, je trouvais le résultat vraiment bluffant » explique Julien, photographe amateur et féru de lomographie, et de poursuivre « j’ai voulu essayer par moi-même, en lisant ici et là quelques explications. Les premiers résultats n’étaient pas fameux, mais j’ai pris quelques bons réflexes et aujourd’hui j’obtiens parfois de superbes résultats, même si ce n’est pas toujours fait exprès » s’amuse-t-il. L’heureux hasard et d’ailleurs une pratique largement recherchée par les lomographes. Pour pousser le concept à son paroxysme, la communauté encourage largement l’échange de pellicule. Un photographe shoote une première fois le film et le remet à quelqu’un d’autre qui va l’utiliser à son tour, sans se poser de question. À ce petit jeu, s’ajoute une option encore plus décalée, qui consiste à envoyer sa pellicule le plus loin possible. Une jeune lomographe espagnole, interrogée sur le lieu le plus atypique où elle a envoyé ses pellicules, répond « je crois que pour le moment c’est Dubaï, jamais je n’avais pensé envoyer un paquet là bas ! » sourit-elle. Surprise garantie ! Mais au-delà de l’aspect spontané et hasardeux, la double exposition peut être travaillée et issue d’une réflexion artistique profonde. Certains artistes ont en fait leur marque de fabrique. Dan Mountford, tout jeune photographe britannique d’une vingtaine d’années, a récemment fait sensation avec sa série intitulée ‘The world inside us’. Réalisée exclusivement à l’argentique et sans aucune retouche. Dan Mountford exploite avec un talent certain le jeu de la double exposition. Le résultat : 8 photos, où s’entremêlent des silhouettes de visages humains et des éléments empruntés à la faune, la flore, l’architecture ou tout simplement des objets du quotidien. « Un voyage visuel à travers notre esprit, dans le calme, là où la réalité de la vie quotidienne ne se présente pas » explique l’artiste. Encore plus fou, le projet de la photographe américaine Daniella Zalcman. Entièrement réalisé avec un smartphone, l’artiste a choisi de se faire rencontrer deux villes, New York et Londres, à travers une série de clichés en double exposition. Les éléments architecturaux des deux villes « les plus


Now © Laurent Gazal

Interview // Laurent Gazal, photographe amateur à Bordeaux Comment pratiques-tu la double exposition ? Argentique, numérique, post-traitement...? Laurent Gazal : La découverte de la double exposition s’est produite à mes débuts en argentique... je trouvais cela particulièrement magique, fou... Bien qu’assez peu utilisée globalement, les puristes n’apprécient pas forcément, ces dernières années il y a eu de très belles choses. Aujourd’hui, le numérique a encore largement facilité les choses... Ou de la surexposition à la surimpression... de la double exposition à la manipulation ? Dans la réalité, il n’y a pas tant de différence de réalisation. Qu’apporte la double exposition à tes clichés ? Quelquefois... rien (rires)... L’écueil étant d’aboutir à une image trop chargée... mais lorsque cela marche, outre de nouvelles fenêtres temporelles, cela peut apporter une dimension onirique importante.

photogéniques du monde » selon l’artiste, fusionnent, pour ne faire qu’un lieu, surréaliste ! Cette série vise à traduire la perception de son monde, puisque ce projet a été réalisé lors de son déménagement de New York vers Londres. Le grand mérite de la double exposition est d’être aussi simple que ludique. Elle ouvre à tous les photographes une possibilité de sortir de sentiers battus, pour mettre un brin de folie dans les clichés !

Qu’essayes-tu d’exprimer lorsque tu choisis de double exposer, est ce uniquement esthétique ou la double exposition te permet d’apporter une dimension supplémentaire ? À la base, je n’aimais pas toujours l’aspect très “lisse”, froid du numérique... la double exposition peut apporter un certain mystère, une forme de “dégradation”, de griffures... j’aime beaucoup la notion d’ (heureux) accident. Or, aujourd’hui avec des appareils technologiquement quasi “parfaits”, comment créer l’accident ? Utilisée en portrait, la double exposition pourrait avoir des similitudes avec la période surréaliste (Bacon, Picasso...). Je crois qu’au-delà d’un esthétisme très subjectif, cela contribue à la création d’un univers assez intemporel, un rendu parfois pictural et doux, qui tend à “transcender” un peu la réalité, stimuler l’imagination. Cela peut être stimulant de ne pas comprendre immédiatement ce qu’on voit. Est-ce une pratique facile à réaliser pour un débutant ? Très ! En argentique, il suffit de “rembobiner” la pellicule en jouant sur l’exposition d’une vue sur l’autre... En numérique, il est possible de surimprimer en post-traitement ou de le programmer (surimpression) sur certains appareils photographiques (Nikon) notamment. Son site web : http://www.laurentgazal.com

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Double exposition quand un et un font un

Call me back © Laurent Gazal

Reykjavik © Laurent Gazal

The World © Laurent Gazal

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2080 Š Laurent Gazal

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Theme

Promener le chien, un jour de tempête - Hervé Buolben [RVBO] http://www.flickr.com/photos/42306620@N03/8317879134 18


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Sans titre - ClĂŠment Jamet [Gekos] http://www.flickr.com/photos/52830589@N04/6137104125

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Raise your head - Franck Boisselier [Fwenty] http://www.flickr.com/photos/90877847@N08/8818636222

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Jump in the cement factory - Baldo [Baldo] http://www.flickr.com/photos/29811680@N08/8586679977

