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emploi De nouvelles opportunités

Sous la loupe Les hedge funds en pleine mutation

Marché les PME tiennent (encore) le coup

BANQUE & FINANCE

BANQUE &

décryptage Pourquoi les banques doivent s’industrialiser

FINANCE LE MAGA ZINE DE L A PL ACE FINANCIÈRE SUIS SE

N °118

Déc2012/Fév2013

CHF 12.- / 10€

L’Allemagne dit Non, L’Italie doute, La France résiste, L’Europe insiste.... Rubik

Quel avenir pour les accords fiscaux?


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Banque&Finance

Éditorial

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BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

Ont collaboré à ce numéro Cyril Demaria, Lucile Dubost, Mohammad Farrokh, Odile Habel, Bernard Pichon, Dorothée Thénot Design et Infographie Emilie Hébrard Marketing Florence Ray Publicité Médiapresse Pub SA Rue de la Vigie 3 1001 Lausanne Tel. +41 21 321 30 77 Fax +41 21 321 30 69 Responsables: Roye Yarden, Pierre Chappuis Pages Partenaires Media Live SA Ruchligweg 101 Case postale 52 4125 Riehen-Basel 2 Tél. + 41 61 561 52 80 E-mail: ap@medialive.ch Responsable: Lila Maalem Abonnements E-mail: abo@banque-finance.ch CCP: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 70.2 ans d’abonnement (12 numéros) CHF 100.Responsable: Maïssa Naufal Tel. +41 22 809 94 53 Edition déléguée Alter Ego Médias SAS succursale de Genève Boulevard Georges Favon 43 1204 Genève Tel. +41 22 501 70 15 E-mail: info@banque-finance.ch Le magazine paraît quatre fois par an et publie deux hors-série thématiques. © Alter Ego Médias - Décembre 2012

BANQUE&FINANCE est une marque de Promoédition SA, Genève. Editeur: Roland Ray

«

La nouvelle donne

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écessaire mutation. C’est l’expression qui caractérise le mieux la réponse à donner à tous les soubresauts qui ont chahuté la place financière au cours de l’année qui vient de s’achever. Un mal pour les uns, en définitive un bien pour beaucoup d’autres qui, au-delà des conséquences parfois dramatiques sur l’emploi actuel et futur, voient dans ces bouleversements l’occasion de faire définitivement basculer l’industrie bancaire suisse et son savoirfaire dans la nouvelle économie mondiale qui se dessine: plus contrainte, moins (ouvertement) spéculative, probablement plus efficiente. Pour ce qui est de votre magazine, l’année 2012 aura également été, à son échelle, une année de transition. Roland Ray, qui a porté ce titre Banque & Finance sur les fonds baptismaux il y a maintenant plus de vingt ans, nous a en effet confié depuis août dernier l’exploitation de cette “marque“ de presse. Désormais trimestriel, le magazine a dévoilé sa nouvelle formule à la rentrée de septembre et va encore évoluer en 2013. Il sera ainsi accompagné de deux hors série, à paraître à chaque semestre. Et surtout complété dans les prochaines semaines par une déclinaison numérique à travers son nouveau site internet. Ce site, toujours référencé à la même adresse, www.banque-finance.ch, sera consultable sur tous supports numériques (ordinateurs et tablettes) et se voudra avant tout un point de rencontre entre les différents acteurs de la communauté financière. Outre un fil d’informations, vous y trouverez tout ce qui concerne notre fonds éditorial: chroniques de nos journalistes, contributions de professionnels, dossiers, mais aussi bases de données, indices, offres d’emploi, newsletter et bon nombre d’autres nouveautés. En attendant le lancement de ces différents supports, permettez-moi, au nom de toute l’équipe qui réalise Banque & Finance, de vous souhaiter, à toutes et à tous, une très belle année 2013. n

PAR frÉDÉRIC BARILLET

Rédacteur en chef f.barillet@banque-finance.ch

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

Photo: Lucile Dubost

Editeur délégué et Rédacteur en chef Frédéric Barillet


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La présente annonce est exclusivement publiée à des fins d’information et n’est expressément pas destinée aux personnes ressortissantes ou résidentes d’un Etat dont la législation en vigueur interdit l’accès à ce type d’information. Cette annonce n’est pas une annonce de cotation, un prospectus d’émission au sens des art. 652a et 1156 CO ni un prospectus simplifié au sens de l’art. 5 al. 2 de la loi sur les placements collectifs de capitaux (LPCC). Elle ne constitue en aucun cas une offre, une invitation à faire une offre ou une recommandation en vue d’acquérir des produits financiers. La documentation de produit déterminante sur le plan juridique (prospectus de cotation) se compose du termsheet définitif avec les Final Terms et du programme d’émission enregistré auprès de SIX Swiss Exchange. Ces documents ainsi que la brochure «Risques particuliers dans le commerce de titres» peuvent être obtenus gratuitement à l’adresse www.derinet.ch ou auprès de Banque Vontobel SA, Financial Products, Place de l’Université 6, CH-1205 Genève. Les produits dérivés ne sont pas assimilés à des placements collectifs au sens de la LPCC et ne sont donc pas soumis à la surveillance de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA). Les placements dans les produits dérivés sont exposés au risque de défaillance de l’émetteur/garant et à d’autres risques spécifiques, sachant que la perte éventuelle est limitée au prix d’achat payé. Avant d’effectuer toute opération sur des produits dérivés, il est recommandé aux investisseurs de lire la documentation de produit et de solliciter des conseils compétents. Les indications fournies dans cette annonce sont sans garantie. Nous nous tenons à votre disposition au numéro de téléphone +41 (0)58 283 78 88 pour tout renseignement concernant nos produits. Veuillez noter que les conversations sur cette ligne sont enregistrées. © Bank Vontobel AG. Tous droits réservés. Genève, le 14 décembre 2012

Vontobel Holding AG (S&P A / Moody’s A2) Bank Vontobel AG (S&P A+ / Moody’s A1)


Banque&Finance

Sommaire

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L’événement Illustration de couverture: Morph3us

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Actualités

QUEL AVENIR POUR LES ACCORDS FISCAUX?

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L’ESSENTIEL

Que va-t-il se passer après le refus allemand? Quelle attitude adopter? Pros et antis Rubik continuent de s’affronter. Où va la place finoncière?

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EN IMAGES

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mouvements

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OPINIONS

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agenda

Enjeux

Les PME suisses tiennent bon!

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Pourquoi les banques doivent s’industrialiser .41

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MARCHÉ

.41

DÉCRYPTAGE

Management .61

Votre magazine sur le web www.banque-finance.ch

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.69

ressources Humaines juridique IT

Vous

N °118

BANQUE &

FINANCE LE MAGAZINE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

Les nouvelles opportunités d’emploi

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TENTATIONS

.76

AILLEURS

.78 À LIRE .80

.67

LA BIBLIOTHÈQUE DE...

Sous la loupe

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Hedges funds et gestion alternative en pleine mutation

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


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Banque&Finance

Index

CONTRIBUTEURS, PERSONNES ET ENTREPRISES CITÉS

A Anhorn, Regina ASB Avaloq

48 06 24

B Banque alternative suisse Bapst, Gilbert Beausoleil, Jean-François

25 60 26

C Christen, Andreas Clavel, Xavier Collombin, Olivier Conte, Alain Credit Agricole Private banking Credit Suisse

32 54 70 80 25 32

D Diaz, Michael Dimension Data Dobrauz, Guenther Dominice, Michel Dutsch, Patrick

25 24 65 50 48

F Finma Fondsmesse

65 30

G GAM 54 Genequand, Emmanuel 65 Girardin, Michel 78 Gröninger, Markus 41 GSCGI 10

H Hays

60

T Tzanos, Emmanuel

15

I IFIT Advisory ISFB

15 62

U UBS

26

K Kalaidos

62

V Von Gunten, Chiara

18

L Lamotte, Frédéric Lombard Odier and Co

25 70

Z Z/Yen group Zurich University of applied sciences

18 48

M Martin, renaud Mazars Meier, Peter Merki, Manuela Mirabaud

57 21 48 32 24, 57

O Odier, Patrick

06

P Pinel, Pierre

24

R Raber, Christian Riguzzi, Corinne Rubin, Philippe

48 24 25

S Scoziero, Daniel Six Exchange Regulation Studer, Marc

24 63 10

ANNONCEURS

Aberdeen Asset C4 Managers Switzerland Atelier A+A 73 Axiom 45 Badoux Vins C3 Banque Privée Edmond de Rotschild 39 BMW C2 Caceis Investor services 40 CMD+I 72 CSS Assurance 37 CFST 14 Copré 27

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Devillard Elca Executive MBA Fondsmesse 2013 Finnova GAM ISFB - Institut Supérieur de Formation Bancaire Le Gruyérien Manotel Mauler Mercedes-Benz Mirabaud

29 46 15 71 19 13 17 73 55 05 43 51

MIT - Micro Informatique & Technologies 68 Nicolas Duc 72 Oki 73 Régie de la Couronne 67 RV Conseils 11 Scoach 16 SwissCare 63 Swica 35 Transpose 34 Université de Genève 59 Union Bancaire Privée 09 UBS 64 Vontobel 02


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Actualités

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Quel avenir pour les accords fiscaux? SUISSE - Accords Fatca avec les Etats-Unis, Rubik avec deux

des partenaires européens, rejet retentissant côté allemand, autant d’événements aux conséquences difficiles à quantifier pour la décénnie à venir. Tentative d’explication de cette situation, tant d’un point de vue opérationnel que macroéconomique autour de laquelle pros et antis restent divisés.

I

l est tard en ce mercredi 12 décembre 2012 lorsque les parlementaires allemands réunis depuis plusieurs heures en séance de conciliation sortent de la salle de réunion dans laquelle ils sont enfermés depuis plusieurs heures. Et les mines ne sont pas toutes réjouies. Car la partie qui vient de se jouer a laissé des traces. Il faut dire que les discussions ont été tendues entre membres du Bundesrat, la chambre haute allemande, à majorité de gauche, et ceux du Bundestag, la chambre basse, à majorité de droite. Les premiers souhaitant confirmer le rejet de la ratification de l’accord fiscal signé en septembre 2011, au nom de leur gouvernement respectif, par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, et son homologue helvétique, Eveline Widmer-Schlumpf. Le constat d’échec est patent. Il n’y aura pas accord entre l’Alle-

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magne et la Suisse pour régulariser une bonne fois pour toutes le différend fiscal existant entre les deux pays autour des avoirs allemands déposés dans les coffres des banques suisses sans être passés par la case impôts à payer. Patiemment négocié par les deux parties, l’accord aurait pourtant rapporté à l’Allemagne quelque 10 milliards d’euros, la rétroactivité sur ces avoirs dissimulés portant sur une période de dix ans à des taux variant entre 21 et 41%. Cet accord initialement conclu un mois avant celui signé à Londres (novembre 2011) avec la Grande-Bretagne ne va donc pas voir le jour au 1er janvier 2013 pour ce qui est de nos voisins allemands. Seuls les Britanniques et les Autrichiens sont concernés. Un coup d’arrêt évident pour l’ensemble de la place financière suisse, même si le discours se veut rassurant, relativisant la portée de cet

échec. L’Association suisse des banquiers déclare avoir «pris connaissance avec une certaine déception de cette décision. L’organe constitutionnel assurant la représentation des Länder allemands a ainsi manqué une belle opportunité d’adopter une solution équitable, optimale et durable pour toutes les parties concernées et de mettre ainsi un terme au différend fiscal qui l’oppose à la Suisse». Dont acte. Interrogé le lendemain de réunion qui a constaté le rejet allemand par nos confrères de RTS, Patrick Odier, le président de l’ASB, a décliné le mot d’ordre des partisans des accords Rubik: «Nous regrettons la décision qui a été prise, même si nous la respectons». Pour autant, pas question de baisser les bras. Et une même volonté affichée dans la lignée de la prise de position de Berne: tirer un trait sur les dérives du passé et sur les avoirs non conformes détenus par les banques suisses.


actualités

Événement

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La vie des banques suisses n’est plus un long fleuve tranquille et la place financière s’interroge sur son avenir à moyen et long terme après le rejet de l’Allemagne. Photo: Amete

Le président Odier n’hésite d’ailleurs pas à rappeler à chaque occasion que cette volonté de transparence n’est pas née au cours des dernières semaines, mais qu’elle est le fer de lance de toute la stratégie de développement de la place financière suisse définie depuis maintenant plus de deux ans. Et qu’elle est soutenue par la plupart des organisations professionnelles des banques et gérants indépendants. Rubik ne serait donc pas mort. Blessé tout au plus. isolement international Reste que le bilan est dorénavant plus que modeste. Exit l’Allemagne et le poids qu’elle représente dans les fameux avoirs non conformes. Les deux seuls pays ayant à ce jour contractualisé avec la Suisse, Grande-Bretagne et Autriche, ne constituent

qu’une faible part du gâteau. Et même si deux autres Etats se sont montrés suffisamment intéressés pour entamer de réelles discussions, en l’occurrence l’Italie et la Grèce, on est en droit de se demander si ces accords ne feront pas long feu dans la mesure où tous deux, comme la Grande-Bretagne et l’Autriche, sont membres d’une Union européenne qui n’a cesse de réclamer la mise en œuvre de l’échange automatique d’informations fiscales entre ses membres ou entre ses membres et les autres pays concernés. Notamment la Suisse. Quant à la France, elle s’est ouvertement déclarée hostile à tout accord de ce type, même si, dans les couloirs de Bercy, on aurait plutôt tendance à (discrètement) penser qu’un bon accord et ses quelques milliards de recettes fiscales à la clé serait toujours bon à prendre

dans le contexte actuel. La réalité s’impose, la place financière est fragilisée par ce rejet, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle doive se résigner. Bien au contraire, c’est peut-être l’occasion de trouver un réel consensus autour de cette indispensable refondation. Il faut dire que les enjeux sont considérables. Pendant que le pays subit les tirs croisés de tous ceux qui voudraient bien mettre un terme au sacro-saint secret bancaire qui a fait la réputation de la Suisse, les autres places financières mondiales ne se privent pas d’essayer de tirer les marrons du feu et d’attirer des capitaux soudain devenus trop voyants. Et les plus vertueux en apparence (Etats-Unis, GrandeBretagne ou Canada pour ne citer qu’eux), ne sont pas les derniers à jouer, en coulisse, un air bien différent auprès des ...

Les autres places financières mondiales ne se privent pas d’essayer de tirer les marrons du feu et d’attirer des capitaux soudain devenus trop voyants.

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actualités

Événement

... clients potentiels, à coups de sociétés-écrans. Face à ces attaques, la Suisse apparaît de plus en plus isolée faute, notamment, d’avoir su convaincre sa population qu’il paraît désormais utopique, d’un point de vue économique, de vouloir continuer sa route seule. Hors Union européenne qui, malgré ses lourdeurs, “pèse“ près de 500 millions d’âmes, elle est sur le point de passer comme les autres sous les fourches caudines des Etats-Unis à travers les accords dits Fatca. Mais avec le handicap (choisi) de ne pas avoir demandé la réciprocité de cette chasse fiscale,

la Suisse entendant, plus que jamais, vénérer la protection de la sphère privée de ses ressortissants. Du moins tant que l’ogre Sam ne montre pas les crocs au point que la frêle Helvétie lui livre en pâture les noms de ses employés de banque. Même si tout le monde politique (ou presque) s’accorde à dire que la Suisse ne pouvait faire autrement et que les noms fournis ne sont que la matérialisation de la transparence voulue, ce cas unique dans les annales des relations internationales fait désordre. Quoi qu’il en soit, l’avenir de la place financière

repose sur ses forces naturelles qu’elle doit exploiter et valoriser auprès de ses clients pour rester compétitive: son savoir-faire, notamment fiscal..., une formation qui ne cesse de s’améliorer, une attitude proactive pour réguler et tourner définitivement la page d’un passé récent peu glorieux. Reste au pays à ne pas s’autoflageller et à éviter de s’embourber dans des procédures nécessaires mais souvent lourdes (de type Bâle III) qui pourraient in fine paralyser son action. Les autres sont à l’affût. n Frédéric BaRILLET

Rubik entre en vigueur le 1er janvier 2013: de quoi parle-t-on vraiment? Qu’est-ce que l’impôt à la source avec effet libératoire et quel est son fonctionnement? L’impôt à la source avec effet libératoire (impôt libératoire) est un impôt prélevé à la source à un taux forfaitaire et transféré à l’administration fiscale de l’Etat partenaire. Concrètement, les banques suisses prélèvent un impôt forfaitaire sur la fortune (régularisation du passé) respectivement sur les revenus et les gains en capital (impôt libératoire à l’avenir) de leurs clients britanniques et autrichiens qu’elles transfèrent ensuite à l’Administration fédérale des contributions (AFC). Celle-ci reverse le produit de l’impôt aux autorités fiscales britanniques ou autrichiennes. Cette opération libère le contribuable de son obligation fiscale envers l’État d’origine. De cette manière, l’impôt libératoire permet aux clients des banques de préserver leur sphère privée et aux autorités fiscales étrangères de recouvrer les créances fiscales légitimes. Qui est soumis à l’impôt libératoire ? Sont soumises à l’impôt libératoire les personnes physiques ayant leur domicile en Grande-Bretagne ou en Autriche. Le champ d’application de l’accord est plus étendu que celui de la directive européenne en matière de fiscalité de l’épargne, qui s’applique pour l’heure uniquement au produit des intérêts des personnes physiques. A la différence de la directive européenne en matière de fiscalité de l’épargne, qui peut être contournée par le biais

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de montages juridiques (sociétés domiciliées, établissements, fondations, sociétés fiduciaires, etc.), l’accord prévoit d’imposer directement le bénéficiaire effectif. Comment fonctionnera le système de régularisation des relations bancaires existantes? Les accords fiscaux offrent aux clients domiciliés au Royaume-Uni et en Autriche deux possibilités de régulariser des relations bancaires en Suisse (voir schéma ci-contre): l S’acquitter d’un impôt forfaitaire unique. Le calcul de la charge individuelle est effectué à l’aide d’une formule définie dans l’accord. La charge individuelle grevant le capital oscille entre 21 et 41% pour le Royaume-Uni et entre 15 et 38% pour l’Autriche. L’impôt acquitté a posteriori éteint les créances fiscales encore ouvertes. l Déclarer leurs relations bancaires en Suisse à l’autorité fiscale de l’Etat partenaire, avec la conséquence de se soumettre à une imposition individuelle par l’autorité fiscale compétente. Quiconque s’oppose au processus de régularisation, que ce soit sous la forme d’une annonce volontaire ou d’une imposition forfaitaire anonyme, est tenu de fermer ses comptes ou dépôts en Suisse dans le cas de l’Autriche ou dispose d’un délai allant jusqu’à cinq mois dans le cas de la Grande-Bretagne. L’objectif est qu’à terme, seuls des avoirs fiscalisés soient investis en Suisse.

Les accords fiscaux conclus avec le RoyaumeUni prévoient que les banques suisses versent un acompte à valoir sur les futures recettes fiscales. Cette avance leur sera remboursée au fur et à mesure que les recettes de l’impôt libératoire seront versées aux autorités fiscales concernées. L’avance se monte 500 millions. L’accord fiscal conclu avec l’Autriche ne prévoit pas une telle disposition. Comment fonctionnera la régularisation à l’avenir? L’entrée en vigueur des accords offre le choix au client de s’acquitter d’un impôt libératoire anonyme ou de s’annoncer aux autorités fiscales de son pays (voir illustration ci-contre). En cas de refus, il ne lui sera pas possible d’ouvrir ou de maintenir un compte auprès d’une banque en Suisse. Pour le Royaume-Uni, qui ne connaît pas d’impôt libératoire, les taux appliqués se situeront entre 28 et 48%, suivant la catégorie de rendement du capital. Un taux unique de 25% a été fixé avec l’Autriche. Ce taux correspond à l’impôt autrichien sur les rendements de capitaux. Les successions sont en outre soumises à un taux d’imposition similaire à celui qui prévaut dans le pays d’origine des contribuables (40% pour la GrandeBretagne). L’Autriche ne connaît pas d’impôt sur les successions. Le but est d’assurer au mieux la justice fiscale et de ne pas récompenser a posteriori les auteurs de délits fiscaux. Source: Association des banques étrangères en Suisse


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.10 L’essentiel actualités

Contre: “Les banques s’achètent une conduite sur le dos des clients“

Marc Studer est président du Club des gestionnaires et membre du GSCGI (Groupement suisse des conseils en gestion indépendants). Il est également membre hors parti du Comité suisse de l’Association pour une Suisse Indépendante et Neutre (ASIN) qui a lancé avec la Lega ticinese, les Jeunes Socialistes et les Jeunes UDC un référendum contre les accords Rubik avec l’Autriche, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Bien qu’ayant apparemment réuni plus de 50’000 signatures, les deux derniers ont été refusés par la Chancellerie fédérale pour des raisons de délai, argument contesté par les référendaires.

