Banque&Finance n°100

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LE MAGAZINE

N°100

DE LA

PLACE FINANCIERE SUISSE

Novembre / Décembre 2009

CHF 12.– / 8€

Nadereh Sursock – Souffle rouge. www.artbongard.com

HANZ-RUDOLF MERZ «Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!»

MANAGER – NICHOLAS BANG ACM: vers une banque en ligne multiproduits

SPÉCIAL 100e NUMÉRO FONDS DE PLACEMENT 100e numéro de B&F: histoire d’œufs et de paniers

Que reste-t-il du secret bancaire?



ÉDITORIAL Rédacteur en chef: Olivier Vacherand o.vacherand@promoedition.ch

Banque & Finance N°100

Conseiller éditorial: Marian Stepczynski

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Rédaction: Véronique Bühlmann, Mohammad Farrokh, Odile Habel, Hélène Koch, Pierre Marquis, Didier Planche, Jaona Ravaloson. Ont collaboré à ce numéro: Mes Bernard Vischer et Jean-Yves De Both, Pierre-Henri Badel, Alexandre Buga, Paul H. Dembinski, Patrick Fillioud, Ingo Kellnar, Mikaël Lok, Myriam Meissner, Lionel Pilloud, Patrick Radius, Bernard Radon, Jean Schneider, Jérôme Turquey,

OLIVIER VACHERAND Rédacteur en chef

Edition: Promoédition SA Editeur délégué et Directeur de publication: Roland Ray Production: Maryse Avidor Maquette: Dominique Berthet Mise en page: Ursula Brugger Photos: François Filliettaz Relecture: Viviane Cattin Impression: Atar Roto Presse SA Site internet: www.banque-finance.ch Rédaction et administration: Banque & Finance 35, rue des Bains Case postale 5615 1211 Genève 11 Tél. +41 22 809 94 60 Fax +41 22 781 14 14 E-mail: info@banque-finance.ch Publicité: Médiapresse Pub SA 3, rue de la Vigie Case postale 1119 1001 Lausanne Tél. +41 21 321 30 77 Fax + 41 21 321 30 69 Responsable: Roye Yarden Abonnements: E-mail: abo@banque-finance.ch Ccp: 12-17931-5 1 an d’abonnement (6 numéros) CHF 60.2 ans d’abonnements (12 numéros) CHF 90.Banque & Finance paraît six fois par an et publie un numéro hors-série. © Promoédition SA, Genève, 2009

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

L’abandon du secret bancaire pour les non-résidents ne sonne pas pour autant le glas de la suprématie helvétique en matière de gestion de fortune car l’expertise suisse reste et restera une référence indiscutable sur le plan international.

uin 1992. La première édition de Banque & Finance sortait de presse. Le titre, créé en 1988 comme supplément de la revue Dossiers Publics, allait voler de ses propres ailes. Dix-sept ans et quelques crises financières plus tard, Banque & Finance occupe une place de choix dans le paysage de la presse financière romande. Dans son tout premier éditorial, Marian Stepczynski, rédacteur en chef, écrivait: «Les ambitions ne sont pas minces. Banque & Finance se veut, en effet, le magazine de la place financière suisse dont il entend tout à la fois présenter les acteurs, révéler les atouts, débusquer les faiblesses et expliquer les enjeux.» 100 numéros plus tard, les ambitions initiales restent intactes tout comme l’enthousiasme de l’équipe, même si celleci a sensiblement évolué au fil des années. Je profite d’ailleurs de l’occasion de ce 100e numéro pour remercier tous les collaborateurs réguliers ou occasionnels qui ont œuvré depuis 1992 pour décrypter l’actualité et les grandes évolutions de la place financière. C’est à eux que Banque & Finance doit sa crédibilité, sa notoriété et sa longévité. Au rang des fidèles de la première heure, permettez-moi de citer Marian Stepczynski, qui a quitté la rédaction en chef mais qui reste impliqué en tant que conseiller éditorial, ou encore Véronique Bühlmann, dont l’expertise en matière de produits financiers est largement reconnue par l’ensemble de la communauté financière. Un grand merci également aux acteurs de l’ombre: administratifs, commerciaux, graphistes, photographe, responsable de production, correctrice, sans qui la revue ne pourrait pas être fabriquée. Qu’il me soit permis également d’adresser mes remerciements à notre éditeur, Roland Ray, pour la confiance qu’il porte à l’équipe et

son souci renouvelé de protéger l’indépendance de la rédaction. Enfin, Banque & Finance n’existerait pas non plus sans tous ceux qui nous font confiance à l’extérieur, lecteurs, partenaires et annonceurs. Merci pour votre intérêt, votre soutien et votre fidélité.

Level-playing-field Il y a dix-sept ans, notre première édition titrait sur l’Europe. «La Suisse devrait se dépêcher d’adhérer au Système monétaire européen», proclamait à la une le Professeur Jean-Louis Juvet, à quelques semaines de la votation sur l’Espace économique européen (EEE). Depuis lors, les relations entre la Suisse et l’Europe sont toujours aussi chaotiques avec un air de «Je t’aime moi non plus». Aujourd’hui, nous consacrons notre une ainsi qu’un vaste dossier intérieur au secret bancaire, sujet qui constitue une des préoccupations majeures du moment. Un dossier dont l’Europe, là encore, n’est pas totalement absente de par les pressions récurrentes qu’elle exerce sur la Suisse en la matière. Des pressions relayées par la communauté internationale qui ont fini par faire céder la Confédération. Indiscutablement, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’industrie de la gestion privée en Suisse. Mais l’abandon du secret bancaire pour les non-résidents ne sonne pas pour autant le glas de la suprématie helvétique en matière de gestion de fortune car l’expertise suisse reste et restera une référence indiscutable sur le plan international. Néanmoins, il paraît indispensable que nos autorités retrouvent un peu de poids diplomatique et de courage politique pour peser sur l’adoption rapide d’un Level-playingfield. La partie s’annonce rude. Comptez sur Banque & Finance pour en analyser les développements et en décrypter les conséquences. ■

B&F

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SOMMAIRE ÉDITORIAL 1

Banque & Finance N°100 par Olivier Vacherand, rédacteur en chef

NEWS 4

L’actualité de la place financière

LEADER 6

P. 6

LEADERS Marco Nava – Banque Sarasin «La Suisse romande conserve un fort potentiel de croissance»

P. 40

SECRET BANCAIRE François d’Aubert – Minefi France «La Suisse dispose d’atouts pour rester attractive»

Marco Nava – Banque Sarasin «La Suisse romande conserve un fort potentiel de croissance»

MANAGER

SOLUTIONS BANCAIRES

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82 Logiciels bancaires Branle-bas de combat dans les établissements helvétiques 84 News L’actualité des solutions bancaires en bref

Nicholas Bang – ACM Vers une banque en ligne multiproduits

DOSSIER SECRET BANCAIRE 13 Editorial Le salaire de l’arrogance 14 Introduction L’ami américain: qui aime bien châtie bien! 18 Histoire Une histoire entre mythe et réalité 22 Juridique Le secret bancaire n’est pas un droit mais un devoir! 27 Ethique Qui trop embrasse mal étreint 30 Luxembourg Le blanchiment facile d’une liste grise 34 Hans-Rudolf Merz «Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!» 38 Martin Maurer – ABES Le marché américain est trop risqué 39 Jacques Sinard – Avocat La question des trusts inquiète les Américains 40 François d’Aubert – Minefi France «La Suisse dispose d’atouts pour rester attractive» 42 Jean Ziegler Il faut éliminer l’article 47 de la législation fédérale!

FONDS DE PLACEMENT P. 62

ENJEUX Standard Chartered Un état de santé presque insolent

44 Le palmarès Morningstar Repères du marché de la gestion collective 46 100 numéros de Banque & Finance Fonds de placement: histoire d’œufs et de paniers 48 Nouveaux fonds Une sélection des fonds nouvellement autorisés à la commercialisation

GESTION DE FORTUNE 55 Produits structurés Une solution pour se prémunir du risque émetteur 60 Marchés émergents Emergents aujourd’hui, prédominants demain P. 79

ENJEUX Ressources humaines Que peut-on attendre du coaching?

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67 Informations financières Trop d’information tue l’information 70 Communication financière Les réseaux sociaux te regardent 75 Fusions-acquisitions L’intelligence de la plateforme 76 Risques Contrôle des risques dans les banques: et maintenant? 79 Ressources humaines Que peut-on attendre du coaching?

ENJEUX 62 Standard Chartered Un état de santé presque insolent

GÉOFINANCE 86 Chypre Un pays fortement bancarisé

OPINION 96 A armes inégales par Marian Stepczynski 102 Entreprises citées et annonceurs

À LA UNE SPÉCIAL 100e NUMÉRO Que reste-t-il du secret bancaire? Pour son 100e numéro, Banque & Finance vous propose un dossier complet sur le secret bancaire et son abandon pour les nonrésidents. Nous abordons ce sujet à travers les filtres historique, juridique, éthique, politique, et économique en donnant la parole à quelques-uns des meilleurs spécialistes suisses et étrangers. A lire notamment l’interview d’Hans-Rudolf Merz qui a tenu, dans le cadre d’un entretien exclusif, à expliciter la position de la Suisse dans ce dossier brûlant.

ART DE VIVRE 92 VOYAGE Abu Dhabi Ecotourisme luxe à Desert Island

94 GASTRONOMIE Hôtel Président Wilson Le Glow, un déjeuner sur un air d’exotisme

95 PEINTURE

96 AUTOMOBILE Hyundai Elantra LPI Hybrid, Volvo C30 BEV Électrique et Honda Insight II Les voitures vertes en première ligne

98 TENTATIONS Les nouveautés

101 LIVRES

artbongard.com Une galerie virtuelle pour des rencontres réelles

L’art dans B&F – Ce numéro de Banque & Finance présente des œuvres issues de la galerie virtuelle artbongard.com, dirigée par Myriam Bongard. En couverture, Nadereh Sursock, Souffle rouge, encre digitale sur ordinateur, tirage limité à 3, 120 x 120 cm.

L’information financière et bancaire sur www.banque-finance.ch avec B3B Le site www.b3b.ch, partenaire de Banque & Finance, vous propose un accès simple et rapide à l’information bancaire qu’il vous faut. B3B propose des flux d’information continus, personnalisables en fonction de vos centres d’intérêt, et des newsletters thématiques.

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NEWS Julius Baer reprend ING Bank (Suisse) SA C’est la grosse actualité de cet automne. Julius Baer Group Ltd. SA, le groupe de gestion de fortune suisse, fait l’acquisition d’ING Bank (Suisse) SA. La transaction a été conclue au prix de 520 millions de francs cash, comprenant un excédent de capital de 170 millions de francs, calculé sur un ratio BRI de niveau 1 cible de 12%. L’opération porte sur l’entité genevoise d’ING mais aussi sur ses filiales à Monaco et Jersey. A fin août 2009, ING Bank annonçait 15 milliards de francs d’actifs sous gestion. L’opération va permettre à Julius Baer d’augmenter de 10% ses dépôts de clients privés et de doubler sa présence à Genève. ING Bank, qui compte 310 collaborateurs, sera intégrée à la Banque Julius Baer, créant des synergies estimées à 35 millions de francs par année avant impôts. D’après un communiqué du groupe, «l’acquisition ne devrait pas avoir d’effets sur le bénéfice par action (BPA) en 2010 mais l’augmenter fortement à partir de 2011 pour atteindre un pourcentage à un chiffre élevé en 2012.» Avec cette acquisition, les actifs sous gestion de Julius Baer dépasseront les 160 milliards de francs (chiffres à fin août 2009). Ce qui le place parmi les leaders en matière de gestion de fortune en Suisse. Soumise aux autorisations réglementaires, l’exécution de la transaction est prévue dans le courant du premier trimestre 2010. ■

EN BREF Valiant a ouvert une nouvelle succursale Place Saint François 11 à Lausanne. Le responsable sera Olivier Tosalli. Ainsi, Valiant s’implante sur le marché du bassin lémanique. Fort de plus de 1000 collaborateurs, 105 succursales, 400 000 clients et d’un total du bilan supérieur à 22 milliards de francs, l’établissement se classe dans le top 10 des banques de détail suisses. BHF-Bank (Switzerland) Ltd. ouvre une nouvelle succursale à Genève. Déjà présente depuis deux ans sur la place, la banque privée continue d’y développer ses activités. BHF-Bank (Switzerland) Ltd., créée en 1974, est une filiale de la BHF-Bank Aktiengesellschaft allemande, spécialisée dans la gestion de fortune pour la clientèle privée. Ses clients se trouvent surtout en Europe et dans diverses régions d’Asie via, notamment, sa représentation à Abu Dhabi. La Banque Bonhôte vient d’investir 20 millions de francs dans le capital de la société Jade SA, une société de capital risque créée par le CSEM. Le Centres suisse d’électronique et de microtechnique SA est un centre privé de recherche et de développement,

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spécialisé en micro et nanotechnologie, microélectronique, ingénierie des systèmes et technologies de communication. Wegelin & Co. vient de créer un nouveau département dédié aux family offices baptisé Family Office Services & Advisory. Le nouveau département se compose d’une équipe internationale qui propose une gestion professionnelle du patrimoine ainsi qu’un service de conseil aux single et multi family offices suisses et internationaux. Ses conseils portent sur la gestion quantitative des avoirs, l’allocation stratégique ainsi que la gestion de la trésorerie et des risques. Ce département est dirigé par Pascal Cettier, qui œuvre dans la banque depuis 2001. EFG International poursuit son fort développement dans la région AsiePacifique. Robert Chiu, son directeur général devient président exécutif et son homonyme, Albert Chiu, qui le seconde depuis plusieurs années, accède à la direction générale de la filiale qui compte désormais 400 collaborateurs dont plus de 160 Client Relationship Officers. D’autre part, la Banque centrale de la République populaire de Chine a autorisé EFG Bank à ouvrir un bureau de représentation à Shanghai. ■

CARRIÈRES Lionel Aeschlimann rejoindra le Comité exécutif de Mirabaud au 1er janvier 2010, et deviendra associé de Mirabaud & Cie, banquiers privés au 1er janvier 2011. Actuellement associé de Schellenberg Wittmer, à la tête du groupe Banking & Finance de l’étude, Lionel Aeschlimann est aussi un collaborateur régulier de Banque & Finance dont il tient les pages juridiques depuis de nombreuses années. Youssef Dib est nommé directeur de la Banque Privée de Crédit Agricole Suisse. Il possède une expérience de plus de vingt-cinq ans dans le monde bancaire et financier. Il a exercé à New York, Paris, Hongkong et Genève. Après PaineWebber International (devenu UBS) et la Banque Banorabe, il rejoint Paribas puis BNP Paribas en 1991. Pendant les dix dernières années, il y était responsable, au niveau mondial, de l’offre, du marketing et de la grande clientèle dans le métier de banque privée. Il y a également été sponsor du développement de la philanthropie. Christoph Müller rejoint la société Key Investment Services (KIS) SA en qualité de responsable marketing et développement de la Suisse alémanique. Son arrivée coïncide avec l’ouverture d’un bureau de représentation de KIS à Bâle et avec le renforcement du back-office au siège de la société à Morges. Depuis onze ans, Christoph Müller assumait la direction de la fondation d’investissement la Bâloise Anlagestiftung, destinée au placement des capitaux d’institutions de prévoyance Margareta Zweifel, actuelle Associate, sera nommée Partner de Kendris Private SA, le spécialiste suisse nonbancaire du conseil fiscal et juridique, de la gestion de trusts, de fondations et de sociétés, y compris les mandats de gestion, l’art management et d’autres services pour les family offices et PME. Kendris emploie plus de 140 collaborateurs au siège principal

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L’ACTUALITÉ DE LA PLACE FINANCIÈRE CARRIÈRES à Zurich et dans les cinq établissements d’Aarau, Bâle, Genève, Lausanne et Lucerne. Cet été, l’entreprise a, en outre, créé une filiale dans l’UE, la Kendris GmbH. Nigel Sze est nommé directeur général adjoint pour la région Asie Pacifique et directeur Private banking à Hongkong au sein d’EFG International. De 2001 à 2007, il a été directeur général de Barclays Private Bank, Asia Pacific Region, et auparavant, il a travaillé pour Morgan Stanley Private Clients et American Express Bank (où il a été directeur Private banking). Nigel Sze a débuté sa carrière en 1986 à Citibank Private Bank. Me Philippe Marti est nommé responsable du département juridique de la Banque Cantonale de Genève. Il remplace Felice Graziano qui va partir à la retraite. Philippe Marti est au bénéfice de plus de vingt ans d’expérience au sein du service juridique de grandes banques suisses et étrangères, dans lesquelles il a assumé des responsabilités importantes, en particulier dans les domaines liés à la gestion privée, à la clientèle grand public, ainsi qu’aux entreprises. Stephan Peterhans est nommé responsable des ressources humaines et membre du directoire de la banque Clariden Leu à compter du 1er mars 2010. Il reprendra le poste de Jan B. Keller, qui quitte la banque. Durant les cinq dernières années, Stephan Peterhans a occupé la fonction de responsable Human Capital Switzerland auprès de PricewaterhouseCoopers. Xavier Isaac, actuellement directeur général d’Investec Trust en Suisse, est nommé au poste de CEO du Groupe Investec Trust. Xavier Isaac a plus de quinze ans d’expérience dans l’industrie du trust et a occupé différentes fonctions de

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direction dans ce secteur. Il a, notamment, participé à la création de la Swiss Association of Trust Companies (SATC), dont il est vice-président depuis sa création en 2007, et est membre de la Society of Trust and Estate Practitioners (STEP). Xavier Isaac restera basé en Suisse tout en se rendant régulièrement dans les différents bureaux d’Investec Trust à Londres, Jersey, Guernesey, Maurice et en Afrique du Sud. Philippe Sarda a été nommé CEO de Privagest, société indépendante de gestion de patrimoine et family office dédiée à une clientèle internationale. Philippe Sarda est au bénéfice de dix ans d’expérience au sein de KBL (Switzerland) Ltd. où il a créé et dirigé le département External Asset Managers. Herbert M. Stich prendra la direction de la Swiss Fund Data SA en décembre prochain en remplacement de Max Baumann qui prendra sa retraite à la fin de l’année. Herbert Stich est un spécialiste confirmé, disposant d’un important bagage d’expériences dans tous les domaines des affaires de fonds. Il a occupé durant plus de vingt ans différentes fonctions et positions dans de grandes banques suisses et sociétés internationales de fonds. Nicolas Geissmann, jusqu’alors Branch Manager à Genève, a pris la responsabilité du private wealth management en Suisse pour ABN Amro Private Banking (Switzerland). Outre cette nouNicolas Geissmann. velle position, Nicolas Geissmann continue d’exercer sa fonction de directeur pour les marchés français et grec. Le conseil d’administration d’ABN Amro Bank (Switzerland) a nommé ReinReinhard Kötter. hard Kötter en remplace-

ment de Nicolas Geissmann en tant que Branch Manager à Genève. Reinhard Kötter a rejoint ABN Amro le 1er août 2009. Banquier privé au bénéfice d’une expérience internationale, ce dernier a exercé diverses fonctions de management dans différentes banques, notamment AIG Private Bank à Zurich, BNP Paribas et Dresdner Bank.

Misha Nagelmackers-Voinov.

Nicolas de Saussure.

Misha Nagelmackers-Voinov, actuelle responsable du département Personal finance, prend la responsabilité du département Communication et relations investisseurs de la Banque Cantonale de Genève. Quant au département Personal finance, il revient à Nicolas de Saussure, lui-même responsable du département Communication et relations investisseurs depuis 2003.

Ulrich Sauter, qui assume les fonctions de Head of Legal and Compliance au sein d’EFG Financial Products depuis sa fondation, a été nommé au comité de direction et au poste de Head of Legal and Risk. Jan Schoch a été nommé Chief Executive Officer d’EFG Financial Products, un poste qui n’avait auparavant jamais été attribué à une personne en particulier. Michael Hartweg s’est vu confier, en plus de sa responsabilité dans le domaine des activités de négoce de la société, les fonctions de Chief Operating Officer. EFG Financial Products, basée à Zurich, développe ses activités dans la structuration, l’émission et la distribution de produits financiers et de solutions de placement collectif. Dirk Melse a été nommé directeur Trésor et marchés de Stonehage à Neuchâtel. Dirk Melse était auparavant directeur exécutif chez UBS où il tenait la fonction de directeur mondial des produits dérivés de l’unité Banque d’investissement. Stonehage est spécialisé dans le secteur des multi family office. ■

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LEADERS MARCO NAVA – BANQUE SARASIN

«La Suisse romande conserve un fort potentiel de croissance» Marco Nava a intégré la succursale genevoise de la Banque Sarasin au 1er janvier 2009 en tant que responsable private banking domestique pour la Suisse romande. Fort d’une solide expérience de la clientèle privée, ce transfuge d’UBS a pour mission de positionner plus fortement Sarasin sur le marché suisse francophone. Un marché qui, selon Marco Nava, conserve de belles perspectives de croissance.

«L

e nombre de millionnaires a augmenté de plus de 7% en Suisse entre 2006 et 2008. On en dénombre 173 038 dans l’ensemble du pays, plus de 32 000 dans les cantons romands», explique Marco Nava. Le responsable du private banking pour la Suisse romande de Sarasin espère bien capter une part de ce gâteau. D’ailleurs, c’est bien dans cet objectif qu’il a été recruté en début d’année avec son équipe de 6 conseillers en provenance d’UBS. Même si ce marché paraît particulièrement travaillé pour ne pas dire saturé, Marco Nava estime toutefois qu’il n’est pas totalement mature et que sa croissance va se poursuivre dans les années à venir. Pour le pénétrer de façon significative, le banquier entend s’inscrire dans une stratégie de long terme en s’appuyant sur les valeurs de la gestion privée traditionnelle. «Le client est en train de changer. Nous nous devons d’être plus transparents. Nous devons également mettre l’accent sur le conseil et ne pas être de simples pourvoyeurs de produits maison», analyse Marco Nava. Inutile donc de chercher des hedge funds ou des produits très complexes et trop souvent incompréhensibles. Sarasin n’est assurément pas la meilleure adresse pour les investisseurs affichant un gros appétit au risque. Question stratégie d’investissement, la banque se concentre sur ses trois spécialités: la gestion de fortune thématique, la gestion de fortune quantitative ou non fondée sur les prévisions et la gestion de

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fortune durable. Présente depuis plus de vingt ans sur le marché du «sustainable», la banque Sarasin dispose d’une expertise largement reconnue en la matière. Pas moins de 25 analystes se concentrent exclusivement sur ce domaine au siège de Bâle. «Aujourd’hui, nous gérons plus de 10 milliards de francs selon nos critères durables sur un total d’actifs sous gestion de 79,9 milliards de francs à fin juin. Et cette part durable est amenée à croître plus rapidement que l’ensemble des actifs dans les années à venir», souligne Marco Nava.

Des crédits hypothécaires Pour atteindre son objectif de croissance, qui se situe entre 10 et 15% par an en Suisse romande, Marco Nava peut compter, en outre, sur une spécificité Sarasin. Contrairement à la plupart des autres acteurs de la place, la banque bâloise propose un certain nombre de services financiers au-delà des prestations classiques de private banking. Parmi ceux-ci: le corporate finance, le conseil en placement, la gestion des liquidités, l’ingénierie financière, les crédits Lombard ou encore les crédits hypothécaires. «Nous sommes très compétitifs sur le crédit hypothécaire. C’est une porte d’entrée très intéressante pour aborder de nouveaux clients private banking», explique Marco Nava, qui ne tarit pas d’éloges sur la taille réduite de l’entité genevoise et sa structure plate qui permet une prise de décision rapide. Une réflexion qui n’a rien d’étonnant pour un banquier qui a effectué toute sa carrière à la SBS puis à l’UBS!

«Nous voulons être la banque la plus connue pour son conseil financier durable et global» MARCO NAVA – BANQUE SARASIN

Au-delà de ses velléités de croissance sur le marché romand, Sarasin affiche de grandes ambitions pour l’ensemble de ses activités en Suisse. «Nous voulons être la banque la plus connue pour son conseil financier durable et global», annonce Marco Nava. La filiale de Rabobank compte aussi bien sur la croissance externe (recrutement d’équipes de conseillers, rachats d’entreprises) qu’interne pour atteindre cet objectif. Et les chiffres du premier semestre 2009 sont encourageants. Sarasin a enregistré un afflux d’argent frais de 4,8 milliards de francs et annonce un bénéfice consolidé de 53,9 milliards. ■ Olivier VACHERAND

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MANAGER NICHOLAS BANG – ACM

Vers une banque en ligne multiproduits Nicholas Bang, le Managing Director et cofondateur d’Advanced Currency Markets avec Lloyd La Marca et Alexandre Axarlis, déborde d’ambition pour sa société de trading de devises en ligne, fondée à Genève en 2002. Outre le récent dépôt d’une demande de licence bancaire, le jeune financier entend bien élever ACM au rang de leader mondial du trading en ligne. Son leitmotiv? Trouver les meilleurs prix auprès des meilleurs fournisseurs de liquidités et offrir à ses clients les meilleurs outils et la meilleure exécution.

Didier PLANCHE

E

n sept ans d’existence, les activités de la société suisse Advanced Currency Markets (ACM), spécialisée dans le trading de devises en ligne, ont connu un trend véritablement ascendant. La preuve, puisque le volume mensuel des transactions, qui s’élevait à dix milliards de dollars en 2003, puis à 50 milliards en 2005, s’inscrivait déjà à 100 milliards en 2007 et même à 150 milliards en 2008, soit une augmentation de 50% en une année. Forte d’environ 15 000 clients privés et professionnels répartis dans le monde, dont un certain nombre d’institutionnels, de banques ou de «money managers», ACM a ouvert une succursale à Zurich en mai dernier, afin de se rapprocher de la clientèle suisse alémanique, mais aussi allemande et autrichienne. Elle est déjà bien implantée à l’étranger avec des bureaux de représentation pour la vente et le marketing à New York, Dubaï et Montevideo, dans le but de drainer une clientèle régionale retail et institutionnelle. «Nous gardons un œil ouvert sur tous les marchés et sommes prêts à saisir de nouvelles opportunités où qu’elles se situent», précise Nicholas Bang. ACM, qui emploie actuellement quelque 220 collaborateurs, ne publie aucun chiffre. Seul est révélé le montant moyen de 30 000 dollars par compte client.

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«ACM est l’une des rares sociétés de courtage à ne prélever aucune commission, ni frais d’aucune sorte à ses clients, y compris lors de retraits» NICHOLAS BANG – ACM

Un modèle d’affaires compétitif Tout succès ayant sa logique, celle d’ACM relève d’un business plan axé sur le volume et le faible coût des transactions, ainsi que sur la qualité de l’exécution. «Nous offrons

des spreads extrêmement compétitifs pour toutes les catégories de clients et les prix affichés sont réellement ceux proposés tout au long de la journée de trading. Il s’agit d’une réelle compétitivité et non d’un simple argu-

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NICHOLAS BANG Ses deux associés Les deux plus proches collaborateurs de Nicholas Bang sont aussi ses associés, avec lesquels il a fondé ACM en 2002. Les pratiquant au quotidien depuis de nombreuses années, il apprécie indistinctement leur professionnalisme, leur réactivité, leur adaptabilité et leur proactivité. A ses yeux, ils sont donc des collaborateurs hors pairs. Président de la direction générale d’ACM, Lloyd La Marca élabore les stratégies des différents bureaux de la société à travers le monde et supervise ses activités globales. Directement impliqué dans le développement commercial d’ACM, il veille également à l’amélioration permanente de ses produits et de son offre destinés tant aux clients qu’aux partenaires. Auparavant, Lloyd La Marca a travaillé pour des sociétés de courtage actives sur les marchés des actions, des options, des contrats à termes et des devises.

ment. La combinaison de spreads attractifs et l’absence de “slippage”, ainsi que de recotation, constitue en plus une qualité d’exécution exceptionnelle. Enfin, ACM est l’une des rares sociétés de courtage à ne prélever aucune commission, ni frais d’aucune sorte à ses clients, y compris lors de retraits», explique Nicholas Bang. En matière de transparence, ACM estime aussi être parfaitement à jour. «Aujourd’hui, la transparence d’une activité est aussi importante que sa rentabilité. Le client actif en ligne a sous la main un grand nombre de concurrents qu’il peut choisir d’un seul clic sur un bouton. Etre transparent dans le marché des changes implique donc un mode opératoire clairement expliqué et aucune dissimulation d’informations sur les procédures, les coûts, les technologies et les services. Chez ACM, la transparence totale de la gestion a constitué, dès sa création, un composant majeur pour garder les clients existants et en gagner de nouveaux», insiste le Managing Director. Hormis un site convivial permettant de se concentrer sur le trading du marché et non sur des procédures dispendieuses en temps, la société genevoise attache une grande importance à la qualité et à la rapidité des informations financières. «ACM fournit à ses clients des informations pointues sur les marchés, en temps opportun, et ils disposent d’un flux direct des prix du marché, mis à jour point par point. Pour une séance moyenne, quelque 5000 à 15 000 prix proposés par paire de devises principales sont ainsi représentés sur le flux des prix en direct

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Pour sa part, Alexandre Axarlis est le directeur général adjoint d’ACM. Il est chargé de superviser tous les aspects de conformité légale et de back-office, dont la mise en application des réglementations de lutte contre le blanchiment d’argent. Avant de cofonder ACM, il a travaillé pour la Cnuced et l’OMC, puis pour différentes sociétés de courtage à Hongkong et à Genève. Alexandre Axarlis est titulaire d’une maîtrise en commerce et transports internationaux, obtenue à l’Université London Guildhall (Londres).

d’ACM. Ce choix assure une vision précise des fluctuations des cours et de la liquidité du marché», argumente Nicholas Bang. Bien sûr, ACM permet à sa clientèle de gérer efficacement son risque, grâce à son système de clôture automatique des positions en cas de dépassement de la marge, à sa palette d’ordre stops et limites, ainsi qu’à ses outils d’analyse pointus.

Diversifier les produits ACM attend désormais la décision de la Finma sur sa demande de licence bancaire, alors que la société genevoise s’y prépare depuis 2007. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle a obtenu, dès 2007, la certification ISO 9001, puis la certification 27001, en 2008. De même, elle a étoffé ses départements du back-office et de compliance, car les nouvelles exigences et directives de la Finma sont élevées. Elles s’avèrent même identiques pour les courtiers en devises que pour les banques. ACM a encore élargi son conseil d’administration et procédé à une augmentation de capital à hauteur de 20 millions de francs, en 2008. «La perspective de devenir une banque revêt une importance particulière pour ACM, car son statut bancaire lui offrira une nouvelle dimension et une meilleure assise. En effet, nous pourrons, dans un deuxième temps, proposer d’autres produits financiers à nos clients, comme les actions, les options, les futures et les obligations, tout en maintenant notre compétitivité dans les prix et en bénéficiant de la réputation de sérieux et de professionnalisme des

banques suisses dans le monde. C’est un atout indéniable. En outre, ACM renforcera son rôle de leader dans le trading de devises et son statut bancaire confirmera que son approche est véritablement axée sur la qualité de l’exécution, laquelle lui a d’ailleurs permis de se placer rapidement aux premières loges de ce domaine d’activité», se réjouit son Managing Director. La crise financière mondiale n’a pas frappé directement ACM, mais certains clients l’ont été à cause de leurs expositions sur d’autres marchés. «Pendant les périodes vraiment tendues, le marché des changes est heureusement resté liquide et a été le seul à dégager des profits. Comme il est décorrélé de la plupart des marchés, en particulier d’actions, sa véritable attractivité réside dans ses régulières opportunités de profits», constate Nicholas Bang qui, avant de fonder ACM, a occupé des postes de cadre au sein de la division de courtage par action National Bank Financial (NBF) de la Banque nationale du Canada, dont notamment celui de directeur des ventes institutionnelles par action et du trading électronique. Il a également travaillé pour différentes concessions de marchés des changes et d’opérations à terme. Aujourd’hui, le jeune financier vit intensément le développement d’ACM, en particulier tout le processus que couronnera la délivrance de la licence bancaire. «La transition vers un modèle bancaire multiproduits représente un objectif très excitant et certainement notre plus grand défi», s’enthousiasme-t-il. ■ D.P.

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PUBLI PORTRAIT

REPRISE AMERICAINE: «PRIVILÉGIEZ LES DIVIDENDES»

Focus sur le fonds ING (L) Invest US High Dividend sur les Etats-Unis et surpondère le style «value». Elle privilégie plus particulièrement le sous-segment «dividende», et par conséquent le fonds ING (L) Invest US High Dividend, géré par Adour Sarkissian.

ING (L) Invest US High Dividend une sélection de titres gagnante au 1er semestre 2009

Marché américain: de nombreux facteurs de soutien Ces derniers mois, plusieurs facteurs ont contribué au fort rebond des marchés d’actions. Ils ont été soutenus par les chiffres macro-économiques moins mauvais que prévu, par les résultats du deuxième trimestre meilleurs qu’attendus, et par les stimuli fiscaux mis en place aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Aujourd’hui, l’amplitude de la reprise est un vaste débat. Si des doutes demeurent quant à la solidité de la consommation aux Etats-Unis, l’équipe d’allocation d’actifs d’ING Investment Management (ING IM) prévoit que le plus bas des bénéfices sera enfin atteint au trimestre prochain. Les perspectives bénéficiaires ont été revues à la hausse, ce qui est un nouveau catalyseur positif pour les marchés. Dans ce contexte, l’équipe d’allocation d’actifs d’ING IM tient une position neutre

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En 2009, le marché boursier a été très contrasté. En combinant un positionnement défensif sur, par exemple, les biens de consommations durables et la pharmaceutique, à une position plus offensive à travers les cycliques, le fonds ING (L) Invest US High Dividend a su naviguer à travers la crise. La première phase a été marquée par la fin du déclin. Du 31 décembre 2008 au 6 mars 2009, alors que l’indice S&P 500 avait perdu 24%, le fonds ING (L) US High Dividend n’avait baissé que de -19%. Dans la hausse qui a suivi, le fonds a gagné 45% depuis son plus bas. A fin juillet, il surperformait le S&P 500 de près de 3%. Cette performance est attribuée à la bonne sélection des titres réalisée par Adour Sarkissian, gérant du fonds. La sélection a été positive dans neuf des dix

secteurs économiques. Le secteur des biens de consommations est celui qui a généré le plus de performance. Selon Adour Sarkissian, ce secteur est toujours très attrayant. C’est pourquoi il est aujourd’hui surpondéré de 6% en comparaison avec le S&P 500. Les valeurs financières ont également joué un rôle majeur. Après avoir évité les banques depuis qu’il avait repris le fonds en 2007 et prévoyant la baisse des dividendes chez les grandes banques, Adour Sarkissian a réinvesti dans une sélection de banques début 2009, banques dont les titres étaient proches de leurs plus bas niveaux. Le gérant a ainsi investi dans les titres de la National Bank of Canada dont le cours a plus que doublé en quelques mois – incitant le gestionnaire à prendre ses bénéfices – ou dans ceux de Commerce Bancshares. La grande valeur ajoutée provenant des financières ne s’est pas limitée aux banques: des valeurs comme Federated Investors, IGM Financial, ou Travelers ont elles aussi fortement contribué à la bonne performance du fonds. D’un point de vue historique, un tel environnement est favorable au style «value»

Performances du fonds ING (L) Invest US High Dividend au 30 septembre 2009 (en % en USD) YTD 2009

12 mois

depuis la création*

20,39 18,59 1,81

-14,46 -20,60 6,14

0,08 -2,63 2,55

Fonds (Brut) Indice S&P 500 Net Performance relative *Fonds créé le 31 mars 2005

Performances du fonds ING (L) Invest US High Dividend au 30 septembre 2009 (en % en USD)

Fonds (Brut) Indice S&P 500 Net Performance relative

2005

2006

2007

2008

YTD 2009

8,14 6,77 1,37

18,56 15,14 3,43

1,39 4,90 -3,51

-32,38 -37,45 5,07

20,39 18,59 1,81

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ING valeurs de haute technologie a empêché une surperformance plus importante. Malgré cela, Adour Sarkissian a su faire les bons choix en doublant le poids du secteur dans le fonds, de 4 à 8%, juste avant son rebond massif: «L’achat de valeurs comme Intel, qui payait plus de 4% de rendement lorsque nous l’avons acheté, Applied Materials qui effectuait son apparition dans notre univers, ou Seagate vers la fin de l’hiver ont beaucoup apporté à la performance globale.»

même style, a attiré l’attention de nombreux clients», souligne Emmanuel Delley responsable de la Suisse Romande chez ING Investment Management. «Les actifs sous gestion ont cru sensiblement cette année passant de 137 millions de dollars en début d’année à 278 millions de dollars à fin juillet. Des clients investis ont augmenté la taille de leurs positions et de nouveaux clients institutionnels sont montés à bord.» A ce jour, la reprise des marchés et les nouvelles souscriptions hissent l’encours du fonds à 338 millions de dollars. ■

Un fonds adapté à toutes les conditions de marché

Adour Sarkissian Gérant sénior ING Investment Management

et plus particulièrement aux dividendes. En effet, la croissance demeurant en dessous de la moyenne historique, le dividende prend alors une part de plus en plus importante dans le rendement total d’un portefeuille. Si la surpondération des matières premières (chimie, papier, minerai de fer...) a été une stratégie gagnante début 2009, la souspondération structurelle du portefeuille en

Investisseurs Institutionnels: ING (L) Invest US High Dividend I CAP USD ISIN: LU0214495805 Telekurs: 2087284 ING (L) Invest US High Dividend I CAP EUR ISIN: LU0293040092 Telekurs: 3003334 Investisseurs Privés: ING (L) Invest US High Dividend P CAP USD ISIN: LU0214494824 Telekurs: 2087278 ING (L) Invest US High Dividend P CAP EUR ISIN: LU0273690650 Telekurs: 2763022

L’objectif du fonds qui est de battre l’indice S&P 500 à travers le cycle économique a été atteint: à fin septembre le fonds surperforme le marché américain, ce qui est exceptionnel. Le fonds ING (L) Invest US High Dividend est investi sur le marché nord-américain ainsi que sur quelques actions canadiennes (actuellement 5,5% du portefeuille). Les titres éligibles à l’achat doivent remplir les critères suivants: au minimum 1 milliard de dollars de capitalisation boursière, un rendement du dividende supérieur à 2% et un volume journalier de transactions d’au moins 3 millions de dollars. Aucune valeur ne peut excéder 3% du portefeuille. ING IM applique ensuite des critères qualitatifs. Enfin le gérant a libre choix de ses investissements. Epaulé par les équipes d’analystes d’ING Investment Management, il peut suivre ses convictions. «Les fruits du bon travail d’Adour, sont récoltés» déclare Nicolas Simar, gérant du fonds Euro High Dividend et responsable de l’équipe dividende chez ING IM. «Nous restons toujours vigilants avec ces marchés», ajoute t-il. L’aspect défensif du fonds en période de baisse et sa bonne tenue lorsque les marchés se sont redressés ont attiré l’attention des investisseurs. «Le fonds ING (L) Invest US High Dividend qui a surperformé de nombreux pairs, surtout les fonds du

Emmanuel Delley Responsable Suisse Romande ING Investment Management

Contacts ING Investment Management E-mail: switzerland@ingim.com Tél.: +41 22 787 10 76 www.highdividend.ch

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DOSSIER

Que reste-t-il du secret bancaire?