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Frank likes garbage... - Christian Gates St-Pierre [CGS7] http://www.flickr.com/photos/48103768@N00/2601291579


Untitled - Laurent Bourlier [laurentbourlier] http://www.flickr.com/photos/63413031@N02/7138616765

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A task to accomplish - Benjamin Hurni [benjaminH] http://www.flickr.com/photos/26254940@N04/6846427454 L’auteur n’a pas pu fournir l’image en haute résolution, nous avons été contraints de la publier en mode dégradé

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Untitled - Marie GĂŠneau [mariegeno] http://www.flickr.com/photos/36584934@N08/7410614912

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cRazY hORse ;-) - Florence Barreau [flow] http://www.flickr.com/photos/25682855@N08/5257860794

Crazy horses contributing to this issue

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Hervé Boulben

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Clément Jamet

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Franck Boisselier

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Baldo

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Christian Gates St Pierre

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Laurent Bourlier

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Benjamin Hurni

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Marie Géneau

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Florence Barreau

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Paul Kerrien

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Hannah Davis

30, 37, 40

Samuel Halbert

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Sébastien Roignant

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Sarah Martinet

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Thierry Bailloux

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Stéphane Mossé

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Pierre-Yves Josse

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Antoine Debontride

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Olivier Scher

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Christel Kerdoncuff

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Robert Wilson

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Romain Gac

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Gaet Ben

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Juan Riquelme González

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Pascal Autret

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Alexandre Gloria

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Steffen Tuck

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Nathalie Champagne

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Léa Bardi-Debot

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Encore tout fou ce poulain ! - Paul Kerrien [toilapol] http://www.flickr.com/photos/33312889@N04/8679358807

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Untitled - Hannah David [thirteentwentytwo] http://www.flickr.com/photos/39373121@N06/5605352338


PhotoTalk // Hannah Davis I have been quite amazed by your Flickr. You seem to be living in some kind of dreamy world, if we stick up to your photostream. How did you start photography? What drives you to shoot? Thank you very much! I started taking photography seriously when I was about 15 years old. I had a friend who recently got a DSLR and I was so amazed by the quality of it. I tried hard to take “proper” photos with a little point and shoot but eventually saved up enough for own camera. What drives me to shoot more than anything is self improvement. I am always striving to take a better photograph than my last. What makes your submission a crazy photography? What do you consider to be crazy? I think the term ‘crazy’ is quite subjective to the individual. For me at least, crazy is about losing your head a little, going off the hinges temporarily, all while having a bit of fun. Do you have any preferences when it comes to how you work? Do you have to travel? Be in a special mood? Any special conditions or gear you need? What about digital or analog photography? I think you just need to be inspired. You just need to have a want to capture and to create. If you have that, you can make anything happen anywhere. In saying that, I personally am a big fan of travel. I think I create better when I’m in a new and very beautiful environment. I get bored of the same locations pretty fast. If you’re taking self portraits, I would highly recommend a tripod and a remote as it’s pretty impossible without those two. I use digital for the most part as I’m a fan of photoshop and I think it makes self portraits in particular much easier because there is a lot of trial and error involved. In saying that, I do always love the results I get from my 35mm camera and my Instax. I think just play around with photography as much as possible so you can get a feel for what works best for you.

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Autoportrait 5 - Samuel Halbert [windsam] http://www.flickr.com/photos/35058765@N08/6739046463

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Clémence - Sébastien Roignant [aucoindujour] http://www.flickr.com/photos/26177134@N06/8221588368

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Untitled - Sarah Martinet [Sarah-Martinet] http://www.flickr.com/photos/53881540@N03/5712705208 34


Untitled - Sarah Martinet [Sarah-Martinet] http://www.flickr.com/photos/53881540@N03/5712705208 35


The 50 Foot red hair girl - Thierry Bailloux [Tyanantes] http://www.flickr.com/photos/35277092@N07/8270013196 36


Untitled - Hannah Davis [thirteentwentytwo] http://www.flickr.com/photos/39373121@N06/6180305655 37


The break of Dr. Frank-N-Furter - Stéphane Mossé [smosse] http://www.flickr.com/photos/32606609@N04/4373780686

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Boire monte à la tête - Clément Jamet [Gekos] http://www.flickr.com/photos/52830589@N04/6539708941

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Untitled - Hannah Davis [thirteentwentytwo] http://www.flickr.com/photos/39373121@N06/8249975905

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New Kid On the block -Pierre-Yves Josse [p.igrec] http://www.flickr.com/photos/75474565@N04/8846059894

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L’amour fou - Antoine Debontride [Fewe] http://www.flickr.com/photos/94127965@N03/8689683460

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My Sitting Room - Olivier Scher [larusgenei] http://www.flickr.com/photos/72480623@N05/8734778282

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Ma foi, j’en suis toute retournée - Christel Kerdoncuff [criskell] http://www.flickr.com/photos/61834049@N08/8793114868

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Crazy Dudes - Robert T Wilson [dude163] http://www.flickr.com/photos/25065244@N05/8334529702