Banque&Finance: Vous vous opposez à Rubik. Mais ce dispositif n’est-il pas soutenu par les banques et par le Parlement? Marc Studer: Initialement, les banquiers sont allés convaincre les parlementaires que Rubik était une solution tellement géniale qu’il n’y avait pas besoin de travailler à un Plan B et que cela permettra à notre pays de sauver sa place financière tout en réduisant la pression sur la Suisse et sur ses banques. Devant ce qu’on voit se dessiner comme un fiasco total, ils sont retournés devant les parlementaires lors de la dernière session des chambres pour réaffirmer leur confiance dans ce projet «parce qu’il n’y a pas d’alternative», phrase magique et stratégique qui permet de justifier l’inqualifiable. L’accord avec l’Allemagne prévoit un taux de prélèvement de 21 à 41% et, si le client décède, les droits de succession représentent encore 50% du reste. Cet accord servira de base car d’autres pays exsangues se pressent au portillon et ils voudront le maximum. B&F: Pourtant les banques acceptent ces conditions et les défendent vigoureusement... MS: Ils font plus que les accepter, ils en sont les auteurs. Et pourquoi un banquier sacrifierait-il 40% de sa masse sous gestion? Le conseiller national Yves Nidegger a donné une réponse convaincante:

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les banques s’affranchissent ainsi gratuitement du passé sur le dos de leurs clients et, dégât collatéral, sur la sécurité de leurs employés. Ces décisions précipitées ont été prises parce que le Conseil fédéral a changé les règles et a modifié la définition du criminel, maintenant “Monsieur Tout le Monde“, et à son intermédiaire financier, devenu de facto du jour au lendemain receleur. Dans ce contexte, les banquiers craignent d’être arrêtés lors d’un voyage à l’étranger. L’Association suisse des banquiers panique et le gouvernement capitule. B&F: Que proposez-vous? MS: Nous devons faire face à deux adversaires en même temps. Les USA et l’UE, le 2e calquant son action sur le 1er à mesure que la Suisse capitule, ce qu’elle ne cesse de faire depuis un certain mois de mars 2009. On croit négocier avec les Etats-Unis, mais on ne négocie qu’avec des Etats dans l’Etat: le Department of Justice, l’IRS, etc…, les mêmes qui à la fois emprisonnent un délateur et le félicitent en lui remettant 104 millions de dollars. La Suisse ne négocie pas d’Etat à Etat. Si elle le faisait, elle gagnerait du temps, de l’énergie et de la crédibilité et du coup réaliserait qu’elle est en guerre économique féroce. Elle pourrait montrer sa bonne foi en s’engageant envers les Etat-Unis à être aussi proactive que ses Etats du Delaware, du Wyoming, du Nevada, de la Floride, …

Certes, comme disent les Américains, ça c’est notre cuisine interne. Oui, eh bien, nous aussi, on sait cuisiner local. Pour ce qui est de l’Union européenne, il faut se calquer sur le Luxembourg et se préparer à un échange automatique d’informations d’ici à juin 2015, en communiquant sur 3 points (mineurs) au moins, de notre choix, comme, il le fait, sur les dividendes des sociétés, les honoraires d’administrateurs, etc. Pour ce qui est du passé, nos clients n’ayant violé aucune de nos lois, il est normal qu’ils soient protégés du passé pour les actions antérieures. Donc pas de rétroactivité possible car on toucherait à leur elle implique des risques sécuritaires. Il y a aussi les lois suisses la Constitution suisse qui préserve sur notre sol la sphère privée et qui doivent permettre le libre transfert des actifs libellés en francs suisses à l’intérieur du pays sans divulgation d’identité. Nous avons encore une éthique à préserver. C’est notamment ce qui nous différencie de nos concurrents. C’est ce qui pousse aussi le Club des Gestionnaires, le GSCGI et Swiss Respect, à lutter contre Rubik et à défendre le BA-ba de notre profession : le capital confiance. B&F: Et la menace de la mise sur liste noire ou grise? MS: Ce chantage a assez duré. Les Américains et les Européens devraient tout de même s’interroger si, à force


actualités

L’essentiel

de s’attaquer à leurs propres citoyens, accessoirement leurs électeurs, et à manipuler ceux des autres, ils n’oublient pas de s’attaquer à leur vrais ennemis. Et une partie de l’opinion publique suisse commence à ne plus tolérer notre politique fédérale de la carpette, d’où la création du Lobby des Citoyens. Car, pour l’heure, jusqu’à ce que ses citoyens en décident autrement, la Suisse est toujours un Etat souverain, indépendant et neutre. Il serait bon que nos Conseillers fédéraux se rappellent leur serment (pour celles et ceux, du moins qui l’ont prêté). B&F: Qu’est-ce qui va se passer si Rubik est effectivement mis en oeuvre? MS: Le mouvement de panique a déjà commencé. Les clients étrangers lisent la presse et s’interrogent sur ce suicide collectif des banques suisses. Atterrés ils y découvrent que la Suisse livre leur nom, au mépris de toute sa législation en vigueur. L’aspect sécuritaire prenant le dessus, ils sont déjà nombreux à avoir pris des mesures. En conséquence, les banques commencent à dégraisser. On parle maintenant d’un Rubik helvétique. C’est plus grave, car cela fera partir

aussi l’argent des Suisses, qui réinjectent régulièrement leurs capitaux dans notre économie. Les contrecoups pour l’économie seront multiples, allant de la chute de l’immobilier à la disparition des petits commerces qui vivaient de cet essor. Paradoxe, les banques qui se sont fendues de ce brillant concept ne souffriront que très peu: elles auront été lavées du passé à peu de frais, elles auront gagné les quelques mois nécessaires et auront transféré auprès de l’un de leurs établissements à l’étranger la clientèle restante. Quant aux clients prévoyants qui auront pensé à mettre leur argent dans un coffre, ils ignorent encore que la Suisse a différé l’entrée en vigueur (prévue en 2010 et différée à 2013) de ses nouveaux billets. Qu’adviendra-t-il lorsqu’il va falloir échanger ses vieilles coupures et qu’on demandera la preuve qu’elles étaient bien fiscalisées. Pareil pour l’Europe qui va introduire aussi de nouveaux billets prochainement. B&F: Quelles seront les conséquences pour les banques suisses? MS: Il n’y aura aucune incidence sur les deux grandes, mais sontelle vraiment suisses. et Pour les banquiers privés se sera un peu plus douloureux mais supportable. Pour les petites banques, par

contre, du fait de l’absence de visibilité, du manque de temps pour s’adapter et de l’insuffisance de moyens, la situation sera existentielle Par contre, je suis heureux de constater qu’une partie des banques comme les banques cantonales, Raiffeisen, Migros et Coop, qui font partie de l’ASB, dont le modèle d’affaire est en Suisse et qui veulent continuer à l’y garder, commencent gentiment à préserver leurs intérêts face à la FINMA, dont on ne sait plus qui la dirige. J’espère que les petites banques trouveront rapidement un leader à la hauteur pour les représenter. B&F: Que signifie un refus de l’accord par les Allemands eux-mêmes? MS: L’accord peut encore être rejeté par le peuple suisse car le recours des référendaires est toujours pendant devant le Tribunal fédéral. Si la Suisse refuse l’accord, cela donnera un message de fermeté, qui montrera que le peuple n’est pas prêt à avaliser tout ce que Mme Widmer-Schlumpf signe (et que le parlement moutonnier avalise après coup). Un refus par l’Allemagne signifiera que Berlin, conscient du manque de résistance suisse, peut en demander encore davantage. Elle ne va pas s’en priver.

.11

B&F: A-t-on ainsi évité l’échange automatique d’information? MS: Ce qui me navre, c’est qu’on va amener nos clients exactement dans les pays où on veut qu’on les amène pour finir de toute façon par l’échange automatique d’informations, Patrick Odier l’a lui-même confié aux parlementaires. La seule chose que les banquiers auront sauvée est leur position personnelle en sacrifiant leurs clients. C’est le côté inacceptable de l’affaire: la Suisse avait des valeurs et des lois qui les protégeaient. Et ce sacrifice est totalement inutile puisque les pressions ne cessent pas et que l’accès aux marchés étrangers crossborder sera toujours refusé aux plus petits. La razzia effectuée en Allemagne à mi-novembre est venue apporter la preuve de la grande naïveté des concepteurs du projets Rubik. Qui disait qu’en phase de négociation on faisait une trève? On ne respecte même plus le droit de la guerre. Il est encore temps de faire front commun et j’appelle les banquiers privés, l’Association suisse des Gestionnaires (ASG) et tous les acteurs de la finance à s’unir pour mener ensemble cette guerre économique. n Propos recueillis par Mohammad Farrokh


.12 L’essentiel actualités

GRÈCE - Alors que la situation de la Grèce suscite toujours des commentaires

pessimistes, le rally boursier qui se dessine depuis l’automne semble annoncer un retour à la croissance pour 2014. En attendant, grandes sociétés mais aussi actifs immobiliers sont bradés à des prix défiants toute concurrence.

Vers un retournement en 2013

C

pays à des prix très bas. Du coup. l’indice remonte depuis le début de l’automne, aux environs de 850 points à mi-décembre, soit une hausse supérieure à 80% sur ses plus bas. On est encore loin des plus hauts d’avant la crise, autour de 5’000, mais le mouvement paraît durable, d’autant que les investisseurs étrangers sont

de la partie. Les Allemands ont par exemple déjà acquis plus de 35% d’OTE, le leader grec de la téléphonie, qui se traite encore avec un escompte de 70% par rapport à Deutsche Telekom. Pour les Allemands, OTE est un placement stratégique: la société grecque occupe une place de choix sur les marchés roumain

et bulgare. Idem sur le marché de l’électricité où la capitalisation de PPC, encore inférieure à 500 millions d’euros à la fin de l’été atteint maintenant 1,25 milliard et conserve un large potentiel si l’on sait que seuls les cables valent 4 milliards. Le titre est donc encore grossièrement sousévalué, et ce n’est pas une ...

© RealPhotoItaly

’est un vrai jeu de Monopoly!» Petros Iakovou, CEO de Hellenic American Securities, un courtier d’Athènes, relève que les investisseurs étrangers profitent des prix désormais très bas des actions grecques sur le marché pour acquérir les grandes sociétés du

s

Une fois la crise passée, une autre Grèce émergera, plus compétitive, plus européenne aussi.

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


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Savoir composer avec les marées

Plus facile à dire qu’à faire. Il faut avoir la clairvoyance et l’assurance nécessaires pour s’écarter des indices ou ignorer les instincts grégaires. Il faut être suffisamment discipliné pour rester fidèle, à tout moment, à ses convictions profondes en respectant ses paramètres de risque. Il faut savoir écouter ses clients et imaginer des solutions qui puissent réellement répondre à leurs besoins. Pour offrir à ses clients de meilleurs rendements sur le long terme, il faut savoir composer avec les marées. Vous obtiendrez davantage d’informations en contactant notre Head of Private Clients, Xavier Clavel, par téléphone au 058 426 30 95 ou par e-mail (xavier.clavel@gam.com), ou en visitant notre site Internet www.gam.com*. GAM: une gestion active et indépendante des investissements qui offre une perspective alternative sur le monde. Cette annonce est publiée par GAM (Schweiz) AG, Klausstrasse 10, CH-8034 Zurich. *L’accès à www.gam.com peut faire l’objet de restrictions.


.14 L’essentiel actualités

... exception. Pour l’instant, les banques sont restées largement à l’écart du mouvement de hausse, avec des titres qui ont été littéralement massacrés durant la crise, par exemple Eurobank qui se traînait encore au-dessous d’un euro à mi-décembre après en avoir valu 30. Quant à National Bank of Greece, aux environs de 5 euros, elle se traitait toujours au dixième de sa valeur d’avant la crise. Mais tout cela pourrait changer avec l’arrivée des 34 milliards d’euros enfin débloqués en faveur de la Grèce en décembre: de ce montant, quelque 20 milliards seront affectés à la recapitalisation des

banques grecques. Incidemment, la nouvelle est favorable pour un pays comme la Bulgarie dont 24% des actifs bancaires sont en mains grecques. Petros Iakovou n’en a pas moins des mots très durs pour les banques grecques qui, dit-il, «ont placé en Bulgarie et en Roumanie l’argent prélevé auprès des déposants grecs». Or, la crise a durement frappé ces pays, notamment sur le marché du crédit en Roumanie où les consommateurs endettés se sont trouvés incapables de rembourser. En Bulgarie, le marché immobilier qui avait atteint son plus haut en 2007 a fortement baissé. Les

salaires des employés de banque grecs accusent le coup et s’inscrivent désormais au-dessous de 1000 euros par mois pour ce qui est de la rémunération de base. D’une manière générale, les salaires d’entrée sur le marché du travail sont tombés aux alentours de 500 euros, des niveaux qui s’expliquent par un taux de chômage monté dernièrement à 24,8%. «Le taux réel est plutôt de 30% et, pour les 20 à 30 ans, il est même supérieur à 50%», corrige pour sa part Sarantis Niadis, président et CEO de Sarnitec, une entreprise de construction de la région d’Athènes, un marché sinistré comme le reste de l’éco-

nomie du pays. En attendant des jours meilleurs, Sarnitec travaille beaucoup à l’étranger, notamment en Roumanie, et se positionne maintenant en Allemagne. A plus long terme, une autre Grèce émergera de la crise, plus compétitive, plus européenne aussi et pas seulement au sens culturel du terme. Déjà, la contraction du PIB ralentit, seulement 4 à 5% en 2012 après les 7% de 2011. En 2012, la baisse du PIB n’excédera pas 3% et le retour à la croissance est attendu pour 2014 qui, s’il se confirme, mettra fin à six ans de récession. Le terme n’est d’ailleurs plus approprié: avec une

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actualités

L’essentiel

s

Emmanuel Tzanos IFIT Advisory - Zurich et Genève

Dual Degree

contraction du PIB de l’ordre de 25 à 30% en termes cumulatifs, la crise aura été pire que la Grande Dépression aux EtatsUnis dans les années 1930 où le recul du produit national n’avait jamais excédé 22 à 23%. Dans ce contexte, l’améioration du ratio entre dette et PIB s’est jusqu’à présent avéré mission impossible: il était de 114% il y a deux ans et atteint maintenant 170%. Dans ces conditions, l’objectif de le ramener à 120% d’ici 2020 paraît ambitieux. A moins qu’une forte reprise ne vienne changer la donne, et certains commencent à y croire. Car ce qui se passe à la bourse n’est qu’un échantillon du

EXECUTIVE

MBA

mouvement constaté à l’échelle du pays tout entier: les Européens sont en passe de tout acheter à commencer par les actifs immobiliers. Tout ce qui n’est pas en mains privées a été mis en gage par l’Etat grec pour 20 milliards d’euros, un montant considéré comme ridiculement bas par les observateurs. Parmi eux. Emmanuel Tzanos, administrateur d’IFIT Advisory à Zurich et Genève, qui évalue ces actifs de manière conservatrice à 1 000 milliards d’euros. Il y a là notamment l’ancien aéroport d’Athènes, avec 3,3 millions de mètres carrés de terrains initialement proposés à 5 milliards

in Asset and Wealth Management

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d’euros et qu’il est maintenant question d’offrir à moins de 1 milliard. Pour Emmanuel Tzanos, il devient urgent d’évaluer ces actifs car, dit-il, «personne ne vend sa propriété sans savoir ce qu’elle vaut». Emmanuel Tzanos siège au conseil de Hellenic Development Beteiligungen, une société de Düsseldorf dont l’objectif est précisément de valoriser et de commercialiser le patrimoine immobilier de la Grèce. L’idée est aussi d’y associer les investisseurs car, que ce soit en bourse ou sur le terrain, la ruée sur les actifs grecs a commencé... n

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TURQUIE - Avec une croissance estimée

encore à 3,1% en 2012, la Turquie paraît dans une position enviable par rapport aux pays de l’UE, en particulier son voisin grec qui, en perdant sa monnaie, a perdu sa compétitivité.

Négocier chez l’original: Incontestablement le meilleur choix. Les investisseurs avertis le savent: une bourse réglementée pour le négoce de produits structurés est une condition essentielle. C’est seulement en bourse que les indications de prix sont contraignantes et que les transactions sont divulguées de façon transparente. Une régulation indépendante du marché permet de garantir une exécution des ordres à des prix équitables dans l’intérêt de tous les acteurs du marché. Des avantages évidents que seule la bourse originale est en mesure d’offrir. Négocier en bourse en toute sécurité: www.scoach.ch

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Le miracle économique menacé par la politique

E

st-ce la preuve que l’indépendance monétaire est la clé du succès? Oui, dans la mesure où cette croissance est largement emmenée par les exportations. La bourse ne s’y trompe pas qui favorise notamment les actions du secteur textile. Au demeurant, l’indice s’affiche en hausse en 2012 encore comme elle l’a fait sur 21 des 26 dernières années. Cette année toutefois, l’orientation positive de la bourse doit aussi beaucoup aux deux baisses de taux d’intérêt auxquelles la banque centrale a procédé. Il reste qu’elle a les moyens de cette politique: l’inflation est sous contrôle aux environs de 7%, ce qui est très bas pour la Turquie et la monnaie reste remarquablement ferme, autour de 2,2 liras pour 1 euro. Le franc suisse qui s’échangeait au-dessus de 2 liras en septembre 2011 a reflué vers les 1,90. Si les marchés européens ne peuvent guère en dire autant, le miracle économique turc est peut-être en train de se transformer en mirage. Une cassure se dessine en effet depuis l’été: en août, la production industrielle s’affichait en baisse de 1,5% sur 12 mois et, en septembre, c’était au tour du moral des consommateurs de fléchir. Il est vrai que ceux-ci sont de plus en plus endettés et que les inégalités sociales augmentent: selon certains observateurs on assisterait même à un affaiblissement de la classe moyenne. Résultat, les estimations de croissance pour 2012 s’inscrivent déjà nettement au-dessous de prévisions qui atteignaient parfois 5%. Les causes de cette baisse de forme sont complexes: il y a d’une part la morosité économique des pays destinataires des exportations turques, mais il y a aussi des tensions intérieures croissantes et la situation géopolitique de la Turquie qui seraient


actualités

L’essentiel

susceptibles de contribuer à expliquer un recul de 24% de l’investissement étranger direct. La guerre qui fait rage en Syrie a provoqué un afflux de réfugiés et, à cet égard, la Turquie n’a pas failli à sa longue tradition d’accueil. Mais cette réelle générosité a son coût: 280 millions de dollars jusqu’à présent et ce n’est pas fini. La guerre civile en Syrie représente aussi un élément de déstabilisation sur le front intérieur. Or, l’activisme des «militants» du PKK, le Partiya Karkerên Kürdistan ou Parti des travailleurs du Kurdistan selon la délirante terminologie marxiste encore en vigueur dans ce cadre,

coûte cher à la Turquie, entre 7 et 10 milliards de dollars par an. La stratégie de la violence des activistes kurdes s’explique par des considérations arithmétiques: la cause autonomiste est largement minoritaire dans le vaste territoire revendiqué comme «kurde». De plus, les identités sont complexes et se chevauchent et, de ce point de vue, l’Anatolie orientale fait incontestablement partie de la société turque. Il reste que la création d’une zone autonome kurde, en Syrie cette fois-ci après l’Irak, est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement turc qui a peut-être fait une fausse

manoeuvre en affichant un peu trop ouvertement des sympathies pour l’opposition syrienne. L’avenir n’est peut-être pas aussi rose que l’envisagent les économistes de la Is Bankasi qui prévoient déjà une reprise de la croissance en 2013 avec accélération en 2014, mais il n’est pas catastrophique non plus. Car la Turquie a des atouts géostratégiques qui font que même les Kurdes du nord de l’Irak sont obligés d’être ses amis: sans elle, ils n’ont pas accés à la mer et aux marchés mondiaux. Quant aux Européens de l’UE, ils pourraient avoir à réviser une politique qui a jusqu’à présent

.17

consisté à faire semblant de négocier avec la Turquie une adhésion toujours repoussée aux calendes grecques pour obtenir d’Ankara une collaboration accrue dans la lutte contre l’immigration clandestine. L’UE a également tout fait pour obtenir de la Turquie qu’elle agisse contre ses intérêts et impose un visa aux Russes, environ 3 millions de touristes par an et aux Iraniens (2 millions de visiteurs). En échange, l’UE “offre“généreusement à la Turquie ce qu’elle a déjà, un statut de “partenaire privilégié“ qui existe depuis l’union douanière entrée en vigueur en 1996.n Mohammad Farrokh


.18 L’essentiel actualités

SUISSE - Selon le baromètre GFCI, qui mesure la compétitivité des places

financières à travers le monde. Genève a fait son retour dans le top 10. Elle occupe désormais la 3e place européenne et la 1ère place francophone.

