BF_117

Page 1

Sous la loupe Pour vous démarquer, investissez malin!

Marché Bulle immobilière, les avis divergent

BANQUE &

BANQUE & FINANCE

le el l e uv u No orm f

Événement Spécial Journée des Banquiers 2012

FINANCE

N °117

Sept/Nov 2012

CHF 12.- / 10€

LE MAGA ZINE DE L A PL ACE FINANCIÈRE SUIS SE

Emploi, Carrière, Salaires dans la Banque et les Services Financiers

Enquête 2012

Ce qui a

changé

en partenariat avec Michael Page International


Le monde de la finance évolue ! Et vous ? Certificat en Private Banking Certificat en Business Banking Certificat en Financement du Négoce International Diplôme en Opérations Bancaires Diplôme de Gestion Privée Diplôme en Economie Bancaire (ES) Chartered Financial Analyst (CFA) Cours à la carte Cours intra-entreprise

Institut Supérieur de Formation Bancaire Centre commercial de La Praille, Bâtiment administratif, 2è étage La Praille / Route des Jeunes 12 / CH – 1227 Carouge T +4122 827 30 00 / info@isfb.ch www.isfb.ch


.1

Editorial

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

Ont collaboré à ce numéro Cyril Demaria, Lucile Dubost, Mohammad Farrokh, Odile Habel, Bernard Pichon, Dorothée Thénot Design et Infographie Emilie Hébrard Marketing Florence Ray Fabrication Maryse Avidor Publicité Médiapresse Pub SA Rue de la Vigie 3 1001 Lausanne Tel. +41 21 321 30 77 Fax +41 21 321 30 69 Responsables: Roye Yarden, Pierre Chappuis Pages Partenaires Media Live SA Ruchligweg 101 Case postale 52 4125 Riehen-Basel 2 Tél. + 41 61 561 52 80 E-mail: ap@medialive.ch Responsable: Lila Maalem Abonnements E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 70.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF100.Responsable: Maïssa Naufal Edition déléguée Alter Ego Médias SAS succursale de Genève Boulevard Georges Favon 43 1204 Genève Tel. +41 22 809 94 04 E-mail: info@banque-finance.ch BANQUE&FINANCE est une marque de Promoédition SA, Genève. Editeur: Roland Ray Le magazine paraît quatre fois par an, publie un hors-série thématique et un supplément annuel Swiss Banking Yearbook. © Alter Ego Médias - Septembre 2012

«

Penser révolutionnaire

c

e qui a changé, titrons-nous en Une pour ce numéro de rentrée. Beaucoup de choses. Dans les faits, mais aussi dans nos têtes. La façon de regarder notre vie quotidienne, de regarder les autres. Les questions que nous nous posons tous sur Demain. De quoi sera-t-il fait? Job, niveau de vie… bien malin qui peut le dire avec certitude. Une chose est sûre: sans recourir aux poncifs habituels, le monde a changé. Parce que les six milliards d’Emergents en ont assez de voir le milliard d’Avancés s’interroger sur la façon dont il peut faire perdurer ses avantages en toilettant son style de vie et son mode de consommation, sans pour autant réellement se décider à partager le gâteau. Parce qu’au niveau du pays, les certitudes d’hier ont explosé en plein vol: confidentialité, protection de la sphère privée, sécurité, entregent, tout est soudain balayé. Qui aurait pu prédire un tel bouleversement il y a seulement dix ans? Vous, allez vous dire! Vous sentiez bien que tout cela allait bouger, qu’il faudrait s’adapter, changer ses habitudes. Vous êtes un visionnaire. D’ailleurs, nous sommes tous des visionnaires. Mais en attendant, il nous faut bien admettre que notre avenir, individuel et collectif, est un peu flou. Le court terme, c’est ce soir, le moyen terme, demain. Quant au long terme… Désespérant? Peut-être pour ceux qui se figent et veulent défendre leurs acquis contre vents et marées. Certainement pas pour ceux qui ont compris, comme le propose Attali, qu’une des voies du salut est de "penser révolutionnaire". Savoir, au nom du simple principe de légitime défense, renverser les règles, les modèles et les usages existants qui nous menacent et façonner notre vie, personnelle et professionnelle, en recouvrant notre totale liberté d’agir. Utopique? Pas si sûr. n

PAR frÉDÉRIC BARILLET

Rédacteur en chef f.barillet@banque-finance.ch

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Photo: Lucile Dubost

Editeur délégué et Rédacteur en chef Frédéric Barillet


Votre idée de produit élaborée entièrement sur mesure

en quelques secondes

1 Sélectionner

2 Configurer sur mesure

4 Négocier

3 Simuler

Protection du capital

Rendement

Participation

Produits d’investissement avec débiteur de référence

Vontobel deritrade®: investir de façon personnalisée Choisissez votre produit parmi plus de 700 sous-jacents Les besoins en terme d’investissement, les attentes à l’égard du marché, les profils de risque et les perspectives de rendement sont aussi divers que les investisseurs. Avec la plateforme de négoce interactive Vontobel deritrade ®, la Banque Vontobel offre aux prestataires de services financiers pofessionnels la possibilité de créer eux-mêmes leurs produits en fonction des besoins individuels de leurs clients. Les avantages en un coup d’œil • Solutions sur mesure Vous trouvez une réponse adaptée à vos besoins de placement individuels • Rapidité Vous élaborez votre idée de produit ou d’investissement en quelques secondes et disposez immédiatement des termsheets indicatifs en quatre langues • Large choix Plus de 700 sous-jacents, 100 paires de devises et 15 structures sont disponibles • Service après-vente de qualité Aperçu de vos souscriptions, trans actions et prochaines échéances. Retrouvez sur www.derinet.ch les prix actualisés en tout temps, les termsheets, les factsheets et toutes les informations concernant nos produits structurés. Solidité et fiabilité du Group Vontobel Avec un ratio BRI de fonds propres de catégorie 1 de 24.8 %, Vontobel est l’un des groupes bancaires les mieux capitalisés de Suisse. La solidité du Groupe Vontobel repose sur son indépendance, un actionnariat familial stable et une base financière solide.

N’hésitez pas à nous contacter Hotline gratuite 00800 93 00 93 00 Investisseurs institutionnels 022 809 91 91 advisoryderivativesgeneva@vontobel.ch www.deritrade.ch

La présente annonce est exclusivement publiée à des fins d’information et n’est expressément pas destinée aux personnes ressortissantes ou résidentes d’un Etat dont la législation en vigueur interdit l’accès à ce type d’information. Cette annonce n’est pas une annonce de cotation, un prospectus d’émission au sens des art. 652a et 1156 CO ni un prospectus simplifié au sens de l’art. 5 al. 2 de la loi sur les placements collectifs de capitaux (LPCC). Elle ne constitue en aucun cas une offre, une invitation à faire une offre ou une recommandation en vue d’acquérir des produits financiers. La documentation de produit déterminante sur le plan juridique (prospectus de cotation) se compose du termsheet définitif avec les Final Terms et du programme d’émission enregistré auprès de SIX Swiss Exchange. Ces documents ainsi que la brochure «Risques particuliers dans le commerce de titres» peuvent être obtenus gratuitement à l’adresse www.derinet.ch ou auprès de Banque Vontobel SA, Financial Products, Place de l’Université 6, CH-1205 Genève. Les produits dérivés ne sont pas assimilés à des placements collectifs au sens de la LPCC et ne sont donc pas soumis à la surveillance de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA). Les placements dans les produits dérivés sont exposés au risque de défaillance de l’émetteur/garant et à d’autres risques spécifiques, sachant que la perte éventuelle est limitée au prix d’achat payé. Avant d’effectuer toute opération sur des produits dérivés, il est recommandé aux investisseurs de lire la documentation de produit et de solliciter des conseils compétents. Les indications fournies dans cette annonce sont sans garantie. Nous nous tenons à votre disposition au numéro de téléphone +41 (0)58 283 78 88 pour tout renseignement concernant nos produits. Veuillez noter que les conversations sur cette ligne sont enregistrées. © Bank Vontobel AG. Tous droits réservés. Genève, le 31 août 2012

Vontobel Holding AG (S&P A / Moody’s A2) Bank Vontobel AG (S&P A+ / Moody’s A1)


.03

Au Sommaire

.07

L’événement Illustration de couverture: Kamaga

emploi, carrière, salaires: ce qui a changé.

La planète finance continue de trembler. Conséquence, de profonds changements dans les codes professionnels du secteur. Enquête.

Bulle immobilière: les avis divergent

Fluctuation des devises: comment vendre la volatilité

Actualités .16

EN IMAGES

.20

L’ESSENTIEL

Ce qu’il faut retenir de l’actualité dans le Monde, en Europe et en Suisse

.30

MOUVEMENTS

.32

OPINIONS

Enjeux

1,75 1,50 1,25

.36

.36

MARCHÉ

.45

DÉCRYPTAGE

.51

agenda

Management

USD EUR/ CHF EUR/

1,00 0,75

.45

.67

.71

.74

Votre magazine sur le web www.banque-finance.ch

COM’ de crise NORMES ET FISCALITÉ hypothèques

Vous

N °117

Sept/Nov 2012

BANQUE &

.80

TENTATIONS

.82

AILLEURS

.84

INSOLITE

.86 À LIRE

FINANCE

.88

LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

LA BIBLIOTHÈQUE DE...

Financement hypothécaire: une affaire de Banquier ou d’Assureur?

.74

Votre magazine sur le web www.banque-finance.ch Dossier

C’est la crise? Investissez malin!

.53

Sous la loupe S’il est une période où les habitudes sont à laisser de côté, c’est bien celle que nous vivons aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas en profiter pour explorer d’autres pistes? En voici quelques-unes, choisies parmi tant d’autres.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.04

Index

CONTRIBUTEURS, PERSONNES ET ENTREPRISES CITÉS

A AFBS Auffret, Carl B Bailly, Charles Baud-Woodtli, Anick BCGE Asset Management BCP Béglé, Vincent Boppe, Jean Bordier & Cie Bottequin, Guy C Cabinet tripet Credit Suisse Credit Suisse Banque Privée Crisis Protection Network D Deloitte DNCA Finance E East Capital Edmond de Rotschild Etter, Philipp F Fish Asset Management Frank, Jean-Thomas G Gautier, Fabienne Generali Assurances

34 31 84 59 59 30 71 74 31 33 24 45 31 67 24 31 26 30 21 54 45 32 74

Genevaccord Glencore Groupe Source Gügi, Patrick Guiter, Grégory H Häberling, Britta Hauptmann, Emmanuel Hornung, Douglas J Jamblinne, Arnaud (de) Julius Baër L La Foncière Lahmy, Jordan Langer, Martin LGT Capital Management M Muralt, Flavien (de) Musy, Jean-Marie MV Invest N New Access Niedegger, Yves Norton Rose LLP P Perks, John Pernollet, Jean-Christophe Peterhans, Jan Potelle, Frédéric

33 28 30 54 84 31 63 20 40 20 40 84 56 56 20 21 37 31 21 71 31 30 30 31

R Reyl Asset Management Reymond, Alec Reymondin, Michel Reynold, Gonzague (de) Rich, Marc Rodo, Yvan S Sicard, Jérôme Stamm, Luzi Starck, Marion Stréliski, David Svedberg, Marcus Swisscanto T Tripet, François U UBS UIPF V Vallon, Mark Visinand Aubert, Christine Vögele, Roland W Wegelin Widmer-Schlumpf, Eveline Wuest & Partner Würgler, Raoul Olivier X Xstrada

63 22 84 21 28 30 63 21 67 24 26 30 24 37 32 30 67 37 22 20 37 34 28

ANNONCEURS

Aberdeen Asset Managers Switzerland C4 Amundi Asset Management 13,15 ASG - Association Suisse des Gérants de Fortune 9 Axiom 79 Bains de saillon 79 Banque Privée Edmond de Rotschild 6 Banque profil de Gestion 11 BMW 47

BPER 6 Carla de Koening 78 Cerutti et Giannasi 78 Copré 44 Crédit Agricole Private Banking Services 39 Devillard 5 Excellence Concept 78 Fidelity C3 Finnova 73 Hyposwiss private Bank 29 Hypso 78

ISFB - Institut Supérieur de Formation Bancaire C2 Isys Group 23 Julius Bär 49 KBL 27 KPMG 25 Manotel 85 Mercedes-Benz 69 Mirelis 43 MIT - Micro Informatique & Technologies 75 NAEF 70

RV Conseils 79 Salon Invest 52 Salon des Produits Structurés 2012 62 Salon RH Suisse 66 Scoach 35, 61 SwissCare 77 Swisstarget 51 UBP Union Bancaire Privée 65

L’information financière et bancaire sur www.banque-finance.ch avec b3b Partenaire de Banque&Finance, le site www.b3b.ch vous propose un accès simple et rapide aux faits marquants de l’actualité ainsi qu’aux nouvelles tendances. b3b est une cellule de veille stratégique et d’intelligence économique également accessible sur Twitter et Facebook.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

GESTION ÉLECTRONIQUE DE DOCUMENTS SCANNER CAPTURER ROUTER ÉDITER AUTOMATISER NOMMER TRAITER CONTRÔLER DIFFUSER SÉCURISER PÉRENNISER UNIFORMISER ARCHIVER PARTAGER CHERCHER CONSULTER

www.devillard.ch GENÈVE

-

RENENS

-

T. 0848 912 912 NEUCHÂTEL

-

SIERRE


.06

Tobias Regell

L’événement

Diadème circulaire, Indiens Karaja, Brésil. Collection Benjamin et Ariane de Rothschild, salons de la Banque à Paris.

Un patrimoine se transmet et permet également d’explorer des horizons nouveaux. Héritière d’une expérience familiale exemplaire depuis plus de 250 ans, la Banque privée edmond de rothschild propose de donner de l’envergure à la gestion de vos patrimoines : gestion privée, ingénierie patrimoniale et fiscale, philanthropie, gouvernance familiale, investissements d’avenir, ouverture internationale. Cette idée du patrimoine, venez la partager avec nous.

www.edmond-de-rothschild.ch

Banque Privée Edmond de Rothschild S.A. 18, rue de Hesse - 1204 Genève - T. +41 58 818 91 11


L’événement

.07

Emploi Carrière Salaires La crise financière est passée par là. Fini le bon temps? Ne dramatisons pas (encore). Mais les temps sont plus durs aujourd’hui et les places deviennent plus chères. Côté salaires et problématiques de recrutement, le point avec notre partenaire, Michael Page International.

changé Ce qui a

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.08

L’événement

Situation contrastée sur le marché de l’emploi: peur des licenciements mais effectifs stables, baisses de revenus mais progression des salaires médian et moyen pas facile de s’y retrouver entre craintes et réalité.

Côté job, c’est pas (forcément) la joie

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Les offres d’emploi sont moins nombreuses, leur contenu différent, les salaires parfois à la baisse.

seront, cette année encore, moins élevés qu’auparavant. Non, on en est aujourd’hui à parler de licenciements. De beaucoup de licenciement. De quoi plomber l’ambiance. Si le grand jeu a longtemps été de chercher ailleurs en permanence un poste plus rémunérateur que celui que l’on occupait, l’heure est aujourd’hui à tenter de rester bien assis sur sa chaise, histoire de montrer à son employeur à quel point on l’aime et tout l’intérêt qu’il peut avoir à conserver dans son effectif quelqu’un d’aussi impliqué et compétent. Les offres d’emploi sont beaucoup moins nombreuses (20% de repli avec parfois des pics à -30 à -35%), leur contenu est surtout très différent (voir notre encadré “Trois questions à… “ en page 14), les salaires sont même parfois à la baisse. Même si, avouons-le, ils restent largement plus compétitifs que dans les trois quarts des petites et moyennes entreprises des autres secteurs, à quelques exceptions près. Les données collectées par le site jobDirectory.ch sont, à cet égard, assez éloquentes. L’offre de postes tend enfin, en cette fin d’été 2012, à légèrement repartir après une très forte dégradation à l’automne 2011. C’est vrai pour les propositions émanant des deux grandes banques UBS et Credit Suisse, ça l’est

Les effectifs de la banque en Suisse / 2002 à 2011 118 325

112 915 115 628

119 464

127 921

136 200 135 740

129 807 132 010 132 542

Source: BNS

H

istoriquement parlant, Banques et institutions financières ont toujours joué un rôle très important dans l’économie nationale: 120 000 emplois en Suisse, des milliers de collaborateurs dans les établissements situés à l’Etranger, d’autres milliers d’emplois induits chez les prestataires en tout genre. En termes de capitaux brassés, c’est bien connu, mais aussi en termes d’image, perpétuant l’idée d’une Suisse zone de paix et de respect de la confidentialité du patrimoine individuel, surtout parmi les plus fortunés, de quelque pays qu’ils soient. Ont joué, jouent aujourd’hui et vont très probablement encore jouer demain, pour autant qu’elles sachent s’adapter à la nouvelle donne et à la transparence réclamée dans les transactions par l’ensemble des autres pays. Faut-il y voir un brin de jalousie, une revanche un peu haineuse contre ce qui a longtemps constitué le fleuron de la relation bancaire? C’est assez certain. On ne prête qu’aux riches, dit-on. Dès lors que le système se grippe, c’est toute la Banque que l’on semble vouloir jeter avec l’eau du bain. Le problème, c’est que derrière ces façades enviées des principales rues de Zurich, Genève et autres places financières de Suisse, travaille quelque 4% de la population totale occupée du pays. Et qu’ils (et elles) sont tous très inquiets des conséquences de cette crise qui secoue l’économie internationale depuis maintenant quatre ans. Pour la première fois, les langues se délient (souvent sous le couvert d’anonymat), les craintes sont exprimées, le doute s’installe. On n’en est plus à simplement se dire que les bonus

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011


Illustration: DR

aussi pour les autres banques de la place financière suisse dans son ensemble. Géographiquement parlant, cette reprise se fait surtout clairement sentir sur la place zurichoise, les autres restant très timides, voire moroses, à l’instar de la place tessinoise. PLUS PSYCHOLOGIQUE QUE RÉEL? Pas de quoi vraiment pavoiser, donc, même si, comme nous l’indiquions plus haut, les choses ne sont pas toujours aussi noires qu’on pourrait le craindre. Exemple l’augmentation du nombre de salariés employés de banque dont le salaire est supérieur à 10’000 francs par mois. Selon les chiffres fournis par l’Association Suisse des Employés de Banque, un quart des salariés du secteur a désormais franchi cette barre psychologique. De même, salaire médian (et salaire moyen poursuivent leur hausse, même si cette dernière apparaît modeste. Reste que près de deux salariés sur cinq ont vu leur salaire stagner. Et que la politique de bonus demeure, pour beaucoup, encore trop inégalitaire. Dans ce domaine, notons que les hommes sont mieux lotis que ces dames. Et qu’il vaut mieux être cadre qu’employé pour percevoir un bonus digne de ce nom. Autre source d’inquiétudes pas toujours avérée, le nombre total d’emplois. Il y a quelques mois, certains n’hésitaient pas à annoncer de longues listes de départs forcés. Si l’on se penche attentivement sur les données rendues publiques en juin dernier par la Banque nationale Suisse, le constat est clair: stabilité dans pratiquement tous les types de banques. En 2010, la BNS recensait 132’010 salariés dans les 320 banques de la place. En 2011, elle aboutissait au chiffre de 132’542 pour les 312 banques intégrées à la statistique. Bien loin des presque 6000 postes passés à la trappe entre 2008 et 2009. Qu’elle sera la situation fin 2012? Difficile à dire. Au-delà de la lourdeur psychologique qu’elles occasionnent, les attaques quasi quotidiennes contre le ...

Partenariat

Pour une relation forte

En tant qu’Association Suisse des Gérants de Fortune, nous nous voulons le partenaire actif, réfléchi et créatif de nos membres, des prestataires financiers institutionnels, des autorités et du monde politique. L’action partenariale fait de notre association de professionnels pour les professionnels le leader dans son secteur.

Nouvelle adresse Association Suisse des Gérants de Fortune | ASG Chantepoulet 12 | 1201 Genève Tél. 022 347 62 40 | www.vsv-asg.ch


.10

L’événement

... système bancaire suisse et ses composantes finiront-elles par avoir des conséquences sur l’emploi? C’est malheureusement fort probable. La place suisse est fortement ébranlée par cette déstabilisation venue des quatre coins du monde. Elle y perdra, au moins pour un temps, en crédibilité à l’international, donc en affaires. Mais c’est surtout au sein de la population que les séquelles seront visibles.

Il n’est donc pas très étonnant de constater que les banques anticipent déjà ce besoin de proximité visà-vis de la clientèle du “coin de la rue“ en cherchant désormais des collaborateurs très implantés dans le tissu local plutôt que des financiers internationaux de haut vol. C’est aussi ça, ce qui a changé. n Frédéric Barillet

Les salaires des tops managers

1’200’000.-

CHIEF EXECUTIVE OFFICER Ancienneté

0-3 ans

3-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

Rémunération minimale

300 000

400 000

450 000

800 000

Rémunération maximale

400 000

500 000

600 000

1 200 000

Bonus (%)

50-100

50-100

50-100

100+

180’000.-

Méthodologie de l’Enquête Salaires 2012 - Michael Page International Cette enquête salaires a été finalisée en août 2012. Il convient de rappeler ici que de multiples facteurs dictent le salaire réellement payé: taille des entreprises, secteur, nature du poste, nombre d’années dans l’entreprise, les paiements au mérite, la responsabilité de personnels et l’implantation géographique. En outre, en raison des limites statistiques de cette enquête, certains salaires peuvent tomber en dehors de la plage définie. En Suisse, la plupart des salaires sont composées de deux éléments fixes et variables. Dans cette enquête, tous les salaires excluent l’élément variable communément appelé un bonus. Le potentiel de bonus est indiqué séparément pour chaque fonction présentée. BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Ancienneté

0-3 ans

3-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

Rémunération minimale

180 000

220 000

260 000

360 000

Rémunération maximale

240 000

260 000

360 000

450 000

Bonus (%)

20-40

30-40

30-50

30-50

CHIEF financial OFFICER Ancienneté

0-3 ans

3-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

Rémunération minimale

160 000

180 000

240 000

300 000

Rémunération maximale

220 000

240 000

350 000

450 000

Bonus (%)

20-30

30-40

30-40

40-50

3-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

CHIEF Investment OFFICER Ancienneté

0-3 ans

Rémunération minimale

200 000

250 000

300 000

350 000

Rémunération maximale

280 000

320 000

400 000

600 000

Bonus (%)

40-80

50-100

50-100

70-100

CHIEF risk OFFICER Ancienneté

0-3 ans

3-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

Rémunération minimale

220 000

240 000

280 000

340 000

Rémunération maximale

280 000

300 000

340 000

400 000

Bonus (%)

20-30

30-40

30-70

50-100

Source des données: Michael Page International. Reproduction interdite sans autorisation.

CHIEF OPERATING OFFICER


Un nouveau jour Une nouvelle idée Une nouvelle banque

Cours de Rive 11 · CP 3668 · CH-1211 Genève 3 Tél. + 41 22 818 31 31 · Fax + 41 22 818 31 00

www.bpdg.ch


.12

L’événement

Banque privée et gestion d’actifs RELATIONSHIP MANAGERS - private banking

Banque privée

Fonction

AVP

VP

Director

Man. Dir.

Rémunération minimale

120 000

150 000

200 000

280 000

Rémunération maximale

150 000

200 000

280 000

400 000

Bonus (%)

0-20

20-80

30-100

50-150

400’000.RELATIONSHIP MANAGERS - INSTITUTIONAL SALES

120’000.-

Fonction

AVP

VP

Director

Man. Dir.

Rémunération minimale

120 000

150 000

200 000

280 000

Rémunération maximale

150 000

200 000

260 000

350 000

Bonus (%)

0-30

20-40

30-60

50-120

JUNIOR / ASSISTANT RELATIONSHIP MANAGMENT Fonction

0-5 ans

5-10 ans

> 10 ans

Rémunération minimale

60 000

80 000

100 000

Rémunération maximale

90 000

110 000

130 000

Bonus (%)

5-10

10-15

10-25

Gestion d’actifs

Fonction

AVP

VP

Director

Man. Dir.

Rémunération minimale

100 000

140 000

180 000

220 000

Rémunération maximale

140 000

180 000

240 000

300 000

Bonus (%)

0-20

10-30

20-40

40-80

FUND / PORTFOLIO managers Fonction

350’000.-

Assistant

AVP

VP

Director

Man. Dir.

Rémunération minimale

80 000

110 000

140 000

180 000

250 000

Rémunération maximale

110 000

140 000

180 000

240 000

350 000

Bonus (%)

0-15

10-30

20-60

30-80

50-100

Director

Man. Dir.

research / analysts buy side

60’000.-

Fonction

Analyst

Associate

Rémunération minimale

100 000

130 000

180 000

250 000

Rémunération maximale

120 000

160 000

220 000

>300 000

Bonus (%)

10-20

20-40

40-60

50-100

Director

Man. Dir.

research / analysts sell side Fonction

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Analyst

Associate

Rémunération minimale

100 000

140 000

200 000

240 000

Rémunération maximale

130 000

180 000

240 000

>300 000

Bonus (%)

0-50

20-80

30-100

40-130

Source des données: Michael Page International. Reproduction interdite sans autorisation.

investment advisorS - product managers



.14

Banque d’investissement, Private equity investment banking / m&a Fonction

Traders

Analyst

Associate

VP

(Exec).Dir.