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D’après tes photos sur Flickr on peut voir que tu voyages souvent : Ecosse, Ile de la Réunion, Venise, Myanmar, etc. Le voyage est-il une importante source d’inspiration pour tes créations photographiques ? J’ai la chance de pouvoir voyager ! Chaque voyage est l’occasion de varier ses compositions et de partir à la recherche d’un point de vue intéressant, c’est presque du domaine exploratoire. Mais c’est surtout se faire plaisir en tentant de faire ressortir la quintessence des lieux, une tâche pour le moins difficile. Je garde un merveilleux souvenir du Myanmar qui au-delà de la photographie restera un souvenir impérissable pour ses paysages sublimes (les temples de Bagan, le lac Inle, le pont U-Bein) et pour le peuple Birman. Qu’est-ce que la photographie pour toi ? Bien plus qu’un souvenir de vacances, on voit très bien que tu travailles tes images et que tu veux partager plus que ce tu vois comme avec ta série de Lightpainting... Pour moi la photographie, au-delà d’un moyen d’expression, est un subtil mélange technico-artistique. Comprendre la technique permet dans de nombreux cas de mieux réussir ses photos, notamment en paysage où la connaissance et la compréhension permettent d’éviter certains pièges. Mais comprendre la technique n’est pas tout et ce n’est pas un postulat pour faire de belles photos. J’aime me servir de la technique à des fins artistiques comme par exemple la photo en pause longue ou encore le Lightpainting sous ses différentes formes. Concernant le Lightpainting, c’est une de mes activités préférées en photographie. Cet « art » permet de mettre en valeur les lieux visités en peignant avec de la lumière, nous avons d’ailleurs avec le photographe Nicolas Renard un projet autour du Lightpainting en Bretagne. (voir page 80) Notre site http://bzhlightpainting.com devrait être disponible d’ici à la mi-juillet et nous ferons diverses expositions sur ce thème.

PhotoTalk // Romain Gac

Que veut dire “Crazy” pour toi ? Qu’est-ce qui te fait dire que cette photographie est “Crazy” ? Comment t’est venue l’idée de la faire ? Pour moi « Crazy » ne se rattache pas uniquement à la folie au sens strict mais s’apparente aussi à « Décalé », un décalage total avec les codes existants. Cette photographie est « Crazy » parce que le sujet est complètement décalé. Il est habillé de manière peu crédible et il a l’air horrifié par quelque chose. Un peu à la manière de Samy dans le dessin animé Scoubidou où tout est très exagéré et où la peur des personnages prête plutôt à rire. J’ai pensé à réaliser cette photo lors d’une sortie dédiée au Lightpainting, dont les effets de lumières m’ont servi à donner du contenu à l’arrière-plan et à accentuer ce côté décalé. Je me suis servi d’un objectif Fish-eye et d’un Ring flash pour donner une impression de distance avec le sujet comme s’il était enfermé dans une boîte.

Light Ring - Romain Gac [pouloutos] http://www.flickr.com/photos/12981270@N02/5592342655

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CraaAAazy ! - Gaet Ben [gaetben] http://www.flickr.com/photos/21578673@N07/8894352847


EMERGENCY I - Gaet Ben [gaetben] http://www.flickr.com/photos/21578673@N07/8864714118

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Insanity - Juan Riquelme Gonzรกlez [soulchainer] http://www.flickr.com/photos/88283331@N00/3179371407


Cirque Alexandro - Pascal Autret [Pascal.A.] http://www.flickr.com/photos/31385766@N08/5356455683

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PhotoTalk//

Alexandre Gloria Elle fait peur cette photo ! Totalement “Crazy” ! Comment as-tu eu cette idée ? Le but de cette image est plutôt de provoquer une sensation d’angoisse. L’idée m’est venue comme d’autres idées de mise en scène inspirées de films et de jeux vidéos. C’est une sorte de délire personnel qui m’a traversé la tête et que j’ai voulu figer, la rencontre entre le spectateur qui se retrouve clairement désigné, donc intégré dans la scène et le personnage qui incarne le mal. Je voulais que cette photo marque et soit lisible dès le premier coup d’œil et c’est pourquoi elle est simple. J’ai choisi une scène un peu plate sans élément gênant la lecture de l’image. Il me restait à déterminer le fond de la scène, l’histoire et l’ambiance selon un esprit décalé et glauque. Dans mon monde pas de film d’horreur sans hémoglobine alors j’ai ajouté du sang dégoulinant des murs puis des traces de mains et c’est là que l’histoire commence... le sang a des teintes différentes car il sèche avec le temps et qu’il y a eu plusieurs victimes. On arrive au personnage : mystérieux, malsain et cynique. Le côté “dérangé” tient à son masque souriant qui tourne à la dérision les actes qu’il commet. Et j’ai mis le spectateur dans le rôle de la victime en le pointant du doigt. Depuis quand fais-tu de la photo et qu’est-ce qui te pousse à en faire ? Cela fait maintenant 2 ans que j’ai un reflex entre les mains. Ce qui me pousse à aller plus loin c’est avant tout la passion mais aussi l’envie de figer un instant T, manipuler la technologie,

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I’ll make you smile ! - Alexandre Gloria [krieg] http://www.flickr.com/photos/62957102@N04/6532669615 entendre l’obturateur, travailler sous contraintes mais aussi voir le travail des autres. C’est aussi la découverte de tous les domaines pouvant être traités (concert, portait, animalier, reportage, packshot...) qui me pousse à aller plus loin et être toujours plus curieux. On peut voir que tu fais des photos de styles différents quand on jette un oeil sur ton Flickr, du sport à la scène... qu’est-ce qui te plaît dans ces thématiques ? Pour ce qui est du sport j’ai encore trop peu d’expérience et je me contente pour l’instant de couvrir tel ou tel événement en fonction de ce qui me plaît et de mes disponibilités. Pour la scène et les concerts c’est différent : j’ai rejoint

en fin d’année dernière l’association Alter1fo, un webzine rennais qui couvre une grande partie des évènements culturels sur Rennes et ça m’a amené à être plus présent sur ce genre de scène. Les accréditations facilitent grandement la démarche photographique. Comme je suis plutôt introverti, j’ai tendance ces temps-ci à me diriger vers la macro et l’animalier qui sont deux disciplines complètement différentes. J’aime pratiquer dans le calme et prendre mon temps, une grande part du travail réside dans la documentation sur le mode de vie d’un insecte ou d’un animal. Je trouve génial de pouvoir le voir dans son milieu naturel et je pense que la récompense est double lorsqu’on arrive à le photographier.