La place financière genevoise en forme Top 10 Monde 1- Londres 2- New-York 3 -Hong Kong 4- Singapour 5- Zurich 6- Seoul 7- Tokyo 8- Chicago 9- Genève 10- Toronto

s

L

(-) (-) (-) (-) (+1) (+3) (-2) (-1) (+5) (-)

Top 10 europe (rang mondial)

longue tradition financière et une forte expertise, les places suisses ont maintenu leur compétitivité malgré la crise financière et la pression pour un renforcement de la législation», estime-t-elle. Genève s’affirme résolument comme place internationale: elle est désormais classée parmi les “Global Specialists“, alors qu’elle était classée “Transnational centre“ en 2011. En Europe, la crise de l’euro a naturellement provoqué le recul de places européennes, comme Madrid (-3 points), Lisbonne (-21), Dublin (-3) et Athènes (-5). Paris (-10) et Francfort (-4) font aussi les frais des incertitudes politiques liées à la période.

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

s

a dernière édition du Global Financial Centres Index, publiée en septembre dernier, a ravi la place genevoise. Et pour cause! Genève enregistre une progression de cinq places et se hisse au 9e rang du classement, devenant la première place francophone. Cet index, publié deux fois par an, évalue la compétitivité de 77 places financières dans le monde, selon 86 indicateurs et plus de 26 000 évaluations de professionnels de la finance. Genève figure désormais dans le Top 10 dans cinq domaines de compétitivité: personnel qualifié, environnement des affaires, accès au marché, infrastructures et compétitivité générale. L’index révèle qu’elle est bien cotée dans le secteur de la gestion de fortune (5e), dans les services professionnels (5e), dans le sous-indice assurances (7e, +14 points) et la réglementation (8e). «Genève n’a gagné que trois points sur son score total, modère Chiara von Gunten, directrice de la succursale suisse de Z/Yen Group Limited, qui réalise cet index. Elle bénéficie aussi du déclin d’autres places comme Toronto, Boston, San Francisco et Francfort qui ont perdu des points mais sont restés au même rang.» Zurich progresse quant à elle d’une place, se hissant au 5e rang du classement. «Avec leur

1- Londres 2- Zurich 3 -Genève 4- Francfort 5- Luxembourg

(1) (5) (9) (13) (24)

Dubaï et le Qatar se distinguent parmi les places du MoyenOrient et pourraient poursuivre leur progression. Néanmoins, pour Chiara von Gunten, c’est Istanbul, avec une progression de 11 points qui est à suivre de près dans les années à venir. Feu de paille ou réel décollage? Autre enseignement de cette édition, les places asiatiques enregistrent un sérieux recul: Hong Kong, Singapour, Tokyo, Shenzen ou Shanghai, la plus forte perte avec -31 points. Assiste-t-on à une redistribution des cartes due à la crise? Londres et New York occupent toujours la tête du classement. «A moyen et long terme, les places asiatiques

6- Munich 7- Stockholm 8- Paris 9- Amsterdam 10- Oslo

(25) (27) (29) (31) (33)

pourraient mettre en péril la domination des anglo-saxonnes en tête du classement, reprendelle. Nous observerons de quelle manière ces dernières maintiendront leur compétitivité et sauront rester attractives dans un monde globalisé.» Cette présente édition du GFCI prend en compte les évaluations menées jusqu’en juin, avant le scandale du Libor. Le prochain index, qui paraîtra en mars 2013, révélera comment la position de Londres aura évolué. Il permettra aussi, entre autres, d’évaluer quel aura été l’impact du changement de pouvoir en Chine sur les professionnels de la finance. n

Dorothée Thénot


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.20 En images actualités

Photo: Eduardo Luzzatti

Manifestation devant le siège de Bankia, à Valence (Espagne), pour protester contre les expulsions quotidiennes pour cause de surendettement (plus de 500 par jour).

BANQUE&FINANCE N°118 N°117 II DÉCEMBRE SEPTEMBRE-NOVEMBRE 2012-FÉVRIER2012 2013


actualités

En images

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L’Europe s’embrase... Le vieux continent est à l’arrêt. Comme tant d’autres, ces espagnoles sont dans la rue, déterminées. Pour elles, les banques sont responsables du chaos. Le processus de supervision décidé mi-décembre à Bruxelles par les dirigeants de l’UE est présenté comme une réponse à leur angoisse, l’instrument d’une gestion plus efficace des crises. La BCE supervisera entre 150 et 200 banques de la zone euro. BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


.22 En images actualités

et pendant ce temps là... à Hong Kong, tout le monde court. Derrière ces images d’intemporalité, le business ne s’arrête jamais. Les riches Chinois en quête d’investissements, mais aussi l’Occident qui sait que l’avenir de la finance se trouve désormais en Asie. Le slogan du gouvernement est explicite: right place, right time. Environ 70 des 100 plus grandes banques mondiales y sont présentes. Celles de Suisse y seraient les bienvenues! BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


En images

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S’éloignant de l’agitation du centre financier, un homme allume une bougie et fait brûler de l’encens en signe de recueillement à l’intérieur du Temple Man Mo, le plus ancien de Hong Kong.

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

Photo: Yen Wen

actualités


.24 Mouvements actualités

MARTIN FRICK Avaloq

PIERRE PINEL Mirabaud

L international

S domaine de l’investissement, D dans la fourniture de services C pris la direction de l’organe

e

groupe

Avaloq, acteur de référence pour les solutions logicielles bancaires intégrées et modulaires vient de nommer Martin Frick à la tête de ses activités de Business Process Outsourcing (BPO). Il siège à ce titre au Comité de Direction du groupe. Avec vingt ans d’expérience dans les technologies et l’externalisation, principalement dans le domaine financier, à la fois en tant que consultant et de CIO et COO, Martin Frick arrive tout droit de’Xchanging, à Francfort, où il occupait les fonctions de COO de l’Europe continentale. Il était en charge des processus de transaction de titres pour plusieurs grandes banques, de l’implémentation des nouvelles rémunérations prenant en compte la règlementation fiscale, ainsi que du développement et de l’intégration de nouvelles structures au niveau corporate incluant le BPO et l’externalisation. A la tête du BPO, Martin Frick occupe une fonction de management et se voit confier le développement et la mise en œuvre de la stratégie internationale BPO d’Avaloq. Il est titulaire d’un doctorat en physique de l’Université de Heidelberg. n

DANIEL SCOZIERO Dimension Data

CORINNE RIGUZZI SIX Exchange Regulation

pécialiste reconnu dans le

imension Data, spécialisée

orinne Riguzzi a récemment

Pierre Pinel a rejoint en septembre dernier Mirabaud où il a la responsabilité des mandats balancés et des fonds d’allocation d’actifs gérés par la division Asset Management de la banque. En parallèle, il occupe le poste de chef stratégiste pour la Gestion privée. Titulaire d’une licence HEC de l’Université de Lausanne et du Diplôme Fédéral d’analyste financier et de gérant de fortune, Pierre Pinel a fait ses premières armes auprès des grandes banques suisses UBS et Crédit Suisse. En 1993, il entre chez Paribas où il effectue l’essentiel de sa carrière dans les métiers de la gestion d’actifs. Pierre Pinel a également cumulé une longue expérience dans la gestion privée, en tant que responsable de gestion discrétionnaire sous mandats. Il s’est occupé notamment de mettre en place une offre de multigestion en architecture ouverte, des gestions diversifiées, et des gestions ciblées par classe d’actifs. Dans le domaine de l’asset management pour la clientèle privée et institutionnelle, il s’est attelé à créer et commercialiser une gamme de gestion asymétrique et quantitative sous forme de fonds de placement et de mandats dédiés. n

et solutions informatiques, annonce la nomination de Daniel Scoziero au poste de Managing Director pour la Suisse. Agé de 42 ans, il possède une expérience d’envergure des intégrateurs de systèmes dans le domaine ICT et du marché helvétique, que ce soit en Suisse allemande ou en Suisse romande. Bien connu des principaux acteurs sur le marché, cet ingénieur double formation ETS-HES et postgrade en Gestion d’Entreprise de l’Université de Sciences Appliquées HEIG-VD aura pour mission de continuer à construire le développement de Dimension Data. n

de surveillance du négoce de SIX Exchange Regulation qui a pour mission de contrôler les bourses SIX Swiss Exchange et Scoach Suisse afin d’y détecter toute irrégularité, infraction ou autre non-conformité et faire en sorte que les mesures requises puissent être prises ou déclenchées. Dans le contexte de l’autorégulation, SIX Exchange Regulation s’acquitte des tâches de régulation qui lui ont été assignées par le droit fédéral. SIX Exchange Regulation est indépendant en termes d’effectifs et d’organisation et dépend directement du Président du Conseil d’administration de SIX Group. SIX Exchange Regulation comprend les services Surveillance & Enforcement (régulation et surveillance des participants et traders) et Listing & Enforcement (régulation et surveillance des émetteurs). Avocate de fomation, Corinne Riguzzi siège également à la direction de SIX Exchange Regulation. n

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


actualités

Mouvements

FREDERIC LAMOTTE Crédit Agricole Private Banking

MICHAEL DIAZ Banque Alternative Suisse

Michèle Luyet Piguet Galland & Cie

F promu membre du Comité L la Banque Alternative Suisse P de rédéric Lamotte vient d’être

e conseil d’administration de

Exécutif de la Holding Crédit Agricole Private Banking. Au bénéfice d’une carrière de plus de 20 ans dans le secteur bancaire, dont 13 au sein de Crédit Agricole, Frédéric Lamotte était jusqu’à présent responsable de l’offre produits et services, ainsi que de la stratégie d’investissement globale pour la Holding Crédit Agricole Private Banking. Basé à Genève, ce nouveau poste a été créé afin de permettre une meilleure diffusion des expertises, de faciliter le développement de l’activité commerciale ainsi que de renforcer l’efficacité et la sécurité du dispositif du métier de Private Banking. Sa mission principale est désormais de consolider l’ensemble des lignes produits et services avec à la tête de chacune, des responsables produits transverses et des responsables géographiques dont la mission est de proposer l’ensemble de l’offre aux responsables de comptes. Frédéric Lamotte est titulaire d’un Master en Finance Internationale de l’école des Hautes Etudes Commerciales (HEC) à Paris, après une formation d’ingénieur, spécialisation mathématiques appliquées, à l’Ecole Centrale de Paris. n

a nommé Michael Diaz à la direction générale à compter de janvier 2013. Il y sera responsable du secteur des placements et de la clientèle privée. Il remplace à ce poste Edy Walker. Originaire de Zurich et âgé de 40 ans, Michael Diaz a étudié les sciences économiques et l’éthique appliquée à l’Université de Zurich. Il a notamment travaillé pour le Credit Suisse, le gérant de fortune social et écologique Care Group et l’agence de notation durable Inrate, dont il a été membre de la direction de 2009 à 2011. Pour la banque, Michael Diaz dispose de tous les atouts pour incarner le modèle d’affaires et les valeurs de l’institution et devrait, grâce à son expérience dans le domaine de l’investissement durable, apporter une contribution déterminante à l’expansion et à la poursuite du développement du secteur des placements de la BAS, fondée en 1990 et en mains de 4’400 actionnaires. Son bilan dépasse le milliard de francs. n

.25

Philippe Rubin Mazars

iguet Galland & Cie vient renforcer sa Direction Générale en nommant Michèle Luyet au poste de Chief Operating Officer. Michèle Luyet y est principalement chargée de mettre en place les schémas opérationnels de la Banque et de les aligner sur les objectifs stratégiques définis pour ces 5 prochaines années. Sa sphère d’intervention couvre la finance, les opérations bancaires, les activités de crédit, le contrôle des risques et les systèmes informatiques. Dans ces différents domaines, elle doit également donner forme aux synergies envisagées avec la BCV, actionnaire principal de Piguet Galland & Cie. Michèle Luyet a commencé sa carrière dans le conseil et l’audit, chez Arthur Andersen en 1999, puis chez Ernst & Young, entre 2002 et 2008. Recrutée par KBL (Switzerland) puis par Pictet & Cie. Membre de la direction de KBL (Switzerland), elle a eu sous sa responsabilité les départements des finances, des risques et des crédits. Passée chez Pictet & Cie, elle a travaillé à la définition et à la mise en application de grands projets transversaux de type Rubik ou Fatca. n

L Mazars

e collège des associés de a nommé Philippe Rubin à la tête de Mazars Suisse. Une élection à l’échelle du globe, puisque le groupe Mazars est fondé sur un modèle démocratique qui permet à chacun des 700 associés de participer pleinement à la vie et la destinée du groupe. Chaque décision, que ce soit une nouvelle implantation ou l’acceptation d’un nouvel associé, est soumise au vote. Avec ce modèle de partenariat, Mazars se distingue radicalement de ses concurrents qui sont tous organisés en réseau de sociétés indépendantes. Expert diplômé en finance et controlling, Philippe Rubin a développé au long de son riche parcours des stratégies de succession d’entreprises et a mis en place de nombreux family offices. C’est en 2011 qu’il rejoint l’entité Suisse et sous son impulsion Mazars ouvre des nouveaux bureaux à Lausanne. Son expertise dans le domaine des services comptables et financiers offre à Mazars l’opportunité de développer cette activité en Suisse. n

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


.26 Opinions

actualités

Un peu comme dans les arts de défense japonais, c’est de la puissance de l’adversité qu’il faudra tirer les nouvelles forces pour l’avenir.

Genève est et entend rester une place financière de premier choix

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PAR Jean-François Beausoleil Directeur régional UBS Genève

a crise financière de 2008 n’a pas seulement conduit le secteur bancaire au bord de l’effondrement. Elle a également marqué un changement fondamental de paradigme. L’éternelle incertitude des marchés est devenue encore plus difficile à appréhender et à décrypter. Mais, surtout, il n’est plus possible de compter sur l’effet haussier de ces marchés devenus imprévisibles pour assurer au client à la fois de préserver son patrimoine et de lui offrir un rendement intéressant. Un monde révolutionné Ce changement de paradigme s’est, de surcroît, accompagné d’un renforcement drastique du cadre réglementaire du secteur financier. Les régulateurs ont introduit des exigences légales et prudentielles qui modifient considérablement la façon de travailler avec la clientèle. Enfin, au printemps 2009, le Conseil fédéral a adopté la norme 26 de l’OCDE. Dans la foulée, il a abrogé la distinction que la Suisse effectuait entre évasion et fraude fiscale. Pour le monde bancaire, cette nouvelle donne implique une approche complètement différente de l’ensemble des activités transfrontalières. Dans ce contexte chamboulé, quels sont les atouts de la place financière genevoise? Il y a bien sûr des qualités éprouvées qui perdurent: la neutralité helvétique, la stabilité de son système politique, de son économie et de sa monnaie, l’attrait de sa fiscalité, la qualité de ses infrastructures, la fiabilité et l’efficacité

BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

des prestations bancaires ne vont pas disparaître. En corolaire, ces différents atouts assurent de facto une protection du capital contre l’inflation et/ou contre une dévaluation monétaire. De même, la qualité et la variété des services financiers offerts dans une dimension internationale resteront avérées. Idem pour la pratique de confidentialité à l’endroit de la clientèle, qui fait pratiquement partie de l’ADN du banquier helvétique. Tirer ses forces de l’adversité Tous ses éléments concourent à former une image de savoir-faire et de savoir-être qui soutient l’image de qualité de la Place financière aussi bien suisse que genevoise. Au pied du jet d’eau, le monde bancaire peut en outre profiter d’un accès aisé et rapide aux décideurs gouvernementaux. La densité du réseau des banques – en particulier dans la gestion de fortune –, et la proximité naturelle de tout (que ce soit entre les différents établissements ou au plan des transports avec l’aéroport de Cointrin ou la gare de Cornavin) favorisent les contacts et la rapidité d’exécution. Pourtant, tous ses avantages ne suffiront pas à conforter la position de la place financière genevoise. Mais, un peu comme dans les arts de défense japonais, c’est de la puissance de l’adversité qu’il faudra tirer les nouvelles forces pour l’avenir. Traduit en termes bancaires, cela signifie que la Suisse en général, et Genève en particulier devront capita- ...


La force de l’équilibre

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.28 Opinions

actualités

La régularisation des avoirs déposés en Suisse et provenant de l’évasion fiscale va offrir une formidable opportunité de nouveau départ.

Genève, une place financière de premier choix (suite) ... liser sur l’acquisition et la gestion d’avoirs fiscalisés. Très concrètement, si elles ne l’ont pas encore fait, les banques devront développer des applications capables de fournir les documents fiscaux requis par les différents pays qui auront signé des accords sur l’impôt libératoire. Sécurité et loyauté Vilipendés comme des parias par certains trublions populistes, les clients transfrontaliers retrouveront, dans leur pays aussi, une honorabilité que d’aucuns ont voulu leur ôter. Et, en même temps, ils pourront apprécier la discrétion et la confidentialité helvétiques qui formeront le contre-point à l’instabilité politique, à l’insécurité juridique ou au système fiscal discriminatoire, voire confiscatoire, qui peut régner dans leur pays d’origine. Dans la mesure où elle se concrétise, l’adoption des accords dits “Rubik“ permettra de tirer un trait définitif sur le passé. La régularisation des avoirs déposés en Suisse et provenant de l’évasion fiscale va offrir une formidable opportunité de nouveau départ sur des bases nettes et saines. Bâtie sur des décennies, mais un peu malmenée ces dernières années, la confiance que la clientèle étrangère place dans la sécurité juridique de la Suisse et dans le devoir de loyauté des banquiers de ce pays retrouvera tout son éclat et pourra, à nouveau, favoriser le développement des affaires. Protéger la sphère privée Ce qui conduit à mettre en avant un autre atout prédominant de la place financière genevoise: la protection de la sphère privée. Le souci et le respect de la personnalité individuelle revêtent dans notre pays une importance essentielle dans tous les domaines de la vie. Y compris, voire surtout, dans la sphère privée finanBANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

cière. A l’échelon international, il est reconnu depuis longtemps que cette protection ne fait pas obstacle à une lutte efficace contre le crime organisé. Il est en effet tout à fait possible de préserver la sphère privée tout en prévenant ou réprimant les délits fiscaux qui pourraient être commis par certains clients depuis l’étranger. Certains événements récents ont rappelé à la population l’importance pour l’ensemble de l’économie genevoise et helvétique d’une place financière forte. Son maintien passe par une amélioration constante de la compétitivité. Il y a aussi des défis à relever, en particulier au plan international. Il est en effet essentiel de pouvoir améliorer l’accès au marché pour les prestations financières suisses. Une telle ouverture permettra de garantir à long terme le lieu de production, la création de valeur et les postes de travail dans le secteur financier suisse. Enfin, Genève se doit de rester un centre de formation et d’innovation de premier plan. Echaudé par les crises financières successives, le client réclame – à bon droit –, une assurance que son conseiller est à la pointe des connaissances et maîtrise son sujet. A cette fin, on peut faire le pari que la certification des employés de banque deviendra désormais la norme de l’industrie. C’est à ce prix que Genève pourra non seulement rester le berceau (depuis 200 ans) et la capitale de la gestion de patrimoines internationaux. Mais qu’elle s’affirmera comme une véritable référence aux yeux des autres places financières dans des activités comme le commodity and trade finance ou les hedge funds. C’est tout le mal que l’on peut souhaiter à un secteur qui regroupe 136 banques et compte plus de 35’000 emplois, près de 3’000 intermédiaires financiers et quelque 800 gestionnaires indépendants! n J-FB


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n 23 JANVIER 2013 Geneva forum for alternative investment 2013 Swisshôtel, Genève n 6 et 7 février 2013 Fondsmesse 2013 Kongresshaus, Zurich (voir ci-dessous) n 21 mars 2013 Exchange Traded Product Days ConventionPoint, Zurich n 30 mai 2013 15e Journée Solutions Bancaires Bâtiment des Forces Motrices (BFM), Genève n 7 juin 2013 geneva forum for sustainable investment 2013 Swisshôtel, Genève

PROFESSIONAL INVESTORS’ DAY Mercredi, 6 février 2013 10h–18h JOURNÉE DU PUBLIC Jeudi, 7 février 2013 10h–18h Kongresshaus Zurich KEYNOTE SPEAKER Jeudi, 7 février 2013 15.00—16.00 Marc Faber expert en économie Programme détaillé : www.fondsmesse.ch