Man. Dir.

Rémunération minimale

90 000

130 000

150 000

200 000

260 000

Rémunération maximale

130 000

150 000

200 000

260 000

400 000

Bonus (%)

0-20

10-30

20-40

30-100

80-150

400’000.private equity Fonction

75’000.-

Analyst

Associate Invest.Man.

Invest.Dir. Partner/MD

Rémunération minimale

90 000

130 000

150 000

200 000

260 000

Rémunération maximale

130 000

150 000

200 000

260 000

400 000

Bonus (%)

0-20

10-30

40-60

60-90

40-150

Fonction

Associate

AVP

VP

Director

Man. Dir.

traders Rémunération minimale

75 000

100 000

140 000

200 000

280 000

Rémunération maximale

100 000

140 000

220 000

280 000

400 000

Bonus (%)

15-30

0-50

0-100

0-150

50-200

Trois questions à... Emmanuel White Directeur, Michael Page International - Switzerland Banque&Finance: Dans le contexte actuel, le marché du recrutement en banque et services financiers est-il pénalisé? Emmanuel White: Avec l’évolution des réglementations bancaires internationales (Bâle 3; Fatca; QI), le marché du recrutement a dû répondre à de nouvelles exigences et s’adapter. Le contexte actuel oblige les établissements bancaires à renforcer leurs organes de contrôle tout en maîtrisant les coûts. On observe une réorganisation des fonctions Middle et Back avec une spécialisation accrue et la recherche de profils plus expérimentés afin de limiter les headcounts. B&F: Qu’est-ce qui a changé dans les critères de sélection demandés par les établissements qui recrutent? EW: Il faut être plus efficace avec un minimum de ressources supplémentaires, les établissements bancaires sont en quête d’efficience. Donc de plus en plus de doubles compétences sont demandées (i.e. expérience compliance et diplôme de juriste). BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Nous recherchons également plus de candidats locaux ou ayant une connaissance et un réseau local, les entreprises deviennent «locavores» et la recherche de profils internationaux est en baisse. Enfin, il y a un regain d’intérêt pour la fidélité des employés envers leurs employeurs. B&F: Quels conseils donneriez-vous à un cadre désirant un changement de poste? EW: Cette envie de changement doit être motivée par un challenge professionnel (adéquation expérience/structure/poste/évolution et environnement) bien plus qu’une motivation salariale. Les candidats ne peuvent pas changer et le fonctionnel et le sectoriel au même moment; il faut garder une continuité sur l’un des deux plans. Et la tendance àvouloir un secteur tel que le négoce de matières premières n’est pas constructive sans expérience préalable. Aujourd’hui il faut être flexible et avoir le sens de l’initiative, les établissements bancaires doivent sans cesse se réadapter à des environnements et des réglementations changeantes. n

Source des données: Michael Page International. Reproduction interdite sans autorisation.

L’événement



Photo: Wallace

.16

BANQUE&FINANCE N째117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

En images


.17

55’000

Professionnels français du secteur financier se trouvent désormais à Londres. Des chiffres qui traduisent des transferts d’activité vers la capitale britannique, moins stricte que Paris en matières fiscale et sociale. Un nouvel eldorado pour banquiers en quête de liberté? BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.18

En images

75 milliards d’euros auraient été retirés des banques grecques en deux ans et demi, soit 30% du total des dépôts bancaires du pays. On estime que 10% de ces retraits ont pris le chemin de la Suisse. BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


Photo: Alexandru Nika

.19

BANQUE&FINANCE N째117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.20

L’essentiel

ETATS-UNIS - La livraison de 10’000 noms au fisc américain entraîne

l’impossibilité de voyager aux USA, voire de quitter la Suisse. Les employés concernés voient leur position affaiblie sur le marché du travail.

Des employés de banques privés de voyage aux USA!

L

a livraison des noms de quelque 10’000 employés de banque suisses aux autorités américaines a été le feuilleton de l’été. Autorisée par le Conseil fédéral le 4 avril 2012, cette transmission par les banques semblait d’abord avoir été acceptée avec une certaine résignation. De son côté, l’Association suisse des banquiers estimait que les banques concernées, celles qui sont dans le collimateur du fisc américain, n’avaient pas d’autre choix dans l’intérêt même de leurs employés menacés de voir s’ouvrir contre eux des procédures aux Etats-Unis. Etrange logique, car cette menace n’a pas diminué et, avec elle, le risque d’être livré aux Etats-Unis en cas de voyage à l’étranger. Un Etat de droit comparable à la Suisse ? Pas vraiment si l’on songe à la peine de mort ou aux dizaines d’années de prison qui attendent les évadés fiscaux et leurs conseillers financiers, des peines contraires à l’ordre public suisse. Si la réaction des employés concernés a tardé quelques semaines, c’est qu’il leur a fallu ce temps pour réaliser les conséquences potentielles de ce qui leur arrivait. Alors qu’on apprenait que Julius Baer avait à elle seule transmis 2500 noms

aux Etats-Unis, un chiffre qui doit être apprécié en regard des 3643 collaborateurs de la banque, l’association Swiss Respect annonçait sa création le 28 juin. Ce collectif, qui se présente comme une association de défense des intérêts suisses, faisait état d’une soixantaine de membres. Mais seuls les noms des membres du comité sont publiés. L’association, comme le précise l’un d’eux, Flavien de Muralt, ne défend pas directement les collaborateurs concernés, mais agit au niveau des principes: il s’agit de démontrer l’illicéité de la transmission des noms, en regard notamment de l’article 271 du Code pénal suisse qui prohibe les actes effectués sans droit pour le compte d’Etats étrangers. marqués au fer rouge La cheffe du département fédéral des finances, Eveline WidmerSchlumpf, est en première ligne, à juste titre. Mais elle n’est pas seule en cause, car la décision du 4 avril a été prise par le Conseil fédéral. Comme cela avait pourtant été initialement prévu, elle n’a pas exigé que les noms soient caviardés sur les documents transmis aux USA. Pour les employés des banques dont les noms ont été transmis aux USA, les conséquences sont

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

donc très sérieuses. Il y a la quasiinterdiction de voyage, mais il y a aussi le stigmate que cela représente sur le marché de l’emploi. «Ils sont marqués au fer rouge», relève Douglas Hornung, l’avocat genevois qui défend une cinquantaine d’entre eux. Il évoque des cas concrets où un poste leur a été refusé en invoquant le risque de réputation pour la banque. Une casuistique effrayante si l’on sait la légèreté avec laquelle les noms ont été sélectionnés: il suffit de figurer sur une lettre ou un document comportant le terme de «US Person» ou «QI» ou un autre mot-clé susceptible de déclencher le processus de transmission. Les personnes ainsi dénoncées sont pour la plupart des employés, mais il y a aussi des ex-employés et des collaborateurs extérieurs des banques, avocats, fiduciaires, gérants indépendants, etc. Certes, l’article 271 du Code pénal connaît chaque année des exceptions, une dizaine paraît-il, et toutes ne concernent pas les banques, mais ces exceptions sont sujettes à procédure d’autorisation. Rien de tel dans la transmission massive qui a eu lieu depuis le 4 avril. Mais surtout, il n’y a pas que l’article 271 qui est en cause, comme le souligne Douglas Hornung: plusieurs

lois fédérales ont été massivement et grossièrement violées, à commencer par les dispositions applicables en matière de protection des données. Les employés mis en cause n’ont même pas la copie des éléments envoyés à Washington. Ils peuvent tout au plus demander à la banque de consulter le dossier qui, souvent, n’est pas complet. NON-ENTRÉE EN MATIÈRE Dans ce contexte, la contreattaque juridique de Douglas Hornung a été vigoureuse: le 8 juin, il déposait plainte pénale contre les responsables de HSBC, mais aussi contre le Conseil fédéral et la Finma! Il a appartenu au procureur de la Confédération de déterminer si les plaintes sont recevables. Le 16 août déjà il rend une ordonnance de non-entrée en matière. S’agissant du Conseil fédéral, le procureur n’aurait en toute hypothèse pas pu agir sans l’aval du Parlement qui doit lever l’immunité accordée aux membres de l’Exécutif. Certains observateurs pensent qu’il aurait été possible d’agir sans passer par le procureur de la Confédération, pour en référer immédiatement au président du Conseil national. Celui-ci, Hansjürg Walter, est un UDC. Mais il ne faut pas non plus trop attendre de ce parti. Il est


.21

Pour les employés dont les noms ont été transmis aux USA, il y a quasi-interdiction de voyage! (Photo: Pgiam/iStockPhoto)

certes opposé à la livraison des noms aux Etats-Unis, mais cela ne signifie pas un engagement fort de sa part sur ce thème, prévient Yves Nidegger. Le conseiller national UDC genevois a pourtant rompu une lance en faveur des employés de banque concernés. Le 6 juin 2012, il demandait par exemple au Conseil fédéral quelles mesures celui-ci comptait prendre pour assurer la sécurité et la liberté de voyager des personnes concernées. Aucune, lui a répondu en substance le Département fédéral des finances cinq jours plus tard, rappelant que le Conseil fédéral avait donné aux banques l’autorisation de transmettre de telles données en dérogation à l’article 271 du Code pénal, sans s’exposer aux sanctions prévues dans ce texte. En tout état de cause, Yves Nidegger ne pense ...

L

e Code pénal suisse a été une œuvre de longue haleine. Présenté le 23 juillet 1918 dans un message du Conseil fédéral, le projet a encore été remanié avant son adoption le 21 décembre 1937. Accepté par votation populaire le 3 juillet 1938 à une relativement courte majorité de 53,5%, le Code pénal est entré en vigueur le 1er janvier 1942. Les dispositions protégeant l’Etat, notamment l’article 271 qui résume les actes effectués sans droit pour un Etat étranger, ne figuraient pas dans le projet de 1918. Ces dispositions ont donc été ajoutées dans le contexte des années 1930, marqué notamment par de fortes pressions étrangères sur la place bancaire suisse. On pense notamment à l’Allemagne qui punissait de mort le seul fait d’avoir un compte à l’étranger, mais aussi la France qui, en octobre 1934, avait arrêté à Paris plusieurs banquiers bâlois pour leur soutirer des renseignements. Dans ce contexte, l’article 271 prend tout son sens, celui d’un rempart contre les pressions étrangères, surtout celles qui s’exercent contre la place financière et pour la défense du secret bancaire ancré dans la Loi sur les banques adoptée en 1934. Il porte la marque du chef du Département fédéral des finances d’alors, le conseiller fédéral Jean-Marie Musy. Personnage controversé, ce dernier avait une conception excessive de la défense de l’ordre public qui avait d’ailleurs entraîné sa démission en avril 1934. Cet état d’esprit était plus que jamais présent, et la fermeté était de mise sur tous les fronts, comme en

témoigne le discours du conseiller fédéral Philipp Etter, qui avait remplacé Musy, sur la «défense spirituelle du pays». Il s’inspirait notamment de Gonzague de Reynold qui incarnait depuis 1914 avec la fondation de la Nouvelle Société Helvétique un état d’esprit aujourd’hui incompréhensible et totalement dépassé. Mais qui a en quelque sorte jeté les bases idéologiques de la période extraordinaire de paix et de prospérité qu’a connue la Suisse durant la seconde moitié du XXe siècle. C’est peu dire que l’ambiance est radicalement différente depuis le tournant du XXIe siècle. L’accord QI de 2000 qui donne aux banques suisses le statut d’intermédiaires qualifiés, fait d’elles les agents du fisc américain. Dans ce contexte, l’article 271 perd sa raison d’être. Le 13 décembre 2000, le conseiller national UDC Luzi Stamm écrivait une lettre à l’Association suisse des banquiers pour réitérer la nécessité de préserver cette norme juridique. Au lieu de cela, le Conseil fédéral a multiplié les exceptions, une dizaine par an. L’autorisation donnée aux banques de transférer des données à L’IRS n’est donc pas nouvelle. Mais ce qui l’est, c’est l’ampleur prise par l’opération qui discrédite complètement l’article 271 et le vide de toute substance. Une évolution préparée par l’oubli dans lequel sont tombées les valeurs qui ont fait la Suisse... Mohammad Farrokh

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.22

L’essentiel

... pas que la levée de l’immunité du Conseil fédéral serait acceptée par les Chambres: «Elles sont composées en majorité de capitulards qui ne le feront pas», dit-il avec un réalisme cru. DES AVOCATS SANS TROP D’ILLUSIONS De son côté, le procureur aurait eu théoriquement la possibilité de poursuivre le Conseil fédéral, sur la base de l’indépendance qu’il a acquise depuis qu’il est élu par les Chambres. Mais le recours déposé auprès de la Cour pénale fédérale de Bellinzone contre l’ordonnance du 16 août a peu de chance d’aboutir. Reste

l’initiative populaire que l’UDC pourrait lancer, mais qu’elle ne lancera pas: «A aucun moment, l’UDC n’a estimé que c’est son combat», déplore le conseiller national genevois. Un autre avocat genevois qui défend également certains employés de banque concernés, Alec Reymond, ne se fait pas d’illusion sur le sort qui sera réservé à sa plainte déposée un peu après celle de Douglas Hornung. Lui n’a pas porté plainte contre le Conseil fédéral et la Finma, se limitant aux organes des banques concernées, mais il relève que l’ordonnance du 16 août n’a pas fait la distinction. Il est un peu

SUISSE - 2012 est une année

charnière pour les banques, celle de la transition vers Bâle 3.

Le défi réglementaire

C

’est désormais une certitude, les évolutions sur les fonds propres, les gros risques et la liquidité sont un défi à l’essor et la profitabilité des banques de notre pays. Avec la révision de l’OFR, le Conseil Fédéral impose à partir de janvier 2013 une définition plus restrictive des instruments de fonds propres éligibles1. Les catégories autres que les fonds propres de base devront intégrer une clause contingente, soit d’abandon de créance (le prêteur voit sa créance annulée à l’activation du critère d’insolvabilité) soit de conversion en fonds propres de base (comme

les obligations convertibles contingentes). La circulaire 11/2 de la Finma prévoit aussi des exigences en fonds propres supplémentaires selon la taille des banques. De plus, les autorités de surveillance pourront exiger des banques un volant de fonds propres contra-cyclique supplémentaire, exclusivement constitué de fonds propres de base et pouvant atteindre 2,5% des actifs pondérés par les risques (RWA). L’OFR a par ailleurs fortement restreint le Swiss Finish dans la détermination des RWA pour le risque de crédit. Les banques qui calculaient leurs besoins en fonds propres selon l’approche stan-

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

plus optimiste sur les chances des actions civiles qui pourraient être intentées contre les banques pour violation de leurs devoirs vis-à-vis de leurs employés. Cette violation est massive et évidente: transmettre les noms à un Etat étranger relève d’une forme de mobbing, estime Alec Reymond. Un mobbing dont les conséquences sont d’autant plus graves que les personnes concernées n’en sont pas toujours informées. Certaines banques les informent de cette transmission, d’autres pas, ou seulement sur demande. Or, le cercle des personnes concernées est très large, incluant toute une série

d’intermédiaires financiers extérieurs aux banques. Pire encore, l’existence ou non d’une procédure aux Etats-Unis ne peut pas être démontrée, car il y est possible, assure Alec Reymond, d’y émettre un acte d’accusation dans le cadre d’une procédure secrète. Bien sûr, il faut faire la part de l’intimidation: déjà, les Etats-Unis ont fait un exemple avec Wegelin, dont la disparition incite les banques à coopérer sans réserve avec le fisc américain. «L’objectif des Américains est de se mettre sur une position forte pour que la Suisse capitule», conclut Alec Reymond. n Mohammad Farrokh

Ratio de fonds propres selon la catégorie de banque Catégorie 2 : 14,4% Catégorie 3 : 12% Catégorie 4 : 11,2% Catégorie 5 : 10,5% Conservation du capital: 2,5% Seuil minimal: 8%

dard suisse (AS-CH) utiliseront l’approche standard internationale (AS-BRI). Certains impacts significatifs sont à anticiper, notamment sur les expositions envers banques et négociants et sur les crédits lombards. La circulaire 11/2 introduit aussi l’obligation de produire une planification de fonds propres sur trois ans, au 31 mars de chaque année. Un scénario de base, lié à la planification stratégique et budgétaire de la banque, doit être documenté et complété par des scénarios

de stress. Cette planification doit intégrer les évolutions découlant de la transition vers Bâle 3 et doit être approuvée par le Conseil, avant d’être l’objet de l’audit prudentiel annuel. Finalement, les banques devront aussi relever le défi de calculer des exigences supplémentaires de «Credit Valuation Adjustment» (CVA), reliées au risque de contrepartie sur les dérivés OTC. L’impact en termes de fonds propres devrait être faible sauf pour les banques très actives sur ces opérations. ...


The Swiss Hub in the International Financial Business Network

®

To be your Development partner

Our BEST in outsourcing

Global Outsourcing ITO & Back-Office BPO Certified ISAE 3402 Type II

Banking Software Financial & Consulting Services

www.bestvision.ch

ISYS GROUP ZUG - GENÈVE - LUGANO- ZÜRICH-MILANO - LUXEMBOURG - BEOGRAD - SINGAPORE

Phone: +41 (0)58 307 05 00 Help Desk: +41 (0)58 307 05 55 E-mail: info@isys.ch


.24

L’essentiel

Autres exigences Côté gros risques, le 1er janvier 2013, toutes les banques devront adopter les critères de l’approche internationale pour le calcul du risque de concentration et la définition des limites afférentes. Mais l’aspect le plus controversé est l’introduction d’un article dans l’OFR donnant le droit à la Finma d’exiger d’une banque suisse qu’elle réduise drastiquement son exposition envers son groupe, en termes

de risque de concentration. En matière de risque de liquidité, la Finma planifie de transposer à la Suisse les prescriptions internationales de Bâle 3 selon l’agenda suivant: un échantillon en 2012, puis, toutes les banques suisses en 2013 participeront à un test reporting permettant à la Finma de quantifier l’impact d’implémenter le Liquidity Coverage Ratio (LCR) en Suisse. Puis, suite aux travaux du groupe de travail national sur la liquidité, le Conseil

Fédéral émettra d’ici 2013 une ordonnance sur les liquidités déterminant les modalités de reporting sur le LCR, ainsi que les exigences minimales relatives au LCR (applicables dès 2015) et aux pratiques de gestion des liquidités dans les banques (en 2013). Des études quantitatives menées à l’international montrent que les banques privées figureraient parmi les établissements financiers les plus touchés par les nouvelles exigences minimales

de LCR. L’ensemble de ces évolutions réglementaires aura donc des implications stratégiques sur la structure de capital et de refinancement, la répartition des activités et les vecteurs de profitabilité des banques en Suisse. n

David Stréliski Associé, Financial Risk Management - Deloitte

1 L’OFR, la Circulaire FINMA-13/1, relative aux fonds propres pris en compte, et la Circulaire FINMA 11/2 ont été approuvées le 1er juin 2012.

FRANCE - Confrontée à la perspective d’une vague de «délocalisations» vers la Suisse,

la France a obtenu la révision de la convention de 1953 qui permettait aux héritiers d’un Français de Suisse d’échapper à l’impôt français sur les successions.

Successions: la France trouve la parade

C

’est une surprise totale», lance François Tripet lorsqu’on lui parle de la suppression de l’avantage fiscal accordé aux Français de Suisse en matière de droit des successions. Précédemment, l’avocat fiscaliste parisien, à l’enseigne du Cabinet Tripet, insistait sur l’importance de cet aspect de la convention de double imposition francosuisse de 1953 pour expliquer l’attractivité de la Suisse pour de nombreux retraités français. «Les forfaits fiscaux sont moins attractifs qu’avant et l’imposition sur la fortune n’est pas très différente», ajoute-t-il avant d’expliquer que, ce qui faisait la différence c’était la perspective pour un expatrié français de voir son héritage d’être légèrement imposé voire d’échapper à toute taxation au lieu d’être frappé de lourds droits de succession dans l’Hexagone.

Avec la Convention de 1953, même l’immobilier situé sur le sol français échappait à l’impôt pour peu que le propriétaire ait pris la précaution de le détenir en SCI (société civile immobilière), dont les parts étaient considérées comme des biens mobiliers. Cette exception appartiendra bientôt au passé et les héritiers devront s’acquitter de droits pouvant aller jusqu’à 45% de la valeur vénale théorique du bien considéré (au-dessus d’un seuil de 1,8 million d’euros). La mesure vise avant tout les héritiers des 4 à 6000 expatriés fiscaux vivant en Suisse, mais aussi les 150 à 180’000 Suisses détenteurs de biens immobiliers dans l’Hexagone. Pour les héritiers potentiels, il serait tentant d’envisager une “délocalisation“ vers la Suisse pour y rejoindre leurs parents. Mais, prévient François Tripet, l’Etat français a déjà trouvé la

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

parade: «Un Français qui s’installe en Suisse ne sera pas traité de manière différente que s’il était resté en France». En effet, la France se donnera le droit de le poursuivre en abus de changement de domicile. «Aucun autre traité au monde ne prévoit cela», relève François Tripet qui observe aussi que la Suisse est désormais traitée comme la Principauté de Monaco. L’avocat fiscaliste parisien insiste également sur le sentiment de trahison ressenti par nombres d’observateurs: «On nous avait assuré qu’on ne toucherait pas à la Convention de 1953». A quatre reprises, la France avait tenté d’obtenir la révision de ce texte, mais elle n’y était pas parvenue. Ce qui a changé, c’est d’une part le contexte défavorable à la Suisse et, d’autre part, l’adoption par l’Assemblée nationale en juillet 2012 d’un paquet fiscal

ciblant les grandes fortunes. Les grandes lignes en sont connues: relèvement du taux d’imposition pour l’impôt sur le revenu pour la tranche supérieure à 1 million d’euros, retour de l’ISF à son taux antérieur de 1,8% pour les grandes fortunes. Dans ce contexte, l’exode fiscal était programmé et il avait commencé à se dessiner. Le mouvement est désormais enrayé par la révision de la CDI franco-suisse qui devrait entrer en vigueur en 2014 ou, peut-être même, en 2013 déjà. Sous réserve. il est vrai, d’une ratification par les Chambres fédérales qui ne paraît plus aussi certaine depuis que des membres du centre droit ont exprimé leur désapprobation face à ce qui apparaît comme une capitulation pure et simple de la Suisse devant les exigences étrangères. Une de plus et peut-être une de MF trop... n


Nous vous apportons un éclairage afin que vous puissiez regarder vers l’avenir en toute sérénité.

Forts de notre longue expérience des services financiers, nous sommes un partenaire solide et engagé à vos côtés. Faites-nous confiance – et poursuivez votre croissance avec nous. kpmg.ch

© 2012 KPMG Holding AG/SA, a Swiss corporation, is a subsidiary of KPMG Europe LLP and a member of the KPMG network of independent firms affiliated with KPMG International Cooperative («KPMG International»), a Swiss legal entity. All rights reserved. The KPMG name, logo and «cutting through complexity» are registered trademarks or trademarks of KPMG International.


.26

L’essentiel

EURASIE - Imaginé il y a bientôt vingt ans par le président

du Kasakhstan, ce projet d’union eurasienne, désormais porté par Vladimir Poutine, devrait voir le jour d’ici 2015.