tr-iron-man - Steffen Tuck [SteffenTuck] http://www.flickr.com/photos/7919353@N04/8361374176

SQUADT Germ s003 at work in nuclear site - Baldo [Baldo] http://www.flickr.com/photos/29811680@N08/8605994837 53


The Wash - Romain Gac [pouloutos] http://www.flickr.com/photos/12981270@N02/6080480363

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Crazy ! - Pascal Autret [Pascal.A.] http://www.flickr.com/photos/31385766@N08/8894757030

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Super Navet - Franck Boisselier [fwenty] http://www.flickr.com/photos/90877847@N08/8818644882

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Diving - SĂŠbastien Roignant [aucoindujour] http://www.flickr.com/photos/26177134@N06/6158022401

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Camille&Kevin - Nathalie Champagne [NathalieC.] http://www.flickr.com/photos/91222573@N04/8887669267

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Folie meurtrière - Léa Bardi-Debot [alyah888] http://www.flickr.com/photos/90713459@N05/8719834695

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interview réalisée par Anne Guillaume

L’homme aux mille visages Backlight : Quelle est ton approche de la photo ? Depuis combien de temps pratiques-tu ? Antonin Mahévas : Je ne pratique quasiment que la photographie argentique. Petit, mon père m’a initié à cette magie de la photo et du développement en chambre noire, mais ce n’est que depuis peu que je m’y suis mis “sérieusement” et surtout intensément. A l’occasion d’un voyage, voulant faire du noir et blanc, je me suis procuré pour pas cher un bon vieux boîtier et quelques pelloches et depuis... impossible de m’arrêter.

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J’aime expérimenter de nouvelles techniques, de nouveaux procédés, bricoler des appareils photos, l’aspect rudimentaire me plaît tellement que ça en devient parfois une sorte de défi.

Ta série de portraits aux multiples expressions est très originale, comment t’est venue cette idée folle ? Quelle est la chose la plus dingue que tu aies faite en photo ?

Je ne cherche pas à faire passer un message particulier dans mes photos, mais ce que j’aime, ce que j’essaie de faire, c’est créer des atmosphères, noires, étranges, brumeuses, oniriques... Une sorte de monde où le temps s’arrête. Et c’est avec ces appareils très simples que j’obtiens ces rendus particulier, un peu crade, un peu aléatoire.

Un peu par hasard. Je voulais tester un truc. J’avais une petite idée du rendu mais j’avoue avoir été un peu surpris par le résultat. Agréablement surpris d’ailleurs ! J’ai ensuite analysé peu à peu les différents paramètres influents en réalisant d’autres portraits et je crois que je maîtrise assez bien la technique maintenant.


Antonin Mahévas La chose la plus dingue ? Je dirais partir à Londres avec un sténopé boîte d’allumettes et en revenant, développer la pelloche pour la première fois dans du caffénol. Ca c’est de la photo de vacances ! Mais bon, rien de bien fou non plus, il y a des tas de photographes qui font des choses bien plus dingues, qui prennent des risques ou qui traitent des sujets durs. Dans quelles circonstances as-tu pris ces photos ? La plupart des photos de la série AlbedO sont prises en extérieur avec une lumière naturelle,

il s’agit pour le moment de personnes que je connais, en général assez bien. Depuis peu on me passe des commandes donc cela s’ouvre à d’autres personnes, d’autres rencontres, d’autres situations, c’est intéressant. En général, je ne donne pas d’instructions particulières, j’explique juste le concept et la façon de procéder et quelquefois je montre des photos pour qu’ils aient une idée. Mais je ne dicte pas les expressions ou attitudes qu’ils veulent prendre.

Pourquoi le choix de l’argentique ? Fais-tu aussi le développement ? Pour le côté manuel une fois de plus. Pour pouvoir tout faire moi même et chez moi, dans la mesure où je ne fais presque que du noir et blanc. Donc oui je fais le développement, puis je scanne mes négatifs. Je me mets doucement au tirage, mais c’est un autre monde. Ce qui me plait dans l’argentique, c’est bien sûr le rendu mais c’est aussi le rapport au temps que cela procure, la non immédiateté du résultat. Faire une pelloche, attendre

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parfois trois mois pour la développer et redécouvrir les photos qu’on a prises. Prendre son temps. La pratique de l’argentique va aussi d’une certaine façon à l’opposé de la modernité et de la profusion technologique, à l’opposé de la course à l’armement photographique, de la consommation à outrance qui touche la photo comme toute la société. On est assez déconcerté et intrigué devant ces images, qu’est ce que tu as voulu raconter à travers ces visages ? Rien en particulier, comme je le disais, je ne cherche pas à faire passer un message, plutôt créer une atmosphère, vous pouvez y voir ce que vous voulez. Dans ces images, j’ai essayé de capter différentes expressions, attitudes, sentiments d’une