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es dieux de la finance ont placé la Fondsmesse 2013 de Zurich dans une contexte à la fois nourri d’incertitudes et de changements fondamentaux. Le programme des conférences s’en fait partiellement l’écho, avec des tables rondes sur l’avenir de l’euro et la question de l’énergie. A l’honneur cette année, les “catbonds“ (obligations couvrant les risques extrêmes), les stratégies de rendement absolu, les actifs réels, l’allocation d’actifs, les nouveaux benchmarks en matière d’investissement obligataire et le statut des gérants d’actifs indépendants à la lumière des nouvelles réglementations. Les speed workshops s’intéressent, eux, à la gestion du risque, la gestion de l’alpha et la recherche de rendement obligataire. Des sujets somme toute consensuels et qui évitent deux questions fondamentales, qui sont autant d’éléphants dans la salle. La première est bien évidemment la question commerciale : comment l’industrie des fonds va-t-elle se réorganiser à la lumière de la

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n 6 et 7 février 2013 Fondsmesse 2013 Zurich jurisprudence récente du tribunal fédéral sur la bonification des rétrocessions aux clients? Les distributeurs de fonds, et en particulier les banques, avaient bâti tout un pan de leur modèle d’affaires sur la perception de ces rétrocessions. L’obligation qui leur est faite de les verser aux clients bouleverse fondamentalement cet équilibre. Cette obligation de bonification met par ailleurs en jeu le modèle de l’architecture ouverte, selon lequel le client bénéficie d’un choix de produits élargi, et la banque est rémunérée par le fournisseur de fonds. La bonification est une puissante incitation à revenir à une distribution de produits maison pour les banques. Cela pourrait mettre en péril une partie de l’offre représentée à la Fondsmesse. La seconde question cachée au milieu des stands bien rangés est celle de l’effet des ETF sur le marché des fonds. En répliquant les indices, les ETF rabotent à la fois les marques des concepteurs et distributeurs

de fonds (un ETF S&P 500 d’un fournisseur est identique à celui d’un autre) et les frais de gestion. L’UBS (ETF Sales) et ETF Securities participent d’ailleurs à une table ronde sur les actifs réels, tandis que iShares anime celle sur les nouveaux benchmarks obligataires, illustrant ainsi le développement des trackers au-delà de la réplication d’indices usuels. Si les grandes absentes de ce programme institutionnel sont les actions (ou bien sont-elles désormais absorbées par le continuum des hedge funds?), le programme pour le grand public laisse en revanche la place à la sélection d’actions et les actions internationales (1741 AM, Swisscanto, UBS, T. Rowe Price et Pictet couvrant ces secteurs), les fonds spécialisés biotech, medtechs et entrepreneurs ou encore en actions africaines (Bellevue Asset Management, Oddo Asset Management et Mirabaud). L’or est, quant à lui, couvert par Quantex. n Cyril Demaria



enjeux

.32 Marché

Les PME suisses tiennent bon! PAR Manuela Merki Economic Research Credit Suisse

PAR Andreas Christen

Selon les PME, la place économique suisse tire relativement bien son épingle du jeu de la situation actuelle. Cette évaluation, positive, est cependant modérée par les incertitudes économiques planant sur les mois à venir. Deux enquêtes récentes, réalisées par Credit Suisse et Ernst & Young, se rejoignent sur cette perception des patrons de petites et moyennes entreprises.

Economic Research Credit Suisse

A

en croire les PME interrogées, six facteurs de succès sur neuf sont jugés positifs. Les PME confirment ainsi le bon classement mondial de la Suisse. Le pays arrive régulièrement parmi les premiers dans les études comparatives de compétitivité. Depuis 2009, il figure même dans le peloton de tête d’après le rapport sur la compétitivité mondiale. Selon les PME, les avantages de localisation centraux de la Suisse sont les collaborateurs et leurs qualifications ainsi que les infrastructures. Les collaborateurs sont même le facteur de succès le plus important. BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


enjeux

Marché

.33

Photo: Steve Cole

Les clés du succès ... ou les causes de l’échec!

Dans les PME, le succès repose essentiellement sur eux. En comparaison, les infrastructures jouent un moindre rôle par rapport aux collaborateurs dans le succès des PME, mais sont le facteur perçu le plus positivement par les entreprises. Selon les PME, tant les collaborateurs que les infrastructures restent à moyen terme des avantages de localisation centraux

pour la Suisse. Cependant, certaines branches ont de plus de plus de difficultés à trouver de la main-d’œuvre suffisamment qualifiée. Facteurs entravant le succès L’environnement économique, l’interdépendance avec l’étranger et les conditions-cadres réglementaires ... BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


.34 Marché enjeux

Risques macroéconomiques

Mesures anti-pénurie de main-d’œuvre qualifiée

... ont un effet négatif sur le succès des PME. Celles-ci font face à de grands défis en raison de l’incertitude qui caractérise les conditions du marché, de la crise de la dette européenne et de la vigueur du franc. De plus, elles partent du principe que l’environnement économique et l’interdépendance pèseront encore plus sur leur activité dans les trois à cinq prochaines années. Des efforts supplémentaires sont donc indispensables pour redresser la situation. Par le passé, des critères de qualification exigeants, une forte productivité, mais aussi un esprit d’entrepreneur et une avance en termes de technologies et de qualité ont toujours permis aux PME suisses de s’établir sur des marchés de niche et de s’imposer à l’étranger. Les raisons de la mauvaise note attribuée aux conditions-cadres réglementaires sont plus difficiles à identifier. Ce facteur est très diversement évalué selon les régions et les branches. Il est possible que la réglementation soit jugée trop dense. Les nombreuses règles et directives sont une charge considérable pour les PME, car celles-ci ne disposent pas de la même capacité administrative que les grandes entreprises. Les ressources et l’environnement sont encore considérés par les PME comme un facteur assez peu important, dont l’influence sur les affaires est jugée neutre. Il devrait cependant gagner en importance, provoquant une nette détérioration au sein des branches de l’industrie, du tourisme ainsi que du secteur des transports et du commerce. Les acteurs de la branche du tourisme et des

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enjeux

Marché

loisirs et du secteur des transports estiment que des mesures devraient d’ores et déjà être prises. Risque de pénurie de main-d’œuvre Les conditions-cadres évoluent constamment, en général sur de longues périodes. Des changements significatifs surviennent toutefois de manière soudaine et inattendue, susceptibles d’affecter les PME. Le thème principal de l’étude de cette année est la gestion des risques économiques. Lors de l’enquête, les PME ont évalué différents risques en fonction de la probabilité de leur survenance et de l’étendue des dommages le cas échéant, ainsi que des mesures pour contrer ces risques. Récession mondiale, pénurie de main-d’œuvre spécialisée et intensification de la concurrence représentent, selon les PME, les plus gros risques économiques au cours des deux prochaines

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années. Les prix des matières premières et de l’énergie ainsi que les évolutions du cours de change sont aussi des sources de danger à ne pas négliger pour l’industrie et les exportations. La grande majorité des PME estime élevé le risque de hausse des prix des matières premières et de l’énergie au cours des deux prochaines années. Seules 34% considèrent qu’elles sont bien préparées à ces risques. Pourtant, rares sont celles à se tourner vers des mesures comme l’augmentation de la capacité de stockage ou la diversification des fournisseurs afin de diminuer les risques liés aux prix des matières premières et de l’énergie. Les coûts administratifs complémentaires ou les dépenses d’investissement en sont peut-être les causes. 29% des PME répercutent les prix des matières premières et de l’énergie sur les ... prix de vente.

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.36 Marché enjeux

Professionnaliser le système éducatif Afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre spécialisée, les PME essaient principalement de proposer des conditions de travail attrayantes (69%), des opportunités de formation continue et d’évolution (64%) et des places d’apprentissage (57%). Les salaires attractifs viennent en quatrième position (56%). Les PME ont des exigences concrètes à propos de la politique à adopter pour lutter contre la pénurie de main-d’œuvre. 72% des entreprises attendent de l’Etat qu’il oriente davantage le système éducatif sur le marché du travail. 53% demandent plus de moyens pour l’éducation; le pourcentage en Suisse romande et au Tessin est nettement plus élevé qu’en Suisse alémanique. Pour l’ensemble de la Suisse, seules 27% des PME estiment que la promotion de l’immigration de main-d’œuvre spécialisée est une bonne solution. se prémunir des risques Le plus souvent, les entreprises font face aux risques que représente l’interdépendance avec l’étranger, c’est-àdire la forte dépendance aux variations conjoncturelles

dans les pays importateurs, aux risques de change et aux risques-pays en diversifiant leurs fournisseurs et en trouvant des débouchés sur de nouveaux marchés. Les produits financiers sont assez rarement utilisés; 29% utilisent des assurances commerciales et seulement 25%, des couvertures du risque de change. 11% des PME en interdépendance avec l’étranger souscrivent une couverture des risques à l’exportation. Nous ne cherchons pas à donner de recommandation globale sur la façon dont les PME doivent réagir aux risques économiques de détérioration des facteurs de succès. En effet, selon la branche, la taille de l’entreprise et l’adéquation au marché, les facteurs et risques pèsent différemment. Il faut donc prendre des mesures concrètes et spécifiques à l’entreprise. Ce n’est que lorsqu’une entreprise connaît les risques qu’elle prend et peut les estimer de manière réaliste qu’elle est en mesure d’adopter des stratégies adéquates pour les contrer. L’étude du Credit Suisse montre, à des fins d’orientation, comment même les petites entreprises peuvent effectuer une analyse systématique de ces risques de façon simple et efficace. n MM & AC

Le bilan de santé en sept points PAR pierre alain cardinaux Responsable régional Suisse Romande Ernst & Young

92% 92% 92% )

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1 - Une situation commerciale satisfaisante en dépit d’un léger ralentissement 92% des PME suisses qualifient leur situation commerciale actuelle de positive. La proportion des entreprises “pleinement satisfaites“ a toutefois nettement diminué par rapport à janvier pour passer de 61% à 52%, mais reste largement supérieure au niveau de juillet 2011 (41%), peu avant que la BNS fixe un cours plancher.


enjeux

Marché

é

g e que rist e i mo o n n o c

.37

2 - Une amélioration des perspectives commerciales et une stabilisation des prévisions conjoncturelles Près d’une PME sur trois table sur une amélioration de sa situation commerciale dans les six mois à venir (janvier: 28 %) et elles ne sont plus que 7% à anticiper une dégradation (janvier: 12%). S’agissant de la conjoncture intérieure, la majorité des PME (63%) ne s’attend à aucun changement. 3 - Economies de coûts et renforcement de la gestion des risques Telles sont les deux stratégies favorisées par les entreprises sondées face à la menace d’un ralentissement conjoncturel. Plus d’une entreprise sur quatre mise sur des initiatives en matière de croissance et de distribution (27%) ou sur le développement/ lancement de nouveaux produits (26%).

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.38 Marché enjeux

4 - Des investissements et un emploi qui devraient progresser Près d’une PME suisse sur quatre prévoit une augmentation de ses investissements alors que 6% des entreprises seulement entendent les réduire. C’est ainsi la première fois depuis janvier 2011 que la proportion des PME prévoyant d’accroître leurs investissements augmente à nouveau. Le marché de l’emploi bénéficie lui aussi de perspectives positives: une PME sur quatre prévoit d’engager des collaborateurs supplémentaires dans les six prochains mois alors qu’elles sont 6% seulement à vouloir réduire leurs effectifs.

?

6 - La distribution et le marketing au cœur des investissements Parmi les PME engagées à l’étranger, deux sur cinq (41%) prévoient des investissements domestiques dans la distribution et le marketing. Par ailleurs, pas moins d’une sur trois (33%) a l’intention de construire BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

)

5 - Un recrutement toujours plus difficile Deux PME sur trois (67%) indiquent qu’il est “plutôt difficile“ ou “très difficile“ de recruter de nouveaux collaborateurs suffisamment qualifiés (juillet 2011: 66%). Plus d’une entreprise sur cinq (22%) déclare même que le recrutement de personnel qualifié est “très difficile“, contre 9 % seulement l’année dernière.

77% ou de développer une usine ou un site de production et 22% sont désireuses d’investir dans la recherche et le développement. Elles ne sont en revanche que 2% à vouloir investir dans la qualification de leurs collaborateurs. 7- La crise de la dette européenne continue d’inquiéter Plus de trois PME sur quatre (77%) estiment que le pire de la crise de la dette est encore à venir. 42% des dirigeants interrogés tablent même sur l’effondrement de l’union monétaire européenne. De l’avis des PME, les principaux risques conjoncturels tiennent néanmoins pour l’heure à la vigueur du franc, au niveau élevé du prix des matières premières ainsi qu’au manque de stabilité du secteur financier. Seule une PME sur 16 (6%) a déjà pris des dispositions dans l’éventualité d’un effondrement de l’union monétaire européenne, bien que plus d’une sur deux (55%) considère aujourd’hui une sortie de la Grèce comme probable. En comparaison, les entreprises industrielles et les grandes entreprises se montrent bien préparées. Les PME qui ont pris des dispositions dans l’éventualité de l’effondrement de l‘union monétaire ou qui prévoient d’en prendre privilégient une stratégie de protection contre les risques de change et une stratégie de protection contractuelle vis-à-vis des clients/fournisseurs. Seules 6% d’entre elles procèdent à l’examen de possibilités d’acquisition intéressantes dans les pays concernés. n PAC


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enjeux

Décryptage

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L’industrialisation du secteur financier La place financière suisse traverse une période de mutation en profondeur. Ces dernières années, les marges des banques se sont trouvées de plus en plus comprimées, si bien que, pour rester compétitive au niveau international, la branche va devoir se transformer. Une industrialisation est donc inévitable.

L

a moitié des établissements comptant plus de 200 collaborateurs estiment que 2013 sera une année “difficile“ et 14% seulement anticipent une “bonne“ année. C’est ce qui ressort de l’enquête conjoncturelle annuelle organisée par la Fondation Genève Place Financière auprès de 300 établissements financiers. Bien que les banques genevoises aient vu leurs actifs sous gestion croître au cours du premier semestre de cette année et que la place financière s’attend à un bon exercice, ce constat jette néanmoins un froid. Car cette enquête montre aussi que les bénéfices sont sous pression et que la moitié des grandes banques établies à Genève tablent, pour 2012, sur un recul de leurs bénéfices par rapport à 2011. C’est ce qu’a déclaré Bernard Droux, président du Groupement des Banquiers Privés Genevois, lorsqu’il a présenté les résultats de l’enquête. Les banques se trouvent ainsi confrontées à une pression accrue, non seulement en Suisse romande, mais dans toute la Suisse. Si l’on analyse les chiffres fournis par les établissements financiers, force est de constater qu’une grande partie d’entre eux ont enregistré des pertes d’exploitation. La Banque Nationale Suisse (BNS) estime qu’au cours des dix dernières années, le nombre des établissements bancaires a baissé de 15% pour s’établir à 312 et la fin n’est pas en vue. Divers facteurs politiques comme économiques ont contribué à accentuer la pression sur les banques, qu’il s’agisse de la faiblesse de l’euro jusqu’à l’accord fiscal, l’impôt compensatoire et Bâle III en passant par la crise bancaire. On constate

en outre une forte augmentation de la complexité des produits offerts ainsi que des exigences des clients. Il en est donc résulté une âpre concurrence, qui a poussé les coûts à la hausse tandis que les recettes diminuaient. Ce sont surtout les petites et moyennes banques privées qui se ressentent le plus de ce phénomène: ainsi, ces dernières années, la pression croissante des coûts a entraîné une augmentation marquée de la taille critique des actifs sous gestion permettant de garantir une activité fructueuse. Les établissements les plus concernés sont surtout les moins progressistes qui travaillent encore avec des développements maison. Une optimisation des coûts d’exploitation du secteur bancaire est donc inévitable. Aujourd’hui cela ne vaut plus seulement pour les banques privées mais aussi pour les banques de détail. C’est pourquoi on parle d’une “industrialisation“ inévitable du secteur. Cela étant, en tant qu’entrant tardif, le secteur financier pourra profiter de l’avance d’autres secteurs.

PAR Markus Gröninger CEO B-Source

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L’exemple du secteur automobile Il ne s’agit pas pour le secteur financier de réinventer la roue. Il s’agit plutôt de procéder au même changement de paradigme que d’autres secteurs auparavant. Les banques doivent donc se demander s’il est toujours judicieux de continuer à développer elles-mêmes des logiciels, à assurer la gestion des applications ou à conserver un back-office interne. Henry Ford a donné l’exemple lorsqu’il a sonné le début de l’industrialisation par ... BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013


.42 Décryptage enjeux

Dans le secteur financier, industrialiser vise tant à modifier les structures internes des banques qu’à rénover les processus de création de valeur.

... le partage des tâches au début des années 20. Il a notamment introduit le travail à la chaîne dans la construction automobile et a été le premier à abaisser les coûts par une spécialisation et une standardisation des activités, tout en maintenant un niveau de qualité élevé. L’industrie automobile a aussi été la première à comprendre que l’externalisation de la fabrication des pièces détachées à des prestataires externes spécialisés était source d’avantages compétitifs. Le terme anglais de “lean production“, par lequel on entend l’utilisation économe et sans gaspillage de temps des facteurs de production que sont les moyens d’exploitation, le personnel, les matières premières, la planification et l’organisation touchant à l’ensemble des activités de l’entreprise, était né. L’approche de la “production allégée“, qui est même devenue l’un des concepts de gestion les plus populaires dans les années 90, a continué de s’affirmer ces dernières années. Aujourd’hui, les sous-traitants de l’industrie automobile couvrent jusqu’à 75% de la chaîne de

création de valeur d’une automobile et la tendance est même à la hausse. Porsche constitue un exemple extrême dans la mesure où il ne fabrique que 10% des pièces de son modèle “Cayenne“. Les constructeurs automobiles se limitent désormais en général au branding, au design, à la motorisation et au montage du véhicule fini. L’externalisation des processus ne faisant pas partie de leurs compétences clés leur a permis de compenser la hausse des coûts de développement. A l’heure actuelle, des décennies plus tard, le secteur financier se trouve confronté au même changement de paradigme. Henry Ford et le secteur automobile l’ont mis en évidence. Industrialisation signifie standardisation et automatisation des processus. Dans le secteur financier, cette industrialisation vise tant à modifier les structures internes des banques qu’à rénover les processus de création de valeur. L’efficacité du back-office et de l’informatique est particulièrement importante pour les banques car, pour 1 personne ...

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.44 Décryptage enjeux

L’industrialisation et les volumes importants permettent aux clients de profiter d’offres avantageuses de choisir parmi une offre de services modulaires

... au front il y en a souvent 1,2 au back-office ou dans des fonctions de support, ce qui fait s’envoler le ratio charges-produit. Par conséquent, les processus de back-office et de support allégés et efficaces représentent un aspect fondamental d’une industrialisation réussie du secteur bancaire où plus de 90% de la production se fait au sein de l’entreprise. Cela étant, grâce à des normes harmonisées, des prestataires externes sont en mesure de traiter des processus d’affaires en quantités suffisantes et avec une qualité élevée, ce qui permet de générer des économies d’échelle. Ainsi, un prestataire spécialisé travaille idéalement avec une courbe des coûts et une position finale optimales telles qu’une banque de taille petite ou moyenne ne pourra jamais atteindre. Les niveaux de l’industrialisation On peut distinguer là divers niveaux de maturité de l’industrialisation. L’absence totale d’industrialisation correspond au niveau zéro: tout système informatique est développé et exploité en compte propre. Le premier niveau correspond aux entreprises qui utilisent certes déjà des solutions logicielles normalisées, mais qui continuent à les mettre en œuvre et à les exploiter. Le deuxième niveau comprend les concepts, maintenant largement répandus, d’Application Service Providing (ASP) et de Software as a Service (SaaS). Ces deux

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approches ont cependant été moins bien accueillies dans le secteur bancaire que dans d’autres secteurs. Il s’agit là d’une plate-forme unique desservant plusieurs banques à la fois et couvrant la totalité du paysage informatique d’un établissement bancaire (solution bancaire de bout en bout) grâce à des logiciels standards. La standardisation et l’automatisation se trouvent à un niveau élevé. Or, les prestataires de telles solutions standards disposant de la flexibilité nécessaire pour intervenir dans les processus de front et les fonctionnalités sont rares. Pour une grande partie des banques, le niveau trois de l’industrialisation, appelé Business Process Outsourcing (BPO), représente donc une bonne alternative. Pour ce faire, un prestataire BPO propose une solution bancaire complète (comme décrit au niveau deux) comprenant des processus et des prestations de back-office fortement automatisés et standardisés. Un BPO complet réduit les coûts et les risques tout en améliorant la qualité et la souplesse d’une banque, lui permettant ainsi de se concentrer davantage sur son métier de base qui est l’activité bancaire. Dans l’intervalle, on peut déjà esquisser le prochain niveau (quatre) de l’industrialisation. Certains établissements financiers se présentent déjà comme “Transaction Banking Providers“ et offrent des “street-side-services“ qui, par le regroupement de volumes importants, entraînent des réductions de


enjeux

Décryptage

coûts pour les clients. Bien qu’il s’agisse là d’un pas dans la bonne direction, les relations entre les prestataires et les consommateurs pourraient encore être optimisées. L’aspect décisif du succès de ces mesures est la flexibilité qui garantit que les banques pourront bénéficier des prestations souhaitées selon le modèle “best-of-breed“. Certains prestataires évoquent déjà cette possibilité et concluent des partenariats avec des établissements bancaires spécialisés. Ils font alors fonction d’intermédiaires et d’intégrateurs pour les divers services bancaires, y compris les services dits street-side, le courtage, le custody et les services de banque correspondante. Il en résulte dans le meilleur des cas un marché ouvert où sont proposés les meilleurs services et produits bancaires de bout en bout. L’industrialisation et les volumes importants permettent aux clients de profiter d’offres avantageuses et ils peuvent en outre choisir parmi une offre de services modulaires et flexibles. Ils n’ont plus à gérer de réseau et profitent également de taux élevés de Straight-Through-Processing (STP) ainsi que d’un lien direct avec tous les marchés financiers. De faibles progrès Les possibilités d’optimiser les processus sont réunies, d’autres secteurs l’ont suffisamment démontré. Or, si l’on examine plus en détail la place financière suisse, on constate rapidement les difficultés du secteur confronté à l’industrialisation. Bien que l’on trouve de plus en plus de plateformes logicielles faisant fonction de systèmes bancaires centraux, surtout dans les banques cantonales et d’autres banques de détail, seul un nombre réduit fonctionne selon le modèle ASP. Ainsi, des solutions maison obsolètes sont toujours en fonctionnement dans de nombreux établissements, notamment les banques privées. Ces solutions isolées ne satisfont cependant pas aux exigences élevées des banques et n’arrivent pas à la cheville des logiciels standards des spécialistes.