Vladimir Poutine est bien décidé à réaliser ce rapprochement calqué sur le modèle de l’Union européenne. (Photo: DR)

Union eurasienne: du rêve à la réalité

I

l est désormais de plus en plus probable que celles que l’on nomme les anciennes républiques soviétiques vont parvenir à mettre sur pied une Union eurasienne dominée par la Russie. La création de ce nouveau bloc économique est le projet chéri du président Vladimir Poutine, qui a appelé à la création d’une union calquée sur celle de l’Union européenne pendant toute la campagne pour son troisième mandat présidentiel. Depuis 2010, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan se sont déjà entendus sur un espace économique commun, qui leur a permis de lever les obstacles douaniers et de stimuler les échanges commerciaux. D’autres ex-républiques de l’Union Soviétique vont vraisemblablement rejoindre ce groupe. La démarche est la même que celle appliquée par l’Union européenne, à savoir une union douanière, qui se développe en un espace économique commun et, probablement, plus tard, adoption d’une monnaie unique, laquelle aurait des conditions de développement singulièrement plus favorables qu’un euro aujourd’hui bien fragilisé. En effet, les économies de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale

sont déjà bien intégrées et tant la Russie que le Kazakhstan sont d’importants exportateurs de pétrole et de matières premières. Il y a déjà eu différentes tentatives de développer un espace économique commun entre les pays de feu l’Union Soviétique, qui sont liés par leurs échanges commerciaux et industriels. Mais, de nombreux sujets - des livraisons de gaz aux produits laitiers biélorusses et aux vins moldaves, sans oublier la guerre en Géorgie -, ont généré de sérieuses disputes, qui ont paralysé le développement d’un accord commun. C’est le Président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, qui a lancé, en 1994, l’idée d’une Union eurasienne. Il aura fallu attendre six ans et l’élection de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie, pour que l’idée soit relancée. À l’époque, les intentions de Moscou suscitaient bien des suspicions. Et ce n’est que l’an dernier que le projet a connu une réelle réactivation. Aujourd’hui, le climat est différent. La Russie s’implique sérieusement et a investi un important capital politique dans ce projet. Sans aucun doute, le succès des accords douaniers contribue fortement à ce regain d’intérêt.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

En effet, selon un rapport de la Banque de Développement Eurasienne, le commerce entre la Russie et les autres membres de cette union a augmenté de quelque 25% en 2010 et de près de 35% en 2011. Et, souligne ce rapport, une intégration plus poussée stimulerait encore fortement la croissance. de grandes ambitions Par tête d’habitant, ce sont la Biélorussie, l’Ukraine et le Kazakhstan qui bénéficieraient le plus de cette intégration, a relevé le président de la Banque Eurasienne de Développement, Igor Finohenov, alors qu’en chiffres absolus, c’est la Russie qui en tirerait les bénéfices les plus importants, même si l’intégration n’aurait pas nécessairement le même impact sur tous les types d’industries. En octobre 2011, Vladimir Poutine a annoncé l’élargissement de l’accord de libre-échange. Le Kirghizistan a approuvé le projet, le Tadjikistan a confirmé son intérêt et, alors que Dimitri Medvedev appelait à une monnaie unique, l’Union eurasienne s’est vue dotée d’une structure institutionnelle similaire à celle de l’Union européenne, avec un Conseil, une

Commission, des accords liant les membres et sa propre Cour de Justice. Un acte de fondation, équivalent au traité de Rome de l’Union Européenne, pourrait être signé avant le 1er Janvier 2015. Regroupant quelque 170 millions d’habitants, entre l’Europe et l’Asie, cette union pourrait aussi englober une défense commune, dans la mesure où tous les Etats concernés ont déjà des accords militaires avec la Russie, y compris l’Arménie, avec laquelle la Russie est en pleine négociation. Assurément, nombreux sont ceux qui restent sceptiques face à ces développements et y voient une tentative de la Russie de reprendre le contrôle de ses voisins, ce qui rappelle de tristes souvenirs de l’ancienne Union Soviétique. L’Ukraine y est particulièrement attentive. Cette Union eurasienne a été présentée comme le projet le plus ambitieux depuis la dissolution de l’Union Soviétique et certains pensent qu’il symbolisera le troisième mandat du Président Poutine. Cela pourrait paraître exagéré, mais n’est pas totalement à exclure. n Marcus Svedberg Chef économiste East Capital



.28

L’essentiel

SUISSE - Le Qatar a temporairement stoppé la fusion

pathogène Glencore-Xstrata. Un rempart néanmoins bien fragile face aux ambitions dévorantes du groupe suisse.

U

ne mine est un trou avec un menteur à son sommet» (Mark Twain). Les courtiers de matière première seraientils des manipulateurs de prix en puissance avec des fraudeurs (fiscaux) à leur tête? L’alliance mine-courtage n’en serait que plus préjudiciable. C’est pourtant ce que la fusion GlencoreXstrata promet, sans que la Confédération suisse ne semble réagir. Le groupe de courtage Glencore (enregistré à Jersey, basé à Baar, et coté à Londres et Hong Kong)a été fondé en 1974 par Marc Rich, longtemps accusé de fraude fiscale aux Etats-Unis et gracié par Bill Clinton peu avant la fin de son mandat présidentiel. En 1993-1994, l’entreprise a frôlé le dépôt de bilan après son échec dans sa tentative de contrôle du marché du zinc. Aujourd’hui, elle réalise le plus gros chiffre d’affaires de Suisse (devant Nestlé) et représenterait 60%

Photo: Daniel Lewis

Glencore, la Standard Oil du XXIe siècle

des échanges mondiaux de zinc, 50% des échanges mondiaux de cuivre, 9% du marché du grain et 3% du marché du pétrole. Son appétit n’a fait que grandir avec le temps: il a notamment acquis le canadien Viterra (6 milliards de francs) et l’activité européenne de ferro-alliage du brésilien Vale (156,5 millions de francs) en juillet dernier. Xstrata, que Glencore souhaite acquérir pour 60,4 milliards de francs, est le quatrième groupe minier mondial, et l’un des principaux extracteurs de cuivre, de charbon, de ferrochrome, de zinc, de nickel, de vanadium et de platine. Le groupe Glencore Xstrata représenterait 203,6 milliards de francs de chiffre d’affaires combiné. Ce rapprochement, s’il était approuvé, pourrait déclencher une vague de fusions dans le secteur. BHP Billiton (Australie/Royaume-Uni), Rio Tinto (Grande-Bretagne), Vale (Brésil) et Anglo-American (Royaume-Uni) ne manqueront

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

pas de réagir. Les deux premiers ont signé un accord de partenariat après une tentative de rapprochement avortée en 2008. “Too big to fail“, mais aussi trop gros pour le bien de l’économie mondiale. Le gain de cette fusion est clair pour les propriétaires de Glencore, mais certainement pas pour l’aval de la chaîne de valeur: les clients. Ceux-ci n’ont rien à gagner au rapprochement entre producteurs et courtiers, bien au contraire. Qui plus est, le secteur est accusé de corruption (ainsi en 2005 Glencore a vu les gains d’une vente de pétrole saisis dans le cadre d’une enquête en République du Congo; et en mai, le groupe a été accusé de corruption de fonctionnaire européen), de manipulation de prix (accusations d’un ancien cadre contre le Groupe Louis-Dreyfus), mais aussi de non-respect des droits de l’homme, des conventions internationales du travail et un mépris évident pour l’environnement. Glencore Xstrata est encore en gestation. Sa naissance est sujette à l’accord de Qatar Holdings, propriétaire de 10% de Xstrata. Toutefois, ce ne sont pas des préoccupations altruistes qui motivent ce blocage: le fonds souverain souhaite uniquement une augmentation de l’offre de Glencore de 16%, tout comme Standard Life et Schroders. Le trio possède 13,5% du géant minier, un total suffisant pour faire échouer la fusion. n

Cyril Demaria

L

a stratégie de Glencore rappelle sans conteste celle de John Rockfeller au début du XXe siècle. Sa Standard Oil avait pour objectif de créer un monopole pétrolier de fait, grâce à l’utilisation habile de filiales et une guerre des prix, puis d’intégrer le transport de son pétrole à un prix défiant toute concurrence. Marc Rich se pose comme le Rockfeller du XXIe siècle: tout d’abord en maîtrisant l’échange de matières premières, puis en intégrant la production. Les Sherman Act et Clayton Act (1890 et 1914), ont créé un barrage antitrust et organisé la lutte contre les abus de position dominante. La Standard Oil fut ainsi démantelée en 34 compagnies en 1914. La globalisation des activités d’extraction et de courtage rendent difficile tout assujettissement de Glencore à une législation spécifique. La fusion avec Xstrata est appelée à se dénouer ce mois-ci, mais les mécanismes de marché seront insuffisants à contenir Glencore. La jurisprudence européenne suppléera-t-elle au silence assourdissant des autorités suisses, évitant l’inflation prévisible des prix des matières premières? Décision en septembre 2012. CD


“It is not you who “It is not you who takes the risk. takes the risk. It is the risk who It is the risk who takes you.” takes you.”

Expect the expected Expect the expected


.30

JEAN-Christophe Pernollet Holding Edmond de Rothschild

Mouvements

YVAN RODO Banque de Commerce et de Placements

D tophe Pernollet a rejoint la Y ponsable ébut septembre, Jean-Chris-

holding Edmond de Rothschild en tant que directeur financier. Il est, au sein du Groupe Edmond de Rothschild, responsable du Reporting Compliance et risques. Agé de 46 ans, il est titulaire d’un Bachelor en Économies politiques de l’Institut d’Études Politiques de Grenoble, d’un Master en management de l’EDHEC Business School. Il a aussi suivi le Colombia Business School Senior Executive Program. Il a 20 ans d’expérience dans le secteur financier, en Suisse, aux États-Unis et en France. Il a en particulier travaillé plus de quinze ans chez PricewaterhouseCoopers, dont cinq ans comme responsable du bureau de Genève. Il a également été responsable du groupe d’audit des institutions financières en Romandie et au Tessin. Depuis octobre 2010, il était directeur financier de EFG International (Zurich). Anciennement réviseur bancaire agréé par la FINMA, il est membre de l’American Institute of Certified Public Accountants. n

van Rodo est devenu resdu Commodity Trade Finance de la banque au printemps dernier. Il occupait auparavant le poste de First Vice President, responsable de clientèle active dans les secteurs majeurs du négoce international. Yvan Rodo a rejoint la Banque de Commerce et de Placements (BCP) en 2000, après avoir exercé des fonctions au sein de divers établissements comme United Overseas Bank ou le Crédit Lyonnais. Yvan Rodo succède à Cem Osmanoglu qui remplit une mission de Senior Consultant au sein de la BCP jusqu’en septembre 2012, afin d’assurer la transition pour les équipes et la clientèle de la banque. La Banque de Commerce et de Placements est située à Genève. Ses activités de négoce international ont généré en 2011 un volume d’affaires de CHF 10,3 milliards grâce à des transactions couvrant la quasi-totalité des matières premières. n

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

MARK VALLON Groupe Source

Jan Peterhans Swisscanto

M juillet pour assurer la liaison J septembre, le nouveau resark Vallon a été nommé en

an Peterhans est, depuis le 1er

avec les institutions financières basées en Suisse et au Liechtenstein, en particulier les banques privées. Jusqu’à présent responsable de ventes chez BNP Paribas Investment Partners à Zurich, il était responsable de la distribution des fonds aux banques, aux sociétés de gestion, aux compagnies d’assurance-vie et aux family offices en Suisse. Titulaire d’une licence en Gestion des entreprises obtenue à l’Université de sciences appliquées HWZ de Zurich, il a débuté sa carrière via un programme d’apprentissage. Après avoir travaillé auprès de clients privés en Suisse et au Royaume-Uni, il a dirigé l’activité commerciale des clients suisses d’UBS Wealth Management. Le groupe Source, qui se positionne comme le leader de l’industrie européenne des produits négociables en bourse, a attiré plus de 1,85 milliard de dollars de nouveaux actifs nets au premier semestre de l’année 2012 et lancé des produits innovants dans les classes d’actifs alternatifs, obligataires et matières premières. n

ponsable de la gestion du portefeuille d’actions de l’établissement. Il a quitté UBS, où il a été responsable pendant plus de dix ans de la gestion de portefeuille, comme gestionnaire de différents fonds d’actions et depuis 2007 comme Global Head SRI Equities (Socially Responsible Investments, placements durables). Expert en matière de placements, il a suivi une formation de Chartered Financial Analyst (CFA), de Financial Risk Manager (FRM) et de Chartered Alternative Investment Analyst (CAIA). Au sein de Swisscanto, il sera en charge de l’application de la stratégie Core/ Satellite pour les fonds d’actions. En tant que spécialiste SRI, il a aussi la responsabilité de veiller à mettre en place et développer les Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable (United Nations Principles for Responsible Investment UNPRI). L’arrivée de Jan Peterhans à la tête de l’équipe chargée de la gestion des actions, temporairement supervisée par Ben Hauzenberger, fait suite au décès de l’ancien responsable dû à un accident de ski. n


.31

Carl Auffret DNCA Finance

Britta Häberling Credit Suisse Banque Privée

Frédéric Potelle Bordier & Cie

John Perks New Access

C valeurs de croissance, est, E ling a été recrutée par Credit B ric Potelle au poste de Direc- N l’édition arl Auffret, spécialiste des

n juin dernier, Britta Häber-

ordier & Cie a nommé Frédé-

depuis mai dernier, chargé de la gestion d’un nouveau fonds européen, DNCA Europe Growth, de valeurs de croissance toutes capitalisations confondues. Agé de 36 ans, il a commencé sa carrière à Londres en 2002 en tant qu’analyste sell-side sur les secteurs des biens de consommation (luxe, cosmétiques et boissons), chez SG Securities Ltd à Londres. En 2003, il s’est installé en France comme gérant /analyste sectoriel chez CM-CIC Asset Management, où il suivait les secteurs de la consommation et de la pharmacie, et participait à la sélection des valeurs pour l’ensemble de la gamme des fonds européens. En 2005, il a pris en charge la gestion du fonds «Union
Europe Growth». Carl Auffret a obtenu une maîtrise de sciences de gestion en 1997 et un Master «Banque et Finance» en 1999 à l’Université de Paris IX Dauphine. En 2006, il est devenu titulaire du CFA Charterholder. n

Suisse Banque Privée en tant que responsable de la clientèle fortunée de la région zurichoise de la banque. Jusqu’à cette date, elle occupait les fonctions de managing director et responsable des solutions d’investissements chez Clariden Leu. Il y a quelques mois, on s’en souvient, Credit Suisse avait décider d’intégrer pleinement la banque privée Clariden Leu dans son organisation, ce qui devait lui permettre d’économiser 200 millions de francs par an. L'opération s'est terminée en juillet dernier. n

teur de la Recherche. A 45 ans, cet ingénieur de l’Estaca Paris est titulaire d’un master de finance d’entreprise du Conservatoire National des Arts & Métiers (Paris). Il a débuté sa carrière en France, en 1991, comme chef de projet dans l’ingénierie nucléaire, avant d’occuper des fonctions de management opérationnel au sein de Cogema, absorbée en 2001 par Areva. Il a occupé les fonctions de Relations Investisseurs puis Corporate Vice President - Communication Financière & Relations Investisseurs -, au siège du groupe Areva depuis 2002, puis le poste d’analyste senior/biens d’équipement au Crédit Mutuel CIC à Paris. Il a intégré Bordier & Cie à Genève en 2008, en tant qu’analyste en charge des secteurs de l’industrie, de la construction, des utilities et de l’énergie. n

ew Access, spécialiste de de logiciels bancaires, vient de nommer John Perks au poste de Chief Executive Officer (CEO). New Access est un spécialiste de solutions de front office pour les banques et les gérants de fortunes. John Perks aura pour mission principale d’étendre à l’international les activités commerciales de l’entreprise et de continuer à développer la position dominante de son offre de produits et de services. Il remplace le dirigeant actuel et fondateur, Alexis Sikorsky, qui, quant à lui, conserve ses fonctions de président du Conseil d’administration. John Perks a l’expérience des environnements bancaires puisqu’il était jusqu’à sa nomination Chief Information Officer chez KBL European Private Bankers, à la tête d’une équipe de plus de 250 personnes. Il a également exercé les fonctions de General Manager d’une filiale de ManTech International à Washington et à Londres. n

SÉLECTION EFFECTUÉE PAR DOROTHÉE THENOT Journaliste

d.thenot@banque-finance.ch BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.32

Opinions

Avec 1/3 des recettes du Canton, la place financière constitue une composante importante du dynamisme de Genève

rester fiscalement concurrentiel PAR FABIENNE GAUTIER Présidente de l’Union des Intérêts de la Place Financière lémanique (UIPF)

Place financière lémanique, défis et opportunités

fgautier@fgtissusfashion.ch

G

enève, la plus petite des grandes villes. Une cité aux attraits à la hauteur de sa réputation internationale, une situation enviée, qu’il reste à maintenir. Car si ce canton entend conserver sa position attractive, il doit offrir aux entreprises des conditions-cadres favorables. La Place financière lémanique constitue une composante importante de son dynamisme économique, car on ne répètera jamais assez qu’elle représente environ 13% de ses emplois. Les banques, les gestionnaires de fortune et les sociétés financières y totalisent ainsi plus de 28’000 emplois. Grand nombre d’entre-elles sont spécialisées dans le financement des matières premières. De son côté, la place financière genevoise compte pour près de 20% dans le PIB cantonal, et chez les amis vaudois, elle représente plus de 10% du PIB. La santé de ce secteur concerne aussi les différentes entités publiques, qu’elles soient fédérales, cantonales ou municipales, au titre des montants d’impôts substantiels versés par ce secteur. A Genève, c’est 1/3 des recettes cantonales qui provient de la finance, et pour Genève-ville, 2/3 du produit de la taxe professionnelle. Les retombées de la Place financière se ressentent également dans les dépenses d’investissement et de consommation, ne serait-ce que celles générées par les acteurs financiers, leurs employés, leurs clients dans le bâtiment, le commerce de détail, le secteur automobile, le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et bien plus encore. L’Union des Intérêts de la Place Financière lémanique (UIPF) a pour vocation de mettre en exergue l’importance des places financières genevoise et vaudoise, dont les retombées contribuent majoritaiBANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

rement à la bonne santé des deux cantons. L’UIPF, c’est plus de 2300 membres qui apportent leur soutien à cette activité. Certes, la place financière lémanique est soumise à des défis structurels et conjoncturels majeurs, qui entraînent des enjeux considérables. Aujourd’hui, ses deux piliers bien connus, le wealth management et le commodity trade finance, se voient complétés de branches très porteuses contribuant à diversifier et à renforcer ses domaines d’excellence. La gestion alternative, les hedge funds, les sociétés anglo-saxonnes se développent à Genève, ainsi que la finance durable (philantropie, microfinance, impact investing), qui requiert nombre de compétences. Il est évident que la place financière lémanique a besoin de conditions-cadres de qualité pour continuer à optimiser ses services, notamment de conditions fiscales compétitives. A Genève, les entreprises de la place financière contribuent directement aux finances de l’Etat à hauteur de 30,8%, sans compter les recettes des personnes physiques employées dans le secteur. Mais l’effort fiscal leur étant demandé est particulièrement lourd, car Genève reste sans conteste le canton de Suisse qui taxe le plus fortement le bénéfice. Alors que d’autres cantons suisses, mais également de nombreux Etats étrangers, réforment leur système d’imposition des sociétés, en l’allégeant, il est impératif de garder cet élément à l’esprit. Si Genève entend continuer à accueillir des entreprises et ainsi offrir des emplois, tout en gardant un niveau de vie appréciable, il convient de rester fiscalement concurrentiel en s’adaptant aux conditions environnantes. n


.33

Médiation, conciliation, arbitrage, tout le monde, magistrats compris, pense à tort savoir ce que recoupent précisément ces trois termes de droit.

RÉGLEMENT DES CONFLITS

La médiation, une voie d’avenir

PAR GUY BOTTEQUIN Médiateur en différends internationaux et en affaires commerciales, Juge consulaire européen honoraire.

guy.bottequin@me.com Photo: Karine Bauzin

S

i la Commission Européenne a décidé de considérer aujourd’hui la médiation de conflits comme l’un des dossiers phares de ses travaux, les deux groupes de travail chargés de plancher sur ce sujet - composés pour l’un de magistrats et pour l’autre d’avocats -, sont, il faut l’avouer, encore opposés, dans leur grande majorité, à ce mécanisme. A leurs yeux, pourquoi alourdir la réglementation alors qu’existent déjà des procédures connues de type conciliation ou arbitrage? C’est tout simplement que les méthodes et les résultats divergent. Dans le cas d’une conciliation, le rôle du conciliateur est directif. Et la conclusion souvent la même: une solution imposée, la plupart du temps inacceptable pour les parties. L’arbitrage, lui, est en pratique très coûteux et les parties y sont soumises à un verdict sans recours (Magister dixit). La médiation, elle, est un mode amiable de règlement des conflits, plus souple, donc plus facile à initier. Son principe est simple: un tiers, indépendant, neutre et impartial, aide les parties à trouver - si possible -, une issue négociée à leurs différends par l’adoption d’une solution consensuelle satisfaisante pour chacune d’elles. Une première étape, donc, qui peut permettre d’accélérer le règlement d’un conflit avant d’entamer toute autre procédure, plus lourde. Mais qui dit médiation dit aussi formation: car les qualités nécessaires pour exercer cette profession ne sont pas forcément innées. Un médiateur n’a en effet pas pour vocation d’imposer, il est là pour diriger les débats entre deux parties afin qu’émerge (ou non), au terme de discussions parfois musclées, un accord satisfaisant pour tous. Chef d’orchestre, formé au droit,

mais aussi à l’analyse comportementale, il doit donc faire preuve de beaucoup de doigté et de sensibilité pour relancer un dialogue la plupart du temps coupé entre ces parties. Contrairement aux autres procédures, qui voient les avocats de chacun plaider à tour de rôle le bien-fondé de leur démarche, la médiation impose que ce soient les protagonistes eux-mêmes, et non leurs avocats, présents mais silencieux, qui prennent la parole. Le médiateur doit savoir susciter, écouter, orienter, tempérer. Autre différence avec les procédures traditionnelles, la médiation n’est pas une simple audience de quelques minutes. Les échanges peuvent durer beaucoup plus longtemps. Le médiateur doit donc savoir poser des règles, fixer une durée et s’y tenir pour conclure! SIMPLE, RAPIDE ET PEU onéREUX Si d’aucuns craignent de voir exploser les honoraires dus à leur avocat lors d’une longue séance de médiation, proposons-leur une question: à choisir, cette formule fondée sur la recherche d’un accord et non sur un jugement qui, quasi systématiquement, satisfait l’une des parties et frustre l’autre, n’est-elle pas plus rentable pour moi que six ou sept ans d’une procédure rebondissant de tribunal en tribunal, avec des délais d’attente parfois interminables, un jugement qui déclenche un appel, voire un pourvoi en cassation? Faites vous-même le calcul et vous comprendrez pourquoi la médiation de conflits a indéniablement de beaux jours devant elle et pourquoi de plus en plus d’entreprises se tournent désormais vers cet outil juridique simple, rapide et, finalement, peu onéreux. n

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.34

Opinions

séance d’automne au Parlement fédéral

Une loi sur les marchés financiers pour la Suisse

L

PAR RAOUL olivier WüRGLER Secrétaire Général Adjoint de l’Association des Banques étrangères en Suisse (AFBS)

wuergler@foreignbanks.ch

a révision de la LPCC a été entreprise notamment pour préserver l’attractivité de la place financière suisse comme domicile pour les gestionnaires de placements collectifs suisses et étrangers. Pour ce faire, les standards UE sur la réglementation des gestionnaires de fonds alternatifs définis dans la Directive AIFM devaient être traduits dans la loi suisse. Bien que la Directive européenne entre en force en 2013, l’urgence avec laquelle le Conseil fédéral a préparé la révision de la LPCC surprend, car les règles d’application détaillées ne sont pas connues à ce jour. L’urgence est d’autant plus grande que l’assujettissement à surveillance prudentielle des gestionnaires suisses de fonds étrangers, point central de la révision, est déjà possible sous la loi actuelle. De nombreux autres points sur lesquels la LPCC a été adaptée ne sont ni spécifiques à l’AIFMD ni exclusifs au domaine des placements collectifs. L’assujettissement prudentiel des gestionnaires de placements collectifs dans la LPCC a toujours été controversé d’une part parce que la LPCC est une loi de produits plutôt que de surveillance et de l’autre parce qu’elle les autorise à poursuivre beaucoup d’activités qui vont au-delà de la simple gestion collective d’actifs. Il surprend dès lors que cette règle soit entérinée et les gestionnaires désormais autorisés à proposer «la gestion individuelle de différents portefeuilles», «le conseil en investissement» et la «distribution de placements collectifs» au-delà de la gestion de placements collectifs. Il serait plus approprié de régir le statut prudentiel des gestionnaires dans une loi sur les intermédiaires financiers où il pourrait être défini une fois pour toutes et sa validité ne serait pas limitée au seul domaine des placements collectifs. Aussi le nouveau concept de la distribution de placements collectifs qui vient à la place de l’appel au public et du placement privé et qui abolit la distinction entre les deux serait mieux placé dans une loi générale sur les marchés financiers plutôt que dans une loi spéciale comme la LPCC. Les règles de distribution de produits financiers ne sont pas spécifiques à une catégorie de produits, mais devraient pouvoir déployer leur vali-

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

dité pour l’offre de tous types de produits et services financiers. Le même vaut pour la catégorisation des clients. Les catégories d’investisseurs et les critères de qualification devraient être les mêmes pour tous les types de produits et services financiers. Les mêmes catégories devraient faire foi aussi bien pour la distribution de placements collectifs, l’exécution de transactions boursières ou la participation en émissions de dette. Déjà la LPCC en vigueur régit des domaines qui devraient être contenus dans une loi générale; la révision a été faite dans l’urgence et n’a pas laissé le temps pour une réflexion approfondie sur cette question. Le souhait d’être eurocompatible a pris le dessus et toute prescription pouvant servir ce dessein a été intégrée dans la LPCC. Le Conseil fédéral a tout de même décidé de mandater le Département fédéral des finances avec la préparation d’une loi sur les marchés financiers. Ce projet est bienvenu, car il sera l’occasion d’harmoniser la réglementation du marché financier suisse et d’introduire des règles applicables de manière universelle. Il est grand temps que la Suisse, une des principales places financières internationales, se donne une loi qui régit les questions centrales concernant la production et l’offre de produits et services financiers. Une telle loi aura l’avantage de remplacer certaines règles spécifiques contenues dans des lois spéciales par des règles à validité universelle et permettra aux lois spéciales de régler leur domaine respectif exclusivement. La clarté et la transparence de la réglementation en bénéficieront. Il sera ainsi possible d’introduire des standards communs, par exemple, pour la catégorisation des produits financiers tels que le propose la directive sur les packaged retail investment products PRIPS dans l’UE. Ce sera aussi l’occasion pour proposer des critères pour la catégorisation des investisseurs, en correspondance avec la catégorisation des produits financiers et valables pour les différents types de transactions. C’est dans cette loi aussi que pourront être définis les statuts prudentiels des différents types


.35

MIF pourront servir de modèle sans pour autant être érigés en modèle unique. Le législateur pourra saisir cette occasion pour renforcer la position de la Suisse en tant que pays qui offre un cadre régulateur proche, mais alternatif au régime de l’Union européenne. Ce faisant, il permettra aux intermédiaires financiers l’ouverture vers des marchés autres qu’européens. La réglementation devra tenir compte des différentes catégories de clients, ressortissants européens aussi bien qu’asiatiques ou moyen-orientaux, clients de la banque privée autant qu’investisseurs institutionnels et clients actifs dans le négoce ou d’autres domaines. L’attractivité internationale de la place financière suisse doit continuer à reposer sur l’ouverture de celle-ci et l’accueil qu’elle réserve à des acteurs d’origines et d’orientations les plus diverses. Ce sont eux qui apportent la diversité de l’offre, contribuent à la compétitivité et donc l’attractivité de notre place aux yeux de ses clients internationaux. n

Exchange Traded Product Day I 2012

»

L‘événement pour les investisseurs professionnels

»

d’intermédiaires financiers ainsi que leur champ d’activité respectif, y compris le gestionnaire indépendant (independent financial advisor) distinct du gestionnaire de placements collectifs (asset manager). Aussi la loi pourra – à l’image d’un nombre croissant de places financières internationales -, établir les critères de certification à remplir par les conseillers clients afin de pouvoir être actifs dans leur métier. Le rapport FINMA sur la distribution des produits financiers ébauche plusieurs pistes qu’une loi sur les marchés financiers pourrait suivre l’initiative de certaines banques suisses de solliciter les établissements de formation bancaire de proposer des programmes formant les conseillers dans leurs activités transfrontalières montre dans cette direction et démontre que cette initiative répond à un véritable besoin de l’industrie. Une telle loi devra en même temps tenir compte des spécificités de la place financière suisse et des standards internationaux. Les critères de la Directive

Venez nous rendre visite à notre Exchange Traded Product Day et informez-vous au sujet des tendances actuelles dans le monde des produits structurés et des exchange traded funds.