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même personne en un seul portrait, comme une décomposition de plusieurs facettes de leur personnalité, une évolution de leur comportement... L’objectif est aussi de faire des images amusantes et étranges, en général après avoir vu leurs photo, les personnes trouvent ça assez drôle. Quelles sont les réactions des gens face à ces photos ? Quel est le plus beau compliment qu’on t’aie fait ? Beaucoup de curiosité au sujet de la technique d’une part et beaucoup de surprise d’autre part. J’ai beaucoup de retours positifs sur cette série et c’est très agréable et motivant. Le plus beau compliment qu’on m’ait fait n’en est pas vraiment un, une femme lors du vernissage des Échappées Belles n°4 en juin dernier m’a dit qu’en regardant une de mes photos elle y voyait

la mort... C’était un autoportrait ! J’ai trouvé ça assez marrant, ce n’est vraiment pas une chose à laquelle j’avais pensé. Quelles sont tes influences ? Quels artistes suis-tu ? Je ne suis pas un grand connaisseur de la photo, je découvre encore plein de choses, mais les images d’Alexey Titarenko m’ont beaucoup marquées, surtout la série “City of Shadows” et bien sur celles de Muybridge. Plus récemment j’ai aussi découvert le travail au sténopé de Patrick Caloz que je trouve magnifique. Il y a aussi la BD et la SF dont je suis un gros consommateur.

Est ce que tu as d’autres projets ? Nouvelle série ? Expo ? Publication ? A vrai dire, ces choses là sont assez nouvelles pour moi, ma première expo a eu lieu en juin à Paris et j’espère renouveler bientôt l’expérience à Rennes ou à Paris. Je n’ai montré pour le moment que cette série de portraits, mais j’ai aussi envie de montrer d’autres choses déjà existantes et j’ai encore beaucoup d’idées à explorer.

Le photojournalisme m’intéresse aussi beaucoup parce que ça me parait primordial et aussi parce que j’éprouve une sorte de fascination devant cette pratique de la photo dont je suis totalement incapable.

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Tribegram Crazy pics Backlight et Tribegram se sont rencontrés par l’intermédiaire de leurs auteurs communs et c’est tout naturellement que nous avons proposé d’ouvrir nos pages aux contributeurs les plus Crazy de Tribegram.

est déjà un réseau social de plus de 100 photographes mobiles, principalement français, et qui se développe en 2013 en une plate-forme de stockage et de partage dédiée à la photographie mobile.

Tribegram est né de la nécessité d’avoir un réseau organisé d’échanges et de partage propre à cet art émergent qu’est la photographie mobile. La mission de Tribegram est de faire accroître la (re)connaissance de la photographie mobile à partir d’actions culturelles comme des expositions, des publications et des rencontres afin d’établir des passerelles entre les différents acteurs de la photographie mobile et de l’action culturelle artistique. Tribegram

C’est également une maison d’édition numérique avec trois e-books déjà réalisés et distribués sur Amazon et l’iBookstore d’Apple. Plusieurs titres sont en préparation pour la rentrée. Nous vous proposons dans les pages qui suivent une petite sélection un peu décalée, un peu flippante, un peu déjantée bref... un peu folle !

Eric

@zericiphone

No champagne ! Only JB Coke ! Bow Tie, Stache et Instagramer fou. Paris.

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Créé le 1er janvier 2012, Tribegram est une société incubée par la Résidence Créatis, située à la Gaité Lyrique. En 2012 Tribegram crée le Festival de la photographie mobile à Paris avec ateliers, conférences, expos et concours photo. Contacts severine.bourlet@tribegram.com Instagram, Facebook, Twitter : tribegram Tél. +33 (0)6 50 70 26 74.


Eloïse Capet

Nettie Edwards

J’habite Paris depuis presque quinze ans. L’image a toujours occupé une place importante dans ma vie. Par le biais de la photographie à laquelle je me suis initiée à l’époque où je vivais à Prague (1998-2000). J’y ai fait l’acquisition de mon premier argentique. C’est à cette époque aussi que j’ai découvert le photographe tchèque

Nettie’s images have been published and exhibited extensively including Mobile Photo Paris (2012) and the LA Mobile Arts Festival (2012). She is the first ever mobile photographer to have work exhibited at the Fox Talbot Museum, Lacock Abbey, England. She has received many awards

Miroslav Tichy, qui est à la source de mon travail. Je suis photographe mobile amateur depuis 2011. Ma démarche photographique développe une poétique de la femme. Elle questionne en pointillés la fragilité des êtres.

including: winner, Fine Art category, 4th Julia Margaret Cameron Award for Woman photographers, and runner up: 2013 Lumen Prize for Digital Art. Nettie runs Mobile Arts and iPhoneography workshops and is featured in Mobile Masters - an ebook featuring 50 of the World’s leading Mobile Artists and Photographers.

@ Lumilyon

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Amy Leibrand

@_thisspace_

I am primarily self-taught, having been exposed to film photography as a young child. My images now are mostly caricatures of myself, designed to initiate an unspoken dialogue with the viewer. I generally don’t set out with an initial concept. My work is just something that happens – an evolution of experiments.

Vivant depuis peu à Montréal, Damien explore la photographie mobile ainsi que l’écriture. Il a collaboré avec Stéphane Bataillon pour le premier recueil de poèsies réalisé à partir de ses photos mobiles.