La question n’est pas de savoir “si“ mais “quand“ les établissements financiers suisses se pencheront sérieusement sur le problème de leur industrialisation. Le processus d’industrialisation a en effet débuté il y a plus de 200 ans et accru notablement notre bien-être grâce aux gains de productivité énormes qu’il a entraînés. Aujourd’hui, nombre d’entreprises du secteur des services telles que les assurances et les banques ne sont pas suffisamment innovantes par rapport au secteur industriel et se trouvent confrontées à d’importantes contraintes sur le plan de l’innovation et de la justification. Bien que certains établissements bancaires se trouvent déjà à un stade avancé de leur industrialisation et qu’elles aient fait part de certaines approches et mesures ces derniers mois, la plupart restent à la traîne. Il est grand temps que les banques reviennent à leurs compétences clés et s’appuient sur des partenaires chevronnés pour les autres domaines. En confiant les tâches de back-office et les services informatiques à des spécialistes, elles peuvent ajuster leurs structures aux besoins exigés par la nouvelle situation économique, améliorer leur qualité et leur souplesse et offrir ainsi le meilleur service possible à leurs clients. C’est seulement si les banques font usage et profitent des innovations et des prestations qui leur sont offertes qu’elles pourront rester compétitives à long terme. Les spécialistes du secteur s’accordent sur un point: le secteur bancaire connaîtra une révolution au cours de la prochaine décennie. La mondialisation, une consolidation croissante, les services bancaires mobiles, la réglementation et les opportunités de croissance offertes par des niches provoqueront des changements en profondeur. La mise en œuvre cohérente de l’industrialisation du secteur afin que, lors de la prochaine enquête, on enregistre une augmentation sensible des seuls 14% qui escomptent une “bonne“ année fait partie de cette démarche. n MG

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Il est grand temps que les banques reviennent à leurs compétences clés et s’appuient sur des partenaires chevronnés pour les autres domaines.


Relation client : un investissement payant En pleine mutation, les banques privées investissent dans la relation client pour consolider l’existant et préparer l’avenir. Petit tour d’horizon des obstacles à franchir et des bénéfices à attendre.

E

st-ce la fin du secret bancaire et avec lui, celle du modèle de gestion de fortune suisse? Cette question n’est certes toujours pas tranchée, mais sur le terrain, les professionnels qui constatent déjà une hausse des coûts réglementaires et une érosion de la rentabilité, cherchent des solutions. L’une des pistes explorée par la plupart de nos interlocuteurs consiste à investir dans une valeur sûre : la relation client. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives CRM voient le jour pour, d’une part, adapter l’organisation aux nouvelles contraintes légales et, d’autre part, mieux supporter les processus clés de la relation client. La première phase de ces projets est souvent l’occasion d’effectuer un état des lieux et vise d’abord à rationaliser les systèmes en place avant d’envisager des programmes plus ambitieux.

A ce titre, il est intéressant de constater que la plupart des acteurs du marché font face aux mêmes écueils, parmi lesquels on peut citer: • La coexistence de multiples applications pour adresser différents segments de clientèle. Déployées en silos, ces applications ne permettent généralement pas d’analyse transversale qui pourrait pourtant servir de base à la construction de synergies payantes; • La profusion de bases de données clients, associées à ces applications, complique la mise à jour synchrone des enregistrements, engendre la création de doublons inutiles et détériore in fine la qualité des données clients; • La sous-utilisation des solutions CRM, qui malgré leur vaste périmètre fonctionnel, sont trop souvent cantonnés aux rôles de carnet d’adresses ou d’historiques des contacts (emails, visites). Cette situation a bien entendu des causes multiples et souvent complexes - sécurité, résistance au changement... -, mais les mutations actuelles du secteur offrent une occasion unique de surmonter les obstacles pour enfin exploiter ces solutions à leur pleine mesure. Alors, à quels bénéfices-métier les banques privées qui innoveront dans le domaine de la relation client peuvent-elles s’attendre ? Prenons trois exemples: • Les applications mobiles sont souvent conçues pour dynamiser l’image de la banque auprès de clients technophiles. Mais si ces applications mobiles étaient intégrées au CRM, le système pourrait analyser la navigation du client en temps réel et envoyer des alertes au gérant. Ce dernier pourrait alors contacter le client de façon proactive et faire des propositions d’investissement pertinentes dans un contexte favorable;

Romain Raynal CRM Consultant ELCA Informatique

romain.raynal@elca.ch + 41 (0)21 613 21 11

• Le métier de gérant de fortune change et se complique. Cette situation oblige les gérants à collaborer plus étroitement avec un réseau d’experts (juristes, fiscalistes) pour apporter des réponses précises aux clients. Que ce soit au stade de la prospection ou en cours de relation, le CRM pourrait avantageusement supporter les processus collaboratifs et faciliter les échanges autour des cas clients. Il permettrait alors de réduire les délais de réponse et d’augmenter la satisfaction client; • Les applications CRM récentes ont l’avantage de pouvoir aider les gérants à personnaliser la relation tout en facilitant l’industrialisation des processus. L’ouverture de compte en est un bon exemple. C’est à la fois l’occasion de faire bonne impression et aussi une procédure légale de plus en plus complexe. Le rôle de l’outil CRM consiste alors à créer suffisamment de souplesse (utilisabilité, collaboration) dans un cadre suffisamment rigide (flux documentaire, cycle de validation, etc.) pour rendre l’expérience client la plus personnalisée possible tout en réduisant les coûts administratifs afférents. Sans sous-estimer l’ampleur de tels changements et leur complexité de mise en œuvre, un programme CRM peut être profitable s’il s’appuie sur la démarche suivante : 1. Définir une vision CRM à court et moyen terme; 2. Imaginer qu’elle doit être l’expérience client de demain; 3. Analyser l’impact sur les processus et la collaboration interne; 4. C onsolider les bases de données clients en garantissant une sécurité maximale; 5. Choisir les bons outils et une architecture technique adaptée. ELCA peut vous accompagner dans la mise en oeuvre de cette démarche. Nos consultants CRM expérimentés et familiers de la gestion de fortune peuvent contribuer à définir votre vision, intégrer une solution du marché, développer des outils sur-mesure ou encore administrer vos applications.


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hedge funds et gestion alternative

© kromkrathog

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EN PLEINE MUTATION

découvrez leurs analyses .48

Regina Anhorn Peter Meier Patrick Dütsch Christian Räber

Zurich University of Applied Sciences

michel dominicé

dominicè & co asset management

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xavier clavel

GAM

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renaud martin

mirabaud asset management

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L’industrie suisse des hedge funds doit se réinventer En septembre dernier, la ZHAW Zurich University of Applied Sciences a publié une étude complète sur l’industrie suisse des hedge funds. Le point sur l’état actuel du marché, à l’aube de nouvelles modifications règlementaires.

Research and analysis

Regina Anhorn Peter Meier Statistical support

Patrick Dütsch Christian Räber ZHAW Zurich University of Applied Sciences School of Management and Law Centre Alternative Investments & Risk Management en collaboration avec la Banque Privée Edmond de Rothschild

www.zai.zhaw.ch

L

es fonds de hedge funds constituent un domaine d’activité important en Suisse depuis la création du premier fonds offshore en 1969 par la Banque Privée Edmond de Rothschild, qui reste le plus grand acteur parmi les fonds de hedge funds enregistrés en Suisse. C’est une tradition bien ancrée de gestion d’actifs institutionnels, de gestion de family offices et de gestion de patrimoine privé qui différencie toujours la Suisse des autres centres de hedge funds. De ce fait, la proximité des investisseurs reste l’atout majeur de la Suisse comme lieu d’investissement. Part de marché mondial des fonds de hedge funds inchangée à 30 % Nous estimons que le “contenu suisse“ des 50 plus grands fonds de hedge funds dans le monde

Les hedge funds en Suisse

Source: Estimationse ZHAW d’après les données Eurohedge

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se situe toujours au niveau de 30%. Même si l’on ne considère que les établissements enregistrés ou ceux dont le siège est en Suisse, la part de marché suisse atteint 22%. Par ailleurs, la position en Europe des hedge funds suisses à gestionnaire unique est bien en deçà: avec une part de marché de 5%, la Suisse se classe troisième, très loin derrière le Royaume-Uni (69%), juste après la Suède (6%). Entre 1996 et 2008, le nombre de fonds de hedge funds enregistrés auprès de la FINMA et donc ouverts à la distribution publique a augmenté de façon constante jusqu’à 305, triplant ainsi au cours des quatre dernières années. Toutefois, suite à de nombreuses liquidations inhérentes à la crise financière, le nombre de fonds a presque diminué de moitié par rapport à son maximum, pour se stabiliser à 170 en juin 2012. Néanmoins, cela ne signifie pas que les investisseurs et les fournisseurs aient abandonné les hedge funds: en 2010, le nombre de demandes d’inscription sur www.hedgegate.com, de la part des hedge funds pour investisseurs qualifiés était de nouveau en hausse. Par conséquent, depuis la fin de l’année 2009, le nombre a pratiquement doublé, s’élevant à 339 en juin 2012. Parmi les fonds de hedge funds de droit suisse, la Suisse était en 2003 le domicile préféré des fonds, représentant plus de 60% des actifs sous gestion. Toutefois, cette pondération a diminué jusqu’à 28%, tandis que l’importance du Luxembourg a plus que doublé pour atteindre près de 49%. En ce qui concerne les fonds de hedge funds pour investisseurs qualifiés, les Iles Caïmans constituent leur domicile préféré, avec une part de 47%. Suite à la crise financière, un nombre croissant de gestionnaires de fonds


Le thème

Presque cinq ans après la crise de 2008, les hedge funds montrent des signes de reprise et les montants sous gestion ont repris le chemin de la croissance. Au-delà de ces aspects quantitatifs, le secteur bouge en réaction à l’évolution de l’environnement financier. Analyses.

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La suisse, terre d’accueil de hedge funds? n’opte plus pour la Suisse comme domicile de leurs nouveaux fonds, et leur choix est renforcé par les difficultés croissantes quant à l’enregistrement.

Un cadre réglementaire plus constructif en Suisse La proximité des investisseurs a été identifiée comme une raison clé de l’attrait de la Suisse pour les hedge funds. Cependant, les raisons personnelles et la qualité de la vie jouent également un rôle majeur. À la question de savoir quels facteurs pourraient contribuer à augmenter l’attractivité de la Suisse, le verdict était clair: 90% des personnes interrogées demandent un cadre réglementaire plus constructif pour les opérations de hedge funds en Suisse. Près de 90% des participants à l’enquête ont déclaré qu’ils pilotent leurs fonctions marketing / vente depuis la Suisse. Les services à la clientèle (80%) et la gestion du fonds (80%) représentent d’autres fonctions clés également effectuées en Suisse. Mais certaines activités essentielles telles que l’administration et le support juridique sont généralement sous-traitées ou réalisées

Plus nombreuses Moins nombreuses Identiques nsp

Source: Enquête ZHAW 2012 sur les hedge funds

ailleurs. L’enquête a également confirmé la tendance à l’institutionnalisation croissante. Parmi la longue liste des changements possibles d’entreprises et de fonds suite à la crise financière, la mise en place de nouveaux fonds ou l’offre de nouveaux produits (principalement des structures OPCVM) ont été les plus fréquemment cités. Ceci explique aussi le peu d’activité du côté des fonds de hedge funds de droit suisse. Autre aspect encourageant, placé en tête des préoccupations: augmenter l’effectif plutôt que de le diminuer. Dans l’ensemble, c’est l’instabilité actuelle des marchés financiers qui inquiète le plus les gérants de hedge funds suisses. Le manque de confiance des investisseurs en général et le scepticisme croissant des investisseurs vis-à-vis des fonds de hedge funds en particulier rivalisent avec l’instabilité ambiante. La consolidation dans l’industrie va se poursuivre 80% des gestionnaires de hedge funds suisses interrogés sont convaincus qu’au cours des trois prochaines années, les hedge funds à gestionnaire unique vont croître plus vite que les fonds de hedge funds, les investisseurs institutionnels étant devenus plus sophistiqués, ils préfèrent les investissements directs dont le contrôle est meilleur et les frais moindres. Selon la conviction générale, la tendance à la consolidation va se poursuivre. Les participants à l’enquête ont exprimé leur optimisme quant à la croissance future des actifs sous gestion: 47% des personnes interrogées s’attendent à une croissance de plus de 20% au cours des trois prochaines années. Depuis 2008, les plus grands flux

nets d’argent frais s’opèrent dans l’UE et en Suisse. Mais cette tendance est appelée à changer: 40% des répondants sont d’avis qu’au cours des trois prochaines années les apports nets de fonds devraient s’accélérer vers la région Asie-Pacifique, la plus dynamique parmi toutes les régions géographiques. Questions-clés Restent des questions-clés à résoudre pour les gestionnaires de fonds: • Le scepticisme des investisseurs vis-à-vis des fonds de hedge funds continue de croître. De plus en plus d’investisseurs institutionnels préfèrent les investissements directs permettant un meilleur contrôle et générant moins de frais. Par conséquent, les modèles commerciaux devraient être mieux adaptés aux besoins des clients. • Suite à la crise financière, des ajustements importants ont déjà été réalisés sur les modèles d’affaires. En effet, les établissements ont été mis au défi de répondre à la pression croissante en matière de réglementation, au manque de confiance de la part des clients privés, à la demande croissante de produits liquides et au besoin grandissant d’une infrastructure opérationnelle. D’autres ajustements vont suivre. • La pression réglementaire et la diminution de la base d’actifs pénalise les petits et moyens gestionnaires, tandis que les investisseurs institutionnels montrent une préférence croissante pour les grands acteurs établis qui offrent une bonne infrastructure opérationnelle. Les fusions et acquisitions devraient donc augmenter après le premier semestre 2012. n

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Plus de 200 milliards de dollars d’actifs L’étude publiée en Septembre 2012, lrévèle que l’industrie suisse des hedge funds représente un volume d’actifs de plus de 200 milliards de dollars US. Afin de fournir un aperçu global de l’ensemble du monde des hedge funds en Suisse, les gestionnaires de fonds de hedge funds et les gestionnaires uniques de hedge funds opérant hors de Suisse ont été invités à remplir un questionnaire détaillé. Les trois principaux centres géographiques de hedge funds en Suisse sont répertoriés de manière réaliste. Zurich représente plus de 40% du nombre de participants à l’enquête, ce qui témoigne non seulement de la présence de quelques-uns des grands fournisseurs mondiaux, mais aussi du nombre encourageant de bureaux suisses de fournisseurs étrangers de hedge funds. Parmi les entreprises de gestion de hedge funds interviewées, deux-tiers d’entre-elles s’étaient installés avant 2005, reflet de leur fort ancrage en Suisse. Aucune implantation n’a été enregistrée lors des 18 derniers mois.

Demain, les opportunités seront:


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Gestion alternative: de nouvelles pistes pour demain Comment se caractérise l’environnement financier actuel et quelles sont les perspectives pour les hedge funds?

S

i une certaine stabilité semble être revenue dans les marchés financiers depuis le choc initial de 2008, le doute continue de hanter les esprits. En effet, sur le plan fondamental rien n’a été résolu, tout au plus on a déplacé les problèmes.

michel dominicé Fondateur de Dominicé & Co Asset Management

michel.dominice@dominice.com

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Quatre ans après l’éclatement de la crise des “subprimes“, la dette souveraine constitue une menace sur la stabilité du système tandis que les grandes banques centrales ont multiplié la longueur de leur bilan par un facteur de 3 à 4. Dès lors, on comprend que les investisseurs envisagent l’avenir macroéconomique avec un certain scepticisme. A ce problème de nature cyclique s’ajoute le fait que l’économie capitaliste est en lente mutation vers un système où le savoir-faire devient prépondérant par rapport au capital. En effet, une économie de plus en plus orientée vers le secteur tertiaire, l’essor de nouvelles technologies et une richesse de plus en plus immatérielle permettent aux nouveaux entrepreneurs de réduire leur besoin en capitaux pour mener à bien leurs projets. Cette évolution se fait au détriment du capitaliste dont les capitaux sont de moins en moins demandés et donc de moins en moins rémunérés. Cette évolution affecte les deux grands secteurs traditionnels de

l’investissement, actions et obligations. Les actions tout d’abord permettent de moins en moins de capter les fruits de la croissance économique, car les entrepreneurs vendent leurs actions à des stades de plus en plus tardifs dans le développement de leurs nouvelles entreprises, plutôt dans une optique de réalisation que dans celle d’un financement. De ce fait, les belles affaires en phase ascendante se font plus rares sur les bourses et pèsent de tout leur poids sur la cote dans leur phase de déclin. De leur côté, les obligations souffrent à la fois du fait que la demande réduite de capitaux tend à diminuer les taux d’intérêt tandis que le risque accru d’inflation constitue une menace pour l’investisseur. En réalité, l’essentiel de la rémunération que peut espérer le porteur d’obligations est lié au risque de crédit qu’il prend. Là où les hedge funds ont déçu traditionnel paraît L’investissement donc malaisé et cette situation semble devoir perdurer. A priori, cet environnement incertain devrait être au contraire favorable pour l’investissement alternatif. Malheureusement, beaucoup de stratégies prétendument alternatives reposent en fait sur l’investissement traditionnel et n’offrent donc aucune échappatoire à sa dégradation. Ce fait explique la performance en demi-teinte des hedge funds en 2008 et dans les années suivantes ainsi que la déception des investisseurs qui s’étaient forgé ...