Inscrivez-vous maintenant sur le site www.etpd.ch date: lieu:

Jeudi, 27 septembre 2012 Genève, hôtel Mandarin Oriental

Organisateur

Partenaire Média

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

2012_etpd_200x130_003.indd 1

14.08.12 14:20


.36

Marché

BULLE OU PAS BULLE?

Placements immobiliers: est-ce le bon moment?

Illustration: Chuwy

La question divise et les avis divergent; les produits immobiliers suisses constituent-ils une bulle réelle? Avec les risques qui sont associés à ce type de situation. A l’inverse, n’est-ce-pas le moment d’investir dans ce secteur, quand on constate l’état de fragilité de bon nombre d’autres activités économiques? A vous de vous faire votre avis à partir de ces deux points de vue et des données chiffrées qui les accompagnent!

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.37 3 Bulle 2 Risque 1 Boom 0 Equilibre -1 Baisse

-2 -3 1984

1988

1992

1996

2000

2004

2008

2012

L’évolution du risque de bulle immobilière en Suisse UBS Bubble Index, comparaisons établies au 2e trimestre Source: UBS, Août 2012

S

elon Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, la définition d’une bulle se présente de la manière suivante: «Une bulle est un état du marché dans lequel la seule raison pour laquelle le prix est élevé aujourd’hui est que les investisseurs pensent que le prix de vente sera encore plus élevé demain, alors que les facteurs fondamentaux ne semblent pas justifier un tel prix». Le marché immobilier et l’annonce de certaines craintes futurEs Le nombre d’organisations septiques sur le développement des prix a augmenté. Dernier en date, le fonds monétaire international (FMI), averti la Banque Nationale suisse (BNS) et les banques d’une “bulle immobilière helvétique” et insiste pour renforcer les conditions d’octroi de crédit hypothécaire. En juin 2010, c’était bien la Banque Nationale suisse (BNS) la première qui appelait à la prudence et parlait d’une éventuelle “bulle immobilière”. Wüest & Partner parle d’un “frein sur le dynamisme du marché”, en effet une tendance de ralentissement économique attendu sur le marché du travail devrait faire diminuer l’immigration et engendrer une diminution de la demande résidentielle. L’UBS quant à lui parle d’un “niveau de prix élevé” et Credit Suisse de plus en plus “d’estimations surévaluées”. Selon une étude de Crédit Suisse parue en début mars de cette année, une bulle immobilière

sur le marché de l’immobilier direct suisse n’existe pas, car le marché n’est pas touché par une vague de spéculation et l’augmentation du volume hypothécaire n’est pas surproportionnel. Malgré ces derniers mots rassurant, Credit Suisse fait remarquer que les investisseurs ont tendance, durant cette phase de taux bas, à surestimer leurs immeubles de rendement et de ne pas prendre en considération les risques actuels d’une surproduction grandissante dans l’immobilier résidentiel. Cela confirmerait la définition de Joseph Stiglitz. De leur côté, les acteurs et non les investisseurs du marché immobilier sont de l’avis que le secteur se trouve actuellement à un niveau fantastique. Le cahier d’ordre des entreprises générales est plein à ras bord. L’administration fédérale des statistiques confirme cet avis en communiquant qu’il y a actuellement plus de 65’000 appartements en construction et le nombre d’autorisations de construire ne cesse d’augmenter. Cela veut bien dire que l’offre réagit à une demande très importante de ces derniers temps. Bien que le niveau actuel des taux favorise les appartements en PPE (propriété par étage), le marché construit de plus en plus d’appartements locatifs. Selon le Crédit Suisse le rapport locatif/PPE en construction n’est pas forcément adéquat à la situation du moment. Cette note intéressante augmente la probabilité que de nombreux investisseurs institutionnels veuillent à tout prix ...

PAR Roland Vögele Cofondateur MV Invest AG à Zurich, Conseiller en investissement du MV Immoxtra Schweiz Fonds.

rv@mvinvest.ch

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.38

Marché

... garder les nouveaux projets en construction pour leur propre besoin sans vraiment prendre compte de la situation actuelle de la demande. Autrement dit la pression d’investir est telle que l’on s’occupe moins de savoir si le financement futur sera adéquat. Vu l’incertitude mondiale actuelle, un grand nombre d’acteurs du marché ont l’impression qu’un investissement dans l’immobilier est le seul alternatif et qu’il apporte un moindre risque. N’oublions pas qu’il y dix ans la majeure partie des investisseurs ne s’intéressaient pas à l’immobilier titrisé dans une phase immobilière fondamentalement très attrayante. Les paradoxes des produits immobiliers indirects suisses Cela fait maintenant de nombreux mois que les produits immobiliers indirects suisses (fonds de placement immobiliers et actions immobilières) ont de la peine à trouver des investissements (immeubles de logement) adéquats et comparables à leur portefeuille existant. En effet, plus les prix de l’immobilier augmentent plus il est difficile d’entreprendre des achats sans réduire le rendement moyen d’un portefeuille existant. C’est exactement la stratégie de tous managers professionnels de l’immobilier: éviter toute dilution du rendement moyen de son parc immobilier. Depuis quelques mois les rendements du marché ont chuté au-dessous des rendements moyens nécessaires. Par conséquent, un frein à l’achat de nouveaux immeubles s’applique pour une grande partie des produits. L’investisseur peut être rassuré d’une gestion saine d’un portefeuille en sachant qu’il n’y aura pas d’exagération d’achat, ce qui pourrait être très nocif dans le futur. Nous observons toutefois divers paradoxes: Paradoxe n° 1: Avec ce marché florissant, il serait même intéressant de vendre/réduire certains immeubles moins stratégiques ou prendre les gains sur des exagérations d’estimations! Malheureusement cette stratégie n’est pas assez établie. Ce n’est que trop rarement que les gestionnaires osent réduire le capital du portefeuille. Il est clair qu’avec une demande aussi importante d’immobilier titrisé, les produits immobiliers ne peuvent s’empêcher de s’agrandir. Malheureusement la quantité n’est pas la plus grande qualité à long terme. Paradoxe n° 2: Durant cette période d’une demande élevée, de nombreux acteurs financiers ont décidé de lancer leur propre fonds/actions immobiliers. Avec une pression d’investissement à court terme, ils se lancent sur le marché immobilier et paient les prix BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

De notre point de vue, la bulle des prix des produits immobiliers suisses ne tiendra pas infiniment et a le potentiel d’éclater!

forts. Est-ce vraiment la bonne stratégie et le bon moment pour un investissement à long terme? Non, sûrement pas. Nous remarquons également que divers fonds immobiliers vendent leurs immeubles dits difficiles aux nouveaux produits, car ils payent des prix au-dessus du marché. Cette situation n’estelle pas inquiétante? Paradoxe n° 3: Le taux moyen d’endettement des fonds immobiliers est passé au-dessous de 18%. On pourrait croire que le refinancement actuel est trop cher. Un financement à des taux si bas amènerait une plus value dans un portefeuille. Pourtant, chacun vous dira nous réduisons les risques. Cela donne l’impression que tout intervenant sait exactement que très bientôt la demande en immobilier pourrait s’effondrer et que la bulle immobilière est existante. Paradoxe n° 4: Le cycle immobilier ne fonctionne pas en parallèle à l’envie d’investissement des institutionnels. Je m’explique, dans un marché immobilier à la hausse, la demande des investisseurs s’accentue. Les gérants des fonds immobiliers reçoivent de l’argent plus facilement, mais doivent payer des rendements plus bas sur le marché immobilier. Au moment où une crise immobilière s’installe, les investisseurs prennent peur et n’apportent plus de liquidité. A ce moment-là, où les opportunités sur le marché de l’immobilier se représentent, le manager doit se débrouiller lui-même. C’est le paradoxe de tous les gérants de fonds immobiliers. Avec un taux d’endettement bas il pourra au moment voulu réinvestir, mais à quel prix de refinancement? La bulle spéculative se trouve actuellement dans les produits immobiliers suisses En prenant en considération les craintes du marché et les différents paradoxes existants mentionnés, nous considérons que les prix payés à la bourse sont totalement à la hauteur d’une bulle spéculative. Il existe toujours divers investisseurs qui considèrent qu’un prix payé sera demain plus élevé, mais il reste à savoir si cela sera durable et si les risques actuels ne pourraient pas casser la fête! Les investisseurs paient en moyenne 30% en dessus de la valeur des immeubles! (6 produits sont même payés avec un agio/prime de 35 à 40% et plus). Avec une stratégie buy/hold des produits immobiliers, les estimations actuelles des immeubles sont correctes et non sous-évaluées comme de nombreuses personnes le prétendent. A chacun de savoir si le moment est encore opportun. De notre point de vue la bulle des prix des produits immobiliers suisses ne tiendra pas RV infiniment et a le potentiel d’éclater! n


Do not seek anymore

A private bank needs the best IT and back-office services

s2i, a global It system, operated by professionals

multiple coverage

• Full coverage of banking functions ( front to back STP processes, trading, PMS, risk management, compliance, finance, MIS, regulatory reporting and monitoring...) • Integrated e-banking solution • Embedded Electronic Document Management

• Multi-country capabilities ( Switzerland, Singapore, Hong Kong, Luxembourg, Belgium, Monaco, Gibraltar, Portugal, Bahamas ) compatible with local regulatory environments, handling of local and customary products and services • IT and operations skills in Private Banking, Trade Finance, Capital Markets and Mortgage Finance

Complete handling of back-office processes

trusting relationship

• Accounting and settlement of cash and securities operations • Reconciliations • Swift messaging

• Dedicated relationship manager focussed on your needs • Quality oriented ( ISO 9001 certification ) • Operational risk control ( ISAE 3402 Type II certification ) • Securtiy ( ISO 27001 certification )

Contact

Crédit Agricole Private Banking Services Chemin de Bérée 38, CH-1010 Lausanne Tel. + 41 58 321 50 00 E mail bpo@ca-suisse.com

bpo.capbs.com


.40

Marché

Du bien-fondé d’investir dans les fonds immobiliers en période de crise Les fonds de placements immobiliers suisses ont le vent en poupe. Les performances des dix dernières années ont été excellentes en chiffres absolus et spectaculaires comparées aux autres placements.

L

e constat est là, les fonds de placements immobiliers suisses séduisent les investisseurs. Mais est-il suffisant pour confirmer par la positive l’affirmation posée dans le titre de cet article? Certainement pas! Nous limitant à la Suisse, nous avons déjà connu par le passé des périodes de crise financière contre lesquelles l’immobilier ne pouvait rien. Alors pourquoi le succès aujourd’hui? Plus important, de quoi demain sera-t-il fait? Si la crise financière se termine, faudra-t-il encore investir dans l’immobilier? Eléments académiques plaidant pour l’investissement immobilier Crise financière ou pas, il s’avère que l’immobilier est un must dans chaque portefeuille. En effet, dès les premières études disponibles, il a été clairement établi que la classe d’actif «immobilier», mesurée à travers des titres cotés, avait une influence positive sur le couple rendement/risque d’un portefeuille. Exprimé différemment: le fait d’inclure de l’immobilier dans un portefeuille composé sinon d’actions et d’obligations, en augmente le rendement, sans en augmenter le risque. Eléments constitutifs de la performance de l’immobilier La performance de l’immobilier est composée de deux facteurs: le revenu annuel et la variation de la PAR Arnaud de JAMBLINNE valeur du bien. La base du revenu est constituée des loyers, lesquels, dans un monde idéal, augmentent. Directeur général LA FONCIÈRE Après déductions des charges d’entretien, assurance, conciergerie, amortissements,... le revenu net devrait arnaud.dejamblinne@lafonciere.ch également augmenter sur la durée. Quant à la valeur BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

de l’immeuble, elle découle directement du flux des revenus, escompté à un taux dicté par le marché. Plus celui-ci est bas, plus la valeur de l’immeuble est élevée. Lorsque ce taux fluctue, la valeur du bien s’en ressentira, améliorant la performance en cas de hausse de valeur (baisse des taux), ou la réduisant en cas de hausse de taux. Avantages comparatifs de l’investissement immobilier en période de crise... On avait l’habitude de dire que l’immobilier est une classe d’actifs dont les caractéristiques pour l’investisseur se situent entre les actions et les obligations. Or, depuis une dizaine d’années, nous avons connu des crises diverses allant de l’explosion de la bulle Internet, la bulle immobilière avec les subprimes, insolvabilité des banques et aujourd’hui insolvabilité des Etats. La conséquence de toutes ces crises a été la baisse des taux d’intérêt à des niveaux planchers. Pendant ce temps là, l’immobilier classique, en Suisse, continue à produire des loyers et donc du rendement. Relevons ici que ce petit miracle est lié au «Sonderfall» suisse, un pays qui dispose d’un parc locatif énorme, dans lequel réside plus de la moitié de la population. Le très faible taux de vacance dans les logements, soutenu par l’attractivité du pays, soutiennent le marché. Ailleurs dans le monde, la crise financière a provoqué des pertes importantes dans l’immobilier: USA, Espagne, Grèce… L’épargnant qui est à la recherche d’un minimum de rentabilité pour son bas de laine se tourne vers l’immobilier suisse. Lui aussi est prêt à baisser ses prétentions de rendement, vu les circonstances et donc il va payer plus cher aujourd’hui ce qui lui rapporte la


.41

même chose que hier. La théorie de l’immobilier qui rapporte plus que l’obligataire est largement confirmée. Pour le marché des actions, la situation est très différente. Ces mêmes crises décrites ci-dessus ont détruit du capital par milliards. Les cours de bourses de banques et autres sociétés commerciales et industrielles se sont effondrés. Les investisseurs sont déçus, leur première réaction: «flight to safety»! Les valeurs refuges que sont l’or et l’immobilier sont prises d’assaut, entraînant une hausse de prix. Le recours à la dette, bon marché par définition dans ces circonstances, vient encore booster les prix. Sur cette dernière décennie, les placements immobiliers ont été autrement plus rémunérateurs que les actions. En contradiction avec la théorie classique. …et après la crise Après la crise financière, les taux d’intérêt devraient remonter. L’investisseur retrouvera dès lors un environnement plus classique, dans lequel il pourra placer ses économies en obligations et toucher un coupon raisonnable. Les actions seront également plus attractives, au vu de la stabilité économique retrouvée, portant la confiance dans le marché. L’immobilier perdra son attrait exceptionnel, mais gardera toutes ses qualités, décrites dans les études académiques: diversification de portefeuille, stabilité, protection contre l’inflation entre autres... La valeur des immeubles retrouvera un niveau correspondant aux attentes des investisseurs, en ligne avec les autres classes d’actifs, ce qui entrainera surement des baisses de valeurs par rapport aux sommets atteints en période de crise. Les revenus par contre ne devraient pas diminuer, voire augmenter au vu de l’amélioration de la conjoncture. Les qualités intrinsèques resteront intactes, pour autant que la Suisse garde son attractivité. Caractéristiques des fonds immobiliers Le phénomène décrit ci-dessus est-il le même, que l’immobilier soit détenu en direct par l’investisseur ou via un fonds de placement? La réponse est certainement: oui! il est même beaucoup plus visible dans le cas d’un fonds, car la valeur du bien à travers la cotation des parts est publique et visible au quotidien. Les spécificités des fonds immobiliers représentent un avantage indéniable qui a encouragé les investisseurs à se tourner vers cette forme de placement. La première est certainement la liquidité; offert à la bourse au quotidien, cet investissement est disponible, à l’achat ou la vente en tout temps. Le peu de moyens financiers nécessaires

Après la crise, les taux d’intérêt devraient remonter. L’investisseur retrouvera dès lors un environnement plus classique, dans lequel il pourra placer ses économies en obligations et toucher un coupon raisonnable.

pour acquérir une part de fonds rend le placement accessible à chacun. La répartition du risque sur de nombreux immeubles, tant au niveau géographique que par type d’affectation est également un facteur clé du succès des fonds. Le faible coût de la transaction plaide en faveur de l’immobilier titrisé. Pas de frais de mutations, de registre foncier, pas de frais de notaire, de constitution de cédules et de courtage! La stabilisation des revenus, liée à la mise en commun des ressources, lisse le compte de résultats. Ainsi le paiement des dividendes réguliers est un avantage appréciable, comparé aux aléas des cash flows, dépendant du compte d’exploitation de l’immeuble. La rationalisation du temps, nécessaires à la gestion d’un portefeuille de titres immobiliers devient comparable à celle nécessaire aux autres investissements. L’évaluation régulière et chiffrée de la valeur de l’investissement par une valeur boursière ou valeur d’inventaire est limpide. Le problème d’évaluation de la valeur vénale d’un immeuble est évacué. En conclusion Après cette brève réflexion, je pense qu’il est possible d’affirmer que l’investissement immobilier comporte beaucoup d’avantages qui ont permis, pour ceux qui étaient investis en Suisse, de très bien tirer leur épingle du jeu pendant la crise financière. Il n’est, en revanche, pas certain que ceux qui sont entrés dans le marché au plus fort de la crise, donc de la surchauffe des prix immobiliers, ne doivent pas s’attendre à une baisse de la valeur de leur investissement lorsque la hausse des taux d’intérêt s’installera. Si l’environnement économique suisse reste favorable, les revenus immobiliers ne devraient pas être affectés. Sur le long terme, il est incontestable que l’immobilier a sa place dans chaque portefeuille, de préférence sous forme titrisée. n

Immobilier, même recette! Il est étonnant de constater que pour l’immobilier, contrairement à d’autres placements, il y a encore des irréductibles qui investissent directement dans des immeubles. Lorsqu’il s’agit d’investir dans la pharma, la distribution ou les télécoms, il ne leur viendrait pas à l’idée d’acheter un laboratoire, d’ouvrir un magasin ou de planter des antennes sur les toits! Ils investissent dans des entreprises reconnues pour leur savoir-faire dans leur domaine spécifique. Pour l’immobilier, pas besoin de faire différemment: l’investisseur bénéficiera de tous les avantages liés à cette classe d’actifs ainsi que des avantages spécifiques liés à la titrisation. AdJ

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.42

Marché

L’immo en carte et données Rentabilité du marché résidentiel

7,7 % 6,9 %

7,8 %

7,1 % 6,1 %

6,3 %

5,8 %

5,3 %

5,8 %

2007

2007

2008

2009

2010

2011

Moyenne

rendement direct rendement indirect rendement total

2008

6,3 %

6,3 %

5,3 %

2009

2010

2011

Moyenne

Source: Wüest & Partner, Août 2012

Rentabilité du marché des bureaux

Bulle immobilière: les régions à risques Zurich, Genève et Lausanne comptent toujours parmi les régions les plus risquées de Suisse. Les grandes agglomérations de Zoug, du Pfannenstiel, de March, Vevey, Morges, Nyon et du Zimmerberg ainsi que les régions touristiques de Davos et de Haute-Engadine comptent elles aussi parmi les régions à risque. Dans la catégorie des régions sous surveillance, Bâle-Ville, Unteres Baselbiet, le Knonaueramt et la région du Glattal-Furttal.

Source: UBS, Août 2012 BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Région sous monitoring Région en danger



La force de l’équilibre

Prévoyance 2e pilier pour les PME 0848 000 488

D e p u i s

1 9 7 4

www.copre.ch


.45

Décryptage

1,75

1,50

1,25

1,00 EUR/USD EUR/CHF

Évolution des cours de change EUR/USD et EUR/CHF sur les dix dernières années. (12/07/2002 au 12/07/2012). Credit Suisse AG, Bloomberg

0,75

Fluctuations du marché des devises: comment vendre la volatilité Les variations des marchés des devises se situent actuellement dans une phase de soubresauts élevés. Mais comment en tirer parti? Et surtout, avec quels instruments concrets?

L

a crise de l’euro ne cesse de faire la Une et nombreux sont ceux qui ont déjà prédit la fin de la monnaie unique. Dans ce contexte, il faut cependant noter que c’est la dette publique dans la zone euro et non pas la monnaie elle-même qui pose problème. Néanmoins, les yeux sont constamment rivés sur les fluctuations de l’euro, surtout par rapport à sa monnaie de référence par excellence, à savoir le dollar US. Ainsi, nous avons constaté que, lorsque la crise a éclaté fin 2009, début 2010, le cours de change EUR/USD est passé de 1,50 à moins de 1,20. Il a ensuite rebondi une année plus tard à presque 1,50 pour passer l’année suivante autour de 1,20 - 1,25. Mais pas besoin de franchir la frontière pour observer les fluctuations du marché des devises. Il y a trois ans, le cours de change EUR/CHF était environ à 1,50. Le 6 septembre 2011 à 10 heures

du matin, il fallait déjà 1,10 franc suisse pour acheter un euro. Vingt minutes plus tard, après l’annonce de la Banque Nationale Suisse (BNS) de fixer un seuil plancher de 1,20, le cours passa au-dessus de 1,20 pour s’y stabiliser (voir graphique ci-dessus). Au vu des fluctuations actuelles du marché des devises, tout investisseur averti ou non devrait prendre ses décisions sur la base d’une analyse financière tenant compte de l’envergure, de la tendance et des causes possibles de ces mouvements de devises afin de maximiser son profit. Pour pouvoir se livrer à cette analyse, il faut comprendre ce que représentent les fluctuations des taux de change et comment elles peuvent être mesurées. Dans ce contexte, l’indicateur le plus répandu qui n’est pas dédié exclusivement aux devises, mais aussi aux sous-jacents des autres classes d’actifs (actions, obligations…) -, est la volatilité implicite. ...

PAR Jean-Thomas Frank Head Structured Solutions Foreign Exchange and Commodities EMEA – CH Credit Suisse AG

jean.t.frank@credit-suisse.com

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.46

... Celle-ci est faible pour un sous-jacent dont le prix espéré affiche peu de variations et élevée dans le cas contraire. Ainsi, la volatilité implicite représente en même temps un indicateur d’incertitude avec de grandes variations espérées dans un environnement incertain. Par ailleurs, la théorie moderne de gestion des portefeuilles s’empare de ce même concept de volatilité pour évaluer le risque d’un portefeuille. Sur le graphique ci-dessous, la volatilité implicite de la paire de monnaies la plus négociée, l’EUR/USD, ainsi que celle des cours de change EUR/CHF et USD/CHF sur les dix dernières années, sont comparées à leur cours de change respectif. Concernant le cours EUR/USD, on observe, parallèlement à quelques pics, à quel point la volatilité implicite a explosé suite à la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008, à la montée du cours de change en lui-même et à l’avenir incertain à cette période. Le pic au printemps 2010 s’explique par le début de la crise de la dette publique dans la zone euro. Des explications similaires peuvent également être données pour les augmentations de la volatilité implicite en automne 2010 et en automne 2011. Ainsi, la volatilité implicite peut s’interpréter également comme indicateur du risque que court l’investisseur qui prend une position dans un sous-jacent ayant des fluctuations incertaines. Avec la crise de la dette publique dans la zone euro qui ne semble toujours pas surmontée, les EtatsUnis qui se trouvent dans une sorte de stagnation et l’économie mondiale qui affiche une croissance faible, la reprise mondiale se fait attendre. Si l’on

Décryptage

compare à la période d’avant 2007, nous connaissons actuellement un environnement de volatilité en moyenne nettement plus élevée. Bien que des phases de hausses et de baisses se succèdent et qu’on se retrouve actuellement à des niveaux relativement bas, tout laisse penser que la volatilité demeurera généralement élevée au-delà de 2012. Ceci est valable pour les principales monnaies à quelques exceptions près. Ainsi, en ce qui concerne le taux de change EUR/CHF, depuis que le seuil plancher a été fixé à 1,20 CHF par la BNS, la volatilité y relative ne fait que baisser. De même, les monnaies des régimes de change liés, comme l’EUR/DKK ou l’USD/HKD dont les banques centrales - très crédibles -, ne permettent que des fluctuations à l’intérieur d’une bande fixée, n’affichent que des volatilités très faibles. Le taux de change USD/CNY, pour lequel la Banque Populaire de Chine (BPC) ne tolère qu’une appréciation du yuan régulière et contrôlée, avec un petit palier les derniers mois, est un autre exemple de volatilité modérée. La volatilité qui est élevée dans le cadre du marché des devises est cependant bien moins importante que pour les autres classes d’actifs. Dans l’univers des actions, par exemple, l’indice du marché suisse (SMI), le plus vieil indice boursier du monde le Dow Jones, comme l’indice mondial le plus répandu le MSCI mondial ont atteint une volatilité au-delà de 60% en septembre 2008 (à comparer à la volatilité de 25% pour le taux de change EUR/USD sur la même période) et affichent, sur les dix dernières années, des volatilités moyennes bien plus élevées que ...