Le salaire de l’arrogance Les banques suisses commencent-elles à retrouver un sens de la mesure bien helvétique? On pourrait le croire lorsqu’elles annoncent renoncer à toute communication avec leurs clients lorsqu’ils se trouvent sur le sol américain. En fait, une telle prudence ne procède pas principalement d’un sursaut de dignité, celle de l’homme qui ne pense pas que prendre des coups puisse faire l’effet d’une kinésithérapie bienfaisante, mais s’explique surtout par la crainte de la réglementation de la SEC prohibant ce genre de contacts. Il reste que la crainte n’en est pas moins le début de la sagesse, une qualité qu’il faut reconnaître à Konrad Hummler. Certes, s’il préconise un retrait du marché des capitaux américains, c’est avant tout pour éviter de tomber, dès janvier 2010 déjà, sous le coup de dispositions précédemment très peu appliquées. Mais la démarche de l’associé de Wegelin & Co a aussi une dimension authentiquement éthique: il évoque une déloyauté, dont l’échec a mis la Suisse dans la terrible position de faiblesse qui est la sienne actuellement. Sans être nullement dupe des motivations de ceux qui veulent démanteler le secret bancaire et du caractère véritablement liberticide de leur démarche, il faut également admettre que la place

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financière suisse est aussi victime d’une certaine arrogance. Arrogance de ceux qui ne veulent ni payer l’entier de leurs impôts, au motif souvent justifié de leur caractère confiscatoire, ni conserver le minimum de discrétion recommandée aux «voyageurs fiscaux». Arrogance encore de ces banquiers qui jugent le marché américain incontournable parce qu’ils peuvent y côtoyer une certaine jet-set. Arrogance toujours de ces technocrates de la finance qui misent sur l’informatique, et pensent qu’on peut tout concilier, maximiser la performance et multiplier les transferts sur SWIFT, une plateforme dont on sait qu’elle est très surveillée, et malgré cela conserver le secret bancaire. Un peu comme la cerise sur le gâteau. Mais il est bien fini le temps des cerises…

Par Mohammad FARROKH Journaliste Docteur ès sciences économiques et sociales

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L’ami américain: qui aime bien châtie bien! L’accord QI a représenté la faille qui a permis de faire tomber le secret bancaire à l’issue d’un processus qui s’est accéléré avec la crise financière. Retour sur les événements qui ont sonné le glas du secret bancaire et fait vaciller la place financière. Mohammad FARROKH

Q © UBS

uelques noms sont en passe d’entrer dans l’histoire du démantèlement du secret bancaire: il y a eu Ernst Kuhrmeier, directeur de la succursale du Crédit Suisse de Chiasso, dont l’arrestation, le 24 avril 1977, a marqué le début d’un processus qui pourrait bien aboutir à la fin du secret bancaire suisse. Il y a eu aussi et surtout Bradley Birkenfeld, ancien gérant de fortune d’UBS aux EtatsUnis, qui a plaidé coupable le 19 juin 2008 devant la justice américaine. Pour bénéficier d’une peine indulgente, il a chargé son ancien employeur. Mais il y a encore eu Klaus Zumwinkel qui, le 14 février 2008, avait démissionné de la direction de la

Deutsche Post, après la découverte d’un compte qu’il avait dissimulé au Liechtenstein. Or, ce minuscule Etat a joué un rôle pivot dans l’attaque menée contre le secret bancaire suisse. Le 8 décembre 2008, en effet, le Liechtenstein signait un accord bilatéral avec les Etats-Unis visant à permettre l’échange d’informations en matière fiscale. Pour la Principauté, l’enjeu était la prolongation du statut d’intermédiaire qualifié, dans un premier temps jusqu’en décembre 2009. Dans un second temps, le Liechtenstein sera récompensé de la bonne exécution de l’accord par une nouvelle prolongation, cette fois de six ans. Pour le Liechtenstein, donc, l’enjeu était de maintenir ouverte la porte de ce marché américain des capitaux généralement considéré comme incontournable. Car l’accord QI, entré en vigueur le 1er janvier 2001, permet aux banques qui y sous-

«Le 18 février 2009, un communiqué d’UBS relevait que la banque avait accepté de transmettre les noms de 250 à 300 de ses clients aux autorités américaines.»

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crivent de prélever un impôt sur les titres américains pour le compte de l’IRS. En théorie, le secret bancaire est préservé pour les clients non américains. Mais l’ac-

«Le prochain round ne visera pas seulement des riches Américains plus ou moins suspects, mais également des non Américains qui n’ont jamais songé de leur vie à frauder le fisc» KONRAD HUMMLER – WEGELIN & CO

cord QI représentait un précédent potentiellement dangereux pour les banques suisses et ceci à double titre. D’une part, il officialise le statut de «US Person» qui se réfère non seulement aux citoyens américains mais aussi à toute personne qui entretient des liens un tant soit peu suivis avec les Etats-Unis, à commencer par les porteurs d’une Green Card, ainsi que toute personne ayant passé plus de 186 jours aux USA durant une année. D’autre part, l’accord QI valait reconnaissance par les autres Etats de la légitimité de la prétention de l’IRS à taxer, partout dans le monde, toute personne considérée comme sujet fiscal américain. A l’époque, les autorités suisses estimaient que le secret bancaire n’était pas en cause dès lors que les sujets fiscaux américains (US Persons) étaient libres d’autoriser ou non leur banque à dévoiler leur identité à l’administration fiscale des Etats-Unis (IRS). Mais il était clair, ou il aurait dû l’être, que les banques qui acceptaient des clients

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© UE

américains non déclarés le faisaient en contravention à l’accord les liant désormais au fisc des Etats-Unis dont elles étaient, en quelque sorte, devenues des agents. Une position lourde d’implications pour l’avenir, que peu d’observateurs ont eu, à l’époque, le courage de relever.

Une acquisition ruineuse A cet égard, l’attitude du conseiller national UDC Luzi Stamm fait figure d’exception. Dans sa lettre du 13 décembre 2000 à l’Association suisse des banquiers, il a eu des mots très durs pour l’un «des plus importants secteurs économiques» qui accepterait de devenir un «exécutant, percepteur et délateur des autorités fiscales étrangères». Fortes paroles, mais qui allaient rester sans lendemain, alors qu’UBS en était encore à se féliciter de l’acquisition de Paine Webber. Annoncée le 12 juillet 2000, l’opération avait été approuvée par une assemblée générale extraordinaire du 7 septembre. A 11,8 milliards de dollars, la transaction s’était effectuée au plus haut du marché, à un prix considéré comme nettement surévalué. Pratiquement impossible à rentabiliser, l’acquisition mettait UBS dans l’obligation de faire du volume sur le marché américain. Avec Paine Webber, UBS avait acquis une

«Il était clair, ou il aurait dû l’être, que les banques qui acceptaient des clients américains non déclarés le faisaient en contravention à l’accord les liant au fisc des Etats-Unis dont elles étaient, en quelque sorte, devenues des agents» équipe de 30 000 courtiers qui allaient multiplier les transactions. Malgré cela, la banque ne parvenait pas à afficher un ratio coûts/revenus favorable, sauf en 2007 où il se soldait sur un rendement brut atteignant péniblement les 10%. Mais à quel prix: les courtiers d’UBS avaient multiplié les opérations sur des produits financiers de qualité médiocre, jetant les bases de la quasi-

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Malgré l’annonce du 13 mars, celle de l’abandon de la distinction entre fraude et évasion fiscale, la Suisse a été inscrite sur la liste grise des paradis fiscaux par le G20 réuni le 2 avril à Londres déconfiture de l’année suivante. Dans ce contexte, un observateur aussi avisé que Ronald Bechtle, gérant de fortune de Financial Strategy à Lugano, peut en effet affirmer que l’UBS n’a pratiquement rien gagné aux Etats-Unis. Encore ce jugement est-il très réservé, puisqu’il ne porte que sur les chiffres qui ressortent des rapports trimestriels de la banque, sans tenir compte des conséquences de cette politique d’expansion sur le marché américain. Car il est clair que cette dépendance a mis UBS, et avec elle la Suisse, dans une position de faiblesse absolue face aux exigences de l’IRS. Pourtant, c’est l’accord intervenu le 8 décembre 2008 avec le Liechtenstein qui allait faciliter l’assaut contre le secret bancaire suisse. Cet accord a, selon toute vraisemblance, permis aux autorités américaines de se procurer suffisamment de données pour obtenir les éléments leur permettant de passer à l’étape suivante. Le 18 février 2009, en effet, un communiqué d’UBS relevait que la banque avait accepté de transmettre les noms de 250 à 300 de ses clients aux autorités américaines. Or, il semble bien que la plupart des clients d’UBS en question l’aient été par l’intermédiaire de fondations de famille du Liechtenstein. Ironie du sort, l’utilisation de ce type

de structure aurait, de plus, été favorisée par la grande banque, précisément dans le but de réduire la visibilité des avoirs concernés. De plus, les clients auraient été avertis d’éviter, même dans ce cadre, toute transaction sur les titres américains, pour éviter de tomber sous le coup de l’accord QI. Trop peu, trop tard…

Le Conseil fédéral finit par céder Quoi qu’il en ait été, l’annonce de la transmission des noms aux Etats-Unis allait faire l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel qui avait décidément cessé d’être serein. Fortement critiquée dans un premier temps, la Finma avait donné le feu vert à cette transmission, en se basant sur une disposition de la Loi sur les banques qui lui permet de prendre des «mesures protectrices». Un retrait de la licence aux Etats-Unis aurait menacé la banque jusque dans sa survie, estiment ceux qui, comme Pierre-Yves Frei dans son livre La chute du secret bancaire, pensent que la Finma n’avait pas vraiment le choix. Moins d’un mois plus tard, le vendredi 13 mars, c’était au tour du Conseil fédéral de céder, sans même avoir tenté de gagner du temps, n’aurait-ce été que pour remettre au lundi suivant une annonce dont les conséquences n’ont pas cessé de se faire sentir six mois plus tard.

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Lorsque commençaient les négociations avec les Etats-Unis pour la renégociation de la convention de double imposition, la position de la Suisse s’était encore affaiblie. Malgré l’annonce du 13 mars, celle de l’abandon de la distinction jusqu’alors capitale entre fraude et évasion fiscale, la Suisse avait tout de même été inscrite sur la liste grise des paradis fiscaux par le G20 réuni le 2 avril. Le 8 avril, le Conseil fédéral annonçait sa stratégie, consistant à renégocier douze accords de double imposition, comme demandé. Un ouvrage publié en juin 2009 à l’enseigne du Centre patronal vaudois reflète l’état d’esprit des défenseurs de la place financière suisse, pour ainsi dire au lendemain de ces événements. Il y est relevé que l’abandon du principe de la double incrimination en matière fiscale, donc d’une fraude fiscale avérée, a été préparé par la pratique d’une entraide plus large prévalant déjà avec les Etats-Unis. Le 25 janvier 2003, en effet, un «accord amiable» avait été conclu, relatif à l’application de la convention de double imposition américano-suisse du 2 octobre 1996. «Il faut déployer des talents dignes de Sherlock Holmes pour trouver le texte de ce fameux accord d’interprétation: il ne se trouve pas dans le recueil des traités internationaux. Bien caché, il doit être recherché dans les archives du site internet de l’administration fédérale», relèvent les auteurs de l’étude du Centre patronal vaudois. Le même ouvrage fait également allusion à l’attitude des milieux bancaires: «Ils ne s’expriment que peu sur ces accords avec les Etats-Unis dont ils préconisent d’ailleurs l’application et le respect.» Il faut garder à l’esprit cette extrême retenue, pour ne pas parler de complaisance presque caricaturale dans les relations avec les Etats-Unis, pour mesurer la profondeur du changement d’attitude qui se

dessine parmi les banquiers suisses depuis le début de l’été 2009. Un changement d’attitude d’abord très discret: dans certaines banques, parmi celles qui le faisaient encore, la date du 1er juillet a été celle de l’abandon de toute prévenance à l’égard de la clientèle américaine. Précédemment, celle-ci avait la possibilité de ne pas déclarer ses avoirs à l’IRS, éventuellement sous réserve de la signature d’un document bancaire approprié. Depuis cette date, tout client US doit signer un formulaire W9 qui garantit la déclaration du compte aux autorités fiscales américaines, même s’il doit être complété par un autre document, le FBAR (Foreign Bank Account Report) destiné, lui, au département du Trésor.

L’échec d’une déloyauté Devant la multiplication des formalités, certaines banques ont commencé à sérieusement mettre en doute, non seulement l’attractivité du marché américain, mais encore l’opportunité d’accepter d’entrer en relation avec des expatriés américains. L’effet de ce changement de politique des banques suisses a dû être fortement ressenti. Le 17 juillet déjà, American Citizens Abroad (ACA), qui représente quelque 5 millions d’expatriés, adressait au président des Etats-Unis un courrier rédigé en termes plutôt alarmistes, estimant leur «situation personnelle et bancaire» en passe de devenir «intenable». Alors même que la lettre était envoyée à l’enseigne d’ACA à l’échelle mondiale, ses signataires sont toutes deux domiciliées en Suisse, pays dont la communauté américaine expatriée n’excède pourtant pas 25 000 personnes. L’été helvétique allait continuer de se dérouler à l’heure américaine. Le 19 août, UBS annonçait la signature d’un accord avec l’IRS qui ouvrait la voie à la

Comprendre le secret bancaire Le secret bancaire va-t-il réellement disparaître dans notre pays? L’employé de banque risquera-t-il toujours la prison en divulguant à tout va le nom de ses clients? Que sont les conventions de double imposition que l’on modifie à tour de bras? Quelle stratégie la Suisse doit-elle suivre afin de limiter les dégâts en termes d’emploi? Voilà quelques-unes des questions auxquelles l’ouvrage de notre confrère Serge Guertchakoff répond. Comprendre le secret bancaire est un recueil d’entretiens réalisés avec Jean-Pierre Béguelin, Edouard Cuendet, Yves Cogne, Michel Halpérin et Alain Berset. Chacun dans leur domaine de compétence, ces experts reconnus apportent un éclairage sur la problématique du secret bancaire et sur ses évolutions récentes. ■

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transmission aux Etats-Unis de données relatives à 4450 comptes. Ce chiffre peut paraître relativement limité en regard d’une liste qui aurait pu potentiellement comporter 52 000 noms. Mais il pourrait s’agir plus d’un ordre de grandeur susceptible de concerner d’autres banques au-delà d’UBS. Selon certaines estimations, il semble bien que cette dernière ait cédé sur l’essentiel. Quelques jours plus tard, le 24 août, le

«Devant la multiplication des formalités, certaines banques ont commencé à sérieusement mettre en doute non seulement l’attractivité du marché américain, mais encore l’opportunité d’accepter d’entrer en relation avec des expatriés américains» commentaire d’investissement N° 265 de Wegelin & Co allait avoir un retentissement considérable. Son auteur, Konrad Hummler, juge avec sévérité l’accord conclu entre les Etats-Unis et la Suisse. Un succès? «Très certainement à raison pour ce qui est des autorités fiscales américaines (IRS)», répond le banquier privé saint-gallois dont le jugement est sans appel: «Sous l’apparence du succès se cache l’échec d’une déloyauté». Konrad Hummler en appelle ensuite à analyser la situation, et surtout à agir en conséquence: «Le prochain round ne visera pas seulement des riches Américains plus ou moins suspects, mais également des non Américains qui n’ont jamais songé de leur vie à frauder le fisc.» Car, dès janvier 2010, tous les porteurs de titres américains, quelle que soit leur nationalité, pourraient être effectivement et non plus seulement théoriquement, assujettis à l’IRS, et ceci au moment de leur succession. Dans une telle perspective, il est peut-être encore temps de faire ce qu’il aurait fallu faire il y a dix ans déjà, au moment de la mise en place de l’accord QI. Mais, «l’adieu à l’Amérique» de Konrad Hummler, s’il reflète un réel courage dans un pays où cette qualité morale devient une denrée rare, n’en vient pas moins bien tard… ■ M.F.

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SECRET BANCAIRE

Une histoire entre mythe et réalité Simple variante du secret professionnel, le secret bancaire, dont l’inscription formelle dans la loi date de 1970, n’a correspondu à une certaine image d’Epinal que durant un bref âge d’or, de 1970 à 1977. Par la suite, le secret bancaire n’a cessé d’être affaibli au gré des affaires qui ont ébranlé la place financière avant le coup de grâce de 2009. Mohammad FARROKH

S

elon une version des faits généralement admise, le secret bancaire a été inscrit dans la législation fédérale à l’occasion de l’adoption de la Loi sur les banques et les caisses d’épargne de 1934 où il figurait à l’article 47. Cette présentation est anachronique, car la loi de 1934, ne comportait pas de disposition protégeant exclusivement et spécifiquement le secret bancaire, un vocable qui n’y figure nulle part. Il est toutefois à relever que l’article 47 de la loi du 8 novembre 1934, telle qu’entrée en vigueur le 1er mars 1935, punissait d’un emprisonnement de six mois au plus «celui qui viole la discrétion à laquelle il est tenu en vertu de la Loi sur le secret professionnel, ou qui incite à commettre cette infraction ou tente d’y inciter».

Le Message du Conseil fédéral Si l’expression de «secret bancaire» que la Loi sur les banques est censée avoir consacré ne figure pas dans le texte lui-même, un lecteur attentif peu cependant la trouver dans le Message du Conseil fédéral du 2 février 1934. Ce dernier rejette l’inter vention de «contrôleurs fédéraux» dans les banques, car celle-ci «inquiéterait la clientèle qui attache une grande importance au secret bancaire et compte sur celui-ci. La fuite des capitaux déposés dans nos banques, qui serait probablement la conséquence du contrôle officiel, causerait à notre pays un préjudice dont nous devons le préserver».

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L’allusion au cas de la Banque Commerciale de Bâle, en partie vidée de sa substance après l’arrestation de deux membres de sa direction à Paris en octobre 1932, est quasi transparente. Mais si l’affaire a pu représenter, pour le Conseil fédéral, un rappel utile de l’importance du secret bancaire, elle ne peut guère être tenue pour l’élément déclencheur de l’inscription de celui-ci dans la loi. Au demeurant, il ressort clairement du Message que le secret bancaire n’est, à l’époque déjà, ni une nouveauté, ni une priorité. Celle-ci est clairement de venir au secours du secteur bancaire suisse ébranlé par la Grande Dépression. Aux Chambres fédérales, la discussion du projet de Loi sur les banques avait fait suite à l’approbation, au début de décembre 1933, du plan de sauvetage de la Banque Populaire Suisse. Les deux objets portaient la marque du chef du Département fédéral des finances d’alors, Jean-Marie Musy, qui allait d’ailleurs démissionner peu après, le 27 avril 1934. Pour ce catholique conservateur, la nécessité de défendre la place financière suisse et le secret bancaire, qui lui était lié de façon presque indissociable, était une évidence.

Un mythe avantageux? Dans ce contexte, la question de savoir si le secret bancaire a été institué pour protéger la clientèle allemande, en particulier juive, des velléités confiscatoires du IIIe Reich paraît assez dénuée de sens rétrospectif. Le secret bancaire existait déjà auparavant, mais il est clair que les peines effroyables qui menaçaient les détenteurs allemands d’un compte en Suisse ont pu servir d’utile rappel de la nécessité pour les employés des banques de respecter strictement le

devoir de discrétion en lui conférant, au surplus, la valeur morale d’une exigence absolue. Un devoir qui était déjà protégé au plan civil, notamment depuis l’entrée en vigueur du Code des Obligations de 1907, mais allait l’être désormais au plan pénal avec l’adoption de la Loi sur les banques. Le

«C’est bien la révision de 1970 qui reconnaît au secret bancaire un statut à part et lui donne des caractéristiques dont on a oublié à quel point elles sont récentes»

fait que le secret bancaire ne soit pas désigné en tant que tel dans le texte même de la loi est aussi révélateur d’un état d’esprit de l’époque qui peut se résumer par l’adage «y penser toujours, n’en parler jamais». Dans ce contexte, l’insensibilité prêtée aux banques par certains historiens très critiques de la place financière paraît largement relever de l’hypothèse voire du procès d’intention. Même si les éléments manquent pour démontrer de façon concluante que le renforcement du secret bancaire à partir de 1934 ait effectivement été dû, au moins en partie, à la volonté de protéger du nazisme une certaine clientèle allemande, en particulier juive, l’idée qu’une telle intention ait nécessairement dû s’exprimer par écrit, de préférence publiquement pour être receva-

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ble, ne tient guère compte de l’état d’esprit d’une époque déjà lointaine. Et elle est même implicitement démentie par l’extrême parcimonie avec laquelle l’autorité se réfère au secret bancaire, lorsqu’elle le fait.

Avènement des comptes numérotés Cette position critique par rapport à l’attitude des banques est, par exemple, résumée par Sylvain Besson, dans son ouvrage de 2004 sur Le secret bancaire qui se réfère notamment aux travaux de Sébastien Guex et de Marc Perrenoud. «Il faut dire un mot d’un mythe longtemps entretenu par les milieux financiers suisses au sujet des origines du secret bancaire: ce dernier aurait été créé pour protéger les juifs allemands des persécutions nazies», écrit-il avant de conclure un peu plus loin que «rien ne montre que les milieux financiers et les autorités suisses aient été spécialement sensibles au sort des épargnants juifs d’Allemagne». Pour sa part, l’historien Youssef Cassis fait état, dans Les capitales du capital d’une «tradition orale prévalant dans les milieux bancaires suisses (qui) a souvent fait référence à des agents de la Gestapo qui auraient induit des employés de banque à divulguer le nom de certains clients allemands, lourdement condamnés outre-Rhin par la suite, d’où l’introduction des comptes numérotés». Une tradition plausible si l’on sait que c’est à partir de 1936 qu’une banque telle que la SBS a commencé à recommander assez largement l’usage de comptes numérotés. Mais une tradition qui se réfère non pas tellement au secret bancaire lui-même qu’à ce qui peut apparaître comme le meilleur moyen de le garantir. Il reste que cette tradition orale, avantageuse pour la Suisse et ses banques, a, pour ainsi dire, été officialisée a posteriori par le Conseil fédéral dans son message du 13 mai 1970 concernant la révision de la Loi sur les banques. L’introduction de l’article 47 est présentée dans une lumière plutôt flatteuse sur le plan éthique: «il s’agissait en fait de lutter contre les multiples tentatives des régimes totalitaires de l’époque d’appliquer en Suisse leur législation sur les changes, qui aboutissait souvent à une expropriation, et de s’approprier la fortune déposée dans nos banques par des personnes poursuivies pour des motifs politiques ou racistes.» Une interprétation du passé qui allait être fortement contestée un quart de siècle plus tard…

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«L’opinion internationale associe presque instinctivement le blanchissage d’argent à la place financière suisse.» Message du Conseil fédéral – 12 juin 1989.

Un bref âge d’or La révision de 1970 allait aussi être l’occasion de procéder à l’inscription, en quelque sorte formelle, du secret bancaire dans la Loi sur les banques, en toutes lettres et pas seulement par implication. La lecture du Message du Conseil fédéral du 13 mai 1970 est également instructive à ce sujet. On y trouve dans sa version élaborée l’article 47, souvent cité comme s’il avait figuré tel quel dans la loi dès 1934. «L’article 47 du projet, qui ne traite plus que de la violation du secret bancaire, mérite de retenir particulièrement votre attention», précisait le Conseil fédéral en 1970 à l’intention des parlementaires, avant de poursuivre en termes très fermes: «Le secret des banques, qui a toujours fait l’objet de critiques à l’étranger, a récemment suscité à nouveau de violentes attaques contre la Suisse de la part des hautes autorités des Etats-Unis. Les critiques proviennent le plus souvent de ce que notre secret bancaire est mal compris. Il importe d’entrée de cause de bien insister sur le fait que le secret n’est pas illimité et qu’il ne saurait couvrir des délits». C’est donc bien la révision de 1970 qui reconnaît au secret bancaire un statut à

part et lui donne des caractéristiques dont on a oublié à quel point elles sont récentes. La loi ne parle désormais plus seulement de «discrétion» ou de «secret professionnel» mais bien de «secret». L’abandon du qualificatif de «professionnel» va de pair avec l’élargissement de l’obligation qui ne cesse pas avec la fin des rapports de service. «La violation du secret demeure punissable alors même que la charge ou l’emploi a pris fin ou que le détenteur du secret n’exerce plus sa profession», précise le nouvel alinéa 3. Toutefois, l’alinéa 4 évoque «l’obligation de renseigner l’autorité et de témoigner en justice» si les dispositions législatives l’exigent. Même fermement inscrit dans la loi, le secret bancaire n’est plus absolu. Les Américains allaient se précipiter dans la brèche pour obtenir un traité sur l’entraide judiciaire en matière pénale, conclu le 25 mai 1973. La mise sous toit du projet, côté suisse, avait été difficile. Pour répondre aux soucis des milieux bancaires, l’avant-projet introduisait une commission consultative pour se prononcer sur les questions relatives «à la protection du domaine secret», comme le rappelait le Conseil fédéral dans un Message du 28 août 1974. La loi qui concrétisait le traité d’entraide, même très marquée par la défense des intérêts suisses et le respect des dispositions de procédure, n’en constituait pas moins un précédent, encore que ses implications n’allaient pas tout de suite s’imposer à l’évidence. Car le

«L’introduction de la délation sur la base d’un simple soupçon signifiait, en réalité, la fin d’une tradition juridique libérale qui remontait au début du XIXe siècle»

début des années 1970 représentait véritablement l’apogée du secret bancaire et de la place financière suisse. Mais celle-ci n’allait pas sortir grandie du scandale de Chiasso et d’autres affaires financières qui faisaient apparaître les dérives d’une certaine culture du secret, et ceci parfois au détriment même des intérêts des clients des banques.

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La fraude délégitimée Dans ce contexte, le secret bancaire allait bientôt faire l’objet d’attaques de l’intérieur. Le 8 octobre 1979, une initiative populaire «contre l’abus du secret bancaire et de la puissance des banques» était déposée sous la forme d’un projet rédigé de toutes pièces qui prévoyait notamment d’astreindre les banques et intermédiaires financiers à l’obligation de «renseigner les autorités et les tribunaux en matière fiscale et pénale». L’initiative introduisait même le «principe du soutien à accorder aux procédures pénales menées à l’étranger, en matière de délits fiscaux et monétaires également». L’initiative sur les banques allait être vertement combattue par le Conseil fédéral dans un Message du 18 août 1982. Celui-ci évoque d’abord longuement les limites, mais surtout l’étendue, du secret bancaire, en tant que secret professionnel. «Nul ne peut être astreint – et donc pas non plus une banque – à renseigner directement l’autorité fiscale s’il est tenu au secret en vertu de la loi.» Pour lever ce secret, une procédure en cas de fraude simple ne suffit pas. Mais «il en va autrement en cas de fraude fiscale qualifiée, c’est-à-dire lors d’usages de faux et d’escroquerie à l’inventaire». L’ART

Tout en ayant l’air de placer la barre très haut, le Conseil fédéral reconnaît un affaiblissement du secret bancaire, qui paraît encore très relatif trente ans plus tard. «Les banques ne peuvent plus, depuis le 1er janvier 1978, se prévaloir de l’obligation qui leur est faite par la loi de garder le secret dans une procédure pénale fiscale introduite pour usage de faux et escroquerie à l’inventaire contre un de leurs clients, lorsque l’autorité compétente exige d’elle des renseignements sur l’affaire en cause ou la remise de documents.» En d’autres termes, le renforcement du pouvoir de l’administration à l’occasion de l’entrée en vigueur, le 1er janvier 1978, de l’arrêté révisé sur l’impôt de défense nationale, est invoqué par le Conseil fédéral pour faire barrage à une initiative qui voudrait aller encore beaucoup plus loin. «Le secret bancaire, souligne le Conseil fédéral dans son Message du 18 août 1982, a donc été sérieusement restreint par rapport au régime antérieur à 1978.»

A l’ère de la délation Ce tour de vis s’inscrivait dans la suite du scandale du Credit Suisse dont l’agence de Chiasso avait créé une société domiciliée

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Aline Kundig – Souffles 18, 2008, Tirages sur papier baryté, 58x58cm, limité à 8 ex.

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au Liechtenstein, la Texon, pour dissimuler les comptes non déclarés de quelque 1300 clients italiens. Dans ce contexte, les banquiers avaient adopté de leur propre chef une «Convention de diligence» qui allait ouvrir la porte à une série d’affaiblissements du secret bancaire. Le même souci de respectabilité allait amener les banquiers à collaborer dans une lutte anti-blanchiment dont ils ne comprendraient pas qu’elle pouvait signifier, à terme, non seulement la fin du secret bancaire mais aussi celle de la relation spéciale entre le banquier et son client. Ici encore, les choses allaient se mettre en place de façon progressive: au début, les intermédiaires financiers avaient le droit de dénoncer qui devait se transformer très vite en obligation de dénoncer. L’introduction de la délation sur la base d’un simple soupçon signifiait, en réalité, la fin d’une tradition juridique libérale qui remontait au début du XIXe siècle. Ici encore, le scandale de Chiasso et d’autres scandales avaient fourni le point de départ à de nouvelles pressions sur la Suisse comme le reconnaissait le Message concernant la législation sur le blanchissage d’argent et le défaut de vigilance, daté du 12 juin 1989. «L’opinion internationale associe presque instinctivement le blanchissage d’argent à la place financière suisse», peut-on y lire. L’élément déclencheur de la nouvelle législation avait été fourni par la divulgation de l’affaire dite de la «Lebanon connection», le 28 novembre 1988. Le projet d’article 305 bis du Code pénal introduisait le principe de «pistage du papier» (paper trail), dont les implications à plus long terme sur la viabilité du secret bancaire n’étaient tout simplement pas perçues. Le Message se voulait rassurant sur les conséquences et l’étendue de la nouvelle obligation pour les personnes qui exercent une profession dans le secteur financier de «vérifier l’identité de leurs clients effectifs». L’évolution très rapide de la législation antiblanchiment allait démontrer à quel point ces assurances étaient fragiles. «Il est essentiel que la norme n’englobe pas n’importe quel commerçant», insistait le Conseil fédéral en 1989 encore pour tenir les hôteliers, joailliers ou encore avocats à l’écart du champ de la nouvelle norme. Les illusions allaient être balayées une décennie plus tard avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur le blanchiment d’argent. Mais cela est déjà une autre histoire. ■ M.F.

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JURIDIQUE

Le secret bancaire n’est pas un droit mais un devoir! A en croire les critiques, le secret bancaire aurait pour seul but de permettre la soustraction à ses obligations fiscales, et si la Suisse s’y accroche, c’est uniquement afin de protéger sa place financière. Il est regrettable que le débat soit aussi limité et instrumentalisé à des fins politiques. L’objectif de cet article est de rappeler la raison d’être et le fondement du secret bancaire, à savoir la protection de la «sphère privée». Bernard VISCHER et Jean-Yves DE BOTH, avocats Schellenberg Wittmer, Genève, Zurich www.swlegal.ch

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n entend souvent que le secret bancaire trouve sa source à l’article 47 de la Loi sur les banques: «Est puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire celui qui, intentionnellement, en sa qualité d’organe, d’employé… d’une banque… révèle un secret à lui confié ou dont il a eu connaissance en raison de sa charge ou de son emploi ou incite autrui à violer le secret professionnel.» Même si cet article est largement repris et discuté ces derniers mois, il ne constitue pas le fondement juridique du secret bancaire. Il s’agit d’une norme pénale visant à sanctionner un comportement qui n’est pas admis par notre ordre juridique. Le fondement juridique, mais aussi éthique et philosophique, du secret bancaire est, en effet, la protection de la sphère privée.

Le respect de la sphère privée Au niveau international, l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme consacre l’importance de la sphère privée et l’érige en droit fondamental: «Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance. Il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que

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pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui.» En droit suisse, le droit au respect de la sphère privée fait partie des «droits de la personnalité» consacrés par les articles 27 et

«Le secret sur l’état de son patrimoine, et notamment ses actifs bancaires, ne constitue qu’un exemple des informations que les gens sont libres de conserver pour eux et de protéger»

suivants du code civil. Il n’existe pas de liste exhaustive des droits de la personnalité qui sont dignes de protection. Outre le droit au respect de la sphère privée, on mentionnera, à titre d’exemple, le droit à la vie, le droit à l’intégrité corporelle, la liberté de mouvement, la dignité et la considération sociale, le droit au respect des proches… Le droit à la sphère privée implique que toute personne doit pouvoir garder la maîtrise des informations qui la concernent. Le

secret sur l’état de son patrimoine, et notamment ses actifs bancaires, ne constitue qu’un exemple des informations que les gens sont libres de conserver pour eux et de protéger. Depuis les années 90, les données bancaires des clients sont également protégées par la Loi fédérale sur la protection des données personnelles. Cette loi, qui a été introduite en marge du développement de l’informatique et des systèmes de communications, réglemente non seulement la divulgation d’informations personnelles à des tiers, mais, également, les procédés de collecte d’information. Sur le principe, cette loi reconnaît que toute personne doit pouvoir garder la maîtrise des informations le concernant et restreindre le traitement de telles données par des tiers.

Une protection non absolue Comme le prévoient le code civil et la Loi fédérale sur la protection des données, la protection des droits de la personnalité et des informations personnelles n’est pas absolue. Plusieurs motifs peuvent justifier la divulgation d’informations à des tiers. Tout d’abord, la personne concernée peut librement consentir à la divulgation d’informations la concernant. Pour autant que l’on s’assure que le consentement a été valablement donné, ce motif ne soulève aucune difficulté. Il est admis que ce consentement peut être refusé et retiré en tout temps. Des motifs d’intérêt privé ou d’intérêt public peuvent justifier la divulgation et l’utilisation d’informations à première vue protégées. En pratique, on peut ainsi se retrouver dans des situations où l’intérêt d’une personne au

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maintien de la sphère privée est opposé à l’intérêt d’un tiers, voire à l’intérêt public. Dans ce contexte, l’intérêt public peut être défini comme l’avantage que peuvent en retirer une pluralité d’autres personnes ou la collectivité. Face à des intérêts opposés, il y a lieu de procéder à une pondération des intérêts en présence. C’est du résultat de cette pondération que dépend la solution. Cette balance des intérêts peut s’avérer délicate selon les circonstances, et c’est précisément sur cet exercice que les vues et sensibilités peuvent diverger. Le secret bancaire s’inscrit pleinement dans cet exercice de pondération des intérêts. Il est reconnu que certains intérêts privés prévalent sur le droit d’un individu à la protection de ses données patrimoniales et bancaires. Selon l’article 170 du code civil, un conjoint a le droit d’être renseigné sur les actifs et revenus de son conjoint. De même, suite au décès d’un client, ses héritiers ont le droit d’être renseignés sur les transactions effectuées par le défunt titulaire. Un client ne peut valablement instruire à sa banque de refuser la divulgation d’informations à ses héritiers.

Intérêts publics prépondérants Il y a des intérêts publics prépondérants qui sont reconnus depuis longtemps. Les autorités pénales disposent d’un large pouvoir

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pour mener leurs investigations; la lutte contre le blanchiment justifie la levée de la protection de la sphère privée. Les offices de poursuites et faillites peuvent également contraindre les banques à leur divulguer des informations sur un débiteur récalcitrant ou tombé en faillite.

«Le devoir de discrétion oblige non seulement la banque à ne rien dire sur ses clients, mais aussi à prendre des mesures organisationnelles afin de s’assurer qu’elle est en mesure de respecter son obligation de discrétion»

Jusqu’à récemment, l’intérêt public n’était que rarement considéré comme prépondérant en matière fiscale. Il était considéré qu’il appartenait au fisc de mettre en place un système de taxation effectif et que seul le contribuable devait renseigner le fisc sur ses actifs. L’idée que les banques doivent renseigner les autorités fiscales est au cœur des tensions actuelles.

Cela étant, l’idée est souvent émise que le secret bancaire sert uniquement à protéger les banques et la place financière. Comme indiqué ci-dessus, une telle vision est réductrice. Le secret bancaire n’est qu’un aspect de la protection de la sphère privée. Quelle est la position du banquier par rapport à cette protection? Le banquier n’est pas protégé par le secret bancaire. Le secret bancaire n’est pas un droit de la banque, c’est un devoir. L’obligation pour la banque de garder une confidentialité absolue sur le patrimoine de son client repose sur le lien contractuel unissant la banque à son client, et plus précisément le droit du mandat. La banque, en tant que mandataire, est responsable envers son client de la fidèle exécution de son mandat; elle doit entreprendre tout ce que l’on peut raisonnablement exiger d’elle pour favoriser son client et s’abstenir de tout ce qui pourrait de quelque façon lui nuire. Comme cela a été reconnu en jurisprudence, le devoir de discrétion est un aspect de l’obligation de fidélité du «mandataire». Quel que soit le mandataire concerné (médecin, avocat ou banquier), ce devoir de discrétion a une portée très étendue.