© Thierry Martinez

MIRABAUD ET DOMINIQUE AVRE, UNE HISTOIRE QUI FAIT LE TOUR DU MONDE

LE 10 NOVEMBRE 2012, DOMINIQUE WAVRE A PRIS LE DÉPART DE SON QUATRIÈME VENDÉE GLOBE à BORD DU MIRABAUD, CE QUI CONSTITUE UN RECORD. AVEC PAS MOINS DE 400’000 MILES PARCOURUS, DOMINIQUE WAVRE COMPTE AUJOURD’HUI PARMI LES MARINS LES PLUS EXPÉRIMENTÉS DE LA VOILE OCÉANIQUE; ET CE AUSSI BIEN EN SOLITAIRE QU’EN DOUBLE ET EN ÉQUIPAGE. www.mirabaud.com


Sous la loupe

... des attentes plus ambitieuses. Parmi les stratégies qui ont souffert lors de la crise, on trouve notamment les “longs shorts equity“ qui ne propose que rarement un modèle pur de neutralité au marché, mais s’exposent au contraire de façon plus ou moins systématique aux fluctuations des bourses. D’autres stratégies cherchent un rendement supérieur en ayant recours à des investissements faiblement liquides et donc mieux rémunérés en espérant une amélioration ultérieure de la liquidité ce qui permet d’encaisser une prime supplémentaire. Cette approche s’est révélée catastrophique en 2008 lorsque la liquidité générale des marchés s’est effondrée. Elle a conduit à d’innombrables litiges en raison de la présence dans les fonds de nombreux actifs invendables et difficiles à évaluer. Les stratégies qui avaient recours à l’emprunt ont aussi révélé leur fragilité lors de la crise, car les lignes de crédit accordées aux fonds étant retirées par les brokers au paroxysme de la panique, beaucoup de gestionnaires ont dû vendre dans l’urgence les mêmes valeurs au même moment et les fonds ont subi des pertes considérables. C’est le cas des stratégies d’arbitrage sur obligations convertibles ainsi que beaucoup de stratégies sur des

obligations à haut rendement. Toutes ces stratégies se sont discréditées à cette occasion et devraient avoir beaucoup de peine à retrouver l’engouement qu’elles avaient connu avant la crise. L’avenir appartient aux stratégies purement alternatives Pour aborder la question de l’avenir des hedge funds, il convient d’en établir une classification succincte. On peut distinguer principalement trois approches proposées par les hedge funds : 1. Les gourous 2. Les inventeurs 3. Les spécialistes Le premier groupe est basé sur une forte personnalité reconnue pour ses talents de visionnaire qui le rend capable de prévoir de façon intuitive la direction des marchés ou d’exceller dans la sélection de titres. Le deuxième groupe repose sur des découvertes techniques dans les marchés qui permettent d’extraire de la valeur de façon efficace. Les inventeurs détiennent des secrets méthodologiques qu’ils cherchent à protéger. Le troisième groupe est fait de spécialistes qui se concentrent sur un univers d’investissement très ciblé

Masse gérée en Hedge Funds

Source: BarclayHedge

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Une reprise timide observée depuis 2008.

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ce qui leur permet de se procurer un avantage d’information par rapport aux investisseurs plus généralistes. La catégorie dite “gourou“ semble assez risquée, car il sera toujours difficile d’évaluer si une performance exceptionnelle repose sur un réel talent où sur la chance. En outre, l’histoire récente nous a rappelé que ces performances pouvaient aussi être d’origine criminelle, soit qu’elles étaient totalement factices, soit qu’elles provenaient de quelques délits d’initiés. Cependant, pour des raisons qui ont trait à la psychologie humaine, les gourous exerceront toujours une force d’attraction irrésistible pour les investisseurs. Il est en effet plus facile de croire aux mérites d’une personnalité bien en vue que d’entrer dans les détails parfois fastidieux d’une stratégie sophistiquée. De ce fait et en dépit des réserves que peut avoir un esprit rationnel, on peut imaginer que la catégorie que nous qualifions de “gourou“ aura pour encore longtemps les faveurs des investisseurs et notamment dans les fonds dits “global macro“ qui ont le mérite de présenter une corrélation faible par rapport aux marchés classiques. On trouvera aussi dans cette catégorie des approches “long short equity“ tant les marchés actions peuvent paraître complexes, irrationnels et exciter les passions. La deuxième catégorie, celle des “inventeurs“ continuera sans doute à produire des résultats étonnants, mais cette catégorie sera toujours la plus difficile à aborder pour les investisseurs. Ceux-ci devront en effet comprendre la stratégie proposée alors que cette dernière sera typiquement innovante et généralement expliquée par des gérants qui chercheront à ne pas la révéler dans tous les détails. Une autre difficulté propre à cette catégorie est qu’elle doit se renouveler constamment. En effet à mesure que les stratégies sont de plus en plus publiques et proposées par de multiples concurrents, elles passent dans la catégorie “spécialistes“. La catégorie “inventeur“ est donc particulièrement


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Des hedge funds beaucoup trop corrélés dans leurs performance par rapport aux actions. L’industrie n’aurait-elle pas tiré les leçons de la crise de 2008?

créances à prix réduit et qui se chargent de récupérer les fonds. Parfois, ces créances sont liées à des assurances, les compagnies d’assurances refusant sous divers prétextes de couvrir certains dommages. Dans une catégorie similaire, on trouve des fonds qui rachètent des assurances-vie et qui permettent aux assurés de récupérer leur placement alors que les clauses contractuelles de l’assurance ne proposent pas de sortie prématurée. En quelque sorte, ces fonds arbitrent des distorsions crées par un contexte juridique particulier. Ils ont le mérite aux yeux des investisseurs de produire des performances sans rapport avec les résultats des marchés financiers traditionnels. Une autre tendance consiste à loger dans un fonds de placement une activité qui d’habitude est dévolue aux banques et notamment l’activité de crédit, que ce soit des crédits hypothécaires, des crédits commerciaux ou même des crédits à la consommation. Pour les investisseurs, l’avantage de cette formule est qu’elle permet de récupérer ses fonds à une valeur nette d’inventaire plutôt que d’être soumis aux aléas de la bourse en tant qu’actionnaires d’une banque de crédit. En fait les droits et les obligations entre les investisseurs et les gestionnaires sont mieux définis dans le cadre d’un fonds que dans celui d’une banque. En effet, chaque investisseur dans un fonds peut sanctionner individuellement la mauvaise gestion par le remboursement de ses parts. Au contraire, l’actionnaire d’une banque est un peu prisonnier du

management, car il est difficile d’utiliser ses prérogatives à l’égard de la société pour tenter de modifier le cours des choses. La vente des actions risque de s’effectuer à une décote significative lorsque les investisseurs ont perdu confiance. Pour un fonds de placement, la difficulté du schéma réside dans le fait que les termes de liquidité offerts aux porteurs de parts du fonds ne doivent pas mettre en danger le fonds lui-même dont les actifs ne sont pas forcément très liquides. Comme toujours la difficulté réside dans la sélection On l’a compris, le monde des hedge funds a déçu ces dernières années. Dans l’ensemble les performances affichées ont été beaucoup trop corrélées avec les celles des fonds traditionnels si bien que l’effet de diversification a été insuffisant. Cependant, ce qui est vrai pour le hedge fund moyen ne l’est pas forcément pour tous les fonds. Une bonne sélection de hedge fund devrait commencer par effectuer un tri sur la base des performances pour dégager celles qui permettent de construire un portefeuille robuste. Ensuite, il conviendrait de s’intéresser et de comprendre les nouvelles stratégies. Parmi les stratégies plus établies, le travail consiste à repérer les meilleurs spécialistes. Dans le domaine des hedge funds comme dans tous ceux de l’investissement, la qualité de la sélection dépend grandement d’une bonne discipline et d’une bonne définition de ce qu’on cherche à trouver dans un monde en constante mutation. n MD

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pointue et dynamique. Comme exemple historique, on peut citer l’arbitrage sur obligations convertibles qui fut dans les années 80 une innovation puisque la majorité des investisseurs semblaient incapables d’évaluer la valeur des options sous-jacentes dans ces papiers valeur. Plus tard, la généralisation de cette stratégie a corrigé les erreurs grossières d’évaluation par les marchés ne laissant qu’aux meilleurs spécialistes un réel avantage sur cette stratégie. Aujourd’hui, les stratégies innovantes rassemblent beaucoup d’approches purement alternatives, car réellement détachées de l’investissement traditionnel. Certaines profitent clairement de comportements systématiques et irrationnels de marchés comme des stratégies de volatilité ainsi que tout ce que peut contenir la notion de “relative value“, à savoir des stratégies cherchant à capter des aberrations de prix relatifs dans les marchés financiers. On peut citer aussi les stratégies de “trend following“ même si ces dernières appartiennent peut-être déjà à la catégorie “spécialistes“. La catégorie des “spécialistes“, justement, contient une grande quantité de stratégie mises en œuvre par des gérants spécialisés dans un segment étroit des marchés traditionnels. Pour ces fonds la question se pose si l’appellation “hedge funds“ est appropriée, car il s’agit souvent de gestion spécialisée plutôt que de gestion alternative à proprement parler. Parmi les spécialistes on peut mentionner notamment les stratégies “event driven“, “distressed equities“ ou “distressed bonds“. Dans tous ces cas, le gérant s’appuie sur sa grande expérience pour traiter efficacement l’information et bénéficier des opportunités parfois éphémères qu’offrent les marchés. Au-delà de ces stratégies qui agissent de façon spécialisée sur les marchés traditionnels, une nouvelle tendance fort intéressante pour les investisseurs rassemble des stratégies qui s’intéressent à des marchés hors bourses. Il y a par exemple des fonds qui rachètent des

Source: HFR

Corrélation roulante sur 12 mois - indice HFR - S&P500


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L’économie en panne? C’est le moment d’acheter des actions! Délaissées par de nombreux investisseurs privés, elles pourraient se révéler très attractives.

L

es réunions du FMI qui se sont tenues à Tokyo en septembre étaient empreintes de pessimisme. Les jugements accablants du Fonds quant à l’efficacité de la politique d’austérité se sont accompagnés de révisions à la baisse des taux de croissance dans le monde. Afin d’appuyer l’idée qu’une politique de consolidation budgétaire dans un contexte de faible croissance était vouée à l’échec, on a beaucoup cité l’exemple de la GrandeBretagne durant l’entre-deux-guerres. Le message était clair: il n’est pas possible

XAVIER CLAVEL Head of Private Clients Managing Director GAM

xavier.clavel@gam.com

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de parvenir à l’équilibre budgétaire en l’absence de mesures destinées à stimuler la demande et la croissance. Dans le même temps, les déséquilibres qui minent le système économique mondial persistent toujours. Tandis que les états et les ménages sont lourdement endettés, les entreprises ont accumulé des réserves s’élevant à 2’000 milliards de dollars. Les mécanismes de réajustement destinés à réduire ces déséquilibres n’opèrent qu’à mi-vitesse, notamment parce que les entreprises ont tendance, par nature peut-être, à détester investir lorsque la demande est basse à tous les niveaux. Mervyn King, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, a formulé cette réticence en termes d’investissement de manière plus succincte en citant Keynes, expliquant qu’elle était due à un manque “d’enthousiasme naturel“. Depuis un certain temps, la plupart des opérateurs qui investissent dans les fonds de placement délaissent les actions, au profit d’autres classes d’actifs relativement attractives telles que les emprunts d’Etat, les obligations d’entreprise à haut rendement et d’autres classes d’actifs jugées moins risquées. Nombre d’événements catastrophiques pour l’image des actions, dont la crise bancaire de 2008, le “krach éclair“ et de nombreux scandales liés aux hedge funds, sont venus s’ajouter au départ à la retraite des babyboomers, amenant les investisseurs à se tourner vers les obligations au détriment des actions. Malgré le contexte peu favorable et le délaissement de cette classe d’actifs par de nombreux investisseurs qui traditionnellement la plébiscitaient, les

actions enregistrent un rebond inhabituel depuis la fin du mois de mai dernier. Le MSCI World USD affiche ainsi une reprise de 14% entre le 1er juin et fin octobre. Cette hausse place sans doute l’indice sur le podium des rebonds boursiers les moins bien exploités au cours de ces dernières années, aux côtés de celui du printemps 2009. Malgré ce manque d’intérêt, le rebond est bien là, tangible. La question reste de savoir si les investisseurs devraient y prendre part ou rester en retrait au risque de manquer des opportunités intéressantes. La nature des gains réalisés récemment est capitale pour répondre à cette question. Les facteurs techniques expliquent en bonne partie le succès récent des actions, notamment les rachats d’actions. Compte tenu des faibles taux d’intérêt, il n’est pas très intéressant en ce moment pour une entreprise d’avoir des réserves de liquidités élevées. Et vu les perspectives économiques incertaines, les sociétés hésitent à engager des dépenses d’investissement. Se voir verser des dividendes semble être une idée alléchante, mais vu le système fiscal des Etats-Unis, ce n’est pas toujours dans le meilleur intérêt des actionnaires. Le rachat d’actions est plus intéressant dans la mesure où, avec moins d’actions en circulation, le bénéfice par action augmente, ce qui conduit à une hausse du cours. Conformément à cette logique, le nombre de rachats d’actions est monté en flèche cette année, atteignant 117,7 milliards de dollars dans l’indice S&P 500, soit une augmentation de 32,6% pour le seul deuxième trimestre. Ainsi, ce n’est pas une coïncidence si la consommation discrétionnaire et les technologies de ...



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Sous la loupe

Source: GAM, Morningstar

... l’information sont les secteurs en tête en termes de rachats au deuxième trimestre, et si pour la performance par secteur ils se classent deuxième et quatrième de l’indice général sur la même période. Mais au-delà de ces explications techniques, il ne fait aucun doute que les marchés profitent actuellement d’une période d’ébullition due aux différentes mesures de stimulation, que ce soit le programme de rachat illimité d’obligations de la BCE, qui a été dévoilé dans le cadre d’une série d’annonces entre juillet et septembre, ou bien le troisième volet du programme d’assouplissement quantitatif “QE3“) de la Fed, qui prévoit des rachats d’obligations à hauteur de 40 milliards de dollars par mois. Trouver le bon remède est la clé du problème. En 2008 et au début de l’année 2009, au cœur de la tempête, la baisse des taux d’intérêt et la mise en place de mesures de relance se sont révélées insuffisantes pour remettre les marchés à flot. Le plan de relance économique des Etats-Unis voté en février 2009, d’un montant de 787 milliards de dollars, a ensuite été accueilli dans l’indifférence. Mais le mois suivant, le premier volet du programme d’assouplissement quantitatif (“QE1“) de la Fed a initié un rebond important, qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui, malgré quelques incidents de

s

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L’obsession des rendements

Les opérateurs délaissent les actions depuis 2008.

parcours. Ce n’est pas une coïncidence si le dernier volet en date a lui aussi été bien accueilli. Bien entendu, le fait que l’économie américaine reprenne des couleurs contribue à ce rebond. Aux EtatsUnis, le taux de chômage a baissé d’un peu moins de 10% à un peu moins de 8%, les ventes de logements neufs ont progressé d’environ 20% par rapport à l’année dernière et le moral des ménages remonte doucement, tandis que la consommation dans les secteurs-clés de l’automobile et de la construction est en hausse depuis un certain temps déjà. Sur le plan tactique, ces données semblent indiquer qu’une surpondération des actions à court terme serait une bonne stratégie à l’approche de la fin de l’année. Certes, les fondamentaux

Différents plans de relance avec des effets divers

Source: Thomson Reuters

s

Les marchés sont plus réceptifs à l’assouplissement quantitatif qu’aux mesures traditionnelles de relance.

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n’ont pas beaucoup évolué depuis le début de l’année, mais la différence, aujourd’hui, c’est que la BCE s’est engagée à faire “tout le nécessaire“ pour sauver l’euro, tandis que la Fed semble toujours aussi déterminée à garder les taux des fonds fédéraux et les taux obligataires à des niveaux bas. De plus, les conditions favorisant actuellement les rachats d’actions devraient perdurer un certain temps. Les entreprises disposent toujours d’importantes réserves de liquidités et la demande devrait rester faible pendant une durée prolongée. Même les flux de capitaux, dont le niveau n’est pourtant guère réjouissant, pourraient se révéler bénéfiques pour les actionnaires. De nombreux investisseurs privés ont délaissé les actions, à tel point que la bonne performance des marchés, si elle dure, pourrait engendrer un cercle vertueux: le moindre changement d’allocation des obligations vers les actions pourrait avoir un effet positif disproportionné sur les valorisations. D’autres catalyseurs pourraient entraîner de telles rotations d’actifs: l’impatience croissante des détenteurs d’obligations d’entreprise à haut rendement qui, au regard des risques de défaut et d’illiquidité, s’y retrouvent à peine sur le plan financier; la poursuite de l’amélioration des fondamentaux économiques américains; la possibilité d’un consensus bipartisan suite à la réélection de Barack Obama. Pour peu que l’on en considère tous les aspects, le contexte d’incertitude actuel rend les actions plus intéressantes que jamais. n XC


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Sous la loupe

En 2012, les performances de cette classe d’actifs ont été tirées par les convertibles de type obligataire. Le moteur devrait être les convertibles mixtes convexes dans les six prochains mois.

G

râce notamment à leur convexité, les obligations convertibles européennes affichent d’excellentes performances, quelle que soit la période observée: 12,75% sur 1 an, 18% sur 3 ans, 10% sur 5 ans et 57% sur 10 ans (Indice Exane Europe). Une obligation convertible, comme une obligation classique, offre un coupon fixe sur une période donnée (en général 5 ans) et un remboursement à 100% à échéance. Si l’action sous-jacente a performé de plus de 30% durant la période (prime moyenne à l’émission), le porteur a en plus la possibilité d’être remboursé en actions (option de conversion). Cette option de conversion donne de la convexité, la sensibilité de l’obligation convertible au sous-jacent augmente avec la hausse de l’action (catalyseur), alors qu’elle devient nulle lorsque l’action baisse sensiblement (la composante obligataire amortit la baisse). Un rôle d’amortisseur ? Certains auront cependant remarqué que sur certaines périodes, les obligations convertibles n’ont pas joué pleinement leur rôle d’amortisseur: entre Juillet 2011 et Septembre 2011, l’indice Exane Europe a baissé de 12% contre 27% pour l’indice des actions européennes SX5E et, entre Septembre 2008 et Octobre 2008, l’indice Exane Europe a baissé de 22% contre 32% pour le SX5E. Ces contreperformances s’expliquent par le fait que toutes les obligations convertibles ne sont pas convexes. En effet, il existe

deux grandes catégories: les obligations convertibles avec un faible risque de crédit (“investment grade“) et les obligations convertibles dont le risque de crédit est important (“non investement grade“). Ces dernières, notamment les obligations convertibles à haut rendement (Rating S&P: B), sont concaves. En effet, la sensibilité des obligations convertibles à hauts rendements augmente avec la baisse des actions. Ces obligations peuvent donc baisser fortement et ne pas jouer leur rôle d’amortisseur.

convertibles de type obligataire (rating BB+/BBB et delta < 40%) et les convertibles mixtes (rating BB+/BBB et delta > 40%). Dans le but de “booster“ le rendement d’un portefeuille convertibles sans toutefois compromettre la convexité, il est possible d’investir de façon ponctuelle dans le segment “hauts rendements“ sur des maturités très courtes (< 2 ans). L’analyse de ce segment se fait au travers d’une “Funding Analysis“ qui nous permet ...

Savoir analyser le risque de crédit Moins de la moitié des 188 obligations convertibles en Europe est de type “investment grade“ et 1/3 est de type hautement spéculatif, le reste étant “sousinvestment grade“. Lorsqu’on construit son portefeuille, il est donc essentiel de savoir analyser le risque de crédit associé aux obligations convertibles, et plus particulièrement le risque sur les sociétés qui ne sont pas notées par les principales agences de notation (Moodys, S&P et Fitch). Selon le risque de crédit et la sensibilité action (delta) de l’obligation, l’univers des obligations convertibles peut être segmenté en trois: les convertibles à hauts rendements (rating BB-/B), les renaud martin Responsable de la Gestion des Obligations Convertibles Mirabaud Asset Management

renaud.martin@mirabaud.fr

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HEDGE FUNDS & GESTION ALTERNATIVE

Un moteur de performance pour les obligations convertibles


.58

Sous la loupe

Source: Mirabaud

HEDGE FUNDS & GESTION ALTERNATIVE

EVOLUTION DE LA sensibilité des obligations convertibles

... d’évaluer si la société sera capable de rembourser l’obligation convertible compte tenu de sa trésorerie à l’instant initial, de son “Free Cash Flow“ et des remboursements de dettes. Ensuite, investir de façon importante dans les convertibles de type obligataire à faible risque de crédit permet de donner au portefeuille un rendement annuel (2,50% aujourd’hui) qui stabilise la performance. L’analyse du risque de crédit de ce segment se fait à partir des ratios de dette sur excédent brut, dette sur capital, excédent brut d’exploitation sur intérêts et flux de trésorerie sur dette. Pour finir, la partie convertibles mixtes permet de donner une réelle convexité au portefeuille. Ces dernières sont choisies en fonction de leurs caractéristiques techniques (delta, volatilité) mais aussi en fonction de la qualité du sous-jacent évaluée au travers d’une analyse stratégique de la société. Le marché primaire constitue aussi une source importante pour les investissements car lors de leurs émissions, les obligations convertibles ont des caractéristiques plutôt favorables (voire une décote) en termes de

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rendement et de sensibilité action. Cette année sur les 25 émissions d’obligations convertibles (13 milliards d’euros), la moitié sont convexes, 1/3 est à haut rendement et les autres ont des rendements faibles et des sensibilités actions faibles. Capter 2/3 de la hausse et NE SUBIR QU’1/3 de la baisse Le portefeuille ainsi constitué permet de capter 2/3 de la hausse des marché actions et de ne subir que 1/3 de la baisse. L’indice Exane des obligations convertibles européennes a progressé de 13,60% cette année. Une telle performance a été réalisée grâce au rendement courant des convertibles, au resserrement du risque de crédit et à la hausse des actions. En effet, suite aux deux LTROs du début d’année qui ont permis aux banques de se refinancer, mais aussi après l’annonce du programme OMT de rachat de dette souveraine, les risques systémiques ont quasiment disparu et, les actions mais aussi les risques de crédits se sont nettement améliorés en cours d’année. Si une bonne partie du chemin est fait quant

au resserrement du crédit, les actions européennes ont en revanche un potentiel d’appréciation de 15% dans les six prochains mois. Nous pensons, en effet, que la demande de “bail out“ espagnole et les accords sur le “fiscal cliff“ entre démocrates et républicains aux EtatsUnis devraient voir le jour d’ici la fin de l’année et lever les incertitudes qui pèsent encore sur les marchés. Jouer le rebond Compte tenu de la volatilité des marché actions (> 20% sur le SX5E), il nous semble intéressant de “jouer“ ce rebond au travers d’un portefeuille d’obligations convertibles. En effet, cette classe d’actif est la seule à offrir des produits convexes, liquides et bons marchés qui, historiquement, ont des performances comparables aux actions sans en subir les baisses. Si en 2012 les performances de cette classe d’actif ont été tirées par les convertibles de type obligataire, il est fort probable que dans les six prochains mois le moteur de performance soit les convertibles mixtes convexes. n RM


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management

.60 Ressources humaines

L’emploi dans les banques: opportunités actuelles Alors que le nombre d’employés de banque est globalement en déclin, de nouvelles opportunités se font jour dans les domaines liés à la compliance avec, à la clé, des salaires en hausse.