Évolution des volatilités implicites à 3 mois en comparaison du cours de change correspondant sur les dix dernières années. (12/07/2002 au 12/07/2012). Credit Suisse AG, Bloomberg

50,0

1,70

37,5

1,28

25,0

0,85

12,5

0,43

0

0

cours de change EUR/USD (droite) cours de change USD/CHF (droite) cours de change EUR/CHF (droite) volatilité implicite EUR/USD (gauche) volatilité implicite USD/CHF (gauche) volatilité implicite EUR/CHF (gauche)

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


La nouvelle BMW Série 7

www.bmw.ch

La nouveLLe BMW Série 7. DéSorMaiS DiSponiBLe De Série avec xDrive, La technoLogie inteLLigente 4 roueS MotriceS.

xDrive non disponible pour les éditions spéciales limitées BMW Série 7 V12 Edition et BMW ActiveHybrid 7.

Le plaisir de conduire


.48

... celles sur le marché des devises (la volatilité étant environ de 11% pour le taux de change EUR/ USD sur la même période). Cela étant, qui dit volatilité, dit opportunité. Dans la théorie financière des modèles d’évaluation d’options, qui se fondent sur le modèle de Black-ScholesMerton, la volatilité implicite, en tant qu’indicateur de fluctuations attendues, est l’un des principaux facteurs de calcul utilisé. Ainsi, plus la volatilité est élevée, plus le prix d’une option vanille gré à gré (instrument financier consistant en un contrat de droit d’achat (respectivement de vente) entre deux contreparties d’une monnaie contre une autre à un prix prédéfini et à une date future prédéfinie) est élevé. Ceci s’explique par la probabilité mathématique plus haute de générer un rendement positif avec l’achat d’une option quand le marché anticipe de larges mouvements du sous-jacent. Par exemple, une option consistant à acheter un dollar US à 0,95 franc suisse lorsque l’on prévoit des mouvements de 0,85-1,05, nous permet de réaliser un meilleur rendement que si l’on table sur des mouvements de 0,90-1,00 pour la même option. Bien sûr, si le taux de change USD/CHF est de 0,90 au moment où l’option peut être exercée, le titulaire de l’option n’exercera pas son droit d’acheter les dollars US à 0,95, puisqu’il pourra également les acheter sur le marché à 0,90. Dans ce cas, l’option expire sans valeur et la perte réalisée correspond au prix de l’option. Maintenant, plaçons-nous du point de vue de la contrepartie qui vend cette option d’achat. De façon générale, le vendeur de l’option reçoit le prix de l’option - appelé prime d’option -, par l’acheteur de l’option. Cependant, il est obligé de vendre les francs suisses contre les dollars US à l’acheteur de l’option lorsque celui-ci exerce son droit d’achat à 0,95 ce qu’il fait normalement quand le taux de change USD/CHF est à la date prédéfinie à ou au-dessus de 0,95. En l’occurrence, le vendeur de l’option réalise une perte, compensée à un certain degré par la prime d’option. Toutefois, dans le cas où le cours de change se négocie en dessous de 0,95 et l’acheteur n’exerce pas son droit, le vendeur de l’option est délié de toute obligation. Son gain est d’un montant égal à l’intégralité de la prime d’option. Par conséquent, l’acheteur de l’option profite d’une hausse du cours de change USD/CHF, tandis que le vendeur de l’option a un intérêt opposé, c’est-à-dire qu’il profite d’une dépréciation du cours de change. Si la volatilité est élevée, les mouvements anticipés sont élevés, ce qui permet à l’acheteur de réaliser un rendement potentiel élevé. En même temps, le vendeur de l’option court un risque plus élevé de perte. Cependant, il est dédommagé pour ce risque BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Décryptage

Comparé à la période d’avant 2007, nous connaissons actuellement un environnement de volatilité en moyenne nettement plus élevée. Cela étant, qui dit volatilité dit opportunité.

et cette volatilité élevée par une prime d’option plus élevée. Comme avec la vente d’une option, le gain est, contrairement à l’achat, limité à la prime, il est donc idéal de vendre une option avec une vue directionnelle modérée. Ceci se justifie davantage dans un environnement à haute volatilité, avec des primes d’options élevées: l’investisseur peut profiter d’un mouvement modéré dans un contexte où de fortes variations ne sont pas exclues. Bien qu’on puisse faire de grand profit avec la vente d’options, il est très important de l’adapter à son profil de risque, d’évaluer constamment ses positions et de réagir immédiatement lorsque le seuil de tolérance des mouvements non désirés est atteint. Tandis qu’une vente nue d’option exige une certaine marge garantie par un collatéral auprès de la banque et par là se prête plutôt aux investisseurs versés en finance, le placement structuré sur le marché monétaire (également gré à gré) représente une alternative, basée sur le même principe. Également connu sous le nom de placement double-monnaie, en anglais dual currency deposit (DCD), il intègre la vente d’une option sur devise et profite ainsi, lui aussi, d’une volatilité élevée. Dans le cadre d’un placement double-monnaie, l’investisseur choisit un coupon fixe garanti en rapport avec un cours de conversion pour une période prédéterminée, normalement d’une semaine à douze mois. Le coupon et le capital investi initialement sont remboursés à maturité. Le remboursement, cependant, se fait soit dans la monnaie d’investissement, soit dans la monnaie de référence dépendant du cours de change à échéance par rapport au cours de conversion prédéterminé. Ainsi, un placement doublemonnaie en CHF sur le cours de change USD/CHF joue la dépréciation du franc suisse contre le dollar US. Le remboursement se fait en CHF si le cours USD/ CHF à l’échéance est supérieur au cours de conversion. Dans le cas contraire, une conversion aura lieu et le remboursement se fera en dollars US. Comme pour la vente d’option, l’investisseur court le risque de conversion (à ajuster à son portefeuille), qui est rémunéré par un coupon plus élevé que pour un placement monétaire traditionnel. Encore une fois, avec une vue directionnelle modérée attendue, le profit est d’autant plus élevé que la volatilité est élevée. Les taux à terme structurés se situent à un niveau de sophistication plus élevé. Il faut à priori disposer de connaissances plus profondes sur le marché des devises ainsi que d’une marge bancaire. Le Knock-Out Forward en est un exemple typique, il pourrait être traduit par “taux à terme structuré avec barrière désactivante“. Cette structure permet et oblige l’investisseur à acheter sur une base régulière (douze mensualités par exemple) une monnaie contre une autre à un taux prédéfini, meilleur que le taux


.49

de change au comptant et meilleur que le taux à terme moyen (sur les douze mois) au moment de la conclusion de l’investissement. Un profit est généré pour chaque mensualité lorsque le cours de change relatif à la mensualité est supérieur au prix d’achat de la devise prédéterminé. Le Knock-Out Forward présente un intérêt lorsqu’on s’attend à une appréciation de la monnaie qu’on achète. Dans le cas contraire, on achète la devise à un prix plus élevé que celui du marché, correspondant à une perte en cas de reconversion au prix du marché. Par ailleurs, si le taux de change barrière est touché à un moment quelconque pendant les douze mois, la structure cesse d’exister et les achats mensuels restants seront annulés. Le Knock-Out Forward est basé sur des options et est particulièrement intéressant dans un environnement à volatilité élevée. Les marchés de devises se trouvent à l’heure actuelle dans un environnement de phases de volatilité élevée, ce qui ne devrait pas changer dans un futur proche en raison des incertitudes liées à l’économie mondiale. Ceci ouvre la porte à toute une gamme d’instruments financiers qui permettent, avec une bonne évaluation des devises, une compréhension des instruments structurés et une adaptation raisonnable au profil de J-TF risque individuel, des profits potentiels très intéressants. n

la volatilité implicite

A

ppelée encore écart-type, la volatilité est calculée comme la racine carrée de la somme de toutes les différences entre chaque point observé d’un sousjacent et la moyenne arithmétique de tous ces points observés sur un certain intervalle de temps. Afin de tenir compte également des variations que l’on pourrait espérer à l’avenir, il faut différencier la volatilité historique de la volatilité implicite, cette dernière intégrant à côté de la volatilité historique également une estimation de la volatilité pour le futur. C’est à la volatilité implicite, plus pertinente et utilisée dans les modèles d’évaluation d’options que nous faisons référence ici, comme le font également la plupart des acteurs du marché dans le contexte des instruments financiers. J-TF

Mon prén

om: Cha

Ma profe

rlotte

Décora trice ieur Ma passi on: Mon piano Mon rêve : Joue r un jo piano à ur du q u a tre ma ma fille ins avec ssion:

d’intér

Ma banqu

rivée: J ulius B parce aer, qu’elle place, aussi, le elle le deva talent sur nt de la scèn e ep

www.juliusbaer.ch Fondé en 1890, Julius Baer, groupe suisse leader du private banking, dispose aujourd’hui d’un réseau de 15 succursales en Suisse – Ascona, Bâle, Berne, Crans-Montana, Genève, Kreuzlingen, Lausanne, Lucerne, Lugano, Saint-Gall, Saint-Moritz, Sion, Verbier, Zoug et Zurich (siège principal).

120725_Adv_Charlot_Switzerland_Banque_et_Finance_200x130_4c_RA_f.indd 1

25.07.12 16:50


Lancements marketing, Analyses conjoncturelles, Rapports d’activité,...

Optez pour la Data Visualization! Loyers à Genève selon la taille de l’habitation

Logement

Objectif 2030

Pédagogiques, nos infographies, cartes et schémas interactifs dynamiseront votre communication print, vos sites internet et vos applications numériques.

La galaxie de la Genève internationale

Ville internationale

multinationales 25,5%

Secteur marchand

OI

7,2%

Secteur non marchand

Genève internationale secteur privé

35% de l’emploi cantonal

26,4%

Missions permanentes 1,3%

secteur public

OING 0,9%

8,6%

consulats 0,1%

Suisse: +41(0)22 809 94 04 France: +33(0)650 01 19 02

Boulevard Georges Favon, 43 1204 Genève 13, avenue d’Albigny 74000 Annecy


.51

© M.studio

Sur votre agenda

n 5 septembre 2012 ASB: Journée des banquiers Bâle Assemblée générale de l’Association suisse des banquiers. La Journée où se rencontrent de nombreux représentants de la place financière suisse, de hauts représentants de l’Etat et de l’économie du pays. www.swissbanking.org n 11 septembre 2012 IFMA/CIMA: IFRS Briefing 2012/13 Genève Séminaire / colloque organisé par l’International Financial Management Association. www.ifma-geneva.org n 17 septembre 2012 11th European Private Banking Summit Zurich Conférence organisée par Euroforum Schweiz. 30 orateurs, plus de 100 participants de haut rang pour cette conférence très tournée vers la stratégie. www.private-banking-summit.com n 19 septembre 2012 Forum ISAG: Conférence Emil Nguy Genève Conférence organisée par l’ISAG - Investment Strategists Association of Geneva. Un moment d’échanges avec des experts internationaux: universitaires, économistes, chercheurs, banquiers centraux. Réservé aux membres. www.isa-gva.org n 19 et 20 septembre 2012 FAFS 2012 Genève Le Forum d’affaires Franco-Suisse 2012 est 220x49mm.pdf

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

N

1

8/4/11

5:53 PM

placé sous le haut patronage du Département fédéral de l’économie. La Chambre FranceSuisse pour le Commerce et l’Industrie organise cette troisième édition. www.fafs.ch n 20 septembre 2012 Gestion des risques, un éclairage sur les risques du benchmarking Lausanne L’appréciation des risques de placements et leur gestion sont devenues incontournables pour les caisses de pension. www.pps-epas.ch n 26 septembre 2012 5e Finance Summit Bâle Le rendez-vous sectoriel des banquiers, gérants de fortune, experts du monde financier et bancaire de Suisse romande. Thème de cette 5e édition: «Nouvelles pistes de rendement et de croissance pour la finance suisse». www.richmondevents.com n 26 septembre 2012 AGDA: Contrats de distribution Genève Manifestation organisée par l’Association Genevoise de Droit des Affaires. www.agda.com n 2 octobre 2012 IFMA: Data Protection Presentation Genève Conférence de Claudio Foglini, Senior Consultant chez Scalaris AG. Minimiser le risque humain. www.ifma-geneva.org

n 3 et 4 octobre 2012 Salon RH Suisse Genève Le point de rencontre des fournisseurs de services et de produits relatifs à la gestion des ressources humaines d’une part et des professionnels de la gestion des ressources humaines en entreprise et en administration d’autre part. www.salon-rh.ch n 10 et 11 octobre 2012 Invest’12 Genève Rendez-vous des gérants indépendants, le salon Invest aborde les sujets clefs pour l’industrie et notamment l’environnement économique et législatif, les modifications réglementaires et leurs implications, l’évolution du cadre de travail de la profession ou encore la présentation de services de support et de produits d’investissement. www.forum-invest.ch n 24 et 25 octobre 2012 Structured Products Fair Zurich Incontournable, le forum des structurés. www.strukimesse.ch

produits

n 9 novembre 2012 Forum économique Glion Organisé par PME Université, interface entre les milieux académiques et les Petites et Moyennes Entreprises de Suisse Romande. Comment faire face à l’imprévisible et aux désordres de notre monde actuel? www.pmeuniversite.ch


POUR L’INVESTISSEUR, TROP DE COMPLICATION PEUT CONDUIRE A LA CATASTROPHE.

Investir devrait être simple comme bonjour. Les produits complexes et non clairs sur bien des points accroissent les risques d’échec. Pour construire un portefeuille avec davantage de transparence, regardez plutôt du côté des SPDR® ETFs. Chaque produit a été conçu avec soin et de manière simple, pour adapter vos choix d’investissement précis à votre stratégie. Pour élaborer une solution d’investissement sur mesure, orientez vos recherches vers: spdretfinsights.com/fr/a/c

SPDR ETFs est la plate-forme de fonds négociables en bourse/trackers (“ETF”) de State Street Global Advisors, et comprend des fonds autorisés par les autorités européennes de régulation comme des SICAV à statut juridique d’OPCVM. Comme les actions, les trackers sont des investissements à risque et leur cours fluctue sur le marché des valeurs. La valeur de l’investissement est susceptible de baisser comme d’augmenter et la rentabilité de l’investissement est donc variable. Les variations des taux de change peuvent avoir une incidence négative sur la valeur, le cours ou les dividendes d’un investissement. Il n’y a en outre aucune garantie de réalisation des objectifs d’investissement d’un tracker. La plate-forme SPDR ETF ne vous est peut-être pas accessible ou n’est peut-être pas adaptée à vos besoins. Cet avertissement publié par State Street Global Advisors (“SSgA”) ne constitue pas un conseil d’investissement, une offre ou une invitation à acheter des parts de fonds négociables en bourse par l’intermédiaire de la plate-forme SPDR. Les trackers négociés par l’intermédiaire de la plate-forme SPDR ne peuvent être proposés et vendus que dans les pays où la réglementation en vigueur les autorise. Avant d’investir, vous devez recevoir et lire le prospectus et le prospectus simplifié relatif aux fonds négociables en bourse de la plate-forme SPDR. D’autres brochures d’information et le prospectus/prospectus simplifié décrivant les caractéristiques, les coûts et les risques des fonds négociables en bourse de la plate-forme SPDR sont à la disposition des résidents des pays où leur vente est autorisée sur www.spdrseurope.com et auprès du bureau local de SSgA. “SPDR” est une marque déposée de Standard & Poor’s Financial Services LLC (“S&P”) que State Street Corporation utilise sous licence. Aucun produit financier proposé par State Street Corporation ou par les sociétés de son groupe n’est parrainé, approuvé, vendu ou promu par S&P ou par les sociétés de son groupe et S&P et les sociétés de son groupe ne donnent aucune assurance, garantie ou recommandation concernant l’opportunité d’acheter, de vendre ou de détenir des unités/parts de ces fonds. © 2012 State Street Corporation. Tous droits réservés. IBGE-0444.


.53

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

C’est lA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Suivez leurs conseils: .54

Dr. Patrick Gügi Obligations convertibles

Fisch Asset Management

.56 M artin langer

LGT Capital Management

.59 Anick Baud-Woodtli Valeurs suisses

BCGE ASSET Management

.63

EMMANUEL HAUPTMANN Gestion traditionnelle, getion alternative

reyl asset Management

Fonds multi-actifs

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.54

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Obligations convertibles: une classe d’actifs par profil de risque Grâce à leur structure simple (échéances fixes, remboursement à la valeur nominale et intérêts) et à l’extension de la composante «droit de conversion», les obligations convertibles offrent des opportunités de placement intéressantes.

Dr. Patrick Gügi CEO - Fisch Asset Management

patrick.guegi@fam.ch

L

a règle veut que les obligations convertibles gagnent deux tiers en cas de hausse des marchés boursiers, mais ne perdent qu’un tiers en cas de mouvement à la baisse. L’investisseur souhaitant bénéficier de primes de risques sur les taux d’intérêt, le crédit, les actions et la volatilité obtient avec les obligations convertibles une réduction groupée. Le timing automatisé de l’exposition aux actions et la protection contre l’inflation intégrée s’y ajoutent gratuitement. Malgré la simplicité de leur structure de base, cette classe d’actif offre de multiples possibilités d’investissement. Depuis quelques années, on observe une augmentation régulière de la demande, qui se renforce encore dans le contexte boursier actuel, où de nombreux investisseurs recherchent des alternatives aux classes d’actifs traditionnelles.

L’investisseur qui veut bénéficier de primes de risques sur les taux d’intérêts, le crédit, les actions et la volatilité, obtient avec les obligations convertibles une réduction groupée.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Combinaison entre sécurité et plus-value boursière La conversion en actions devient intéressante lorsque les titres concernés augmentent et dépassent la valeur nominale de l’obligation. En revanche, si le cours des actions recule, l’obligation peut être conservée à taux fixe jusqu’à l’échéance. Cette combinaison entre la sécurité offerte par le capital garanti et une potentielle plus-value boursière constitue le grand avantage de l’obligation convertible. Les investisseurs sont toujours plus nombreux à ne pas vouloir choisir entre actions ou obligations, mais plutôt à rechercher le succès grâce à ce coup double. Le succès des obligations convertibles se voit aussi dans les chiffres: lors de la comparaison entre les trois benchmarks des segments des obligations convertibles, des actions et des obligations entre 1996 et juin 2012, l’indice UBS Global Convertible Bond apparaît comme le grand vainqueur, avec une plus-value de 154%. L’indice ML Global Broad Market Bond se situe, avec un plus de 133% devant l’indice mondial des actions MSCI World, avec 78%. L’investisseur qui a privilégié les obligations convertibles aura pu générer à long terme un revenu nettement plus élevé que s’il avait acheté des obligations ou des actions. En matière d’obligations convertibles, il existe différentes stratégies allant de l’investissement en obligations jusqu’à l’achat de titres apparentés aux actions. En ce qui concerne les produits gérés de manière professionnelle, comme les fonds, les investisseurs ont habituellement le choix entre trois stratégies de base différentes. Les voici présentées ci-après.


Le thème

S’il est une période où les habitudes sont à laisser de côté, c’est bien celle que nous vivons aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas en profiter pour explorer d’autres pistes? En voici quelques-unes, choisies parmi tant d’autres.

.55

stratégie hybride, la classique La stratégie hybride constitue la manière la plus classique d’investir dans les obligations convertibles. Ici, l’investisseur achète des titres cotés aux alentours du prix de remboursement (+/- 15%). Il en résulte un risque fortement limité. Dans cette fourchette de cours, l’obligation convertible conserve encore son caractère d’obligation: le capital est garanti à 90%. Malgré cette garantie, les obligations hybrides vont réagir à la hausse du cours des actions. Si l’on se base sur les techniques mathématiques d’évaluation, une telle obligation convertible tire parti de 50 à 60% d’une éventuelle augmentation de l’action. De cette façon, une obligation convertible hybride peut être interprétée comme un mélange (pour moitié) entre un investissement en actions et un investissement en obligations. Mais le mécanisme de garantie du capital ne fonctionne que si le débiteur du convertible demeure solvable même en cas de chute du cours des actions et peut rembourser les obligations. Classiquement, la stratégie hybride doit disposer d’une qualité de débiteur élevée. En outre, ce qui est décisif, c’est que le portefeuille hybride soit maintenu dans une fourchette de cours hybride. Car, en cas de forte hausse des cours en Bourse, le cours des obligations convertibles augmente aussi. Et de cette manière, ceux-ci perdent leur caractère hybride et se mettent à comporter le même risque qu’un investissement direct en actions. Une obligation convertible, cotée à des cours de 150% ou plus (remboursement à 100%) possède un risque de baisse de 33%. Il s’ensuit que ces titres, après une forte hausse des cours, doivent être convertis en titres plus défensifs. Cela garantit en outre les gains réalisés jusqu’alors. En cas de marchés baissiers, les obligations convertibles achetées à l’origine perdent de plus en plus le contact avec l’action. La prime de conversion augmente (donc la conversion devient inintéressante) et l’obligation devient quasiment une obligation classique, qui ne réagit plus aux mouvements de l’action sous-jacente. Une stratégie hybride appropriée diminue le risque après une hausse des cours (= une exposition aux actions supérieure aux obligations

Source: UBS, MSCI, Merril Lynch sur des données de 1996 - décembre 2011

convertibles) et augmente l’exposition aux actions après une baisse ou pour faire bref: buy low, sell high! Les obligations convertibles, Pas la stratégie agressive Les obligations convertibles, qui sont cotées à 50% ou plus au-dessus du prix de remboursement garanti, comportent le risque de subir un recul comparable à celui des actions: c’est la raison pour laquelle on dit qu’elles sont apparentées aux actions. Pour ce risque plus élevé, l’investisseur est dédommagé par le biais d’un potentiel de gain élevé en cas de hausse des cours (comparable à celui des actions). Car dans cette catégorie de cours, les obligations convertibles indiquent une faible prime de conversion, voire aucune. Ce qui signifie que l’obligation peut être convertie en action presque à parité égale. En conséquence, le potentiel de hausse de l’obligation est identique à celui de l’action. Ce qui est intéressant, c’est que malgré leur apparentement étroit, ce genre d’obligations convertibles performent mieux que les investissements directs en actions en cas de revers important des Bourses. La garantie de capital fait effet plus tard et plus faiblement que dans le cas des obligations convertibles hybrides. Toutefois, en comparaison avec un investissement en actions, en cas de recul, il en résulte une perte sensiblement plus modeste. En cas de tendance à la hausse, il s’en dégage un gain entre 80 et 100%. La stratégie en matière d’obligations convertibles apparentées aux actions correspond à un investissement en actions avec une couverture partielle.

la variante défensive En cas de stratégie apparentée aux obligations, on achète des obligations convertibles qui indiquent un rendement positif à l’échéance, indépendamment de la hausse ou de la chute des marchés boursiers. En outre, on achète des titres cotés au-dessous de leur prix de remboursement. Dans ce domaine, les obligations convertibles indiquent des primes de conversion de 25% et plus, et de ce fait ne réagissent que très modérément aux mouvements du marché boursier. Comparativement à la stratégie hybride, il en résulte un intérêt courant plus élevé, mais également un potentiel de gain plus modeste en cas de hausse des marchés boursiers. Parmi les stratégies convertibles apparentées aux obligations, on compte les portefeuilles qui ont une exposition de 20 à 30% aux actions, de 70 à 80% aux obligations. Attention: la volatilité globale d’un tel portefeuille n’est guère plus élevée que celle d’un pur portefeuille en obligations. Les propriétés avantageuses de l’obligation convertible (des droits de conversion favorables) offrent aussi un meilleur rapport risque/opportunité qu’un investissement direct en actions et obligations. En fin de compte, grâce aux obligations convertibles, on peut réaliser des gains exceptionnellement avantageux sur les marchés boursiers. Le plus important dans cette stratégie, c’est la qualité du débiteur. Car ici, la pure part d’obligations (70 à 80%) de l’investissement est sensiblement plus élevée que dans la stratégie hybride ou apparentée aux actions. Cette stratégie convient aux investisseurs particulièrement conservateurs. n

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Rendements par an


.56

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Des fonds multi-actifs assortis d’un potentiel de perte limité Les fonds mixtes ou fonds multi-actifs ont la cote auprès des investisseurs. Forts de leurs portefeuilles diversifiés et capables de réagir rapidement aux fluctuations des marchés, ces produits présentent un certain attrait, en particulier dans le contexte actuel. Dans le sillage de la crise financière, les concepts axés sur la préservation de la valeur reviennent sur le devant de la scène.