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Damien Giard

@mrfreakz


Directeur Artistique Indépendant, il vit à Bayonne depuis 2013, travaille depuis 20 ans comme graphiste, photographe, web designer et est manager d’Instagram Biarritz depuis peu. Il s’essaye à la production de festival et participe à des créations scénographiques. Son goût pour toutes les formes d’expression le dirige depuis 2012 à la photographie

mobile. “Ce qui me passionne le plus dans cet exercice de photographie, c’est la liberté d’action que procurait le télémétrique et la force de son expression narrative“.

@NervalBeck

Double démarche photographique et poétique, influencée par Manuel Alvarez Bravo et les photo-textes de Lorna Simpson, la série V.Negra se construit autour d’un couple : veuve et confessionnal. Un dialogue silencieux pour mieux explorer les manifestations du deuil et de la folie.

fred catania

Sébastien Appiotti @strattoria

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cédric blanchon @ cedricblanchon

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Cédric Blanchon est un photographe autodidacte qui a découvert la photographie mobile il y a deux ans. Ses travaux sont régulièrement cités dans les blogs spécialisés.


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@xxfromneptune

Aylin argun

Always drawn by the Arts since she was young, Aylin is an artist. Her works can be categorized as painterly photography with an emphasis on auto-biography. Her artworks have already been displayed at photo-blogs and have been elected for display at various competitions organized by iPhone art groups.

Somewhere between Laura Ingalls et Laura Palmer. J’ai été chez un psy pour lui dire que j’étais guérie. The dark side of the Prairie.

@valerieingalls

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Valérie Ingalls


@mymoodypictures

Joëlle MEYERS

ERIC

@miss_elie

There is not that much to say! I’m a 43 year old woman, wife and mother who discovered mobilephotography back in November 2011. Since than, photography has become more a kind of soulsoothers to me. This “tool” allows me to express my happiness, moodiness, sadness ... in short, I just try to express what as a subject matters most to me: the vulnerability of human beings!

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L’école des filles – Arthur Aulagnier La superposition de deux images permet de souligner l’atrocité des actes commis puisque tous les enfants ont été tués dans l’église du village. Hier heureuses sur une photo de classe et quelques temps après massacrées avec le reste des villageois. Groupe Arthur Aulagnier, Corentin Gouineaud, Jérémy David, Paul Hag, Joey Denis, Julien Largeauld

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Orad


dour-sur-Glane ou la folie des hommes 10 juin 1944, Oradour-sur Glane, Haute Vienne. Ce jour-là, dans cette petite commune de 200 habitants, c’est jour de vaccination et de ravitaillement. Des habitants de Limoges et des villages alentours viennent nombreux. Alors que les villageois vivent leur vie, sans l’intervention des troupes allemandes depuis le début de la guerre, un détachement du premier bataillon du 4ème régiment de Panzergrenadier der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen SS remonte vers le front de Normandie (où les Alliés américains et britanniques ont débarqué) et arrive dans la région de Limoges. Le détachement a pour ordre de semer la terreur sur son passage comme il l’a fait sur le front de l’Est et dans le Sud Ouest de la France à Brive par exemple. En effet cette région abrite de nombreux maquis, pour les Allemands il faut donc tenter d’isoler les résistants en menant des opérations contre les populations civiles. La tactique utilisée est simple : choisir un « village rue » où la circulation est facilement contrôlable, l’encercler et l’isoler, puis regrouper la population sur la place. Ensuite les femmes et les enfants sont envoyés dans l’église et les hommes sont enfermés dans des granges. Après, les actes de barbarie s’enchaînent : les hommes sont exécutés à la mitrailleuse, les survivants sont achevés une balle dans la tête, l’église est incendiée ainsi que tout le village. Aucun témoin ne doit survivre.

du collège Canterane (Castelnau de Médoc en Gironde) sont venus visiter cet endroit chargé de souffrances et de blessures et ont, avec tout le respect qu’il se doit, réalisé un parcours photographique destiné à perpétuer le souvenir de ces instants tragiques. Les six classes de troisième ont participé à ce parcours. Des équipes de 5 ont été constituées. Chacune a remis un dossier composé de cinq images classées en deux catégories : reportage et imagination, et d’une fiche explicative pour chaque cliché. Des poèmes ont été rédigés. Perez Pierre Merci à Catherin Péré de nous avoir proposé de publier ce projet. Nous sommes heureux, chez Backlight, de publier ces travaux qui révèlent déjà de jeunes vocations photographiques.

C’est dans le souvenir de cette tragique histoire que les élèves de troisième

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Après le carnage – Romane Damecourt Cette voiture abandonnée, cabossée suggère qu’il s’est passé une tragédie dans le village. Les nuages amoncelés soulignent le caractère tragique et terrible des événements. Groupe : Romane Damecourt, Coralie Liegeard, Océane Loutrein, Elise Lapichino, Estelle Mothe

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Christ devant l’église – Marine Barreau Nous avons réalisé cette photographie car elle montrait un Christ en croix devant une plaque commémorant le massacre des habitants d’Oradour, dans l’église. La croix et le Christ sont en fer rouillé : le supplice du Christ rappelle aussi la souffrance des martyrs d’Oradour. C’est assez émouvant. Groupe : Mélanie Nunes, Tom Lanot, Marine Barreau, Coralie Occelli, Antoine Ryamond

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La Boucherie – Romane Gayan C’est l’une des nombreuses boucheries de la ville. Nous l’avons retenue car elle représente la vie quotidienne du village : nous pouvons encore distinguer la porte et l’emplacement des vitrines, des restes de carrelage, les rideaux de fer . On dirait que, hier encore, elle était ouverte... et que le massacre vient juste d’avoir lieu. Groupe : Irina Richebon, Marine Matté, Estelle Calvez, Alix Clemensac, Romane Gayan.