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PAR Gilbert Bapst Senior Department Manager Hays (Switzerland)

gilbert.bapst@hays.ch

ire que le secteur financier suisse est en mutation profonde serait à la fois un cliché et un euphémisme. Les transformations radicales auxquelles il fait face ne sont ni volontaires, ni planifiées; dans la plupart des cas, elles ont été soudaines et générées par des facteurs externes. La crise économique et financière de 2008/2009 a entraîné un changement d’attitude de la part des clients: ayant vu même certaines des plus grandes banques au bord du gouffre, ils ont développé une aversion au risque marquée. Ce qu’ils attendent aujourd’hui avant tout, ce sont des investissements sûrs ainsi que des produits simples, clairs et transparents. Ils ont tendance à investir beaucoup plus prudemment et dans une perspective à long terme. En conséquence, les marges ont subi une érosion. Ce phénomène est mondial et, en luimême, est de nature à entraîner un changement structurel majeur au sein du secteur bancaire. En Suisse toutefois, ces effets sont estompés par les répercussions de l’abandon du secret bancaire. Le transfert de données des banques suisses aux gouvernements américain et allemand étant appelé à perdurer, faire face à un environnement réglementaire extrêmement flexible sera, pour les banques de ce pays,

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le principal défi des années à venir. Il devient évident que le modèle d’affaires, en particulier celui des banques privées, devra évoluer. Plutôt que de se contenter d’exploiter les avantages du secret bancaire, les banques devront mettre l’accent sur la qualité du service et soutenir la comparaison avec d’autres pays en termes de performance. Des effectifs en déclin Quelles sont les conséquences de cette transformation sur le marché de l’emploi? Globalement, les banquiers ont connu des jours meilleurs. Si nous n’avons pas assisté à un gel des embauches, nous estimons néanmoins que pour chaque embauche dans une banque, il y a environ quatre départs. L’effectif d’UBS s’est réduit en deux ans de quelque 13’000 personnes au total, soit 20%, et une nouvelle réduction de 5’000 postes a été proposée. Credit Suisse a annoncé 3’500 suppressions de postes l’année dernière et n’a guère besoin de collaborateurs supplémentaires puisque 1’800 personnes ont été absorbées par l’intégration de Clariden Leu. Les banquiers d’affaires disponibles sont légion, tout comme les responsables de clientèle et gérants de portefeuille de la vieille école, les collaborateurs du front-office et les spécialistes

des opérations onshore. Le middleoffice et le back-office sont aussi en phase de consolidation. Les candidats dotés de compétences bancaires abondent sur le marché, mais les perspectives d’emploi sont rares. Parmi les personnes licenciées, beaucoup cherchent un emploi dans d’autres secteurs, ou à des postes moins qualifiés, au prix d’importantes pertes de salaire. Les recruteurs évitent ces placements, car toutes les personnes impliquées seront mécontentes si le spécialiste part pour un poste mieux payé. Lorsque les temps sont incertains, ceux qui occupent des postes à durée indéterminée s’y accrochent et sont réticents à changer d’emploi. La compliance, une compétence recherchée Néanmoins, on voit apparaître de nouvelles opportunités dans le secteur bancaire suisse. Les clients des banques doivent se conformer au nouveau paradigme, tant dans leurs propres pays que dans ceux – onshore ou offshore –, où leurs actifs sont gérés. Une fois qu’ils ont accepté cette nouvelle réalité, ils préfèrent parfois confier la gestion de leur fortune à l’une des grandes banques: ces dernières ne sont peut-être pas toujours perçues comme ultra-performantes, mais


Ressources humaines

elles font encore figure de refuges. Et les homeoffices situés par exemple en Chine, en Russie, en Amérique du Sud et en Turquie apprécient les compétences suisses en matière de gestion. A cela s’ajoute le fait que des élections approchent en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, renforçant le sentiment d’un changement imminent et incitant les clients des banques à rechercher la sécurité. Telles sont probablement les raisons majeures pour lesquelles les grandes banques privées en Suisse enregistrent un afflux d’argent frais. Quelles sont les compétences recherchées actuellement? Le domaine de la compliance a le vent en poupe. Les services de compliance, de controlling et d’audit existent depuis longtemps, mais ils prennent aujourd’hui une ampleur considérable. Les banques sont contraintes de constituer des équipes pour veiller à ce que, à l’avenir, les clients existants et nouveaux soient en conformité avec les réglementations en vigueur dans leur pays d’origine. Elles mettent aussi en place, avec l’aide d’experts fiscaux, des processus destinés à vérifier que tous les documents requis ont été dûment produits. Dès lors, les banques recherchent de nouveaux collaborateurs diplômés en économie ou en droit et disposant de qualifications complémentaires dans des domaines liés au controlling tels que la fiscalité et l’audit. Le candidat idéal a une expérience bancaire à des postes qui touchent à la compliance. Une bonne connaissance des processus et produits bancaires est également essentielle. Si ces compétences techniques sont impératives, les compétences humaines revêtent désormais une importance cruciale. Chaque recrutement est considéré comme un investissement, et les banques qui embauchent actuellement ont peur de se tromper. Certains candidats n’obtiennent pas le poste même après de nombreux entretiens, parce que leur employeur potentiel n’est pas certain à 100% que leurs compétences humaines correspondent parfaitement au profil recherché. Dans un secteur dont la réputation a été ternie par les dénonciateurs et les voleurs, la fiabilité et la capacité de respecter la confidentialité sont primordiales. à l’échelle internationale Comme les banques peinent à trouver suffisamment de candidats disposant de la formation adéquate, elles sont prêtes à recevoir des candidatures très diversifiées, par exemple d’auditeurs désireux de passer de l’audit interne ou du

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Les nouvelles opportunités d’emploi contrôle interne à la compliance. La recherche de nouveaux collaborateurs débute presque toujours localement, à Genève, Lausanne, Zurich ou Bâle selon le lieu où la banque a son siège. Il est toutefois difficile de trouver les bonnes personnes en Suisse, de sorte que le périmètre de la recherche tend à s’élargir rapidement et à devenir très international. Selon la tradition et la culture de la banque, Londres, Paris, Francfort et Milan sont des places financières de premier choix pour trouver des experts. Pour les sociétés de gestion d’actifs disposées à embaucher des banquiers d’affaires, les capitales bancaires européennes sont propices au recrutement. La maîtrise des langues est un atout important pour les collaborateurs employés dans les bureaux offshore des banques privées. Pour les bureaux à l’étranger, sont parfois d’excellents candidats les personnes de langue maternelle espagnole ou portugaise pour l’Amérique du Sud, ou encore russe, chinoise ou turque. Dans tous les cas, les nouveaux collaborateurs doivent être prêts à vivre en Suisse et donc à être soumis au droit suisse. Les futures évolutions en bref Les banques en Suisse sont en train de changer de modèles d’affaires, passant du secret à la collaboration avec les agences gouvernementales. Cela signifie que la compliance sera l’élé-

ment moteur, au moins dans les cinq prochaines années. Il appartient aujourd’hui aux banques suisses de communiquer sur leurs compétences de gestion exceptionnelles, leur capacité à manœuvrer dans le cadre des dispositions réglementaires et leur remarquable service à la clientèle. Les produits bancaires doivent devenir plus simples, plus faciles à comprendre – et les responsables de clientèle doivent savoir expliquer leurs avantages. La compliance est un facteur de croissance potentiel, de sorte que les salaires sont susceptibles de grimper –, comme ils l’ont fait chez UBS en 2009, après la crise financière. Le secteur financier suisse est en cours de transformation, mais il reste une place financière forte. Dans l’économie suisse toutefois, l’importance du secteur financier risque de connaître un déclin progressif, une évolution amorcée avant la crise financière déjà. La compliance coûte cher, en particulier lorsqu’elle s’effectue en Suisse, où tout est examiné dans les moindres détails et où des salaires élevés sont versés pour cela. Les coûts étant plus élevés en Suisse, les clients soucieux de compliance envisageront de conserver leurs actifs à l’étranger. Aussi les banques suisses multiplient-elles les ouvertures de bureaux à l’étranger, afin de mieux servir leurs clients dans leurs propres pays. n

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Illustrations: 89Studio

management


.62 Ressources Humaines management

Des formations continues pour les banques romandes L’ISFB et la HES privée zurichoise Kalaidos lancent un programme de formation continue bancaire en Suisse romande pour former des spécialistes de haut niveau.

C

pAR DOROTHÉE THENOT Journaliste

d.thenot@banque-finance.ch

’est une petite révolution sur la place financière genevoise. Dès le printemps 2013, la Suisse romande disposera de formations postgrade en banque et finance ouvertes aux diplômés de la filière professionnelle. L’Institut Supérieur de Formation Bancaire (ISFB) lance en effet dès le 1er mars sept formations reconnues par Berne et les autorités européennes: cinq CAS (Certificate of Advanded Studies), un DAS (Diploma of Advances Studies) et un MAS (Master of Advanced Studies). «Genève s’enorgueillit d’être la 9e place financière mondiale, mais elle ne proposait jusqu’à présent qu’une offre très limitée de formation supérieure en banque et finance, souligne Frédéric Kohler, directeur de l’ISFB. Et pourtant le monde de la finance se complexifie et les compétences ont une durée de vie de plus en plus courte, ce qui nécessite de mettre en place des formations continues de haut niveau.» Tandis que des formations bancaires postgrade existent en négoce, compliance management, gestion quantitative, ou droit fiscal, aucun MAS ou DAS n’est dispensé dans le secteur de la banque privée ou commerciale. Pour mettre au

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point ce programme, l’ISFB s’est associé à un partenaire, la HES privée zurichoise Kalaidos, qui dispense ces cursus en Suisse alémanique depuis trois ans. «Des secteurs comme la conformité ou la gestion de risques sont en plein développement et disposent de peu de ressources humaines, précise-t-il. Ce sont des métiers directement liés à notre législation et il est impossible de trouver des compétences à l’étranger. Nous répondons à un véritable besoin avec une réponse qui a fait ses preuves depuis trois ans.» L’ISFB devient l’antenne romande de l’HES Kalaidos. Ces nouvelles formations seront intercantonales puisque les cours seront donnés en français pour moitié à Lausanne et pour moitié à Genève. Elles sont reconnues au niveau européen grâce au système de Bologne des “ECTS“ (European Credits Transfer System) et bénéficient du soutien de l’Association suisse des banquiers (SwissBanking) et de Genève Place financière. Elles s’adressent à des professionnels titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (tertiaire A ou B), âgés de plus de 28 ans et ayant 5 ans minimum d’expérience dans le secteur avec des responsabilités.

Ces formations continues visent avant tout à former des professionnels performants et opérationnels: la planification, qui suit volontairement l’année civile, est totalement compatible avec un emploi à temps plein, les formations ayant lieu pour plus de 70% en dehors du temps de travail. In fine, cette nouvelle palette de formations compte valoriser la validation des acquis de l’expérience. «Avec les accords Rubik, par exemple, il y a un besoin croissant de spécialistes en fiscalité et opérations bancaires. Beaucoup de professionnels ont besoin de se remettre à jour et/ou d’acquérir de nouvelles compétences dans des domaines connexes de leur secteur. D’où le succès des CAS et DAS.» Le MAS Banque et Finance devrait recruter une vingtaine de candidats. Frédéric Kohler confie attendre des organismes financiers qu’ils envoient des candidats suivre des formations qu’ils ont appelées de leurs vœux. n


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management

Juridique

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LPCC et gestionnaires de Private Equity Il aura fallu plus de 18 mois et passablement d’incertitudes pour arriver à la révision de la Loi fédérale sur les placements collectifs de capitaux (LPCC). Dans l’attente des précisions qu’apportera encore la révision de l’Ordonnance sur les placements collectifs, le point sur le texte approuvé par le parlement le 28 septembre 2012 et son influence sur les gestionnaires de Private Equity basés en Suisse.

L

’une des raisons de la révision de la LPCC est l’adoption par le Parlement européen de la Directive européenne sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (AIFM). La Suisse, n’est pas membre de l’Union européenne et, partant, n’est pas soumise à une quelconque obligation de transposition en droit national. Dans la mesure où il est probable que l’AIFM aura des effets en termes d’image et de segmentation au niveau des gestionnaires équivalents à ceux que les directives UCITS ont eus sur les produits retail, de même que dans le but de maintenir et garantir l’accès au vaste marché européen des

gestionnaires et prestataires de services suisses, il a été décidé de réviser la LPCC dans une perspective d’harmonisation avec les nouveaux standards européens. La rEvision en bref En ce qui concerne les gestionnaires, les modifications adoptées visent à assujettir les gestionnaires suisses de placements collectifs étrangers non soumis à surveillance équivalente à la LPCC à la surveillance de la FINMA, soit notamment les gestionnaires de placements collectifs alternatifs qui ne pouvaient jusqu’alors pas être soumis à surveillance, même à titre volontaire, au contraire des gestionnaires suisses d’UCITS

européens. En matière de distribution, les modifications introduisent un nouveau concept de «distribution“ destiné à remplacer le concept d’“offre au public“ comme critère de règlementation de l’offre de placements collectifs (alternatifs ou non) et de réduire l’étendue, à ce jour large, de ce que couvre la définition d’“investisseur qualifié“. Les gestionnaires suisses de Private Equity, jusqu’alors non soumis à surveillance, se verront donc très vraisemblablement règlementés et leur activité de placement pourrait être fortement entravée. Evolution du projet Un premier projet de modification de la LPCC a été publié en ...

Emmanuel Genequand Associé Regulatory & Compliance Services PricewaterhouseCoopers - Genève

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Guenther Dobrauz Senior Manager Regulatory & Compliance Services, PricewaterhouseCoopers - Zürich

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.66 Juridique

management

La pratique actuelle de la FINMA risque d’être un élément bloquant à l’obtention d’une autorisation dans un domaine où les structures sont légères et reposent sur un nombre limité de personnes clefs.

... juillet 2011. Durant la phase de consultation préliminaire, le projet publié a fait l’objet de nombreuses critiques de la part des milieux financiers et certains aspects ont fait l’objet d’une résistance obstinée. En particulier le fait que les règles proposées allaient sur certains points bien au-delà des exigences de l’AIFM a été sévèrement critiqué. L’un des points majeurs de ces critiques était l’absence de seul de minimis – qui, aux termes de l’AIFM, n’oblige les gestionnaires qu’à s’enregistrer s’ils ne gèrent pas plus de 100 millions d’euros, en cas de levier, et 500 millions d’euros en l’absence de levier et si le placement collectif est fermé, plutôt que d’être soumis à l’ensemble des règles de l’AIFM. Le champ d’application des règles relatives à la distribution était aussi critiqué en tant qu’il couvrait toute activité de distribution depuis la Suisse et non seulement la distribution vers l’Union européenne. Il en est allé de même de l’exclusion de fait de la distribution, en Suisse ou

depuis la Suisse, de placements collectifs étrangers par le biais de l’exigence qu’un représentant en Suisse garantisse l’équivalence qualitative des produits avec les placements collectifs suisses. Le 22 mars 2012, le Conseil fédéral a publié un projet de modification accompagné d’un message. Ce projet contenait des dispositions sur un seuil d’assujettissement de minimis et tenait compte de certaines recommandations et demandes exprimées durant la phase de consultation préliminaire. Début mai 2012 a enfin vu la publication d’une version corrigée du projet de Conseil fédéral reflétant les conclusions de la Commission compétente du Conseil des Etats; un certain nombre de dispositions du projet initial se voyaient corrigées ou supprimées. Etat des lieux Reflétant une vielle demande de l’industrie, l’ouverture du régime de surveillances aux gestionnaires suisses de placements collectifs alternatifs étrangers,

en ligne avec l’AIFM, est bienvenue. L’introduction du principe d’un seuil d’assujettissement de minimis devrait en outre donner une certaine marge de manœuvre initiale pour les start-ups qui sont typiquement axées sur la création d’un track record avec les propres fonds du ou des promoteurs et peu de capitaux de tiers avant de solliciter ces derniers pour des investissements plus significatifs. Libérer ces derniers d’une soumission aux règles et à la surveillance devrait leur éviter de subir les coûts liés à l’obtention d’une licence et à la surveillance jusqu’à ce qu’ils soient prêts à distribuer leur produit plus largement, moment auquel ils seront soumis à l’obligation d’obtention d’une licence ou pourront s’y soumettre volontairement. Les inquiétudes de l’industrie s’agissant des conditions d’autorisation sont essentiellement liées au fait de savoir quelles seront effectivement ces dernières. Elles deviendront plus claires lorsque le texte de l’ordonnance complétant la loi aura été publié.

LES CONDITIONS D’AUTORISATION La culture du risque fait partie de la vie d’une banque. La direction des affaires d’un gestionnaire doit en principe être collective; l’organe de gestion se compose d’au moins deux personnes afin d’assurer la suppléance et le principe des quatre yeux. Une séparation stricte des fonctions entre le conseil d’administration et la direction des affaires n’est pas exigée et serait d’ailleurs difficile à respecter pour nombre de gestionnaires. En pratique, la FINMA a renforcé ses exigences en la matière et précisé ces dernières dans sa Communication n°34. Le conseil d’administration devrait ainsi être composé d’au moins trois membres, dont la majorité n’exercera pas de fonction opérationnelle au sein de la société et un tiers sera indépendant. Les personnes en charge de l’organe de gestion, au minimum au nombre de deux, doivent avoir leur domicile en un lieu leur permettant d’exercer leur fonction, sans que cela n’impose pour autant la nécessité d’un domicile en Suisse.Un règlement interne doit fixer de manière BANQUE&FINANCE N°118 I DÉCEMBRE 2012-FÉVRIER 2013

claire l’attribution des tâches et responsabilités et les obligations de reporting des différents organes et des fonctions risques et compliance. Des cahiers des charges et des directives internes complètent ce dernier. Les responsabilités, compétences, obligations de rendre compte et pouvoirs de décision doivent être définis et documentés. Les activités de contrôle couvrent tant les contrôles a posteriori que celles en rapport avec la gestion et la planification. Il est exigé une séparation stricte et effective entre les activités de gestion (activités opérationnelles) et de contrôle, notamment la fonction risque et la fonction compliance qui doivent être indépendantes de l’activité de gestion et rapporteront directement à la direction à son plus haut niveau. L’organisation du contrôle interne dépendra de la taille et des activités du gestionnaire et des risques spécifiques auxquels ce dernier est exposé. Le personnel affecté à ces tâches doit disposer d’une formation et d’une expérience appropriées au profil de risque et aux activités du gestionnaire.


management

Juridique

L’inquiétude principale réside cependant dans l’application que fera en pratique la FINMA de ces règles. Cette dernière a régulièrement été critiquée par l’industrie pour son manque de transparence en la matière et le fait que son attitude était perçue comme n’étant pas favorable aux placements alternatifs. L’espoir de l’industrie est donc que l’ordonnance fixe un cadre strict qui limite le pouvoir relativement discrétionnaire de l’autorité de surveillance et que cette dernière revienne à une approche plus consensuelle et pragmatique. Les communications du premier semestre 2012 relatives

aux conditions d’autorisation des gestionnaires ainsi que le modèle standardisé récemment publié ont été interprétés comme allant dans ce sens par certains acteurs du marché; d’autres ont néanmoins relevé que l’interprétation faite des conditions d’autorisation par la FINMA va largement au-delà des exigences minimales fixées par la LPCC et ses ordonnances. S’agissant du Private Equity, le seuil de minimis est positif et devrait permettre le développement, dans un esprit entrepreneurial, de cette activité. La pratique actuelle de la FINMA en matière de conditions d’autorisation et notamment d’organi-

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sation risque cependant, à tout le moins pour les structures de petite taille, d’être un élément bloquant à l’obtention d’une autorisation dans un domaine où les structures sont légères et reposent sur un nombre limité de personnes clefs. Dans le futur, tous les distributeurs, au sens large, même ceux de produits destinés exclusivement à des investisseurs qualifiés, devront être au bénéfice d’une autorisation en tant que tel et les produits devront disposer un d’un représentant. Il est important dans ce contexte de noter que la généreuse définition actuelle d’investisseur qualifié ...