L

es fonds multi-actifs ont pour but d’atteindre des rendements stables au moyen d’une diversification du portefeuille la plus large possible, entre différentes catégories d’actifs, et ce indépendamment des phases de marché. En principe, leur fonctionnement ne diffère pas de celui des fonds mixtes classiques. Ces derniers investissent la fortune du fonds en actions et en titres porteurs d’intérêts et adoptent des surpondérations ou souspondérations en fonction de la situation du marché. A l’inverse, les fonds multiactifs ne sont soumis à aucune restriction en termes de sélection des catégories d’actifs. Ils disposent d’un univers d’investissement étendu, notamment les matières premières, l’immobilier ou d’autres placements alternatifs. De ce fait, ils sont souvent utilisés pour une gestion de fortune structurée. Grâce à la diversification étendue, les investisseurs peuvent bénéficier des évolutions des différents marchés et confier à des gérants de fonds professionnels l’orientation tactique de l’allocation ainsi que la gestion du risque. Allocation d’actifs: la compétence s’impose Si la gestion de fonds mixtes en présence de deux catégories d’actifs n’est pas chose facile, la complexité augmente en proportion du nombre de catégories d’actifs. Ainsi, la gestion du fonds doit

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

non seulement être en mesure d’évaluer la situation macroéconomique, mais aussi de surveiller de près l’évolution des différents marchés. Cela étant, il y a de bonnes raisons d’intégrer des catégories d’actifs supplémentaires dans le portefeuille. Tel est l’avis du spécialiste américain en économie financière, Harry M. Markowitz,

Des quotes-parts d’actifs rigides ou une gestion mécanique peuvent exercer une influence négative sur la performance du fonds. exprimé dans son ouvrage sur la sélection du portefeuille (Portfolio Selection) pour lequel il a reçu le prix Nobel en 1990. Dans cet ouvrage, il prouve scientifiquement la répercussion positive de la diversification sur le risque et sur le rendement possible de l’ensemble du portefeuille. Si l’on en croit sa théorie, l’intégration d’une multitude de classes d’actifs entraîne une optimisation du

profil risque/rendement du portefeuille. Et ce, du fait que les risques de différents placements peu corrélés ne s’ajoutent pas toujours, mais s’annulent mutuellement. Dans son modèle, Harry M. Markowitz montre qu’en fonction de la propension au risque de l’investisseur, il peut être plus avantageux d’investir dans plusieurs

Martin Langer Senior Client Portfolio Manager Multi Asset Funds LGT Capital Management


.57

En période de crise, les rendements positifs sont encore plus convoités Si, globalement, de nombreux fonds multiactifs s’en sont bien sortis durant les crises des dernières années, les récentes failles observées sur les marchés ont concrètement démontré que le concept de la diversification du portefeuille n’a pas toujours déployé tous ses effets en raison de corrélations accrues entre les différentes classes d’actifs. De ce fait, le domaine de l’Asset Management a décidé de miser davantage sur les fonds multiactifs, renforcés par des composantes de préservation de la valeur. En règle ...

Performance comparative

Tandis que les cours des actions et des matières premières se sont effondrés, le LGT Multi Asset Dynamic Shield a, quant à lui, enregistré une performance relativement positive depuis son lancement (janvier 2011).

Allocation dynamique

L’allocation dynamique des trois catégories de placement du LGT Multi Asset Dynamic Shield depuis le lancement.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

placements distincts que d’investir dans un ou deux placements avec un rendement attendu optimal. Si cela paraît simple en théorie, dans la pratique, des compétences élevées en termes d’allocation d’actifs s’imposent. Il ne s’agit pas seulement d’évaluer en continu l’attrait et la pondération des différentes catégories d’actifs au vu de l’évolution des marchés financiers et de capitaux mondiaux. Au sein de chaque catégorie d’actifs, les différents segments de marché doivent faire l’objet d’une analyse permanente et la pondération des titres correspondants doit être vérifiée. Une analyse portant sur plusieurs catégories d’actifs et plusieurs années d’expérience jouent ici un rôle clé. Le succès de la gestion des multi-actifs repose également sur le processus de placement des fonds concernés. Ce dernier doit accorder aux gérants de fonds une marge de manœuvre suffisante pour qu’ils puissent réagir de manière rapide, dynamique et logique aux mouvements de marché. Des quotes-parts d’actifs rigides ou une gestion mécanique peuvent exercer une influence négative. En période de repli des cours, il est difficile d’éviter des pertes si la gestion du fonds est tenue de rester trop proche des indices de référence ou de respecter des quotes-parts de placement préétablies. Par ailleurs, une démarche de protection axée sur la mécanique risque de contraindre à laisser passer inutilement les opportunités liées à une reprise des marchés à court terme.


.58

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Fonds multi-actifs (suite) ... générale, des procédures asymétriques sont mises en œuvre avec pour but d’exploiter les opportunités inhérentes aux marchés en hausse tout en limitant les risques liés aux marchés en recul. Fondamentalement, ces procédures se distinguent par des méthodes statiques et dynamiques. Dans le premier cas, l’allocation de la fortune est essentiellement maintenue et le portefeuille est protégé par des options call ou put. Dans le second cas, la protection de la valeur se déroule au moyen d’un arbitrage permanent entre les placements risqués et ceux qui le sont moins. Le principal inconvénient de la variante statique, ce sont souvent ses coûts élevés, surtout par rapport à la méthode dynamique. Dans les périodes de volatilité sur les marchés, les frais d’assurance réduisent les possibilités de participation aux marchés en hausse. Parmi les méthodes dynamiques de protection de la valeur, citons en particulier la Constant Proportion Portfolio Insurance (CPPI). Il s’agit d’un concept mécanique selon lequel le capital engagé ne peut pas aller en dessous d’une valeur définie. Avec cette méthode, un repli des cours sur le marché des actions, par exemple, entraînerait automatiquement une réduction de la quote-part actions. Toutefois, dans des périodes de marché volatiles marquées d’une évolution en dents de scie, l’approche CPPI classique a ses faiblesses. Notamment, lorsque la valeur plancher est atteinte ou qu’on s’en approche, il est plus difficile de participer aux fortes hausses des cours à brève échéance étant donné que le portefeuille est investi dans des placements sans risque. La réduction du risque systématique lié au marché des actions se fait d’autant plus au prix d’une prévision de rendement potentiellement plus faible.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Des stratégies dynamiques assorties d’un profil de rendement asymétrique Les stratégies dynamiques offrent également la possibilité d’une protection de la valeur souple ou flexible sans garantie ni limites inférieures fixes. En introduisant le Multi Asset Dynamic Shield, LGT s’est lancé sur cette voie. L’approche suit un profil de rendement asymétrique et accepte des rendements négatifs à court terme sans couverture garantie. Visant à limiter autant que possible le potentiel de perte tout en participant aux marchés positifs, la direction du fonds investit selon le principe de la diversification, mais s’engage de manière dynamique dans des actions et obligations mondiales ainsi que dans les matières premières. Le portefeuille peut investir dans des actions mondiales et dans des matières premières à raison respectivement de 70% et 30%. La gestion du risque est réglementée, mais ne se base sur aucun pronostic et se déroule au moyen d’un modèle mathématique de suivi des tendances. Il en ressort une allocation dynamique adaptée à l’environnement de marché et indépendante d’un indice de référence. L’allocation est fixée sur la base de l’évolution relative des catégories d’actifs. Si les actions et les matières premières affichent des tendances positives, ce type de valeurs sera étendu aux dépens des obligations d’Etat étant donné que les catégories d’actifs risquées évoluent non pas l’une inversement de l’autre, mais à l’encontre du segment obligataire. A cet égard, il importe que la stratégie soit mise en œuvre à coûts réduits à l’aide d’instruments efficaces tels que les futures, ETF ou ETC. La diversification régionale au niveau des actions et des obligations

accompagnée d’une large dispersion entre différents marchés des matières premières, associée à l’approche de suivi dynamique donne lieu à un portefeuille stable recelant un potentiel de perte nettement réduit. De plus, les matières premières font office de protection dans un contexte inflationniste. Dans les années de crise, le concept devrait fournir une “préservation du capital“ identique à celle de la plupart des modèles CPPI engagés, sans renoncer aux rendements durant les années prospères. Penchons-nous sur l’année passée, qui fut difficile pour les investisseurs: la stratégie avait déjà abaissé la part d’actions et de matières premières à l’été 2011. De la sorte, le portefeuille a réussi à compenser en grande partie les revers essuyés par les marchés en août et septembre 2011. Pour l’année 2011, la tranche EUR a atteint un rendement positif de 1.70% malgré un contexte ardu. De par sa structure, la stratégie vise précisément à obtenir le meilleur résultat possible (corrigé du risque) au niveau des rendements annuels. Par conséquent, on adopte une vue sur l’année civile pour la gestion du portefeuille et du risque. Dans ce contexte, la stratégie a commencé l’année 2012 par une allocation initiale neutre: 50% d’obligations d’Etat, 35% d’actions et 15% de matières premières. Dans le sillage de la bonne tenue des marchés financiers début 2012, la quote-part actions a été relevée de 35% à 51% et celle des matières premières de 15% à 19%. En raison de l’évolution négative des marchés, dès fin mars, les proportions ont été progressivement abaissées à 25% en ce qui concerne les actions et à 4% en ce qui concerne les matières premières. n ML


.59

Cent francs investis dans le SMI en 1996, donnent aujourd’hui 270 francs. Dans l’indice des moyennes et petites capitalisations SPI extra, ce résultat atteint 432 francs.

Anick Baud-Woodtli Gérante BCGE Synchrony Small and Mid Caps CH BCGE Asset Management

SPI Extra VS SMI

anick.baud-woodtli@bcge.ch

Performance comparée des grandes et des petites valeurs suisses entre 1996 et 2012

L

e fonds en valeurs secondaires suisses, le BCGE Synchrony Small and Mid Caps CH, créé en 2006 et initialement réservé à la seule clientèle institutionnelle, a été ouvert à tous les investisseurs en octobre 2010. Après une année 2011 difficile pour les petites et moyennes capitalisations suisses, mais qui faisait suite à une année 2010 extraordinaire, il est temps de se rappeler qu’un tel fonds capte la création de valeur réelle de ses sous-jacents sur un horizon de cinq à huit ans au moins. Il est donc investissable en tout temps. Avant de parler du fonds et de sa philosophie d’investissement, prenons un peu de temps pour mettre en exergue les qualités et les spécificités de ces valeurs secondaires suisses, qui constituent une classe d’actifs en soi. Petit rappel, l’indice de

cette classe d’actifs, notre indice de référence, est le SPI Extra qui regroupe toutes les sociétés suisses cotées sur le segment principal de la bourse (SPI), à l’exception des 20 plus grands titres composant le Swiss Market Index (SMI). Cet indice a la particularité de comprendre 90% des valeurs cotées, soit environ 200 sociétés, mais seulement 16% de la capitalisation boursière suisse totale, soit environ 142 milliards de francs suisses. Pourquoi investir aujourd’hui dans les valeurs secondaires suisses? Tout d’abord, la performance relative de ces valeurs par rapport aux grandes capitalisations est bien plus élevée sur le long terme. Si vous aviez investi 100 francs dans le SMI le 1er janvier 1996, vous ...

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Marché suisse: le retour des petites et moyennes valeurs


.60

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Valeurs suisses (suite) ... auriez aujourd’hui 270 francs, soit une rentabilité de 6.3% par an. Par contre, si vous aviez investi 100 francs dans le SPI Extra le même jour, vous pourriez compter 432 francs, soit une rentabilité annuelle de 9.4%. La croissance y est plus élevée, car ce sont pour la plupart des sociétés jeunes. Ce taux de croissance est en outre moins volatil que celui des valeurs du SMI, qui est fortement pondéré en valeurs financières et de santé, secteurs où il y a peu de dynamisme et une plus forte volatilité de la croissance du chiffre d’affaires. Elles sont généralement actives dans un marché de niche, où elles occupent une place de leader, ce qui les rend plus solides et moins cycliques. De plus, elles offrent une meilleure diversification que le SMI en terme sectoriel. Elles sont aussi plus souvent détenues majoritairement par les familles fondatrices; ce qui se révèle être un avantage précieux pour la stabilité de la stratégie et la continuité dans le management. Enfin, si leur cours boursier a tendance à être plus fortement impacté dans les périodes économiques difficiles, ces sociétés se sont révélées plus dynamiques que les grandes à chaque retournement conjoncturel. On peut encore ajouter que, contrairement aux idées reçues, cette classe d’actifs n’est pas plus risquée. En effet, sur le long terme, sa volatilité est à peine supérieure à celle du SMI (17.6 contre 16.6). Par ailleurs, ces sociétés ont fait de gros efforts pour améliorer leur solidité financière, leur transparence et leur liquidité boursière ces dernières années, ce qui les rend encore plus attractives. A ce niveaulà, elles se sont d’ailleurs aujourd’hui rapprochées des grandes capitalisations. Quelles sont les spécificités du fonds BCGE Synchrony Small and Mid Caps CH? Le fonds présente la particularité d’inté-

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

grer, au sein d’une même analyse, non seulement des critères financiers, mais également environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). En effet, le succès à long terme d’une entreprise ne saurait être dicté par les seuls critères financiers et la prise en compte de critères ESG est tout aussi importante pour identifier les facteurs qui déterminent durablement son succès. C’est pourquoi nous nous intéressons à des sociétés qui non seulement ont des qualités financières indéniables (position de leader sur leur marché, activité à barrière d’entrée élevée, taux d’innovation important, cohérence de la stratégie, stabilité du business modèle, chiffres d’affaires et marges en croissance, etc), mais qui savent également gérer les défis sociaux et environnementaux qui s’imposent à elles. En effet, une entreprise ne vit pas en vase clos, mais entretient au contraire de multiples relations avec des acteurs qui peuvent influencer ou être influencés par la réalisation de ses objectifs. Ces «parties prenantes» (ou stakeholders) sont importantes puisqu’elles apportent les ressources ou le soutien nécessaire au développement de l’entreprise. Ainsi, les relations avec les actionnaires, les clients, les employés, les fournisseurs, la société civile et l’environnement (générations futures) sont une source d’opportunités, mais également de risques. Le fonds se concentre donc sur les entreprises qui intègrent et équilibrent le mieux les intérêts de ces parties prenantes dans leur stratégie à long terme, garantie supplémentaire d’une croissance durable. L’analyse financière traditionnelle est ainsi complétée par ces critères extrafinanciers, dans une optique de réduction des risques. L’approche d’intégration garantit que le fonds soit uniquement investi dans les meilleures entreprises, considérant

la manière dont elles gèrent leurs défis financiers, sociaux et environnementaux. Un exemple concret de valorisation d’une entreprise Pour illustrer le propos, prenons l’exemple d’une société qui est bien notée selon notre méthodologie: le fabricant de chocolat Barry Callebaut. Acteur incontournable dans le domaine du cacao, sa taille lui permet de réaliser des économies d’échelles importantes et lui procure un avantage décisif en terme de prix, quand il s’agit de négocier avec ses clients. En outre, sa stratégie «Cost Plus» lui permet de répercuter 80% des variations de prix de cacao sur les clients, ce qui est fondamental dans ce secteur. Il possède également une croissance deux fois supérieure à la moyenne du marché du chocolat. Et enfin, en termes de vecteurs de croissance, le groupe profite de la tendance à l’outsourcing de la part des grands groupes agroalimentaires, de son exposition aux pays émergents et de son rôle de consolidateur dans sa division «Gourmet et Spécialités». La société Barry Callebaut affiche également une très bonne performance extrafinancière qui reflète la qualité des relations entre l’entreprise et ses parties prenantes. Tout d’abord, la société a adopté une stratégie de durabilité claire et cohérente, qui s’applique à tous les niveaux de l’organisation. En particulier, l’entreprise prend des mesures concrètes pour répondre aux principaux enjeux que nous avons identifiés, tels que: sécurité et qualité des produits, tendance santé et bien-être, commerce équitable, continuité et qualité de l’approvisionnement, conditions dans les pays de production, impact environnemental. Ensuite, le groupe a formalisé ses valeurs et ses engagements dans un code de conduite qui aborde les domaines de l’éthique des affaires, de la responsabilité


Trouvez l’erreur!

sociale et de la responsabilité environnementale. En d’autres termes, la société Barry Callebaut vise à assumer son devoir de responsabilité envers toutes les parties prenantes, tout au long de la chaîne de création de valeur du chocolat - de l’approvisionnement en matières premières jusqu’au produit fini -, ainsi que dans la conception de produits sûrs et sains pour les clients. Même si des incertitudes demeurent et que la visibilité est inférieure à la moyenne, l’exercice en cours devrait être une année de croissance pour la majorité des sociétés de l’univers, ce que semblent confirmer leurs résultats semestriels publiés ces dernières semaines. Hormis certains secteurs bien spécifiques, où il existe pour l’instant une surcapacité (à l’image de l’industrie photovoltaïque), la demande reste dynamique, notamment celle émanent des pays émergents où la plupart des petites et moyennes sociétés suisses sont très bien placées. Mais il convient de rester attentif au deuxième semestre, qui pourrait être plus faible que ce qu’anticipe le marché. Ce qui est rassurant toutefois, c’est que ces sociétés ont pratiquement toutes un bilan solide et une aptitude à générer un cash flow important, ce qui leur permet de ne pas sacrifier ce qui constitue leur grande force, à savoir leur capacité d’innovation. n A B-WL

Négocier chez l’original: Incontestablement le meilleur choix. Les investisseurs avertis le savent: une bourse réglementée pour le négoce de produits structurés est une condition essentielle. C’est seulement en bourse que les indications de prix sont contraignantes et que les transactions sont divulguées de façon transparente. Une régulation indépendante du marché permet de garantir une exécution des ordres à des prix équitables dans l’intérêt de tous les acteurs du marché. Des avantages évidents que seule la bourse originale est en mesure d’offrir. Négocier en bourse en toute sécurité: www.scoach.ch

® Quelles perspectives pour 2012?

Même si des incertitudes demeurent et que la visibilité est inférieure à la moyenne, l’année en cours devrait se solder par de la croissance pour la majorité des sociétés de l’univers. En effet, hormis certains secteurs bien spécifiques, où il existe pour l’instant une surcapacité (à l’image de l’industrie photovoltaïque), la demande reste dynamique, notamment celle émanent des pays émergents où la plupart des petites et moyennes sociétés suisses sont très bien placées. D’autre part, ces sociétés sont sorties renforcées de la crise, puisque leur bilan solide et leur aptitude à générer un cash flow important, leur permet de ne pas sacrifier ce qui constitue leur grande force, à savoir leur capacité d’innovation.

traded on scoach


Découvrez le potentiel. Kongresshaus Zurich 24 – 25 octobre 2012 Mercredi et jeudi, de 10 h à 18 h

www.strukimesse.ch sponsors principaux

partenaires Médias

proMoteurs


.63

Sous la loupe

Reyl Asset Management a lancé en début d’année deux fonds Long/Short Actions, sur l’Europe et les Marchés Émergents, suivis au printemps par un fonds Long/Short Crédit. Quand les gérants traditionnels jouent aussi la carte de la gestion alternative. Banque&Finance: Comment expliquer la percée d’un gérant traditionnel sur le front de la gestion alternative ? Emmanuel Hauptmann: En fait, nous avions déjà dans notre gamme un fonds Absolute Return, investi en actions européennes. Il a le mérite d’avoir réalisé de bonnes performances depuis son lancement et il a bien rempli son objectif de préservation du capital l’an passé dans un environnement très négatif pour les actions européennes. Nous avons souhaité profiter de cette expertise en nous plaçant dans le cadre des nouvelles directives UCITS IV pour nous ouvrir à un public d’investisseurs plus large. Ce fonds était enregistré aux îles Cayman mais, techniquement, nous n’avons eu aucun mal à le transposer en UCITS car il était déjà compatible avec ces normes. Il offrait une liquidité hebdomadaire et avait peu recours au levier. Nous en avons repris l’approche pour l’appliquer à l’univers des marchés émergents. Pour nous, avec le lancement de ces fonds Long/Short il était vraiment important de pouvoir répondre aux attentes des investisseurs et de leur proposer des véhicules qui se focalisent sur la préservation du capital. B&F: Votre approche n’est-elle pas la parfaite illustration de la convergence entre gestion traditionnelle et gestion alternative ? EH: Dans une certaine mesure, oui, mais il faut faire attention à ne pas généra-

liser. A notre échelle, nous constatons que cette convergence se situe à deux niveaux principalement. Il y a d’une part la volonté des gérants alternatifs d’exploiter les nouvelles normes UCITS pour reconquérir une partie de leur clientèle et convaincre de nouveaux investisseurs en leur proposant un cadre plus régulé et des garanties plus fortes. En Europe, après la crise financière de 2008, il a fallu que

les Hedge Funds fassent peau neuve en quelque sorte. Et puis il y a d’autre part, le besoin des gérants traditionnels d’avoir recours à des instruments propres à la gestion alternative pour compléter leur gamme et proposer des véhicules d’investissement à budget de risque moins élevé. C’est plus particulièrement évident dans les marchés très volatiles que nous traver... sons depuis 2008.

Le propre de la gestion alternative est justement de proposer des alternatives à la gestion traditionnelle!

EMMANUEL HAUPTMANN Associé, Gérant Actions Reyl Asset Management

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Gestion traditionnelle plus gestion alternative, un cocktail gagnant?


.64

Sous la loupe

C’EST LA CRISE? INVESTISSEZ MALIN!

Traditionnelle et alternative (suite) ... B&F: Comment les techniques de hedging permettent-elles de mieux gérer leur budget risque ? EH: De plusieurs façons possibles selon les objectifs. Un gestionnaire qui souhaite se couvrir contre des risques «Tail» va exploiter des stratégies où il s’exposera à la volatilité avec des Futures sur le Vix ou encore des stratégies de couverture via des puts sur indices larges. Par contre, un gérant qui veut se soustraire à la directionnalité des marchés va recourir à des ventes de Futures sur les produits les plus représentatifs de sa classe d’actifs. Ce peut être des Futures sur indices larges ou sur des obligations comme les Treasuries ou les Bunds. B&F: Quel regard portez-vous sur les nouvelles directives UCITS IV ? EH: Comme pour beaucoup de gestionnaires dans notre situation, elles nous ont permis d’étendre notre base de clientèle et de mettre sur le marché des produits très régulés qui correspondaient davantage aux attentes des investisseurs, notamment des institutionnels. L’adhésion à ces normes les a énormément rassurés. Ils y ont trouvé entre autres la transparence, la liquidité, le contrôle du risque et la minimisation des risques de contrepartie qu’ils réclamaient. Pour notre part, avec deux fonds Long/Short sur les actions européennes et émergentes, nous avons réussi à atteindre plus de 150 millions de francs d’actifs en quelques mois. B&F: Quelles sont selon vous les limites de ce système Newcits ? EH: Toutes les stratégies alternatives ne sont pas transposables dans les normes UCITS IV parce que leurs limites en terme de liquidité ou les niveaux de levier qu’elles emploient, par exemple, ne leur permettent pas de s’y adapter. Ce serait au détriment de la performance qu’elles

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

génèrent. On l’a vu en 2008, beaucoup de gérants alternatifs n’ont pu respecter une liquidité mensuelle. Dès lors, la liquidité hebdomadaire imposée par les normes UCITS est encore moins à leur portée. Surtout pour les gérants positionnés sur des produits exclusivement OTC, sur des produits structurés ou des ABS. Dans ces cas, il est difficile d’envisager une liquidité hebdomadaire. B&F: Peut-on gérer simultanément un fonds actions Long et un fonds hedge Long/Short ? Quels risques ? EH: Oui, dans la mesure où ils se fondent tous deux sur une analyse fondamentale des entreprises. Le travail d’un gérant Long porte principalement sur la sélection de titres à fort potentiel. Dans un fonds Long/Short, deux dimensions viennent s’ajouter. La première porte sur la couverture du risque de marché, du bêta, en ayant recours notamment à des ventes de futures sur indices ou des ventes à découvert de titres. La deuxième est la génération d’alpha, au sein de stratégies Short. Elle porte sur une sélection de titres qui détruisent de la valeur, en raison par exemple de leur endettement et de leur difficulté à se refinancer dans des périodes de stress. Ces titres induisent des rendements négatifs. Leur profil fondamental n’est pas exactement le symétrique des positions Long, mais les qualités d’analyse nécessaires à la sélection des titres sont les mêmes. Dans nos deux fonds, nous faisons clairement la distinction au sein du book Short entre la couverture du risque de marché et la génération d’alpha découlant de la sélection de titres. B&F: Pensez-vous que l’on peut aller plus loin dans la convergence ? EH: Si nous avons pu constater ces dernières années une réelle convergence entre gestion traditionnelle et gestion

alternative, il faut quand même garder à l’esprit qu’il y aura toujours une séparation claire entre les deux. Ne serait-ce que parce que le propre de la gestion alternative est justement de proposer des alternatives à la gestion traditionnelle! Cette dernière vise à être exposée à la directionnalité de l’économie et des marchés puisqu’elle investit en direct dans les sociétés et les états. La gestion alternative cherche, pour sa part, à exploiter des inefficiences relatives dans ces marchés. C’est ainsi qu’elle peut apporter aux investisseurs et aux gérants de portefeuille diverses solutions en termes de diversification et de décorrélation. B&F: Cette convergence relative va-t-elle permettre de revamper l’image des Hedge Funds ? EH: Les Hedge Funds ont connu une crise de confiance de la part d’un certain nombre d’investisseurs post-2008. Si l’on s’en tient aux inflows dont ils ont profité ces dix-huit derniers mois, il est clair qu’ils retrouvent leurs faveurs. Au risque de nous répéter, rappelons que les Hedge Funds ne sont en rien responsables de la crise des subprimes, mais en ont fortement souffert, comme tous les acteurs du marché. Après la crise financière, les Hedge Funds ont néanmoins fait l’objet d’une demande accrue de communication et de transparence. Ils vont devoir continuer à s’adapter pour conserver leur place au sein des portefeuilles. En effet, après le secteur bancaire, c’est aux Hedge Funds que les organes réglementaires s’intéressent aujourd’hui et l’industrie des Hedge Funds vivra probablement une transformation semblable à la refonte du système bancaire à laquelle nous assistons depuis 2009. n Propos recueillis pAR jérôme SICARD Créafinance


Notre engagement à long terme auprès de nos clients constitue la pierre angulaire de notre stratégie.