Devoir de discrétion Pour une banque, le devoir de discrétion porte non seulement sur les informations

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confiées par le client et les opérations exécutées, mais aussi sur toute information que la banque peut apprendre à l’occasion ou dans le contexte de la relation bancaire. L’existence même d’une relation bancaire ne peut être divulguée. Toute information personnelle, qui n’est pas directement liée aux activités bancaires du client, est également protégée. Ce devoir de discrétion oblige non seulement la banque à ne rien dire sur ses clients, mais aussi à prendre des mesures organisationnelles afin de s’assurer qu’elle est en mesure de respecter son obligation de discrétion. Les tiers ne doivent pas pouvoir avoir accès aux données personnelles que la banque détient sur ses clients. Sur un plan réglementaire, la Finma exige

d’ailleurs des mesures opérationnelles strictes de la part des banques. Aujourd’hui, la sphère privée subit de nombreuses pressions et atteintes. De manière générale, on peut penser au développement des systèmes de communication électronique ou à la collecte des informations personnelles sur internet. Cette pression sur la sphère privée varie bien sûr de pays en pays; il est clair que les ressortissants de régimes totalitaires ont un besoin accru de protection. En Suisse, de manière plus ciblée, on peut penser à l’introduction récente du passeport biométrique, qui a soulevé certains doutes. Les résidents suisses se sentent peutêtre moins menacés dans leur sphère privée que les résidents de l’Union européenne ou de l’Amérique latine. Jusqu’à ce jour, la Suisse

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a toujours valorisé la sphère privée, qui paraît peut-être à certains un droit acquis. Cet acquis est remis en question. Les réactions d’inquiétude soulignent l’attachement de nos sociétés au respect de la sphère privée et des droits de la personnalité. De notre point de vue, c’est dans ce contexte que le débat sur le secret bancaire devrait se tenir. La protection de la sphère privée est un droit fondamental. Dans une vie en société, chacun est en droit de se protéger contre le regard et le contrôle des tiers et de l’Etat. Certes, des intérêts privés ou publics peuvent prévaloir dans certains cas, et la perception de ce qui représente un tel intérêt évolue avec le temps, mais ils doivent demeurer dans un cadre soigneusement délimité. ■ B.V. et J.-Y. D. B.

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ÉTHIQUE

Qui trop embrasse mal étreint L’éthique serait-elle l’ultime ligne de défense du secret bancaire, toutes les autres ayant plus ou moins complètement cédé sous la pression de la Realpolitik. Au nom de la sauvegarde de la liberté, le secret bancaire offert par les banques suisses serait l’ultime rempart de la sphère privée, susceptible de protéger l’avoir accumulé contre l’inquisition de l’Etat. Paul H. DEMBINSKI Observatoire de la Finance Université de Fribourg

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y regarder de plus près, la question d’éthique se pose à deux niveaux: celui de l’éthique des personnes et celui de l’éthique sociale. En matière de cette dernière, les lois et l’organisation sociale sont les références incontournables, surtout dans les sociétés démocratiques, mais jamais ultimes. Le critère ultime étant celui de la conscience des acteurs directement concernés, celui de chaque décision éclairée. Ce tableau serait assez simple si l’analyse se limitait au cas interne de la Suisse. En effet, l’équilibre politique de ce pays repose sur le principe de la subsidiarité poussé à l’extrême: non seulement les divers échelons d’organisation politique se justifient exclusivement par la délégation de compétences du bas vers le haut, mais encore, le même principe est jalousement présent dans les rapports entre le citoyen et l’administration. Il s’ensuit que les rapports entre le citoyen et l’administration sont ancrés dans une confiance réciproque qui, d’une part n’existe dans aucun autre pays, et qui, d’autre part, subit actuellement une érosion rapide.

Un équilibre fragile C’est dans ce creuset de confiance entre les administrés et l’administration que s’inscrit non pas la lettre, mais la pratique du secret bancaire qui régit les rapports – plus préci-

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sément l’absence de rapports de subordination – entre l’administration et les banques helvétiques. Supprimer ce secret serait donc, dans un certain sens, attentatoire à cet équilibre fragile fait de confiance et de méfiance entre l’administration – cantonale – et les citoyens. Dans ce sens, l’inscription du secret bancaire dans la constitution – prôné par certains – participerait à la formalisation d’un aspect du pacte social qui fonde l’existence – en partie mythique, il faut l’admettre – de la Suisse.

«L’argument selon lequel la pression exercée par le G20 sur la Suisse aurait violé sa souveraineté et serait contraire à l’éthique n’est pas dénué de pertinence mais il s’appuie sur une vision idéalisée de la vie internationale»

L’expression internationale d’un tel pacte, se traduit par la politique de terre d’accueil de la Suisse, qui reçoit aussi bien les réfugiés politiques – souvent désargentés – que des étrangers fortunés qui sont en rupture, pour des raisons qui leur sont propres, avec le pacte social de leur pays d’origine. En devenant résidents suisses, ils adhèrent implicitement au pacte helvétique. Dans un tel cas de figure, la question de déclarer tout ou partie des revenus ou de leur

fortune ne relèverait que d’une décision plus ou moins citoyenne et de l’éthique du contribuable, la banque étant un simple fournisseur de services techniques permis par la loi.

Rapport de force international Mais la réalité est nettement plus complexe, la loi suisse permettant aux banques d’étendre le parapluie du secret bancaire aux nonrésidents; ce qui complique singulièrement l’analyse. Cette extension est sans rapport avec le pacte fondateur de la Suisse. L’oasis suisse – à l’instar de celui offert par d’autres législations accueillantes – facilite aux résidents étrangers la désertion discrète et la rupture du ban du pacte social de leur société d’appartenance. En parquant leurs avoirs à l’extérieur de la sphère d’emprise de leurs administrations, les non-résidents suisses rompent les liens de confiance fondateurs de leur société d’origine. Ce faisant, ils n’assument que partiellement les obligations qui sont les leurs et potentiellement, déséquilibrent l’ensemble de la construction. A défaut de pouvoir mettre la main directement sur leurs citoyens peu loyaux, les gouvernements échaudés mettent sous pression le gouvernement suisse. A partir de ce stade de l’argumentation, on quitte le terrain de l’éthique pour rentrer dans celui, d’un côté, du rapport de force sur l’arène internationale, de l’autre côté de celui des avantages économiques facteurs de compétitivité de la Suisse. En effet, aussi longtemps que les pays de résidence appartiennent au club étroit des démocraties respectueuses des libertés individuelles et économiques, il est difficile

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d’argumenter que leur pacte social serait fondamentalement entaché au point d’être nul et non avenu du point de vue éthique. N’oublions pas, toutefois, qu’une grande partie de la planète reste gouvernée par des régimes non démocratiques. N’oublions pas non plus que, même parmi les Etats démocratiques, il peut y avoir une inquiétante disproportion entre des fins louables et des moyens discutables. A cet égard, les EtatsUnis constituent un cas à part, si l’on sait que la fraude fiscale peut y être passible de dizaines d’années de prison. Dans ces cas, le respect du pacte social cesse d’être un devoir éthiquement fondé du citoyen, et l’argument de la protection de l’individu contre la toute puissance publique reprend, en partie en tout cas, sa pertinence.

Finance sacrifiée au reste de l’économie Pour ce qui est des pays de l’OCDE, qui sont, par ailleurs, les premiers partenaires économiques et politiques de la Suisse, l’argument du secours porté à la fortune en danger est, au mieux, partiellement recevable. D’ailleurs, la diplomatie suisse l’a bien compris et se lançant, dès le premier coup de semonce au printemps 2009, dans la course contre la montre pour signer dans un délai record les 12 accords bilatéraux de double imposition requis pour sortir de la liste grise. L’argument selon lequel la pression exercée par le G20 sur la Suisse aurait violé sa souveraineté et serait contraire à l’éthique n’est pas dénué de pertinence mais il s’appuie sur une vision idéalisée de la vie internationale. En effet, la Suisse a été placée face à un choix, choix qu’elle a tranché au terme d’une pesée d’intérêts entre le secteur bancaire et les autres secteurs de l’économie. Le choix qui a été fait par le politique traduit donc aussi un rapport de forces interne: les intérêts de la finance ont, dans une certaine mesure, été sacrifiés à ceux du reste de l’économie. Au-delà de l’arbitrage politique – qui ne change en rien à la teneur du pacte social suisse – s’étend le vase champ de la discussion économique. En effet, avec l’abandon de portions significatives des lois qui donnaient aux banques suisses un avantage concurrentiel déterminant, l’heure de vérité s’approche pour la finance helvétique. Les prochaines années diront si, en termes de performance et de qualité du service, elles tiennent effectivement la comparaison avec

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«Faire du secret bancaire une industrie en oubliant son fondement éthique et en dériver des performances himalayennes, voilà qui est véritablement contraire à l’éthique» PAUL H. DEMBINSKI – OBSERVATOIRE DE LA FINANCE

les autres centres financiers. Le combat risque d’être rude, tant il est vrai que les niveaux de productivité, et donc de rémunération par personne employée dans la finance, se situent déjà à près de 5 fois la productivité moyenne dans l’ensemble de l’économie suisse. Les écarts dans d’autres pays, sauf le Royaume Uni, semblent moins importants.

La compétitivité suffira-t-elle? Il est, certes, tentant de dire que la disparition du secret bancaire serait, à terme, compensée par la compétitivité accrue des banques en matière de services à la clientèle et de performance. Mais cela est loin d’être acquis, car la pression concurrentielle est forte et l’argument de la confidentialité reste essentiel pour de nombreux clients privés, sinon pour la plupart. En fait, les banques se retrouvent dans une position problématique, parce qu’elles n’ont pas voulu faire des choix. Car il y avait un arbi-

trage nécessaire à effectuer entre, d’une part, la recherche de la performance à tout prix, qui a conduit à la crise actuelle, et le maintien de la confidentialité, qui exige, au contraire, une attitude de prudence, de retenue et, il faut bien le dire, une certaine modestie. Faire du secret bancaire une industrie en oubliant son fondement éthique et en dériver des performances himalayennes, voilà qui est véritablement contraire à l’éthique. C’est peut-être à ce niveau que se situe la morale de l’histoire récente, celle qui risque bien d’entraîner la fin définitive, non seulement du secret bancaire mais aussi de toute confiance comme fondement du pacte social. Ainsi s’accentuerait une spirale de méfiance de plus, dans un monde qui ne s’est pas encore remis d’une autre perte de confiance subite et massive. Peut-être une évasion fiscale limitée apparaîtra alors comme un moindre mal. ■ P.H.D.

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Le blanchiment facile d’une liste grise

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Si, en 2000, l’OCDE avait listé 35 paradis fiscaux, rapidement la liste s’est vidée au fur et à mesure que les juridictions prenaient des engagements, à tel point qu’au milieu des années 2000, elle ne comptait plus que trois pays – Monaco, Andorre et le Liechtenstein – de nombreux États ayant, au fil des années, été rayés de ce classement après avoir pris des engagements, en réalité non respectés. Jérôme TURQUEY Auditeur-conseil indépendant en éthique des affaires et risque de réputation Chargé de cours sur les paradis financiers http://ethiquedesplaces.blogspirit.com

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ne remise en question profonde des paradis fiscaux était latente dans les années 2000. Elle s’est accélérée depuis 2007 avec d’une part, le Stop Tax Haven Abuse Act, et, d’autre part, la découverte de la fraude au Liechtenstein. La crise financière et les difficultés des Etats à financer les politiques publiques ont convaincu de la nécessiter de réagir face à l’évasion fiscale. Le Luxembourg a ignoré les signaux avant de se voir inscrit sur la liste grise et a fait en sorte de sortir de la liste au plus vite sans vouloir remédier aux pratiques qui construisent l’image de paradis fiscal et judiciaire. La juridiction a fait preuve à la fois d’une mauvaise appréciation des évolutions latentes tout en recherchant des alliances pour la défense du secret bancaire

Le gouvernement ferme les yeux Le 22 mai 2008, le Premier ministre, JeanClaude Juncker, présentait à la Chambre des députés la déclaration du gouvernement sur la situation économique, sociale et financière: il n’a pas dit un mot sur l’évasion fiscale, les paradis fiscaux, le secret bancaire… Tous ces mots clés étaient absents du discours, traduisant un déni certain du débat sur les paradis fiscaux.

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Le Luxembourg de Jean-Claude Juncker s’est enfermé dans une approche restrictive des critères OCDE du paradis fiscal. Jean-Claude Juncker n’a pas assisté à la réunion de l’OCDE à Paris du 21 octobre 2008 au cours de laquelle 17 pays ont examiné les réponses à apporter au nonrespect de leur législation fiscale par les centres offshore. Invité par France 2 le soir même à commenter un reportage, certes maladroit, mais soulevant un certain nombre de questions sur le fonctionnement du Luxembourg et alors que l’affaire UBS avait éclaté aux USA, il n’a pas répondu aux questions de fond sur les dysfonctionnements du pays qui construisent l’image de paradis fiscal.

Le Luxembourg s’est enfermé dans une approche restrictive des critères OCDE du paradis fiscal en prenant uniquement en considération le premier critère «impôts inexistants ou insignifiants» que l’OCDE ellemême considère insuffisant et oubliant les autres critères: absence de transparence, lois/pratiques administratives qui empêchent un véritable échange de renseignements à des fins fiscales, acceptation de l’absence d’activités substantielles. En ce qui concerne la transparence, le droit des sociétés au Luxembourg autorise les sociétés fiduciaires (Fiducies), comparables aux

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«Le pays avait le sentiment que l’appartenance à l’UE et autres institutions internationales y compris l’OCDE conférait une immunité et une intouchabilité prévenant une inscription sur une quelconque liste»

liste des paradis fiscaux. La Belgique, l’Autriche, le Luxembourg ou la Suisse, mais aussi le Liechtenstein, Andorre ou encore Monaco, ont, ainsi, annoncé qu’ils acceptaient de se conformer aux standards de l’OCDE pour l’échange d’informations. Telle n’a pas été alors leur surprise le 2 avril 2009 de ne pas figurer sur la liste blanche de l’OCDE.

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fondations et trusts, donnant des avantages économiques aux investisseurs, des droits complets de propriété et la possibilité de gérer les affaires sans devoir apparaître officiellement ou publiquement. De même, le Luxembourg, jusqu’à une période récente, n’acceptait pas l’échange de renseignements à des fins fiscales avec les autres administrations selon le modèle de l’OCDE. En fait, le pays avait le sentiment que l’appartenance à l’UE et autres institutions internationales, y compris l’OCDE, conférait une immunité et une intouchabilité prévenant une inscription sur une quelconque liste, d’autant que des assurances avait été reçues de l’OCDE qu’aucun pays membre de l’organisation n’était un paradis fiscal, voire qu’aucun autre critère de paradis fiscal n’était envisagé à l’OCDE (Cf. lettre d’Angel Gurria à Luc Frieden du 13 mars 2009, rendue publique par le Luxembourg). Dans le même temps, le Luxembourg a cherché des alliances pour la défense du secret bancaire. C’est ainsi qu’une alliance est apparue entre le Luxembourg, la Suisse et l’Autriche à la suite d’une réunion le 8 mars 2009 au Luxembourg. Ces pays ont réaffirmé leur position de défense du secret bancaire et la nécessité de se coordonner. Pourtant, peu après, une série de pays européens, dont le Luxembourg et ses alliés, ont accepté le modèle d’échange d’informations fiscales de l’OCDE par crainte du G20. Plusieurs Etats ciblés par la communauté internationale ont donné des gages de bonne conduite pour éviter de figurer sur la

Malgré la réunion du 8 mars 2009 des ministres des Finances de Suisse (Hans-Rudolf Merz), du Luxembourg (Luc Frieden) et d’Autriche (Josef Pröll; de g. à d.), aucune vraie coordination n’a été mise en place.

Sortir rapidement de la liste grise Oubliant son absence lors de la réunion de l’OCDE du 21 octobre 2008 à Paris, le Luxembourg a été choqué par son inscription, soi-disant sans qu’il ait été consulté, mais s’est fixé comme objectif de signer les accords pour rejoindre la liste blanche. Il est vrai que la liste grise n’est ni juste ni cohérente. Elle n’est pas juste car elle a stigmatisé des juridictions alors qu’elle ignore les paradis fiscaux américains comme le Delaware. Elle n’est pas cohérente. La séparation imaginée entre paradis fiscaux et centres financiers s’avère artificielle. Comment une juridiction comme Les Iles Cayman, qui avait signé 8 accords, ou Les Antilles néerlandaises, Antigua and Barbuda, qui en avaient signé 7, étaient classés Tax Havens alors que des juridictions comme l’Autriche, le Chili, le Guatemala, Luxembourg, Singapour, la Suisse, qui n’avaient aucun accord signé étaient classés Other financial centers. De nombreux Etats, dont le Luxembourg, n’étaient pas nommés Tax havens alors qu’il n’y a eu qu’une vague promesse mais étaient appelés de manière politiquement correcte Other financial centers. L’objectif des autorités luxembourgeoises a été de «se blanchir» au plus vite. D’où une frénésie de signature d’accords: 12 accords ont ainsi été signés, d’où la sortie rapide de la liste avec félicitations d’Angel Gurria, le

secrétaire général de l’OCDE, (Cf. Communiqué de l’OCDE du 8 juillet 2009), alors même que rien n’est, en réalité, effectif à ce jour puisqu’il n’y a pas rétroactivité car l’accord s’applique pour les données à compter du 1er janvier 2010. Un déséquilibre s’est créé en faveur du Luxembourg, car la signature des accords n’a pas été coordonnée pour sortir ensemble de la liste grise. La Suisse est la grande perdante du jeu solitaire du Luxembourg, d’autant que sa réputation est mise à mal dans l’actualité.

Rien n’a vraiment changé Il n’y a aucune réprobation de l’évasion fiscale. Sur un plan pratique, l’argent de l’évasion continuera à être accepté. Or, le modèle OCDE laisse d’une part, une appréciation discrétionnaire de recevabilité de la demande d’information pour laquelle il est exigé une précision difficile en pratique à obtenir, et, d’autre part, des échappatoires (Cf. 3. de l’article 26 du modèle de convention fiscale sur le revenu et la fortune). Le Luxembourg souhaite d’ailleurs que le modèle d’échange d’informations sur demande de l’OCDE se substitue en Europe à l’échange automatique d’informations pourtant prévu, certes sous conditions, par la Directive épargne. Contrairement à l’idée véhiculée par certains au Luxembourg que l’échange automatique ne fait pas partie de

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réunion au ministère des Affaires étrangères le 5 août au matin en présence de l’ABBL, l’auteur, qui n’était pas présent, a été désavoué par la direction du Cercle elle-même, et censuré l’après midi (C’est ce qu’a raconté Rainer Falk dans l’article Luxemburg: Finanzsektor vs. Zivilgesellschaft publié sur le site allemand de Tax Justice Network le 1er septembre 2009). Dans aucune démocratie digne de ce nom, une telle censure ne se serait produite.

Un secteur financier tout puissant

La signature au pas de charge des 12 accords a permis au Luxembourg de sortir rapidement de la liste grise et d’obtenir les félicitations d’Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE. la Directive épargne, c’est bien un objectif clair rappelé en avril 2009 par la Commission européenne elle-même: «La directive prévoit que tous les Etats membres de l’UE adopteront, en définitive, l’échange automatique d’informations.» (Cf. COM/2009/0201 final du 28 avril 2009). En outre, de manière plaisante, Jean Meyer, président de l’ABBL (Banque & Banquiers – Luxembourg) a dénié que le Luxembourg rechigne à appliquer certaines dispositions de la Directive épargne alors qu’une procédure venait d’être initiée par la Commission européenne (Cf. Communiqué de presse IP/09/ 1013 du 25 juin 2009 et tribune de Jean Meyer dans le Wort, en réponse à une lettre ouverte de l’auteur, 22 juillet 2009). Dans ce contexte, le LIGI (Luxembourg Institute for Global Financial Integrity) a été lancé, au printemps 2009, sans coordination avec les autres juridictions. Il s’agit d’une initiative d’acteurs luxembourgeois dans leur grande majorité n’ayant, pour la plupart, jamais démontré une exigence d’éthique par le passé, en décalage clair avec les missions et les ambitions de l’Institut. Or, il apparaît que c’est une opération initiée par une société d’intelligence économique luxembourgeoise fin 2008 (Cf. http://whois.domaintools.com/ligfi.org), bien avant l’acceptation de l’article 26 de l’OCDE par la juridiction, visant à ce que le secteur financier luxembourgeois contrôle

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de facto les travaux internationaux sur l’éthique dans le secteur financier et fixe sa vision: les statuts introduisent une étonnante hiérarchie des membres par l’argent ne donnant aux universités et ONG qu’un strapontin. Le caractère déceptif du LIGFI a été confirmé pendant l’été 2009. Le Cercle de coopération, association regroupant les ONG luxembourgeoises, a publié une étude du sociologue Rainer Falk (Zur Debatte um Steueroasen: der Fall Luxemburg) faisant la critique constructive du paradis fiscal luxembourgeois. Cette étude est sans doute perfectible pour les données citées, mais il est vrai que les informations sont couvertes par le secret bancaire et professionnel. Ceux qui défendent ces secrets ne sauraient, dès lors, reprocher de bonne foi des

«Le Luxembourg a fait en sorte de sortir de la liste grise sans vouloir remédier aux pratiques qui construisent l’image de paradis fiscal et judiciaire»

inexactitudes. L’étude soulève de véritables questions sur l’évasion fiscale au Luxembourg. Sous la pression, et surtout les menaces pécuniaires explicites visant le financement des ONG par l’Etat, après une

La censure d’une association d’ONG suite à des pressions uniques et iniques, y compris une sorte de chantage au financement, en dit long sur l’incapacité du Luxembourg à se remettre en question et donc sur la réalité de la conversion récente du Luxembourg à la lutte contre les paradis fiscaux. Elle montre à quel point la perception d’Angel Gurria sur la fin des paradis fiscaux (Cf. The end of the tax-haven era, Guardian, 31 August 2009) est erronée. L’OCDE ne peut ignorer qu’une juridiction comme le Luxembourg, qui est prompte pour transposer les dispositions pro business voire réviser sa

«La Suisse est la grande perdante du jeu solitaire du Luxembourg d’autant que sa réputation est mise à mal dans l’actualité»

constitution, se heurte à son secteur financier dès qu’il s’agit de mettre en œuvre des dispositions effectives de contrôle ou de régulation, comme en témoigne la tergiversation pour introduire la responsabilité pénale des personnes morales, malgré un rappel à l’ordre de l’OCDE du 27 mars 2008. Elle montre que la politique des Etats qui composent l’OCDE influence les politiques et choix de l’OCDE, ce qui explique le manque de pertinence de l’organisme dans le dossier de la lutte contre l’évasion fiscale, notamment pour agir contre les juridictions qui ne tiennent pas leurs engagements, et elle-même le reconnaît: «The OECD does not have power to impose sanctions on countries that do not implement the standards.» (Cf. Overview of the OECD’s Work on Countering International Tax Evasion, 3 September 2009, page 16). ■ J.T.

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HANS-RUDOLF MERZ – PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION

«Nous n’avons pas sacrifié le secret bancaire!» Fortement critiqué ces derniers mois sur sa gestion du dossier secret bancaire, Hans-Rudolf Merz, chef du Département des finances et président de la Confédération, défend bec et ongle la stratégie du Conseil fédéral. Il annonce également des discussions avec les acteurs de la place financière afin d’ajuster les conditions-cadre et de mettre en place des mécanismes de régulation légers et efficaces. Entretien exclusif. Propos recueillis par Olivier VACHERAND

Banque & Finance: L’OCDE vient de sortir la Suisse de sa liste grise, c’est un motif de satisfaction… HANS-RUDOLF MERZ: En l’espace de six mois seulement, la Suisse a signé douze conventions contre les doubles impositions (CDI). Nous avons rapidement mis en œuvre les critères de l’OCDE en matière d’assistance

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administrative décidés par le Conseil fédéral le 13 mars 2009. Elle a donc logiquement été retirée de la liste grise du secrétariat de l’OCDE. Le Département fédéral des finances a tout mis en œuvre pour atteindre de bons résultats pour l’économie dans son ensemble. C’est un grand succès et j’en suis naturellement très satisfait. B&F: N’aurait-on pas eu intérêt à rester sourd à la pression internationale afin de maintenir la compétitivité de notre place financière? Concrètement, quelles auraient été les conséquences du maintien de la Suisse sur la liste grise?

H.-R.M.: Le 13 mars dernier, le Conseil fédéral a pris la bonne décision au bon moment et en même temps que d’autres places financières importantes. Si nous n’avions pas pris cette décision, plusieurs pays auraient sûrement pris des sanctions contre nous avec toute une série de conséquences sur notre économie. Le maintien de la Suisse sur cette liste grise aurait été dommageable pour l’image de notre pays ainsi que pour la place économique. Les éventuelles sanctions auraient touché surtout les entreprises actives au niveau international avec des effets dévastateurs sur l’emploi en Suisse.

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B&F: Le secret bancaire existe-t-il toujours en Suisse? H.-R.M.: La protection de la sphère privée des clients suisses et étrangers des banques contre les interventions injustifiées de l’Etat reste assurée. La reprise de la norme de l’art. 26 du Modèle de convention de l’OCDE en matière d’assistance administrative internationale ne modifie d’aucune manière les possibilités d’accès aux données bancaires que le droit suisse accorde aux autorités fiscales suisses. Une grande partie des critiques dans notre pays ont déclaré que nous avions sacrifié le secret bancaire: ce n’est pas vrai. En Suisse, le secret bancaire est maintenu. Le secret bancaire ne couvre cependant pas les délits fiscaux. En ce qui concerne la lutte contre l’escroquerie, la corruption et le blanchiment d’argent, ou les moyens d’éviter les dépôts de fonds indésirables, la Suisse respecte aujourd’hui déjà des

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normes sévères dont elle peut être fière en comparaison internationale. Elle mise, en particulier, sur une identification poussée des clients, une lutte sans merci contre les abus et une sécurité juridique élevée. En matière de coopération internationale, la Suisse reste un partenaire actif et prêt au dialogue, qui respecte les engagements que lui impose sa position particulière de place financière forte et compétitive. Parallèlement, elle entend, à l’avenir également, continuer de défendre les droits et de protéger la sphère privée des individus. Il faut préciser enfin que parmi les éléments indispensables de la politique future de la Suisse en matière d’assistance administrative devront notamment figurer la restriction de l’assistance administrative internationale à des cas d’espèce et à des demandes concrètes et justifiées, ainsi que l’exclusion des «fishing expeditions». Il n’est pas non plus question pour le Conseil fédéral d’envisager un échange automatique d’informations. B&F: Peut-on craindre, dans une prochaine étape, la suppression du secret bancaire pour les Suisses eux-mêmes comme certaines voix commencent à le proposer? H.-R.M.: Non, car le désir d’une protection adéquate de la sphère privée des citoyens est fortement ancré dans la population suisse. Le secret bancaire vise à protéger la sphère privée des citoyens contre la consultation injustifiée d’informations relatives à leur situation patrimoniale. C’est pourquoi le Conseil fédéral tient au secret bancaire. Le secret bancaire suisse a toujours subi des pressions. Mais le secret bancaire a aussi toujours évolué. A ce titre, je rappelle que la Suisse a acquis un rôle de leader

«Si nous n’avions pas mis en œuvre les standards de l’OCDE, plusieurs pays auraient sûrement pris des sanctions contre nous avec toute une série de conséquences sur notre économie»

dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Nous étions aussi les premiers à prêter main-forte à la lutte contre le financement du terrorisme. Inversement, les citoyens de bonne foi doivent être protégés dans leur sphère privée.

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B&F: Qu’est-ce que la Suisse a obtenu en échange de ces concessions? H.-R.M.: Nous ne nous sommes évidemment pas contentés de négocier l’élargissement de l’assistance administrative: nous avons également obtenu de nombreux avantages pour notre économie, notamment des exonérations, des clauses d’arbitrage et la suppression de discriminations en relation avec notre ancienne politique en matière d’assistance administrative. Nous avons aussi gagné en influence au sein de l’OCDE. Pour la première fois, nous sommes représentés tant au bureau du comité fiscal de l’OCDE qu’au bureau du Forum mondial de l’OCDE sur la fiscalité. Nous sommes maintenant en mesure d’intervenir formellement, directement et à temps dans les discussions et les projets de ces commissions. Au sein de l’OCDE, la Suisse va donc s’employer à organiser une surveillance efficiente afin d’imposer les normes internationales dans le monde entier. En résumé, la Suisse a tout à y gagner. Des règles du jeu équitables bénéficient tout d’abord aux centres financiers les plus expérimentés et à ceux qui offrent depuis longtemps des services de qualité et une assurance de fiabilité. Avec la globalisation des marchés financiers et la crise financière, la collaboration internationale en matière fiscale a gagné en importance. Le Conseil fédéral continuera de soutenir les efforts concernant cette collaboration.

Les conventions contre les doubles impositions comme celle signée avec la France sont d’abord «des accords économiques qui sont importants pour les relations commerciales et pour assurer des places de travail en Suisse», explique Hans-Rudolf Merz, ici avec Eric Woerth, ministre français du Budget. B&F: «Cessons d’adopter systématiquement le point de vue des autres au seul motif qu’ils parlent plus fort que nous, que leur poids politique est supérieur et qu’ils paraissent sympathiques. Soyons plus positifs et agissons de manière plus résolue», a déclaré Pierre Mirabaud lors de la dernière Journée des banquiers. Considérez-vous avoir manqué de positivité et n’avoir pas été suffisamment résolu sur ce dossier du secret bancaire? H.-R.M.: La crise actuelle a eu pour effet, nous l’avons vu, d’augmenter la pression exercée sur le secret bancaire par l’OCDE, le G20 et certains des Etats représentés dans ces organisations. La crise globale a, en outre, fortement exacerbé la lutte à laquelle se livrent les Etats pour la répartition des richesses. Dans cette compétition, chaque pays tente de préserver les atouts de son économie et cherche à compenser ses pertes en arrachant des parts à d’autres places financières. Il n’est, dès lors, guère surprenant qu’une place financière telle que la Suisse se soit retrouvée dans le collimateur, en raison notamment de la position importante qu’elle occupe au niveau inter-

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B&F: Dans le cas d’une réponse négative à un éventuel référendum concernant les conventions de double imposition, existe-t-il un plan B? H.-R.M.: J’ai confiance en la raison du peuple. Ces conventions contre les doubles impositions sont d’abord des accords économiques qui sont importants pour les relations commerciales et pour assurer des places de travail en Suisse. En ce sens, elles bénéficient d’un large soutien politique. Il est toujours bien d’avoir une alternative. Mais étant donné que je suis convaincu de la solution que nous avons trouvée, je ne me prononcerai pas ici sur d’autres solutions.

«Il n’est pas question pour le Conseil fédéral d’envisager un échange automatique d’informations» HANS-RUDOLF MERZ – PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION

national dans la gestion de fortune transfrontalière. Je suis convaincu que la décision de reprendre les standards de l’OCDE relatifs à l’assistance administrative en matière fiscale favorisera une meilleure acceptation par nos principaux partenaires des conditions-cadres juridiques de notre place financière et renforcera la sécurité du droit pour les clients de nos banques. Enfin, beaucoup d’autres places financières importantes ont décidé d’évoluer dans le sens d’une plus large coopération en matière d’échanges d’informations fiscales. B&F: Quoi qu’il en soit, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la rapidité avec laquelle la Confédération a cédé le 13 mars dernier dans une précipitation assez peu helvétique. Pourquoi une telle réactivité? H.-R.M.: Le Conseil fédéral a décidé, le 13 mars 2009, de lever sa réserve concernant l’article 26 du Modèle de convention de l’OCDE, il a aussi joint l’acte à la parole, de même que d’autres places financières importantes. Le Conseil fédéral a, en outre,

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fait part de sa volonté d’ouvrir rapidement des négociations, avec les Etats qui le désirent, au sujet de la révision des conventions contre la double imposition. Je suis heureux de pouvoir montrer que la Suisse tient ses engagements. En contrepartie, la Suisse exige un traitement égal de tous les Etats et de tous les acteurs du marché, un «Levelplaying-field». B&F: Le projet «Rubik», proposé par l’Association des banques étrangères est-il une alternative crédible? Allez-vous le défendre? A-t-il une chance d’être accepté par nos partenaires? H.-R.M.: Le Département fédéral des finances a été mandaté par le Conseil fédéral pour étudier un tel projet. Il s’agit, pour l’instant, d’approfondir encore cette question. Je suis convaincu que cela peut être une bonne solution mais cela implique de profonds changements dans notre système fiscal. C’est un projet très ambitieux. Il est trop tôt à ce stade du processus pour anticiper la réaction de nos partenaires.

B&F: Nous nous étions vus fin 2007 à l’occasion de la publication du Master plan pour la place financière suisse. Aujourd’hui, que reste-t-il de ces ambitions? H.-R.M.: Le projet a bien évolué. En novembre 2007, nous avons convenu avec les responsables des associations du secteur financier qu’il fallait approfondir le dialogue en vue de définir une stratégie d’ensemble applicable à la place financière suisse. Nous avons décidé de collaborer étroitement à l’élaboration de propositions visant à améliorer durablement les conditions-cadre et donc la compétitivité du secteur financier suisse. Le dialogue se fait à un rythme soutenu. D’ici la fin de l’année, nous serons en mesure de présenter les résultats de cette collaboration et de mettre en place une stra-

«Les citoyens de bonne foi doivent être protégés dans leur sphère privée»

tégie d’avenir pour la place financière suisse qui renforcera aussi notre place économique de manière générale. Nous nous emploierons également à mettre sur pied des mécanismes de régulation légers et efficaces, coordonnés avec les systèmes adoptés au niveau international. Notre but commun est d’aider la place financière suisse à ressortir renforcée de la crise. Nous entendons créer une place financière plus stable, plus durable, plus transparente et plus efficace. La Suisse continuera ainsi à occuper une place de premier plan dans le monde très compétitif des centres financiers internationaux. ■ O.V.

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MARTIN MAURER – ABES

Le marché américain est trop risqué Martin Maurer est secrétaire général de l’Association des banques étrangères en Suisse (ABES). Pour celle-ci, l’allégement de la pression qui s’exerce sur la Suisse passe par le prélèvement anonyme de l’impôt sur la fortune et sa transmission aux Etats étrangers. Une manière de sauvegarder, dans une certaine mesure, le secret bancaire tout en faisant droit aux exigences de la morale fiscale. Banque & Finance: Peut-on encore parler de secret bancaire après la fin de la distinction entre évasion et fraude fiscale? MARTIN MAURER: On parle encore de protection de la sphère privée. Il y a toujours eu une tension entre le droit de contrôler l’information et sa divulgation. Les comportements changent et il est accepté que l’information soit divulguée dans une certaine mesure. Mais l’idée est que la protection doit subsister contre la curiosité des voisins et l’utilisation malveillante des données. Dans l’ensemble, il convient plutôt de parler de changement que de fin du secret bancaire. B&F: Lorsque certaines banques en viennent pratiquement à interdire tout contact avec les Etats-Unis, une politique dont Konrad Hummler est, en quelque sorte, le porte-parole, on ne peut parler simplement d’évolution des mentalités… M.M.: Konrad Hummler écrit les choses que les autres font. Cela dit, cette politique est dictée par la loi américaine: toute prise de contact avec un client se trouvant aux EtatsUnis est interdite par la Securities and Exchange Commission (SEC), même s’il s’agit d’un expatrié. On est face à une réglementation parfois si compliquée que personne ne la connaît. Certes, l’UBS a fait des choses dont il semble bien qu’elle les savait interdites. Il reste que même pour nombre de banques parmi les plus prudentes, le marché américain est trop risqué car on n’est jamais sûr d’y être du bon côté de la loi. Dès lors, Konrad Hummler a fait état d’une réalité: presque personne ne va plus aux Etats-Unis.

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B&F: Est-ce à dire que les banques renoncent tout à fait à acheter des titres américains? M.M.: Pourquoi être astreint à l’impôt américain sur les successions? Il est préférable de vendre les titres déjà en portefeuille. Acheter un fonds non américain qui détient des titres américains est une éventualité. Mais en admettant même que les fonds puissent représenter une alternative aux achats de titres, il est risqué de conseiller une telle approche, si cela peut être interprété comme une volonté d’éluder les règles de l’accord QI. B&F: Quelle est la position de l’Association des banques étrangères en Suisse par rapport aux concessions faites par la Suisse en matière de secret bancaire? M.M.: Il y a eu trop longtemps un mélange entre défense de la sphère privée et évasion fiscale. Or, cette question est désormais prise au sérieux par les autres pays. Ce qui a été fait, nous aurions pu le faire il y a dix ans. Maintenant, pour éviter l’échange automatique d’informations, il importe d’offrir la possibilité de prélever les impôts sur la fortune et de reverser les montants aux pays d’origine. C’est facile avec l’Allemagne où il existe un prélèvement de 18% sur les revenus de la fortune. En tout état de cause, la majorité des nouvelles fortunes déposées dans les banques étrangères sont déjà fiscalisées. Cela explique notre attitude plus calme à ce sujet. B&F: Que penser de l’attitude de ces banques étrangères, notamment françaises, qui auraient transmis des listes de noms à Paris?

«Pour nombre de banques parmi les plus prudentes, le marché américain est trop risqué car on n’est jamais sûr d’y être du bon côté de la loi» MARTIN MAURER – ABES

M.M.: Eric Woerth, le ministre du Budget français, n’était pas clair lorsqu’il a parlé d’informations en provenance de trois banques. Il n’y a pas eu de listes, ce qui aurait été une infraction au secret bancaire mais aussi à l’article 271 du Code pénal qui punit le renseignement pour un Etat étranger. Au surplus, un ministre français ne peut pas vouloir détruire ses propres banques à Genève. Economiquement, cela n’a pas de sens. ■ Propos recueillis par Mohammad FARROKH

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JACQUES SINARD – AVOCAT

La question des trusts inquiète les Américains Avocat à Bruxelles, Jacques Sinard est président de l’Institut para-universitaire international pour la formation des Trust Protectors, basé à Fribourg. Il a été pendant de nombreuses années le protector d’un des trusts les plus prestigieux. Occupant toujours des fonctions comparables dans le cadre d’autres trusts, il est notamment préoccupé par la problématique de l’éclipse d’identité, liée à la difficulté pour le protector de remplir son devoir d’identification constante des bénéficiaires. Banque & Finance: La lutte contre le secret bancaire n’est-elle pas associée à un changement de politique de la part des Etats-Unis? JACQUES SINARD: En effet, c’est seulement il y a quelques années que l’administration fiscale américaine a commencé à s’intéresser à ce qui se faisait sur les places financières offshore, par exemple aux Bermudes. D’ailleurs, la plupart des clients pour qui j’ai créé des trusts étaient américains. Mais que l’IRS demande à la Confédération de livrer 52 000 noms, cela était impensable il y a encore dix ans.