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La rue principale – Romane Gayan C’est la rue principale du village martyr : c’est le cœur de la ville. C’est à cet endroit que le drame se noua. C’est également par cette rue que les femmes et les enfants ont été emmenés dans l’église. Nous avons choisi de faire apparaître les rails du tramway car le jour où les villageois ont été tués, des gens des villes voisines étaient venus à Oradour car c’était un jour de ravitaillement. Groupe : Irina Richebon, Marine Matté, Estelle Calvez, Alix Clemensac, Romane Gayan

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Témoin du passé – Arthur Aulagnier Cette balance semble être la gardienne du passé. Elle se dresse au milieu des ruines pour rappeler qu’avant Oradour était un village actif et vivant. Groupe : Arthur Aulagnier, Corentin Gouineaud, Jérémy David, Paul Hag, Joey Denis, Julien Largeauld

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Lightpainting101

Le lightpainting est une pratique dont dater la naissance est une question pour le moins difficile tant sa définition est large, littéralement « Peindre avec la lumière». On peut considérer que le « lightpainting moderne » est une discipline apparue aux environs du début du 20ème siècle. Puisqu’il s’agit donc bien d’imprimer les mouvements d’une source lumineuse sur une pellicule photographique, on en retrouve les prémisses bien avant le début du 20ème siècle comme par exemple la photo de James Valentine, The Falls of Clyde, Bonnington Falls en 1871, qui « à cause » d’un procédé technique allongeant le temps de pose a peint la réflexion de la lumière dans les chutes d’eau. Cette pratique est actuellement connue sous le nom de « pose longue » et pourrait être assimilée à du lightpainting, tout

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du moins selon sa définition littérale. La grande différence vient du fait que ce n’est pas l’auteur qui a peint mais la réflexion de la lumière sur les éléments en mouvement dans sa composition. Il est tout de même possible de considérer les débuts du lightpainting comme la volonté de l’auteur de créer des effets de lumières qu’il a lui-même mis en œuvre. Les premières ébauches de lightpainting n’étaient pas à visée artistiques mais plutôt productivistes. En effet en 1914, Frank Gilbreth utilisa cette technique pour suivre la productivité des employés en suivant leurs mouvements durant leur travail. Les débuts artistiques ont réellement commencé quelques années plus tard avec notamment Man Ray ou encore Picasso et son “Centaure” (à droite).


La trousse à outils du lightpainter : néon souple (EL wire en anglais) en rouge et vert dans les 2 mallettes, lampe à LED de multiples couleurs et différents aspects (en boule, en tube et ligne et artisanale), lampe halogène (au milieu), guirlandes, paille de fer (laine d’acier) et cathodes froides (néon)

Un article signé Romain Gac et Nicolas Renard qui créent bzhlightpainting, un projet pour faire (re)connaître cette discipline et pour magnifier le patrimoine breton par la lumière. Le principe du lightpainting n’a pas évolué depuis cette époque et reste le même. Les outils pour pratiquer ont, quant à eux, beaucoup évolué. Alors que les mouvements étaient limités par le fil électrique alimentant la lampe, nous disposons maintenant de tout un éventail de lumières et un choix quasi infini de lampes torches et autres gadgets lumineux pouvant devenir de redoutables outils avec à chaque fois un style bien particulier. Aujourd’hui la seule limite est l’imagination des photographes et leur capacité à recréer les effets souhaités. Le lightpainting est pratiqué par de plus en plus de personnes et il est possible de trouver de nombreuses photos sur les sites de partage de type Flickr ou Picasa. Il existe différentes “spécialités” et différents styles se côtoient.

environnement urbain, plus proche de l’art de rue. D’autres sont orientés “éclairage” avec la mise en scène lumineuse de lieux grâce à des jeux de lumières. Il existe aussi de nombreux photographes faisant de la calligraphie de lumière, souvent en arabe pour la beauté des effets. Les styles se mélangent mais bien souvent l’auteur penche très nettement pour un thème particulier. Il est très rare qu’un même photographe ait une bonne maîtrise de tous les « styles » de lightpainting. C’est aussi la difficulté de certaines réalisations qui font du lightpainting une pratique artistique complète et souvent surprenante.

Certains artistes préférent le style lightgraph, souvent en

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Techniques & mouvances La pratique du lightpainting est simple : on utilise des sources lumineuses que l’on met en mouvement, mouvements que l’appareil photo va enregistrer pendant une pose longue pour enregistrer la “trace” de la lumière. Il est donc préférable de disposer de faibles conditions lumineuses car un certain temps de pose est nécessaire à la réalisation des différents effets. Point important, pour marquer le capteur de l’appareil photo, la lumière émise par la source lumineuse doit être plus intense que la lumière ambiante sinon elle ne sera pas visible. Faire du lightpainting c’est peindre une photo. Cependant à la différence d’un peintre qui voit l’avancement de son oeuvre au fur et à mesure de ses coups de pinceaux - et les corrige si besoin, le lightpainter lui ne voit ce qu’il a fait qu’une fois la photo est terminée (au bout du temps de pose) et

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sans possibilité de corrections. Bien souvent le lightpainter est invisible sur les photos : ses vêtements, sombres de préférence, absorbent la lumière et sont moins lumineux que la lumière ambiante. Et s’il veut s’effacer de la photo, soit il se déplace beaucoup et n’a jamais le temps de “marquer” le capteur, soit il “s’efface” en éclairant avec une lampe l’endroit où il se trouvait. Côté matériel, il vaut mieux disposer d’un appareil photo capable de temps de pose supérieurs à trente secondes. Les reflex possèdent un mode “Bulb” ou “B” qui permet, avec une télécommande, de réaliser le temps de pose que l’on veut sans rester appuyé sur le déclencheur. La réalisation d’une photo de lightpainting peut nécessiter des poses dépassant les 10 minutes. Un trépied est également indispensable pour fixer l’appareil afin que celui-ci ne bouge pas.