Rue du Rhône 96-98 | CP 1320 | 1211 Genève 1, Suisse Tél. +41 58 819 21 11 | Fax +41 58 819 22 00 | ubp@ubp.ch | www.ubp.com


Budapest

Cologne

Genève

Hambourg

Lyon

Moscou

Munich

Stuttgart

Vienne

Zurich

Salon RH Suisse

3 & 4 octobre 2012 | Palexpo, Genève s | 120 interventions

Plus de 160 exposants | 3 Forums pratiques | 2 Ateliers exposant

rix e du P n s i m e R io novat de l‘in 12 du RH 20 P! CRQ

6ème Salon Solutions Ressources Humaines LES CONFÉRENCES CLÉS Le télétravail - possibilités sous l‘angle du droit du travail

Olivia Guyot Unger, Titulaire du brevet d’avocat, Directrice du Service d’Assistance Juridique et Conseils (SAJEC) de la Fédération des Entreprises Romandes Genève (FER Genève), Secrétaire générale du Groupement des Entreprises Multinationales (GEM) Des salaires équitables dans l’entreprise: la clé d’un développement économique durable

Prof. Daniel Vaughan-Whitehead, Responsable de la politique des salaires au Bureau

International du Travail, Chargé de cours à l’Université de Genève, Professeur à SciencesPo Paris et Fondateur et co-Président du réseau pour le salaire équitable (Fair Wage)

Comment améliorer le rendement des formations managériales?

Yves Chochard, Section formation professionnelle, SPO, Etat de Fribourg Prof. Dr. Eric Davoine, Professeur ordinaire, Université de Fribourg

www.salon-rh.ch Partenaires

Partenaires média

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE


.67

Communication de crise

Illustration: Retrorocket

Propos recueillis pAR DOROTHÉE THENOT Journaliste

d.thenot@banque-finance.ch

Que dire quand ça va mal?

Christine Visinand Aubert Visinand Communications

Pour les spécialistes, chaque établissement devrait impérativement mettre en place une équipe dédiée à la gestion de crise.

E

ntre médiatisation extrême et fluidité de l’information, une bonne préparation à la gestion et la communication de crise est fondamentale pour les établissements bancaires et financiers. Car la bonne santé de leurs affaires repose sur la relation de confiance bâtie avec leurs clients au fil des ans. Marion Starck et Christine Visinand Aubert, membres du Crisis Protection Network, un réseau international de spécialistes en communication de crise, répondent à nos questions. Banque&Finance : Quelle est la priorité en situation de crise? Dans une situation de crise, il ne peut y avoir qu’une seule priorité, mais des priorités à traiter de façon simultanée. Il faut d’abord identifier la crise:

Qu’est-ce qui s’est passé? Où? Quand? Comment? Pourquoi? Que savons-nous de la situation? De quoi avons-nous besoin pour investiguer plus loin? Puis il faut en déterminer les conséquences pour l’entreprise, afin de préparer le plan d’action et d’élaborer les premiers messages à communiquer à l’interne et à l’externe. B&F: Faites-vous une distinction entre les types de situation? Chaque situation est différente. Si une entreprise s’est préparée, elle aura déjà identifié les crises potentielles qu’elle pourrait encourir tout en ayant élaboré un plan d’action et des procédures pour l’aider à gérer ce contexte efficacement. Un grand nombre de crises surviennent à cause «d’issues» actives sur le marché depuis un certain temps.

Gérer une crise qui survient dans ce contexte est très différent d’une crise qui arrive de façon inattendue.

Marion Starck Starck PR

B&F: En interne, que doit-on dire aux collaborateurs? Silence, transparence, y a-t-il un bon équilibre? Il est essentiel d’informer les collaborateurs de façon aussi claire et transparente que possible, et très rapidement pour éviter les rumeurs et la dispersion d’informations erronées. Le discours doit être empathique et basé sur le respect de la vérité. Le timing est souvent crucial: les employés ne devraient pas entendre parler de la crise de leur employeur au travers des médias. C’est la raison pour laquelle ils doivent toujours être informés avant le public. Cependant, il est souvent nécessaire de garder les informations confidentielles ... BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.68

anticiper les risques La culture du risque fait partie de la vie d’une banque. Outre une réelle stratégie pour faire face à une crise, la création de lois, statuts, règlements et directives sont autant d’efforts pour limiter les risques. L’introduction de dispositifs antiblanchiment et d’organes de contrôle interne, par les Accords de Bâle II, sans compter le rôle de plus en plus important du Compliance Officer, vont dans ce sens. Le Crisis Protection Network a été créé en juin 2011 en Suisse pour répondre aux besoins des entreprises en matière de préparation et gestion de crise. Si son siège est situé à Zürich, ce réseau international est composé de spécialistes de la communication de crise. Les crises étant toutefois rarement confinées aux frontières d’un seul pays, ces consultants sont basés en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Autriche. Leurs activités sont actuellement centrées sur la préparation à la crise, la conduite de programme de training et la simulation de situation pour aider les collaborateurs à développer leurs compétences en matière de gestion de crise.

Communication de crise

... aussi longtemps que possible, par exemple dans le cas où des informations prématurées pourraient sérieusement handicaper le résultat de négociations ou de changements à envisager dans les processus. Ceci s’applique particulièrement aux grandes entreprises avec des milliers de collaborateurs où des fuites d’informations de l’intérieur vers l’extérieur sont possibles, voire probables. Dans de tels cas, le timing de communication visà-vis des employés doit être scrupuleusement planifié avant que la nouvelle soit diffusée à l’extérieur. B&F: Quelle stratégie mettre en place vis-à-vis des médias? Cela dépend de la nature de la crise. Il se peut que des aspects légaux impliquent des restrictions. Nous recommandons à nos clients d’entretenir de constantes relations avec les médias, dans les bonnes comme dans les moins bonnes situations, afin de construire une meilleure base de discussion et de communication en temps de crise. B&F: Vis-à-vis des clients, quelle communication mettre en place? Chaque situation est différente, mais la règle de base qui consiste à toujours dire la vérité en cas de problème devrait toujours être respectée. Les clients, au même titre que les collaborateurs et les médias, doivent donc être informés rapidement et de façon transparente. B&F: Comment le développement des réseaux sociaux a-t-il changé la donne? Les réseaux sociaux ont tout changé. Leur large usage et l’immédiateté dans la diffusion de l’information en fait un outil de

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

communication très puissant qui peut nuire très rapidement à une entreprise. Une information, indépendamment de la validité ou de la véracité des propos tenus, peut se répandre aussi vite qu’une trainée de poudre sans être circonscrite. Ils constituent une réelle menace pour les banques et les entreprises en général qui ne peuvent garder le contrôle sur la gestion de l’information et de la communication.

La crise est en fait devenue permanente dans le secteur bancaire, ce qui augmente le risque de dommage à l’encontre de l’image et des marques

B&F: Les grandes banques sont-elles mieux armées, ont-elles des équipes dédiées? Conseillez-vous de le faire? La plupart des grandes banques sont bien préparées. Cependant, chaque établissement, grand ou petit, devrait impérativement mettre en place une équipe ainsi que des procédures afin d’être suffisamment bien armée en cas de problème. Une bonne préparation inclut également une approche systématique des «issues», de la gestion de marque (brand management) et de la veille, en ligne avec les procédures de gestion des risques de l’établissement. La crise financière mondiale a certainement confronté les banques à de nouveaux types de crises, liés en partie à la perte de confiance générale dans le secteur bancaire. Cela a d’ailleurs encouragé

certains établissements à mieux se préparer. Il y a cependant une certaine marge d’amélioration, que ce soit au niveau des procédures et de la communication, ou de la sensibilisation des collaborateurs par rapport aux risques et responsabilités associés aux crises avérées et potentielles. B&F: Quels sont les signes qu’une situation de crise a été bien gérée et qu’elle est terminée? Selon la crise, les signes sont plus ou moins évidents et plus ou moins subtils. Ils peuvent être d’une certaine manière mesurés à l’aune de la confiance des collaborateurs, clients, partenaires et fournisseurs dans l’entreprise. Dans certains cas, il est possible de transformer une crise en «opportunité», la crise ayant été si bien gérée que l’entreprise bénéficie alors d’une aura positive dont les répercussions à terme peuvent être facilité de recrutement, arrivée de nouveaux clients, augmentation des ventes. B&F: Depuis 2008, le secteur bancaire semble être en permanence sur la sellette. Est-ce devenu une situation qui fait partie du quotidien, de l’identité d’une banque? Il est probable que la crise durera quelque temps encore. Les changements nécessaires créés dans son sillage ne pourront pas être implémentés en un jour. En revanche, ces changements nécessitent des évolutions fondamentales dans le modèle d’affaires historique des banques. La crise est en fait devenue permanente dans le secteur bancaire, ce qui augmente le risque de dommage à l’encontre de l’image et des marques des acteurs du domaine. Ceux-ci ne traitent pas toujours de manière efficace la gestion de crise. n


Le jour des palpitations. La nouvelle Classe A. Les 14 et 15 septembre chez votre partenaire Mercedes-Benz.

Une marque Daimler

Le rythme d’une nouvelle génération. La nouvelle Classe A dès CHF 29 900.–* conquiert les cœurs et les routes. Sa technologie de moteur ultramoderne vous donne des palpitations pendant la conduite. Et sa ligne extérieure unique ne laisse pas indifférent non plus. Rendez-vous sans tarder à la première chez votre partenaire Mercedes-Benz pour constater la fascination que suscite la nouvelle Classe A.

* A 180, 4 cyl., 122 ch (90 kW), 1595 cm3, 128 g CO2/km (moyenne de toutes les voitures neuves vendues: 159 g CO2/km), 5,5 l/100 km, catégorie de rendement énergétique: B. Prix catalogue du véhicule: CHF 29 900.–. Offre valable jusqu’au 31.12.2012. Modèle illustré avec options: CHF 36 280.–. Tous les prix s’entendent TVA de 8% incluse.


Au cœur d’un magnifique parc, future promotion écologique de prestige offrant de belles échappées sur le lac et les Alpes • 6 propriétés individuelles contemporaines d’environ 470 m2 utiles • 4 propriétés semi-individuelles d’environ 380 m2 utiles • prix sur demande Naef Immobilier Nyon Tél +41 22 994 23 42 - courtage.ny@naef.ch

www.leparcdesouches.ch


.71

Illustration: Retrorocket

Normes et fiscalité

L’impact en Suisse des normes anticorruption Le récent développement des règles anticorruption est aussi fulgurant que mondial, allant bien au-delà du fameux FCPA ou du nouvel UK Bribery Act.

L

es normes internationales anticorruption ont connu depuis deux ans une très forte expansion. Ce nouvel ordre réglementaire en formation, dont l’essor sera comparable au droit de la concurrence, a des effets mondiaux, notamment pour ce qui touche aux obligations de compliance. Tous les Etats condamnent la corruption sur leur territoire et plusieurs ont pénalisé la corruption d’agents publics à l’étranger. Cependant, au-delà de ces deux types d’infractions classiques, une troisième génération s’est développée ces dernières années. Ces nouvelles infractions sanctionnent pénalement les entreprises qui ne disposent pas de systèmes internes adéquats de prévention de la corruption. Ainsi, grand nombre d’entreprises doivent désormais mettre en œuvre un programme de conformité anticorruption, sous peine de s’exposer à un risque

de sanctions pénales. Le Code pénal suisse le prévoit, de même que la nouvelle loi britannique, aujourd’hui la plus sévère au monde. Le délit de «failure to prevent bribery» L’UK Bribery Act (UKBA) a introduit ce nouveau type de délit (section 7) de manière très extensive. Sauf à disposer de “procédures adéquates“ anticorruption, l’entreprise est responsable pénalement à chaque fois qu’une personne qui lui est associée (par exemple l’employé, la filiale ou l’agent) s’est engagée dans un acte de corruption! La responsabilité de l’entreprise est ainsi étendue aux comportements de toutes ses “personnes associées“, ce qui élargit considérablement le champ des risques. Par ailleurs, l’amende encourue est illimitée. L’UKBA a surtout de très vastes effets extraterritoriaux, car ce délit vise toute personne morale dans le monde ayant une activité,

PAR Vincent BÉglé Avocat et Qualified Solicitor - Of Counsel chez Norton Rose LLP

vincent.begle@nortonrose.com

même partielle, au Royaume-Uni, sans autre limite. Ainsi, n’importe quelle société qui y aurait une activité, qu’elle y vende des biens, effectue des services, y opère une fonction même mineure (backoffice, informatique), y soit cotée ou y obtienne un financement, est potentiellement visée par ce nouveau délit. Le champ matériel de l’UKBA est des plus larges, puisqu’il vise toute forme de corruption: active, passive, privée ou publique. Les paiements dits de facilitation (pots-de-vin destinés à accélérer un processus administratif) sont bannis, contrairement à la tolérance du FCPA américain. De même, l’offre de cadeaux ou de divertissement à un client, un partenaire ou un fonctionnaire est susceptible d’être qualifiée de corruptrice si elle n’est pas strictement encadrée. procédures adéquates Contre ce nouveau délit, l’entreprise n’a qu’une défense: ... BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.72

INVESTIR AVEC PRUDENCE Les services financiers ne sont généralement pas assez armés en systèmes anticorruption, en dépit de dispositifs antiblanchiment sophistiqués. La FSA, régulateur financier britannique, au terme de plusieurs mois d’enquête, a publié au printemps un rapport thématique sur la gestion du risque de corruption des banques d’investissement. La revue des systèmes des quinze banques concernées a révélé un manque de préparation de ce secteur à l’UKBA, mettant en lumière des carences en matière d’évaluation des risques, de communication et de mise en œuvre de politiques de gestion des tiers/intermédiaires et de cadeaux et divertissements. Le private equity fait également l’objet d’une attention particulière des autorités britanniques qui ont annoncé que le fonds ou l’investisseur pouvait être rendu responsable des agissements de la société dans laquelle il a investi. En janvier dernier, une entreprise actionnaire d’une société reconnue coupable de corruption a été condamnée au civil à reverser à ces mêmes autorités les dividendes correspondant aux revenus mal acquis de l’entreprise corruptrice!

Normes et fiscalité

... disposer de «procédures adéquates» anticorruption, une obligation de moyens renforcée, un faisceau de règles, procédures et initiatives destinées à prévenir les risques de corruption. Rares sont les groupes dont le programme de conformité est adapté aux exigences de l’UKBA. Selon les lignes directrices accompagnant l’UKBA, les procédures sont adéquates si elles: (I) sont proportionnées à la nature et dimension de l’entreprise et à ses risques; (II) découlent d’une analyse des risques internes et externes de corruption, analyse qui doit être régulière, détaillée et documentée; (III) comportent des audits et diligences précis, relatifs aux personnes qui accomplissent un service pour le compte de l’entreprise, dans le but de réduire les risques identifiés; (IV) sont bien communiquées et comprises, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, par le biais notamment de formations adaptées au type de risques et d’interlocuteurs; (V) font l’objet d’un contrôle et d’une révision périodiques; et (VI) s’inscrivent dans le cadre d’un soutien visible et univoque des hauts dirigeants de l’entreprise, qui doivent clairement interdire toute forme de corruption, ce qui doit ressortir dans les valeurs, la communication et la stratégie de l’entreprise. Quels outils? De fait, l’UKBA peut rendre indispensable la mise en place de ces mesures pour toute entreprise qui conduit des affaires au Royaume-Uni ou qui est partenaire d’entreprises soumises à l’UKBA. Car ces dernières doivent, à leur tour, contrôler la conformité de leurs personnes associées et écarter toute source de contamination. Nombre d’entreprises ont commencé ainsi à évaluer la conformité et les risques de leurs partenaires

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

commerciaux à travers une third party due diligence (questionnaires, vérifications) sur le tiers et sur la transaction proposée. Le degré de détail des diligences va parfois beaucoup plus loin que les procédures antiblanchiment/ KYC. Une très forte tendance est aussi l’apparition d’une due diligence anticorruption approfondie dans tous les deals plus structurels de type M&A ou constitution de JV, doublée de droits d’audits post-closing considérables et de larges garanties de passif. L’ensemble des systèmes de conformité doit être proportionné aux risques encourus. Une multinationale dans l’ingénierie n’aura pas la même exposition qu’une

L’entreprise qui saura se doter de ces systèmes de compliance obtiendra aussi un avantage compétitif sur les marchés internationaux

PME locale dans l’éducation. Néanmoins, toutes devraient disposer à leurs niveaux respectifs des composants de base de cette compliance qui seront demandés tantôt lors d’éventuelles enquêtes, tantôt lors de due diligence M&A/JV. Quatre éléments sont souvent exigés pour évaluer l’adéquation d’un programme: (I) le Code de conduite et la politique ou procédure anticorruption de l’entreprise; (II) le rapport d’analyse des risques, à jour, détaillant toutes les situations, lieux ou transactions à risque; (III) la formation dispensée aux employés à risque; et (IV) la procédure de due diligence sur les tiers.

Quels risques? En Suisse, un certain nombre d’industries sont confrontées à de forts risques, particulièrement sur des marchés étrangers: secteur des matières premières, de l’énergie, du transport, de l’ingénierie, de la pharmaceutique. Est également concerné le secteur des services financiers: banques, assureurs, private equity, en raison de risques divers liés à leurs activités, entre des problèmes liés au courtage, à la recherche d’informations confidentielles, aux cadeaux offerts ou aux commissions perçues/ octroyées, au financement de projets (si l’emprunteur a obtenu un marché en corrompant). Les fonds et le private equity peuvent également être responsabilisés en raison de leurs investissements (voir encadré). Plusieurs entreprises suisses ont déjà subi d’importantes condamnations à l’étranger dans des affaires de corruption, de plusieurs dizaines de millions de francs suisses chacune - ce qui n’est pas étonnant lorsque la seule loi américaine a déjà généré des milliards de dollars d’amende, dont 90% contre des entreprises étrangères. Surtout, les autorités suisses sont en train de muscler leur activité anticorruption, notamment depuis l’examen par l’OCDE, qui a été critique. Ainsi, le Ministère public a condamné en novembre 2011 une entreprise à près de 40 millions de francs suisses en raison d’efforts de conformité insuffisants. Il est dès lors urgent de se familiariser avec ces nouvelles règles et impératif de s’équiper d’outils adéquats. Cette prévention ne permet pas seulement d’éviter de lourdes amendes. L’entreprise dotée de ces systèmes obtiendra aussi un avantage compétitif, car cette conformité devient un critère de sélection dans les VB affaires internationales. n


PRIVATE BANKING: REALIZE OPERATIONAL EFFICIENCY

Join the community of 100+ banks served by the Swiss market leader Totally scalable and customisable to your business model and growth plan End-to-end security shields your clients’ confidentiality and engenders trust Improves your banking performance and efficiency Minimises TCO and cost per transaction

with pAssion for BAnkinG finnova AG Bankware Merkurstrasse 6 CH-5600 Lenzburg

T +41 (0)62 886 47 47 F +41 (0)62 886 48 88

www.finnova.ch info@finnova.ch


.74

Illustration: DrAfter123

Hypothèques

Financement hypothécaire: une affaire de Banquier ou d’Assureur?

PAR Jean BOPPE Responsable financement hypothécaire «Romandie» Générali Assurances

jean.boppe@generali.ch

Le marché des hypothèques se partage en Suisse entre les banques ou instituts financiers et les assurances. La concurrence est sévère et ne cesse de s’intensifier. Cependant, chaque acteur y trouve sa part de clientèle grâce à des critères qui lui sont propres. Finalement, dans cette lutte, le client est aujourd’hui celui qui peut sourire et se féliciter de la situation.

L

’état économique et financier de la Suisse, l’abondance des liquidités mise à disposition sur le marché, les flux migratoires, le volume de transactions immobilières, tous ces éléments ont un effet marquant sur le marché du financement hypothécaire. De plus, les banques, les compagnies d’assurance et les caisses de pension sont toujours à la recherche de solutions pour minimiser les risques de placement et se tournent donc tout naturellement vers les placements hypothécaires. Ces acteurs ont ainsi pris une part prépondérante sur le marché des hypothèques, se livrant à une très forte concurrence sur les taux BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

hypothécaires qui se retrouvent à un niveau historiquement bas. Tous les spécialistes s’accordent à dire aujourd’hui que ces taux ont atteint un plancher et sont appelés à remonter dans les 12 - 24 mois à venir. Il est vrai que durant cette période de taux très bas, les offres de financements hypothécaires ont eu une croissance très élevée, ce qui a permis à de nombreux particuliers de réaliser leur rêve et d’accéder enfin à la propriété. Ainsi le taux de propriétaire en Suisse est passé de 34% à plus de 39% en une décennie, avec une forte hausse pour ces trois dernières années. Cette tendance est réjouissante, mais nous laisse toujours loin derrière certains

pays européens qui comptent plus de 50% de la population propriétaire de leur logement. Les risques évités Durant cette période euphorique (qui n’est pas terminée à cause du marché immobilier naturel et du loyer de l’argent qui restera malgré tout attractif), on aurait pu craindre le pire au niveau de la gestion des octrois de crédits hypothécaires et au niveau des coûts des objets (bulles immobilières généralisées ou locales). Si nous sommes encore sur “la corde raide“ (voir les différents indices UBS, CIFI, CS et autres analystes) sur certaines places immobilières, les différents acteurs ont cependant gardé la


.75

tête froide, ce qui permet de dire que les risques d’éclatements du marché immobilier et hypothécaire du type des années 90 ne surviendront pas. De plus, les dernières règles encore plus strictes mises en place par le Conseil Fédéral et la FINMA, gendarme des flux financiers, sont bien respectées depuis le 1er juillet 2012 par les établissements financiers qui ne pensent plus systématiquement que les arbres peuvent monter jusqu’au ciel et s’enraciner jusqu’au centre de la Terre. Afin de maintenir un climat sain dans les transactions hypothécaires, il est important de respecter les deux règles d’or suivantes pour

éviter que la réalisation d’un rêve devienne rapidement un cauchemar: L’apport personnel doit s’élever au minimum à 20% du total de l’acquisition du bien. Le solde de 80% proviendra de l’emprunt hypothécaire. Le Conseil Fédéral a décidé que l’apport personnel ne doit pas dépasser 10% des fonds en provenance de la prévoyance privée (LPP), nouvelle règle contrôlée par la FINMA et appliquée par les banques et les assurances. La charge financière de l’acquisition ne doit pas dépasser 33% du revenu net annuel. La charge est constituée des intérêts hypothécaires en 1er et en 2e rang, les charges d’entretiens de l’objet et

Structured Trade Finance Structured Trade Finance Structured Trade Finance

les amortissements de la 2e hypothèque qui doit être remboursée jusqu’à l’âge de la retraite. Plus précisément, le Conseil Fédéral a aussi décidé que la dette hypothécaire devait être ramenée aux deux tiers de la valeur de nantissement en l’espace de vingt ans. Ces deux règles doivent être respectées par les intervenants et les risques les plus importants sont maîtrisés. Collaborer avec une banque… L’objet ayant été trouvé, il faut choisir un bailleur de fonds. Le particulier s’est familiarisé avec une terminologie propre aux emprunts hypothécaires:

Hypothèque en 1er et 2e rang, apport de fonds propres en cash, titres, par l’intermédiaire du 2e pilier avec toutes ses conséquences fiscales ou de prestations futures, nantissement du 2e pilier, amortissement direct ou indirect à travers une assurance-vie déposée en nantissement auprès du créancier hypothécaire, taux variable ou fixe, taux Libor, pénalité en cas de remboursement anticipé d’un contrat hypothécaire à taux fixe. La situation hypothécaire actuelle est tendue pour les bailleurs de fonds. Les banques voient leurs marges diminuer de manière drastique (voir les taux Libor et les taux Swaps). De ...