«L’assaut contre le secret bancaire suisse vient de l’élargissement de la place du trust qui officialise, en quelque sorte, une dissimulation susceptible d’être utilisée à des fins criminelles»

B&F: Pourtant, les formulaires que les sujets fiscaux américains sont censés remplir lors de l’ouverture d’un compte à l’étranger existent depuis une dizaine d’années… J.S.: On ne parlait pas de ces questions lorsque je me rendais avec un client chez un banquier privé il y a encore trois ans. En fait, tout indique que la reconnaissance par la Suisse de la Convention de La Haye sur le trust, devenue effective en juillet 2007, a marqué un tournant. Depuis les années 1970

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déjà, les Etats-Unis se préoccupent beaucoup de l’usage qui est fait des trusts, et pas seulement de la part de leurs propres ressortissants. L’assaut contre le secret bancaire suisse vient de l’élargissement de la place du trust qui officialise, en quelque sorte, une dissimulation susceptible d’être utilisée à des fins criminelles. B&F: Mais les pays du G20 ne sont-ils pas associés à cet assaut? J.S.: La vague de moralisation fiscale américaine est d’abord remontée vers le Nord, au Canada, avant de traverser l’Atlantique pour atteindre la Grande-Bretagne et, finalement, Bruxelles. Mais la problématique du secret bancaire vient des Etats-Unis et elle est liée aux trusts qui peuvent être utilisés pour détenir d’importantes sociétés, en toute opacité. Parfois, des banques suisses jouent le rôle de trustee, alors même que l’identité du bénéficiaire du trust n’a pu être établie avec sûreté. B&F: Quelle mesure est envisageable pour réduire la pression sur la Suisse? J.S.: Plusieurs Etats américains ont inscrit le rôle de trust protector dans la loi; ce qui implique, entre autres responsabilités, de lutter contre la fraude fiscale. La Suisse pourrait aller dans cette direction. Mais aux considérations d’ordre juridique vient maintenant s’ajouter une dimension supplémentaire avec l’humiliation de la Suisse par les Américains qui me choque profondément. ■

«La problématique du secret bancaire vient des Etats-Unis et elle est liée aux trusts qui peuvent être utilisés pour détenir d’importantes sociétés, en toute opacité» JACQUES SINARD – AVOCAT

Propos recueillis par Mohammad FARROKH

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FRANÇOIS D’AUBERT – MINEFI FRANCE

«La Suisse dispose d’atouts pour rester attractive» © AFP/MARCEL MOCHET

François d’Aubert1 est délégué général à la lutte contre les paradis fiscaux au ministère des Finances français. Il est également président du Groupe d’évaluation des juridictions non coopératives du Forum global de l’OCDE. Dans cet entretien, il détaille la position de France qui a joué un rôle moteur en matière de lutte contre les paradis fiscaux. Propos recueillis par Patrick FILLIOUD

Banque & Finance: Vous êtes en France, et depuis peu auprès de l’OCDE, chargé de la lutte contre les paradis fiscaux. Quelle est exactement votre mission? FRANÇOIS D’AUBERT: Cette délégation générale de lutte contre les territoires non coopératifs a été créée à la suite du G20 du mois d’avril, pour que les paradis fiscaux soient un peu moins paradisiaques. Il s’agit d’inciter les territoires qui n’ont pas ou peu de régulation financière à s’en doter, et à faire cesser, ou pour le moins faire diminuer, le blanchiment d’argent là où il y en a encore. Cela implique que ces pays respectent les standards définis par l’OCDE, par le GAFI et par le Forum de stabilité financière. C’est-à-dire faire, à la fois, de l’observation et le monitoring des propositions du G20, en particulier pour accélérer l’échange d’informations bancaires à usage fiscal. Ce qui touche évidemment le secret bancaire où beaucoup de progrès ont été faits rapidement dans des pays dont c’était une marque de fabrique et qui ont signé des accords qui les rendront, à l’avenir, beaucoup plus coopératifs. B&F: Quels sont les moyens de sanctions? F.D.A.: Les moyens de sanctions, ce sont d’abord les listes noires ou grises des Etats. Or, ceux-ci n’aiment pas beaucoup être ainsi montrés du doigt et font tous leurs efforts pour en sortir. Ce qui signifie signer au moins 12 accords de coopération, une règle

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«Il faut agir sur les Etats pour les dissuader d’avoir des régulations financières trop molles et une fiscalité trop douce» FRANÇOIS D’AUBERT - MINEFI FRANCE

mise en place par l’OCDE il y a six mois. Il est probable que l’on va aller vers un autre système, mais ces listes restent intéressantes et efficaces pour pousser les pays à changer leur orientation fiscale. Si l’on prend le cas de la Suisse, juste avant le G20, les instances fédérales avaient renoncé à la distinction, qui faisait obstacle à la transmission d’informations, entre

l’évasion fiscale qui n’était pas condamnée et la fraude fiscale qui, elle, l’était. Cette notion disparaissant, les banques suisses pourront désormais transmettre l’information, à condition, bien sûr, que la requête soit justifiée. Tout conduit, dans le contexte actuel de crise et de pression politique internationale, à la suppression du secret bancaire et des paradis fiscaux, à la recherche de la transparence. Bien sûr, il faut que ces Etats conservent une dynamique économique, mais qui ne peut pas reposer sur des dépôts d’argent contournant la législation fiscale des pays d’où il vient. B&F: Quelles peuvent être les conséquences économiques pour un pays comme la Suisse? F.D.A.: Il y a plusieurs catégories d’Etats parmi ceux que l’on appelle paradis fiscaux ou centres offshore. Il y a ceux qui ont une vraie vie financière, un véritable savoir-faire et de grands professionnels, comme la Suisse, Singapour ou le Luxembourg. Ce sont des places financières qui ont ajouté à leurs atouts naturels des arguments liés à une réglementation douce, et à une politique fiscale attractive pour les non-résidents. Cette attitude délibérée vis-à-vis du non-résident peut poser problème. Mais ces Etats, quand ils sont très professionnels, même s’il y a abandon du secret bancaire, ont d’autres atouts pour garder leurs clients et rester attractifs. Il ne faut pas diaboliser

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François d’Aubert a été maire de Laval et député de Mayenne à de nombreuses reprises, secrétaire d’Etat au budget (1995), ministre de la Recherche (20042005), président de la Cité des sciences (jusqu’en 2009).

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les choses. Les paradis fiscaux le sont souvent parce que leurs gouvernements ont considéré que c’était une niche pour attirer des investisseurs ou des gros épargnants. Mais certains sont aussi été poussés au crime par de grands opérateurs de multinationales. Donc, il faut agir sur les Etats pour les dissuader d’avoir des régulations financières trop molles et une fiscalité trop douce, et en même temps, agir vis-à-vis des opérateurs avec un arsenal de sanctions.

établissements, réputés plus discrets. Néanmoins, il y a un vrai recul du secret bancaire: moins de capitaux partent, et une amorce de retour. Mais il faut aussi un terrain de jeu international qui mette tout le monde à égalité, car certains pays se disent prêts à lever le secret, à condition que les territoires concurrents en termes d’attractivité fassent la même chose.

B&F: Très concrètement, comment se fait votre travail? F.D.A.: Les acteurs sont multiples. B&F: Peut-on envisager un grand D’abord, il y a des ONG, spécialisées coup d’éponge à la façon italienne? dans l’observation de la situation F.D.A.: L’amnistie n’est pas envisades pays. Ils jouent un rôle de vigie très efficace. Ensuite, on a forcégée en France, car il y a aussi une ment des contacts avec les entredimension morale. Il en est en ce prises qui nous expliquent qu’il y a moment beaucoup question, en parparfois un substrat économique à ticulier à l’initiative de la France et certaines opérations. Par exemple, du président de la République, avec toute l’activité de leasing des avions beaucoup de persuasion et de déterse passe depuis toujours dans le mination. L’Allemagne est sur la même longueur d’onde, alors qu’à la Le président Sarkozy est monté en première ligne dans la lutte paradis fiscal des Bermudes. Le changement pourrait désorganiser City ou à Wall-Street, il y a beaucoup contre les paradis fiscaux. un pan entier de l’économie. A côté de résistance. Il faut une volonté G20, largement relayée par l’Union eurode cela, il y a de nombreux abus, comme sur politique permanente de moralisation de la péenne, mais encore faut-il un moteur. Et certaines importations où l’on intercale un vie financière si l’on ne veut pas que cela c’est l’attitude de la France, très soutenue pays dont la fiscalité est intéressante pour reparte comme avant. Certains pays ont par l’Allemagne, en bonne entente avec les diminuer le bénéfice plus lourdement choisi de faire des amnisties, notamment en Etats-Unis, le président Obama ayant inscrit imposé là où les produits sont finalement Italie et en Allemagne, mais quand on dans son programme la lutte contre les vendus. On est typiquement dans un regarde de près, on s’aperçoit qu’il n’y a que paradis fiscaux. Il y a donc l’idée d’une système abusif où seuls les pays eux-mêmes 15 à 20% des sommes qui sont effectivement moralisation, même si, il faut le reconnaître, peuvent intervenir. D’où l’importance de rapatriées, et, le plus souvent, qu’elles l’endettement des Etats les incite aussi à convaincre et de plaider sans cesse pour la repartent aussitôt. Cela laisse donc scepfaire rentrer de l’argent dans leurs caisses. signature de conventions fiscales. tique, et c’est relativement immoral. Le Mais ce n’est pas le durcissement des choix est donc la possibilité offerte aux résicontrôles et des règles fiscales qui permetB&F: Quel calendrier après le G20? dents français qui ont de l’argent à l’étrantra de résorber les déficits… ger de le rapatrier de façon soft, avec peu de F.D.A.: L’OCDE tient ses listes régulièrement pénalités, et les résultats sont encouraà jour. Par ailleurs, le Forum fiscal mondial va B&F: La renonciation de la Suisse au secret geants. se lancer en 2010 dans une évaluation approbancaire est-il un élément clé dans cette fondie des politiques fiscales des pays memdynamique de moralisation? B&F: Quel rôle a précisément joué bres, bientôt au nombre d’une centaine, F.D.A.: La Suisse a un secret bancaire très la France dans ce processus? accompagné d’une date buttoir, autour de F.D.A.: La France a un rôle moteur. La lutte bien protégé et emblématique. Son engagemars 2010, à l’égard des pays récalcitrants. ment actuel évidemment ne passe pas contre les paradis fiscaux se déroule par Des sanctions sont évoquées, comme la inaperçu. Cela déclenche deux catégories épisodes, par séquences. D’abord dans les taxation des transferts, l’interdiction aux de réactions. Pour certains pays, la position années 90, puis par l’administration Bush banques d’y ouvrir des filiales, l’impossibilité suisse peut être un effet d’aubaine: venez dans les années 2000, dans sa guerre contre de déduire les charges dépensées dans ces donc chez nous. Du coup, il y a des mouvele terrorisme. La lutte contre l’argent sale pays. Donc l’action est triple: sur les Etats, ments de fonds, notamment vers l’Extrême croisant alors la lutte contre le financement sur les entreprises et sur les banques qui Orient, très conséquents, mais aussi des du terrorisme, l’aspect fiscal est, du coup, seront soumises à des règles de transpamouvements à l’intérieur même de la passé au second plan. Il faut, si l’on veut des rence encore plus strictes. ■ Suisse: il y a des transferts des grandes résultats, une pression politique forte et banques très engagées vers de plus petits constante qui passe en ce moment par le P.F.

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B&F

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JEAN ZIEGLER

Il faut éliminer l’article 47 de la législation fédérale!

Banque & Finance: Professeur Jean Ziegler, vous étiez particulièrement critique à l’égard du secret bancaire suisse dans votre ouvrage Une Suisse au-dessus de tout soupçon1, publié en 1976. Avez-vous la même opinion, aujourd’hui? JEAN ZIEGLER: J’estime que le secret bancaire, soit l’article 47 de la Loi fédérale sur les banques et les caisses d’épargne, doit être éliminé totalement de la législation fédérale. En effet, il permet une fraude fiscale massive à l’intérieur du pays, le pillage des économies alentour et, surtout, l’afflux du capital en fuite des pays du Tiersmonde. En outre, il favorise la corruption. Au Congo par exemple, les enfants meurent de faim et par manque de médicaments, car les dirigeants autochtones successifs pillent le trésor public et envoient des sommes astronomiques sur leurs comptes privés en Suisse. Et cela, avec la complicité active de nombre de banquiers privés genevois! Le Congo n’est qu’un exemple parmi d’abondants autres de cette pratique catastrophique! B&F: La disparition progressive du secret bancaire suisse, couplée à l’obligation

1 Dans son ouvrage, Jean Ziegler écrivait à la page 53, notamment: «L'admirable institution helvétique qui autorise toutes ces opérations fructueuses – transferts illégaux, fraude fiscale, financement compliqué de complexes trafics d'armes, de drogue, spéculation sur les denrées alimentaires, manipulations monétaires internationales, recel et j'en passe – s'appelle le secret bancaire [...]»

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B&F

© UN PHOTO/MARK GARTEN

Jean Ziegler, poursuit inlassablement son combat contre le secret bancaire et les banquiers suisses responsables, à ses yeux, du pillage du Tiers-monde et complices des cartels de la criminalité internationale. Jean Ziegler, qui vient de publier La haine de l’occident, était le rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation à l’ONU, de 2000 à 2008. Depuis cette année, il est vice-président du Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Bref entretien sous forme de diatribe. d’échange d’informations sur les opérations de fraude fiscale notamment, vous réjouit donc? J.Z.: Absolument. Le gouvernement suisse, simple mercenaire de l’oligarchie bancaire pendant des générations, a dû céder, enfin, devant les exigences raisonnables et justes de l’Union européenne et des Etats-Unis. Douze nouvelles conventions de double imposition ont dû être signées en quelques mois, créant ainsi la transparence fiscale. C’est un bon début. B&F: Les mesures prises sont-elles suffisantes à vos yeux pour éliminer le secret bancaire suisse tel qu’il était pratiqué, y compris dans ses recoins, sinon lesquelles faudrait-il adopter? J.Z.: Non, car les Etats faibles de l’hémisphère sud n’ont pas les mêmes capacités de pression que la France, les Etats-Unis et l’Allemagne, par exemple. Le pillage du Tiers-monde, l’afflux de l’argent du sang, cette effroyable hémorragie dont sont victimes les peuples les plus pauvres de la planète, vont donc continuer. B&F: Vos attaques contre la place financière suisse ont-elles diminué d’intensité, sinon que lui reprochez-vous encore? J.Z.: Il faut impérativement supprimer cet article 47 de la Loi fédérale sur les banques et les caisses d’épargne! B&F: Selon vous, le blanchiment d’argent sale est-il toujours une pratique courante sur la place financière suisse?

«Le gouvernement suisse, simple mercenaire de l’oligarchie bancaire pendant des générations, a dû céder, enfin, devant les exigences raisonnables et justes de l’Union européenne et des Etats-Unis» JEAN ZIEGLER

J.Z.: Evidemment! En Suisse, la justice est cantonale et, à quelques rarissimes exceptions près, elle n’a ni la volonté, ni la compétence professionnelle pour combattre les puissants cartels de la criminalité organisée internationale et de ses complices helvétiques. En bref, le banditisme bancaire helvétique a encore de très beaux jours devant lui. ■ Propos recueillis par Didier PLANCHE

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FONDS DE PLACEMENT REPÈRES DU MARCHÉ DE LA GESTION COLLECTIVE Palmarès sur un an des catégories de fonds avec au moins 5 fonds Moyennes des catégories GIFS MORNINGSTAR

Perf. en % sur 1 an

Perf. en % sur 3 ans

Volatilité annualisée sur 3 ans

Perf. en % sur 5 ans

MEILLEURES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTES Actions Brésil Actions Chine Actions Secteur Métaux Précieux Actions Grande Chine Actions Inde Actions Asie-Pacifique hors Japon Actions Amérique Latine Actions ASEAN Actions BRIC Actions Suède Gdes Cap.

25.63 23.98 19.12 18.23 17.77 14.78 14.21 13.22 11.01 9.25

39.28 27.85 3.02 9.48 1.64 -1.49 19.93 2.53 1.64 -20.35

38.93 36.33 33.09 31.03 38.63 28.42 34.80 27.60 34.64 31.99

158.84 99.13 51.84 59.71 109.30 50.09 151.32 48.34 84.07 26.35

MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS ACTIONS & MIXTES Actions Etats-Unis Petites Cap. Actions Secteur Energies Alternatives Actions Europe Emergente hors Russie Actions Secteur Immobilier (indirect) Actions Afrique & Moyen Orient

-13.76 -16.08 -17.10 -17.30 -21.65

-31.29 -18.22 -29.56 -43.17 -21.56

24.27 30.27 33.65 27.04 27.46

-12.53 34.05 25.94 -13.45 37.15

MEILLEURES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRES Obligations en Yen Obligations LT Euro Obligations Convertibles Euro Obligations à Haut Rendement Euro Obligations Convertibles Asie / Japon Obligations Privées Dollar Obligations Globales Franc Suisse Obligations Franc Suisse Obligations Convertibles Etats-Unis Obligations Privées Euro

11.31 9.94 9.47 8.73 8.15 7.42 6.87 6.73 6.23 6.21

6.51 3.50 -7.41 -3.05 -7.23 -7.56 2.66 3.16 -9.47 -4.06

12.29 9.15 15.40 18.82 14.00 10.91 6.10 4.16 13.82 10.03

1.25 16.11 11.43 11.85 18.87 -2.02 6.64 6.17 7.56 3.53

MOINS BONNES PERFORMANCES DES CATÉGORIES MORNINGSTAR - FONDS OBLIGATAIRES Obligations à CT Dollar Obligations et Liquidités Dollar Canadien Obligations Europe Emergente Obligations Privées Livre Sterling Obligations d Etat Livre Sterling

-4.63 -5.33 -6.22 -6.80 -7.43

-14.32 -7.16 6.27 -24.91 -15.85

12.53 14.72 12.78 15.59 11.40

-10.38 13.98 23.34 -13.99 -2.83

FUND PROFILE: EUROSE (FR0007051040) Une gestion défensive avec un excellent track record Relativement sans surprise, avec une performance de –0,6% depuis un an, la catégorie des fonds Mixtes Euro Prudent se classe dans le peloton de queue alors que les marchés sont repartis à la hausse depuis mars. En marchés haussiers, la prudence fait toujours grise mine et c’est lorsque l’environnement se dégrade qu’on lui trouve des qualités. Force est de constater qu’en la matière, le fonds Eurose a bien joué son rôle. En 2008, le fonds géré par Jean-Charles Mériaux a lâché 16,75%, faisant plus de 2% de mieux que la moyenne de sa catégorie. Sur le plus long terme, le fonds a, en moyenne, fait 1% de mieux que ses pairs depuis la prise de fonction du gérant en 2003. Il se classe ainsi dans le premier quartile de son univers sur trois et cinq ans. En réalité, le gérant met en œuvre avec ce fonds l’approche qui a fait son succès avec Centifolia, un fonds actions défensif à base de stock picking avec un profile «value». La poche action du fonds n’a pas vocation à

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B&F

dépasser le seuil de 30% des encours, le reste étant dévolu aux obligations et, le cas échéant, selon les opportunités de marchés à 2 autres classes d’actifs que le gérant juge défensives: l’immobilier et l’or. Tant pour les actions que dans le domaine des obligations, le gérant investit, en priorité, dans l’univers des valeurs françaises qu’il connaît très bien. Il met donc à profit sa maîtrise des comptes, tant pour les apprécier au niveau de leur valorisation boursière que pour mesurer la solidité de leur signature et leur capacité à rembourser leurs dettes. Sur cette architecture de base, Jean-Charles Mériaux réajuste son allocation en fonction de ses anticipations. Ainsi, il a commencé à réduire la voilure sur les actions dès 2006 jugeant la progression des indices actions suffisamment importante et pensant qu’une pause était vraisemblable. Le mouvement s’est poursuivi en 2007 et en 2008 jusqu’à ce que la poche obligataire représente 90% des actifs début 2009. Paral-

lèlement, le gérant s’est orienté vers des papiers à échéances courtes, mettant en portefeuille des obligations dont près d’un tiers est remboursable en 2010. Une approche très prudente mais cohérente avec la philosophie de gestion qui consiste à porter les titres jusqu’à échéance afin d’encaisser coupons et plus-value liée au remboursement au pair. Notons que cette poche est diversifiée sur environ 70 titres, chacun d’eux ne pouvant représenter plus de 3% des actifs. Concernant la performance négative de l’année 2008, elle s’explique, d’une part en raison de recul des marchés actions et, d’autre part, de la crise du crédit qui a pesé sur les emprunts corporate, seuls les emprunts d’Etat trouvant à l’époque grâce aux yeux des investisseurs. Le fonds Eurose de DCNA obtient 4 étoiles et bénéficie de la notation qualitative «Supérieur». Frédéric Lorenzini

Du 19 mai 06 au 31 juillet 09, Nav-Nav, Dividendes: Coupon Réinvesti, Devise: Suiss Franc, Investissement: Index? 205

105

190

90

175

75

C a 160 s 145 h 130

60 45 30

V 115 a 100 l u 85 e 70 s 55

C a s h

15

V a l -15 u -30 e s -45 0

40

-60

25

-75 Jul Oct 07 Avr Jul Oct 08 Avr Jul Oct 09 Avr Jul << UBS (Lux) ES-Russia B (USD) P (SA)-11.97 Les performances passées ne préjugent en rien des performances futures.

Calcul de la performance en CHF, dividendes réinvesti, arrêté au 30/09/2009 Source © 2009 MORNINGSTAR, Inc. Tous droits réservés

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REPÈRES Les plus grandes catégories de fonds passées au crible du 1er quartile Du 30 septembre 04 au 30 septembre 09, Nav-Nav, Dividendes: Coupon Réinvesti, Devise: Swiss Franc, Investissement: Index? 275

175

250

150

225

125

200

100

175

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50

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0

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-25

50

-50 05

06

07

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09

<< Mstar SA EQGlobal (NX) -0.57 << Mstar SA FI EUR (NX) 11.98 << Mstar SA EQSwitzerland (NX) 27.10 << Mstar SA HD Fund of Funds (NX) 2.80 << Mstar SA EQAsia Pac ex Japan (NX) 52.43 << Mstar SA EQEurope (NX) 9.45 << Mstar SA EQNorth America (NX) -16.87 Les valeurs de votre investissement peuvent monter aussi bien que descendre. Les performances passées ne préjugent pas des performances à venir.

Le graphique ci-contre indique la performance cumulée sur trois ans des principales catégories de fonds. Dans chaque numéro, Banque & Finance vous présente également une sélection de fonds. Découvrez avec nous les rares produits qui réussissent à se hisser dans le premier quartile sur toutes les périodes analysées. Nous publions au maximum les dix premiers fonds sur un an. Catégorie MORNINGSTAR Oblig. EUR Actions Asie Pacifique hors Japon Gest. Alt. Fonds de fonds Actions Suisse Actions Europe Actions International Actions Amérique du Nord Actions Japon

Perf. en % sur 3 ans 4.26 -1.33 -10.22 -17.90 -26.21 -26.44 -30.91 -39.94

Nombre de fonds dans cette catégorie 110 112 57 106 273 285 231 128

Sur 273 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Europe», 17 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans. Actions Europe Nom du fonds

Promoteur

Code ISIN

ING (L) Inv Europe Opp I Cap SIM European Stock Portf B Aquila Intl Acatis Europe Eq EUR JOHCM Eur Selct Vals EUR Ret Orsay Investissements E.S.G. SRIF Small and Mid Cap Value Eur Robeco European Mid-Cap Eq D Alken Fd Europn Opportunities R Allianz RCM Europe Eq Gth W BGF European Focus A2 USD Moyenne/Nombre

ING Investment Management Luxembourg Internationale Fondsservice AG IFM Independant Fund Management Jo Hambro Capital Management Limited Banque d'Orsay Schroder Investment Funds (CH) AG Robeco Asset Management Alken Asset Management LLP Allianz Global Investors Luxembourg S.A Blackrock (Luxembourg) S.A.

LU0262019002 LI0025828448 LI0017502381 IE0032904116 FR0010423327 CH0016875426 LU0187078539 LU0235308482 LU0256881987 LU0252970834

Perf. en % sur 6 mois

Perf. en % sur 1 an

Perf. en % sur 3 ans

53.12 61.93 48.38 51.35 47.53 46.34 62.39 49.49 48.20 52.47 39.43

21.58 14.35 14.03 13.07 11.84 9.46 8.72 8.00 7.36 7.07 -4.57

-11.53 -18.59 -12.48 -21.31 -20.34 2.69 -20.46 -14.15 -7.26 -7.54 -26.21

Volatilité annualisée sur 3 ans 29.50 27.33 28.37 24.54 23.51 23.50 30.48 26.70 24.51 26.48 24.37

Etoiles MORNINGSTAR ★★★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★★ ★★★★★ ★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★★

Sur 106 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Suisse», 7 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans. Actions Suisse Nom du fonds

Promoteur

Code ISIN

DWS (CH)-Helvetia Ak 130/30 Skandia Swiss Equity Fund A DWS (CH)-Swiss Eq Plus A OP Swiss Oppportunity Conning Swiss EF B Acc DWS Zürich Inv Aktien Schweiz BB Entrprnr Switd A Inc Moyenne/Nombre

State Street Fondsleitung AG Skandia Fund Mgt Ireland Ltd DWS Investments Schweiz Oppenheim Asset Mgmt Services S.à r.l. Conning Asset Management (Europe) Ltd DWS Investment GmbH Wegelin Fondsleitung AG

CH0006283813 IE0034004147 CH0022012717 LU0157320754 IE0008162293 DE0008490145 CH0023244368

Perf. en % sur 6 mois

Perf. en % sur 1 an

Perf. en % sur 3 ans

40.33 37.87 39.71 41.76 40.22 40.73 38.29 33.23

5.00 1.83 0.88 -0.22 -0.64 -0.69 -1.68 -3.01

-10.83 -14.05 -7.80 -12.06 -14.26 -10.71 -10.18 -17.90

Volatilité annualisée sur 3 ans 19.34 20.89 18.63 20.25 20.39 22.49 20.24 18.58

Etoiles MORNINGSTAR ★★★★ ★★★★ ★★★★★ ★★★★★ ★★★ ★★★★ ★★★★

Sur 128 fonds de la catégorie MORNINGSTAR «Actions Japon», 11 fonds restent dans le 1er quartile sur 6 mois, 1 an et 3 ans. Actions Japon Nom du fonds

Promoteur

Code ISIN

Polar Capital Japan USD Fund MS INVF Jap Eq Adv FD A JPY CAAM Funds Japan Value C Fisch Japan Fund A M&G Japan A Inc BSI-Multinippon A Coutts Japan Eq Prog S1 JF Japan Alpha Plus A (D)-USD DB Pl IV Croci Japan R1C RIC Japan Equity A Acc Moyenne/Nombre

Polar Capital Partners Limited Morgan Stanley Investment Funds Crédit Agricole-LCL Fisch Fund Services AG M&G Group UBS Fund Management AG Coutts Fd Manager Ltd (Dublin) JPMorgan Asset Mgmt (Europe) S.a.r.l. DB Platinum Advisors S.A. Russell Investment Ireland

IE0030772507 LU0248597030 LU0248702192 LU0112869333 GB0030938368 CH0002775226 IE0002294290 LU0169521175 LU0194163647 IE0003506866

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009

Perf. en % sur 6 mois

Perf. en % sur 1 an

Perf. en % sur 3 ans

24.74 26.45 24.00 23.94 26.68 27.50 22.24 22.35 22.58 26.43 19.49

15.09 8.66 3.29 3.26 0.97 0.48 -0.31 -2.00 -2.09 -3.28 -7.40

-20.77 -19.40 -33.93 -32.55 -36.19 -31.69 -34.55 -35.14 -31.55 -36.09 -39.94

Volatilité annualisée sur 3 ans 18.84 17.48 19.88 18.43 22.03 20.31 18.39 19.00 20.10 20.90 19.59

Etoiles MORNINGSTAR ★★★★★ ★★★★★ ★★★★★ ★★★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★ ★★★★

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FONDS DE PLACEMENT 100 NUMÉROS DE BANQUE & FINANCE

Histoire d’œufs et de paniers Depuis son lancement, Banque & Finance a toujours accordé une place de choix aux fonds de placement. Un survol de chaque édition du magazine entre 1992 et 2000 met en évidence la forte expansion de leur univers ainsi qu’une légère amélioration de leur transparence. Mais tant sur le plan de la recherche que sur celui de la pratique, les réponses à la grande question de l’allocation des actifs restent à trouver. Véronique BÜHLMANN

E

n juin 1992 paraît Banque & Finance No 1. Cette année-là marque également la naissance de la Swiss Funds Association (SFA). Dès ce premier numéro, deux pages sont déjà consacrées à un fonds investi en actions japonaises, le fameux Samouraï portfolio, fonds d’investissement lancé en 1970 par Darier, Hentsch & Cie. En septembre 1993, Robeco fête ses 60 ans et rappelle que «C’est le 24 mars 1933 que le Consortium d’Investissement de Rotterdam a pris la forme d’une société anonyme dont le but est de décharger l’investisseur privé du souci et de la tâche de l’investissement, et de la surveillance d’une partie de ses actifs.» Dans ce numéro, il est déjà question de «l’exode des fonds de placement» vers le Luxembourg.

Du 30% annuel avec levier Avril 1994, les hedge funds entament leur «démocratisation». Commodity Corp. International Ltd, récemment implantée à Genève, et qui se spécialise dans le trading avec effet

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de levier sur tous les actifs financiers, se décrit comme «la Rolls Royce» des hedge funds. En effet, elle compte Paul Samuelson au nombre de ses fondateurs et dégage des rendements annuels de 30%. C’est également le début des fonds multigérants. Septembre 1994, Pictet & Cie veut «Etre présent de l’Atlantique à l’Oural, du Cap Nord au Bosphore» à travers son European Opportunity Fund. Les fonds en marché émergents se multiplient. Côté investisseurs, la critique se réveille: «Il est pratiquement impossible de se faire une idée précise de la structure des coûts des fonds de placement», conclut Walter Gerig, vice-président de la Clariden Bank.

La décorrélation craque Octobre 1994, l’indiciel fait son apparition et l’on s’interroge sur son potentiel de pénétration en Europe continentale. La tendance écologique gagne du terrain: «Les Suisses découvrent l’investissement en bois tropicaux». Mai 1995, la question est: «Que peut offrir l’industrie des fonds de placement aux caisses de pension?» On se le demande puisque 7% seulement de la fortune des caisses de pension est investie en fonds de placements, une proportion inchangée depuis 1987. Juillet 1995, aidés par la nou-

velle Loi sur les fonds de placement, quelques grands gérants américains renforcent leurs positions sur le marché suisse. Fidelity International enregistre une hausse de 60% des actifs de son fonds parapluie européen. Novembre 1995, la crise mexicaine remet en question les allocations d’actifs fondées sur la décorrélation: cette crise «démontre qu’un krach des marchés émergents est possible, sans égards aux particularités de chaque marché!» Juillet 1996, Patrick Zurstrassen, président sortant de la Fédération européenne des fonds, estime que «L’industrie des fonds d’investissements est parvenue à un premier seuil de maturité.» L’Europe compte 12 000 fonds de placement et «pour la plupart des promoteurs sérieux, les performances deviennent beaucoup plus prévisibles et sont fidèles à leur politique d’investissement». Novembre 1996, le professeur William Sharpe, Prix Nobel d’économie, se dit très méfiant «vis-à-vis des produits hybrides où qui n’affichent pas clairement leurs politiques d’investissement». Mars 1997, rationalisation oblige, le «clonage» des fonds fait son apparition. Les investisseurs réclament plus de transparence. Comment identifier les meilleurs gestionnaires? Le casse-tête de l’analyse de performance prend de l’ampleur.

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100e NUMÉRO Par amour de la complexité Mars 1998, Leu Prima Global Fund, le premier fond de placement de type fonds de fonds autorisé en Suisse, «vous ouvre les portes sur le monde des stratégies alternatives de placement aux styles et méthodes de gestion complexes». Il améliore les caractéristiques risques/rendement du portefeuille car «il vise une performance absolue, peu corrélée aux marchés financiers traditionnels». Mai 1998, «la frontière efficiente estelle un mirage?» La remise en cause de la volatilité comme mesure du risque se répand de plus en plus. Une mesure asymétrique des risques qui ne porte que sur les risques de baisse, est intégrée dans le Downside Risk Monitor, logiciel élaboré par la société genevoise ISC. Selon son fondateur, Allan Din: «Nombre de mathématiciens et de physiciens cherchent la complexité. Or, dans la finance précisément, il existe une masse de problèmes très complexes, très intéressants. C’est pour nous un défi extrêmement stimulant.» Juillet 1998, certains grands fonds de placement américains jouent les enfants terribles dans les assemblées générales d’actionnaires: se pose alors la question de savoir si les gérants institutionnels doivent devenir des actionnaires actifs. Côté gestion, le modèle ATP, modèle d’évaluation par l’arbitrage, tente de détrôner les classements par ratios rendement/risque de type Sharpe. Plus de 40 000 fonds sont répertoriés sur le marché mondial.

Manque de soutien politique Janvier 1999, selon le directeur de la société de gestion AIT: «Au XXIe siècle, la gestion de fortune sera “stylée” ou indicielle. Il n’y aura plus de place pour la demi-mesure, c’est-à-dire toute la gestion qui se fait en gravitation rapprochée autour des indices.» Mai 1999, la nouvelle Loi fédérale sur les fonds de placement s’avère décevante: le Luxembourg demeure

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le principal marché européen des fonds de placement et la Suisse voit sa position menacée par de nouveaux concurrents comme l’Irlande ou le Liechtenstein. Pourquoi? «Parce qu’il manque la volonté politique pour soutenir durablement la place financière suisse», estime Serge Courtet, directeur de Swissca. Septembre 1999 marque le début des fonds sectoriels: Standard & Poor’s Micropal recense 32 fonds dans cette catégorie, dont un tiers est axé sur la technologie. Novembre 1999, s’il existe un consensus au niveau des mesures de performance, c’est bien celui qui reconnaît leur inefficacité. Mais avec la professionnalisation de la gestion des caisses de pension, la pression concurrentielle croissante dans la gestion de fortune, la généralisation progressive des normes de présentation des performances, les choses pourraient changer… FAME, à travers ses nouveaux groupes de travail, pourrait bien représenter une puissante «aide à l’évolution».

A vos paniers Où en est-on aujourd’hui? L’impression dominante est qu’il n’y a rien de très nouveau sous le soleil. Lorsque The ETF Newsletter1 demande au père des frontières efficientes, le Professeur Dr Harry Markowitz, s’il faut admettre que le principe de diversification ne fonctionne plus, il répond: «Non, on ne peut pas le formuler ainsi. On affirme, premièrement, que les différentes classes d’actifs tendent à se corréler davantage durant les crises financières, que, deuxièmement, la diversification ne fonctionne plus quand on en a besoin et que par conséquent la théorie moderne de portefeuille est inutile. La première affirmation est correcte, la deuxième l’est en partie mais la troisième est fausse.» Si un investisseur s’était concentré sur une seule classe d’actifs (comme les actions) et qu’au sein de cette classe il ne se soit pas

largement diversifié – ayant par exemple sélectionné des titres comme AIG, Citigroup et General Motors, la performance de son portefeuille aurait été catastrophique. S’il avait concentré ses investissements sur les emprunts d’Etat, il aurait beaucoup moins souffert. Vu de cette manière, un portefeuille diversifié reste toujours la meilleure protection, puisque nul ne peut prévoir avec certitude l’évolution des différentes classes d’actifs. Le professeur Markowitz souligne néanmoins certaines faiblesses au niveau du choix du portefeuille efficient: «A l’époque (de la rédaction de sa théorie), j’étais parti de l’hypothèse de rationalité des marchés financiers dans lesquels tous les participants étaient parfaitement informés. Je n’avais pas pris en compte les conséquences des comportements moutonniers ou de situations de panique. Mais, comme l’a encore démontré la récente crise financière, ce sont des situations d’exception.» Invité à donner un conseil aux investisseurs, il conclut: «Pour tout portefeuille sélectionné qui prend un risque supérieur à celui des emprunts d’Etat à court terme, la théorie de portefeuille s’applique, confirmant le vieux dicton qu’il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.» Quant aux fervents des modèles hyperoptimisés, il vaudrait la peine qu’ils méditent sur ces propos d’Harry Markowitz: «L’économie n’est pas une science exacte. Tout ce que nous avons appris jusqu’ici se base sur des expériences. Chaque crise nous permet d’en apprendre un peu plus. Et à la question des causes de la crise actuelle, il n’existe pas de véritable réponse: chaque crise possède ses propres raisons et règles et ne peut, par conséquent, pas être comparée avec les crises précédentes.» ■ V.B.