Côté sources lumineuses, tout peut servir, la seule limite étant sa propre imagination. Parmi les plus classiques on peut citer la lampe torche avec ampoule halogène (donne de très bons résultats) ainsi que les Leds, les néons souples, la paille de fer, les feux d’artifice, les cathodes froides. Tous sont facilement utilisables et donnent des effets très différents. Cependant il faut très souvent les adapter pour pouvoir s’en servir convenablement (Alimentation 12V, Boutons poussoir, etc...) et un brin de bricolage peut s’avérer nécessaire. Pour les plus bricoleurs, certains bandeaux de leds peuvent être pilotés par des cartes électroniques de type RaspberryPi ou Arduino et vont permettre de retranscrire des images complètes avec des bandeaux de leds. Le lightpainting est aujourd’hui une technique de plus en plus visible dans le


BZH Lightpainting BZH Lightpainting, un projet né d’une passion commune pour la photographie et les arts graphiques que le lightpainting permet d’exprimer conjointement. Nous avons donné vie à deux personnages, fil bleu et frère de feu, vagabondant au gré de sites bretons remarquables dans une série de photographies dédiées au lightpainting en Bretagne. Avec ce projet, notre premier objectif est de faire découvrir le lightpainting comme étude artistique. Nous voulons montrer que de manière totalement artisanale nous pouvons littéralement transformer un lieu quel qu’il soit pour le rendre magique et mystérieux. Le deuxième objectif est de mettre en valeur notre magnifique Bretagne sous un angle nouveau et inédit avec des photos uniques dans lesquelles chacun cherchera sa propre interprétation. Ce projet représente bien plus pour nous que la réalisation d’une série de photos : c’est aussi un moyen de partager notre passion avec les autres, d’éveiller des interrogations et du plaisir visuel. Le fruit de nos recherches sur les différents lieux à investiguer nous promet encore de nombreuses photos à composer. Suivez BZHLightpainting sur http://www.bzhlightpainting.com

monde la photographie de par le nombre croissant de pratiquants et la facilité à partager ses créations. Il souffre cependant encore d’un manque de reconnaissance artistique et n’est pas reconnu comme un art mais plutôt comme une pratique photographique alors qu’il relève de la performance artistique. Il est aussi sousestimé de par la reproductibilité (en partie du moins) de ces effets en post-production avec des logiciels de retouche d’image comme Photoshop pour ne citer que lui.

En pratique Commencez par des recherches sur le lieu à photographier et ne négligez pas cette étape car elle permet vraiment de faire la différence. Puisque nous aimons les lieux chargés d’histoire, nous avons parcouru les sites internet de lieux historiques et les sites de cartographie pour repérer des lieux à topographie intéressante (carrières, mégalithes, friches industrielles, etc.). Pour cette photo, nous avons choisi le château de la Garaye près de Dinan (côtes d’Armor). N’oubliez pas d’appeler les propriétaires pour demander l’autorisation d’investir le lieu, ce que nous avons fait. Après les avoir rencontrés et rapidement exposé le principe, ils nous ont très gentiment laissé le champ libre pour visiter les ruines du château. Nous nous sommes arrêtés sur l’intérieur d’une tour en ruine dans laquelle il restait encore les premières marches d’un vieil escalier. Nous avons positionné deux boîtiers pour avoir deux points de vues différents. Cette photo a été réalisée en 3 temps et plusieurs essais. Nous souhaitions mettre un personnage sur le rebord en haut des escaliers, c’était pour nous le point central de notre composition. Pour ce faire, un de nous s’est installé sur le rebord s’est « peint » le corps avec une led pour créer le personnage de lumière. Ensuite nous voulions mettre en valeur l’escalier. L’éclairage a été réalisé avec une lampe torche halogène de faible puissance et pour faire ressortir les aspérités. Nous avons positionné le faisceau de la lampe parallèlement au mur plutôt que perpendiculairement, ce qui aurait eu pour effet « d’écraser » le relief des escaliers. Ce type d’éclairage est relativement long à réaliser car il faut suivre tous les contours dans le noir. La modulation de l’éclairage apporte un plus à la photo finale, en permettant d’avoir des zones d’exposition lumineuse différentes. Enfin, pour compléter la composition nous avons décidé d’ajouter un personnage en fil de fer réalisé avec une LED en tentant de donner un effet de mouvement au personnage comme s’il montait les escaliers. Le véritable challenge de cette photo, ne fût pas la partie technique, mais plutôt la réussite des trois effets en une tte et même prise.

On peut cependant signaler de plus en plus d’expositions photo, présentent des œuvres de lightpainting et c’est peut-être le signe d’une reconnaissance naissante de la pratique. C’est une discipline qui ravira les fans de “techniques créatives”, où compréhension technique, créativité et huile de coude sont des éléments déterminants.

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