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.68 Juridique

management

... est réduite de manière significative. Alors qu’elle comprend, à ce jour, les particuliers fortunés dont les actifs financiers nets sont égaux ou supérieurs à 2 millions de francs suisses, mais n’ont pas nécessairement d’expérience de placement ou même des clients appartenant à la catégorie retail, mais qui ont confié un mandat de gestion discrétionnaire à un intermédiaire financier soumis à surveillance ou un gestionnaire indépendant, les investisseurs qualifiés n’incluront à terme que les intermédiaires financiers soumis à surveillance (banques, négociants, direc-

Structured Trade Finance Structured Trade Finance Structured Trade Finance

tions de fonds, gestionnaires de placements collectifs, banque centrale), les sociétés d’assurance soumises à surveillance, les institutions de droit public les investisseurs institutionnels et les fonds de pension. Les particuliers fortunés pourront procéder à un “opting in“ et être considérés comme investisseurs qualifiés. Il est aussi important de noter que la souscription de placements collectifs alternatifs par des intermédiaires financiers soumis à surveillance ou des gestionnaires indépendants dans le cadre d’un mandat de gestion de fortune discrétionnaire n’est

pas considérée comme de la distribution. Les règles strictes afférentes à la distribution ne sont ainsi pas applicables et cet important canal de distribution reste ouvert; il n’est cependant pas usuel s’agissant de Private Equity. La distribution de fonds de Private Equity à des particuliers fortunés restera cependant possible en cas d’“opting in“. La LPCC révisée entrera en vigueur au cours du premier semestre 2013. L’ordonnance d’application est toujours en cours de révision et entrera en vigueur en même temps. n EG & GD

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Les gérants de fortune à l’heure du web Depuis son lancement il y a trois ans sur le modèle des réseaux sociaux, la plateforme e-merging est devenue une véritable communauté de professionnels qui réseautent, échangent, partagent des problématiques et trouvent des solutions. La version 2.0 a été dévoilée lors du Salon Invest’12.

E

n 2009, les créateurs d’ e-merging avaient un objectif précis: mettre en place un réseau professionnel, via un site internet, pour susciter et faciliter les échanges entre gérants de fortune indépendants. Trois ans plus tard, c’est un succès. L’outil est devenu un véritable réseau social capable de générer le développement d’affaires de manière transversale, bien au-delà de la Suisse puisque 30% des 600 membres travaillent à l’international. «Le dénominateur commun du réseau est l’indépendance, explique Olivier Collombin, associé de Lombard Odier & Co Capital

Partners et fondateur d’e-merging. Nos adhérents forment une communauté de 500 sociétés de gestion de fortune dans trente pays. Ils gèrent 230 milliards de francs et 5 000 employés.» Imaginé par le département en charge des gérants de fortune au sein du groupe Lombard Odier, www.e-merging.com vise une profession où mettre en ligne et dévoiler les détails de son entreprise, sa clientèle et stratégie n’est pas monnaie courante. «Les gérants de fortune indépendants sont peu connectés, reconnaît-il. Ils sont parfois isolés les uns des autres, travaillant pratiquement en autarcie. Nous leur permettons

d’entrer en contact anonymement et efficacement sur la base de profils pertinents et de créer des liens avec leurs pairs.» Les créateurs de la plateforme parlent d’une famille professionnelle avec laquelle cet outil permet d’échanger. C’est aussi le moyen d’agréger une expertise, de passer un accord entre gérants au niveau régional ou international. Depuis 2011, l’équipe d’e-merging a constaté une demande croissante des la part des professionnels pour être mis en relation avec d’autres professions qui interviennent dans la gestion de fortune, tous des acteurs indépendants et non cotés: avocats, trustees, ...

pAR DOROTHÉE THENOT Journaliste

d.thenot@banque-finance.ch

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management

Olivier Collombin, Associé Lombard Odier & Co Capital Partners et fondateur d’e-merging.

Les gérants indépendants sont peu connectés. Ils sont parfois isolés, travaillant pratiquement en autarcie. Nous leur permettons d’entrer en contact anonymement et efficacement et de créer des liens avec leurs pairs.

... asset managers, consultant RH, spécialistes de solutions informatiques, gérants d’actifs. Des sites professionnels existent bien pour ces secteurs, mais ils ne sont pas interconnectés. «Nous déclinons le concept de réseau social en intégrant des professions qui se complètent, ce qui démultiplie la capacité de réseautage intra et interprofessionnel.» Ce modèle alternatif est un outil qui permet à la clientèle d’identifier les meilleurs experts dont elle a besoin sans faire appel à un prestataire bancaire. Le site d’e-merging a ainsi été totalement refondu, avec un moteur de recherche plus performant plus intuitif et plus convivial. L’inscription, qui reste gratuite, a été simplifiée avec un questionnaire d’entrée réduit désormais à dix questions obligatoires: historique de l’entreprise, modèle d’affaires, clientèle, stratégie commerciale et d’entreprise, “lifestyle“ ou centres d’intérêts, domaine ajouté afin de générer une partie événementielle plus ciblée. Les questionnaires ont été établis avec des professionnels de chaque branche. Les administrateurs du site valident ce premier niveau d’entrée, vérifiant notamment l’existence du répondant et son agrément professionnel. Puis chaque membre établit son profil, choisit de révéler ou non son identité, et accède à une messagerie interne gratuite. «Ce système permet aux professionnels d’identifier leurs interlocuteurs de façon pertinente et selon leurs besoins. Dès le début de la mise en relation. Ils gagnent du temps et trouvent

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rapidement le bon partenaire.» A l’instar d’un site de rencontre BtoB, les rapprochements se font par analogie ou complémentarité: historique de l’entreprise, taille, forme juridique, etc. Autre nouveauté de cette version 2.0, les “Afterworks“ entre membres à Genève, Zurich, Lausanne et Lugano vont se développer et s’élargir à l’international au Luxembourg, à Nassau, Singapour ou Hong- Kong. Ces rencontres sont organisées régulièrement dans un lieu culturel, avec un temps d’échange sur la plateforme et la présentation par un artiste d’une de ses œuvres. «C’est l’occasion de réseauter et de se rencontrer physiquement entre membres et partenaires, de donner une dimension humaine au réseau.» vers un shop Le groupe Lombard Odier étant présent en Europe (Genève, Lausanne, Zürich, Lugano, Fribourg, Luxembourg), mais aussi à Singapour, Nassau et Gibraltar, et prochainement à Hong Kong, cela permet de rencontrer chaque membre du réseau. Pour le groupe, e-merging est une source potentielle de développement et de captation de clientèle, même si le réseau est accessible à tous les professionnels, clients ou non du groupe. «Un écosystème professionnel se crée autour de la plateforme, avec un climat de connivence et de coopération, à l’instar d’un point d’eau dans la savane autour duquel tous les animaux se rassemblent. Mais ce n’est pas invasif. Le cas échéant, nous pouvons leur offrir les prestations du groupe. C’est aussi

l’occasion pour Lombard Odier, reconnaît-il, d’être présent sur un terrain, celui des réseaux sociaux, où on ne l’attendait pas.» Le réseau e-merging permet aussi à ses adhérents de bénéficier de l’expertise de 60 prestataires et 14 associations professionnelles, qui paient pour être présents et visibles sur la plateforme. Les membres de la communauté sont ainsi informés et peuvent recourir à des prestations spécifiques comme des formations en ligne. «Dès 2013, nous allons mettre en place une sorte de shop e-merging qui présentera les prestations mises à disposition par nos partenaires. Le gérant indépendant pourra télécharger la prestation dont il a besoin, en toute confiance car celle-ci aura été étudiée et validée par nos soins.» Depuis son lancement en mars 2009, la plateforme e-merging a été récompensée en décembre 2011 par le jury du concours “Le Meilleur du Web“ qui l’a placé au 1er rang de la catégorie Marketing & Business. La version 2.0 a été dévoilée à Genève en octobre, à Zürich, au Luxembourg en novembre derniers. Elle sera présentée à Singapour au printemps. «Nous avons un fort potentiel de développement en Asie car il y a là-bas moins de réticence à utiliser les médias sociaux. Nous nous posons d’ailleurs la question de traduire une partie du site, notamment en mandarin.» Lombard Odier a d’ores et déjà intégré l’impact futur des réseaux sociaux dans la pratique professionnelle de la gestion de fortune, et dans l’acquisition de clientèle. n DT


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.76 Ailleurs vous

Argentine: au-delà des pesos et du tango

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vous

Ailleurs

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PAR BERNARD PICHON Chroniqueur

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Un concentré sud-américain aux confins du Brésil Vaste comme cinq fois la France, l’Argentine impose des choix à ceux qui entendent la parcourir. La Mésopotamie (nord-est) leur en offre un condensé.

Jugée trop protectionniste, l’Argentine a fait l’objet d’une procédure engagée par le Mexique auprès de l’OMC. Pour la première fois depuis juillet 2009, son économie s’est repliée en 2012. Principal problème: la persistance d’une forte inflation. Officiellement, elle reste sous les 10% par an, mais en réalité, comme l’a révélé The Economist, elle est sans doute au-delà de 20%. «Mon pays n’est pas une équipe de foot, c’est une nation souveraine qui ne se soumet à aucune pression», a répondu la présidente Cristina Kirchner au FMI suite à l’ultimatum de “remettre en ordre“ ses statistiques économiques.

C

’est une langue de terre étranglée aux confins de l’Uruguay, du Brésil et du Paraguay. La taille d’une nation à l’échelle européenne, les dimensions d’une simple province sur la carte du 8e plus vaste pays du monde. De 1550 jusqu’au début du XXe siècle, les rivières constituent le moyen le plus sûr et le plus rapide pour pénétrer ces territoires sauvages. Explorateurs, missionnaires et colons vont donc s’y aventurer à travers une jungle épaisse dont subsistent aujourd’hui quelques portions protégées. Volées à la forêt primitive, rougies par l’oxyde de fer, les longues routes vallonnées sont désormais ponctuées de pins, eucalyptus, plantations de thé ou maté. Il n’est pas rare d’y croiser encore la vénérable charrue tractée par des bœufs. On y rencontre aussi les emblématiques gauchos. Ces parangons de force et de bravoure sont aujourd’hui avant tout des employés agricoles, des lève-tôt formés au dressage des chevaux, au rassemblement des troupeaux et à la traite des vaches. Désormais relégué au rang de cow-boy folklorique, le gaucho n’en conserve pas moins la fierté de sa monture et un appétit hors du commun pour l’asado (incontournable barbecue argentin). Le touriste peut séjourner dans les belles demeures coloniales où

ces solides garçons exercent leurs activités. Jaunies sur les photos de famille, poussiéreuses sur les téléphones du temps d’Edison conservés ici ou là, les traces du passé ont valeur de reliques dans ces maisons ouvertes à l’agrotourisme. Mais la région des Misiones (anciennes implantations jésuites) propose aussi de confortables lodges aménagées en bordure de la jungle, notamment à proximité de l’une des merveilles du monde: Iguaçu (en langue guarani, grande eau). Un bel euphémisme pour qualifier cette concentration de 200 chutes sur un front de 2,7 kilomètres, dévalant au cœur d’une végétation tropicale exubérante! Perçant à travers le manteau vert - tantôt en minces cascades, tantôt en larges cataractesle fleuve déverse à la seconde des centaines de milliers de litres dans un fracas étourdissant. Les soirs de pleine lune, un accès à cet amphithéâtre démesuré offre le plus fabuleux des spectacles: dans un éclairage argenté, l’eau déferle sous les passerelles vers un gouffre obscur dont on ne perçoit pas le fond et d’où émanent des nuages de brume. Aucun site comparable au monde - pas même le Niagara -, n’impressionne autant par sa puissance. Minuscule sous le ciel étoilé de l’hémisphère sud, on se sent alors comme aspiré par le trou noir. n

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.78 A lire vous

La bourse et la vie de Michel Girardin Editions Slatkine, Genève 120 pages, CHF 32,-

L

a finance vue par un homme de l’art. Quand Michel Girardin capte l’image à travers l’objectif de son appareil photo, c’est à la fois le photographe et le financier qui collaborent. Passant de l’autre côté du miroir lisse et policé du monde de la finance, se faisant ouvrir les portes très discrètes de ses salons, perçant les facettes les plus intimes et saisisant les visages de ses acteurs les plus prestigieux, Michel Girardin nous emmène à la rencontre de ces mystérieux gérants de hedge funds qui ont construit leur empire sans autre publicité que le bouche à oreille, ou de ces présidents de banque centrale et grands financiers peu enclins à sortir de leur réserve. De George Soros à Warren Buffett, en passant par Alan Greenspan, Marc Faber et John Paulson, entre autres, l’auteur nous montre la face cachée de ces icônes de la finance et nous livre quelques uns de leurs secrets dans une double chronique, l’une portant sur leur vie privée ; et l’autre, sur leur vie professionnelle. Avec ces vingt-cinq portraits parfois surprenants, toujours vivants, ce livre nous aide a débusquer la vie dans le monde de la Bourse. Pour mieux la comprendre. Quant à la qualité des portraits, elle est à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un professionnel. Il faut dire que Michel Girardin n’est pas un débutant : sa passion pour la photographie ne l’a-t-elle pas amené à diriger la galerie de photos Focale, la plus ancienne de Suisse? Une idée de cadeau originale.

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.80 La bibliothèque de ... vous

Propos recueillis pAR ODILE HABEL Journaliste

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Alain Conte Directeur régional UBS Romandie

Féru d’art contemporain, Alain Conte possède une bibliothèque protéiforme où les langues et les styles se mélangent dans une ordonnance toute helvétique.

Parcours Double national suisse et italien, Alain Conte, 48 ans, a commencé par un apprentissage d’employé de banque auprès de la Société de banque suisse à Nyon (VD). Il a ensuite enchaîné les expériences professionnelles à l’étranger (Luxembourg, New York et Londres). Après avoir décroché un Executive MBA, Alain Conte est nommé en 2009 directeur de la région UBS Vaud qui, une année plus tard, s’élargit et devient la région UBS Romandie en incluant aussi les cantons de Fribourg, de Neuchâtel et du Jura.

Banque&Finance: Le mot qui résume votre bibliothèque? Alain Conte: Hétéroclite, mais organisée. B&F: Quel lecteur êtes-vous? AC: Assidu quand mon emploi du temps me le permet, ce qui arrive tout de même, mais par intermittence. Je n’ai pas toujours le temps que je souhaiterais à consacrer à des lectures privées. Mais, quand c’est le cas, je peux “dévorer“ plusieurs livres par jour. En revanche, je ne lis jamais deux livres à la fois. B&F: Où achetez-vous vos livres? AC: Je n’ai pas d’adresse privilégiée. Quand c’est possible, je tends à choisir les librairies spécialisées ou de quartier. B&F: Comment rangez-vous votre bibliothèque? AC: Je dois dire tout d’abord que ce n’est pas “ma“ bibliothèque, mais “notre“ bibliothèque, étant donné que mon épouse est également une lectrice assidue. L’organisation de cet espace m’est en revanche dévolue et je l’ai conçue sur la base de six thèmes principaux: tout d’abord, la littérature, avec une prépondérance de livres anciens, ensuite les livres d’art, puis les livres sur l’Egypte et sur l’égyptologie. Depuis ma jeunesse, je nourris une véritable

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passion pour cette science, qui me fascine! Juste après viennent les livres de cuisine, mes bandes dessinées et, finalement, les livres que je qualifierais de plus “grand public“. Dans ma bibliothèque, ce sont surtout des biographies et des romans historiques ou des polars. C’est la thématique qui définit l’ordre où l’on retrouve des ouvrages en trois langues, français, anglais, allemand. B&F: Votre bibliothèque idéale? AC: Fondamentalement, je ne suis pas quelqu’un de matérialiste. Mais, si je peux facilement me dessaisir d’un bien, je suis très conservateur en ce qui concerne mes livres. Au point que je refuse même généralement de les prêter. Ceci a pour conséquence que notre bibliothèque regorge de livres et que nous avons dû la disperser dans quatre espaces séparés. Notre bibliothèque idéale permettrait donc de regrouper tous nos livres. Et j’ai bon espoir de pouvoir prochainement concrétiser ce rêve. B&F: Le livre qui a marqué votre jeunesse? AC: Der Besuch der alten Dame, de Friedrich Dürrenmatt. D’abord parce que c’est le premier livre que j’ai lu en allemand. Ensuite parce que j’ai pu assister à une représentation de cette pièce de théâtre et plus tard en voir le

film… J’ai en plus constaté que je n’avais compris que bien plus tard le cynisme et le pessimisme de Dürrenmatt face à la société moderne. B&F: Celui que vous relisez jusqu’à le connaître par cœur? AC: L’alchimiste, de Paulo Coelho: c’est un ouvrage qui montre qu’on peut aller jusqu’au bout de ses rêves, qui nous apprend aussi à écouter notre cœur et nos sentiments. Et comme c’est en plus un merveilleux conte philosophique, j’en ai fait mon livre de chevet préféré: j’adore en relire quelques pages avant de plonger dans le sommeil. B&F: L’écrivain avec qui vous voudriez refaire le monde? AC: Cela peut varier. Aujourd’hui, sur la base des bouleversements profonds que vivent les pays du Levant, j’aimerais le faire avec Robert Solé, un écrivain et journaliste français d’origine égyptienne. J’ai adoré son premier roman, Le Tarbouche, qui porte le nom évocateur du couvre-chef emblématique du costume égyptien traditionnel. L’histoire reprend partiellement le journal intime d’un élève des jésuites appartenant à une famille chrétienne et francophile dans une Égypte sous mandat britannique. n



Lorsque nous recherchons des opportunités d’investissement sérieuses, nous nous fions à notre nez.

Aberdeen Global – European Equity Fund Comme bien des choses, certains investissements sont «très bien» en apparence. Ils portent un nom très respecté, ont de bons antécédents et la bonne provenance. Mais lorsque vous les débouchez et en humez le parfum, vous découvrez qu’un ingrédient a tourné. C’est pourquoi notre processus d’investissement dans les actions européennes est basé sur la recherche fondamentale. Nous faisons le travail d’analyse nous-mêmes, sur le terrain.

Ainsi, lorsque nous cherchons des investissements par ces temps agités, notre recherche nous indique que certaines des activités les mieux gérées et les plus rentables sont toujours à dénicher parmi les plus anciennes sociétés européennes. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur notre fonds d’actions européennes ou notre processus d’investissement, veuillez contacter Frederic Niamkey au 022 318 38 00 ou visiter notre site Internet www.aberdeen-asset.ch/euro

www.aberdeen-asset.ch/euro Aberdeen Global est une société d’investissement à capital variable et responsabilité limitée, constituée selon les lois du Grand-Duché de Luxembourg. Elle est organisée en tant que société d’investissement à capital variable («SICAV») ayant le statut d’OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières). Le représentant et l’agent payeur en Suisse est BNP PARIBAS Securities Services, Paris, succursale de Zurich, Selnaustrasse 16, P.O. Box, CH-8022 Zurich. Documents et informations: des copies du prospectus, des prospectus simplifiés, des statuts, de tout autre document rédigé ultérieurement modifiant les documents précités, et du rapport annuel et des états financiers les plus récents de la société ou, s’ils sont plus récents, son rapport et ses états financiers intérimaires sont disponibles gratuitement au siège social du représentant suisse. Publié par Aberdeen Asset Managers Switzerland AG, Schweizergasse 14, 8001 Zurich. Agréé et soumis à la réglementation de l’autorité de surveillance des marchés en Suisse, la Swiss Financial Market Supervisory Authority (FINMA). Les appels téléphoniques peuvent être enregistrés.


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