1 10x10 – The ETF Newsletter – Ausgabe 07/09, pages 3-4. www.eft.ch

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FONDS DE PLACEMENT ALLOCATION DIVERSIFIÉE

ACTIONS/DURABILITÉ

Robeco Active Quant Allocation

Aviva Investors – Sustainable Future Global Equity Fund

GÉRANTS: Yves Maillot et Frank Heripel, Robeco Gestions, Paris, en partenariat avec Noël Amenc, Lionel Martinelli et Adina Grigoriu de l’Edhec. FORTUNE: EUR 49,2 millions (31.07.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Gestion diversifiée selon un processus core-satellite dynamique et quantitatif qui vise à minimiser le risque de perte en capital sur une période d’une année glissante, tout en assurant une optimisation de la rentabilité. Le fonds est principalement investi en fonds actions et obligataires ainsi qu’en ETFs, avec des parts respectives de 8,65%, 55,47% et 35,88% au 31.07.2009. INDICE DE RÉFÉRENCE: Eonia, l’objectif de performance annuelle est de Eonia +300 pbs brut PERFORMANCE DEPUIS LE LANCEMENT AU 30.06.2009: –2,11% vs 3,84% (Eonia) PERFORMANCE YTD AU 31.07.2009: 1,69% DATE DE LANCEMENT: 29.02.2008

GÉRANT: Mike Appleby, Aviva Investors Global Services Ltd FORTUNE: EUR 95,9 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Viser une croissance du capital à travers un portefeuille d’actions et titres de participations du monde entier. Les entreprises sélectionnées doivent rechercher une croissance économique à long terme durable tant du point de vue sociétal qu’écologique. Craignant des turbulences sur les marchés actions, le gérant a adopté une attitude défensive. A fin août, ses 10 premières positions représentaient moins de 30% des actifs du fonds. Géographiquement, les Etats-Unis dominaient largement (42% des actifs) et, par secteur, seule l’énergie (pétrole et gaz) dépassait les 10%, suivie de la pharma (9,80%), des télécommunications (8%) et des banques (7,8%). INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI World TR EUR PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 12,09% vs 16,91% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 11.11.2008

Portfolio B.P. Green Alley

ACTIONS MONDE Investec Global Franchise Fund GÉRANT: Sam Houlie, directeur du département actions depuis mars 2007, auprès de Investec Asset Management. Fondée en 1991, cette société, filiale du groupe Investec, affiche des actifs sous gestion de 55 milliards de dollars (31.08.2009). FORTUNE: USD 107,3 millions (31.07.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT : Le fonds cherche à surperformer l’indice MSCI World sur un cycle complet avec une volatilité inférieure, à travers des valeurs de très grande qualité rattachées à des marques ou des franchises internationales (aucune restriction dans la sélection en termes de taille, de secteur ou de pays). Le gérant cherche à identifier les sociétés capables d’offrir de façon continue et fiable une valeur supérieure aux actionnaires. Quelles que soient les conditions de marché, ces sociétés méritent d’être investies sur le long terme à travers un engagement de type buyand-hold du fait qu’il est difficile de créer, et encore plus de reproduire pour des concurrents, des actifs incorporels prédominants, tels qu’une clientèle fidélisée, des marques, des brevets, des licences, des droits d’auteur et des réseaux de distribution. Pourtant, un actif incorporel prédominant peut offrir à une société une franchise durable, source continue de rendement élevé sur le capital investi et de valeur forte pour les actionnaires. INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI World TR USD PERFORMANCE 2008: –32,6% vs –40,3% (Indice) PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 21,1% vs 20,7% (Indice) COMMISSION DE GESTION (PARTS F): 1,25% par an (TER: 2,42%) DATE DE LANCEMENT: mai 2007 (juillet 2009 pour la catégorie d’actions «F»)

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GÉRANTS: Pri Investment, Compagnie Benjamin de Rothschild et BeCitizen, entreprise française leader dans le consulting environnemental, membre du groupe LCF Rothschild. FORTUNE: n.c. Mi-juin 2009, la Banque Privée Edmond de Rothschild Europe (Luxembourg) et La Compagnie Benjamin de Rothschild, associée à BeCitizen, annonçaient le lancement du fonds «Nikko Green New Deal» qui investit dans les acteurs les plus performants dans le domaine des technologies de l’environnement. «Avec des actifs qui dépassent le milliard de dollars, il s’agit d’un des fonds à thématique environnementale les plus importants dans le monde», pouvait-on lire dans le communiqué. POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Viser une croissance optimale du capital en investissant dans les entreprises qui fournissent des technologies ou services contribuant à la restauration de l’environnement et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les sociétés sont sélectionnées selon les critères de «l’économie positive». Ce concept, créé par BeCitizen, devrait permettre de générer une croissance économique qui restaure le capital écologique. Chaque société de l’univers de placement est évaluée selon les 5 critères clés de l’économie positive, afin d’assurer qu’elle soit positionnée sur les meilleurs relais de croissance et qu’elle développe une approche globale de gestion des risques environnementaux. En tant qu’expert environnemental du fonds Green Alley, BeCitizen apporte ses recommandations en termes de titres et d’allocation sectorielle au comité d’investissement qui les valide. En outre, le fonds bénéficie d’une veille technologique constante réalisée par une équipe d’experts technologiques et industriels et validée par des experts financiers, afin d’investir dans les leaders de l’économie verte de demain. INDICE DE RÉFÉRENCE: n.d. PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 4,80% DATE DE LANCEMENT: 14.05.2009

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NOUVEAUX FONDS ACTIONS AMÉRICAINES

ACTIONS EUROPE

PF (Lux) – US Equity Value Selection

LGT Equity Fund Europe Sector Trends (EUR)

GÉRANTS: Susan Byrne et Mark Freeman, Westwood Group, respectivement trente-neuf et vingt-et-un ans d’expérience. Westwood est spécialisé dans la gestion orientée valeur (ou substance), la moitié de ses actifs en actions américaines, soit environ 4 milliards, est gérée selon une approche substance grandes capitalisations. FORTUNE: USD 20,9 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Actions des plus grandes sociétés américaines, sélection bottom up de titres de type «value» (rentabilité future attendue plus élevée que ce qu’indiquent les cours actuels). Le gérant met l’accent sur la protection à la baisse et cherche à générer des rendements absolus en dollars afin de protéger le capital investi. A fin août, le fonds était réparti sur 52 positions, les 10 premières variant entre 2,5% et 3,1% des actifs. INDICE DE RÉFÉRENCE: Russell 1000 Value PERFORMANCE DEPUIS LE LANCEMENT AU 18.09.2009: 12,24% vs 18,90% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 20.07.2009

GÉRANTS: Oliver Günter et Volker Hergert, LGT Capital Management AG FORTUNE: EUR 19,53 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Centré sur les actions européennes, le fonds est géré en fonction des résultats d’une analyse basée sur la finance comportementale, un domaine dans lequel LGT a été un pionnier. Partant du constat que les attentes du marché sont déterminantes pour expliquer et anticiper l’évolution des tendances qui s’y dessinent, le gérant va investir en fonction des tendances les plus positives et les plus nettes. Il cherche à surperformer l’indice à travers un portefeuille très diversifié (à fin août, les 10 premières positions sont équipondérées, représentant chacune 2,5% du portefeuille). Sur le plan géographique, la Grande-Bretagne domine avec 25% des actifs. Elle est suivie de la France (12,7%) puis de l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et les Pays-Bas, à peu près équipondérés avec 7,5% chacun. INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI Europe Index (EUR) (NR) COMMISSION DE GESTION: 1,44% (all in fee: 1,94%) PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 34,9% vs 36,1% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 31.03.2009

10 principales positions

Répartition sectorielle à fin août 2009

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FONDS DE PLACEMENT Performance Vitae GÉRANT: Financière de Champlain, société de gestion indépendante spécialisée sur les thématiques du développement durable depuis 2004. Créée en 2000, elle était initialement axée sur le stock-picking des valeurs moyennes et privilégie «les valeurs bénéficiant d’une forte visibilité à un prix raisonnable». La société emploie 20 personnes, gère 200 millions d’euros d’actifs et propose une gamme de 9 fonds gérés de façon collégiale par l’équipe de gestion composée de 6 personnes. Performance vitae est le premier des fonds de la gamme à avoir obtenu l’autorisation de la Finma. FORTUNE: EUR 8,05 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise un rendement supérieur à celui des marchés actions européens à moyen long terme, en profitant de la dynamique des valeurs européennes liées au vieillissement de la population. L’univers d’investissement compte trois secteurs prioritaires, à savoir les secteurs connexes à la biotechnologie, le secteur de la dépendance (traitement de la dépendance temporaire ou définitive) ainsi que le matériel médical et paramédical, y compris les implants médicaux. Les sociétés du secteur sont généralement acycliques puisqu’elles dépendent moins de la croissance économique que de facteurs purement démographiques. La sélection des valeurs repose sur un examen approfondi de la société (perspectives de développement, commercialisation de nouveaux produits, structure financière…) et de l’expertise de l’équipe de gestion (maturité et évolution des réglementations). Les positions exposées au risque de devises sont couvertes et pour éviter une trop forte volatilité, le portefeuille est réparti sur une cinquantaine de lignes. A fin août, les principales pondérations géographiques du fonds allaient à la France (35,4%), au Royaume-Uni (16%) et à l’Allemagne (14%). A fin juillet, l’exposition du fonds au marché était de 82%, le gérant maintenant une exposition modérée «face à la montée des incertitudes». En août, l’exposition est remontée à près de 90% car «nous sommes confiants dans la capacité des sociétés du portefeuille à continuer à afficher une performance économique solide, quelle que soit l’évolution des scénarios économiques.» INDICE DE RÉFÉRENCE: Eurostoxx50 PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 12,43% vs 13,20% (Indice) PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: –25,12% vs –14,97% (Indice). A noter que le fonds présente une volatilité très nettement inférieure à celle de l’indice (volatilité annualisée depuis la création: 11,51% vs 26,48%). DATE DE LANCEMENT: 31.08.2005

Répartition sectorielle du portefeuille actions

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ACTIONS/EUROPE/ALLEMAGNE DWS Invest Deutschland GÉRANT: Tim Albrecht, DWS Investment GmbH (le fonds est noté 5 étoiles par Morningstar qui lui a attribué la qualité «superior» en raison de son ratio risque/rendement). FORTUNE: EUR 431,2 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Sélection de grandes valeurs de l’indice DAX ainsi que de petites et moyennes capitalisations. A fin août, ses dix plus grosses positions représentaient près de 53% de ses actifs, la part du cash était de 8%. Par secteur, le gérant privilégie les valeurs industrielles (22,6%), les financières (16,1%), les sociétés de services publics (12%) et la santé (10,1%). INDICE DE RÉFÉRENCE: CDAX (RI) PERFORMANCE YTD AU 31.08.2009: 22,9% vs 15% (Indice) PERFORMANCE 2008: –34,7% vs –42,5% (Indice). A noter que le fonds surperforme systématiquement son indice sur trois et cinq ans et depuis son lancement. DATE DE LANCEMENT: 20.10.1993

Performance sur cinq ans

ACTIONS MARCHÉS ÉMERGENTS Baring Russia Fund GÉRANT: Dr Ghadir Abu Leil-Cooper, responsable du département actions de la zone marchés émergents EMEA de Baring depuis 2001. Elle gère également les fonds Eastern Europe (exposés à plus de 50% à la Russie) et Emerging Europe. FORTUNE: USD 83,7 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Recherche de plus-value à long terme à travers des actions de sociétés russes ou de pays de l’ex Union Soviétique. A fin août, le gérant était pratiquement totalement investi, sa stratégie consistant à privilégier les entreprises dont le potentiel de croissance n’est pas reconnu par le marché. Ses thèmes favoris à l’heure actuelle: infrastructures, valeurs cycliques, sociétés présentant un avantage compétitif durable (type Gazprom), entreprises susceptibles de tirer parti de l’harmonisation des niveaux de vie (hausse de la demande intérieure). Il s’attend à des surprises positives dans le secteur des matières premières en 2010. INDICE DE RÉFÉRENCE: MSCI 10/40 Russia PERFORMANCE YTD AU 31.08.2009 (EN EUR): 90,3% vs 80,2% (Indice) PERFORMANCE 2008 (EN EUR): –73% vs –71% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 24.03.1997

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NOUVEAUX FONDS DWS Invest Africa GÉRANT: Jens Schleuniger, DWS Investment SA FORTUNE: EUR 23,2 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Actifs investis à 70% au moins en actions de sociétés africaines (valeurs de premier ordre, petites et moyennes capitalisations) solidement positionnées sur le marché et qui offrent de bonnes perspectives de croissance. Les 10 principales représentent 36,7% des actifs du fonds, la part de liquidités est de 12,3%. Par pays, l’Afrique du Sud et l’Egypte représentent les principales pondérations avec respectivement 24,1% et 20,3%. Pour les autres pays, les pondérations varient entre 6,8% pour l’Ouganda et 1,9% pour l’Algérie. Sur le plan sectoriel, les matériaux représentent 24,4%, suivis de l’énergie (15,2%) et des télécommunications (14,8%). INDICE DE RÉFÉRENCE: S&P Africa 40 (NR) PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 63,7% vs 55,3% (Indice) PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: –3,8% vs –9,5% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 10.07.2008

Parex Russian Equity Fund GÉRANT: Parex Asset Management. Basé en Lettonie, le groupe est spécialisé sur la gestion d’actifs dans les pays baltes (environ 80% sont investis en Europe de l’Est et dans la CEI) et dispose d’implantations dans toute la région. Son historique de performance remonte à 1996. Il compte 70 professionnels. La très grande majorité de ses clients sont institutionnels et proviennent de la région, pays baltes et CEI. Le groupe est représenté en Suisse à travers la AP Anlage und Privatbank AG, filiale de Parex Banka, sa maison-mère. A fin décembre 2008, ses actifs sous gestion s’élevaient à 714 millions de dollars après avoir culminé à 1261 millions en juin 2008. FORTUNE: USD 7,5 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Sélection de titres de sociétés russes en forte croissance mais dont les cours sont sous-évalués. Le fonds est diversifié sur les titres très liquides des secteurs énergétiques

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(pétrole et gaz) et des télécommunications. Les performances reposent à la fois sur les progressions de cours ainsi que sur les paiements de dividendes. Au total, le fonds est réparti sur 59 positions, les 10 principales représentant 38,33% de ses actifs. A fin août, les parts respectives de l’énergie et des matériaux étaient de 28% et 16% et la proportion de liquidités s’élevait à 15%. INDICE DE RÉFÉRENCE: RTSI$ (USD) PERFORMANCE 2009 AU 31.08: 88,34% PERFORMANCE 2008: –72,73% PERFORMANCE ANNUALISÉE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 9,73% DATE DE LANCEMENT: 17.03.2004 Le Parex Ukrainian Equity Fund, lancé en novembre 2007, est également autorisé à la distribution en Suisse. Ce fonds est essentiellement centré sur les entreprises ukrainiennes. A fin août, ses actifs de 0,6 millions d’euros étaient répartis sur 19 positions, essentiellement des valeurs industrielles (36% des actifs) et du secteur de l’énergie (16%). A près de 21%, sa part de cash était élevée, exprimant la vue réservée du gérant quant à l’évolution du marché à court terme. Suivant la Bourse ukrainienne, le fonds a perdu 83,90% depuis son lancement et sa performance 2009 au 31 août était de –2,42%.

Evolution de la performance depuis le lancement

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FONDS DE PLACEMENT OBLIGATIONS Leonardo Invest DNCA Convertibles GÉRANTS: Jean-Charles Meriaux, Igor De Maack, Philippe Champigneule, de DNCA Finance, société de gestion indépendante créée en 2000. Depuis 2006, elle a conclu un partenariat avec Gruppo Banca Leonardo. FORTUNE: EUR 120 millions (15.09.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à profiter des marges élevées sur le crédit et à capter une partie des rebonds du marché actions. Pour garder un positionnement défensif, il est majoritairement investi en titres notés «investement grade» de la zone euro et privilégie les convertibles dont la sensibilité au marché action reste modérée (en moyenne inférieure à 5). Le portefeuille est géré en arbitrant les obligations convertibles ayant évolué vers un comportement actions en faveur de titres moins sensibles ou d’opportunités sur des obligations avec des rendements très attractifs sur le marché secondaire. A mi-septembre, le fonds affichait un rendement de l’ordre de 4% et une sensibilité aux actions de l’ordre de 20%, une situation qui, selon le gérant, le place en bonne position «pour participer aux rebonds des marchés d’actions en prenant un risque limité.» INDICE DE RÉFÉRENCE: Exane Eurozone Convertibles Index PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 18.09.2009: 16,48% vs 22,75% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 17.12.2008

Robeco Strategic Income Fund D EUR GÉRANT: Klass Smits, membre de l’équipe d’allocation d’actifs du département taux fixes de Robeco à New York, département dont les actifs sous gestion s’élèvent à 43,9 milliards d’euros. FORTUNE: EUR 61,5 millions (31.08.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à générer une performance absolue via des positions acheteuses et vendeuses stratégiques et tactiques dans différents pays et catégories d’actifs obligataires. L’idée est de tirer parti des inefficiences des différents marchés obligataires qui, d’un point de vue cyclique, sont sous-appréciés et sous-recherchés. La gestion se concentre sur l’allocation d’actifs, considérée comme la principale source de performance d’un portefeuille obligataire et cherche à déterminer la valeur absolue des différentes classes d’actifs plutôt que les valeurs relatives des actifs au sein d’une même classe. Les risques de change sont entièrement couverts. L’objectif est de dégager un rendement de Libor +250 à 300 pbs. INDICE DE RÉFÉRENCE: Eonia FRAIS DE GESTION: 0,70% PERFORMANCE DEPUIS LANCEMENT AU 31.08.2009: 2,5% DATE DE LANCEMENT: 14.11.2008

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Swiss Life Funds (F) Global Inflation GÉRANT: Dimitri Andrao, Swiss Life Asset Management, France FORTUNE: EUR 141,73 millions (31.07.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: L’objectif du fonds est de réaliser un rendement régulier en euros, protégé de l’inflation. Pour ce faire, le fonds investit dans des obligations indexées sur l’inflation de qualité «investment grade», couvertes par rapport au risque de change en euros et de duration réelle 15. La gestion active repose sur l’exploitation systématique de deux biais: le biais de diversification internationale et le biais de courbe. INDICE DE RÉFÉRENCE: BarCap Inflation-Linked Eurozone – All CPI PERFORMANCE 2009 AU 29.09: 3,71% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 06.08.2008

MATIÈRES PREMIÈRES BNP Paribas Oscillator Commodities Excess Return Core Index GÉRANT: Harewood Asset Management, filiale à 100% du groupe BNP Paribas, est une équipe de 25 professionnels spécialisée dans les stratégies de gestion systématique (quantitative), structurée et alternative. Au 1er semestre 2009, ses actifs sous gestion s’élevaient à 3,7 milliards d’euros. FORTUNE: USD 53 millions (16.09.2009) POLITIQUE D’INVESTISSEMENT: Le fonds vise à dégager une performance supérieure à un investissement statique en matières premières par le biais d’un indice de stratégie, l’indice BNP Paribas Oscillator Commodities Excess Return Core. Basé sur une allocation dynamique, cet indice couvre 19 indices de contrats à termes sur matières premières (un indice par matière première). Un modèle quantitatif ajuste quotidiennement les allocations entre ces 19 indices en fonction de leurs momentums, le momentum étant défini comme la capacité des actifs qui ont sur- ou sousperformé leur indice de référence à poursuivre cette tendance. INDICE DE RÉFÉRENCE: DJUBS Index PERFORMANCE YTD AU 16.09.2009: 13,49% vs 14,61% (Indice) PERFORMANCE 2008: –5,09% vs –35,65% (Indice) DATE DE LANCEMENT: 18.10.2007

Evolution des allocations depuis le lancement*

* Du 18.10.2007 au 2.12.2008, exposition à 15 indices. Depuis lors, date à laquelle le fonds est devenu UCITS III, exposition à 19 indices.

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GESTION DE FORTUNE PRODUITS STRUCTURÉS

Une solution pour se prémunir du risque émetteur Depuis le début de la crise hypothécaire et la faillite de Lehman Brothers il y a un an, les investisseurs accordent beaucoup plus d’importance aux risques de contreparties lorsqu’ils choisissent leurs produits structurés. Aujourd’hui, il est possible pour l’investisseur d’éliminer presque entièrement ce risque grâce à une garantie par nantissement. Explications. Lionel PILLOUD, Managing Director, Banque Vontobel SA

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ur le plan juridique, les produits structurés ne sont rien d’autres que des obligations au porteur. Par conséquent, en cas de faillite de l’émetteur, les droits découlant de ces instruments ne jouissent généralement d’aucun privilège. Les investisseurs sont colloqués en 3e classe, c’est-à-dire assimilés aux détenteurs d’emprunts ou d’obligations. Jusqu’à présent, pour diminuer son risque de contrepartie, l’investisseur était contraint de diversifier son portefeuille avec des certificats émis par différents établissements bancaires. Cette diversification n’a pourtant pas procuré que des avantages aux gestionnaires professionnels et aux investisseurs car, pour un même type de produit, donc d’apparence similaire, le traitement fiscal ou la description des risques et des oppor-

Le calcul de la garantie par l’exemple 1. Vente de 50 000 certificats garantis par nantissement 2. Le certificat cote CHF 100.– 3. Le montant des certificats en circulation s’élève à CHF 5 000 000.– 4. Une marge de garantie est ajoutée à ce montant, par exemple de 5% 5. Par conséquent, l’émetteur doit déposer auprès de SIX SIS des sécurités composées de titres ou de liquidités d’une contre-valeur de CHF 5 250 000.–

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«Grâce à cette nouvelle garantie, l’investisseur bénéficie des nombreux avantages offerts par les produits structurés mais également, comme pour les fonds de placement, d’une protection contre le risque de défaut de l’émetteur» LIONEL PILLOUD – BANQUE VONTOBEL

tunités, pour ne citer que ces deux exemples, n’étaient pas toujours exactement identiques. En achetant un produit de même type auprès de différents émetteurs, l’investisseur a également pu constater la différence de qualité et de quantité d’informations mise à disposition. Il a également pu évaluer la qualité du marché secondaire, notamment le niveau de liquidité du produit et avec quelle efficacité et régularité l’émetteur fixe les cours pendant la journée de négoce. Aujourd’hui, l’investisseur a la possibilité de concentrer ses investissements sur les établissements qui offrent, depuis de

longues années, un réel service, une grande transparence, des informations détaillées sur des produits listés et un véritable marché secondaire sans devoir se soucier du risque de contrepartie. En effet, durant le 4e semestre 2009, il est prévu d’offrir à l’investisseur la possibilité d’éliminer presque entièrement ce risque grâce à une garantie par nantissement. Cette solution simple et efficace est proposée aux investisseurs sous l’appellation «Collateral Secured Instrument» par la Banque Vontobel, leader sur le marché des dérivés listés en Suisse, en collaboration avec la Bourse des dérivés Scoach et la SIX Swiss Exchange.

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GESTION DE FORTUNE Une garantie simple et efficace Les certificats garantis par nantissement bénéficient d’un dépôt de sûretés sous forme de valeurs mobilières de la banque émettrice auprès de la SIX Swiss Exchange. Le fonctionnement du modèle de garantie par nantissement élaboré par la SIX Swiss Exchange, Eurex, Scoach, en collaboration avec l’Association suisse des produits structurés (ASPS), est transparent comme le montre l’illustration ci-dessous. En contrepartie des certificats vendus à l’investisseur, l’émetteur dépose des valeurs dans le pool de sûreté de SIS SIX (prestations de services sur titres de la SIX Swiss Exchange) qui les gère jusqu’à l’échéance du produit. En cas d’insolvabilité de l’émetteur, la SIX Swiss Exchange devient l’ayant droit économique; elle est, par conséquent, autorisée à vendre les valeurs déposées en nantissement aux prix en vigueur sur le marché. Cette procédure est désignée sous le terme de réalisation de la garantie. Le montant ainsi obtenu n’est pas intégré à la masse en faillite de l’émetteur mais versé directement aux investisseurs.

produits structurés et sous-jacents, sans entraîner un allongement du délai pour l’émission du produit structuré. Au niveau de la Bourse, le fonctionnement du système de contrôle et de réglementation permet une liquidation rapide et efficace de la garantie en cas de défaut d’une banque émettrice. Diverses catégories de valeurs peuvent être apportées par les banques émettrices en garantie des produits vendus comme, par exemple, les titres admis en pension par la Banque nationale suisse (BNS) ou la Banque centrale européenne (BCE) dans le cadre de leur politique monétaire mais également des liquidités. La BNS n’admet en garantie que les titres satisfaisant à de hautes exigences en ce qui concerne la notation et la liquidité. Les critères d’éligibilité figurent dans la Note sur les titres admis par la BNS dans ses pensions. La contre-valeur des garanties à déposer par l’émetteur correspond au nombre de certificats vendus multipliés par la valeur de marché des certificats majorée de la marge de garantie. Cette dernière constitue une sécurité supplémentaire pour amortir d’éventuelles fluctuations de prix.

Souplesse, efficacité et transparence

Montant de la garantie par nantissement

Du coté de l’émetteur, l’adossement d’un dépôt de garantie peut être appliqué, en principe, sur n’importe quelle catégorie de

Le montant des sécurités à déposer dépend quotidiennement du cours de clôture du certificat garanti par nantissement. Différen-

Le mécanisme de garantie par nantissement

Source: SIX Swiss Exchange

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tes sources de prix sont prises en compte pour calculer la valeur du certificat, à commencer par le cours acheteur (bid) de l’émetteur. Celui-ci doit être en permanence visible car, contrairement aux autres certificats standards, les émetteurs ont une obligation de market making sur les produits «sécurisés» pendant les heures d’ouverture de la Bourse, et doivent donc, en tout temps, proposer des cours acheteurs et vendeurs sur leurs produits. Deux autres sources de prix externes et indépendantes sont également prises en compte, il s’agit des prix de la société Derivative Partners Research AG et ceux d’European Derivatives Group. Si le cours d’achat de l’émetteur correspond au plus élevé de ces trois prix, il sera utilisé comme base de calcul. Le recours à différentes sources de prix garantit une valorisation objective ce qui est à l’avantage de l’investisseur. Dans le cas des produits assortis d’une protection du capital intégrale, le bondfloor peut également être utilisé comme base de calcul. Celui-ci est calculé et publié quotidiennement par l’administration fédérale des contributions (AFC) via Telekurs Financial à des fins fiscales. Selon les fluctuations de prix du certificat et le nombre de certificats vendus, l’émetteur ajuste chaque jour le montant de sa garantie. Cette assurance a, naturellement, un prix pour l’investisseur puisqu’elle engendre, pour la banque émettrice, un coût d’opportunité lié à la gestion des garanties à déposer. A ces frais s’ajoutent les frais liés aux services délivrés par la SIX Swiss Exchange. Le coût total d’une garantie n’est pas encore communiqué officiellement au moment de la rédaction. Grâce à cette nouvelle offre de garantie, l’investisseur bénéficie aujourd’hui non seulement des nombreux avantages offerts par les produits structurés mais également, comme pour les fonds de placement, d’une protection contre le risque de défaut de l’émetteur. Il peut, dès lors, se concentrer sur la qualité du service qu’il est en droit d’attendre des banques émettrices en sélectionnant, en priorité, sans passer par des intermédiaires, les produits bénéficiant d’un véritable marché secondaire, à savoir une cotation permanente et des spreads fixes durant toute la durée de vie du produit, y compris durant les périodes de fortes turbulences. ■ L.P.

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GESTION DE FORTUNE SUCCESSION DANS LES PAYS MUSULMANS

Quelles solutions pour les expatriés et investisseurs? © MARIO RAGSAC JR. - FOTOLIA.COM

Les Suisses, comme d’autres Européens, sont toujours plus nombreux à s’installer dans des pays de droit musulman, pour y travailler ou y prendre leur retraite. Ils peuvent aussi y investir, notamment dans l’immobilier. En cas de décès, leur succession sera-t-elle régie par le droit musulman? Comment peuvent-ils planifier leur succession? Patrick RADIUS, Senior Wealth Planner Rothschild Trust Genève

L

e droit musulman des successions, qui varie légèrement dans son contenu d’un pays à l’autre, peut être extrêmement surprenant pour un Européen. Voici quelques exemples de règles totalement étrangères aux systèmes juridiques de droit civil ou de common law: les parents du défunt sont toujours héritiers pour un sixième de la succession chacun; la veuve n’a droit qu’à un huitième (un quart pour le veuf); les fils reçoivent le double des filles; les filles, en l’absence de fils, ne peuvent recevoir que deux tiers de la succession au plus. Les héritiers qui ne partagent pas la religion du défunt sont exclus. Le testament ne peut porter que sur une quotité disponible d’un tiers de la succession et, dans la plupart des pays de droit musulman, cette quotité disponible ne peut pas être léguée à un héritier légal pour augmenter sa part.

Conflits de loi et de juridictions On comprend que l’idée d’avoir sa succession régie par le droit musulman puisse inquiéter des Européens non-musulmans. Les successions internationales dans lesquelles le défunt n’est pas citoyen de son pays de domicile et qui comportent des avoirs dans plusieurs pays posent des problèmes extrêmement complexes de conflits de lois et de conflits de juridictions et sont propices à des litiges insolubles.

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Des testaments bien rédigés peuvent apporter des solutions aux conflits de lois et juridictions. Les intervenants à la succession, juges délivrant un certificat de succession ou réglant un litige, notaires ou responsables de registre foncier, vont considérer que le droit applicable est celui désigné par leur système national de «droit international privé». Dans les pays de droit musulman, la règle de droit international privé est assez simple: la succession est régie par le droit national du défunt. Il n’est pas tenu compte de la règle de droit international privé du pays dont le défunt est citoyen même si celle-ci renvoie au droit du pays de résidence du défunt. Ainsi, un juge de Dubaï saisi de la succession d’un Suisse domicilié à Dubaï devra appliquer le droit suisse pour déterminer les droits de chaque héritier, sans tenir compte du fait que dans le droit

suisse qu’il doit appliquer existe la règle selon laquelle la succession est régie par la loi du dernier domicile. Le juge de Dubaï n’accepte pas le «renvoi» que le droit international privé suisse fait au droit des Emirats Arabes Unis. Il existe néanmoins des cas où le juge d’un pays de droit musulman appliquera le droit local. Si le défunt est musulman, le droit musulman prévaudra sur son droit national car l’application du droit musulman est alors «d’ordre public». Si aucun testament n’existe et si les parties ne collaborent pas pour prouver le contenu du droit étranger, le droit musulman s’appliquera à titre supplétif. Enfin, pour les biens immobiliers, il existe, dans certains pays comme à Dubaï, une certaine confusion. La jurisprudence n’est pas

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PLANIFICATION SUCCESSORALE fixée et on ne pas sait précisément s’il faut faire prévaloir le droit national du défunt ou le droit du lieu de situation du bien. Pour éviter le problème, il faut, à tout le moins, faire un testament et, de préférence, faire détenir le bien par une société, dont les actions feront partie de la succession régie par le droit national du défunt.

Juge suisse, droit musulman? Qu’en est-il du juge ou du notaire européen, et en particulier suisse, face à la succession d’un expatrié? Ont-ils compétence pour intervenir? Devront-ils appliquer le droit musulman en application de leur règle de droit international privé lorsque celle-ci fixe que le droit applicable est celui du dernier domicile comme c’est le cas en Suisse, en France ou en Belgique? Pouvons-nous avoir un juge musulman qui applique le droit suisse et un juge suisse qui applique le droit musulman dans la même succession? Pour être certain qu’un juge suisse sera compétent, le suisse expatrié doit faire un

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testament soumettant sa succession au droit suisse ou, à tout le moins, à la compétence des tribunaux de son lieu d’origine. Dans ce cas, les tribunaux suisses seront compétents et la succession sera soumise au droit suisse. S’il n’y avait pas un tel testament, les autorités judiciaires suisses ne seraient compétentes que s’il était prouvé que les autorités judiciaires du pays de domicile refusent de s’occuper de la succession. Les héritiers n’auraient donc pas le choix. Il faudrait d’abord s’adresser au juge du pays du dernier domicile. Si le juge suisse, du fait de l’inaction du juge étranger, devenait compétent par subsidiarité, il appliquerait le droit suisse par le renvoi que le droit international privé du pays musulman fait au droit du pays de nationalité du défunt.

But principal: éviter des conflits On peut donc affirmer que le juge suisse n’appliquera pas le droit musulman à la succession d’un suisse expatrié, sauf peut-être

pour les biens immobiliers aux Emirats Arabes Unis (si la jurisprudence locale se fixait en faveur de la loi du lieu de situation du bien). La religion musulmane du citoyen suisse n’affecterait, évidemment, pas l’application du droit suisse en Suisse. Par contre, il n’est pas certain que l’option faite en faveur du droit suisse sera reconnue par d’autres pays dans lesquels se trouveraient des actifs successoraux. Cette option n’est pas une panacée. Même si l’application du droit musulman à la succession d’un expatrié est peu fréquente, il est souhaitable, par une planification appropriée, d’organiser son patrimoine d’une manière qui évite conflits de juridictions et conflits de lois. Des testaments bien rédigés peuvent apporter des solutions. L’usage de trusts peut aussi grandement faciliter le transfert à la génération suivante, avec moins de contraintes et ce, d’autant plus facilement que la plupart des pays musulmans n’ont pas de fiscalité des successions. ■ P.R.

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GESTION DE FORTUNE MARCHÉS ÉMERGENTS

Emergents aujourd’hui, prédominants demain Les chiffres des performances sont sans équivoque. En effet, depuis le début de l’année 2009, les marchés émergents ont pleinement profité des anticipations de sortie de crise des économies et du retour en grâce d’un goût pour le risque. Au-delà de l’ampleur inattendue du rebond, l’écart de performance avec les «grands» marchés s’est finalement formé avec une certaine régularité. Mikaël LOK, Gestion Discrétionnaire Crédit Agricole Suisse

S

ur la base des performances hebdomadaires, le MSCI Emerging Markets en dollars US fait mieux que le MSCI World en dollars dans 66% des cas. Les proportions sont équivalentes depuis le rebond de mars 2009 (68%). A quel niveau de volatilité se paie cette surperformance? 6%, c’est l’excès de volatilité de l’indice émergent contre la référence mondiale en dollars US sur les douze derniers mois; +30% de surperformance pour 6% de volatilité supplémentaire. Ces résultats ont de quoi redonner le sourire aux investisseurs ayant parié sur cet arbitrage. Toutefois, les 2e et 3e trimestres 2008 auront marqué les esprits avec la chute vertigineuse de ces marchés, en phase avec le cliché qui les accompagne et en contradiction avec les constats précédents valant pour 2009. Ici, les chiffres s’inversent avec une fréquence de gains hebdomadaires plafonnant à 25%.

Des marchés structurellement rémunérateurs Si nous étendons nos observations à la période de marchés haussiers 2002-2007, nous retrouvons cette récurrence de surperformance (62%), avec, là aussi, 5% d’excès de volatilité. La performance relative est de +110%. Ces chiffres imposent des conclusions sans appel.

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En 2009, les marchés émergents ne traversent pas une phase d’euphorie. En revanche, sur la période d’observation choisie, soit les sept dernières années, ils sont structurellement rémunérateurs et requièrent certes un supplément de risque, mais dont l’importance est raisonnable en valeur absolue. Leur profil rentabilité/ risque est remarquable et surpasse largement celui des indices nord-américains, européens et, bien entendu, japonais. Ils n’auront pas été un refuge face aux excès

«La place des pays émergents dans les marchés financiers va continuer de croître très significativement au cours des prochaines années» MIKAËL LOK – CRÉDIT AGRICOLE SUISSE

des «grands» marchés, contrairement à la période allant de 2000 à 2002 durant l’éclatement de la bulle internet. A ce titre, ils ne présentent pas de comportements autonomes, ni précurseurs. Leur évolution est synchrone avec les références nord-américaines et européennes. Leur corrélation avec les grands marchés est de 90%. Ils n’apportent donc pas d’effets de diversification dans leur portefeuille. Apparemment correctement arbitrés, leurs moteurs de performance sont d’origine macroéconomique. Avec les BRIC en exem-

ple, nous pouvons mettre en évidence leurs caractéristiques, soit un niveau de croissance économique – et/ou une capacité à se mouvoir dans cet environnement hostile – bien supérieur.

La Chine et l’Inde en zone de croissance L’économie chinoise est parvenue à rester en zone de croissance (le PIB a progressé de 7,9% en glissement annuel au 2e trimestre 2009). Les autorités ont activé à la fois des instruments de politique monétaire et des moyens de politique budgétaire colossaux. Le plan de relance est de 586 milliards de dollars (soit environ 14% du PIB annuel chinois) et s’étend jusqu’à 2010. Il doit permettre d’éviter que le ralentissement ne se transforme en récession. Le pari semble être gagné. L’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier est retourné en zone d’expansion depuis avril 2009 et se situait, en août, à 55,1, alors que la production industrielle progressait de 12,3% en glissement annuel. L’investissement résidentiel et les ventes de détail sont également en forte progression. La production d’électricité est, quant à elle, retournée en territoire positif. L’Inde a également évité la récession, produisant une croissance de 6,1% en glissement annuel au 2e trimestre 2009. L’agriculture ne pèse plus que 18% du PIB et les aléas climatiques influent de moins en moins sur la santé économique de cet immense pays. La réalisation du pire scénario pour le secteur agricole enlèverait moins de 3% de croissance à l’économie indienne, ce qui lui permettrait de rester structurellement en terri-

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MARCHÉS ÉMERGENTS augmenteront de 125% entre 2002 et 2009 (estimations Factsheet septembre 2009). La décroissance des résultats aura été de 30% au cours des deux dernières années. Les marchés auront sanctionné cette destruction de valeur par une baisse de 27% des indices Récession au Brésil et depuis fin décembre 2007, en Russie légitimant les valorisations Le Brésil et la Russie peuvent A titre de comparaiactuelles. faire, au contraire, l’expérience son, les entreprises des pays de baisses drastiques de l’acti«immergés» n’auront produit vité économique. Au Brésil, le qu’une croissance cumulée de PIB s’est contracté de 3,65% au e 48% sur la même période, pour 4 trimestre 2008, par rapport une performance des indices au 3e trimestre 2008 et de 1% er équivalente de +43%. Avec +55% entre le 1 trimestre 2009 et le e de croissance cumulée atten4 trimestre 2008. Le retour à la due entre 2009 et 2011, les anacroissance s’est quand même e lystes affichent des attentes opéré au 2 trimestre (+1,9%) et similaires aux «grands» marl’indice des directeurs d’achat chés. Ces anticipations appas’est inscrit à 50,6 en août, soit raissent raisonnables, car très dans la zone d’expansion. proches des niveaux atteints En Russie, la chute a été bien fin 2007 par les marchés pour plus sévère: en glissement les deux groupes de pays. annuel, la variation du PIB s’est Ces arguments plaident inévitaétablie à –9,8% au 1er trimestre e blement pour un arbitrage à 2009 et à –10,9% au 2 trimestre. long terme en faveur des pays Au vu de l’évolution du sentiémergents, en termes d’allocament des directeurs d’achat du tion d’actifs. Les BRIC semblent secteur manufacturier, la Russie e encore mieux armés pour devra attendre le 4 trimestre «Le profil rentabilité/risque des marchés aborder le monde multipolaire 2009 pour renouer avec un émergents est remarquable et surpasse larqui se dessine inexorablement. chiffre positif. C’est le pays qui La suprématie économique des présente, à ce jour, le plus de gement celui des indices nord-américains, Etats-Unis recule pendant que handicaps, le Brésil possédant, européens et, bien entendu, japonais» ces nouvelles forces éconoquant à lui, des ressorts de miques s’établissent; ce n’est croissance supplémentaires, MIKAËL LOK – CRÉDIT AGRICOLE SUISSE pas un phénomène nouveau. La notamment la démographie, place des pays émergents dans tout comme la Chine et l’Inde. les marchés financiers va contiLes politiques monétaires sont qu’elle impose aux banques depuis le 21 avril nuer de croître très significativement au aussi en cours de normalisation, témoi2009. L’économie reste solidement installée cours des prochaines années. Beaucoup gnant de l’évolution profonde et structusur son chemin de croissance. d’entre eux ne doivent d’ailleurs plus être rante de ces pays. Au Brésil, la Banque centrale laisse, elle considérés comme émergents (Brésil, Inde et La Banque de Chine privilégie la croissance aussi, ses taux de référence inchangés, avec au niveau de sa politique monétaire. Les Chine notamment). Ces derniers présenteun retour de la croissance associé à un agrégats monétaires s’inscrivent en proront très rapidement des caractéristiques de niveau de taux d’intérêt réel encore élevé et gression et ce n’est pas le chiffre d’inflation rentabilité et de risque similaires aux plaidant pour un statu quo. qui motiverait un éventuel resserrement marchés matures d’aujourd’hui. Ils ne sont monétaire. Ce serait plutôt la conscience du pas encore les «moteurs» de la finance monrisque de mauvaise allocation de ressourdiale, mais leur future prédominance trouve La place des émergents ces découlant d’une telle croissance de ces ses origines dans les défaillances succesdans les marchés agrégats. sives des modèles économiques japonais et L’approche par les résultats des entreprises La Banque centrale Indienne applique une occidentaux. ■ justifie également les performances histostratégie similaire. Elle n’a plus touché ni à riques et donne un éclairage prometteur ses taux de référence, ni au ratio de liquidité jusqu’en 2011. Les résultats des entreprises M.L.

toire positif en termes de croissance. Le secteur manufacturier reste en expansion ainsi que l’indice des directeurs d’achat l’indique, déjà installé au-dessus de la barre des 50 depuis avril 2009.