MIT (MICRO INFORMATIQUE & TECHNOLOGIES SA) Rue de l’Industrie 58 • 1030 Bussigny - Switzerland Tel : +41 (21) 318 81 81 • Fax : + 41 (21) 318 81 99 E-mail : sales@mitsa.ch - URL : www.mitsa.ch


.76

Hypothèques

... plus, le financement des prêts provient largement de dépôts sur les comptes d’épargne pour les banques et des primes encaissées pour les assurances. Pour gagner de nouveaux marchés, ces acteurs doivent encore diminuer leur marge, ce qui n’est pas sans risque ou s’organiser afin d’être réactif, créatif et à l’écoute du client pour répondre à ses besoins dans un délai très court. Les banques ont un arsenal très complet de propositions de financement hypothécaire et travaillent en collaboration avec des assureurs pour mettre en place des amortissements indirects (par le biais d’une assurance vie qui couvrira aussi le risque) ou si le client le souhaite, il peut utiliser le capital accumulé sur son compte bancaire 3e pilier (fiscalement avantageux, mais sans couverture du risque). Les interlocuteurs sont souvent nombreux (banquiers et assureurs), mais ce qui n’enlève rien au professionnalisme du bailleur de fonds que sont

Qui est intervenu dans le financement hypothécaire en 2011?

les banques. Rappelons que ces banques couvrent “tout de même“ jusqu’à 90% du marché hypothécaire suisse. La banque offre toute sa palette de produits financiers, quelques fois difficile à appréhender lors d’une première acquisition, pour permettre à son client de faire son bon choix. … ou une assurance Les assurances quant à elles, sont très actives sur le marché des hypothèques en offrant des produits de financement qui se limitent la plupart du temps à des taux fixes ou des taux variables. Elles sont souvent plus avantageuses que les banques, mais n’offrent pas de taux Libor et peu de crédit de construction. Par contre, elles ont une approche et une étude très rigoureuse du dossier de demande de financement et plus particulièrement lors du calcul des charges par rapport au revenu (ratio). Elles établissent un rating très détaillé du dossier afin d’établir une offre objective au demandeur de financement hypo-

thécaire. Un examen approfondi du dossier est un gage de sûreté pour son client et est conforme à l’éthique d’une compagnie d’assurance: garantir ses prestations. L’assureur va offrir au demandeur toute une palette de produits d’assurance à mettre en place selon les besoins recensés lors de la conclusion du contrat hypothécaire: prévoyance, vie, assurances relatives à l’objet (RC, incendie, bris de glace, dégâts d’eau, etc.). La transaction devient complète (finance et assurances) avec un seul interlocuteur ou tout du moins une seule compagnie, gage de simplicité et de sécurité pour le client. Il y aura donc un climat de confiance et de transparence qui s’établira entre les deux partenaires. Ainsi le dossier hypothécaire pourra évoluer selon le type de contrat conclu, lors de demande complémentaire ou de modification du marché ou lors du renouvellement du contrat à taux fixe. L’assureur offre ses services et ses compétences. JB Simplement. n

Source: Comparis.ch

évolution des types d’hypothèques à taux variables

Long terme (7-10 ans)

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

Moyen terme (4-6 ans)

Court terme (1-3 ans)





.80 Parapluie Burberry Une belle finition, de beaux coloris et motifs. On aime son côté «canne» une fois refermé!

Stylo Montblanc Si vous n’avez pas le talent de Jonathan Swift, pas de problème, vous avez le droit de trouver le plaisir d’écrire avec cette merveilleuse collection!

Montre Rolex Une rentrée ensoleillée avec cette montre en cuir alligator brun et sa couleur chocolat, finition soleil.

Parfum L’homme libre Yves Saint-Laurent Le brief: «Un parfum contemporain qui exprime pouvoir et liberté»! Au départ des notes boisées qui laissent place à des senteurs de violette, basilic et anis étoilé. Ensuite patchouli et vétiver, exacerbés par la résine et le cuir, donnent une petite touche différente à cette eau de toilette à la fois puissante et légère.

Chaussures Church’s Un tantinet classique, ce modèle de chaussures à lacets Grafton cuir, vous confèrera un look particulièrement soigné.


.81

Tentations

Jeu d’échecs Fumex Une création de luxe pour ces échiquiers: de véritable bijoux! À partir du modèle «de base», vous pourrez faire personnaliser votre pièce par une couleur, une gravure, des pierres ou métaux précieux.

Chemise Façonnable Un brin décontractée avec ses impressions vichy, classique et si chic pour le week-end.

Smartphone Samsung Galaxy Beam Oui, les fonctions d’un smartphone traditionnel, mais avec en plus un vidéoprojecteur intégré dans sa coque! Une technologie qui le rend puissant et autonome. De quoi partager des films à tout moment de la journée pour le travail ou le fun!

Pour

vous!

Bagage Samsonite Vous avez un style de vie trépidant? La gamme Litesphere de Samsonite est pour vous! Légère, idéale pour parcourir le monde ou simplement se rendre à une réunion, votre valise restera fermement à vos côtés: elle protège vos affaires tout en vous donnant une allure irréprochable.

SÉLECTION EFFECTUÉE PAR LUCILE DUBOST Journaliste

l.dubost@banque-finance.ch Ceinture Façonnable Ornée de fines perforations, cette ceinture en cuir daim clair aux finitions sophistiquées est rehaussée d’une boucle nickelée carrée à ardillon simple et fini d’un élégant capucin pointu. Etre raffiné est un gage d’allure irréprochable! Valisette Longchamp Pour vous mesdames, le motif LM du cheval de course au galop et des brides qui s’entrecroisent est à l’honneur cet automne 2012, avec la nouvelle ligne «LM Cuir» aux finitions impeccables. Des bords en cuir métallisé argent ou or ajoutent une touche féminine des plus sophistiquées.


.82

Ailleurs

Vietnam: le boom envié de Nha Trang

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.83

PAR BERNARD PICHON Chroniqueur

www.pichonvoyageur.ch

Un nouvel Éden asiatique pour Robinson de luxe Tout au sud du Vietnam, une cité balnéaire et sa myriade d’îles suscitent la convoitise des promoteurs et vacanciers. Sable blanc et mer turquoise. La banque d'importexport du Vietnam (Eximbank) a remporté le titre de meilleure banque nationale du Vietnam en 2012, décerné par la revue AsiaMoney. Le Vietnam va restructurer 899 entreprises étatiques d’ici 2015, dont 367 reconverties en compagnies par actions et 532 en d’autres formes (vente, dissolution, Eurl…). Ces dernières années, le tourisme vietnamien a connu une croissance exponentielle, mais l'industrie du souvenir touristique, qui représente d’énormes opportunités d'affaires, laisse encore à désirer.

U

ne longue plage de sable fin bordée de cocotiers - la plus fréquentée du Vietnam - des promontoires rocheux s’avançant dans la mer turquoise, Nha Trang a été gâtée par Dame Nature! Ses 300’000 habitants n’ont qu’à traverser l’avenue principale pour aller se baigner. Mais aujourd’hui, comme beaucoup de villes du pays, Nha Trang vit plutôt à l’heure de la fièvre immobilière. Le long de Tràn Phú - la Promenades des Anglais locale -, des tours dignes de Vegas sortent de terre, imposants palaces visant une clientèle aisée. Pour ceux qui en ont les moyens, la tendance est de gagner l’une des îles voisines, de préférence Con Dao, dans la foulée de Brad Pitt et Angelina Jolie. L’approche aérienne de ce territoire coupé du monde suggère la découpe d’une fleur aquatique dont un filet de sable clair séparerait les pétales verts. Une première exploration des lieux confirme la présence de plages éblouissantes et encore provisoirement ignorées du tourisme de masse. Une délégation de l’Unesco a jugé Con Dao digne d’une inscription au patrimoine mondial en raison de la richesse de sa faune et de sa flore. La beauté de ses 200 espèces de coraux attire les plongeurs de partout. L’archipel est aussi un important lieu de ponte de tortues

marines appartenant à une espèce protégée (chelonia mydas). Il abrite également une colonie de dudongs (mammifères marins herbivores menacés) et des singes endémiques. Partir à la découverte du quotidien des Vietnamiens constitue une passionnante expérience de voyage. Il serait regrettable de s’en priver à Con Son, tant l’île s’avère diversifiée, malgré son exiguïté. À courte distance de l’hôtel Six Senses, un musée retrace une histoire mouvementée, marquée par les aléas de la colonisation et des conflits indochinois. Le port accueille encore des rafiots colorés que l’on croirait butin de pirates, alors que les femmes attendent à quai le retour de leurs maris pêcheurs. D’autres barques encore, échouées par marée basse sur une glaise argentée, font l’objet d’une photo pittoresque. Il faut s’arrêter aussi sur les rives de ce vaste lac tapissé de lotus et saisir l’écho des mélopées bouddhistes dégoulinant du monastère accroché à la colline. De nuit, enfin, rejoindre la foule quotidiennement recueillie au cimetière des martyrs de Con Dao (l’île a abrité un bagne n’ayant rien à envier à celui de Cayenne). Consumer avec elle des bâtonnets d’encens sur la tombe de ceux qui ont échappé à l’anonymat des fosses communes. n

en Pratique

S’Y RENDRE Nha Trang se situe à 45 minutes de vol de Saigon. Nombreuses liaisons quotidiennes effectuées par Vietnam Airlines. Horizons Nouveaux, à Verbier, est le voyagiste spécialisé pour cette destination.

Y Séjourner Le Six Senses est un hôtel idéalement situé, dans une baie idyllique. 50 villas avec piscine à débordement privative et un confort exceptionnel.

À Faire Plongée, trekking, pêche constituent les principales activités locales.

www.vietnam-airline.com www.sixsenses.com www.horizonsnouveaux.com

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


.84

Insolite

Quelle est la place économique des galeries d’art au sein de la cité de Calvin? La corrélation fébrile entre collectionneurs privés et galeries d’art est saisissante. Comme si les deux mondes s’observaient sans jamais se rencontrer. Une spécificité genevoise qui contraste avec le reste de la Suisse.

PAR Michel Reymondin Expert en œuvres d’art

michelreymondin@bluewin.ch

Galeries d’

V

... il a réussi à la transmettre à son ingt-huit collectionneurs propre fils qui fait de leur galerie résident à Genève. Ils possèdent une une adresse privilégiée. Pour fortune artistique thésaurisant les 30 millions l’art moderne et contemporain de francs: sept dépassent les 100 millions, quatre les vient à l’esprit Opera Gallery 300 millions. Cette richesse patrimoniale place le canton au à la place Longemalle. A 15e rang mondial en concentration d’œuvres d’art, au 3e rang par côté d’un beau Warhol, vous rapport au nombre d’habitants. Malgré cette spécificité, les galeries découvrirez un rare Modigliani, classiques réalisent à peine 10% de leur chiffre d’affaire avec les sans oublier un panel de jeunes autochtones, le 90% restant étant effectué à l’extérieur. Particulièrement talents prometteurs que l’œil au travers des foires internationales auxquelles elles participent. Cette de Jordan Lahmy a développé proportion monte à 25% pour l’art contemporain. Lorsque l’on interroge grâce à la sûreté de son les heureux détenteurs d’objets d’art, ceux-ci avouent leur méconnaissance expertise. Au niveau originalité, de la richesse offerte par les professionnels installés ici. Et surtout, ils encourageons les amateurs à préfèrent réaliser leurs emplettes aux cours de leurs voyages d’affaire découvrir la meilleure collection accomplis à l’étranger. Nous avons donc ici un début d’explication sur cet mondiale d’avant-garde russe à apparent désamour: les collectionneurs genevois y trouvent un havre de la galerie ART XXI désormais paix bienvenu dès lors que l’on ignore leur présence. Pour les autres sise au 4-6 Grand-rue, que amateurs, partons aujourd’hui à la découverte de trois galeries: dans son expert marchand Grégory la peinture ancienne et moderne vient en tête la galerie de la Guiter a apportée à la cité. famille Bailly. Installée en vieille ville, le père Charles Bailly Représentant officiel du fondeur est un inlassable découvreur de peintures qu’il peut Valsuani, vous y verrez aussi des rapidement authentifier grâce à une cartothèque sculptures de Rodin, Salvador phénoménale réunie en 40 ans et à un coup Dali et Amadéo Modigliani. A d’œil d’expert fulgurant. Cette vite découvrir. n qualité, ... BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

rt


Il arrive que nos hôtes s’inspirent de l’atmosphère inattendue de nos hôtels.

Partir à la découverte de nouveaux territoires, sans quitter la ville... c’est à cette expérience que vous convie le groupe hôtelier Manotel. Laissez-vous séduire par la nostalgie des lointains voyages qui fait de l’hôtel Kipling une escale incontournable. HotelEdelweiss

HotelRoyal HotelKipling

HotelJade HotelAuteuil HotelEpsom

www.manotel.com


.86

À Lire

1

1

2

3

4

2

3

4

Les Dessous du triple A Par Samuel Didier et Nicolas Weill Omniscience Les agences de notation vues de l’intérieur. Devenues des actrices incontournables de la vie économique et financière, elles apparaissent également comme le rouage essentiel de l’actualité politique. Leurs notes semblent être en mesure de décider

du sort d’une campagne électorale, voire d’avoir des conséquences géopolitiques. Pourtant, leur fonctionnement demeure opaque. Leur communication est strictement encadrée comme c’est le cas dans les entreprises sensibles et leur parole rare ou rarement entendue de l’intérieur. Rédigé sous le couvert de l’anonymat, ce livre propose un décryptage de cet univers

fermé. Comment travaillent les analystes, qui sont-ils? Pourquoi leurs erreurs de jugement? Comment les réglementer ? Existet-il une réelle alternative? n

L’or des Fous Par Gillian Tett Le jardin des livres Au milieu des années 90, au bord d’une luxueuse plage de Floride, un petit groupe de jeunes banquiers diplômés en économie ou en mathématiques de la JP Morgan (parmi lesquels la jeune anglaise Blythe Masters) se réunit pour inventer

de nouveaux produits financiers basés sur les crédits dérivés. Au cours de ce séminaire sera inventé le Crédit Défault Swap (permutation de l’impayé), aussi “révolutionnaire“ que destructeur, et qui permettra aux banques de prêter de l’argent à l’infini pendant 15 ans sans se soucier du risque d’impayés. Dans cet ouvrage incroyablement visionnaire, Gillian Tett, la journaliste

vedette du Financial Times, raconte pas à pas l’enchaînement des événements tels qu’ils ont été vécus en interne au sein de la JP Morgan depuis l’invention des Crédits Default Swaps en 1994 jusqu’à l’effondrement de Wall Street le 29 septembre 2008 qui se soldera par des faillites bancaires en chaîne. n

Boomerang Par Michael Lewis Somatine Editions Ce livre de Michael Lewis presente la vieille Europe sous ses aspects les plus noirs et les menaces sur ce continent sont, d’après l’auteur, une lente dépression économique. Pour lui, l’Europe est vouée, selon l’expression de la traduction française à devenir

le nouveau tiers monde. Au-delà du côté marketing du livre, l’auteur analyse tour à tour l’Islande, la Grêce, l’Irlande et l’Allemagne pour expliquer que ce sont les cultures de ces pays (et peut être d’autres demain) qui ont poussé gouvernants et ntermédiaires financiers à amplifier la crise de 2008 et à”l’améliorer” en 2011! On peut être surpris, voire choqué, de sa description

des Islandais et des Allemands, mais l’auteur est un pro de la finance et ses descriptions semblent pourtant (et malheureusement) authentiques. Incrédulité, naïveté, mais aussi grossiereté, agressivité, si c’est ça, notre continent, alors oui l’Europe est déjà dans le tiers monde! n

Les paradis fiscaux Par Nicholas Shaxson André Versaille Editeur Voici un livre essentiel pour comprendre précisément les mécanismes, les abus et la corruption qui se trouvent au cœur du système des paradis fiscaux et la façon dont ceux-ci compromettent gravement nos démocraties. Nicholas Shaxson nous

invite à faire une véritable révolution copernicienne: Les paradis fiscaux ne sont pas à la périphérie de l’économie mondiale, ils en sont le centre de gravité. Les principaux paradis fiscaux ne sont pas des îles exotiques des Caraïbes, mais la GrandeBretagne et les Etats-Unis. Parmi les principaux bénéficiaires de l’évasion fiscale, on trouve non pas des trafiquants de drogue,

des terroristes, des célébrités ou la mafia, mais les multinationales et …les banques. L’endettement des pays pauvres, la liquidation de l’État-providence dans les pays riches et la crise financière mondiale sont, pour lui, intimement liés au système offshore. n

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012


BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

1 an

=

4 numéros

banque & Finance

+

le hors-série

Banking solutions

+

le guide annuel de rEfErence

Swiss banking Yearbook 2012-2013* © fotodo

* Parution en décembre 2012

Au cœur de la Banque et de la Finance?

Ce magazine est pour vous!

Bulletin d’abonnement à découper ou à photocopier q Mademoiselle

q Madame

q Monsieur

q 1 an CHF

70.-

au lieu de CHF 100.Soit une économie de 30%

q 2 ans CHF

100.-

au lieu de CHF 200.Soit une économie de 50%

Nom ............................................................................................ Prénom...................................................................................... Entreprise..................................................................................... Fonction..................................................................................... Rue, Nº ........................................................................................ NPA/Localité............................................................................. E.mail .......................................................................................... Date de naissance...................................................................... Mobile ......................................................................................... Tél. privé................................................................................... Date ............................................................................................. Signature obligatoire Bulletin à renvoyer à:

BANQUE & FINANCE - Service Abonnement Boulevard Georges Favon, 43 1204 Genève

q Je règle à réception de la facture

Délais de validité: 30.06.2013. Cette offre est uniquement réservée aux résidents suisses. TVA et frais de port inclus. o Je ne souhaite pas que la société éditrice utilise mes données à des fins commerciales.


.88

La bibliothèque de...

Propos recueillis pAR ODILE HABEL Journaliste

o.habel@banque-finance.ch

Pierre-Emmanuel Iseux member of the group executive board, La Compagnie Financière Rodolphe Hottinger.

Passionné de littérature, mais aussi collectionneur de livres anciens, la bibliothèque de Pierre-Emmanuel Iseux est un tour du monde des écrivains.

dernier livre lu Les vies sauvées d’Alexandre Vielski de François Langlade. Alex est un petit fonctionnaire, prêt à défendre les intérêts de l’Union Soviétique et à la protéger contre les traîtres de l’intérieur. Nourri de propagande, il est affecté au sous-sol de la Loubianka ou règne le professeur Mairanovski qui pratique diverses expériences sur des condamnés politiques. Son but est de découvrir le poison parfait, celui qui ne laisse pas de trace.

Banque&Finance: Le mot qui résume votre bibliothèque? Pierre-Emmanuel Iseux: Désordonné. Yourcenar y côtoie Zweig, Garcia, Maalouf, Dostoïevski, Voltaire et bien d’autres encore. Pour moi, vivre aux côtés de mes livres est important. D’ailleurs, Cicéron ne disait-il pas: «Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut».

B&F: Comment rangez-vous votre bibliothèque? P-E I: Les livres ne sont généralement pas classés, sauf pour les pièces anciennes qui demandent une attention de conservation particulière. J’aime mélanger les auteurs, mais aussi les maisons d’édition, les époques et les genres. J’ai aussi une étagère spéciale pour tous les livres qui ne sont pas encore lus.

absurdes des adultes. Plus tard, je comprendrai que ces rencontres devaient être lues comme des allégories, qui décrivent une conception symbolique de la vie. L’Œuvre au Noir de Marguerite Yourcenar, a aussi marqué ma jeunesse, et je pense bien souvent encore à Zénon l’Alchimiste, homme à la fois philosophe, médecin et alchimiste, mais surtout humaniste!

B&F: Quel lecteur êtes-vous? P-E I: Je suis plutôt un lecteur acharné. Toutefois, lire n’est pas un effort, mais une façon de me reposer, de me distraire et d’apprendre. J’aime la poésie pour la douceur ou la violence de ses vers, les romans pour les rêves qu’ils vous font faire, l’histoire pour voyager dans le temps…

B&F: Votre bibliothèque idéale? P-E I: J’hésite entre la British Library à Londres et la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris! Mais j’aime aussi beaucoup la mienne. Elle se compose de titres étrangers, essentiellement anglo-saxons classiques comme par exemple Fitzgerald, Woolf, Doyle, Orwell ou Hemingway. Japonais comme Kawabata, Endo ou Mishima. Russes comme Tolstoï, Soljenitsyne. Sans compter un nombre important d’auteurs français classiques et contemporains.

B&F: Celui que vous relisez jusqu’à le connaître par cœur? P-E I: Les Fleurs du Mal de Baudelaire, mais aussi Belle du Seigneur d’Albert Cohen.

B&F: Où achetez-vous vos livres? P-E I: J’achète les livres actuels partout, en librairie, en ville ou en voyage. Mais je suis collectionneur de livres anciens du XVIIe au XVIIIe que j’acquière surtout lors de ventes aux enchères ou dans des librairies spécialisées. J’ai aussi passé beaucoup de temps à flâner, chercher et négocier durant des heures ces livres au Caire. C’est ainsi que j’ai acquis quelques magnifiques pièces originelles de premières éditions de Rousseau, Solleysel, Diderot et d’Alembert.

BANQUE&FINANCE N°117 I SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012

B&F: Le livre qui a marqué votre jeunesse? P-E I: Il y en a beaucoup! Mais je citerai Le Petit Prince, de SaintExupéry, écrit dans un langage simple et dépouillé, destiné aux enfants. Chaque chapitre relate une rencontre du Petit Prince qui laisse celui-ci perplexe quant aux comportements parfois

B&F: L’écrivain avec qui vous voudriez refaire le monde? P-E I: Ernest Hemingway pour son esprit ouvert aux grands reportages, pour sa vision de l’humanité et pour son écriture romanesque. Hemingway était un vrai écrivain journaliste aventurier, mais aussi un bon vivant aux virées nocturnes légendaires. J’aurais réellement aimé l’avoir comme ami et refaire le monde avec lui. B&F: Le livre que vous offrez spontanément à un ami? P-E I: J’aime offrir les livres que j’ai le plus aimés. En plus de ceux déjà cités, je dirai Les racines du ciel, de Romain Gary. n


Envie de consommer ? A lui seul, le marché intérieur chinois représente une opportunité d’investissement inégalée. En effet, avec 1,3 milliard d’habitants, la Chine compte plus de consommateurs que les Etats-Unis et l’Europe réunis mais moins de 35% du PIB est consacré à la consommation (en comparaison, les dépenses des ménages américains représente 71% du PIB). Le potentiel de croissance est donc considérable.

Avec le China Consumer Fund de Fidelity

Nos experts en Chine sélectionnent les valeurs les plus prometteuses afin de vous faire bénéficier de la nouvelle ère de la consommation en Chine.

www.fidelity.ch

Fidelity Funds – China Consumer Fund (ISIN LU0594300179). Fidelity Funds est une société d’investissement à capital variable de droit luxembourgeois (SICAV). Nous vous recommandons de vous informer soigneusement avant toute décision d’investissement. Les revenus dérivés de vos investissements et dividendes peuvent chuter et ne sont pas garantis. Tout investissement doit se faire sur la base du prospectus, prospectus simplifié et des rapports annuel et semi-annuel actuellement en vigueur, disponibles sur simple demande auprès de nos Distributeurs, de notre Centre de Service Européen à Luxembourg et de notre Représentant en Suisse: BNP Paribas Securities Services, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, 8002 Zurich. Agent pour le service des paiements en Suisse est BNP Paribas Securities Services, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, 8002 Zurich. Fidelity, Fidelity Worldwide Investment, le logo Fidelity Worldwide Investment et le symbol F sont des marques déposées de FIL Limited.


Partager une tasse de café est l’un de nos outils les plus importants.

Nos gérants de portefeuille rencontrent les décideurs en personne où qu’ils se trouvent. Les pays émergents sont les marchés porteurs de l’avenir. Pour être en mesure de tirer parti des chances qu’ils offrent, les investisseurs ont besoin d’informations fiables sur les risques existants sur ces marchés.

terre inconnue en souscrivant à des emprunts des pays émergents. Pour notre part, nous y sommes présents depuis plus de 15 ans, si bien que nous nous y sentons comme chez nous.

Pour ne pas prendre de décisions erronées, nos gérants de portefeuille procèdent eux-mêmes à des analyses sur place. Au cours d’une année, ils visitent plus de 40 pays émergents et parlent en face-à-face avec des entreprises et des spécialistes. Cette implication nous permet de prendre nos décisions d’investissement en toute connaissance de cause. Notre but est de vous faire profiter de ce savoir-faire.

Parlez avec ceux qui sont sur place et connaissent personnellement les décideurs. Parlez avec nous. Pour recevoir des renseignements détaillés, appelez Frederic Niamkey au +41 (0)22 318 28 00 ou consultez notre site Internet: www.aberdeen-asset.ch

Nous ne nous fions pas aux agences de notation et leurs analyses. Nous préférons nous appuyer sur le fruit de nos recherches internes et à notre expérience longue de plusieurs années. Peut-être vous aventurez-vous en

Aberdeen Global est une société d’investissement à capital variable et responsabilité limitée, constituée selon les lois du Grand-Duché de Luxembourg. Elle est organisée en tant que société d’investissement à capital variable («SICAV») ayant le statut d’OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières). Le représentant et l’agent payeur en Suisse est BNP PARIBAS Securities Services, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, P.O. Box, CH-8022 Zurich. Documents et informations: des copies du prospectus, des prospectus simplifiés, des statuts, de tout autre document rédigé ultérieurement modifiant les documents précités, et du rapport annuel et des états financiers les plus récents de la société ou, s’ils sont plus récents, son rapport et ses états financiers intérimaires sont disponibles gratuitement au siège social du représentant suisse. Publié par Aberdeen Asset Managers Switzerland AG, Schweizergasse 14, 8001 Zurich. Agréé et soumis à la réglementation de l’autorité de surveillance des marchés en Suisse, la Swiss Financial Market Supervisory Authority (FINMA). Les appels téléphoniques peuvent être enregistrés.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.