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ENJEUX STANDARD CHARTERED

Un état de santé presque insolent De taille plutôt moyenne, Standard Chartered est maintenant la deuxième banque britannique en termes de capitalisation boursière derrière HSBC, du fait de la déconfiture des autres établissements. L’axe exclusivement marchés émergents, remontant aux racines victoriennes du groupe, a préservé celui-ci des difficultés et le met désormais en position de force pour préparer le prochain cycle de croissance mondiale. Portrait. Jaona RAVALOSON (09/10/09)

U

n an après la faillite de Lehman Brothers, s’il y a un consensus parmi les augures à propos du devenir de la crise actuelle c’est sur la décorrélation des marchés émergents. Au moins deux facteurs sont à la base de l’insensibilité relative de ces zones: d’abord, les leçons tirées de la crise de 1997 qui ont poussé les pays concernés, notamment ceux de la zone Asie Pacifique, à améliorer leur gouvernance économique et à respecter les grands équilibres; ensuite, l’essor de leurs marchés intérieurs, favorisé à la fois par l’amélioration du niveau de vie d’une population abondante et avide de consommation et par le développement rapide des échanges SudSud. La dépendance de ces contrées vis-àvis de l’économie occidentale est, ainsi, en voie de réduction rapide favorisant le maintien d’une certaine stabilité financière et d’une poursuite de la croissance. Lors de son assemblée générale à Istanbul début

octobre, le FMI a ainsi réaffirmé que l’Asie, en se réajustant de manière hautement efficace, est en train de tirer l’ensemble de l’économie mondiale de la récession. Il a admis également que l’Afrique est relativement plus résistante et plus performante que lors de précédentes crises. Dans un tel contexte, les établissements bancaires européens les plus immunisés contre le krach et la crise de crédit sont ceux qui sont les plus exposés aux marchés émergents. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main et Standard Chartered en fait partie. STAN, comme l’appellent les analystes et le symbolisent les codes boursiers, est un curieux animal dans l’univers des banques britanniques. Ayant son siège à Londres, cet établissement n’a pas la moindre agence dans le pays. Il exerce exclusivement en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Océanie et dans les Amérique, où ses 1750 points de vente sont déployés. Coté en livre sterling à Londres et en HK dollar sur la place de Hongkong, il tient et publie ses comptes en dollar américain. Ce n’est pas seulement sous cet angle que STAN se différencie du secteur bancaire du Royaume Uni. Aux côtés de HSBC, il tient la

Prévision de croissance pays émergents Economies G7 Union européenne Afrique Asie Moyen-Orient Amérique latine

2008

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2010

2011

2012

0,3 1,0 5,2 7,6 5,4 4,2

-3,6 -4,2 1,7 6,2 2,0 -2,5

1,3 0,5 4,0 7,3 4,2 2,9

2,4 1,8 5,2 8,1 4,6 3,7

2,4 2,3 5,3 8,4 4,6 4,1

Source: FMI, World Economic Outlook, Octobre 2009

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dragée haute aux vénérables institutions comme Lloyds Bank ou Royal Bank of Scotland qui souffrent et restent sous perfusion gouvernementale (tant en termes d’actionnariat que de garantie des actifs). D’après l’agence de rating Moody’s, depuis le début de la crise financière en 2007, le secteur bancaire britannique a subi des pertes sur crédits et sur titres de 110 milliards de livres sterling; des pertes supplémentaires de 130 milliards de livres sont à attendre.

La banque du Sud Le groupe STAN est issu de la fusion en 1969 de la Chartered Bank of India, Australia and China et de la Standard Bank of British South Africa. Il a célébré l’année dernière ses 150 ans en Inde et en Chine. Les premiers pas en Asie ont été effectués aux lendemains de la création de la Chartered Bank à Mumbai, Calcutta et Shangai, pour financer le commerce du coton, du thé ou d’autres produits de rente agricole. L’origine africaine, elle, remonte à 1862 au Cap, Afrique du Sud, et portait sur le financement des mines de diamant puis des mines d’or. Dès lors, cette vocation à la fois impériale et mondiale a été maintenue. L’expansion du groupe a suivi le développement du commerce entre l’Europe et l’outre-mer ainsi que l’extension de l’Empire britannique sur lequel, comme on sait, le soleil ne se couche jamais. Les franchises africaine et asiatique ont été renforcées régulièrement et complétées par de solides implantations au Moyen-Orient puis en Amérique latine. STAN s’est frayé une niche dans les zones les plus prometteuses du XXIe siècle, en exerçant un métier de banquier basique, collecter des dépôts

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STANDARD CHARTERED et accorder des crédits à des consommateurs. La banque de détail compte 14 millions de clients à travers le monde. Pour sa part, la banque de gros gère 1200 relations entreprises. Implantée à Londres et à Singapour, elle emploie plus de 12 000 personnes et propose aux entreprises et aux investisseurs institutionnels du trade finance, de la gestion de trésorerie, des services titres, devises, de la gestion des risques, de la levée de capitaux et des solutions de financement. Cette double activité, banque de détail (27% du profit brut en 2008) et banque de gros (73% du profit brut 2008), lui a permis d’éviter les risques et les pertes sur les marchés et les produits dérivés. L’expansion continue à se mener tambour battant par croissance organique et externe pour couvrir de nouveaux pays et de nouvelles lignes métier et en intégrant des acteurs locaux bien chevillés à leur environnement régional. Sur son plus gros moteur de croissance qu’est l’Asie, STAN dispose aujourd’hui d’un réseau d’agences plus étoffé que celui de son grand confrère et rival HSBC, ce qui témoigne d’un amarrage plus fort au tissu local.

Poids comparé de l’Asie 2008 Nbre de pays couverts Effectif Nombre d'agences Profit avant impôt (US$ millions) Source: sociétés

STAN

HSBC

20 55 965 1 164

19 127 489 1 028

1 464

11 929

Lors du forum SIBOS, qui s’est tenu à Hongkong en septembre dernier, le patron exécutif de la banque, Peter Sands, a reconnu qu’en dépit d’un redressement rapide, les économies asiatiques restent soumises à de nombreux défis. Cela étant, il reste impressionné par la rapidité de la reprise dans cette région, «une reprise réelle, […] des événements qui, normalement, devraient prendre plusieurs mois, voire années, et qui se matérialisent en quelques semaines». Les performances financières de son groupe ne peuvent qu’en bénéficier. Preuve en est les résultats publiés ces derniers semestres.

Une exception dans le secteur Alors que ses homologues britanniques et européens se débattent dans des difficultés

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Evolution du profit avant impôt de STAN

Source: société

immenses et frisent le dépôt de bilan hors intervention des pouvoirs publics, STAN assure et rassure. Son bénéfice net a progressé de 20% en 2008 et continue à grimper au premier semestre 2009. En dépit d’un doublement des provisions pour risques à 1,1 milliard de dollars, le premier semestre 2009 s’est soldé par un profit avant impôt de 2840 millions, 250 millions de mieux que la même époque de 2008 et bien au-dessus des attentes des prévisionnistes. Le bénéfice net est ressorti à 1883 millions de dollars (en augmentation de 5,5% sur un an). La banque de gros a amélioré son résultat opérationnel de 36% à 2,25 milliards de dollars tandis que la banque de détail, victime d’un fort taux de provisionnement et d’une filiale coréenne à la peine, a généré un profit opérationnel en chute de 57% à 348 millions. STAN n’était pas le seul établissement bancaire européen à avoir accru son résultat au

premier semestre 2009. C’était le cas aussi, entre autres, de HSBC, Barclays ou Credit Suisse. Mais son positionnement géographique et la solidité de sa structure bilancielle lui ont donné une longueur d’avance. Sans recourir à l’argent de l’Etat, la banque n’a subi aucun problème de liquidité puisqu’elle avait réussi à lever, en novembre 2008, en pleine tourmente financière globale, 2,7 milliards de dollars de capitaux auprès de ses actionnaires et des marchés. A 7,6%, son ratio Tier 1 dur est à un niveau confortable et constitue, par les temps qui courent, un réel avantage compétitif. D’après Peter Sands, le directeur général, le second semestre 2009 a démarré sur les chapeaux de roue. Selon ses termes, la banque «est dans la partie du monde où il faut et dispose de la stratégie qu’il faut». Ceci autorise de nouvelles performances pour les années qui viennent. D’où un parcours boursier bien orienté. Depuis le début de

Evolution du titre à la Bourse de Londres STAN.L GBP 2009-10-08 00:08 LSE 1600 1400 1200 1000 800 Oct Dec Feb 2006

Apr Jun

2007

Aug Oct

Dec Feb 2008

Apr Jun Aug Oct

Dec

Feb Apr Jun

Aug Oct

2009

Source: Thomson Reuters

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ENJEUX l’année, le titre a doublé à Hongkong et est monté de près de 70% à Londres.

De nouvelles réserves de croissance D’ailleurs, STAN s’est empressé, début août, de saisir cette opportunité pour refaire appel au peuple en émettant de nouvelles actions pour un montant d’un milliard de livres (soit 1,6 milliard de dollars US). D’après les analystes, cette opération portera le ratio Tier One dur à 8,4%, ce qui permet, avec un objectif minimal de 8%, de donner une marge de manœuvre suffisante pour augmenter les parts de marché ou de faire des acquisitions complémentaires. La direction de Standard Chartered a mis les points sur les i à propos de cette seconde augmentation de son capital en moins d’un an. Cette opération n’a pas été faite pour «combler des trous noirs dans le bilan ni pour avoir un matelas servant à faire face à des perspectives médiocres ni pour disposer de munitions en vue de mener une politique d’acquisition agressive». Car, en dépit de leur forte hausse, les provisions peuvent être prises en charge par les résultats bruts d’exploitation; car en dépit des incertitudes macroéconomiques, l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, sur lesquels le groupe se concentre, se portent mieux; car en dépit d’innombrables possibilités de croissance externe, le groupe est très sélectif. En somme, une augmentation de capital qu’il fallait faire… parce que, justement, le groupe n’en a pas besoin. C’est ce type d’émissions qui marche le mieux sur les marchés, d’autant, qu’en

STANDARD CHARTERED l’espèce, il a été réalisé, malgré tout, avec une décote de près de 49% par rapport au cours de clôture précédant l’annonce. Les souscriptions n’ont donc pas mis beaucoup de temps pour absorber l’offre de papiers via un placement accéléré. Là aussi, STAN fait figure d’exception dans la profession. On prête à John Peace, le nouveau président désigné en juillet dernier, cette idée d’une augmentation de capital à titre de précaution. Il faut dire que Mr Peace n’a pas d’antécédents professionnels dans le monde bancaire. Il occupe le poste laissé vacant depuis janvier par le précédent titulaire, Lord Davies, devenu ministre du Commerce du gouvernement de Sa Majesté. Auparavant, il a dirigé le groupe de luxe Burberry ainsi que la société d’évaluation de risques de crédit Experian. Pour un tel appel aux marchés, John Peace pouvait compter sur un actionnaire stratégique détenant une participation significative. Il s’agit de Temasek, le fonds souverain de Singapour, qui a, bien entendu, suivi l’augmentation de capital à hauteur de sa participation d’environ 19%. Temasek était rentré pour la première fois dans le capital de STAN en 2006 en acquérant 11,6%. Actionnaire stable, il ne pratique pas pour autant l’exclusivité puisqu’il est également présent dans plusieurs banques asiatiques (entre autres, DBS, Bank of China, China Construction Bank).

Une approche plus audacieuse Avec un bilan conforté au-delà de ce qui est strictement nécessaire et dans un contexte où les compétiteurs sont, pour la plupart,

Principaux actionnaires de STAN au 01/09/09

Source: FactSet Research Systems Inc

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au tapis et cherchent à se désengager pour se refaire une santé, STAN se sent pousser des ailes et n’a pas peur d’ambitionner de jouer dans la cour des grands. Pour Peter Sands, un excès de cash est un réel atout et donne «une souplesse plus grande pour profiter des opportunités de croissance créées par la crise, à la fois organiques et non organiques». De fait, un renforcement des équi-

«La banque a annoncé son intention de recruter 850 responsables de relations en Asie pour la clientèle haut de gamme»

pes sur les marchés les plus dynamiques est déjà en cours. La banque a annoncé son intention de recruter 850 responsables de relations en Asie pour la clientèle haut de gamme. Elle a renforcé aussi ses activités sur les marchés actions en Asie (recherche et vente institutionnelles). Le groupe a fait beaucoup d’acquisitions depuis deux ans (rachat d’American Express Bank en 2007, acquisition de Cazenove Asia, une filiale de JP Morgan, en janvier 2009, etc.) Il entend poursuivre cette politique et entrevoit des opérations de petite envergure (de petites centaines de millions de dollars) en Chine ou en Inde. Signe manifeste d’une approche plus offensive, le coup marketing et communication que STAN a réussi en signant un contrat de sponsoring du club anglais de football Liverpool FC pour une vingtaine de millions de livres par an pendant au moins quatre ans. Surprenant, quand on voit le coût d’une telle initiative, surtout pour une banque qui n’est même pas active auprès des consommateurs britanniques. Mais pour la banque, le pari est de miser sur la popularité de plus en plus mondialisée des clubs de football anglais et de l’impact global des chaînes de télévision sports. Après tout, une banque qui a traversé brillamment la crise et qui n’a pas fait usage des 1400 milliards de livre d’aide gouvernementale au secteur peut se permettre de voir sa notoriété et son image grandir et précéder ses conquêtes futures de part de marché. ■ J.R.

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ENJEUX

INFORMATIONS FINANCIÈRES

Trop d’information tue l’information Pour faire face aux turbulences des marchés, les régulateurs comptables ont autorisé les reclassements d’actifs financiers en normes internationales (IFRS). Cette évolution s’est accompagnée de demandes d’informations plus précises sur les reclassements comptables de titres. Les grandes banques ont utilisé ces possibilités et ont fourni l’information demandée. Cependant, comparer les différents établissements reste un exercice très exigeant. B&F: Pouvez-vous expliquer votre choix de restreindre votre champ d’étude aux rapports annuels? V.C.: Les rapports annuels constituent la seule information financière «normée» au sens de IFRS7, par conséquent ce sont des éléments susceptibles d’être comparables entre eux. Ce n’est pas le cas des communiqués ou des informations aux investisseurs, à travers lesquels chaque établissement va exprimer sa propre stratégie de communication.

Propos recueillis par Véronique BÜHLMANN

«L’

information financière des établissements de crédit en période de crise», tel est le titre de l’étude élaborée par Virginie Chauvin, associée de la société Mazars, à partir des rapports annuels au 31.12.2008 de 14 grandes banques1. Par ce travail, elle a surtout cherché à dégager des grandes tendances qui se dégageaient en matière d’information et à illustrer, à travers des exemples concrets, comment l’un ou l’autre des établissements avait choisi de répondre aux exigences réglementaires. En effet, comme l’explique cette spécialiste des problématiques comptables liées aux instruments financiers: «On peut penser que, dans ce domaine, les pratiques des plus grands acteurs vont tendre à essaimer dans toute l’industrie.» Dans l’entretien qui suit, Virginie Chauvin, qui a déjà consacré un certain nombre de travaux aux mises en œuvre des normes IFRS, ainsi qu’à celle du pilier 3 de Bâle II, décrit le champ de son étude et explicite ses principales conclusions. Banque & Finance: Sur quels critères les établissements étudiés ont-ils été sélectionnés? VIRGINIE CHAUVIN: A l’exception des deux banques américaines, tous les établissements sélectionnés sont soumis aux mêmes principes comptables, à savoir les normes IFRS. Ils ont principalement été choisis parmi les plus importantes capitalisations boursières du secteur bancaire européen de

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«A partir de rapports qui peuvent faire jusqu’à 500 pages, l’actionnaire ou l’investisseur lambda aurait bien de la peine à se forger une opinion générale» VIRGINIE CHAUVIN – MAZARS

manière à offrir une certaine représentativité. Nous avons privilégié la grande taille, parce que ces acteurs sont les plus représentatifs de la pratique bancaire.

B&F: Dans votre chapitre consacré à la communication sur les impacts de la crise financière, vous constatez que les informations sont peu comparables entre les établissements et que l’information comparative avec 2007 n’est fournie que dans trois cas. S’agit-il d’un manque de transparence? V.C.: Il faut se rappeler qu’en 2007, seuls quelques établissements avaient jugé pertinent de donner des informations chiffrées complémentaires spécifiques pour rendre compte des effets du début de la crise. Par conséquent, c’étaient également les seuls susceptibles de fournir une comparaison avec ces éléments en 2008! Plus généralement, pour ce qui concerne «l’information de crise», la continuité est difficile à établir 1

Ont été retenus les établissements suivants: en France, BNP Paribas, Crédit Agricole, Groupe Caisse d’Epargne et Société Générale; en Allemagne, Commerzbank; en Angleterre, Barclays et HSBC; au Benelux, Dexia et ING; en Espagne, Santander; en Italie, Unicredit; en Suisse, UBS; aux USA, Bank of America et Goldman Sachs. 2 Dans son édition de Bank News, avril 2009, Mazars propose un article très intéressant sur le sujet: «Zoom sur l’évolution de la mesure de la juste valeur des instruments financiers», pages 13-14.

B&F

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ENJEUX puisqu’il s’agit, par définition, d’éléments non récurrents: il n’était pas possible de communiquer en 2007 sur les effets de la faillite de Lehman Brothers puisque celle-ci n’est intervenue qu’en septembre 2008. B&F: Votre second chapitre s’intéresse à l’amendement à IAS 39. Pouvez-vous rappeler le contexte d’adoption de cet amendement? V.C.: Cet amendement a été adopté à l’automne 2008, au pic de la crise de liquidités où les marchés sont devenus très peu actifs rendant délicate la détermination de la juste valeur des instruments financiers2. B&F: Analysant les reclassements, vous notez que parmi les banques de votre échantillon, deux établissements expliquent l’essentiel des 190 milliards d’euros de reclassements de la catégorie «AFS» vers la catégorie «prêts», alors que les reclassements depuis la catégorie trading sont répartis entre tous les établissements. Comment s’expliquent les «exceptions» Commerzbank et Dexia? V.C.: La différence constatée dans les reclassements s’explique par la nature des portefeuilles d’origine. Ces deux établissements avaient un portefeuille AFS très important alors que pour les autres, cette place prépondérante était prise par le portefeuille de «trading».

B&F: Vous constatez que les établissements ont «répondu aux attentes de IFRS 7» et que certains ont même fourni des informations complémentaires. Dois-je en déduire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes? V.C.: Non, je constate simplement que les établissements de l’échantillon ont répondu globalement de manière complète par rapport à ce qui était demandé dans IFRS 7 sur les informations à donner au titre des reclassements. B&F: Au chapitre de l’information sur la gestion des risques, et en particulier celle de la liquidité, vous relevez que la plupart des établissements donnent des indications plus précises qu’en 2007 mais que «ces informations ne sont pas facilement comparables entre les établissements, notamment car le calcul du ratio de liquidité diffère d’un pays à l’autre et les établissements ne donnent pas de précisions sur la façon dont il a été établi». Selon vous, comment seraitil possible de remédier à cette situation? V.C.: Pour que l’information soit comparable entre les pays, il faudrait que le ratio de liquidité soit homogène à tous les pays ce qui n’est pas le cas actuellement. J’aimerais souligner que les établissements qui ont communiqué l’information concernant le ratio de liquidité n’y étaient pas obligés au regard d’IFRS 7, il s’agissait d’une information complémentaire.

B&F: Les banques se sont vues dans la nécessité d’adapter leurs modèles de risques ainsi que leurs scénarios de stress. Naïvement, on aurait pu penser que ces modèles et scénarios auraient dû inclure des «worst cases», c’est-à-dire les pires situations? V.C.: Les scénarios de stress sont élaborés à partir de données historiques sur une période déterminée. La crise récente ayant été bien au-delà de tout ce qui avait été connu dans l’histoire récente, il est normal que ces modèles aient trouvé leur limite et aient donc dû être réajustés pour tenir compte des nouveaux événements. Dans l’hypothèse d’une autre crise mais qui serait totalement différente, il n’est pas sûr que ces nouveaux scénarios soient adaptés. C’est la limite de ce type d’exercice. B&F: Vous soulignez le fait que «Les banques n’ont généralement pas indiqué quels instruments elles avaient transféré d’une catégorie de valorisation à une autre ni les montants en jeu. La comparaison entre les établissements est difficile à réaliser car les hypothèses retenues par le management à la fois pour motiver le recours aux modèles mais aussi pour expliquer comment sont déterminés les paramètres sont très peu détaillées…» N’est-ce pas en contradiction avec l’intitulé de votre chapitre «une information quantitative assez homogène sur la juste valeur»?

Juste valeur des actifs reclassés en date de transfert en Md€

Information sur les impacts de la crise financière

Si ces reclassements n’avaient pas été réalisés, les variations de valeurs sur les actifs classés en trading par les banques de notre échantillon auraient eu un impact négatif de plus de 10 milliards d’euros et pour les actifs classés en AFS, la variation négative aurait été de 3,5 milliards d’euros. Néanmoins, malgré les reclassements, la réserve AFS totale des banques de notre échantillon a diminué de plus de 65 milliards d’euros en 2008.

Les établissements ont choisi de présenter les données là où ils le souhaitaient, sans homogénéité entre les établissements.

Source: L’information financière des établissements de crédit en période de crise. Virginie Chauvin. Etude Mazars page 9.

Source: L’information financière des établissements de crédit en période de crise. Virginie Chauvin. Etude Mazars page 7.

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B&F

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INFORMATIONS FINANCIÈRES V.C.: Non, sur le plan quantitatif, les informations sont disponibles et répondent donc

Les scénarios de stress

Les établissements ont choisi de présenter les données là où ils le souhaitaient, sans homogénéité entre les établissements. Source: L’information financière des établissements de crédit en période de crise. Virginie Chauvin. Etude Mazars page 15.

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aux exigences normatives. En revanche, sur le plan qualitatif, par exemple celui des modèles d’évaluation de la juste valeur mis en œuvre, il y a moins d’informations. Ces informations sont plus délicates à donner, le management ne souhaitant pas toujours exposer en détail les hypothèses retenues pour la valorisation de leurs instruments. B&F: Quelles sont les principales conclusions que vous tirez de votre étude? V.C.: La principale est que c’est une tâche ardue que d’exploiter toutes les informations communiquées. Il n’est pas toujours facile de trouver les informations pertinentes, à moins de savoir exactement ce que l’on cherche. A partir de rapports qui peuvent faire jusqu’à 500 pages, l’actionnaire ou l’investisseur lambda aurait bien de la peine à se forger une opinion générale! A cet égard, les rapports des banques américaines sont beaucoup moins volumineux: il faudra sans doute trouver un équilibre entre les deux extrêmes.

En résumé, je dirais que les rapports sont assez complets sur le plan des données chiffrées par rapport au référentiel considéré. En revanche, sur le plan qualitatif, on observe de grandes inégalités entre les établissements, au niveau de la pédagogie, de la hiérarchisation des sujets. A titre d’exemple, je reprendrais le cas des stress tests: deux banques de notre échantillon présentent les implications chiffrées d’un scénario catastrophe sans préciser les hypothèses retenues pour ce chiffrage. ■ V.B.

A propos de Mazars: Mazars est une organisation internationale spécialisée dans l’audit, la comptabilité, la fiscalité, le droit et le conseil aux entreprises. Cette entité constituée sous forme de partnership intégré compte 568 associés répartis dans une cinquantaine de pays. En Suisse, 5 associés occupent 60 personnes à Genève, Fribourg et Zurich.

B&F

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ENJEUX COMMUNICATION FINANCIÈRE

Les réseaux sociaux te regardent De par ses spécificités, la communication financière se prête mal aux systèmes ouverts et faiblement hiérarchisés. Mais parce que le client veut avoir accès à l’information au moment et au lieu de son choix, sur le modèle de l’expérience individuelle, cette communication et le marketing bancaire en général doivent se repenser. Arnaud Grobet, CEO de Label, explique les enjeux et les défis de cette mutation. relations publiques, des ventes ou des technologies de l’information, aucun de ces départements ne peut ignorer les médias sociaux, car la formule de base a changé: il ne s’agit plus de spammer un million de personnes pour en atteindre 100. Le but est de toucher les nouveaux leaders d’opinion, les influenceurs, totalement indépendants des marques, qui, eux, vont communiquer l’information aux membres de leurs groupes ou communautés respectives, membres qui la feront également essaimer.

Propos recueillis par Véronique BÜHLMANN

L

a communication financière est très particulière. Elle est hautement sensible, capable de stabiliser ou de déstabiliser des groupes voire tout un système, et elle recèle généralement un degré élevé de complexité. Ces caractéristiques tendent naturellement à rigidifier les lignes de communication et impliquent une forte hiérarchisation des informations. Par conséquent, elles vont pratiquement à l’inverse de «ce que demande le peuple» dans un univers d’interconnexion tous azimuts. Les banques pourront-elles se soustraire à cette demande et rester sur leur modèle de communication unilatérale? Compte tenu de l’avènement et du succès des médias sociaux, une telle attitude représente un risque élevé comme l’explique Arnaud Grobet, fondateur et CEO de Label.

Banque & Finance: Selon vous, depuis l’avènement d’internet, le pouvoir n’est plus dans la détention du savoir mais dans la capacité à partager ce dernier. Aujourd’hui, l’évolution des technologies entraîne une mutation qui commence à bouleverser les métiers de la communication et du marketing. Comment voyez-vous leur futur? ARNAUD GROBET: Ce futur est inscrit dans la multiplication des connexions. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer le succès des platesformes de dialogue telles que Twitter, Facebook, etc. et d’imaginer toutes

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B&F

«Puisqu’on parle déjà de votre marque sur la toile, nous pensons que votre marque devrait participer à cette conversation» ARNAUD GROBET – LABEL

les synergies qu’offrent ces nouvelles connexions pour autant qu’elles soient maîtrisées. Ce n’est pas la révolution, c’est une évolution. Qu’il s’agisse du marketing, des

B&F: Pour quelles raisons les règles du jeu ont-elles changé si rapidement? A.G.: Les nouvelles technologies rendent la communication beaucoup plus mobile, interactive, personnalisée et multicanal. Nous sommes passés d’une communication de masse à une masse de microcommunications. Cela implique la nécessité de centrer la communication autour du dialogue personnalisé. A l’heure actuelle, la plupart des services marketing utilisent les réseaux sociaux comme des plateformes de diffusion: ils «poussent» l’information, la crient. C’est une erreur dans un contexte où les nouvelles technologies permettent aux parties prenantes de se comporter comme dans le monde réel, c’est-àdire de dialoguer, d’échanger des opinions et des expériences entre pairs avant de procéder à un éventuel achat. Avec les mass media, le but était de capter l’attention, de parler le plus fort possible pour se faire entendre. Avec les médias interactifs, l’objectif est de se connecter à son auditoire au moyen d’un contenu intéressant les deux parties.

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COMMUNICATION FINANCIÈRE B&F: Sur cet immense forum mondial, est-il encore possible de maîtriser son image? A.G.: Non, aujourd’hui les marques doivent apprendre à travailler avec une composante qui leur a toujours fait peur, à savoir la perte de la maîtrise totale de leur image. Or, rien ne peut empêcher cette évolution. En ce moment même, des personnes parlent, partagent leurs opinions, leurs expériences, expriment des suggestions ou des revendications, et leurs discours, jusqu’à peu faiblement diffusés, prennent une tout autre envergure quand ils sont mis en ligne. Le défi est donc de passer d’un mode de communication unilatéral (marque vers consommateur) à un véritable dialogue. Celui-ci est rendu possible à travers la création ou de l’animation de communautés autour de la marque et de ses produits. Par exemple, vu l’engouement actuel pour l’or, une banque pourrait très bien envisager de créer une plateforme «passion-or.com». Pour rendre efficace une telle démarche, il faut identifier les tendances, celles du

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Label en bref Fondée en 2000, Label repose sur trois piliers: marketing et communications, produits et plateformes, développement IT et applications. Elle compte 55 créatifs et ingénieurs, rassemblés sous un même toit. S’y ajoute la société sœur, Starfish Community Group, société pionnière en matière de services et développement de solutions dans le domaine des communautés online et des médias sociaux. Label a également développé un partenariat étroit, avec MCI, société leader en Europe dans le secteur de l’événementiel. La société compte actuellement une centaine de clients dont un certain nombre de banques pour lesquelles elle a mis en place des platesformes de gestion de l’information. En effet, c’est l’une des spécificités de la société de proposer la «brand intelligence», un concept dont elle a déposé la marque, et qui consiste à associer la gestion de la marque à l’exploitation systématique de l’information. Label travaille actuellement sur des projets de sponsoring intégrant les caractéristiques des nouveaux médias sociaux. ■

marché, tout comme celles promues par les nouveaux leaders d’opinion. Il s’agit de mettre en place une approche incluant tous les outils et canaux à disposition, un jeu dans lequel David, le consommateur lambda, tient un avantage face à Goliath, la marque. Ce serait une erreur de penser qu’il existe un monde purement virtuel, car ses acteurs et leurs interactions sont bien réels.

B&F: Du point de vue marketing, quels sont les avantages des médias sociaux? A.G.: Ils aident la marque à mieux se connecter à ses audiences, à savoir ce qui se dit sur elle, ses concurrents ou son domaine d’activité. Ils permettent d’engager des conversations autour d’elle ou de l’un de ses produits et à bâtir une réputation spécifique.

B&F

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ENJEUX

COMMUNICATION FINANCIÈRE

Par le biais des médias sociaux, il est possible d’améliorer sa visibilité, de faire des sondages ou des études de marché (plus précises et à des coûts bien moindres que celles effectuées sur le terrain), d’organiser des focus groups, de développer un marketing très ciblé, de mesurer l’impact de certains événements, d’optimiser la distribution d’informations et de contenus. Les communautés en ligne permettent également de garder le contact entre deux événements. Dans la communication événementielle traditionnelle, les effets d’un événement ont une durée très limitée sur son public. En introduisant le dialogue en ligne, cette durée peut être considérablement allongée, jusqu’à préparer l’événement suivant. B&F: En pratique, comment intégrer les médias sociaux dans son approche marketing et communication? A.G.: Il n’y a rien de vraiment nouveau sous le soleil, il faut avoir une stratégie, écouter et comprendre, identifier les tendances,

engager le dialogue, personnaliser la relation, identifier les influenceurs/leaders d’opinion, utiliser des outils de mesure, etc. La démarche est la même, ce sont les éléments à disposition qui ont changé. Et pour connecter le «off line» au «on line», il est essentiel de bien comprendre les possibilités offertes par la technologie et il faut éviter de se précipiter sur internet. Vu son effet démultiplicateur, la moindre erreur peut causer des dégâts importants. En matière de dialogue, il faut établir des règles très claires, à l’interne, comme à l’externe: un bon blog est un blog qui possède une charte. Il est également important de penser aux budgets en termes de ressources humaines. Le rêve dans une communication totalement personnalisée serait de disposer de 15 000 personnes pour servir 30 000 clients. A l’heure actuelle, on peut estimer que ces 30 000 clients sont généralement segmentés en trois à cinq groupes. Dans une version en ligne dite 2.0, ils seront scindés en 200 groupes. Il faudra donc disposer de ressources qualifiées et

L’ART

DANS

suffisantes pour interagir efficacement, c’est-à-dire pour être capable de donner des réponses exactes et adaptées dans un délai variant entre 24 et 48 heures. Cela dit, il n’existe pas de recette universelle. A mon avis, la mise en place d’une communauté efficace, c’est-à-dire puissante et durable, avec un retour sur investissement tangible, présente des caractéristiques similaires à la création d’un jardin. Cela implique de concevoir et mettre en place un environnement adapté, disposer des capacités suffisantes pour nourrir et maintenir un organisme vivant délicat et, last but not least, apprendre de ses erreurs et remplacer les éléments non viables. B&F: Est-ce le cas en Suisse? A.G.: On se réveille mais les réalisations sont encore peu nombreuses. D’ailleurs, pour trouver des spécialistes qui possèdent une expérience concrète des outils interactifs et des médias sociaux, nous avons dû recruter à l’étranger. ■ V.B.

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Jane Le Besque – Bees, 2009, collage et média mixtes, 62 x 162 cm.

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ENJEUX

FUSIONS–ACQUISITIONS

L’intelligence de la plateforme Depuis mars 2009 Lombard Odier propose un site internet dédié aux gérants de fortune indépendants qui souhaitent acheter, vendre ou fusionner leur société à/avec une entité active dans le même domaine. Outre l’intérêt économique de cette initiative, elle nous paraît bien refléter l’évolution actuelle en matière de communication et, en particulier, la tendance à accroître le dialogue entre marque et clientèle.

T

ant le fait de proposer un outil tel qu’une plateforme internet, que sa présentation et la terminologie employées témoignent d’une démarche qui privilégie l’établissement de relations, la mise en place d’un réseau plutôt que le marketing traditionnel axé sur la vente. «Lombard Odier accompagne les gérants de fortune dans leur aventure d’indépendance.» Cette phrase d’introduction lue sur la page d’accueil du site e-merging.lombardodier.com est significative. Sous l’onglet «contexte» du site, le ton est donné: il s’agit d’être efficace et de répondre directement aux questions essentielles. Pour qui, pourquoi, comment, pour combien? Au chapitre du «pourquoi», Lombard Odier parle des gérants indépendants en les décrivant comme une «communauté», mettant ce terme entre guillemets. La maison genevoise renforce, ainsi, le sens d’appartenance à une «tribu» bien précise, par conséquent des personnes qui ont de nombreux points communs.

Dialoguer Dans le «comment», Lombard Odier expose la simplicité de la démarche qui consiste à réunir au sein d’une base de données anonyme les principales caractéristiques de gérants intéressés à un rachat, une vente ou une fusion. Chaque membre, après obtention de son adhésion auprès des administrateurs du site (en l’occurrence Lombard Odier), peut y accéder en tout temps et procéder au choix de ses partenaires potentiels et/ou être sélectionné par d’autres membres qui souhaitent entrer en contact avec lui. Chaque demande d’entrée en relation est dirigée vers le team gérants indépendants e-merging de Lombard Odier qui se charge, moyennant la signature d’un contrat de confidentialité et de rémunération, de

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mettre en contact les parties (seules l’achat, la vente, la fusion et le placement de gérants génèrent des rémunérations). Ainsi, Lombard Odier joue bien un rôle de «facilitateur», mais son implication ne s’arrête pas là. Quelle que soit la forme de rapprochement envisagée par deux entités de gestion, ses incidences sont multiples (contractuelles, fiscales, managériales, informatiques, logistiques, etc.) Aussi la banque a-t-elle invité des experts externes sur sa plateforme afin qu’ils offrent leur savoir-faire.

Accompagner En six mois d’existence, la plateforme s’est avérée un succès: une centaine de gérants indépendants de Suisse et de l’étranger y sont inscrits, représentant quelque 50 milliards d’actifs sous gestion. Il y a eu environ 150 demandes de mise en relation et plusieurs transactions ont déjà été conclues. Pour Olivier Collombin, responsable de la plateforme chez Lombard Odier, ces résultats sont d’autant plus réjouissants que: «Nous nous adressions à une population particulièrement réticente à donner des informations très confidentielles, même de façon anonyme. Psychologiquement, remplir les questionnaires représentait un pas en avant très difficile à franchir. Nous sommes également très satisfaits de l’ouverture sur l’étranger car c’était l’un de nos objectifs que de créer des passerelles à l’international où le fonctionnement en réseau est essentiel.» A la question de savoir quels paraissent être les principaux freins à l’utilisation de cet outil, il répond: «La mise à disposition de l’outil ne suffit pas, nous devons absolument jouer le rôle d’accompagnateur, surtout lors des premiers contacts. Par ailleurs, nous avons constaté l’existence d’un écart très important entre les valeurs données à la vente et celles

«La mise à disposition de l’outil ne suffit pas, nous devons absolument jouer le rôle d’accompagnateur, surtout lors des premiers contacts» OLIVIER COLLOMBIN – LOMBARD ODIER

proposées à l’achat. Nous allons donc mettre en place un système de valorisation et trouver un partenariat avec un expert pour la question des financements.» Comme sur les sites de rencontre, les premiers pas sont difficiles et demandent donc un accompagnement important, mais la création de tels outils paraît indispensable si l’on entend soutenir la consolidation, c’est-à-dire le renforcement de ce segment de la gestion de fortune qui représente environ 15% des capitaux privés déposés auprès des banques suisses, conclut Olivier Collombin. ■ Véronique BÜHLMANN

B&F

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ENJEUX

Contrôle des risques dans les banques: et maintenant? La crise financière est aussi celle de la faillite des systèmes de gestion des risques. Il est donc temps de mieux repenser notre approche en la matière. Dans la mesure où les systèmes de détection des risques ont été développés pour répondre essentiellement à des exigences réglementaires, il n’est pas étonnant de devoir les adapter pour passer de l’ère du risk management à celle de la culture des risques. Une meilleure identification des responsables des risques – La nécessité d’avoir un responsable des risques est reconnue par trois quarts des établissements, qui ont créé un poste de Chief Risk Officer ou équivalent. L’importance donnée à ce rôle se reflète également dans le fait que le responsable des risques rapporte directement au conseil d’administration et/ou directeur général dans environ trois quarts des institutions. Un besoin d’une plus grande automatisation – Seulement un tiers des institutions possède des programmes intégrés de gestion des risques (ERM: entreprise risk management), alors qu’un autre quart est en cours de création d’un tel programme. Ces programmes sont essentiellement utilisés par les plus grandes institutions, qui estiment, en grande majorité, que la valeur totale tirée de leurs programmes (valeur quantifiable et non quantifiable) est supérieure aux coûts.

Alexandre BUGA et Myriam MEISSNER Deloitte

D

eloitte a publié récemment une étude1 sur les défis auxquels l’industrie financière dans son ensemble fait face en termes de gestion des risques. Cette étude a couvert 111 institutions financières dans le monde, représentant des actifs cumulés de plus de 19 000 milliards de dollars américains. Cette étude, qui a été menée auprès de Risk Managers à intervalles réguliers, plusieurs tendances de fond peuvent être soulignées. Une vision partielle des risques – Si certains risques tels que les risques de liquidité, de crédit et de marché sont perçus comme gérés de manière très efficace par la majorité des établissements, d’autres le sont nettement plus partiellement (risque opérationnel, risque stratégique, risque lié au modèle de risque utilisé). Définir la propension au risque au niveau du conseil d’administration – Alors que la responsabilité globale pour la supervision et la gouvernance des risques se situent au niveau du conseil d’administration dans trois quarts des cas, seulement 63% des institutions ont une définition formelle et approuvée de leur appétit au risque. De même, la gestion des risques n’est pas totalement intégrée dans de nombreuses institutions. En effet, moins de la moitié des sondés avait

1 6th Edition of Deloitte’s Global Risk Management Survey: Risk management in the Spotlight, June 2009.

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B&F

De nouvelles pistes de réflexion

«Le responsable des risques doit pouvoir compter sur une gestion des risques globale et non plus sur un système basé sur un fonctionnement en silos» MYRIAM MEISSNER – DELOITTE

totalement ou partiellement incorporé les responsabilités de gestion des risques dans les objectifs de performance et la rémunération variable du senior management.

La crise économique aura permis de remettre en avant trois vérités importantes: trop de contrôles peuvent empêcher la vision des bons contrôles; dans un monde global une bonne gestion des risques doit permettre de mieux cerner les risques systémiques et les corrélations entre les risques; et quels que soient les contrôles en place, ce sont les individus qui comptent le plus. Vers une optimisation des contrôles – L’efficacité d’un système de gestion des risques ne se mesure pas au nombre de check-lists remplies et à la quantité de points de contrôles. Une pléthore de contrôles nuit même à la perception des contrôles importants. De même, la synthétisation des informations et l’interprétation

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GESTION DES RISQUES des résultats sont deux dimensions importantes d’un reporting adapté à chaque niveau de l’organisation. Vers une gestion des risques globale – Afin de pouvoir remplir son rôle de manière adéquate, le responsable des risques doit pouvoir compter sur une gestion des risques globale et non plus sur un système basé sur un fonctionnement en silos. Souvent, la cohabitation de plusieurs systèmes de gestion des risques et le manque de coordination entre ces différents systèmes rendent cette tâche difficile voire impossible. La qualité des systèmes d’information et de gestion des risques joue donc un rôle essentiel, de même que les modèles d’évaluation utilisés. En parallèle à la prise en compte de l’évolutivité des critères retenus pour mesurer les risques, il faut également s’interroger sur la pertinence de ces critères, la corrélation entre les différents types de risques et les dynamiques de risques systémiques. Pour une culture des risques homogène dans l’établissement – La gestion des risques ne peut, en effet, pas se résumer à une affaire de chiffres et d’analyses. Son bon fonctionnement dépend en priorité des individus qui constituent l’entreprise. Pour passer à l’ère de la culture des risques, les banques doivent adresser les enjeux suivants2: • Avoir une organisation dont les valeurs sont partagées – Comment mon organisation est-elle structurée et quels sont les éléments valorisés? • Instaurer un climat d’échange et d’interactions – Comment favoriser les communications transverses dans mon organisation? Seul un rôle fort des organes de direction et de haute direction, par exemple en termes de définition de l’appétit au risque et de communication à l’ensemble des collaborateurs, permettra d’établir une vraie culture des risques. • Favoriser et maîtriser la motivation de mes collaborateurs – Comment allier culture de la performance avec culture du risque? Une politique claire implique également de lier la gestion des risques avec la performance et la rémunération. • Chercher systématiquement à maintenir les connaissances des gestionnaires de risques à jour – Comment intégrer les nou2 Voir aussi publication Deloitte Putting Risk in the comfort zone: Nine principles for building the Risk Intelligent Enterprise.

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«Moins de la moitié des sondés avait totalement ou partiellement incorporé les responsabilités de gestion des risques dans les objectifs de performance et la rémunération variable du senior management» ALEXANDRE BUGA – DELOITTE

veaux modèles de risques? Comment s’assurer que les collaborateurs des banques ont un vocabulaire commun? Le conseil d’administration doit également être en mesure de recevoir les informations dont il a besoin selon le format qui lui convient le mieux. Une bonne culture des risques implique un langage commun utilisé par tous.

Quelles évolutions réglementaires? L’actualité réglementaire offre encore un certain répit aux banques. Celle-ci devrait pourtant s’intensifier dans les mois à venir. L’observation des chantiers de réflexion en cours aide à anticiper les changements futurs. En Suisse, la période de consultation concernant le projet de circulaire sur les systèmes

de rémunération est arrivée à terme. Nous ne savons pas encore dans quelle mesure les nombreuses réactions de la place financière vont être prises en compte par la Finma. En l’état, celle-ci inviterait les établissements à sophistiquer de manière importante les outils de mesure des risques et à décliner les indicateurs au niveau de chaque collaborateur. Ce chantier s’inscrit dans une actualité internationale qui a vu plusieurs gouvernements s’insurger contre les pratiques des bonus des banquiers. Le Comité de Bâle a finalisé ses propositions en termes d’amélioration du cadre conceptuel de Bâle II en juillet 2009, améliorations concernant les 3 piliers. En parallèle, la révision du cadre conceptuel du risque de marché a été finalisée. Cette révision comprend une augmentation des exigences en termes de capital afin de couvrir le risque de marché pour certains produits spécifiques ainsi que la mise en place de stress test sur la Value at Risk (VaR). En juillet 2009, des principes pour le calcul du risque additionnel (incremental risk) dans le portefeuille de marché ont été introduits. Une «charge pour le risque additionnel» (IRC, Incremental risk charge) devra être calculée sur la base de modèles développés par les banques, afin de couvrir les risques de défaut et de transfert de certains dérivés de crédit. Dans un autre domaine, le Comité de Bâle a émis, en août 2009, des principes généraux permettant de renforcer la supervision et la réglementation financière, répondant ainsi aux recommandations du G20 d’avril 2009 concernant les principes comptables. Ces principes généraux concernant le remplacement d’IAS 39 (traitant des instruments financiers dérivés) ont été remis à l’IASB en juillet 2009. Les chocs récents survenus sur les marchés financiers constituent aussi des opportunités pour faire évoluer la gestion des risques de manière ciblée. Ce qui ressort des différents débats, c’est que la solution ne se trouve pas forcément dans le besoin d’une réglementation supplémentaire ou beaucoup plus compliquée, mais dans la manière dont celle-ci est mise en œuvre. Le retour du bon sens pratique (versus des modèles complexes et la méconnaissance des produits proposés aux clients) et une culture des risques partagée par tous les collaborateurs aideront probablement à tendre vers une meilleure maîtrise des risques. ■ A.B. & M.M.

B&F

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ENJEUX MANAGERS

Que peut-on attendre du coaching? Depuis une vingtaine d’années, le coaching n’en finit pas de faire parler de lui. Quelle est l’origine du coaching? Quelle est la formation des coachs? Quel modèle proposer? Et enfin quelles sont les conditions d’un accompagnement réussi? Quatre questions en suspens pour un peu d’intelligibilité.

C

oaching. Le mot est lâché. Pour certains managers, le terme signifie «problèmes psychologiques», pour d’autres «dernière étape avant licenciement» ou encore «ultime châtiment pour manque d’efficacité». Pourquoi cette diabolisation? Soyons clairs. Les coachs ont raté le marché par des dérapages dont les managers ont parfaitement perçu les pièges. Ils n’ont pas été dupes. A l’origine, «coach» vient de cocher, qui désigne le conducteur de véhicule hippomobile transportant des personnes. Incontestablement, pour faire avancer le coche, le cocher ne connaît que deux outils: le fouet et la voix. L’humour des étudiants anglais va caricaturer cette posture. Pour eux, le «coach» (1880) faisait référence à un personnage un peu rustre qui hurlait sur les bords de la Tamise pour faire avancer les équipes d’aviron. Mais ce n’est pas vraiment l’image que veut en donner Tom Peters, auteur du célèbre ouvrage In search of excellence (1984), qui en donne une autre définition: «Le coaching est un face-à-face qui place des personnes avec divers talents, expériences et intérêts, les encourage à définir leurs responsabilités et les traite comme de véritables partenaires.» Cette nouvelle attitude, qui s’oppose au taylorisme, entraîne une vague de fond d’offre de coaching.

frappé à la porte des entreprises. Subjuguées par un discours humaniste soixantuitard, les portes des entreprises leur ont été entrouvertes. Certes, quelques réussites ont ponctué l’entrée de ces pseudo-psychologues dans le monde de l’entreprise, mais d’ahurissants échecs ont laissé s’envoler la chance qui leur était offerte: démissions en bloc, effi-

cacité contestée, retour sur investissement faible, formation sur des modèles managériaux saugrenus, auxquels s’ajoute pour certains coachs la crédibilité de bonimenteur. Il en a fallu beaucoup pour que le marché du coaching se referme comme une huître. Bien que mal exploités, les besoins en coaching existent: les périodes de crises

Une crédibilité de bonimenteur Formés sans rigueur sur des modèles issus de la psychologie clinique, des coachs ont

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Permettre aux managers d’exploiter leur potentiel.

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Bernard RADON Directeur de Coaching Systems Sàrl


ENJEUX alternent avec les périodes d’euphorie, les relations avec la hiérarchie se tendent lorsque les objectifs sont de plus en plus difficilement atteignables et les stratégies plus complexes à déchiffrer, tandis que les collaborateurs se montrent exigeants, quand ils n’ont pas des comportements caractériels. Face à ces difficultés, vers quel praticien se tourner? C’est là que le coach pourrait intervenir. Mais pas n’importe comment. Son intervention va dépendre du niveau hiérarchique du manager. Regardons en détail.

Le niveau hiérarchique du manager Au point d’entrée dans sa carrière, le manager fraîchement promu à la tête d’une petite équipe, de trois à une dizaine de collaborateurs, doit faire rapidement face à de nombreuses questions. Doit-il abandonner ses tâches techniques pour celle de conduite d’une équipe? Doit-il rester copain avec ses anciens collègues, ou au contraire, doit-il faire preuve tout de suite d’autorité pour ne pas perdre la face et atteindre ses objectifs? Doit-il laisser faire ou tout contrôler? S’il intervient peu de temps après sa nomination, le coach doit lui faire gagner de six à dix-huit mois de maturité. Il lui faudra, par exemple, clarifier ses relations avec son environnement, lui faire comprendre que ses collaborateurs réagissent différemment à ses sollicitations. Pour les uns, un peu de directivité est nécessaire, pour les autres, au contraire, un esprit participatif est la clef de leur motivation. De la pertinence des réponses apportées s’ouvriront les portes du second niveau, celui où le manager devient chef de chef, c’est-à-dire responsable de subordonnés

COACHING conduisant eux-mêmes des collaborateurs. A ce niveau II de responsabilité, c’est l’apprentissage de la complexité organisationnelle, de la gestion d’équipes importantes et de la solitude du chef. Il lui faut aussi développer ses réseaux d’influence tant en interne (accès à la direction générale, aux réseaux sociaux professionnels, aux communautés d’intérêt), qu’en externe (contact avec les universités, les chambres de commerce, les associations professionnelles). Pour le coach, cet accompagnement est plus difficile parce qu’il s’adresse à des managers seniors, en pleine ascension sociale, sûrs d’eux-mêmes et de leurs compétences. Rien ne semble vouloir leur résister. Or, le marché, les clients, les four-

«S’il intervient peu de temps après la nomination d’un manager, le coach doit lui faire gagner de six à dix-huit mois de maturité» BERNARD RADON COACHING SYSTEMS

nisseurs et leurs collaborateurs évoluent rapidement, souvent en dehors de leur sphère de compréhension (voir exemple en encadré). A 40 ans, c’est déjà le début de la fin, surtout dans les entreprises high-tech. Pour pouvoir accompagner avec efficience le manager, le coach doit avoir une large expérience d’intervention dans des domaines hétérogènes et être capable de lui apporter une critique caustique sur ses modes de leadership et de conduite organi-

Un exemple de coaching Hugo est chef d’un département de gestion de fortune depuis huit ans. Ces résultats financiers sont plus que satisfaisants malgré la crise. On peut même dire que son acuité lui a fait éviter l’effet Madoff. Pourtant, il n’arrive pas à passer au niveau supérieur, celui du comité de direction de la banque. Il décide de prendre un coach. Une proposition de six rencontres d’une demi-journée chacune lui est faite. Au cours de la première, trois axes de développement sont examinés. Le premier est celui de son impact personnel: trop direct, il dérange l’establishment. Le second est la délégation: d’une exigence sans concession, il n’a jamais donné une chance à ses collaborateurs pourtant bien formés. Enfin, il a besoin de souder une équipe dont les membres ont tendance à jouer le chacun pour soi. Dès les premières séances, les résultats ne se font pas attendre, à tel point que le départ d’un membre du comité de direction en janvier prochain le positionne sur la liste des papables, ce qui n’aurait jamais été envisageable trois mois auparavant. ■

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sationnelle obsolètes. Il s’agit aussi de lui faire «lever la tête du guidon» et visualiser son environnement en mutation. Après 50 ans, il sera sans doute trop tard. Le troisième niveau de la hiérarchie est celui que les Anglo-saxons ont l’habitude de dénommer le «C level», c’est-à-dire CEO, CFO, CTO (directeur général, directeur financier, directeur technique). A ce niveau, plus besoin d’apprendre à communiquer, à gérer des projets, à négocier, à motiver, ou à gérer les conflits. Toutes ces compétences doivent être maîtrisées. Alors que reste-t-il? Il reste un élément seul levier d’action: ses réseaux. Un exemple pour illustrer l’utilisation de réseaux: lors du dernier Forum économique vaudois, Jacques Séguéla raconte l’histoire suivante: une campagne de publicité télévisée devait montrer une Citroën GTI décoller d’un porte-avions et se retrouver sur la coque d’un sous-marin. Mais impossible de trouver l’un et l’autre. Séguéla décroche son téléphone et demande à Mitterrand de lui prêter deux joyaux ultra-confidentiels de la flotte française qui lui furent accordés. Voilà ce que suppose le «C level»: mobiliser des ressources inaccessibles aux autres membres de l’organisation. Autant dire qu’à ce niveau, le coach doit lui aussi bénéficier d’un excellent réseau et proposer aux dirigeants les «best practices» acquises au cours du temps, voire réunir autour d’une table des dirigeants qui les ont expérimentées avec succès.

Les conditions de la réussite Les trois dimensions du management (leader de proximité, chef de chef et «C Level») nécessitent trois conditions pour que le coaching apporte des résultats à la fois à l’entreprise et au manager. La première est que le manager ait envie d’avoir un autre regard sur sa dynamique de fonctionnement. La seconde est qu’il ait du potentiel pour pouvoir changer. Enfin, le troisième est que son entreprise lui donne les moyens de progresser en lui allouant des ressources financières et la possibilité de transformer son environnement. Si ces trois conditions sont réunies, alors le pronostic est favorable. Le choix du manager à coacher est donc aussi important que le choix du coach pour l’entreprise. Question d’alchimie en quelque sorte. ■ B.R.

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ENJEUX

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SOLUTIONS BANCAIRES

Branle-bas de combat dans les établissements helvétiques En Suisse, on vient d’assister à de profonds changements sur le marché des applications bancaires. Les banques cantonales se sont rapprochées de Finnova et vont abandonner Ibis alors que l’accord entre la BCV et la BCZ a lamentablement capoté. Le point de la situation. Pierre-Henri BADEL

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u cours de ces derniers mois, les principales banques helvétiques ont profondément réorganisé leur informatique. Le regroupement des banques cantonales RBA a décidé d’abandonner, à terme, le système Ibis de la société RTC Real-Time Center AG de Liebefeld (BE), souhaitant migrer sur l’applicatif de la société Finnova. Du coup, RTC a perdu près de la moitié de ses utilisateurs les plus solides sur le plan financier. Un changement qui a commencé en 2009 et qui va se poursuivre jusqu’en 2013. Selon le récent rapport d’Active Sourcing, 43% des 186 banques helvétiques se retrouvent aujourd’hui (ou vont se retrouver à terme) dans le giron de la société Finnova, qui a son siège à Lenzburg (AG). Un véritable bond en avant si l’on considère qu’elle n’en détenait jusqu’il y a peu encore que 17%. En 2008, ce n’est, en effet, pas moins de 53 banques qui ont décidé de migrer vers la solution de l’éditeur de logiciel bancaire argovien. Si celle-ci occupe une place de leader en nombre d’établissements acquis à sa cause, le panorama s’avère quelque peu différent en ce qui concerne le nombre d’employés travaillant dans les banques utilisant le logiciel de l’un ou l’autre des éditeurs. Bien qu’ayant perdu 2% de part de marché si l’on se base sur le nombre d’établissements bancaires utilisant son applicatif, l’éditeur Avaloq reste malgré tout le maître du jeu dans les grandes banques. Un marché où la société détient une part de marché de 45%.

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Une décision lourde de conséquences Au cours de ces dernières années, les autres éditeurs de logiciel bancaire avaient régulièrement gagné des parts de marché par rapport à Ibis. Cependant, c’est la décision d’abandonner cet applicatif au profit de celui de Finnova qui a modifié le plus profondément le paysage de l’informatique bancaire helvétique. La part de marché d’Ibis retombera ainsi, à terme, de 31 à 1% et cela propulsera Finnova sur la plus haute marche du podium avec 24% du marché. Sa part culminera même à 52% dans les banques occupant moins de 500 employés. Et son concurrent Avaloq perd 2% de marché, celui-ci se maintenant malgré tout en tête avec 45% du marché dans les banques occupant plus de 500 employés. La société RTC n’entend pas pour autant baisser les bras et prévoit de poursuivre la rénovation de sa plateforme logicielle Ibis de manière cohérente. La troisième génération de son applicatif bancaire a été lancée début avril à la Banque Cantonale du Jura, à la Banque Cantonale de Berne et à la Caisse d’Epargne du personnel de la Confédération. Portant le nom d’Ibismove, cette nouvelle version est basée sur un modèle à trois couches et sur une architecture orientée service (SOA).

Une laborieuse migration L’un des principaux avantages en termes de déploiement est qu’elle s’adapte à tous les établissements bancaires, qu’elle que soit leur grandeur. La Banque Cantonale de Genève a mis en service sa nouvelle plateforme informatique Finnova début octobre 2008, en étroite collaboration avec les spécialistes de l’éditeur

ainsi que l’intégrateur et l’hébergeur (en l’occurrence IBM). Cette migration a nécessité vingt-et-un mois d’intenses travaux de préparation. Et la BCGE reconnaît volontiers que le passage sur le système informatique de Finnova ne lui a coûté pas moins de 69 millions de francs et a sensiblement influencé ses comptes annuels 2009. Le passage à ce nouvel applicatif a également impliqué 2300 jours de formation pour le personnel de la banque. A la Banque Cantonale du Valais, la migration sur Finnova s’était déroulée à fin 2007 déjà. La majorité des coûts de l’opération avait été provisionnée en 2005 et 2006. La réserve de 19,2 millions de francs a finalement été absorbée après cette opération. Ce sont les sociétés Accenture et Comit qui avaient assuré la mise en œuvre et l’intégration des applications qui composent le système d’information. Et c’est IBM (qui avait repris les actifs de la société lausannoise Unicible), qui gère l’hébergement des solutions informatiques de la banque. La migration a impliqué un investissement en main-d’œuvre de 14 000 jours-homme et près de 1000 jours de formation. Les banques régionales de la communauté Avance de Suisse orientale ont aussi migré leur application sur le système de Finnova en juillet 2009. La banque Migros fera de même en novembre, et à la fin de l’année, deux autres banques privées franchiront le pas. Selon Charlie Matter, patron de Finnova, ce dernier créneau constitue une cible stratégique de l’entreprise pour les prochaines années. C’est la raison pour laquelle elle a appelé Walter Knabenhans, ancien patron du groupe bancaire Julius Bär, à faire partie de son conseil d’administration.

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APPLICATIONS BANCAIRES La solution de cet éditeur est novatrice dans ce sens qu’elle peut tourner dans un environnement informatique virtuel. Dans le cadre du projet Esprit, pas moins de 18 banques (dont onze banques régionales, la caisse de dépôts Coop, la caisse de dépôts VZ et la Banque alternative) ont, en effet, déployé une solution multimandat utilisant la même base de données, mais dont l’accès est naturellement verrouillé de manière à ce que chaque banque ne puisse accéder qu’à sa seule base de clientèle. Un exploit, d’au-

tant plus que ces banques présentent des modèles commerciaux bien différents. Au total, Finnova compte à son palmarès 80 banques, dont 50 banques régionales et 12 banques cantonales dès que celles du consortium RBA auront achevé leur migration.

Les externalisations se multiplient Près de trois quarts de l’ensemble des banques suisses ont externalisé au moins une partie de leur informatique. Au cours de

ces deux dernières années, le partenaire le plus sollicité tant pour la gestion des applications que pour l’exploitation du centre de calcul a été la société Cosmit. La filiale de Swissom a pu faire pencher la décision en sa faveur dans quatre des douze projets d’infogérance. Ce sont les banques régionales qui sont les plus enclines à opter pour une telle solution, indique l’enquête d’Active Sourcing, avec un taux de 92% (soit 66 de 72 établissements). L’externalisation est aussi en

Principales banques en fonction de leur applicatif bancaire Clients Avaloq Banque Cantonale d’Argovie, Aarau Baloise Bank SoBa, Soleure Banque CIC (Schweiz), Bâle Banque Coop, Bâle Banque Linth AG, Uznacht Banque Sal. Oppenheim jr. & Cie. (Schweiz) AG, Zurich Banque Sarasin & Cie AG, Bâle Banque Privée Espírito Santo, Pully Banque Cantonale de Bâle campagne, Liestal Barclays Bank (Suisse) S.A., Genève BZ Bank Aktiengesellschaft, Wilen Hyposwiss Privatbank AG, Zurich La Roche & Co Banquiers, Bâle

LGT Bank (Schweiz) AG, Bâle Banque Cantonale de Lucerne, Lucerne Pictet & Cie, Genève PostFinance La Poste, Berne Rahn & Bodmer Banquiers, Zurich Raiffeisen Suisse, St-Gall RBS Coutts Bank Ltd, Zurich Banque Cantonale de St-Gall, St-Gall Banque Cantonale de Thurgovie, Weinfelden Banque Valartis, Zurich VP Bank (Suisse) SA, Zurich Groupe Vontobel, Zurich Banque Cantonale de Zurich, Zurich

Clients Finnova AEK Bank 1826, Thoune Banque Alpha Rheinthal Banque Alternative Banque Cantonale d’Appenzell Banque aek, Schwarzenburg Banque CA, St-Gall Banque EEK, Berne Banque EKI Genossenschaft, Interlaken Banque Thalwil, Thalwil Banque BBO Brienz Oberhasli AG Caisse d’Epargne de District, Dielsdorf Caisse de Dépôts Coop Entris Banking AG, Gümligen Caisse d’Epargne de Rüeggisberg, Rüeggisberg Banque Cantonale de Fribourg Banque Cantonale de Genève

Banque Cantonale de Glaris Banque Cantonale des Grisons Banque Migros Banque Cantonale de Neuchâtel Banque Cantonale de Nidwald Banque Cantonale d’Obwald Regiobank Solothurn, Soleure Banque Cantonale de Schaffhouse Banque Cantonale de Schwytz Caisse d’Epargne et de Dépôts Bucheggberg, Lüterswil Caisse d’Rpargne et de Dépôts Frutigen, Frutigen Swissregiobank, Gossau Banque Cantonale d’Uri Banque Cantonale du Valais, Sion Banque Privée Bellerive, Zurich VZ Depotbank, Zurich

Clients RTC Banques qui utilisent le logiciel Ibis 3G (lancé au printemps 2009) Banque Cantonale du Jura Banque Cantonale de Berne Caisse d’épargne du personnel de la Confédération Banques qui utilisent Ibis Banque privée AAM (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortie prévue le 1er octobre 2010) Banque Cantonale du canton d’Argovie (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortie prévue le 1er mai 2010) Banque privée AKB, Zurich (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortie prévue pour le 1er mai 2010 Banque Cantonale de Bâle campagne (sous contrat jusqu’à fin 2010, sortie prévue le 1er octobre 2010)

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Banque Cantonale de Bâle (sous contrat jusqu’en 2009, sortie prévue le 1eroctobre 2009) Entris Banking (Banques RBA) (les contrats avec les banques Entris viennent à échéance à fin 2012. Au sein des banques RBA, les trois banques Avance ont abandonné Ibis le 13 juillet 2009) Banque Migros (sous contrat jusqu’en 2009, sortie prévue le 1er novembre 2009) Centres de calcul qui utilisent Ibis Entris Operations (pour les banques du groupement RBA et Banque Cantonale de Berne) Sourcag (pour Banque Cantonale de Bâle et Banque Cantonale de Bâle campagne)

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SOLUTIONS BANCAIRES Part de marché des différents éditeurs de solutions bancaires en fonction du nombre d’employés des établissements bancaires qui les utilisent en Suisse.

vogue dans les banques cantonales (21 sur 24 établissements), ce qui représente un taux de 88%. Les banques universelles sont nettement plus prudentes (7 ont expérimenté cette solution sur 15 établissements), alors que les banques privées sont encore nettement plus circonspectes. Seules 22 d’entre elles se sont prises au jeu sur les 52 recensées. En termes d’externalisation, sur l’ensemble du marché de l’informatique bancaire,

Expériences des banques suisses réalisées avec les différents modèles d’externalisation de leur informatique.

Cosmit décroche la deuxième place parmi les prestataires offrant ce type de solution, devant le consortium RBA qui conserve le maillot jaune.

Une complémentarité fort appréciée Sur les 24 banques cantonales suisses, 13 d’entre elles ont opté pour une stratégie de dual sourcing, souligne encore l’étude d’Active Sourcing. En plus de la souplesse

qu’offre une telle solution, les banques qui optent pour cette dernière bénéficient d’une plus large répartition du savoir-faire, d’un meilleur potentiel d’innovation et d’une situation plus favorable sur le plan interne. Dans le cadre de leur politique interne, 29% des banques cantonales ne s’appuient que sur un seul partenaire. Mais elles sont trois à tout miser sur les ressources internes pour héberger leur informatique. ■ P.-H.B.

NEWS Avaloq: les derniers développements

B-Source reprend Outline

Après une année et demi de travail d’implémentation, Avaloq Banking System est désormais opérationnel à la Banque Cantonale de Bâle (BKB). Toutes les opérations de banque universelle ont migré vers le nouveau système le 5 octobre dernier. Des pans du négoce ainsi que de la gestion de portefeuille seront transférés sur l’Avaloq Banking System comme prévu lors d’une deuxième phase. 700 collaborateurs de la banque travaillent désormais sur la nouvelle plateforme. Suite à l’introduction de l’Avaloq Banking System dans la maison mère, le groupe BKB attaque l’implémentation du système dans sa filiale Banque Coop. L’introduction de l’Avaloq Banking System dans la Banque Coop est prévue pour janvier 2011. Depuis juillet, Avaloq Banking System est également opérationnel au sein de l’établissement financier singapourien DBS, première banque d’Asie du Sud-Est. L’établissement a introduit la plateforme dans son unité private banking de Hongkong. Le lancement au sein de DBS constitue un jalon important pour Avaloq, car il renforce sa présence sur le continent asiatique. D’autre part, Avaloq annonce le renforcement de son partenariat avec Comit AG en l’étendant à l’international et, notamment, à Singapour. Comit devient ainsi le partenaire d’implémentation d’Avaloq dans la ville-Etat. Enfin, le fournisseur de solutions informatique pour le secteur financier installe une filiale à Vienne afin d’intensifier ses activités en Autriche, mais aussi en direction de l’Europe centrale et orientale. ■

B-Source SA, le spécialiste du Business Process Outsourcing (BPO) et de l’IT Outsourcing (ITO) reprend la majorité du capital d’Outline PWT AG. L’opération lui permet de développer ses services d’impression et de publipostage. B-Source opère ainsi également en tant que prestataire de services global dans le champ des documents transactionnels, un domaine qui fait l’objet d’une demande croissante de la part de la clientèle. B-Source conservera PWT AG en tant que société indépendante sous la raison sociale de «B-Source Outline AG» avec siège principal à Lucerne et des sites à Bâle et Winterthur. La nouvelle société sera dirigée par Stephan Isenschmid, ancien CEO d’Outline PWT AG, qui entre dans la direction de B-Source. La trentaine de collaborateurs d’Outline PWT AG restera au sein de la société. ■

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GÉOFINANCE CHYPRE

Un pays fortement bancarisé Parmi les dix Etats ayant rejoint l’Union européenne le 1er mai 2004, Chypre est le plus bancarisé. Ses activités bancaires représentent 8% du PIB. Des banques commerciales locales y côtoient des filiales de banques étrangères et des International Banking Units héritées du secteur offshore, de même que des coopératives. La République de Chypre se caractérise par une fiscalité allégée plutôt favorable aux investisseurs étrangers souhaitant participer au développement de son économie. Didier PLANCHE

L’

entrée de Chypre dans la zone euro, le 1er janvier 2008, a accéléré l’ouverture de son secteur bancaire à l’international et mis un terme à la politique protectionniste du gouvernement. Rendue possible grâce aux dispositions du droit européen sur la liberté d’établissement et la libre circulation des capitaux, l’implantation d’agences à l’étranger constitue l’axe d’expansion de certaines banques chypriotes. Réciproquement, les établissements internationaux peuvent facilement envisager la création de filiales sur l’île, à l’instar du groupe bancaire privé de Lettonie, Baltikums Banka, qui vient d’obtenir une autorisation d’ouverture de la Banque centrale de Chypre. Globalement, le secteur bancaire chypriote, qui applique les accords de Bâle II, connaît un stade de développement avancé et assure aujourd’hui une intermédiation efficace entre les épargnants et les investisseurs. Le professionnalisme des directions bancaires a été optimisé, les contrôles et procédures d’audit interne et la compliance renforcés, les fonctions de risk management améliorées, les portefeuilles épurés des crédits à risque et les frais généraux diminués, soit autant de mesures qui ont engendré de meilleurs ratios et résultats. L’activité bancaire s’est, dès lors, intensifiée, au cours des dernières années. Le volume total des crédits atteignait 51,9 milliards d’euros

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en septembre 2008 (+37,6% par rapport à 2007) et celui des dépôts 56,5 milliards d’euros à la même période, soit une augmentation de 13,4% en comparaison avec l’année précédente. A la fin 2008, le total de bilan du secteur bancaire s’inscrivait à 102,7 milliards d’euros.

Un pays fortement bancarisé Fortement bancarisée avec quelque 150 établissements de toutes catégories confondues, pour une population d’environ 860 000 habiL’ART

tants, la République de Chypre compte 19 banques commerciales locales avec 520 agences réparties dans l’ensemble du pays (à l’exception de la zone nord de l’île, oú le gouvernement n’exerce plus de contrôle depuis son occupation par l’armée turque, en 1974). Les trois plus grandes enseignes sont cotées au Cyprus Stock Exchange, la Bourse locale, et contrôlent près de la moitié des actifs (crédits et dépôts) du secteur. A l’étranger, elles sont prioritairement implantées en Grèce et

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CHYPRE mettent désormais l’accent sur les Balkans, l’Europe orientale et la Russie, tout en gagnant des parts de marché aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et en Afrique du Sud, notamment. Il s’agit de Bank of Cyprus Public Company Ltd (BoC) fondée en 1899 (143 agences, 21 filiales et de nombreux bureaux de représentation dans le monde, 7000 collaborateurs), de Marfin Popular Bank Public Company Ltd (Laiki Bank) créée en 1901 (25 filiales, nombreuses agences et représentations à l’étranger) et de Hellenic Bank Public Company Ltd active depuis 1976 qui a acquis, en 1996, la filiale onshore de la Barclays Bank (80 agences, nombreuses filiales et représentations à l’étranger, 2000 collaborateurs). Placées sous l’autorité de la Banque centrale de Chypre, les banques commerciales locales, dont les accords et pratiques suivent le modèle anglais, exercent surtout le retail banking, la bancassurance, le crédit-bail, la facturation offshore, etc. Le tissu bancaire chypriote compte aussi sept filiales de banques étrangères, entre autres françaises, grecques et russes (24,4 milliards d’euros de total de bilan à la fin 2008), ainsi qu’une poignée d’établissements spécialisés et de sociétés agrémentées pour mener certaines opérations spécifiques de banque. Il comprend encore une vingtaine d’International Banking Units ou IBUs (huit d’Etats de l’UE et seize de pays non-membres), un bureau de représentation d’UBS et plus d’une soixantaine d’International Financial Services Companies, qui exercent des activités de conseils en investissement, de courtage, de gestion de patrimoine et de fonds de placement. Elles forment l’héritage du secteur offshore, qui était opérationnel jusqu’à la fin décembre 2005. Il avait été créé dans les années 1970 pour accueillir successivement des capitaux du Liban, du Proche-Orient et d’Etats occidentaux, puis, dès les années 1980, des fonds de Russie et des autres pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI), ainsi que des pays d’Europe centrale et orientale, dans les années 1990. Les sociétés offshore ne traitaient des opérations qu’avec des non-résidents, uniquement en devises étrangères et à l’extérieur du territoire chypriote. Outre leur fiscalité avantageuse, elles n’étaient pas soumises au contrôle des changes ni aux ratios prudentiels en vigueur. Depuis le démantèlement du secteur offshore au début 2006, les béné-

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Chypre en quelques données économiques de 2008 PIB (milliards de dollars): 24,9 PIB (%): 3,7 PIB par habitant (dollars): 31 453 Solde des finances publiques (en% du PIB): 0,9 Dette publique nette (en% du PIB): 46,4 Taux d’inflation (%): 4,4 Principaux secteurs d’activités (en % du PIB): primaire (3), secondaire (18,4), tertiaire (78,5) Taux de chômage (%): 3,7 Balance commerciale, services inclus (en % du PIB): 34 Principaux clients (% des exportations): Grèce (18,8), Royaume Uni (10,2), Allemagne (5,3), Liban (2,7), Italie (2,1) Principaux fournisseurs (% des importations): Grèce (16,8), Italie (10,5), Royaume Uni (8,7), Allemagne (8,2), Israël (8,0) Sovereign Credit Rating (Standard & Poor’s, août 2009): A +/Stable/A-1 Population: 860 000 (environ) Sources: RatingsDirect Standard & Poor’s, Banque mondiale-World Development Indicators, Doing Business 2010, Central Bank of Cyprus

fices des IBUs sont imposés à hauteur de 10% et les sociétés sont supervisées par la Banque centrale de Chypre. En revanche, la restriction de la clientèle a été levée. Enfin, particularité chypriote, il existe près de 120 coopératives (environ 500 guichets), ou organismes de crédit à caractère mutualiste, contrôlées par l’Autorité pour la supervision et le développement des sociétés coopératives. Une caisse centrale au statut de banque, la Co-operative Central Bank, elle-même placée sous la tutelle de la Banque centrale de Chypre, les chapeaute et remplit le rôle de prêteur final, de même qu’elle réalise des opérations de clearing pour leur compte. Depuis le 1er janvier 2008, ces coopératives, principalement actives dans les crédits aux secteurs immobilier et agricole (30% du total du secteur), ainsi que dans la collecte d’épargne (25% du total du secteur) doivent appliquer les mêmes règles prudentielles que les banques commerciales, car elles présentaient auparavant un risque financier non négligeable, à cause d’une fréquente sous-capitalisation et d’un nombre important de créances douteuses.

Une fiscalité allégée Bien que membre de l’UE, Chypre bénéficie d’une fiscalité allégée qui constitue un instrument privilégié pour attirer des capitaux étrangers, utiles à l’essor de ses trois secteurs clé que sont la finance, le tourisme et

le shipping (Chypre est la 8e puissance maritime mondiale). La République, qui applique un «Code de bonne conduite» sur la fiscalité des entreprises, a signé des conventions avec 39 Etats, dont les EtatsUnis, la plupart des pays de l’UE et quelques autres d’Asie et du Moyen-Orient. Le nouveau régime fiscal fixe désormais à 10% son taux unique d’imposition sur les sociétés. Il s’agit là d’un réel atout compétitif sur le plan international. Pour leur part, les compagnies maritimes exploitant une flotte battant pavillon chypriote sont soumises à un taux d’impôt sur les bénéfices de 4,25%. A cause de l’occupation militaire du nord de l’île, une «contribution spéciale à l’effort de défense nationale» est prélevée à hauteur de 15% sur les dividendes des sociétés établies à Chypre et hors du territoire, les intérêts sont soumis à une taxe de 10%, de même que les loyers (3%) et les bénéfices des établissements autonomes et semiautonomes (3%). En revanche, les pensions, traitements et salaires sont exonérés de cet impôt particulier. La fiscalité indirecte plutôt élevée représente 51% du volume des prélèvements obligatoires (moyenne de 38% dans l’UE) et la TVA s’inscrit à 15%. En ce qui concerne l’imposition des personnes physiques, les résidents sont taxés sur la totalité de leurs revenus et les non-résidents, sur une partie de ces derniers réalisés sur le territoire chypriote. ■ D.P.

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B&F

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VOS PARTENAIRES The dynamic, interactive and innovative Language School. Le Bosquet is a Swiss school founded and run by a local family, with over 30 years of success in teaching the French language to students from all over the world.

Tailor-made Program: YOU decide on the content, intensity and duration of your course according to your needs, profession and availability. The tailor-made program combines theory, live exercises and scenarios with the help of our methods that stress a sound knowledge of speaking, without neglecting the written language. Several modules are provided: Business French, Conversation, Literature, and Culture.

The modern premises of Le Bosquet are located in the heart of Lausanne with immediate access to public transportation.

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Le Bosquet offers a wide range of courses for all levels of learning, whether you are a beginner looking to learn French or you are at a more advanced level looking to expand your current skills.

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The school conducts more than 30 classes per week to small groups so that attention is fully given to individual needs. The classes run from morning through evening depending on the course chosen by the student.

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B&F

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Art de vivre VOYAGER, DÉGUSTER, ACHETER, SORTIR, SE DÉTENDRE

ABU DHABI

Ecotourisme luxe à Desert Island

A cinquante minutes en hydravion d’Abu Dhabi, l’île de Sir Bani Yas est une impressionnante réserve naturelle peuplée d’espèces menacées qui, ici, évoluent en liberté. L’île, ouverte aux visiteurs depuis octobre dernier, s’inscrit dans le cadre d’un projet d’écotourisme débuté il y plus de vingt-cinq ans.

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es girafes aux Emirats arabes? Erreur de casting ou science-fiction? Ni l’un ni l’autre. Ces girafes, comme des milliers d’autres espèces, sont les locataires très privilégiés de Sir Bani Yas, l’une des huit îles naturelles situées à 250 km d’Abu Dhabi City et qui forment le projet Discovery Islands, un gigantesque complexe touristique à vocation écologique puisqu’il abritera le premier parc naturel national d’Arabie et hébergera une réserve sous-marine et une

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ART DE VIVRE

L’urial, mouflon sauvage, fait partie des nombreuses espèces protégées présentes sur Desert Island.

autre destinée à la reproduction des oiseaux et des tortues. Selon les estimations, Discovery Islands devrait accueillir un million de visiteurs en 2017. L’île de Sir Bani Yas doit son développement au sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, souverain d’Abu Dhabi depuis 1966 et président des Emirats arabes depuis leur fédération en 1971 jusqu’à son décès en 2004. Au cours des vingt-cinq dernières années, l’île a été transformée selon les projets visionnaires de sheikh Zayed dont l’objectif était double: créer de la végétation

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Art de vivre Une architecture grandiose d’inspiration arabe pour le Desert Islands Resort & Spa.

Une ambiance résolument raffinée.

dans le désert afin de le rendre plus supportable aux hommes et préserver les espèces animales menacées d’Arabie.

Réserves naturelles Quelque 2,5 millions d’arbres et de plantes ont été plantés sous le patronage de sheikh Zayed et de nombreuses espèces ont été introduites dans l’île, parmi lesquelles la gazelle, l’oryx, le lama, le rhea, la girafe et l’autruche. Aujourd’hui, l’île abrite l’un des plus grands troupeaux d’oryx d’Arabie au monde – plus de 400 animaux – et plus de 60 espèces d’oiseaux. Un gigantesque tableau vivant où prennent notamment place des

flamants, des sarcelles, des mouettes marines, des cormorans et des hérons gris. Une éolienne se découpe sur l’horizon. C’est la plus grande de la région et une des fiertés de l’île avec sa puissance de 850 kwh. Un projet de développement d’énergie solaire est à l’étude et un nouveau programme de désalinisation de l’eau permettra de couvrir les besoins des animaux et des cultures. Le premier contact avec l’île de Sir Bani Yas est un émerveillement. D’abord, il y a le silence presque total; ensuite, le paysage d’une terre torturée aux couleurs safran et ocre; et, enfin, l’apparition, au

détour d’une piste, d’une gazelle des sables en liberté. Une première, une deuxième, une troisième… Elles sont partout, à bondir d’un talus à l’autre ou à regarder passer les visiteurs de leur regard vif et doux.

Le Desert Islands Resort & Spa Face à la mer, se dresse l’hôtel Desert Islands Resort & Spa. Une silhouette sculpturale dont l’architecture flirte avec les

Voler luxe Etihad Airways, la très dynamique compagnie des Emirats, relie quatre fois par semaine Genève à Abu Dhabi. Avec Etihad Airways, le plaisir du voyage commence bien avant l’embarquement puisque la compagnie offre, pour les Diamond First Class et Pearl Business Class, un service de limousine gratuit, dans un rayon de 60 km autour de l’aéroport de Genève. Les transferts, à partir du domicile ou du bureau selon les souhaits du passager, sont effectués avec des Mercedes classe S pour la First, et des berlines Mercedes E Executive. A bord, en plus d’un service attentionné et chaleureux, le passager bénéficie de l’«inspired service», permettant de décider quand on souhaite manger. La carte, créative et originale, est accompagnée d’une excellente sélection de vins. Enfin, les sièges ergonomiques, évoquant un peu des capsules spatiales, se transforment en vrai lit. Confort et intimité grâce à la configuration de la cabine. D’ailleurs, Etihad Airways vient d’obtenir récemment le troisième rang au classement de la meilleure Business Class dans le sondage publié récemment par le magazine Bilanz. Infos: Etihad Airways 6, rue Kléberg, Genève Tél. 022 906 90 40 E-mail: GVATKT@etihad.ae www.etihadairways.com

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Mille et Unes Nuits avec, sur le devant du bâtiment, protégeant l’hôtel, une grande tente qui rappelle celles des Bédouins dans le désert. La déco est luxueuse et opulente, mélangeant une forte influence arabe à une touche d’inspiration asiatique épurée. La terrasse aménagée devant l’hôtel est sans doute l’endroit le plus agréable. Chaises et canapés habillés de coussins en soie, lanternes en cuivre et objets de déco insolites, comme ces œufs d’autruches peints, créent une atmosphère hors du temps. Le lobby marie les matériaux naturels – bois, pierre, marbre – à d’autres plus froids, comme le métal utilisé pour des colonnes et d’immenses vases aux lignes minimalistes. Une suspension formée d’une multitude de lanternes de formes et de tailles différentes habille le plafond agrémenté de marqueterie. Les couleurs – ocre, safran, doré, taupe, vert émeraude, violet – donnent sa chaleur à la pièce. Les 64 chambres cultivent un style plus contemporain: parquet à longues lattes couleur chocolat, mobilier au design pur, murs habillés de teintes sable, terrasse au sol en teck… Quant à la piscine, elle évoque une oasis, avec ses îlots habillés de mosaïque bleue et plantés de palmiers. ■

ART DE VIVRE

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Art de vivre GASTRONOMIE Le Glow, un déjeuner sur un air d’exotisme C’est le lieu à découvrir à Genève. Le Glow, le nouvel espace lounge de l’hôtel Président Wilson propose une cuisine légère et raffinée dans un décor design souligné d’une touche de glamour chic.

L

e Glow porte bien son nom! La décoration de ce vaste espace est une conjugaison de laque blanche, de pierre volcanique, d’ardoise, de sol en poudre et de marbre incrusté de cristaux Swarovski. Avec, en filigrane, le thème de l’eau.

Entre reflets et transparences, ondulations de lumières et jeux de facettes, le Glow joue une partition marine tout en finesse. Des fauteuils de Ron Arad et des sculptures Jaeh Yoga en matières végétales viennent ponctuer le décor de leur touche contemporaine.

Très scottish Ardbeg, réputé pour ses whiskies très tourbés, lance Corryvreckan, un whisky inspiré par le mythique maelström de Corryvreckan, le deuxième plus gros tourbillon du monde situé au large de la côte ouest de l’Ecosse. Ce whisky, capiteux et intense, se distingue notamment au nez par un tourbillon de chocolat noir, de cerises et d’aiguilles de pin. En bouche, la première gorgée est profonde, poivrée et riche. Le palais est ensuite envahi par l’arôme d’un café serré et de cerises enrobées de chocolat chaud. ■ O.H.

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ART DE VIVRE

Suivant les envies, on se glisse dans les canapés profonds, situés près des deux cheminées en ardoise, ou l’on s’installe autour de l’immense bar rond, habillé de grosses mailles métalliques tressées. Aux fourneaux, le chef Ulrich Behringer imagine une cuisine aux goûts d’ici et surtout d’ailleurs, mariant les horizons gastronomiques avec justesse. Une cuisine Fine World qui

privilégie saveurs, nature des aliments et tradition des modes de cuisson. La carte aux accents californiens et mexicains est une explosion de goûts ensoleillés. Dans l’assiette, quelques grands classiques – suprême de cannette de Bresse, penne aux artichauts violets, risotto aux chanterelles… – mais aussi de la créativité avec, notamment, le sauté minute de bœuf aux tagliolini et pousses de bambou aux parfums asiatiques, le barbecue Glow’s burger aux poivrons et ananas à l’aigre doux ou encore, le bœuf teriyaki sur pain moelleux aux algues et sésames, concombres sambaitzu. Quant aux desserts, certains sont incontournables comme la mangue rôtie aux sucs de fruits de la passion, sorbet pabana, et, bien sûr, le mœlleux au chocolat Guanaja et sa glace vanille bourbon. ■ Odile HABEL Le Glow Hôtel Président Wilson 47, quai Wilson Tél. 022 906 66 66

Tenue de soirée Le Cordon Rouge de Mumm se glisse dans un élégant fourreau: la Dinner Jacket, un étui rafraîchissant pour garder la bouteille au frais. Sublimant les courbes délicates de la bouteille avec sa forme moulante, la Dinner Jacket est une seconde peau qui épouse parfaitement les contours du Cordon Rouge. Sa couleur écarlate, vive et éclatante, évoque la passion et la célébration et, bien sûr, Mumm. ■ O.H.

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ART

Art de vivre

Une galerie virtuelle pour des rencontres réelles Le monde des affaires possède l’argent et peu de temps pour visiter les galeries et les artistes ne possèdent pas toujours les bons réseaux pour vendre leurs œuvres. Avec sa galerie virtuelle artbongard.com, Myriam Bongard privilégie ces rencontres entre les besoins des uns et les désirs des autres.

E

conomiste et démographe de formation, Myriam Bongard n’est pas tombée dans le monde de l’art par hasard. C’est une passion qui l’anime depuis longtemps, puisqu’elle a aussi hésité un jour à poursuivre une carrière d’artiste à peine ébauchée. C’est pourtant la filière économique qu’elle choisit comme voie, peut-être pour répondre à ce modèle, véhiculé par notre société, qui pose la carrière brillante comme voie incontournable. Sans trop se poser de questions, elle va suivre ce chemin, tout en collectionnant sur sa route les rencontres, les contacts, sa curiosité pour les gens, l’apprentissage de six langues étrangères – dont le chinois – et son amour pour la création artistique. Devenue mère de trois enfants, elle cesse ses activités professionnelles, tout en gardant à l’esprit la question suivante: comment réunir en une seule activité la somme de tout ce qu’elle a appris et la richesse forgée au fil des rencontres les plus diverses et internationales. Elle pense d’abord à une ONG, car le souci de venir en aide à l’autre fait aussi partie de ses désirs. Petit à petit naît l’idée de créer un site internet qui serait une vitrine virtuelle d’échanges entre des artistes en mal de contacts avec les clients et des professionnels plus ou moins

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Myriam Bongard présente des artistes issus principalement de la région genevoise.

fortunés dont le travail leur laisse peu de temps pour visiter les galeries. Elle fait construire cet espace sur le web, qu’elle baptise artbongard.com, et commence à démarcher d’abord les artistes désireux d’y présenter leurs œuvres. Contrairement à d’autres portails présentant des œuvres d’art en monnayant au passage avec les artistes concernés un emplacement sur le site, Myriam Bongard finance son travail de galeriste par une com-

mission en cas de vente, comme c’est le cas pour n’importe quel marchand d’art.

Des contacts bien réels Au-delà des visiteurs virtuels qui tomberaient sur le site par hasard, Myriam Bongard entretient tout un réseau d’amateurs qu’elle conseille de manière professionnelle, en proposant, dans un premier temps, de regarder les images en ligne. Puis, si l’intérêt se concrétise,

elle peut soit amener une œuvre soit organiser une rencontre directement à l’atelier de l’artiste, ce qui en général est très apprécié par les deux parties. Le choix des artistes dont elle désire défendre le travail auprès du public répond avant tout à des critères de professionnalisme. Ce ne sont, en effet, que des artistes qui désirent de vivre de leur art que l’on trouve sur le site, et non pas les peintres du dimanche. Elle recherche également des créateurs dont les œuvres sont abouties quant à la démarche artistique. Pour l’instant, à part quelques rares exemples, les artistes présentés par artbongard.com sont principalement de la région genevoise, qui regroupe, par ailleurs, un nombre important d’excellents peintres, sculpteurs ou photographes. La proximité géographique facilite aussi les relations personnelles, élément qui reste fondamental dans cette entreprise. Même si le projet n’en est qu’à ses débuts, c’est sans doute cet aspect qui, certainement, lui permettra de se développer: l’utilisation du virtuel non pas comme une fin en soi, mais comme une porte ouverte vers des contacts réels entre des mondes qui se rencontreraient difficilement sans cette passerelle. ■ Nicole KUNZ Le site internet: www.artbongard.com

ART DE VIVRE

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Art de vivre HYUNDAI ELANTRA LPI HYBRID, VOLVO C30 BEV ÉLECTRIQUE ET HONDA INSIGHT II

Les voitures vertes en première ligne

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ix ans après la sortie de son premier véhicule hybride, Honda a présenté récemment l’Insight II et les ambitions que la marque nourrit pour cette nouvelle génération de voiture écologique. Objectif avoué: démocratiser les motorisations hybrides. Et on peut dire que le résultat est à la hauteur puisque la nouvelle Insight est disponible en version de base pour moins de 30 000 francs. A ce prix, vous disposez d’une véritable berline familiale suréquipée comme il est de coutume pour la marque japonaise. Question technique, la technologie hybride affiche une consommation mixte d’essence de 4,4 l/100 km, avec

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ART DE VIVRE

des émissions de CO2 ramenées à 101 g/km. Pour améliorer votre «score énergétique», la nouvelle Insight dispose d’une série d’équipements d’aide à la conduite écologique. L’indicateur «barre éco-conduite» donne de précieuses indications au conducteur pour adapter son comportement. Et pour le motiver un peu plus encore, des petites feuilles d’arbre grandissent au-dessus de la barre, afin d’illustrer les progrès du conducteur. Amusant. Pour le reste, la nouvelle Insight dispose de vrais atouts pour inciter les acheteurs à franchir le pas de l’hybride. On peut néanmoins émettre une réserve sur la puissance du véhicule qui ne développe que de 88 CV. Notoi-

rement insuffisant pour les adeptes des accélérations fulgurantes mais idéal dans une optique de protection de l’environnement. C’est d’ailleurs ce qu’on lui demande!

première fois qu’un constructeur présente un véhicule hybride électrique équipé d’un moteur fonctionnant au gaz de pétrole liquéfié. Cet hydrocarbure à faibles rejets de carbone,

Hyundai lance la première voiture hybride électrique combinée avec un autre carburant que l’essence ou le diesel. Si le principe est simple, il est pour le moins innovant car c’est la

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AUTOMOBILE TABLEAU DE BORD ■ Volant d’or 2009

offre une combustion plus complète que celle de l’essence ou du gazole et ne contient pas de particules. Son moteur 1,6 l de 115 CV, couplé à un moteur électrique consomme 47% de carburant en moins qu’une Elantra essence avec transmission automatique. Sa moyenne aux 100 km correspond à 4,6 l/100 km. L’Elantra LPI est le premier véhicule au monde à adopter des batteries rechargeables lithiumion polymère qui offrent une densité énergétique plus grande, de plus faibles coûts de fabrication et une meilleure endurance. Nos essais effectués en Corée avec les premiers modèles de cette Elantra, démontrent l’efficacité de ce nouveau type d’hybridation et la parfaite mise au point d’un véhicule qui est lancé dès à présent en Corée du Sud, avant d’être exporté vers des pays ou le réseau GPL est déjà existant. C’est le début du vrai régime «vert». Volvo, parallèlement à ses recherches avancées en matière de sécurité, travaille sur des véhicules écologiques de type

hybride diesel/électricité ou purement électrique. Le constructeur suédois a choisi son modèle C30 pour développer ses recherches dans le domaine du tout électrique. Si extérieurement cette petite Volvo ressemble au modèle de série, à bord, les habitués de cette voiture remarqueront une instrumentation les informant sur la bonne marche de la motorisation électrique. Nous avons effectué quelques tours de roue sur la piste d’essai du constructeur. Au volant, les sensations sont celles que l’on éprouve à bord d’un véhicule électrique: accélérations linéaires et silence. Le comportement de la voiture est équilibré malgré les 300 kilos de batterie et les performances sont là, avec une vitesse maxi limitée à 130 km/h et le 0 à 100 km/h franchi en moins de 11 s. L’autonomie est de plus de 150 km, correspondant aux exigences de la plupart des conducteurs européens, dont 90% ne conduisent au quotidien que sur de moins longs parcours. Pour les responsables du projet C30 BEV, cette étude souligne la détermination de Volvo dans le développement de l’électrification automobile. ■ Pierre MARQUIS Olivier VACHERAND

Auto Bild Suisse a décerné à la Seat Exeo son volant d’or 2009 dans la catégorie moyenne et supérieure. Plusieurs milliers de lecteurs ont La Seat Exeo distinguée. participé à cette élection ou l’Exeo s’est imposée devant des concurrentes redoutables telles que l’A5 Sportback, la BMW Série 5 GT, l’Infiniti G37 ou la Mercedes Classe E. D’autre part, l’Ibiza Ecomotive a reçu le Volant vert destiné à récompenser la meilleure innovation écologique de l’année. Avec des émissions de CO2 de seulement 98 g/km et une consommation moyenne de 3,7 l, cette Seat fixe de nouvelles références en matière de développement durable.

■ Volkswagen, la Suisse décroche 5 awards Le constructeur a décoré 100 prestataires de service sélectionnés en Europe et parmi eux 5 entreprises suisses. Le garage Essertines Bovay SA à Yverdon fait partie des lauréats. Le but du concours est d’encourager les collaborateurs commerciaux à baisser avec continuité les quotas de réparations répétées et augmenter ainsi la qualité des services.

■ Spray anticrevaison Les experts du TCS ont vérifié l’efficacité de 5 sprays anticrevaison. Ces sprays ne constituent qu’une solution de secours et mériteraient tous d’être améliorés. Cependant, le spray Easy Seal a convaincu par sa forte pression de gonflage et ses qualités dans presque tous les autres domaines.

■ Fiat Professional sur le podium En 2009, Fiat Professionnal a augmenté sa part de marché de 1,24% et occupe maintenant la 3e place dans le classement des marques. Contribution à ce succès, la vente à la Poste Suisse de 110 Ducato Natural Power, modèles économiques et écologiques.

■ BMW Financial Services nouveau Managing Director Après cinq ans d’activité en tant que responsable et directeur commercial d’Alphabet Fuhrparkmanagement en Allemagne, la société de gestion de parcs de véhicules de BMW au plan international, Karl-Heinz Kral prend la tête de BMW Group Financial Services en Suisse. Il succède au Dr Hans-Jürgen Cohrs.

■ VW sponsor de la Coupe de football suisse Volkswagen devient Presenting Sponsor de la Coupe suisse pour les saisons 2009/2010 et 2010/2011. Cet engagement est dans l’esprit de la stratégie internationale du groupe. La Coupe suisse incarne les valeurs centrales de la marque: Lors de l’annonce du partenariat. innovation, sens de la responsabilité et de la pérennité.

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Art de vivre Nouveautés Black serie Le fabricant suisse d’objets ménagers design Stadler lance une toute nouvelle gamme intitulée «Black Edition». Pour inaugurer cette ligne de produits innovants, Stadler lance un humidificateur à ultrasons baptisé Black Ultrasonic one. Il affiche des performances remarquables: une puissance allant jusqu’à 75m2/176m3, un brumisateur de chaleur pour une température ambiante des plus agréables, une double sortie vapeur et trois niveaux de réglage. Bien-être et design dans un même appareil! ■ Black Ultrasonic one, Stadler Prix: CHF 280.– www.stadlerform.ch

Film main libre Vous êtes un adepte de sports nature et ragez de ne pas avoir pu garder de souvenir des bouquetins que vous avez croisés en randonnée ou de n’avoir pas été en mesure de capter toute l’émotion de la descente vertigineuse que vous avez vaincue en VTT. Pas plus encombrante qu’une lampe frontale, la Mouvicam est la solution. Ce petit bijou de miniaturisation s’active par simple pression sur un bouton situé au-dessus de la caméra. Les vidéos s’enregistrent sur une micro carte SD de 4 Go et sont transférables sur ordinateur via un simple câble USB. Un nouvel outil indispensable pour épater la galerie avec ses exploits! ■ Mouvicam, AGM-TEC Prix: environ CHF 150.– http://www.agm-tec.com

Réveil design Toujours à la pointe de la technologie et du design, Bang & Olufsen a repensé le concept du réveil matin avec la sortie de son Beo Time. Outre les fonctions classiques de votre bon vieux réveil, le dernier-né de B&O est capable de piloter votre téléviseur, votre éclairage et tous les appareils de la marque présents dans la pièce. Un capteur de position intégré règle l’orientation des informations pour que tout s’affiche toujours dans le bon sens. Un gage pour commencer la journée du bon pied. ■ Beo Time, Bang & Olufsen Prix: CHF 450.– www.bang-olufsen.com

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TENTATIONS Chic fantaisie La marque de chemises parisienne Xoos débarque en Suisse à la boutique Howell de Genève. A l’uni se mêlent rayures, carreaux ou encore surpiqures. Col, intérieur de gorge et de poignets sont, quant à eux, doublés d’un tissu différent. Mais, l’art du détail ne s’arrête pas là. Souvent ordinaire, le bouton de la chemise Xoos s’impose désormais comme un accessoire à part entière. Rond ou carré, aux couleurs sobres ou acidulées, on le retrouve latéral pour un col toujours impeccablement droit, en simple, double ou triple boutonnage sur l’encolure et sur les poignets. Autre originalité, la collection est renouvelée tous les mois. De quoi se démarquer à coup sûr. ■

Des cigares et des villes

Chemise Xoos, Boutique Howell (Rotisserie 2, Genève) Prix: CHF 98.–

La célèbre maison Gérard, spécialisée dans les cigares et leurs accessoires, présente une toute nouvelle présentation pour sa gamme d’humidificateurs «la jarre». Thème de cette nouvelle collection: les villes. En porcelaine de Limoges fabriquée par Bernardaud, elle peut contenir, en fonction du modèle, jusqu’à 30 coronas gorda ou 25 churchills ou double coronas. Chaque humidificateur peut être complété par un cendrier et un vide-poches. ■ Jarre Barcelone, Gérard Prix: CHF 450.– (grand modèle) www.worldofgerard.com

Oreilles protégées Tous les parents attendaient une solution depuis fort longtemps pour épargner les oreilles de leur progéniture très prompte à monter le volume de leur baladeur. Logitech répond désormais à cette attente avec le lancement de LoudEnough, une nouvelle série d’écouteurs à isolation phonique spécialement conçus pour les enfants. Déclinés en trois couleurs vives, ces écouteurs disposent d’une fonction intégrée qui réduit automatiquement le niveau sonore maximum de la source d’origine d’au moins 30% par rapport à des oreillettes classiques. Plus besoin de se battre pour faire baisser le volume. ■

Téléphone premium Avec sa marque premium XPERIA et son modèle X2, Sony Ericsson lance, excusez du peu, une nouvelle ère en matière de communication mobile. Au-delà des formules marketing, le X2 a effectivement de quoi séduire. Il est le premier Smartphone de Sony Ericsson équipé de Windows Mobile 6.5. De plus, il affiche une mémoire vive étendue, un grand écran 3,2 pouces et une foule de fonctions dont un vrai appareil photo de 8.1 mégapixels. Disponible en Suisse au 4e trimestre 2009. ■ X2, XPERIA par Sony Ericsson CHF: 899.– www.sonyericsson.com

LoudEnough, Logitech Prix: CHF 59.90 www.logitech.ch

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Splendide propriété à Genève, rive gauche Nichée sur une magnifique parcelle de plus de 6000 m2 agrémentée de nombreux arbres séculaires, cette luxueuse demeure et sa dépendance jouissent d’une situation calme et privative, ainsi que d’une vue imprenable sur le lac. Cette propriété extrêmement bien construite, utilisant des matériaux de grande qualité et dotée d’installations luxueuses, est en parfait état. Les prestations haut de gamme qu’elle propose en font un bien d’exception. Prix sur demande. Splendid property, left bank of Geneva Situated on a splendid 6’000 sqm plot embellished with numerous century-old trees, this luxurious residence and its outbuilding enjoy a quiet and private setting, as well as a superb view on the lake. This extremely well built property is in perfect condition, with high quality materials and luxurious facilities. The upscale benefits that it offers make it an exceptional property. Price upon request.


LIVRES Calvin World Qui se nomme Calvin aujourd’hui? C’est la question que se sont posé le photographe genevois Nicolas Righetti et le journaliste Pierre Grosjean. Ensemble, ils sont partis sur les cinq continents à la recherche des Calvin. Au total: 40 Calvin, dans quatorze endroits – cinq au Brésil, quatre à Singapour, quatre en Malaisie, cinq en Australie, douze au Cameroun, quatre en France, deux en Suisse et quatre aux Etats-Unis. Chaque personne est photographiée à partir d’une mise en scène très travaillée par Nicolas Righetti, dans un contexte architectural et environnemental soigneusement délimité. Chacun des 40 portraits des Calvin est présenté sur quatre pages, réparties à proportions égales entre images et texte, et accompagné d’une citation de la personne photographiée. Par ailleurs, même si chaque Calvin est désigné par son nom complet, il se voit aussi attribuer un surnom: Calvin exorciste, Calvin zéro neuf, Calvin hip-hop, Calvin musulman, Calvin cosmétique… Le livre retrace aussi chronologiquement les circonstances et les péripéties du travail d’enquête au cours des quatre mois du reportage. ■ O.H. Calvin World de Nicoals Righetti et Pierre Grosjean, éditions Labor et Fides, Genève, 2009.

La stratégie du père Découvert dans sa magnifique propriété genevoise, le cadavre d’Oleg Kounev a subi d’horribles sévices, indiquant un mode opératoire d’un sadisme insoutenable. Mise en scène destinée à brouiller les pistes? Emergence d’un serial killer méticuleux? L’inspecteur Jana Stucki a sa petite idée, mais son hypothèse est bien audacieuse. L’enquête s’avère complexe et la mènera sur une piste inattendue, celle d’un trafic international d’enfants dont le dénouement fera vaciller son esprit. La stratégie du père, le premier roman de Geoffroy de Clavière, s’inscrit dans la veine des romans noirs, violent et dérangeant. Il développe la thèse d’un réseau pédophilie extrêmement bien organisé, étendant ses ramifications dans le monde entier. Geoffroy de Clavière a remporté le 1er prix de la nouvelle FNAC en 2006. ■ La stratégie du père de Geoffroy de Clavière, éditions Slatkine, Genève, 2009.

La chute de John Stone Londres, 7 mars 1909. Le corps du baron Ravenscliff, né John Stone, est retrouvé sans vie devant son hôtel particulier de Saint James Square. La cause du décès: une chute mortelle depuis la fenêtre de son bureau. Chargé d’écrire la biographie de cet homme d’affaires de génie, industriel et marchand d’armes, le jeune journaliste Matthew Broddick se lance dans une enquête en terrain miné, entre hautes sphères de la finance internationale et clubs d’anarchistes. Sur les traces d’un homme qui laisse derrière lui un empire aux fondements obscurs et une épouse de vingt-cinq ans sa cadette, au mystérieux passé. De la City londonienne aux salons parisiens et aux palais vénitiens, Iain Pears nous entraîne sur les traces d’un couple aussi puissant qu’énigmatique et renoue avec ce qui avait fait le succès du Cercle de la Croix: un roman à énigme qui entremêle tragédies individuelles, événements historiques et réflexion philosophique dans une construction audacieuse et ingénieuse. ■ La chute de John Stone de Iain Pears, éditions Belfond, Paris, 2009.

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Art de vivre Les 7 lois pour se libérer de ses peurs Ce petit ouvrage des éditions Jouvence, spécialisées dans le développement personnel, a pour postulat de départ que la peur fait partie de nous et qu’elle est censée nous protéger, pas nous rendre malheureux. Elle est censée nous aider à éviter les problèmes, pas à nous y embourber. Dans une présentation et un vocable à la fois simples et didactiques, le livre prend le parti du guide pratique en développant sept outils concrets, réalistes et éprouvés. L’auteur dit ne pas avoir inventé une méthode mais il a pris ce qui existait, en l’occurrence, des outils qui ont déjà aidé de nombreuses personnes à se libérer de la peur et ainsi, à mener une vie plus agréable et équilibrée. Un petit ouvrage dont l’ambitieux objectif est de «reconquérir son indépendance d’esprit», tant dans la vie personnelle que professionnelle. ■ Les 7 lois pour se libérer de ses peurs de David Veenhuys, éditions Jouvence, Genève, 2009.

Pour la cause Boston 1990. Des voleurs profitent des festivités de la St-Patrick pour voler treize toiles de maîtres. Un butin de plusieurs millions de dollars. Vingt ans plus tard, elles reviennent sur le devant de la scène par le biais d’une série de meurtres par ticulièrement sanglants. Chargé de la défense d’un petit malfrat de seconde zone, l’avocat Scott Finn se retrouve mêlé à l’affaire. Pour pimenter encore la situation, il se voit confier la charge d’une adolescente au caractère pour le moins ombrageux. Avec Pour la cause, David Hosp, lui-même avocat associé dans une grande étude américaine, signe un thriller prenant, qui gagne le lecteur peu à peu. Le rythme est soutenu, sans être inutilement effréné, et les personnages sympathiques. Quant à l’intrigue, elle tient parfaitement la route. ■ O.H. Pour la cause de David Hosp, éditions First Thriller, Paris, 2009.

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Banque & Finance N° 100 – Les entreprises citées PAGE

ENTREPRISES

PAGE

ACM

8

Coaching Systems Sàrl

79

Lombard Odier

75

ABN Amro

4

Commerzbank

67

Marfin Popular Bank Public Company Ltd

86

AIG Private Bank

4

Commodity Corp. International Ltd

46

Mazars

67

Compagnie Benjamin de Rothschild

48

Mirabaud & Cie

4-60

Morgan Stanley

4

14-18-62

Outline PWT AG

83 48

ENTREPRISES

PAGE

American Express Bank Avaloq

4-62 82-83

ENTREPRISES

Crédit Agricole Suisse

4

Aviva Investors Global Services Ltd

48

Credit Suisse

Baltikums Banka

86

DBS

62

Parex Asset Management

Bank of China

62

Deloitte

76

Pictet & Cie

Bank of Cyprus Public Company Ltd

86

Dexia

67

Pri Investment

Banque alternative

82

46-48 48

DNCA Finance

48

PricewaterhouseCoopers

4

4

DWS Investment

48

Privagest

4

Banque Cantonale de Berne

82

EFG International

4

Rabobank

6

Banque Cantonale de Genève

4

Banque Bonhôte

Fidelity International

46

Robeco

46-48

Banque Cantonale du Jura

82

Financial Strategy

14

Rothschild Trust Genève

58

Banque Migros

82

Financière de Champlain

48

Royal Bank of Scotland

62

Banque Sarasin

6

Finnova

82

RTC Real-Time Center AG

82

Harewood Asset Management

48

Schellenberg Wittmer

Hellenic Bank Public Company Ltd

86

Standard Bank of British South Africa

62

HSBC

62

Standard Chartered

62

Banque Vontobel SA

55

Barclays

4-62-86

Baring

48

BHF-Bank (Switzerland) Ltd

4

ING Bank (Suisse) SA

BNP Paribas

4

Investec

B-Source SA

83

Caisse d’Epargne du personnel de la Confédération Carmignac

JP Morgan

4 4-48

62

Julius Baer 82

48

KBL (Switzerland) Ltd

4-82 4

Stonehage

4

4

Swiss Life Asset Management

48

Swissca

46

Temasek

62

UBS

4-6-14-30-38-104

Kendris Private SA

4

Unicible

82

Cazenove Asia

62

Key Investment Services

4

Valiant

4

China Construction Bank

62

Label

Citigroup

46

Lehman Brothers

Clariden Bank

46

LGT Capital Management AG

48

Clariden Leu

4

Lloyds Bank

62

70 62-67

Wegelin & Co Westwood Group

4-14 48

Les annonceurs de Banque & Finance N° 100 ABN Amro

Commerzbank

C4

Keytrade

Akad

65 69

Crédit Agricole

17

Luxury Places

66-100

Axiom

49

Credit Suisse

57

M&A Investors

53

Banque Bonhôte

25

Devillard

7

Morningstar

51

2

Emil Frey

74

Partenaires B&F

81-85-88-89-90-91

BPER

29

Gérifonds

26

Penta Consulting

C3

Bridport

59

HSBC

71

Reyl

12

Carmignac

37

Immolac Invest

103

RTC

C2

CB Service

23

ING

Sungard

43

Charles Georges

21

Investec Trust

Barclays Bank

102

ART DE VIVRE

10-11

73

33

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009



OPINION

A armes inégales

A

ma gauche, une économie encore vacillante, dont tout le monde espère qu’elle confirmera son redressement, mais que menacent d’affaiblir à nouveau des perspectives plus que médiocres en matière d’emploi, et une manœuvre particulièrement délicate de réduction des énormes déficits budgétaires creusés par son sauvetage. A ma droite, un secteur financier et bancaire directement responsable du déclenchement de la crise, qui a failli s’effondrer purement et simplement – raison pour laquelle l’argent public a été déversé sans compter – mais qui se redresse en ce moment à la vitesse grand V, au point que les grandes banques annoncent l’une après l’autre vouloir rembourser l’Etat, afin, manifestement, de retrouver leur entière liberté y compris en matière de rémunérations. Autrement dit, les principaux fauteurs de trouble vont s’en sortir pratiquement indemnes (sous réserve du renforcement en cours de la régulation touchant leurs fonds propres), alors que l’économie «réelle», qui pourtant n’y fut pour rien ou presque, risque de continuer de payer très cher les conséquences de la débâcle.

Bombes à retardement Il y a donc un profond déséquilibre – on est tenté de dire une profonde injustice, ce qui serait le cas si l’économie était aussi affaire de morale, mais elle ne l’est pas. D’ailleurs, il n’est pas sûr qu’elle soit exempte de toute responsabilité. Ce qui a poussé au désastre, c’est le développement de la bulle spéculative qui s’est emparée de l’immobilier aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne et en Irlande surtout, un peu moins ailleurs. Or, les banques, quoi qu’on dise, ne sont pas les allumeuses de ce genre de bombe à retardement. Elles en sont simplement les accompagnatrices, portées comme la vaste communauté des débiteurs et des créanciers entre lesquels elles jouent les intermédiaires par l’euphorie du moment qui fait monter les prix, et donc la valeur des garanties. Même les régulateurs se sont alors laissés porter par l’optimisme ambiant. Aucune autorité des marchés financiers,

104 B&F

prices for the two Swiss big banks and other large international banks remained stable at a low level […]. The premiums for UBS are low both in absolute terms and relative to other major international banks» (nota bene: depuis lors les rapports sur la stabilité financière sont également publiés en allemand et en français…) Autrement dit, la solvabilité des grandes banques helvétiques, telle que mesurée à l’aune des «spreads» que reflètent les prix des credit default swaps, apparaissait à ce moment-là aussi bonne, sinon meilleure, que celle des autres banques internationales. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, donc.

Un processus lent et douloureux

«Les principaux fauteurs de trouble vont s’en sortir pratiquement indemnes, alors que l’économie “réelle”, qui pourtant n’y fut pour rien ou presque, risque de continuer de payer très cher les conséquences de la débâcle» MARIAN STEPCZYNSKI

aucune commission des opérations de Bourse, aucun Secrétaire au Trésor ou ministre des Finances n’a tiré la sonnette d’alarme. Pas plus tard qu’en 2007, alors pourtant que le marché américain des subprimes était déjà en train de capoter, la Banque nationale suisse notait encore dans son rapport sur la stabilité financière: «CDS

Le comportement des acteurs financiers comme des instances chargées de les surveiller est, en résumé, aussi procyclique que celui de l’ensemble de l’économie. A ceci près que la finance plonge, et se redresse, beaucoup plus rapidement qu’elle, parce que le capital circule vite et que les transactions financières quelles qu’elles soient, simples contrats, n’impliquent aucun processus physique de production, mais se nouent et se dénouent par de simples clics de souris. L’ajustement entre l’offre et la demande de «produits» financiers s’effectue instantanément par des variations de prix (y compris par la destruction intégrale de valeur lorsque la demande fait complètement défaut) alors que le retour à l’équilibre sur les marchés des biens, encombrés de stocks tout au long de la chaîne dite de valeur, est toujours un processus lent, pénible et douloureux. On pourra certainement resserrer ce décalage entre les temps de réaction de la finance et de l’économie «réelle» en renforçant les contraintes auxquelles la première est soumise, et en soufflant alternativement le chaud et le froid sur la seconde selon qu’elle ralentit ou, au contraire, s’emballe. Mais on ne pourra jamais bannir complètement le caractère cyclique des activités économiques, ni les soustraire à l’impact inévitablement procyclique de toutes les tentatives d’en réguler le rythme. ■ Marian STEPCZYNSKI

NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2009




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